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2021/2022
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Table des matières
SESSION 1------------------------------------------------------------------------------------------------------- 5
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Epreuves de 3 heures ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ 286
Groupe 1-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 287
Epreuve de : Droit civil 2 – Groupe 1 ------------------------------------------------------------------------------------------------ 288
Epreuve de : Droit des affaires II – Groupe 1 ------------------------------------------------------------------------------------------ 292
Epreuve de : Droit du travail 2 – Groupe 1--------------------------------------------------------------------------------------------- 294
Epreuve de : Analyse des idées politiques – Groupe 1 ----------------------------------------------------------------------------- 297
Groupe 2-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 298
Epreuve de : Droit civil 2 – Groupe 2 ---------------------------------------------------------------------------------------------------- 299
Epreuve de : Droit des affaires II – Groupe 2 ------------------------------------------------------------------------------------------ 301
Epreuve de : Droit du travail 2 – Groupe 2--------------------------------------------------------------------------------------------- 303
Epreuve de : Droit administratif 2 – Groupe 2 ---------------------------------------------------------------------------------------- 304
Groupe 1 et 2 -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 307
Epreuve de : Procédure pénale – Groupe 1 et 2 ------------------------------------------------------------------------------------- 308
Epreuve de : Droit international public – Groupe 1 et 2 --------------------------------------------------------------------------- 310
Epreuve de : Histoire de la pensée juridique – Groupe 1 et 2 -------------------------------------------------------------------- 312
Epreuve de : Droit du marché intérieur – Groupe 1 et 2 --------------------------------------------------------------------------- 313
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SESSION 1
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Semestre 5 - Décembre 2021
- Janvier 2022
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Epreuves de 3 heures
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Groupe 1
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UNIVERSITÉ DE BORDEAUX
FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
DOCUMENTS AUTORISES : Code civil et Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants
étrangers non francophones
SUJET 1 : Le contrat de vente et le contrat de prestation de service : une nouvelle summa divisio ?
OU
Cas n° 1 (6 points)
Philippe, Michel, Paul et Hélène sont propriétaires d’un restaurant à Toulouse. Michel
est responsable de l’acquisition des fruits et légumes. Il rencontre un agriculteur local et
il est décidé de conclure plusieurs ventes. Une vente porte sur 50 kilos de carottes. Une
autre vente porte sur 100 kilos de pomme de terre d’une variété extrêmement
particulière qui ne se trouve que chez ce producteur local. Au moment de la vente, les
carottes sont déjà récoltées. Il ne reste qu’à les livrer. Il en va de même pour les pommes
de terre. Hélas, deux incidents interviennent. Premièrement, le camion devant
transporter les carottes jusqu’au restaurant de Philippe Michel, Paul et Hélène a eu un
accident dû à un cas de force majeure alors qu’il ne restait plus dans le camion que les 50
kilos à livrer à Michel. Deuxièmement, avant même d’avoir pu être transporté, tout le
stock de pomme de terre (à savoir presque deux tonnes) a été contaminé chez
l’agriculteur, ici encore à cause d’un cas de force majeure.
Michel, qui n’a encore rien payé, se demande s’il va devoir le faire. Il se demande aussi
s’il peut contraindre le vendeur à lui livrer d’autres carottes pour remplacer celles qui
ont été perdues, auquel cas évidemment il acceptera de payer.
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Cas n° 2 (9 points)
Serge a hérité, seul, en 2019 d’une vieille maison dans le Périgord. Il entend y apporter
quelques améliorations, notamment l’érection d’un bel escalier en pierre et la pose d’un
ascenseur extérieur pour que tout le monde puisse y accéder. Il souhaite en effet par la
suite louer cette maison uniquement à des sociétés pour qu’elles puissent y tenir des
séminaires et des rencontres (la loi du 6 juillet 1989 n’est donc pas applicable).
Pour les constructions, il fait appel à un entrepreneur, Roméo, qui se charge d’effectuer
tous les travaux. Après avoir longuement discuté et travaillé avec un architecte, ils
s’entendent au moment de la conclusion du contrat pour un prix global de 40 000 euros.
Roméo conclut ensuite un contrat d’entreprise avec Julie, spécialisée dans la fabrication
et la pose d’ascenseurs. Le contrat est conclu pour un montant de 18 000 euros. Roméo,
qui se charge donc personnellement de l’escalier s’aperçoit que le prix de la pierre a
terriblement augmenté. Il adresse donc une lettre à Serge pour lui dire que les travaux
ne coûteront pas 40 000 euros mais 60 000 euros. Par ailleurs Julie, qui a terminé son
travail, écrit également à Serge car elle ne parvient à se faire payer par Roméo. Elle dit à
Serge qu’elle agira contre lui pour être payée de la somme que lui doit Roméo puisque,
après tout, c’est quand même Serge qui, en définitive profite de l’ascenseur.
Alors que ces problèmes de prix ne sont pas réglés, les travaux se terminent et Serge se
hâte de louer les lieux pour amortir le coût des aménagements réalisés. Le premier
séminaire est actuellement en cours : la maison a été louée pour trois semaines pour 10
000 euros. Les organisateurs appellent Serge car une bande de hippies bretons s’est
installée hier dans le jardin et dans tout le premier étage de la maison empêchant la
bonne tenue du séminaire. Ils affirment rester encore deux ou trois semaines avant de
repartir pour continuer leur périple vers l’Inde. Les organisateurs du séminaire en
profitent pour dire que le chauffage ne fonctionne plus depuis deux jours, la chaudière
ayant visiblement rendue l’âme après 25 ans de bons et loyaux services. Puisque le
séminaire se terminera avant que la réparation soit effectuée, ils envisagent donc de
payer moins que ce qui était prévu.
Serge, au bout du rouleau, vous confie tous ses problèmes. Qu’en pensez-vous ?
Cas n° 3 (5 points)
Jeannot est un brave type. C’est l’homme de la main tendue et de la parole donnée,
toujours prêt à rendre service. Etant professeur de lettres, il a constitué au cours des
années une vaste bibliothèque. Le fils de son voisin a un exposé à faire sur un
mouvement littéraire particulier, l’Oulipo, et Jeannot n’a pas hésité à lui prêter deux
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livres de référence sur le sujet, désormais introuvables. Hélas, alors que l’exposé n’est
toujours pas terminé, Jeannot a besoin impérativement des ouvrages prêtés pour une
conférence à venir prochainement. Il demande au fils de rendre l’ouvrage lequel refuse.
Jeannot, qui a beaucoup de qualité mais peut parfois être colérique, s’emporte et affirme
qu’il est déterminé et n’hésitera pas à agir en justice pour récupérer son bien. Il vous
appelle d’ailleurs aussitôt rentré chez lui pour vous demander votre avis.
Il en profite pour vous poser une autre question. Il a prêté sa voiture il y a maintenant 6
mois à une collègue. Il était convenu que le prêt durerait 3 mois, ce qui correspondait au
temps nécessaire pour que cette collègue achète une nouvelle voiture. La collègue en
question a bien acheté sa voiture mais n’a pas rendu la sienne à Jeannot. Il a déjà
demandé plusieurs fois à sa collègue de lui rendre sa voiture, celle-ci ne s’est jamais
exécutée. Il est inquiet car sa collègue habite dans une zone inondable et de fortes
intempéries ont eu lieu il y a une semaine. Vous vous êtes renseignés et en effet la zone
est sinistrée. Vous avez même eu la collègue au téléphone qui affirme ne rien devoir à
Jeannot puisque les deux voitures ont été emportées par le courant et sont détruites ;
alors même qu’elle a tout fait pour sauver ces deux voitures. Elle vous affirme donc que
n’ayant pu sauver aucun des biens, n’ayant pas cherché à protéger en priorité le sien et
Jeannot n’ayant pas précisé le montant de sa voiture au moment du prêt elle n’a pas à
restituer quoi que ce soit. Vous en parlez à Jeannot qui vous demande de lui expliquer
tout cela, notamment concernant les éléments avancés par sa collègue. Qu’en pensez-
vous ?
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UNIVERSITÉ DE BORDEAUX
FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
DOCUMENTS AUTORISES :
Code civil et Code de commerce (édition Dalloz ou LexisNexis)
Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non francophones
- SUJET 1 : Dissertation juridique : Le statut des baux commerciaux et la clause réputée non
écrite.
OU
COUR DE CASSATION
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Audience publique du 17 septembre 2020
Cassation partielle
M. CHAUVIN, président
Arrêt n° 600 F-P+B+I
Pourvoi n° F 19-18.435
Faits et procédure
1. Selon l'arrêt attaqué (Aix-en-Provence, 25 avril 2019), par deux actes intitulés « bail saisonnier »
des 26 janvier 2012 et 28 janvier 2013, Mme H... a donné à bail à Mme A... un même local
respectivement pour des durées d'une année et de onze mois, pour se terminer les 25 janvier 2013 et
26 décembre 2013.
2. Le 20 décembre 2013, les parties ont conclu un bail dit « précaire » portant sur le même local pour
une durée de vingt-trois mois à compter du 27 décembre 2013.
3. Par deux lettres recommandées avec demande d'avis de réception des 27 et 30 octobre 2015, avant
l'expiration du bail dérogatoire, Mme H... a rappelé à Mme A... que le bail arrivait à terme et qu'elle
devait impérativement libérer les locaux.
4. Le 16 décembre 2015, Mme A... a assigné Mme H... afin notamment de voir juger que le statut
des baux commerciaux était applicable aux baux conclus depuis le 26 janvier 2012 et qu'elle était
titulaire d'un bail de neuf ans soumis au statut des baux commerciaux à compter du 27 novembre
2015.
5. M. A..., conjoint collaborateur de Mme A..., est intervenu volontairement à l'instance.
Réponse de la Cour
Vu les articles L. 145-5 et L. 145-60 du code de commerce, dans leur rédaction antérieure à celle
issue de la loi du 18 juin 2014 :
13. Il résulte de ces textes que l'action en requalification d'un bail saisonnier en bail commercial est
soumise à la prescription biennale.
14. Pour accueillir la demande de Mme A..., l'arrêt retient que les baux conclus le 26 janvier 2012 et
le 28 janvier 2013 n'étaient pas des baux saisonniers, mais des baux dérogatoires, de sorte que les
preneurs, qui s'étaient maintenus plus de deux ans dans les lieux, étaient titulaires d'un bail soumis au
statut des baux commerciaux à compter du 27 décembre 2013.
15. En statuant ainsi, après avoir constaté que l'action en requalification des baux saisonniers en baux
commerciaux était prescrite pour avoir été engagée le 16 décembre 2015, la cour d'appel, qui n'a pas
tiré les conséquences légales de ses propres constatations, a violé les textes susvisés.
[…]
PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur les autres moyens, la Cour :
CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il reçoit l'intervention volontaire de M. A..., dit que
M. et Mme A... sont titulaires d'un bail soumis au statut des baux commerciaux à compter du 27
décembre 2013, que les clauses de l'ancien bail, à l'exception de celles contraires aux dispositions
d'ordre public du statut, sont maintenues, enjoint Mme H... d'établir un nouveau bail, sans astreinte,
dit n'y avoir lieu à expertise aux fins d'évaluer la valeur locative […], l'arrêt rendu le 25 avril 2019,
entre les parties, par la cour d'appel d'Aix-en-Provence ; Remet, sur ces points, l'affaire et les parties
dans l'état où elles se trouvaient avant cet arrêt et les renvoie devant la cour d'appel de Lyon ;
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FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
francophones
OU
Cour de cassation, civile, Chambre sociale, 29 février 2012, 11-13.748, Publié au bulletin
Cour de cassation - Chambre sociale
Attendu, d'une part, que si les critères posés par l'article L. 2121-1 du code du travail doivent être
tous réunis pour établir la représentativité d'un syndicat et si ceux tenant au respect des valeurs
républicaines, à l'indépendance et à la transparence financière doivent être satisfaits de manière
autonome, ceux relatifs à l'influence prioritairement caractérisée par l'activité et l'expérience, aux
effectifs d'adhérents et aux cotisations, à l'ancienneté dès lors qu'elle est au moins égale à deux ans et
à l'audience électorale dès lors qu'elle est au moins égale à 10 % des suffrages exprimés, doivent
faire l'objet d'une appréciation globale ;
Attendu, d'autre part, que les documents comptables dont la loi impose la confection et la publication
ne constituent que des éléments de preuve de la transparence financière, leur défaut pouvant dès lors
être suppléé par d'autres documents produits par le syndicat et que le juge doit examiner ;
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Attendu, selon le jugement attaqué, que par lettre du 24 décembre 2010, le syndicat CGT de l'Institut
de gestion sociale des armées (IGESA) qui avait obtenu 16,13 % des suffrages lors du premier tour
des dernières élections des membres titulaires du comité d'établissement "siège" de l'IGESA a
désigné Mme X..., qui avait obtenu 14,4 % des suffrages au premier tour de l'élection des délégués
du personnel, en qualité de délégué syndical au sein de l'établissement "siège" de l'IGESA et de
délégué syndical central d'entreprise ;
Attendu que pour annuler ces désignations, le tribunal retient que la représentativité du syndicat n'est
pas établie dans l'établissement "siège" au regard du critère d'influence au motif que les actions qu'il
a menées l'ont été conjointement avec d'autres organisations syndicales et intéressent tous les
établissements de l'entreprise, qu'elle n'est pas non plus établie au regard du nombre de ses adhérents
dans cet établissement qui est de trois pour un effectif de deux cent-onze inscrits sur les listes
électorales, qu'enfin elle n'est pas établie au regard du critère de transparence financière dès lors que
les ressources du syndicat étant comprises entre 2 000 et 230 000 euros, ce dernier devait établir non
seulement un bilan et un compte de résultat mais encore une annexe simplifiée qu'il ne produit pas ;
Qu'en statuant comme il a fait, alors d'une part, que les actions du syndicat ne pouvaient être écartées
au titre du critère d'influence au motif qu'elles avaient été menées conjointement avec d'autres
organisations et qu'elles intéressaient tous les établissements de l'entreprise, et que ce critère, ainsi
que celui afférent au nombre d'adhérents, devaient faire l'objet d'une appréciation globale avec
l'ancienneté du syndicat qui était au moins égale à deux ans et avec l'audience électorale qui était de
16,13 %, et alors, d'autre part, que le défaut de production de l'annexe simplifiée prévue par l'article
D. 2135-3 du code du travail ne dispensait pas le juge d'examiner le critère de transparence
financière au vu des documents produits par le syndicat, à savoir le bilan, le compte de résultat, les
livres comptables mentionnant chronologiquement le montant et l'origine des ressources perçues et
des dépenses effectuées depuis 2008, ainsi que l'ensemble des relevés bancaires, le tribunal a violé
les textes susvisés ;
CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, le jugement rendu le 28 février 2011, entre les
parties, par le tribunal d'instance de Bastia ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état
où elles se trouvaient avant ledit jugement et, pour être fait droit, les renvoie devant le tribunal
d'instance d'Ajaccio ;
Vu l'article 700 du code de procédure civile, condamne l'Institut de gestion sociale des armées à
payer aux demandeurs, la somme globale de 2 500 euros ;
Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de cassation, le présent arrêt sera
transmis pour être transcrit en marge ou à la suite du jugement cassé ;
Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, chambre sociale, et prononcé par le président en son
audience publique du vingt-neuf février deux mille douze.
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DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
francophones
SUJET 1 : Dissertation
Le silence
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L’Ostie du Sud est une ancienne province autonome de l’Etat du Katchaston qui a unilatéralement
proclamé son indépendance en 2012. Alors qu’elle n’a jamais été reconnue officiellement par la
France depuis sa proclamation d’indépendance, l’Ostie du Sud a été admise en 2018 en tant que
nouvel Etat membre de l’OMVV. C’est le Conseil central de l’OMVV qui a acté cette admission par
une décision adoptée le 18 mars 2018 (le Conseil central est un organe restreint de l’OMVV
composé de 15 membres élus par l’assemblée générale de l’OMVV). Le 20 mars 2018, la France
avait fait savoir qu’elle considérait la décision relative à l’admission de l’Ostie du Sud adoptée par le
Conseil central le 18 mars 2018 comme étant « irrégulière et illégitime ». La France invoquait en
particulier que la décision du 18 mars 2018 avait été adoptée par le Conseil central de l’OMVV alors
que deux des conseillers siégeant en son sein s’étaient abstenus au moment du vote et qu’en vertu de
l’article 17 de la Charte constitutive de l’OMVV : « Tout Etat peut être admis en tant que nouveau
Membre de l’OMVV par décision adoptée par le Conseil central à l’unanimité des quinze conseillers
siégeant en son sein ». L’OMVV avait toutefois souligné, en réponse au communiqué français, que
l’admission de la République d’Ostie de l’est avait été réalisée conformément aux règles en usage
dans l’organisation, de nombreux Etats ayant acquis depuis 1960 la qualité de nouveau membre de
l’OMVV suite à des votes ayant laissé place à des abstentions au sein du Conseil central, sans que
cela ait donné lieu à une quelconque forme de protestation. L’OMVV se référait ainsi aux précédents
de l’admission de l’Australie en 1968, de la Suisse en 1971, du Brésil en 1981, de la République de
Moldavie en 1998 et encore de la Suède en 2011.
En juillet 2021, le délégué permanent de l’Ostie du Sud, M. Bolat Nizirtaiev, fait l’objet de graves
accusations. Mme Justine Mirello, employée de la cafétéria de l’OMVV, lui reproche de l’avoir
agressée sexuellement, au sein du siège de l’OMVV, dans la soirée du 21 juillet 2021. Au regard de
la nature de ces actes, les autorités françaises s’interrogent sur la possibilité d’entamer des poursuites
pénales à l’encontre de M. Bolat Nizirtaiev nonobstant l’article 10 de l’accord de siège.
Question 3 : Le principe de l’effet relatif des traités peut-il être invoqué afin de justifier que la
République d’Ostie du Sud ne puisse pas bénéficier des dispositions d’un traité bilatéral
(l’accord de siège conclu entre France et OMVV) auquel elle n’est pas Partie ? (2 points)
Depuis que les accusations portées par Mme Mirello à l’encontre de M. Bolat Nizirtaiev ont été
rendues publiques, l’OMVV n’a, de son côté, pas réagi officiellement. Justine Mirello finit même
par apprendre, par courrier daté du 15 septembre 2021, que l’OMVV a décidé de mettre
prématurément fin à son contrat de travail. Mme Mirello considère que cette décision constitue une
rupture abusive du contrat qu’elle avait conclu avec l’OMVV, et elle reproche à l’OMVV d’avoir
adopté une telle décision en représailles aux accusations qu’elle a portées contre le délégué
permanent de l’Ostie du Sud. Elle décide par conséquent de saisir le conseil de prud’hommes de
Bordeaux afin d’obtenir la condamnation de l’OMVV au paiement d’indemnités. Devant le conseil
de prud’hommes, l’OMVV se prévaut de l’immunité qui lui est garantie par l’article 7 de l’accord de
siège. Mme Mirello présente quant à elle plusieurs arguments pour contester l’application de
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l’accord de siège à la procédure qu’elle a initiée devant la juridiction prud’hommale. Mme Mirello
relève que l’accord de siège conclu le 28 février 1960 a été approuvé par la France le 1er février 1961
sans avoir donné lieu à une loi d’autorisation. Selon Mme Mirello, une telle infraction à la procédure
dictée par la Constitution française constitue un vice qui affecte la validité du consentement de la
France à être liée par cet accord dans l’ordre international. Au surplus, une telle irrégularité
empêcherait d’appliquer cette convention dans l’ordre interne français. Par ailleurs, Mme Mirello
soutient que reconnaître une immunité de juridiction à l’OMVV pour faire échec aux démarches
qu’elle a entreprises devant le conseil de prud’hommes de Paris serait contraire aux droits et libertés
qui lui sont garantis par la Convention européenne des droits de l’homme, en particulier au droit
d’accès à un tribunal, étant donné que l’OMVV ne met en place aucune procédure dans son système
institutionnel pour permettre à ses employés de présenter les réclamations qu’ils formuleraient à
l’encontre de l’organisation.
Question 5 : Du point de vue du droit français et du statut qu’il reconnaît aux normes
internationales, quelle solution devrait retenir le conseil de prud’hommes de Bordeaux quant à
la réclamation présentée par Mme Mirello à l’encontre de l’OMVV : y donner suite ou non ?
(5 points)
Annexes :
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Article 9
Les autorités françaises sont tenues d’autoriser, sans frais de visa ni délai, l’entrée et le séjour en
France des délégués permanents des Etats qui sont membres de l’organisation pendant la durée de
leurs fonctions.
Article 10
1. Les délégués permanents des Etats qui sont membres de l’OMVV bénéficient en France, pendant
la durée de leurs fonctions, d’une immunité de juridiction pénale et d’une immunité de juridiction
civile absolues.
2. Les délégués permanents des Etats qui sont membres de l’OMVV ne peuvent être soumis à
aucune forme d’arrestation et de détention.
Article 12
Le présent accord entrera en vigueur dès qu’il aura été approuvé par le Conseil central de
l’organisation mondiale du vignoble et du vin ainsi que par le Gouvernement français.
Article 1
Est autorisée l'approbation d'un accord entre le Gouvernement de la République française et le
Gouvernement de la Fédération de Russie sur l'encouragement et la protection réciproques des
investissements, signé à Paris le 4 juillet 2003, et dont le texte est annexé à la présente loi.
Article 2
Sous réserve des décisions de justice passées en force de chose jugée ayant statué au fond, est validé
le décret du 15 février 1961 relatif à la publication de l’Accord de siège entre l’organisation
mondiale du vignoble et du vin et la République française en tant que sa légalité serait contestée par
le moyen tiré de ce que l’approbation dudit accord devait être autorisée par la loi.
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FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
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DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
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Il a en outre été saisi, le même jour, par Mme Valérie RABAULT, MM. Jean-Luc MÉLENCHON,
André CHASSAIGNE, […], députés.
Il a enfin été saisi, le même jour, par M.Patrick KANNER, Mme Eliane ASSASSI, M. Guillaume
GONTARD, […], sénateurs.
– la Constitution ;
– l’ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958 portant loi organique sur le Conseil constitutionnel ;
– la loi organique n°2009-403 du 15 avril 2009 relative à l’application des articles 34-1, 39 et 44 de
la Constitution ;
– le code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ;
– le code de la santé publique ;
– le code du travail ;
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– la loi n° 2020‐546 du 11 mai 2020 prorogeant l’état d’urgence sanitaire et complétant ses
dispositions ;
– la loi n° 2021‐689 du 31 mai 2021 relative à la gestion de la sortie de crise sanitaire ;
– le décret du 14 juin 2021 portant convocation du Parlement en session extraordinaire ;
– le décret n° 2021-931 du 13 juillet 2021 déclarant l’état d’urgence sanitaire dans certains territoires
de la République ;
– le décret du 19 juillet 2021 complétant le décret du 14 juin 2021 portant convocation du Parlement
en session extraordinaire ;
– le décret n° 2021-990 du 28 juillet 2021 déclarant l’état d’urgence sanitaire dans certains territoires
de la République ;
– les décisions du Conseil constitutionnel nos 2020-800 DC du 11 mai 2020, 2020-808 DC du 13
novembre 2020 et 2021-819 DC du 31 mai 2021 ;
– l’avis du Conseil d’État du 19 juillet 2021 ;
Au vu des observations du Gouvernement, enregistrées le 29 juillet 2021 ;
Au vu des observations en réplique présentées par les sénateurs auteurs de la quatrième saisine,
enregistrées le 2 août 2021 ;
Et après avoir entendu le rapporteur ;
1. Le Premier ministre, les sénateurs et les députés requérants défèrent au Conseil constitutionnel la
loi relative à la gestion de la crise sanitaire. Le Premier ministre demande au Conseil constitutionnel
de se prononcer sur la conformité à la Constitution de ses articles 1er, 9 et 12, sans soulever aucun
grief à leur encontre. Les députés et les sénateurs contestent la conformité à la Constitution de
certaines dispositions de l’article 1er. Les députés et les sénateurs auteurs de la quatrième saisine
contestent la conformité à la Constitution de son article 2. Les députés et les sénateurs auteurs de la
deuxième saisine contestent également la conformité à la Constitution de son article 9. Les sénateurs
auteurs de la deuxième saisine critiquent, en outre, la conformité à la Constitution de certaines
dispositions de son article 7. Les députés contestent par ailleurs la procédure d’adoption de la loi
ainsi que son article 8. Enfin, les sénateurs auteurs de la quatrième saisine contestent la procédure
d’adoption de son article 1er et certaines dispositions de son article 14.
[…]
– Sur l’article 9 :
108. L’article 9 crée une mesure de placement en isolement applicable de plein droit aux personnes
faisant l’objet d’un test de dépistage positif à la covid-19.
109. Les sénateurs auteurs du premier recours demandent au Conseil constitutionnel de se prononcer
sur la conformité de ces dispositions à la liberté d’aller et de venir et au droit au respect de la vie
privée.
110. Selon les députés requérants, en prévoyant que les personnes faisant l’objet d’un test de
dépistage positif à la covid-19 ont « l’obligation de se placer » à l’isolement et qu’elles peuvent faire
l’objet de contrôles en cas de « suspicion de non-respect de la mesure », ces dispositions
méconnaîtraient tout d’abord, par leur ambiguïté, l’objectif de valeur constitutionnelle
d’intelligibilité et de clarté de la loi. Ils soutiennent, pour le même motif, que le législateur aurait
méconnu l’étendue de sa compétence. Enfin, ils soutiennent que ces dispositions méconnaîtraient le
droit à un recours juridictionnel effectif garanti par l’article 16 de la Déclaration de 1789 en raison
de l’impossibilité matérielle pour les juges des libertés et de la détention d’examiner les nombreux
recours dont ils pourraient être saisis.
111. Aux termes de l’article 66 de la Constitution : « Nul ne peut être arbitrairement détenu. -
L’autorité judiciaire, gardienne de la liberté individuelle, assure le respect de ce principe dans les
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conditions prévues par la loi ». La liberté individuelle, dont la protection est confiée à l’autorité
judiciaire, ne saurait être entravée par une rigueur non nécessaire. Les atteintes portées à l’exercice
de cette liberté doivent être adaptées, nécessaires et proportionnées aux objectifs poursuivis.
112. Les dispositions contestées prévoient que, jusqu’au 15 novembre 2021 et aux seules fins de
lutter contre la propagation de l’épidémie de covid-19, toute personne faisant l’objet d’un test positif
à la covid-19 a l’obligation de se placer à l’isolement pour une durée non renouvelable de dix jours.
Dans ce cadre, il est fait interdiction à la personne de sortir de son lieu d’hébergement, sous peine de
sanction pénale.
113. Ce placement en isolement s’appliquant sauf entre 10 heures et 12 heures, en cas d’urgence ou
pour des déplacements strictement indispensables, il constitue une privation de liberté.
114. En adoptant ces dispositions, le législateur a poursuivi l’objectif de valeur constitutionnelle de
protection de la santé.
115. Toutefois, les dispositions contestées prévoient que toute personne qui se voit communiquer le
résultat positif d’un test de dépistage à la covid-19 a l’obligation, sous peine de sanction pénale, de
se placer à l’isolement pour une durée de dix jours, sans qu’aucune appréciation ne soit portée sur sa
situation personnelle.
116. Or, d’une part, cette obligation n’est portée à sa connaissance qu’au seul moyen des
informations qui lui sont communiquées au moment de la réalisation du test. D’autre part, l’objectif
poursuivi par les dispositions contestées n’est pas de nature à justifier qu’une telle mesure privative
de liberté s’applique sans décision individuelle fondée sur une appréciation de l’autorité
administrative ou judiciaire.
117. Dès lors, bien que la personne placée en isolement puisse solliciter a posteriori un
aménagement des conditions de son placement en isolement auprès du représentant de l’État dans le
département ou solliciter sa mainlevée devant le juge des libertés et de la détention, les dispositions
contestées ne garantissent pas que la mesure privative de liberté qu’elles instituent soit nécessaire,
adaptée et proportionnée.
118. Par conséquent, et sans qu’il soit besoin d’examiner les autres griefs, l’article 9 de la loi est
contraire à la Constitution.
119. Il en va de même, par voie de conséquence, du 1° de l’article 7 de la loi déférée, qui complète
par un 6° le paragraphe II de l’article 11 de la loi du 11 mai 2020, qui en est inséparable.
[…]
– Sur les autres dispositions :
125. Le Conseil constitutionnel n’a soulevé d’office aucune question de conformité à la Constitution
et ne s’est donc pas prononcé sur la constitutionnalité des autres dispositions que celles examinées
dans la présente décision.
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SUJETS:
OU
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SUJET 1 : Dissertation
OU
RÉPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
CIV. 2
COUR DE CASSATION
______________________
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M. PIREYRE, président
Arrêt n° 1030 F-B
Pourvois n°
R 20-15.757 ; à M 20-15.776 ; et P 20-15.778 ; à Y 20-15.787
Jonction
1°/ la société Prevent Dev GmbH, dont le siège est [Adresse 36]
(Allemagne),
2°/ M. [E] [O], domicilié [Adresse 32] (Allemagne), pris en qualité de
mandataire liquidateur de la société International Corporate Investors GmbH,
3°/ la société Christophe Ancel, société civile professionnelle, dont le siège
est [Adresse 2], prise en qualité de liquidateur judiciaire de la société Prevent
Glass,
4°/ la société Volkswagen Aktiengesellschaft, dont le siège est [Adresse 33]
(Allemagne),
5°/ l'AGS CGEA IDF Est UNEDIC, dont le siège est [Adresse 4],
défendeurs à la cassation.
Sur le rapport de Mme Maunand, conseiller, les observations des avocats aux
Conseils et l'avis de M. Aparisi, avocat général référendaire, après débats en
l'audience publique du 22 septembre 2021 où étaient présents M. Pireyre,
président, Mme Maunand, conseiller rapporteur, Mme Martinel, conseiller
doyen, et Mme Thomas, greffier de chambre,
Faits et procédure
2
8
2. Selon les arrêts attaqués (Paris, 20 décembre 2019), MM. [K], [CI], [ZS],
[UI], [LM], [TZ], [JA], [BG], [FL], [D], [M], [W], [F], [C], Mme [MO],
MM. [AU], [LW], [B], [YP], [T], Mme [J], MM. [PK] et [DM] [G], [N], [Z],
[PU], [L], [IH], [VB] et [YZ] ont, chacun, en leur qualité d'anciens salariés
de la société Prevent Glass, par déclaration commune transmise sur le Réseau
privé virtuel avocats (RPVA), interjeté appel de jugements du conseil des
prud'hommes de Fontainebleau du 18 juillet 2018 dans une affaire les
opposant à M. [O], liquidateur de la société International Corporate Investors
GmbH (ICI GmbH), à la SCP Christophe Ancel prise en qualité de
mandataire liquidateur de la société Prevent Glass, à la société Prevent Dev
GmbH et à la société Volkswagen Aktiengesellschaft et en présence de
l'association AGS CGEA IDF Est UNEDIC (AGS).
3. Par ordonnance du 2 juillet 2019 rendue dans chacun des dossiers d'appel,
le conseiller de la mise en état a dit n'y avoir lieu à surseoir à statuer et a
rejeté la demande de caducité de la déclaration d'appel présentée par les
sociétés intimées.
Enoncé du moyen
5. MM. [K], [CI], [ZS], [UI], [LM], [TZ], [JA], [BG], [FL], [D], [M], [W],
[F], [C], Mme [MO], MM. [AU], [LW], [B], [YP], [T], Mme [J], MM. [PK]
et [DM] [G], [N], [Z], [PU], [L], [IH], [VB] et [YZ] font grief aux arrêts
d'infirmer l'ordonnance déférée du conseiller de la mise en état rejetant
l'incident tendant au constat de la caducité de la déclaration d'appel et,
statuant à nouveau, de prononcer cette caducité et constater l'extinction de
l'appel et le dessaisissement de la cour, alors « que les conclusions d'appelant
exigées par l'article 908 du code de procédure civile sont celles remises au
greffe et notifiées dans le délai de trois mois à compter de la déclaration
d'appel, qui déterminent l'objet du litige porté devant la cour d'appel ; que
l'étendue des prétentions dont est saisie la cour d'appel étant déterminée dans
les conditions fixées par l'article 954 du même code, le respect de la
diligence impartie par l'article 908 est nécessairement apprécié en
considération des prescriptions de l'article 954 ; que les conclusions qui
présentent, au sein de leur dispositif, les prétentions de première instance qui
ont été rejetée par les chefs du jugement critiqués au sein de la déclaration
d'appel, déterminent l'objet du litige, peu important que ce dispositif ne
comporte pas la mention spécifique d'une demande d'infirmation ou de
réformation, que la discussion sur les prétentions et moyens ne développe
aucune critique spécifiquement dirigée contre le jugement et que n'ait pas été
respectée l'obligation d'énoncer, en amont de la discussion sur les prétentions
et moyens, les chefs du jugement critiqués ; Qu'en retenant que les
conclusions déposés par l'appelant ne déterminaient pas l'objet du litige aux
motifs inopérants qu'elles ne critiquaient pas la décision du premier juge,
qu'elles ne faisaient référence à cette dernière et qu'elles comportaient un
dispositif qui ne concluait pas à l'annulation ou à l'infirmation du jugement,
la cour d'appel a violé les articles 901, 908 et 954 du code de procédure
civile, ensemble l'article 6 §1 de la Convention européenne de sauvegarde
des droits de l'homme et des libertés fondamentales. »
2
9
Réponse de la Cour
6. Il résulte des deux premiers de ces textes que l'appelant doit dans le
dispositif de ses conclusions mentionner qu'il demande l'infirmation des
chefs du dispositif du jugement dont il recherche l'anéantissement, ou
l'annulation du jugement.
8. Cette règle, qui instaure une charge procédurale nouvelle pour les parties à
la procédure d'appel ayant été affirmée par la Cour de cassation le 17
septembre 2020 (2e Civ., 17 septembre 2020, pourvoi n° 18-23.626, publié)
pour la première fois dans un arrêt publié, son application immédiate dans les
instances introduites par une déclaration d'appel antérieure à la date de cet
arrêt, aboutirait à priver les appelants du droit à un procès équitable.
10. En statuant ainsi, la cour d' appel a donné une portée aux articles 542 et
954 du code de procédure civile qui, pour être conforme à l'état du droit
applicable depuis le 17 septembre 2020, n'était pas prévisible pour les parties
à la date à laquelle elles ont relevé appel , soit le 4 septembre 2018, une telle
portée résultant de l'interprétation nouvelle de dispositions au regard de la
réforme de la procédure d'appel avec représentation obligatoire issue du
décret n° 2017-891 du 6 mai 2017, l'application de cette règle de procédure,
énoncée au & 6, instaurant une charge procédurale nouvelle, dans l'instance
en cours et aboutissant à priver MM. [K], [CI], [ZS], [UI], [LM], [TZ], [JA],
[BG], [FL], [D], [M], [W], [F], [C], Mme [MO], MM. [AU], [LW], [B],
[YP], [T], Mme [J], MM. [PK] et [DM] [G], [N], [Z], [PU], [L], [IH], [VB]
et [YZ] d'un procès équitable au sens de l'article 6, § 1, de la Convention de
sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales.
3
0
PAR CES MOTIFS, la Cour :
Remet l'affaire et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ces arrêts
et les renvoie devant la cour d'appel de Paris, autrement composée ;
Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de cassation, le
présent arrêt sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite des arrêts
annulés ;
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Groupe 2
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étrangers non francophones
Faits et procédure
1. Selon l'arrêt attaqué (Rouen, 23 janvier 2020), le 18 décembre 2007, M. et Mme [N]
ont donné à bail à M. [H] des locaux commerciaux à usage de débit de boissons, restaurant
et dancing.
Enoncé du moyen
5. M. [H] et Mme [T], ès qualités, font grief à l'arrêt de rejeter la demande de résolution
judiciaire du bail commercial, alors :
« 1°/ qu'en affirmant, pour exonérer M. et Mme [N] de tout manquement à leur
obligation de délivrance, que Me [T] ès qualités ne démontrait pas que le désordre affectant
3
3
la charpente de l'immeuble donné à bail existait antérieurement à la conclusion du bail, tout
en constatant que, dans son rapport, l'expert judiciaire avait conclu que « l'origine du
désordre provient d'un sous-dimensionnement de la charpente qui a fléchi jusqu'à
occasionner la rupture des entraits, le temps ayant fait son oeuvre », ce dont il résultait que
l'immeuble donné à bail était d'emblée affecté d'un défaut structurel majeur, en l'occurrence
un sous-dimensionnement de la charpente, caractérisant l'existence d'un manquement des
bailleurs à leur obligation de délivrance, la cour d'appel n'a pas tiré les conséquences de
ses constatations et à violé l'article 1147 du code civil dans sa rédaction antérieure à celle
issue de l'ordonnance du 10 février 2016 applicable en l'espèce et les articles 1719 et 1720
du même code ;
Réponse de la Cour
7. D'une part, la cour d'appel a souverainement retenu qu'il n'était pas établi que le
désordre affectant la charpente existait antérieurement à la conclusion du bail.
8. D'autre part, elle a constaté que le locataire, averti dès le mois de janvier 2013 d'une
difficulté liée à l'état de la charpente, n'en avait informé les bailleurs que le 14 janvier 2015
et que ceux-ci avaient pris alors les dispositions nécessaires pour y remédier mais que le
locataire n'avait tenu aucun compte de leur offre de travaux qui auraient été de nature à
mettre un terme aux désordres allégués.
9. Elle a pu en déduire que les bailleurs n'avaient pas manqué à leur obligation de
délivrance pendant l'exécution du bail.
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3ème Année de LICENCE EN DROIT
Année 2021-2022
1ère session – 1er semestre – Janvier 2022
Sujet n° 1 : Dissertation :
Cas n° 1 :
Rico exploite un commerce de vente d’articles authentifiés « Made in China » depuis près de vingt
ans dans sa bonne ville de Plouhinec. En mai 2012, il décide d’opter pour le statut d’entrepreneur
individuel à responsabilité limitée. En 2016, il rencontre Ludo. C’est le coup de foudre immédiat.
L’année suivante, ils se marient sous le régime de la séparation de biens et Ludo lui apporte une aide
précieuse au sein de l’entreprise, sous le statut de conjoint collaborateur : il s’occupe
personnellement des relations avec les banques, les administrations et les fournisseurs, et décide seul
des nouvelles collections qui seront proposées aux clients.
Le 21 novembre 2021, mondialement connu dans sa commune de Plouhinec, au faîte de sa gloire,
Rico décide de vendre son EIRL à Jean-Jérôme. Les formalités nécessaires sont réalisées. Deux
créanciers semblent cependant poser des difficultés.
Maëvinaïa, son ex-épouse dont il est divorcé depuis 2015, se fait menaçante. Il doit lui payer une
prestation compensatoire avec des versements de 1000 euros par mois pendant encore deux ans,
sachant qu’il a actuellement plus de six mois de retard.
Yvon Ledoux est le propriétaire de son local. Le bail commercial a été initialement conclu en janvier
2012. En dépit d’un retard de paiement des loyers de neuf mois, Yvon Ledoux a accepté de
renouveler le bail commercial de Rico. Cependant, il s’oppose de façon catégorique à la transmission
du bail à Jean-Jérôme.
Rico aspire désormais à la tranquillité. Il vous consulte pour savoir ce qu’il risque réellement,
sachant qu’il a pris la peine de se protéger en laissant Ludo acheter seul leur résidence principale.
Cas n°2 :
Don Alejandro est un homme comblé. Il possède de nombreux biens immobiliers, certains étant
loués à des entreprises. Satisfait de l’état de son patrimoine, Don Alejandro veut désormais marquer
le monde de son empreinte. Il tolère de moins en moins certains de ses locataires, dont les activités
3
5
s’avèrent incompatibles avec ses nouvelles valeurs. Il vous consulte afin de déterminer s’il sera
facile de se débarrasser de ces indésirables.
Le 5 février 2016, la SARL « Saignante ou à point » a conclu un bail d’une durée de six ans avec
Don Alejandro. Le bail est utilisé pour dispenser des cours de découpe de viandes.
Jean-Sébi a conclu un bail commercial le 18 juillet 2013. Il exerce une activité de vente de petits
oiseaux mignons empaillés et personnalisables grâce à un socle sur lequel on peut graver le prénom
de l’heureux destinataire du présent. Il a cessé d’exploiter son commerce du 1er avril 2018 au 31
août 2019 pour s’occuper de Raoul, son pékinois victime d’une dépression nerveuse. Le 1er
septembre 2019, il s’est à nouveau immatriculé pour reprendre son activité. Don Alejandro lui a
notifié un congé avec refus de renouvellement le 4 mai 2019, mais ce congé ne précisait pas les
modalités du refus.
Don Alejandro loue un autre local à Frédo, ce dernier y exploitant un bar-tabac. Le bail commercial
a été conclu en février 2010 et a été renouvelé en 2019. En 2013, Frédo a procédé à une déclaration
notariée d’insaisissabilité sur sa résidence principale. En mars 2017, les deux parties concluent un
nouveau bail portant sur un terrain vague attenant, sur lequel Fredo peut organiser des tournois de
pétanque et des barbecues pour sa clientèle. Depuis mai 2020, Fredo n’est plus en mesure de payer
ses différents loyers.
Ernestor possède une entreprise personnelle de pêche maritime aux margoulins. Par un bail signé le
6 juillet 2017, Don Alejandro met à sa disposition un local à usage de bureaux. Ernestor n’était à ce
moment là pas immatriculé et le bail ne stipulait aucun terme. Le loyer initial de 2000 euros était
accompagné d’une clause d’échelle mobile, le loyer variant en fonction du cours de la loutre
cendrée. Cet indice étant très volatile, le contrat précisait que la clause ne jouerait qu’en cas de
hausse de l’indice. Depuis la conclusion du bail, le loyer est passé à 2400 euros. Don Alejandro
voudrait se débarrasser de ce locataire ou obtenir une revalorisation substantielle du loyer.
En mai 2013, Don Alejandro a conclu un bail avec Kayvine. Le bail permet au preneur d’exercer
toutes les activités à l’exception de la restauration et des activités susceptibles de générer des
nuisances olfactives pour le voisinage. Depuis la conclusion du bail, Kayvine a exploité un
commerce de vente de chaussons en fourrure de lapin arctique. En avril 2020, il a cédé son seul bail
commercial à Djayzone, lequel a décidé de changer d’activité et de vendre des gants en peau de
serpent Made in France. Depuis, Don Alejandro perçoit les loyers versés par Djayzone mais compte
se débarrasser de ce dernier dans la mesure où il n’a jamais donné son accord à la cession.
3
6
Cas n° 3 :
Le 8 janvier 2021, trois frères – Jim, Joselito et Guy-Bertrand – cèdent chacun leurs 30% d’actions
de la société par actions simplifiée « Metalor » à Guy-Pat. La société est immatriculée au registre du
commerce et des sociétés de Lille. Le contrat de cession contient une clause selon laquelle les trois
frères s’engagent à indemniser Guy-Pat dans l’hypothèse où un contrat nécessaire à l’exploitation de
la société viendrait à être remis en cause dans les trois années suivant la cession, ainsi qu’une clause
attributive de compétence au tribunal de commerce de Valenciennes, ville dans laquelle résident les
trois frères.
En juillet 2021, Jim crée la société « Aluminator » dont l’activité est identique à celle de la société «
Metalor ». Il embauche immédiatement les trois commerciaux ainsi que la comptable de la société «
Metalor ». Dès le mois de septembre, Metalor perd le quart de ses clients réguliers.
La société « Metalor » est locataire d’un local commercial dont Edmonde est propriétaire. Cette
dernière a donné congé à la société sans offre de renouvellement pour le terme du contrat, le 12 juin
2022, invoquant un retard de paiement de loyers de six mois pendant l’année 2020. Les trois frères –
Jim, Joselito et Guy-Bertrand – reconnaissent la difficulté, mais prétendent que la dette a été
intégralement remboursée fin 2020. De plus, Joselito et Guy-Bertrand annoncent qu’ils se
désintéressent désormais de ces questions, car ils ont décidé de vivre suivant les principes
chamaniques au bord de l’Escault. Guy-Pat estime quant à lui que si ces faits pouvaient être
reprochés aux trois frères, il s’est personnellement toujours acquitté en temps et en heure des loyers.
Guy-Pat vient vous consulter pour avoir un regard aiguisé de juriste sur sa situation.
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SUJET 1 : Que reste-t-il du principe historique de primauté des accords de branche sur les accords
d’entreprise ?
OU
SUJET 2 : commenter l’arrêt suivant : Cour de cassation, Chambre sociale, 14 décembre 2015, n°
15-10902, inédit
Attendu, selon les jugements attaqués (tribunal d'instance des Andelys, 9 janvier 2015), que, le 8
octobre 2014, le syndicat CFDT de la métallurgie du Bas-Rhin a désigné M. X... en qualité de
délégué syndical central et Mme Y... en qualité de représentant syndical au comité d'entreprise, au
sein de la société CDH Group qui emploie 291 salariés et comporte trois établissements de plus de
cinquante salariés ; que l'employeur, contestant que ce syndicat soit représentatif au niveau de
l'entreprise, a saisi le tribunal d'une demande d'annulation de ces deux désignations ;
Attendu que le syndicat, M. X... et Mme Y... font grief aux jugements d'accueillir cette demande
alors, selon le moyen :
1°/ que, pour désigner un délégué syndical central, un syndicat doit être représentatif dans
l'entreprise toute entière, sans qu'il soit nécessaire qu'il le soit dans tous les établissements de
l'entreprise ; qu'en se fondant sur l'absence d'adhérents dans certains établissements, le tribunal a
violé les articles L. 2121-1, L. 2122-1 et L. 2143-5 du code du travail ;
2°/ que le taux de syndicalisation national est de 5 % ; que le tribunal a retenu que les effectifs du
syndicat CFDT représentaient moins de 5,5 % des effectifs de salariés total de l'entreprise et que «
3
8
le syndicat CFDT de la Métallurgie du Bas-Rhin échoue à démontrer se représentativité au niveau
de l'entreprise, compte tenu du trop faible nombre d'adhérents au sein de l'établissement
Haemmerlin en proportion de l'ensemble des salariés de l'entreprise » ; qu'en statuant comme il l'a
fait, le tribunal a violé les articles L. 2121-1, L. 2122-1 et L. 2143-5 du code du travail ;
3°/ qu'il résulte des dispositions de l'article L. 2121-1 du code du travail que les critères fondés
d'une part sur « l'indépendance » et d'autre part sur « les effectifs d'adhérents et les cotisations »
sont des critères différents et distincts ; que le tribunal a retenu que « le critère du nombre
d'adhérents est destiné à permettre de s'assurer que le syndicat perçoit des cotisations suffisantes
pour assurer son indépendance vis-à-vis de l'employeur ; les chiffres donnés par le syndicat CFDT
de la Métallurgie du Bas-Rhin permettent de penser que tel n'est pas le cas » ; qu'en statuant
comme il l'a fait alors qu'il avait constaté que les seuls critères contestés par l'employeur étaient
l'audience, les effectifs d'adhérents et les cotisations, mais pas l'indépendance dudit syndicat, le
tribunal a méconnu les termes du litige, en violation de l'article 4 du code de procédure civile ;
4°/ que, si les critères posés par l'article L. 2121-1 du code du travail doivent être tous réunis pour
établir la représentativité d'un syndicat et si ceux tenant au respect des valeurs républicaines, à
l'indépendance et à la transparence financière doivent être satisfaits de manière autonome, ceux
relatifs à l'influence prioritairement caractérisée par l'activité et l'expérience, aux effectifs
d'adhérents et aux cotisations, à l'ancienneté dès lors qu'elle est au moins égale à deux ans et à
l'audience électorale dès lors qu'elle est au moins égale à 10 % des suffrages exprimés, doivent
faire l'objet d'une appréciation globale ; qu'il résulte des constatations du tribunal d'une part que
les seuls critères contestés par l'employeur étaient l'audience, les effectifs d'adhérents et les
cotisations, d'autre part que celui concernant l'audience électorale au niveau de l'entreprise était
atteint et même très largement dépassé, le syndicat CFDT justifiant avoir obtenu 43,48 % des
suffrages exprimés aux dernières élections professionnelles au niveau de l'entreprise ; qu'en se
déterminant par des motifs inopérants pour considérer que le syndicat CFDT de la métallurgie du
Bas-Rhin n'était pas représentatif au niveau de l'entreprise, alors que le critère afférent aux «
effectifs d'adhérents et aux cotisations » devait faire l'objet d'une appréciation globale avec ceux
relatifs à l'influence prioritairement caractérisée par l'activité et l'expérience, à l'ancienneté et à
l'audience électorale au niveau de l'entreprise, dont le tribunal a constaté qu'ils étaient soit non
contestés, soit caractérisés, le tribunal a violé les articles L. 2121-1, L. 2122-1 et L. 2143-5 du code
du travail ;
Mais attendu que la représentativité d'un syndicat pour la désignation d'un délégué syndical
central d'entreprise doit s'apprécier par rapport à l'ensemble du personnel de l'entreprise ;
Et attendu qu'usant de son pouvoir d'appréciation des éléments de fait et preuve qui lui étaient
soumis, le tribunal qui a constaté que le syndicat n'avait d'adhérents que dans un seul des trois
établissements de la société, n'avait présenté aucun candidat lors des dernières élections
professionnelles au sein des deux autres établissements, ne justifiait que de seize adhérents dans la
société acquittant une cotisation de huit euros, a, procédant à une appréciation globale des critères
tenant à l'influence prioritairement caractérisée par l'activité et l'expérience, aux effectifs
d'adhérents et aux cotisations, à l'ancienneté et à l'audience électorale et sans méconnaître les
termes du litige, souverainement estimé que le syndicat n'était pas représentatif au niveau de
l'entreprise ;
3
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PAR CES MOTIFS : REJETTE les pourvois ;
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SUJET 1 : Dissertation.
« Coutume et traité »
OU
Cour pénale internationale, Chambre Préliminaire I, 5 avril 2021, Situation dans l’État de
Palestine, Décision relative à la demande présentée par l’Accusation en vertu de l’article 19-3
du Statut pour que la Cour se prononce sur sa compétence territoriale en Palestine (extraits ;
notes de bas de page modifiées)
Note de mise en contexte : Le 1er janvier 2015, le Gouvernement palestinien a déposé une
déclaration en vertu de l'article 12-3 de la convention de Rome portant création de la Cour pénale
internationale (ci-après Statut de Rome) reconnaissant la compétence de la Cour pénale
internationale (CPI) pour les crimes présumés commis « sur le territoire palestinien occupé, y
compris Jérusalem-Est, le 13 juin 2014 ».
Le 2 janvier 2015, le Gouvernement de la Palestine a adhéré au Statut de Rome en déposant son
instrument d'adhésion auprès du Secrétaire général de l'ONU. Le Statut de Rome est entré en
vigueur à son égard le 1er avril 2015.
Le 20 décembre 2019, le Procureur est parvenu à la conclusion que tous les critères définis dans le
Statut de Rome pour l'ouverture d'une enquête étaient remplis. Cependant, compte tenu des
questions juridiques et factuelles liées à cette situation, conformément à l'article 19-3 du Statut de
Rome, le Procureur a demandé à la Chambre préliminaire I de se prononcer quant à la portée de la
compétence territoriale de la CPI dans la situation en Palestine, conformément à l'article 12-2-a du
Statut de Rome.
Le 5 février 2021, la Chambre préliminaire I, à la majorité de ses membres, a décidé que la
compétence territoriale de la Cour dans la Situation en Palestine s'étendait aux territoires occupés
par Israël depuis 1967, à savoir Gaza et la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est.
4
1
Il vous est demandé d’en commenter les extraits suivants.
Vous trouverez par ailleurs, à titre informatif, le texte des articles cités dans les extraits à
commenter en fin de document.
« [...] 89. S’agissant de la Première Question découlant de la Demande du Procureur, la principale
position de celui-ci consiste à dire que « [TRADUCTION] la Palestine est un “État” aux fins de
l’article 12-2-a, du fait de sa qualité d’État partie au Statut de Rome de la CPI ». Le Procureur
indique également que « [TRADUCTION] pour contrecarrer cette position, il a été avancé que le
terme “État” devrait être défini dans le Statut de Rome conformément à son sens ordinaire et aux
règles générales de droit international régissant la qualité d’État ».
90. L’article 12 du Statut énonce les autres conditions préalables à l’exercice de la compétence de la
Cour : la compétence ratione loci, à l’article 12-2-a, et la compétence ratione personae, à l’article
12-2-b. S’agissant de la première condition, la Cour peut exercer sa compétence à l’égard « de
[l]’État sur le territoire duquel le comportement en cause a eu lieu ».
91. La Chambre doit donc évaluer si la Palestine peut être considérée comme « l’État sur le territoire
duquel le comportement en cause a eu lieu » au sens de l’article 12-2-a du Statut. Pour répondre à
cette question, la Chambre devra, conformément à l’article 31-1 de la Convention de Vienne,
interpréter l’article 12-2-a de bonne foi suivant le sens ordinaire à attribuer à ses termes dans leur
contexte et à la lumière de l’objet et du but du Statut.
a) Le sens ordinaire de l’article 12-2-a du Statut
92. La Chambre constate que le Statut, le Règlement de procédure et de preuve et le Règlement de la
Cour ne donnent pas de définition du mot « État ».
93. La Chambre relève toutefois que le chapeau de l’article 12-2 du Statut dispose dans sa partie
pertinente que « la Cour peut exercer sa compétence si l’un des États suivants ou les deux sont
Parties au présent Statut ». Le terme « suivants » établit un lien entre la référence aux « États parties
au présent Statut », faite dans le chapeau de l’article 12-2 et, entre autres, la référence à « [l]’État sur
le territoire duquel le comportement en cause a eu lieu », qui figure à l’article 12-2-a. Plus
précisément, cette disposition établit qu’à l’article 12-2-a, la référence à « [l]’État sur le territoire
duquel le comportement en cause a eu lieu » doit, conformément au chapeau de l’article 12-2, être
interprétée comme une référence à un État partie au Statut. Elle n’entraîne toutefois aucune
obligation de déterminer si l’entité concernée satisfait aux critères requis pour la qualité d’État en
droit international général.
b) Le contexte de l’article 12-2-a du Statut
94. La Chambre relève que selon l’article 31-2 de la Convention de Vienne1, « [a]ux fins de
l’interprétation d’un traité, le contexte comprend [...] le texte, préambule et annexes inclus ». À cet
égard, la Chambre tient à préciser qu’elle considère que cette disposition renvoie en l’occurrence tant
au texte de l’article 12 qu’à celui d’autres dispositions du Statut. Compte tenu du contexte plus
général que constitue le Statut, une analyse visant à déterminer si les conditions préalables à
l’exercice de la compétence de la Cour conformément à l’article 12-2 du Statut sont réunies doit être
effectuée dans le respect du résultat de la procédure d’adhésion définie aux articles 125-3 et 126-2
du Statut, sous réserve du règlement, par l’Assemblée des États parties, de tout différend concernant
l’adhésion d’une entité, comme prévu l’article 119-2 du Statut.
1
Il s’agit de la convention de Vienne du 23 mai 1969 sur le droit des traités.
4
2
96. S’agissant de la procédure d’adhésion, le Statut de Rome suit le système des « notifications
dépositaires », dans lequel les instruments d’adhésion sont notifiés à un « dépositaire »2 — en
l’occurrence, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, comme prévu à l’article 125-
3 du Statut —, lequel est responsable des aspects administratifs du traité concerné. La Chambre
estime qu’il convient de préciser que, en soi, la transmission d’une notification dépositaire par le
Secrétaire général de l’ONU ne fait pas de l’entité concernée un État partie au Statut. Pareille
transmission repose plutôt sur la pratique de l’Assemblée générale des Nations Unies qui « se déduit
d’indications par lesquelles [celle-ci] manifeste sans ambiguïté qu’elle considère une entité
particulière comme un État [...] », et « [o]n trouve de telles indications [...] dans [des] résolution[s]
de l’Assemblée générale [des Nations Unies] »3. En d’autres termes, en s’acquittant de ses fonctions
de dépositaire des traités, le Secrétaire général de l’ONU suit la décision de l’Assemblée générale
des Nations Unies (considérant ou non une entité particulière comme un État).
97. S’agissant du Statut de Rome, l’article 125-3 dispose que « [l]e présent Statut est ouvert à
l’adhésion de tous les États », et ni cette disposition ni aucun autre des textes juridiques de la Cour
n’imposent d’autres critères à l’adhésion au Statut ou ne la nuancent autrement. Par conséquent,
c’est la décision de l’Assemblée générale des Nations Unies qui confère à une entité la capacité
d’adhérer au Statut selon les modalités prévues à l’article 125 de cet instrument, et la notification
dépositaire par le Secrétaire général de l’ONU donne simplement effet à la décision de l’Assemblée
générale.
98. Ainsi, pour déterminer si la Palestine peut adhérer aux traités reprenant la formule « tous les
États », le Secrétaire général de l’ONU suit pour l’heure la décision de l’Assemblée générale des
Nations Unies, laquelle a adopté, le 4 décembre 2012, la résolution 67/19, qui réaffirme « le droit du
peuple palestinien à l’autodétermination et à l’indépendance dans un État de Palestine » et accorde à
la Palestine « le statut d’État non membre observateur auprès de l’Organisation des Nations Unies ».
[... L]e 21 décembre 2012, le Bureau des affaires juridiques de l’Organisation des Nations Unies
aurait indiqué, par voie de mémorandum intérieur, qu’en s’acquittant de ses fonctions de dépositaire
des traités contenant la clause relative à « tous les États », le Secrétaire général s’aligne sur la
décision de l’Assemblée générale d’accepter la Palestine comme État non membre observateur
auprès de l’Organisation des Nations Unies et que, par conséquent, la Palestine pourrait devenir
partie à tout traité ouvert à « tout État » où à « tous les États » déposé auprès du Secrétaire général.
[...]
99. [...] Étant donné que les seules conditions à remplir pour devenir un État partie au Statut de la
CPI sont explicitement énoncées à son article 125-3 — le dépôt d’un instrument d’adhésion accepté
par le Secrétaire général de l’ONU — la Chambre va à présent se pencher sur les circonstances de
l’adhésion de la Palestine.
c) L’adhésion de la Palestine au Statut de Rome
100. La Chambre relève que la Palestine a adhéré au Statut conformément à la procédure définie à
l’article 125-3 du Statut. Le 2 janvier 2015, la Palestine a déposé son instrument d’adhésion au Statut
de Rome et le 1er avril 2015, elle est devenue État partie à la CPI, une fois le Statut entré en vigueur
sur son territoire. Le Secrétaire général de l’ONU a distribué l’instrument d’adhésion de la Palestine
aux États parties avant de l’accepter et à l’époque, aucun État n’avait manifesté d’opposition, à
l’exception du Canada. L’adhésion de la Palestine a alors été acceptée par le Secrétaire général de
l’ONU le 6 janvier 2015 et, le 1er avril 2015, le Président de l’Assemblée des États parties au Statut
2
Le « dépositaire » d’un traité est l’organe auprès duquel un traité est déposé. Il est notamment chargé de recevoir les
différents instruments liés à la vie du traité comme les actes de ratification ou d’adhésion. La « notification dépositaire »
est l’acte par lequel un dépositaire transmet l’ensemble des actes qu’il reçoit.
3
Ces extraits sont issus du Précis de la pratique du Secrétaire général en tant que dépositaire de traités multilatéraux
rédigé par la Section des traités du Bureau des affaires juridiques du secrétariat des Nations Unies.
4
3
de Rome a accueilli la Palestine à l’occasion d’une cérémonie de bienvenue qui a « marqu[é] l’entrée
en vigueur du Statut de Rome à l’égard de l’État de Palestine, [...] devenant ainsi le 123ème État
partie ». [...]
102. Par conséquent, indépendamment du statut de la Palestine en droit international, l’adhésion de
celle-ci au Statut de Rome a suivi la procédure correcte et ordinaire prévue à l’article 125-3 du
Statut. La Chambre estime à cet égard qu’une fois que les conditions d’adhésion énoncées à l’article
125 du Statut sont réunies, les articles 12-1, 125-3, et 126-2 du Statut ont pour effet, pris ensemble,
d’entraîner l’entrée en vigueur automatique du Statut à l’égard d’un nouvel État partie. En devenant
un État partie, la Palestine a consenti à se soumettre aux termes du Statut et partant, toutes les
dispositions de ce texte s’appliquent à elle de la même manière qu’elles s’appliquent à tout autre État
partie. [...] Cette conclusion signifie aussi que, dans toutes les autres circonstances, le résultat d’une
procédure d’adhésion a valeur contraignante. La Chambre n’a pas compétence pour examiner cette
procédure et elle outrepasserait les pouvoirs que lui confère le Statut de Rome si elle se prononçait
sur la validité de l’adhésion d’un État partie donné.
103. Partant, l’absence d’un tel pouvoir de la Chambre confirme que l’on ne saurait interpréter
l’expression « État sur le territoire duquel le comportement en cause a eu lieu », figurant à l’article
12-2-a du Statut, comme faisant référence à un État au sens du droit international général. Une telle
interprétation permettrait à une chambre de revenir de manière détournée sur le résultat de la
procédure d’adhésion parce qu’elle estime qu’une entité ne satisfait pas aux conditions associées à la
qualité d’État en droit international général. [...] »
A titre informatif uniquement, voici le texte des articles 12 et 125 du Statut de Rome :
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FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
francophones
1°) Dissertation :
Ou
LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL A ÉTÉ SAISI, dans les conditions prévues au deuxième alinéa
de l’article 61 de la Constitution, de la loi portant diverses dispositions de vigilance sanitaire, sous le
n° 2021-828 DC, le 5 novembre 2021, par M. Damien ABAD (et autres)
Le 5 novembre 2021, le Premier ministre a demandé au Conseil constitutionnel de statuer selon la
procédure d’urgence prévue au troisième alinéa de l’article 61 de la Constitution.
Au vu des textes suivants :
– la Constitution ;
– l’ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958 portant loi organique sur le Conseil constitutionnel ;
– la loi organique n° 2009-403 du 15 avril 2009 relative à l’application des articles 34-1, 39 et 44 de
la Constitution ;
– le code de la santé publique ;
4
6
– la loi n° 2020-290 du 23 mars 2020 d’urgence pour faire face à l’épidémie de covid-19 ;
– la loi n° 2020‑546 du 11 mai 2020 prorogeant l’état d’urgence sanitaire et complétant ses
dispositions ;
– la loi n° 2021-689 du 31 mai 2021 relative à la gestion de la sortie de crise sanitaire ;
– les décisions du Conseil constitutionnel nos 2020-800 DC du 11 mai 2020, 2020-808 DC du
13 novembre 2020, 2021-819 DC du 31 mai 2021 et 2021-824 DC du 5 août 2021 ;
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francophones et Code de procédure civile
SUJET 1 : Dissertation
SUJET 2 : Commentaire de l’arrêt rendu par la deuxième chambre civile de la Cour de cassation le 4
février 2021 pourvoi n°20-10.685
Faits et procédure
1. Selon l'arrêt attaqué (Grenoble, 1er octobre 2019), la société L'Araignée de la roche, propriétaire d'une
parcelle sur la commune de Saint-Firmin, a obtenu l'annulation de l'arrêté lui refusant le permis de
construire un hangar sur ce terrain.
2. Elle a, ensuite, assigné devant un tribunal de grande instance la commune de Saint-Firmin, auprès de
laquelle elle avait acquis cette parcelle, à fin d'obtenir l'annulation de la vente.
3. Par un jugement en date du 5 février 2018, le tribunal l'a déboutée de ses demandes.
4. Un appel de ce jugement a été relevé par une déclaration d'appel formée au nom de la société
L'Araignée sous la roche.
5. Par une ordonnance du 28 mai 2019, le conseiller de la mise en état a dit nulle la déclaration d'appel et
irrecevables les conclusions déposées par la « SCI L'Araignée sous la Roche ».
Examen du moyen
7. La société L'Araignée de la roche fait grief à l'arrêt de dire n'y avoir lieu à déféré et de maintenir
l'ordonnance du 28 mai 2019, qui dit que sa déclaration d'appel était nulle et déclare irrecevables les
conclusions déposées par elle, alors « qu'une erreur relative à la dénomination de la personne morale ne
la prive pas de la capacité d'ester en justice, qui est attachée à la personne quelle que soit sa désignation,
et ne constitue qu'une simple irrégularité de forme susceptible d'être régularisée ; qu'en décidant qu'en
raison de la désignation de la société L'Araignée de la Roche par le nom L'Araignée « sous » la Roche,
dans les actes de procédure, la procédure concernerait une société inexistante dépourvue de capacité
d'ester en justice et que cette irrégularité serait une irrégularité de fond qui ne serait pas susceptible d'être
couverte, la cour d'appel a violé les articles 114 et 117 du code de procédure civile. »
Réponse de la Cour
8. Il résulte de ces textes que, dans un acte de procédure, l'erreur relative à la dénomination d'une partie
n'affecte pas la capacité à ester en justice qui est attachée à la personne, quelle que soit sa désignation, et
ne constitue qu'un vice de forme, lequel ne peut entraîner la nullité de l'acte que sur justification d'un
grief.
9. Pour dire n'y avoir lieu à déféré et maintenir l'ordonnance du 28 mai 2019, l'arrêt retient que c'est par
une exacte appréciation des éléments qui lui étaient soumis que le conseiller de la mise en état a dit que «
la SCI L'Araignée sous la Roche » n'avait pas la capacité d'ester en justice puisqu'elle n'avait pas
d'existence juridique et que l'inexistence d'une personne morale qui agit en justice n'est pas une
irrégularité susceptible d'être couverte.
10. En statuant ainsi, alors que la désignation de la société l'Araignée de la roche sous le nom de
L'Araignée sous la roche dans la déclaration d'appel et les conclusions, qui s'analysait, en réalité, en une
erreur de dénomination de la société, constituait un vice de forme, la cour d'appel a violé les textes
susvisés.
PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur les autres griefs du pourvoi, la Cour :
CASSE ET ANNULE, en toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 1er octobre 2019, entre les parties, par
la cour d'appel de Grenoble ;
Remet l'affaire et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant cet arrêt et les renvoie devant la cour
d'appel de Lyon ;
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SUJET 1 : Dissertation
OU
SUJET 2 : Commentaire
« À l’heure actuelle, tout est changé. Sous l’empire de la constitution de 1958, ne l’oubliez
pas, ce n’est plus le Parlement, mais le Gouvernement qui est l’organe moteur de la
politique économique et financière du pays. Le Parlement n’a plus aucun pouvoir. Le
Gouvernement seul a l’initiative des dépenses, et même lorsque le Parlement s’est
prononcé sur les propositions du Gouvernement, celui-ci conserve après coup la
possibilité, par les décrets d’avances, les reports de crédits, les virements, les
dépassements dont on demande ensuite la régularisation, de transformer complètement le
budget tel que nous l’avons voté. II importe donc qu’à l’instant du règlement nous
demandions des comptes au Gouvernement sur sa gestion ».
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SUJET 1 :
OU
SUJET 2 :
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Groupe 1 et 2
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OU
SUJET 2 – Commentaire : CE, 10 juin 2021, Syndicat national des journalistes et a., n° 444849
(extrait)
Vu les procédures suivantes : 1° (…) Le Syndicat national des journalistes et la Ligue des droits de
l'homme demandent au Conseil d'Etat : 1°) d'annuler pour excès de pouvoir le schéma national du
maintien de l'ordre du 16 septembre 2020 portant fixation d'un nouveau cadre d'exercice du
maintien de l'ordre ; (…)
Considérant ce qui suit :
(…) Sur l'objet du litige :
2. Le document attaqué, qui est annexé à une circulaire du 16 septembre 2020 adressée par le
ministre de l'intérieur aux préfets ainsi qu'au secrétaire général du ministère, au directeur général
de la police nationale et au directeur général de la gendarmerie nationale, a pour objet de définir le
cadre d'exercice du maintien de l'ordre, applicable à toutes les manifestations se déroulant sur le
territoire national, fixant une doctrine commune pour l'ensemble des forces de l'ordre.
3. Les documents de portée générale émanant d'autorités publiques, matérialisés ou non, tels que
les circulaires, instructions, recommandations, notes, présentations ou interprétations du droit
positif peuvent être déférés au juge de l'excès de pouvoir lorsqu'ils sont susceptibles d'avoir des
effets notables sur les droits ou la situation d'autres personnes que les agents chargés, le cas
échéant, de les mettre en œuvre. Ont notamment de tels effets ceux de ces documents qui ont un
caractère impératif ou présentent le caractère de lignes directrices.
Il appartient au juge d'examiner les vices susceptibles d'affecter la légalité du document en tenant
compte de la nature et des caractéristiques de celui-ci ainsi que du pouvoir d'appréciation dont
dispose l'autorité dont il émane. Le recours formé à son encontre doit être accueilli notamment s'il
fixe une règle nouvelle entachée d'incompétence, si l'interprétation du droit positif qu'il comporte
5
4
en méconnaît le sens et la portée ou s'il est pris en vue de la mise en œuvre d'une règle contraire à
une norme juridique supérieure.
4. Les mesures définies par le schéma national du maintien de l'ordre, qui participent à la définition
d'une doctrine de maintien de l'ordre applicable lors des manifestations, sont susceptibles d'avoir
des effets notables sur les droits ou la situation des organisateurs de manifestations, des
manifestants, des journalistes, des observateurs et de tiers. Il s'ensuit que le document attaqué
peut être déféré au juge de l'excès de pouvoir. (…)
(…) Sur le cadre juridique applicable :
9. (…) Il appartient au législateur, compétent en vertu de l'article 34 de la Constitution pour fixer
notamment les règles concernant les garanties fondamentales accordées aux citoyens pour
l'exercice des libertés publiques, d'assurer la conciliation entre, d'une part, l'exercice des libertés
constitutionnellement garanties (…) et, d'autre part, la prévention des atteintes à l'ordre public et
notamment des atteintes à la sécurité des personnes et des biens et de définir à ce titre le régime
juridique applicable à la liberté de manifestation. (…). Il appartient au ministre de l'intérieur,
comme à tout chef de service, de prendre les mesures nécessaires au bon fonctionnement de
l'administration placée sous son autorité, dans la mesure où l'exige l'intérêt du service, sous
réserve des compétences attribuées à d'autres autorités par les textes législatifs et réglementaires
en vigueur et dans le respect des lois et règlements applicables. (…)
Sur les conclusions dirigées contre le point 2.2.1 du schéma national du maintien de l'ordre :
11. Le point 2.2.1 du schéma national attaqué indique que : "La nécessité de préserver l'intégrité
physique des journalistes sur le terrain est réaffirmée. Eu égard à l'environnement dans lequel ils
évoluent, les journalistes peuvent porter des équipements de protection, dès lors que leur
identification est confirmée et leur comportement exempt de toute infraction ou provocation".
12. Le ministre de l'intérieur fait valoir, devant le Conseil d'Etat, que ce passage du schéma national
entend rappeler que les journalistes, lorsqu'ils sont présents dans une manifestation pour les
besoins de l'exercice de leur profession, justifient en principe d'un motif légitime pour porter des
équipements de sécurité, notamment des masques, lunettes et casques, sans que soit caractérisée
l'infraction, prévue et réprimée par l'article 431-9-1 du code pénal, consistant en le fait "pour une
personne, au sein ou aux abords immédiats d'une manifestation sur la voie publique, au cours ou à
l'issue de laquelle des troubles à l'ordre public sont commis ou risquent d'être commis, de dissimuler
volontairement tout ou partie de son visage sans motif légitime".
13. Toutefois, le paragraphe contesté ne se borne pas à rappeler ces dispositions pénales mais
revient à fixer, dans des termes au demeurant ambigus et imprécis, des conditions au port, par des
journalistes, d'équipements de protection lors des manifestations. Le ministre de l'intérieur ne
disposant pas, en sa qualité de chef de service, d'une compétence pour édicter de telles règles à
l'égard des journalistes, non plus d'ailleurs qu'à l'égard de toute personne participant ou assistant à
une manifestation, les requérants sont fondés à soutenir, sans qu'il soit besoin de se prononcer sur
les autres moyens soulevés à cet égard, que le point 2.2.1 du schéma national du maintien de
l'ordre est entaché d'illégalité dans cette mesure et à demander l'annulation pour excès de pouvoir
des mots "dès lors que leur identification est confirmée et leur comportement exempt de toute
infraction ou provocation". (…)
D E C I D E : (…) Article 3 : Sont annulés : - les mots "dès lors que leur identification est confirmée et
leur comportement exempt de toute infraction ou provocation" du point 2.2.1 du schéma national
du maintien de l'ordre annexé à la circulaire du ministre de l'intérieur du 16 septembre 2020 ; (…)
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Epreuves de 1 heure
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Groupe 1
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CENTRE DE BORDEAUX
Durée : 1h
Barème :
- Il y a toujours au moins une réponse correcte
- Il peut y avoir plusieurs réponses correctes
- Il y a trente (30) questions
DOCUMENT AUTORISE : Code civil et Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants
étrangers non francophones
3) L’accession différée
a. s’explique par l’acquisition immédiate de propriété prévue à l’article 555 du Code civil
b. s’explique par l’absence de conflit durant le contrat d’entreprise
c. s’explique par la règle nemo plus juris
d. s’explique par l’absence de conflit durant la durée du bail
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5) La clientèle civile pendant longtemps n’a pas pu être cédée
a. car il était immoral de céder des personnes qui doivent pouvoir demeurer libre
b. car il était immoral de céder une clientèle pouvant disparaître du jour au lendemain
c. car il était immoral de contracter sur des personnes en état de besoin (les malades par
exemples)
d. car la Cour de cassation n’avait pas compris le sens profond de l’article 6 du Code civil
12) Le bail
a. confère en principe un droit personnel et non réel au locataire
b. confère en principe un droit réel et non personnel au locataire
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c. confère en principe un droit réel et non personnel au bailleur
d. confère en principe un droit personnel et non réel au bailleur
17) La chose peut être prêtée, dans le cadre d’un prêt à usage
a. par son propriétaire
b. par un locataire
c. par la femme du prêteur
d. par un prêteur
19) L’anatocisme
a. est autorisé à certaines conditions et dans certaines matières
b. est totalement interdit dans tous les domaines
c. est la production d’intérêts à partir des intérêts antérieurs
d. consiste à stipuler des intérêts à taux variable selon l’index FIVCOM 2044
27) Le mandat
a. s’éteint en principe au décès d’une des parties
b. s’éteint lorsque le tiers contractant est déclaré incapable ou en faillite
c. peut donner lieu à sous-mandat
d. ne peut pas donner lieu à un sous-mandat à cause de son caractère intuitus personae
30) L’agréage
a. permet de goûter la chose avant de l’acheter
b. est différent de l’agréation qui permet de vérifier la bonne exécution du contrat
c. est différent de l’agréation qui permet de vérifier qu’un tiers n’est pas intervenu dans
l’exécution du contrat
d. est synonyme de l’agréation
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SUJET 1 : commentez cette affirmation : « Aller voter aux élections professionnelles, ça ne sert à
rien ! » (3 pages maximum)
OU
SUJET 2 : En vous appuyant sur l’arrêt, vous répondrez directement aux cinq questions ci-dessous
dans les cadres prévus à cet effet.
Cour de cassation, civile, Chambre sociale, 22 octobre 2014, 13-19.858 13-19.859 13-19.860,
Publié au bulletin
LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE SOCIALE, a rendu l'arrêt suivant :
Vu leur connexité, joint les pourvois n° D 13-19. 858, E 13-19. 859 et F 1319860 ;
Sur le moyen unique, commun aux trois pourvois :
Attendu, selon les arrêts attaqués (Versailles, 17 et 24 avril 2013), que MM. X..., Y... et Z..., salariés
de la société Solution équipement, ont été licenciés par lettre recommandée du 23 juillet 2009 pour
faute lourde, pour avoir cessé le travail, le 6 juillet 2009 ;
Attendu que la société fait grief aux arrêts de la condamner à payer aux trois salariés diverses
sommes au titre d'un licenciement " sans cause réelle et sérieuse " alors, selon le moyen, que les
revendications professionnelles doivent être présentées avant le déclenchement de la grève ; que si
les modalités de cette information importent peu, il reste nécessaire que les juges du fond constatent
que l'employeur a bien été informé des revendications professionnelles des salariés avant l'arrêt de
travail ; qu'en l'espèce, en se bornant à considérer comme établi que les salariés « ont avisé
immédiatement le responsable d'atelier, puis aussitôt que possible le chef d'entreprise » tout en
relevant que la preuve de l'envoi d'un courrier recommandé préalablement à l'arrêt de travail n'était
pas rapportée par les salariés et qu'un courriel avait été envoyé à l'employeur près de 4 heures après
la cessation du travail, la cour d'appel n'a pas constaté que l'employeur avait eu connaissance des
6
3
revendications préalablement à l'arrêt de travail : qu'elle a ainsi privé sa décision de base légale au
regard de l'article L. 2511-1 du code du travail ;
Mais attendu que l'exercice normal du droit de grève n'étant soumis à aucun préavis, sauf
dispositions législatives le prévoyant, il nécessite seulement l'existence de revendications
professionnelles collectives dont l'employeur doit avoir connaissance au moment de l'arrêt de travail,
peu important les modalités de cette information ;
Et attendu qu'ayant constaté que les trois salariés avaient adressé le 4 juillet 2009 une lettre de
revendications professionnelles reçue par l'employeur le 6 juillet, qu'ils avaient dès le
commencement de la cessation du travail ce même jour informé leur supérieur hiérarchique présent
sur le lieu de travail de ce qu'ils se mettaient en grève du fait du refus de l'employeur de satisfaire à
leurs revendications professionnelles et que la société ne contestait pas que des échanges
téléphoniques avaient eu lieu entre les salariés et son dirigeant immédiatement après la cessation du
travail, la cour d'appel a légalement justifié sa décision ;
PAR CES MOTIFS :
REJETTE les pourvois ;
Condamne la société Solution équipement aux dépens ;
Vu l'article 700 du code de procédure civile, la condamne à payer à MM. X..., Y... et Z...la somme
globale de 3 000 euros ;
Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, chambre sociale, et prononcé par le président en son
audience publique du vingt-deux octobre deux mille quatorze.
Pensez-vous que l’on peut reprocher à des salariés grévistes la « faute » d’avoir cessé le travail ?
Que signifie la notion de faute lourde et en quoi est-elle importante dans le régime juridique de
la grève ?
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Au regard de l’arrêt, peut-on affirmer que la seule condition pour qu’une action des salariés soit
qualifiée de « grève » est que ceux-ci aient présenté des revendications professionnelles à leur
employeur avant le déclenchement de la grève ?
Plutôt que de les licencier, l’employeur aurait-il pu simplement les priver d’un mois de salaire ?
Le moyen reproche à la décision de la Cour d’appel d’être privée de base légale : qu’est-ce que
cela signifie ?
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3. Antonio Carlos Jibom a été licencié par le Bureau des poids et mesures, une organisation
internationale qui a son siège à Paris. Cette dernière n'offrant pas de recours à son personnel
en cas de réclamation, Antonio Carlos Jibom a décidé de saisir le conseil des prud'hommes de
Paris afin de contester les conditions de son licenciement. Devant le juge français, le Bureau
des poids et mesures se prévaut de l'accord de siège qu'il a conclu avec la France et qui lui
garantit une immunité de juridiction absolue devant les tribunaux français. Antonio Carlos
Jibom invoque pour sa part le droit d'accès à un tribunal consacré notamment par l'article 6 de
la CEDH. Quelle solution devrait être retenue par le Conseil des prud'hommes au regard de
l'état actuel de la jurisprudence française ?
A. Il refusera de statuer sur la réclamation portée contre le Bureau des poids et mesures,
compte tenu de l'immunité qui lui est garantie par l'accord de siège
B. Il acceptera de statuer sur la réclamation de M. Jibom compte tenu du droit d'accès à un
tribunal qui doit lui être garanti
5. Selon la Convention de Vienne sur le droit des traités (1969), quelles affirmations sont
exactes :
A. Une réserve est un acte unilatéral émis au moment de le l'émission du consentement à
être lié par un traité qui vise à modifier les effets du traité dans les rapports entre l'auteur
de la réserve et les autres Parties
B. Un traité en contrariété avec une norme de jus cogens au moment de sa conclusion n'est
pas valide
C. Un traité qui ne prévoit pas de disposition expresse en ce sens ne peut pas être dénoncé
unilatéralement sauf si l'on peut déduire une telle faculté de l'intention des Parties ou de
la nature du traité
D. Un traité ne crée ni obligations ni droits pour un État tiers sans son consentement
E. Une partie ne peut pas invoquer des dispositions de son droit interne comme justifiant la
non-exécution d’un traité
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7
7. Dans l'affaire Immunités juridictionnelles de l'Etat (Allemagne contre Italie) :
A. la CIJ a considéré qu'il n'y avait pas de contradiction entre les immunités des Etats
devant les tribunaux étrangers et l'interdiction de commettre des crimes de guerre ou des
crimes contre l'humanité
B. la CIJ a relevé que le droit d'accès à un tribunal relevait surement de la catégorie des
normes impératives du droit international général
C. la CIJ a condamné l'Italie
D. la CIJ a déterminé le contenu du droit international coutumier relatif aux immunités en
s'appuyant sur l'examen des législations nationales et des jurisprudences nationales
E. la CIJ a considéré que les immunités des Etats connaissaient une exception lorsqu'est en
cause la commission de crimes de guerre ou de crimes contre l'humanité
8. En vertu de l’article 102 de la Charte des Nations Unies, la publication d’un traité est une
condition de son entrée en vigueur dans l’ordre international :
A. Vrai
B. Faux
6
8
13. La Cour européenne des droits de l'homme considère que les traités par lesquels les Etats
européens garantissent une immunité de juridiction à des organisations internationales
peuvent être compatibles avec le droit d'accès à un tribunal garanti à l'art. 6 CEDH :
A. Vrai
B. Faux
15. Le 12 janvier 2019, l'Etat A a officiellement notifié à tous ses pairs le décret qu'il venait
d'adopter afin de délimiter sa zone économique exclusive (ZEE). Ce décret énonce que la ZEE
de l'Etat A s'étend jusqu'à une distance de 300 miles marins à compter de ses côtes. L'Etat B
n'a pas réagi depuis. Comment interpréter son silence ?
A. Comme un refus de la délimitation opérée ou, du moins, de la validité de celle-ci
B. Comme une acceptation de la délimitation opérée ou, du moins, de la validité de celle-ci
C. Ni comme un refus, ni comme une acceptation de la délimitation opérée
16. Dans l’affaire des Essais nucléaires, en 1974, la CIJ déclare les essais menés par la France
dans le Pacifique Sud comme étant contraires au droit international
A. Vrai
B. Faux
17. Le 11 avril 2015, une convention multilatérale a été conclue en vue d'assurer une
protection aux investissements étrangers. L'article 1 de cette convention restreint la
possibilité pour les Etats d'exproprier les investisseurs étrangers ayant réalisé des
investissements sur leurs territoires. L'article 2 impose aux Etats d'offrir un traitement juste et
équitable aux investissements étrangers réalisés sur leur territoire. L'article 3 de cette
convention énonce une obligation de traitement national en vertu de laquelle les Etats
s'engagent à offrir aux investisseurs étrangers un traitement aussi favorable que celui qu'ils
réservent à leurs propres ressortissants. Lorsque l'Etat A a ratifié ce traité en 2017, il a émis
une réserve visant à exclure l'application de l'article 3 à son encontre. L'Etat B, qui avait déjà
ratifié la convention, a expressément accepté la réserve émise par l'Etat A. Entre l'Etat A et
l'Etat B :
A. La Convention ne s'applique aucunement
B. La Convention s'applique dans toutes ses dispositions
C. La Convention s'applique sauf son article 3
18. Si un Etat reproche à un autre la violation d'une norme impérative du droit international
général, la CIJ est compétente pour statuer sur sa réclamation :
A. Vrai
B. Faux
6
9
19. Si le Président français ratifie une convention fiscale internationale sans en avoir obtenu
préalablement l'autorisation par le Parlement ou par la voie du référendum :
A. l'absence d'autorisation ne sera pas contrôlée par les juridictions françaises en application
de la théorie des actes de gouvernement
B. l'absence d'autorisation invalide l'engagement de l'Etat français dans l'ordre international
C. l'absence d'autorisation peut faire l'objet d'une régularisation a posteriori
D. l'absence d'autorisation peut rendre le traité inapplicable dans l'ordre interne français
E. l'absence d'autorisation pourra être invoquée par la France pour justifier l'inexécution de
la convention dans l'ordre international
21. Le 12 février 2014, une convention multilatérale a été conclue pour fixer des seuils
maximums d'émission de polluants pour les deux-roues. Lorsque l'Etat C a ratifié ce traité en
2015, il a émis une réserve sur l'article 5 de cette convention, relatif au taux autorisé de
dioxyde d'azote (NO2), afin de mettre en place un taux de 20% supérieur à celui prévu dans
cette disposition. L'Etat D, qui avait déjà ratifié la Convention, n'a pas réagi. Entre l'Etat C et
l'Etat D :
A. La Convention s'applique sauf en ce qui concerne son article 5
B. La Convention s'applique dans son entièreté
C. La Convention ne s'applique aucunement
D. La Convention s'applique mais pour le taux de dioxyde d'azote (NO2), c'est le taux prévu
dans la réserve qui s'appliquera
22. Le 8 février 2020, le ministre des affaires étrangères de l'Etat A a demandé officiellement
au gouvernement de l'Etat B que ce dernier lui remette un individu qui se trouve sur son
territoire. L'Etat A suspecte en effet cet individu de préparer des attentats terroristes. Depuis,
l'Etat B n'a pas réagi. Comment interpréter ce silence gardé par l'Etat B ?
A. Comme une acceptation
B. Comme un refus
C. Ni comme un refus, ni comme une acceptation
23. En ce qui concerne la France et la Convention de Vienne sur le droit des traités de 1969 :
A. la France est liée par les dispositions de cette convention qui reflètent le contenu du droit
international coutumier
B. la Cour de cassation se réfère à certaines dispositions de cette convention
C. la France est Partie à cette convention
D. la France a ratifié cette convention
E. la France a adhéré à cette convention
7
0
24. Indiquez les affirmations qui sont exactes :
A. Dans l'ordre international, une coutume peut modifier une règle conventionnelle
B. Dans l'ordre international, une coutume universelle a une autorité supérieure à une
coutume régionale
C. Dans l'ordre international, une coutume peut avoir une autorité supérieure à un acte
unilatéral étatique
D. Dans l'ordre international, une coutume a une autorité inférieure à un traité
E. Dans l'ordre international, une coutume a une autorité supérieure à un traité
25. Le 11 avril 2015, une convention multilatérale a été conclue en vue d'assurer une
protection aux investissements étrangers. L'article 1 de cette convention restreint la
possibilité pour les Etats d'exproprier les investisseurs étrangers ayant réalisé des
investissements sur leurs territoires. L'article 2 impose aux Etats d'offrir un traitement juste et
équitable aux investissements étrangers réalisés sur leur territoire. L'article 3 de cette
convention énonce une obligation de traitement national en vertu de laquelle les Etats
s'engagent à offrir aux investisseurs étrangers un traitement aussi favorable que celui qu'ils
réservent à leurs propres ressortissants. Lorsque l'Etat A a ratifié ce traité en 2017, il a émis
une réserve visant à exclure l'application de l'article 3 à son encontre. L'Etat C, qui avait déjà
ratifié la convention, a opposé une objection simple à la réserve émise par l'Etat A. Entre l'Etat
A et l'Etat C :
A. La Convention ne s'applique aucunement
B. La Convention s'applique dans toutes ses dispositions
C. La Convention s'applique excepté son article 3
26. Qui, parmi les auteurs suivants, considère que les coutumes internationales trouvent leur
fondement dans la volonté des Etats ?
A. Georges Scelle
B. Dionisio Anzilotti
C. Grigorii Ivanovich Tunkin
D. Roberto Ago
27. En France :
A. le juge administratif n'acceptait pas de contrôler la conventionnalité des lois avant la
jurisprudence Nicolo
B. le juge administratif n'accepte pas de contrôler la conventionnalité des lois si c'est la
procédure d'adoption de la loi (et non son contenu) qui est contestée sur le fondement
d'un traité international
C. le Conseil constitutionnel accepte de contrôler la conventionnalité des lois dans le cadre
de la procédure prévue à l'article 61 de la Constitution
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1
D. le Conseil constitutionnel n'accepte pas de contrôler la conventionnalité des lois sauf si
c'est la procédure d'adoption de la loi (et non son contenu) qui est contestée sur le
fondement d'un traité international
E. le Conseil constitutionnel accepte de contrôler la conventionnalité des lois dans le cadre
de la procédure de "Question prioritaire de constitutionnalité"
28. L'Etat A et l'Etat B ont conclu un traité de commerce qui comprend en son article 5 une
clause de la nation la plus favorisée. En vertu de cette clause :
A. l'Etat B peut bénéficier des dispositions plus avantageuses prévues dans le traité de
commerce que l'Etat A a conclu avec l'Etat D
B. l'Etat C peut bénéficier des dispositions du traité de commerce conclu entre A et B qui
sont plus avantageuses que les dispositions du traité conclu entre l'Etat C et l'Etat B
C. l'Etat A peut bénéficier des dispositions plus avantageuses prévues dans le traité de
commerce que l'Etat B a conclu avec l'Etat C
D. l'Etat D peut bénéficier des dispositions du traité de commerce conclu entre A et B qui
sont plus avantageuses que les dispositions du traité conclu entre l'Etat D et l'Etat A
30. Un traité multilatéral a été conclu, qui se contente de codifier les règles coutumières
relatives aux immunités des Etats devant les juridictions étrangères. Suite à l'entrée en
vigueur de ce traité :
A. Entre deux Etats tiers au traité de codification, on applique la coutume internationale qui
a fait l'objet de la codification et pas le traité
B. Entre deux Etats Parties au traité, on applique la coutume qui a fait l'objet de la
codification et le traité de codification
C. Entre un Etat Partie et un Etat tiers tiers au traité de codification, on applique la coutume
internationale qui a fait l'objet de la codification et le traité
D. Entre deux Etats Parties au traité, on n'applique plus la coutume mais le traité de
codification
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E. Entre un Etat Partie et un Etat tiers tiers au traité de codification, on applique la coutume
internationale qui a fait l'objet de la codification et pas le traité
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UNIVERSITÉ DE BORDEAUX
FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
Durée : 1 heure
DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
francophones
1. Question : En France, à l’heure actuelle, quelles sont parmi les compétences suivantes celles
qui sont reconnues au pouvoir réglementaire en matière de droits et libertés fondamentaux ?
A. Encadrer une liberté.
B. Garantir une liberté.
C. Élever une liberté au rang constitutionnel.
D. Poser l’interdiction d’une activité dans certaines circonstances.
E. Poser une interdiction générale et absolue concernant une liberté.
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3. Question : En matière d’aménagement des droits et libertés fondamentaux, aujourd’hui, le
régime de l’autorisation préalable :
A. Permet au juge d’exercer un contrôle normal quand l’administration dispose d’un
pouvoir discrétionnaire pour accorder ou refuser l’autorisation demandée.
B. Peut être mis en place par l’administration (CE 22 juin 1951, Daudignac).
C. Peut prendre plusieurs formes : simple, conditionnelle, expresse ou tacite.
D. Doit toujours être prévu par un texte spécifique, compte tenu de la contrainte qu’il fait
peser sur les libertés fondamentales
E. Permet à l’administration d’intervenir préventivement si elle identifie un risque d’atteinte
à l’ordre public.
5. Question : Dans le cadre de la protection des droits garantis par le système mis en place par la
Convention Européenne des Droits de l’Homme, un recours :
A. Ne peut pas viser les actes ou les omissions d’une personne exerçant des fonctions
officielles.
B. N’a pas pour but de prévenir la violation d’un droit protégé.
C. Doit empêcher s’il y a lieu la continuation de la violation d’un droit protégé.
D. Vise seulement à faire cesser la violation d’un droit protégé, et renvoie aux juridictions
nationales pour la réparation des conséquences.
E. Ne peut demander que la protection des droits et libertés qui sont expressément énoncés
dans la Convention et ses Protocoles.
6. Question : L’interprétation donnée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme des droits
et libertés protégés par la Convention :
A. Est conforme au sens que les auteurs du texte ont voulu leur donner.
B. Renvoie à un idéal immuable et universaliste des droits et libertés fondamentaux.
C. S’appuie sur des concepts indépendants vis-à-vis des droits nationaux.
D. Repose sur le principe de supériorité de la Convention sur les normes de droit interne.
E. Reconnaît une « marge d’appréciation » absolue reconnue aux Etats dans la mise en
œuvre de la Convention.
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7. Question : En France, sous la V° République, en cas d’atteinte à la liberté individuelle :
A. Le Conseil constitutionnel considère que la police judiciaire est placée sous le contrôle
du ministre de l’Intérieur.
B. Le conflit peut être élevé par l’autorité administrative dès que la plainte est dirigée contre
une collectivité publique ou contre ses agents.
C. Le juge administratif est effectivement chargé de la protection de la liberté individuelle.
D. En dehors du cas de voie de fait, le juge judiciaire ne peut pas apprécier la légalité des
actes administratifs.
E. En cas de voie de fait, la compétence du juge judiciaire est limitée à la seule réparation
des dommages causés par l’atteinte à la liberté individuelle.
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A. ... le contrôle opéré par le juge administratif consiste à vérifier que la mesure de police
administrative est justifiée par le maintien de l’ordre public, ce qui permet d’assurer une
protection efficace des droits et libertés fondamentaux.
B. ... le juge administratif reconnaît l’existence d’actes de l’administration qui ne peuvent
être contrôlés – du fait de leur objet ou de la nature du pouvoir qu’ils matérialisent –
même en matière de droits et libertés fondamentaux.
C. ... tous les actes administratifs que le juge administratif accepte de contrôler sont soumis
au même degré de contrôle, parce qu’il s’agit de « l’arme la plus efficace, la plus
pratique et la plus économique qui existe au monde pour défendre les libertés » (Jèze).
D. … le juge administratif dispose d’un unique moyen d’action : un pouvoir général
d’injonction, qui lui permet soit d’éviter une action illégale des autorités administratives,
soit d’y mettre un terme.
E. … suppose pour être accepté que le requérant établisse cinq points cumulatifs : l’urgence
objective, l’atteinte à une liberté fondamentale, la gravité de cette atteinte, son caractère
manifestement illégal, et l’absence de tout autre recours engagé à l’encontre de la
mesure.
12. Question : Les opérations de contrôle d’identité qui sont possibles lors d’opérations de
police administrative…
A. … peuvent viser des personnes soupçonnées d’avoir commis ou tenté de commettre, ou
de s’apprêter à commettre, une infraction.
B. … peuvent viser toute personne, dans le cadre de la recherche et de la poursuite
d’infractions déterminées par le Procureur de la République, et sur sa réquisition écrite.
C. … peuvent prendre la forme de contrôles d’identité généralisés et discrétionnaires, afin
de prévenir toute atteinte à l’ordre public.
D. … peuvent être organisées sous la forme de périodes de contrôle limitées dans le temps
mais régulières, dans un même secteur géographique, aux fins de protection de l’ordre
public.
E. … peuvent entraîner une privation de la liberté individuelle de vingt-quatre heures,
renouvelable une fois, si la personne contrôlée ne peut prouver son identité, afin de
permettre une vérification d’identité.
13. Question : Les opérations de contrôle d’identité qui sont possibles lors d’opérations de
police administrative ont vu leur régime assoupli dans le cadre de la lutte contre le terrorisme,
en…
A. … permettant à ce contrôle de déboucher sur une décision de placement en détention
provisoire par ordonnance motivée du juge d’instruction.
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7
B. … rétablissant de façon permanente ce contrôle dans les zones frontalières, « en raison
de l’importance de leur fréquentation et de leur vulnérabilité. ».
C. … permettant à ce contrôle de déboucher sur une décision de placement en détention
provisoire par ordonnance du juge d’instruction validée par le président de la juridiction.
D. … permettant aux forces de l’ordre de mener de telles opérations dans un rayon de vingt
kilomètres autour des infrastructures de transport ouvertes au trafic international.
E. … permettant aux forces de l’ordre de procéder à ce contrôle dans les infrastructures de
transport et à leurs abords par opérations de douze heures consécutives.
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17. Question : Concernant l’euthanasie…
A. … les textes de protection des droits de l’homme du système de la Convention
Européenne des Droit de l’Homme l’excluent de façon générale.
B. … les grandes conventions internationales relatives aux droits et libertés fondamentaux
du XX° siècle prévoient seulement de l’encadrer de garanties procédurales, sans pour
autant l’interdire.
C. … la Cour Européenne des Droits de l’Homme a accepté de faire découler l’existence
d’un « droit à mourir » de la protection du « droit à la vie » par la CEDH.
D. … la Cour Européenne des Droits de l’Homme a accepté de reconnaître la légalité de
l’arrêt de soins pour un patient souffrant de lésions cérébrales qualifiées d’irréversibles.
E. … la Cour Européenne des Droits de l’Homme a accepté de protéger la possibilité pour
une personne de demander à bénéficier aussi bien d’une euthanasie active que d’une
euthanasie passive.
19. Question : L’essai de médicaments sur l’être humain, à l’heure actuelle en droit français…
A. … peut être pratiqué dans un but thérapeutique direct, en cas d’urgence, sur un sujet
malade, à la seule initiative de son médecin traitant et sous la seule responsabilité de ce
dernier, parce qu’il est le seul à pouvoir apprécier la situation de son patient.
B. … peut être envisagé sans finalité thérapeutique directe, sur un sujet sain, dans le respect
d’un protocole strict et moyennant contrepartie financière substantielle, afin non
seulement de compenser les contraintes subies, mais également de rémunérer le temps
consenti et la bonne volonté manifestée.
C. … est interdit, en l’absence de finalité thérapeutique directe, sur les personnes privées de
liberté par une décision judiciaire ou administrative, sur les personnes non affiliées à un
régime de sécurité sociale, sur les majeurs sous tutelle, sur les femmes enceintes ou
allaitantes et les enfants mineurs, sur les personnes hospitalisées et les malades en
situation d’urgence – sauf exceptions strictement encadrées.
D. … est possible dans le cadre hospitalier sur la base d’une présomption de consentement
des patients hospitalisés, à partir du moment où cet essai poursuit un but scientifique ou
thérapeutique.
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E. … n’est possible que dans le cadre hospitalo-universitaire, dans un but scientifique ou
thérapeutique, et dans le respect d’un strict encadrement judiciaire.
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0
23. Question : L’identification biométrique fait l’objet d’un encadrement spécifique.
Sélectionnez, parmi les propositions suivantes, celle qui vous paraît exacte.
A. Tous les fichiers dits biométriques sont soumis par la loi du 6 août 2004, n°2004-801, à
un régime de déclaration préalable auprès de la Commission Nationale Informatique et
Libertés (CNIL).
B. Le Conseil constitutionnel a validé la création du fichier biométrique national des
détenteurs de cartes d’identité, qui recense les données biométriques de la quasi-totalité
de la population de nationalité française (CC 22 mars 2012, n°2012-652 DC).
C. La Cour Européenne des Droits de l’Homme a censuré un fichier de données
biométriques pour violation du respect à la vie privée parce qu’il prévoyait une durée
indéterminée de conservation de ces données (arrêt Marper c. Royaume-Uni du 4
décembre 2008).
D. Pour des raisons d’efficacité, l’interopérabilité de tous les fichiers d’identification
biométrique est une condition de leur validation par le Conseil d’État (CE Ass. 26
octobre 2011, Association pour la promotion de l’image)
E. Sous l’influence des Etats-Unis d’Amérique, l’Union européenne s’est dotée, le 13
décembre 2001, d’une Directive prévoyant que toute pièce d’identité doit comporter un
« support de stockage de haute sécurité » contenant tous les éléments d’identification
biométriques de son détenteur.
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1
25. En matière de traçabilité sur Internet…
A. … le droit à l’« oubli numérique » est assuré depuis CJUE 13 mai 2014, Google Spain,
sur la base de la prise en considération de la situation du demandeur, du contenu dont
l’effacement est demandé et du contexte de sa diffusion.
B. … dans CJUE 13 mai 2014, Google Spain, la CJUE a refusé toute protection aux
internautes, en jugeant que, dans la mesure où les moteurs de recherche ne sont pas à
l’origine des contenus qu’ils référencent, ils ne peuvent pas être considérés comme
réalisant un « traitement de données à caractère personnel ».
C. … un droit à l’« oubli numérique » absolu est assuré aux internautes depuis CJUE 13
mai 2014, Google Spain : toute personne, physique ou morale, a droit à obtenir le dé-
référencement de toutes les données qui la concernent.
D. … selon CJUE 8 avril 2014, Digital Rights Ireland Ltd, les autorités publiques nationales
sont en droit d’obliger les prestataires de communication à conserver de façon générale,
indifférenciée, et illimitée toutes les données dont ils assurent la transmission, au nom de
l’impératif de sécurité publique.
E. … selon CrEDH 6 septembre 1978, Klass c. Allemagne, la loi peut donner aux autorités
nationales accès aux données en circulation sur internet dans le cadre de la lutte contre la
criminalité.
27. Question : Parmi les aménagements particuliers possibles pour l’organisation de réunions
publiques…
A. … l’état d’urgence donne au Ministre de l’Intérieur et aux préfets la capacité d’interdire
certaines réunions publiques, sous le contrôle a priori du juge.
B. … l’état d’urgence sanitaire entraîne l’interdiction pure et simple des réunions publiques
et des rassemblements.
C. … l’état d’urgence diminue le contrôle du juge en amont, et le déplace essentiellement
vers un contrôle a posteriori, lors du recours contre une décision administrative
spécifique.
D. … figurent les rave parties, qui sont soumises à l’obtention d’une autorisation spécifique
du ou des maires des communes concernées, dans le but de garantir la tranquillité
publique.
E. … l’état d’urgence sanitaire est réservé aux cas de pandémie mortelle, et permet au
président de la République d’interdire tout rassemblement et toute réunion sur
l’ensemble du territoire.
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2
28. Question : Les attroupements…
A. … sont définis par le Code Pénal (art.431-3) comme tout « rassemblement de personnes
sur la voie publique ou dans un lieu public ».
B. … sont protégés dans le cadre de la liberté de réunion, tout en faisant l’objet d’un
encadrement plus étroit.
C. … du fait de leur illégalité, sont susceptibles d’entraîner de lourdes sanctions pénales
pour leurs participants.
D. … sont constitués dès qu’il y a rassemblement non déclaré d’individus sur la voie
publique.
E. … ne donnent lieu à sanction pénale que si les participants sont armés et causent des
troubles à l’ordre public en dissimulant leur identité.
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FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
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SUJET 1 :
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2) Aujourd'hui, le clivage gauche-droite oppose les partis de gauche et de droite surtout sur :
(plusieurs réponses possibles)
a. les questions de société et l'évolution des mœurs
b. la nature du régime politique
c. les orientations socio-économiques
d. les conceptions de la communauté nationale
4) La loi du 11 mars 1988 sur le financement de la vie politique inaugure plusieurs apports
nouveaux : (plusieurs réponses possibles)
a. La transparence des patrimoines des hommes politiques
b. Le plafonnement des dépenses électorales
c. Le principe du financement public des partis politiques
d. L'autorisation des dons des personnes morales aux partis politiques
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6
5) Lors des élections présidentielles françaises, un remboursement forfaitaire des frais de
campagne des candidats au premier tour est prévu selon la loi à hauteur de : (plusieurs
réponses possibles)
a. 47,5% du plafond des dépenses du premier tour pour les candidats ayant obtenu plus de 5%
des suffrages exprimés
b. 47,5% du plafond des dépenses du premier tour pour les candidats ayant obtenu moins de 5%
des suffrages exprimés
c. 4,75% du plafond des dépenses du premier tour pour les candidats ayant obtenu plus de 5%
des suffrages exprimés
d. 4,75% du plafond des dépenses du premier tour pour les candidats ayant obtenu moins de 5%
des suffrages exprimés
6) En France, le nombre des adhérents des partis politiques : (plusieurs réponses possibles)
7) Selon la définition des partis politiques proposée par Joseph La Palombara et Myron Weiner,
un parti politique : (plusieurs réponses possibles)
8) Les deux premiers partis de droite fondés en France sont : (deux réponses possibles)
9) Parmi les principales fonctions exercées par les partis politiques, quelles sont celles en déclin
aujourd'hui ? (plusieurs réponses possibles)
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7
10) L'objectif des partis de masse était de : (plusieurs réponses possibles)
11) Parmi les textes ci-dessous, lesquels font mention des partis politiques ou leur reconnaissent
un statut ? (plusieurs réponses possibles)
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17) Le Parti socialiste :
a. a toujours soutenu les institutions de la Ve République
b. a toujours combattu les institutions de la Ve République
c. a combattu les institutions de la Ve République puis s'est adapté à leur évolution
d. n'a ni combattu ni soutenu les institutions de la Ve République
20) Le « remords du pouvoir » des socialistes, selon Alain Bergounioux et Gérard Grunberg,
signifie :
23) Dans sa vision des relations internationales, le président De Gaulle : (plusieurs réponses
possibles)
a. défend une politique étrangère autonome des deux blocs
b. soutient le rapprochement de la France avec les Etats-Unis
c. est favorable à une Europe des nations
d. défend le maintien des colonies françaises
e. soutient le rapprochement avec l’Allemagne
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24) La « crise de la chaise vide » : (plusieurs réponses possibles)
a. éclate en 1968
b. est la plus importante crise politique alors traversée par la Communauté européenne
c. concerne les procédures de vote au sein de la Commission européenne
d. illustre la volonté de la France de conserver son indépendance et sa souveraineté au sein
d’une Europe en construction
e. est résolue par le compromis de Bruxelles
30) A partir des années 1980, le RPR adopte des positions sur l’économie :
a. néolibérales
b. marxistes
c. conformes au « gaullisme social »
d. aucune des trois propositions ci-dessus
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0
31) En 1992, Jacques Chirac :
a. prend position en faveur du traité de Maastricht
b. prend position contre le traité de Maastricht
c. ne prend pas position sur le traité de Maastricht
32) Selon Pierre Bréchon, le projet de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle de 2007
pourrait être qualifié de :
a. libéral sécuritaire
b. autoritaire et humaniste
c. pluraliste et exigeant
d. gaulliste bonapartiste
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Durée : 1 heure
Frage 2: Warum benötigt eine Rechtsverordnung eine gesetzliche Grundlage (aus rechtlicher Sicht
und aus historischer Sicht)?
Frage 4: Was ist der Unterschied zwischen unmittelbarer und mittelbarer Landesverwaltung?
Frage 6: Was ist der sachliche Unterschied zwischen einer Satzung und einer Rechtsverordnung?
Frage 14: Welcher Unterschied besteht bei der Berücksichtigung des Vertrauensschutzes zwischen §
48 Absatz 2 VwVfG und § 48 Abs. 3 VwVfG?
Frage 15: Welcher Verwaltungsakt ist nach §§ 48, 49 VwVfG am schwersten aufzuheben?
9
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Frage 16: Welche Wirkung haben die Rücknahme oder der Widerruf eines Verwaltungsaktes?
Frage 19: Wodurch unterscheiden sich die Anfechtungs- und die Verpflichtungsklage von der
allgemeinen Leistungsklage?
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Alle Antworten sind jeweils, soweit möglich, anhand von Vorschriften aus dem BGB
zu begründen.
1. Welche Paragraphen des BGB umfasst das Allgemeine Schuldrecht, welche das
Besondere? Was ist im Allgemeinen Schuldrecht geregelt, was im Besonderen?
2. Wie nennt man Schuldverhältnisse, die sich nicht aus einem Vertrag ergeben?
Welche Arten davon kennen Sie und wo sind diese jeweils im BGB geregelt?
4. Art. 1582, 1583 Code civil lauten wie folgt: „La vente est une convention par laquelle
l'un s'oblige à livrer une chose, et l'autre à la payer. Elle peut être faite par acte
authentique ou sous seing privé. – Elle [la vente] est parfaite entre les parties, et la
propriété est acquise de droit à l'acheteur à l'égard du vendeur, dès qu'on est
convenu de la chose et du prix, quoique la chose n'ait pas encore été livrée ni le prix
payé. – Welches Prinzip des französischen Privatrechts kommt hierin zum
Ausdruck? Welches Prinzip liegt dem deutschen Privatrecht zugrunde und in
welchen Vorschriften des BGB findet es Ausdruck?
5. Sie bestellen bei einem Händler für Bürobedarf über das Internet 20 blaue
Kugelschreiber. Ist das eine Stückschuld oder eine Gattungsschuld? Begründen Sie
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Ihre Antwort. Was muss beispielsweise passieren, damit ein Wandel vom einen zum
anderen eintritt?
6. C ist auf Wohnungssuche und hat dabei ihren Hund dabei. Sie hat einen Termin mit
dem Hauseigentümer H. Als er ihr den Keller zeigt, jault der Hund plötzlich auf. Es
stellt sich heraus, dass er in eine Mausefalle getreten ist. C geht sogleich mit ihrem
Hund zum Tierarzt, der die Wunde nähen muss. Dafür verlangt er 300,00 €. C will
die Wohnung nun auf gar keinen Fall nehmen, verlangt aber von H 300,00 €. H ist
der Meinung, wenn C die Wohnung nicht nehme, gebe es auch keinen Vertrag, so
dass er zu nichts verpflichtet sei. Muss H die 300,00 € zahlen?
a. Was ist von diesen beiden Einwänden zu halten? Greifen sie durch?
b. Würde es für die Beurteilung des Falles einen Unterschied machen, wenn B
nicht eine Privatperson, sondern ein Softwareunternehmen wäre und der
Vertrag über die regelmäßige Reinigung von Bs Büroräumen geschlossen
worden wäre?
9
5
8. Antiquitätenhändler X verkauft an Antiquitätenhändler Y eine Uhr. Diese soll X dem
Y am nächsten Tag liefern. X vergisst die Lieferung und liefert erst am übernächsten
Tag. Nur am nächsten Tag aber hätte Y die Uhr an einen Kunden, dem er sie für
diesen Tag versprochen hatte, mit einem Gewinn von 200 € weiterverkaufen
können. Welchen Anspruch hat Y gegen X?
10. K möchte sich ein Smartphone kaufen. Auf einem Portal, das die A-GmbH betreibt,
wird ein Smartphone für 499 Euro beworben. K registriert sich K mit Anschrift, Email
und Bankverbindung bei der Seite und fügt den Artikel zum virtuellen Warenkorb
hinzu. Einige Klicks weiter und nachdem sie die AGB akzeptiert hat, erscheint nach
Auflistung der Kaufdaten ein Bestellfeld auf dem steht: „Jetzt hier klicken“. Dieses
Feld betätigt sie und damit geht eine Nachricht geht auf dem Emailserver der A ein.
Wenige Minuten später schreibt eine Mitarbeiterin der A zurück, dass A das
Smartphone liefern werde. Wie kommt grundsätzlich ein Vertrag zustande? Ist hier
ein solcher zustande gekommen? Worin liegt möglicherweise das Problem?
9
6
Groupe 2
9
7
UNIVERSITÉ DE BORDEAUX
FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
Durée : 1 heure
Barème : Pour chaque question attribution de 1 si la réponse est entièrement exacte, sinon 0. Il n’y a
pas de point négatif. Pour chaque question il y a entre 1 et 3 éléments de juste.
DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
francophones
9
8
5. La période 1945-1975 se caractérise par :
a. Un droit du travail porté par les « 30 glorieuses »
b. Une absence de droit du travail
c. La montée en puissance des accords d’entreprise
d. La réforme de la démocratie sociale
6. L’inspection du travail :
a. A été créée par la loi du 21 mars 1884
b. Est visée par la convention n° 81 de l’OIT de 1947
c. Est un corps de fonctionnaires dépendant du ministère de l’Industrie
d. Est organisée en Directions régionales appelées les DREETS
9
9
13. Les syndicats professionnels sont :
a. Des associations loi 1901
b. Des groupements de fait :
c. Des personnes morales de droit public
d. Des personnes morales de droit privé
17. Quels sont, parmi les critères suivants, ceux qui ne sont pas exigés pour caractériser la
représentativité syndicale :
a. L’attitude patriotique pendant l’occupation
b. Le respect des valeurs républicaines
c. L’affiliation à l’une des 5 grandes confédérations syndicales
d. L’audience électorale
1
0
0
21. Le représentant de la section syndicale :
a. Est le représentant du syndicat représentatif
b. Peut être désigné par tout syndicat dans l’entreprise
c. Négocie tous les accords collectifs
d. Peut être désigné parmi les élus du CSE dans les entreprises de moins de 50 salariés
28. Peuvent présenter des listes au premier tour des élections professionnelles :
a. Uniquement les syndicats représentatifs sur le plan national et interprofessionnel :
b. Tous les syndicats présents dans l’entreprise :
c. Les syndicats habilités à créer une section syndicale d’entreprise :
d. Tous les salariés majeurs dès lors qu’ils sont électeurs :
1
0
1
29. A quoi servent les CSE ?
a. A négocier et conclure les accords d’entreprise
b. A exprimer le point de vue des salariés sur la marche générale de l’entreprise
c. A gérer les activités sociales et culturelles
d. A autoriser les licenciements collectifs
39. L’élargissement :
a. Permet de généraliser un accord de branche à toutes les entreprises de la branche
b. Permet de dupliquer un accord de branche dans une autre branche en situation de carence
c. doit faire l’objet d’une négociation nationale interprofessionnelle
d. Peut-être contesté devant le juge judiciaire
41. Dans les entreprises dont l’effectif est compris entre 20 et moins de 50 salariés, les accords
collectifs peuvent être conclus :
a. Avec un élu désigné comme délégué syndical
b. Avec un élu en l’absence de section syndicale
c. Avec un mandaté syndical en l’absence d’élu
d. Avec un élu ou un mandaté syndical
43. Le salarié est informé des accords collectifs applicables dans l’entreprise :
a. Par voie d’affichage
b. Par téléphone
c. Par une mention dans son bulletin de salaire
d. Par un courrier du syndicat après son embauche
1
0
3
44. L’ordre public social désigne :
a. Les dispositions légales concernant les droits des salariés
b. Les dispositions légales qui peuvent être améliorées par des normes conventionnelles ou le
contrat de travail
c. Les dispositions légales auxquelles on peut déroger par voie conventionnelle
d. Les dispositions contractuelles auxquelles on peut déroger par usage
50. Un usage :
a. Peut-être dénoncé par l’employeur
b. Est cédé avec l’entreprise mais ne profitera plus qu’aux salariés dont le contrat est
transféré
c. N’a pas de caractère obligatoire pour les salariés
1
0
4
d. Ne s’applique que s’il est plus favorable que l’accord collectif plus ancien
1
0
5
UNIVERSITÉ DE BORDEAUX
FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
DOCUMENT AUTORISÉ : dictionnaire bilingue courant pour les étudiants étrangers non
francophones
Question 1 : La sécession
1
0
6
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FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
francophones
2°) En France, les étrangers bénéficient-ils de la protection des droits et libertés fondamentaux ? (5
points)
3°) Expliquez brièvement ce qui distingue : « liberté individuelle », d’une part ; et, « liberté
personnelle », d’autre part. (6 points)
1
0
7
UNIVERSITÉ DE BORDEAUX
FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
francophones
Remarques préliminaires :
Pour chaque question, il convient de cocher la ou les bonnes réponses correctes. Il y a au moins une
réponse à cocher par question.
Chaque question attribuera 1 point si toutes les réponses correctes ont été cochées et si aucune réponse
incorrecte n’a été cochée. Si une réponse fausse est cochée ou si une bonne réponse n’est pas cochée, la
note de 0 sera attribuée à la question. Il est donc conseillé de prendre le temps de bien réfléchir avant de
répondre.
2. L’intérêt à agir
a) est l’avantage que l’action est susceptible de procurer à un plaideur
b) est une condition d’exercice de l’action en justice
c) ne doit pas être contraire à l’ordre public ou aux bonnes mœurs
1
0
8
4. Le défaut de qualité pour agir
a) conduit à déclarer la demande irrégulière
b) peut donner lieu à une exception de nullité pour vice de fond soulevée par le défendeur
c) peut donner lieu à une fin de non-recevoir soulevée par le défendeur
9. Un mineur
a) peut valablement agir en justice s’il est représenté par ses parents
b) peut valablement agir seul en justice s’il est émancipé
c) est privé de son droit d’agir
1
0
9
13. Un majeur sous tutelle
a) peut valablement agir sans représentation pour l’action en justice tenant à la levée du régime de
protection
b) peut valablement agir avec l’assistance de son tuteur pour l’action en justice tenant à la levée du
régime de protection
c) est privé de son droit d’agir en justice en vue de la mainlevée du régime de protection
1
1
0
22. Une demande additionnelle
a) n’est régulière que si son auteur a intérêt et qualité pour agir
b) n’est recevable que si elle présente un lien suffisant avec la demande initiale
c) permet de solliciter un avantage autre que le simple rejet de la demande initiale
23. L’assignation
a) est une modalité de défense
b) est un acte d’huissier de justice
c) a pour effet de saisir le juge de la demande
24. L’acte par lequel les deux adversaires saisissent le juge conjointement est
a) une assignation
b) une requête
c) une intervention
25. La signification
a) est une modalité de notification des actes de procédure
b) est un acte d’huissier de justice
c) est une demande en justice
26. En 2018, lorsqu’une demande en justice sollicite l’annulation d’un contrat de vente d’un
meuble d’une valeur de 50 000 euros, le demandeur
a) doit saisir le TGI du lieu où demeure le défendeur
b) peut saisir le TGI du lieu où demeure le défendeur
c) peut saisir le TI du lieu où demeure le défendeur
27. En 2021, lorsqu’une demande en justice est formée par un demandeur contre plusieurs
défendeurs, toutes personnes physiques, elle doit être portée
a) devant le juge du lieu où demeure le demandeur
b) devant le juge du lieu où demeure l’un des défendeurs
c) devant le juge du lieu où demeure la plupart des défendeurs
28. En 2021, lorsqu’une demande en justice est formée par un demandeur contre un
défendeur, personne morale,
a) elle peut être portée devant le juge du lieu où demeure le demandeur
b) elle doit nécessairement être portée devant le juge du lieu où la personne morale a son siège social
c) elle peut être portée devant le juge du lieu où la personne morale a son siège social
29. Une demande en réparation à raison du défaut de livraison d’une chose relève de la
compétence territoriale
a) tribunal du lieu du domicile du défendeur uniquement
b) tribunal du lieu de livraison effective de la chose uniquement
c) l’un ou l’autre à la discrétion du demandeur
32. En 2021, lorsqu’une demande en justice sollicite la réparation d’un préjudice selon les
règles de la responsabilité civile délictuelle évalué à 6 000 euros, le demandeur
a) doit saisir le TGI du lieu où demeure le défendeur
b) peut saisir le tribunal judiciaire du lieu où demeure le défendeur
c) doit saisir le tribunal judiciaire du lieu de réalisation du dommage
1
1
3
UNIVERSITÉ DE BORDEAUX
FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
francophones
Vous traiterez, au choix, deux sujets sur les trois proposés (chaque question est notée sur 10) :
1
1
4
Groupe 1 et 2
1
1
5
UNIVERSITÉ DE BORDEAUX
FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
Durée : 1 heure
Barème : Répondre aux 20 questions suivantes, une seule bonne réponse est possible
DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
francophones
a. Que le simple accord de volonté dénué de formes ne crée pas d’obligation juridique
b. Que pour agir en justice, il faut être officiellement habilité
c. Que tout contrat doit être nécessairement écrit
4) La stipulation est :
1
1
6
5) Le mutuum, ou prêt de consommation, est un contrat :
6) Le mutuum implique :
a. Un transfert de la propriété
b. Un transfert de la possession
c. Un transfert de la détention
a. Doit transférer la chose vendue, mais aussi ses fruits et ses accessoires
b. Doit s’assurer que l’acheteur a la capacité de s’engager
c. Sauf clause contraire, doit assurer la gratuité de la livraison
a. De la loi
b. Du droit impérial
c. De la pratique contractuelle
1
1
7
12) Dans le cadre du contrat de louage de chose :
14) Le mandat :
1
1
8
18) La fiducie constitue une sûreté réelle très forte :
a. Vrai
b. Faux
c. Tout dépend du nombre de cautions engagées
1
1
9
UNIVERSITÉ DE BORDEAUX
FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
Durée : 30 minutes
Barème :
- Questions 1 à 15 : 1 point par question
- Question 16 à 25 : 0,5 point par question
Indications :
- Une seule bonne réponse possible.
- Si deux réponses sont entourées, aucun point ne sera accordé
1. What are the three main traditions of codification in the Romano-Germanic System?
A. The Napoleonic codification, the German codification and the Swiss codification
B. The Napoleonic codification, the German codification and the Spanish codification
C. The Nationalist codification, the European codification and the International codification
D. The Western codification, the Eastern codification and the Northern codification
E. The French codification, the German codification and the Swiss codification
1
2
0
3. In the Common Law System, judges play an important role: they have the authority to
interpret and adapt legal rules to each particular case. However, in order to avoid important
disparities between the judges, a rule exists:
A. The rule of innovation: judges must create the most innovative Rule of Law
B. The rule of procedure: judges only examine the procedural aspects of the cases
C. The rule of the living Constitution: judges only take into account the social context of the
society at the time of the judgement
D. The rule of custom : judges must base all their decisions on an ancient custom
E. The rule of precedent: judges must follow previous rulings on the same topic
5. One of your friends believes that the Sunna is always composed of the same list of rules in
each Muslim Law country. Do you agree?
A. You agree with your friend. The Sunna is identical in each Muslim Law country
B. You disagree with your friend. The Sunna is no a list of rules. It is only one of the five
principal commands of Islam
C. You agree with your friend. The Sunna is a written code inserted in the Constitutions of
each Muslim Law country
D. You disagree with your friend. The Sunna is made of hadiths and not all hadiths have the
same value. Some of them may not be considered as authentic hadiths in some Muslim
Law countries
E. You disagree with your friends. The Sunna can be different from one Muslim country to
another because it depends if the country is a Monarchy or a Republic
6. Which are the four main Schools of thoughts within the Sunnis (Muslim Law System)?
A. The Hanafi School, the Shiite School, the Hanbali School and the Ulemas School
B. The Ijtihad School, the Ulemas School, the Imja School and the Qiyas School
C. The Hanafi School, the Maliki School, the Shafi’i School and the Hanbali School
D. The Koran, the Sunna, the Hadith and the Imja
E. The Maliki School, the Qiyas School, the Hanbali School and the Medina School
7. What is “Qiyas”?
A. The Qiyas is the method used by religious and legal scholars in Muslim Law countries in
order to find legal solutions for cases not governed by the Koran
B. The Qiyas is the method used by the judges in Common Law countries in order to adapt
the Rule of Law
C. The Qiyas is the name given to the customs in some Customary Law countries
D. The Qiyas is a codification technique used in some Romano-Germanic countries
E. The Qiyas is one of the four main Schools of thoughts within the Sunnis
1
2
1
8. One of your friends says that there is no Public Law in Common Law and Muslim Law
countries. Do you agree?
A. You totally agree. Public Law is inexistent in Common Law and Muslim Law countries
B. You partially agree. Public Law doesn’t exist in the Common Law System but exists in
the Muslim Law System
C. You partially agree. Public Law doesn’t exist in the Muslim Law System but exists in the
Common Law System
D. You totally disagree. Public Law exists in every system. The nuance is that in the
Common Law System the distinction between Public and Private Law doesn’t structure
the Law and in the Muslim Law System you can find elements of Public Law in the
Koran and the Sunna
E. You totally agree. Public Law only exists in Civil Law countries because it was invented
by Napoleon.
9. In the 1950’s, three authors (Mayeul Arminjon, Boris Nolde and Martin Wolff) identified seven
legal families. Those seven families were:
A. Napoleonic family, Germanic family, English family, Scandinavian family, Islamic
family, Asian family and Hindu family
B. Continental family, English family, Islamic family, Hindu family, Asian family,
Customary family, Soviet family
C. French family, Germanic family, Scandinavian family, English family, Islamic family,
Hindu family and Soviet family
D. Germanic family, Latin family, Scandinavian family, Soviet family, Islamic family,
Jewish family and Asian family
E. Soviet family, American family, African family, Asian family, Oceanic family, Religious
family and Arabic family
1
2
2
12. In England, William the Conqueror created three royal courts of justice:
A. The Court of Exchequer, the Court of King’s Bench and the Common Pleas Court
B. The Court of King’s Bench, the Court of Equity and the Chancellors’ Court
C. The Court of Exchequer, the Court of Westminster and the Court of King’s Bench
D. The Court of Exchequer, the Court of Common Law and the Court of Equity
E. The Court of King’s Bench, the Court of Westminster and the Court of Buckingham
13. What is the theory of distinction used in the Common Law System?
A. It is a method used by the judges in order to know if they are bound by a previous ruling
B. It is a method used by the King’s Chancellor in order to intervene in equity
C. It is a procedure used by English lawyers in order to obtain a writ
D. It is a theory defended by Blackstone in order to defend the supremacy of Common Law
E. It is a theory used by the British scholars to justify the Monarchy
15. Eric Agostini strongly criticized the classification by Legal Systems. Why?
A. He criticized it from a theoretical point of view. He rejected the notion of “Legal
System”
B. He didn’t agree with the list of Legal Systems and considered that there were only 3
Legal Systems in the World
C. He criticized it from a political point of view. He considered that those systems were a
form of colonialism
D. He believed that the Civil Law System was the best Legal System in the World and that
only this one should deserve the attention of the specialists
E. He believed that there was no real separation between Legal Systems : everything is an
hybridization
16. In the Romano-Germanic System, Justice and Law are based on:
A. Equality: rules must be applied equally to all persons placed in the same situation
B. Equity: rules must take into account the subjective interests of each individual
C. Social harmony: rules must be applied in order to protect the community and not only the
personal interests
D. Religion: rules must respect religious commands
E. Custom : rules must be based on the customs of the first generation of Romans and
Germans
20. In the Customary Law System, Justice and Law are based on:
A. Equality: rules must be applied equally to all persons placed in the same situation
B. Equity: rules must take into account the subjective interests of each individual
C. Social harmony: rules must be applied in order to protect the community and not only
personal interests
D. Religion: rules must respect religious commands
E. Doctrine : rules must be formulated by the scholars
21. A great French comparatist proposed a classification of legal systems in the 1960’s. Who
was it?
A. Pierre Legrand
B. Eric Agostini
C. Thierry Rambaud
D. René David
E. Jean Foyer
22. In the Civil Law System, how are the legal rules generally formulated?
A. Legal rules are written in a general and abstract way
B. Legal rules are written in a precise and casuistic way
C. Legal rules are written in a neutral and objective way
D. Legal rules are written in a metaphysical way
E. Legal rules are not written, they are oral
1
2
4
24. What are the three possible meanings of the expression “Globalization of the Law”?
A. A Global Law, a Globalized Law and the Law of the World
B. A Common Law, a Civil Law and an Universal Law
C. A Global Law, an Universal Law, a Cosmopolitan Law
D. A Unique Law, an International Law and a Globalized Law
E. A Globalized Law, a Unique Law and a Western Law
1
2
5
UNIVERSITÉ DE BORDEAUX
FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
francophones
1/ Ce sont les pays à revenu élevé qui accueillent le plus de personnes réfugiées
proportionnellement à leur population?
a. Vrai
b. Faux
1
2
6
II/ Conférence sur la nature et le droit
6/ L’anthropocène désigne :
a. Une espèce humaine
b. Une ère dans laquelle la structure terrestre est influencée par les activités humaines
c. Une ère dans laquelle les humains sont en harmonie avec la nature
8/ L’écocide désigne :
a. L’incrimination de l’atteinte portée à l’environnement par l’Homme
b. L’incrimination de l’atteinte portée à l’Homme par l’environnement
c. L’octroi de la personnalité juridique à la nature
16/ Dans sa formation classique, le nombre de jurés composant une cour d’assises, en première
instance, est de :
a. 3
b. 4
c. 6
d. 9
18/ Quelle condition n’est pas nécessaire pour faire partie d’un jury de cours d’assises :
a. Avoir la nationalité française
b. Avoir au moins 23 ans
c. Ne pas être magistrat
d. Avoir des connaissances juridiques
1
2
8
V/ Conférence sur le passe sanitaire et la vaccination obligatoire
24/ En cas de méconnaissance de l’obligation vaccinale contre la Covid 19, l’agent public
concerné encourt :
a. Une suspension pendant 4 mois
b. Une suspension sans rémunération
c. Une sanction pénale
d. Une sanction disciplinaire
1
2
9
c. la France, la Suisse, l’Allemagne, la Belgique, le Luxembourg
d. la France, l’Allemagne, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas
1
3
0
UNIVERSITÉ DE BORDEAUX
FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
Durée : 30 minutes
DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
francophones
Barème :
Bonne réponse : 1point ;
Mauvaise réponse : 0 point ;
Absence de réponse 0 point.
1
3
1
QCM I : L’histoire des droits de l’Homme
a) XVème siècle ;
b) XVIème siècle ;
c) XVIIème siècle ;
d) XVIIIème siècle.
a) Au XVIIIème siècle ;
b) Par Montesquieu ;
c) Dans un contexte marqué par la contestation de la monarchie absolue ;
d) Par Dicey.
Question 6 - Le christianisme :
a) Établit positivement l’origine, les limites et les fins véritables du pouvoir civil ;
b) Réfute la doctrine développée par Robert Filmer dans son Patriarcha ;
c) Refuse les doctrines du contrat social de Hobbes ;
d) Fonde la limitation du pouvoir des gouvernants sur le fait que les hommes ne sont
pas nés libres.
a) Au Xème siècle ;
b) Au XIème siècle ;
c) Au XIIème siècle ;
d) Au XIIIème siècle.
a) Un rejet de la tyrannie ;
b) Des garanties en matière judiciaire ;
c) La protection du droit à la vie ;
d) Des garanties en matière fiscale.
a) 1589 ;
b) 1689 ;
c) 1789 ;
d) 1889.
Question 13 - Quel jurisconsulte anglais développe, dans Commentaries on the Laws England,
l’idée selon laquelle la constitution anglaise est indissociable de la garantie des libertés :
a) William Blackstone ;
1
3
3
b) Albert Von Dicey ;
c) Thomas Hobbes ;
d) John Locke.
Question 14 - Quel droit auxiliaire, servant de barrières contre les violations des droits
principaux, ne contient pas la Constitution anglaise :
a) John Adams ;
b) Roger Sherman ;
c) George Washington ;
d) Thomas Jefferson.
Question 16 – Dans son préambule, la déclaration des droits de l’homme et du citoyen des
1789 qualifie « les droits naturels de l’homme » :
a) De fondamentaux ;
b) D’inaliénables et sacrés ;
c) D’universels ;
d) D’inaltérables.
1
3
5
QCM II : L’histoire du droit colonial
a) Le Royaume-Uni ;
b) L’Italie ;
c) Le Portugal ;
d) L’Allemagne.
Question 3 - Dans les colonies, à quoi la législation royale ne fait pas référence :
a) A la coutume ;
b) Aux édits du roi ;
c) Aux règlements royaux contenus dans les ordonnances ;
d) Aux arrêts du Conseil du roi.
a) L’ordre ;
b) La sécurité juridique ;
c) L’effectivité ;
d) L’absence de la moindre uniformité.
Question 6 - La première version de l’édit règlementant la police des esclaves aux Antilles,
ou « Code noir », date de :
a) 1685 ;
b) 1635 ;
c) 1585 ;
d) 1535.
1
3
6
Question 7 - Quelle incapacité juridique n’est pas énumérée dans l’édit règlementant la
police des esclaves aux Antilles :
a) Ne pas contracter ;
b) Ne pas accéder à la propriété ;
c) Ne pas ester en justice ;
d) Ne pas avoir de filiation.
a) De 1679 ;
b) De 1709 ;
c) De 1739 ;
d) De 1769.
a) Traiter la correspondance ;
b) Surveiller l’application de la législation royale ;
c) Vérifier la comptabilité ;
d) Créer des règlements.
1
3
7
Question 13 - Dans sa fonction militaire et pour assurer la conservation de la colonie, le
Gouverneur général ne peut :
a) La police ;
b) La finance ;
c) L’information ;
d) La législation.
Question 16 - Quelle élément ne participe pas à l’attrait des magistrats pour les colonies :
a) L’esprit missionnaire ;
b) La qualité de la législation applicable ;
c) La carrière et le salaire ;
d) Le désir d’exotisme.
a) S’il a 18 ans ;
b) S’il renonce à sa religion ;
c) S’il renonce à son nom ;
d) S’il renonce à polygamie.
1
3
8
Question 19 - Les bagnes coloniaux sont institués par :
a) Napoléon III ;
b) La troisième République ;
c) Napoléon I ;
d) Le Consulat.
Question 20 - Après avoir été aboli par un décret du 29 aout 1793, l’esclavage fut rétabli en :
a) 1800 ;
b) 1801 ;
c) 1802 ;
d) 1803.
1
3
9
QCM III: Grands problèmes contemporains
a) Le lien social ;
b) Les rapports sociaux ;
c) La socialisation ;
d) La sociabilité.
Question 2 : Selon l’étude Portrait Social publiée par l’INSEE en 2014, depuis 2008 :
Question 3 : Quel groupe n’existe pas dans la vision de la stratification chez Weber :
a) Le genre ;
b) La classe ;
c) Le groupe de statut ;
d) Le parti.
a) Adam Smith ;
b) Henry Ford ;
c) Frederick Winslor Taylor ;
d) Karl Marx.
1
4
0
Question 7 : Quel facteur n’a pas participé à l’élévation très marquée du salariat au XXème
siècle :
a) En 1864 ;
b) En 1884 ;
c) En 1904 ;
d) En 1924.
a) d’unpyramide ;
b) de sablier ;
c) d’une toupie ;
d) d’un escalier.
1
4
1
Question 13 : Quelle forme n’est pas une déclinaison de la flexibilité inhérente au
Toyotisme :
a) la flexibilité géographique ;
b) la flexibilité interne ;
c) la flexibilité externe ;
d) la flexibilité qualitative.
a) Près des deux tiers des personnes vivant au sein d’une famille monoparentale sont
pauvres
b) Le taux de pauvreté de ses familles a diminué entre 2005 et 2011 ;
c) Les familles nombreuses sont plus exposées à la pauvreté ;
d) Le taux de pauvreté des travailleurs a doublé de 2005 à 2015.
a) En 2011 en France, les femmes ont perçu un revenir inférieure de 24 % à celui des
hommes ;
b) Les inégalités sociales reculent depuis 2011 ;
c) Près de 13 % des Français étaient considérés comme pauvres en 2010 ;
d) Aux USA, en 2012, la part des revenus accaparés par le 1% les plus riches a
pratiquement doublé depuis 30 ans.
Question 17 : Pour Pierre Merle, quelle dimension n’est pas à l’origine de la ségrégation
scolaire :
a) L’âge ;
b) Le sexe ;
c) L’origine ethnique ;
d) Les compétences scolaires.
a) De 1965 ;
b) De 1970 ;
c) De 1975 ;
d) De 1980.
1
4
3
Semestre 6 - Mai 2022
1
4
4
Epreuves de 3 heures
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Groupe 1
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UNIVERSITÉ DE BORDEAUX
FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
DOCUMENTS AUTORISÉS :
ou
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I- SUJET THÉORIQUE
Vous rédigerez, en langue française et selon les canons méthodologiques enseignés, une
dissertation sur le sujet suivant : « Possession et sûretés ».
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II- SUJET PRATIQUE
Vous rédigerez, en langue française et selon les canons méthodologiques enseignés, la résolution
de chacun des deux cas pratiques suivants.
L’on partira du principe que les devoirs de mise en garde et d’information continue ont été respectés par la
Banque à l’endroit de toutes les cautions et que le formalisme des contrats de cautionnement satisfait aux
prescriptions légales applicables.
En 2013, Mme Lasserre-Pillère a créé sa société de nettoyage à domicile, Nickelchrome, qui a connu
rapidement un important succès. Appelée à se développer, ce qui nécessitait d’embaucher des
salariés et d’acquérir du matériel de nettoyage supplémentaire, la société a contracté en 2015 un
prêt auprès de la banque Shylockrédit (son prêteur habituel), faisant naître à l’endroit de cette
dernière une créance de remboursement de 500 000 euros.
Mme Lasserre-Pillère, désireuse de nouveaux horizons commerciaux, quitte ses fonctions dans la
société Nickelchrome en 2020 ; elle est remplacée à la direction de la société par M. Dubalai qui
nourrit de grandes ambitions pour Nickelchrome et qui, le 23 mai 2020, conclut avec la banque un
cautionnement indéfini de toutes les dettes à venir de Nickelchrome envers ladite banque, pour
une durée indéterminée.
Les grandes ambitions de M. Dubalai se concrétisent le 30 septembre 2021, lors d’une opération de
fusion-absorption qui voit la société Nickelchrome absorber une société concurrente, Nettoivit’.
Cette dernière société, dirigée depuis 1999 par M. Propre, avait contracté le 1er octobre 2019 un
prêt auprès de la Banque Shylockrédit : la dette de remboursement, pour un total de 360 000 euros
avec paiement échelonné sur 120 mensualités de 3000 euros, avait été cautionnée par M. Propre
(cautionnement indéfini également signé le 1er octobre 2019).
Quelques mois après la fusion, le 10 janvier 2022, la société Nickelchrome contracte un nouveau
prêt auprès de la banque Shylockrédit, faisant naître une dette de remboursement échelonnée de
300 000 euros avec un terme prévu au 1er février 2025. Cette dernière dette est garantie par une
hypothèque constituée par Nickelchrome sur son entrepôt d’une valeur de 200 000 euros,
hypothèque que la banque Shylockrédit néglige d’inscrire. Un incident de paiement a lieu le 1 er
avril 2022, qui emporte déchéance du terme conformément aux stipulations du contrat de prêt.
Mme Lasserre-Pillère vient vous trouver, inquiète de l’augmentation des dettes de Nickelchrome
depuis son départ : elle redoute que la banque vienne l’actionner. En effet, elle vous révèle avoir
conclu en 2014 un cautionnement garantissant toutes les dettes à venir de la société Nickelchrome
à l’égard de la banque Shylockrédit, à hauteur de 200 000 euros, sans limitation de durée. Elle vous
informe avoir déjà dû payer 50 000 euros à la Banque en 2020, avant son départ, la société
Nickelchrome n’ayant remboursé que 450 000 euros au titre du prêt de 2015.
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En somme, Mme Lasserre-Pillère vous demande :
si à ce jour elle est encore tenue de son engagement de caution et le cas échéant quelle est
l’étendue actuelle dudit engagement ;
quels moyens de défense elle pourrait opposer à la Banque si celle-ci venait l’actionner ;
qu’à admettre qu’elle dût payer la Banque, de quels recours elle pourrait disposer et contre
qui elle pourrait les diriger.
Elle juge utile de vous préciser qu’en 2014, son patrimoine personnel net était évalué à 80 000
euros mais que, depuis 2018, ayant hérité d’une tante fortunée, elle disposait désormais d’un
patrimoine évalué à 600 000 euros.
Le 1er mars 2022, Bedelia du Maurier a vendu à la société LDR, un fabriquant de bijoux, trois kilos
d’or pour un prix de 180 000 euros. Le lendemain, elle a vendu à cette même société un certain
nombre d’émeraudes pour un prix de 120 000 euros. Une clause a été insérée dans les contrats de
vente aux termes de laquelle : « il est convenu que le vendeur reste propriétaire des biens vendus à
compter du jour de livraison jusqu'au complet paiement de l'intégralité du prix de vente stipulé ».
La société LDR dispose de 45 jours à compter de la conclusion de la vente pour satisfaire à son
obligation de paiement.
Le 1er avril 2022, afin de garantir un prêt d’un montant de 40 000 euros que lui a octroyé Margot
Verger, Bedelia cède à celle-ci - à hauteur de 40 000 euros - la créance qu’elle détient contre la
société LDR en vertu du second contrat passé avec cette dernière. Le remboursement du prêt en
question est fixé au 20 avril 2022. Le même jour, la société LDR est placée en redressement
judiciaire.
Inquiète, Bedelia vous sollicite afin de savoir ce qu’elle va pouvoir récupérer, à charge pour vous
de l’éclairer sur la situation globale. Pour votre complète information, elle vous précise qu’une
partie des matières premières vendues en mars a d’ores et déjà été utilisée par la société LDR : en
effet, la moitié de l’or a été fondue afin de fabriquer des bagues qui ont été serties des émeraudes
(un tiers de ces pierres précieuses a été utilisé). Bedelia vous informe par ailleurs de ce que Margot
souhaite revendiquer la propriété des biens attachés à la créance.
Qu’en pensez-vous ?
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UNIVERSITÉ DE BORDEAUX
FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
DOCUMENT AUTORISE : Code du travail et Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les
étudiants étrangers non francophones
SUJET 1 : Dissertation
Ou
Faits et procédure
1. Selon l'arrêt attaqué (Toulouse, 24 mai 2019) M. L... a été engagé en qualité de directeur régional
par la société Sabiluc le 1er septembre 1988. Son contrat de travail a été transféré en janvier 2011 à
la société Groupe Batteur développement.
2. Le 20 novembre 2014, le salarié a été informé qu'il aurait désormais la responsabilité de la région
Sud Est.
Examen du moyen
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Enoncé du moyen
« 1°/ que lorsque les fonctions du salarié sont itinérantes, seule une affectation temporaire en dehors
de son secteur géographique peut lui être imposée ; qu'en l'espèce, il est constant que l'affectation
imposée au salarié sur un secteur géographique différent était permanente ; qu'en considérant
néanmoins que cette affectation relevait du pouvoir de direction de l'employeur, au motif inopérant
que le salarié exerçait des fonctions par nature itinérante, la cour d'appel a violé les articles L. 1221-1
du code du travail, 1134 du code civil devenu 1103 du code civil et l'article 31-2° de la convention
collective nationale de l'industrie pharmaceutique ;
2°/ qu'en l'absence de clause de mobilité, la modification du lieu de travail constitue une
modification du contrat lorsqu'elle a pour effet d'affecter le salarié dans un autre secteur
géographique ; qu'en l'espèce, il est constant que le salarié exerçait ses fonctions dans le sud-ouest de
la France, que son employeur lui a imposé un changement de secteur géographique dans le sud-est et
que le contrat de travail du salarié ne comportait pas de clause de mobilité ; qu'en considérant
néanmoins que le changement de secteur géographique du salarié relevait du pouvoir de direction de
l'employeur, la cour d'appel a violé les articles L. 1221-1 du code du travail, 1134 du code civil
devenu 1103 du code civil et l'article 31-2° de la convention collective nationale de l'industrie
pharmaceutique. »
Réponse de la Cour
Recevabilité du moyen
5. L'employeur conteste la recevabilité du moyen pris en sa première branche au motif qu'il est
nouveau.
6. Cependant, le moyen, ne se prévalant d'aucun fait qui n'ait été constaté par la cour d'appel, est de
pur droit et peut être invoqué pour la première fois devant la Cour de cassation.
Vu les articles L. 1221-1 du code du travail et 1134 du code civil, dans sa rédaction antérieure à
l'ordonnance n° 2016-131 du 10 février 2016 :
7. Il résulte de l'article L. 1221-1 du code du travail que le contrat de travail est soumis aux règles du
droit commun et peut être établi selon les formes que les parties contractantes décident d'adopter.
Selon l'article 1134 du code civil, les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui
les ont faites, elles ne peuvent être révoquées que de leur consentement mutuel, ou pour les causes
que la loi autorise et doivent être exécutées de bonne foi.
9. En statuant ainsi, alors qu'elle avait constaté d'une part que le salarié, dont le contrat de travail ne
comportait pas de clause de mobilité, exerçait les fonctions de directeur régional et travaillait sur le
secteur géographique dénommé région Sud Ouest, d'autre part que l'employeur avait, en l'affectant à
la région Sud Est changé le secteur géographique qui lui avait été attribué, ce dont il résultait que
cette mutation, qui n'avait pas un caractère temporaire, constituait une modification du contrat de
travail de l'intéressé, la cour d'appel a violé les textes susvisés.
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UNIVERSITÉ DE BORDEAUX
FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
DOCUMENTS AUTORISES : Code civil, Code de commerce et dictionnaire bilingue courant pour
les étudiants étrangers non francophones
SUJET 1 :
Les mésententes au sein de la société
OU
SUJET 2 :
ARRÊT DE LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE COMMERCIALE, FINANCIÈRE ET
ÉCONOMIQUE, DU 19 JANVIER 2022
Faits et procédure
1. Selon l'arrêt attaqué (Metz, 5 décembre 2019), le 20 décembre 2012, la Caisse de crédit mutuel de
Longwy-Bas (la banque) a consenti un prêt destiné à financer la reprise d'un fonds de commerce.
L'acte stipule que le prêt est accordé à « l'Eurl Ileva, en cours d'immatriculation au registre du
commerce et des sociétés, représentée par Mme [O] [K] ». Le 21 mars 2013, la banque a consenti un
prêt complémentaire à la société Ileva. Mme [O] et son époux se sont rendus cautions solidaires du
remboursement de chacun de ces prêts.
2. Selon un avenant du 21 novembre 2013, signé par les cautions, la société Ileva a consenti à la
banque un nantissement sur son fonds de commerce.
3. La société Ileva ayant été mise en liquidation judiciaire et Mme [O] en redressement judiciaire, la
banque a assigné M. [O] en paiement des sommes restant dues au titre de ces deux prêts.
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Sur le troisième moyen
Enoncé du moyen
4. M. [O] fait grief à l'arrêt de le débouter de sa demande tendant à ce qu'il soit libéré des intérêts
postérieurs au 30 septembre 2016 et de le condamner à payer à la banque la somme de 28 890,23
euros avec intérêts au taux conventionnel de 6,50 % l'an à compter du 30 septembre 2016 au titre de
son engagement de caution du prêt contracté le 20 décembre 2012 par l'Eurl Ileva, et la somme de 4
129,16 euros avec intérêts au taux conventionnel de 6,50 % l'an à compter du 30 septembre 2016 au
titre de son engagement de caution du prêt contracté le 21 mars 2013 par la même société, alors «
que la déclaration de créance doit contenir les modalités de calcul des intérêts dont le cours n'est pas
arrêté, de sorte que la seule mention du taux d'intérêt est insuffisante ; qu'en condamnant la caution à
payer les sommes déclarées auxquelles devaient s'ajouter les intérêts à échoir postérieurement à la
déclaration, tout en constatant que celle-ci ne contenait que le taux de ces intérêts, à l'exclusion de
toute modalité de calcul, la cour d'appel a violé l'article R. 622-23 du code de commerce. »
Réponse de la Cour
5. Ayant relevé que la banque avait déclaré deux créances, respectivement de 28 775,88 euros et 4
109,73 euros, au jour du jugement d'ouverture de la procédure collective, assorties d'intérêts
postérieurs au taux normal de 3,50 % et au taux de retard de 6,50 %, la cour d'appel en a exactement
déduit que la déclaration de créance satisfaisait aux prescriptions de l'article R. 622-23 du code de
commerce.
Enoncé du moyen
7. M. [O] fait grief à l'arrêt d'infirmer le jugement en ce qu'il avait rejeté les demandes de la banque
au titre de son engagement de caution souscrit en garantie du contrat de prêt du 20 décembre 2012,
en raison de l'irrégularité de fond affectant ce dernier, et de le condamner à payer à celle-ci la somme
de 28 890,23 euros avec intérêts au taux conventionnel de 6,50 % l'an à compter du 30 septembre
2016 au titre de cet engagement, alors :
« 1°/ que l'acte conclu par une société en cours d'immatriculation est nul de nullité absolue,
insusceptible de confirmation ou ratification ; qu'en jugeant que l'acte de prêt conclu le 20 décembre
2012 était valable et avait été repris par la société Ilena, tout en constatant qu'il avait été conclu "par
l'Eurl Ilena" en cours d'immatriculation, et non au nom de la société en formation, la cour d'appel n'a
pas tiré les conséquences légales de ses propres constatations et a violé les articles 1842 et 1843 du
code civil, et L. 210-6 du code de commerce ;
2°/ que l'avenant à un contrat, qui n'en modifie que certains éléments, ne peut faire obstacle à sa
nullité absolue ; qu'en se fondant, pour écarter la nullité absolue du contrat de prêt du 20 décembre
2012, conclu par la société Ilena avant son immatriculation, sur l'existence d'un avenant signé après
l'immatriculation, tout en constatant que cet avenant "n'emportait aucune novation au contrat initial
dont toutes les conditions non expressément modifiées [?] demeuraient inchangées", de sorte qu'il ne
constituait pas un nouveau contrat réalisant une réfection du contrat initial, la cour d'appel a violé les
articles 1842 et 1843 du code civil, et L. 210-6 du code de commerce. »
Réponse de la Cour
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Vu l'article 1842, alinéa 1, du code civil :
8. Selon ce texte, les sociétés autres que les sociétés en participation jouissent de la personnalité
morale à compter de leur immatriculation.
9. Pour condamner M. [O] à payer à la banque une certaine somme au titre de son engagement de
caution souscrit en garantie du prêt du 20 décembre 2012, l'arrêt, après avoir relevé qu'invoquant à
son profit la nullité absolue du contrat de prêt, il faisait valoir que celui-ci avait été signé, non par
une société en formation, mais par une personne morale inexistante, et qu'il n'avait, en tout état de
cause, pas été repris par l'Eurl Ileva, retient que Mme [O] avait, à l'évidence, agi au nom et pour le
compte de cette société en formation. Il relève également que l'Eurl Ileva, ainsi que les cautions,
avaient, le 21 novembre 2013, signé un avenant au contrat initial stipulant que celui-ci « n'emportait
aucune novation au contrat initial dont toutes les conditions non expressément modifiées, et
notamment les garanties, demeuraient inchangées » et « lierait les deux parties lors de la signature de
l'emprunteur et le cas échéant des cautions », ce dont il déduit que l'Eurl Ileva ayant, postérieurement
à son immatriculation au registre du commerce et des sociétés, signé un acte emportant reprise du
contrat initial, le moyen de nullité de ce dernier invoqué par M. [O] devait être écarté.
10. En statuant ainsi, alors qu'elle avait constaté que le contrat de prêt du 20 décembre 2012 avait été
conclu, non pas au nom et pour le compte d'une société en cours de formation mais par la société
elle-même, avant son immatriculation au registre du commerce et des sociétés, ce dont il résultait
qu'il était nul pour avoir été conclu par une société dépourvue de personnalité juridique, et que
l'avenant à ce contrat, qui, selon ses propres termes, n'emportait pas novation, n'était pas de nature à
couvrir cette nullité absolue, la cour d'appel a violé le texte susvisé.
PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur les autres griefs, la Cour :
CASSE ET ANNULE, sauf en qu'il déboute la Caisse de crédit mutuel de Longwy Bas de sa
demande d'annulation du jugement, l'arrêt rendu le 5 décembre 2019, entre les parties, par la cour
d'appel de Metz
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DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
francophones
SUJET 1 :
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SUJET 2 :
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Groupe 2
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FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
DOCUMENTS AUTORISES : Code civil et dictionnaire bilingue courant pour les étudiants
étrangers non francophones
SUJET 1 : Dissertation
Les sûretés sur biens fongibles
OU
Attendu, selon l'arrêt attaqué, que la Société auxiliaire de crédit, devenue société Franfinance
équipement, a consenti un prêt à la société X... moto sport (société BMS), avec le cautionnement
solidaire des époux X... ; qu'il était prévu au contrat que la Société auxiliaire de crédit disposerait, à
titre de garantie, d'un droit de rétention sur les documents administratifs des véhicules financés
par le prêt ; qu'après la mise en redressement judiciaire de la société BMS, la Société auxiliaire de
crédit a remis les documents administratifs afférents aux véhicules, à l'administrateur judiciaire ;
Attendu que, pour rejeter la demande de décharge des époux X... et les condamner à payer la dette
cautionnée, l'arrêt, après avoir énoncé que le droit de rétention est susceptible de faire l'objet
d'une subrogation et relevé que la Société auxiliaire de crédit s'était volontairement dessaisie des
documents, retient l'absence de préjudice des cautions dès lors que le droit de rétention n'est pas
le moyen d'être payé par préférence, celles-ci restant, malgré la subrogation, créancières
chirographaires du débiteur en redressement judiciaire ;
Attendu qu'en statuant ainsi, alors que le droit de rétention confère à son titulaire le droit de
refuser la restitution de la chose légitimement retenue jusqu'à complet paiement de sa créance,
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même en cas de redressement ou de liquidation judiciaires du débiteur, et que la perte de ce droit
nuit aux cautions, la cour d'appel a violé les textes susvisés ;
PAR CES MOTIFS : CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 21 mars 1995,
entre les parties, par la cour d'appel d'Aix-en-Provence ; remet, en conséquence, la cause et les
parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant
la cour d'appel de Nîmes.
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CENTRE DE BORDEAUX
DOCUMENT AUTORISE :
Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non francophones
Code du travail édition Dalloz ou Litec (pas de Mégacod)
Ou
Attendu, selon l'arrêt attaqué, que Mme Z... a été engagée par la société Cordirom en qualité
d'agent administratif et commercial le 10 juin 2011 ; que les parties ont signé une convention de
rupture du contrat de travail le 28 avril 2014 ; que la salariée a saisi la juridiction prud'homale ;
Attendu que pour déclarer nulle la rupture conventionnelle, l'arrêt retient qu'un salarié peut obtenir
l'annulation de la rupture de son contrat de travail dès lors qu'il établit qu'elle est intervenue dans
un contexte de harcèlement moral, sans avoir à prouver un vice du consentement, que la salariée
n'invoque en l'espèce aucun vice du consentement mais que, le harcèlement moral étant constitué,
il convient de constater la nullité de la rupture conventionnelle ;
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Qu'en statuant ainsi, alors qu'en l'absence de vice du consentement, l'existence de faits de
harcèlement moral n'affecte pas en elle-même la validité de la convention de rupture intervenue en
application de l'article L. 1237-11 du code du travail, la cour d'appel a violé les textes susvisés ;
CASSE ET ANNULE, en toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 17 mai 2017, entre les parties, par la
cour d'appel de Bastia ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se
trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Bastia,
autrement composée ;
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FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
DOCUMENT AUTORISE :
Code civil
Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non francophones
SUJET 1 :
OU
SUJET 2 :
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Cour de cassation, civile, Chambre commerciale, 14 octobre 2020, 18-19.181, Inédit
RÉPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
Faits et procédure
1. Selon l’arrêt attaqué (Nancy, 4 avril 2018), la société d’investissement... (la société Sigle) a, le 23
novembre 2010, acquis 95 % des actions de la société par actions simplifiée Austrasie, société
holding d’un groupe spécialisé dans la distribution de véhicules utilitaires, les 5 % restant étant
détenus par la société de droit luxembourgeois Citrus Development (la société Citrus).
2. Le 26 novembre 2014, la société Sigle a notifié à la société Citrus un projet de cession de ses
actions de la société Austrasie à M. N.... La société Citrus a, dans un premier temps, déclaré renoncer
à exercer son droit de préemption statutaire lui permettant d’acquérir les actions du majoritaire aux
conditions offertes par le tiers, puis s’est ravisée quelque mois après, avant d’indiquer, le 2 février
2015, qu’elle n’exercerait pas son droit aux conditions indiquées.
4. Par un jugement du 19 mars 2015, la société Austrasie a été mise sous sauvegarde.
5. La société Citrus l’a assignée, ainsi que son administrateur judiciaire, la SCP A... et M..., et la
société Sigle, en annulation des délibérations de l’assemblée ayant prononcé son exclusion.
Examen du moyen
7. La société Citrus fait grief à l’arrêt de rejeter l’ensemble de ses demandes, alors :
« 1°/ que l’article 15 des statuts de la SAS Austrasie stipule qu’en cas de désintérêt d’un associé se
manifestant par son absence répétée aux assemblées générales, son exclusion peut être prononcée ;
qu’en relevant, pour débouter la société Citrus de sa demande d’annulation de la résolution
d’assemblée générale ayant prononcé son exclusion, qu’il ne convenait pas de rechercher si son
désintérêt pour le fonctionnement de la société Austrasie était ou non avéré, ses absences répétées
lors des assemblées générales important seules, la cour d’appel, qui a méconnu les stipulations
statutaires, a violé l’article 1134 du code civil, dans sa rédaction antérieure à celle issue de
l’ordonnance du 10 février 2016 ;
2°/ que, lorsque les juges du fond sont saisis de la régularité d’une résolution prononçant l’exclusion
d’un associé, ils doivent vérifier la réalité et la gravité des fautes retenues par l’assemblée générale
des actionnaires à l’appui de la mesure d’exclusion litigieuse ; qu’en se bornant à retenir, pour
débouter la société Citrus de sa demande d’annulation de la délibération ayant prononcé son
exclusion, que la procédure avait été respectée dès lors qu’elle était fondée sur ses absences répétées
aux assemblées générales, la cour d’appel, qui n’a pas vérifié la cause de ces absences, et n’a donc
pas vérifié la réalité des fautes ainsi
retenues à son encontre, a privé sa décision de toute base légale au regard l’article 1134 du code
civil, dans sa rédaction antérieure à celle issue de l’ordonnance du 10 février 2016 ;
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3°/ que la cour d’appel a constaté qu’à la date d’exclusion de la société Citrus, la société Sigle savait
que la cession ne se réaliserait pas aux conditions proposées par M. N... ; qu’en retenant, pour écarter
l’existence d’un abus de majorité, que la société Citrus avait été mise en mesure d’exercer son droit
de préemption dès lors qu’elle avait eu connaissance des conditions posées par M. N..., la cour
d’appel, qui n’a pas tiré les conséquences légales qui s’évinçaient de ses propres constatations, a
violé l’article 1382 du code civil, devenu l’article 1240 du même code ;
4°/ qu’en retenant qu’à la date de son exclusion, la société Citrus, qui n’était pas susceptible
d’obtenir l’agrément du constructeur, n’avait aucun intérêt à exercer son droit de préemption, fut-il
assorti de conditions plus favorables, la cour d’appel, qui a statué par une motivation inopérante à
écarter un abus de majorité de la société Sigle, a privé sa décision de toute base légale au regard de
l’article 1382 du code civil, devenu l’article 1240 du même code. »
Réponse de la Cour
8. En premier lieu, après avoir relevé que l’article 15 des statuts de la société Austrasie stipule que
l’exclusion d’un associé peut être prononcée en cas de désintérêt, se manifestant par une absence
répétée aux assemblées générales, l’arrêt constate que la société Citrus n’a pas assisté aux
assemblées générales ordinaires des 27 juin 2011, 30 juin 2012, 29 juin 2013 et 27 juin 2014 ni à
l’assemblée générale extraordinaire du 29 juin 2013 et retient que les motifs qu’elle invoque, tenant à
l’existence d’un litige pendant devant un organisme de médiation et à l’éloignement du lieu de tenue
des assemblées, ne permettent pas de légitimer ces absences. De ces seules constatations et
appréciations, la cour d’appel, qui a procédé à la recherche prétendument omise, invoquée par la
deuxième branche, a pu déduire, sans méconnaître la loi des parties, que les conditions de fond et de
forme prévues par les statuts pour prononcer l’exclusion de la société Citrus étaient réunies.
9. En second lieu, après avoir rappelé qu’il appartient à la société Citrus de démontrer l’existence de
l’abus de majorité qu’elle allègue, ce qui suppose de rapporter la preuve d’une décision prise
contrairement à l’intérêt social et dans l’unique dessein de favoriser l’actionnaire majoritaire au
détriment de la minorité, l’arrêt retient qu’il n’est pas démontré que l’exclusion de la société Citrus,
dans les conditions et pour un motif prévus par les statuts, était destinée à priver celle-ci de la
possibilité d’exercer son droit de préemption à des conditions plus favorables, cependant qu’il est,
par ailleurs, établi qu’à cette date, elle n’était pas susceptible d’obtenir l’agrément du constructeur, la
société Renault Trucks, et qu’elle n’avait donc aucun intérêt à exercer ce droit, fût-il assorti de
conditions plus favorables.
REJETTE le pourvoi ;
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DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
francophones
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Conseil d’Etat
Vu la procédure suivante :
M. B... A... et Mme E... D... ont demandé au tribunal administratif de Lyon de prononcer la décharge
des cotisations supplémentaires d'impôt sur le revenu et de contributions sociales auxquelles ils ont
été assujettis au titre des années 2006, 2009, 2010 et 2011 ainsi que de l'amende prévue au IV de
l'article 1736 du code général des impôts au titre des années 2008 à 2011. Par un jugement nos
1505438, 1505439, 1505441 du 13 juin 2017, le tribunal administratif de Lyon a prononcé la
décharge des suppléments d'impôts au titre de 2006 ainsi que de l'amende infligée au titre de 2008 et
rejeté le surplus des conclusions de leurs demandes.
Par un arrêt n° 17LY02826 du 11 avril 2019, la cour administrative d'appel de Lyon a rejeté l'appel
formé par M. A... et Mme D... contre ce jugement en tant qu'il a rejeté le surplus des conclusions de
leurs demandes.
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1°) d'annuler cet arrêt ;
3°) de mettre à la charge de l'Etat la somme de 4 000 euros au titre de l'article L. 761-1 du code de
justice administrative.
La parole ayant été donnée, après les conclusions, à la SCP Spinosi, avocat de M. A... et de Mme
D... ;
1. Il ressort des pièces du dossier soumis aux juges du fond que M. A... et Mme D..., alors mariés,
ont fait l'objet d'un examen contradictoire de leur situation fiscale personnelle au titre des années
2009 à 2011, et d'un contrôle sur pièces portant sur les années 2006 à 2008, à l'issue desquels
l'administration fiscale a estimé que, bien qu'ils revendiquaient la qualité de résidents fiscaux de
Suisse, ils étaient fiscalement domiciliés en France au titre des années considérées, et leur a réclamé
des cotisations supplémentaires d'impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux ainsi que l'amende
prévue par l'article 1736 du code général des impôts pour absence de déclaration de compte bancaire
à l'étranger. Par un jugement du 13 juillet 2017, le tribunal administratif de Lyon a déchargé M. A...
et Mme D... des cotisations supplémentaires d'impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux au titre
de l'année 2006 et de l'amende au titre de l'année 2008 et rejeté le surplus de leurs conclusions. Ils se
pourvoient en cassation contre l'arrêt du 11 avril 2019 par lequel la cour administrative d'appel de
Lyon a rejeté leur appel contre le jugement du tribunal en tant qu'il n'a pas fait intégralement droit à
leurs demandes de décharge.
2. En premier lieu, aux termes de l'article 4 A du code général des impôts : " Les personnes qui ont
en France leur domicile fiscal sont passibles de l'impôt sur le revenu à raison de l'ensemble de leurs
revenus. / Celles dont le domicile fiscal est situé hors de France sont passibles de cet impôt en raison
de leurs seuls revenus de source française ". Aux termes de l'article 4 B du même code : " Sont
considérées comme ayant leur domicile fiscal en France au sens de l'article 4 A : a. les personnes qui
ont en France leur foyer ou le lieu de leur séjour principal ; (...) ". Pour l'application de ces
dispositions, le foyer s'entend du lieu où le contribuable habite normalement et a le centre de ses
intérêts familiaux, sans qu'il soit tenu compte des séjours effectués temporairement ailleurs en raison
des nécessités de la profession ou de circonstances exceptionnelles, et le lieu du séjour principal du
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contribuable ne peut déterminer son domicile fiscal que dans l'hypothèse où celui-ci ne dispose pas
de foyer.
3. Après avoir énoncé qu'il n'était pas contesté que Mme D... avait son foyer en France, la cour a
relevé que M. A..., son époux à l'époque des faits en litige, s'acquittait en France de la taxe
d'habitation pour le logement où son épouse résidait, qu'il avait fait mentionner son adresse en
France sur sa carte d'identité lors de son renouvellement en 2011 et qu'il ne disposait d'aucun lien
familial en Suisse. En se fondant sur ces éléments pour en déduire que M. A... avait en France son
foyer et en confortant son analyse par l'examen du lieu des dépenses courantes de M. A... et de l'état
des consommations d'eau du logement de son épouse, la cour n'a pas commis d'erreur de droit ni
dénaturé les pièces du dossier.
5. D'une part, c'est sans erreur de droit qu'après avoir jugé que M. A... et Mme D... avaient leur
résidence fiscale en France, la cour a examiné si les stipulations de l'article 4 de la convention
franco-suisse du 9 septembre 1996 citées au point 4 ci-dessus faisaient obstacle à leur imposition en
France.
6. D'autre part, pour rechercher si M. A... devait être regardé comme résident français ou suisse au
sens des stipulations précitées de la convention fiscale, la cour a relevé, outre les éléments
mentionnés au point 3 ci-dessus, que M. A... disposait au cours des années en litige d'une
autorisation d'établissement en Suisse (permis C), laquelle justifiait d'un séjour régulier et
ininterrompu de cinq ans dans ce pays, y disposait de deux véhicules et détenait un passeport
mentionnant comme adresse son logement à Lausanne, dont il était propriétaire. La cour a déduit de
l'ensemble de ces éléments que les stipulations du a) du 2 de l'article 4 de la convention ne
permettaient pas d'établir la résidence fiscale du contribuable. Puis, considérant qu'il n'était pas
davantage possible de déterminer l'Etat où M. A... séjournait de façon habituelle au sens du b) du 2
de ce même article 4, la cour a fait application du c) du 2 de cet article et jugé que M. A... ayant la
nationalité française au cours des années en litige, il devait être regardé comme domicilié
fiscalement en France. En statuant ainsi, la cour n'a pas commis d'erreur de droit ni dénaturé les
pièces du dossier qui lui était soumis.
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7. Eu égard à ce qui précède, le moyen tiré de ce que la cour a commis une erreur de droit en jugeant
fondée l'application de la procédure de taxation d'office prévue par l'article L. 66 du livre des
procédures fiscales alors que M. A... ne serait pas résident fiscal français ne peut qu'être écarté.
8. En premier lieu, dès lors que les requérants ont été à bon droit taxés d'office, la cour n'a pas
commis d'erreur de droit en faisant peser sur eux la charge de prouver le caractère non imposable des
sommes regardées comme des distributions de la société Masem.
9. En deuxième lieu, s'il appartient à l'administration fiscale, lorsqu'elle entend remettre en cause,
même par voie d'imposition d'office, le caractère non imposable de sommes perçues par un
contribuable dont il est établi qu'elles lui ont été versées par l'un de ses parents, de justifier que les
sommes en cause ne revêtent pas le caractère d'un prêt familial, la cour a pu juger sans méconnaître
ces règles de preuve que, dès lors que les requérants n'établissaient pas que le chèque de 150 000
euros provenait du neveu de M. A..., la somme en cause ne correspondait pas à un prêt familial ainsi
qu'ils l'alléguaient.
10. En dernier lieu, la cour n'a pas commis d'erreur de droit en jugeant que, dès lors que M. A... était
résident fiscal français, ses pensions de retraite de source française devaient être imposées en France.
11. Il résulte de tout ce qui précède que M. A... et Mme D... ne sont pas fondés à demander
l'annulation de l'arrêt qu'ils attaquent. Leurs conclusions présentées au titre des dispositions de
l'article L. 761-1 du code de justice administrative ne peuvent, par suite, qu'être rejetées.
DECIDE:
--------------
Article 1er : Le pourvoi de M. A... et Mme D... est rejeté.
Article 2 : La présente décision sera notifiée à M. B... A..., à Mme C... D... et au ministre de
l'économie, des finances et de la relance.
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DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
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Groupe 1 et 2
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DOCUMENTS AUTORISÉS :
- Code de procédure pénale
- Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non francophones
SUJET 1 : Dissertation :
« La subordination hiérarchique du parquet »
OU
SUJET 2 : Commentaire :
Commentaire de l’arrêt rendu par la chambre criminelle de la Cour de cassation le 7 septembre
2021
Faits et procédure
2. La société Lafarge SA (la société Lafarge), de droit français, dont le siège social se trouve à
[Localité 1], a fait construire une cimenterie près de Jalabiya (Syrie), pour un coût de plusieurs
centaines de millions d'euros, qui a été mise en service en 2010. Cette cimenterie est détenue et était
exploitée par une de ses sous-filiales, dénommée Lafarge Cement Syria (la société LCS), de droit
syrien, détenue à plus de 98 % par la société mère.
3. Entre 2012 et 2015, le territoire sur lequel se trouve la cimenterie a fait l'objet de combats et
d'occupations par différents groupes armés, dont l'organisation dite Etat islamique (EI).
4. Pendant cette période, les salariés syriens de la société LCS ont poursuivi leur travail, permettant
le fonctionnement de l'usine, tandis que l'encadrement de nationalité étrangère a été évacué en
Egypte dès 2012, d'où il continuait d'organiser l'activité de la cimenterie. Logés à [Z] par leur
employeur, les salariés syriens ont été exposés à différents risques, notamment d'extorsion et
d'enlèvement par différents groupes armés, dont l'EI.
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5. Concomitamment, la société LCS a versé des sommes d'argent, par l'intermédiaire de diverses
personnes, à différentes factions armées qui ont successivement contrôlé la région et étaient en
mesure de compromettre l'activité de la cimenterie.
6. Celle-ci a été évacuée en urgence au cours du mois de septembre 2014, peu avant que l'EI ne s'en
empare.
7. Le 15 novembre 2016, les associations Sherpa et European Center for Constitutional and Human
Rights (ECCHR), ainsi que onze employés syriens de la société LCS, ont porté plainte et se sont
constitués partie civile auprès du juge d'instruction des chefs, notamment, de financement
d'entreprise terroriste, de complicité de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité,
d'exploitation abusive du travail d'autrui et de mise en danger de la vie d'autrui.
8. Les statuts de l'association Sherpa énoncent qu'elle a pour objet de prévenir et combattre les
crimes économiques et que sont entendus comme tels les « atteintes aux droits humains (droits civils,
politiques et sociaux ou culturels) à l'environnement et à la santé publique perpétrées par les acteurs
économiques ». Ils ajoutent que cette association « entend ainsi apporter son soutien juridique aux
populations victimes de crimes économiques » (article 3).
9. Les statuts de l'association ECCHR indiquent qu'elle a pour objet de « promouvoir durablement le
droit international humanitaire et les droits humains ainsi que d'aider les personnes ou les groupes de
personnes qui ont été affectées par les violations des droits humains ». Ils ajoutent que « cela peut
prendre la forme d'un soutien aux victimes ou aux organisations de victimes de violations des droits
humains dans le besoin, mais aussi d'une mobilisation de l'opinion publique pour les besoins des
victimes, que ce soit dans un cas particulier [ou] dans un cas plus général ». Ils ajoutent que cette
association entend offrir un soutien juridique gratuit aux personnes et aux groupes dont les droits
humains ont été violés et qui en auraient le besoin (article 2).
10. Le ministère public, le 9 juin 2017, a requis le juge d'instruction d'informer sur les faits
notamment de financement d'entreprise terroriste, de soumission de plusieurs personnes à des
conditions de travail incompatibles avec la dignité humaine et de mise en danger de la vie d'autrui.
11. M. [U] [A], président directeur général de la société Lafarge de 2007 à 2015, mis en examen le 8
décembre 2017, a demandé au juge d'instruction, par requête du 20 mars 2018, de constater
l'irrecevabilité de la plainte avec constitution de partie civile de ces associations.
12. Ledit juge a déclaré recevables ces constitutions de partie civile par ordonnance du 18 avril 2018,
dont appel par M. [A].
15. Pour déclarer irrecevables les constitutions de partie civile des associations précitées, l'arrêt
retient qu'elles n'apportent aucun élément permettant de considérer qu'elles ont pu subir un préjudice
présentant un caractère direct et personnel, autre que l'atteinte portée aux intérêts collectifs qu'elles
ont pour mission de défendre.
16. En prononçant par ces motifs, la chambre de l'instruction a fait l'exacte application de l'article 2
du code de procédure pénale.
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17. En effet, l'exercice de l'action civile devant les tribunaux répressifs est un droit exceptionnel qui,
en raison de sa nature, doit être strictement renfermé dans les limites fixées par le code de procédure
pénale. (…)
19. Il en résulte qu'une association ne peut exercer les droits reconnus à la partie civile en vue de la
réparation d'un préjudice porté à un intérêt collectif que dans les conditions prévues par les articles
2-1 et suivants du code de procédure pénale.
Réponse de la Cour
22. Le premier alinéa de l'article 2-9 du code de procédure pénale dispose que toute association
régulièrement déclarée depuis au moins cinq ans qui se propose, par ses statuts, d'assister les
victimes d'infractions peut exercer les droits reconnus à la partie civile en ce qui concerne les
infractions entrant dans le champ d'application de l'article 706-16 du même code lorsque l'action
publique a été mise en mouvement par le ministère public ou la partie lésée.
23. Pour déclarer la constitution de partie civile des associations en cause irrecevable sur le
fondement de ce texte, l'arrêt énonce d'abord que ces dispositions, dans le champ d'application
desquelles entre l'infraction de financement d'entreprise terroriste, n'exigent pas que les statuts de
l'association visent spécifiquement la défense des victimes d'actes de terrorisme et en déduit que
l'association Sherpa peut être considérée comme une association d'aide aux victimes au sens de ce
texte.
24. Les juges ajoutent cependant que si l'action publique a été mise en mouvement par une plainte
assortie d'une constitution de partie civile déposée non seulement par les associations Sherpa et
ECCHR mais aussi par des personnes physiques, il ressort de la plainte qu'aucune de ces personnes
physiques n'invoque avoir subi un préjudice direct et personnel qui leur aurait été causé par les faits
de financement d'entreprise terroriste, ces plaignants alléguant un préjudice causé par d'autres
infractions qui n'entrent pas dans le champ d'application de l'article 706-16 précité.
25. La chambre de l'instruction conclut qu'il ne peut être considéré que l'action publique visant les
faits de financement d'entreprise terroriste a été mise en mouvement par la partie lésée ou le
ministère public, le réquisitoire du 9 juin 2017 ayant été pris au visa de la plainte avec constitution
de partie civile.
26. C'est à juste titre que la chambre de l'instruction a estimé que l'article 2-9 du code de procédure
pénale, en son premier alinéa, n'interdisait pas à l'association Sherpa de se constituer partie civile,
ladite association ayant notamment pour objet l'assistance aux victimes, tel étant également le cas de
l'association ECCHR.
27. C'est néanmoins par des motifs erronés qu'elle a déclaré irrecevable la constitution de partie
civile de ces associations sur ce fondement.
28. En premier lieu, la chambre de l'instruction ne pouvait pas retenir que l'action publique n'a pas
été mise en mouvement par le ministère public, alors que le réquisitoire du 9 juin 2017 a valablement
saisi le juge d'instruction des faits de financement d'entreprise terroriste, peu important que la
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constitution de partie civile des requérantes soit ou non recevable.
29. En effet, l'irrecevabilité de l'action civile portée devant le juge d'instruction conformément aux
dispositions de l'article 85 du code de procédure pénale ne saurait atteindre l'action publique, laquelle
subsiste toute entière et prend sa source exclusivement dans les réquisitions du ministère public
tendant après la communication prescrite par l'article 86 du même code à ce qu'il soit informé par le
juge d'instruction. Il n'en irait autrement que si la plainte de la victime était nécessaire pour mettre
l'action publique en mouvement.
30. En second lieu, il est indifférent que des personnes lésées se soient constituées sur le fondement
de ce texte.
31. En effet, le premier alinéa de l'article 2-9 ne subordonne pas la recevabilité de la constitution de
partie civile d'une association à la nécessité d'assister une victime dans l'affaire dans laquelle l'action
civile est exercée, mais seulement à l'objet statutaire de l'association, qui doit tendre à l'assistance
des victimes d'infractions, et à la date de sa déclaration.
32. Pour autant, l'arrêt n'encourt pas la censure, les associations Sherpa et ECCHR s'étant,
concomitamment aux personnes lésées qu'elles soutiennent, constituées partie civile à titre principal.
33. En effet, il résulte du premier alinéa de l'article 2-9 du code de procédure pénale que la
constitution de partie civile d'une association n'est permise qu'après que l'action publique a été mise
en mouvement, donc uniquement par voie d'intervention, à titre incident.
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DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
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SUJET 1 : Dissertation :
« L’obligation de non-reconnaissance »
OU
Dans la lettre du 20 septembre 2014 adressée au Président du Conseil de sécurité par le Ministre
iraquien des affaires étrangères (S/2014/691, annexe) et dans d’autres déclarations, parmi lesquelles
la lettre du 25 juin 2014 adressée au Secrétaire général par le Ministre iraquien des affaires
étrangères (S/2014/440, annexe), l’Iraq a indiqué clairement que le risque était grand qu’il continue
d’être la cible d’attaques lancées par l’État islamique d’Iraq et du Levant depuis des sanctuaires en
Syrie. L’État islamique d’Iraq et du Levant se sert de ces sanctuaires pour entraîner ses forces et
organiser, financer et lancer des attaques en Iraq contre le peuple iraquien. Le Gouvernement
iraquien a donc demandé aux États-Unis de prendre la direction des efforts internationaux et de
bombarder les sites et bastions militaires de l’État islamique d’Iraq et du Levant en Syrie pour mettre
fin aux attaques qui continuent d’être lancées contre le pays, protéger la population iraquienne et, à
terme, armer les forces iraquiennes et leur permettre de reprendre le contrôle des frontières du pays.
L’État islamique d’Iraq et du Levant et d’autres groupes terroristes en Syrie sont une menace non
seulement pour l’Iraq mais aussi pour de nombreux autres pays, parmi lesquels les États-Unis et
leurs partenaires dans la région et ailleurs. Aux termes de l’Article 51 de la Charte des Nations
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Unies, les États jouissent du droit naturel de légitime défense, individuelle ou collective. Ils doivent
pouvoir se défendre lorsque, comme c’est le cas en l’espèce, le gouvernement de l’État où se trouve
la menace ne veut pas ou ne peut pas empêcher que des attaques soient menées depuis son territoire.
Le régime syrien a montré qu’il n’avait pas les moyens ni l’intention de reprendre seul ces
sanctuaires. Les États-Unis ont donc pris des mesures militaires nécessaires et proportionnées en
Syrie en vue d’éliminer la menace que l’État islamique d’Iraq et du Levant continue de poser pour
l’Iraq, notamment en protégeant les citoyens iraquiens contre d’autres attaques et en permettant aux
forces iraquiennes de reprendre le contrôle des frontières du pays. Ils ont également lancé une action
militaire en Syrie contre des éléments d’Al-Qaida connus sous le nom de Groupe Khorasan afin de
répondre à la menace terroriste qu’ils représentent pour les États-Unis et leurs partenaires et alliés.
Je vous prie de bien vouloir faire distribuer le texte de la présente lettre comme document du Conseil
de sécurité.
La Représentante permanente
des États-Unis d’Amérique
auprès de l’Organisation des Nations Unies
(Signé) Samantha J. Power
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DOCUMENT AUTORISÉ : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
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Commenter le texte suivant extrait de Hugo Grotius, Le droit de la guerre et de la paix, paru en
1625 sous le titre De jure belli ac pacis (donné ici dans la traduction de Paul Pradier-Fodéré publiée
en 1865-1867, rééditée par les Presses universitaires de France en 2005 sous la direction de Denis
Alland et Simone Goyard-Fabre).
Ce soin de la vie sociale, dont nous n'avons donné qu'une ébauche, et qui est conforme à
l'entendement humain, est la source du droit proprement dit, auquel se rapportent le devoir de
s'abstenir du bien d'autrui, de restituer ce qui, sans nous appartenir, est en notre possession, ou le
profit que nous en avons retiré, l'obligation de remplir ses promesses, celle de réparer le dommage
causé par sa faute, et la distribution des châtiments mérités entre les hommes.
De cette notion du droit en a découlé une autre plus large. De ce qu'en effet l'homme a
l'avantage, sur les autres êtres animés, de posséder non seulement les dispositions à la sociabilité,
dont nous avons parlé, mais un jugement qui lui fait apprécier les choses, tant présentes que
futures, capables de plaire ou d'être nuisibles, et celles qui peuvent y conduire ; on conçoit qu'il est
convenable à la nature de l'homme d'observer, dans les limites de l'intelligence humaine, à la
poursuite de ces choses, la direction d'un jugement sain, de ne se laisser corrompre ni par la
crainte, ni par les séductions de jouissances présentes, de ne pas s'abandonner à une fougue
téméraire. Ce qui est en opposition avec un tel jugement doit être considéré comme contraire aussi
au droit de la nature, c'est-à-dire de la nature humaine.
À cela se rapporte encore ce qui concerne une sage économie dans la distribution gratuite
des choses qui sont propres à chaque homme ou à chaque société, individuellement parlant, telle
que la répartition suivant laquelle la préférence est donnée tantôt au sage sur celui qui a moins de
sagesse, tantôt au parent sur l'étranger, tantôt au pauvre sur le riche, suivant que les actes de
chacun et que la nature de l'objet le comportent. Depuis longtemps déjà, beaucoup d'auteurs font
de cette économie une partie du droit pris dans un sens propre et étroit, quoique cependant ce
droit proprement ainsi dénommé ait une nature bien différente, puisqu'il consiste à laisser aux
autres ce qui leur appartient déjà, ou à remplir à leur égard les obligations qui peuvent nous lier
envers eux.
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DOCUMENTS AUTORISES :
-Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non francophones
- Extraits (sans annotation) du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne
Victor, armateur français d’origine chypriote, s’est vu opposé par les autorités françaises
d’embaucher des travailleurs migrants originaires d’autres États membres comme capitaines et
seconds de navire pour ses bateaux battant pavillon français. Selon lui, la législation française ne
serait pas en conformité avec le droit sur la libre circulation des travailleurs. En effet, celle-ci impose
la nationalité française pour l’exercice des fonctions de capitaine et d’officier sur les bateaux battant
pavillon français parce qu’ils exercent, pour une part de leur activité, des prérogatives de puissance
publique (Le capitaine et l'officier chargé de le suppléer sont des officiers ministériels pouvant
recevoir un testament, des officiers d'état civil quant aux naissances ou décès et des officiers de
police judiciaire pouvant constater des infractions à bord et instruire un dossier). Qu’en pensez-
vous ?
Wanda, ressortissante française installée à Maastricht depuis plusieurs années, a décidé, il y a
quelque mois, d’ouvrir un coffee-shop. Si la loi néerlandaise de 1976 sur les stupéfiants interdit la
possession, le commerce, la culture, le transport, la fabrication, l’importation et l’exportation de
stupéfiants, y compris du cannabis et de ses dérivés, cet État applique cependant une politique de
tolérance à l’égard du cannabis. Dès lors, la législation permet aux autorités locales d’autoriser
l’ouverture de tels établissements dans le respect de certains critères. Alors que Mme W. n’avait pas
connu d’ennui pour ouvrir son magasin, elle est contrariée car elle ne pas pouvoir attirer toute la
clientèle francophone qu’elle espérait. En effet, dans un souci de réduire le tourisme de la drogue,
voire de l’empêcher, le conseil communal de Maastricht a, par décision du 20 juillet 2021, a interdit
à tout tenancier d’un coffee-shop d’admettre dans son établissement des personnes n'ayant pas leur
résidence effective aux Pays-Bas. Mme W. souhaiterait donc contester cette décision. Qu’en pensez-
vous ?
M. A., possède la nationalité croate ainsi que la nationalité de Bosnie‐Herzégovine, et est arrivé en
France le 21 janvier 2007, accompagné de son épouse et d’un fils mineur. Selon les indications de la
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juridiction de renvoi, M. A. séjourne en France sans interruption depuis cette date. À la suite de
l’adhésion de la République de Croatie à l’Union européenne, M. A. a, le 3 octobre 2020, demandé
au secrétaire d’État la levée de l’interdiction d’entrée sur le territoire prononcée à son égard par le
gouvernement néerlandais en 2009, suite à une demande d’asile faite par l’intéressé. Par décision du
22 juillet 2021, le secrétaire d’État a accédé à cette demande tout en déclarant M. A. indésirable sur
le territoire néerlandais. Dans cette dernière décision, le secrétaire d’État avait constaté que ce
dernier s’était rendu coupable de comportements relevant de l’article 1er, section F, sous a), de la
convention de Genève, en ayant eu connaissance de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité
commis par les unités spéciales de l’armée bosniaque et en ayant lui-même participé
personnellement à ces crimes. Le secrétaire d’État a par ailleurs considéré que la protection de
l’ordre public et de la sécurité publique exigeait que tout soit mis en œuvre pour empêcher que des
citoyens néerlandais entrent en contact avec des personnes qui, dans leur pays d’origine, s’étaient
rendues coupables de comportements graves relevant de l’article 1er, section F, sous a), de la
convention de Genève. En particulier, il convenait impérativement d’éviter que des victimes ayant eu
à souffrir des agissements reprochés à M. A., ou des membres de leur famille, se retrouvent en sa
présence aux Pays‐Bas. Sur la base de l’ensemble de ces éléments, le secrétaire d’État a conclu,
d’une part, que M. A. représentait une menace réelle, actuelle et suffisamment grave pour un intérêt
fondamental de la vie en société aux Pays-Bas et, d’autre part, que le droit au respect de la vie privée
et familiale ne faisait pas obstacle à ce que M. A. soit déclaré indésirable. M. A. souhaite contester la
dernière décision. Qu’en pensez-vous ?
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SUJET 1 : Pensez-vous que l’existence d’un ordre juridictionnel administratif nuise à la cohérence
du système juridictionnel en France ?
OU
Mme A...B...a demandé au tribunal administratif de Nancy d'annuler l'arrêté du 10 juillet 2014 par
lequel le directeur du centre social d'Argonne a prononcé sa révocation et d'enjoindre à ce dernier
de la réintégrer dans ses fonctions de monitrice-éducatrice ou, à titre subsidiaire, de surseoir à
statuer sur la procédure disciplinaire engagée contre elle dans l'attente des résultats de l'enquête
pénale dont elle faisait l'objet. Par un jugement no 1402372 du 26 novembre 2015, le tribunal
administratif a rejeté sa demande.
Par un arrêt n°16NC00073 du 24 octobre 2017, la cour administrative d'appel de Nancy a rejeté
l'appel de Mme B...contre ce jugement.
Vu :
- la loi n° 2011-525 du 17 mai 2011 ;
- le décret n°89-822 du 7 novembre 1989 ;
- le code de justice administrative ;
3. Il ressort des pièces du dossier soumis aux juges du fond que la lettre recommandée par laquelle
le centre social d'Argonne a convoqué Mme B...à la réunion du conseil de discipline du 27 juin 2014
a été expédiée le 10 juin 2014, qu'elle a été vainement présentée à son domicile le 12 juin 2014 et
qu'elle a été retirée le 20 juin 2014, soit sept jours avant la réunion. Pour juger que l'intéressée
n'avait pas été privée de la garantie prévue par l'article 2 du décret du 7 novembre 1989, la cour
administrative d'appel a relevé, d'une part, qu'elle aurait pu retirer sa convocation dans le délai
réglementaire, d'autre part, que le directeur du centre social d'Argonne avait adressé le 19 juin
2014 à son avocat un courrier contenant le rapport disciplinaire, la liste des témoins et la
convocation. En statuant ainsi, alors qu'il résultait de ses propres constats que Mme B...n'avait pas
bénéficié d'un délai de quinze jours pour préparer sa défense, la cour administrative d'appel a
commis une erreur de droit. Il y a lieu, par suite, sans qu'il soit besoin d'examiner les autres moyens
du pourvoi, d'annuler son arrêt.
4. Il y a lieu, dans les circonstances de l'espèce, de régler l'affaire au fond en application des
dispositions de l'article L. 821-2 du code de justice administrative ;
6. Aux termes du premier alinéa de l'article L. 911-1 du code de justice administrative : " Lorsque sa
décision implique nécessairement qu'une personne morale de droit public ou un organisme de
droit privé chargé de la gestion d'un service public prenne une mesure d'exécution dans un sens
déterminé, la juridiction, saisie de conclusions en ce sens, prescrit, par la même décision, cette
mesure assortie, le cas échéant, d'un délai d'exécution ". L'annulation de l'arrêt du 10 juillet 2014
par lequel le directeur du centre social d'Argonne a révoqué Mme B...de ses fonctions implique
nécessairement que cette autorité procède à sa réintégration, sans préjudice de la possibilité de
prendre à nouveau à son encontre une sanction disciplinaire au vu d'un avis émis régulièrement du
conseil de discipline. Il lui est enjoint d'y procéder dans un délai de trois mois à compter de la
présente décision.
7. Les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce qu'une
somme soit mise à la charge de MmeB..., qui n'est pas, dans la présente instance, la partie
perdante. Il y a lieu, dans les circonstances de l'espèce, de mettre à la charge du centre social
d'Argonne la somme de 3 000 euros à verser à Mme B...au même titre.
DECIDE:
--------------
Article 1er : L'arrêt du 24 octobre 2017 de la cour administrative d'appel de Nancy est annulé.
Article 2 : Le jugement du 26 novembre 2015 du tribunal administratif de Nancy est annulé.
Article 3 : L'arrêté du 10 juillet 2014 du directeur du centre social d'Argonne est annulé.
Article 4 : Il est enjoint au centre social d'Argonne de procéder à la réintégration de Mme B... dans
un délai de trois mois à compter de la présente décision, dans les conditions que celle-ci précise.
Article 5 : Le centre social d'Argonne versera à Mme B...la somme de 3 000 euros au titre de l'article
L. 761-1 du code de justice administrative.
Article 6 : Les conclusions présentées par le centre social d'Argonne au titre de l'article L. 761-1 du
code de justice administrative sont rejetées.
Article 7 : La présente décision sera notifiée à Mme A...B...et au centre social d'Argonne.
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FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
Durée : 1 heure
Barème : une bonne réponse = tous les items cochés – une bonne réponse = 0.7 point
DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
francophones
A. curriculum vitae
B. graphologie
C. prise de sang
5. La clause de dédit-formation
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A. doit faire l'objet d'une convention particulière avant l'envoi en formation précisant les obligations
du salarié en cas de rupture
B. ne joue pas en cas de licenciement imputable à l'employeur
C. joue seulement en cas de démission
6. La période d'essai
A. Se décompte à partir de la signature du contrat de travail
B. Se décompte à partir du premier jour de travail
C. Se décompte en jours calendaires
7. La fin de la période d’essai pour le salarié est le 9 mai 2022. L’employeur a envoyé un courrier
de rupture avec délai de prévenance qui se termine le 16 mai :
A. Le contrat se poursuit jusqu’au 16 mai
B. Le contrat s’arrêt le 9 mai
C. Le contrat sera requalifié de CDI
9. la convention collective de branche étendue prévoit que les salariés seront tenus d'une clause
de mobilité dans toute la France. Son entrée en vigueur est fixée le 5 avril 2022
A. cette obligation s'applique à tous les contrats de travail de la branche
B. cette obligation s'applique uniquement aux contrats conclus après le 5 avril
C. cette obligation s'impose à tous les contrats si les salariés sont informés de la convention
collective
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13.L’employeur veut embaucher sur le même poste de travail un salarié qui a déjà fait un CDD de
2 mois renouvellement compris au motif d’un surcroit d’activité.
A. Il peut conclure un autre contrat dans le cadre de ce motif de surcroît d’activité
B. Il doit respecter un délai raisonnable entre les deux contrats
C. il ne peut conclure le contrat de travail que s’il respecte un délai de 20 jours
17. La suppression de la prime de fin d’année versée depuis 4 ans par l’employeur va être
supprimée
A. il s’agit d’une modification du contrat de travail et l’employeur doit recueillir le consentement des
salariés
B. Après respect de la procédure, la prime peut être supprimée
C. L’employeur ne peut pas supprimer des éléments du salaire
18. Le salarié est embauché depuis 10 ans dans une entreprise bordelaise
A. L’employeur peut le muter sans son consentement sur la commune de Cestas
B. L’employeur doit recueillir son consentement avant de le muter sur la commune de Cestas
C. L’employeur doit respecter une procédure pour le muter dans la commune de Cestas
19. En cas de refus d’une modification du contrat de travail non lié à un motif inhérent à la
personne
A. le salarié pourra être licencié pour motif économique
B. Le refus du salarié de la modification de son contrat de travail est une faute
C. L’employeur devra renoncer à sa mesure
20. M. Durand, cadre de l’entreprise Tartifume, a volé dans la caisse de l’entreprise. Cochez les
réponses qui vous paraissent justes
A. Peut lui imposer une mutation dans un autre site
B. Lui proposer un autre poste après l’avoir convoqué à un entretien préalable
C. Le salarié peut refuser la mutation
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21. Cochez-la ou les bonnes définitions de la grève
A. La grève est la cessation du travail en vue d’appuyer des revendications professionnelles
B. La grève est la cessation collective et concertée du travail en vue d’appuyer des revendications
professionnelles raisonnables
C. La grève est la cessation collective et concertée du travail en vue d’appuyer des revendications
professionnelles
23. La convention collective pour la nature et l’échelle des sanctions. Celle-ci indique que la mise
à pied ne peut être supérieure à 10 jours
A. L’employeur peut sanctionner jusqu’à 10 jours de mise à pied en renvoyant aux stipulations de la
convention collective
B. Pourra intégrer une mise à pied d’au maximum 5 jours dans le règlement intérieur
C. Devra respecter les 10 jours imposés par la convention collective
24. Le 10 avril 2022, Jean BON a été surpris par son supérieur hiérarchique en train de voler dans
la caisse. L’employeur veut le licencier mais ne souhaite pas le priver de ses indemnités de
licenciement. Il devra :
A. Engager la procédure avant le 10 mai
B. Avant le 10 juin
C. Dans un délai restreint
25. Après une procédure en vue de le licencier. L’employeur décide de notifier une faute grave à
Rose BONBON. Celle-ci a assisté à son entretien préalable le 8 mai 2022.
A. L’employeur doit lui notifier sa lettre avant le 8 juin
B. Le 8 juillet
C. Dans un délai restreint
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28. L’employeur peut recourir au CDD pour les cas suivants
A. Remplacement d’une salariée en congé maternité
B. Remplacement des salariés grévistes
C. Après un licenciement économique si l’activité reprend
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DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
francophones
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DOCUMENT AUTORISE :
- Bürgerliches Gesetzbuch (Code civil allemand), quelconque édition, par exemple la plus
courante de Beck (dtv), ISBN978-3-406-78746-1
- Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non francophones
1.
a) Wie lässt sich allgemein ein Sachmangel definieren? Nennen Sie drei Arten von
Sachmängeln mit der jeweiligen gesetzlichen Grundlage.
b) Ist der Käufer im Fall eines Sachmangels berechtigt, sofort gegen Rückgabe der Ware
sein Geld zurückzuverlangen? Welches Prinzip steht dem gegebenenfalls entgegen und
wo im Gesetz findet dies seinen Ausdruck?
2.
a) Bei dem neu gekauften Handy des A fällt nach vier Monaten das Display aus. Er geht
zum Verkäufer und verlangt, dass dieser das Gerät repariere. Das lehnt der Verkäufer
ab. Unter welchen Voraussetzungen und auch auf welcher rechtlichen Grundlage darf er
das?
b) Angenommen, der Händler gibt A ein neues Gerät im Austausch für das defekte: Bleibt
der Händler auf dem Schaden sitzen oder gibt es eine rechtliche Grundlage, die ihm in
seiner Situation weiterhilft?
3.
a) Zu welchem Zeitpunkt geht im Kaufrecht die Gefahr über und wo im Gesetz ist dies
geregelt? Welche rechtliche Bedeutung hat der Zeitpunkt des Gefahrüberganges?
Nennen Sie zwei unterschiedliche Aspekte.
b) Der neu gekaufte Staubsauger des A gibt nach neun Monaten den Geist auf. A lässt ihn
daraufhin von einem befreundeten Elektriker reparieren und präsentiert dem Verkäufer
die Rechnung. Dieser will nicht zahlen, obwohl ihn sowohl das Stellen eines
Ersatzgerätes wie auch die Reparatur erheblich mehr gekostet hätte. Weigert er sich zu
Recht? Begründen Sie Ihre Antwort.
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4. A schenkt dem B eine teure Kaffeemaschine zu Weihnachten. Dann ärgert A sich über B und
verlangt die Kaffeemaschine zurück. Er meint, ein Geschenk dürfe man nur dann verbindlich
behalten, wenn es öffentlich beurkundet worden sei. Wie verhält es sich damit? Hat A
Recht?
5.
a) Wer hat beim Mietverhältnis die Kosten für die Instandhaltung der Mietsache zu tragen?
Nennen Sie die Rechtsgrundlage. Sind in der Praxis Ausnahmen hiervon üblich? Nennen
Sie ein wichtiges Beispiel und sagen Sie, in welchem Umfang der Bundesgerichtshof
Vertragsklauseln, die eine solche Ausnahme einführen, für zulässig erachtet.
b) A informiert seinen Vermieter B darüber, dass in der Mietwohnung die Toilettenspülung
nicht funktioniert und fordert B auf, den Schaden innerhalb von zwei Tagen beheben zu
lassen. Als das nicht geschieht, beauftragt B auf eigene Kosten einen Handwerker. B
weigert sich, dem A den Rechnungsbetrag zu erstatten. Steht B das Geld zu? Muss er
gegebenenfalls auf Zahlung klagen oder gibt es für ihn eine einfachere Möglichkeit?
6. A hat von B eine Wohnung gemietet, wobei die Einbauküche nebst Elektrogeräten laut
Mietvertrag ebenfalls vom Vermieter zur Verfügung zu stellen war. Der Elektriker, der vor
Abschluss des Mietvertrages den Herd installiert hat, hat beim Anschluss schlechte Arbeit
geleistet. Bald nach Vertragsschluss kommt es in der Küche zu einem Brand, wodurch
Küchenmöbel und Küchenutensilien des A zerstört werden. Außerdem wird die Wohnung
wegen der erforderlichen Wiederherstellungsarbeiten für zwei Wochen unbewohnbar. B
verlangt von A Schadensersatz, dieser wendet ein, er könne nun wirklich nichts dafür und
habe auch – was zutrifft – von nichts gewusst. Hat dieses Argument Gewicht? Was genau
kann B gegebenenfalls bezahlt verlangen? Begründen Sie Ihre Antwort mit Bezug auf die
rechtlichen Grundlagen.
7.
a) A lässt sich in einer Schneiderei einen Maßanzug anfertigen. Kann der Schneider seine
Bezahlung erst fordern, wenn A den Anzug im Sinne von § 640 BGB abgenommen hat?
b) Die Abnahme beim Werkvertrag hat rechtliche Bedeutung in dreierlei Hinsicht. Nennen
Sie die drei Punkte.
8.
a) A entdeckt in seinem Hotelzimmer in Tunesien eine einzelne Kakerlake. Stellt dies einen
Reisemangel dar?
b) V hat eine Pauschalreise bei R gebucht. Nun ist das gebuchte Hotelzimmer erheblich
verschmutzt und die Einrichtung abgewohnt, obwohl es ihm als „Superior“-Kategorie
verkauft wurde. V weist die Putzfrau auf die Mängel hin und verlangt ein
beanstandungsfreies Zimmer. Diese reagiert nicht auf V und lässt ihn stehen. V ist zwar
verärgert, will sich jedoch den Urlaub nicht verderben lassen. Sechs Wochen nach seiner
Rückkehr aus dem Urlaub wendet er sich an den Reiseveranstalter und fordert einen Teil
des Reisepreises zurück. Liegt ein Reisemangel vor? Was könnte der Forderung des V im
Wege stehen?
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9.
a) Wenn eine Privatperson zur Finanzierung einer selbstbewohnten Immobilie ein
Darlehen aufgenommen hat und nach 10 Tagen feststellt, dass eine andere Bank einen
wesentlich günstigeren Zinssatz angeboten hätte: Was könnte bzw. sollte diese Person
dann tun?
b) Eine Bürgschaft ist eine akzessorische Personalsicherheit. Was bedeutet das? Erläutern
Sie. Was ist eine selbstschuldnerische Bürgschaft?
10. Jungunternehmerin B bittet ihren nahezu vermögenslosen Ehemann A auf Aufforderung der
Bank C, sich dieser gegenüber für eine Darlehensforderung in Höhe von 300.000 € zu
verbürgen. Das Geld benötigt sie dringend als Startkapital für ihr neues Unternehmen, und
aus Liebe zu ihr willigt A – der nichts mit dem Unternehmen zu tun hat – ein. Was könnte er
einwenden, falls die Bank ihn aus der Bürgschaft in Anspruch nehmen will?
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FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
francophones
Frage 3:
Was ist der Unterschied zwischen kreisfreier und kreisangehöriger Gemeinde?
Frage 4:
Was kann die Fachaufsichtsbehörde machen, wenn die Gemeinde ihre Weisungen nicht befolgt?
Frage 5:
Wer besitzt innerhalb von Gemeinden grundsätzlich die Organkompetenz?
Frage 6:
Wer ist die „KVB“?
Frage 7:
Welche Konsequenz hat es, ob es sich um eine übertragene oder eine eigene Aufgabe der Gemeinde
handelt?
Frage 8: Kann ein Auswärtiger (eine Person, die nicht Gemeindeeinwohner ist) einen Anspruch auf
Zugang zu einer kommunalen Einrichtung haben?
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Fragen 9: Art. 92 GG verlangt für eine Strafverhängung eine richterliche Entscheidung. Warum
verstößt Art. 7 Abs. 2 LStVG (kleine Generalklausel) nicht gegen Art. 92 GG?
Frage 10: Wem demgegenüber gilt vor allem die Subsidiarität gem. Art. 3 PAG?
Frage 11:Wie definiert man die öffentliche Ordnung in Art. 11 Abs. 1 PAG?
Frage 12:In welcher Situation ist das Schutzgut der „Rechtsgüter des Einzelnen“ neben dem
Schutzgut der „Unverbrüchlichkeit der Rechtsordnung“ wichtig, bei dem Rechtsgut öffentliche
Sicherheit?
Frage 13:
Was ist eine gegenwärtige Gefahr?
Frage 14:
Nach welchen Kriterien muss der Polizeivollzug zwischen mehreren Verantwortlichen auswählen?
Frage 15:
Warum ist das PAG heute sehr viel länger, als vor 50 Jahren?
Frage 18:
Wann liegt ein im Zusammenhang bebauter Ortsteil vor?
Frage 19:
Was sind sog. privilegierte Vorhaben?
Frage 20:
Was ist der Unterschied zwischen einem Bebauungsplan und einem Flächennutzungsplan?
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DOCUMENT AUTORISE :
- Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non francophones
- Examen en open book (livres de cours, documents de cours, notes de cours)
- Calculatrice de poche
SUJET 1 / Question 1:
What are the main participants in a business? What are the stakeholders of a company? Give some
example. (8 points)
SUJET 2 / Question 2:
Consider the situation of the owner of a company who delegates the management of the company
to a manager. This ownership-management-problem is a typical principal-agent-situation.
Describe two possible principal-agent-problems for this situation. Give some explanations of
possible solutions of the two identified principal-agent-problems. (14 points)
SUJET 3 / Question 3:
What is a SWOT-analysis? Describe the four areas of a SWOT analysis carefully and use an example
to explain the idea of a SWOT-analysis in detail. (14 points)
SUJET 4 / Question 4:
Describe debt capital and equity capital by stating and explaining at least five distinguishing
characteristics. Give short examples of internal and of external financing by debt and by equity. (14
points)
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SUJET 5 / Question 5:
Consider the following three investment pojects that are given by their cashflows. The interest is
3% per year. Compare the projects by calculating their Net Present Values. Which one is the best?
(10 points)
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Groupe 2
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CENTRE DE BORDEAUX
Durée : 1h
Barème : Il y a forcément une réponse correcte. Il peut y avoir plusieurs réponses correctes.
DOCUMENT AUTORISE : Code civil et dictionnaire bilingue courant pour les étudiants étrangers
non francophones
2. Le sous-cautionnement
A. Est une sorte de cautionnement
B. Profite au créancier
C. Profite au débiteur
D. Est une sûreté personnelle tout à fait distincte du cautionnement
4. L’indivisibilité de l’hypothèque
A. Permet au créancier hypothécaire de se payer par préférence sur le prix de vente du bien
B. Permet au tiers acquéreur de faire jouer la purge
C. Permet au fisc d’augmenter son imposition
D. Permet au créancier hypothécaire de faire jouer son hypothèque en totalité même si le
bien est entre les mains d’un héritier du débiteur qui n’est tenu que d’une partie de la
dette
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5. Le droit de rétention
A. Offre un droit de préférence sur la valeur du bien
B. Est opposable au véritable propriétaire du bien en cas de connexité matérielle
C. Peu porter sur des choses hors commerce
D. Peut être exercé jusqu’au complet paiement du prix
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12. Le droit de suite
A. Permet au créancier gagiste de mettre en œuvre son gage contre le sous-acquéreur du
bien gagé
B. Permet au créancier ayant un droit de rétention de rendre le bien à son véritable
propriétaire
C. Permet au créancier hypothécaire de mettre en œuvre son hypothèque contre le sous-
acquéreur de l’immeuble hypothéqué
D. Profite aux créanciers titulaires d’un privilège immobilier général
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UNIVERSITÉ DE BORDEAUX
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CENTRE DE BORDEAUX
Durée : 1h
DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
francophones
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4. Il est interdit en France de faire travailler des enfants sauf
A. Pour des travaux saisonniers légers dès 14 ans
B. Dans le cadre d’un stage au cours de la classe de 3e
C. Si le représentant légal (parent, tuteur) autorise l’enfant à travailler
D. Si l’enfant travaille pour l’entreprise de ses parents
8. La clause du contrat de travail qui stipule que le salarié travaillera dans les locaux du siège
social de l’entreprise à Bordeaux
A. Interdit l’employeur d’affecter le salarié à un autre lieu que le siège social
B. Interdit l’employeur d’affecter le salarié à un autre lieu en dehors du secteur
géographique dans lequel se trouve le siège social
C. Interdit à l’employeur de déplacer définitivement le lieu de travail dans un établissement
à Strasbourg
D. Autorise l’employeur à envoyer exceptionnellement le salarié en mission pour une
formation à Strasbourg
9. La clause de non-concurrence
A. Interdit au salarié de travailler pour une entreprise concurrente après la rupture du contrat
de travail
B. N’est valable qu’à la condition que l’employeur s’engage à payer au salarié une
contrepartie financière après la rupture du contrat de travail
C. Peut être dénoncée par le salarié, au plus tard au moment de la rupture du contrat de
travail
D. Peut valablement être conclue pour un salarié laveur de vitres
E. Porte au principe de la liberté syndicale
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10. Un travailleur des plateformes
A. Est toujours considéré comme étant un salarié de la plateforme
B. N’est jamais considéré comme étant un salarié de la plateforme
C. Peut être considéré comme un salarié de la plateforme s’il démontre qu’il existe entre
eux un lien de subordination
12. Une entreprise peut recruter un salarié par contrat de travail à durée déterminée
A. Parce qu’elle le décide, au nom de la liberté d’entreprendre
B. Parce qu’elle a besoin de renfort en raison d’une activité saisonnière
C. Parce que l’un de ses salariés est absent pour maladie
D. Parce que l’un de ses salariés est absent pour cause de grève
E. Parce qu’elle estime qu’elle pourra ainsi tester le salarié, comme s’il était en période
d’essai
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16. La salariée en état de grossesse ou qui vient d’accoucher
A. Ne peut jamais être licenciée pendant tout le temps de sa grossesse et jusqu’à 10
semaines après la fin de son congé de maternité
B. Ne peut jamais être licenciée pendant la durée de sa grossesse et jusqu’à la fin de son
congé de maternité
C. Peut être licenciée pendant les dix semaines qui suivent la fin de son congé de maternité,
à condition d’avoir commis une faute grave ou que l’employeur soit dans l’impossibilité
de maintenir son contrat de travail
D. Peut demander à l’employeur d’annuler le licenciement si elle découvre qu’elle est
enceinte moins de 15 jours après le licenciement
17. Lorsqu’un salarié est malade et placé en arrêt de travail par son médecin traitant
A. La Sécurité sociale lui verse (à lui ou à son employeur) une indemnité après trois jours
de carence
B. L’employeur lui verse un complément d’indemnité après quinze jours de carence
C. Il ne subit aucun délai de carence s’il a contracté la COVID19
D. Il ne subit aucun délai de carence s’il a été victime d’un accident du travail ou une
maladie professionnelle
18. Parmi les cas suivants, lesquels constituent des situations de grève licite
A. lorsqu’un salarié fait grève alors qu’il est le seul salarié de l’entreprise
B. lorsque des salariés font grève pour contester le licenciement d’un délégué syndical
C. lorsque des salariés décident de plus répondre à leurs courriels professionnel, tout en
continuant de venir travailler
D. lorsque des salariés bloquent l’entrée de l’entreprise avec des cadenas pour empêcher
que le travail puisse reprendre et que les non-grévistes puissent entrer pour travailler
23. Lors d’un entretien préalable à son licenciement, le salarié peut se faire assister
A. Par tout autre salarié membre du personnel de l’entreprise
B. Par un ascendant, un descendant, son conjoint, son partenaire pacsé ou son concubin
C. Par un avocat
D. Par un délégué syndical de l’entreprise, s’il y en a
E. Par un conseiller du salarié s’il n’y a aucun représentant du personnel dans l’entreprsie
24. Le code du travail dispose que la lettre de licenciement fixe les limites du litige. Cela
signifie que
A. Le juge ne peut examiner d’autres justifications du licenciement que celles énoncées
dans la lettre de notification du licenciement
B. Le juge peut toutefois prendre en compte le contenu d’une lettre de précision adressée
par l’employeur, à condition qu’elle ait été adressée au salarié moins de 15 jours après
l’envoi de la lettre de licenciement
C. Le juge peut prendre en considération les éléments énoncés dans la lettre de convocation
à l’entretien préalable au licenciement
27. Parmi ces différents types de faute, laquelle (lesquelles) permet(tent) à l’employeur de
licencier sans verser d’indemnités de licenciement ni respecter de délai de préavis ?
A. La faute légère
B. La faute sérieuse
C. La faute grave
D. La faute lourde
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28. Dans quel cas l’employeur est-il tenu de tenter de reclasser le salarié dans l’entreprise
avant de pouvoir le licencier
A. en cas de faute du salarié ?
B. en cas d’inaptitude médicalement constatée du salarié ?
C. en cas d’insuffisance professionnelle ?
D. en cas de difficultés économiques justifiant la suppression d’emplois ?
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Groupe 1 et 2
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DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
francophones
Veuillez répondre aux questions suivantes en vous appuyant sur les extraits de l’arrêt de la
CJUE du 10 juillet 2008 :
1) Quels sont les faits de l’espèce ?
2) Quelle liberté protégée par le droit de l’Union est invoquée en l’espèce ? Quel est le
fondement juridique de la protection ?
3) Qu’est-ce qui constitue l’entrave à la liberté ? Qui est l’auteur de l’entrave ?
4) Existe-il un objectif légitime justifiant l’entrave ? Si oui, lequel ?
5) L’entrave est-elle, selon la Cour de justice, proportionnée ?
Dans l’affaire C-33/07, ayant pour objet une demande de décision préjudicielle au titre
de l’article 234 CE, introduite par le Tribunalul Dâmboviţa (Roumanie), par décision du
17 janvier 2007, parvenue à la Cour le 24 janvier 2007, dans la procédure Ministerul
Administraţiei şi Internelor – Direcţia Generală de Paşapoarte Bucureşti contre
Gheorghe Jipa,
Le cadre juridique
La réglementation communautaire
2
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4
4 Aux termes de l’article 27, paragraphes 1 et 2, de la directive 2004/38:
«1. Sous réserve des dispositions du présent chapitre, les États membres peuvent
restreindre la liberté de circulation et de séjour d’un citoyen de l’Union ou d’un
membre de sa famille, quelle que soit sa nationalité, pour des raisons d’ordre public,
de sécurité publique ou de santé publique. Ces raisons ne peuvent être invoquées à
des fins économiques. 2. Les mesures d’ordre public ou de sécurité publique
doivent respecter le principe de proportionnalité et être fondées exclusivement sur le
comportement personnel de l’individu concerné. L’existence de condamnations
pénales antérieures ne peut à elle seule motiver de telles mesures. Le comportement
de la personne concernée doit représenter une menace réelle, actuelle et
suffisamment grave pour un intérêt fondamental de la société. Des justifications non
directement liées au cas individuel concerné ou tenant à des raisons de prévention
générale ne peuvent être retenues.»
23 À cet égard, la Cour a toujours souligné que, si, pour l’essentiel, les États
membres restent libres de déterminer, conformément à leurs besoins nationaux
pouvant varier d’un État membre à l’autre et d’une époque à l’autre, les exigences de
l’ordre public et de la sécurité publique, il n’en demeure pas moins que, dans le
contexte communautaire, et notamment en tant que justification d’une dérogation au
2
1
5
principe fondamental de la libre circulation des personnes, ces exigences doivent être
entendues strictement, de sorte que leur portée ne saurait être déterminée
unilatéralement par chacun des États membres sans contrôle des institutions de la
Communauté européenne (voir, en ce sens, arrêts du 28 octobre 1975, Rutili, 36/75,
Rec. p. 1219, points 26 et 27; 27 octobre 1977, Bouchereau, 30/77, Rec. p. 1999,
points 33 et 34; du 14 mars 2000, Église de scientologie, C-54/99, Rec. p. I-1335,
point 17, ainsi que du 14 octobre 2004, Omega, C-36/02, Rec. p. I-9609, points 30 et
31). La jurisprudence a ainsi précisé que la notion d’ordre public suppose, en tout état
de cause, l’existence, en dehors du trouble pour l’ordre social que constitue toute
infraction à la loi, d’une menace réelle, actuelle et suffisamment grave, affectant un
intérêt fondamental de la société (voir, notamment, arrêts précités Rutili, point 28;
Bouchereau, point 35, ainsi que arrêt du 29 avril 2004, Orfanopoulos et Oliveri,
C-482/01 et C-493/01, Rec. p. I-5257, point 66).
27 Or, la situation ayant donné lieu au litige au principal ne paraît pas répondre
aux exigences rappelées aux points 22 à 26 du présent arrêt. En particulier, il semble
ressortir du dossier transmis à la Cour par la juridiction de renvoi et des observations
écrites du gouvernement roumain que la demande du (gouvernement roumain) visant
à limiter le droit à la libre circulation de M. Jipa se fonde uniquement sur la mesure de
rapatriement dont ce dernier a fait l’objet à partir du territoire du Royaume de Belgique
en raison du fait qu’il se trouvait en «situation irrégulière» dans cet État membre, à
l’exclusion de toute appréciation spécifique du comportement personnel de l’intéressé
et sans aucune référence à une quelconque menace que celui-ci constituerait pour
l’ordre public ou la sécurité publique. Le gouvernement roumain précise par ailleurs,
2
1
6
dans ses observations écrites, que la décision des autorités belges ayant ordonné le
rapatriement de M. Jipa ne reposait pas non plus sur des motifs d’ordre public ou de
sécurité publique.
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CENTRE DE BORDEAUX
Durée : 1 heure
Barème :
- Il n’y a qu’une bonne réponse à chaque question.
- Chaque question vaut le même nombre de points et il n’y a pas de point négatif
DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
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6. Pour Savigny, les juristes sont :
A. Créateurs du droit
B. Soumis au droit de l’État
C. Ceux qui apportent l’élément technique du droit
D. Ceux qui apportent l’élément politique du droit
7. Quel texte de la Bible joue un rôle essentiel dans la construction de la pensée juridique
protestante ?
A. La Loi des XII Tables
B. Le Décalogue
C. Le Corpus juris canonici
D. Les Libri feudorum
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14. Aubry et Rau sont :
A. Les simples traducteurs d’une théorie allemande du droit
B. Les auteurs d’une œuvre d’inspiration allemande
C. Les créateurs d’un genre nouveau en Europe
15. La pensée luthérienne reconnaît deux principaux usages de la loi. L’usage théologique de
la loi incite les chrétiens au repentir et à la recherche de Dieu. Quant à l’usage civil ou
politique de la loi, il consiste à :
A. Prévenir un mauvais comportement par la menace d’une peine
B. Garantir la stabilité de l’ordre politique
C. Lutter contre les indulgences
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2
39. Doneau a joué un rôle important dans l’affirmation :
A. Des droits subjectifs
B. Des droits des minorités
C. Des droits nationaux
D. Des droits des nations
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FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
Durée : 1 heure
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5) La « directive TVA » a pour objet :
A. de fixer des taux de TVA unifiés sein de l’Union européenne
B. d’harmoniser un certain nombre de règles applicables au sein des Etats membres en matière de
TVA
C. de permettre une entraide administrative et judiciaire en cas de fraude à la TVA au sein de
l’Union européenne
7) Le Conseil constitutionnel :
A. ne connaît pas des lois fiscales
B. est automatiquement saisi des projets de loi de finances
C. peut être saisi de la conformité des lois de finances à la Constitution
12) Les revenus des professions libérales sont imposables dans la catégorie :
A. des bénéfices industriels et commerciaux
B. des traitements et salaires
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C. des bénéfices non commerciaux
16) Les charges déductibles du résultat imposable à l’impôt sur les sociétés sont :
A. les charges exposées dans l’intérêt direct de l’exploitation, sauf les salaires versés aux dirigeants
B. les charges exposées dans l’intérêt direct de l’exploitation, y compris les salaires versés aux
dirigeants
C. les charges exposées dans l’intérêt de l’entreprise, y compris les rémunérations des associés de
sociétés de personnes
20) La qualité d’assujetti en tant que tel bénéficie à toute personne qui exerce une activité
économique à titre indépendant à condition que :
A. elle se livre à une exploitation conforme aux règles de la profession
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B. elle se livre à l’exploitation de biens corporels ou incorporels procurant des recettes présentant
un caractère de permanence
C. cette activité ne présente aucun caractère illicite
23) Une erreur commise par le vendeur de biens ou le prestataire de services sur le caractère
imposable ou non des livraisons ou des services ou sur le taux de TVA en vigueur :
A. autorise néanmoins l’acquéreur à déduire la taxe facturée à tort et qu’il a payée
B. dispense le vendeur de reverser la taxe facturée à tort
C. doit faire l’objet d’une facture rectificative pour être déduite par l’acquéreur assujetti
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FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
Durée : 30 minutes
Barème :
- 1 point par bonne réponse
- Une seule bonne réponse possible par question
3. In Russia, which category of offenders is not excluded from the death penalty?
A. Women.
B. Persons with intellectual disability.
C. Foreigners.
D. Individuals below the age of 18 at the time of the crime.
E. Individuals older than 65 by the time of adjudication.
7. Which decision of the US Supreme court stated that the execution of intellectually disabled
inmates is unconstitutional?
A. USSC, 2002, Atkins v. Virginia.
B. USSC, 2005, Roper v. Simmons.
C. USSC, 1972, Furman v. Georgia.
D. USSC, 1976, Gregg v. Georgia.
E. USSC, 2008, Baze v. Rees.
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9. During Trump’s presidency, there was an increase of executions at the federal level. In the
last days of office, he gave his authorization to a very rare type of execution:
A. In 2021, he gave his authorization to the execution of a young man, who was 16 years
old (Christopher Simmons). It is the first time in history that the federal government
executes an underage person.
B. In 2021, he gave his authorization to the execution of an old man, who was 96 years old
(David C. Baldus). The last execution of an ederly, at the federal level, was in 1987.
C. In 2021, he gave his authorization to the execution of a transwoman (Carmen Carrera). It
is the first time in history that the federal government executes a transwoman.
D. In 2021, he gave his authorization to the execution of a woman (Lisa Montgomery). The
last execution of a woman, at the federal level, was in 1953.
E. In 2021, he gave his authorization to the execution of a woman (Lisa Eldridge) by
hanging. The last execution by hanging, at the federal level, was in 1918.
10. Which is the most used method of execution in the United States?
A. Electric chair.
B. Firing squad.
C. Lethal injection.
D. Gas inhalation.
E. Hanging.
11. India is a country that still applies death penalty. However the Indian Supreme Court put
strong limits on the methods of execution. Is it false or true?
A. It is true. A ruling from 1983 states that the act of execution should be decent and should
not involve mutilation.
B. It is true. A ruling from 1980 states that people should only be executed by lethal
injection.
C. It is false. The Indian Supreme Court never restricted the methods of execution.
D. It is false. The methods of execution were regulated by the Indian Prime minister in 1983
through a decree.
E. It is true. A ruling from 2017 prohibited hanging as a method of execution.
12. According to the Muslim Law, the Sharia requires death penalty for some specific crimes.
Which of these crimes is not punished by death penalty in the Sharia?
A. Adultery.
B. Apostasy.
C. War against God and Society.
D. Robbery.
E. Intentional and unjust homicide or injury.
13. Which are the methods of execution used in Saudi Arabia for the death penalty?
A. Beheading, Stoning and Shooting by a firing squad.
B. Stoning, Shooting by a firing squad and Hanging.
C. Stoning, Gas inhalation and the Electric chair.
D. Beheading, Hanging, and Stoning.
E. Lethal injection, Flogging and Electric chair.
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14. What is the specificity of the offenses punishable by death in Iran?
A. They don’t include the crimes mentioned in the Sharia.
B. The list of offenses is very short: the only crime punished by death is murder.
C. The list of offenses is very short: the only crimes punished by death are adultery and
apostasy.
D. The list of offenses is the same as the one stated in the Sharia.
E. The list of offenses is long and includes consensual sexual relations between adults of
same sex.
16. In 1983, the Japanese Supreme Court ruled that death penalty should only be decided
according to specific criteria, called the « Nagayama criteria ». What is the specificity of these
criteria?
A. The Japanese Supreme Court stated that death penalty should only be applied for crimes
against God.
B. The Japanese Supreme Court stated that death penalty should only be applied for
extremely heinous crimes, and specially if the crime had a social impact.
C. The Japanese Supreme Court stated that death penalty should only be applied for crimes
that made more than 50 victims.
D. The Japanese Supreme Court stated that death penalty should not be applied to women.
E. The Japanese Supreme Court stated that death penalty should only be applied for crimes
committed on children.
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18. How many Constitutions in the world have at least one article about nationality?
A. 15% of the Constitutions in the world have at least one article about nationality.
B. 53 % of the Constitutions in the world have at least one article about nationality.
C. 66% of the Constitutions in the world have at least one article about nationality.
D. 87% of the Constitutions in the world have at least one article about nationality.
E. 95 % of the Constitutions in the world have at least one article about nationality.
21. When a country applies the double jus soli, what does this mean?
A. It means that the nationality is given by blood, wherever the person was born.
B. It means that the nationality is given to a person who was born on the territory and
resides at least 10 years.
C. It means that the nationality is only given to a person who was born on the territory of a
parent who was himself/herself born in that same territory.
D. It means that the nationality is only given to a person who was born on the same territory
of both of their parents.
E. It means that the nationality is only given to a person who was born on the same territory
of one of his/her parent and one of his/her grandparent.
22. When a person asks for a new nationality, States often impose citizenship tests. Is it the
case in Europe?
A. In the EU, half of the countries require citizenship tests.
B. In the EU, all the countries require citizenship tests.
C. In the EU, only two countries require citizenship tests: the Netherlands and Spain.
D. In the EU, no country requires citizenship tests.
E. In the EU, according to the European treaties, citizenship tests are mandatory for the
acquisition of a nationality.
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23. An European country adopted a law in 2013 in which they allow the naturalization of a
person if he/she contributes financially to an Investor Programme. Is it true or false?
A. It is true. The Cypriot Citizenship Act of 2013 makes it possible to assign citizenship by
naturalization to a person that contributed to the Cypriot Individual Investor Programme.
B. It is true. The Maltese Citizenship Act of 2013 makes it possible to assign citizenship by
naturalization to a person that contributed to the Malta Individual Investor Programme.
C. It is true. The Greek Citizenship Act of 2013 makes it possible to assign citizenship by
naturalization to a person that contributed to the Greek Individual Investor Programme.
D. It is false. This type of access to a nationality is clearly forbidden by the European
treaties.
E. It is false. Malta tried to create this new way of acquisition of nationality but it was
abolished in 2021.
24. Often States provide for the possibility of depriving a person of his/her nationality in case
of treason. But other States are reluctant to do so. What type of limitation do they mention?
A. For instance, Chile considers that no soldier can be deprived of his/her nationality.
B. For instance, Japan considers that no elderly can be deprived of his/her nationality.
C. For instance, Turkey considers that no citizen born on the territory can be deprived of
his/her nationality, even if the citizen committed an act incompatible with loyalty to the
country.
D. For instance, Germany considers that it’s impossible to deprive a Jewish citizen of
his/her nationality.
E. For instance, Estonia and Iraq consider that no citizen by birth can be deprived of his/her
nationality.
25. Which amendment of the US Constitution established the voting right at 18 years old?
A. The 1st amendment in 1789.
B. The 8th amendment in 1803.
C. The 19th amendment in 1919.
D. The 23rd amendment in 1960.
E. The 26th amendment in 1971.
26. Bosnia and Herzegovina has a specific rule concerning the voting right. Which is it?
A. Voting age is set at 25 years old.
B. Voting age is set at 18 years old, but individuals between 16 and 18 who have a job can
vote.
C. Voting age is set at 16 years old and voting is compulsory.
D. Voting age is set at 16 years old, but between 16 and 18 voting is optional.
E. All individuals over 18 can vote to all the elections, even if they are foreigners.
27. New Zealand has specific rules concerning noncitizen’s right to vote. Which are they?
A. New Zealand prohibits to all noncitizens the right to vote.
B. New Zealand authorizes noncitizens to vote but only for local elections.
C. New Zealand authorizes only citizens from the Commonwealth to vote for local elections
D. New Zealand authorizes all noncitizens to vote for local and national elections, but only
if they pay their taxes.
E. New Zealand authorizes all noncitizens to vote for local and national elections, but only
if they are “permanent residents” and reside in the country 12 months before the election.
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3
4
28. Belgium is known to be a very strict country concerning the right to vote. Which of this
sentence is false?
A. In Belgium, the vote is compulsory since 1892.
B. In Belgium, the vote is compulsory. If a citizen doesn’t vote, the person must pay a fine
from 40 to 80 euros.
C. In Belgium, the vote is compulsory. If a citizen doesn’t vote 4 times in 15 years, the
person is removed from electoral rolls for 10 years.
D. In Belgium, the vote is compulsory. If a citizen doesn’t vote, the person cannot receive
his/her salary from the bank.
E. In Belgium, the vote is compulsory. If a citizen doesn’t vote 4 times in 15 years, the
person cannot be promoted or distinguished from a public authority.
30. Only 27 countries in the world have compulsory voting. Which of these sanctions for non-
voters doesn’t exist in real life?
A. In Singapore, non-voters cannot be candidate at any subsequent presidential or
parliamentary election.
B. In Costa Rica, non-voters are deprived of their passport and driving license.
C. In Bolivia, non-voters cannot receive their salary from a bank.
D. In Australia, non-voters must pay a fine and if they don’t, they can be put in prison.
E. In Greece, all sanctions for non-voters were abolished in 2000.
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UNIVERSITÉ DE BORDEAUX
FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
Durée : 30 minutes
Consignes :
Le QCM est composé de 30 questions.
Chaque bonne réponse vaut 1 point.
Il n’y a pas de points négatifs.
Une seule bonne réponse est possible.
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6
I/ Conférence relative à la sécurité intérieure
7. Quel mode de scrutin vise à favoriser une plus large représentativité des différents courants
politiques au sein d’une assemblée délibérante ?
a. Le scrutin démocratique
b. Le scrutin proportionnel
c. Le scrutin majoritaire
d. Le scrutin préférentiel
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8. Quelle institution permet à l’ensemble des citoyens d’adopter une loi sans passer par
l’intermédiaire des représentants ?
a. Le référendum d’initiative partagée
b. Le référendum d’initiative citoyenne
c. L’initiative citoyenne parlementaire
d. L’assemblée citoyenne
10. Quelle proposition de réforme institutionnelle trouve-t-on dans le plus grand nombre de
programmes de candidats à l’élection présidentielle ?
a. La suppression de l’élection du Président de la République au suffrage universel direct
b. L’instauration d’un référendum d’initiative citoyenne
c. L’extension du droit de vote aux mineurs de plus de 16 ans
d. La transformation du Conseil économique, social et environnemental en Chambre citoyenne
12. Dans sa théorie pure du droit, Kelsen formule une critique à l’égard des juristes qui :
a. sont de véritables scientifiques
b. étudient la règle de droit
c. émettent des jugements de valeurs
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8
15. D’après Kelsen, le caractère démocratique d’une élection :
a. n’intéresse pas le juriste
b. doit être évalué exclusivement à l’aune des conditions formelles posées par le droit
c. doit être évalué à l’aune des conditions sociales de l’exercice de la démocratie
17. Aujourd'hui, l'ordre des présidences tournantes est fixé par le Conseil européen en fonction
de :
a. l'ordre alphabétique des États membres
b. le poids démographique des États membres
c. l’alternance entre petits et grands Etats membres
24. Dans la plupart des pays de droit musulman, le statut personnel relève d’un droit :
a. Légiféré
b. Révélé
c. Jurisprudentiel
25. Qu’est-ce qui justifie que la jurisprudence n’est pas source de droit en droit français ?
a. L’article 5 du Code civil interdit les arrêts de règlement
b. L’article 4 du Code civil interdit le déni de justice
c. La France est pays légicentriste
30. Le mécanisme de la protection temporaire a été mis en œuvre pour la première fois :
a. Lors de sa création, en 2001
b. Lors de la crise migratoire, en 2015
c. Lors de la guerre en Ukraine, en 2022
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UNIVERSITÉ DE BORDEAUX
FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
Durée : 30 minutes
Barème :
Bonne réponse : 1point ;
Mauvaise réponse : 0 point ;
Absence de réponse 0 point.
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francophones
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1
QCM I : L’histoire des droits de l’Homme
Question 5 : Quelle distinction entre les droits est consacrée par la Déclaration universelle
des droits de l’homme :
a) Droits subjectifs/droit objectif ;
b) Droit positif / droit naturel ;
c) Droit civils et politiques / droit économiques, sociaux et culturels ;
d) Droits patrimoniaux / droits extrapatrimoniaux.
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Question 8 : Cherchez l’intrus :
a) Droits-libertés ;
b) Libertés-participation ;
c) Libertés-autonomie ;
d) Droits-créances.
a) Christian Thomasius ;
b) Jean-Jacques Valid ;
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3
c) Jean Barbeyrac ;
d) Emer de Vattel.
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QCM II : L’histoire du droit colonial
Question 3 : Quelle catégorie de règles ne fait pas partie des sources du droit colonial :
a) Les traités internationaux ;
b) La loi du roi
c) La coutume de Paris ;
d) Les règlements des dirigeants de la colonie.
2
4
5
Question 8 : Quelle conséquence n’est pas attachée au foisonnement de réglementations
dans les colonies :
a) Le désordre ;
b) L’incertitude juridique ;
c) L’ineffectivité ;
d) L’uniformité.
Question 13 : Quelle fonction n’entre pas dans les compétences de l’intendant général mis
en place à partir de 1783 :
a) Gérer l’action militaire ;
b) Diriger les différentes parties du service du Roi relatives à l’administration des
colonies ;
c) Exécuter les ordonnances et les règlements ;
d) Suivre les ordres du Secrétaire d’État à la Marine.
2
4
6
Question 15 : Quelle attribution n’est pas octroyée au Gouverneur particulier :
a) Faire exécuter les ordres du Roi ;
b) Lever un impôt ;
c) Surveiller les milices locales ;
d) Assurer la publication des textes royaux.
Question 18 : Combien de juges sont requis lorsque les Conseils sont amenés à trancher des
litiges criminels :
a) 1 ;
b) 3 ;
c) 5 ;
d) 7.
Question 19 : Que ne permettent pas les Chambres d’agriculture au sein des Conseils :
a) De demander de la main-d’œuvre en métropole ;
b) De rédiger des mémoires adressés au roi ;
c) D’envoyer un des leurs au bureau du Commerce et au Conseil du commerce de
Paris ;
d) D’évaluer le bilan des chefs de la colonie après leur départ.
Question 20 - après avoir été aboli par un décret du 29 aout 1793, l’esclavage fut rétabli en :
e) 1800 ;
f) 1801 ;
g) 1802 ;
h) 1803.
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7
QCM III : Grands problèmes contemporains
Question 2 : A quoi renvoie cette définition : « l’ensemble des relations sociales effectives, vécues,
qui relient l’individu par des liens interpersonnels et/ou de groupe » :
a) Le lien social ;
b) Les sociabilités ;
c) La sociabilisation ;
d) Les rapports sociaux.
Question 3 : Selon qui la « communalisation est une relation sociale lorsque la disposition de
l’action sociale se fond sur le sentiment subjectif des participants d’appartenir à une même
communauté » :
a) Max Weber ;
b) Ferdinand Tönnies ;
c) Emile Durkheim ;
d) Jean-Marie Guyau.
Question 4 : Dans nos sociétés, quel niveau de réalisation ne renvoie pas à un type de
relation sociale :
a) Les relations spirituelles nées de la pensée ;
b) Les relations de proximité au sein de la famille ;
c) Les relations d’interdépendances nées de la division du travail ;
d) Les relations impersonnelles organisées par l’État.
2
4
8
d) Daniel Day-Lewis.
Question 10 : Quel facteur n’a pas participé à l’élévation très marquée du salariat au XXème
siècle :
e) L’effondrement des exploitations agricoles ;
f) La « révolution commerciale » ;
g) Les deux guerres mondiales ;
h) L’augmentation des salariés du public.
Question 13 : A quoi renvoie « une société dans laquelle l’identité sociale se fonde sur le
travail salarié plutôt que sur la propriété »
a) Une société salariale ;
b) Une société sociale ;
c) Une société patronale ;
d) Une société patriarcale.
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0
nd
2 SESSION
2
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1
Semestre 5 - Juin 2022
2
5
2
Epreuves de 3 heures
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Groupe 1
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UNIVERSITÉ DE BORDEAUX
FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
DOCUMENTS AUTORISES :
- Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non francophones
- Code civil
Aymeric vient d’avoir 30 ans. Décidé à sauver la planète progressivement, il vend sa voiture et, à la
place, achète un scooter, le 1er mars 2022, à l’un de ses amis, Bernard pour 2 000 euros. Hélas, ce
scooter aura apporté plus de désagréments que de satisfaction. Deux semaines après l’achat, le
moteur refuse de démarrer. Aymeric apporte la machine chez un garagiste, qui est aussi un de ses
amis. La réparation est possible (c’est un problème de micro-soudure qui sauté à l’intérieur d’une
bougie), mais coûtera 800 euros et prendra trois semaines. Aymeric accepte la réparation. Pendant
les trois semaines, son garagiste et ami lui prête un autre scooter uniquement le temps des
réparations. Trois semaines plus tard, le scooter est réparé. Cependant Aymeric ne va pas tout de
suite le chercher. Un mois après, à la suite d’orages particulièrement violents pour la saison, le
scooter courtoisement mis à sa disposition par le garagiste est emporté par les flots.
Aymeric est embêté. Il se demande s’il peut faire payer la réparation à son ami Bernard et s’il doit
indemniser le garagiste pour la perte du scooter.
Cas n° 2 (9 points)
Aymeric, nous l’avons vu, a vendu sa voiture. Il l’a vendue à un concessionnaire. C’est ce
concessionnaire qui vous consulte désormais car il a deux problèmes.
Tout d’abord, pour vendre les voitures, il demande souvent à une société de le représenter.
Or la société a tendance à exagérer les mérites des voitures vendues et à mentir sur leur origine
alors même que les clients sont très attachés à ce que l’origine soit exacte. Le concessionnaire se
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5
5
demande si les contrats de vente peuvent être remis en cause alors qu’il affirme devant vous avoir
toujours été de la plus grande honnêteté.
Ensuite, dernièrement, le concessionnaire a conclu un contrat de vente avec un particulier,
Jacques, pour l’achat d’une voiture de la marque ZIC, modèle 123, rouge. Le concessionnaire et
Jacques se sont entendus le 5 mai 2022 sur la chose et le prix (17 000 euros). La voiture est en cours
de construction, elle sera terminée le 25 mai et arrivera chez le concessionnaire le 15 juin 2022.
Cependant, le 1er juin 2022, à la suite des élections présidentielles, le nouveau gouvernement vote
une loi interdisant absolument l’utilisation et la vente des voitures à essence, ce qu’est la voiture 123
de la marque ZIC. Le concessionnaire se demande s’il peut demander à Jacques de payer malgré tout
le prix de la voiture.
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DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
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SUJET 1 : Dissertation juridique : Le tribunal de commerce doit-il évoluer vers un tribunal des
activités économiques ?
OU
Publié au bulletin
Solution : Rejet.
Décision attaquée : Cour d'appel de Toulouse, 2004-10-05, du 05 octobre 2004
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Toulouse, 5 octobre 2004), que suivant contrat dit de
partenariat du 5 février 2001, la société Diagamter a concédé à M. X... le droit d'exploiter,
selon ses méthodes et son savoir-faire et sous l'enseigne Diagamter, une activité d'expert en
diagnostic immobilier (amiante, termites, surface habitable, état des lieux, valeur de
l'immeuble...) ; que lui reprochant de ne plus payer les redevances mises à sa charge par la
convention, la société Diagamter a assigné M X... devant le tribunal de commerce de
Toulouse ; que ce dernier a soulevé l'incompétence de la juridiction saisie au motif qu'il
n'était pas commerçant et que la clause attributive de compétence figurant au contrat ne lui
était pas opposable ;
2
5
7
Attendu que M. X... fait grief à l'arrêt, statuant sur contredit, d'avoir rejeté son exception
d'incompétence au profit du tribunal de grande instance de Bourges alors, selon le moyen,
que l'activité consistant à émettre une opinion sur l'état ou la consistance d'un immeuble, qui
ne comporte ni gestion d'affaires d'autrui, ni fournitures de matériel quelconque, ni mise à
disposition temporaire de main d'œuvre qui soit sous les ordres du client, constitue une
activité civile ; que celui qui exerce une telle activité n'a pas la qualité de commerçant ; que
toute clause qui, directement ou indirectement, déroge aux règles de compétence territoriale
est réputée non écrite à moins qu'elle n'ait été convenue entre des personnes ayant toute
contracté en qualité de commerçant ; qu'en décidant néanmoins, pour décider que la clause
stipulée dans le contrat du 5 février 2001, attribuant compétence au tribunal de commerce de
Toulouse pour connaître du litige, pouvait être opposée à M. X... que celui-ci exerçait une
activité commerciale dès lors que son activité portait, en matière immobilière, sur le
diagnostic d'amiante, l'état parasitaire, le diagnostic thermique et plomb, la détermination de
la surface habitable, l'expertise et la valeur vénale, et de façon générale tous diagnostics et
toutes opérations connexes participant à la pérennité, à l'optimisation et à la transmission du
patrimoine, bien qu'une telle activité, qui ne comporte ni gestion d'affaires d'autrui, ni
fournitures de matériel quelconque, ni mise à disposition temporaire de main d'œuvre qui soit
sous les ordres du client, a la nature d'une activité civile, ce dont il résultait que M. X...
n'avait pas la qualité de commerçant et que la clause attributive de compétence était réputée
non écrite, la cour d'appel a violé les articles L. 110-1 du code de commerce et 48 du nouveau
code de procédure civile ;
Mais attendu qu'après avoir énoncé que l'article L. 110-1, 6°, du code de commerce répute
actes de commerce "toute entreprise de fournitures", et que cette disposition s'applique à la
fourniture de services, l'arrêt retient que l'activité de M. X..., qui porte sur le diagnostic
d'amiante, l'état parasitaire, le diagnostic thermique et plomb, la détermination de la surface
habitable, l'expertise et la valeur vénale et de façon générale tous diagnostics et toutes
opérations connexes participant à la pérennité, à l'optimisation et la transmission du
patrimoine, entre dans la catégorie des fournitures de service et qu'une telle activité, qui n'est
pas purement intellectuelle, revêt un caractère commercial dès lors qu'elle est exercée à titre
habituel et lucratif ; qu'en l'état de ces constatations et appréciations, la cour d'appel a
légalement justifié sa décision ; que le moyen n'est pas fondé ;
REJETTE le pourvoi ;
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Cour de cassation, Chambre sociale, Formation plénière de Chambre, 2 mars 2022, n° 20-
18.442.
Publié au Bulletin - Publié au Rapport
La société Magasins Galeries Lafayette (MGL), société par actions simplifiée, dont le siège est
[Adresse 2], a formé le pourvoi n° J 20-18.442 contre le jugement rendu le 23 juillet 2020 par le
tribunal judiciaire de Paris (contentieux des élections professionnelles), dans le litige l'opposant :
1°/ à l'union syndicale CGT [Localité 8] commerce et services, dont le siège est [Adresse 3],
défendeurs à la cassation.
La demanderesse invoque, à l'appui de son pourvoi, le moyen unique de cassation annexé au présent
arrêt.
Faits et procédure
1. Selon le jugement attaqué (tribunal judiciaire de Paris, 23 juillet 2020), un accord collectif a été
conclu le 26 mars 2019 au sein de la société Magasins Galeries Lafayette (la société) avec l'ensemble
des organisations syndicales représentatives sur les conditions de mise en place des comités sociaux
et économiques au sein de l'entreprise. L'accord collectif prévoit notamment l'existence de vingt-cinq
établissements distincts pour la mise en place des comités sociaux et économiques.
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2. Le 20 novembre 2019, l'union syndicale CGT [Localité 8] commerce et services (le syndicat
CGT) a désigné M. [F] en qualité de délégué syndical au sein du magasin Galeries Lafayette
[Adresse 4].
4. Le 11 décembre 2019, la société a signé avec deux autres organisations syndicales représentatives
un avenant à l'accord du 26 mars 2019, indiquant que « les parties souhaitent confirmer que tous les
établissements distincts consacrés dans le cadre du présent accord, y inclus l'établissement distinct
Ile de France composé des magasins de [Adresse 9], [Adresse 5] et [Adresse 6]/[Adresse 4] et
l'établissement distinct Grand [Localité 7] ont été déterminés conventionnellement pour servir à
l'identique de périmètre d'élection du comité social et économique et de désignation de tous les
représentants syndicaux. »
Examen du moyen
Enoncé du moyen
5. La société fait grief au jugement de dire que le magasin Galeries Lafayette [Adresse 4] a la qualité
d'établissement distinct au sens de l'article L. 2143-3, 4e alinéa, du code du travail, que l'avenant n° 1
en date du 11 décembre 2019 ne peut remettre en cause les dispositions d'ordre public contenues
dans l'article L. 2143-3, 4e alinéa, du code du travail, de la débouter de sa demande d'annulation de
la désignation par l'union syndicale CGT [Localité 8] commerce et services de M. [F] en qualité de
délégué syndical au sein du magasin Galeries Lafayette [Adresse 4] et de sa demande de caducité de
cette désignation, alors « que la division de l'entreprise en établissements distincts définissant le
cadre de la représentation élue et des délégués syndicaux et la désignation de délégués syndicaux
résultant d'un accord collectif lie les syndicats signataires et s'impose à tous les salariés et syndicats ;
que le tribunal judiciaire ne peut écarter le découpage conventionnel et procéder lui-même à une
nouvelle division de la représentation de l'entreprise en établissements distincts à l'occasion d'une
contestation portant sur la validité d'un mandat de délégué syndical ; qu'au cas présent la société
exposait que l'avenant du 11 décembre 2019 avait redécoupé le cadre de représentation des mandats
syndicaux de l'entreprise en précisant que l'établissement d' ‘‘Ile de France'' composé des magasins
de [Adresse 9], [Adresse 5] et [Adresse 6]/[Adresse 4] constituait le périmètre utile pour la
désignation des représentants syndicaux de l'entreprise ; que le mandat de délégué syndical de M. [F]
exercé au sein du magasin ‘‘Galeries Lafayette [Adresse 4]'' était donc caduc à compter de l'entrée en
vigueur de cet avenant, l'accord collectif ne reconnaissant pas le site ‘‘Galeries Lafayette [Adresse
4]'' comme établissement distinct ; que pour valider la désignation, le tribunal judiciaire a cependant
jugé que la division de l'entreprise réalisée par l'avenant du 11 décembre 2019 était illégale ; qu'en
statuant comme il l'a fait, cependant que le site ‘‘Galeries Lafayette [Adresse 4]'' ne constituait pas
un établissement distinct aux termes de l'accord d'entreprise du 11 décembre 2019 dont il ne pouvait
écarter les dispositions par voie d'exception, le tribunal a violé l'article L. 2143-3 du code du travail.
»
Réponse de la Cour
6. En premier lieu, aux termes de l'article L. 2262-14 du code du travail toute action en nullité de
tout ou partie d'une convention ou d'un accord collectif doit, à peine d'irrecevabilité, être engagée
dans un délai de deux mois à compter :
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2° De la publication de l'accord prévue à l'article L. 2231-5-1 dans tous les autres cas.
7. Aux termes de l'article L. 2231-5 du même code, la partie la plus diligente des organisations
signataires d'une convention ou d'un accord en notifie le texte à l'ensemble des organisations
représentatives à l'issue de la procédure de signature.
9. Eu égard au droit à un recours juridictionnel effectif garanti tant par l'article 16 de la Déclaration
de 1789 que par l'article 6 de la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés
fondamentales, une organisation syndicale non signataire d'un accord collectif est recevable à
invoquer par voie d'exception, sans condition de délai, l'illégalité d'une clause d'un accord collectif
lorsque cette clause est invoquée pour s'opposer à l'exercice de ses droits propres résultant des
prérogatives syndicales qui lui sont reconnues par la loi.
10. En second lieu, aux termes de l'article L. 2143-3, alinéa 4, du code du travail, la désignation d'un
délégué syndical peut intervenir au sein de l'établissement regroupant des salariés placés sous la
direction d'un représentant de l'employeur et constituant une communauté de travail ayant des
intérêts propres, susceptibles de générer des revendications communes et spécifiques.
11. Ces dispositions, même si elles n'ouvrent qu'une faculté aux organisations syndicales
représentatives, sont d'ordre public quant au périmètre de désignation des délégués syndicaux.
12. Il s'ensuit que ni un accord collectif de droit commun, ni l'accord d'entreprise prévu par l'article
L. 2313-2 du code du travail concernant la mise en place du comité social et économique et des
comités sociaux et économiques d'établissement ne peuvent priver un syndicat du droit de désigner
un délégué syndical au niveau d'un établissement au sens de l'article L. 2143-3 du code du travail.
13. C'est dès lors à bon droit que le tribunal judiciaire a retenu que l'avenant signé le 11 décembre
2019 ne pouvait priver le syndicat CGT de son droit légal de désigner un délégué syndical sur le
périmètre contesté.
REJETTE le pourvoi ;
En application de l'article 700 du code de procédure civile, rejette la demande formée par la société
Magasins Galeries Lafayette ;
Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, chambre sociale, et prononcé par le président en son
audience publique du deux mars deux mille vingt-deux.
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DOCUMENT AUTORISÉ : Code de procédure civile, annoté (et non commenté) et Dictionnaire
bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non francophones
SUJET 1 :
SUJET 2 :
Article 12
Le juge tranche le litige conformément aux règles de droit qui lui sont applicables.
Il doit donner ou restituer leur exacte qualification aux faits et actes litigieux sans
s'arrêter à la dénomination que les parties en auraient proposée.
Le litige né, les parties peuvent aussi, dans les mêmes matières et sous la même
condition, conférer au juge mission de statuer comme amiable compositeur, sous réserve
d'appel si elles n'y ont pas spécialement renoncé.
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DOCUMENT AUTORISE :
Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non francophones
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• le code de procédure pénale ;
• le code de la sécurité intérieure ;
• le code des transports ;
• le code du travail ;
• la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux
libertés ;
1. Le Premier ministre, les députés et les sénateurs requérants défèrent au Conseil constitutionnel la
loi pour une sécurité globale préservant les libertés. Le Premier ministre demande au Conseil
constitutionnel de se prononcer sur la conformité à la Constitution de son article 52, sans articuler
aucun grief à son encontre. Les députés et sénateurs requérants contestent la conformité à la
Constitution de ses articles 1er, 29, 41, 43, 48 et 53 et de certaines dispositions de ses articles 40,
45, 47 et 52. Les députés requérants contestent également ses articles 44, 46 et 61 et certaines
dispositions de ses articles 2, 23 et 50. Les sénateurs contestent en outre ses articles 4, 34, 36 et 62
et certaines dispositions de son article 21.
[…]
104. L'article 45 modifie les articles L. 241-1 et L. 241-2 du code de la sécurité intérieure
relatifs à l'utilisation de caméras individuelles par les agents de la police nationale, les
militaires de la gendarmerie nationale et les agents de police municipale.
105. Selon les députés et les sénateurs requérants, ces dispositions méconnaîtraient d'abord le
droit au respect de la vie privée. Ils estiment, en particulier, que la possibilité offerte aux agents
de filmer non seulement sur la voie publique mais également dans certains lieux privés, y
compris d'habitation, porteraient atteinte à l'inviolabilité du domicile. Selon eux, ces
dispositions ne seraient pas non plus assorties de garanties suffisantes, notamment pour limiter
le nombre de personnes ayant accès aux images filmées et encadrer les motifs légitimes de
consultation de ces images. Les députés requérants ajoutent que ces dispositions
contreviendraient à l'exigence de clarté de la loi.
106. Les députés et les sénateurs requérants critiquent en outre l'atteinte portée, selon eux, aux
droits de la défense et à un procès équitable. À cet égard, ils évoquent la situation d'inégalité
dans laquelle serait placée la personne filmée par rapport à l'agent équipé d'une caméra
individuelle, ce dernier ayant désormais la possibilité d'en consulter les images, y compris celles
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4
destinées à être utilisées au cours d'une procédure ultérieure. Au soutien de ce grief, ils font par
ailleurs valoir que ce dernier est en mesure de choisir seul d'activer ou non sa caméra.
déclenché uniquement lorsque se produit ou est susceptible de se produire un incident, eu égard aux
circonstances de l'intervention ou au comportement des personnes concernées. En subordonnant à
de tels motifs le recours à ces caméras individuelles, le législateur a exclu leur usage généralisé et
discrétionnaire.
111. En troisième lieu, d'une part, les dispositions contestées imposent le port apparent des
caméras, la présence d'un signal visuel spécifique indiquant si la caméra enregistre, une
information générale du public sur l'emploi de ces caméras organisée par le ministère de
l'intérieur et, en ce qui concerne les agents de police municipale, par le maire de leur commune
d'affectation.
112. D'autre part, ces mêmes dispositions prévoient l'information des personnes filmées lors
du déclenchement de l'enregistrement. Si elles permettent que le déclenchement de
2
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5
l'enregistrement puisse, par exception, ne pas faire l'objet de cette information lorsque
« les circonstances l'interdisent », ces circonstances recouvrent les seuls cas où cette information est
rendue impossible pour des raisons purement matérielles et indépendantes des motifs de
l'intervention.
113. En dernier lieu, si le législateur a entendu désormais autoriser la transmission en temps réel
des images captées par les caméras individuelles, il a limité cette possibilité aux cas où la sécurité
des agents et militaires, ou celle des biens et des personnes, est menacée. Il a, en outre,
circonscrit la transmission de ces images au poste de commandement du service et aux
personnels impliqués dans la conduite et l'exécution de l'intervention.
114. Il résulte de tout ce qui précède que le législateur a procédé à une conciliation équilibrée
entre, d'une part, les objectifs de valeur constitutionnelle de prévention des atteintes à l'ordre
public et de recherche des auteurs d'infractions et, d'autre part, le droit au respect de la vie
privée.
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116. En premier lieu, le législateur a limitativement fixé les conditions du déclenchement des
caméras individuelles, qui ne peut dès lors résulter d'un choix purement discrétionnaire des
agents qui en sont équipés.
117. En deuxième lieu, ainsi qu'il a été dit précédemment, les personnes filmées en sont
informées, sauf si les circonstances l'interdisent.
118. En troisième lieu, il appartient, en tout état de cause, à l'autorité judiciaire de veiller au
respect du principe de loyauté dans l'administration de la preuve et d'apprécier la valeur
probante des enregistrements issus des caméras individuelles lorsqu'ils sont produits devant
elle.
119. En dernier lieu, d'une part, les agents auxquels sont fournies les caméras individuelles ne
peuvent avoir accès directement aux enregistrements auxquels ils procèdent que lorsque cette
consultation est nécessaire pour faciliter la recherche d'auteurs d'infractions, la prévention
d'atteintes imminentes à l'ordre public, le secours aux personnes ou l'établissement fidèle des
faits lors des comptes rendus d'interventions.
120. D'autre part, le législateur a expressément imposé que les caméras individuelles soient
munies de dispositifs techniques garantissant l'intégrité des enregistrements et la traçabilité
des consultations lorsqu'il y est procédé dans le cadre d'une intervention. Toutefois, ces
dispositions ne sauraient s'interpréter, sauf à méconnaître les droits de la défense et le droit à
un procès équitable, que comme impliquant que soient garanties jusqu'à leur effacement,
l'intégrité des enregistrements réalisés ainsi que la traçabilité de toutes leurs consultations.
121. Dès lors, il résulte de ce qui précède que, sous la réserve énoncée au paragraphe
précédent, les dispositions contestées ne méconnaissent ni les droits de la défense ni le droit
à un procès équitable.
122. Il résulte de tout ce qui précède que les quatrième à sixième alinéas des articles L. 241-1 et
L. 241-2 du code de la sécurité intérieure, qui ne méconnaissent ni le droit à l'inviolabilité du
domicile ni aucune autre exigence constitutionnelle, sont, sous la réserve énoncée au
paragraphe 120, conformes à la Constitution.
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Dissertation
Unité ou diversité du statut reconnu aux normes internationales par les juges français ?
OU
Commentaire
Commentez l’article 55 de la Constitution française :
« Les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité
supérieure à celle des lois, sous réserve, pour chaque accord ou traité, de son application par
l'autre partie. »
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SUJET 1 :
Les élites politiques
OU
SUJET 2 :
Le repérage du politique
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Groupe 2
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DOCUMENTS AUTORISES :
- Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non francophones
- Code civil (les repères, post-it et surlignage sur le code sont autorisés)
Faits et procédure
1. Selon l'arrêt attaqué (Colmar, 23 octobre 2019), le 20 novembre 2006, MM. [C] et
[S], associés de la société civile immobilière Save (la SCI), ont conclu avec M. [H] une
promesse synallagmatique de vente, portant sur la totalité des parts qu'ils détenaient dans
la SCI, dont il était convenu qu’elle fasse l’objet d’une réitération en la forme authentique
dans le courant du quatrième trimestre 2007, la propriété des parts devant être acquise au
cessionnaire le 1er janvier 2008.
2. Estimant que les vendeurs, faute de réitération, n'avaient pas exécuté leur
engagement, M. [H] les a assignés en régularisation de l'acte de cession de parts,
demandant notamment au tribunal de dire qu'à défaut, le jugement tiendra lieu d'acte de
vente.
Examen du moyen
Enoncé du moyen
4. M. [H] fait grief à l'arrêt de déclarer son action irrecevable comme prescrite, alors «
que l'action en revendication n'est pas susceptible de prescription extinctive ; que l'action
en exécution d'une promesse de vente qui a pour objectif de faire attribuer la propriété du
bien au demandeur, constitue une action en revendication ; qu'il s'ensuit que lorsqu'elle
est engagée par l'acquéreur, l'action en exécution forcée d'une vente n'est pas susceptible
de prescription extinctive ; qu'en l'espèce, M. [H], qui poursuivait l'exécution forcée de la
271
promesse synallagmatique de vente conclue avec MM. [C] et [S], demandait à la cour
d'appel de constater qu'il était de plein droit devenu seul propriétaire de l'intégralité des
parts de la SCI Save et d'ordonner la transcription de la vente sur le registre des associés
de cette société ; qu'en retenant qu'une telle action se prescrivait par cinq ans, la cour
d'appel a violé l'article 2224 du code civil, ensemble l'article 544 du même code. »
Réponse de la Cour
5. L'action en revendication suppose que celui qui l'exerce dispose d'un titre de
propriété.
6. La cour d'appel a relevé que l'acte du 20 novembre 2006 stipulait que les parties
s'engageaient à céder et à acquérir les parts de la SCI et que le cessionnaire aurait la
propriété des parts cédées à compter du 1er janvier 2008, la date d'effet de la cession
devant intervenir au courant du quatrième trimestre 2007.
7. La cour d'appel en a exactement déduit que les parties s'étaient engagées sur le
principe d'une cession des parts et que l'action de M. [H] s'analysait en une action visant à
obtenir l'exécution du contrat de vente ainsi parfait.
8. Elle a retenu à bon droit, dès lors que la propriété des parts cédées n'avait pas été
transmise à l'acquéreur par la promesse de vente du 20 novembre 2006, que l'action
engagée par M. [H] était de nature personnelle et mobilière et soumise à la prescription
quinquennale prévue par l'article 2224 du code civil.
PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur le pourvoi incident de MM. [C] et
[S], qui n'est qu'éventuel, la Cour :
REJETTE le pourvoi ;
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Durée : 3 heures
Sujet n° 1 : Dissertation :
Sujet n° 2 : Commentaire :
Cour de cassation, civile, Chambre civile 3, 11 mai 2022, 19-13.738, Publié au bulletin
LA COUR DE CASSATION, TROISIÈME CHAMBRE CIVILE, a rendu l'arrêt suivant :
Faits et procédure
1. Selon l'arrêt attaqué (Paris, 16 janvier 2019), rendu en référé, et les productions, M. et Mme [Y]
(les bailleurs) ont, le 1er février 2003, donné à bail commercial à M. [R] et Mme [E] (les preneurs)
divers locaux.
2. Le 22 novembre 2017, les bailleurs ont délivré aux preneurs un commandement, visant la clause
résolutoire, de payer un arriéré au titre de la régularisation de charges et de justifier d'une assurance
contre les risques locatifs. Le 12 janvier 2018, ils ont accepté, moyennant un loyer plus élevé, le
principe du renouvellement du bail commercial, demandé par les preneurs, le 12 octobre 2017.
3. Par acte du 21 décembre 2017, les preneurs ont sollicité des délais de paiement et, le 28 mars
2018, les bailleurs ont demandé, à titre reconventionnel, la constatation de l'acquisition de la clause
résolutoire et la condamnation des preneurs au paiement de diverses provisions.
Enoncé du moyen
5. Les preneurs font grief à l'arrêt de constater l'acquisition, à la date du 22 décembre 2017, de la
clause résolutoire insérée au bail consenti le 1er février 2003, d'ordonner, à défaut de restitution
volontaire, leur expulsion et celle de tout occupant de leur chef des lieux loués, de fixer l'indemnité
d'occupation due par les preneurs et de les condamner solidairement au paiement de cette
273
indemnité, alors « qu'en retenant que les bailleurs ne pouvaient être regardés comme ayant renoncé
à se prévaloir du commandement en acceptant le principe du renouvellement du bail dès lors que le
bail initialement conclu étant résilié de plein droit le 22 décembre 2007, les bailleurs étaient libres
de consentir un nouveau contrat, une éventuelle nouvelle convention, la cour d'appel a privé sa
décision de base légale au regard des articles L. 145-8, L. 145-10, L. 145-11 et L. 145-41 du code
de commerce.»
Réponse de la Cour
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OU
« Lorsqu'une unité économique et sociale regroupant au moins onze salariés est reconnue par
accord collectif ou par décision de justice entre plusieurs entreprises juridiquement distinctes, un
comité social et économique commun est mis en place.
Des comités sociaux et économiques d'établissement et un comité social et économique central
d'entreprise sont constitués dans les unités économiques et sociales comportant au moins deux
établissements.
Un accord d'entreprise conclu au niveau de l'unité économique et sociale dans les conditions
prévues au premier alinéa de l'article L. 2232-12 détermine le nombre et le périmètre des
établissements distincts.
En l'absence d'un tel accord et en l'absence de délégué syndical désigné au niveau de l'unité
économique et sociale, un accord entre les entreprises regroupées au sein de l'unité économique
et sociale et le comité social et économique, adopté à la majorité des membres titulaires élus de la
délégation du personnel du comité, peut déterminer le nombre et le périmètre des établissements
distincts.
En l'absence d'accord d'entreprise ou d'accord conclu avec le comité social et économique, l'un
des employeurs mandatés par les autres fixe le nombre et le périmètre des établissements
distincts, compte tenu de l'autonomie de gestion du responsable de l'établissement, notamment
en matière de gestion du personnel.
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En cas de litige portant sur cette décision, le nombre et le périmètre des établissements distincts
sont fixés par l'autorité administrative du siège de l'entreprise qui a pris la décision dans des
conditions prévues par décret en Conseil d'Etat. Lorsqu'elle intervient dans le cadre d'un processus
électoral global, la saisine de l'autorité administrative suspend ce processus jusqu'à la décision
administrative et entraine la prorogation des mandats des élus en cours jusqu'à la proclamation
des résultats du scrutin. »
La décision de l'autorité administrative peut faire l'objet d'un recours devant le juge judiciaire, à
l'exclusion de tout autre recours administratif ou contentieux. »
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Juin 2022
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« Est irrecevable toute prétention émise par ou contre une personne dépourvue du droit d'agir. »
OU
SUJET 2 : Commentaire de l’arrêt rendu par la chambre sociale de la Cour de cassation le 2 jui 2021
pourvoi n°19-24061
La société [B] Doitrand, société par actions simplifiée, dont le siège est [Adresse 1], a formé le pourvoi
n° W 19-24.061 contre deux arrêts rendus le 31 janvier et 3 octobre 2019 par la cour d'appel de
Versailles (6e chambre), dans le litige l'opposant à Mme [G] [R], domiciliée [Adresse 2], défenderesse à
la cassation.
Faits et procédure
1. Selon les arrêts attaqués ([Localité 1], 31 janvier 2019 et 3 octobre 2019), Mme [R] a été engagée en
qualité de secrétaire par les [B] Doitrand.
2. Placée en arrêt de travail à compter du 25 novembre 2016, elle a introduit le 14 juin 2017, une action
aux fins de résiliation judiciaire de son contrat de travail aux torts de l'employeur.
3. Le 25 octobre 2017, elle a fait l'objet d'un avis d'inaptitude à tout poste par le médecin du travail.
4. Le 16 novembre 2017, l'employeur a saisi la juridiction prud'homale en la forme des référés, d'une
contestation de cet avis et sollicité la désignation d'un médecin-expert.
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6. Un arrêt avant dire droit du 31 janvier 2019, a dit que le délai de quinze jours ouvert pour la saisine
du conseil de prud'hommes a couru à compter de la réception par l'employeur de l'avis d'inaptitude et
non d'éléments de nature médicale justifiant l'avis d'inaptitude et ordonné la réouverture des débats sur
les conséquences à tirer de ce principe sur la recevabilité de la requête en contestation de l'avis
d'inaptitude.
13. L'employeur fait grief à l'arrêt du 3 octobre 2019 de confirmer l'ordonnance en ce qu'elle déclare
irrecevable l'action formée par la société, alors « que l'intérêt au succès ou au rejet d'une prétention
s'apprécie au jour de l'introduction de la demande en justice et l'intérêt d'une partie à interjeter appel
s'apprécie au jour de l'appel dont la recevabilité ne peut dépendre de circonstances postérieures qui
l'auraient rendu sans objet ; qu'en l'espèce, il est constant que la société a saisi le conseil de
prud'hommes le 16 novembre 2017 et interjeté appel de sa décision le 22 décembre 2017, soit à des
dates où la salariée n'était pas licenciée ; la cour d'appel ne pouvait affirmer que la société serait privée
d'intérêt à agir à raison du licenciement notifié postérieurement à l'action en justice, soit le 26 décembre
2017, sans violer les articles 31 et 122 du code de procédure civile. »
Réponse de la Cour
14. Aux termes de ce texte, l'action est ouverte à tous ceux qui ont un intérêt légitime au succès ou au
rejet d'une prétention, sous réserve des cas dans lesquels la loi attribue le droit d'agir aux seules
personnes qu'elle qualifie pour élever ou combattre une prétention, ou pour défendre un intérêt
déterminé.
15. Pour déclarer l'action de l'employeur irrecevable, l'arrêt, après avoir constaté que la juridiction
prud'homale avait été saisie le 14 juin 2017 d'une demande aux fins de résiliation judiciaire du contrat de
travail par la salariée, retient que cette dernière a fait l'objet, le 25 octobre 2017, d'un avis d'inaptitude à
tout poste de l'agence, que l'employeur a contesté cet avis dans le cadre de la présente instance, que sans
attendre l'issue du litige, il a choisi de licencier la salariée en se prévalant de l'avis d'inaptitude que
justement il contestait, qu'il ne justifie donc plus d'aucun intérêt à agir en contestation de l'avis
d'inaptitude.
16. En statuant ainsi, alors que l'intérêt de l'employeur à contester un avis d'inaptitude et solliciter la
désignation d'un médecin-expert doit être apprécié au jour de l'introduction de la demande, la cour
d'appel a violé le texte susvisé.
PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur les autres griefs, la Cour : CASSE ET
ANNULE, en toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 3 octobre 2019 ,entre les parties, par la cour
d'appel de Versailles ; Remet l'affaire et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant cet arrêt et les
renvoie devant la cour d'appel de Versailles autrement composée,
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1°) Dissertation :
Ou
Par un mémoire en défense enregistré le 25 mai 2022, la commune de Grenoble, représentée par Me
Evin et Me Borg, conclut au rejet de la requête.
Elle soutient que :
- le règlement intérieur n’a pas pour objet d’autoriser une pratique religieuse mais seulement de
permettre à toute personne d’accéder aux piscines, dans le respect des règles d’hygiène et de
sécurité propres à ces équipements ;
- les usagers des piscines ne sont pas soumis à des exigences de neutralité religieuse ;
- aucun texte législatif ou principe général du droit ne s’oppose à ce qu’un règlement intérieur de
piscine n’interdise pas le port d’un burkini ; - la circonstance qu’une pratique soit minoritaire est
sans effet sur sa qualification religieuse ;
- le préfet ne justifie pas que le port du burkini pourrait conduire à une atténuation des règles de
sécurité.
- la délibération n’est entachée d’aucun détournement de pouvoir ;
- aucun risque avéré de trouble à l’ordre public n’est établi.
(…)
Vu :
- la Constitution du 4 octobre 1958 ;
- la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales;
- le code général des collectivités territoriales ;
- le code de justice administrative.
(…)
Considérant ce qui suit :
(…)
2. Aux termes de l’article L. 2131-6 du code général des collectivités territoriales repris à l’article
L. 554-3 du code de justice administrative : « Le représentant de l'Etat dans le département défère
au tribunal administratif les actes mentionnés à l'article
L. 2131-2 qu'il estime contraires à la légalité dans les deux mois suivant leur transmission.
(…) Le représentant de l'Etat peut assortir son recours d'une demande de suspension. Il est fait
droit à cette demande si l'un des moyens invoqués paraît, en l'état de l'instruction, propre à créer
un doute sérieux quant à la légalité de l'acte attaqué. Il est statué dans un délai d'un mois. (…).
Lorsque l'acte attaqué est de nature à compromettre l'exercice d'une liberté publique ou
individuelle, ou à porter gravement atteinte aux principes de laïcité et de neutralité des services
publics, le président du tribunal administratif ou le magistrat délégué à cet effet en prononce la
suspension dans les quarante-huit heures. La décision relative à la suspension est susceptible
d'appel devant le Conseil d'Etat dans la quinzaine de la notification. En ce cas, le président de la
280
section du contentieux du Conseil d'Etat ou un conseiller d'Etat délégué à cet effet statue dans un
délai de quarante-huit heures ».
3. Par délibération du 16 mai 2022, le conseil municipal de Grenoble a adopté une délibération
approuvant un nouveau règlement intérieur des piscines municipales. L’article 10 de ce règlement
dispose : « Pour des raisons d’hygiène et de sécurité, l’accès aux bassins se fait exclusivement dans
une tenue de bain correspondant aux obligations suivantes : « (…)
Les tenues de bain doivent être faites d’un tissu spécifiquement conçu pour la baignade, ajustées
près du corps, et ne doivent pas avoir été portées avant l’accès à la piscine. Les tenues non prévues
pour un strict usage de la baignade (short, bermuda, sous-vêtements etc), les tenues non près du
corps plus longues que la mi-cuisse (robe ou tunique longue, large ou évasée) et les maillots de
bain-short sont interdits. (…) ».
4. Si les usagers du service public peuvent exprimer librement, dans les limites fixées par la loi, leur
appartenance religieuse, les dispositions de l’article 1er de la Constitution interdisent à quiconque
de se prévaloir de ses croyances pour s'affranchir des règles communes organisant et assurant le bon
fonctionnement des services publics. Par ailleurs, l’autorité administrative doit respecter le principe
de neutralité et édicter des règles concourant au maintien de l’ordre public sous ses composantes de
la sécurité, de la salubrité et de la tranquillité publiques. Il ne saurait être dérogé aux règles édictées
dans l’objectif d’assurer l’ordre public.
5. Par la présente requête, le préfet de l’Isère demande au juge des référés de suspendre l’exécution
de cet article sur le fondement du cinquième alinéa précité de l’article
L. 2131-6 du code général des collectivités territoriales, issues de la loi du 24 août 2021 confortant
le respect des principes de la République.
6. En permettant aux usagers du service public communal des piscines de Grenoble de porter des
tenues « non près du corps », sous la seule condition qu’elles soient moins longues que la mi-cuisse
- comme c’est le cas notamment du vêtement de baignade appelé burkini-, c’est à dire en dérogeant
à la règle générale d’obligation de porter des tenues ajustées près du corps pour permettre à certains
usagers de s’affranchir de cette règle dans un but religieux, ainsi qu’il est d’ailleurs reconnu dans
les écritures de la commune, les auteurs de la délibération litigieuse ont gravement porté atteinte
aux principe de neutralité du service public.
7. Dans ces conditions, il y a lieu de suspendre l’exécution de l’article 10 du règlement des piscines
en tant qu’il autorise certaines tenues non près du corps.
ORDONNE:
Article 1er : Les interventions de l’association Alliance Citoyenne et de la Ligue des Droits de
l’Homme sont admises.
Article 2 : L’exécution de l’article 10 précité du règlement des piscines de Grenoble dans sa
rédaction issue de la délibération du conseil municipal du 16 mai 2022 est suspendue en tant qu’elle
autorise l’usage de tenues de bains non près du corps moins longues que la mi-cuisse.
281
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SUJET 1 : Dissertation.
Convention de Vienne sur le droit des traités, 23 mai 1969, Recueil des traités, NU, 1980, p.
354.
[…]
Section 2. Nullité des traités
[…]
Art. 53. Traités en conflit avec une norme impérative du droit international général (« jus cogens »)
Est nul tout traité qui, au moment de sa conclusion, est en conflit avec une norme impérative du
droit international général. Aux fins de la présente Convention, une norme impérative du droit
international général est une nome acceptée et reconnue par la communauté internationale des
États dans son ensemble en tant que norme à laquelle aucune dérogation n’est permise et qui ne
peut être modifiée que par une nouvelle norme du droit international général ayant le même
caractère.
[…]
Section 4. Procédure
282
Article 65. Procédure à suivre concernant la nullité d’un traité, son extinction, le retrait d’une partie
ou la suspension de l’application du traité
1. La partie, qui sur la base des dispositions de la présente Convention, invoque soit un vice
de son consentement à être liée par un traité, soit un motif de contester la validité d’un
traité, d’y mettre fin, de s’en retirer ou d’en suspendre l’application, doit notifier sa prétention
aux autres parties. La notification doit indiquer la mesure envisagée à l’égard du
traité et les raisons de celle-ci.
2. Si, après un délai qui, sauf en cas d’urgence particulière, ne saurait être inférieur à une
période de trois mois à compter de la réception de la notification, aucune partie n’a fait
d’objection, la partie qui a fait la notification peut prendre […] la mesure qu’elle a envisagé.
3. Si toutefois une objection a été soulevée par une autre partie, les parties devront rechercher
une solution par les moyens indiqués à l’Article 33 de la Charte des Nations Unies1
[…]
Si, dans les douze mois qui ont suivi la date à laquelle l’objection a été soulevée, il n’a pas été
possible de parvenir à une solution conformément au paragraphe 3 de l’article 65, les
procédures ci-après seront appliquées :
a) Toute partie à un différend concernant l’application ou l’interprétation [de l’article 53] peut,
par une requête, le soumettre à la décision de la Cour internationale de justice, à moins que
les parties ne décident d’un commun accord de soumettre le différend à l’arbitrage ;
[…]
283
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DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
francophones
SUJET 2 : Commenter l’article L. 200-1 du Code des relations entre le public et l’administration
(CRPA) :
« Pour l'application du présent livre, on entend par actes les actes administratifs unilatéraux
décisoires et non décisoires.
Les actes administratifs unilatéraux décisoires comprennent les actes réglementaires, les actes
individuels et les autres actes décisoires non réglementaires. Ils peuvent être également désignés
sous le terme de décisions, ou selon le cas, sous les expressions de décisions réglementaires, de
décisions individuelles et de décisions ni réglementaires ni individuelles. »
284
Semestre 6 - Juin 2022
285
Epreuves de 3 heures
286
Groupe 1
287
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DOCUMENTS AUTORISÉS :
1- un Code civil non annoté (post-it vierges d’écriture et surlignage autorisés)
2- le cas échéant, pour les codes non mis à jour, le supplément au Code civil établi par certains
éditeurs et reproduisant les nouvelles dispositions du code civil issues de l’Ordonnance n° 2021-
1192 du 15 septembre 2021 portant réforme du droit des sûretés
3- Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non francophones
4- une calculette non programmable
ou
288
I- SUJET THÉORIQUE
Vous rédigerez, en langue française et selon les canons méthodologiques enseignés, une
dissertation sur le sujet suivant : « Le principe de spécialité en droit des sûretés ».
/20 points
ou
Vous rédigerez, en langue française et selon les canons méthodologiques enseignés, la résolution
de chacun des deux cas pratiques suivants.
Eugène nourrit de grandes ambitions pour son avenir : il rêve de créer une entreprise dans le
domaine de l’art. Son épouse, Claire, qu’il a rencontrée à Florence il y a dix ans et avec laquelle il a
acquis une maison à Bordeaux pour y vivre avec leurs trois enfants, le soutient totalement dans
ses projets artistico-professionnels. Le couple est toujours en train de rembourser le prêt qui a
servi à financer l’acquisition de leur grande demeure. D’ailleurs, celle-ci a été hypothéquée afin de
garantir l’emprunt en question. Eugène est actuellement consultant dans le domaine de l’art, ce
qui lui permet d’avoir, à ce titre, un revenu annuel brut de 38 500 euros. Il s’agit d’un travail
transitoire, « le temps de se lancer ». Il y a encore deux ans de cela, il avait conçu, avec son frère
Lucien, informaticien à ses heures perdues, un logiciel pour les galeristes, les marchants d’arts et
les collectionneurs. Bien que la concurrence dans ce secteur soit féroce, ni l’un, ni l’autre n’a
désormais le temps de se pencher sur ce logiciel qui aurait pourtant besoin de quelques mises à
jour. C’est dommage car, à ce jour, ce logiciel lui a permis de gagner, pour sa seule part, 30 000
euros. Claire, quant à elle, est depuis quelques années cadre dans une société spécialisée dans
l’agrochimie. Elle a une rémunération annuelle brute de 40 000 euros. Ces 6 dernières années,
Eugène est parvenu à mettre de côté 120 000 euros. Son patrimoine ne s’arrête pas à ce seul
capital épargné : après le décès de sa grand-mère, il a obtenu la coquette somme de 100 000 euros,
ainsi que trois colliers estimés à 20 000 euros chacun. Le notaire l’a par ailleurs désigné gardien du
trésor familial : 7 tableaux d’un peintre très connu, que ses aïeux conservent depuis des
générations.
Le 25 mai 2022, après de longs mois de recherches, Eugène a finalement trouvé pour son
ambitieux projet l’emplacement idéal : un local situé dans le cœur historique de Bordeaux. Afin de
pouvoir y implanter son entreprise, il a dû racheter le fonds de commerce à un entrepreneur en
difficulté pour un montant de 150 000 euros.
C’est ainsi que le 30 mai de la même année, il se rend à la Banque qui accepte de lui prêter la
somme de 500 000 euros avec un apport de 100 000 euros. Pour les fonds manquants, il décide de
demander un emprunt à son ami Raphaël.
Ce dernier est réticent mais souhaite tout de même aider Eugène dans sa nouvelle et belle
aventure. Raphaël vient ainsi vous consulter et vous pose une question simple : quelle serait, selon
vous, la meilleure sûreté qu’il devrait prendre ?
Vous répondrez à sa question en évoquant, d’une part, toutes les sûretés qu’il pourrait
demander avant, d’autre part, de choisir celle qui vous semble la plus appropriée, à l’aune
de la situation patrimoniale globale d’Eugène, en prenant soin d’argumenter votre choix.
289
Cas n° 2 (/4 points)
Afin de financer divers projets, la société GDC, dirigée par Hyacinthe Chabert, doit recourir à un
emprunt auprès de la banque Balzacrédit. Hyacinthe est entré en contact avec l’établissement
dispensateur de crédit qui lui affirme au préalable qu’il faudra, afin de garantir le prêt, plusieurs
cautionnements. C’est ainsi qu’il se porte caution pour sa propre société, tout comme son
meilleur ami dont il a sollicité l’aide, Armand de Montriveau, qui signe lui aussi un contrat de
cautionnement. Appelés à payer en raison de la rapide défaillance de la société GDC, Armand et
Hyacinthe vous consultent afin de savoir ce que vous pensez de certaines clauses qui, selon
eux, posent difficulté.
« En me portant caution de La Société GDC, dans la limite de la somme de 100 000 euros couvrant le paiement
du principal, des intérêts et, le cas échéant, des pénalités ou intérêts de retard et pour la durée de 10 ans, je
m'engage à rembourser au prêteur les sommes dues, sur mes revenus, si La Société GDC n'y satisfait pas elle-
même. »
« En me portant caution de Hyacinthe Chabert, dans la limite de la somme de 100 000 euros couvrant le
paiement du principal, des intérêts et, le cas échéant, des pénalités ou intérêts de retard et pour la durée de
10 ans, je m'engage à rembourser au prêteur les sommes dues, sur mes revenus, si Hyacinthe Chabert n'y
satisfait pas elle-même. »
Bien entendu, Hyacinthe Chabert et Armand de Montriveau, qui sont désormais en vacances (et
donc injoignables), ont oublié de vous mentionner la date à laquelle les cautionnements ont étés
conclus. Vous avez simplement été averti qu’aucune clause de solidarité n’a été stipulée dans le
contrat liant Armand à l’établissement de crédit.
Elon a des rêves de grandeur. Il s’est mis en tête de révolutionner l’automobile en lançant une
nouvelle gamme de voitures électriques à deux roues, le Vespla. Pour cela, il a néanmoins besoin
de financements. Il crée sa société sous le nom Vespla Inc. et décide d’aller voir sa banque, la
banque SG, pour obtenir des fonds pour se lancer. Celle-ci accepte de lui prêter 100 000€, à
condition qu’il se porte caution pour sa société, dont le capital est pour l’instant de 50€. Elon
accepte et signe un contrat qui comprend toutes les mentions nécessaires. Néanmoins, il craint
que sa femme, Grimes, avec qui il est marié sous le régime de la communauté réduite aux acquêts,
apprenne qu’il s’est engagé, car elle lui avait spécifiquement demandé de ne pas le faire, de peur
de voir saisie leur magnifique villa d’une valeur de 2 millions d’euros.
Peu de temps après, Elon se rend compte que les voitures électriques à deux roues ne sont pas si
novatrices, et son entreprise est placée en liquidation judiciaire sans avoir pu payer le moindre
290
centime à ses créanciers. La banque SG se tourne vers lui pour réclamer son paiement. Elon a très
peur que son créancier vienne saisir sa villa et son maigre patrimoine personnel, composé
uniquement de biens virtuels dont la valeur n’excède pas 10 000€. Il cherche n’importe quel
moyen pour espérer réduire sa dette.
Pour s’en sortir, il a une brillante idée : il décide d’aller voir son ami Mark, fan de nouvelles
technologies, et lui propose de lui emprunter 20 000€. En échange, il lui confierait ses précieux
NFT (d’une valeur de 10 000€), nouveaux biens virtuels à la mode pour lesquels le législateur n’a
pas encore créé de régime spécifique, et Mark les lui rendrait une fois sa dette payée.
Mark n’est pas très rassuré, et voudrait savoir quel régime s’appliquerait à ce contrat. Il se
demande notamment ce qui se passerait si Elon ne payait pas, et quelles seraient ses options en
pareille hypothèse.
291
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DOCUMENT AUTORISE :
Code de commerce,
Code civil,
Code des sociétés,
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OU
2 / Cas pratiques
M. TROUSS qui détient 15% des parts sociales est gérant d’une SARL dont l’objet social est la
commercialisation des ballons de foot. Le reste du capital est réparti entre Toto 25 %, PLANPLAN
25%, et REFUSETOU 35%. Depuis 4 exercices, la société dégage régulièrement d’importants
bénéfices.
Malgré cette prospérité économique sans précédent, le gérant et les associés, à l’exception de
REFUSETOU veulent introduire des modifications importantes dans le fonctionnement de la
société, et sollicitent votre avis :
Au cours de l’assemblée générale de ce matin, le gérant a présenté plusieurs résolutions à soumettre
au vote des associés :
a) Le gérant propose une augmentation du capital social avec l’entrée de nouveaux associés
dans la société. Cette augmentation du capital social permettrait à la société de doubler
ses bénéfices dans les deux années à venir. M. REFUSETOU s’est opposé à ce vote, et
l’augmentation de capital n’a pas eu lieu.
Le gérant voudrait savoir s’il est possible de poursuivre M. REFUSETOU pour abus de droit
de vote. Motivez votre réponse.
b) Depuis ce vote négatif le torchon brûle entre deux groupes d’associés qui n’arrivent plus à
s’entendre : TOTO et PLANPLAN forment un camp contre le gérant et REFUSETOU. Du fait
de cette mésentente qui perdure depuis plusieurs mois, la société ne fonctionne plus
normalement. M. REFUSETOU qui n’apprécie guère l’attitude des autres coassociés veut
savoir :
S’il peut demander la dissolution de la société
292
S’il peut demander l’exclusion des associés TOTO et PLANPLAN
293
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DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
francophones
M. R... N..., domicilié [...], a formé le pourvoi n° H 18-18.317 contre l'arrêt rendu le 12 avril 2018
par la cour d'appel de Paris (pôle 6, chambre 5), dans le litige l'opposant à la société Air France,
société anonyme, dont le siège est [...], défenderesse à la cassation.
Le demandeur invoque, à l'appui de son pourvoi, le moyen unique de cassation annexé au présent
arrêt.
Sur le rapport de Mme Marguerite, conseiller référendaire, les observations de la SCP Rousseau et
Tapie, avocat de M. N..., de la SCP Rocheteau et Uzan-Sarano, avocat de la société Air France, et
l'avis de M. Weissmann, avocat général référendaire, après débats en l'audience publique du 3 juin
2020 où étaient présents M. Cathala, président, Mme Marguerite, conseiller référendaire rapporteur,
Mme Leprieur, conseiller doyen, M. Pietton, conseiller, Mme Depelley, ayant voix délibérative,
Mme Duvallet, M. Le Corre, Mme Prache, conseillers référendaires, M. Weissmann, avocat général
référendaire, et Mme Pontonnier, greffier de chambre,
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Paris, 12 avril 2018), que M. N..., engagé le 26 février 1999 en
qualité de E... par la société Air France, a été licencié pour faute grave le 25 novembre 2013 aux
motifs d'avoir manqué à ses obligations professionnelles et porté atteinte à l'image de la compagnie
en ayant soustrait le portefeuille d'un client d'un hôtel dans lequel il séjournait en tant que membre
d'équipage de la société ; qu'il a saisi la juridiction prud'homale ;
294
Sur le moyen unique, pris en ses cinquième et sixième branches :
Attendu qu'il n'y a pas lieu de statuer par une décision spécialement motivée sur les cinquième et
sixième branches du moyen unique, ci-après annexées, qui ne sont manifestement pas de nature à
entraîner la cassation ;
Attendu que le salarié fait grief à l'arrêt de juger son licenciement fondé sur une faute grave et de le
débouter de ses demandes, alors, selon le moyen, que constitue une garantie de fond l'exigence
conventionnelle selon laquelle l'entretien préalable à une éventuelle sanction doit être précédé «
d'une information écrite des délégués du personnel titulaires de l'établissement et du collège auquel
appartient le salarié en cause », les délégués devant faire « part de leurs éventuelles observations par
écrit avant l'entretien préalable » ; que cette exigence implique d'informer par écrit les délégués du
personnel des faits reprochés au salarié, avant sa convocation à un entretien préalable en vue de son
licenciement éventuel ; que la méconnaissance de cette exigence prive le licenciement de cause
réelle et sérieuse ; qu'en retenant que la société Air France avait respecté la procédure
conventionnelle en rédigeant une note du 20 septembre 2013 intitulée « information relative à la
procédure disciplinaire du second degré envisagée à l'encontre du salarié » remise aux délégués du
personnel, qui ne comportait aucune indication des faits reprochés au salarié pourtant indispensable
pour que les délégués du personnel puissent utilement présenter leurs observations, la cour d'appel a
violé les articles 4.2 du règlement intérieur de la société Air France, L. 1232-3, L. 1235-3 et L.
1333-2 du code du travail ;
Mais attendu que, selon l'article 4.2 de l'annexe II du règlement intérieur de la société Air France,
relative aux dispositions propres au personnel navigant commercial, d'une part, la convocation à
l'entretien préalable en vue d'une éventuelle sanction doit indiquer l'objet de la réunion en spécifiant
si la sanction envisagée est une sanction du premier ou du second degré et, dans ce dernier cas, qu'il
peut s'agir d'une mesure de licenciement sans préavis ; qu'au cours de l'entretien, le motif de la
sanction envisagée est indiqué au salarié ; que, d'autre part, l'entretien préalable est obligatoirement
précédé d'une information écrite des délégués du personnel titulaires de l'établissement et du collège
auquel appartient le salarié en cause, sauf opposition écrite de ce dernier ; que les délégués du
personnel font part de leurs éventuelles observations par écrit avant l'entretien préalable ; qu'il en
résulte que l'article 4.2 de l'annexe II du règlement intérieur de la société Air France n'impose pas
que l'information écrite adressée aux délégués du personnel avant la tenue de l'entretien préalable
expose les faits motivant la sanction envisagée ;
Et attendu, qu'ayant constaté que la société Air France avait adressé aux délégués du personnel une
note datée du 20 septembre 2013 faisant mention de l'engagement d'une procédure disciplinaire du
second degré à l'encontre du salarié et sollicitant des observations éventuelles de leur part avant le 2
octobre 2013, date de l'entretien préalable, la cour d'appel a exactement décidé que l'employeur
avait satisfait aux obligations mises à sa charge par l'article 4.2 de l'annexe II du règlement intérieur
;
Attendu que le salarié fait les mêmes griefs à l'arrêt, alors, selon le moyen :
1°/ que la lettre de licenciement fixe les termes du litige ; que la lettre de licenciement reprochait
seulement au salarié des faits constituant « un manquement grave à vos obligations professionnelles
295
en terme de comportement et d'attitudes générales et port[ant] atteinte à l'image de la Compagnie et
du métier de PNC auprès du client lésé et de l'hôtelier » ; qu'en jugeant le licenciement fondé, motif
pris que les faits reprochés « se rattachent à la vie professionnelle du salarié », ce qui n'était pas
reproché au salarié dans la lettre de licenciement, la cour d'appel a méconnu les termes du litige
fixés par la lettre de licenciement et a violé l'article L. 1232-6 du code du travail ;
2°/ en tout état de cause, qu'un motif tiré de la vie personnelle du salarié ne peut justifier un
licenciement disciplinaire, sauf s'il se rattache à la vie professionnelle du salarié ou constitue un
manquement de l'intéressé à une obligation découlant de son contrat de travail ; qu'en retenant que
les faits reprochés avaient été commis dans un hôtel situé à Istanbul, partenaire commercial de la
société Air France, qui y avait réservé à ses frais des chambres pour les membres de l'équipe
navigante dans laquelle le salarié était affecté, lors d'une escale avant de reprendre leurs fonctions,
que l'hôtel avait signalé les faits à Air France et identifié leur auteur comme étant un salarié de cette
société, circonstances qui étaient inopérantes pour décider que les faits, commis en dehors du temps
et du lieu de travail, se rattachaient à la vie professionnelle du salarié, la cour d'appel a privé sa
décision de base légale au regard des articles 9 du code civil, L. 1235-3, L. 1234-1, L. 1234-5, L.
1234-9, L. 1331-1 du code du travail ;
3°/ et en tout état de cause, qu'un motif tiré de la vie personnelle du salarié ne peut justifier un
licenciement disciplinaire, sauf s'il se rattache à la vie professionnelle du salarié ou constitue un
manquement de l'intéressé à une obligation découlant de son contrat de travail ; qu'en ayant retenu
que le contrat de travail imposait au salarié une obligation de loyauté à l'égard de l'employeur et que
le règlement intérieur prévoyait dans la rubrique « attitude générale » une obligation de discipline,
de conscience professionnelle, de bonne tenue et de discrétion, circonstances inopérantes pour
caractériser en quoi le salarié, E... membre du personnel commercial naviguant, était tenu d'une
obligation particulière de loyauté et avait manqué à celle-ci en prenant le portefeuille d'un client de
l'hôtel oublié au comptoir de celui-ci, fait commis en dehors du temps et du lieu d'exécution du
travail, la cour d'appel a privé sa décision de base légale au regard des articles 9 du code civil L.
1235-3, L. 1234-1, L. 1234-5, L. 1234-9, L. 1331-1 du code du travail ;
Mais attendu que la cour d'appel a relevé que les faits de vol visés dans la lettre de licenciement,
dont le salarié ne contestait pas la matérialité, avaient été commis pendant le temps d'une escale
dans un hôtel partenaire commercial de la société Air France, qui y avait réservé à ses frais les
chambres, que c'est à la société Air France que l'hôtel avait signalé le vol et que la victime n'avait
pas porté plainte en raison de l'intervention de la société, de sorte que les faits reprochés se
rattachaient à la vie professionnelle du salarié ; que la cour d'appel a, sans méconnaître les termes
du litige, légalement justifié sa décision ; que le moyen n'est pas fondé ;
REJETTE le pourvoi ;
296
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SUJET 1 :
Commentez cette citation d’Ernest Renan : « Ce qui constitue une nation, ce n'est pas de parler la
même langue, ou d'appartenir à un groupe ethnographique commun, c'est d'avoir fait ensemble de
grandes choses dans le passé et de vouloir en faire encore dans l'avenir » (1882).
SUJET2 :
Les droits de l’homme : une évidence incontestable ?
297
Groupe 2
298
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Commentez l’arrêt suivant : Cass. Com., 29 juin 1982, n° 80-14.160, Bull. n° 258
[…]
[…]
[…]
Ancien article 2017 du Code civil : « Les engagements des cautions passent à leurs héritiers, à
l'exception de la contrainte par corps, si l'engagement était tel que la caution y fût obligée. »
300
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SUJET 1 :
OU
SUJET 2 :
Cour de cassation
CHAMBRE COMMERCIALE
Audience publique du 20 mai 2003
N° de pourvoi : 99-17.092
Publié au bulletin
Attendu que Mme X... fait grief à l’arrêt d’avoir retenu sa responsabilité, alors, selon le moyen, que
la responsabilité personnelle d’un dirigeant ne peut être retenue que s’il a commis une faute
séparable de ses fonctions et qui lui soit imputable personnellement ; qu’il résulte seulement des
constatations de l’arrêt attaqué que la société SBTR, représentée par son gérant Mme X..., a cédé à
la société SATI en règlement de livraisons de matériaux deux créances qu’elle détenait
respectivement sur la SEMADER et la SHLMR après les avoir cédées une première fois à la
Banque de La Réunion ; qu’en décidant, pour condamner Mme X... personnellement à réparer le
préjudice résultant du non règlement des créances cédées en second lieu, que Mme X... avait ainsi
commis une faute détachable de ses fonctions sans caractériser le moindre agissement de cette
dernière étranger aux cessions de créances consenties par elle au nom et pour le compte de la
société SBTR dans l’exercice de ses fonctions de gérant, la cour d’appel a violé l’article 52 de la loi
du 24 juillet 1966 ;
Mais attendu que la responsabilité personnelle d’un dirigeant à l’égard des tiers ne peut être retenue
que s’il a commis une faute séparable de ses fonctions ; qu’il en est ainsi lorsque le dirigeant
commet intentionnellement une faute d’une particulière gravité incompatible avec l’exercice normal
des fonctions sociales ;
Attendu qu’ayant constaté que Mme X... avait volontairement trompé la société SATI sur la
solvabilité de la société SBTR qu’elle dirigeait, ce qui lui a permis de bénéficier de livraisons que
sans de telles manœuvres elle n’aurait pu obtenir, la cour d’appel en a exactement déduit que Mme
X... avait commis une faute séparable de ses fonctions engageant sa responsabilité personnelle ; que
le moyen n’est pas fondé ;
(…)
302
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SUJET 1 :
SUJET 2 :
« Le contrat de travail est soumis aux règles du droit commun. Il peut être établi selon les formes
que les parties contractantes décident d'adopter. »
303
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SUJET 2 : Commentez l’extrait de l’arrêt du Conseil d’Etat du 12 mai 2022 (n° 444994), en
concentrant votre propos sur le rapporteur public dans le procès administratif :
Vu la procédure suivante :
M. D... A... a demandé au tribunal administratif de Paris de prononcer la décharge des cotisations
supplémentaires d'impôt sur le revenu, de prélèvements sociaux et de contribution exceptionnelle
sur les hauts revenus auxquelles il a été assujetti au titre des années 2006 à 2011, ainsi que des
pénalités correspondantes et des amendes qui lui ont été infligées sur le fondement du IV de
l'article 1736 du code général des impôts. Par un jugement n° 1715892 du 7 mai 2019, le tribunal
administratif de Paris a déchargé M. A... des impositions contestées auxquelles il a été assujetti au
titre de l'année 2009, en droits et pénalités, ainsi que des pénalités pour manquement délibéré
qui lui ont été infligées pour l'ensemble des années en litige et rejeté le surplus de sa demande.
Par un arrêt nos 19PA02127, 19PA02687 du 31 juillet 2020, la cour administrative d'appel de Paris
a rejeté l'appel formé par M. B... A... et Mme C... A..., venant aux droits de M. D... A..., contre ce
jugement en tant qu'il n'a pas fait droit à la demande de première instance et, sur appel du
ministre de l'action et des comptes publics, a annulé ce jugement en tant qu'il a partiellement fait
droit à la demande de M. A... et remis à sa charge les impositions et pénalités en litige.
Par un pourvoi sommaire et un mémoire complémentaire, enregistrés le 30 septembre 2020 et le
29 décembre 2020, et de nouveaux mémoires enregistrés le 8 mars 2021 et le 6 avril 2022 au
secrétariat du contentieux du Conseil d'Etat, M. A... et Mme A... demandent au Conseil d'Etat :
1°) d'annuler cet arrêt ;
2°) de mettre à la charge de l'Etat la somme de 5 000 euros au titre de l'article L. 761-1 du code de
justice administrative.
(…) Considérant ce qui suit :
304
Sur la régularité de l'arrêt attaqué :
2. M. A... et Mme A... soutiennent que l'arrêt attaqué a été rendu au terme d'une procédure
irrégulière au motif que le président de la formation de jugement a dispensé le rapporteur public
du prononcé de ses conclusions lors de l'audience, sur le fondement des dispositions de l'article 8
de l'ordonnance du 25 mars 2020, qui seraient contraires au principe d'égalité devant la justice
dès lors qu'elles ne fixent aucun critère objectif de dispense des conclusions du rapporteur public
et laisseraient ainsi au président de la formation de jugement le pouvoir de décider de manière
discrétionnaire une telle dispense.
3. Aux termes de l'article L. 7 du code de justice administrative : " Un membre de la juridiction,
chargé des fonctions de rapporteur public, expose publiquement, et en toute indépendance, son
opinion sur les questions que présentent à juger les requêtes et sur les solutions qu'elles appellent
". Aux termes de l'article L. 732-1 du même code : " Dans des matières énumérées par décret en
Conseil d'Etat, le président de la formation de jugement peut dispenser le rapporteur public, sur sa
proposition, d'exposer à l'audience ses conclusions sur une requête, eu égard à la nature des
questions à juger ". Aux termes de l'article R. 732-1-1 de ce code, applicable aux tribunaux
administratifs et aux cours administratives d'appel : " Sans préjudice de l'application des
dispositions spécifiques à certains contentieux prévoyant que l'audience se déroule sans
conclusions du rapporteur public, le président de la formation de jugement ou le magistrat
statuant seul peut dispenser le rapporteur public, sur sa proposition, de prononcer des
conclusions à l'audience sur tout litige relevant des contentieux suivants : / 1° Permis de conduire ;
/ 2° Refus de concours de la force publique pour exécuter une décision de justice ; / 3°
Naturalisation ; / 4° Entrée, séjour et éloignement des étrangers, à l'exception des expulsions ; / 5°
Taxe d'habitation et taxe foncière sur les propriétés bâties afférentes aux locaux d'habitation et à
usage professionnel au sens de l'article 1496 du code général des impôts ainsi que contribution à
l'audiovisuel public ; / 6° Prestation, allocation ou droit attribués au titre de l'aide ou de l'action
sociale, du logement ou en faveur des travailleurs privés d'emploi ".
(…) 8. En l'espèce, l'ordonnance du 25 mars 2020 a été prise sur le fondement des dispositions de
l'article 11 de la loi du 23 mars 2020 d'urgence pour faire face à l'épidémie de covid-19. Le délai
d'habilitation fixé par ces dispositions, qui était de trois mois à compter de la publication de la loi,
est expiré à la date de la présente décision. Par ailleurs, les dispositions en litige de cette
ordonnance n'ont pas été ratifiées par le Parlement.
9. En vertu de l'article 34 de la Constitution, la loi fixe notamment " les règles concernant (...) les
garanties fondamentales accordées aux citoyens pour l'exercice des libertés publiques (...) ". Si les
dispositions de la procédure applicable devant les juridictions administratives relèvent de la
compétence réglementaire dès lors qu'elles ne mettent en cause aucune des matières réservées
au législateur par l'article 34 de la Constitution ou d'autres règles ou principes de valeur
constitutionnelle, tel n'est pas le cas des dispositions de l'article L. 7 du code de justice
administrative prévoyant l'intervention du rapporteur public, lesquelles relèvent des garanties
fondamentales accordées aux citoyens pour l'exercice des libertés publiques. Dès lors, relèvent
également du domaine de la loi les dispositions de l'article 8 de l'ordonnance du 25 mars 2020, qui
dérogent aux dispositions de l'article L. 7 et s'ajoutent, de façon temporaire, à la dérogation
résultant déjà de l'article L. 732-1 du code de justice administrative, en prévoyant, à compter du
12 mars 2020 et jusqu'à la cessation de l'état d'urgence sanitaire déclaré dans les conditions de
l'article 4 de la loi du 23 mars 2020, la faculté pour le président de la formation de jugement de
dispenser le rapporteur public, sur sa proposition, d'exposer à l'audience des conclusions sur toute
requête. Il s'ensuit que leur conformité aux droits et libertés que la Constitution garantit ne peut
être contestée que par la voie d'une question prioritaire de constitutionnalité présentée sur le
fondement de l'article 23-5 de l'ordonnance du 7 novembre 1958 portant loi organique sur le
Conseil constitutionnel. A défaut d'avoir présenté un mémoire distinct tendant à la transmission
305
d'une telle question au Conseil constitutionnel avant la clôture de l'instruction, les requérants ne
sont pas recevables à soutenir que les dispositions de l'article 8 de l'ordonnance du 25 mars 2020
seraient contraires au principe d'égalité devant la justice.
306
Groupe 1 et 2
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FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
DOCUMENTS AUTORISÉS :
- Code de procédure pénale
- Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non francophones
SUJET 1 : Dissertation
Paul, 19 ans, est le fils du célèbre acteur Jean-Paul X., 55 ans, avec lequel il entretient des relations
pour le moins orageuses. Aussi, lorsque le 1er juillet 2015, après une violente dispute, il aperçoit son père avec
sa jeune et jolie maîtresse, à peine majeure, dans une situation particulièrement compromettante au bord de
la piscine familiale, il ne peut s’empêcher de photographier la scène avec son téléphone.
En septembre, de retour à l’Université et après une nouvelle altercation avec son père, Paul ne résiste
pas au plaisir de faire profiter des photographies à deux camarades en les partageant sur leur groupe
Whatsapp. L’un d’eux, Matthieu, saisit l’occasion pour vendre l’image compromettante à son amie Juliette,
étudiante en journalisme, parce qu’il sait que sa mère est une grande admiratrice de la carrière
cinématographique de Jean-Paul.
Quelques années plus tard, à la fin de ses études, Juliette est recrutée par le magazine people V. Elle
se souvient alors avoir conservé le fichier de la photo et, pour faire bonne impression auprès de son
employeur, elle la lui remet en vue d’une publication dans le magazine. La photo paraît en couverture du
numéro de décembre 2018 en plein mouvement « #me too » et « #balancetonporc ».
Lorsqu’il découvre la photographie, Jean-Paul adresse immédiatement une plainte au procureur de la
République qui ordonne l’ouverture d’une enquête début 2019. Le 27 mai 2019, considérant le rôle secondaire
joué par Matthieu, le procureur rend à son encontre une décision de classement sans suite.
En revanche, et conformément aux instructions émanant du ministre de la justice (lequel n’apprécie
guère le milieu du show-biz dont est issue son ex-femme), il engage des poursuites à l’encontre de Paul sur le
fondement de l’article 226-1 du Code pénal.
Ces décisions ne plaisent guère à Jean-Paul : apprenant que c’est son fils qui a pris la photographie, il fait
savoir au procureur qu’il s’oppose aux poursuites contre Paul ; toutefois il entend bien que les autres
protagonistes soient punis. Aussi fait-il citer Matthieu directement devant le tribunal correctionnel pour recel au
sens de l’article 321-1 du Code pénal.
Sensible aux arguments de la victime, le procureur se ravise et décide finalement de réagir à
l’infraction commise par Matthieu sans toutefois se montrer aussi sévère que le voudrait Jean-Paul. Il
308
rencontre donc Matthieu pour lui proposer une mesure de composition pénale. Matthieu jure qu’il n’y est pour
rien et qu’il ne savait pas que les photographies avaient été prises à l’insu de Jean-Paul. Mais, craignant que
la situation ne s’aggrave, il finit par accepter de ne plus se rendre au domicile de Jean-Paul, même s’il y est
invité par Paul, et de payer une amende de 3 000 euros.
Quelque temps plus tard, Jean-Paul est furieux de découvrir les mesures proposées à Matthieu (qu’il
estime insuffisantes, et dont personne n’a jugé bon de l’avertir) et le maintien de poursuites contre son fils.
En tenant pour acquis que les différentes infractions sont bien constituées, analysez l’ensemble de
cette procédure pénale.
***
Le recel est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 375 000 euros d'amende.
309
UNIVERSITÉ DE BORDEAUX
FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
SUJET 1 : Dissertation :
L’Assemblée générale des Nations Unies
Le Conseil de sécurité,
Notant que, en dépit de tous les efforts déployés par l’Organisation des Nations Unies, l’Iraq refuse
de s’acquitter de son obligation d’appliquer la résolution 660 (1990) et les résolutions pertinentes
susmentionnées adoptées ultérieurement, défiant ouvertement le Conseil,
Ayant à l’esprit les devoirs et les responsabilités que la Charte des Nations Unies lui assigne pour ce
qui est de veiller au maintien et à la préservation de la paix et de la sécurité internationales, `
1. Exige que l’Iraq se conforme pleinement à la résolution 660 (1990) et à toutes les résolutions
pertinentes adoptées ultérieurement et, sans revenir sur aucune de ses décisions, décide, en signe de
bonne volonté, d’observer une pause pour lui donner une dernière chance de le
faire ;
2. Autorise les États Membres qui coopèrent avec le Gouvernement koweïtien, si au 15 janvier
1991 l’Iraq n’a pas pleinement appliqué les résolutions susmentionnées conformément au
paragraphe 1 ci-dessus, à user de tous les moyens nécessaires pour faire respecter et
appliquer la résolution 660 (1990) et toutes les résolutions pertinentes
adoptées ultérieurement et pour rétablir la paix et la sécurité internationales dans la région ;
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3. Demande à tous les États d’apporter l’appui voulu aux mesures envisagées au paragraphe 2
ci-dessus ;
4. Demande aux États intéressés de tenir le Conseil de sécurité régulièrement informé des
dispositions qu’ils prendront en application des paragraphes 2 et 3 ci-dessus ;
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DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
francophones
SUJET 1 :
Jean-Etienne-Marie Portalis, Discours préliminaire sur le projet de Code civil présenté le 1er
pluviôse an XI par la commission nommée par le gouvernement consulaire, 1801.
« Il serait, sans doute, désirable que toutes les matières pussent être réglée par des lois.
Mais à défaut de texte précis sur chaque matière, un usage ancien, constant et bien établi, une suite
non interrompue de décisions semblables, une opinion ou une maxime reçue, tiennent lieu de loi.
Quand on n’est dirigé par rien de ce qui est établi ou connu, quand il s’agit d’un fait absolument
nouveau, on remonte aux principes du droit naturel. Car si la prévoyance du législateur est limitée,
la nature est infinie ; elle s’applique à tout ce qui peut intéresser les hommes.
Tout cela suppose des compilations, des recueils, des traités, de nombreux volumes de recherches et
de dissertations.
Le peuple, dit-on, ne peut, dans ce dédale, démêler ce qu’il doit éviter ou ce qu’il doit faire pour
avoir la sûreté de ses possessions et de ses droits.
Mais le code, même le plus simple, serait-il à la portée de toutes les classes de la société ? Les
passions ne seraient-elles pas perpétuellement occupées à en détourner le vrai sens ? Ne faut-il pas
une certaine expérience pour faire une sage application des lois ? Quelle est d’ailleurs la nation à
laquelle des lois simples et en petit nombre aient longtemps suffi ?
Ce serait donc une erreur de penser qu’il pût exister un corps de lois qui eût d’avance pourvu à tous
les cas possibles, et qui cependant fut à la portée du moindre citoyen.
Dans l’état de nos sociétés, il est trop heureux que la jurisprudence forme une science qui puisse
fixer le talent, flatter l’amour-propre et réveiller l’émulation. Une classe entière d’hommes se voue
dès lors à cette science, et cette classe, consacrée à l’étude des lois, offre des conseils et des
défenseurs aux citoyens qui ne pourraient se diriger et se défendre eux-mêmes, et devient comme le
séminaire de la magistrature ».
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FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
Juin 2022
DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
francophones et Extraits (sans annotation) du Traité sur le fonctionnement de l’Union
européenne
Par une demande adressée au collège échevinal, Marcel, ressortissant français, a sollicité la
délivrance d’une autorisation d’exploitation pour le transport de passagers par voie d’eau, en vue de
faire visiter Amsterdam à titre onéreux par voie d’eau sur demande, notamment, dans le cadre de
sorties organisées par des entreprises ou afin de célébrer un événement, à l’aide d’un bateau
consistant en une chaloupe ouverte propulsée par un moteur électrique et adaptée au transport d’un
maximum de 34 personnes. Par décision du 22 octobre 2021, le collège échevinal lui a refusé cette
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autorisation sur le fondement de la politique menée en matière de volume d’autorisations
conformément à l’article 2.1 du règlement d’Amsterdam sur le transport de passagers par voie
d’eau, aux motifs que la demande a été introduite en dehors d’une période de délivrance, que son
bateau ne constitue pas une initiative spéciale et que son concept de transport n’est pas innovant.
Qu’en pensez-vous ?
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