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Thème :
REMERCIEMENTS
Mr AMZAL Sofiane
I|P age
L I S T E D E S A B R E V I A T I O N S
II | P a g e
S O M M A I R E
SOMMAIRE
Remerciements -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- I
Sommaire - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - III
Introduction - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1
Conclusion générale - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 7 3
Références bibliographiques - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 75
Annexes - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 77
III | P a g e
INTRODUCTION GÉNÉRALE
INTRODUCTION GÉNÉRALE
La fiscalité est considérée comme «l'une des clefs de développement économique»1. Elle
constitue un moyen important de l’intervention de l’Etat pour favoriser l’activité économique et
encourager l’investissement dans certains secteurs. En effet, c’est d’abord l’outil le plus apte à
mobiliser les ressources nécessaires pour lui permettre de financer les infrastructures de base
nécessaires au développement économique. Ensuite, l’impôt est un moyen d’action dont dispose
l’Etat pour intervenir dans la vie économique et encourager et/ou favoriser telle ou telle activité
économique par l’octroi d’avantages fiscaux. L’impôt est également considéré comme étant un mode
de répartition de la charge publique entre les citoyens selon leurs capacités contributives. La notion
de l’impôt est indissociable des mécanismes auxquels obéit la mise en œuvre des impositions. On
distingue trois grands mécanismes2 : l’assiette, la liquidation et le recouvrement. Asseoir l’impôt c’est
constater et évaluer la matière imposable, déterminer le fait générateur de l’imposition ainsi que la
personne imposable. Une fois les bases imposables déterminées, il convient de calculer le montant de
l’impôt par application des taux d’imposition en vigueur, c’est le mécanisme de liquidation. Puis, la
troisième opération consiste à le recouvrer. Cette dernière phase constitue l’ensemble des procédures
permettant au trésor de percevoir les sommes qui lui sont dues afin d’alimenter le budget de l’Etat. La
tâche du recouvrement de l’impôt est attribuée au Receveur des impôts en sa qualité de comptable
public.
Tout système fiscal cherche à concilier au mieux deux impératifs à priori : procurer à l’Etat
des ressources certaines lui permettant d’appliquer sa politique, et couvrir ses dépenses tout en
maintenant un niveau de pression fiscale supportable sur l’économie. Pour y arriver, il faudrait que
l’assiette fiscale soit plus étendue possible et que l’opération de recouvrement soit plus efficace. Ces
deux conditions ne sont pas remplies par le système fiscal algérien. En effet, ce dernier est caractérisé
par une assiette fiscale étroite basée sur les hydrocarbures, et un recouvrement des recettes fiscales
très faible. Pour remédier à la faiblesse du recouvrement, entre autre, le système fiscal a subi
différentes réformes. Il s’agit de réformes menées successivement en 1980, 1990 et 2000, en vue de
pallier aux insuffisances des anciens textes de loi. La rentabilisation du système fiscal, notamment par
l’instauration d’un mode de recouvrement de l’impôt permettant de garantir l’efficacité escomptée en
la matière, apparait comme objectif essentiel des différentes réformes et des lois de finances3.
Cette profonde réforme du système fiscal algérien a consisté en une approche progressive pour
aménager l’ossature dudit système. La première série de réformes menées durant les années 80 était
1
Note de l'ONU, rédigée avec la collaboration du Pr Musgrave Richard, ONU doc. E/4366, 2001.
2
Bouvier Michel «introduction au droit fiscal général et à la théorie de l’impôt». 10e édition, Lextenso, Paris 2010. P42.
3
Loi prévoyant et autorisant, pour chaque année civile, l’ensemble des ressources et des charges de l’Etat.
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INTRODUCTION GÉNÉRALE
très ambitieuse, elle a été caractérisée par un certain volontarisme de la part des pouvoirs publics, qui
visaient une organisation plus efficace des services fiscaux. En réalité, les objectifs tracés sont loin
d’être atteints, c’était une réforme en surface et non en profondeur car l’allure du système fiscal a
changé, mais il reste quasiment inefficace. La deuxième série de réformes était celle des années 90,
elle résultait de la politique d’ajustement structurel imposée par une crise aiguë des finances
publiques. L’amélioration du rendement fiscal constituait alors l’un de ses principaux objectifs.
C’était une véritable réforme dont le système fiscal algérien actuel est le résultat. Elle a permis de
réduire le nombre d’impôts et leurs taux (TUGP, TUGPS… avec des taux de 40% à 400%). Par
ailleurs, la modernisation fiscale est un processus continu dont l’objet est d’améliorer le quotidien du
contribuable dans ses rapports avec l’administration fiscale, et consolider l’équité fiscale afin de
favoriser le consentement volontaire à l’impôt tout en ayant comme finalité un recouvrement des
recettes fiscales certain et efficace.
Malgré la volonté de l’Etat d’améliorer le recouvrement des recettes fiscales du point de vue
qualitatif et quantitatif, et les efforts fournis par l’administration fiscale particulièrement dans le
contexte actuel, marqué par la baisse des revenus pétrolier4, le taux de recouvrement des recettes
fiscales (ordinaire) demeure faible. Ce taux ne dépasse pas les 12 à 13% annuellement [DGI, 2017].
Compte tenu des éléments précédents, ce travail se penche sur la question du recouvrement des
recettes fiscales en Algérie. Il s’interroge sur les voies qui permettraient d’améliorer son rendement.
Cette question principale nous conduit à traiter les questions auxiliaires suivantes :
- Quels sont les obstacles et les difficultés qui entravent le recouvrement des recettes fiscales ?,
- Quelles sont les mesures prises par les pouvoirs publics algériens pour améliorer le
recouvrement de l’impôt ?
- Quelle est la tendance des recouvrements sur la période qui correspond à la mise en place des
mesures ?
Pour traiter de notre problématique, nous adoptons une démarche théorique et empirique en
exploitant une bibliographie relative au recouvrement des recettes fiscales en Algérie (ouvrages,
revues, rapports et textes réglementaires) en vue de définir les bases théoriques des finances
publiques, particulièrement le recouvrement de l’impôt. Cette approche est accompagnée d’une
analyse relative à l’évolution des recettes fiscales, à l’action coercitive et aux restes à recouvrer
(données et statistiques récoltées auprès de la DGI).
Notre travail est organisé en quatre chapitres. Le premier est intitulé « Présentation du système
fiscale algérien », présentera l’évolution du système fiscal algérien depuis l’indépendance (1962)
4
En l’espace d’une année, le cours du pétrole a baissé plus de 50 % (passé de 109 USD durant le premier semestre 2014 à
55 fin mars 2015).
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INTRODUCTION GÉNÉRALE
jusqu’à nos jours (2017), en abordant les étapes les plus importantes de sa constitution. Le deuxième
chapitre sera consacré au cadre conceptuel du recouvrement fiscal qui nous permettra de comprendre
le fonctionnement, les différents types et les intervenants en matière du recouvrement. Il porte pour
titre : « Les mécanismes du recouvrement des recettes fiscales ». Le troisième chapitre, qui se
présente sous le titre « L’état des lieux du recouvrement des recettes fiscales », sera réservé à
l’analyse de la situation du recouvrement des différents impôts et taxes en Algérie, à la performance
du recouvrement forcé et aux difficultés rencontrées lors des recouvrements de l’impôt. Le dernier
chapitre, portera le titre de : « Mesures d’amélioration du recouvrement des recettes fiscales »,
abordera les mesures en cours d’application pour améliorer le rendement du recouvrement fiscal
engagés par l’Etat depuis 2015, ainsi que des propositions en matière des recouvrements forcés et la
lutte contre les risques de l’indiscipline fiscale pour réduire les montants des restes à recouvrer.
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CHAPITRE I : PRESENTATION DU SYSTEME FISCAL ALGERIEN
CHAPITRE I
A l’indépendance, l’Algérie verra le maintien de l’outil fiscal hérité (système français) pour
permettre, d’une part, le maintien du fonctionnement des nouvelles structures de l’Etat et, d’autre part,
l’allocation de moyens financiers nécessaires à la couverture des charges induites de la prise en charge
de l’appareil économique par l’Etat. Par la suite, des aménagements ont été apporté en 1963, 1971 et
en 1982 (section 1), ce qui mena la fiscalité algérienne à son dernier état, mais qui demeura néanmoins
une fiscalité lourde, complexe, ne pouvant affronter de façon rationnelle les défis économiques de
l’époque (section 2). Ces critiques ont motivé largement la mise en place d’une réforme fiscale
importante au début des années 1990 (section 3).
On peut répertorier trois grandes étapes qui ont marqué la formation du système fiscal d’après
l’évolution politique, sociale et économique du pays : à l’indépendance (1.1), pendant la période de la
planification (1.2) et enfin, pendant la restructuration économique (1.3).
En outre, pendant cette période, les décisions de nature politique prises sur l’organisation de
l’économie, notamment celles qui consistent à centraliser toutes les décisions en matière
d’investissement et à assurer la totalité du financement des investissements des entreprises publiques
par des ressources budgétaires ou des prêts bancaires conformément au plan de financement sans
recours à l’autofinancement, ne pouvaient que marginaliser les bénéfices et partant l’impôt sur revenu
des personnes morales donnant ainsi un poids déterminant à l’impôt sur la consommation. Cet impôt
1
Ainouche Mohand Cherif, « L’essentiel de la fiscalité algérienne », édition HIWAR COM, Alger 1993, P 9.
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CHAPITRE I : PRESENTATION DU SYSTEME FISCAL ALGERIEN
sur la consommation devenait alors le vecteur principal de collecte des ressources de l’épargne
nationale.
Pour conférer encore plus d’efficacité et garantir de plus en plus de prélèvement, le système
fiscal a connu des aménagements, tels que :
Le premier, appliqué dès 1963, l’on note un changement notable dans la technique d’imposition
du principal impôt sur la dépense qui constitue la taxe unique globale à la production et qui se traduit
immédiatement par une amélioration substantielle des recettes liées à cet impôt. Il faut préciser que
jusqu’au 31 décembre 1962, le régime appliqué en matière de taxe à la production était le régime
suspensif qui consistait à faire réaliser les transactions entre producteurs en suspension d’impôt. En
introduisant ce régime des paiements fractionnés, l’Etat visait un double objectif 2:
1- Alléger la charge pesant sur l’opérateur économique ;
2- Multiplier le nombre de collecteur de la taxe et atténuer ainsi les effets de l’insolvabilité
éventuelle de certains d’entre eux3.
Le second aménagement intervient cette fois-ci en 1965 et porta sur le mode de perception de
l’impôt sur les revenus salariaux. Ainsi, la modification dans le mode de perception de l’impôt sur les
salaires qui sera prélevé à partir de cette date à la source (régime de la retenue à la source).
En définitive, la période 1962-1970 voit la mise en place des mesures destinées à accroître le
volume et la bonne répartition temporelle des recettes fiscales sans pour autant transformer
profondément l’instrument fiscal ni pour autant l’intégrer comme élément de la politique économique
et, enfin, sans même que la charge fiscale ne soit répartie de façon équitable.
Si au début des années 1960, le sentiment anti colonial qui s’était développé lors de la lutte pour
l’indépendance a dirigé naturellement l’Algérie vers les pays de l’Est, la période de planification
consacre pleinement l’option socialiste comme choix politique, idéologique et économique. L’option
est portée sur un investissement industriel très couteux et la réorganisation du secteur agricole, avec
pour finalité le relèvement généralisé du niveau de vie de la population. Les besoins énormes en
ressources financières nécessaires à la réalisation de cette politique font que le rôle attribué à l’impôt
est resté principalement financier, avec l’objectif supplémentaire d’adaptation de cette fiscalité « au
développement économique et social »4. A cet effet, s’est imposé, à la veille du lancement du premier
plan quadriennal (1969/1970), la révision du système fiscal en vigueur jusqu’alors pour répondre à des
2
Ainouche Mohand Cherif, Op. Cite. P 11.
3
Le principe est de solidariser l’ensemble des redevables intervenants au niveau de la production.
4
Bouderbala Mohamed Abdou, « La réforme fiscale en Algérie », Thèse de Doctorat en Droit, Paris 2000, P26.
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CHAPITRE I : PRESENTATION DU SYSTEME FISCAL ALGERIEN
modifications notables concernant le taux de la charge fiscale entre les différentes catégories socio-
professionnelles, avec comme finalité une meilleure redistribution du revenu national.
C’est dans cette perspective qu’une commission de la réforme fiscale a été installée en 1969.
Elle avait pour mission principal de guérir la fiscalité algérienne de ses séquelles historiques
incompatibles avec les options politiques, économiques et sociales du pays. Cependant, une certaine
hésitation a été affichée en ce qui concerne la modification de la législation fiscale en vigueur en 1962,
en raison de la crainte de voir l’ensemble du système s’effondrer.
Aussi, est-il possible d’affirmer que pendant toute la période socialiste, le droit fiscal français a
été largement préservé. En guise de réformes en 1969, il ne s’agit que d’adaptations diverses de la
fiscalité à l’effort de développement, concrétisées par une série de mesures contenues dans les lois de
finances qui sont intervenues au cours de la décennie 1971 – 1981.
C’est ainsi que les lois de finances pour 1971 à 1973 apportent des changements à la structure
des taux de la Taxe Unique Globale à la Production (TUGP) en y introduisant une diversification et
une progressivité dans les taux touchant certains produits dans le but de décourager la consommation
ostentatoire, induisant ainsi une épargne forcée affectée au secteur productif.
En matière d’impôt sur le revenu, la loi de finances pour 1971, apporta des aménagements dans
le sens de l’aggravation de la charge fiscal pour garantir une contribution importante au budget de l’Etat
au détriment de l’accumulation financière des entreprises.
Le secteur agricole, en plein mutation va se voir progressivement défiscalisé. En effet, dès 1969,
un impôt unique dénommé « contribution forfaitaire agricole » remplacera tous les impôts liés à
l’activité agricole. Cette contribution, malgré sa simplicité, va être remplacée en 1974 par une taxe
statistique sur le revenu de la terre dont le montant annuel était de 100 DA pour les personnes morales
et de 300 DA pour les personnes physiques. L’année suivante, le secteur agricole est exonéré totalement
de tout impôt.
Ainsi, à l’instar de ce qui est fait dans la plupart des pays, le système fiscal a été amené à ajouter,
à la première finalité retenue, principalement financière, de nouveaux rôles économiques et sociaux.
Parmi les mesures importantes prises dans la formation du système fiscal national qui illustrent le
caractère pluriel de l’impôt en Algérie à cette époque, nous retenons :
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CHAPITRE I : PRESENTATION DU SYSTEME FISCAL ALGERIEN
3. L’institution en 1972, du « Rasm El Ihsaiya » qui est une taxe statistique assise sur le chiffre
d’affaires réalisé par les petits contribuables (artisans, commerçant) en remplacement des
impôts qui frappaient leurs revenus ;
4. Institution en 1973, d’une contribution au budget de l’Etat à la charge des entreprises publiques ;
6. La mise en place de la franchise de TUGP en 1978 pour les investissements productifs réalisés
par ou pour le compte d’entreprises publiques ;
7. L’exemption, pendant les premières années de leurs activités, de l’impôt B.I.C, de la Taxe sur
l’Activité Industrielle et Commerciale (TAIC) et du versement forfaitaire des unités de
production des entreprises publiques.
Les recettes de la fiscalité pétrolière ont toujours joué un rôle primordial et vital dans le budget
de l’Etat, risquant à plus ou moins à long terme d’annihiler tout effort de développement et de
compromettre la capacité d’investissement de l’économie nationale. Il apparaissait donc nécessaire de
réhabiliter la fiscalité ordinaire afin qu’elle puisse jouer son rôle de pourvoyeur principal des recettes
budgétaires de l’Etat.
La préoccupation majeure des pouvoirs publics est de trouver un équilibre entre les charges
courantes de l’Etat et les recettes provenant de la fiscalité ordinaire de manière à réserver le produit de
la fiscalité pétrolière au financement des investissements productifs et donc, de diversifier les sources
d’accumulation. C’est là un des objectifs essentiels assignés à la réforme fiscale de 1982, en même
temps qu’il lui était demandé de tendre vers sa simplification, de stimuler certaines activités
économiques et enfin d’alléger la charge pesant sur certaines catégories de contribuables.
L’Etat, dans cette phase de l’économie, a joué un rôle très actif pour limiter les effets de la crise
économique dont les répercussions se faisaient de plus en plus ressentir par les couches sociales
défavorisées.
En effet, c’est à travers la fiscalité qu’il intervient directement, car en économie planifiée, la
fiscalité est considérée comme un mécanisme de gestion financière des ressources de la nation, dont
l’Etat est propriétaire. Les lois de finances de 1982 à 1986 ont prévu un certain nombre de dispositions
allant dans ce sens5. D’abord, le barème de l’impôt complémentaire sur le revenu a connu un
élargissement des tranches d’impositions est une réduction du taux marginal d’imposition ramené de
80 à 50 % pour les tranches de revenu supérieurs. Ensuite, un nouveau barème de l’impôt sur les
5
Bouderbala Mohamed Abdou, Op. Cite. P 30.
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CHAPITRE I : PRESENTATION DU SYSTEME FISCAL ALGERIEN
traitements et salaires est entré en vigueur à partir du 1er janvier 1985 apportant quelques modifications
en ce qui concerne les taux de prélèvement de l’assiette de l’impôt 6. Aussi, le régime des impôts
frappant les plus-values réalisées à l’occasion de transactions immobilières a été réaménagé dispensant
par la même de l’impôt les plus-values réalisées à l’occasion d’actes isolés dépourvus de caractère
spéculatif tel la vente d’une maison d’habitation par un particulier. Une révision à la baisse des droits
de succession avec application d’abattement a permet d’alléger la charge fiscale des personnes qui
héritent des biens. La contribution unique agricole (CUA) a été rétablie, ce qui permet la réintégration
dans le champ d’application de l’impôt un secteur important de l’activité économique, exonéré de toute
fiscalité depuis 1975. Enfin, la fiscalité des entreprises étrangères de construction a été repensée dans
le sens d’une plus grande clarification des obligations du partenaire étranger rendu solidairement
responsable du paiement des impôts avec le co-contractant national.
Telles sont les différentes étapes qui ont marqué la formation de la fiscalité en Algérie. Il est
important, maintenant, de présenter le système fiscal qui en est issu et encore en vigueur à la veille de
la réforme de 1991.
Le système fiscal algérien se compose, en fait, de deux parties distinctes. La première partie
traite de la fiscalité ordinaire, c’est-à-dire, celle qui s’applique à l’ensemble des activités des personnes,
des biens et des services, fiscalité dite « de droit commun », et aussi de la fiscalité pétrolière, celle
réservée exclusivement aux produits pétroliers et aux activités propres au secteur pétrolier. Etant donné,
l’objet de notre étude, nous traiterons seulement de la première forme de la fiscalité, à savoir la fiscalité
ordinaire qui se décompose en trois grandes parties : les impôts directs (2.1), les impôts indirects (2.2)
et les impôts sur la dépense (2.3).
C’était la partie du système fiscal algérien qui présente plus de clarté. Le « code des impôts
directs et taxes assimilées »7 traite des impôts directs perçus au profit de l’Etat, des impôts directs
perçus au profit de l’Etat et des collectivités locales et des impôts directs perçus exclusivement au profit
des collectivités locales. Ce système des impôts directs tire en fait son origine du système français8 et
est basé sur deux catégories : cédulaires et de superposition.
Les impôts cédulaires sont des impôts qui taxent différemment chaque catégorie de revenu en
fonction de son origine. Quant aux impôts de superposition, ce sont des impôts complémentaires sur
6
Assiette de l’ITS égale au salaire brut et à l’ensemble des rémunérations et émoluments, des primes avantages en natures
et indemnités de toute nature.
7
La première codification en matière fiscale est apparue en 1976.
8
Le système Cailloux introduit en France par la réforme de 1917.
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CHAPITRE I : PRESENTATION DU SYSTEME FISCAL ALGERIEN
l’ensemble du revenu, progressif, qui tient compte de la situation réelle du contribuable et corrige de
ce fait les inégalités introduites par la première imposition.
Cette catégorie est constituée de sept impôts tels que présentés dans le code des impôts directs
et taxes assimilées, les impôts sur les bénéfices industriels et commerciaux (BIC), les impôts sur les
revenus des créances, dépôts et cautionnement, les impôts sur les bénéfices de professions non
commerciales, l’impôt sur le traitement et salaire (ITS), la taxe sur les hauts salaires et enfin le
versement forfaitaire.
Il vise les bénéfices de professions industrielles, commerciales et artisanales réalisés par les
entreprises exploitées en Algérie. Les catégories juridiques des sociétés soumises à cet impôt sont les
sociétés de capitaux (SA), les sociétés à responsabilité limitée (SARL), les sociétés coopératives et
leurs unions (SCA), les sociétés en collectifs (SNC) et les sociétés d’économie mixte.
Cet impôt prend sa place naturellement au côté des B.I.C. et touche les exploitants individuels
et associés ou membres de sociétés qui exercent une activité de nature non commerciale telles que les
professions libérales.
Ces impôts sur le capital peuvent être présentés différemment, car ils frappent le capital, mais
aussi la personne qui est bénéficiaire d’une créance ou encore l’acte juridique, le cautionnement faisant
l’objet d’un acte juridique. Le taux de cet impôt était de 18 %.
Comme son nom l’indique, cet impôt est un impôt de superposition et progressif touchant tous
les revenus sauf les salaires. L’I.C.R est dû chaque année par toute personne ayant en Algérie une
résidence habituelle et également par les personnes domiciliées à l’étranger disposant de revenus de
propriétés, exploitations ou professions situées ou exercées en Algérie.
Les salaires et rémunérations sont passibles de deux impôts : l’un prélevé sur le salarié ou le
pensionné (ITS), l’autre dû par l’employeur, le versement forfaitaire (VF). Il est perçu par voie de
retenue à la source.
2.1.2 Les impôts directs perçus au profit de l’Etat et des collectivités locales
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CHAPITRE I : PRESENTATION DU SYSTEME FISCAL ALGERIEN
Cette taxe frappe les entreprises étrangères déjà soumise à l’impôt sur les bénéfices industriels
et commerciaux, qui se trouve ne pas avoir en Algérie d’établissement autonomes et qui sont imposable
à raison d’une activité temporairement déployée pour l’exécution d’un marché de travaux. Son taux est
de 8 % sur le montant total du marché. Elle est répartie à raison de 4/5 au profit de l’Etat et de 1/5 au
profit des collectivités locales.
La contribution forfaitaire agricole instituée par la loi de finances de 1969, a remplacé l’impôt
sur les bénéfices agricoles. Elle avait l’avantage de la simplicité du fait qu’elle se substituait à toute
une série d’impôts auxquels étaient soumises les exploitations agricoles. Cette contribution a été
cependant supprimée en 1974 et remplacée par la taxe statistique sur les revenus de la terre.
Cet impôt est à la charge de l’employeur dont il est le redevable direct de l’impôt. Son taux était
de 6 % sur le revenu.
Il s’agit donc d’une troisième catégorie d’impôts directs, ceux perçus exclusivement au profit
des collectivités locales ou le fonds commun des collectivités locales. Elle englobe trois impôts.
La T.A.I.C est une taxe parallèle supplémentaire à l’impôt B.I.C dont les modalités d’assiette
sont les mêmes. Elle est supportée directement par le contribuable qui la paie et ne peut la répercuter
sur le consommateur. Son taux était de 2,55% sur le chiffre d’affaires.
La T.A.N.C est aussi complémentaire par rapport au bénéfice non commercial. Elle est due
annuellement à raison des recettes brutes réalisées. Le taux appliqué était de 6 %.
b. La taxe foncière
Celle-ci est appliquée sur les propriétés bâties dont les maisons, usines et généralement sur
toutes les propriétés bâties ainsi que sur les terrains non cultivés employés à un usage commercial ou
industriel. L’imposition repose sur une évaluation locative cadastrale affectée d’un coefficient.
Ces deux taxes sont liées à l’assiette de la taxe foncière. Elles ont trois caractéristiques : elles
ne peuvent être perçues que dans les communes dans lesquelles fonctionne un service d’enlèvement
des ordures ménagères et celles dotées d’un réseau d’égouts. Elles sont établies d’après le revenus des
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CHAPITRE I : PRESENTATION DU SYSTEME FISCAL ALGERIEN
immeubles servant de base à la taxe foncière, et fixées par l’assemblée populaire communale à un taux
qui ne peut excéder un maximum fixé par la loi.
Classés parmi les impôts qui frappent un fait, les impôts sur la dépense constituent des
prélèvements qui peuvent être répartis en deux catégories : les impôts particuliers sur la dépense (droits
indirects, taxes unique spéciale) et les impôts généraux sur la dépense (droits de douane et taxes sur le
chiffre d’affaires). Ces prélèvements sur la dépense se distinguent de l’impôt sur le revenu car ils ont
pour objet d’atteindre les revenus au moment où ils sont dépensés.
Cette taxe tient une place intermédiaire entre la « taxe sur la valeur ajoutée » (TVA) des
systèmes occidentaux à l’époque et les « taxes sur le chiffre d’affaires ou prélèvement sur les bénéfices
d’entreprises » des systèmes socialistes9. Son champ d’application concerne les affaires portant sur les
personnes qui habituellement ou occasionnellement achètent pour revendre ou accomplissent des actes
relevant des professions assujetties aux B.I.C. Aussi, cette taxe se caractérise par une multitude de taux
qui s’appliquent différemment selon la nature des produits. Des taux (plus de sept) allant de 25 à 400%
rendaient la gestion de cette taxe très difficile.
A la différence de la TUGP, la TUGPS est prélevée au profit exclusif des communes. Elle est
due sur les prestations de façon générale ainsi que sur les ventes à consommer sur place et la fourniture
de logement. Elle a été élargie aux banques et aux assurances en tant que prestataires de service à partir
de 1984 mais avec des taux spécifiques qui varient de 7 à 80%.
Instituée en 1982, cette taxe sur la dépense est destinée à une affectation particulière, celle du
fonds de compensation des prix de certains produits de première nécessité ainsi que le soutien et les
subventions de produits à l’exportation. Elle comporte des taux allant de 3 à 300% rendant l’accession
par les ménages à certains produits dit de « seconde nécessité » impossible.
De nombreux produits exclus du champ d’application des taxes sur le chiffre d’affaires sont
frappés de droits indirects. Il en est ainsi des alcools, des vins, des produits pétroliers, des ouvrages en
métaux précieux, des tabacs, etc… Ces droits indirects s’expriment soit sous forme de droits intérieurs
de consommation (DIC) exigibles lors de la mise à la consommation du produits (cas des alcools,
9
Bouderbala Mohamed Abdou, Op. Cité. P 40.
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CHAPITRE I : PRESENTATION DU SYSTEME FISCAL ALGERIEN
bières, tabacs, allumettes), soit sous forme de droits spécifiques aggravés d’une taxe ad valorem 10,
appelés globalement droits de garantie et d’essai sur les matières d’or, d’argent et de platine.
La réforme fiscale engagée par les pouvoirs publics à partir de 1987 et parachevée en 1990 dont
les dispositions ont été introduites dans la loi de finances pour 1991 et entrées en vigueur à partir de
l’année 1992, a concerné principalement les dispositions législatives régissant les impôts directs et
taxes assimilées et celles régissant les taxes sur le chiffre d’affaires. En effet, les principaux
aménagements apportés au système fiscal à travers cette réforme consistaient, entre autres, en la mise
en place de trois nouveaux impôts, à savoir la Taxe sur la Valeur Ajoutée, l’Impôt sur le Revenu Global
et l’Impôt sur le Bénéfice des Sociétés, une réorganisation des services de l’administration fiscale pour
aboutir, dans les années 2000, à une autre modernisation organisationnelle.
Au plan législatif, la simplification du système fiscal a été poursuivie dans le cadre de la mise
en place d’une politique fiscale axée sur l’efficacité économique, l’équité et l’applicabilité. Les
reformes intervenues au début des années 1990, avaient pour finalité, entre autres, la mise en place de
trois nouveaux impôts (TVA, IRG et IBS).
Les critiques de l’ancien système de TCA (TUGP, TUGPS) a résidé essentiellement dans le
champ d’application limité, la multiplicité des taux, la limitation de droit à déduction, le nombre
important d’exonération et l’existence même de la TUGPS comme il a été signalé dans la section
précédente.
10
Taxe exprimée en pourcentage de la valeur du bien qui entre dans un pays.
11
Ainouche Mohand Cherif, Op. Cite. P13.
12 | P a g e
CHAPITRE I : PRESENTATION DU SYSTEME FISCAL ALGERIEN
des taux rendait difficile la gestion de cet impôt ainsi que l’utilisation des taux (TTC) avait pour
conséquence l’alourdissement de la charge sur le consommateur. En effet, dès son application, les
secteurs agricoles, du commerce en détail, les banques et assurances, et les professions libérales ont été
exclus du champ d’application de la TVA.
Par la suite, certaines activités ont été assujetties à cette taxe, comme c’est le cas à partir de
1996, des opérations des banques et d’assurances, soumises antérieurement à la taxe sur les opérations
des banques et d’assurances (TOBA) au taux de 40%. En outre, la notion de personnes imposables a
été abandonnée, et remplacée par la notion « opérations imposable » du fait que la majorité d’opérations
se situent dans le champ d’application de la TVA. Aussi, l’introduction de cette taxe permet-elle de
réduire le nombre de taux de dix-sept (17) taux à quatre (7%, 13%, 21% et 40%12), suivant la première
étape de la réforme alors qu’en 2017, il n’y a plus que deux (2) taux (un taux normal de 19% et un taux
réduit de 9%13).
La réforme de l’imposition des personnes physiques réside essentiellement dans le passage d’un
impôt cédulaire et proportionnel, à un impôt unique, l’impôt sur le revenu global (IRG). Celui-ci a été
introduit par la loi de finances pour 1992. Cette réforme est conforme aux nouvelles réalités
économiques et sociales, dans la mesure où l’équité du système est mise en avant pour les personnes
physiques et morales. L’équité de ce système implique l’intégration de l’ensemble des revenus quelles
que soient leurs origines dans un même barème. De plus, afin de tenir compte des capacités
contributives réelles des contribuables, il est généralement admis qu’une progressivité de l’impôt doit
intervenir.
D’après l’article premier du code des impôts directs et taxes assimilées, il est établi un impôt
annuel unique sur le revenu des personnes physiques, dénommé « impôt sur le revenu global ». Cet
impôt s’applique au revenu net global du contribuable. Il en résulte que, tous les revenus quelles que
soient leur source, réalisés par des personnes physiques, sont taxés à un seul impôt sur le revenu global.
Celui-ci se caractérise par certains traits. D’abord, c’est un impôt sur les revenus des personnes
physiques, de ce fait, il se distingue de l’impôt sur les bénéfices des personnes morales. Ensuite, il
s’agit d’un impôt annuel, déclaratif et unique. Par ailleurs, il est global dans la mesure où il englobe
tous les revenus catégoriels. Enfin, c’est un impôt personnel.
Les entreprises algériennes ont beaucoup souffert du système fiscal qui leur a été appliqué, dans
la mesure où l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux (IBIC), était décentralisé, c’est à dire
12
Le taux majoré de 40% a été supprimé à la faveur de la loi de finances pour 1995.
13
Loi de finances pour 2017.
13 | P a g e
CHAPITRE I : PRESENTATION DU SYSTEME FISCAL ALGERIEN
qu’il était appliqué sur chaque unité. Cette manière de procéder n’a pas été en faveur des entreprises
qui réduisaient leurs capacités d’autofinancement, du fait notamment que certaines unités payaient
l’impôt alors que globalement, la société est déficitaire après centralisation. La réforme fiscale
introduite sur l’imposition des personnes morales, a permis de supprimer les insuffisances de l’IBIC
comme, la discrimination dans l’imposition des sociétés selon qu’il s’agissait d’entreprises algériennes
(au taux de 55%) ou d’entreprises étrangères (8% ou 25% retenue à la source), la décentralisation de
l’impôt qui constituait une charge illogique ou bien encore, un taux intolérable de 55%14.
L’impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS), a été créé à partir de la loi de finances pour 1992,
cet impôt est annuel assis sur l’ensemble des bénéfices réalisés par les personnes morales.
Cependant, les objectifs principaux de l’impôt sur les bénéfices des sociétés sont d’abord, la
création d’un impôt proportionnel qui s’adapte à la nature des personnes morales, « régime fixe propre
aux sociétés », ensuite, la centralisation de l’imposition au niveau de l’entreprise et de trouver des
mesures d’incitation à l’investissement des entreprises. Enfin, assurer une imposition uniforme des
sociétés en vue de supprimer toute discrimination entre les entreprises.
3.2. La réforme organisationnelle
Cette phase s’est caractérisée par un passage d’une direction générale des finances avec deux
divisions seulement à une Direction Générale des Impôts, des directions centrales dont les prérogatives
répondent aux besoins des différents métiers dédiés aux services fiscaux.
3.2.1 Au niveau central et local
La direction générale des impôts est une administration autonome dotée pour la première fois
de l’autonomie de gestion administrative et financière. Elle était composée de l’Inspection Générale
des Services Fiscaux (IGSF) avec ses démembrements, de huit directions (08) centrales, de cinquante-
quatre (54) Directions des Impôts de wilaya (DIW) et de neuf (09) Directions Régionales des Impôts
(DRI)15.
Au niveau local, la création des Directions des Impôts de Wilaya est effectué en 1991, au
nombre de 51 directions en remplacement des 106 inspections divisionnaires organisées par catégories
d’impôt. Elles sont chargées dans le cadre de la wilaya, de la gestion de l’impôt y compris le contrôle
fiscal. Elles assurent également la gestion des moyens humains, matériels et financiers dont elles
disposent.
Des services intermédiaires entre l’administration centrale et celle de la wilaya ont été créés. Il
s’agit des Directions Régionales des Impôts, dont la mission consiste à animer les services locaux de
14
Les taux de l’IBS sont de 19, 23 et 26 % et ce depuis le 1er janvier 2017.
15
https://www.mfdgi.gov.dz/index.php/2014-03-24-14-21-47/services-exterieurs/88-direction-regionale-des-impots
14 | P a g e
CHAPITRE I : PRESENTATION DU SYSTEME FISCAL ALGERIEN
former leur personnel et d’assurer un contrôle sur pièce et sur place des activités des directions des
impôts qui leur sont rattachés.
L’action de la DGI était exercée à travers des services de base, à savoir des inspections principales
et recettes des contributions diverses qui sont des unités administratives implantées au niveau des
directions de wilaya. Les inspections ont été touchées par l’action d’unification des structures aux
différents niveaux de l’administration. C’est donc en 1994 que des inspections des impôts polyvalents
ont été mises en place. Ces structures sont venues remplacer les anciennes inspections par catégories
d’impôts, à savoir celles des impôts directs, des taxes sur les chiffres d’affaires et des impôts indirects.
Le but recherché est de rapprocher le contribuable de son administration après qu’il était obligé de
procéder à plusieurs dépôts de déclarations, générant ainsi des incohérences dans les impositions.
Cette action s’est poursuivie par la spécialisation des recettes des contributions diverses, en
subissant un changement organisationnel au cours de l’année 1995. Elles sont devenues spécialisées
laissant place aux recettes de recouvrement d’impôts et aux recettes de gestion financière des
communes et secteurs sanitaires. En effet, outre le recouvrement de l’impôt, elles se chargeaient de la
gestion comptable des communes et des services sanitaires. Au fil du temps, cette dernière mission a
pris de l’ampleur telle qu’elle accaparait parfois l’essentiel du temps de travail des services concernés,
par conséquent aucune des deux missions n’était assumée pleinement. C’est alors qu’en 2003 qu’a lieu
le transfert des recettes de gestion communale et des secteurs sanitaires vers la Direction Générale de
la Comptabilité (DGC)16. Ainsi, la DGI a mis en place des recettes des impôts chargées, uniquement,
du recouvrement des taxes et impôts de nature purement fiscale.
16
Décret 03-40 du 19 janvier 2003 relatif à l’organisation et les attributions des services extérieurs de l’Administration
fiscale.
15 | P a g e
CHAPITRE I : PRESENTATION DU SYSTEME FISCAL ALGERIEN
La création de cette direction est la première étape concrète de la modernisation de la DGI, elle
a été créée par les dispositions de l’article 32 de la loi de finances pour 2002, et dont l’organisation et
les attributions sont fixées par le décret n° 06-273 du 18/09/2006. La Direction des Grandes Entreprises
se charge, principalement, de la gestion des dossiers fiscaux des sociétés de droit algérien soumises à
l’impôt sur les bénéfices des sociétés, à savoir18 :
Les sociétés de capitaux et les sociétés de personnes ayant opté pour le régime fiscal des sociétés
de capitaux et dont le chiffre d'affaires est supérieur ou égal à 100 millions DA ;
Les groupements de sociétés de droit ou de fait lorsque le chiffre d’affaires de l'une des sociétés
membres est supérieur ou égal à 100 millions DA ;
Les personnes morales ou groupements de personnes morales de droit ou de fait exerçant dans
le secteur des hydrocarbures ;
Les sociétés implantées en Algérie, membres de groupes étrangers ainsi que celles n'ayant pas
d'installation professionnelle en Algérie.
La DGE est un service extérieur à compétence nationale chargée de la gestion de toutes les
fonctions : assiette, recouvrement, contrôle et contentieux. Les objectifs de la mise en place de la DGE
sont la maîtrise et la sécurisation des recettes budgétaires 19 car, le potentiel fiscal algérien est concentré
sur un nombre limité de grandes entreprises (environ 70 % des recettes fiscales)20. Ainsi, l’amélioration
des services rendus aux usagers par le regroupement des missions fiscales essentielles : information et
services, gestion et contrôle, recouvrement et contentieux, sous l'autorité du Directeur de la DGE.
La création des Centres des Impôts constitue la deuxième étape du processus de modernisation
de l'administration fiscale. Le Centre est érigé en guichet unique regroupant l'ensemble des fonctions
17
Lettre de la DGI, numéro 61, juillet 2012.
18
http://www.dge.gov.dz/swf/
19
Lettre de la DGI, numéro 21, juillet 2005.
20
https://www.mfdgi.gov.dz/index.php/2014-03-24-14-21-47/services-exterieurs/85-direction-des-grandes-entreprises-
dge
16 | P a g e
CHAPITRE I : PRESENTATION DU SYSTEME FISCAL ALGERIEN
de l'impôt : assiette, recouvrement, contrôle et contentieux. Le CDI est un nouveau service extérieur de
la DGI rattaché directement à la DIW avec laquelle il sera en liaison directe pour tout ce qui concerne
la centralisation des statistiques, la programmation du contrôle fiscal et les affaires contentieuses qui
dépassent la compétence de son chef. Ce centre est chargé de la gestion des dossiers fiscaux et de la
perception des impôts dus par les contribuables de taille moyenne qui ne répondent pas aux conditions
de la D.G.E et qui sont soumis au régime réel d’imposition (P.M.E – P.M.I, professions libérales).
La première étape-clé de cette action a été celle enregistrée en 2009 avec l’ouverture du CDI
pilote de Rouiba au niveau de la wilaya d’Alger (23 CDI sont opérationnels à la fin de l’année 2016).
Parmi les principaux objectifs de la mise en place des centres des impôts, on peut citer 21 :
Le lancement du Centre de Proximité des Impôts représente une autre étape du processus de
modernisation lancé en matière de réorganisation de l’Administration fiscale. En effet, c’est un nouveau
service de la DGI, qui vient remplacer les structures d’Inspections et de Recettes, destiné à la gestion
des dossiers fiscaux et à la collecte des impôts dus par une large population fiscale représentées
entièrement par des contribuables relevant de l’Impôt Forfaitaire Unique (IFU)22.
Les centres de proximité des impôts comme leur dénomination l’indiquent, ont été créé pour
répondre à la nécessité de se rapprocher davantage des petits contribuables et leur permettre de
s’adresser à un interlocuteur unique pour différents services et les résultats attendus de leur création
sont les suivants23 :
Regrouper les services opérationnels des impôts (gestion, contrôle et recouvrement) sous
l’autorité d’un responsable unique et limiter le nombre des structures et chefs de service ;
Améliorer l’information et les services rendus aux contribuables ;
Alléger la tâche de l’administration et assurer une meilleure appréhension des activités des
contribuables en les regroupant uniquement ceux soumis à l’IFU ;
Moderniser la gestion de l’impôt.
21
https://www.mfdgi.gov.dz/index.php/2014-03-24-14-21-47/services-exterieurs/115-le-centre-des-impots-cdi
22
L'Impôt Forfaitaire Unique (IFU) est le nouveau régime fiscal, introduit par les dispositions de l'article 2 de la loi de
finances pour. 2007, applicables aux contribuables anciennement soumis au régime du forfait. Ses taux sont de 5% et de
12%. Il regroupe la TVA, la TAP, l’IRG et l’IBS.
23
https://www.mfdgi.gov.dz/index.php/2014-03-24-14-21-47/services-exterieurs/157-le-centre-de-proximite-des-impots-
cpi
17 | P a g e
CHAPITRE I : PRESENTATION DU SYSTEME FISCAL ALGERIEN
Conclusion
Le système fiscal algérien a connu, depuis l’indépendance, une évolution sous la pression des
contraintes budgétaires marquée par la période coloniale ayant permis l’instauration des premiers
impôts et taxes fondée sur le consentement, la solidarité et l'incitation économique, mais qui comportait
des insuffisances, pour aboutir, après la réforme fiscale des années 1990, à un système moderne
comparable à ceux en vigueur dans les pays développés à économie libérale avec l’introduction de
nouveaux impôts et taxes à savoir l’IBS, l’IRG et la TVA.
Aussi, l’organisation de l’administration fiscale algérienne a connu une évolution, depuis 1962
en passant d’une structure centrale regroupant tous les services à une structures décentralisée avec une
spécialisation en matière de régimes d’imposition (réel et forfait) et de tailles des entreprises (suivant
l’importance des chiffres d’affaires), notamment avec le lancement, début des années 2000, de la
Direction des Grandes Entreprises et l’ouverture récemment des Centres des Impôts et des Centres de
Proximité des Impôts.
18 | P a g e
CHAPITRE II : LES MECANISMES DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALE
CHAPITRE II
En Algérie, l’administration fiscal, assurant la tutelle d’environ 452 receveurs des impôts ayant
le statut de comptable public et qui recouvrent l’intégralité des impôts, est portée garante des créances
du Trésor public et ce par le recouvrement de ces créances auprès des contribuables débiteurs. Celui-ci
constitue l’une des préoccupations majeures des receveurs des impôts.
Dans ce chapitre, nous allons situer la fonction de recouvrement dans un cadre légal et
organisationnel, afin de déterminer les règles qui régissent cette fonction ainsi que les personnes qui
participent à son exécution (Section 1). Par la suite, nous mettrons en exergue les modes du
recouvrement, amiable (Section 2) et forcé (Section 3), ainsi que leurs spécificités.
Le terme « recouvrement » vient du verbe recouvrer qui veut dire « recevoir le paiement de ce
qui est dû »1. Ainsi, le recouvrement est la dernière phase de la procédure fiscale, qui s'étend à toutes
les opérations conduisant à la perception par le receveur des impôts des sommes dues au Trésor par les
redevables au titre d'impôts ou taxes. Il peut se faire à l'amiable ou par contrainte (recouvrement forcé).
1.1. La mission du recouvrement de l’impôt dans le dispositif légal
L’exécution des budgets publics repose sur le principe fondamental de séparation des
ordonnateurs et des comptables publics consacrés par la loi n° 90-21 du 15 août 1990 relative à la
comptabilité publique2. Ce principe, consiste dans son volet recouvrement, la réalisation des opérations
de recettes en deux phases essentielles : une phase administrative au cours de laquelle est prise la
décision de percevoir la recette, et une phase comptable au cours de laquelle est effectué son
recouvrement. Ces deux phases, fondamentalement différentes, sont confiées à deux agents publics
indépendants l’un de l’autre, qui sont les ordonnateurs et les comptables publics.
L’intérêt de cette séparation réside dans la division du travail entre deux catégories d’agents, ce
qui permet un contrôle réciproque et en particulier, un contrôle par le comptable des ordres qui lui sont
adressés par l’ordonnateur, et ce, dans le but d’une meilleure exécution des opérations financières 3.
1
Dictionnaire Larousse « Maxi poche », Larousse, Paris 2015.
2
Article 1er de la loi n° 90-21 du 15 août 1990 relative à la comptabilité publique.
3
Manuel de procédures d’exécution des recettes et des dépenses publiques, Direction Générale de la Comptabilité, 2007.
19 | P a g e
CHAPITRE II : LES MECANISMES DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALE
La fonction de recouvrement de l’impôt est régie par la loi fiscale et obéit au principe qui stipule
que toute recette mise à la charge du contribuable suppose un texte légal, ce qui implique en vertu de
l'article 122 de la constitution que cette ressource financière doit être préalablement déterminée par
l'autorité politique, à savoir le Parlement quant à la fixation des règles d'assiette, de taux d’imposition
et des modalités de recouvrement. Mais elle est également régie par les règles de la comptabilité
publique.
a. La constatation
La constatation des droits, est le fait générateur de la créance publique. Elle est assimilée à la
phase d'engagement dans le cadre de l'exécution des dépenses. Elle a pour objet d'identifier et d'évaluer
la base imposable. Concernant les recettes fiscales, cela se matérialise par l'existence d'une matière
imposable ainsi que des lois et règlements qui justifient ou permettent la soumission des contribuables
à l'impôt. La créance publique peut aussi avoir des origines non fiscales telles que la condamnation
pécuniaire d'une personne physique ou morale, ou la conclusion d'un contrat.
b. La liquidation
La liquidation a pour objet de déterminer le montant de la dette des redevables et doit indiquer
les bases sur lesquelles elle est effectuée. Concrètement, on devrait aboutir à la somme due à partir de
la base d'imposition et par l'application de barèmes comme dans le cas de l’IRG, traitements et salaires
ou de tarifs par l’application de taux déterminés par la loi. Une fois ce travail fait, l'ordonnateur
détermine la valeur exacte de la créance. Cette opération donne lieu à l'établissement d'un titre de
perception ou d’un support administratif équivalent.
Toute créance constatée et liquidée fait l'objet d'un titre de perception ou d'un ordre de recette
émis par l'ordonnateur qui en a seul l'initiative. En matière d'impôts et taxes assimilées, les rôles, les
avis d'imposition, les états de liquidation et les titres de régularisation forment des titres de perception.
Les redevances pour services rendus et les autres produits divers de l'Etat sont perçus sur ordres de
recettes qui sont des titres de perception des créances constatées par états de liquidation ou décisions
administratives. Pour les recettes encaissées sur versements spontanés des redevables, des titres de
régularisation sont établis périodiquement.
20 | P a g e
CHAPITRE II : LES MECANISMES DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALE
L'établissement des recettes est donc un préalable au recouvrement qui permet de parvenir à la
maîtrise de la valeur exacte de la créance de l'Etat. La fin de cette opération constitue la dernière étape
de l'exécution administrative des recettes et le passage à leur exécution comptable.
Cette phase est matérialisée par l’application d'un titre de recette et l'inscription sur un bordereau
récapitulatif à des fins d'enregistrement dans la comptabilité administrative. L'ordonnateur dispose
d'une compétence exclusive en matière d'émission d'ordre de recettes, exception faite de la décision de
justice qui émane d’une autorité judiciaire. Cependant, la mise en recouvrement met fin au rôle de
l'ordonnateur dans l'exécution des recettes. La phase comptable comprend la prise en charge, le contrôle
et le recouvrement.
Les opérations du recouvrement commencent par la réception des ordres de recettes émis par
l'ordonnateur et leur constatation dans les écritures du comptable qui assure leur recouvrement. La prise
en charge consiste à procéder à l'enregistrement comptable du titre de recette après son contrôle
préalable notamment au titre des opérations incombant à l'ordonnateur et aux autres personnes ayant
intervenu dans la phase d'établissement du titre de recette. L'envoi au débiteur des avis de paiement des
sommes dues met fin à cette opération de prise en charge et donne de ce fait le droit au recouvrement
amiable de la recette.
Avant la prise en charge des titres de recettes émis par l'ordonnateur, le comptable public est
tenu de s'assurer qu’il est autorisé par les lois et règlements à percevoir les recettes.
Il doit, en outre, contrôler la régularité, au plan matériel, des annulations des titres de recettes, des
régularisations et des éléments d'imputation dont ils disposent. Le contrôle de l'autorisation de
percevoir les recettes signifié que les comptables sont tenus de vérifier le fondement légal,
réglementaire ou juridictionnel des recettes publiques dont la référence principale est la loi de finances.
Quant au contrôle des réductions et annulations des ordres de recettes, émis par les ordonnateurs, le
rôle du comptable est limité en cas d’erreur lors de l'émission de l'ordre de recette au contrôle formel
du titre d’annulation.
c. Le recouvrement
Une fois les ordres de recettes notifiés aux redevables, le recouvrement est entamé après un
certain délai. Les receveurs des impôts sont responsables du recouvrement de la totalité des droits
liquidés par les ordonnateurs et pris en charge par leurs soins. Cette phase de l'exécution du budget fait
ressortir le rôle et l'importance du comptable dans toutes ses dimensions, mais aussi et surtout la
particularité qui le distingue de l'ordonnateur.
21 | P a g e
CHAPITRE II : LES MECANISMES DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALE
La fonction du recouvrement des recettes fiscales en Algérie est assurée par la recette des impôts
et la sous-direction du recouvrement au niveau local.
Les recettes des impôts sont en nombre de 4524, réparties sur le territoire national. Qu’elles
soient rattachées à la direction des grandes entreprises, aux centres des impôts, aux centres de proximité
des impôts, ou encore exerçant selon l’ancienne organisation, elles sont organisées de façon identique
et réalisent les mêmes missions. Les recettes assurent le recouvrement, par tous les moyens possibles,
de tous les impôts, taxes et autres produits auxquels les redevables sont assujettis et cela au profit du
Trésor public.
Dans ce qui suit, nous traiterons en premier lieu de l’organisation et du fonctionnement des
différents services de la recette des impôts, et en deuxième lieu, des différents produits recouvrés par
la recette des impôts.
La recette est constituée d’un Service de la caisse, d’un Service de la comptabilité et d’un
Service des poursuites. La recette des impôts est tenue d’effectuer des tâches dont certaines sont
hebdomadaires, comme les opérations effectuées au niveau de la caisse, et d’autres mensuelles, qui
sont réalisées chaque fin du mois au niveau du service de la comptabilité. De ce fait la recette des
impôts est chargée de :
Procéder à la prise en charge des règlements effectués par les contribuables au titre des
versements spontanés opérés ou de rôles généraux ou individuels émis à leur encontre ainsi que
de reverser au Trésor public ces différents produits collectés ;
Tenir une comptabilité conforme aux règles de la comptabilité publique et de veiller à la sécurité
des deniers et valeurs pris en charge dans le cadre de l’exercice des missions de recouvrement ;
Initier toute procédure visant la sauvegarde des intérêts du Trésor en mettant en œuvre les
mesures prévues par la législation et la réglementation en vigueur relatives au recouvrement forcé
de l’impôt notamment les poursuites.
4
https://www.mfdgi.gov.dz/index.php/2014-03-24-14-21-47/services-exterieurs
5
Idem.
22 | P a g e
CHAPITRE II : LES MECANISMES DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALE
Le receveur des impôts est un administrateur ayant le statut de comptable public, il est de ce fait
responsable personnellement et pécuniairement des impôts et des autres produits collectés au niveau
de sa recette. Ainsi, il assiste et contrôle d’une manière journalière les travaux effectués au niveau des
trois services de la recette.
Les produits recouvrés par la recette des impôts peuvent être classifié selon la destination des
produits recouvrés en raison de leur répartition à chaque fin du mois au niveau du service de la
comptabilité, qui permet de distinguer trois différentes sections (tableau n°01).
23 | P a g e
CHAPITRE II : LES MECANISMES DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALE
Le recouvrement revêt un caractère amiable du fait que le redevable du montant de l'impôt est
invité par l'administration fiscale à travers un document (rôle – titre de perception …) comportant une
échéance pour s'acquitter de l'impôt. Cette échéance s'étend de la date de mise en recouvrement ou
d'émission des créances à celle de leur exigibilité. Le redevable dispose toutefois, après la date de mise
en recouvrement, d’un délai supplémentaire suivant la nature du titre avant l'engagement d'une action
en recouvrement forcé. Au cours de cette période, le receveur chargé du recouvrement ne peut engager
aucun acte de recouvrement forcé ; il est, par contre, tenu d'accomplir les formalités de contrôle et de
prise en charge des ordres de recette.
Pour procéder au recouvrement des différents impôts et taxes, deux régimes sont admis6. Le
régime de base adopté est celui des droits au comptant et, en cas d’intervention des services du contrôle
fiscal on parle du régime des droits constatés.
Le régime des droits au comptant signifie que la liquidation des droits dus et le paiement de
l’impôt s’opèrent simultanément. En effet, les droits au comptant sont des droits recouvrés sans
constatation préalable, au vu d’un titre de perception souscrit par le contribuable lui-même,
accompagné généralement du paiement immédiat de la totalité de la créance et sans que le comptable
(receveur des impôts) ait à effectuer aucune diligence de recouvrement. Il s’agit dans ce cas des
recouvrements sur déclaration souscrite et déposée par le contribuable, ou au vu des bulletins émanant
des services de l’assiette, ou sur présentation des actes à l’enregistrement, vente des produits domaniaux
et autres.
Le recouvrement sur déclaration consiste à recevoir une déclaration dûment remplie par le
redevable. Le receveur des impôts procède immédiatement à la liquidation et à la perception de l’impôt
sur la base des éléments mentionnés par le déclarant. Il s’agit notamment des déclarations concernant
les droits et taxes perçus du contribuable au profit du Trésor telles que les retenues à la source et autres
taxes spécifiques. Cette technique permet au Trésor de percevoir 90% des recouvrements7. Par ailleurs,
il convient de signaler que le dépôt, des différentes déclarations d’impôts et taxes, est assorti de délais
légaux que tout redevable doit respecter sous peine d’encourir des pénalités de retard.
6
Michel Bouvier, Op. Cité. P47.
7
www.mfdgi.gov.dz
24 | P a g e
CHAPITRE II : LES MECANISMES DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALE
25 | P a g e
CHAPITRE II : LES MECANISMES DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALE
Le paiement de l’impôt se fait dans des délais bien définis par la réglementation. De ce fait, tout
type de droit, qu’il soit au comptant ou constaté, est soumis à deux délais de paiement, un délai légal
et un délai exigible. Cependant, il y a des cas particuliers où l’exigibilité devient immédiate.
Le délai légal de paiement, appelé également le délai amiable de recouvrement, est le délai
offert aux contribuables afin de régler les droits dus sans qu’il y ait pénalité de retard ou engagement
de l’action coercitive par le receveur. En ce qui concerne les droits au comptant, ce délai est fixé selon
la nature de l’impôt recouvré, ou selon le régime déclaratif auquel le contribuable est soumis (mensuel
ou trimestriel). Le cas le plus connu est celui concernant le recouvrement sur déclaration qui consiste
pour le contribuable suivi au régime d’imposition du réel à déclarer et régler, simultanément avant le
20 de chaque mois, les droits et taxes dus au titre du mois précédent (TVA-TAP-IRG/Salaire …).
En outre, pour les droits constatés, le délai légal de paiement s’étend entre la date de la mise en
recouvrement du rôle et la date d’exigibilité. Ainsi, le délai du rôle général est d’une durée de deux
(02) mois8. Pour les rôles individuels, le délai légal est d’un (01) mois à compter de la date de mise en
recouvrement.
En matière de l’impôt forfaitaire unique (IFU), à partir de 2017 9, le délai légal de paiement des
échéances de l’IFU dépend de la modalité de paiement et se présente comme suit :
8
Article 354 du CIDTA.
9
Article 14 de la loi de finances pour 2017.
26 | P a g e
CHAPITRE II : LES MECANISMES DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALE
Dès l’expiration du délai légal de paiement, l’impôt devient exigible, donc l’application des
pénalités de retard devient effective dès le commencement de ce délai. Selon l’article 354 du code des
impôts directs et taxes assimilées ; les impôts et taxes émis par voie de rôle général sont exigibles le
premier jour du troisième mois suivant celui de la mise en recouvrement du rôle. La pénalité de retard
pour ces dits impôts et taxes sera appliquée quinze 15 jours après l’exigibilité. Par ailleurs, les
procédures de poursuites peuvent être actionnées durant cette période.
En ce qui est des rôles complémentaires d’impôts directs et taxes assimilées, leur exigibilité est fixée
au trentième jour après la date de mise en recouvrement, ce délai est prolongé de 15 jours comme prévu
par l’article 34 de la LF pour 2003 modifiant et complétant l’article 402 du CIDTA.
Il y a lieu de citer des cas où le redevable peut être autorisé par l’administration fiscale à sursoir au
paiement de l’impôt malgré son exigibilité, et ce dans le cas de l’introduction d’une réclamation
permettant au contribuable de disposer d’un sursis légal de paiement jusqu’à l’obtention de la réponse
du directeur des impôts ou de la commission de recours selon le cas10. Lorsque le contribuable est jugé
honnête, de bonne foi et qu’il éprouve des difficultés de paiement passagères, le receveur peut lui
accorder un échéancier de paiement11.
Le délai accordé aux redevables pouvant atteindre près de trois (03) mois, risque de
compromettre le recouvrement normal et faciliter l’évasion de l’impôt. Pour éviter que cela arrive, le
législateur a été obligé dans certains cas et certaines circonstances de raccourcir le délai accordé, de ce
fait l’impôt devient exigible, dès la mise en recouvrement du rôle. Cette mesure résulte soit, de
l’application des mesures de sauvegarde des intérêts du Trésor, soit, de sanction à l’égard de redevables
en infraction.
a. Exigibilité immédiate résultant des mesures de sauvegarde
Elle est appliquée lorsque le contribuable effectue des manœuvres qui risquent de mettre en péril
le recouvrement des droits exigibles et tend à faire perdre à l’administration fiscale une opportunité de
percevoir des recettes. Ces manœuvres se manifestent sous quatre formes.
10
Article 156 du Code des Procédures Fiscales.
11
Idem.
27 | P a g e
CHAPITRE II : LES MECANISMES DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALE
12
Article 406 du CIDTA.
13
Article 194 bis du CIDTA.
14
Article 354 du CIDTA.
15
Direction Générale des Impôts « précis de fiscalité 2003 », Imprimerie Maulde et Reneau, Paris 2003. P 7.
28 | P a g e
CHAPITRE II : LES MECANISMES DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALE
immédiate d’une quittance au nom du contribuable extraite du journal auxiliaire caisse-recette (H1),
laquelle servira de preuve incontestable du versement de la somme due. Le paiement peut se faire soit
par le contribuable lui-même, soit par un tiers qu’il charge d’effectuer le règlement.
Le contribuable peut réaliser le paiement de sa dette fiscale par chèque bancaire ou chèque postal.
Le chèque postal est un instrument analogue aux chèques bancaires. Toutefois, chaque receveur
des impôts détient un compte courant postal à son nom impersonnel. Ce mode de paiement peut avoir
plusieurs formes (mandat carte, mandat lettre, mandat de trésorerie, chèque de virement, chèque de
versement ou désignation, …), et il donne lieu à la délivrance d’une quittance extraite du journal
auxiliaire CCP-recette (H3) au profit de la partie versante. Cette quittance n’est libératoire que si
l’émetteur du chèque dispose de provisions nécessaires.
Le paiement par chèque sur le Trésor se fait au moyen d’un réseau intérieur entre le receveur
des impôts et le trésorier, sans intervention d’organisme extérieur tels que la banque d’Algérie ou le
centre des chèques postaux. En effet, les chèques encaissés sont normalement émis par les
correspondants occasionnels du Trésor sur les fonds déposés chez le trésorier. Il s’agit essentiellement
des fonds libres des établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC), ou toute autre
entreprise ou organisme dont les ressources sont constituées en totalité ou en partie par des subventions
du budget de l’Etat ou des redevances, contributions ou cotisations à caractère obligatoire.
29 | P a g e
CHAPITRE II : LES MECANISMES DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALE
Ce mode de paiement était prévu uniquement pour les contribuables suivis au régime
d’imposition du réel, pour le paiement de la TVA et du droit de circulation (impôts indirects). Les
obligations cautionnées peuvent être définies comme étant des écrits par lesquels le contribuable
s’engage avec une ou plusieurs cautions solidaires à payer au receveur des impôts les sommes
représentant le montant des droits et taxes dus, au titre d’un mois donné à une échéance ultérieure
préalablement fixée et moyennant un intérêt de crédit et une remise spéciale dont la charge financière
n’atteigne pas celle des pénalités de retard en vigueur.
La formule consiste à ce que le contribuable déclare l’impôt dû dans les délais, sans remettre d’effets
de règlement encaissables immédiatement, mais il présente à la place, une obligation cautionnée qui
est réservée au Trésor sur le champ afin qu’elle soit admise à la compensation dans un délai maximal
de quatre (04) mois.
Dès l’échec du recouvrement amiable, le receveur des impôts doit immédiatement procéder au
recouvrement forcé. Pour cela, la législation fiscale a prévu un dispositif légal de procédures et de
mesures coercitives permettant à l’administration fiscale d’obtenir le paiement des impôts et vaincre la
mauvaise volonté des contribuables qui se mettent en contravention avec la législation fiscale en ne
payant pas leurs dettes fiscales dans les délais légaux. En effet, le recouvrement forcé trouve sa raison
d'être dans l'exigibilité entendue comme délai dans lequel le Trésor public peut valablement réclamer
l'impôt au redevable et il est exécuté par le moyen de procédures contraignantes sur les droits
patrimoniaux de la personne physique ou morale.
L’ordre d’engager des poursuites est donné par le receveur aux agents habilités. Avant tout, il est
indispensable d’observer les formalités à accomplir, nonobstant des conditions d’exécution des
poursuites, qui sont l’exigibilité et le non prescription de la créance (quatre ans). Ces formalités sont :
Un avertissement doit être transmis à tout contribuable inscrit au rôle, le receveur est tenu de
mentionner dans cet avertissement, en sus du total par cote, les sommes à acquitter, les conditions
d’exigibilité ainsi que la date de mise en recouvrement. Il doit aussi indiquer le lieu, la date et l’heure
d’ouverture des services ainsi que le numéro du compte courant postal et il procède ensuite à l’envoi
sous pli fermé dans le délai le plus court pour les faire connaître au contribuable. A défaut du respect
scrupuleux des règles et procédures, les actes de poursuites peuvent être entachés de nullité16. La remise
16
Circulaire n°18 ME/DGI/DELF du 21 Avril 1992.
30 | P a g e
CHAPITRE II : LES MECANISMES DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALE
des avertissements peut se faire par la voie postale ou par l’intermédiaire des agents de poursuites du
siège de la recette des impôts concernée.
3.2.1 Le commandement
Le commandement constitue le premier acte de poursuite. Celui-ci est signifié un jour franc après
la date d’exigibilité de l’impôt et ne nécessite pas d’autorisation préalable 18. Le recouvrement par voie
de commandement est exercé au vu d'un état formant original de commandement. Ce dernier est signifié
au poursuivi en la forme régulière pour que le redevable prenne connaissance de l’acte et l’avertir que
son créancier est sur le point de saisir ses meubles, et de les vendre le cas échéant. Étant un acte
judiciaire, ce document doit comporter obligatoirement les mentions essentielles suivantes : nom,
prénoms et adresses des débiteurs, article de l’imposition, exercice et année de l’imposition et le
montant de la dette fiscale. En vertu de l’article 145 du code de procédures fiscales, la saisie et la vente
sont obligatoirement précédées d’un commandement à payer qui est également un moyen d’interrompre
la prescription.
3.2.2 La saisie
17
Article 55 de la loi de finances pour 2017 créant l’article 144 bis du Code des Procédures Fiscales.
18
Direction Générale des Impôts « précis de fiscalité 2003 », Imprimerie Maulde et Reneau, Paris 2003. P 96.
31 | P a g e
CHAPITRE II : LES MECANISMES DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALE
débiteur en vue de leur réalisation forcée, pour paiement de sa dette, à la condition qu’il soit muni d’un
titre exécutoire. Chaque saisie obéit à des règles particulières, elles sont soumises à un ensemble de
conditions générales applicables à défaut de dispositions contraires qu'il importe de préciser. Ces
dispositions concernent : les parties à la saisie (le créancier et le débiteur), les causes de la saisie
(conditions que doit remplir la créance du saisissant pour justifier une saisie) et l'objet de la saisie (tous
les biens ne peuvent être saisis, certains étant insaisissables).
Les opérations de saisie opérées par l’administration fiscale ont un caractère exécutoire, elles
sont mises en œuvre en vue de sauvegarder les intérêts du Trésor public. En règle générale, tout bien
détenu par le débiteur peut faire l’objet d’une saisie, exception faite des biens insaisissables19 protégés
par la loi et ce, compte tenu des considérations d’ordre social.
a. La saisie des biens meubles
La saisie est une procédure pratiquée sur la base d’un procès-verbal sur les biens meubles à
l’expiration du délai octroyé par le commandement. Cette action est mise en œuvre dans le cas où le
contribuable ne s’est pas acquitté des sommes dues ou lorsque celui-ci n’a pas introduit une demande
d’un échéancier de paiement. Les saisies mobilières sont nombreuses, elles portent sur les éléments
corporels du patrimoine du poursuivi. L’administration fiscale en fait recours dans le but de procéder à
la vente pour se procurer son dû. Les formes de saisie auxquelles nous allons nous référer sont celles
prévues par la règlementation, tel que :
1. La saisie exécution
La saisie exécution est un acte judiciaire par lequel un créancier muni d’un titre exécutoire,
saisit les biens du contribuable. Cette procédure a pour objet de mettre sous mains de justice les meubles
corporels du débiteur qui se trouvent en sa possession et les faire vendre. Ce type de saisie consiste à
appréhender les biens meubles, notamment les fonds de commerce du débiteur en vue de procéder à
leur vente lorsque le paiement de la dette fiscale n’est pas intervenu.
2. La saisie-arrêt
Selon l’article 355 du code des procédures civiles, tout créancier peut en vertu d’un titre
authentique ou privé, saisir et arrêter entre les mains d’un tiers les sommes dues et les effets appartenant
à son débiteur à l’exception des immeubles. Dès la notification de l’acte de saisie, le débiteur perd la
libre disposition de ses biens. Un procès-verbal de saisie doit être signifié dans les huit (8) jours qui
suivent la procédure de saisie arrêt avec copie de l’ordonnance de saisie.
3. La saisie brandon
Elle consiste en la mise sous-main de la justice des fruits et récoltes proches de la maturité. La
saisie faite avant cette période est considérée comme étant nulle. Elle n’est qu’une variante de la saisie-
19
Article 378 du code des procédures civiles.
32 | P a g e
CHAPITRE II : LES MECANISMES DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALE
exécution et comme toute autre saisie, elle doit être précédée d’un commandement à un jour
d’intervalle, le procès-verbal de saisie établi doit contenir l’indication de chaque parcelle ainsi que la
nature des fruits saisis.
4. La saisie conservatoire
A défaut d’un règlement amiable, le receveur des impôts peut pratiquer une saisie conservatoire
sur les facultés contributives du contribuable dans le but de l’empêcher d’organiser son insolvabilité.
Néanmoins, cette mesure conservatoire ne doit en aucun cas entraver l’activité normale de l’entreprise.
En cas de saisie conservatoire, le saisi reste en possession de ses biens jusqu’à la conversion de la saisie
conservatoire en une autre saisie. Par conséquent, il peut en jouir et s’approprier les fruits.
Le Trésor peut exercer son droit sur tous les biens du contribuable qu’ils soient des biens
mobiliers ou immobiliers. Toutefois, le receveur doit en premier lieu diriger les poursuites sur les biens
mobiliers affectés au privilège du Trésor. C’est seulement dans des cas exceptionnels et lorsque tous
les autres moyens mis à la disposition du receveur par les lois et règlements se sont avérés inefficaces
que la saisie immobilière peut être entamée sous condition qu’elle soit autorisée par le juge après
l’accord de la hiérarchie du receveur (directeur des impôts de wilaya après avis de la direction générale
des impôts).
3.2.3 La vente
La procédure de vente est un acte très complexe qui met en péril les biens saisis du contribuable.
Celle-ci doit être engagée dans les délais légaux et ne pourra en aucun cas être interrompue sauf
paiement total de la dette fiscale et des frais engagés20. Vu l’importance de cette action, il est nécessaire
que les opérations se déroulent dans le respect strict des conditions et formalités prévues par la loi,
entre autres, l’autorisation du Wali. Ces conditions consistent globalement en la notification d’un
commandement et la notification de la saisie, le respect du délai de 8 jours suivant la date d’exécution
de la saisie ainsi que les délais de vente déjà fixés sur le Procès-Verbal de saisie. Elle peut être réalisée
séparément sur un ou plusieurs éléments corporels d’un fonds de commerce saisi. L’essentiel de cette
procédure est qu’elle soit menée à son terme et que la menace de saisie et de vente devienne réellement
dissuasive, particulièrement pour les autres contribuables récalcitrants.
Le recours à l’ATD peut intervenir à n’importe quel moment de l’action coercitive. Il consiste
en une opposition sur les deniers du contribuable débiteur détenus auprès d’un tiers. Cette opposition
20
Circulaire n°167/ Mai 1995, relance du recouvrement – engagement de l’action coercitive à l’égard des contribuables ne
relevant pas du secteur public.
33 | P a g e
CHAPITRE II : LES MECANISMES DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALE
revêt la forme d’un avis ou d’une sommation à tiers détendeur. Il est donc un acte extrajudiciaire ne
nécessitant pas l’intervention du juge, qui permet d’appréhender les deniers du débiteur auprès d’un
tiers pouvant être une banque ou tout autre organisme les détenant.
Par ailleurs, s’agissant d’un acte de poursuite, l’ATD ne doit être notifié qu’à l’expiration du
délai de mise en recouvrement contre accusé de réception afin d’éviter toute équivoque sur sa date de
réception. Aussi, l’avis à tiers détenteur doit être précédé par un commandement de payer puisque cet
acte est vu comme l’une des formes de la saisie pratiquée sur un détenteur des biens. C’est ainsi le cas
des transactions effectuées auprès des notaires, dans cette situation le commandement peut être notifié
le même jour que l’ATD. Les types de créances susceptibles d’être appréhendées par l’avis à tiers
détenteur demeurent surtout limités du fait qu’il porte sur les avoirs et non pas sur les meubles et les
créances.
Les receveurs des impôts ne procèdent pas au renouvellement de ce type d’acte pour les mêmes
dettes fiscales jusqu’à l’expiration du délai de validité.
Pour que cette mesure soit valide, elle doit être précédée d’un commandement et remplir deux
conditions. La première est que, la fermeture temporaire est prononcée par le directeur des impôts, sur
rapport du receveur des impôts poursuivant. La durée de fermeture ne peut excéder six (6) mois avec
le respect du délai de 10 jours à compter de la notification de la décision pour l’exécution de cette
dernière. La deuxième est que, la décision de fermeture est notifiée par un agent dûment agréé ou un
huissier de justice22. Si dans un délai de 10 jours à compter de la date de notification, le redevable ne
s’est pas libéré de sa dette fiscale ou dans le cas échéant n’a pas souscrit un calendrier de paiement, la
décision de fermeture est mise à exécution par l’agent de poursuite ou l’huissier de justice dûment
habilité.
21
Article 34 de la loi de finances pour 1997.
22
Article 146 du Code des Procédures Fiscales.
34 | P a g e
CHAPITRE II : LES MECANISMES DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALE
Le sursis légal de paiement est un dispositif légal qui permet au contribuable qui conteste le
bienfondé des impositions qui lui sont réclamées de surseoir à leur paiement jusqu’à l’aboutissement
de la décision de son recours administratif23 (auprès de la DGE, DIW, CDI, CPI) ou devant les
commissions de recours (Daïra, Wilaya ou Centrale). Le bénéfice de ce sursis légal est subordonné, au
paiement partiel auprès du receveur compétent d’un montant égal au moins à 30% au titre du recours
administratif et à 20% au titre du recours devant les commissions de recours. Ainsi, le montant total à
payer dans le cadre du sursis légal de paiement pour le restant des impositions en contestation devant
les commissions devra être égal au moins à 50%, ainsi, à la présentation au receveur des impôts de
rattachement des garanties à même de couvrir sa dette fiscale objet de contentieux. Cette possibilité
offerte par l’administration fiscale aux contribuables répondants à ces conditions, leur permet de
surseoir au paiement de la partie contestée des impositions. Le recouvrement des droits restants dus par
le redevable, est différé jusqu’à l’intervention de la décision de l’administration fiscale.
Par ailleurs, aucune mesure coercitive ne devra être engagée à l’égard du contribuable à partir
de la date d’octroi du sursis légal de paiement, à l’exception des cas énumérés ci-après :
Usage par le contribuable de manœuvres dilatoires visant à organiser son insolvabilité, cessation
d’activité et liquidation d’entreprise ;
Les contribuables ayant introduit des réclamations contestant des redressements ponctués par des
poursuites pour manœuvres frauduleuses.
Il est signalé également que le sursis de paiement demeure valable jusqu’à l’intervention de la décision
du Directeur des Impôts de Wilaya même lorsqu’elle est prononcée postérieurement au délai légal
imparti pour statuer. Le sursis légal de paiement suspend donc le délai de prescription de l’action en
recouvrement de l’administration.
Le receveur des impôts peut accorder un calendrier ou un échéancier de paiement de tous les
impôts et taxes au profit des contribuables qui en font la demande et qui jouissent d’une bonne moralité
fiscale. L’octroi des calendriers reste exclusivement de son ressort. Toutefois, les demandes introduites
sont étudiées de façon à sauvegarder les intérêts du Trésor d’une part et la prise en considération des
facultés contributives des contribuables d’autre part. En outre, le receveur des impôts peut être amené
23
Direction Générale des Impôts « Guide des contribuables relevant des CDI », Alger 2013. P 24.
35 | P a g e
CHAPITRE II : LES MECANISMES DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALE
Conclusion
La fonction de recouvrement de l’impôt est régie par la loi fiscale et obéit au principe qui stipule
que toute recette mise à la charge du contribuable suppose un texte, mais elle est également régie par
les règles de la comptabilité publique. Les recettes de l’Etat sont constatées et liquidées par les
ordonnateurs qui émettent des titres de perception et les notifient aux comptables qui les recouvrent, de
ce fait, la mise en recouvrement met fin au rôle de l'ordonnateur dans l'exécution des recettes. On
distingue alors la phase administrative de la phase comptable. Cette dernière s’exécute suivant deux
modes, le premier est dit amiable car le receveur n’engage aucune poursuite à l’encontre du
contribuable durant la période de mise en recouvrement, et le second est forcé car comme son nom
l’indique, le receveur use des moyens mis à sa disposition pour forcer les contribuables qui n’honorent
pas leurs obligations fiscales dans les délais requis à payer.
36 | P a g e
CHAPITRE III : ETAT DES LIEUX DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
CHAPITRE III
La réalisation optimale des recettes fiscales propres, principalement les recettes fiscales,
demeure l’un des principaux objectifs de l’Etat. En effet, le souci de toute réforme d’ordre fiscale est
l’amélioration des recettes pour l’Etat, d’une part, pour réduire au maximum le recours au
financement du budget par l’endettement et de maintenir le déficit budgétaire à un taux raisonnable ;
d’autre part, veiller à ce que la pression fiscale ne soit pas pénalisante pour l’économie. Dans ce
contexte, les réformes fiscales entreprises en Algérie avaient pour objectif commun l’amélioration du
rendement de la fiscalité par une meilleure répartition de la charge fiscale, une lutte contre la fraude
et l’évasion fiscale et l’adhésion du contribuable au système fiscal. Le présent chapitre a pour objet de
présenter dans un premier temps, l’évolution des recouvrements des recettes fiscales en Algérie. Il
aborde ensuite, la performance de l’action coercitive en matière du recouvrement. Enfin, il identifie
les difficultés et obstacles rencontrés par l’administration fiscale pour le recouvrement des dettes
fiscales à la charge des redevables.
Tableau n° 3.1 : Evolution des recettes fiscales entre 2012 et 2016 (En milliards de DA)
2012 2013 2014 2015 2016
1 549 1568 1687 1978 2056
Fiscalité ordinaire
(50,5%) (49,3%) (51,6%) (53,4%) (54,01%)
1 519 1 616 1 578 1 723 1751
Fiscalité pétrolière
(49,5%) (50,7%) (48,4%) (46,6%) (45,99%)
Total 3 068 3 184 3 265 3 701 3 807
Source : établi par nos soins suivant les données de la DGI. 2017.
1
https://fr.statista.com/statistiques/564926/prix-annuel-du-petrole-de-l-opep-1960/
37 | P a g e
CHAPITRE III : ETAT DES LIEUX DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
La structure des recettes fiscales de la direction générale des impôts se présente à travers leur
évolution globale et par type d’impôt au titre de la période 2014 à 2016.Cette structure est illustrée
par le tableau n° 3.2 ci-après.
Tableau n° 3.2 : Structure des recettes fiscales entre 2014 et 2016 (en milliards de DA)
38 | P a g e
CHAPITRE III : ETAT DES LIEUX DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
La baisse de rendement de la TVA intérieure est due à cinq facteurs. Le premier facteur est
l’ampleur des exonérations et franchises de la TVA des secteurs exonérés ; ce qui constitue une
entorse au principe fondamental de la TVA. La mise en œuvre de ces exonérations conduit les
consommateurs intermédiaires à demander le remboursement de la TVA et au mieux à considérer
cette taxe comme charge déductible de l’assiette de l’IBS. Le deuxième facteur, est l’élargissement
du champ et du seuil d’application de l’IFU, c’est-à-dire, les contribuables qui réalisent un chiffre
d’affaire inférieur à 30 000 000 DA sont soumis à ce régime d’imposition (non assujetties à la TVA).
Le troisième facteur réside dans la fragilité de l’assiette de la TVA au regard du régime des
déductions qui présente des difficultés de contrôle de la TVA récupérée. En effet, la déclaration
actuelle des chiffres d’affaires (imprimé G n°50) est confondue avec d’autres impôts qui sont,
totalement différents en base d’imposition et en taux. La partie réservée à la TVA déductible est
totalement insuffisante pour procéder au contrôle sur déclaration. Le quatrième facteur est celui de
l’expansion des circuits du marché parallèle. Le dernier facteur réside dans les opérations de vente
réalisées sans factures tant par le secteur formel que par le secteur informel.
b. L’IRG salaires
L’analyse des données du tableau n°3.2, fait apparaitre la prédominance de l’IRG salaires par
rapport aux autres impôts et taxes. En effet, durant toute cette période, le produit de l’IRG salaires,
occupe la première place du total des recouvrements des recettes fiscales, soit respectivement 527,
592 et 625 Milliards de DA, dépassant la TVA et l’IBS. Cet impôt représente plus de 30% des
recettes fiscales totale (ordinaire). Aussi, cette prédominance de cet impôt est due à l’importance de la
population active et le mode de recouvrement, qui se caractérise par son système de prélèvement à la
source. De ce fait, il est difficile de se soustraire à cet impôt.
c. L’Impôt Forfaitaire Unique (IFU)
La consolidation des chiffres relatifs à son recouvrement de l’IFU, fait ressortir une
contribution marginale de cet impôt. En effet, pour une population fiscale estimée à 1 217 5792, le
poids de l’IFU dans les recettes fiscales ordinaire ne représente que 1,2% des recettes totales en 2016,
contre 0,8% en 2014. D’autre part, l’analyse des situations relatives à l’application du nouveau
2
Données de la Direction Générale des Impôts 2016.
39 | P a g e
CHAPITRE III : ETAT DES LIEUX DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
régime de déclaration et de paiement de l’IFU, prévu par les dispositions des articles 23 et 24 de la loi
de finances complémentaire pour 2015, fait ressortir un faible taux de déclaration qui ne dépasse pas
40%. Le recouvrement de l’IFU pour 2016 s’élève à 24 milliards de DA. L’analyse des situations de
l’IFU antérieures à 2015 a montré que seul 20% des constatations établies ont été recouvrées. A titre
d’exemple, pour l’année 2014, le montant du recouvrement s’est établi à 14,5 milliards de DA ; ce
qui correspond à une constatation globale de 72,5 milliards de DA, soit un reste à recouvrir
additionnel de 58 milliards de DA3.
d. La Taxe Foncière (TF)
A propos de cette composante de la fiscalité ordinaire, nous constatons une baisse
significative du rendement. En effet, malgré l’évolution importante enregistrée par le parc immobilier
national depuis les années 2000, l’analyse comparée des situations statistiques de la DGI relatives au
recouvrement de cette taxe, fait ressortir que son rendement a enregistré, depuis 2012, une très forte
régression4. Il ressort du tableau n°3.2 que le montant de cette taxe pour les années 2014 à 2016, qui
s’élève respectivement à 1,4, 1,3 et 1,1 milliards de DA, est presque identique à celui enregistré
durant les années 2000, où elle varie en moyenne entre 0,8 et 1,1 milliards de DA.
e. Les droits d’enregistrements, timbres et droits indirects
Il est constaté que le poids des droits d’enregistrements et du timbre dans la fiscalité ordinaire
a connu une légère régression entre 2014 et 2015, avec un taux de 6% en 2015 contre 8% en 2014. En
revanche, les droits indirects (droits de circulation et droits de garantie) et des impôts sur les affaires
(TIC, TART, TPP) ont enregistré une évolution positive durant l’année 2016 comparativement à
l’année 2015 suite à la révision de leurs taux d’imposition5.Cette situation peut être illustrée et
synthétisée suivant le tableau n° 3.4 ci-dessous.
3
Données de la Direction Générale des Impôts 2016.
4
Lettre de la DGI « la loi de finances pour 2016 », DGI juillet 2016.
5
Lois des Finances pour 2016.
40 | P a g e
CHAPITRE III : ETAT DES LIEUX DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
vignettes vendues, fait ressortir une variation négative estimée à -12,67% par rapport au nombre de
vignette vendues en 2015. En effet, le bilan de l’année 2015 a enregistré 4 678 399 vignettes vendues
contre 4 085 699 vignettes durant l’année 2016. Cette différence représente 592 700 vignettes non
vendues, alors qu’elles devraient l’être. En d’autres termes, tenant compte du nombre de véhicules
mis en circulation durant l’année 2016, presque 600 000 véhicules ont circulé sans vignettes6.Cette
situation est illustrée par le tableau n° 3.5 suivant.
Source : établi par nos soins suivant les données de la DGI. 2017.
Les RAR des produits fiscaux ont connu une augmentation de 21 %, en passant de 2 858
milliards de DA au 31 décembre 2014 à 3 694 milliards de DA au 31 décembre 2015.
Quant aux RAR des amendes judiciaires, ils dépassent largement ceux des produits fiscaux. Leur
stock a augmenté de 7 394 milliards de DA au 31 décembre 2014 à 7 522 milliards de DA au 31
décembre 2015. Le poids de chacune de ces deux composantes des RAR est illustré par la
représentation graphique n° 3.1 ci-dessous.
6
Rapport de synthèse relatif aux rencontres régionales sur le recouvrement, DGI, Alger Novembre 2016.
41 | P a g e
CHAPITRE III : ETAT DES LIEUX DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
RAR produits
parafiscaux;
68%
Source : établi par nos soins suivant les données de la DGI, 2017.
Le montant des créances fiscales restant à recouvrer par les services de la DGI s’élève à
13 057,26 milliards DA en 2016. Ces créances constituées pour la grande partie d’amendes judicaires,
dont leur part constitue 66% de l’ensemble des RAR. Cela représente un montant de 8 135,41
milliards DA qui s’est accumulé d’une année à une autre. Les autres produits fiscaux (TVA, IRG,
IFU, TAP...etc.), constituent une part moins importante (1/3) et sont issus essentiellement des dettes
des entreprises publiques et privées, et des fonctions libérales. On remarque que les restes à
recouvrer, en termes de TVA et l’IRG, sont plus importants par rapports aux autres produits, cela
revient à l’importance des constatations et des redressements effectués par les services de l’assiette.
42 | P a g e
CHAPITRE III : ETAT DES LIEUX DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
Il est entendu par effort de recouvrement global, le rapport entre le recouvrement spontané, et
la somme du recouvrement spontané, le stock des RAR impositions définitives et le stock des RAR
en litige net de dégrèvement.
Cet effort est calculé selon le rapport suivant :
Recouvrement spontané
Effort de recouvrement global=
Rec spontané + RAR définitifs + RAR en litige net de dégrèvement
Le calcul de ce ratio fait ressortir un effort de recouvrement global moyen (hors DGE) qui
s’élève à 13 %. L’effort de chaque direction régionale est indiqué dans le tableau n° 3.6 ci-dessous.
43 | P a g e
CHAPITRE III : ETAT DES LIEUX DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
Le calcul de ce ratio fait ressortir un Effort de recouvrement des RAR définitifs moyen (hors DGE)
qui s’élève à 02%. L’effort de chaque direction régionale est retracé dans le tableau n° 3.7 ci-dessous.
Tableau n° 3.7 : Effort de recouvrement des RAR définitifs par DRI - 2016
Source : établi par nos soins suivant les données de la DGI. 2017.
On remarque, suivant le tableau n°3.7, que l’effort du recouvrement des RAR définitifs par
DRI est très faible, des taux d’efforts qui varient entre 0,4 % (DRI d’Alger) à 5 % (DRI de Chlef)
avec une moyenne nationale qui ne dépasse pas les 2% pour l’année 2016.
Montant acquittés
Effort de recouvrement des RAR en litige = X 100
Montant des impositions contestées
Les résultats de ce calcul font ressortir un effort moyen de recouvrement des RAR en litige
(hors DGE) qui s’élève à 5%. L’effort consenti par chaque direction régionale est indiqué dans le
tableau n° 3.8 ci-dessous.
44 | P a g e
CHAPITRE III : ETAT DES LIEUX DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
Tableau n° 3.8 : Effort de recouvrement des RAR en litige par DRI - 2016
L’objectif visé par cette section est d’appréhender la situation actuelle du recouvrement forcé,
à travers le calcul de certains indicateurs de performance, notamment le taux de recouvrement forcé
et sa part dans le recouvrement total, mais aussi l’analyse de la nature des actes qui ont abouti à ce
rendement.
2.1 Le taux de recouvrement forcé
La performance de l’action coercitive de l’administration fiscale est avant tout évaluée
grâce à son rendement. On doit donc connaitre son poids et sa part dans le recouvrement fiscal. C’est
à titre d’exemple le cas en 2016, comme on peut le voir sur le graphe n° 3.3, que le rendement est très
marginal de l’action coercitive avec un taux de recouvrement forcé très insignifiant (3%).
Figure n° 3.3 : Le taux de recouvrement forcé au 31/12/2016.
Recouvrement forcé
3%
Recouvrement sur
rôle 11%
Droit au comptant
86%
45 | P a g e
CHAPITRE III : ETAT DES LIEUX DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
Pour leur part, les droits au comptant recouvrés suite à des paiements spontanés constituent la
part de lion, avec un taux qui dépasse les 85%. Ces versements sont effectués par la propre diligence
des contribuables, sans aucune intervention des services de recouvrement. Les contribuables
procèdent à l’acquittement des droits dus sans qu’ils soient invités ou avertis au préalable puisqu’il
s’agit d’un système déclaratif. Par ailleurs, la contribution du recouvrement forcé dans le total des
recouvrements fiscaux est très faible, ne dépassant pas 3,42 % pour l’exercice 2016. En effet, l’action
coercitive des receveurs des impôts n’a pas recouvré plus que 4 074,96 millions de dinars face à la
situation des restes à recouvrer avec un cumul de 13 057,26 milliards de dinar. Cette situation alourdit
la mission des services des recettes. Cependant, il faut relativiser ces résultats, c'est-à-dire la faiblesse
du recouvrement forcé, face à l’augmentation des stocks des impayés, puisque parmi les facteurs
justificatifs de ce phénomène, on trouve la démarche de traitement comptable de ces montants.
Du fait de la responsabilité particulière du Receveur des Impôts (responsabilité personnelle est
pécuniaire), le législateurs algérien a mis à sa disposition des procédés, lui permettant de dégager sa
responsabilité, quant aux cotes dont le recouvrement s’avère impossible. Il s’agit des procédures
prévues par le CPF7, en vertu duquel les Receveurs des Impôts sont autorisés, sous certaines
conditions, de procéder soit à une admission en non-valeur des cotes irrécouvrables, admission en
surséance ou atténuation de responsabilité.
2.1.1. Admission en non-valeur des cotes irrécouvrables
Cette procédure permet au Receveur de demander, au bout de la cinquième année qui suit la
date de mise en recouvrement, l’admission en non-valeur des cotes irrécouvrables. Il s’appuyé sur des
pièces justificatives de l’irrécouvrabilité de ces montants. On considère comme irrécouvrables, les
créances de toute nature dont le recouvrement ne peut être assuré, en raison de la situation du
débiteur, décède sans laisser de biens saisissables, introuvable et il ne dispose pas de biens
saisissables, poursuivis sans succès par tous les moyens de droit ou condamné par une peine de prison
de plus de quatre (4) ans et ne disposant pas de biens saisissables. Pour chaque, cas le Receveur doit
produire à l’appui de son état de côte irrécouvrable toute pièce justificative, pour motiver sa demande
adressée à son DIW. Pour les montants inférieurs ou égaux à 10 000 DA, le receveur se contente de
porter une simple mention sur l’état des créances irrécouvrables8.
2.1.2. Admission en surséance.
A l’issue de la dixième année qui suit la date de mise en recouvrement du rôle, on procède à
l’admission en surséance des côtes qui n’ont pas pu être recouvrées, et dont les pièces justificatives
n’ont pas pu être présentées. C’est une admission en non valeurs sans motifs ou pièces justificatives.
7
Art 94, Code des Procédures Fiscales, Alger 2018.
8
Instruction 103 du 12 mars 2001 relative aux modalités de mise en œuvre de l’admission en non-valeur et en surséance
des impôts et taxes.
46 | P a g e
CHAPITRE III : ETAT DES LIEUX DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
Elle se traduit par un assainissement automatique des restes à recouvrer dès qu’ils atteignent dix (10)
années d’existence.
2.1.3. Décharge ou en atténuation de responsabilité
La demande en décharge ou en atténuation de responsabilité concerne les cotes qui, ayant
figuré sur des états de cotes irrécouvrables, ont été rejetées desdits états. Autrement dit, elle porte sur
les restes à recouvrer non admis en non valeurs, pour lesquels le comptable insiste pour les dégager
de ses prises en charge. Pour l’appréciation de cette responsabilité, il est tenu compte des difficultés
de recouvrement propres au poste géré et de la situation du service.
Ces procédures n’ont pour effet que de décharger le Receveur de sa responsabilité, c'est-à-dire
qu’elles ne libèrent que le comptable public, et non pas le redevable. Cela veut dire que les cotes non
recouvrées ne seront pas effacées et demeurent dans les écritures comptables du Receveur des Impôts,
mais leur recouvrement devient très difficile. Ces procédures paraissent donc préjudiciables au
recouvrement de ces créances.
Ces constats nous poussent à nous interroger sur les régions qui ont contribué à ce rendement
marginal, et la nature des moyens d’exécution qui ont été mis en mouvement pour assainir la situation
de la dette fiscale.
2.2 Le recouvrement forcé par DRI
Le recouvrement forcé par région, permet de mesurer la contribution de chaque DRI au
rendement de l’action coercitive. La remarque pertinente à faire c’est bien de mentionner le
déséquilibre observé en termes de réalisation. On a constaté que les régions qui ont enregistré des
niveaux de dette importants, n’ont pas pu recouvrer plus que 9% de la somme totale recouvrée. Non
seulement le montant global des recettes fiscales récupérées suite aux actes de poursuite était très
faible mais aussi il a été réalisé grâce à une seule DRI, celle de Bechar avec un taux de contribution
qui dépasse les 85% du recouvrement forcé. Le rendement des poursuites engagées pour les autres
DRI dont la dette fiscale est très importante telle que la DRI d’Oran, de Constantine et celle
d’Annaba, est très insignifiant pour ne pas dire nul. Ceci justifie l’accumulation progressive des restes
à recouvrer dans ces régions et suppose l’inefficacité ou l’insuffisance des actions menées pour
recouvrer les droits exigibles.
2.3 L’activité coercitive par type d’acte engagé
Il convient de rappeler succinctement, le processus et les actes de poursuite qui ont été déjà
abordé en détail dans le deuxième chapitre. Le processus des poursuites est entamé par le premier
acte d’exécution, par la signification de commandement de payer qui précède tout autre acte, à savoir
la saisie mobilière, l’ATD, la fermeture provisoire des locaux professionnels, la vente, la saisie
immobilière, la saisie conservatoire, la saisie brandon, la saisie revendication, dépôt de plainte.
47 | P a g e
CHAPITRE III : ETAT DES LIEUX DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
Faute de de statistiques sur le rendement et les objectifs par acte, pour pouvoir évaluer
l’efficacité des actes de poursuite engagés, nous nous contentons de l’analyse de la nature des actes.
Le tableau n° 3.9 ci-dessous retrace le volume de l’action coercitive par acte pour l’année 2016.
Tableau n° 3.9 : La situation des actes de poursuites au 31/12/2016
48 | P a g e
CHAPITRE III : ETAT DES LIEUX DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
585744
600000 514 068
400000 164413
144 535
200000 20578 16 023 38 48 7 2 2182 1 369
0
2015 2016
Ce graphique indique également que les receveurs des impôts ont engagé un nombre de
poursuites moins important en 2016, par rapport à l’exercice de 2015. Ils procèdent de moins en
moins aux procédures de recouvrement forcé. De nombreux facteurs entravent les receveurs des
impôts dans l’exercice de leurs prérogatives en termes de recouvrement des cotes mises sous leurs
responsabilités. Ils sont relatifs notamment aux moyens déployés (humains, techniques), au cadre
organisationnel et juridique, à l’incivisme fiscal.
L’analyse de la situation des recouvrements des recettes fiscales présentée dans la première
section indique que l’administration fiscale enregistre un déficit en termes de recettes recouvrées.
Ceci peut être expliqué par de nombreuses difficultés rencontrées par les receveurs des impôts lors de
l’accomplissement de leurs missions. Ces difficultés entravent le travail des receveurs et limitent le
rendement du recouvrement fiscal. Certaines sont liées aux ressources matérielles et humaines,
d’autres sont d’ordre organisationnel, et enfin d’autres relève de l’incivisme fiscal.
3.1. Les difficultés liées aux ressources matérielles et humaines
Malgré de nombreux efforts effectués par l’administration des impôts afin d’améliorer la qualité
et la quantité des moyens matériels et humains, il demeure que les services ne fonctionnent pas au
mieux de leurs capacités en raison de l’insuffisance de ces moyens qui persiste toujours au sein des
services fiscaux.
3.1.1. L'insuffisance des ressources matérielles
L’effort de l’administration fiscale fourni lors de la conception des réformes (1990, 2000) et
leur mise en place, notamment avec l’introduction de la technologie et du module de l’informatique,
doit être accompagné de moyens matériels adéquats afin de pouvoir réaliser les objectifs fixés.
49 | P a g e
CHAPITRE III : ETAT DES LIEUX DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
Cependant le passage vers une administration moderne n’a pas encore touché l’ensemble des
structures au niveau national. Plusieurs wilayas demeurent sous des services de base organisés en
inspections et recettes, qui sont abritées dans des bâtiments anciens et inadaptés pour des bureaux.
C’est le cas des structures fiscales qui relèvent de la DIW de Béjaia où des immeubles destinés à
usage d’habitation sont aménagés en bureaux.
a. La taille des infrastructures d'accueil
Certains immeubles, plus particulièrement ceux qui abritent les inspections et recettes résultant
de l’ancienne organisation de l’administration, sont dans des états déplorables et deviennent obsolètes
au regard des missions assignées à la DGI. Il est à noter que l'impôt doit devenir un produit que
l'administration fiscale vend au contribuable. La relation qui les lient est comparable à celle qui lie le
commerçant à ses clients afin de lui permettre de bénéficier d’une parfaite qualité de service pour
qu’il consente à payer ses impôts et en conséquence accroître la part de la fiscalité ordinaire9. Pour
une direction des impôts, le maître mot à propos de ces relations est le partenariat. L’Administration
fiscale qui s’est engagée à attirer les contribuables et à mieux entretenir sa relation avec ceux-ci doit
accélérer le processus de la mise en place des nouveaux centres des impôts et la livraison de ceux qui
sont achevés.
b. Les moyens de locomotion et de communication
La nécessité d’assurer la communication et la circulation de l’information entre tous les
services impose la mise en place des voies de communication reliée aux différentes structures.
Un service des impôts devrait avoir du matériel de base afin d'accomplir ses missions quotidiennes.
En outre, il y a des services qui ne disposent que d’un seul appareil téléphonique détenu en général
par le chef du service. Pourtant, cet outil de communication est nécessaire dans tous les services pour
être joints par le contribuable, et l'inciter à se rapprocher de l’administration. Des chiffres ont été
communiqués par la DGI et sont représentés dans le tableau n° 3.10 suivant :
Tableau n° 3.10 : Statistiques relatives à l’accueil des usagers de l'Administration Fiscale
9
Bouilef Hayet, « la mobilisation des ressources publiques par la fiscalité ordinaire en Algérie », ENAG édition, Alger
2014, p 263.
50 | P a g e
CHAPITRE III : ETAT DES LIEUX DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
l’accueil physique reste le plus prépondérant avec plus d’un million de cas. Les autres types d’accueil
sont en augmentation mais celle-ci reste insuffisante. Il semble que les contribuables ne sont pas
assez réceptifs à ces nouveautés, ce qui signifie que l’administration n’a pas encore réussi à
encourager d’avantage leur usage. Cependant le plus important réside dans la satisfaction du
contribuable par lesdits accueils. Celle-ci peut s’appréhender notamment par des questionnaires en
lignes et des sondages pour permettre aux contribuables de s’exprimer et par conséquent permettre à
la DGI de combler les manques.
c. La dotation insuffisante des services en matériels de bureau et en imprimés
Ce problème est rencontré davantage au niveau des services de base (Inspections, Recettes,
CDI, CPI) qui effectuent des opérations quotidiennes nécessitant du matériel de bureau. Le fait que
ces moyens soient insuffisants et pas tous opérationnels, provoque la défaillance du service rendu et
génère des retards qui sont généralement accusés dans la saisie des différentes données et la remise
des documents au profit ou à l’encontre du contribuable. L’insuffisance du matériel informatique dont
disposent les structures et manque d’entretien et de maintenance participe également à ce retard. En
outre, ceci oblige parfois le personnel à utiliser le matériel personnel ou de l'extérieur du service, ce
qui constitue un danger à la sauvegarde de la confidentialité attachée aux documents administratifs.
Ainsi, l’atteinte d’un rendement optimum d’un recouvrement est limitée aux moyens mis à la
disposition des receveurs et des agents chargés du recouvrement des impôts.
3.1.2. Les problèmes liés aux ressources humaines
Il apparaît au niveau des services chargés du recouvrement fiscal un déficit sensible de
ressources humaines tant en quantité qu’en qualité. L’incompétence des agents des administrations
fiscales et l’inadéquation de leur formation constitue en fin de compte une source de contestation de
la part des contribuables. L’agent qui ne dispose pas de connaissances fiscales adéquates et qui ne
serait pas capable d’interpréter la législation fiscale, sera généralement inapte pour exécuter des actes
de poursuites. Le personnel de la DGI se caractérise par une qualification insuffisante, une faible
motivation, des performances et des conditions de travail médiocres et des rémunérations peu
attractives10.
a. La formation des effectifs
La formation des agents de l’administration fiscale n’est pas bien suivie afin d’éviter
l'inadéquation entre les fonctions exercées et les niveaux de formation. Aussi, il faut actualiser ses
connaissances en accord avec l'afflux des textes règlementaires en perpétuelles mutations.
Le tableau n° 3.11 représente l’action de formation exercée par la DGI concernant l’ensemble
de ses effectifs pour ne pas mettre l’accent que sur les agents chargés du recouvrement, car pour que
celui-ci soit meilleur, l’ensemble du personnel doit être à la hauteur.
10
Rapport de ministère des finances sur le parachèvement de la réforme fiscale – le programme 2005 – 2009. Alger 2006.
51 | P a g e
CHAPITRE III : ETAT DES LIEUX DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
52 | P a g e
CHAPITRE III : ETAT DES LIEUX DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
de l’action coercitive et de s’assurer qu’elle soit menée à son terme. Enfin, il assure en charge et
l’apurement total des cotes importantes et suivre ainsi les calendriers de paiement souscrits par les
gros contribuables11.
Les receveurs des impôts font face à des difficultés majeures dans l’accomplissement de leurs
tâches quant à la mise en œuvre de l’action coercitive. L’aboutissement de la procédure de
recouvrement forcé à son terme constitue encore un parcours du combattant pour les receveurs des
impôts qui cherche à ramener les contribuables récalcitrants à s’acquitter de leurs dus, sachant que les
diligences du recouvrement sont interrompues dès qu’elles atteignent le stade du commandement et
parfois de l’ATD. Il est constaté que dès qu’il y a versement d’un des acomptes par le contribuable, le
receveur procède à l’annulation des poursuites mises à son encontre.
3.2.2 La collaboration défaillante avec les autres services et avec les contribuables
La défaillance de collaboration est visible tant avec les autres services qu'avec les contribuables.
L’interconnexion des services de la DGI ne constitue pas un point fort pour cette dernière, ce qui
provoque un frein à l’obtention et la circulation de l’information. Par conséquent le contribuable subit
des retards dans le traitement de ses affaires. Pour remédier à cette situation, il est impératif de
simplifier, organiser, archiver et sécuriser la récolte des informations en favorisant l’interconnexion
entre les différents services de l’administration fiscale. Ceci permettra ainsi, aux agents de pouvoir
accéder à une information fluide, fiable et déjà traitée par d’autres services, dont ils ont besoin. Par
ailleurs, un système d’information est encore plus avantageux dans la mesure où il facilitera à
l’administration fiscale l’échange réciproque des données avec d’autres organismes à l’instar des
banques, des assurances, des domaines nationales (DGD) ou autres organismes pouvant contribuer à
la localisation des contribuables, fournir à l’administration fiscale des informations fiables sur la
situation financière et patrimoniale des défaillants à travers notamment l’exercice du droit de
communication. Il s’agit d’assurer la fluidité des informations, tout en sauvegardant le principe du
secret professionnel. Cette interaction aura pour finalité un échange fluide de l’information avec un
moindre coût.
Pour ce qui est du renforcement du partenariat avec les contribuables, il convient d’encourager
le personnel de l’administration fiscale à poursuivre la politique de dialogue instaurée avec les
contribuables. Cette politique doit être maintenue et le dialogue doit constituer des moments
d'échanges au sujet des préoccupations des deux camps.
3.3. L’incivisme fiscal et le problème d’assiette
Les fuites des recettes fiscales interviennent à plusieurs niveaux : allant de l’évasion organisée
des capitaux, fraude fiscale, à la prolifération du secteur informel en passant par les exemptions
fiscales consenties pour attirer les investissements.
11
Circulaire n°008/ME/DGI/CIR/14, relative à la relance du recouvrement de l’impôt, 22/01/1994.
53 | P a g e
CHAPITRE III : ETAT DES LIEUX DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
12
Données de la Direction générale des Impôts 2017.
54 | P a g e
CHAPITRE III : ETAT DES LIEUX DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
répondent pas aux normes juridiques, sociales et fiscales définies par l’Etat13. La majorité des pays en
développement présentent une vaste économie parallèle, sous taxée ou non frappée d’impôt. En
Algérie, l’étendue moyenne de l’économie souterraine par rapport au PIB était estimée en 2016 à 45
%14. En raison de ces activités souterraines, l’Algérie a enregistré une perte considérable en matière
de revenus fiscaux. Le secteur informel constitue un frein à la maximisation des recettes fiscales,
puisqu’il prive le budget de l’Etat d’une partie de ses ressources. Ceci est particulièrement vrai
pour le pays qui traverse une situation difficile, et où l’Etat a besoin de tous ses revenus pour faire
face à la baisse des revenus pétroliers.
Le marché informel s’est accéléré au cours des années 1990. Il a connu une forte expansion, il
s'est orienté notamment vers le secteur de l'importation et de la distribution. La tendance effrénée de
la recherche des profits en marge des lois fiscales, commerciales et douanières en est la cause
principale. Il se manifeste entre autres par des ventes et achats sans facture, facturation fictive de
TVA, mise à la disposition des tiers du registre de commerce (prête - noms, sociétés écran) ou encore
par le détournement d'avantages fiscaux. L’extension de la sphère informelle favorise l’évasion
fiscale et constitue un véritable frein à la croissance hors hydrocarbures, comme c’est le cas dans les
dispositifs de l’ANSEJ. Conscients de l’ampleur prise par cette sphère, les pouvoirs publics ont lancé
un programme de mise en conformité fiscale volontaire instauré par la loi de finances
complémentaire pour 2015 en son article 43 qui précisait que les sommes déposées, dans ce cadre,
auprès des banques par toute personne, quelle que soit sa situation, feront l’objet d’une taxation
forfaitaire libératoire au taux de 7%. Il s’agit là d’intégrer les fonds informels dans la sphère bancaire
et d’en faire profiter l’économie nationale, mais cette démarche n’a pas eu l’effet escompté.
Au sens large, les dépenses fiscales sont des mesures prises par les gouvernements et qui ont
pour but d’accorder des allègements fiscaux à des groupes de particuliers ou d’entreprises ou à
l’égard de certaines activités. Elles ont pour effet de réduire, d’affranchir ou de différer les impôts et
taxes payables par les contribuables. Au sens strict, c’est une moins-value fiscale liée à des
dispositions accordant un régime fiscal dérogatoire à certaines activités ou à certains groupes de
contribuables. C’est un dispositif dérogatoire à la règle fiscale générale, mais qui poursuit un objectif
de politique publique. C’est donc un moyen pour l’Etat de soutenir, sans pour autant décaisser des
fonds.
Dans le but d’atteindre des objectifs économiques ou sociaux, le droit fiscal algérien comporte
une multitude de dispositions afférentes au régime dérogatoire qui épargne aux investisseurs
notamment, les jeunes promoteurs bénéficiant des dispositifs d’aide à l’emploi (ANSEJ, ANGEM,
13
Bellal Samir, « Changement institutionnel et économie parallèle en Algérie : quelques renseignements », Université
KM Ouargla, revue HAL 2008, p3.
14
http://www.algerie-eco.com/2017/03/04/secteur-informel-represente-45-pnb/
55 | P a g e
CHAPITRE III : ETAT DES LIEUX DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
Conclusion
Nous avons procédé dans ce chapitre à une analyse des données chiffrées recueillies au niveau
de la direction générale des impôts afin d’apprécier le niveau de performance de l’action coercitive
des Receveurs des impôts et cela par l’examen, dans un premier temps, de la situation actuelle des
restes à recouvrer, son évolution et sa structure par nature et par région. Nous avons ensuite abordé
l’activité de ses services de poursuites, notamment le suivi de l’évolution, la nature et le volume des
actes d’action d’office mis en mouvement par ces derniers.
Cette analyse nous a permis de relever plusieurs constats, notamment l’importance de la dette
fiscale qui a atteint un niveau inquiétant, et qui s’accumule au fil des années avec des taux
progressifs. Cela est dû à l’insuffisance de l’action coercitive engagée. Nous avons aussi remarqué un
déséquilibre entre les différentes régions en termes de niveau des restes à recouvrer mais aussi en
termes de recouvrements forcé. Les résultats sont l’effet de plusieurs obstacles liés au dispositif du
recouvrement, et auxquels il faut rechercher des solutions.
15
Données de la Direction Générale des Impôts, 2017.
56 | P a g e
CHAPITRE IV : MESURES D’AMELIORATION DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
CHAPITRE IV
MESURES D’AMELIORATION DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
De nouvelles mesures ont été introduites depuis l’année 2015, dans l’objectif d’améliorer le
recouvrement fiscal et alléger ses procédures, dont celles se rapportant au recouvrement de la dette
fiscale et les procédures du recouvrement forcé.
En application des dispositions de l’article 40 et l’article 104 bis du CPF, l’administration fiscale
vise à encourager les débiteurs à corriger leur situation, en procédant au paiement de 50% de leur dette
fiscale et à la souscription d’un échéancier de paiement pour les 50% restant, et ce pour bénéficier de
retrait de plainte. Les autorités compétentes (le Directeur des Grandes Entreprises et le Directeur des
Impôts de Wilaya) peuvent, en effet retirer la plainte en cas de paiement de 50% des droits simples et
pénalités objet de la poursuite pénale et la souscription d’un échéancier de paiement. Les débiteurs
bénéficient également d’une modération des majorations pour manœuvres frauduleuses. Ceux
concernés peuvent, par voie de recours gracieux dans les conditions prévues par la réglementation
57 | P a g e
CHAPITRE IV : MESURES D’AMELIORATION DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
(articles 92 et 93 du code des procédures fiscales), bénéficier de la modération des majorations pour
manœuvres frauduleuses, appliquées antérieurement à l’année 2012 en matière d’impôts directs et
antérieurement à 2009 en matière de taxes sur le chiffre d’affaires.
1.1.2. Paiement de la dette avec possibilité de report ou d’effacement de pénalité de retard
Dans le but d’encourager les redevables de l’administration fiscale à régler leur dettes, la loi de
finances pour 2015 a institué une nouvelle formule selon laquelle, ils peuvent bénéficier du report de
règlement des pénalités de retard, s’ils procèdent, en une seul fois, au versement intégral du principal
du rôle. Cette possibilité est offerte aux débiteurs qui doivent en formuler une demande de remise
gracieuse. Le paiement des pénalités intervient suite à la décision de la commission chargée du recours
gracieux. Les contribuables qui procèdent au paiement en un seul versement de l’intégralité du principal
de l’ensemble des rôles, dont la date d’exigibilité dépasse les quatre (4) ans, à compter du 1er janvier
de l’année suivant celle de leur mise en recouvrement, sont dispensés de la pénalité de recouvrement.
Les pénalités sont annulées d’office sans introduction de demande de remise gracieuse.
1
Circulaire n°79/MF/DGI/DOFR/2017 du 30 janvier 2017 portant les modalités d’application de l’article90 de la LF 2017.
58 | P a g e
CHAPITRE IV : MESURES D’AMELIORATION DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
portant code de procédures pénales. Elle consiste à confier la mission du recouvrement des amendes
judiciaires durant les premiers six (06) mois qui suivent la notification de l’émission de la décision de
jugement, aux services crées auprès du greffe de chaque juridiction. Le règlement de l’amende dans les
30 jours de la notification par le greffe de l’avis de paiement, entraine une réduction à la caisse de
10%2.
1.2 Mesures relatives aux procédures des recouvrements forcés
Il s’agit de mesures dont l’objectif est d’améliorer le dispositif régissant le recouvrement forcé.
1.2.1. La lettre de rappel
La lettre de rappel est une nouvelle procédure, préalable aux actes de poursuites. Le défaut de
son envoi au débiteur de l’Etat avant quinze (15) jours de l’engagement du premier acte de poursuite,
entraine sa nullité. Cette mesure s’applique en vertu des dispositions de l’article 144 bis du CPF, selon
lequel « un impôt ou une taxe qui n’a pas été acquitté à la date limite de paiement et, à défaut d’une
réclamation assortie d’une demande de sursis légal de paiement prévu aux articles 74 et 80-2 du code
des procédures fiscales, le Receveur des Impôts doit transmettre au redevable une lettre de rappel, 15
jours avant la notification du premier acte de poursuite ».
1.2.2. Réaménagement du dispositif régissant le sursis légal du paiement (SLP)
Le sursis légal de paiement est un moyen qui interrompe le processus des poursuites. Il est
suspensif de la prescription de quatre ans, jusqu’à ce qu’il soit statué sur le recours contentieux. Il est
accordé au contribuable ayant introduit une réclamation contentieuse, pour contester le bien-fondé des
montants mis à sa charge, suite à un contrôle fiscal ou une opération de régularisation et non assortie
de manœuvres frauduleuses. Dans le souci de préserver les intérêts du Trésor Public et d’assurer le
recouvrement des montants mis à la charge des redevables, la loi de finances pour 2017 était porteuse
de modifications, par son article 46, aux dispositions de l’article 74 du code des procédures fiscales
(CPF). Il s’agit de l’instauration de l’obligation de constituer des garanties, le SLP permet aux
contribuables de surseoir au paiement de tout ou partie des rôles contestés, sous réserve de constituer
des garanties propres à assurer le recouvrement des droits contestés et ce, jusqu’à l’intervention de la
décision contentieuse. Dans le cas où ils ne peuvent présenter ces gages, les contribuables devront
s’acquitter d’un montant égal à 30% des impositions objet de litige, pour suspendre le recouvrement
forcé et solliciter le sursis légal de paiement3. Cette quotité était de 20% avant cette modification.
1.2.3. L’échéancier de paiement
Les nouvelles dispositions apportées par l’article 60 de la loi de finances pour 2017 ont modifié
l’article 156 du code de procédures fiscales. Des modifications ont porté sur la durée et les délais de
2
Décret exécutif n°17-120 du 22 mars 2017 fixant les conditions et les modalités de recouvrement des amendes et des frais
de justice par les juridictions.
3
Circulaire n°2 du 13 mars 2017 relative aux mesures relatives au contentieux de l’assiette.
59 | P a g e
CHAPITRE IV : MESURES D’AMELIORATION DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
l’échéancier : elles ont restructuré l’échéancier de paiement de telle sorte que le Receveur des Impôts
ne peut accorder des délais de paiements dépassant le délai maximum de 36 mois.
Au regard, d’une part, des entraves réduisant l’efficacité du recouvrement forcé, et d’autre part,
l’insuffisance des mesures prises afin d’en améliorer le rendement, la mise en place d’une action
stratégique et cohérente, englobant tous les aspects pouvant contribuer à l’amélioration de la
performance du dispositif actuel, et remédiant à toutes ses lacunes, apparait plus que nécessaire. Cette
action englobe les mesures suivantes.
2.1 L’amélioration du cadre juridique et réglementaire des poursuites
Comme on l’a déjà vu, les poursuites sont un ensemble de procédures et d’actes juridiques
mis en œuvre afin de recouvrer les dettes fiscales mises à la charge des redevables. Le recours limité à
l’engagement des procédures d’exécution, telles que la saisie, la vente, la fermeture temporaire des
locaux professionnels, s’explique par la complexité de ces procédures, souvent non ou peu maitrisées
par les agents de poursuite. Ce qui complique encore leur mission c’est bien la diversité des codes et
textes auxquels ils doivent se référer pour l’accomplir, et qui sont parfois porteurs d’ambigüité et de
contradiction. Par conséquent, la refonte et l’amélioration du cadre juridique régissant la matière est
primordiale pour une action plus efficace. Il convient d’abord, de créer un code unique du recouvrement
forcé. En fait, la codification permet de rassembler, selon un plan cohérent, l’ensemble des dispositions
existantes se rapportant au recouvrement forcé, l’harmonisation et l’amélioration des textes juridiques.
Ce qui va faciliter leur application, minimiser les erreurs et les vices de formes qui peuvent entacher
ces actes. Ensuite, il faut créer un guide professionnel qui repose sur la standardisation et la description
simplifiée du processus global du recouvrement forcé, ainsi que la simplification des procédures
d’exécution. Toutes ces mesures peuvent aider à remédier à la complexité et à la lourdeur des
procédures, lors de la mise en mouvement d’une action de recouvrement coercitif.
2.2. L’amélioration du rendement du personnel
Le facteur humain mérite une attention particulière et doit être placé au centre du processus
du recouvrement. Comme la mission du recouvrement forcé est confiée essentiellement aux
agents de poursuites, sous la responsabilité du Receveur des Impôts en sa qualité du comptable
publique, des actions doivent être menées afin de maximiser le rendement de ces agents.
2.2.1. La formation des agents de poursuites
Parmi les facteurs explicatifs de la faiblesse du taux de recouvrement contentieux, ainsi que le
volume réduit de l’activité coercitive des services fiscaux, on trouve le déficit constaté dans la qualité
du personnel chargé de cette mission. C’est notamment le cas au niveau de la formation de base.
Souvent, leur profil et leur formation sont inadéquats aux fonctions occupées. Les pratiques actuelles,
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CHAPITRE IV : MESURES D’AMELIORATION DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
qui consistent à assurer des formations d’ordre général, c'est-à-dire sans prendre en considération
des fonctions particulières dévolues à chaque service, doivent donc être revues. Il convient, ainsi
d’opter pour des formations professionnelles ciblées, en termes de contenu, de durée, et de
bénéficiaires. Leur programmation doit être régulière et doit suivre l’évolution de la réglementation.
Des formations continues peuvent être dispensées à distance, notamment en ligne, plus adaptées
et flexibles selon la disponibilité des agents et ne nécessitent pas leur déplacement au lieu de formation.
2.2.2. Un statut particulier pour les Receveurs des Impôts.
En dépit de la responsabilité lourde du Receveur des Impôts, qui trouve sa responsabilité
personnelle et pécuniaire engagée quant aux actes de poursuites qu’il met en mouvement, son statut
en tant que comptable secondaire de l’Etat, ne lui offre aucun avantage particulier ni prime ou
indemnité particulière, qui le motive à améliorer son rendement ou à fournir des efforts supplémentaire
dans l’accomplissement de ses prérogatives. Il est important de modifier le statut du Receveur de telle
sorte à lui offrir plus de sécurité, à la hauteur des risques auxquels il est exposé, ainsi que du plan de
charge qu’il doit accomplir. Il faut également mettre en œuvre une rémunération spécifique.
2.3. L’amélioration de la gestion et de l’accès à l’information
Une meilleure gestion de l’information, permettra aux services fiscaux d’appréhender les
contribuables défaillants, notamment par l’accès, la communication et l’informatisation des données.
Au niveau des services des recettes des impôts, les agents des poursuites qui se chargent
de la gestion des dossiers des débiteurs, de suivi permanent de la situation de leurs dettes fiscales ainsi
que des actes engagés à leur encontre, adoptent des méthodes de travail archaïques. Ces dernières
reposent en effet sur le travail manuel et la tenue des différents registres et imprimés. Devant cette
situation qui complique davantage la mission de ces agents qui sont pris par les différents délais,
l’intégration de l’outil informatique et la dématérialisation de la gestion des services des poursuites,
sont plus qu’une nécessité. Ceci est d’autant plus urgent en raison de l’accroissement du nombre des
redevables et la complexité des procédures. En étant conscient de l’importance de l’introduction
des nouvelles technologies d’information, la DGI a introduit un nouveau système d’information engagé
dans le cadre de son programme de modernisation de l’administration fiscale. Ce système intègre un
module relatif au recouvrement fiscal, des poursuites et des actes de relances. Cependant, son
application n’est pas encore propagée à tous les services.
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CHAPITRE IV : MESURES D’AMELIORATION DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
du recouvrement des dettes fiscales, et un outil d’aide à la gestion des poursuites grâce aux nombreuses
fonctionnalités et avantages qu’il offre. Les logiciels des SIG assurent les 6 fonctions suivantes, parfois
regroupées sous le terme des « 6A »4 :
Un SIG est une base de données qui permet l’acquisition, le traitement et l’archivage des
données relatives aux contribuables ainsi que toutes les informations utiles, dont aura besoin le
poursuiveur. Il s’agit de toutes les informations d’ordre fiscal et général, relatives au contribuable
poursuivi (numéro d’inscription fiscal, l’article d’imposition, l’adresse professionnelle de l’ensemble
de ses activités, la nature du régime fiscale, la nature des impositions auxquelles il est soumis et toute
autre information utile, le montant de leur dette et les actes mis à leur encontre. Le SIG peut être
considéré, de par les fonctionnalités qu’il offre, comme un moyen de gestion pouvant améliorer le
rendement des services chargés de l'action coercitive, puisqu’il permet l’analyse statistique et la
représentation sous forme de carte, la localisation géographique des redevables. L’accès à l’information
en temps réel, le suivi des poursuites, la vision globale de l’évolution des dettes et de la population
fiscale en général pour une zone géographique, qu’offre le SIG permet une analyse cohérente.
Dans l’exercice de ses prérogatives d’action d’office, le Receveur des Impôts est amené à
entretenir des relations avec les différents acteurs impliqués dans le processus de poursuite, dont les
redevables, les tiers détenteurs, les services financiers, les différentes juridictions, les services de
commerce...etc. Par conséquent, il ne peut réussir sa mission ni réaliser ses objectifs sans la
collaboration et l’implication de ces acteurs, d’où la nécessité d’améliorer la communication avec eux
et renforcer le partage de l’information en temps réel.
4
https://www.esrifrance.fr/sig11.aspx
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CHAPITRE IV : MESURES D’AMELIORATION DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
ce genre de pratique.
Plusieurs actions peuvent être menées et orientées, dans le but de promouvoir le civisme fiscal
du redevable, et d’améliorer son adhésion et son consentement à l’impôt. Celles-ci comprennent :
Le traitement personnalisé des redevables au niveau des services des poursuites, de telle sorte
à répondre à leurs attentes, leurs questionnements et incompréhensions portant sur les textes
juridiques et procédures des poursuites, ainsi que les facilitées qu’on peut leur accorder. Il s’agit de
mettre en valeur la notion du contribuable-client.
La qualité d’accueil, et la mise à leur disposition des moyens de communications pouvant
faciliter le dialogue et l’information avec lesdits services.
La vulgarisation des textes et des procédures des poursuites.
Et enfin, la prise en compte de la situation patrimoniale et financière des redevables, lors de
traitement de leurs affaires.
La promotion d’une démarche participative et active des différents services financiers, favorise
le partage et la circulation de l’information nécessaire, pour éviter et minimiser le risque
d’accumulation croissant des impayés fiscaux. A cet égard, l’interconnexion entre les services de
l’administration fiscale (d’assiette, de contrôle, de statistiques...etc.) ainsi qu’avec les autres services
extérieurs, à l’image des banques, des services de douanes, de commerces...etc. doit être renforcée et
favorisée pour faciliter l’accès aux informations et l’échange réciproque des données relatives à la
situation des contribuables défaillants et les redevables poursuivis.
Le premier objectif des autorités fiscales est de collecter les impôts dus en application de la
législation, en faisant en sorte de maintenir la confiance dans le système fiscal. Que ce soit par
ignorance, négligence ou délibérément ou encore du fait de lacunes au niveau de l’administration
fiscale, certains contribuables manquent à leurs obligations. C’est pourquoi l’administration fiscale
devrait disposer de stratégies et de structures propres à limiter au minimum la fraude fiscale et le non-
respect du droit fiscal.
L’objet de cette section est de présenter un dispositif permettant à une administration fiscale de
lutter contre l’indiscipline fiscale. Il s’agit de la procédure de gestion des risques de l’indiscipline
fiscale, appliquée dans la plupart des pays développés notamment les pays de l’OCDE, dont
l’administration fiscale algérienne devrait s’inspirer afin d’améliorer le rendement du recouvrement
fiscal.
3.1 Les propositions d’amélioration du contrôle fiscal
En raison de l’ensemble des limites que présente le contrôle fiscal (difficultés de la recherche
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CHAPITRE IV : MESURES D’AMELIORATION DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
de l’information fiscale, manque de moyens matériels et humains, et de personnels qualifiés …), ainsi
que l’évolution rapide des phénomènes d’évasion et de fraude fiscales, il s’avère important de mettre
en œuvre des mesures afin de remédier à ces insuffisances et faire face à toute pratique visant à
engendrer des préjudices pour le Trésor public en matière du recouvrement de l’impôt.
3.1.1 Renforcer la « chaine qualité » du contrôle fiscal
Renforcer la chaine qualité veut dire renforcer la qualité de la chaine de travail du contrôle
fiscal débutant de la gestion de l’impôt, sa programmation jusqu’au recouvrement des montants
constatés en passant par les opérations du contrôle elles-mêmes tout en concrétisant en priorité le
ciblage et la lutte contre les fraudes fiscales de plus grande ampleur.
a. L’amélioration de la gestion de l’impôt
Certes il est nécessaire de développer les moyens juridiques, financiers et humains pour mieux
renforcer les opérations de contrôle, mais il est également indispensable de se préoccuper de la gestion
de l’impôt c'est-à-dire la prise en charge de l’ensemble des dossiers et de l'accueil des contribuables
pour mieux détecter les erreurs et actualiser les données. En effet, cette amélioration doit se baser sur
une meilleure conservation de tous les documents et les données internes et ce en procédant à la
dématérialisation des dossiers afin de suivre tous les contribuables des différents secteurs à travers des
recoupements informatiques.
b. Le renforcement de la programmation des vérifications
Ce renforcement se fait notamment par :
La mobilisation des services et des moyens dédiés à la recherche de l’information fiscale : afin
d’assurer une véritable efficacité de la recherche de l’information, il est nécessaire de donner
l’importance aux services de la recherche par une meilleure mobilisation humaine spécialisée dans les
différents domaines d’activité pour mieux connaitre les causes principales de fraudes. Il faut
également que la DGI assure une mobilisation matérielle notamment en informatique en adéquation
avec le nombre d’effectif tout en assurant la technicité du personnel à ces outils.
Par ailleurs, il est tout de même primordial de renforcer les moyens juridiques d’obtention de
l’information tels que le droit de communication et la coopération administrative interne et externe.
Le renforcement de la coopération administrative : La coopération entre les différentes
administrations et services permet le rapprochement des agents de contrôle de l’administration fiscale
avec les autres en vue de partager des informations pertinentes. Donc la transmission et l’exploitation
des informations doit gagner en efficacité, en développant les échanges et la coopération au niveau
national qu’au niveau international. Au niveau national, la coopération doit se réaliser en premier lieu
entre les différents services de l’administration fiscale. Chaque service aura aussi la possibilité
d’accéder aux informations des autres services pour mieux suivre l’enchainement des opérations
établies pour chaque contribuable, soit en matière d’assiette et de recouvrement qu’en matière de
traitement des litiges et rassembler toutes les données qui peuvent l’identifier. Cette coopération qui
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CHAPITRE IV : MESURES D’AMELIORATION DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
sera facilitée par la dématérialisation des dossiers et la création d’un réseau interne pour
l’administration fiscale, permettra l’échange automatique et l’accès croisé aux informations entre ses
services. En deuxième lieu, il est important de développer la coopération entre les différentes régies
relevant des différents ministères et les autres organes de contrôle tel que l’inspection générale des
finances et la cour des comptes notamment par l’élargissement de droit de communication.
5
Instruction n°004 MF/DGI du 26 décembre 2012
6
Données de la Direction des Recherches et Vérifications, DGI 2017.
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CHAPITRE IV : MESURES D’AMELIORATION DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
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CHAPITRE IV : MESURES D’AMELIORATION DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
d’identifier, d’évaluer, de classer et de traiter de façon systématique les risques d’indiscipline fiscale
tels que le non-enregistrement, la déclaration incorrecte, etc. Comme pour la gestion des risques en
général, il s’agit d’une procédure fréquente qui comporte des étapes bien définies et qui a pour but
d’améliorer la prise de décision. La figure n° 4.1 illustre un modèle de procédure de gestion du risque
d’indiscipline fiscale préconisée par un certain nombre d’organisations internationales et par les pays
membres de l’OCDE pouvant être appliqué par l’administration fiscale algérienne.
La DGI doit faire face à de multiples risques. Il s'agit notamment du risque de non-respect de la
législation qui inclut le risque de fraude fiscale, le risque d'insolvabilité du contribuable, etc., qui
pourrait être traité grâce à la gestion des risques. Le terme «gestion des risques» peut avoir des
significations très diverses selon le domaine dans lequel il est utilisé, mais ces significations ont toutes
en commun que cette action aide à traiter des risques susceptibles de menacer la bonne exécution des
tâches et peut également fournir une assurance qualité pour les travaux effectués7.
Figure n° 4.1 : La procédure de gestion du risque d’indiscipline fiscale
Source : OCDE, Gestion du risque d’indiscipline fiscale : Gérer et améliorer la discipline fiscale, 2004.
Dans un environnement où les ressources sont limitées, les autorités fiscales, en agissant
conformément à une procédure de ce type, pourront plus facilement :
réagir rapidement à des situations nouvelles ;
faire en sorte que les stratégies de traitement soient appliquées aux activités jugées les plus
prioritaires et que ces stratégies aient une forte probabilité de succès ;
donner plus d’impact à leurs interventions ;
réaliser leur objectif (optimiser la perception de l’impôt tout en obtenant la confiance des
administrés dans le système).
7
Commission Européenne « Guide de gestion des risques à l'usage des administrations fiscales », Version : 1.02, UE
2006.
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CHAPITRE IV : MESURES D’AMELIORATION DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
a. Types de risques
Les risques peuvent être classés en quatre catégories à savoir :
1. Risques liés au registre : il s’agit du risque que les recettes fiscales soient réduites du fait de
personnes inéligibles à l'enregistrement fiscal devenant inscrites ou demeurant inscrites
lorsqu'elles cessent d'être éligibles. Il peut être également lié à des informations incorrectes
contenues dans le registre.
2. Risques liés au dépôt des déclarations : risque que les recettes fiscales soient réduites par les
contribuables ne présentant pas leur déclaration dans les délais.
3. Risques liés au paiement : risque que les recettes fiscales soient réduites par le non-paiement
de montants dus au titre des déclarations et des évaluations fiscales. Il se peut que le risque lié
au paiement et le risque lié au dépôt soit étroitement liés, mais il est important de les analyser
séparément car les traitements peuvent varier.
4. Risques liés à la déclaration : Risque que les recettes fiscales soient réduites parce que les
montants figurant sur la déclaration fiscale sont incorrects du fait d’une erreur ou d’un acte
délibéré. Généralement, la plupart des administrations fiscales se concentrent sur ce type de
risque dans l’intention de détecter les cas à contrôler. Il est toutefois de plus en plus largement
admis qu’il existe d’autres possibilités de traitement permettant de vérifier que les déclarations
des contribuables sont correctes et, en cas d’erreurs ou de fraude, de prendre des mesures
correctrices.
b. Niveaux d’identification des risques
Les risques peuvent être déterminés et définis à différents niveaux. L'une des méthodes de
détermination des risques consiste à partir d'un niveau général, puis de descendre au niveau du
contribuable pour une description détaillée du risque.
niveau général : une analyse globale des domaines à risque ou des groupes de contribuables
présentant différents niveaux de respect de la législation ;
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CHAPITRE IV : MESURES D’AMELIORATION DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
Probabilité
Source : OCDE, Gestion du risque d’indiscipline fiscale : Gérer et améliorer la discipline fiscale, 2004.
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CHAPITRE IV : MESURES D’AMELIORATION DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
a. Classement et hiérarchisation
Les risques identifiés doivent être classés et hiérarchisés car ils diffèrent les uns des autres,
notamment en termes de financement, de traitement approprié ou d'impact. Les indicateurs intervenant
dans ce processus peuvent être regroupés en trois indicateurs. Le premier est le montant de l'impôt
directement concerné, qui est plus ou moins déterminé durant la phase d'analyse des risques. Le
deuxième indicateur est le montant éventuel de l'impôt indirectement concerné. Ce montant peut être
estimé approximativement durant la phase d'évaluation ou, éventuellement, durant la phase d'analyse.
Il est lié à l'écart fiscal, c’est-à-dire la recette fiscale potentielle moins la recette fiscale effective. Enfin,
le troisième indicateur est l’effet dissuasif. Le traitement de certains risques peut avoir un effet dissuasif
positif sur les contribuables en matière du respect de leurs obligations fiscales.
b. Évaluation des risques
Après le classement et la hiérarchisation, il convient d'évaluer les risques pouvant être traités et
ceux ne pouvant l'être. La sélection des risques à traiter en fonction des ressources disponibles revient
à identifier les risques qui ne seront pas acceptés et ceux qui doivent l'être. Les ressources
supplémentaires permettent de traiter un plus grand nombre de risques, mais cela n'est peut-être pas
une bonne chose. Une approche positive consiste à accepter délibérément des risques spécifiques du
fait de leur faible importance (financière ou sociale) ou parce qu'ils ne peuvent être détectés ou couverts.
La concentration de ressources supplémentaires dans ces domaines n'est pas une solution car ces risques
ne sont alors pas traités efficacement.
Il existe en fait trois types de traitement pouvant être appliqués de diverses façons. Il s’agit :
du transfert de risque à d'autres parties : Il se peut qu’un autre ministère ou un organisme
extérieur soit mieux placé pour gérer les risques identifiés. C’est par exemple le cas du risque lié
au paiement. Si la législation le permet, il est possible de demander à une banque de se porter
garante des créances fiscales à venir.
de la réduction du risque : Plus les risques peuvent être réduits en amont, plus les efforts à
déployer en aval seront limités. La réduction des risques peut être considérée comme une forme
particulière de couverture des risques qui peut s’effectuer en plusieurs étapes et de différentes
manières. Cela peut consister à limiter les possibilités de manquement aux obligations fiscales,
prévenir les erreurs involontaires par le contrôle sur pièce et prévenir les erreurs intentionnelles
par le contrôle sur place des contribuables défaillants ;
la couverture du risque : Une fois que toutes les mesures évoquées ci-dessus ont été mises en
œuvre, l’administration fiscale est encore confrontée aux contribuables qui ont la possibilité de
frauder, désirent le faire en toute connaissance de cause et en prennent délibérément le risque. Il
ne lui reste alors qu’une seule solution, l’application de mesures de contrôle répressives et la prise
de sanctions à l’encontre des contrevenants. Plus tôt les risques sont analysés et détectés, plus vite
ils peuvent être couverts. La couverture des risques, qui vise à agir sur les infractions présumées,
70 | P a g e
CHAPITRE IV : MESURES D’AMELIORATION DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
71 | P a g e
CHAPITRE IV : MESURES D’AMELIORATION DU RECOUVREMENT DES RECETTES FISCALES
Enfin, pour lutter efficacement contre les risques de l’indiscipline fiscale, l’administration
fiscale algérienne, doit renforcer le contrôle fiscal en introduisant des dispositifs tel que la procédure
de gestion des risques de l’indiscipline fiscale pratiquée par un grand nombre de pays comme les pays
membres de l’OCDE.
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CONCLUSION GENERALE
CONCLUSION GENERALE
Tout au long de ce travail, nous avons d’abord évoqué l’évolution du système fiscal algérien
depuis l’indépendance jusqu’à nos jours (1962 - 2017). Puis, nous avons situé le recouvrement dans un
cadre légal et organisationnel et donné une vue globale sur les modes de recouvrement. Nous nous
sommes ensuite concentrés sur l’état des lieux du recouvrement des recettes fiscales durant la période
allant de 2012 à 2016 et les entraves rencontrées en la matière. Pour terminer, nous avons évoqué les
mesures et recommandations à mettre en œuvre pour améliorer le rendement et l’efficacité des
recouvrements des recettes fiscales en Algérie.
Les réformes engagées depuis 1990 portant sur le système fiscal ont atteint leurs deux objectifs
majeurs à savoir, simplifier et moderniser le système fiscal considéré comme complexe et contraignant.
Ainsi, il a fallu changer toute l’architecture des principaux impôts et taxes, en introduisant dès 1992
trois grands nouveaux impôts à savoir l’IRG, l’IBS et la TVA, et alléger la pression fiscale par la
réduction des taux d’imposition car le système existant était décrié notamment pour son poids excessif
conduisant souvent le contribuable à fuir l’impôt. Cet allégement a été accompagné par un
élargissement de l’assiette fiscale afin qu’il n’y ait pas de perte de ressources pour l’Etat et les
collectivités locales. Pour une meilleure mise en place de ces réformes, il a fallu engager une réforme
des procédures fiscales afin que ces dernières s’alignent au système en vigueur. Des mesures de
rationalisation des procédures administratives ont été instaurées, elles passent entre autre par la
simplification de la relation avec le contribuable, la facilitation des actes de la vie quotidienne de celui-
ci et de la simplification des démarches et des procédures administratives.
Quant aux réformes de l’administration fiscale, elles ont conduit à la création au sein de la
direction générale des impôts de structures spécialisées pour mieux prendre en charge les contribuables,
en considérant leur taille. La direction générale a également élargi son niveau de déconcentration au
niveau central, local et aux services de bases et ce par la création de nouvelles directions au niveau
central, de la Direction des Grandes Entreprises, des Centres des Impôts et des Centres de Proximité
des Impôts.
73 | P a g e
CONCLUSION GENERALE
restes à recouvrer (RAR) qui demeure très important, soit 13 057,26 milliards de DA constaté à la fin
2016, exprime l’insuffisance des actions menées par la DGI notamment l’action coercitive qui est
marginale. Nous avons constaté à travers l’analyse de la situation du recouvrement forcé que les
receveurs des impôts ne prononcent qu’un nombre restreint de poursuites qui se limitent à la notification
des commandements de payer et à quelques avis à tiers détenteurs à l’égard des contribuables qui
demeurent redevable envers l’administration fiscale. En outre, l’ensemble des intervenants dans le
processus du recouvrement rencontrent des difficultés multiples, certaines sont liées aux ressources
matérielles et humaines, d’autres sont d’ordre organisationnel et matériel, elles consistent également
en l’incivisme fiscal, c’est-à-dire le non-respect des obligations fiscales.
Pour remédier à ces lacunes, nous estimons qu’il est primordial de travailler au renforcement
de la collecte, l’élargissement de l’assiette de certains impôts et taxes (TVA, IRG, IBS…), la baisse
des exonérations, la revalorisation des ressources humaines et la dématérialisation des procédures ainsi
que, la lutte contre l’indiscipline fiscale. De plus, il faut renforcer la capacité du recouvrement par la
mise en place d’un système national d’information et d’identification fiscale qui soit lié à toutes les
administrations traitant avec les contribuables (banques et établissements financiers, administration
fiscale, CNRC, administration des douanes) sur la base d’un identifiant commun couvrant l’ensemble
des acteurs économiques. Ceci pourrait permettre de développer de meilleurs outils de lutte contre le
manquement aux obligations fiscales. Ensuite, il importe de mettre en place des systèmes d’évaluation
des risques d’évasion pour mieux cibler les contrôles fiscaux. La dématérialisation des procédures, à
travers la généralisation de la télé déclaration à toutes les catégories de contribuables et pas seulement
à celle qui relève de la DGE, et l’instauration de la déclaration fiscale unique dématérialisée qui
permettra aux contribuables l’introduction par voie électronique, de documents nécessaires pour le
suivi de leur situation fiscale, soient des mesures plus que nécessaires.
Enfin, une attention particulière doit être accordée à la mise en valeur des ressources humaines.
Ce choix se traduit, entre autres, par la valorisation des compétences, la mise en œuvre d'une démarche
de participation active de ces ressources à la définition des objectifs de la Direction Générale des Impôts
et des actions de formations dispensées au niveau des structures opérationnelles.
74 | P a g e
R E F E R E N C S B I B L I O G R A P H I Q U E S
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Sitographie
www.algerie-eco.com/2017/03/04/secteur-informel-represente-45-pnb/
www.mfdgi.gov.dz (site de la Direction Générale des impôts)
www.dge.gov.dz (site de la Direction des Grandes Entreprises)
www.esrifrance.fr (site internet français relatif aux systèmes d’information)
www.statista.com (site internet relatif aux statistiques mondiales de l’économie)
A N N E X E S
Impôt sur les Bénéfices des Sociétés de capitaux (SPA, SARL, SCA) - EURL - La base imposable est égale au bénéfice net
19% ; 23% ; 26%
Sociétés (IBS) EPIC résultant entre les produits et les charges
les contribuables qui exercent une activité dont les Pour les assujettis à la TVA : chiffre
Taxe sur l’Activité profits relèvent de l'impôt sur le revenu global, dans d’affaires hors TVA
1%;2%; 3%
Professionnelle (TAP) la catégorie des bénéfices professionnels ou de Pour les non assujettis à la TVA : chiffre
l'impôt sur les bénéfices des sociétés. d’affaires TVA comprise.
Valeur locative fiscale au m2 par la
superficie imposable en prenant en
Taxe Foncière (TF) Propriétés bâties - Propriétés non bâties considération un 3% ; 5% ; 7% ; 10%
abattement de 2% l’an sans toutefois
excéder un maximum de 25%.
Producteurs ;
Prix de marchandises, travaux ou services,
Taxe sur la Valeur Ajoutée Grossistes;
tous frais, droits et taxe inclus à l’exclusion 9% ; 19%
(TVA) Importateurs ;
de la TVA elle- même.
Détaillants.
Essence super : 1 400 DA/HL
essence ; Essence normale : 1 300 DA/HL
Taxe sur les Produits Pétroliers Valeur des produits imposables expédiés à la
gasoil ; Essence sans plb : 1 400 DA/HL
(TPP) consommation
gaz de pétrole liquéfié (GPL carburant). Gasoil : 400 DA/HL
GPL-C : 1 DA/HL
- Alcool : quantité exprimée en alcool pur
par hectolitre mise à la consommation. 50 DA/hl – 1 000 DA/hl -1760 DA/hl -
Droit de circulation Alcools, vins.
- Vins : quantité exprimée en volume 77.000DA/hl - 110.000DA/hl.
(hectolitre) mise à la consommation.
A N N E X E S
Suite…… Annexe I.
Tableau n° 3.1 : Evolution des recettes fiscales entre 2012 et 2016 (En MDS DA) - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 37
Tableau n° 3.2 : Structure des recettes fiscale 2014 – 2016 (En MDS DA)- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 38
Tableau n° 3.7 : Effort de recouvrement des RAR définitifs par DRI 2016 - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 44
Tableau n° 3.8 : Effort de recouvrement des RAR en litige par DRI 2016 - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 45
80 | P a g e
L I S T E D E S F I G U R E S
81 | P a g e
T A B L E D E S M A T I E R E S
Remerciements -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- I
Liste des abreviations -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- II
Sommaire - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - III
Introduction - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1
Chapitre I : Presentation du systeme fiscal algerien- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 4
Introduction- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 4
Section 1: Les grandes étapes de l’évolution du système fiscal algérien - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 4
1.1. Le maintien de l’héritage colonial - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 4
1.2. La période de planification (1969-1980) - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 7
1.3. La période de la restructuration (1982-1986) - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 8
Section 2: Présentation du système fiscal en vigueur à la veille de la réforme de 1991 - - - - - - - - - - - - 8
2.1. Les impôts directs - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 8
2.1.1. Les impôts directs perçus au profit de l’Etat - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 9
a. Les impôts sur les bénéfices industriels et commerciaux - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 9
b. Les impôts sur les bénéfices de professions non commerciales - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 9
c. Les impôts sur le revenu du capital - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 9
d. Les impôts complémentaire sur l’ensemble du revenu - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 9
e. Les impôts sur le traitement et salaire - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 9
2.1.2. Les impôts directs perçus au profit de l’Etat et des collectivités locales - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 9
a. La taxe forfaitaire - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 0
b. La contribution forfaitaire agricole - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 0
c. Le versement forfaitaire - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 0
2.1.3. Les impôts directs perçus au profit des collectivités locales - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 0
a. La T.A.I.C et la T.A.N.C - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 0
b. La taxe foncière - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 0
c. La taxe d’enlèvement des ordures ménagères et de déversement à l’égout - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 0
2.2. Les impôts sur la dépense - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 11
2.2.1. La taxe unique globale à la production - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 11
2.2.2. La taxe unique sur les prestations de services - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 11
2.2.3. La taxe compensatoire- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 11
2.3. Les impôts indirects - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 11
Section 3: La réforme fiscale de 1991 - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 2
3.1. La réforme de la législation - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 2
3.1.1. La taxe sur la valeur ajoutée - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 2
3.1.2. L’imposition des revenus - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 3
3.1.3. L’imposition des bénéfices des sociétés- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 3
3.2. La réforme organisationnelle - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 4
3.2.1. Au niveau central et local - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 4
3.2.2. Au niveau des services de base - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 5
3.3. Les nouvelles structures de la Direction Générale des Impôts - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 5
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Annexes - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 77
86 | P a g e
R E S U M E
Résumé :
Ce travail est un essai d’analyse du dispositif du recouvrement des recettes fiscales en Algérie,
dont l’objectif est de rechercher de nouvelles solutions pour améliorer son efficacité et de remédier
aux dysfonctionnements qu’il présente.
Cette analyse a aussi montré que malgré la hausse des recettes fiscales ordinaires, ces
dernières ne parviennent pas à couvrir les dépenses courantes de l’Etat mais la situation des restes à
recouvrer prouve l’existence d’un potentiel plus important de ces recettes. Pour en comprendre les
raisons, un exposé des difficultés rencontrées lors du processus de recouvrement a été effectué afin
de pouvoir apporter des suggestions susceptibles d’améliorer la situation. De cet exposé, il ressort
que les services fiscaux rencontrent des difficultés d’ordre organisationnel et matériel ainsi que des
contraintes liées à la ressource humaine et à l’incivisme fiscal.
De nouvelles mesures ont été mises en œuvre par les pouvoirs publics. Néanmoins, d'autres
solutions peuvent amener à la réalisation des objectifs escomptés de l’engagement des poursuites et
d’en améliorer le rendement.
Mots clés : Recouvrement, Recouvrement forcé, Restes à recouvrer, Receveur des impôts, Recettes
fiscales.
:ﻣﻠﺨﺺ
اﻟﺬي ﯾﮭﺪف إﻟﻰ اﻟﺒﺤﺚ ﻋﻦ،ھﺬا اﻟﻌﻤﻞ اﻟﻤﺘﻮاﺿﻊ ﯾﻌﺘﺒﺮ ﺗﺤﻠﯿﻼ ﻟﺠﮭﺎز اﻟﺘﺤﺼﯿﻞ اﻟﻀﺮﯾﺒﻲ ﻓﻲ اﻟﺠﺰاﺋﺮ
.ﺣﻠﻮل ﺟﺪﯾﺪة ﻟﺘﺤﺴﯿﻦ اﻟﻜﻔﺎءة وﻣﻌﺎﻟﺠﺔ اﻻﺧﺘﻼﻻت اﻟﻨﺎﺗﺠﺔ ﻋﻨﮭﺎ
ﻓﺸﻠﺖ ﻓﻲ ﺗﻐﻄﯿﺔ اﻟﻨﻔﻘﺎت اﻟﺠﺎرﯾﺔ ﻟﻠﺪوﻟﺔ،وأظﮭﺮ ھﺬا اﻟﺘﺤﻠﯿﻞ أﻧﮫ ﻋﻠﻰ اﻟﺮﻏﻢ ﻣﻦ ﻋﺎﺋﺪات اﻟﻀﺮاﺋﺐ اﻟﻌﺎدﯾﺔ أﻋﻠﻰ
ﺗﻢ ﺗﻘﺪﯾﻢ ﻋﺮض، ﻟﻔﮭﻢ اﻷﺳﺒﺎب.ﻟﻜﻦ اﻟﻮﺿﻊ ﻻ ﯾﺰال ﯾﻤﻜﻦ اﺳﺘﺮدادھﺎ ﯾﺜﺒﺖ وﺟﻮد إﻣﻜﺎﻧﺎت أﻛﺒﺮ ﻣﻦ ھﺬه اﻟﻮﺻﻔﺎت
، ﻣﻦ ھﺬا اﻟﻌﺮض.ﻟﻠﺼﻌﻮﺑﺎت اﻟﺘﻲ واﺟﮭﺘﮭﺎ أﺛﻨﺎء ﻋﻤﻠﯿﺔ اﻟﺘﺤﺼﯿﻞ ﻣﻦ أﺟﻞ ﺗﻘﺪﯾﻢ اﻗﺘﺮاﺣﺎت ﯾﻤﻜﻦ أن ﺗﺤﺴﻦ اﻟﻮﺿﻊ
.ﯾﺒﺪو أن اﻟﺨﺪﻣﺎت اﻟﻀﺮﯾﺒﯿﺔ ﺗﻮاﺟﮫ ﺻﻌﻮﺑﺎت ﺗﻨﻈﯿﻤﯿﺔ وﻣﺎدﯾﺔ ﺑﺎﻹﺿﺎﻓﺔ إﻟﻰ اﻟﻘﯿﻮد اﻟﻤﺘﻌﻠﻘﺔ ﺑﺎﻟﻤﻮارد اﻟﺒﺸﺮﯾﺔ
ﻗﺪ ﺗﺆدي اﻟﺤﻠﻮل اﻷﺧﺮى إﻟﻰ ﺗﺤﻘﯿﻖ، وﻣﻊ ذﻟﻚ. ﺗﻢ ﺗﻨﻔﯿﺬ ﺗﺪاﺑﯿﺮ ﺟﺪﯾﺪة ﻣﻦ ﻗﺒﻞ اﻟﺴﻠﻄﺎت اﻟﻌﺎﻣﺔ،ﺗﺤﻘﯿﻘﺎ ﻟﮭﺬه اﻟﻐﺎﯾﺔ
.اﻷھﺪاف اﻟﻤﺘﻮﻗﻌﺔ ﻟﻠﻤﻼﺣﻘﺔ اﻟﻘﻀﺎﺋﯿﺔ وﺗﺤﺴﯿﻦ أداﺋﮭﺎ