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Département du droit prive

Master droit prive et science criminelle

Expose sous le thème :


DROIT PÉNAL La constitution de l’autorité marocaine
du marché des capitaux
BOURSIER

Réalisé par : Encadré par :


Hassan Souihel Pr. Salah Eddine
Yassine Jamali Maatouk
Laila kalai

Hassania Lmtarfi

Amal Slama

Année universitaire : 2022-2023


INTRODUCTION
Le Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM) a été institué en 1993 et a connu
plusieurs étapes ayant marqué son évolution tant sur le plan de son organisation et son
mode de fonctionnement que sur le plan des missions qui lui sont dévolues. L’objectif
principal étant de doter l’autorité de marché des pouvoirs nécessaires et de lui fournir les
moyens d’actions suffisants afin d’assurer une surveillance efficace des marchés et des
intervenants et plus globalement accompagner le processus du développement des
marchés.
L'Autorité marocaine du marché des capitaux ou AMMC est créée par une loi de 2013,
mais la transition du CDVM à l'AMMC ne commence qu'en 2016.
L'AMMC est une institution plus indépendante du pouvoir exécutif, puisque le CDVM était
présidé par le Premier ministre ou le ministre des finances, délégué à cet effet, alors que le
président de l’AMMC est nommé par le Roi, avec un mandat renouvelable une seule fois. Le
renforcement de l’indépendance de cet organisme passe également par l’institution d’un
collège des sanctions, structure indépendante au sein de l’AMMC, dirigée par
un magistrat et qui est chargée d’instruire les dossiers pouvant faire l’objet d’une sanction
par cette autorité ou susceptible d’être transmis à la justice.
Une autre nouveauté est l'élargissement du périmètre de l’AMMC, comparé à celui de l’ex-
CDVM, puisque l'AMMC supervise l’ensemble des marchés de capitaux, alors que le CDVM
ne s'intéressait qu'aux valeurs mobilières. De plus, il est prévu que l’AMMC s'emploie à
développer l’éducation financière des épargnants et à gérer certaines habilitations, au sein
des opérateurs financiers soumis à son contrôle.
La loi n° 43-12 ayant institué l'AMMC qualifie cette dernière de « personne morale
publique ». Or, ni cette loi, ni aucune autre loi dans tout le système juridique marocain ne
définit ce qu'il y a lieu d'entendre par « personne morale publique ». Ainsi, il n'est pas
possible, même pour les juristes, de savoir en quoi la qualification de l'AMMC de personne
morale publique est porteuse de plus d'indépendance que ce que le statut d'établissement
public conférait à l'ex-CDVM en vertu du Dahir portant loi du 21 septembre 1993 abrogé
désormais par ladite loi n° 43-12. L’ambiguïté règne aussi quant à la soumission de l'AMMC
au contrôle financier de l'État organisé par la loi n° 69-00 auquel l'ex-CDVM, de par son
statut d'établissement public, était soumis à travers un contrôle dit d'accompagnement.
Aujourd'hui, il n'est pas aisé de savoir si le législateur marocain entendait, en qualifiant
l'AMMC de personne morale publique, la soustraire à ce contrôle. Si tel est le cas, le
législateur aurait pu le dire clairement dans la loi susvisée.
Entre 2010 et 2020, l'AMMC a prononcé 88 sanctions allant de l'avertissement au blâme
ou/et assorties de sanctions pécuniaires. Ces sanctions ont été faites à l'encontre de sociétés
de gestion, de teneurs de comptes, de banques et des émetteurs.
L'Autorité marocaine du marché des capitaux ou AMMC se substitue au Conseil
Déontologique des Valeurs Mobilières ou CDVM avec un périmètre plus large et une
indépendance plus forte par rapport au pouvoir politique. C'est un établissement public qui
a pour missions de veiller à la protection des épargnants et veiller au bon fonctionnement et

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à la transparence des marchés de capitaux (et pas uniquement des valeurs mobilières) au
Maroc.
L'AMMC est composée de deux organes : le conseil d'administration et le collège des
sanctions.
Le conseil d'administration, qui est l'équivalent du collège de l'AMF en France, est
constitué de six membres en plus du président nommé par le roi pour une durée
indéterminée. L'actuelle présidente de l'AMMC est Nezha Hayat, nommée comme telle par
le roi Mohammed VI le 6 février 2016. La loi accorde des attributions importantes au
président de l'AMMC, dont notamment le pouvoir de prononcer des sanctions à l'encontre
des personnes morales ou physiques soumises au contrôle de cette institution. Pour une
raison de transparence, ces sanctions sont portées à la connaissance du public.
Le collège des sanctions, qui est l'équivalent de la commission des sanctions de l'AMF en
France, est constitué de trois membres : un magistrat nommé en qualité de président par le
ministre des finances sur proposition du ministre de la justice, et deux autres membres
désignés intuitu personae par le conseil d'administration. Le rôle du collège des sanctions
consiste essentiellement à instruire les faits ayant la nature d'infractions ou de
manquements aux règles régissant le marché des capitaux et à émettre un avis qui propose
au président de l'AMMC les sanctions à leur appliquer.
Le projet de loi instituant l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux qui remplace le
Dahir portant loi n°1-93-212 relatif au Conseil déontologique des valeurs mobilières et aux
informations exigées des personnes morales faisant appel public à l’épargne vise, d’une part,
à consacrer l’indépendance du CDVM et, d’autre part, à renforcer la responsabilité de cet
organisme dans l’exercice de sa mission.
A cet égard, il faut noter que l’indépendance et la responsabilité des autorités de régulation
figurent parmi les principes fondamentaux retenus par l’Organisation Internationale des
Commissions de Valeurs (OICV) pour juger de la qualité de la régulation financière dans un
pays donné.
En effet, le deuxième principe de l’OICV en matière de régulation financière stipule que «
le régulateur doit être fonctionnellement indépendant et responsable dans l’exercice de ses
missions et de ses pouvoirs ».
L’indépendance signifie la capacité de l’autorité de régulation à prendre des mesures de
régulation et à appliquer des décisions sans influence extérieure qu’elle soit politique ou
commerciale. La responsabilité signifie que, dans l’utilisation qu’elle fait de ses pouvoirs et
de ses ressources, l’autorité de régulation doit être soumise à une surveillance et un examen
convenable.
Le renforcement de l’indépendance et de la responsabilité du Conseil déontologique des
valeurs mobilières a rendu nécessaire la refonte du Dahir portant loi n°1-93-212 précité dans
le sens du changement du mode de gouvernance de son conseil d'administration, de
l’élargissement de sa mission, d’une meilleure organisation de la fonction de sanction de cet
organisme et de l’institution des mécanismes de son contrôle par l'État.

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En outre et dans un souci d’une meilleure lisibilité des missions de contrôle de cet
organisme, il a été jugé opportun de changer la dénomination du Conseil déontologique des
valeurs mobilières par une dénomination qui fait explicitement référence à la notion
d’autorité de contrôle. Le choix a été porté sur la dénomination « Autorité Marocaine du
Marché des Capitaux –AMMC- », ce changement implique la substitution du terme « AMMC
» à celui du « CDVM » dans tous les textes législatifs et réglementaires.
A partir de cette petite introduction, nous allons poser la problématique suivante :
Comment l’AMMC a été introduite (constituée) comme autorité du marché des capitaux ?
Et quelle est sa nature juridique ?
Alors, et dans le but d’étudier et d’analyser cette problématique, nous préférons
commencer dans le 1er chapitre par la composition et pouvoirs du CDVM, alors que le 2eme
sera consacré pour la réforme du statut du CDVM et la création de l’AMMC.

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Chapitre I : Composition Et Pouvoirs Du CDVM

Au Maroc le CDVM est l’organe qui assure le contrôle est la réglementation du marché des
valeurs mobilières.

1 Historique Et Coopération Internationale Du CDVM


Le CDVM a connu plusieurs étapes ayant marqués son évolution tant sur le plan de son
organisation et son mode de fonctionnement que sur le plan des missions qui lui sont
dévolues (paragraphe 1)
Le CDVM a conclu plusieurs convention et accord internationaux ; il s’agit d’une institution
très active sur la scène international (paragraphe 2)

1.1 Historique du CDVM


Le CDVM a connu plusieurs étapes marqués son évolution, les principales dates qui
marquent l’histoire du CDVM sont :
1993 : Démarrage du processus de modernisation des marches financiers au Maroc elle
consacre la promulgation d’une série de texte fondateurs qui posent les jalons d’une
organisation moderne des marchés et annoncent la création d’institution nouvelles. C’est
dans ce contexte qu’on été créés le CDVM la société gestionnaire de la bourse des valeurs,
les sociétés de bourse et les OPCVM.
1994 : Tenu du premier conseil Administration du CDVM

1996 : création du dépositaire central et instauration du régime de dématérialisation des


titres
2004 : renforcement des pouvoirs du CDVM par :
Elargissement de la composition du conseil d’administration tout en maintenant l’équilibre
entre les représentants de l’administration et les membres experts.
Elargissement du pouvoir d’investigation du CDVM par la reconnaissance du pouvoir
d’audition, d’injonction de perquisition et de saisie. Certain de ces pouvoirs sont exercés
sous la supervision des autorités judiciaires.
Extension du pouvoir de contrôle du CDVM a l’ensemble des opérateurs du marché.

2016 : Nomination par sa Majesté le roi Mohammed VI que Dieu l’assiste le 6février2016 de
Madame Nezha Hayat en tant que président de L’AMMC.

1.2 La coopération internationale du CDVM


La coopération constitue un des axes stratégiques du CDVM.
Le législateur a autorisé le CDVM à conclure des conventions avec ses pairs dans la
continuité de la politique de coopération du royaume avec les instances a la fois nationales
et internationales.

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Le CDVM a conclu un certain nombre d’accord de coopération et d’échange d’information
avec des autorités étrangères homologues notamment pour lutter contre le crime financier
transfrontalier
En 2007 L’AMMC devient signataires de la convention multilatérale d’échange et de
coopération de L’OICV le Maroc était le 44 éme pays signataires et le 3éme pays africain.
Le 9 novembre 2021 à rabat le conseil de la concurrence et l’autorité marocain du marché
des capitaux sont signé une convention de coopération portant sur l’instauration d’un cadre
de concertation autour des aspect liés à la régulation concurrentielle dans le marché des
capitaux cette convention a été signé par le président de l’autorité du marché capitaux
NEZHA HAYAT et le président du conseil de la concurrence monsieur Ahmed RAHOU
Il s’inscrit dans le cadre de la volante des deux institutions de créer une dynamique de
coopération d’échange et de complémentarité qui garantit l’effectivité de la pérennité de
leur action commune.
Cette coopération permettra de communiquer et d’échange les informations et les
documents utiles ainsi que l’expertise concernant le sujet d’intérêt commun

2 Mission Et Composition De L’AMMC

2.1 Mission de l’AMMC


L'AMMC a pour mission générale de protéger l'épargne investie en instruments financiers,
et pour assurer sa mission, l'AMMC veille à l'information des investisseurs en instruments
financiers, ainsi qu’au bon fonctionnement du marché d'instruments financiers à travers le
contrôle du respect des dispositions légales et réglementaires les régissant
L'AMMC a été instituée par la loi n° 43-12 et a pour mission de :
S’assurer de la protection de l’épargne investie en instruments financiers ;
Veiller à l'égalité de traitement des épargnants, à la transparence et à l'intégrité du marché
des capitaux et à l'information des investisseurs ;
S'assurer du bon fonctionnement du marché des capitaux et veiller à l'application des
dispositions législatives et réglementaires ;
Assurer le contrôle de l'activité des différents organismes et personnes soumis à son
contrôle ;

Assurer le respect de la législation et de la réglementation en vigueur relatives à la lutte


contre le blanchiment des capitaux, par les personnes et les organismes placés sous son
contrôle ;
Contribuer à la promotion de l'éducation financière des épargnants ;
Assister le gouvernement en matière de réglementation du marché des capitaux.

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2.2 Composition de l’AMMC
Le conseil est composé d’une belle brochette de personnalités, parmi les huit membres
figure ; Karim El Aynaoui, économique et président du think tank, Doyen de la faculté des
sciences économiques et sociales de l’université Mohammed 6 polytechnique et conseiller
du PDG d’OCP Group aux cotés de Rajae Aboulaich, professeur à l’école Mohammadia
d’Ingénieurs, Université Mohammed 6 Rabat, experte en mathématiques appliqués, gestion
de risques, ingénierie financière et finance participative. Christian de Boissieu, professeur
émérite à l’Université Paris 1, ancien président du conseil d’analyse économique, ancien
membre du collège de l’AMF en France, expert en questions monétaires, règlementation
bancaire et financière, intégration européenne et également membre du Conseil, avec Najat
El Mekkaoui de Freaitas, enseignante chercheuse à l’université Pari Dauphin PSL et research
fellow à l’Economic Research Forum, experte en gestion des risques, comportements
d’accumulation financière et politique d’investissement des investisseurs institutionnels.
Le conseil compte également parmi ses membres Hélyette Geman, professeur de
mathématiques financières à l’université de Birkbeck, Londres, et à l’université Johns
Hopkins, Washington, elle collabore depuis 2008 avec l'Office Chérifien des Phosphates. Elles
experte dans les domaines des futures, options et matières premières. Ainsi que
SoulaymaneKachani, vice-recteur et professeur à l’université de Columbia, New York, expert
en ingénierie financière à l’université Laval, Québec, Canada, expert en finance, ingénierie
financière, gestion des risques et finance internationale, et Nezha Hayat, présidente de
l’autorité Marocaine du Marché de Capitaux.

Chapitre II : Reforme Du CDVM Et La Création De


l’AMMC

3 Les Principes Fondamentaux Retenus Par OICV


Les marchés financiers et les produits dérivés jouent un rôle capital dans la croissance, le
développement et la force des économies de marché. Ils soutiennent la réalisation des
initiatives des entreprises, en finançant l’exploitation de nouvelles idées et en facilitant la
gestion du risque financier. De plus, comme les investisseurs individuels placent une partie
croissante de leur patrimoine dans des fonds communs de placement ou dans d’autres
formes de placements collectifs, le rôle des marchés financiers est devenu clef dans la
gestion de patrimoine et des retraites.
Une régulation saine et efficace et, partant, la confiance qu’elle suscite, joue un rôle
essentiel pour l’intégrité, la croissance et le développement des marchés financiers.
L'OICV est le principal groupe international de régulateurs des marchés financiers. On
compte, parmi ses membres, les organismes régulateurs de quatre-vingt-onze pays qui
assument au jour le jour la responsabilité de réguler les marchés financiers et de faire
respecter les lois applicables aux valeurs mobilières.
Les statuts de l'OICV précisent dans leur préambule que : “Les autorités boursières décident
de coopérer ensemble afin d’assurer une meilleure régulation des marchés, sur le plan

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national comme sur le plan international, afin de veiller à ce que les marchés soient justes,
efficaces et sains, en vue de :
Échanger des informations sur leur expérience respective pour promouvoir le
développement des marchés de chaque pays,
Unifier leurs efforts pour établir des normes et une surveillance efficace des opérations
internationales sur titres,
S’offrir mutuellement assistance et assurer l’intégrité des marchés grâce à une mise en place
efficace des normes et à une répression énergique des délits.
L’OICV reconnaît que l’existence de marchés nationaux sains constitue un élément
nécessaire à la solidité d’une économie nationale développée et que les marchés financiers
nationaux sont de plus en plus intégrés au sein du marché mondial.
Les statuts de l’OICV établissent également la volonté des régulateurs des marchés
financiers, tant au niveau national qu’international, d’être guidés par un souci constant de
protection des investisseurs.
La communauté internationale des régulateurs doit fournir des conseils et une référence
par rapport à laquelle pourront être mesurés les progrès accomplis en vue d’assurer une
régulation efficace.
Le maintien de normes strictes de régulation et une coopération internationale efficace
permettront non seulement de protéger les investisseurs, mais aussi de réduire le risque
systémique.
Les régulateurs doivent être prêts à répondre au défi considérable que pose l’importance
toujours grandissante de la technologie et tout particulièrement les développements
observés dans le domaine du commerce électronique.
Pour que les objectifs de régulation financière susmentionnés soient atteints, les 30
principes doivent faire l’objet d’une transposition effective dans les cadres juridiques
correspondants. Ces principes sont regroupés en 8 catégories :

3.1 Principes relatifs au régulateur


1. Les responsabilités du régulateur doivent être claires et objectivement établies.
2. Le régulateur doit être fonctionnellement indépendant et responsable dans l’exercice de
ses missions et de ses pouvoirs.
3. Le régulateur doit avoir les pouvoirs adéquats, les ressources et la capacité suffisantes
pour accomplir ses missions et exercer ses pouvoirs.
4. Le régulateur doit adopter des procédures claires et cohérentes.
5. Les services du régulateur doivent observer le plus haut degré de compétence
professionnelle et appliquer, notamment, les normes appropriées en matière de
confidentialité.

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3.2 Principes relatifs aux autorités professionnelles
6. En fonction de la taille et de la complexité des marchés, le système de régulation doit
faire un usage approprié des autorités professionnelles qui exercent des responsabilités de
surveillance directe dans leur domaine de compétence propre.
7. Les autorités professionnelles doivent être supervisées par le régulateur et doivent
respecter des normes de confidentialité et d’équité dans l’exercice de leurs pouvoirs et de
leurs responsabilités déléguées.

3.3 Principes relatifs au respect des lois et règlements


8. Le régulateur doit disposer de pouvoirs étendus de contrôle, d’enquête et de surveillance.
9. Le régulateur doit avoir des pouvoirs étendus pour faire appliquer les lois et règlements.
10. Le système de régulation doit permettre un usage effectif et crédible des pouvoirs de
contrôle, d'inspection et de surveillance, pour le respect des lois et règlements et, enfin,
permettre la mise en place de véritables programmes de contrôle de conformité avec les lois
et règlements.

3.4 Principes relatifs à la coopération en matière de régulation


11. Le régulateur doit avoir le pouvoir d'échanger des informations confidentielles et non
confidentielles avec ses homologues nationaux et étrangers.
12. Les régulateurs doivent établir des mécanismes d'échange d'informations qui précisent
quand et comment ils vont échanger des informations confidentielles et non confidentielles
avec leurs homologues nationaux et étrangers.
13. Le système de régulation doit permettre qu'une assistance soit fournie aux homologues
étrangers qui doivent mener des enquêtes dans l'accomplissement de leurs missions et dans
l'exercice de leurs pouvoirs.

3.5 Principes relatifs aux émetteurs


14. La publication des résultats comptables et des autres informations susceptibles
d’influencer les décisions des investisseurs doit être intégrale, ponctuelle et précise.
15. Les détenteurs de titres d’une société doivent être traités de manière juste et équitable.
16. Les normes comptables et d’audit doivent être de haut niveau de qualité et reconnue au
niveau international.

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3.6 Principes relatifs aux organismes de placements collectifs
17. Le système de régulation doit fixer des normes pour l’éligibilité et la régulation de ceux
qui souhaitent commercialiser et gérer des organismes de placements collectifs.
18. Le système de régulation doit prévoir les règles qui régissent la forme et la structure
juridiques des organismes de placements collectifs ainsi que la ségrégation et la protection
des avoirs des clients.
19. Les règles doivent imposer la publication, comme fixé dans les principes relatifs aux
émetteurs, des informations nécessaires à l’appréciation de l’adéquation d’un organisme de
placements collectifs aux besoins d’un investisseur donné et du montant de son
investissement dans ledit organisme.
20. Les règles doivent imposer la mise en place d’un mécanisme correct et public
d’évaluation des actifs, de calcul de la valeur liquidative et de rachat des parts ou actions
d’un organisme de placements collectifs.

3.7 Principes relatifs aux intermédiaires de marché


21. Les règles doivent fixer des normes minimales pour l’agrément des intermédiaires de
marché.
22. Il est impératif de déterminer pour chaque intermédiaire de marché un niveau minimum
de fonds propres initiaux et permanents ainsi que d’autres exigences prudentielles qui
reflètent les risques qu’ils encourent.
23. Les intermédiaires de marché doivent être tenus de respecter certaines normes en
matière d’organisation interne et de conduite des opérations qui visent à protéger les
intérêts des clients ainsi qu’à assurer une bonne gestion du risque et en vertu desquelles les
dirigeants de l’intermédiaire assument une responsabilité pleine et entière.
24. Des procédures doivent être mises en place pour faire face à la défaillance d’un
intermédiaire de marché de manière à limiter les dommages et les pertes des investisseurs
et à cantonner les risques systémiques.

3.8 Principes relatifs aux marchés secondaires


25. La mise en place de systèmes de négociation, y compris de marchés réglementés, doit
faire l’objet d’une autorisation et d’une surveillance réglementaires.
26. Les marchés réglementés et les systèmes de négociation doivent faire l’objet d’une
surveillance réglementaire pour garantir l’intégrité des transactions au moyen de règles

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justes et équitables qui établissent un équilibre adéquat entre les intérêts des divers
participants au marché.
27. Les règles doivent favoriser la transparence des transactions.
28. Les règles doivent être conçues de manière à détecter et décourager les manipulations
ou autres pratiques déloyales.
29. Les règles doivent avoir pour objet d’assurer la bonne gestion des positions importantes,
des risques de défaillance et des risques de dysfonctionnement du marché.
30. Les systèmes de compensation et de règlement des transactions doivent faire l’objet
d’une surveillance ; ils doivent être conçus de manière à être équitable et efficace, d’une
part, et à réduire les risques systémiques, d’autre part.

4 Le Renforcement Des Pouvoirs De L’autorité Marocain Du Marché

Des Capitaux
Il est désormais reconnu que le législateur financier dispose en droit marocain comme c’est
le cas en droit français et américaine, d’un pouvoir réglementaire habilitant à édicter des
normes générales, abstraites et obligatoires régissant le fonctionnement des marchés
financiers. Sur le plan organique, il est unanimement admis que le régulateur financier ne
serait rattaché ni de droit ni de fait au parlement. En revanche, sur le plan matériel le
rapprochement entre le législateur et le régulateur s’impose.
L’AMMC dispose donc du pouvoir réglementaire de définir les normes relevant du droit de
la régulation. Le régulateur financier appliquant quotidiennement le droit positif, sachant
mieux que quiconque les contraintes et les limites des règles en vigueur, est
particulièrement bien placé pour contribuer à l’élaboration d’un droit nouveau, plus a même
de répondre aux nouveaux défis du développement du marché et de la protection de
l’épargne.
Sans entrer dans les détails des activités financières laissées entièrement aux règles fixées
par voie de règlement, notre propos a pour but de tracer les contours du pouvoir
réglementaire réservé au régulateur financier.
Celui-ci devient un producteur des actes normatifs à la fois prescriptives et descriptives. Il
produit une normativité dure prescriptive par voie de règlement ou plusieurs règlements
(para1) ainsi qu’une normativité souple descriptive par voie d’actes pédagogiques, incitatifs
ou dissuasifs (para2)

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4.1 L’AMMC productrice de « droit dur » :
Le législateur peut procéder en délégant directement au régulateur par voie d’une
disposition générale un pouvoir réglementaire en vue d’organiser des matières placées sous
son contrôle. En plus, le droit marocain lui confie la réglementation du marché des capitaux,
qu’il s’agisse des sociétés faisant appel public à l’épargne, de l’infrastructure des marchés
financiers et des professionnels. Le pouvoir réglementaire de L AMMC est légalement établi
et judicieusement encadré
➢ Un pouvoir règlementaire légalement établi
L’AMMC dispose comme ses homologues étrangers, d’un pouvoir réglementaire
d’application de la norme lui permettant d’exercer efficacement sa mission. L’octroi de ce
type de pouvoir aux régulateurs des marchés financiers est une solution qui existe dans la
plupart des grandes places financières à travers le monde.
L’AMMC dispose d’un pouvoir de fixer des règles générales contraignantes dont l’objet est
strictement défini par la loi. Ainsi l’autorité exerce son pouvoir réglementaire pour fixer des
règles de pratique professionnelle ou des règles déontologiques ou encore des modalités
techniques ou pratiques d’application des dispositions législatives ou réglementaires. En
outre, ces règles doivent avoir pour destinataires les personnes et organismes soumis à son
contrôle comme le prévoit l’article 6 de la loi 43-12 relative à L’AMMC.
En effet, ladite loi reconnait à l’autorité, un large pouvoir réglementaire sur l’ensemble des
domaines soumis à son contrôle. L’étendue du pouvoir de contrôle de l’autorité a été
renforcée par rapport à son prédécesseur le CDCM puisque l’autorité contrôle désormais
l’ensemble des acteurs et intervenants du marché des capitaux et non seulement les
marchés de valeurs mobilières.
Dans le même sens, le règlement général est considéré comme étant un véritable
instrument d’organisation fonctionnel de l’AMMC, le règlement général se présente en
quelque sorte comme les « statuts » voire le « règlement intérieur » du régulateur. C’est un
outil de régulation efficace. S’il est vrai qu’un tel postulat puisse se défendre valablement au
regard des règles applicables en interne, il n’est pourtant pas moins susceptible d’être
critiqué en ce qui concerne les dispositions dudit règlement ayant vocation à s’appliquer aux
tiers.
C’est ainsi que s’il était autrefois permis de douter que le règlement général ait la nature
d’un acte administratif unilatéral, la loi n°43-12 en fait désormais une véritable institution

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législative par la mise en place d’un circuit d’approbation par l’administration après examen
par le conseil d’administration.
Dans le même ordre d’idées, on peut rajouter que le règlement général est considéré
comme étant un prérequis des circulaires. Afin que les dispositions de l’article 6 de la loi
consacrée aux circulaires, connaissent une application concrète, le règlement général de
l’AMMC est appelé, entre autres, d’une part à définir les modalités d’élaboration desdites
circulaires, notamment les procédures de consultation des professionnels concernés, et
d’autre part à prévoir le montant des pénalités découlant du non-respect des dispositions
contenues dans les circulaires de l’AMMC.
De ce fait, le régulateur n’est donc maitre de son pouvoir réglementaire que dans les
limites tracées par la loi. Il ne peut être juge de l’opportunité reconnait à l’AMMC un pouvoir
réglementaire qu’elle utilise dès que le besoin se manifeste pour l’exercice de ses missions.
En effet, son règlement général précise que l’autorité, préalablement à l’élaboration d’une
nouvelle circulaire ou la modification d’une circulaire existante, procède à l’analyse des
besoins au regard des dysfonctionnements constatés sur le marché, en raison d’une
réglementation insuffisante précise, ou en raison des difficultés d’application de la
réglementation actuelle ou encore lorsqu’elle constate une évolution de la pratique, qui
conduit à une absence ou insuffisance d’encadrement.
➢ Un pouvoir normatif judicieusement encadré
En attribuant à une autorité de régulation le pouvoir normatif, le législateur fait place dans
le paysage normatif marocain à un nouveau droit. Son choix incarne le passage d’un droit
abstrait, général et désincarné, le droit-réglementaire, pratique unilatérale de
l’administration, à un droit concret ancré dans la réalité la plus physique et la plus sensible
de la société, le droit de la régulation. Ce droit entend mieux répondre aux exigences des
secteurs sensibles et complexes, que l’on ne pourrait confier à une pratique administrative
trop généraliste, inadaptée aux réalités des marchés et aux besoins des intervenants. Le
pouvoir du régulateur d’édicter des règles générales se démarque donc du pouvoir normatif
classique de législateur ou de l’exécutif.

4.2 L’AMMC, productrice de « droit souple »


Aussi bien en droit marocain qu’en droit français ou américaine, le régulateur financier est
habilité à exercer l’action réglementaire d’une façon indirecte en passant par une
proposition, un avis, ou une réglementation. Il convient de mieux prendre la mesure d’un tel

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mouvement, le régulateur financier échappant avec ces procédés à toute exigence
d’homologation ministérielle.
Il convient donc de mettre le point sur les différents procédés du droit souple avant de
traiter son impact
On distingue essentiellement les procédés pédagogiques et les procédés interprétatifs du
droit souple
Les procédés pédagogiques

La fonction pédagogique est l’une de celles qu’accomplissent les régulateurs. Elle a pour fin
d’éclairer les agents économiques sur les politiques que les autorités entendent suivre. Sur la
forme, sur comment les autorités entendent la normativité, ses objectives, et, en général,
tout ce qui prouve sa mise en œuvre. La fonction pédagogique permet d’accentuer le degré
d’intelligibilité de la normativité. Avec cette manière d’agir, elle accorde au régulateur
davantage de légitimité. De ce fait, en matière de régulation, le droit souple aide les
régulateurs à produire la fonction pédagogique qui est la leur.
En outre, et dans le but de dévoiler sa façon de réfléchir ou d’informer sur la régulation des
marchés financiers, le régulateur financier diffuse de nombreux types de documents. Tant en
droit marocain qu’en droit français et américain, les sites internet des régulateurs financiers
sont riches d’un grand nombre de documents à des fins pédagogiques et de transparence.
Les procédés impératifs
Le droit marocain confère au régulateur financier un pouvoir interprétatif et pédagogique
sur la réglementation du marché des capitaux.
Les régulateurs financiers se sont vus dotés d’un large éventail de procédés normatifs. Il
s’agit en premier lieu des recommandations. C’est le moyen par lequel l’autorité préconise
une certaine manière d’agir mais qui, d’après les dispositions régissant ces autorités, ne
comporte pas, pour celui à qui on s’adresse, l’obligation de se conformer.
L’impact juridique du droit souple
L’effectivité du droit souple ne saurait postulée. Parce qu’il n’est pas contraignant, le droit
souple ne peut s’imposer que s’il suscite une dynamique en sa faveur parmi ses
destinataires. Cette dynamique peut être forte quand le droit souple se procure la qualité de
standard. Si le droit souple ne peut être directement sanctionné, il peut être pris en compte
dans une décision de sanction ou entrainer des conséquences défavorables sur un plan extra
juridique (dégradation de l’image, désaffection des investisseurs, etc.). Son effectivité est
alors amplement renforcée, par un effet qu’on pourrait qualifier « d’ombre portée » de la
sanction.
C’est dans ce sens que ce mode d’action présente deux grands avantages. La simplicité,
d’abord : ce type d’acte est souvent dispensé du formalisme qui s’impose aux normes
juridiques. L’effectivité, ensuite : un acte de droit souple peut s’avérer tout aussi
contraignant, en pratique, qu’une véritable décision. Le seul fait d’exprimer une analyse ou
une orientation peut parfois suffire à influer sur le comportement des acteurs économiques.

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D’une manière générale, on peut dire que le développement du droit souple est souvent
regardé comme un symptôme de la dégradation de la norme, et ce faisant de
l’affaiblissement de l’état. Le conseil d’État français ne partage pas ce point de vue car le
droit souple peut, au contraire, concourir au renouvellement de l’État, par un accroissement
de la gamme des moyens d’action des pouvoirs publics, dès lors que sont respectés les
principes d’égalité et de non-discrimination.

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Conclusion
En tant qu’autorité de régulation du marché des capitaux, l'AMMC a été Instituée par la loi
n° 43-12 et a pour mission de :

• S’assurer de la protection de l’épargne investie en instruments financiers ;


• Veiller à l'égalité de traitement des épargnants, à la transparence et à l'intégrité du
marché des capitaux et à l'information des investisseurs ;
• S'assurer du bon fonctionnement du marché des capitaux et veiller à l'application des
dispositions législatives et réglementaires ;
• Assurer le contrôle de l'activité des différents organismes et personnes soumis à son
contrôle ;
• Assurer le respect de la législation et de la réglementation en vigueur relatives à la lutte
contre le blanchiment des capitaux, par les personnes et les organismes placés sous son
contrôle ;
• Contribuer à la promotion de l'éducation financière des épargnants ;
• Assister le gouvernement en matière de réglementation du marché des capitaux.

Pour la réalisation de ces missions, l'AMMC est dotée des prérogatives suivantes :

• Elaboration des circulaires


• Habilitation des intervenants
• Visa, agrément et avis relatifs aux produits
• Instruction des dossiers d’agréments des intervenants
• Visa des notes d’informations des opérations financières
• Contrôle des intervenants et des entreprises de marché
• Surveillance, enquêtes et sanctions.

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Table des matières
INTRODUCTION....................................................................................................................................... 1
Chapitre I : Composition Et Pouvoirs Du CDVM ................................................................................... 4
1 Historique Et Coopération Internationale Du CDVM ............................................................................... 4
1.1 Historique du CDVM ..................................................................................................................... 4
1.2 La coopération internationale du CDVM ...................................................................................... 4
2 Mission Et Composition De L’AMMC ..................................................................................................... 5
2.1 Mission de l’AMMC ....................................................................................................................... 5
2.2 Composition de l’AMMC ............................................................................................................... 6
Chapitre II : Reforme Du CDVM Et La Création De l’AMMC............................................................. 6
3 Les Principes Fondamentaux Retenus Par OICV ...................................................................................... 6
3.1 Principes relatifs au régulateur ..................................................................................................... 7
3.2 Principes relatifs aux autorités professionnelles .......................................................................... 8
3.3 Principes relatifs au respect des lois et règlements...................................................................... 8
3.4 Principes relatifs à la coopération en matière de régulation........................................................ 8
3.5 Principes relatifs aux émetteurs ................................................................................................... 8
3.6 Principes relatifs aux organismes de placements collectifs .......................................................... 9
3.7 Principes relatifs aux intermédiaires de marché .......................................................................... 9
3.8 Principes relatifs aux marchés secondaires .................................................................................. 9
4 Le Renforcement Des Pouvoirs De L’autorité Marocain Du Marché Des Capitaux ............................ 10
4.1 L’AMMC productrice de « droit dur » ......................................................................................... 11
➢ Un pouvoir règlementaire légalement établi.............................................................................. 11
➢ Un pouvoir normatif judicieusement encadré............................................................................ 12
4.2 L’AMMC, productrice de « droit souple » ................................................................................... 12
Conclusion ................................................................................................................................................. 15
Table des matières..................................................................................................................................... 16

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