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DESCOGEF – CORRIGE EPREUVE DE DROIT DES AFFAIRES

Session 2006

Sujet I (5 points) : La bonne réponse est en gras:

1- Les conventions collectives constituent:


a. des sources classiques du droit du travail
b. des sources professionnelles du droit du travail
c. des sources positives du droit du travail

2- Le règlement d'un conflit collectif relève:


a. de la Cour d'arbitrage
b. du Conseil d'arbitrage
c. de Conseil d'Etat

3- Le règlement préventif est demandé:


a. par le dirigeant de la société
b. par le Tribunal
c. par le Commissaire aux comptes

4- Le Parquet n'est pas synonyme de:


a. avocat général
b. procureur de la République
c. les deux réponses sont fausses

5- L es soultes peuvent être dégagées par:


a. le Commissaire à la fusion
b. le commissaire aux comptes
c. le commissaire aux apports

6- Le déclenchement de l'alerte est obligatoire:


a. pour tous les organes habilités
b. pour certains organes
c. pour un organe seulement

7- Parmi les formes de sociétés suivantes, une n'est pas prévue par le droit OHADA:
a. société en nom collectif
b. société en commandite simple
c. société en commandite par action

8- Pour une entreprise de 120 travailleurs, il faut :


a. 5 délégués titulaires et 5 délégués suppléants
b. 3 délégués titulaires et 3 délégués suppléants
c. 7 délégués titulaires et 7 délégués suppléants

9- Le Comité d’entreprise est constitué :


a. des membres de la même centrale syndicale
b. des salariés et de l’employeur
c. des seuls salariés d’une entreprise

10- En droit OHADA, la procédure d'alerte peut être déclenchée:


a. en cas de survenance d' un seul fait
b. en cas de survenance de plusieurs faits
c. en cas de survenance de faits répétitifs
Sujet II ( 5 points) :

Faire une étude comparée de l'expertise de gestion et la procédure d'alerte

1- Définition des deux notions (1 point)

− L'expertise de gestion est la faculté pour les associés non-gérants d’une société
d’exercer en justice une action en vue de commettre un expert judiciaire pour établir un
rapport sur une ou plusieurs opérations de gestion.
− La procédure d'alerte a pour but d’attirer l’attention sur tout fait de nature à
compromettre la continuité de l’exploitation de la société
2- Points communs entre les deux notions (2 points)

a) Cause de leur déclenchement: présomption d'irrégularité dans la gestion


administrative et financière de l'entreprise
b) prévention des difficultés de l'entreprise
c) base légale: le droit OHADA a prévu les deux actions dans ses articles 150 à 159
de l'AUSCG.

3- Points de divergence entre les deux notions (2 points)

a)- Procédure

⚫ judiciaire de l'expertise de gestion: une demande est adressée au président de


la juridiction compétente du siège social en vue de la désignation d’un ou de
plusieurs experts pour présenter un rapport sur une ou plusieurs opérations de
gestion
⚫ confidentiel de la procédure d'alerte pour ne pas éveiller l’attention des
concurrents, ni alimenter inutilement des rumeurs susceptibles de ternir
l’image de la société.

b)- Caractères

⚫ facultatif pour l'expertise de gestion: il s’agit de la possibilité pour les associés


non-gérants d’une société d’exercer en justice une action en vue de
commettre un expert judiciaire pour établir un rapport sur une ou plusieurs
opérations de gestion
⚫ obligatoire pour la procédure d'alerte: la procédure d'alerte est un devoir pour
le commissaire aux comptes.

c)- Organes habilités à déclencher les actions


⚫ l'expertise de gestion peut être le fait d’un ou de plusieurs associés
représentant au moins 20% du capital social, soit individuellement, soit en se
groupant.
⚫ la procédure d'alerte dans le droit OHADA peut être déclenchée par le Commissaire
aux comptes et les associés non gérants ou actionnaires.
Sujet III (10 points) :
La société SALMA est une SARL gérée par M.Bawa et ayant pour principale activité, le
transport de marchandises. Face à certaines difficultés financières dues au marasme
économique qui affecte le secteur des transports et à la situation financière difficile de la
société, il désire saisir, par voie de requête, le président du Tribunal à l'effet d'obtenir le
bénéfice d'un règlement préventif.
1- Procédure du règlement préventif
Définition du règlement préventif: Le règlement préventif est une procédure destinée à
éviter la cessation des paiements ou la cessation d’activité de l’entreprise et à permettre
l’apurement du passif au moyen d’un concordat préventif.
Pour faire aboutir son action, M. Bawa devra introduire auprès du Président de la juridiction
compétente une requête aux fins de solliciter un règlement préventif. Il lui expose la situation
économique et financière de la société, présente le plan de redressement de l’entreprise et
indique les créances pour lesquelles il demande la suspension des poursuites individuelles.
Au besoin, il pourra indiquer n'avoir introduit aucune requête en règlement préventif depuis
cinq ans.Simultanément à sa requête, M. Bawa devra produire un ensemble de pièces
énumérées à l’article 6 de l’AUPAP. Il s’agit des pièces suivantes :
• un extrait d’immatriculation au RCCM qui permettra de vérifier la régularité de la
situation juridique et administrative du requérant ;
• les états financiers de synthèse comprenant notamment le bilan, le compte de
résultat, un tableau financier des ressources et des emplois ;
• un état de la trésorerie ;
• l’état chiffré des créances et des dettes avec indication du nom et du domicile des
créanciers et des débiteurs ;
• l’état détaillé, actif et passif, des sûretés personnelles et réelles données ou reçues
par l’entreprise et ses dirigeants ;
• l’inventaire des biens du débiteur avec indication des biens mobiliers soumis à
revendication par leurs propriétaires et de ceux affectés d’un clause de réserve de
propriété ;
• le nombre de travailleurs et le montant des salaires et des charges salariales ;
• le montant du chiffre d’affaires et des bénéfices imposés des trois dernières années ;
• le nom et l’adresse des représentants du personnel ;
• la liste des membres solidairement responsables de la société avec indication de
leurs nom et domicile ainsi que les noms et adresse de ses dirigeants.
Tous ces documents doivent être datés, signés et certifiés conformes et sincères par
le requérant. De plus, ils doivent être accompagnés d’une proposition
concordataire.Ces mesures et dispisitions sont des préalables à la suspension des
poursuites individuelles. (3 points)
2- Le lien entre le paiement des échéances et l'aboutissement de l'action de M. Bawa
Il est indiqué dans l'énoncé du sujet que le but visé par l'action de M. Bawa est d'éviter la
résiliation immédiate d'un contrat de vente de camions de transport à la suite de non
paiement des trois dernières échéances. Mais une telle solution dependra du Tribunal qui est
chargé d'accueillir l'action de M. Bawa.A cet égard, il y a lieu de noter qu'avant de se
prononcer sur la situation de l'entreprise SALMA, il doit recueillir préalablement l'avis des
créanciers de cette entreprise.Lors du prononcé de la décision de la juridiction compétente,
deux situations peuvent de présenter : la cessation de paiement ou l’acceptation des
mesures proposée pour le redressement de l’entreprise.
En cas de cessation des paiements, le Président prononce d’office et à tout moment le
redressement judiciaire ou la liquidation des biens.
Par contre, lorsque la situation du débiteur le permet, il rend une décision de règlement
préventif et homologue le concordat en constatant les délais et remises consentis par les
créanciers et en donnant acte au débiteur du plan de redressement qu’il a proposé.
L’homologation du concordat préventif suppose la réunion d’un certain nombre de
conditions:

- les conditions de validité du concordat sont remplies;

- aucun motif tiré de l’intérêt collectif ou de l’ordre public ne paraît de nature


à empêcher le concordat ;

- le concordat offre des possibilités sérieuses de redressement de


l’entreprise, de règlement du passif et des garanties suffisantes
d’exécution ;

- les délais consentis n’excèdent pas trois ans pour l’ensemble des
créanciers et un an pour les créanciers de salaires.
Enfin, lorsque la juridiction compétente estime que la situation du débiteur ne relève
d’aucune procédure collective ou si elle rejette le concordat préventif proposé par le débiteur,
elle annule la suspension des poursuites, ce qui remet les parties dans la situation
antérieure. La décision de justice homologuant le concordat est publiée sous le contrôle de
l’expert dans les les journaux d’annonces légales, au RCCM et au journal officiel
(conformément aux dispositions des articles 36 et 37 de l’AUPAP) et met fin à sa mission.
Mais il est loisible à la juridiction compétente de désigner un syndic et des contrôleurs pour
surveiller l’exécution du concordat préventif dans les mêmes conditions que celles prévues
pour le concordat de redressement judiciaire. Elle pourra également commettre un juge
commissaire à qui le syndic devra rendre compte de l’évolution de l’entreprise tous les trois
mois.
En conséquence, il apparaît que l'entreprise de vente de camions dont les trois
dernières échéances ne sont pas honorées n'a aucun intérêt à accepter un concordat
qui n'aboutit pas au paiement de ses arriérés. Il en résulte que l'action de M.Bawa est
suspendue au paiement des trois échéances de son fournisseur de camions de
transport. (2 points)
3- Les infractions relevées dans le cadre des négociations de l'étude de faisabilité?
Le commissaire peut faire valoir quatre (04) infractions: le délit d'escroquerie, le délit
de faux et usage de faux,le délit d'abus de biens sociaux et le délit de recel d'abus des
biens sociaux.(3 points)
a)-le délit d'escroquerie
La société BELO s'est rendue coupable d'escroquerie pour avoir fabriqué et utilisé des
factures fictives pour tromper la société SALMA et ils ont fait intervenir un tiers pour conforter
ce mensonge. En acceptant de participer à ces manoeuvres frauduleuses, M. SOLO s'est
rendu coupable de complicité d'escroquerie.
b)-le délit de faux et usage de faux
M.SOLO, expert en transport, en certifiant l'exécution des prestations, a créé de toute pièce
ces attestations. Il s'agit d'une altération matérielle de la vérité. Ce faisant, il a causé un
préjudice matériel à la société SALMA
c)- le délit d'abus de biens sociaux
Les administrateurs de la société qui ont versé une rémunération fictive au PCA d'alors ont
fait usage abusif des biens de la société.Ces versements sont contraires à à l'intérêt social;
en effet, la société a versé des rémunérations sans recevoir aucune contrepartie.
d)- le délit de recel d'abus de biens sociaux
Le PCA en exercice au moment de l'étude de faisabilité a encaissé ces rémunérations
fictives tout en connaissant leur origine frauduleuse. Il a aisi fait prueve d'une mauvaise foi
caractérisée.

4-La contestation du paiement du chèque


Un des fournisseurs de la Socété SALMA a endossé un chèque avant la date indiquée. Le
DG cette société, en l'occurrence M. Bawa ne pourra pas opposer à sa banque un motif
valable pour contester le paiement de ce chèque. En effet au nom du principe selon
lequel le chèque est payable à vue, la banque peut payer tout détenteur du chèque
indépendamment de la date mentionnée. (2 points)

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