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NB : Les documents présentés doivent être datés et visés par le chef de l’entreprise et dans le cas où
l’un des documents susmentionnés n’ai pas fourni ou ne peut l’être qu’incomplètement, le tribunal met
en demeure le chef de l’entreprise de fournir ou compléter ledit document.
• Dans tous les cas, le tribunal peut ordonner toute mesure utile pour s’assurer de la
cessation de paiement de l’entreprise, y compris le fait d’obtenir communication, nonobstant toute
disposition législative contraire, par le commissaire aux comptes, s’il en existe, les représentants des
salariés, les administrations de l’Etat et les autres personnes de droit public, les établissements de
crédit et les organismes assimilés, les organismes financiers ou toute autre partie, des renseignements
de nature à lui donner une exacte information sur la situation économique, financière et sociale de
l’entreprise.
• Lors du dépôt de la demande d’ouverture de la procédure de redressement, le président
du tribunal fixe un montant pour couvrir les frais de publicité et d’administration de la procédure,
devant être versé sans délai à la caisse du tribunal par l’entreprise.
• Lorsque l’entreprise est incapable d’effectuer ce paiement, les frais précités peuvent
être payés par le créancier ayant un intérêt dans l’ouverture de la procédure de redressement. Dans ce
cas, les frais précités sont réputés créances de l’entreprise.
• Toutefois, et hormis le cas de l’ouverture de la procédure sur demande du chef de l’entreprise,
la procédure peut être déclenchée exceptionnellement dans certains cas à l’encontre du débiteur par
des tiers, à savoir: ⁃ Par un créancier quelle que soit la nature de sa créance. (Art 578)
⁃ Par le tribunal qui peut aussi se saisir d’office ou sur requête du ministère public
ou du président du tribunal dans la limite de ses attributions en matière de prévention externe.
⁃ Dans le cas d’un commerçant (un commerçant ou un artisan qui a mis fin à son
activité ou qui est décédé. Deux conditions doivent être réunies afin que soit recevable, la
demande d'ouverture des procédures collectives. En effet, la cessation des paiements doit être
antérieure au décès ou à la retraite et le tribunal doit avoir été saisi dans un délai de un an à
compte du décès ou de la retraite (Article 579)
⁃ Dans le cas d’un associé tenu solidairement et indéfiniment du passif social dans
une société en nom collectif, dans le délai d’un an à partir de sa retraite lorsque l’état de
cessation de paiements de la société est antérieur à cette retraite. (Article 580)
II- le jugement d'ouverture des procédures de traitement des difficultés de l'entreprise
- La juridiction compétente
⁃ Le tribunal compétent pour prononcer l'ouverture des procédures de traitement des
difficultés de l'entreprise est le tribunal de commerce du principal établissement et du siège de la
société.
⁃ Ce même tribunal demeure compétent pour toutes les actions se rapportant à
l'administration de la procédure ou celle dont la solution requiert l'application de la législation relative
aux droits des difficultés de l'entreprise. Le tribunal statue sur la procédure après avoir entendu ou
dûment appelé le chef d'entreprise en chambre de conseil.
⁃ Il peut également entendre toute personne dont l'audition lui parait utile sans qu'elle
puisse invoquer le secret professionnel.
⁃ Il peut aussi requérir l'avis de toute personne qualifiée; il statue au plus tard dans les
15 jours de sa saisine en prononçant le redressement judiciaire si la situation de l'entreprise n'est pas
irrémédiablement compromise, ou la liquidation judiciaire dans le cas où la situation de l'entreprise
s'avère irrémédiablement compromise.
B- Le jugement d'ouverture :
a: Le contenu du jugement:
Le jugement d'ouverture d'une procédure de traitement des difficultés de l'entreprise fixe la date de
cessation de paiement et désigne les organes chargés de l'exécution de la procédure.
1- La fixation de la date de cessation de paiement:
La date de cessation de paiement doit être fixée dans le jugement d'ouverture, à défaut de fixation, elle
est réputée avoir lieu à la date du jugement. (La date ne peut être antérieure à plus de 18 mois de la
date du prononcé du jugement)
2- La désignation des organes de la procédure:
Le jugement d'ouverture désigne un juge commissaire parmi les magistrats du tribunal. Par
ailleurs, le tribunal nomme un syndic dont la fonction est exercée par le greffier. Toutefois, le
tribunal peut confier cette mission à un tiers. Enfin, le tribunal procède à la désignation de
contrôleurs parmi les créanciers et à la demande de ces derniers.
b- La publication du jugement d'ouverture:
L'état de redressement ou de liquidation judiciaire constaté par la décision du tribunal va
s'imposer à tous, et il est donc nécessaire de faire connaître aux tiers, la nouvelle situation juridique
du débiteur, d'autant plus que le jugement prend effet à partir de sa date.
Par ailleurs, ce jugement aura des incidences aussi bien à l'égard du débiteur qu'à l'égard des
créanciers. L'ensemble de ces considérations explique la quadruplication qu'à été prévue par le
législateur dans ce domaine.
En 1er lieu : le jugement d'ouverture doit être mentionné sans délai au registre de commerce.
En 2nd lieu : dans un délai de 8 jours de la date du jugement, un avis de la décision est publié dans un
journal d'annonces légales et au Bulletin Officiel. Cet avis invite les créanciers à déclarer leur créance
au syndic désigné.
En 3ème lieu : l'avis du jugement doit être affiche au panneau réservé à cet effet au tribunal.
En dernier lieu : dans le même délai de 8 jours, le jugement est notifié à l'entreprise par les soins du
greffier.
c: Les organes de la procédure de traitement des difficultés de l'entreprise
1: Le tribunal
Le tribunal qui rend le jugement d'ouverture détient le pouvoir d'administration et de direction de
la procédure. A cet effet, il dispose d'une compétence élargie pour connaître de toute les contestations
découlant des procédures de redressements et de liquidations judiciaires, comme l'extension des
procédures à une entreprise du fait de la confusion du patrimoine, ou aux dirigeants de l'entreprise
lorsque les conditions sont réunies.
2 : Le juge commissaire (L.C)
Il est désigné parmi les magistrats du tribunal par le jugement d'ouverture, son rôle est de
veiller au déroulement rapide de la procédure et à la protection des intérêts en présence ».
Afin d'accomplir son rôle, le juge commissaire reçoit des infos de diverses sources à savoir, le
syndic, les contrôleurs, les créanciers, et le procureur du roi.
-Pouvoirs
Le juge commissaire dispose des pouvoirs suivants :
⁃ Il contrôle l'action du syndic.
⁃ Il joue un rôle décisif dans la procédure des admissions des créanciers.
⁃ Il dispose du pouvoir de demander le remplacement du syndic.
⁃ Il arrête l'état des créances et décide s'il y'a lieu ou non de procéder à leur
vérification.
- Il désigne enfin un à trois contrôleurs parmi les créanciers qui lui font la demande.
Par ailleurs, le juge commissaire dispose du pouvoir d'ordonner ou d'autoriser un certain nombre
d'actes qui dépassent la compétence du syndic. Aussi en cas de cession de l'entreprise, le juge
commissaire peut demander des explications complémentaires sur l'effort fait par un candidat à
l'acquisition.
Les décisions du juge commissaire sont prises sous forme d'ordonnances. Ces ordonnances sont
exécutoires par provision et immédiatement déposées au greffe.
3 : le syndic
- Statuts
⁃ La fonction du syndic peut être assurée par le greffe ou le cas échéant par un tiers.
⁃ le syndic a pour seule qualité pour agir au nom et dans l'intérêt des créanciers sous réserve des
droits reconnus aux contrôleurs.
-Pouvoirs
⁃le syndic prend toute mesure pour informer et consulter les créanciers.
⁃A l’égard du débiteur, le rôle du syndic varie suivant la nature de la procédure :
C'est ainsi que dans le cadre de redressement judiciaire, et lorsqu'il y'a continuation de la
procédure, le rôle du syndic est fixé par le jugement qui le désigne. Sa mission peut consister soit
dans la surveillance des opérations de gestion, soit dans l'assistance du chef de l'entreprise pour
les actes de gestion ou seulement certains d'entre eux, soit dans le fait d'assurer seul entièrement
ou en partie la gestion de l'entreprise.
+ Le tribunal peut à tout moment modifier la mission du syndic, d'office ou à sa demande.
4 : les contrôleurs
- Statuts :
+ Le juge commissaire désigne 1 ou 3 contrôleurs, personne physique ou morale. En général ces
contrôleurs sont désignés parmi les créanciers importants et sur leur demande, afin de mieux
surveiller leurs intérêts.
+ Dans la désignation des contrôleurs, le juge commissaire veille à ce que l'un d'entre eux soit
choisi parmi les créanciers titulaires de sureté et qu'un autre soit parmi les créanciers
chirographaires.
-Pouvoirs
+ La mission des contrôleurs consiste dans l'assistance du syndic dans ses fonctions et le juge
commissaire dans ses attributions de surveillance et d'administration de l'entreprise.
+ Les contrôleurs ont le droit de prendre connaissance de tous les documents transmis au syndic. Ils
rendent compte aux autres créanciers de l'accomplissement de leur mission à chaque étape de la
procédure. Ils peuvent être invoqués par le tribunal sur opposition du syndic ou du juge
commissaire.
- Les effets à l’égard des créanciers : Le jugement d’ouverture porte des effets sur divers droits des
créanciers de l’entreprise débitrice. De ce fait, le jugement d’ouverture suspend ou interdit toutes
actions en justice de la part de tous créanciers dont la créance est née antérieurement au
jugement d’ouverture. La raison par laquelle le législateur a prévu cette disposition est d’assurer une
certaine égalité entre les créanciers concernant le recouvrement de leurs créances.
Il apparaît de la lecture du paragraphe premier de l’article 686 du Code de Commerce qu’à partir de
la date du jugement d’ouverture de la procédure de liquidation judiciaire, les créanciers dont la
créance, établie ou non par un titre, a son origine antérieurement au jugement d’ouverture, doivent
déclarer, sous peine de forclusion ()سقوط الحق, leurs créances au syndic, dans un délai de deux mois à
compter de la publication au Bulletin Officiel du jugement d’ouverture de la procédure de la
liquidation judiciaire. Ce délai peut être augmenté de deux mois pour les créanciers domiciliés hors du
Maroc.
- Pour les créanciers titulaires d’une sûreté ayant fait l’objet de publication ou d’un contrat de
crédit-bail, ce délai devrait commencer à compter de la notification qui leur est faite par le syndic. Le
défaut de déclaration dans les délais impartis implique que les créanciers ne sont pas admis dans la
répartition des dividendes, à moins que le juge-commissaire ne les relève de leurs forclusions s’ils
établissent que leur défaillance n’est pas due à leurs faits. (Comme la maladie du créancier au moment
de l’ouverture de la procédure ou encore le défaut de mention de la créance par le débiteur dans la liste
des créances remise au syndic après l’ouverture de la procédure)
Comment se déroule la liquidation?
Ici, on commence par la réalisation de l’actif qui se passe ainsi :
• D’abord, la vente d’immeuble aura lieu suivant les formes prescrites en matière de saisie
immobilière. Par dérogation, le juge commissaire a la possibilité de fixer le prix et les conditions de
la vente;
• Ensuite, les unités de production qui composent l’actif mobilier peuvent faire l’objet:
• Soit, d’une cession globale,
• Ou alors d’une cession par parties
- Le syndic suscite des offres d’acquisition et fixe le délai pendant lequel elles sont reçues. Toute
personne intéressée peut lui soumettre son offre. Toute offre doit être écrite et comprendre les
indications prévues aux 1 à 5 de l’article 604 du C.C. - L’offre est ensuite déposée au greffe du
tribunal où tout intéressé peut en prendre connaissance. Ensuite, elle est communiquée au juge-
commissaire qui choisit l’offre qui lui paraît la plus sérieuse et qui permet dans les meilleures
conditions d’assurer durablement l’emploi et le paiement des créanciers.
Il est à noter que pour les biens meubles le juge commissaire a le choix. Il peut ordonner leur vente
soit, aux enchères publiques ou alors, de gré à gré.
Par ailleurs, pour favoriser la transparence, la vente des immeubles se fait toujours aux enchères
publiques.
Il y a deux modes de réalisation de l’actif:
Premier mode : la cession en activité
Selon ce mode c’est une activité ou l’activité de l’entreprise qu’on cède principalement.
Second mode : la cession en parties
Selon ce mode, ce sont les actifs isolés qu’on cède et ici tous les salariés sont licenciés.
Ensuite il y a l’apurement du passif.
La procédure de liquidation peut se terminer de deux manières :
• Soit, on rembourse tous les créanciers. Si l’entreprise a encore de l’argent on parle de boni de
liquidation, que les associés peuvent se distribuer.
• Ou alors, elle peut se clôturer pour insuffisance d’actif. En effet, ceci signifie que l’entreprise n’a
plus assez d’argent pour rembourser tous ses créanciers. Dans ce deuxième cas, le dirigeant engage sa
responsabilité si l’insuffisance d’actif émane d’une faute de gestion.
Conclusion:
En conclusion, les opérations de rachat et de liquidation des entreprises au Maroc sont régies par un
cadre juridique et réglementaire visant à assurer transparence et légalité. Le processus de rachat
implique des évaluations minutieuses, des négociations complexes, et parfois des approbations
réglementaires. La liquidation, quant à elle, requiert une gestion rigoureuse des actifs et des passifs
conformément aux dispositions légales.
Il est essentiel pour les parties impliquées dans ces transactions de se conformer aux lois et régulations
en vigueur au Maroc, de mener des due diligences approfondies et de solliciter des conseils juridiques
et financiers pour garantir le succès et la légalité de ces opérations. L'évolution future de la
règlementation pourrait également influencer la manière dont ces transactions sont structurées et
exécutées, soulignant l'importance de rester informés, en tant que financiers des développements
réglementaires dans le domaine des affaires au Maroc.