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La justice et la sécurité sont des préoccupations majeures pour les populations des états en
voie de développement. La sécurité dépend de bien plus que le déploiement des forces
armées. Les institutions judiciaires ou quasi judiciaires efficaces sont un moyen important
pour désamorcer conflits sociaux et fournir un moyen de contrôle de l’utilisation de la force
coercitive par l’état. Par ailleurs, le secteur de la justice est au service de l’investissement et
du monde des affaires, car l’amélioration de l’attractivité de l’investissement ne se fait pas
uniquement à travers la prise de mesures économiques et institutionnelles, mais aussi en
favorisant un climat approprié aux activités des entreprises basées sur la confiance et l’esprit
d’initiative. Dans ce sens, le Maroc a accordé et accorde toujours une importance cruciale au
secteur de la justice et est conscient de l’intérêt de la réforme de ce secteur, ainsi, il a parcouru
un long chemin pour matérialiser sur le terrain cet objectif de réforme de la justice. En effet,
l’adoption par le Maroc d’une nouvelle Constitution le 1er juillet 2011 a marqué un tournant
important dans la dynamique de réforme de ses institutions, et tout particulièrement de son
système judiciaire. Le vent contestataire du « mouvement du 20 février » et des mobilisations,
qui s’en sont suivies, dans la lignée des mouvements des « printemps arabes » de 2011, en
réclamant des changements significatifs des institutions et des politiques économiques,
sociales ainsi qu’en matière de justice, y ont grandement contribué. En outre, la réforme de la
justice a constitué l’un des projets structurels inaugurés par le Maroc au début du 3ème
millénaire. Ce projet s’insère dans le cadre des grandes stratégies du royaume pour la
construction d’un Etat de droit et d’institutions. A cet égard, sa Majesté le Roi a insisté au
niveau de ses discours sur la nécessité d’une réforme globale et profonde du système
judiciaire, cette réforme se concrétise en mettant au service du citoyen, la magistrature qui est
considérée comme une forteresse imperméable de l’Etat de droit, un pilier de sécurité
judiciaire, de la bonne gouvernance et un catalyseur de développement. Les principales
actions matérialisant la volonté du Maroc pour réformer son secteur de la justice, surtout après
la constitution de 2011, ont commencé par la création de la Haute instance du dialogue
national sur la réforme de la Justice en 2012, cette dernière, avait pour objectif de dresser les
grandes lignes de la réforme profonde et globale du système judiciaire. Une année après le
lancement de ce dialogue national sur la réforme de la justice, le Maroc a mis en place la
charte de réforme de la justice. En fait, la charte de réforme de la justice a dressé des objectifs
ambitieux et a fixé d’ors et déjà un calendrier. 6 grands objectifs stratégiques, 36 sous-
objectifs et 200 mécanismes de mise en œuvre. Plus précisément, les objectifs de la Charte
consistaient à consolider l’indépendance du pouvoir judiciaire, moraliser le système de la
justice, renforcer la protection des droits de l’Homme et des libertés, améliorer l’efficacité et
l’efficience de l’appareil judiciaire, étendre les capacités institutionnelles du système
judiciaire et moderniser l’administration judiciaire. La Charte comprend aussi une bonne
partie relative au diagnostic de la situation de la justice et aux difficultés qui entravent son
bon fonctionnement, des facteurs ayant régi la conception générale à l’origine de l’élaboration
de la réforme de la justice. En revanche, à partir de l’année 2014, le Maroc a connu les
premiers débats sur un sujet porteur, qui a occupé par la suite une place prépondérante dans le
chantier de réforme de la justice au Maroc, notamment, parce qu’il va contribuer à atteindre le
dernier objectif de la charte de réforme de 2013 (Modernisation de l’administration
judiciaire), nous parlons ici de la digitalisation de la justice au Maroc, ce sujet a été qualifié à
l’époque par certains, de décalé, par rapport aux réalités marocaines, autre ont jugé que le
timing n’était pas propice à ce changement radical de paradigme qui requiert avant tout une
conversion de mentalité. Or, l’adoption des nouvelles technologies au Maroc n’est que le
corollaire d’une certaine conception de la justice, fidèle à ses principes et ses objectifs, mais
qui se donne les moyens d’être en phase avec son époque. A cet effet, les premiers pas vers la
transformation numérique du secteur de la justice au Maroc ont été en 2019, notamment, par
l’établissement de certains projets de loi visant l’échanges électroniques avec les tribunaux, la
simplification des procédures administratives et l’amélioration de la qualité des services
judiciaires en utilisant la voie électronique. Par la suite, le Maroc a réalisé des progrès
considérables dans la transformation numérique de son secteur de justice, notamment, par
l’adoption d’un plan directeur de la transformation digitale, ainsi que le lacement de plusieurs
services numériques en vue de faciliter l’accès de l’ensemble des usagers à ses différentes
prestations. Par ailleurs, il est vrai que le Maroc est actuellement sur la bonne voie et a franchi
plusieurs étapes dans sa nouvelle conception de digitalisation du secteur de la justice,
cependant, le chemin reste encore long, aussi, il est à signaler que ce chemin connait des
obstacles majeurs dont toutes les parties prenantes de ce projet devront unir leur effort pour
surmonter ces obstacles et arriver à atteindre les objectifs tracés par ce chantier royal. De ce
qui précède, nous pouvons déduire que ce sujet revêt une importance cruciale dans la mesure
où il rentre dans les axes phares de la réforme que le Maroc a adopté. Ainsi, nous pouvons
remarquer que ce sujet nous dirige à répondre à la problématique suivante : à savoir si : la
dématérialisation des procédures judiciaires et la digitalisation de la justice permettraient-elles
de redorer le blason du système judiciaire en le rendant plus attractif et efficace pour les
intervenants de la justice qui ne cessent de clamer leur inassouvissement?
Afin de mieux répondre à cette question nous allons commencer par la première partie, par
la suite nous allons voir la deuxième partie la transformation digitale de la justice.
En effet le projet d’envergure s’inscrit dans le cadre d’une volonté étatique, en réponse aux
orientations royales qui ont insisté à plusieurs reprises sur la nécessité de faire de la
transformation numérique, dite aussi « transition digitale », un catalyseur de transformation
structurante et à fort impact.
A cet égard les services concernés par la digitalisation sont ceux de l’administration judiciaire
étant donné que Le système judiciaire constitue un pilier pour le respect de l’Etat de droit et la
protection des droits de l’homme. Un pouvoir judiciaire indépendant signifie que les victimes
peuvent demander une réparation, que les auteurs de violations de droits de l’homme sont
traduits en justice, et que toute personne suspectée de crime a le droit à un procès équitable.
En dépit des garanties constitutionnelles de l'indépendance judiciaire et de la séparation des
pouvoirs, le Maroc a longtemps failli à son obligation de veiller à ce que les tribunaux soient
indépendants et non assujettis au pouvoir exécutif , ce qui a poussé le Maroc à penser à une
réforme judiciaire et un projet de numérisation par la suite.
Afin d’encadrer ce chapitre nous allons choisi de procéder dans une première section à
déceler la réalité de la justice avant la charte de la réforme judiciaire, dans une second section
nous évoquerons le contexte juridique global de la transformation numérique de
l’Administration à la lumière des discours royaux, qui est considéré comme un axe majeur de
la réforme judiciaire
L’ingérence arbitraire du pouvoir exécutif dans les affaires judicaires. -En outre les
magistrats du parquet restent toujours sous l’autorité du Ministre de la Justice et, par
conséquent, subordonnés au pouvoir exécutif. Cette subordination a eu un impact
négatif sur la conduite d’enquêtes et de poursuites pénales dans les cas des violations
des droits de l’homme, y compris l’appréciation des suites à donner aux plaintes et
dénonciations, le Maroc était très mal noté par les organismes internationaux en
matière de politique criminelle et le droit des accusés en matière pénale.
Lenteur des procédures : Les procédures judiciaires étaient souvent lentes, ce qui
signifiait que les affaires pouvaient traîner pendant des années, entraînant des retards
et des frustrations pour les plaignants, les accusés et les avocats.
Manque de transparence : Le système judiciaire était critiqué pour son manque de
transparence, notamment en ce qui concerne les décisions des tribunaux. Les gens
avaient souvent du mal à accéder aux informations sur les affaires en cours et aux
délibérations des tribunaux.
Insuffisance des moyens :Les infrastructures obsolètes….
Pour remédier à ces manquements, une réforme approfondie du système judicaire a été initié
par les autorités marocaines qui visent à renforcer l'indépendance du pouvoir judiciaire et à
moderniser le système judiciaire.
1
https://diplomatie.ma/fr/discours-royaux Ministère des Affaires Etrangères de la Coopération Africaine et des
Marocains Résidents à l’étranger..
-Notamment son Discours historique du 20 août 2009, dans lequel Il a considéré la Justice
comme un « Garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire, Nous veillons tout
particulièrement à ce que ce principe constitutionnel soit placé au service des citoyens, au
service du développement et au service de l’Etat de droit. » sa Majesté veillait ce que la
Constitution affirme expressément l’indépendance du pouvoir judiciaire par rapport aux
pouvoirs législatif et exécutif posé par l’article 107, et crée un Conseil supérieur du pouvoir
judiciaire, placé sous la présidence de sa Majesté et doté d’une totale indépendance .
A consacré un titre particulier au principe de l’indépendance judiciaire qui repose sur deux
principes fondamentaux :-l’indépendance individuelle du magistrat qui a pour objet de
protéger le juge contre toute influence extérieure, elle est garantie par le principe de
l’inamovible et- l’indépendance institutionnelle de la magistrature qui ne peut être total que si
les institutions judiciaires an charge à la fois du conseil supérieur du pouvoir judiciaire et la
présidence du ministère public, soit elles-mêmes indépendante du pouvoir exécutif et
législatif.
En second lieu la présidence du ministère public a été transférée au procureur général du Roi
près la cour de cassation, selon la loi 33-17 (21 décembre 2017) »
Cette institution constitutionnelle plurielle regroupe en son sein des personnalités diverses,
issues du monde du droit, d’organismes de défense des droits de l’Homme, à côté de
magistrats élus. Sa mission consiste à veiller au respect des garanties accordées aux magistrats
dans l’exercice de leurs fonctions et à la gestion de leurs carrières professionnelles.2
Pour réaliser ces objectifs sa Majesté a installé des membres à la Haute Instance du Dialogue
National sur la Réforme du Système Judiciaire (8 Mai 2012) , laquelle avait constitué le
forum effectif du dialogue sur le terrain. Elle a contribué d’une grande part à la dynamisation
de ce dialogue, notamment lors des conférences régionales de dialogue qu’il a été décidé
d’organiser dans plusieurs circonscriptions de cours d’appel à travers le Royaume. La Haute
Instance est parvenue à élaborer un projet de recommandations pour la réforme du système
judiciaire, qu’elle a été honorée de le soumettre à la Haute Appréciation de Sa Majesté le Roi.
Le Souverain a noté avec satisfaction, dans le Discours du Trône, en date du 30 juillet 2013,
je cite : « l’aboutissement à une charte de la réforme du système judiciaire, pour laquelle
toutes les conditions requises sont désormais réunies. Il nous appartient donc à tous de nous
mobiliser pour mener à son terme cette importante réforme ». Une charte de la réforme 2013.
2
Portail national des collectivités territoriales
La charte de la réforme de la justice est une feuille de route dont la mise en œuvre
commençait depuis 2013.
La charte a mis en place les six grands objectifs stratégique pour une réforme judiciaire qui
consistent à :-Premièrement : consolider l’indépendance du Pouvoir judiciaire ;Deuxièmement
: Moraliser le système judiciaire ; troisièmement : renforcer la protection des droits et libertés
par la Justice ;quatrièmement : accroître l’efficacité et l’efficience de la
Justice ;cinquièmement : développer les capacités institutionnelles du système
judiciaire ;Sixièmement : moderniser l’Administration judiciaire et renforcer sa gouvernance
qui se divise en six objectifs dérivés :
Après qu’on a décelé la réalité de la justice avant la réforme et le cadre référentiel sur la base
de laquelle on a opté pour une numérisation des services de la justice, nous allons entamer
dans ce deuxième chapitre de citer les lois, et les normes pour une mise en œuvre des services
judiciaires numériques et qui englobe notamment les instruments juridiques qui régissent le
passage des services judiciaires traditionnels vers des services numérisés.
L’Art 120 stipule « Toute personne a droit à un procès équitable et à un jugement rendu dans
un délai raisonnable. Les droits de la défense sont garantis devant toutes les juridictions. ».
L’Art 154 de la constitution dispose également : « Les services publics sont organisés sur la
base de l'égal accès des citoyennes et citoyens, de la couverture équitable du territoire national
et de la continuité des prestations.
Ils sont soumis aux normes de qualité, de transparence, de reddition des comptes et de
responsabilité, et sont régis par les principes et valeurs démocratiques consacrés par la
Constitution. ».
2. Dispositions législatives :
Ensuite la mise en application des objectifs et recommandations l’adoption de lois visant à
simplifier les procédures et mesure administratives et l’amélioration des services publics et ce,
suite à travers les loi 55-19 simplifier les procédures et mesure administratives et loi 54-19
portant Charte des services publics.
En effet, la loi 55-19 à travers au moins 2 articles dédiés à la numérisation de ces services,
procédures et mesures à savoir, notamment l’article 4 et l’article 25. Ce qui illustre bien la
volonté du législateur à améliorer la relation usager/administration et ce, à travers l’adoption
d’un certain nombre de principes généraux de transparence et de bonne gouvernance visant à
améliorer cette relation par tous moyens y compris numériques.
Il s’agit tout d’abord de l’article 4 al. 2 qui stipule : « la transparence des procédures et des
formalités liées à la réception, au traitement et à la délivrance des actes administratifs, à
travers notamment, leur formalisation, transcription et approbation et l’information des
usagers de leur contenu à travers leur publication, en veillant à en faciliter l’accès par tous les
moyens appropriés, notamment les moyens électroniques ; ».
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Constitution marocaine de 2011
Ensuite, et dans l’objectif toujours de simplifier les procédures, l’article 25 al. 1 de cette
même loi, stipule : « Les administrations doivent procéder à la digitalisation des
procédures et formalités liées au traitement et à la délivrance des actes administratifs
relevant de leur domaine de compétence ainsi que celles relatives au paiement des frais
administratifs y afférents et ce, dans un délai de 5 ans à compter de la date d’entrée en vigueur
de la présente loi.
En plus de la loi précitée, une autre loi à savoir la 54-19 portant charte des services publics,
stipule dans son article 5 al 5 « Les services publics sont soumis aux principes suivants : « …
l’adaptabilité, à travers l’amélioration continue de l’organisation et de la gestion des services
publics, ainsi que des prestations qu’ils délivrent, en réponse aux besoins croissants des
usagers et aux évolutions de l’environnement de ces services, notamment celles
technologique, économique et sociale ; » ;
L’article 9 al. 2 de la même loi stipule également : « Les services publics renforcent la
convergence de leurs programmes, la mutualisation de leurs moyens et la délivrance de leurs
prestations de manière intégrée, à travers : «….l’échange des informations par les différents
moyens, y compris les moyens électroniques »
Ensuite, l’article 24 dispose : « Les services publics communiquent régulièrement sur leurs
missions, leurs programmes, leurs activités et sur les prestations qu’ils délivrent, et ce par les
moyens de communication disponibles, notamment les moyens électroniques, y compris les
sites électroniques conçus à cet effet. »
Enfin l’article 28 al. 3 stipule : « Les services publics améliorent les prestations qu’ils
délivrent aux usagers, notamment à travers : «… la mise à disposition des prestations et
l’élargissement et la diversification de leurs modes de délivrance, notamment à travers
l’utilisation des technologies de l’information et de communication. ».
SECTION II : Autres sources subsidiaires instituant la numérisation du
secteur de la justice au Maroc
Les orientations royales objet des discours de Sa Majesté le Roi Mohamed VI, que Dieu le
Glorifie, notamment à l’occasion de l’ouverture de la 1ère session de la 1ère année législative
de la dixième mandature et lors des fêtes du Trône des années 2018 et 2019, ont constitué un
levier important du chantier de la réforme de l’administration marocaine.
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Rapport « LE NOUVEAU MODELE DE DEVELOPPEMENT » pages 151
Cinq principaux défis sont à relever pour assurer une mobilisation pleine du potentiel des
technologies numériques dans les chantiers de développement du pays :
• Adopter une stratégie de transformation numérique, portée à haut niveau. Une équipe de
mission sous forme de délégation interministérielle, orientée résultats et dotée de ressources
humaines expertes pourrait être mise en place pour disposer de la légitimité technique et
institutionnelle indispensable à la conduite de ce chantier de transformation transversale. Elle
assurerait la coordination avec l’ensemble des administrations et structures concernées et
s’appuierait sur l’ADD pour la mise en œuvre.
• Mettre à niveau les infrastructures numériques de haut-débit et très haut débit fixe et mobile
et leur extension à l’ensemble du territoire, assurant un droit d’accès à tous les citoyens. Il est
nécessaire et urgent de lancer une opération de couverture en haut débit de tout le territoire, y
compris dans les zones blanches, pour réduire la fracture numérique révélée par la crise
Covid-19, et donner accès, partout dans le pays, à une connexion de qualité et au débit
suffisant pour les usages devenus essentiels, tels que l’enseignement à distance. La connexion
de l’ensemble des équipements publics sur tout le territoire, tels que les hôpitaux et les écoles,
doit être assurée et fonctionnelle, y compris en milieu rural. Afin de réduire le coût des
investissements numériques pour la collectivité, et accélérer leur déploiement, il est également
recommandé de favoriser la mutualisation des infrastructures entre opérateurs, y compris les
réseaux de fibre optique détenus par les entreprises publiques. Enfin, il est également
recommandé de renforcer le niveau de concurrence sur le marché du haut débit fixe et mobile,
sous le contrôle effectif de l’ANRT, potentiellement via l’entrée de nouveaux acteurs
opérateurs d’infrastructure ou fournisseurs d’accès à Internet. Un tel rattrapage au niveau des
infrastructures de connexion devrait être soutenu par le Fonds de développement du service
universel des télécommunications (FDSUT).
• Développer des plateformes numériques pour tous les services au citoyen et à l’entreprise,
ainsi que les plateformes de participation au niveau central et territorial. Il est urgent
d’accélérer la digitalisation de l’administration à travers une plateforme numérique unique,
permettant à chacun d’accéder à tous les services administratifs nécessaires à sa vie
quotidienne. La digitalisation des services de l’Etat et de l’administration a connu des progrès
récemment, avec l’adoption de lois pour la simplification administrative, Bien engagé, le
chantier de la digitalisation de l’administration se doit d’être accéléré, avec notamment
l’adoption et la mise en œuvre immédiate des lois sur l’administration numérique, sur la
simplification administrative et sur la cybersécurité, sans oublier la numérisation de
l’administration de la justice et de ses services au citoyen.
• Former des compétences en nombre suffisant, à même de porter et de mettre en œuvre cette
transformation numérique sur le terrain. Ces compétences sont aujourd’hui formées en
nombre nettement insuffisant, autant pour les besoins du secteur privé que pour les besoins de
l’administration. Il est important de renforcer les effectifs formés dans le numérique, sur
l’ensemble des niveaux de qualification, du technicien au doctorant. La formation massive de
jeunes en compétences numériques permettrait également de favoriser leur inclusion et leur
accès à l’emploi dans le contexte économique post Covid-19.
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La Haute Instance du Dialogue National sur la Réforme du Système Judiciaire/ Charte De La Réforme du
Système Judiciaire
B- Moderniser les services de l’administration judiciaire et l’ouvrir sur le citoyen
en :
Créant le portail de l’administration judiciaire, en renforçant les sites électroniques des
juridictions et en orientant leurs services gratuits et réguliers vers les citoyennes et citoyens ;
Fournissant l’information juridique et judiciaire aux citoyennes et citoyens et en leur
facilitant l’accès gratuit à l’information juridique et judiciaire
Modernisant les services du casier judiciaire et les fournissant à distance au profit des
citoyennes et citoyens qu’ils soient l’intérieur de la patrie ou hors de cette dernière ;
Mobilisant les professions judiciaires et juridiques pour adhérer au projet de la juridiction
numérique, communiquer numériquement avec les juridictions et bénéficier des services
judiciaires en ligne.
ISM