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2018/2019
SESSION 1 --------------------------------------------------------------------------------------------------- 5
DOCUMENT AUTORISÉ : Code Civil + dictionnaire bilingue courant pour les étudiants étrangers non francophones
(aucun dictionnaire juridique n’est autorisé)
SUJET 1 :
Dissertation
Existe-t-il une notion unique de prêt ou bien est-il nécessaire de parler des notions de prêt ?
OU
SUJET 2 :
Cas pratiques
Le barème est indicatif. Il est susceptible d’évoluer pour prendre en compte le niveau des copies.
Cas n° 1 (7 points)
Olive et Tom, deux amis d’enfance, se retrouvent pour leurs études de zoologie évolutive à Bordeaux. Ils choisissent
de s’installer en colocation. Le bailleur, méfiant, prévoit une clause instaurant une solidarité entre les deux locataires.
Le contrat de bail est signé le 1er janvier 2017 pour une durée de deux ans.
En septembre 2017, Tom rencontre à Bordeaux la femme de ses rêves, Maetel. Olive a compris qu’il ne pourrait plus
rester. Il décide donc de quitter les lieux au plus vite. Il déménage. Conformément au contrat de bail, il doit cependant
respecter un délai de préavis de 4 mois. Il envoie donc son congé le 1 er octobre 2017 et pour ne pas perdre d’argent, il
sous-loue à la même date à Maetel, laquelle peut ainsi s’installer tout de suite avec Tom.
Toutefois, le 1er janvier 2018, après avoir fêté le réveillon dans une ambiance orgiaque et délicieusement décadente,
Tom disparaît avec Emeraldas, la sœur de Maetel. Il a quitté l’appartement, il ne paye plus les loyers.
Le propriétaire décide d’agir contre Olive pour le loyer du mois de janvier et le prévient qu’il n’hésitera pas à lui
demander les futurs loyers. Ce dernier vous demande de mettre au clair la situation au regard uniquement du droit du
bail tel qu’il est régi par les dispositions du Code civil. Olive souhaite également avoir le plus de renseignements
possibles sur les situations actuelle et future de Maetel.
Cas n° 2 (7 points)
Jeanne et Serge sont mariés depuis 2 ans. Ils vivent à Saint Tropez où ils mènent la grande vie, Serge étant un des
deux associés d’une florissante start-up de mise en service de blockchain pour les entreprises. Serge, pour faire plaisir
à son épouse, décide lui acheter un gigantesque bateau, le plus beau des yachts de la côte méditerranéenne, le Black
Pearl, superbe navire de 65 mètres de long, afin que cette dernière puisse organiser de modestes réceptions dessus. Il
n’est pas question toutefois que Jeanne s’en serve pour naviguer : elle ne sait pas nager, elle s’ennuie pendant les
voyages, elle est allergique aux algues et ne supporte pas les embruns 1 qui ravagent son maquillage.
Serge conclut la vente le 1er mai 2018, le vendeur étant son associé et meilleur ami.
Hélas, le 15 décembre 2018, le plancher du pont supérieur du yacht s’effondre sous le poids combiné des multiples
convives (environ 850 personnes) et du matériel du DJ venu « ambiancer » la soirée. Il s’est avéré que le plancher
faisait l’objet d’un défaut de fabrication indécelable sans le passer aux rayons X.
Sans pitié en affaires, Serge se demande s’il peut agir contre son associé et meilleur ami qu’il sait être parfaitement
solvable.
Cas n° 3 (4 points)
Paul, guitariste de renom, doit partir en voyage. Il confie deux de ses guitares de collection à son ami John en lui
disant qu’il les récupérera dans un an. Une des guitares est inutilisable, l’autre en revanche est en parfait état de
fonctionnement.
Deux mois plus tard, Paul envoie un mail à John lui demandant de lui rendre la guitare en état de fonctionnement : il
en aura finalement besoin pour un concert d’exception à Punta Cana. Il passera la prendre dans deux jours.
Puis, trois mois après, Yoko, la compagne de John, désire déménager. Elle souhaite donc emporter le minimum de
choses et convainc John de se délester du superflu. John appelle donc son ami en lui disant qu’il ne peut plus garder
la guitare restante. Paul est mécontent de la tournure que prennent les choses car il ne peut pas venir chercher la
guitare. Il est d’autant plus fâché qu’il a versé 500 euros à John pour veiller sur ses deux guitares. Yoko qui écoute la
conversation téléphonique intervient, fort courroucée, et enjoint fermement Paul de venir chercher la guitare et, par
ailleurs, de verser l’intégralité de la somme convenue. Puis elle raccroche.
Paul est abasourdi. Il se demande ce qu’il doit faire, estimant notamment que la somme ne doit pas être versée en
totalité puisqu’il a récupéré une guitare en cours de route.
Cas n° 4 (2 points)
Mitch Buchannon est très ami avec Casey Jean Parker. Cette dernière lui demande s’il ne pourrait pas prêter à une de
ses amies, Caroline Holden, son appartement à Pessac, car cette dernière a décidé de suivre des études de sociologie
comparée à l’université de Bordeaux. Mitch, homme de la main tendue et de la parole donnée, accepte : les amies de
ses amies sont ses amies. Caroline s’installe donc dans l’appartement pour y suivre péniblement ses études de
sociologie comparée. A la suite de quelques redoublements, six ans plus tard, elle est toujours en deuxième année.
Mitch désire reprendre son appartement pour y loger son fils, Hobie. Caroline estime que c’est impossible puisqu’elle
a réellement besoin de ce logement, au moins jusqu’à l’obtention de son Master 2. Au rythme où vont les choses,
Mitch se demande s’il pourra récupérer un jour son appartement.
1
Larousse, v° Embrun : « Pluie fine formée de gouttelettes d’eau de mer projetées dans l’air à partir d’une surface
agitée ».
UNIVERSITÉ DE BORDEAUX
FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
Durée : 3 heures
DOCUMENTS AUTORISÉS :
Code civil et Code de commerce (édition Dalloz ou LexisNexis)
et l’usage d’un dictionnaire courant bilingue
- SUJET 1 : Dissertation juridique : La distinction entre le commerçant et les professionnels civils est-
elle toujours d’actualité ?
OU
M. Chauvin, président
SCP Alain Bénabent , SCP Ohl et Vexliard, avocat(s)
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Pau, 10 janvier 2017), que Mme Y..., qui avait pris à bail, à compter du 1er avril 2004,
un local commercial appartenant à la société Vengeance, a donné, le 20 mars 2006, le fonds de commerce en
location-gérance ; que, les 7 et 22 mai 2012, la société Vengeance lui a délivré deux congés avec refus de
renouvellement de bail commercial sans indemnité d'éviction en invoquant l'absence d'exploitation du fonds de
commerce mis en gérance pendant deux années au moins ; que la locataire a assigné la bailleresse en contestation
des congés ;
Attendu que, pour dire que les motifs des congés portant refus de renouvellement sans indemnité d'éviction ne
sont pas justifiés et que le bailleur est tenu au paiement d'une indemnité d'éviction, l'arrêt retient que, si la
locataire a donné le fonds de commerce en location-gérance sans l'avoir préalablement exploité pendant deux
années au moins, contrevenant ainsi aux dispositions de l'article L. 144-3 du code de commerce, cette faute, qui
existe dans ses rapports contractuels avec le locataire-gérant, peut entraîner la nullité du contrat, mais ne constitue
pas un motif grave et légitime privatif d'une indemnité d'éviction dès lors que la bailleresse ne rapporte pas la
preuve du préjudice qu'elle lui cause sur le fondement de l'article 1382 ancien du code civil ;
Qu'en statuant ainsi, alors que le contrat de location-gérance conclu en violation des conditions exigées du loueur,
qui n'ont pas pour finalité la protection des intérêts particuliers des parties, est atteint d'une nullité absolue et que
la déchéance du droit à renouvellement du bail, prévue par l'article L. 144-10, est encourue dès lors que le preneur
consent un contrat de location-gérance atteint par la nullité prévue à l'alinéa 1er du même texte, la cour d'appel,
qui n'a pas tiré les conséquences légales de ses propres constatations, a violé les textes susvisés ;
CASSE ET ANNULE, en toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 10 janvier 2017, entre les parties, par la cour d'appel
de Pau ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour
être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Bordeaux ;
Vu l'article 700 du code de procédure civile, rejette la demande de Mme Y... et la condamne à payer à la société
Vengeance la somme de 3 000 euros ;
Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, troisième chambre civile, et prononcé par le président en son audience
publique du vingt-deux mars deux mille dix-huit.
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DOCUMENT AUTORISÉ : code du travail + dictionnaire bilingue courant pour les étudiants étrangers non
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SUJET 1 : Dissertation
OU
« Lorsque le projet d'accord ou d'avenant de révision mentionné à l'article L. 2232-21 est approuvé à la majorité des
deux tiers du personnel, il est considéré comme un accord d'entreprise valide ».
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CENTRE DE BORDEAUX
Durée : 3 heures
DOCUMENT AUTORISÉ : dictionnaire bilingue courant pour les étudiants étrangers non
francophones
74. En ce qui concerne l'élément de temps, la Cour constate qu'il y a actuellement plus de dix ans que la Convention a
été signée et moins de cinq ans qu'elle est entrée en vigueur (juin 1964); lorsque la présente affaire a été introduite, il
y en avait moins de trois; enfin moins d'un an s'était écoulé lorsque les négociations bilatérales tendant à une
délimitation complète entre la République fédérale et les deux autres Parties ont échoué sur la question de
l'application du principe de l'équidistance. Bien que le fait qu'il ne se soit écoulé qu'un bref laps de temps ne constitue
pas nécessairement en soi un empêchement à la formation d'une règle nouvelle de droit international coutumier à
partir d'une règle purement conventionnelle à l'origine, il demeure indispensable que dans ce laps de temps, aussi
bref qu'il ait été, la pratique des Etats, y compris ceux qui sont particulièrement intéressés, ait été fréquente et
pratiquement uniforme dans le sens de la disposition invoquée et se soit manifestée de manière à établir une
reconnaissance générale du fait qu'une règle de droit ou une obligation juridique est en jeu ».
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SUJET 1 :
OU
SUJET 2 :
Commentaire de texte : Conseil d’Etat, « Etude relative aux possibilités juridiques d'interdiction du port du voile
intégral », p. 18, 2010.
En 2010, le Conseil d’Etat rendait, à la demande du Premier Ministre et dans la perspective du dépôt d’un projet de
loi au Parlement sur ce sujet, une étude sur les solutions juridiques permettant de parvenir à une interdiction du port
du voile intégral.
A la lumière de l’extrait de l’étude rendue par le Conseil d’Etat, vous vous prononcerez sur la reconnaissance
du droit à la différence religieuse en droit interne.
« Le principe de laïcité, qui irrigue notre tradition juridique depuis plus d’un siècle, trouve un fondement
constitutionnel solide (article 1er de la Constitution) et a été reconnu par la Cour européenne des droits de l’homme
(cf., notamment, CEDH, 10 novembre 2005, Leyla Şahin c./Turquie, n° 44774/98).
Comme l’a rappelé le Conseil d’État, dans les considérations générales de son Rapport public pour 2004 – Un siècle
de laïcité – la laïcité doit « se décliner en trois principes : ceux de neutralité de l’État, de liberté religieuse et de
respect du pluralisme ». Elle est, en effet, en droit public français, inséparable de la liberté de conscience et de
religion, et de la liberté pour toute personne d’exprimer sa religion ou ses convictions, libertés qui sont protégées à la
fois par la Constitution et par la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés
fondamentales.
Le principe de laïcité impose ainsi la stricte neutralité de l’Etat et des collectivités publiques visà- vis des pratiques
religieuses, et réciproquement, avec une double conséquence. D’une part, il implique la protection de la liberté de
conscience et d’opinion de chaque citoyen, ce qui fonde le principe de neutralité du service public et des agents
publics. D’autre part, ainsi que l’a jugé le Conseil constitutionnel dans sa décision du 19 novembre 2004 (CC., n°
2004-505 DC Traité établissant une Constitution pour l’Europe), il interdit « à quiconque de se prévaloir de ses
croyances religieuses pour s’affranchir des règles communes régissant les relations entre collectivités publiques et
particuliers ».
Mais la laïcité ne saurait fonder une restriction générale à l’expression des convictions religieuses dans l’espace
public, comme la Cour européenne des droits de l’homme a d’ailleurs eu l’occasion de le juger récemment (cf. 23
février 2010, M. Arslan et autres c./ Turquie, n° 41135/98), et ne peut donc justifier une prohibition absolue du voile
intégral dans l’ensemble de l’espace public. Elle s’applique principalement, en effet, dans la relation entre les
collectivités publiques et les religions ou les personnes qui s’en réclament. Elle s’impose directement aux institutions
publiques, ce qui justifie une obligation de neutralité pour les représentants de collectivités publiques dans l’exercice
de leurs missions. En revanche, elle ne peut s’imposer directement à la société ou aux individus qu’en raison des
exigences propres à certains services publics (comme c’est le cas des établissements scolaires).
De surcroît, une interdiction portant spécifiquement sur le voile intégral pourrait être interprétée comme une
ingérence de la puissance publique dans le bien-fondé des pratiques religieuses. Or, si la Cour européenne des droits
de l’homme peut être sensible à la signification de telles pratiques, en particulier en termes d’égalité des sexes (V. par
exemple le § 98 de l’arrêt Leyla Sahin et CEDH, 13 février 2003, Refah Partisi, n° 41340/98 admettant la dissolution
d’une organisation politique prônant l’instauration de la « charia », incompatible avec les objectifs de la convention
européenne, « notamment eu égard (…) à la place qu’il réserve aux femmes dans l’ordre juridique (…) »), elle
rappelle de manière constante que « sauf dans des cas très exceptionnels, le droit à la liberté de religion exclut toute
appréciation étatique sur la légitimité des croyances religieuses » (CEDH, 26 octobre 2000, Hassan et Tchaouch c./
Bulgarie, n° 30985/96, § 78) Le principe de laïcité ne pourrait donc, à lui seul, fonder une interdiction générale du
port du voile intégral.
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SUJET 1 :
OU
SUJET 2 :
La relation établie entre société et Etat par les partis politiques en France.
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DOCUMENT AUTORISÉ : code de procédure civile + dictionnaire bilingue courant pour les étudiants étrangers non
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« L'assignation contient à peine de nullité, outre les mentions prescrites pour les actes d'huissier de
justice :
3° L'indication des modalités de comparution devant la juridiction et la précision que, faute pour le
défendeur de comparaître, il s'expose à ce qu'un jugement soit rendu contre lui sur les seuls éléments
fournis par son adversaire ;
4° Le cas échéant, les mentions relatives à la désignation des immeubles exigées pour la publication
au fichier immobilier.
Elle comprend en outre l'indication des pièces sur lesquelles la demande est fondée. Ces pièces sont
énumérées sur un bordereau qui lui est annexé.
Sauf justification d'un motif légitime tenant à l'urgence ou à la matière considérée, en particulier
lorsqu'elle intéresse l'ordre public, l'assignation précise également les diligences entreprises en vue de
parvenir à une résolution amiable du litige.
OU
SUJET 2 : Dissertation
SUJET 1 : Dissertation
OU
Cour de cassation
chambre civile 3
Audience publique du jeudi 14 juin 2018
N° de pourvoi: 17-14365
Publié au bulletin Cassation partielle
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Angers, 27 octobre 2015), que M. et Mme Y..., propriétaires
d'une maison d'habitation donnée à bail à M. A... et à Mme X..., leur ont délivré un
commandement de payer visant la clause résolutoire, puis les ont assignés en acquisition de
cette clause et en paiement d'un arriéré locatif et d'indemnités d'occupation ; que Mme X...,
se prévalant du congé délivré par elle le 27 juin 2009, a demandé le rejet des demandes
formées à son encontre ;
Sur le moyen unique, pris en sa première branche, ci-après annexé :
Attendu que Mme X... fait grief à l'arrêt de la condamner à payer à M. et Mme Y... la
totalité de la dette locative, solidairement avec M. A... ;
Mais attendu qu'ayant relevé que le bail stipulait que les copreneurs étaient tenus
solidairement et indivisiblement de son exécution et que tout congé ne pouvait être
valablement donné que simultanément par l'ensemble des preneurs et retenu que Mme X...
avait expressément renoncé au droit de rompre seule le contrat, la cour d'appel a
exactement déduit, de ces motifs non critiqués, que celle-ci restait tenue de la totalité des
loyers impayés jusqu'à la résiliation du bail ;
Vu l'article 1202 du code civil, dans sa rédaction antérieure à celle issue de l'ordonnance du
10 février 2016 ;
Attendu que la solidarité ne se présume point ; qu'il faut qu'elle soit expressément stipulée ;
Attendu qu'après avoir constaté que Mme X... avait quitté les lieux, l'arrêt retient, par
motifs adoptés, que les deux copreneurs sont tenus solidairement de payer aux bailleurs
une indemnité d'occupation à compter de la résiliation du bail et jusqu'à la libération des
lieux ;
Qu'en statuant ainsi, sans constater que le bail prévoyait que la clause de solidarité
s'appliquait au paiement de l'indemnité d'occupation consécutive à la résiliation du bail, la
cour d'appel a violé le texte susvisé ;
CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il condamne Mme X... au paiement d'une
indemnité d'occupation à compter de la résiliation du bail et jusqu'à la libération des lieux,
l'arrêt rendu le 27 octobre 2015, entre les parties, par la cour d'appel d'Angers ; remet, en
conséquence, sur ce point, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit
arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d’appel d’Orléans ;
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FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
Sujet n° 1 : Dissertation :
Cas n° 1 :
Lucinda et Quitterie se sont mariées sous le régime de la séparation de biens le 18 juin 2013. Elles se sont installées
dans la résidence personnelle de Quitterie. Le 9 septembre 2013, elles ont conclu un bail commercial d’une durée de
six ans avec Edmundo, dans l’objectif d’ouvrir un commerce de gilets jaunes estampillés « All you need is Love ».
Le 28 mai 2016, elles ont, selon les termes du contrat, « emprunté conjointement 200 000 Euros remboursables le 2
janvier 2019 » auprès de leur banque.
Le 15 septembre 2016, Edmundo profite de ce que Lucinda n’est plus immatriculée au Registre du commerce et des
sociétés pour donner congé aux locataires sans offre de renouvellement. Les épouses relèvent qu’Edmundo n’avait
pas préalablement mis en demeure Lucinda de procéder à une réinscription au registre, ce qui invaliderait le congé.
Le 18 décembre 2017, Lucinda et Quitterie divorcent, Quitterie devant verser une prestation compensatoire de 50 000
euros. Elles poursuivent malgré tout l’exploitation en commun du fonds.
Quitterie vient vous consulter à propos de sa situation patrimoniale et de l’avenir de l’entreprise. Elle n’a pas versé la
prestation compensatoire due à Lucinda et la banque n’a toujours pas été remboursée de son prêt. Son activité a repris
à la faveur de récents évènements, mais Edmundo lui a indiqué verbalement que le bail allait bientôt prendre fin.
Cas n° 2 :
Jean-Lou est propriétaire de plusieurs locaux commerciaux. Lassé de ces activités bassement matérielles, il souhaite
vendre ses biens immobiliers afin d’aller vivre des jours heureux dans une île des caraïbes au régime fiscal très
avantageux. Pour ce faire, il envisage de se séparer de ses différents locataires et vous consulte en ce sens.
Un premier local a été loué le 28 avril 2010 à Doug, qui exploite un commerce de vente de plantes aromatiques. Doug
a cédé son bail commercial à Günter afin que ce dernier puisse développer un commerce de vente de poissons
empaillés. La cession de bail a été signifiée à Jean-Lou le 29 mai 2017, sans que celui ne réponde formellement. Il a
depuis encaissé chaque mois les loyers versés par Günter.
Le 30 avril 2010, Jean-Lou a conclu un autre contrat de bail avec Guy-Pat, afin que ce dernier puisse exercer sa
profession de médecin. Dans le contrat, il est indiqué que les parties entendent se soumettre en toute connaissance de
cause aux articles L. 145-1 et s. du code de commerce. Guy-Pat a mandaté un huissier qui a signifié, le 3 janvier
2019, une demande de renouvellement à Jean-Lou. Ce dernier a refusé dans les formes le renouvellement sans
indemnité, arguant de l’absence de qualité de commerçant de Guy-Pat.
Enfin, un dernier bail a été conclu le 4 mai 2010 entre Jean-Lou et Gwendo-Line. Gwendo-Line exploitait un
commerce de vente de livres de la collection Bescherelle. Hélas, le désintérêt croissant pour les règles de la langue
française conduisait Gwendo-Line tout droit à la faillite. Elle a obtenu, il y a maintenant un an, une déspécialisation
plénière, le juge l’ayant autorisée à exploiter un commerce de vente d’objets à l’effigie de stars de la téléréalité.
Depuis cette décision de justice, Gwendo-Line n’a pas modifié son inscription au RCS.
Cas n° 3
Le 5 janvier 2016, Killiana a cédé son commerce de vente d’huîtres domestiques à Priscillio, en s’engageant à ne pas
concurrencer l’acheteur dans un périmètre de deux kilomètres pendant une durée de cinq ans. Le 8 février 2018,
Priscillio a à son tour vendu le fonds à Jean-Phi.
Le fonds de commerce comprend, entre autres choses, trois baux. Un premier bail conclu avec Robby met à
disposition les bureaux de l’entreprise. Un autre local, très proche des bureaux et accueillant le magasin, fait l’objet
d’un bail conclu avec Jean-Eudes. Enfin, un dernier contrat a été conclu avec le propriétaire d’une galerie marchande
afin de disposer tous les samedis d’un emplacement dans le hall d’entrée de cette galerie. Les horaires d’ouverture et
de fermeture sont imposés par le propriétaire de la galerie, et c’est lui qui met à disposition de Jean-Phi l’électricité
nécessaire.
Le terme du bail le liant à Robby approchant, Jean-Phi a demandé le renouvellement de son bail. Robby a accepté en
indiquant que, du fait de la spécificité des locaux, le loyer du nouveau bail serait fixé à la valeur locative. Par ailleurs,
le propriétaire de la galerie marchande a indiqué à Jean-Phi que le contrat, arrivant bientôt à échéance, ne sera pas
renouvelé. Enfin, Killiana a ouvert un commerce de vente de mollusques domestiques à deux rues du commerce de
Jean-Phi.
Jean-Phi vous consulte afin de déterminer comment réagir face à ces différents évènements.
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SUJET 1 :
OU
SUJET 2 :
Le conseil de prud'hommes est seul compétent, quel que soit le montant de la demande, pour connaître des
différends mentionnés au présent chapitre. Toute convention contraire est réputée non écrite.
Le conseil de prud'hommes n'est pas compétent pour connaître des litiges attribués à une autre juridiction
par la loi, notamment par le code de la sécurité sociale en matière d'accidents du travail et maladies
professionnelles.
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FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
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DOCUMENT AUTORISÉ : dictionnaire bilingue courant pour les étudiants étrangers non francophones
Une grave « crise diplomatique » est en cours entre la Granche, Etat d’Europe occidentale, et le Royaume de Jabelite,
une monarchie absolue de la péninsule arabique. Elle fait suite à la disparition, depuis le 13 décembre 2018, d’Aziz
Kishoga, un journaliste de nationalité jabelienne résidant en Granche depuis plusieurs années. A cette date, Aziz
Kishoga, connu pour les articles critiques à l’égard de la famille royale jabelienne qu’il publie régulièrement dans le
quotidien du soir Le Globe, avait rendez-vous à l’ambassade du Royaume de Jabelite située 42 avenue Froch à
Ponome (capitale de la Granche) pour y obtenir le renouvellement de son passeport. Entré dans les locaux de la
mission diplomatique jabelienne à 9h35 Aziz Kishoga n’a, depuis, plus donné aucune nouvelle à ses proches.
Alertées par son épouse, les autorités granchaises ont consulté les enregistrements des caméras de vidéosurveillance
situées dans les rues bordant les locaux de l’ambassade jabelienne. Aucun de ces enregistrements ne montre M.
Kishoga ressortir de l’ambassade jabelienne la journée du 13 décembre 2018. Le 17 décembre 2018, des articles
paraissent dans la presse européenne, notamment dans Le Globe. Relayant des « sources proches du dossier », ces
articles énoncent qu’il apparaît plausible que M. Kishoga ait été tué dans l’enceinte de l’ambassade du Royaume de
Jabelite suite à un interrogatoire mené par des agents du renseignement du Royaume qui aurait « dégénéré ».
Le 20 décembre 2018, le communiqué suivant est rendu public par le gouvernement granchais : « Une série d’indices
concordants laissent à penser que M. Kishoga a été torturé puis tué dans les locaux de l’ambassade du Royaume de
Jabelite à Ponome. Au regard des éléments qui sont en sa possession ainsi que de la gravité des faits qui se sont
déroulés sur son territoire, la Granche se doit d’adopter les mesures qui s’imposent. L’Etat granchais informe
officiellement le Royaume de Jabelite qu’il entend réaliser une perquisition dans les locaux de sa mission
diplomatique situés 42 avenue Froch à Ponome pour faire toute la lumière sur les évènements qui s’y sont déroulés.
Ses agents de police se tiennent prêts à effectuer une telle opération de manière imminente. La Granche demande au
Royaume Jabelite de ne pas faire obstacle à la réalisation de cette perquisition ».
Dans les jours qui suivent, le Royaume de Jabelite ne communique pas officiellement sur les faits relatifs à la
disparition de M. Kishoga. Tout au plus, dans une allocution retransmise à la télévision d’Etat jabelienne le 26
décembre 2018, le souverain El Loko « rappelle son attachement à la liberté de la presse et à la liberté d’expression
que nul ne saurait raisonnablement contester ».
Confronté à l’absence de coopération du Royaume de Jabelite, le gouvernement granchais est déterminé à réaliser la
perquisition annoncée des locaux de l’ambassade jabelienne à Ponome, avec ou sans l’accord exprès du Royaume.
Les autorités granchaises s’interrogent toutefois sur la licéité d’une telle opération au regard du droit international,
notamment la règle de l’inviolabilité des locaux des missions diplomatiques que l’article 22 paragraphe 1 de la
Convention de Vienne sur les relations diplomatiques énonce en ces termes : « Les locaux de la mission sont
inviolables. Il n’est pas permis aux agents de l’État accréditaire d’y pénétrer, sauf avec le consentement du chef de la
mission ».
La Convention de Vienne sur les relations diplomatiques a été adoptée le 14 avril 1961 par 72 voix (pour) et 1
abstention. Son texte s’inspire largement de travaux menés par la Commission du droit international qui, dès 1952,
avait été chargée par l’Assemblée générale des Nations Unies de procéder à la codification des règles internationales
applicables aux « Relations et immunités diplomatiques ». Entrée en vigueur le 24 avril 1964, conformément à son
article 51, la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques réunit désormais 192 Etats Parties. Le Royaume
de Jabelite a ratifié la Convention sur les relations diplomatiques le 3 février 1965. La Granche, quant à elle, avait
signé la Convention le 18 avril 1961 mais elle a attendu le 28 mars 1980 pour la ratifier. De plus, alors qu’elle n’avait
pas manifesté d’opposition à l’encontre de la règle énoncée à l’article 22 paragraphe 1 de la Convention jusqu’à cette
date, la Granche a assorti sa lettre de ratification de la Convention sur les relations diplomatiques de la déclaration
suivante :
« Déclaration relative à l’article 22 paragraphes 1 et 3
La Granche n’accepte pas les dispositions énoncées aux paragraphes 1 et 3 de l’article 22. La Granche
entend pouvoir procéder à des mesures d’enquête dans les locaux des missions diplomatiques situées sur son
territoire si ces mesures ont été décidées par les autorités judiciaires compétentes et validées par son
ministère des affaires étrangères, dès lors qu’il y a de sérieuses raisons de penser que les locaux d’une
mission diplomatique sont utilisés en vue de faciliter la commission de crimes ou délits sur le territoire
granchais. »
Il faut dire qu’à l’époque où la Granche a décidé de ratifier la Convention de Vienne de 1961, elle suspectait la
Grolombie, un Etat d’Amérique du Sud, d’utiliser les locaux de son ambassade à Ponome pour y stocker des produits
stupéfiants qui étaient vendus clandestinement sur le marché européen. Le 25 avril 1980, le Royaume de Jabelite
avait toutefois notifié la déclaration suivante au Secrétaire général des Nations Unies, en sa qualité de dépositaire de
la Convention sur les relations diplomatiques :
« Le Royaume de Jabelite n’accepte pas la réserve émise par la Granche aux paragraphes 1 et 3 de l’article
22 de la Convention sur les relations diplomatiques. Le Royaume de Jabelite considère que ces dispositions
continuent de s’appliquer dans les relations entre le Royaume de Jabelite et la Granche conformément au
droit international coutumier ».
Avant d’envoyer ses agents de police perquisitionner les locaux de l’ambassade du Royaume de Jabelite, le
gouvernement granchais vous consulte afin d’évaluer la licéité d’une telle opération au regard du droit international.
Il vous est demandé de répondre aux questions suivantes.
1) La règle de l’inviolabilité des locaux de la mission diplomatique s’impose-t-elle, en vertu du droit
international, dans les relations entre la Granche et le Royaume de Jabelite ? (5 points)
2) Le comportement adopté par les autorités jabeliennes suite au communiqué granchais du 20 décembre
2018, qui se sont abstenues de rejeter expressément ce dernier, peut-il être interprété comme valant acceptation de la
perquisition de l’ambassade jabelienne par les autorités granchaises ? (4 points)
3) La Granche peut-elle justifier, en l’espèce, la mise à l’écart des règles internationales consacrant
l’inviolabilité des locaux des missions diplomatiques en s’appuyant sur le caractère impératif de l’interdiction de la
torture en droit international (la Granche envisage en effet de soutenir que la perquisition de l’ambassade jabelienne
ayant pour but d’assurer la répression de faits de torture commis sur la personne de M. Kishoga, et l’interdiction de la
torture étant une norme de jus cogens, la supériorité conférée dans l’ordre international à l’interdiction de la torture
permettrait d’écarter en l’espèce la règle de l’inviolabilité des locaux de la mission diplomatique formulée à l’article
22 de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques) ? (4 points)
4) En 2013-2014, le Royaume de Jabelite a violé l’article 27 paragraphe 3 de la Convention sur les relations
diplomatiques, en ouvrant à deux reprises la valise diplomatique de l’ambassade de Grolombie située en territoire
jabelien. La Granche pourrait-elle, en s’appuyant sur ces évènements, invoquer l’exception d’inexécution codifiée à
l’article 60 de la Convention de Vienne sur le droit des traités afin de s’affranchir, dans ses relations avec le Royaume
de Jabelite, de la règle de l’inviolabilité des locaux de la mission diplomatique formulée à l’article 22 de la
Convention sur les relations diplomatiques ? (3 points)
5) Si la perquisition des locaux de la mission diplomatique jabelienne était réalisée et qu’elle débouchait sur
des poursuites pénales en Granche, la règle internationale de l’inviolabilité des locaux de la mission diplomatique
pourrait-elle être utilement invoquée par les individus poursuivis devant les juridictions granchaises, dans le cadre des
procédures menées à leur encontre ? (4 points)
N.B. Vous considérerez que le droit international bénéficie, dans l’ordre juridique national de la Granche, du
même statut que dans l’ordre juridique français. La Convention sur les relations diplomatiques, accompagnée
de la « Déclaration relative à l’article 22 paragraphes 1 et 3 », ont été publiées au Journal officiel de la
République granchaise le 1er avril 1980. La ratification par la Granche de la Convention sur les relations
diplomatiques avait été précédée d’une loi d’autorisation adoptée par le Parlement granchais le 20 décembre
1979.
Documents
- Convention de Vienne sur les relations diplomatiques (extraits)
- CIJ, ordonnance en indication de mesures conservatoires, 15 décembre 1979, Affaire relative au personnel
diplomatique et consulaire des Etats-Unis à Téhéran (extraits)
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SUJET 1 - Dissertation :
OU
SUJET 2 - Commentaire :
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1 / Peut-il faire voter par le conseil municipal le budget en déficit, à l'exemple de celui de l'Etat,
afin de venir en aide à sa population au moyen de dépenses nouvelles?
2/ Existe-t-il une autonomie budgétaire des collectivités locales dont la commune pourrait se
prévaloir à l'encontre de l'Etat?
3/ Existe-t-il un principe d'équilibre dans les finances de l'Etat assorti d'un contrôle des
manquements à ce principe et dans l'affirmative, par quelles autorités est-il exercé?
4/ Comment l'Etat juge-il habituellement la gestion des finances locales par les élus locaux?
SUJET 1 :
OU
SUJET 2 :
Commentaire
Vu la procédure suivante :
Procédure contentieuse antérieure :
M. D...B...a demandé au tribunal administratif de Lille de prononcer la condamnation de l'Etat à
lui verser une somme de 149 855, 87 euros assortie des intérêts moratoires, à la suite de la
résiliation unilatérale du contrat qui le liait à l'administration.
Par un jugement n° 1401218 du 11 juillet 2016, le tribunal administratif de Lille a rejeté sa
demande comme portée devant un ordre de juridiction incompétent pour en connaître.
Procédure devant la cour :
Par une requête, enregistrée le 14 septembre 2016, et des mémoires, enregistrés les 1er juin, 27
juillet et 23 octobre 2017, M. D...B..., représenté, en dernier lieu par Me A...C..., demande à la
cour :
1°) d'annuler ce jugement ;
2°) de condamner l'Etat à lui verser une somme de 149 855, 87 euros assortie des intérêts
moratoires ;
4°) de mettre à la charge de l'Etat la somme de 7 000 euros sur le fondement de l'article L. 761-1
du code de justice administrative.
Vu :
- le code civil ;
- le code des marchés publics ;
- la loi n° 86-1290 du 23 décembre 1986;
- la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 ;
- la loi n° 2001-1168 du 11 décembre 2001 ;
- le code de justice administrative. (…)
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Barème :
QCM sur 30 questions, la note sera convertie sur 20.
Chaque question a la même valeur.
Pas de point négatif.
4. L’employeur peut contrôler l’usage des heures de délégation par les représentants du
personnel
A. a priori si le représentant du personnel invoque un motif illégitime
B. a priori si le représentant du personnel demande des heures au titre de circonstances exceptionnelles
C. a posteriori si l’employeur peut prouver que l’usage des heures n’est pas légitime
D. en exigeant que le représentant du personnel demande une autorisation pour bénéficier des heures de
délégation
6. Parmi ces éléments, lesquels constituent des critères d’identification d’une unité
économique et sociale
A. Un regroupement d’entreprises entre lesquelles existe un lien capitalistique
B. Un regroupement de sociétés juridiquement distinctes
C. Un regroupement d’entreprises présentant une unité de direction, une communauté de moyens, une
communauté d’intérêts et une complémentarité d’activités
D. Un regroupement d’entreprises présentant une identité de statut collectif, des conditions de travail
similaires, une gestion du personnel unifiée, une permutabilité du personnel
7. Quelles différences y a-t-il entre un usage d’entreprise et un engagement unilatéral de
l’employeur ?
A. L’usage naît d’une pratique constante et générale tandis que l’engagement unilatéral résulte d’un
engagement clair et exprès de l’employeur
B. L’employeur est tenu de respecter un usage alors que son engagement unilatéral ne s’impose pas à lui
C. Un accord collectif de travail portant sur le même objet peut remettre en cause l’usage mais pas
l’engagement unilatéral
D. L’usage et l’engagement unilatéral peuvent être dénoncés par l’employeur en suivant une procédure
similaire
19. Il est permis de conclure un accord collectif d’entreprise avec les membres élus du
comité social et économique
A. A condition qu’il n’y ait pas de délégués syndicaux dans l’entreprise
B. A condition que les élus soient mandatés par un syndicat représentatif
C. A condition que les élus aient obtenu la majorité des suffrages lors des dernières élections
professionnelles
D. A condition que la signature des élus soit confirmée par un référendum organisé dans l’entreprise
22. Pour être applicable, une convention collective d’entreprise doit-elle respecter les
conditions suivantes :
A. être communiquée individuellement à chaque salarié de l’entreprise
B. être déposée au greffe du conseil de prud’hommes du lieu de conclusion de l’accord
C. être obligatoirement écrite et rédigée en langue française
D. ne pas comporter de dispositions moins favorables que la loi pour les salariés de l’entreprise
25. Une convention collective de branche peut être applicable dans une entreprise
A. Si l’employeur est adhérent à une organisation professionnelle d’employeur ayant signé la convention
B. Si la convention collective de branche a été étendue alors que l’entreprise relève d’un secteur d’activité
différent de celui de la convention
C. Si l’employeur décide d’appliquer cette convention collective alors que son entreprise ne relève pas du
même secteur d’activité que la convention
D. Si l’employeur décide d’adhérer individuellement à la convention collective de branche
27. Le conseil de prud’hommes est compétent pour connaître des litiges relatifs
A. aux élections des représentants au comité social et économique
B. au licenciement d’un salarié
C. au paiement d’heures supplémentaires non rémunérées
D. à la condamnation pénale d’un employeur coupable d’un harcèlement sexuel sur une salariée de
l’entreprise
28. Un accord collectif d’entreprise conclu par des délégués syndicaux n’est valable qu’à
condition
A. que les signataires aient recueilli au moins 30% des suffrages exprimés au premier tour des dernières
élections du personnel
B. que les signataires aient recueilli au moins 50% des suffrages exprimés au premier tour des dernières
élections du personnel
C. que les signataires aient recueilli au moins 50% des suffrages exprimés en faveur des organisations
représentatives au premier tour des dernières élections du personnel
D. que les non-signataires majoritaires, ayant recueilli au moins 50% des suffrages exprimés au premier
tour des élections ne s’opposent pas à l’entrée en vigueur de l’accord.
Durée : 1 heure
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francophones
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2 - Questions annexes donnant lieu à une réponse courte (dix lignes maximum)
Donnez la définition des démocraties illibérales.
Dans quelle mesure le régime répressif est-il le régime le plus protecteur des libertés ?
Quel est l’apport de l’affaire Vincent Lambert à la théorie du référé-liberté ?
A quoi correspond la distinction entre les libertés formelles et les libertés réelles ?
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Remarques préliminaires :
Pour chaque question, il convient de cocher la ou les bonnes réponses correctes. Il y a au moins une réponse à cocher
par question.
Chaque question attribuera 1 point si toutes les réponses correctes ont été cochées et si aucune réponse incorrecte n’a
été cochée. Si une réponse fausse est cochée ou si une bonne réponse n’est pas cochée, la note de 0 sera attribuée à la
question. Il est donc conseillé de prendre le temps de bien réfléchir avant de répondre.
A. s’il est rendu en dernier ressort et que le demandeur n’a pas été cité à personne
B. s’il est rendu en dernier ressort ou que le demandeur n’a pas été cité à personne
C. s’il est rendu en premier ressort
D. jamais
E. toujours
6. La capacité d’exercice
9. L’action de groupe
13. Lorsqu’une demande en justice sollicite l’annulation d’un contrat de vente d’un meuble d’une valeur de
150 000 euros, le demandeur
A. suppose un grief
B. peut être soulevée à n’importe quel stade de la procédure
C. doit être soulevée avant la défense au fond
D. peut être soulevée après une fin de non-recevoir
E. est encourue en cas de défaut de capacité pour agir
17. La voie de recours ouverte contre les jugements rendus par défaut est :
A. l’appel
B. la tierce-opposition
C. l’opposition
D. le pourvoi en cassation si l’opposition est fermée
E. l’appel ou l’opposition selon que le jugement est rendu en premier ressort ou en dernier ressort
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20. Classer les 5 syndicats suivants, par ordre décroissant d’importance (adhésion/audience) :
A. CFTC ; CGC-CFE ; FO ; CGT ; CFDT
B. CFDT ; CGT ; FO ; CGC-CFE ; CFTC
C. CGT ; CFDT ; FO ; CGC-CFE ; CFTC
D. FO ; CGT ; CFDT ; CFTC ; CFE-CGC
22. Quels sont, parmi les critères suivants, ceux qui ne sont pas exigés pour caractériser la représentativité
syndicale :
A. L’attitude patriotique pendant l’occupation
B. Le respect des valeurs républicaines
C. L’affiliation à l’une des 5 grandes confédérations syndicales
D. L’audience électorale
28. L’UES :
A. Est une création jurisprudentielle
B. A été consacrée par le législateur en 1982
C. Signifie Union des Etablissements Sociaux
D. A la personnalité juridique
29. Le groupe :
A. A été créé en 1945
B. Correspond à la définition maison mère/filiale qu’en donne le code des sociétés
C. Permet la mise en place d’un comité d’entreprise
D. Permet la mise en place d’un comité de groupe
32. Peuvent présenter des listes au premier tour des élections professionnelles :
A. Uniquement les syndicats représentatifs :
B. Tous les syndicats présents dans l’entreprise :
C. Les syndicats habilités à créer une section syndicale d’entreprise :
D. Tous les salariés électeurs :
36. Le CHSCT :
A. Est compétent pour gérer les activités sociales et culturelles :
B. Est compétent pour rendre des avis sur les projets concernant la marche générale de
l’entreprise
C. Peut demander à expertiser les projets comportant des risques graves sur la santé des salariés
D. Rend un avis sur le projet de règlement intérieur
42. Pour être valable un accord d’entreprise doit être signé avec :
A. Au moins deux syndicats représentatifs
B. Au moins un syndicat représentatif
C. Le ou les syndicats doivent représenter plus de 50% des suffrages exprimés
D. Le ou les syndicats doivent représenter plus de 30% des suffrages exprimés et être validés par
référendum
44. Les accords conclus avec un salarié mandaté par un syndicat représentatif et non élu sur le plan national
doivent, pour être valables :
A. Etre conclu par un ou plusieurs salariés représentant plus de 30% des suffrages exprimés
B. Etre conclu par un ou plusieurs salariés représentant au moins 50% des suffrages exprimés
C. Etre approuvés par le personnel par référendum majoritaire
D. Etre entérinés par une commission mixte paritaire de branche
45. L’ordre public social désigne :
A. Les dispositions légales concernant les droits des salariés
B. Les dispositions légales qui peuvent être améliorées par des normes conventionnelles ou le
contrat de travail
C. Les dispositions légales auxquelles on peut déroger par voie conventionnelle
D. Les dispositions contractuelles auxquelles on peut déroger par usage
50. Un usage :
A. Peut-être dénoncé par l’employeur
B. Est cédé avec l’entreprise mais ne profitera plus qu’au salariés dont le contrat est cédé avec
l’entreprise
C. N’a pas de caractère véritablement obligatoire
D. Ne s’applique que s’il est plus favorable que l’accord collectif plus ancien
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SUJET :
La stabilité du locataire
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Pour chacune des questions posées, vous devez indiquer les bonnes réponses.
Chaque question parfaitement traitée vaut 0,5 point.
Chaque question comportant au moins une erreur vaut 0 point.
2. La coutume
A. Est impérative
B. Est supplétive
C. Doit être prouvée par la partie qui l’invoque
9. La solidarité passive
A. Est présumée en matière civile
B. Permet au créancier de demander le paiement entier à n’importe quel débiteur
C. Pèse sur les débiteurs du prix de vente dans une cession de contrôle d’une société commerciale
19. Quels statuts peuvent octroyer une protection sociale au conjoint du commerçant ?
A. Le statut de conjoint collaborateur
B. Le statut de conjoint salarié
C. Le statut de conjoint associé
20. Le conjoint d’un commerçant
A. Ne peut jamais co-exploiter un commerce avec son conjoint
B. Est investi d’un mandat légal couvrant les actes de gestion et d’administration s’il a opté pour le statut de conjoint
collaborateur
C. Est investi d’un mandat légal couvrant les actes de disposition s’il a opté pour le statut de conjoint collaborateur
21. L’artisan
A. Doit être immatriculé au Répertoire des Métiers
B. Est exclu du statut des baux commerciaux
C. Est soumis au principe de liberté de la preuve en matière commerciale
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1°) En France, les étrangers bénéficient-ils de la protection des droits et libertés fondamentaux ?
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CIVIL
OU
Remarques préliminaires : pour chaque question, il convient de cocher une ou plusieurs réponses. Chaque question
est notée sur un point. Les points sont attribués dès lors que la ou les bonnes réponses ont été cochées. Si, au
contraire, il figure une mauvaise réponse, la note de 0 est attribuée à la question.
1. Which one of these authors particularly studied foreign legal orders in his works?
A. Victor Hugo
B. Alexis de Tocqueville
C. Adam Smith
2. Among these contemporary authors, who wrote a major study related to the legal families in the world?
A. Georges Vedel
B. René David
C. Jean Carbonnier
3. Among these criteria, which ones may be apprehended as decisive elements of the Romano-Germanic
tradition?
A. The inductive way of reasoning
B. The distinction between public law and private law
C. The written law
4. Among these codes, which one included more than 19 000 clauses?
A. The Prussian Code, 1794
B. The Codex, 529
C. The Civil Code, 1804
5. What kinds of phenomena explain the spreading of the Romano-Germanic tradition in the world?
A. Colonisation
B. The role of the judicial precedents
C. The export of codification
6. Among these countries, which ones belong to the Romano-Germanic tradition?
A. India
B. Portugal
C. Argentina
7. Among these elements, which ones characterise the Common-law tradition?
A. The case-by-case approach
B. The role of the judicial precedents
C. Codification
16. How many States can be considered “mixed legal systems”, according to the broad sense of this phrase?
A. 15 States
B. 93 States
C. 124 States
17. Among these States, which ones combine the Romano-Germanic tradition and the Common-Law tradition?
A. Australia
B. Scotland
C. Louisiana
18. In the Canadian legal order, which act expressly confirmed the coexistence of the Common-law and the Civil
law traditions in Quebec?
A. The Royal Proclamation, 1763
B. The Constitution Act, 1867
C. The Canadian Act, 1608
19. How many countries share the Muslim legal tradition nowadays?
A. approximatively 50 countries
B. approximatively 120 countries
C. approximatively 175 countries
20. Among these elements, which one characterise the Muslim legal tradition?
A. The judicial review
B. The revealed sources
C. The Roman Law
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Art. Prensa
¿Hay más violencia de género? ¿O menos, pero es más visible y estamos más concienciados? ¿Cuántas víctimas han
hecho falta para que los crímenes pasionales se conviertan en un problema social con una denominación y una ley
propias? Estudiamos las cifras de la violencia de género en España y la legislación para entender su evolución en
nuestro país y sobre todo el cambio de la opinión pública respecto a una lacra que no termina de desaparecer. Las
estadísticas de la violencia en nuestro país nos sirven para estudiar cómo ha evolucionado, pero también para
preservar la memoria de las víctimas, rendirles un homenaje y observar cómo la sociedad se ha ido posicionando
frente a este grave problema. Desde el año 2012 la Delegación del Gobierno para la Violencia de Género distribuye
un Boletín Estadístico Mensual donde se recopilan datos oficiales respecto a las víctimas mortales de violencia de
género mes a mes. En paralelo diferentes asociaciones de víctimas también recogen datos, un asunto que causa
polémica pues hay diferentes criterios para decidir quién es víctima y quién no. Es por ese motivo que nos hemos
basado exclusivamente en los datos recogidos por la Delegación del Gobierno desde el año 2004 con los siguientes
datos de víctimas mortales desde la fundación de este organismo:
Como podemos ver, desde la implantación de la ley del año 2004, el mayor repunte de violencia machista en
España se dio durante el 2008, cuando un total de 76 mujeres fueron asesinadas por sus parejas o exparejas, seguido
por 2010, con 73 fallecidas. También fue en ese año en el que un mayor número de las víctimas mortales de violencia
machista habían denunciado: 22 de las 73 fallecidas lo había hecho. Durante años considerada como un problema de
ámbito familiar y catalogada bajo el concepto de “crimen pasional”, la violencia de género tuvo que esperar muchos
años, concretamente hasta diciembre del año 2004, para que se aprobara una ley para combatirla. Ya en los últimos
años de la década de los 90 diferentes asociaciones de mujeres que trabajaban con víctimas y estudiando la violencia
plantearon la necesidad de que hubiera una ley específica contra este tipo de violencia. Su mensaje y punto de
partida es que estábamos ante un problema de Estado que necesitaba ser combatido con políticas específicas desde
todos los ámbitos. La nueva ley llego. El 28 de diciembre del año 2004. Una ley que nació con el consenso de todo
el arco parlamentario y con un propósito: proteger a las víctimas de malos tratos, perseguir a los maltratadores,
prevenir y erradicar este tipo de violencia y convertirla en un problema social a denunciar (y con el que acabar).
Por supuesto estamos hablando de una ley que marcó un antes y un después en esta lacra social. Además, como os
contamos hace solo unos meses, un nuevo pacto aprobado por mayoría en el Congreso el mes de septiembre
contempló más de 210 nuevas medidas para sensibilizar a la sociedad y prevenir sobre la violencia machista, Una de
las medidas más esperadas de este nuevo pacto es la ampliación del concepto de violencia machista. Además, el pacto
contempla más medidas en el terreno de la justicia y para la concienciación de la sociedad, entre otras cosas. En
cualquier caso, se trata de un paso adelante muy importante que debería traducirse en un conjunto de mejoras y
medidas para asistir a las víctimas.
Epreuve de : Anglais
Durée : 1h30
/100 /20
Devoir commun anglais L3 Décembre 2018
4. Read the following extract and fill in the blanks with the words below. Be careful there are more words than
needed. /5
log logging in bulk snooper’s relevant irrelevant enshrines
deletes surveillance compel compelled enforcement enforcing requires
varies varying
The legislation which passed in late November and replaced the old surveillance law at the beginning of this year, is
called the Investigatory Powers Act (or, by its critics, the “____________ Charter”). It ____________ broad new
authority for U.K. law ________________ and intelligence agencies to conduct online ________________, hack into
devices deemed relevant to investigations, and make technology companies provide access to data about their users—
even by forcing them to change the design of products.
It also gives investigators the authority to use these powers ________________ meaning they can access large data
sets that may include information about people not ________________ to investigations.
Opponents take issue with many parts of the legislation, but the most high-profile fight is over a new authority for the
government to _____________ Internet service providers to retain “Internet connection records”—including websites
visited or mobile apps used, the times they were accessed, and the duration of use—for up to 12 months for all their
customers
Internet service providers already can and do _________ information about the websites you visit. In the EU the law
________________ them to get rid of it once it’s not needed. Outside the EU, the amount of time that ISPs retain
data __________________, and few publicize that information. Time Warner Cable in the U.S. states that it retains
IP address logs for up to six months.
7 Circle the correct word in italics. In your own words, explain the meaning of the sentence in English. /2
Criminal cases usually have a higher / lower burden of proof than civil cases.
Explain: ___________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________________
9. Read the following extract and fill in the blanks with the words below. /6
The estimate of the number of ___________________ victims of trafficking and modern slavery in Britain has
_______________ tenfold from 13,000 in 2013, to 136,000 in 2018. Last year, there were 5,145 cases reported in the
UK – the highest on record – and 41% ____________ children under 18.
Thousands of victims are _______________ into slavery in the UK and kept _______________ in plain sight, often
working seven days a week for little or no pay in nail salons, car washes, building sites, kitchens, factories and farms.
They are trapped, abused and exploited, with no hope of ________________ home to their loved ones. Often,
unknowingly, we are ___________________ towards someone else’s __________________ by buying services and
products from people living in modern slavery.
We can’t leave it to law enforcement to fight human __________________ alone. All of us must stand watch against
modern slavery, rooting it out of our communities, _________________ no refuge for traffickers. That’s why, with
the charity One Family, I created the campaign #HumanToo. Through #HumanToo, One Family is standing in
solidarity with victims and survivors, recognising their humanity and asking everyone, everywhere, to be a part of
putting an end to trafficking and modern slavery. We are ___________ people to learn the common signs of
trafficking and slavery, and to be vigilant; to report suspicious activity to the police; to be curious about the
businesses they buy from, and use their ___________________ power to support those that are upholding human
rights.
suffering asking leaving purchasing returning contributing trafficking
trafficked suspected involved hidden risen
11. Make two sentences using the following expressions. Use them in a pertinent context. /6
to see eye to eye: ____________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________________________
to cut corners: ______________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________________________
12. Read the following paragraph and fill in the blanks with the correct words. Rely upon the context to find
the words. /7
Jonathan was born in England. When he was 8 he stole a mobile phone in a shop downtown. He was caught by the
security guard. He was accused of ______________ and judged in a ______________ court. When he was 18 he
broke into his neighbour’s house and stole a computer and some jewelleries. He was caught by the police, accused of
____________________ and judged in a _____________________ court. When he turned 25 he got into serious
trouble: he murdered a woman. He was therefore judged in a _________________ court. He was found
_______________ and was sent to _________________ for 10 years.
13. Read the following paragraph. Fill in the blanks with the correct prepositions. /8
The judge has just pronounced a decision _____ the case _______ Timothy Bully. He was charged _______ murder.
Timothy Bully snooped ______ Samantha Stalk ______ many months. He eventually killed her. A trial started and
Timothy Bully was accused _____ the murder _____ Samantha Stalk. His lawyer was _____ ______ arms to prove
his innocence.
18. Choose ONE of the following questions and answer it in English. Write about 50 words. /10
a) What is the difference between marriage and civil partnership? Which one would you choose for yourself? Why?
b) Imagine that you are part of the HumanToo campaign. Write a short text to explain the situation about human
trafficking in your country to your fellow citizens.
______________________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________________
___________________________________________________________________
Semestre 6 - Mai 2019
Groupe 1 & Groupe 2
Epreuves de 3 heures
UNIVERSITÉ DE BORDEAUX
FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
DOCUMENTS AUTORISES :
- Code civil
- Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non francophones
SUJET 1 : Dissertation
Le formalisme dans les sûretés personnelles.
Sujet 2 :
Veuillez commenter l’arrêt suivant (Cass. com.30 janvier 2019, pourvoi n° 17-21.279)
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Toulouse, 29 mars 2017), que le 19 février 2013, M. Y... a signé un acte intitulé
"garantie à première demande" au profit de la société Cuisines design industries ; que cette société a déclaré une
créance de 86 165,08 euros au passif de la société Euro cuisines bain 2000, mise en redressement judiciaire, et dont
M. Y... était le gérant ; qu'après la conversion du redressement en liquidation judiciaire, la société Cuisines design
industries a assigné M. Y... en exécution de son engagement ; que celui-ci a soutenu que cet engagement devait être
qualifié de cautionnement et qu'il n'avait pas été mis en garde ;
Attendu que M. Y... fait grief à l'arrêt de le condamner à payer à la société Cuisines design industries, créancière, la
somme de 86 165,08 euros et de retenir que cette dernière n'avait pas manqué à son devoir de mise en garde alors,
selon le moyen :
1°/ qu'en dépit de l'intitulé de l'acte, constitue un cautionnement l'engagement portant sur l'obligation du débiteur
principal ; que l'arrêt infirmatif attaqué a constaté qu'il était inscrit dans l'acte que M. Y... s'engagerait à payer le
créancier dès réception d'une lettre demandant un paiement et lui notifiant la défaillance de la débitrice principale ;
qu'en retenant que l'engagement litigieux constituait une garantie autonome après avoir constaté qu'il portait sur
l'obligation du débiteur principal, la cour d'appel n'a pas tiré les conséquences légales de ses propres constatations en
violation des articles 2298 et 2321 du code civil ;
2°/ qu'en dépit de l'intitulé de l'acte, constitue un cautionnement la garantie souscrite à titre solidaire et indivisible et
signée par une seule personne ; qu'il ressort des constatations de l'arrêt infirmatif attaqué que l'acte litigieux n'avait
été signé que par M. Y... qui s'était engagé solidairement et indivisiblement envers le créancier ; qu'il en résultait
nécessairement que l'engagement en cause constituait un cautionnement, de sorte que, en décidant le contraire, la cour
d'appel, qui n'a pas tiré les conséquences légales de ses propres constatations, a violé les articles 2298 et 2321 du code
civil ;
3°/ que seul celui qui signe un acte de garantie s'engage au titre de cette garantie ; qu'il ressort des constatations de
l'arrêt infirmatif attaqué que l'acte litigieux n'avait été signé que par M. Y... qui s'était engagé solidairement et
indivisiblement envers le créancier ; qu'en statuant par des motifs impropres à établir que la solidarité et
l'indivisibilité prévues à l'acte concernaient les garants entre eux et faisaient de l'acte une garantie autonome, quand il
résultait de ses constatations que seul M. Y... avait signé l'acte, la cour d'appel a violé les articles 2298 et 2321 du
code civil ;
4°/ qu'un gérant de société n'est pas nécessairement un cocontractant averti ; qu'en affirmant que M. Y... était averti
sans motiver sa décision plus avant sur ce point, la cour d'appel a privé sa décision de base légale au regard de
l'article 1147 du code civil ;
Mais attendu, en premier lieu, qu'après avoir relevé que le premier paragraphe des mentions dactylographiées de
l'acte signé par M. Y... décrit un engagement des "garants" autonome et indépendant des relations contractuelles
existant entre la société Cuisines design industries et la société Euro cuisines bain 2000, que le deuxième paragraphe
de ces mentions précise que les garants s'engagent à paiement dès réception d'une demande de paiement du
bénéficiaire par lettre recommandée avec accusé de réception notifiant la défaillance de la société Euro cuisines bain
2000 dans ses obligations, "étant bien entendu que l'effectivité ou le bien-fondé du manquement dénoncé est
totalement indifférent à l'exécution de notre engagement de garantie", et que, dans le troisième paragraphe, les
garants s'interdisent d'opposer une quelconque nullité, exception, objection, fin de non-recevoir tirée des relations
juridiques ou d'affaires entre ces deux sociétés, enfin, qu'il est clairement ajouté dans un paragraphe suivant que la
garantie n'est pas un cautionnement, l'arrêt retient que ces mentions sont suivies d'une mention manuscrite de M. Y...
ainsi rédigée : "Bon pour garantie à première demande, solidaire et indivisible à hauteur de 100 000 euros en
principal frais et accessoires en sus à compter du jour des présentes et jusqu'au 31/03/2014" ; qu'en l'état de ces
constatations et appréciations, c'est dans l'exercice de son pouvoir souverain d'interprétation d'un acte ambigu que la
cour d'appel a retenu que l'engagement de M. Y... n'avait pas pour objet la propre dette du débiteur mais s'analysait en
un appel motivé par l'inexécution par le débiteur de ses obligations, de sorte que le garant, à réception de cette
demande, ne pouvait en différer le paiement ni soulever de contestation pour quelque motif que ce soit ; qu'ainsi, en
dépit des mentions "solidaire et indivisible" et du fait que l'acte désignant "les garants" a été signé par M. Y... seul,
elle a légalement justifié sa décision de qualifier l'engagement de garantie à première demande ;
Et attendu, en second lieu, que le créancier bénéficiaire d'une garantie à première demande n'est débiteur d'aucune
obligation de mise en garde à l'égard du garant autonome ; que la quatrième branche est inopérante ;
DOCUMENT AUTORISE : Code du travail et Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les
étudiants étrangers non francophones
SUJET 1 : Dissertation
Attendu que Mme X... a été engagée le 18 juin 1998 par la société Coop Atlantique en qualité de
caissière à temps partiel "dans le magasin Stoc de Saint-Palais-sur-Mer" ; qu'elle a été licenciée le
29 mars 1999 pour avoir refusé une affectation au magasin de Royan, distant de 5 km ; qu'elle a
saisi la juridiction prud'homale d'une demande fondée sur un licenciement sans cause réelle et
sérieuse ;
Attendu que la salariée reproche à l'arrêt attaqué (Poitiers, 12 décembre 2000) de dire que le
contrat n'était pas modifié dès lors que la nouvelle affectation se trouvait dans le même secteur
géographique et de rejeter sa demande alors, selon le moyen, que la précision d'une embauche
définitive au magasin Stoc de Saint-Palais-sur-Mer s'imposait et n'autorisait aucun transfert ou
mutation et qu'il y avait donc modification du contrat ;
Mais attendu que la mention du lieu de travail dans le contrat de travail a valeur d'information, à
moins qu'il ne soit stipulé par une clause claire et précise que le salarié exécutera son travail
exclusivement dans ce lieu ;
Et attendu qu'en l'absence d'une telle clause dans le contrat de Mme X..., la cour d'appel a décidé
à bon droit que le changement de localisation intervenu dans le même secteur géographique
constituait un simple changement des conditions de travail et non une modification du contrat ;
que le moyen n'est pas fondé ;
REJETTE le pourvoi
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DOCUMENT AUTORISE : Code civil, Code de commerce, Code des sociétés et Dictionnaire
bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non francophones
SUJET 1 :
OU
SUJET 2 :
Cour de cassation
chambre civile 3, 5 juillet 2018
Attendu, selon l’arrêt attaqué (Dijon, 30 mars 2017), que les deux cents parts composant le capital de la
société civile immobilière La Varenne Bourgogne (la SCI) ont été réparties entre les trois associés à raison
de cent pour M. Y..., quatre-vingt-dix pour Mme X... et dix pour son père, M. X... ; que la SCI a acquis un
immeuble dont la jouissance a été gratuitement attribuée à M. Y... et Mme X... ; qu’après leur divorce puis
la désignation d’un administrateur ad hoc, l’assemblée générale du 13 mars 2015 a voté une résolution
mettant à la charge de Mme X... le paiement d’un loyer ; que, parallèlement, M. Y... ayant refusé de voter
une résolution en faveur d’une augmentation du capital par incorporation des comptes courants, Mme X...,
son père (les consorts X...) et la SCI l’ont assigné pour obtenir la désignation d’un mandataire ad hoc
ayant pour mission de convoquer une assemblée générale et de voter en ses lieu et place l’augmentation
du capital ;
Attendu que les consorts X... et la SCI font grief à l’arrêt de rejeter leurs demandes ;
Mais attendu qu’ayant, d’une part, exactement retenu qu’il convenait de rechercher si M. Y..., par son vote
négatif, avait empêché une opération essentielle à la poursuite de l’intérêt général, dont dépendait la
survie de la société, dans le but de favoriser ses propres intérêts au détriment des autres associés, d’autre
part, sans être tenue de s’expliquer sur les éléments de preuve qu’elle décidait d’écarter, souverainement
retenu qu’aucune pièce n’établissait la réalité ni le montant des travaux d’entretien de l’immeuble ni qu’une
demande de prêt aurait été rejetée par une banque et relevé que l’absence de trésorerie de la SCI
provenait du refus persistant de Mme X... de payer des loyers qui devaient être prioritairement affectés au
paiement des charges de la SCI, avant d’assurer la rémunération des comptes puis leur apurement, la
cour d’appel, qui en a pu en déduire que la survie de la SCI n’était pas menacée ni qu’aucune solution
alternative à l’affectation des comptes courants n’existait pour assurer une trésorerie, a, par ces seuls
motifs, légalement justifié sa décision ;
Rejette
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DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers
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SUJET 1 :
- L’ordre social et politique hérité, sagesse du meilleur possible ou masque de l’injustice ?
OU
SUJET 2 :
- Refonder la politique sur la science : une promesse de progrès ?
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DOCUMENTS AUTORISES :
- Code de procédure pénale
- Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non francophones
SUJET 1 : dissertation
« La conception jurisprudentielle de la victime pénale »
Messieurs X, Y et Z, respectivement maire et conseillers municipaux de la ville de Valence-sur-Gironde, font l’objet d’une enquête
car ils sont suspectés d’avoir commis le délit de favoritisme, incriminé par l’article 432-14 du Code pénal, au préjudice de la
société Jet 2000 qui a dénoncé les faits. Ils encourent chacun 2 ans d’emprisonnement et 200 000 euros d’amende.
C’est Monsieur Bois, tout juste nommé Procureur de la République au TGI de Bordeaux, qui va diriger personnellement l’enquête
dans cette affaire médiatisée. Quelques heures après avoir été saisi, Monsieur Bois reçoit un appel téléphonique du Garde des
Sceaux lui interdisant d’engager des poursuites à l’encontre de Messieurs X et Y. Aucune instruction n’est donnée pour Monsieur
Z. Monsieur Bois s’exécute et classe sans suite. La société Jet 2000 reçoit la notification du classement sans suite. Dépitée, elle
souhaite contester cette décision, et se plaint d’être dans une situation inéquitable par rapport à celle du parquet. Par ailleurs elle
contacte un journaliste pour qu’il enquête là-dessus.
Le journaliste fait des révélations fracassantes. D’une part, Monsieur Bois connaîtrait Monsieur X, pour avoir instruit une affaire le
concernant il y a une dizaine d’années, lorsque le premier était juge d’intruction fraîchement sorti de l’Ecole Nationale de la
Magistrature. A l’époque, il avait renvoyé Monsieur X devant le tribunal correctionnel pour détournement de fonds publics (article
432-15 du Code pénal) mais ce dernier avait été relaxé. D’autre part, le journaliste révèle que Monsieur Bois serait le parrain de la
fille aînée de Monsieur Y.
Par la suite, le parquet reçoit par courrier anonyme une clé USB contenant un enregistrement d’une conversation tenue entre
Messieurs X et Y. Cette conversation qui a été authentifiée par un expert, établit clairement la culpabilité des deux hommes pour
le délit de favoritisme. Les enquêteurs parviennent à identifier la source de l’enregistrement : il a été réalisé par l’assistant de
Monsieur X, qui enregistrait clandestinement bon nombre de conversations de son mentor.
Face à la pression médiatique mais aussi face à celle du Garde des Sceaux, Monsieur Bois trouve un compromis et se résoud à
ordonner une mesure de médiation pénale entre Monsieur Z et la société Jet 2000 sur le fondement de l’article 41-1 5° du Code
de procédure pénale. La médiation est un succès. Pourtant, Monsieur Bois finit par estimer que cette mesure n’était pas adaptée
compte tenu de la gravité des faits, et il engage des poursuites contre Monsieur Z.
Qu’en pensez vous ?
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Durée : 3 heures
DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
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Le rôle du Conseil de sécurité des Nations Unies dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales
[…]
170. La Cour se penchera à présent sur trois arguments avancés par le défendeur qui peuvent être considérés comme
allant à l’encontre de la thèse selon laquelle la Convention impose aux parties contractantes l’obligation de ne pas
commettre de génocide ni aucun des autres actes énumérés à l’article III. Selon le premier de ces arguments, en vertu
d’un principe généralement établi, le droit international ne connaît pas de responsabilité pénale de l’Etat, et la
convention sur le génocide ne comporte pas de mécanisme permettant d’en établir une. Quant au principe, le
défendeur attire l’attention sur le rejet par la CDI, lors de la rédaction du projet final de ses articles sur la
responsabilité de l’Etat, du concept de crime international — décision qui traduit les réactions résolument négatives
d’un certain nombre d’Etats face à toute notion de ce type. Le demandeur admet que le droit international général ne
connaît pas de responsabilité pénale de l’Etat. Il soutient, sur ce point précis, que l’obligation dont la violation peut
engager la responsabilité du défendeur dans le cadre d’une instance introduite en vertu de l’article IX est simplement
une obligation relevant du droit international, en l’occurrence les dispositions de la Convention. La Cour fait observer
que les obligations en cause en l’espèce telles qu’elles résultent des termes de la Convention et les responsabilités qui
découleraient pour les Etats de la violation de telles obligations sont des obligations et des responsabilités relevant du
droit international, et ne sont pas d’ordre pénal. Cet argument ne saurait dès lors être accueilli.
171. Selon le deuxième argument du défendeur, la nature de la Convention est telle que serait exclue de son champ
d’application toute responsabilité d’Etat pour génocide ou pour les autres actes énumérés. La Convention, est-il dit,
serait une convention de droit international pénal classique visant essentiellement les poursuites et les sanctions
pénales à l’encontre d’individus et non la responsabilité des Etats. L’accent mis par la Convention sur les obligations
et la responsabilité individuelles écarterait toute possibilité que des Etats soient tenus pour responsables en cas de
violation des obligations énoncées à l’article III. En particulier, est-il dit, cette possibilité serait exclue du fait de la
mention, à l’article III, de sanctions (à l’encontre d’individus), de l’obligation faite par l’article IV de punir des
personnes et de celle, faite par l’article V, de prendre les mesures législatives nécessaires, prévoyant notamment des
sanctions pénales efficaces frappant les personnes coupables de génocide, de la disposition de l’article VI prévoyant
que les personnes accusées de génocide seront traduites en justice et de celle de l’article VII exigeant des mesures
d’extradition.
172. La Cour est consciente du fait que la phrase célèbre du jugement de Nuremberg selon laquelle «[c]e sont des
hommes, et non des entités abstraites, qui commettent les crimes...» (Procès des grands criminels de guerre devant le
Tribunal militaire international, Nuremberg, jugement, 14 novembre 1947, documents officiels, t. 1, p. 235) pourrait
être invoquée à l’appui de la thèse selon laquelle toute violation des obligations énoncées à l’article III ne peut être
que le fait d’individus. Toutefois la Cour note que le Tribunal entendait par là réfuter l’argument selon lequel « le
droit international ne vise que les actes des Etats souverains et ne prévoit pas de sanctions à l’égard des délinquants
individuels » (Jugement du Tribunal militaire international, op. cit., p. 234), seuls les Etats étant responsables en vertu
du droit international. Le Tribunal rejeta ledit argument en ces termes : « Il est admis, depuis longtemps, que le droit
international impose des devoirs et des responsabilités aux personnes physiques » (Ibid., p. 234; le texte anglais
comporte les termes «ainsi qu’aux Etats», qui n’apparaissent pas dans le texte français du jugement).
173. La Cour relève que cette dualité en matière de responsabilité continue à être une constante du droit international.
Cet élément figure au paragraphe 4 de l’article 25 du Statut de Rome de la Cour pénale internationale, auquel sont à
présent parties cent quatre Etats: «Aucune disposition du présent Statut relative à la responsabilité pénale des
individus n’affecte la responsabilité des Etats en droit international.» La Cour relève également que les articles de la
CDI sur la responsabilité de l’Etat pour fait internationalement illicite (annexe à la résolution 56/83 de l’Assemblée
générale, 12 décembre 2001) (ci-après «Articles de la CDI sur la responsabilité de l’Etat») abordent, à l’article 58, la
question par son autre aspect: «Les présents articles sont sans préjudice de toute question relative à la responsabilité
individuelle d’après le droit international de toute personne qui agit pour le compte d’un Etat.» Dans son
commentaire sur cette disposition, la Commission indique ce qui suit :
« Dans le cas de crimes de droit international commis par des agents de l’Etat, il arrivera souvent que ce soit l’Etat
lui-même qui soit responsable pour avoir commis les faits en cause ou pour ne pas les avoir empêchés ou réprimés.
Dans certains cas, notamment celui de l’agression, l’Etat sera par définition impliqué. Mais même dans ces cas, la
question de la responsabilité individuelle est en principe à distinguer de celle de la responsabilité des Etats. L’Etat
n’est pas exonéré de sa propre responsabilité pour le comportement internationalement illicite par le fait qu’il a
poursuivi et puni les agents publics qui en sont les auteurs » (Rapport de la CDI, 2001, A/56/10, Commentaire de la
CDI sur le projet d’articles sur la responsabilité de l’Etat pour fait internationalement illicite, Commentaires sur
l’article 58, par. 3.).
« L’article 58 ... précis[e] que les articles ne traitent pas de la question de la responsabilité individuelle en droit
international de toute personne agissant au nom d’un Etat. L’expression « responsabilité individuelle » est revêtue
d’une signification convenue à la lumière du Statut de Rome et d’autres instruments ; elle désigne la responsabilité
de personnes individuelles, y compris des agents de l’Etat, d’après certaines règles de droit international
s’appliquant à des comportements tels que la commission d’un génocide, de crimes de guerre et de crimes contre
l’humanité ».
[…]
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DOCUMENT AUTORISÉ : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers
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Commenter cet extrait de l’Introduction à l’étude du droit d’Émile Acollas (Paris, A. Marescq Ainé
et A. Chevalier-Marescq, 1885, p. 26-27).
La doctrine juridique devrait être l’idée générale qui relierait entre elles toutes les parties de la science du
Droit, et qui rattacherait cette science elle-même à l’ensemble de la science sociale et de la connaissance humaine.
La doctrine juridique actuelle n’est que l’interprétation des textes par les légistes.
Cette doctrine érige en dogme fondamental que la loi n’a jamais tort, tant qu’elle existe ; de là sa double
tendance à tourner constamment au panégyrique et à se garder de l’esprit critique.
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DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers
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Code civil et Code de la consommation
SUJET 1 : Dissertation
« La protection de la caution »
Attendu que Mme Henriette X... fait grief à l'arrêt de l'avoir déboutée de sa
demande, alors, selon le moyen :
Mais attendu que l'arrêt relève que le " cautionnement " souscrit par Mme
Henriette X... " était uniquement un cautionnement hypothécaire et sans solidarité
limité à sa seule maison sise à Espiens, sans autre engagement sur ses revenus
";
Qu'il en résulte que cette sûreté réelle consentie pour garantir la dette d'un tiers
n'impliquant aucun engagement personnel à satisfaire l'obligation d'autrui n'est
pas un cautionnement et que, limitée au bien hypothéqué, elle est
nécessairement proportionnée aux facultés contributives de son souscripteur ;
Que par ce motif de pur droit, suggéré par la défense, la décision déférée se
trouve légalement justifiée en son dispositif ;
Et attendu qu'il n'y a pas lieu de statuer sur le premier moyen qui n'est pas de
nature à permettre l'admission du pourvoi ;
REJETTE le pourvoi ;
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DOCUMENTS AUTORISÉS :
- Code du travail (éditeur au choix de l’étudiant)
- Dictionnaire bilingue courant (pour les étudiants étrangers non francophones)
SUJET 1 :
Dissertation :
SUJET 2 :
Attendu, selon l'arrêt attaqué, que Mme X... a été engagée par l'association Pompiers sans
frontières en qualité d'agent d'entretien dans le cadre d'un contrat (…) conclu pour la période
du 16 décembre 2005 au 16 décembre 2007 ; que le lieu de travail était fixé au siège de
l'association à Marseille ; que l'employeur ayant rompu, le 21 mai 2007, son contrat de travail
pour faute grave, elle a saisi la juridiction prud'homale pour obtenir paiement de dommages-
intérêts au titre de cette rupture (…) ;
Vu l'article L 1243-1 du code du travail (…) ; Attendu que pour débouter la salariée de ses
demandes indemnitaires pour rupture abusive du contrat à durée déterminée, l'arrêt, après
avoir relevé que le nouveau lieu de travail, qui n'était éloigné de l'ancien que de quinze
kilomètres, se trouvait, compte tenu de cette faible distance, dans le même secteur
géographique que le précédent, retient que l'absence de Mme X... en raison du refus injustifié
de se rendre sur son nouveau lieu de travail caractérise une faute d'une gravité telle qu'elle
ne pouvait être maintenue au sein de l'entreprise (…) ;
Qu'en statuant ainsi, alors que le refus par un salarié d'un changement de ses conditions de
travail, s'il caractérise un manquement à ses obligations contractuelles, ne constitue pas à lui
seul une faute grave, la cour d'appel a violé le texte susvisé ;
PAR CES MOTIFS (…) : CASSE ET ANNULE (…) l'arrêt rendu le 5 mai 2011, entre les
parties, par la cour d'appel d'Aix-en-Provence.
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SUJET 1 : Théorique
Dissertation : Le dirigeant
OU
SUJET 2 : Pratique
Commentaire :
Cour de cassation
chambre commerciale
Audience publique du mardi 13 mars 2001
N° de pourvoi: 98-16197
Publié au bulletin Cassation.
Attendu, selon l'arrêt attaqué, que Mme Z..., associée avec M. Y... et Mme X... de la société à responsabilité limitée MSR
Recrutement, a été révoquée de son mandat de gérante par décision d'une assemblée générale du 7 février 1990 ;
qu'invoquant la faute personnelle qu'ils avaient commise en décidant de sa révocation dans le seul dessein de lui nuire, elle
a assigné ses deux associés en paiement de dommages-intérêts ;
Attendu que pour rejeter sa demande, l'arrêt retient que quelle que soit leur gravité, les reproches adressés à M. Y... et à
Mme X... concernant la décision de révocation, s'adressent à des associés qui, usant de leur liberté de vote, ont pris une
décision d'associés engageant la société et que ces manquements, fussent-ils à finalité vexatoire et contraires à l'intérêt
social, sont impropres à caractériser une faute personnelle des associés susceptible d'engager leur responsabilité à l'égard
de Mme Z... ;
Attendu qu'en statuant ainsi, alors qu'elle avait relevé que la décision de révocation avait été prise en violation flagrante
des règles légales relatives à la tenue et à la convocation des assemblées des associés et alors qu'une décision inspirée par
une intention vexatoire et contraire à l'intérêt social, caractérise de la part de ses auteurs une volonté de nuire constitutive
d'une faute, la cour d'appel a violé le texte susvisé ;
PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur les autres griefs :
CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 6 mars 1998, entre les parties, par la cour d'appel de
Paris ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait
droit, les renvoie devant la cour d'appel de Paris, autrement composée.
Annexes : Texte de l’article 1382 du code civil, devenu l’article 1240 du Code civil
Article 1382
Créé par Loi 1804-02-09 promulguée le 19 février 1804
« Tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le
réparer ».
Annexes :
- JP sous l’article 1832 du Code civil, relative aux associés, notamment à leur faute personnelle ou « séparable »
- JP sur la révocation du gérant de SARL (Code de commerce, article L. 223-25)
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M. ROBERT, gérant de la société LOCAMAX dont l’objet social est la location d’immeubles, vous consulte aux fins
d’obtenir des réponses argumentées relatives à la gestion fiscale de son entreprise.
1- La société donne en locaion des locaux nus à usage profesionnel pour lesquels elle envisage d’opter pour
l’assujettissement des loyers à la TVA. Quels sont les avantages, les principes et les conditions d’une telle
option ?
2- La société donne aussi en location des chambres qui ne sont pas conformes aux normes sanitaires et qui
correspondent à des logements indécents. Cette caractéristique a-t-elle des incidences sur l’imposition des
revenus tirés des locations et pour quelles raisons ?
3- La société LOCAMAX donne en location à la société JANFAX dont le capital est détenu par la famille du frère
de M. ROBERT et qui est en mauvaise posture sur le plan économique, deux locaux comerciaux moyennant
un loyer très réduit par rapport aux loyers du marché. Quelles conséquences l’administration fiscale
pourrait-elle en tirer sur l’imposition des loyers perçus par la société LOCAMAX à l’imposition à l’impot sur
les sociétés et à la TVA ?
4- La société LOCAMAX a pu obtenir un prêt en fournissant à sa banque une déclaration de résultats dans
laquelle elle a minoré certaines charges ? Que peut-elle redouter sur le plan fiscal ?
5- Les mobiles et les intentions du contribuable jouent-ils un rôle important dans l’imposition de ce dernier ?
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CE, 4 février 2005, Procureur général près la Cour des comptes, Ministère public près la CDBF, n° 269233
Vu l’arrêt en date du 15 juin 2004, enregistré au secrétariat du contentieux du Conseil d’Etat le 29 juin 2004, par lequel la Cour de
discipline budgétaire et financière a transmis au Conseil d’Etat le jugement des poursuites contre M. Jacques X à raison de faits
relatifs à la rénovation d’installations de chauffage du centre hospitalier spécialisé Paul Guiraud à Villejuif (Val-de-Marne) ;
Vu la communication, en date du 2 décembre 1996 transmise par le commissaire du gouvernement près la chambre régionale
des comptes d’Ile-de-France, enregistrée au parquet de la Cour de discipline budgétaire et financière le 6 décembre 1996, par
laquelle le président de cette juridiction a informé de la décision de la chambre régionale des comptes, prise en sa séance du 23
octobre 1996, de déférer des faits faisant présumer l’existence d’irrégularités dans la gestion du centre hospitalier spécialisé Paul
Guiraud de Villejuif ;
Vu le réquisitoire du 7 octobre 1997 par lequel le PROCUREUR GENERAL PRES LA COUR DES COMPTES, MINISTERE
PUBLIC PRES LA COUR DE DISCIPLINE BUDGETAIRE ET FINANCIERE, a saisi la Cour de discipline budgétaire et financière
des faits susmentionnés, conformément aux articles L. 314-1 et L. 314-3 du code des juridictions financières ;
Vu l’ensemble des pièces de la procédure d’instruction conduite devant la Cour de discipline budgétaire et financière ;
Vu la décision du PROCUREUR GENERAL PRES LA COUR DES COMPTES, MINISTERE PUBLIC PRES LA COUR DE
DISCIPLINE BUDGETAIRE ET FINANCIERE, en date du 12 février 2004, renvoyant M. X devant la Cour de discipline budgétaire
et financière en application de l’article L. 314-6 du code des juridictions financières ;
Vu le mémoire en défense, enregistré au greffe de la Cour le 22 avril 2004, présenté par Me Gattegno au nom de M. X ;
Vu l’avis émis le 26 avril 2004 par la commission administrative paritaire nationale compétente ;
Considérant, d’une part, que selon l’article L. 311-2 du code des juridictions financières, la Cour de discipline budgétaire et
financière (…) est composée comme suit :/ - le premier président de la Cour des comptes, président ;/ - le président de la section
des finances du Conseil d’Etat, vice-président ;/ - deux conseillers d’Etat ;/ - deux conseillers maîtres à la Cour des comptes./ La
présidence de la Cour est assurée par son vice-président en cas d’absence ou d’empêchement de son président./ Elle siège à la
Cour des comptes ;
Considérant, toutefois, que le principe d’impartialité s’oppose à ce qu’un membre de la Cour de discipline budgétaire et financière
ait à juger d’accusations relatives à des faits qu’il a déjà eu à apprécier dans le cadre d’autres fonctions ; qu’il en va en particulier
ainsi lorsqu’un membre de la Cour de discipline budgétaire et financière a antérieurement siégé lors d’une procédure de gestion
de fait mettant en cause la même personne ou a pris part à l’adoption du rapport public de la Cour des comptes, dont un des
objets est de mettre en évidence les comportements répréhensibles dans le domaine des finances publiques, si les faits soumis à
l’appréciation de la Cour de discipline budgétaire et financière ont été présentés dans ce rapport comme établis et irréguliers ;
Considérant, d’autre part, qu’aux termes de l’article L. 314-13 du même code : « La Cour ne peut valablement délibérer que si
quatre au moins de ses membres sont présents » ;
Considérant, enfin, que dans le cas où, par application, notamment, des règles qui viennent d’être énoncées, la Cour de discipline
budgétaire et financière estime ne pas pouvoir se prononcer régulièrement sur une affaire, il lui appartient de transmettre l’affaire
au Conseil d’Etat afin que celui-ci, dans le cadre de ses pouvoirs généraux de régulation de l’ordre juridictionnel administratif,
donne à cette transmission les suites qui conviennent et, le cas échéant, se prononce lui-même sur les poursuites engagées
devant la Cour ;
Considérant qu’en application de ces principes, la Cour de discipline budgétaire et financière a, par arrêt en date du 15 juin 2004,
transmis au Conseil d’Etat le dossier des poursuites contre M. X, ancien directeur du centre hospitalier spécialisé Paul Guiraud de
Villejuif (Val-de-Marne) ; que la Cour a estimé se trouver dans l’impossibilité de se prononcer régulièrement sur cette affaire dès
lors que, d’une part, trois de ses membres, dont son président, ne pouvaient valablement statuer sur cette affaire compte tenu de
ce qu’ils avaient participé à l’adoption du rapport pour 1997 de la Cour des comptes et que ce rapport pouvait être regardé
comme ayant pris parti sur l’irrégularité des faits reprochés à M. X et, d’autre part, ses trois autres membres restants ne pouvaient
non plus régulièrement délibérer sur cette affaire, le quorum étant fixé par l’article L. 314-13 du code des juridictions financières à
quatre ; que, ce faisant, la cour a fait une exacte application des principes rappelés ci-dessus ;
Considérant toutefois que par décret du 21 juillet 2004, le Président de la République a nommé M. Philippe Séguin premier
président de la Cour des comptes ; que, selon l’article L. 311-2 du code des juridictions financières, le premier président de la
Cour des comptes préside la Cour de discipline budgétaire et financière ; qu’il est constant que M. Séguin n’a pas participé à
l’adoption du rapport public pour 1997 de la Cour des comptes ; que, dès lors, plus rien ne fait obstacle, à la date de la présente
décision, à ce que la Cour de discipline budgétaire et financière statue sur cette affaire, qui est en état, et que, de ce fait, la mise
en oeuvre de la procédure exceptionnelle de jugement d’une telle affaire par le Conseil d’Etat n’apparaît plus justifiée ; que, dans
ces conditions, il y a lieu de renvoyer l’affaire à la Cour de discipline budgétaire et financière ;
DECIDE:
--------------
Article 1er : Le jugement de l’affaire susvisée est renvoyé devant la Cour de discipline budgétaire et financière.
Article 2 : La présente décision sera notifiée à M. Jacques X, au PROCUREUR GENERAL PRES LA COUR DES COMPTES,
MINISTERE PUBLIC PRES LA COUR DE DISCIPLINE BUDGETAIRE ET FINANCIERE, au ministre des solidarités, de la santé
et de la famille et au ministre de l’économie, des finances et de l’industrie.
UNIVERSITÉ DE BORDEAUX
FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
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non francophones
SUJET 1 : Dissertation
« Liberté de circulation et principe de la reconnaissance mutuelle »
OU
SUJET 2 : Commentaire de l’arrêt CJUE, 7 mars 2018, DW contre Valsts sociālās apdrošināšanas aģentūra, Aff. C-
651/16
ayant pour objet une demande de décision préjudicielle au titre de l’article 267 TFUE, introduite par l’Augstākā tiesa
(Cour suprême, Lettonie), par décision du 9 décembre 2016, parvenue à la Cour le 19 décembre 2016, dans la
procédure
DW
contre
Valsts sociālās apdrošināšanas aģentūra,
Arrêt
1 La demande de décision préjudicielle porte sur l’interprétation de l’article 45 TFUE ainsi que de l’article 4,
paragraphe 3, TUE.
2 Cette demande a été présentée dans le cadre d’un litige opposant DW à la Valsts sociālās apdrošināšanas
aģentūra (Agence nationale de sécurité sociale, Lettonie) au sujet de la détermination du montant de l’allocation de
maternité à lui octroyer
[…]
6 Le 2 janvier 2014, DW a demandé à l’Agence nationale de sécurité sociale l’octroi d’une allocation de
maternité pour la durée de son congé de grossesse. Le 2 avril 2014, elle a également sollicité le bénéfice de cette
allocation pour la durée de son congé de maternité.
7 L’Agence nationale de sécurité sociale a accordé ladite allocation pour les périodes allant, respectivement, du
2 janvier au 12 mars 2014 et du 13 mars au 21 mai 2014. L’allocation de maternité a été fixée à concurrence de 80 %
de la base moyenne de cotisation calculée par jour civil, déterminée en fonction des revenus touchés par DW au cours
de la période de douze mois civils allant du 1er novembre 2012 au 31 octobre 2013 et du nombre de jours civils de
cette période. Étant donné que, sur la période de référence de douze mois, DW a travaillé pendant onze mois pour une
institution de l’Union européenne et qu’elle n’a donc pas été enregistrée en tant que travailleuse salariée en Lettonie,
l’Agence nationale de sécurité sociale a, conformément à l’article 31, paragraphe 6, de la loi relative à l’assurance
maternité et maladie, fixé la base de cotisation pour chacun de ces mois à 70 % de la base moyenne de cotisation
fixée dans l’État membre concerné, à savoir à 395,70 euros. En revanche, pour le mois où DW était enregistrée en
tant que travailleuse salariée et avait cotisé en Lettonie, il a été tenu compte de la base moyenne de cotisation
effective de ce mois, à savoir 1849,73 euros.
8 DW a introduit devant l’administratīvā rajona tiesa (tribunal administratif de district, Lettonie) une demande
visant à obtenir un nouveau calcul du montant de son allocation. Cette juridiction a fait droit à cette demande en se
fondant tant sur les dispositions du règlement (CE) n o 883/2004 du Parlement européen et du Conseil, du 29 avril
2004, portant sur la coordination des systèmes de sécurité sociale (JO 2004, L 166, p. 1, et rectificatif JO 2004,
L 200, p. 1), que sur celles du traité FUE relatives à la libre circulation des travailleurs.
9 L’appel interjeté par l’Agence nationale de sécurité sociale a été accueilli par l’Administratīvā apgabaltiesa
(Cour administrative régionale, Lettonie). Cette juridiction a estimé que le règlement n o 883/2004, préconisant la
totalisation des périodes accomplies pour l’acquisition d’un droit, n’est pas applicable dans le cas d’espèce, dès lors
que le droit letton n’exige, pour l’octroi du droit à l’allocation de maternité, aucune période préalable d’affiliation à la
sécurité sociale lettone. Elle en a déduit que le calcul de cette allocation avait été effectué correctement au regard du
seul droit letton.
10 DW s’est pourvue en cassation contre cette décision devant l’Augstākā tiesa (Cour suprême, Lettonie) en
soutenant que les modalités de calcul de ladite allocation étaient contraires aux articles 45 à 48 TFUE et à la
jurisprudence de la Cour (arrêt du 16 février 2006, Öberg, C-185/04, EU:C:2006:107). Selon DW, il convient, lors du
calcul de la prestation à allouer, de ne pas tenir compte des périodes d’assurance effectuées au sein des institutions de
l’Union et d’ajouter le montant de la prestation à celui qu’elle aurait perçu si elle avait travaillé en Lettonie pendant
toute la période de référence […]
11 L’Agence nationale de sécurité sociale, pour sa part, considère que la jurisprudence de la Cour relative à la
totalisation des périodes d’activité aux fins de l’établissement du droit aux allocations parentales n’est pas applicable
au cas de figure de l’espèce, relatif au calcul du montant de l’allocation de maternité.
12 La juridiction de renvoi éprouve des doutes quant au point de savoir si les dispositions du droit letton relatives
au calcul du montant de l’allocation de maternité sont conformes au droit de l’Union. À cet égard, elle constate que
DW se trouve être désavantagée après avoir exercé sa liberté de circulation en allant travailler pour une institution de
l’Union. En effet, la base de cotisation moyenne retenue par le droit letton sur les onze mois durant lesquels DW a été
au service d’une institution de l’Union est considérablement inférieure à celle retenue pour le mois restant de travail
effectué par DW en Lettonie. Selon la juridiction de renvoi, la méthode de calcul appliquée pour déterminer
l’allocation de maternité aboutit, en réalité, à faire dépendre le montant de cette allocation de la durée de la période
d’activité du travailleur concerné en Lettonie […]
14 Dans ces conditions, l’Augstākā tiesa (Cour suprême) a décidé de surseoir à statuer et de poser à la Cour la
question préjudicielle suivante :
« Faut-il interpréter l’article 4, paragraphe 3, TUE et l’article 45, paragraphes 1 et 2, TFUE en ce sens qu’ils
autorisent une réglementation d’un État membre, telle que celle en cause dans l’affaire au principal, qui n’exclut pas
de la période de douze mois à prendre en considération pour calculer la base moyenne de cotisation servant à
déterminer le montant de l’allocation de maternité, les mois durant lesquels une personne a travaillé pour une
institution de l’Union européenne et a été affiliée au régime commun d’assurance de [l’Union], étant entendu
toutefois que, pendant cette période, la personne n’était pas affiliée à la sécurité sociale lettone et que ses revenus sont
assimilés à la base moyenne de cotisation fixée dans l’État, ce qui peut réduire sensiblement le montant de
l’allocation de maternité qui lui est octroyée par comparaison avec l’éventuel montant de l’allocation qu’elle aurait pu
obtenir si, pendant la période de calcul, elle n’était pas allée travailler pour une institution de l’Union [...], mais avait
été employée en Lettonie ? »
[…]
16 À titre liminaire, il y a lieu de rappeler que, si les États membres conservent leur compétence pour aménager
leurs systèmes de sécurité sociale, en déterminant notamment les conditions d’octroi des prestations en matière de
sécurité sociale, ils doivent néanmoins, dans l’exercice de cette compétence, respecter le droit de l’Union, et
notamment les dispositions du traité relatives à la libre circulation des travailleurs (voir, en ce sens, arrêts du 1 er avril
2008, Gouvernement de la Communauté française et gouvernement wallon, C-212/06, EU:C:2008:178, point 43 ; du
21 janvier 2016, Commission/Chypre, C-515/14, EU:C:2016:30, point 38, ainsi que du 6 octobre 2016, Adrien e.a.,
C-466/15, EU:C:2016:749, point 22).
17 Il convient, dès lors, de vérifier si les dispositions du traité relatives à la libre circulation des travailleurs sont
applicables dans une situation telle que celle en cause au principal. Si tel est le cas, il importera de déterminer, d’une
part, si une réglementation nationale telle que celle en cause au principal constitue une entrave à la libre circulation
des travailleurs et, d’autre part, dans l’affirmative, si cette entrave est susceptible d’être objectivement justifiée.
18 S’agissant, en premier lieu, de l’applicabilité des dispositions du traité relatives à la libre circulation des
travailleurs, il importe de rappeler qu’il est de jurisprudence constante qu’un ressortissant de l’Union,
indépendamment de son lieu de résidence et de sa nationalité, qui fait usage du droit à la libre circulation des
travailleurs et qui a exercé une activité professionnelle dans un État membre autre que celui dont il est originaire,
relève du champ d’application de l’article 45 TFUE (arrêts du 16 février 2006, Rockler, C-137/04, EU:C:2006:106,
point 14, ainsi que du 16 février 2006, Öberg, C-185/04, EU:C:2006:107, point 11 et jurisprudence citée)
19 Par ailleurs, un ressortissant de l’Union travaillant dans un État membre autre que son État d’origine et qui a
accepté un emploi dans une organisation internationale relève également du champ d’application de cette disposition
(voir notamment, en ce sens, arrêts du 16 février 2006, Rockler, C-137/04, EU:C:2006:106, point 15 ; du 16 février
2006, Öberg, C-185/04, EU:C:2006:107, point 12 et jurisprudence citée, ainsi que du 4 juillet 2013, Gardella,
C-233/12, EU:C:2013:449, point 25). En effet, un tel ressortissant ne perd pas sa qualité de travailleur au sens de
l’article 45 TFUE en raison du fait qu’il occupe un emploi auprès d’une organisation internationale (arrêt du 4 juillet
2013, Gardella, C-233/12, EU:C:2013:449, point 26).
21 En ce qui concerne, en deuxième lieu, la question de savoir si l’application d’une réglementation nationale telle
que celle en cause au principal conduit à une entrave à la libre circulation de travailleurs, il convient de rappeler que
l’ensemble des dispositions du traité relatives à la libre circulation des personnes vise à faciliter, pour les
ressortissants de l’Union, l’exercice d’activités professionnelles de toute nature sur l’ensemble du territoire de
l’Union et s’oppose aux mesures qui pourraient défavoriser ces ressortissants lorsqu’ils souhaitent exercer une
activité économique sur le territoire d’un autre État membre (arrêts du 16 février 2006, Rockler, C-137/04,
EU:C:2006:106, point 17 ; du 16 février 2006, Öberg, C-185/04, EU:C:2006:107, point 14 et jurisprudence citée ; du
1er avril 2008, Gouvernement de la Communauté française et gouvernement wallon, C-212/06, EU:C:2008:178,
point 44, ainsi que du 21 janvier 2016, Commission/Chypre, C-515/14, EU:C:2016:30, point 39).
22 Ainsi, des dispositions qui empêchent ou dissuadent un ressortissant d’un État membre de quitter son État
d’origine pour exercer son droit à la libre circulation constituent des entraves à cette liberté même si elles
s’appliquent indépendamment de la nationalité des travailleurs concernés (arrêts du 16 février 2006, Rockler,
C-137/04, EU:C:2006:106, point 18, ainsi que du 16 février 2006, Öberg, C-185/04, EU:C:2006:107, point 15 et
jurisprudence citée).
23 En effet, l’article 45 TFUE a pour objet notamment d’éviter qu’un travailleur qui, en faisant usage de son droit
de libre circulation, a occupé des emplois dans plus d’un État membre soit, sans justification objective, traité de façon
plus défavorable que celui qui a effectué toute sa carrière dans un seul État membre (voir notamment, en ce sens,
arrêts du 7 mars 1991, Masgio, C-10/90, EU:C:1991:107, point 17, et du 21 janvier 2016, Commission/Chypre,
C-515/14, EU:C:2016:30, point 42).
24 En l’occurrence, il ressort du dossier soumis à la Cour que, conformément à la législation nationale applicable,
la travailleuse qui n’a pas été enregistrée en tant qu’affiliée à la sécurité sociale nationale au cours de la période de
référence de douze mois en raison du fait qu’elle a travaillé au sein d’une institution de l’Union est assimilée à une
personne sans activité professionnelle et se voit allouer une allocation de maternité d’un montant minimal, déterminé
sur la base moyenne des cotisations d’assurance fixée dans l’État membre concerné, alors que l’allocation de
maternité de la travailleuse qui a exercé toute sa carrière professionnelle dans cet État membre est déterminée sur la
base des cotisations d’assurance versées au système national de sécurité sociale pendant la période de référence.
25 Il importe, à cet égard, de relever que, même si la législation nationale applicable ne soumet pas, en tant que
tel, l’octroi du droit à l’allocation de maternité à la condition d’avoir été affiliée à la sécurité sociale nationale au
cours de la période de référence, il n’en reste pas moins que l’application des modalités de calcul de l’allocation en
cause aboutit à un résultat similaire, dès lors que le montant de la prestation allouée à une travailleuse ayant été au
service d’une institution de l’Union est substantiellement inférieur à celui auquel elle aurait pu prétendre si elle avait
travaillé sur le territoire de l’État membre concerné et cotisé au régime de sécurité sociale de celui-ci.
26 La Cour a d’ailleurs jugé qu’une réglementation nationale qui ne prend pas en compte, aux fins du calcul du
montant d’allocations parentales, les périodes d’activité accomplies sous le régime commun d’assurance maladie de
l’Union est susceptible de dissuader les ressortissants d’un État membre de quitter cet État pour exercer une activité
professionnelle au sein d’une institution de l’Union située sur le territoire d’un autre État membre puisque, en
acceptant un emploi auprès d’une telle institution, ils perdraient la possibilité de bénéficier, au titre du régime
national d’assurance maladie, d’une prestation familiale à laquelle ils auraient eu droit s’ils n’avaient pas accepté cet
emploi (arrêts du 16 février 2006, Rockler, C-137/04, EU:C:2006:106, point 19, et du 16 février 2006, Öberg,
C-185/04, EU:C:2006:107, point 16).
27 Il s’ensuit qu’une réglementation nationale telle que celle en cause au principal est susceptible d’entraver et,
partant, de décourager l’exercice d’une activité professionnelle en dehors de l’État membre concerné, que ce soit dans
un autre État membre ou au sein d’une institution de l’Union ou d’une autre organisation internationale, dans la
mesure où, en acceptant un tel emploi, une travailleuse ayant été précédemment ou postérieurement affiliée au régime
de sécurité sociale de l’État membre concerné bénéficie, au titre de ce régime, d’une prestation d’un montant
substantiellement inférieur à celui auquel elle aurait eu droit si elle n’avait pas fait usage de son droit à la libre
circulation.
28 Une telle réglementation nationale constitue, dès lors, une entrave à la libre circulation des travailleurs qui est
interdite, en principe, par l’article 45 TFUE.
29 Ce constat n’est aucunement remis en cause par l’argument avancé par le gouvernement letton selon lequel des
prestations temporaires, à l’instar de l’allocation de maternité, ne sont pas susceptibles de créer une entrave majeure
lors de la prise de décision d’un travailleur en vue d’accepter un poste au sein d’une institution de l’Union ou sur le
territoire d’un État membre autre que celui d’origine. À cet égard, il suffit de rappeler que l’appréciation de l’entrave
à la libre circulation des travailleurs ne se fait pas au regard de la pérennité de la prestation en cause. En effet,
conformément à la jurisprudence de la Cour, les articles du traité relatifs à la libre circulation des personnes
constituent des dispositions fondamentales pour l’Union et toute entrave, même d’importance mineure, à cette liberté
est prohibée (arrêt du 15 février 2000, Commission/France, C-34/98, EU:C:2000:84, point 49).
30 En vue de fournir une réponse complète à la juridiction de renvoi, il convient d’analyser, en troisième lieu,
l’existence d’une éventuelle justification de l’entrave à la libre circulation des travailleurs.
31 À cet égard, il découle de la jurisprudence de la Cour qu’une mesure restrictive des libertés fondamentales
garanties par le traité ne saurait être justifiée que si elle poursuit un objectif légitime compatible avec le traité et
respecte le principe de proportionnalité. Pour cela, il faut qu’une telle mesure soit propre à garantir la réalisation de
l’objectif qu’elle poursuit et qu’elle n’aille pas au-delà de ce qui est nécessaire pour atteindre cet objectif (voir,
notamment, arrêts du 16 février 2006, Rockler, C-137/04, EU:C:2006:106, point 22, et du 16 février 2006, Öberg,
C-185/04, EU:C:2006:107, point 19 ainsi que jurisprudence citée).
32 Le gouvernement letton fait valoir, dans ce contexte, que la réglementation nationale en cause au principal est
fondée sur des raisons d’intérêt général et que l’allocation de maternité, reposant sur le principe de la solidarité, a été
instituée pour garantir la stabilité du système national de sécurité sociale. Ce système, dont l’autofinancement serait
garanti en vertu du lien direct entre les cotisations payées et le montant de l’allocation de maternité octroyé,
favoriserait l’amélioration de la situation démographique.
33 À cet égard, il convient de rappeler que, si des motifs de nature purement économique ne sauraient constituer
une raison impérieuse d’intérêt général de nature à justifier une restriction à une liberté fondamentale garantie par le
traité, une réglementation nationale peut toutefois constituer une entrave justifiée à une liberté fondamentale
lorsqu’elle est dictée par des motifs d’ordre économique poursuivant un objectif d’intérêt général. Ainsi, il ne saurait
être exclu qu’un risque d’atteinte grave à l’équilibre financier du système de sécurité sociale puisse constituer une
raison impérieuse d’intérêt général susceptible de justifier qu’il soit porté atteinte aux dispositions du traité relatives
au droit à la libre circulation des travailleurs (arrêt du 21 janvier 2016, Commission/Chypre, C-515/14,
EU:C:2016:30, point 53 et jurisprudence citée).
34 Toutefois, selon une jurisprudence constante de la Cour, il incombe aux autorités nationales compétentes,
lorsqu’elles adoptent une mesure dérogatoire à un principe consacré par le droit de l’Union, de prouver, dans chaque
cas d’espèce, que ladite mesure est propre à garantir la réalisation de l’objectif invoqué et ne va pas au-delà de ce qui
est nécessaire pour atteindre celui-ci. Les raisons justificatives susceptibles d’être invoquées par un État membre
doivent donc être accompagnées de preuves appropriées ou d’une analyse de l’aptitude et de la proportionnalité de la
mesure restrictive adoptée par cet État, ainsi que des éléments précis permettant d’étayer son argumentation. Il
importe qu’une telle analyse objective, circonstanciée et chiffrée soit en mesure de démontrer, à l’aide de données
sérieuses, convergentes et de nature probante, qu’il existe effectivement des risques pour l’équilibre du système de
sécurité sociale (arrêt du 21 janvier 2016, Commission/Chypre, C-515/14, EU:C:2016:30, point 54).
35 Or, force est de constater que, en l’occurrence, une telle analyse fait défaut. En effet, dans ses observations
écrites soumises à la Cour, le gouvernement letton s’est borné à faire valoir des affirmations tout à fait générales, sans
cependant fournir des éléments de preuve précis permettant d’étayer son argumentation tirée de ce que la
réglementation nationale en cause au principal serait justifiée par des raisons d’intérêt général. Pour ce qui est de la
prétendue justification tirée du lien direct existant entre les cotisations payées et le montant de l’allocation octroyée,
elle ne saurait être retenue, étant donné que l’octroi de l’allocation elle-même n’est pas soumis à une quelconque
obligation de cotisation.
36 Par conséquent, et au vu des éléments contenus dans le dossier soumis à la Cour, l’entrave à la libre circulation
des travailleurs en cause au principal n’est pas susceptible d’être justifiée.
[…]
L’article 45 TFUE doit être interprété en ce sens qu’il s’oppose à une réglementation d’un État membre, telle
que celle en cause au principal, qui, aux fins de déterminer la base moyenne de cotisation d’assurance servant
à calculer le montant de l’allocation de maternité, assimile les mois de la période de référence pendant lesquels
la personne concernée a travaillé pour une institution de l’Union européenne et pendant lesquels elle n’a pas
été affiliée au régime de la sécurité sociale de cet État membre, à une période de non-emploi et leur applique la
base moyenne de cotisation fixée dans ledit État membre, ce qui a pour effet de réduire substantiellement le
montant de l’allocation de maternité octroyée à cette personne par rapport à celui auquel cette dernière aurait
pu prétendre si elle avait exercé une activité professionnelle uniquement dans ce même État membre.
Epreuves de 1 heure
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Barème : Chaque question vaut 1 point. Certaines questions peuvent impliquer plusieurs réponses. Les points ne sont
acquis que si toutes les bonnes réponses sont données.
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12. En cas de rupture anticipée d’un contrat à durée déterminée par l’employeur en dehors
des cas prévus par la loi
A. Le salarié a droit à des dommages-intérêts en fonction de son préjudice
B. Le salarié doit percevoir les salaires qui restaient à courir jusqu’au terme du contrat
15. Un salarié dont le contrat de travail est suspendu en raison d’un accident du travail
A. Ne peut être licencié
B. Peut être licencié pour faute sérieuse
C. Peut conclure une rupture conventionnelle
D. Peut démissionner
28. Un salarié qui fait concurrence à son employeur pendant ses congés payés
A. Ne peut être licencié
B. Peut être licencié pour faute
C. Peut être licencié en raison du trouble caractérisé qu’il cause à l’entreprise
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SUJET 1 :
OU
SUJET 2 :
Barème :
Chaque question vaut 1 point. Certaines questions peuvent impliquer plusieurs réponses.
Les points ne sont acquis que si toutes les bonnes réponses sont données.
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8. L’apport en société
A. Est un élément fondamental
B. Est un élément secondaire
C. Peut porter sur des compétences personnelles
D.Peut porter sur un démembrement de propriété
9. L’apport en industrie
A. Est évaluable
B. Est saisissable
C. Est insaisissable
13. Si je crée une société pour apporter un bien qui échappera aux poursuites de mes créanciers
A. La société est fictive
B. La société est frauduleuse
C. La société est caduque
16. L’immatriculation
A. Se fait au RCS
B. Fait naître le contrat de société
C. Peut entraîner la reprise des actes de la société en formation
17. Une société est en formation (au sens du régime applicables aux actes de la société en
formation)
A. A la signature des statuts
B. Dès que les associés sont d’accord sur les éléments essentiels
Durée : 1h00
Barème : 20 points
1 point pour les 10 premières questions
0,5 point pour les 20 autres
0,5 point en moins par erreur
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6) Question: L’article 1415 du Code civil dans les régimes matrimoniaux s’applique:
a) A la garantie autonome
b) Au cautionnement réel
c) A l’hypothèque
9) Question: La sanction du non respect de l’article 1415 du Code civil dans le régimes
matrimoniaux est:
a) La nullité du cautionnement
b) La réduction de l’engagement de la caution
c) L’inopposabilité du cautionnement
11) Question:La fiducie peut être constituée pour une durée maximale de:
a) 50 ans
b) 33 ans
c) 99 ans
21) Question: Pour être opposable aux tiers, le gage avec dépossession:
a) Doit être publié sur un registre spécial
b) Doit être publié au service de publicité foncière
c) Ne doit pas être publié
a) condition d’opposabilité
b) condition de validité
c) condition de preuve
23) Question: Le droit de rétention s’exerce:
a) Pour le gage sans dépossession uniquement
b) Pour le gage avec dépossession uniquement
c) Pour le gage avec ou sans dépossession
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3/. Le principe d’interdiction des taxes d’effet équivalent connaît-il des exceptions ? (4 points)
4/. A quelles conditions le juge admet-il des dérogations au principe de la libre circulation (8
points)
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SUJET 1 (12 points, à traiter en trois pages maximum) : La construction doctrinale du droit
français (XVe-XVIIe siècle)
SUJET 2 (8 points, à traiter en deux pages maximum) : La critique doctrinale du Code civil avant
1880
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SUJET 1 :
Les pères fondateurs américains d'une science de la communication.
OU
SUJET 2 :
Les sondages mesurent-ils l'opinion publique?
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SUJET 1 :
OU
SUJET 2 :
Barème : pour chaque question, il convient de cocher une ou plusieurs réponses. Chaque question est notée sur un
point. Les points sont attribués dès lors que la ou les bonnes réponses ont été cochées. Si, au contraire, il figure une
mauvaise réponse, la note de 0 est attribuée à la question.
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1. Among these countries, which ones are regarded as “Islamic States”?
A. Saudi Arabia
B. Niger
C. Iran
2. In the Muslim States based on the western model, such as Morocco or Lebanon, Islam is…
A. The fundamental Law
B. The main source of the Law
C. The general legal system
3. In which country, the presidential slogan in 2014 was “A civil state, for a Muslim people”?
A. Egypt
B. Tunisia
C. Algeria
5. What are the main functions of the Talmud in the Hebrew legal tradition?
A. To give further information to understand the Thora
B. To add some commandments
C. To illustrate the commandments included in the Thora
6. In which fields does the Hebrew Law still influence the Israeli legal system?
A. The personal statute
B. Property Law
C. Tort liability
8. Among these elements, which ones characterise the Chinese legal tradition?
A. The sacred texts
B. The minor role of the rule of law
C. Conciliation
9. Which one of these means is the most decisive to solve conflicts in the Chinese legal
tradition?
A. « Li »
B. « Kharma »
C. « Fa »
10. Among these ways of thinking in the Chinese traditional system, which one considers the
rituals must not prevail:
A. The School of Confucius
B. The School of Laws
C. The Qing Dinasty
11. What were the main shortcomings of the Chinese traditional system?
A. The lack of precise rules
B. The lack of legal enforcement
C. The lack of mediation
12. What kinds of features are characteristic of the modern legal system in China?
A. The power of judicial review
B. Reforms based on foreign law
C. Legislation
13. What does the “Dharma” mean in the Hindu conception of the rule of law?
A. The development of pleasure
B. The regime of castes
C. The ethical improvement of people
14. Among these features, which ones show the predominance of the Common-law tradition
in India?
A. The small distinction between public law and private law
B. The judicial precedents
C. Codification
15. When did the current Constitution come into force in India?
A. 1833
B. 1946
C. 1950
16. Which institution plays a major role to ensure the Rule of Law in India?
A. The legislative Assembly
B. The President
C. The Supreme Court
17. Which one of these authors distinguished three main meanings of the globalisation of
law?
A. Patrick Glenn
B. Steve Smith
C. Sabino Cassese
19. Among these countries, which one invites the Judge to consider foreign law in order to
interpret the Bill of Rights?
A. Turkey
B. South Africa
C. India
20. The interaction between the national legal systems in the scope of the Council of Europe
may be said to be…
A. A unification process
B. A harmonisation process
C. A legal quotation process
UNIVERSITÉ DE BORDEAUX
FACULTE DE DROIT ET SCIENCE
POLITIQUE CENTRE DE BORDEAUX
Mai 2019
1ére session – 2éme semestre
Epreuve de : anglais
Durée : 1h30
Fill in the blanks by choosing the correct word from the list below. Be careful there are more words than needed. 8
pts
Throughout the UK there is one legal ………………….for divorce: the "……………………. breakdown" of a
marriage.
And there are three main reasons you can give to show a marriage has irretrievably broken down:
1) ……………………..
Unreasonable behaviour
Separation
The first two are about attributing …………………...
In England and Wales, it's two years where both the ……………………. agree and five years if one of the couple
does not consent to the divorce.
Desertion can also be grounds for divorce in England and Wales, if the party has been
……………………… for more than two years without agreement or good reason.
Many lawyers argue that the UK should move to an entirely "……………………." system where instead of having to
give one of these reasons, couples could just notify the courts that they wish to divorce and start the
…………………… that way.
Say what the following acronyms stand for (in English). 3 pts
LiP:
CSA:
UNHCR:
Give a term/word for the following definitions from the lesson on divorce and wills. 4pts
Noun - a person who receives money or property when somebody dies: …………………
Noun - the legal ending of a marriage: ……………………………………………..
Noun - sex between a married person and somebody who is not their husband or wife:
…………………………………………………………..
Verb - to receive money, property, etc. from somebody when they die: ………………….
Match up the following words with the correct synonym. 4 pts
A tool a) score
Default b) accomplishment
Deed c) gizmo
Rating d) nonpayment
1.
2.
3.
4.
For each word or expression, write a sentence which puts it in context and shows that you have understood the
meaning. 9 pts
To save face
……………………………………………………………………………………………………………………………
…………………
……………………………………………………………………………………………………………………………
…………………
……………………………………………………………………………………………………………………………
………………..
Piecemeal
……………………………………………………………………………………………………………………………
…………………
……………………………………………………………………………………………………………………………
…………………
……………………………………………………………………………………………………………………………
………………..
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………..………………………………
…
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
……..…………………………………………………………………………………………………………………
…
…………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………..…………………………………………………………………………
…
…………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………..…………………………………
…
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
…..……………………………………………………………………………………………………………………
…
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………..
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FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
En España existen, además de las normas propias de cada autonomía, leyes estatales que armonizan las normas de
cada comunidad autónoma.
Las sanciones que existen en España en materia de protección animal son solo de tipo civil, como por ejemplo
multas
En EEUU existe un régimen de incompatibilidades muy estricto para ejercer como miembro de un jurado
Explica las fases de un juicio con jurado popular en España : 1,25 puntos
Explica los tipos de eutanasia que conoces y su regulación legal en España : 1,25 puntos
Contesta Verdadero o Falso y en caso de Falso, justifica tu respuesta : 1,25 puntos
Vox y Podemos son dos partidos bastante antiguos, sin embargo su popularidad actual se debe a los últimos hechos
políticos
Ambos partidos nacen del desencanto popular con los partidos de centro izquierda y centro derecha
Vox pretende deportar a su país de origen a los inmigrantes que hayan cometido un delito en España
Vox pretende una reducción del gasto político, eliminando puestos duplicados y organismos innecesarios
Podemos propone una renta básica para cada español, un dinero a cobrar por el mero hecho de “existir”
4 Conjuga : 3puntos
El próximo viernes (IR) …………. a hacer un curso de formación, sin embargo mi hermano ya
………..(IR) el año pasado.
Para que yo …………..(HACER) los deberes, es necesario que antes ………..(ESTUDIAR) El próximo año
…………….. (TENER) mi examen de abogacía, si aprobara el concurso
…………(ORGANIZAR) una gran fiesta .
El …………………………..(JUGAR) al aire libre todo el dia, por eso ahora …………….. (TENER) toda la cara
quemada
Te ………………….(ENVIAR) un correo con las dudas que ………… (COMENTAR) al principio de clase
Si hiciera más deporte, ………….(TENER) una salud muy buena
Vocabulario : 2puntos
Que ataca, daña o menoscaba a una persona. Suele asociarse a la humillación (adjetivo):
Consiste en una imagen estructurada y aceptada por la mayoría de las personas como representativa de un
determinado colectivo (nombre)
Favoriser (verbo):
142
Semestre 5 - Juin 2019
143
Groupe 1 & Groupe 2
144
Epreuves de 3 heures
145
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FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
francophones
SUJET 1 : Dans quelle mesure la conception individualiste des droits et libertés fondamentaux est-
elle aujourd’hui remise en cause ?
OU
SUJET 2 : Les droits de solidarité, régression ou prolongement de la conception libérale des droits
et libertés fondamentaux ?
146
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CENTRE DE BORDEAUX
DOCUMENTS AUTORISÉS :
Code du travail et dictionnaire bilingue courant
147
148
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CENTRE DE BORDEAUX
DOCUMENT AUTORISE : Code civil et dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants
étrangers non francophones
Cas n° 2 (8 Points)
Stanislas Lefort décide de partir en vacances, quoiqu’étant actuellement totalement impécunieux. Il va
donc voir son ami Augustin Bouvet pour lui emprunter de l’argent, une voiture et son etxe, c’est-à-dire sa
maison familiale située dans le Pays basque, le tout pour deux mois.
149
Au bout des deux mois, la situation est la suivante. Augustin réclame à Stanislas des intérêts pour la
somme prêtée. Il lui demande également une compensation pour l’usure du moteur et des pneus de la
voiture et lui demande de faire le plein d’essence car lorsque la voiture a été prêtée, le plein était fait.
Puis, il découvre que Stanislas a été particulièrement indélicat. D’une part, lors d’un orage qui a conduit à
quelques inondations, Stanislas a sauvé une table qu’il venait d’acheter sur le marché au puce local en la
mettant sur la table familiale d’Augustin qui elle a été fortement détériorée par l’eau stagnant dans la
maison. D’autre part, alors que Stanislas avait affirmé partir en vacances pour se reposer et écouter
calmement de la grande musique, c’est-à-dire de la musique classique, il s’avère que les dix derniers jours
n’ont été qu’orgies, bacchanales, beuveries, festins et débauche. Plus de 400 personnes différentes sont
passées, dont un DJ Suédois. Le plancher et les murs en tremblent encore, respectivement des
piétinements des convives et des watts de la sono. Du point de vue de sa solidité, la maison a vieilli de 20
ans en quelques jours.
Qu’en pensez-vous ?
Cas n° 3 (2 points)
Jordan Belfort désire construire une maison sur un terrain qui lui appartient afin, par la suite, de louer la
maison et le terrain. N’ayant pas le temps de s’en occuper, il demande à Donnie Azoff de se charger de
trouver un constructeur et un locataire. Un contrat de mandat est conclu entre les deux hommes. Donnie
Azoff trouve un entrepreneur, Jean-Jacques Saurel, qui propose le montage suivant : il achète le terrain,
construit gratuitement dessus, loue l’ensemble à prix très faible à Jordan qui pourra ainsi sous-louer.
Donnie Azoff accepte car après avoir fait les comptes, il s’avère que l’opération, à court terme, est bonne.
Il en informe Jordan Belfort. Ce dernier est très satisfait de l’opération. Mais Jean-Jacques Saurel, pour sa
part, est mécontent et désire revenir sur l’opération en remettant en cause les pouvoirs du mandataire.
Que doit faire Jordan Belfort ?
150
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FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
Durée : 3 heures
DOCUMENTS AUTORISÉS :
Code civil et Code de commerce (édition Dalloz ou LexisNexis)
et l’usage d’un dictionnaire courant bilingue
- SUJET 1 : Dissertation juridique : La sanction du réputé non écrit et les baux commerciaux
OU
Cour de cassation
Chambre commerciale
Audience publique du 6 janvier 2015
N° de pourvoi: 13-27340
Non publié au bulletin
Rejet
151
Mme Mouillard, président
Me Haas, SCP Yves et Blaise Capron, avocat(s)
REPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
Attendu, selon l’arrêt attaqué (Aix-en-Provence, 3 octobre 2013),que M. X... a vendu son fonds de commerce à M. Y...
; que prétendant que son consentement avait été vicié par la réticence dolosive du vendeur qui ne l’avait pas informé
de l’exploitation du fonds par un locataire-gérant n’ayant pu assumer ses obligations locatives, de sa fermeture
temporaire et du chiffre d’affaires réel du fonds dont une partie était réalisée grâce à une activité ambulante
complémentaire et celui de l’exercice antérieur à la cession ne lui ayant pas été communiqué, M. Y... a assigné M. X...
en nullité de la vente; que M. Y... a été mis en liquidation judiciaire ;
Attendu que M. X... fait grief à l’arrêt de prononcer la nullité de la vente et de le condamner à payer à M. Y... des
dommages-intérêts correspondant au prix d’achat du fonds de commerce alors, selon le moyen :
1°/ que s’il n’expose pas succinctement les prétentions respectives des parties et leurs moyens, le juge, qui ne peut
statuer que sur les dernières conclusions déposées, doit viser celles-ci avec l’indication de leur date ; qu’en se
prononçant, pour statuer comme elle a fait, au visa des conclusions déposées par M. X... le 20 décembre 2012, quand
celui-ci avait déposé ses dernières conclusions le 21 août 2013 par lesquelles il formulait de nouveaux moyens et
quand il ne résulte ni de l’exposé succinct des prétentions et moyens de M. X... qu’elle a fait, ni de ses motifs qu’elle
avait pris en considération ces dernières conclusions, la cour d’appel a violé les dispositions des articles 455 et 954 du
code de procédure civile ;
2°/ qu’en prononçant la nullité pour dol de la vente conclue, le 21 avril 2009, entre M. X... et M. Y... et en
condamnant, en conséquence, celui-ci à payer à celui-là des dommages-intérêts, sans répondre au moyen,
péremptoire, soulevé par M. X... dans ses dernières conclusions d’appel du 21 août 2013, qui était tiré des mentions
de l’acte de vente, selon lesquelles « l’acquéreur déclara i t bien ¿ connaître le fonds de commerce vendu pour l’avoir
vu et visité préalablement à son offre d’acquisition et aux présentes », la cour d’appel a entaché sa décision d’un
défaut de réponse à conclusions, en violation des dispositions de l’article 455 du code de procédure civile ;
3°/ qu’ il n’y a dol par réticence de la part d’une partie que s’il est établi que le silence a été conservé
intentionnellement par cette partie pour tromper son cocontractant et le déterminer à conclure le contrat ; qu’en
retenant, dès lors, que M. X... avait commis un dol par réticence à l’égard de M. Y..., sans constater que M. Marc X...
avait agi intentionnellement pour tromper M. Y... et le déterminer à conclure la vente litigieuse, la cour d’appel a violé
les dispositions de l’article 1116 du code civil ;
4°/ qu’à titre subsidiaire, dans l’hypothèse où les motifs des premiers juges seraient regardés comme ayant été
adoptés par la cour d’appel, l’inexactitude d’une des mentions énumérées par les dispositions de l’article L. 141-1 du
code de commerce ne peut donner lieu qu’à l’action en garantie prévue à l’article L. 141-3 du code de commerce, sans
pouvoir entraîner, à la différence de leur omission, la nullité de l’acte de vente du fonds de commerce ; qu’en se
fondant, dès lors, sur la circonstance que l’acte de vente litigieux ne mentionnait pas qu’une partie du chiffre
d’affaires était réalisée grâce à une activité ambulante et, donc, sur l’existence d’une inexactitude entachant l’une des
mentions énumérées par les dispositions de l’article L. 141-1 du code de commerce, la cour d’appel a violé les
dispositions de l’article L. 141-1 du code de commerce ;
5°/ qu’à titre subsidiaire, dans l’hypothèse où les motifs des premiers juges seraient regardés comme ayant été
adoptés par la cour d’appel, il appartient à l’acquéreur d’un fonds de commerce qui invoque la nullité de la vente du
fonds de commerce d’apporter la preuve de la cause de nullité de cette vente ; qu’en énonçant, que M. Y... ne
démontrait pas, par la production de redevances versées au service des emplacements de la commune de Six-Fours-
les-plages pour l’occupation d’un banc sur le marché de cette même commune, que le locataire-gérant du fonds de
commerce qu’il avait acquis exerçait simultanément son activité sur deux sites distincts, que, toutefois, M. X... ne
rapportait pas la preuve contraire et que l’absence de mention dans l’acte de vente litigieux qu’une partie du chiffre
d’affaires était réalisée grâce à une activité ambulante, ajoutée à l’omission dans l’acte de vente des résultats
d’exploitation du fonds de commerce réalisés en 2008, avait vicié le consentement de M. Y..., la cour d’appel a inversé
152
la charge de la preuve et a violé les dispositions de l’article 1315 du code civil ;
Mais attendu, en premier lieu, que l’arrêt ayant exposé succinctement les prétentions de M. X... et répondu au
moyen prétendument délaissé concernant la connaissance par M. Y... de la situation du fonds, invoqué dans ses
dernières conclusions déposées le 21 août 2013, le visa des conclusions portant une date différente de celles
déposées en dernier lieu, procédant d’une erreur matérielle qui peut être réparée selon la procédure de l’article 462
du code de procédure civile, ne donne pas ouverture à cassation ;
Et attendu, en second lieu, qu’après avoir constaté qu’il n’était pas établi que le vendeur ait informé l’acquéreur qu’il
n’avait pas exploité personnellement le fonds et relevé que l’acte de vente comportait des chiffres d’affaires
présentés comme étant ceux du cédant quand il s’agissait en réalité de ceux du locataire-gérant et qu’il ne
mentionnait pas l’absence d’exploitation du fonds pendant plus de quatre mois ni que le cessionnaire avait été avisé
de cette situation, la cour d’appel, qui en a exactement déduit que la dissimulation de la fermeture temporaire du
fonds, de la perte de clientèle subséquente et des raisons de cette fermeture liées à la défaillance du locataire-gérant
était constitutive d’une réticence dolosive de la part du vendeur, ce dont il résultait que M. X... avait agi
intentionnellement pour tromper M. Y... et le déterminer à conclure la vente litigieuse, a, par ces seuls motifs, justifié
sa décision ;
D’où il suit que le moyen, qui est irrecevable en sa première branche et ne peut être accueilli en ses deux dernières
branches, n’est pas fondé pour le surplus ;
REJETTE le pourvoi ;
Vu l’article 700 du code de procédure civile, le condamne à payer la somme de 3 000 euros à la société BR associés, en
qualité de liquidateur judiciaire de M. Y..., et rejette sa demande ;
Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, chambre commerciale, financière et économique, et prononcé par le
président en son audience publique du six janvier deux mille quinze.
153
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FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers
non francophones
1er SUJET :
OU
2ème SUJET :
33. […] une distinction essentielle doit en particulier être établie entre les obligations des Etats envers la communauté
internationale dans son ensemble et celles qui naissent vis-à-vis d'un autre Etat dans le cadre de la protection
diplomatique. Par leur nature même, les premières concernent tous les Etats. Vu l'importance des droits en cause, tous
les Etats peuvent être considérés comme ayant un intérêt juridique à ce que ces droits soient protégés; les obligations
dont il s'agit sont des obligations erga omnes.
34. Ces obligations découlent par exemple, dans le droit international contemporain, de la mise hors la loi des actes
d'agression et du génocide mais aussi des principes et des règles concernant les droits fondamentaux de la personne
humaine, y compris la protection contre la pratique de l'esclavage et la discrimination raciale. Certains droits de
protection correspondants se sont intégrés au droit international général […]; d'autres sont conférés par des instruments
internationaux de caractère universel ou quasi universel.
154
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CENTRE DE BORDEAUX
DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
francophones
OU
155
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DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
francophones
SUJET 1 - Dissertation :
OU
SUJET 2 - Commentaire :
PROCÉDURE
1. A l’origine de cette affaire se trouve une requête dirigée contre la République de Turquie et dont un
ressortissant de cet Etat, M. Ahmet Yıldırım (« le requérant »), a saisi la Cour le 12 janvier 2010 en vertu de
l’article 34 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales (« la
Convention »).
(…)
156
3. Le requérant allègue, en particulier, que la mesure de blocage de l’accès à son site Internet prononcée par
les autorités nationales constitue une atteinte injustifiée à ses droits garantis par les articles 6, 7, 10, 13 de la
Convention et par l’article 2 du Protocole n°1.
(…)
EN FAIT
I. LES CIRCONSTANCES DE L’ESPÈCE
6. Le requérant est né en 1983 et réside à Istanbul.
7. Il est propriétaire et utilisateur du site web «http://sites.google.com/a/ahmetyildirim.com.tr/academic/», où
il publie ses travaux académiques et ses points de vue dans différents domaines. Ce site a été créé en utilisant
le service « Google Sites » (http://sites.google.com/), un module Google de création et d’hébergement de
sites web.
8. Le 23 juin 2009, le tribunal d’instance pénal de Denizli rendit une décision ordonnant, en vertu de l’article
8 § 1 b) de la loi n° 5651 relative à la régularisation des publications sur Internet et à la lutte contre les
infractions commises sur Internet, le blocage de l’accès au site
http://sites.google.com/site/kemalizminkarinagrisi/benimhikayem/atauerk- koessi/at (ci-après «le site
litigieux»). Il s’agissait là d’une mesure préventive adoptée dans le cadre d’une procédure pénale dirigée
contre son propriétaire, qui était accusé d’outrage à la mémoire d’Atatürk.
9. Le même jour, en vertu de l’article 8 § 3 de la loi n° 5651, une copie de la décision de blocage fut notifiée
pour exécution à la Présidence de la télécommunication et de l’informatique (la «PTI»).
10. Le 24 juin 2009, sur demande de la PTI, le tribunal d’instance pénal de Denizli réforma sa décision du 23
juin et décida de bloquer totalement l’accès à Google Sites en vertu de l’article 8 de la loi n° 5651. La PTI
avait en effet indiqué que c’était là la seule possibilité de bloquer le site litigieux, son propriétaire n’étant pas
titulaire d’un certificat d’hébergement et se trouvant à l’étranger.
11. La PTI, appliquant la décision du 24 juin 2009, bloqua totalement l’accès à Google Sites. Ainsi, le
requérant se trouva dans l’impossibilité d’accéder à son propre site web, et ses tentatives à cette fin se
heurtèrent invariablement à la décision de blocage prononcée par le tribunal.
12. Le 1er juillet 2009, le requérant forma opposition à la décision de blocage du 24 juin 2009 et demanda la
levée de cette mesure pour autant qu’elle concernait son site, soutenant qu’il l’utilisait régulièrement pour
publier ses travaux académiques et ses points de vue dans différents domaines et que la mesure avait eu pour
effet d’empêcher tout accès audit site alors qu’il n’avait aucun lien avec le site bloqué pour contenu illégal. Il
soutint notamment qu’afin d’empêcher que les autres sites web ne soient affectés par la mesure en question,
il fallait choisir une méthode qui rende inaccessible uniquement le site litigieux. Il cita à titre d’exemple une
mesure de blocage d’URL.
A l’appui de sa demande, il présenta au tribunal une copie de la page web qui apparaissait lorsqu’il souhaitait
accéder à son site (http://sites.google.com/a/ahmetyildirim.com.tr/academic/). Cette page affichait
l’avertissement suivant :
« La présidence de la télécommunication et de l’informatique applique la décision du 24 juin 2009 adoptée
par le tribunal d’instance pénal de Denizli au sujet de ce site Internet (sites.google.com) dans le cadre d’une
mesure préventive. »
13. Le 13 juillet 2009, le tribunal correctionnel de Denizli débouta le requérant de sa demande. Se référant à
un avis de la PTI en ce sens, il considéra que le seul moyen de bloquer l’accès au site litigieux,
conformément à la décision de blocage, était de bloquer l’accès à la page «http://sites.google.com», qui
diffusait la publication incriminée.
14. Dans une lettre datée du 25 avril 2012, le requérant a indiqué à la Cour qu’il ne pouvait toujours pas
accéder à son site Internet, alors qu’à sa connaissance la procédure pénale dirigée contre le propriétaire du
site litigieux s’était conclue le 25 mars 2011 par un non-lieu, du fait de l’impossibilité de déterminer
l’identité et l’adresse de l’accusé, qui se trouvait à l’étranger.
EN DROIT
I. SUR LA VIOLATION ALLÉGUÉE DE L’ARTICLE 10 DE LA CONVENTION
38. Le requérant se plaint de l’impossibilité d’accéder à son site Internet résultant d’une mesure ordonnée
dans le cadre d’une affaire pénale qui n’avait aucun rapport avec son site. Il voit dans cette mesure une
atteinte à son droit à la liberté de recevoir et de communiquer des informations et des idées garanti par
l’article 10 de la Convention, qui est ainsi libellé :
« 1. Toute personne a droit à la liberté d’expression. Ce droit comprend la liberté d’opinion et la liberté de
recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu’il puisse y avoir ingérence d’autorités
157
publiques et sans considération de frontière. Le présent article n’empêche pas les Etats de soumettre les
entreprises de radiodiffusion, de cinéma ou de télévision à un régime d’autorisations.
2. L’exercice de ces libertés comportant des devoirs et des responsabilités peut être soumis à certaines
formalités, conditions, restrictions ou sanctions prévues par la loi, qui constituent des mesures nécessaires,
dans une société démocratique, à la sécurité nationale, à l’intégrité territoriale ou à la sûreté publique, à la
défense de l’ordre et à la prévention du crime, à la protection de la santé ou de la morale, à la protection de la
réputation ou des droits d’autrui, pour empêcher la divulgation d’informations confidentielles ou pour
garantir l’autorité et l’impartialité du pouvoir judiciaire. »
(…)
A. Sur la recevabilité
40. La Cour constate que ce grief n’est pas manifestement mal fondé au sens de l’article 35 § 3 a) de la
Convention. Par ailleurs, il ne se heurte à aucun autre motif d’irrecevabilité. Il convient donc de le déclarer
recevable.
B. Sur le fond
(…)
3. Appréciation de la Cour
a) Sur l’existence d’une ingérence
46. La Cour observe que le requérant est propriétaire et utilisateur d’un site web par l’intermédiaire duquel il
déclare publier ses travaux académiques et ses points de vue dans différents domaines. Il se plaint de
l’impossibilité dans laquelle il se trouve d’accéder à son site Internet en raison d’une mesure ordonnée dans
le cadre d’une affaire pénale qui n’avait aucun rapport avec son site. Cette mesure constitue, à ses yeux, une
restriction préalable appliquée avant un jugement au fond.
47. La Cour rappelle que l’article 10 n’interdit pas en tant que telle toute restriction préalable à la
publication. En témoignent les termes « conditions », « restrictions », « empêcher » et « prévention» qui y
figurent, mais aussi les arrêts Sunday Times c. Royaume-Uni (n°1) (26 avril 1979, série A n° 30), et markt
intern Verlag GmbH et Klaus Beermann c. Allemagne (20 novembre 1989, série A, n° 165). De telles
restrictions présentent pourtant de si grands dangers qu’elles appellent de la part de la Cour l’examen le plus
scrupuleux. Il en va spécialement ainsi dans le cas de la presse : l’information est un bien périssable et en
retarder la publication, même pour une brève période, risque fort de la priver de toute valeur et de tout
intérêt. Ce risque existe également s’agissant de publications, autres que les périodiques, qui portent sur un
sujet d’actualité.
48. En ce qui concerne l’importance des sites Internet dans l’exercice de la liberté d’expression, la Cour
rappelle que, dans l’affaire Times Newspapers Ltd c. Royaume-Uni (n° 1 et 2) (n° 3002/03 et 23676/03, §
27, CEDH 2009), elle a déjà dit ceci :
« [g]râce à leur accessibilité ainsi qu’à leur capacité à conserver et à diffuser de grandes quantités de
données, les sites Internet contribuent grandement à améliorer l’accès du public à l’actualité et, de manière
générale, à faciliter la communication de l’information. »
49. Ces considérations valent également pour la présente espèce. En effet, la Cour note que Google Sites est
un module de Google permettant de faciliter la création et le partage d’un site web au sein d’un groupe et
constitue ainsi un moyen d’exercer la liberté d’expression.
50. A cet égard, elle souligne que l’article 10 garantit la liberté d’expression à « toute personne » ; il ne
distingue pas d’après la nature du but recherché ni d’après le rôle que les personnes, physiques ou morales,
ont joué dans l’exercice de cette liberté (Çetin et autres c. Turquie, n° 40153/98 et 40160/98, § 57, CEDH
2003-III). Il concerne non seulement le contenu des informations mais aussi les moyens de diffusion de ces
informations, car toute restriction apportée à ceux-ci touche le droit de recevoir et de communiquer des
informations (voir, mutatis mutandis, Autronic AG c. Suisse, 22 mai 1990, § 47, série A n°178). De même,
la Cour a dit à maintes reprises que l’article 10 garantit non seulement le droit de communiquer des
informations mais aussi celui, pour le public, d’en recevoir (Observer et Guardian c. Royaume-Uni, 26
novembre 1991, § 59 b), série A n° 216, et Guerra et autres c. Italie, 19 février 1998, § 53, Recueil des arrêts
et décisions 1998-I).
51. En l’espèce, la mesure de blocage de l’accès au site résultait d’une décision adoptée par le tribunal
d’instance pénal de Denizli. A l’origine, il s’agissait d’une mesure préventive ordonnée par le tribunal dans
le cadre d’une procédure pénale engagée contre un site tiers en vertu de la loi n° 5816 qui interdit l’outrage à
la mémoire d’Atatürk. Toutefois, l’organe administratif chargé d’exécuter la mesure de blocage en question,
à savoir la PTI, a demandé que soit ordonné le blocage total de l’accès à Google Sites. Par une décision du
24 juin 2009, le tribunal d’instance pénal de Denizli a fait droit à cette demande. Statuant sur l’opposition
formée par le requérant, le tribunal correctionnel de Denizli a ensuite confirmé la mesure, considérant que le
seul moyen de bloquer le site concerné par la procédure pénale était de bloquer l’accès à Google Sites. Ainsi,
158
la PTI a bloqué l’accès à l’intégralité du domaine « Google Sites », empêchant incidemment le requérant
d’accéder à son propre site. Il ressort des éléments du dossier qu’en conséquence de cette mesure, le
requérant s’est trouvé, pendant une période indéterminée, dans l’impossibilité d’accéder à son propre site
web, et que ses tentatives à cette fin se sont heurtées à la décision de blocage prononcée par le tribunal. Il
peut donc légitimement prétendre que la mesure en question a affecté son droit de recevoir et de
communiquer des informations ou des idées.
52. Au cœur de l’affaire se trouve donc principalement l’effet collatéral d’une mesure préventive adoptée
dans le cadre d’une procédure judiciaire : alors que ni Google Sites en tant que tel ni le site du requérant
n’étaient l’objet de cette procédure, la PTI a bloqué l’accès à ces sites pour exécuter la mesure ordonnée par
le tribunal d’instance pénal de Denizli. Ce blocage devait durer jusqu’à ce qu’une décision au fond soit
prononcée ou que le contenu illégal du site hébergé par Google Sites soit retiré (article 9 de la loi n° 5651). Il
s’agissait donc d’une restriction préalable, puisqu’elle intervenait avant un jugement au fond.
53. La Cour considère que, quelle qu’en ait été la base légale, pareille mesure avait vocation à influer sur
l’accessibilité de l’Internet et, dès lors, engageait la responsabilité de l’Etat défendeur au titre de l’article 10
(voir, mutatis mutandis, Vereinigung demokratischer Soldaten Österreichs et Gubi c. Autriche, 19 décembre
1994, § 27, série A n° 302).
54. Elle observe également que le blocage litigieux résultait d’une interdiction frappant à l’origine un site
Internet tiers. C’est en raison du blocage total de Google Sites que, de fait, la mesure a aussi touché le
requérant, propriétaire d’un autre site web hébergé également sur ce domaine. Certes, il ne s’agit pas à
proprement parler d’une interdiction totale mais d’une restriction de l’accès à Internet, restriction qui a eu
pour effet de bloquer également l’accès au site web du requérant. Toutefois, l’effet limité de la restriction
litigieuse n’amoindrit pas son importance, d’autant que l’Internet est aujourd’hui devenu l’un des principaux
moyens d’exercice par les individus de leur droit à la liberté d’expression et d’information: on y trouve des
outils essentiels de participation aux activités et débats relatifs à des questions politiques ou d’intérêt public.
55. En résumé, la Cour considère que la mesure litigieuse s’analyse en une restriction résultant d’une mesure
préventive de blocage d’un site Internet : aux fins de l’exécution de cette mesure, le tribunal a également
ordonné, sur demande de la PTI, le blocage de l’accès à Google Sites, qui hébergeait aussi le site web du
requérant. Ainsi, celui-ci s’est trouvé dans l’impossibilité d’accéder à son site web. Cet élément suffit à la
Cour pour conclure que la mesure en cause est constitutive d’une «ingérence d’autorités publiques » dans le
droit de l’intéressé à la liberté d’expression, dont fait partie intégrante la liberté de recevoir et de
communiquer des informations ou des idées (voir, mutatis mutandis, Ayşe Öztürk c. Turquie, n° 24914/94, §
58, 15 octobre 2002).
56. Pareille ingérence enfreint l’article 10 si elle n’est pas « prévue par la loi », inspirée par un ou des buts
légitimes au regard de l’article 10 § 2 et « nécessaire dans une société démocratique » pour atteindre ce ou
ces buts.
b) Prévue par la loi
57. La Cour rappelle en premier lieu que les mots « prévue par la loi » qui figurent à l’article 10 § 2
impliquent d’abord que la mesure incriminée doit avoir une base en droit interne, mais ont trait aussi à la
qualité de la loi en cause : ils exigent l’accessibilité de celle-ci à la personne concernée qui, de surcroît, doit
pouvoir en prévoir les conséquences pour elle, et sa compatibilité avec la prééminence du droit (voir, parmi
beaucoup d’autres, Dink c. Turquie, n° 2668/07, 6102/08, 30079/08, 7072/09 et 7124/09, § 114, 14
septembre 2010). Selon la jurisprudence constante de la Cour, une norme est « prévisible » lorsqu’elle est
rédigée avec assez de précision pour permettre à toute personne, en s’entourant au besoin de conseils
éclairés, de régler sa conduite (voir, parmi beaucoup d’autres, RTBF c. Belgique, n° 50084/06, § 103, CEDH
2011, Altuğ Taner Akçam c. Turquie, n° 27520/07, § 87, 25 octobre 2011).
58. En l’espèce, la Cour observe que le blocage de l’accès au site concerné par la procédure judiciaire avait
une base légale, à savoir l’article 8 § 1 de la loi n° 5651. A la question de savoir si l’article 8 § 1 de la loi
n° 5651 répondait également aux exigences d’accessibilité et de prévisibilité, le requérant estime qu’il faut
répondre par la négative, cette disposition étant selon lui trop incertaine.
59. Selon la jurisprudence constante de la Cour, pour répondre à ces exigences, le droit interne doit offrir une
certaine protection contre des atteintes arbitraires de la puissance publique aux droits garantis par la
Convention. Lorsqu’il s’agit de questions touchant aux droits fondamentaux, la loi irait à l’encontre de la
prééminence du droit, qui constitue l’un des principes fondamentaux d’une société démocratique consacrés
par la Convention, si le pouvoir d’appréciation accordé à l’exécutif ne connaissait pas de limite. En
conséquence, elle doit définir l’étendue et les modalités d’exercice d’un tel pouvoir avec une netteté
suffisante (voir, parmi beaucoup d’autres, Sunday Times, précité, § 49, et Maestri c. Italie [GC],
n° 39748/98, § 30, CEDH 2004-I).
159
60. La question qui se pose ici est celle de savoir si, au moment où la décision de blocage a été prise, il
existait une norme claire et précise de nature à permettre au requérant de régler sa conduite en la matière.
61. La Cour observe qu’en vertu de l’article 8 § 1 de la loi n°°5651, le juge peut ordonner le blocage de
l’accès « aux publications diffusées sur Internet dont il y a des motifs suffisants de soupçonner que, par leur
contenu, elles sont constitutives [d’]infractions ». L’article 2 de la même loi donne deux définitions de la
notion de « publication » : selon l’alinéa ğ) « [on entend par] publication diffusée sur Internet les données
accessibles sur Internet à un nombre indéterminé de personnes », tandis que selon l’alinéal), «[on entend par]
publication la publication sur l’Internet». Même s’il apparaît que la notion de « publication » est très large et
peut recouvrir toutes sortes de données publiées sur Internet, il est évident que ni le site web du requérant ni
Google Sites en tant que tel n’entrent dans le champ d’application de l’article 8 § 1 de la loi n° 5651, puisque
leur contenu, au sens de cette disposition, n’est pas en cause en l’espèce.
62. En effet, ni Google Sites ni le site du requérant n’étaient l’objet d’une procédure judiciaire au sens de
l’article 8 § 1 de la loi n° 5651. Il ressort du fait que cette disposition a été invoquée dans la décision du 24
juin 2009 (paragraphe 10 ci-dessus) que Google Sites a été tenu pour responsable du contenu d’un site qu’il
hébergeait, mais il n’est nullement question dans les articles 4, 5 et 6 de la loi n° 5651, qui précisent les
responsabilités des fournisseurs de contenus, d’hébergement et d’accès, d’un blocage de l’accès en général
tel que celui qui a été ordonné en l’espèce. Par ailleurs, il n’a pas été avancé que la loi autorise le blocage de
l’ensemble d’un domaine Internet permettant d’échanger des idées et des informations, tel que Google Sites.
De surcroît, rien dans le dossier ne permet de conclure que Google Sites ait été informé en vertu de l’article 5
§ 2 de la loi n° 5651 qu’il hébergeait un contenu illicite ni qu’il ait refusé de se conformer à une mesure
provisoire concernant un site à l’encontre duquel une procédure pénale avait été engagée.
63. La Cour observe également que l’article 8 §§ 3 et 4 de la loi n° 5651 a permis à un organe administratif
(la PTI) de jouir d’un pouvoir étendu dans le cadre de l’exécution d’une décision de blocage qui avait, à
l’origine, été adoptée pour un site précis. Les faits de l’espèce montrent que la PTI peut demander
l’élargissement d’une mesure de blocage d’accès sans qu’aucune procédure n’ait été engagée contre le site
ou le domaine concernés ni qu’une réelle nécessité de blocage total n’ait été établie.
64. Comme indiqué ci-dessus (paragraphe 47), la Cour considère que de telles restrictions préalables ne sont
pas, a priori, incompatibles avec la Convention. Pour autant, elles doivent s’inscrire dans un cadre légal
particulièrement strict quant à la délimitation de l’interdiction et efficace quant au contrôle juridictionnel
contre les éventuels abus (Association Ekin c. France, n° 39288/98, § 58, CEDH 2001-VIII, voir également,
mutatis mutandis, Comité de rédaction de Pravoye Delo et Shtekel c. Ukraine, n° 33014/05, § 55, CEDH
2011). A cet égard, un contrôle judiciaire de telles mesures opéré par le juge, fondé sur une mise en balance
des intérêts en conflit et visant à aménager un équilibre entre ces intérêts, ne saurait se concevoir sans un
cadre fixant des règles précises et spécifiques quant à l’application des restrictions préventives à la liberté
d’expression (RTBF c. Belgique, précité, § 114). Or, il convient d’observer que lorsque le tribunal d’instance
pénal de Denizli a décidé de bloquer totalement l’accès à Google Sites en vertu de la loi n° 5651, il s’est
contenté de se référer à un avis émanant de la PTI, et n’a pas recherché si une mesure moins lourde pouvait
être adoptée pour bloquer l’accès au site litigieux.
(…)
67. A la lumière de ces considérations et de l’examen de la législation en cause telle qu’elle a été appliquée
en l’espèce, la Cour conclut que l’ingérence à laquelle a donné lieu l’article 8 de la loi n° 5651 ne répondait
pas à la condition de prévisibilité voulue par la Convention et n’a pas permis au requérant de jouir du degré
suffisant de protection qu’exige la prééminence du droit dans une société démocratique. Par ailleurs, la
disposition en cause semble heurter de front le libellé même du paragraphe 1 de l’article 10 de la
Convention, en vertu duquel les droits reconnus dans cet article valent « sans considération de frontière »
(voir, dans le même sens, Association Ekin, précité, § 62).
68. Au demeurant, la Cour observe que la mesure en cause a eu des effets arbitraires et ne saurait être
considérée comme visant uniquement à bloquer l’accès au site litigieux car elle consistait en un blocage
général de tous les sites hébergés par Google Sites. En outre, le contrôle juridictionnel du blocage de l’accès
aux sites Internet ne réunit pas les conditions suffisantes pour éviter les abus : le droit interne ne prévoit
aucune garantie pour éviter qu’une mesure de blocage visant un site précis ne soit utilisée comme moyen de
blocage général.
69. Partant, il y a eu violation de l’article 10 de la Convention.
PAR CES MOTIFS, LA COUR, À L’UNANIMITÉ,
1. Déclare recevable le grief tiré de l’atteinte portée au droit du requérant à la liberté de recevoir et de
communiquer des informations ;
(…)
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OU
« Une convention ou un accord peut comporter des stipulations plus favorables aux salariés que les dispositions légales
en vigueur. Ils ne peuvent déroger aux dispositions qui revêtent un caractère d'ordre public. »
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DOCUMENTS AUTORISÉS :
SUJET 1 : Dissertation
OU
(Loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 tendant à améliorer les rapports locatifs et portant
modification de la loi n° 86-1290 du 23 décembre 1986)
Art. 1 :
« Le droit au logement est un droit fondamental ; il s'exerce dans le cadre des lois qui le
régissent.
L'exercice de ce droit implique la liberté de choix pour toute personne de son mode
d'habitation grâce au maintien et au développement d'un secteur locatif et d'un secteur
d'accession à la propriété ouverts à toutes les catégories sociales.
Aucune personne ne peut se voir refuser la location d'un logement pour un motif
discriminatoire défini à l'article 225-1 du code pénal.
En cas de litige relatif à l'application de l'alinéa précédent, la personne s'étant vu refuser la
location d'un logement présente des éléments de fait laissant supposer l'existence d'une
discrimination directe ou indirecte. Au vu de ces éléments, il incombe à la partie défenderesse
de prouver que sa décision est justifiée. Le juge forme sa conviction après avoir ordonné, en
cas de besoin, toutes les mesures d'instruction qu'il estime utiles.
Les droits et obligations réciproques des bailleurs et des locataires doivent être équilibrés dans
leurs relations individuelles comme dans leurs relations collectives ».
162
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Sujet n° 1 : Dissertation :
OU
Cour de cassation, chambre civile 3, Audience publique du 19 novembre 2015, n° de pourvoi: 14-22000
Attendu, selon l’arrêt attaqué (Paris, 7 mai 2014), que la SCI 121 rue Vieille du Temple (la SCI), propriétaire de locaux
commerciaux donnés à bail à la société Galerie Jacqueline Moussion, lui a délivré, le 28 juin 2007, un congé avec offre
de renouvellement ; que, les parties n’étant pas parvenues à un accord sur le prix du bail renouvelé, le juge des loyers
commerciaux a été saisi ; que, le 11 mai 2010, la SCI a signifié à la locataire un acte portant dénégation du statut des
baux commerciaux pour défaut d’immatriculation régulière ; que la société Galerie Jacqueline Moussion a assigné la
SCI en annulation de cet acte ;
Attendu qu’ayant exactement retenu, par motifs propres et adoptés, que l’immatriculation du preneur au registre du
commerce et des sociétés constituait l’une des conditions du droit au statut des baux commerciaux, que le bailleur
pouvait invoquer le défaut d’immatriculation pendant toute la durée de la procédure en fixation du loyer, même s’il en
était informé à la date du congé avec offre de renouvellement et que la renonciation du bailleur à se prévaloir de
l’absence de droit au statut ne pouvait résulter de sa seule connaissance du défaut d’immatriculation du preneur et ayant
constaté que la société Galerie Jacqueline Moussion n’était immatriculée à l’adresse des lieux loués ni à la date du
congé ni à celle de l’expiration du bail, la cour d’appel en a déduit, à bon droit, que l’acte de dénégation du statut était
valable ;
163
Il est reproché à l’arrêt attaqué d’avoir constaté la validité de l’acte de rétractation du 11 mai 2010 de l’offre de
renouvellement du bail au 1er janvier 2008 initialement consentie par la SCI du 121 rue Vieille du Temple et, en
conséquence, dit la société Galerie Jacqueline Moussion déchue de son droit statutaire pour défaut d’immatriculation du
fonds à l’adresse des lieux loués à la date du congé du 28 juin 2007, déclaré celle-ci occupante sans droit ni titre,
ordonné son expulsion et condamné celle-ci au paiement d’une indemnité d’occupation ;
ALORS QUE, D’UNE PART, le défaut d’immatriculation du commerçant à l’adresse des locaux donnés à bail ne peut
être utilement invoqué par le bailleur en cours de bail mais peut seulement faire obstacle au renouvellement si le
preneur n’a pas régularisé sa situation à la date du congé et/ou de l’expiration du bail ; qu’il s’en déduit que dans le cas
où, nonobstant le défaut d’immatriculation régulière du preneur à l’issue du bail expiré, les parties se sont accordées sur
le principe du renouvellement, de sorte qu’un nouveau bail s’est formé dès cet instant nonobstant la poursuite d’une
instance tendant uniquement à la fixation du loyer du bail renouvelé, le bailleur ne peut ensuite se prévaloir, faute de
l’avoir invoqué en temps utile, du défaut d’immatriculation du locataire pour lui dénier son droit au renouvellement;
qu’en l’espèce, il est constant qu’en l’état de la demande de renouvellement de bail notifiée par la société Galerie
Jacqueline Moussion par acte du 22 juin 2007 et du congé avec offre de renouvellement que la bailleresse avait fait
délivrer à son tour le 28 juin 2007, le juge des loyers commerciaux avait été conduit, par son jugement du 19 septembre
2008, à constater l’accord des parties sur le principe du renouvellement (cf. les commémoratifs de l’arrêt attaqué, p. 2) ;
que le bailleur ne pouvait donc ultérieurement se rétracter et remettre en cause le nouveau bail qui s’était déjà formé en
délivrant, à la date du 11 mai 2010, un acte portant dénégation du droit au statut des baux commerciaux, fondé sur
l’absence d’immatriculation régulière de sa locataire à la date du congé ayant mis fin au bail précédent ; qu’en validant
néanmoins le refus de renouvellement intervenu dans ces conditions, la Cour viole les articles L. 145-1 et L. 145-9 du
Code de commerce ;
ALORS QUE, D’AUTRE PART, le bailleur peut toujours renoncer à la condition relative à l’immatriculation du
locataire à l’adresse du local donné à bail ou les parties décider de se soumettre volontairement au statut des baux
commerciaux, si même celui-ci ne leur serait pas applicable par le seul effet de la loi ; que le bailleur qui, bien qu’ayant
déjà acquis une parfaite connaissance du défaut d’immatriculation régulière de son locataire au jour de l’expiration du
bail et/ou de la délivrance du congé, lui a néanmoins offert le renouvellement, doit être regardé comme ayant renoncé à
se prévaloir de cette irrégularité et ne peut donc ultérieurement rétracter son offre de renouvellement et dénier à son
locataire le bénéfice du statut, sauf circonstances très particulières nées de la révélation d’un fait nouveau ou ignoré du
bailleur à la date du congé portant offre de renouvellement ; qu’en considérant au contraire que la connaissance qu’avait
acquise la SCI 121 rue Vieille du Temple du défaut d’immatriculation régulière de sa locataire dès avant la délivrance
du congé avec offre de renouvellement n’impliquait pas renonciation de sa part à se prévaloir du défaut
d’immatriculation et ne faisait pas obstacle à sa rétractation ultérieure, la Cour viole l’article 1134 du Code civil,
ensemble les articles L. 145-1 et L. 145-9 du Code de commerce.
164
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DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers
non francophones
1er SUJET :
Le professeur de droit international Joe Verhoeven a pu évoquer le « sort funeste qui frappe le jus cogens,
voué apparemment à n’être qu’un objet d’idolâtrie ou de détestation sans utilité véritable » (Le droit
international des immunités : contestation ou consolidation ?, LGDJ, 2004, p. 8). Qu’en pensez-vous ?
OU
2ème SUJET :
Commentez l’article 53 de la Convention de Vienne sur le droit des traités de 1969 (reproduit ci-dessous).
Article 53
TRAITÉS EN CONFLIT AVEC UNE NORME IMPÉRATIVE DU DROIT INTERNATIONAL GÉNÉRAL (JUS COGENS)
Est nul tout traité qui, au moment de sa conclusion, est en conflit avec une norme impérative du droit international général. Aux fins
de la présente Convention, une norme impérative du droit international général est une norme acceptée et reconnue par la
communauté internationale des Etats dans son ensemble en tant que norme à laquelle aucune dérogation n’est permise et qui ne
peut être modifiée que par une nouvelle norme du droit international général ayant le même caractère.
165
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DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
francophones
SUJET 1 : Le caractère décisoire d’un acte est-il toujours une condition de son contrôle
juridictionnel ?
OU
Tribunal des Conflits, 11 février 2019, Société T2S c./ Société EDF, n° C 4148
166
bonne administration de la justice, et que les décisions attaquées portent sur le refus de conclure
un contrat d'achat ;
Vu les pièces desquelles il résulte que la saisine du Tribunal a été notifiée à la société T2S et au
ministre de la transition écologique et solidaire, qui n'ont pas produit de mémoire ;
Vu les autres pièces du dossier ;
Vu la loi des 16-24 août 1790 et le décret du 16 fructidor an III ;
Vu la loi du 24 mai 1872 ;
Vu le décret n° 2015-233 du 27 février 2015 ;
Vu le code de l'énergie ;
Après avoir entendu en séance publique (…) ;
Considérant que, le 7 novembre 2017, la société T2S a sollicité de la société EDF le rattachement
d'une centrale photovoltaïque située à Jarville-la-Malgrange (Meurthe-et-Moselle) au périmètre
d'équilibre dédié aux obligations d'achat de la société EDF, en vue de préserver son droit à
conclure un contrat d'achat de l'électricité produite selon les conditions tarifaires prévues par
l'arrêté du 12 janvier 2010 fixant les conditions d'achat de l'électricité produite par les installations
utilisant l'énergie radiative du soleil ; que la société EDF ayant rejeté cette demande, la société T2S
a saisi la juridiction administrative ; que le Conseil d'Etat a, par décision du 12 octobre 2018, saisi
le Tribunal , en application de l'article 35 du décret du 27 février 2015, de la question de l'ordre de
juridiction compétent pour connaître de l'action de la société T2S tendant à la contestation du
refus de la société EDF de conclure un contrat de rattachement à un périmètre d'équilibre ;
Considérant que, sauf dispositions législatives contraires, les contrats conclus entre personnes
privées sont des contrats de droit privé, hormis le cas où l'une des parties agit pour le compte
d'une personne publique ou celui dans lequel ils constituent l'accessoire d'un contrat de droit
public ;
Considérant que le gestionnaire du réseau public de transport d'électricité a, en application de
l'article L. 321-10 du code de l'énergie, la mission d'assurer " à tout instant l'équilibre des flux
d'électricité sur le réseau ainsi que la sécurité, la sûreté et l'efficacité de ce réseau, en tenant
compte des contraintes techniques pesant sur celui-ci " ; qu'aux termes de l'article L 321-15 du
même code , chaque producteur d'électricité raccordé aux réseaux publics de transport ou de
distribution et chaque consommateur d'électricité, pour les sites pour lesquels il a exercé son droit
prévu à l'article L. 331-1, est responsable des écarts entre les injections et les soutirages
d'électricité auxquels il procède ; qu'il peut, soit définir les modalités selon lesquelles lui sont
financièrement imputés ces écarts par contrat avec le gestionnaire du réseau public de transport,
soit contracter à cette fin avec un responsable d'équilibre qui prend en charge les écarts ou
demander à l'un de ses fournisseurs de le faire ;
Considérant, d'une part, qu'en concluant avec un producteur ou un consommateur un contrat de
rattachement au périmètre d'équilibre dont il a la charge, le responsable d'équilibre n'exerce
aucune mission pour le compte d'une personne publique ;
Considérant, d'autre part, que le contrat de rattachement à un périmètre d'équilibre, destiné à
permettre au producteur de remplir l'obligation mise à sa charge par l'article L 321-15 précité, ne
constitue pas l'accessoire du contrat d'achat, de sorte que la qualification de contrat administratif
conférée à ce dernier par l'article L. 314-7 du code de l'énergie ne lui est pas étendue ; que la
circonstance que le périmètre d'équilibre auquel le rattachement est demandé soit dédié aux
installations bénéficiant de l'obligation d'achat est sans incidence sur la nature de la convention ;
Considérant que le contrat liant un producteur autonome d'électricité, et un responsable
d'équilibre, personnes privées, est un contrat de droit privé ; que le litige né du refus de conclure
un tel contrat relève de la compétence de la juridiction judiciaire ;
167
DECIDE:
--------------
Article 1er : la juridiction judiciaire est compétente pour connaître de l'action de la société T2S
tendant à la contestation du refus de la société EDF de conclure un contrat de rattachement à un
périmètre d'équilibre ;
Article 2 : la présente décision sera notifiée à la société T2 S, à la société EDF, et au ministre de la
transition écologique et solidaire.
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Documents autorisés : Code de procédure civile et dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants
étrangers non francophones
Sujet 1 : Dissertation
OU
Sujet 2 : Commentaire de l’arrêt rendu par la deuxième chambre civile de la Cour de cassation le 10 janvier 2019, n°
17-28805.
Attendu selon ces textes, que l'irrégularité de fond que constitue le défaut de capacité d'une personne assurant la
représentation d'une partie en justice peut être couverte si la cause de cette nullité a disparu au moment où le juge statue
;
Attendu selon l'arrêt attaqué que la société Record Bank (la banque) ayant fait délivrer un commandement de payer
valant saisie immobilière à l'encontre de M. et Mme X..., a fait assigner ces derniers à l'audience d'orientation d'un juge
de l'exécution ;
Attendu que pour prononcer la nullité du commandement de payer valant saisie immobilière et ordonner sa radiation,
l'arrêt, après avoir relevé que ce commandement portait constitution d'un avocat honoraire dépourvu de la capacité de
représenter une partie en justice, retient que cette irrégularité constitue une nullité de fond qui affecte la validité et
partant, l'existence même de l'acte et ne saurait faire l'objet d'une régularisation ;
Qu'en statuant ainsi alors que l'irrégularité de fond avait été couverte, avant que le juge de l'exécution ne statue, par la
délivrance à M. et Mme X... d'une assignation à comparaître à l'audience d'orientation mentionnant la constitution d'un
avocat ayant le pouvoir de représenter la banque dans la procédure de saisie immobilière, la cour d'appel a violé les
textes susvisés ;
169
…/…
Textes utiles à la compréhension du contexte de l’arrêt :
« Outre les mentions prescrites pour les actes d'huissier de justice, le commandement de payer valant saisie comporte :
1° La constitution d'avocat du créancier poursuivant, laquelle emporte élection de domicile ; (…) ».
« A l'audience d'orientation, le juge de l'exécution, après avoir entendu les parties présentes ou représentées, (…)
détermine les modalités de poursuite de la procédure, en autorisant la vente amiable à la demande du débiteur ou en
ordonnant la vente forcée ».
170
Semestre 6 - Juin 2019
171
Epreuves de 3 heures
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Durée : 3 heures
DOCUMENTS AUTORISÉS :
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- SUJET 1 :
OU
- SUJET 2 :
Cas n° 1
M. GROMINET a l’intention de s’associer avec 3 de ses amis, Félix, Garfield et Figaro, afin de
créer la SARL Aristo’Cat dont l’objet social sera de commercialiser des pâtés pour chats bio. Cette
société n’est à ce jour toujours pas immatriculée au RCS, mais les statuts viennent cependant d’être
rédigés.
Au cours de cette période, située entre la signature des statuts et l’immatriculation de la SARL au
RCS, M. GROMINET a conclu un contrat d’achat de boites de pâté pour chat bio pour un montant
de 100 000 € au nom et pour le compte de la société. Pour ce faire, il a reçu un mandat de ses amis
Félix, Garfield et Figaro, pour accomplir cet achat.
Son cousin, qui n’est pas associé à la société, a reçu mandat de la part de M. GROMINET et de ses
3 amis pour conclure des contrats de location gérance au nom et pour le compte de la société.
Enfin, Félix a reçu mandat de la part des 3 autres futurs associés pour conclure tout contrat en
l’absence de M. GROMINET parti se reposer quelques jours à Saint Gilles de la Réunion. Profitant
173
de cette occasion, il vient d’acheter un appartement à Mlle Anna CONDA, sa maitresse, pour le
compte de la société et a conclu des contrats de location-gérance pour le compte de la société.
a) Selon vous, l’achat des boites de pâtés pour chats bio conclu par M. GROMINET peut-il être
repris par la société une fois celle-ci immatriculée au RCS ? Justifiez votre réponse.
b) Selon vous, les contrats de location-gérance conclus par le cousin de M. GROMINET peuvent-ils
être repris par la société une fois celle-ci immatriculée au RCS ? Justifiez votre réponse.
c) Selon vous, l’achat de l’appartement conclu par Félix peut-il être repris par la société une fois
celle-ci immatriculée au RCS ? Justifiez votre réponse.
Cas n° 2
Il est interdit au gérant de conclure avec les tiers tout contrat dont le montant dépasse 200.000
euros. En cas de violation de cette interdiction la convention passée avec le tiers est inopposable à
la société.
Le 3 juin 2019, le gérant vient de conclure deux actes. Il a acheté à crédit un voilier de 15 mètres à
300.000 euros que la société refuse de rembourser.
Le fournisseur s’inquiète car il ne sait pas s’il sera payé. Ensuite, il a passé des commandes pour un
montant de 750.000 euros avec un fournisseur tahitien qui vient de découvrir le contenu de l’article
5 des statuts de la SARL “TOUPOURMONTOUTOU”. Le fournisseur tahitien s’inquiète pour le
paiement de sa créance.
La SARL “TOUPOURMONTOUTOU” dont les affaires prospèrent d’année en année veut étendre
son champ d’activités. A cette fin, le gérant propose une augmentation de capital social avec de
174
nouveaux apports pour mieux faire face à la concurrence internationale. L’entrée de nouveaux
associés aurait pour conséquence l’augmentation des bénéfices distribuables, mais également la
dilution des droits de vote des associés minoritaires.
a) Madame CLIFFORD voudrait savoir si elle peut s’opposer à l’augmentation du capital social lors
de la prochaine assemblée générale extraordinaire ?
Cas n° 3 :
MM NEMO et DORY s’associent pour créer une société de granulés pour poissons.
NEMO est marié et son épouse est prête à aider l’activité de la société en tant qu’ingénieur.
DORY apporte un immeuble de bureau, un ensemble de 3 ordinateurs et de deux imprimantes.
NEMO apporte 20 000 € et un brevet. Son épouse apporte son savoir-faire.
Quelle est la nature des apports effectués par MM NEMO, DORY et son épouse?
175
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francophones – Code du travail
SUJET 1 : Dissertation
176
licenciement, avant de lui suggérer une rupture amiable, pour en déduire que le consentement de la
salariée avait été vicié par la menace de se voir licencier, sans à aucun moment rechercher si cette
menace n'était pas légitime eu égard aux griefs formulés à l'encontre de la salariée, la cour d'appel a
privé sa décision de base légale au regard des articles L. 1237-11, L. 1237-14 du code du travail et
1109, 1111 et 1112 du code civil ;
2°/ que la violence exercée sur le consentement de celui qui s'oblige n'entraîne la nullité de l'acte
que si elle a été déterminante de ce consentement ; que son caractère déterminant s'apprécie en
considération de la personne qui s'en prétend victime ; qu'en l'espèce, la société Oratio avocats
faisait valoir que Mme X... était avocate, spécialisée en droit social, qu'elle avait obtenu une
indemnité de rupture bien supérieure aux minima légaux et qu'elle était, suite à la rupture
conventionnelle de son contrat de travail, et conformément à son souhait, entrée au service d'une
entreprise en qualité de juriste, ce dont elle déduisait qu'elle avait librement consenti à la rupture
conventionnelle de son contrat de travail dont elle était parfaitement à même de mesurer le sens et
les conséquences, laquelle correspondait à ses aspirations de reconversion professionnelle ; qu'en se
fondant sur la lettre du 2 juin 2009 dans laquelle la société Oratio avocats lui reprochait certains
manquements professionnels qu'elle estimait susceptibles de justifier une mesure de licenciement,
avant de lui suggérer une rupture amiable, pour en déduire que le consentement de la salariée avait
été vicié par la menace de se voir licencier, sans nullement tenir compte, comme elle y était
pourtant invitée, de sa profession, de sa spécialité, de la reconversion professionnelle qu'elle avait
opérée suite à cette rupture et des sommes qu'elle avait obtenues dans le cadre de la négociation de
la convention de rupture de son contrat de travail, lorsque ces circonstances étaient de nature à
exclure que le consentement de la salariée ait été extorqué par la moindre pression, la cour d'appel a
privé sa décision de base légale au regard des articles L. 1237-11, L. 1237-14 du code du travail et
1109, 1111 et 1112 du code civil ;
3°/ que si la conclusion d'un accord de rupture d'un commun accord du contrat de travail suppose
l'absence d'un litige sur la rupture du contrat de travail, elle peut valablement intervenir en présence
d'un litige portant sur l'exécution du contrat de travail ; qu'en excluant tout caractère amiable à la
rupture du contrat de travail du fait de l'existence d'un prétendu litige entre les parties relatif à
l'exécution du contrat de travail, la cour d'appel a violé l'article L. 1237-11 du code du travail ;
4°/ que ne caractérise pas l'existence d'un litige le seul fait pour l'employeur de reprocher à la
salariée des manquements professionnels que celle-ci ne conteste pas ; qu'en déduisant l'existence
d'un litige excluant tout caractère amiable à la rupture du contrat de travail, du seul courrier du 2
juin 2009 dans lequel la société Oratio avocats faisait état de divers manquements professionnels
imputables à Mme X... avant de lui proposer d'entrer en pourparlers en vue d'une rupture
conventionnelle de son contrat de travail, sans relever la moindre contestation opposée par la
salariée à cette date, la cour d'appel a privé sa décision de base légale au regard de l'article L. 1237-
11 du code du travail ;
5°/ subsidiairement, que l'annulation par le juge de la convention de rupture du contrat de travail
n'entraîne pas de fait la requalification de la rupture en licenciement dépourvu de cause réelle et
sérieuse ; qu'il appartient aux juges du fond de rechercher qui en a réellement pris l'initiative et,
lorsque c'est l'employeur, si la rupture repose en elle-même sur une cause réelle et sérieuse ; qu'en
l'espèce, il résultait des propres constatations de l'arrêt que par lettre du 2 juin 2009 la société Oratio
avocats reprochait à Mme X... divers manquements professionnels ; qu'en déduisant de la nullité de
la convention de rupture du contrat de travail de Mme X... que cette dernière avait fait l'objet d'un
licenciement dépourvu de cause réelle et sérieuse, sans à aucun moment rechercher si le courrier du
2 juin 2009 ne pouvait s'analyser en une lettre de rupture énonçant des griefs matériellement
vérifiables ni si ces griefs constituaient une cause réelle et sérieuse de licenciement, la cour d'appel
a privé sa décision de base légale au regard de l'article L. 1232-1 du code du travail ;
177
Mais attendu que, si l'existence, au moment de sa conclusion, d'un différend entre les parties au
contrat de travail n'affecte pas par elle-même la validité de la convention de rupture conclue en
application de l'article L. 1237-11 du code du travail, la rupture conventionnelle ne peut être
imposée par l'une ou l'autre des parties ;
Et attendu qu'après avoir relevé que l'employeur avait menacé la salariée de voir ternir la poursuite
de son parcours professionnel en raison des erreurs et manquements de sa part justifiant un
licenciement et l'avait incitée, par une pression, à choisir la voie de la rupture conventionnelle, la
cour d'appel qui, exerçant son pouvoir souverain d'appréciation, a fait ressortir que le consentement
de la salariée avait été vicié, a, par ce seul motif, légalement justifié sa décision ;
Sur le moyen unique du pourvoi incident (sans intérêt)
178
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étrangers non francophones
SUJET 1 : Dissertation
OU
Sur le premier moyen, pris en ses deux branches, tel qu'il figure au mémoire en
demande et est reproduit en annexe :
Attendu qu'après avoir retenu que l'acte litigieux contenait, outre la clause précitée,
une stipulation ainsi libellée : "le présent engagement oblige le garant (...) à payer
aux bénéficiaires, huit pour cent (8 %) dans la limite de deux cent soixante quatre
mille francs (264.000 francs) en principal de toutes les sommes tant en principal
qu'en intérêts, commissions, primes d'assurances, frais et accessoires que les
bénéficiaires pourraient devoir aux établissements de crédit susvisés au titre de
l'emprunt de 3 300 000 francs qu'ils ont consenti à la société Financière PIC 92 au
cas où cette dernière ne pourrait faire face à ses obligations" , la cour d'appel,
constatant que cette stipulation figurait sous la rubrique "portée de l'engagement",
en a déduit que l'engagement souscrit par M. Y... tendait à garantir les époux X... à
concurrence d'une fraction de la dette née du cautionnement qu'ils avaient souscrit
pour garantir le remboursement du prêt consenti à la société Financière PIC 92 par
la Banque parisienne de Crédit et la Banque nationale de Paris, dans la limite de la
somme de 264 000 francs ; que dès lors qu'ayant pour objet la propre dette des
époux X... à l'égard de ces établissements de crédit, un tel engagement ne revêtait
pas le caractère d'une garantie autonome, il ne peut être fait reproche à la cour
d'appel d'avoir exclu cette qualification sans vérifier si celle-ci n'était pas
susceptible de résulter d'autres clauses du même acte ; qu'aucun des deux griefs
n'est donc fondé ;
Mais sur le second moyen, pris en ses quatre branches :
Vu l'article 1134 du Code civil, ensemble les articles 1326 et 2015 du même Code ;
Attendu que pour déclarer nul l'engagement litigieux, la cour d'appel retient que la
mention manuscrite apposée au pied de celui-ci par M. Y... ne permet pas de
s'assurer qu'il a eu réellement conscience de la portée de son engagement dans la
mesure où les mentions dactylographiées de l'acte constatant cet engagement
comportent des contradictions flagrantes quant à l'obligation contractée par
l'intéressé et que le fait que ce dernier ait été actionnaire de la société Financière
PIC 92 ne peut suffire à établir qu'il avait une parfaite connaissance de l'étendue de
son engagement, lequel encourt donc l'annulation en vertu des articles 1326 et
2015 du Code civil ; qu'en se fondant sur de tels motifs alors que l'insuffisance de la
mention manuscrite comme les contradictions qu'elle avait relevées affectaient non
la validité de l'engagement souscrit par M. Y..., mais la preuve de la portée et de
l'étendue de celui-ci, de sorte qu'il lui incombait, par une recherche de la commune
180
intention des parties, que lesdites contradictions appelaient, de déterminer le
champ de cet engagement conformément aux règles prescrites par les deux
derniers des textes susvisés, la cour d'appel a violé ceux-ci par fausse application
et le premier par refus d'application ;
PAR CES MOTIFS :
CASSE ET ANNULE, en ses dispositions autres que celle qualifiant de
cautionnement l'engagement souscrit par M. Y..., l'arrêt rendu le 7 juin 2001, entre
les parties, par la cour d'appel de Versailles ; (…).
181
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SUJET 1 :
La déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, le fondement d'un nouvel ordre
politique ?
OU
SUJET 2 :
La nation et la redéfinition des enjeux du combat politique.
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Durée : 3 heures
DOCUMENTS AUTORISÉS :
Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non francophones
- SUJET 1 :
Sujet théorique :
Commentaire de l’article 1833 du Code civil tel que modifié par la LOI n° 2019-486 du 22 mai 2019 relative à la
croissance et la transformation des entreprises (1) (loi Pacte)
« Toute société doit avoir un objet licite et être constituée dans l'intérêt commun des associés.
La société est gérée dans son intérêt social, en prenant en considération les enjeux sociaux et environnementaux de son
activité»
OU
- SUJET 2 :
Sujet pratique :
CASSATION, sur le pourvoi de la Caisse rurale de la commune de Manigod, d'un jugement rendu par le Tribunal civil de
Thonon, le 16 décembre 1910, au profit de l'Administration de l'Enregistrement.
LA COUR,
Statuant, toutes chambres réunies, et vidant le renvoi qui lui a été fait par arrêt de la chambre civile du 29 avril 1913 ;
183
Ouï, en l'audience publique du 11 mars 1914, M. le conseiller Le Grix, en son rapport ; MMes Le Marois et Coche, avocats
des parties, en leurs observations, et M. le procureur général Sarrut, en ses conclusions ;
Vu les articles 1832 du Code civil et 1er de la loi du 1er juillet 1901 ;
Attendu qu'aux termes de l'article 1832 du Code civil, la société est un contrat par lequel deux ou plusieurs personnes
conviennent de mettre quelque chose en commun dans la vue de partager le bénéfice qui pourra en résulter ;
Et que, suivant l'article 1er de la loi du 1er juillet 1901, l'association est la convention par laquelle deux ou plusieurs
personnes mettent en commun leurs connaissances ou leur activité dans un but autre que de partager des bénéfices ;
Attendu que l'expression "bénéfices" a le même sens dans les deux textes et s'entend d'un gain pécuniaire ou d'un gain
matériel qui ajouterait à la fortune des associés ; que, dès lors, la différence qui distingue la société de l'association consiste
en ce que la première comporte essentiellement, comme condition de son existence, la répartition entre associés des
bénéfices faits en commun, tandis que la seconde l'exclut nécessairement ;
Attendu que la Caisse rurale de Manigod, société coopérative de crédit à capital variable, constitue non une société, mais une
association ;
Attendu, en effet, que des qualités du jugement attaqué et de l'acte du 26 mars 1905, qui y est visé, il résulte que cette Caisse
n'a été créée que pour procurer à ses adhérents le crédit qui leur est nécessaire pour leurs exploitations ; que les associés ne
possèdent pas d'actions, ne font aucun versement et ne reçoivent pas de dividendes (article 14 des statuts) ; que la société
emprunte soit à ses membres, soit à des étrangers, les capitaux strictement nécessaires à la réalisation des emprunts
contractés par ses membres (art. 15) et qu'elle prête des capitaux à ces derniers à l'exclusion de tous autres, mais seulement
en vue d'un usage déterminé et jugé utile par le conseil d'administration, qui est tenu d'en surveiller l'emploi (art. 16) ;
Attendu que cet ensemble de dispositions démontre que le seul avantage, ainsi assuré aux associés de la Caisse, consiste dans
la faculté de lui emprunter des capitaux moyennant un taux d'intérêt aussi réduit que possible ;
"En cas de dissolution de la société, fondée d'ailleurs pour un temps illimité, la réserve qui compose le seul capital social et
qui est constituée par l'accumulation de tous les bénéfices réalisés par la Caisse sur ses opérations, est employée à
rembourser aux associés les intérêts payés par chacun d'eux, en commençant par les plus récents et en remontant jusqu'à
épuisement complet de la réserve" ;
Mais attendu que cette distribution éventuelle des réserves qui pourraient exister au jour de la liquidation, ne présenterait pas
les caractères légaux d'un partage de bénéfices au sens de l'article 1832 du Code civil, puisque, d'une part, elle ne serait pas
nécessairement faite au profit de tous les adhérents et pourrait se trouver limitée à quelques uns, et que, d'autre part, elle
aurait pour base, non la seule qualité des associés, mais la quotité et la date des prêts faits à chacun d'eux ;
Qu'elle constituerait, en réalité, le remboursement, suivant un mode particulier, défini par les statuts, d'une partie des
sommes qui auraient été perçues exclusivement en vue d'assurer le fonctionnement de l'association et qui, en fait, auraient
été supérieures à ses besoins ;
D'où il suit que le jugement attaqué a déclaré à tort que la Caisse rurale de Manigod étant une société et non une association,
l'acte constitutif de cette société était assujetti au droit établi par l'article 68, par. 3, n° 4 de la loi du 22 frimaire an VII et
l'article 1er de la loi du 28 février 1872 converti par l'article 19 de la loi du 28 avril 1893, en une taxe proportionnelle de 20
centimes pour 100 francs ;
184
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DOCUMENTS AUTORISÉS :
- Code du travail (éditeur au choix de l’étudiant)
- Dictionnaire bilingue courant (pour les étudiants étrangers non francophones)
SUJET 1 :
Dissertation :
OU
SUJET 2 :
La société AUGMENTEX emploie 223 salariés et produit des moteurs électriques. Sa directrice
générale, Madame CRILLON, vous expose que le 8 avril 2019, 27 salariés se sont mis en grève
pour réclamer une augmentation de salaire. Ils ont présenté leur revendication pour la première
fois le 8 avril au matin : une augmentation de 150 euros brut par mois. Face au refus catégorique
de la direction, ces 27 salariés ont cessé le travail. La grève a cessé spontanément le 23 avril,
sans que les grévistes aient obtenu satisfaction.
Madame CRILLON estime que ce mouvement était illicite, pour les raisons suivantes :
1) Les grévistes étaient très minoritaires et leur mouvement n’a pas été suivi par les autres
salariés.
2) Le préavis de grève prévu par l’accord d’entreprise n’a même pas été respecté.
3) Les grévistes n’ont pas cherché à négocier et la présentation préalable de leur
revendication n’était, selon la directrice, qu’un artifice destiné à masquer leur mauvaise foi.
4) La revendication était délirante, car il est absolument impossible d’accorder une telle
augmentation de salaire sans mettre en péril l’entreprise dans son ensemble.
5) La grève a été engagée sans l’accord des délégués syndicaux.
Que pensez-vous de chacun de ces arguments ?
185
M. MOTHES a participé à la grève le 8 avril, de 14 heures à 15 heures, puis il a cessé d’y
participer. Sur son bulletin de paie du mois d’avril 2019, il note que c’est une journée complète de
salaire qui lui a été retirée, sous le libellé : « grève du 08/04 ».
6) Monsieur MOTHES n’est pas satisfait de cette situation et envisage de formuler une
réclamation. Qu’en pensez-vous ?
Du fait de la grève, l’entreprise a subi un retard de production important, qui a causé un préjudice à
l’employeur.
7) Madame CRILLON vous demande si elle peut agir à ce titre contre les syndicats pour obtenir
une indemnisation : en effet, les délégués syndicaux n’ont rien accompli pour que le
mouvement cesse plus rapidement et n’ont même pas répondu aux sollicitations de Madame
CRILLON, qui les appelait à négocier.
8) La direction aurait-elle pu fermer l’entreprise pendant deux semaines, pour éviter d’avoir à
supporter les conséquences de la grève ?
9) Madame CRILLON se demande aussi si elle peut instituer pour l’avenir une prime qui ne
serait versée qu’aux salariés qui n’auraient pas été absents pour grève.
Le 10 avril, six chauffeurs poids lourd grévistes se sont introduits dans l'entrepôt sans autorisation,
pour appeler leurs collègues à rejoindre le mouvement de grève. Le lendemain, le chef d’entrepôt
a constaté la destruction d’un colis prêt à être livré, sans toutefois en connaître le ou les auteurs.
10) Madame CRILLON envisage le licenciement de ces six salariés et une sanction
disciplinaire à l'encontre du délégué syndical qui, sans y avoir participé, aurait pu s’opposer
à cette action. Qu’en pensez-vous ?
----------------------
186
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DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
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Code civil et Code de la consommation non commentés
SUJET 1 : Dissertation
OU
Sujet 2: Commentaire
Vu les articles 2037 du Code civil et 33, alinéa 3, de la loi du 25 janvier 1985 ;
Attendu, selon l'arrêt attaqué, que la Société auxiliaire de crédit, devenue société Franfinance
équipement, a consenti un prêt à la société X... moto sport (société BMS), avec le cautionement
solidaire des époux X... ; qu'il était prévu au contrat que la Société auxiliaire de crédit disposerait,
à titre de garantie, d'un droit de rétention sur les documents administratifs des véhicules financés
187
par le prêt ; qu'après la mise en redressement judiciaire de la société BMS, la Société auxiliaire de
crédit a remis les documents administratifs afférents aux véhicules, à l'administrateur judiciaire ;
Attendu que, pour rejeter la demande de décharge des époux X... et les condamner à payer la
dette cautionnée, l'arrêt, après avoir énoncé que le droit de rétention est susceptible de faire
l'objet d'une subrogation et relevé que la Société auxiliaire de crédit s'était volontairement
dessaisie des documents, retient l'absence de préjudice des cautions dès lors que le droit de
rétention n'est pas le moyen d'être payé par préférence, celles-ci restant, malgré la subrogation,
créancières chirographaires du débiteur en redressement judiciaire ;
Attendu qu'en statuant ainsi, alors que le droit de rétention confère à son titulaire le droit de
refuser la restitution de la chose légitimement retenue jusqu'à complet paiement de sa créance,
même en cas de redressement ou de liquidation judiciaires du débiteur, et que la perte de ce droit
nuit aux cautions, la cour d'appel a violé les textes susvisés ;
CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 21 mars 1995, entre les parties,
par la cour d'appel d'Aix-en-Provence ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état
où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de
Nîmes.
188
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OU
2ème SUJET : Veuillez commenter l’arrêt suivant du Conseil d’Etat en mettant en évidence les fonctions et les
pouvoirs du juge administratif :
Vu la requête, enregistrée le 30 mars 2012 au secrétariat du contentieux du Conseil d'Etat, présentée par le Syndicat national des
professionnels de santé au travail, […] ; le Syndicat national des professionnels de santé au travail et autres demandent au Conseil
d'Etat :
1°) d'annuler pour excès de pouvoir le décret n° 2012-137 du 30 janvier 2012 relatif à l'organisation et au fonctionnement des
services de santé au travail ;
2°) de mettre à la charge de l'Etat, au profit de chaque requérant, la somme de 2 000 euros au titre de l'article L. 761-1 du code de
justice administrative ;
1. Considérant qu'aux termes de l'article L. 4624-4 du code du travail : " Des décrets en Conseil d'Etat précisent les modalités
189
d'action des personnels concourant aux services de santé au travail ainsi que les conditions d'application du présent chapitre " ;
2. Considérant que le décret attaqué du 30 janvier 2012, pris pour l'application de la loi du 20 juillet 2011 relative à l'organisation de
la médecine du travail, a notamment inséré dans le code du travail des articles D. 4624-37 à D. 4624-41 relatifs à l'établissement par
le médecin du travail d'une fiche d'entreprise ou d'établissement, des articles D. 4624-42 à D. 4624-45 relatifs au rapport annuel
d'activité du médecin du travail, un article D. 4624-46 relatif au dossier médical en santé au travail et un article D. 4624-50 relatif à la
participation du médecin du travail aux recherches, études et enquêtes entrant dans le cadre de ses missions ;
3. Considérant qu'aux termes de l'article L. 112-1 du code de justice administrative : " Le Conseil d'Etat participe à la confection des
lois et ordonnances. Il est saisi par le Premier ministre des projets établis par le Gouvernement (...)/ Le Conseil d'Etat donne son
avis sur les projets de décrets et sur tout autre projet de texte pour lesquels son intervention est prévue par les dispositions
constitutionnelles, législatives ou réglementaires (...)/ Saisi d'un projet de texte, le Conseil d'Etat donne son avis et propose les
modifications qu'il juge nécessaires (...) " ; qu'eu égard au rôle ainsi dévolu au Conseil d'Etat, le défaut de saisine de ce dernier
entraîne l'illégalité des actes administratifs dont le projet devait lui être obligatoirement soumis ; que cette illégalité constitue un
moyen d'ordre public que le juge administratif doit, le cas échéant, soulever d'office ;
4. Considérant que les dispositions introduites par les articles mentionnés au point 2 ont pour objet de préciser les modalités d'action
des personnels concourant aux services de santé au travail ; qu'elles devaient, par suite, être prises par décret en Conseil d'Etat en
application de l'article L. 4624-4 du code du travail ; qu'il ressort des pièces du dossier que le Conseil d'Etat n'a pas été saisi du
projet de texte les concernant ; que, par suite, ces articles sont entachés d'illégalité ;
5. Considérant, en revanche, qu'aux termes de l'article L. 4622-17 du code du travail : " Des décrets déterminent les conditions
d'organisation et de fonctionnement des services de santé au travail (...) " ; qu'aux termes de l'article L. 4625-1 du même code : " Un
décret détermine les règles relatives à l'organisation, au choix et au financement du service de santé au travail ainsi qu'aux
modalités de surveillance de l'état de santé des travailleurs applicables aux catégories de travailleurs suivantes : / 1° Salariés
temporaires ; (...) / 7° Travailleurs saisonniers. / Ces travailleurs bénéficient d'une protection égale à celle des autres travailleurs. /
Des règles et modalités de surveillance adaptées ne peuvent avoir pour effet de modifier la périodicité des examens médicaux
définie par le présent code (...) " ;
6. Considérant que, d'une part, les dispositions des articles D. 4622-25 à D. 4622-28 et D. 4622-48, introduits dans le code du travail
par le décret attaqué, se rapportent à l'organisation et au fonctionnement des services de santé au travail et pouvaient être
adoptées, en application de l'article L. 4622-17, par un décret simple ; que, d'autre part, les dispositions des articles D. 4625-1 à D.
4625-7 et D. 4625-13 à D. 4625-22, également introduits dans le code du travail par le décret attaqué, se rapportent aux modalités
de surveillance de l'état de santé des salariés temporaires et des travailleurs saisonniers et relèvent, en application de l'article L.
4625-1, d'un décret simple ; que, par suite, le syndicat national des professionnels de santé au travail et autres ne sont pas fondés à
soutenir que le Conseil d'Etat aurait dû être consulté avant l'adoption de ces dispositions ;
7. Considérant qu'il résulte de ce qui précède que les requérants sont fondés à demander l'annulation du décret du 30 janvier 2012
en tant seulement qu'il insère dans le code du travail les articles D. 4624-37 à D. 4624-46 et D. 4624-50 ;
8. Considérant que la présente décision n'a pas pour effet de remettre en cause la validité des fiches d'entreprise ou
d'établissement, mentionnées aux articles D. 4624-37 à D. 4624-41, et des rapports annuels d'activité, prévus aux articles D. 4624-
42 à D. 4624-45, qui auraient été établis entre le 1er juillet 2012 et la date de la présente décision ; qu'elle ne fait pas obstacle à ce
que le médecin du travail, en application de l'article L. 4624-2 du code du travail, utilise les dossiers médicaux en santé au travail
qu'il aurait déjà constitués et continue à y verser les informations mentionnées par cet article ; qu'enfin, elle ne s'oppose pas à ce
qu'il participe à des recherches, études et enquêtes dans le cadre de ses missions ; que, par suite, il n'y a pas lieu de limiter dans le
temps les effets de l'annulation des dispositions citées au point 6 ;
9. Considérant qu'il y a lieu, dans les circonstances de l'espèce, de mettre à la charge de l'Etat, au titre des dispositions de l'article L.
761-1 du code de justice administrative, le versement à chaque requérant d'une somme de 750 euros ;
DECIDE:
-------------
Article 1er : Le décret du 30 janvier 2012 est annulé en tant qu'il insère dans le code du travail les articles D. 4624-37, D. 4624-38,
D. 4624-39, D. 4624-40, D. 4624-41, D. 4624-42, D. 4624-43, D. 4624-44, D. 4624-45, D. 4624-46 et D. 4624-50.
Article 2 : L'Etat versera au Syndicat national des professionnels de santé au travail, à l'Union syndicale solidaires, au Syndicat
national des médecins du travail des mines et des industries électriques et gazières et à l'Association santé et médecine au travail
une somme de 750 euros chacun au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Article 3 : Le surplus des conclusions de la requête du Syndicat national des professionnels de santé au travail et autres est rejeté.
Article 4 : La présente décision sera notifiée au Syndicat national des professionnels de santé au travail, à l'Union syndicale
solidaires, au Syndicat national des médecins du travail des mines et des industries électriques et gazières, à l'Association santé et
médecine au travail, au Premier ministre et à la ministre des affaires sociales et de la santé.
190
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DOCUMENTS AUTORISES :
- Code de procédure pénale
- Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non francophones
SUJET 1 : dissertation
« Que pensez-vous de l’article préliminaire du Code de procédure pénale ? »
Commentez l’arrêt ci-dessous reproduit, rendu par la chambre criminelle de la Cour de cassation le 14 janvier
2003 (pourvoi n°02-87.062)
contre l’arrêt de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de PARIS, en date du 27 septembre 2002, qui, dans l’information
suivie contre eux pour tentative d’extorsion de fonds et complicité, abus de biens sociaux, recel d’abus de biens sociaux, faux et
usage de faux, a rejeté leurs requêtes en annulation d’actes de la procédure ; […]
Attendu qu’il résulte de l’arrêt attaqué et des pièces de la procédure qu’à la suite d’une plainte avec constitution de partie civile
déposée par la société Lagardère, le procureur de la République a requis, le 22 janvier 1997, l’ouverture d’une information contre
personne non dénommée du chef de tentative d’extorsion de fonds ; que, le même jour, a été désigné le juge d’instruction chargé de
cette information, auquel ont été adjoints, le 8 décembre 1999, deux magistrats ; […]
Attendu qu’après avoir relevé que le juge d’instruction initialement désigné était le conjoint du premier substitut, chef de la section
financière, laquelle était chargée de suivre, au sein du ministère public, le dossier de l’information les concernant, Vincent Y... et
William X... ont demandé à la chambre de l’instruction, sur le fondement, notamment, de l’article 6.1 de la Convention européenne
des droits de l’homme et du principe de séparation des fonctions de poursuite et d’instruction, l’annulation des actes accomplis par le
magistrat instructeur faisant valoir que celui-ci ne présentait pas toutes les garanties objectives d’impartialité ;
191
Attendu que, pour écarter cette argumentation, la chambre de l’instruction énonce que, s’il existe entre les membres du ministère
public d’une même juridiction une certaine indivisibilité résultant de la communauté de fonctions qu’ils exercent, cette indivisibilité ne
peut aller jusqu’à les faire considérer comme ayant tous participé aux poursuites exercées par l’un d’entre eux ; qu’elle rappelle, en
outre, que les substituts affectés, par le procureur de la République, au sein de l’un des services du parquet, demeurent placés sous
la direction et le contrôle de ce magistrat, en application des articles 5 de l’ordonnance du 22 décembre 1958 relative au statut de la
magistrature et des articles L. 311-14, R. 311-34 et R. 311-35 du Code de l’organisation judiciaire ; qu’après avoir constaté qu’en
l’espèce, par une note de service du procureur de la République en date du 26 janvier 2000, le premier substitut, conjoint du juge
d’instruction, avait été affecté, à compter du 2 février suivant, à la section financière du parquet, en qualité de chef de cette section,
les juges retiennent qu’il n’a personnellement signé ou visé aucun des réquisitoires supplétifs, qu’il n’a jamais assisté aux actes
d’instruction et que rien n’établit ainsi qu’il soit intervenu personnellement, de manière directe ou indirecte, dans l’information confiée
à son conjoint ; que les juges ajoutent que, le magistrat instructeur n’ayant pas eu à apprécier la valeur des charges susceptibles
d’être retenues à l’encontre des personnes mises en examen, il ne peut être soutenu, en toute hypothèse, que lui et son conjoint
auraient statué dans une même cause ;
Attendu qu’en prononçant ainsi, et dès lors qu’il n’est pas établi que le magistrat du ministère public, conjoint du juge d’instruction
saisi du dossier, soit, en l’espèce, intervenu dans le déroulement de la procédure, la chambre de l’instruction a justifié sa décision ;
192
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SUJET 1 : Dissertation
« Les libertés de circulation connaissent-elles des limites ? »
OU
SUJET 2 : Commentaire de l’arrêt CJUE, 2 décembre 2010, Ker-Optika bt, Aff. C-108/09
ayant pour objet une demande de décision préjudicielle au titre de l’article 234 CE, introduite par la Baranya megyei
bíróság (Hongrie), par décision du 10 février 2009, parvenue à la Cour le 23 mars 2009, dans la procédure
Ker-Optika bt
contre
193
14. Ker-Optika commercialise des lentilles de contact par l’intermédiaire de son site Internet. Par
une décision du 29 août 2008, l’ÀNTSZ Pécsi, Sellyei, Siklósi Kistérségi Intézete (mission locale
de l’ÀNTSZ pour les circonscriptions de Pécs, Sellye et Siklós) lui a interdit cette activité.
15. À la suite d’une réclamation déposée par Ker-Optika à l’encontre de cette décision, l’ÀNTSZ a,
par une décision du 14 novembre 2008, confirmé cette interdiction.
16. L’ÀNTSZ s’est notamment appuyée sur les dispositions du règlement du ministère de la Santé
7/2004 (XI. 23.) selon lesquelles la commercialisation de lentilles de contact ne peut avoir lieu que
dans un magasin spécialisé dans la vente de dispositifs médicaux ou par livraison à domicile à des
fins de consommation finale. Or, cette dernière notion, ni par sa dénomination ni par son objet,
n’inclurait la commercialisation par Internet. […]
21. Afin de répondre aux questions posées, il convient d’identifier les dispositions du droit de
l’Union applicables à la commercialisation des lentilles de contact par Internet, puis de déterminer
si ces dispositions s’opposent à des règles nationales telles que celles en cause au principal. […]
42. À titre liminaire, il convient d’examiner si lesdites règles doivent être examinées sous l’angle de
la libre prestation des services, ainsi que le soutient le gouvernement hongrois, ou sous celui de la
libre circulation des marchandises, comme le suggère la juridiction de renvoi.
43. À cet égard, il ressort de la jurisprudence de la Cour, d’une part, que, lorsqu’une mesure
nationale se rattache tant à la libre circulation des marchandises qu’à une autre liberté
fondamentale, la Cour l’examine, en principe, au regard de l’une seulement de ces deux libertés
fondamentales s’il s’avère que l’une de celles-ci est tout à fait secondaire par rapport à l’autre et
peut lui être rattachée (voir, en ce sens, arrêts du 24 mars 1994, Schindler, C-275/92, Rec. p. I-1039,
point 22, ainsi que du 26 mai 2005, Burmanjer e.a., C-20/03, Rec. p. I-4133, point 35).
44. D’autre part, il découle de l’arrêt du 11 décembre 2003, Deutscher Apothekerverband (C-
322/01, Rec. p. I-14887, points 65, 76 et 124), qu’une mesure nationale concernant une modalité
caractérisée par la vente de marchandises par Internet et la livraison de ces dernières au domicile du
consommateur n’est à examiner qu’au regard des règles en matière de libre circulation des
marchandises et, partant, au regard des articles 34 TFUE et 36 TFUE.
45 En l’occurrence, la réglementation nationale interdisant la commercialisation de lentilles de
contact par Internet porte sur une modalité de vente caractérisée par la livraison de telles lentilles au
domicile du consommateur.
46 Par conséquent, cette réglementation doit être examinée au regard des articles 34 TFUE et 36
TFUE.
48. Il ressort d’une jurisprudence également constante que l’article 34 TFUE reflète l’obligation de
respecter les principes de non-discrimination et de reconnaissance mutuelle des produits légalement
fabriqués et commercialisés dans d’autres États membres ainsi que celle d’assurer aux produits de
l’Union un libre accès aux marchés nationaux (voir arrêt Commission/Italie, précité, point 34 et
jurisprudence citée).
49. Ainsi, doivent être considérées comme des mesures d’effet équivalent à des restrictions
quantitatives les mesures prises par un État membre qui ont pour objet ou pour effet de traiter moins
favorablement des produits en provenance d’autres États membres, de même que des règles
relatives aux conditions auxquelles doivent répondre ces marchandises, même si ces règles sont
indistinctement applicables à tous les produits (voir arrêt Commission/Italie, précité, points 35 et
37).
50. Relève également de la même notion toute autre mesure qui entrave l’accès au marché d’un
État membre des produits originaires d’autres États membres (arrêt Commission/Italie, précité,
point 37).
51. Pour cette raison, est susceptible d’entraver directement ou indirectement, actuellement ou
potentiellement, le commerce entre les États membres, au sens de la jurisprudence issue de l’arrêt
Dassonville, précité, l’application à des produits en provenance d’autres États membres de
dispositions nationales qui limitent ou interdisent certaines modalités de vente à moins qu’elles ne
s’appliquent à tous les opérateurs concernés exerçant leur activité sur le territoire national et
qu’elles n’affectent de la même manière, en droit comme en fait, la commercialisation des produits
nationaux et celle des produits en provenance d’autres États membres. En effet, l’application de
réglementations de ce type à la vente des produits en provenance d’un autre État membre et
répondant aux règles édictées par cet État est de nature à empêcher leur accès au marché ou à le
gêner davantage qu’elle ne gêne celui des produits nationaux (voir, en ce sens, arrêts du 24
novembre 1993, Keck et Mithouard, C-267/91 et C-268/91, Rec. p. I-6097, points 16 et 17, ainsi
que Commission/Italie, précité, point 36).
52. Ainsi, il y a lieu d’examiner si la réglementation nationale en cause au principal répond aux
deux conditions mentionnées au point précédent du présent arrêt, c’est-à-dire si elle s’applique à
tous les opérateurs concernés exerçant leur activité sur le territoire national et si elle affecte de la
même manière, en droit comme en fait, la commercialisation des produits nationaux et celle des
produits en provenance d’autres États membres.
53. En ce qui concerne la première condition, il convient de relever que ladite réglementation
s’applique à tous les opérateurs concernés par la vente de lentilles de contact, de sorte que cette
condition est satisfaite.
54. S’agissant de la seconde condition, il n’a pas été contesté que l’interdiction de la vente des
lentilles de contact par Internet s’applique aux lentilles de contact provenant d’autres États
membres, qui font l’objet d’une vente par correspondance et d’une livraison au domicile des
consommateurs demeurant en Hongrie. Or, il y a lieu de constater que l’interdiction des ventes de
lentilles de contact par correspondance prive les opérateurs provenant d’autres États membres d’une
modalité particulièrement efficace de commercialisation de ces produits et gêne ainsi
considérablement l’accès de ces derniers au marché de l’État membre concerné (voir, par analogie,
en ce qui concerne les médicaments, arrêt Deutscher Apothekerverband, précité, point 74).
195
55. Dans ces conditions, ladite réglementation n’affecte pas de la même manière la
commercialisation de lentilles de contact par des opérateurs hongrois et celle effectuée par des
opérateurs d’autres États membres.
56. Il s’ensuit que ladite réglementation constitue une mesure d’effet équivalent à une restriction quantitative interdite
par l’article 34 TFUE, à moins qu’elle ne puisse être objectivement justifiée. […]
61 À cet égard, les gouvernements hongrois et espagnol font valoir qu’il est nécessaire
d’imposer aux clients de prendre livraison des lentilles de contact dans des magasins
spécialisés, car ils doivent avoir accès à un opticien qui effectue les examens physiques
nécessaires, procède à des vérifications et donne à ces clients des instructions quant au port
desdites lentilles.
62 Sur ce point, il convient de rappeler, ainsi qu’il a été relevé au point 35 du présent arrêt, que
le seul port de lentilles de contact peut, dans des cas particuliers, provoquer des affections de
l’œil, voire des déficiences visuelles durables.
63 Eu égard aux risques ainsi présentés pour la santé publique, un État membre peut exiger que
les lentilles de contact soient délivrées par un personnel qualifié qui attire l’attention du client
sur ces risques, procède à des examens du client et recommande ou déconseille à ce dernier le
port de lentilles, en invitant l’intéressé, le cas échéant, à consulter un médecin
ophtalmologiste. En raison de ces risques, un État membre peut également exiger que, dans le
cas où le port de lentilles n’est pas déconseillé, un personnel qualifié détermine le type de
lentilles le plus approprié, vérifie le positionnement des lentilles sur les yeux du client et
fournisse à ce dernier des informations relatives à l’usage correct et à l’entretien de celles-ci
(voir, en ce sens, arrêt du 25 mai 1993, LPO, C-271/92, Rec. p. I-2899, point 11).
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64 En effet, sans éliminer totalement les risques encourus par les utilisateurs de lentilles, la mise
en relation avec un opticien qualifié et les prestations fournies par celui-ci sont susceptibles de
diminuer ces risques. Ainsi, en réservant la remise des lentilles de contact aux magasins
d’optique qui offrent les services d’un tel opticien, la réglementation en cause au principal est
propre à garantir la réalisation de l’objectif visant à assurer la protection de la santé desdits
utilisateurs.
65 Encore faut-il, toutefois, que cette réglementation n’aille pas au-delà de ce qui est nécessaire
pour atteindre cet objectif, c’est-à-dire qu’il n’existe pas des mesures moins attentatoires à la
libre circulation des marchandises pour y parvenir.
67 D’autre part, rien dans le dossier soumis à la Cour ne permet de constater que la
réglementation en cause au principal impose à l’opticien de soumettre chaque remise de
lentilles à un examen préventif ou à la consultation préalable d’un médecin ou qu’elle
soumette cette remise à ces exigences, en particulier lors de livraisons successives de lentilles
à un même client.
68 Ainsi, de tels examen et consultation doivent être considérés comme facultatifs, de sorte qu’il
relève principalement de la responsabilité de chaque utilisateur de lentilles de contact de s’y
soumettre, la tâche de l’opticien consistant, à cet égard, à conseiller les utilisateurs.
69 Or, les clients peuvent être conseillés, d’une manière équivalente, avant la livraison des
lentilles de contact, dans le cadre de la commercialisation de ces dernières par Internet, et ce
au moyen des éléments interactifs existant sur le site Internet concerné qui doivent être
obligatoirement utilisés par le client avant qu’il puisse procéder à l’achat desdites lentilles
(voir en ce sens, en ce qui concerne la commercialisation de médicaments par Internet, arrêt
Deutscher Apothekerverband, précité, point 114).
70 Deuxièmement, l’État membre peut certes exiger – ainsi qu’il a été constaté au point 63 du
présent arrêt – que le type de lentilles de contact le plus approprié soit déterminé par un
opticien, celui-ci étant tenu, à cette occasion, de vérifier le positionnement des lentilles sur les
yeux du client et de prodiguer à ce dernier des conseils en vue d’une utilisation et d’un
entretien corrects de celles-ci.
71 Cependant, il convient de relever que ces prestations ne s’imposent, en principe, que lors de
la première livraison de lentilles de contact. En effet, lors des livraisons ultérieures, il n’est
pas, en règle générale, nécessaire de fournir au client de telles prestations. Il suffit que le
client signale au vendeur le type de lentilles qui lui a été remis lors de la première livraison,
les caractéristiques de ces lentilles ayant été ajustées, le cas échéant, par un médecin
ophtalmologiste qui a procédé à une nouvelle prescription qui tient compte d’une
modification de la vue du client.
74 Il découle de ce qui précède que l’objectif visant à assurer la protection de la santé des
utilisateurs de lentilles de contact peut être atteint par des mesures moins restrictives que
celles qui résultent de la réglementation en cause au principal, consistant à ne soumettre à
certaines restrictions que la première livraison de lentilles et à imposer aux opérateurs
économiques intéressés de mettre un opticien qualifié à la disposition du client.
75 Par conséquent, lorsqu’un État membre adopte une réglementation telle que celle en cause au
principal, il dépasse les limites de la marge d’appréciation rappelée au point 58 du présent
arrêt, et cette réglementation doit dès lors être considérée comme allant au-delà de ce qui est
nécessaire pour atteindre l’objectif invoqué.
76 Pour les mêmes motifs, ladite réglementation, en tant qu’elle comporte une interdiction de
vendre des lentilles de contact par Internet, ne saurait être considérée comme étant
proportionnée au regard de l’objectif de protection de la santé publique, au sens de l’article 3,
paragraphe 4, de la directive 2000/31.
77 Eu égard à ce qui précède, il y a lieu de répondre aux questions posées par la juridiction de
renvoi que des règles nationales relatives à la commercialisation de lentilles de contact
relèvent du champ d’application de la directive 2000/31 en tant qu’elles concernent l’acte de
vente de telles lentilles par Internet. En revanche, des règles nationales relatives à la livraison
desdites lentilles ne relèvent pas du champ d’application de cette directive.
78 Les articles 34 TFUE et 36 TFUE ainsi que la directive 2000/31 doivent être interprétés en ce
sens qu’ils s’opposent à une réglementation nationale qui n’autorise la commercialisation de
lentilles de contact que dans des magasins spécialisés en dispositifs médicaux […].
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OU
2. Les Etats parties au présent Statut pourront, à n'importe quel moment, déclarer reconnaître comme
obligatoire de plein droit et sans convention spéciale, à l'égard de tout autre Etat acceptant la même
obligation, la juridiction de la Cour sur tous les différends d'ordre juridique ayant pour objet :
a. l'interprétation d'un traité;
b. tout point de droit international;
c. la réalité de tout fait qui, s'il était établi, constituerait la violation d'un engagement international;
d. la nature ou l'étendue de la réparation due pour la rupture d'un engagement international.
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Veuillez traiter le sujet suivant : Commenter cet extrait de la Loi des citations (novembre
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Les empereurs Théodose et Valentinien, Augustes, au Sénat de la ville de Rome, salut.
Nous confirmons tous les écrits de Papinien, Paul, Ulpien, Gaius et Modestin en sorte que
l’autorité accompagne autant Gaius que Paul, Ulpien et les autres, et que puissent être
cités des extraits de toute leur œuvre. Nous ordonnons aussi que soit confirmée la science
des traités ou des opinions de ceux que tous les susdits ont mêlés à leurs ouvrages, tels
que Scævola, Sabinus, Julien, Marcellus et tous ceux qu’ils ont souvent cités, si cependant,
en raison de l’incertitude tenant à l’ancienneté, leurs livres sont confirmés par la
comparaison avec des manuscrits. Lorsque des opinions différentes sont invoquées, que le
plus grand nombre des auteurs l’emporte, ou, si le nombre est égal, que précède l’autorité
de cette partie dans laquelle se distingue Papinien, homme d’une intelligence éminente, en
sorte que celui-ci l’emporte sur chacun, mais le cède à deux. Nous ordonnons aussi,
conformément à ce qui a été décidé jusqu’à présent, l’abrogation des notes faites par Paul
et Ulpien sur l’œuvre de Papinien. Lorsqu’enfin sont énoncées en nombre égal les
opinions de ceux dont l’autorité est censée être égale, que la modération de celui qui juge
choisisse ceux qu’il doit suivre. Nous ordonnons aussi que les Sentences de Paul
demeurent toujours efficaces […].
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