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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

PLAN STRATEGIQUE
du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire
2021-2026

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu L’assiste et Le glorifie, Président du Conseil


Supérieur du Pouvoir Judiciaire
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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Introduction

Dans le cadre de la dynamique exceptionnelle que connaît aujourd’hui le Maroc,


sous la direction éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, et
marquée par de nombreux chantiers de réforme en cours et d’importants projets de
développement, visant à améliorer la vie des citoyens et à hisser le Royaume au rang
des pays développés, l’intérêt porté à la Justice constitue la première des priorités. Elle
représente, en effet, le soutien essentiel de tout projet de développement réussi et une
base incontournable pour l’atteinte des objectifs fixés, tels que soulignés par la lettre
royale, adressée le 2 avril 2018, à Marrakech, aux participants au premier congrès
international de la justice en ces termes : « Garant de l’indépendance du pouvoir
judiciaire, Nous veillons tout particulièrement à ce que ce principe constitutionnel soit
placé au service des citoyens, au service du développement et au service de l’Etat de
droit... Il importe aussi de relever un autre défi qui consiste à accroître la confiance
en la Justice, érigée en rempart inexpugnable de défense de l’Etat de droit et en levier
essentiel du développement. A cette fin, l’appareil judiciaire doit se perfectionner
et améliorer son rendement pour être à même d’accompagner les transformations
économiques et sociales à l’œuvre dans toutes les sociétés. ».

Dans son message du 1er mars 2012, adressé au Conseil supérieur de la magistrature,
Sa Majesté le Roi avait également déclaré : « Nous avons voulu aujourd’hui, en présidant
l’ouverture de la session du Conseil supérieur de la magistrature, lancer un appel à ce
Conseil et à travers lui, nous adresser à la famille de la justice dans son ensemble avec
un discours direct pour souligner la lourde responsabilité des magistrats eux-mêmes
dans la réforme du corps judiciaire et sur laquelle repose notre quête de la démocratie
et du développement. »

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Afin que la justice puisse contribuer au développement économique et social


du pays, à la protection des droits et des libertés, au soutien des investissements et
de la création d’emplois, ainsi qu’à la consolidation de la démocratie, de la bonne
gouvernance, de l’intégrité et de la transparence, et sur la base de ses prérogatives
constitutionnelles, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire s’est doté d’une stratégie
d’action à court et moyen termes (2021-2026), qui constituera la feuille de route
définissant les priorités de son champ d’action, ainsi que les modes et les moyens
d’opérationnalisation.

Ce document représente les grandes lignes du premier plan stratégique du Conseil


supérieur du pouvoir judiciaire, dont ce dernier a décidé de se doter lors de sa réunion
du 30 mars 2021 (Il s’agit de la première réunion du Conseil après la nomination de son
président-délégué, M. M’hammed Abdennabaoui, et la finalisation de sa composition
avec la prestation de serment des nouveaux membres nommés, devant Sa Majesté le
Roi, au Palais Royal de Fès, le 22 mars 2021) . Il a été élaboré par le Conseil supérieur
du pouvoir judiciaire, avec l’appui d’une commission constituée par plusieurs de ses
membres et qui reportait sur l’avancement de son travail à chaque réunion périodique du
Conseil. Le Conseil a ainsi adopté ce document de référence, qui représente le premier
Plan Stratégique du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire depuis l’investiture de ce
dernier par Sa Majesté le Roi, le 6 avril 2017.

Cette stratégie définit ainsi le rôle que doit jouer le Conseil, durant les cinq
prochaines années, dans la contribution à la réforme du système judiciaire, tant sur le
plan de la gestion de la situation professionnelle des magistrats et du suivi global de
la situation judiciaire, que ceux relatifs aux autres aspects du système judiciaire. Dans
cet esprit, le Conseil adoptera une approche participative et intégrée, visant à moraliser
la justice, à accroître les capacités des magistrats ainsi que le niveau d’efficacité de

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leur performance, à renforcer leurs aptitudes juridiques et sur les droits de l’homme et
à encadrer leur conduite conformément aux dispositions de la Constitution, de la loi, de
l’éthique de la profession et des principes de la justice. Le Conseil entend également
soutenir les magistrats dans leur intégrité, leur indépendance, leur neutralité et leur
impartialité et faire en sorte de renforcer leur immunité pour l’appropriation de ces
valeurs. Cela contribuera à accroître la confiance des citoyens dans la justice.

Cette stratégie fait état également de la contribution potentielle du Conseil dans la


réforme du système judiciaire, aux côtés des autres pouvoirs et institutions concernés par
le sujet, et ce, sur la base de ses missions constitutionnelles, énoncées aux paragraphes
2 et 3 du chapitre 113 de la Constitution.

En fait, les ambitions du Conseil pour sa contribution dans le processus de réforme


du système judiciaire étaient plus importantes que ce qui est décrit dans ce document.
En effet, en raison des contraintes liées à l’organisation de l’administration du Conseil,
inadéquate par rapport à cette ambition, le Conseil a estimé que ce premier plan
stratégique qu’il a élaboré devrait d’abord se focaliser sur ces lacunes, et qualifier ses
structures afin qu’elles puissent lui donner les moyens de jouer un rôle actif dans le
processus de réforme. L’objectif est de se donner les moyens de travailler et de coopérer
avec les autorités et les institutions œuvrant directement dans le secteur de la justice ou
concernées par celui-ci, ainsi que de mener à bien les chantiers ouverts par le Conseil
dans le cadre de sa stratégie.

Le Conseil entend achever la restructuration de ses services au cours de la mise en


œuvre de cette stratégie, dont de nombreuses mesures exigent une coopération et une
coordination avec les autres pouvoirs, en particulier l’autorité gouvernementale chargée
de la justice, cette dernière étant un partenaire clé dans l’administration judiciaire et
un soutien important dans l’élaboration des projets de loi et de textes réglementaires

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nécessaires à la mise en œuvre de cette stratégie. D’autres mesures, programmées dans


cette stratégie, appellent une coordination avec d’autres institutions, notamment les
professions judiciaires. C’est dans cet esprit que le Conseil y a inscrit un fort soutien
à la coopération et la communication avec diverses autorités, institutions et instances
concernées par les questions de justice.

Un autre volet essentiel de cette stratégie vise à y faire adhérer les magistrats et
leurs associations professionnelles, tant en ce qui a trait à la moralisation de la profession
judiciaire que de la consolidation de ses nobles principes, notamment l’indépendance,
la neutralité, l’impartialité et l’intégrité, de la préservation de la dignité et de l’honneur
de la magistrature, mais également sur des aspects tels que le respect du devoir de
réserve et l’engagement de s’abstenir de toute activité politique ou syndicale, en vertu
de la Constitution et des lois organiques relatives au Conseil et au statut des magistrats.

Le Conseil compte ainsi impliquer les magistrats et leurs associations


professionnelles dans la mise en œuvre de nombreuses mesures, et se fait fort de leur
adhésion spontanée pour le succès de cette stratégie.

Le Conseil estime aussi qu’il faudra encadrer et suivre la mise en œuvre de cette
stratégie ; certaines de ses actions devant éventuellement être revues et réajustées
au cours des phases d’implémentation, en fonction notamment de l’évolution de la
législation et des réalités sur le terrain. A cet effet, Le Conseil veillera en permanence
sur la réalisation des actions y afférentes, et contribuera ainsi de façon effective à
la réforme du système judiciaire, telle que décidée et ordonnée par Sa Majesté Le
Roi, ainsi qu’il l’a annoncé dans son illustre discours à la nation, à l’occasion de
l’anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, le 20 août 2009 : « Cher peuple…
Depuis que Nous est échue la charge d’assurer la conduite de la nation, Nous
avons placé au cœur de Nos préoccupations, la réforme de la justice, une réforme

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qui procède d’une vision innovante, en rupture avec les accumulations négatives
issues des approches unilatérales et partielles.

Aussi, et loin de toute démarche unilatérale, avons-Nous retenu, en la matière,


la démarche consultative, participative et inclusive que Nous avions judicieusement
suivie pour traiter les grandes questions nationales. Au lieu de quelques mesures
étriquées, Nous avons décidé de mettre au point une réforme substantielle qui ne
se limite pas au seul secteur judiciaire, mais qui, par sa consistance et sa globalité,
englobe l’ensemble du système de la justice.

… La justice représente, à Nos yeux, la clef de voûte pour la concrétisation


d’un principe auquel Nous sommes particulièrement attaché, à savoir l’égalité
des citoyens devant la loi. Elle constitue le recours et le gage de l’équité, comme
facteur de consolidation de la stabilité sociale. Mieux encore, la légitimité même
de l’Etat et l’inviolabilité de ses institutions puisent leur force dans celle de la
justice qui constitue le fondement même du pouvoir.

Aussi avons-Nous décidé de donner une nouvelle et forte impulsion à la réforme


de la justice, suivant une feuille de route claire dans son référentiel, ambitieuse
dans ses objectifs, précise dans ses priorités et rigoureuse dans ses mécanismes
d’application. »

Ces même s orientation s ont également été prévues par la Charte de la réforme
de la justice, ratifiée par Sa Majesté, le 30 juillet 2013.

Le Premier Président de la Cour de Cassation, Président


Délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire
M’hammed Abdenabaoui

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Chapitre I
Les fondements du plan stratégique

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1. La mission stratégique du Conseil

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La Constitution de 2011 a consacré l’indépendance du pouvoir judiciaire aux côtés


des deux autres pouvoirs législatif et exécutif, une indépendance dont Sa Majesté le
Roi est le garant. Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, institution présidée par Sa
Majesté le Roi, a ainsi été créé avec une composition nouvelle et de vastes compétences
se traduisant par des prérogatives constitutionnelles importantes afin de contribuer à
la bonne mise en œuvre de la réforme de la justice. Outre les fonctions traditionnelles
de l’ancien Conseil supérieur de la magistrature, notamment celles liées à gestion de
la situation professionnelle des magistrats et à la mise en œuvre des garanties qui
leur sont accordées, le rôle du nouveau Conseil supérieur du pouvoir judiciaire a été
étendu pour la première fois à la moralisation de la justice et à la protection de son
indépendance, en les plaçant ainsi au cœur de la moralisation de la vie publique et de
la garantie de l’Etat de droit dans la société.

Le Conseil a également été chargé d’autres fonctions stratégiques dans le but de


contribuer activement et efficacement à la bonne gouvernance du système judiciaire.
Il aura ainsi à élaborer des rapports de l’état de la justice et du système judiciaire,
à formuler des recommandations appropriées et à émettre ses avis sur les questions
relatives à la justice.

Par ailleurs, la création par la Constitution d’un pouvoir judiciaire indépendant


des pouvoirs législatif et exécutif, et dont l’indépendance est garantie par Sa Majesté
le Roi (chapitre 107 de la Constitution), implique que ce pouvoir est le seul compétent
pour gérer la question judiciaire dans son ensemble. Ces prérogatives du Conseil ne
sont limitées que par son obligation de respecter, d’une part, l’indépendance des juges
dans les décisions de justice qu’ils rendent, et ce, en vertu des dispositions des articles
109 et 110 de la Constitution, et d’autre part, la compétence du pouvoir exécutif dans
le domaine de l’administration, conformément à l’article 89 de la Constitution. À cet

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égard, la Cour constitutionnelle a déclaré dans sa décision 89/19 du 8 février 2019 que
les tâches incombant au secrétariat-greffe dans les tribunaux ont un caractère judiciaire
du fait qu’elles procèdent de l’accès à la justice et des procédures judiciaires. Elles
ne constituent pas, par conséquent, [un sujet partagé entre les pouvoirs exécutif
et judiciaire ou à coordonner entre eux, mais relèvent exclusivement du pouvoir
judiciaire tel qu’exercé, en toute indépendance par les magistrats du siège et ceux
du parquet, sans aucune ingérence d’un autre pouvoir constitutionnel.] Cette
décision attribue donc au pouvoir judiciaire la responsabilité directe du fonctionnement
judiciaire des tribunaux dans leur ensemble et énonce que les responsables judiciaires
sont en charge de la supervision des fonctions de l’administration judiciaire, dans ses
deux volets administratif et financier (gestion des biens et des ressources financières
des tribunaux, gestion de la situation professionnelle des fonctionnaires), et relevant
du pouvoir exécutif, en coordination avec le pouvoir judiciaire, sous la supervision des
responsables judiciaires des tribunaux.

Le principe de l’indépendance des magistrats dans leurs jugements et décisions


est doublement exprimé dans la Constitution, notamment à l’article 110 comme suit :
[Les magistrats du siège ne sont astreints qu’à la seule application de la loi. Les
décisions de justice sont rendues sur le seul fondement de l’application impartiale
de la loi.

Les magistrats du parquet sont tenus à l’application de la loi et doivent se


conformer aux instructions écrites, conformes à la loi, émanant de l’autorité
hiérarchique.]

L’article 109 de la Constitution proscrit, quant à lui, : « …toute intervention dans


les affaires soumises à la justice. Dans sa fonction judiciaire, le juge ne saurait

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recevoir d’injonction ou instruction, ni être soumis à une quelconque pression ».


Il est donc nécessaire de protéger l’indépendance des magistrats dans l’exercice de
leur fonction judiciaire, en contrecarrant notamment toutes les tentatives d’influence
qu’ils pourraient subir dans le prononcé de leurs décisions judiciaires. Ces tentatives
d’influence ne peuvent toutefois être contrôlées et évaluées qu’en vertu des recours
judiciaires et des différents degrés de juridiction légalement accessibles, d’une part,
ainsi que par leur contrôle, dans le cadre des procédures légales relatives à l’évaluation
de la performance des magistrats. Ces procédures sont elles-mêmes liées à l’application
des garanties juridiques accordées aux magistrats, notamment en vertu des articles 66,
72, 75, 84, 85 à 100, 103 et 107 de la loi organique relative au Conseil supérieur du
pouvoir judiciaire, ainsi que des articles 96 à 99 de la loi organique portant statut des
magistrats et des procédures disciplinaires du Conseil, qui lui donnent la possibilité
de mettre en cause la responsabilité des magistrats quant aux manquements à leurs
obligations professionnelles, d’autre part.

Si le principe de l’indépendance des juges dans leurs jugements et décisions, tel que
consacré par les articles 109 et 110 de la Constitution et l’article 48 de la loi organique
portant statut des magistrats, ne pose aucun problème dans son application, la question
de l’administration judiciaire soulève, quant à elle, certaines difficultés et continue de
susciter des questionnements.

Sur ce plan, la décision du Conseil constitutionnel n° 991-16, en date du 15 mars


2016 apporte un premier éclairage en considérant :

- [que même si, selon l’article 89 de la Constitution, dont est sujet l’administration
publique sous l’autorité du Gouvernement, l’administration judiciaire se distingue
des autres administrations du fait de son action directe dans la gestion des affaires
judiciaires inhérentes par leur nature aux fonctions du pouvoir judiciaire ;

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- que le principe de l’indépendance du pouvoir judiciaire des pouvoirs législatif


et exécutif prévu par l’article 107 de la Constitution ne saurait être réduit au
Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et à ses attributions définies par l’article
113 de la constitution ;

- que ce principe ne saurait être appliqué sans que les responsables judiciaires
ne disposent des attributions de supervision sur les services administratifs des
tribunaux...].

Dans son dernier arrêt sur la question sus-citée, La Cour constitutionnelle a


explicité davantage la position du juge constitutionnel en précisant que :

- le volet de l’administration judiciaire, qui relève du Ministre de la justice


(pouvoir exécutif) et qui implique les responsables judiciaires, est lié à [ la gestion
administrative et financière des tribunaux ], laquelle se rattache à [ l’administration
des biens et des ressources financières des tribunaux et à la gestion de la situation
professionnelle des fonctionnaires ] ;

- les autres tâches qu’effectuent les fonctionnaires du secrétariat-greffe «


s’inscrivent dans l’accès à la justice et aux procédures contentieuses ». Elles
revêtent « un caractère judiciaire » et « ne constituent pas un domaine partagé ou
susceptible d’être coordonné entre les pouvoirs exécutif et judiciaire. Elles relèvent
des prérogatives propres au pouvoir judiciaire, exercées de manière indépendante
par les magistrats du siège et ceux du parquet, sans aucune ingérence d’une autre
autorité constitutionnelle, dans le respect de l’indépendance du pouvoir judiciaire
telle que consacrée par la constitution ».

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Il en résulte clairement une séparation totale des fonctions de [gestion administrative


et financière des tribunaux] et des fonctions purement judiciaires :

Les premières sont considérées comme un volet de l’administration des juridictions, et


qui sont soumises à la coordination entre les pouvoirs judiciaire et exécutif, conformément
au titre I de la Constitution.

Les secondes relèvent aussi de l’administration judiciaire. Mais elles sont caractérisées
par leur nature judiciaire et relèvent, de ce fait, du seul pouvoir judiciaire, auxquelles
s’applique le principe d’indépendance vis-à-vis des pouvoirs législatif et exécutif,
tel qu’institué par l’article 107 de la Constitution. À cet égard, la décision de la Cour
constitutionnelle n° 89/19 en date du 08 février 2019, relative à la conformité de la loi n °
38-15 sur l’organisation judiciaire a précisé ce qui suit : [Attendu qu’en plus des tâches
à caractère administratif et financier qui lui incombent, l’administration judiciaire
se distingue des autres administrations publiques par l’exécution d’autres tâches
ayant une nature judiciaire, et qui octroient une spécificité au service de la justice
par rapport aux autres services administratifs. En effet, la réception des plaintes par
exemple, des rapports, des mémoires de défense, l’établissement des convocations, la
présence aux interrogatoires, la perception des taxes judiciaires, l’accomplissement
des fonctions de notification et la participation aux délibérés, l’établissement des
rapports d’audience et la fonction d’exécution, sont des actes propres aux domaines de
l’accès à la justice et des procédures contentieuses, et qui donnent aux fonctionnaires
du secrétariat-greffe un statut d’auxiliaires de justice constituant la ressource
humaine de l’administration judiciaire ;

Considérant que la matière judiciaire ne constitue pas le sujet commun entre les
pouvoirs exécutif et judiciaire ou même susceptible de faire l’objet d’une coordination
entre eux, mais qu’elle est une compétence du seul ressort du pouvoir judicaire

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et qu’elle est exercée en toute indépendance par les magistrats du siège et du


parquet, sans la moindre ingérence d’une autre autorité constitutionnelle, en
application du principe de l’indépendance du pouvoir judiciaire, consacré par la
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constitution ;

Et considérant que, en conséquence, la dualité de la responsabilité exercée


dans les tribunaux, et prévue au premier alinéa de l’article 7 (de la loi n° 38-15
relative à l’organisation judiciaire), est limitée aux fonctions administratives et
financières de l’administration judiciaire, et ne s’étend pas à son volet judiciaire,
qui reste exclusivement du ressort des seuls responsables judiciaires...].

1 Dans sa décision n° 89/19 du 8 février 2019 sur la conformité du projet de loi n° 38-15 relatif à l’organisation judiciaire, la
Cour constitutionnelle a énoncé ce qui suit : « Attendu que l’acte de recours relatif aux paragraphes des articles en question, est
essentiellement centré sur le sujet de l’administration judiciaire et sur la partie qui en a la responsabilité ;

Attendu que pour déterminer ce que l’on entend par administration judiciaire et désigner la partie à qui incombe sa supervision,
il y a lieu de se référer d’abord à la Constitution et puis aux deux lois organiques relatives au Conseil supérieur du pouvoir
judiciaire et au statut des magistrats ;

Attendu que la Constitution met, en général, l’administration à la disposition du Gouvernement, conformément à l’alinéa 2 de
l’article 89 ;

Attendu que la loi organique relative au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire évoque l’administration judiciaire sur quatre
sujets (la décision fait référence aux articles 54, 71 72 et 110 de la loi organique précitée) ;

Attendu que la loi organique portant statut des magistrats dispose ... (la décision fait référence aux articles 28 et 51 de ladite loi
organique);

Attendu qu’il résulte de ces dispositions, premièrement que l’administration judiciaire, dans ses volets administratif et
ÀQDQFLHU HVW XQH UHVSRQVDELOLWp SDUWDJpH REMHW GH FRRSpUDWLRQ HW GH FRRUGLQDWLRQ HQWUH OHV SRXYRLUV H[pFXWLI HW MXGLFLDLUH
'HX[LqPHPHQWOD©VXSHUYLVLRQªFRQÀpHDX[UHVSRQVDEOHVMXGLFLDLUHVFRQFHUQHOD©JHVWLRQDGPLQLVWUDWLYHGHVWULEXQDX[ª
Inversement, ce qui est hors de ces volets ne relève pas de la « supervision », mais plutôt de l’autorité directe des responsables
judiciaires. Troisièmement, les rapports transmis par le Ministre chargé de la justice au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire,
accompagnés de son évaluation du travail des responsables judiciaires, se limitent aux aspects relatifs aux volets administratif
HWÀQDQFLHUVDQVDOOHUDXGHOj4XDWULqPHPHQWOH&RQVHLOVXSpULHXUGXSRXYRLUMXGLFLDLUHDSSUpFLHOHVFRPSpWHQFHVHQPDWLqUH
d’administration judiciaire lors de la nomination des responsables judiciaires ou du renouvellement de leurs fonctions ;

Attendu que la supervision de l’administration judiciaire par le ministère chargé de la justice, dans ses volets administratif et
ÀQDQFLHU L HVWFRQGLWLRQQpHSDUOHUHVSHFWGHO·LQGpSHQGDQFHGXSRXYRLUMXGLFLDLUHWHOTX·H[HUFpSDUOHVPDJLVWUDWVGXVLqJHHW
FHX[GXSDUTXHWHW LL VHOLPLWHjODJHVWLRQDGPLQLVWUDWLYHHWÀQDQFLqUHGHVWULEXQDX[

$WWHQGXTXHODJHVWLRQDGPLQLVWUDWLYHHWÀQDQFLqUHUHOHYDQWGHO·DGPLQLVWUDWLRQMXGLFLDLUHUHJURXSHODJHVWLRQGHVELHQVHWGHV
UHVVRXUFHVÀQDQFLqUHVGHVWULEXQDX[DLQVLTXHODJHVWLRQGHODVLWXDWLRQSURIHVVLRQQHOOHGHVIRQFWLRQQDLUHVª

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Il en ressort clairement que les fonctions judiciaires comprennent deux volets :

- Le premier englobe les décisions judiciaires prises par les magistrats dans le
cadre des prérogatives qui leur sont exclusivement dévolues ainsi que les procédures
qui leur sont applicables ;

- Le second volet couvre les fonctions judiciaires relevant de l’administration


judiciaire, qui sont des activités administratives de l’administration judiciaire.

Les fonctions de l’administration judiciaire se répartissent à leur tour en deux


parties :

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- La première est purement administrative et consiste en la [gestion administrative


et financière de l’administration judiciaire, qui est liée à la gestion des biens et des
ressources financières des tribunaux et à la gestion de la situation professionnelle
2
des fonctionnaires ] . Ce volet de l’administration judiciaire est géré conjointement
par les pouvoirs judiciaire et exécutif dans le cadre de l’instance conjointe prévue par
l’article 54 de la loi organique relative au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire ;

- La deuxième partie, quant à elle, touche au volet judiciaire de l’administration


judiciaire et relève, de ce fait, exclusivement du pouvoir judiciaire. Ce volet comprend
les tâches et les procédures liées à l’accès à la justice et au déroulement de l’action
judiciaire, comme l’a illustré la décision 89/19 de la Cour constitutionnelle à travers
quelques exemples, tels que la réception des plaintes, des rapports, et des mémoires,
les fonctions de notification et d’exécution, la perception des frais judiciaires, la
participation aux délibérés, l’établissement de rapports d’audiences, etc. Ces tâches
habituellement effectuées par les fonctionnaires du secrétariat-greffe sont des tâches
judiciaires plutôt qu’administratives.

Les magistrats sont également appelés à rédiger et saisir les jugements, à veiller
à l’efficacité dans le traitement des affaires, à trancher les litiges dans des délais
raisonnables, à contribuer à la formation d’autres magistrats, notamment par la formation
continue et spécialisée. Toutes ces tâches sont prises en compte dans l’évaluation de
la performance judiciaire des magistrats, menée par le pouvoir judiciaire dans sa quête
de réalisation de l’efficacité judiciaire. Elles ne peuvent donc pas être sous le contrôle
de l’administration, car elles sont au cœur de l’activité judiciaire et ne peuvent en être
dissociées. Aussi incombe-t-il aux institutions du pouvoir judiciaire elles-mêmes le
contrôle, l’accompagnement et l’évaluation de ces tâches.

2 Décision de la Cour constitutionnelle n° 89/19 MD du 08 février 2019 sur la conformité avec la loi n° 38.15 sur la réglementation
judiciaire.

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On en conclut que les fonctions du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire sont


les suivantes :

1.Gérer la situation professionnelle des magistrats ;

2.Protéger l’indépendance des juges ;

3.Etablir des rapports sur le système judiciaire et émettre des


recommandations et des avis;

4.Superviser le fonctionnement du volet judiciaire de l’administration


judiciaire;

5.Contribuer à la coordination du volet administratif de l’administration


judiciaire.

Le Conseil, fort de son attachement à la Constitution, est déterminé à jouer


pleinement son rôle et à s’engager dans cet ambitieux projet sociétal et à lui donner
une dimension concrète et pratique, par sa contribution à l’amélioration de l’efficience
et de l’efficacité du système judiciaire et au renforcement de la confiance des citoyens
et des justiciables dans la justice.

Considérant que cette question de confiance a été et continue d’être la préoccupation


de tous les acteurs impliqués dans la réforme, et que l’absence de confiance est de
nature à anéantir tous les efforts et à décevoir toutes les attentes, le Conseil estime
que le renforcement de la confiance des citoyens et des justiciables dans le système
judiciaire devrait être l’une de ses principales priorités.

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2. La vision stratégique du Conseil

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Capitalisant sur l’ensemble des éléments précités, le Conseil s’est engagé dans
l’élaboration de la présente stratégie, construite autour d’initiatives et d’actions claires,
cohérentes et intégrées et qui concrétiseront, sur le terrain, les fonctions constitutionnelles
du Conseil. Cette stratégie repose sur une vision partagée des membres du Conseil et
aspire à la consolidation de la confiance des citoyens dans la justice, comme garante de
leurs droits, de leur liberté et de leur sécurité judiciaire, comme noyau de la cohésion
et de la stabilité sociales et comme levier essentiel pour encourager l’investissement et
impulser le développement économique et social.

À ces fins, cette stratégie se focalisera sur les moyens d’apporter à la justice
dans notre pays plus d’efficacité et de transparence, de la rendre plus équitable et plus
accessible et faire en sorte que ses jugements soient rendus dans des délais raisonnables.
Elle repose sur une impulsion à la moralisation de la justice et le renforcement de son
immunité interne afin de préserver l’indépendance, la neutralité et l’impartialité de ses
acteurs, ainsi que leur attachement aux principes de justice et de déontologie judiciaire
consacrés dans le Code de déontologie judiciaire et qui sont également reconnus en tant
que coutumes et usages dans notre pays.

Enfin, le Conseil adoptera une approche participative et des mécanismes


d’implémentation par étapes qui lui permettront d’ouvrir et de mener sereinement
l’ensemble des chantiers identifiés pour l’amélioration des performances du système
judiciaire.

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3. Les valeurs stratégiques

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Cette stratégie repose, d’une part, sur les valeurs fondamentales du système
judiciaire, et la noblesse des valeurs de la composante humaine du Conseil supérieur du
pouvoir judiciaire, d’autre part. Par conséquent, le Conseil, convaincu du rôle central
joué par l’élément humain dans la réussite de tout grand projet de développement,
restera vigilant quant à l’engagement total et effectif de ses membres, de ses cadres
et de ses fonctionnaires à adopter cette stratégie et la mettre en œuvre, conformément
à son contenu et à la vision qui la sous-tend. Cette vision fait siennes les valeurs que
partagent ses composantes humaines, et dans lesquelles elles ont foi, en particulier
celles exprimées par les membres du Conseil, dans leur prestation de serment devant
Sa Majesté le Roi, que Dieu le bénisse, à l’occasion de leur investiture, les engageant
notamment à «accomplir leurs fonctions avec impartialité, loyauté, honnêteté et
probité en veillant pleinement à l’indépendance de la justice, à la préservation du
secret des délibérations et du vote, et de ne prendre aucune position publique sur
3
l’une des questions relevant des compétences du Conseil» . Il en est également ainsi
des fonctionnaires du Conseil, à travers leur serment prêté devant le président-délégué
du Conseil et par lequel ils s’engagent à exercer leurs fonctions avec fidélité et loyauté,
4
à garder le secret professionnel et à se conduire de manière intègre . Cette vision
repose, enfin, sur les principes constitutionnels suprêmes et le choix démocratique
du Royaume, qui font du pouvoir judiciaire le protecteur des droits et des libertés, le
garant de la suprématie de la loi et le pilier fondamental de l’Etat de droit.

3 Article 9 de la loi organique 100-13 du 24 mars 2016 relative au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire.

4 Article 3 du statut du personnel du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire.

30
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Par ailleurs, cette stratégie est construite autour des valeurs suprêmes de la justice,
comme elles sont reconnues dans les systèmes démocratiques à travers le monde,
notamment le principe de l’indépendance de la justice et de sa mise en œuvre au service
de l’équité et de la primauté de la loi que la Constitution qualifie d’«expression suprême
de la volonté de la nation», ainsi que l’égalité de tous devant la loi et l’engagement à
5
s’y conformer . Enfin, cette stratégie vise à renforcer l’immunité des magistrats dans
leur adhésion aux principes d’intégrité, d’impartialité et de neutralité et aux valeurs de
justice et d’équité, valeurs qui sont les fondements de tout système judiciaire.

5 Article 6 de la Constitution.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

4. Le contexte

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Cette stratégie s’inscrit dans un contexte général et dans un contexte particulier,


tels qu’exposés ci-après.

4.1 Le contexte général :

Le contexte général de l’élaboration de cette stratégie s’inscrit dans la relation


entre la situation politique, économique, sociale et culturelle actuelle du pays et le
pouvoir judiciaire dans son rôle dans la vie quotidienne des citoyens. Garant des droits,
des libertés et de la sécurité juridique, le pouvoir judiciaire est un levier fondamental
du développement à tous points de vue. Aussi la stratégie ambitionne-t-elle de répondre
aux attentes de la société et d’accompagner les politiques publiques, considérant que le
pouvoir judiciaire contribue au développement social, économique et culturel et qu’il
est également un acteur clé pour préserver la sécurité, protéger les droits, astreindre
aux devoirs et consolider l’évolution démocratique de l’État. De ce fait, la stratégie
prendra en compte les aspects liés au développement que notre pays connaît sous la
conduite sage et éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, afin que le pouvoir
judiciaire puisse jouer son rôle de manière efficace et efficiente.

4.2 Le contexte particulier :

Le contexte particulier dans lequel cette stratégie a été élaborée est caractérisé
par le retour d’expérience des quatre premières années de fonctionnement du Conseil
supérieur du pouvoir judiciaire. Il s’agira donc d’évaluer son action durant cette
période, eu égard à ses prérogatives, de faire le bilan de ses réalisations et d’identifier
les mesures à prendre afin qu’il puisse remplir totalement son rôle dans l’amélioration

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

du système judiciaire et comme garant de l’indépendance et de l’intégrité de la justice.


C’est dans cette perspective que le Conseil pourra apporter sa contribution au projet
de développement économique et social tel qu’évoqué plus haut, dans le contexte
général. Ce travail d’évaluation permettra ainsi d’identifier les vides juridiques et les
problématiques de collaboration et de coordination avec les autres pouvoirs, lesquels
sont apparus avec la mise en place du pouvoir judiciaire comme troisième pouvoir
constitutionnel indépendant, ce qui permettra au Conseil de s’acquitter pleinement
de sa mission dans le suivi et le contrôle de la performance judiciaire, et sans porter
atteinte à l’indépendance des magistrats.

Aussi la présente stratégie vise-t-elle à finaliser l’organisation interne du conseil


supérieur du pouvoir judiciaire par la mise en place des structures nécessaires en vue :

1. D’améliorer les procédures de fonctionnement du Conseil, à la lumière


des difficultés opérationnelles constatées au cours des quatre dernières années dans
l’application des deux lois organiques 100-13 et 106-13, relatives respectivement au
Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et au statut des magistrats, et qu’il s’agira de
faire réviser par les autorités compétentes ;

2. De définir les aspects du volet judiciaire de l’administration judiciaire qui


relèvent exclusivement de la compétence du pouvoir judiciaire et de mettre en place
au sein du Conseil les structures appropriées permettant à ce dernier d’exercer ses
fonctions de supervision et de contrôle eu égard à ce volet ;

3. De définir les domaines de l’administration judiciaire qui font l’objet d’une


gestion conjointe avec le pouvoir exécutif et élaborer les procédures nécessaires pour
une coordination efficace et efficiente en la matière.

35
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

5. Les orientations stratégiques

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Ces orientations stratégiques ont été arrêtées à l’issue d’échanges et de débats


soutenus au sein du Conseil, notamment sur ses objectifs fondamentaux et ses
prérogatives constitutionnelles, ainsi que de son diagnostic de l’état actuel du système
judiciaire dans notre pays. Elles constituent le corps de la stratégie judiciaire à court
et à moyen terme que le Conseil entend mettre en œuvre et qu’il considère comme
prioritaires. Ci-après les sept orientations stratégiques retenues :

5.1 Développement des capacités institutionnelles du Conseil ;

5.2 Renforcement de l’indépendance du pouvoir judiciaire ;

5.3 Contribution du Conseil à l’amélioration de l’efficacité du système


judiciaire ;

5.4 Moralisation de la justice ;

5.5 Renforcement de la communication ;

5.6 Consolidation de la confiance dans le système judiciaire ;

5.7 Promotion de la coopération et des partenariats.

Le Conseil considère qu’au regard de ses compétences et des problématiques


actuelles du système judiciaire, son intervention à court et moyen termes s’étendra
prioritairement sur les sept orientations stratégiques ci-dessus, chaque orientation
contenant plusieurs axes, en corrélation avec son contenu et ses objectifs. Chaque axe
est lui-même divisé en chantiers comprenant une série de mesures à mettre en œuvre à
travers des actions concrètes, pour la réalisation de l’objectif essentiel de l’orientation
stratégique.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Par ailleurs, le Conseil adoptera une approche basée sur le suivi et l’évaluation
réguliers de la mise en œuvre de sa stratégie, afin d’y apporter éventuellement les
révisions et les modifications nécessaires.

La mise en œuvre de cette stratégie sera confiée à des compétences au sein et hors
du système judiciaire et recourra si nécessaire à de l’expertise extérieure.

Ci-après les sept orientations stratégiques :

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Orientation stratégique I
Développement des capacités institutionnelles
du Conseil

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Du fait des missions stratégiques qui lui sont dévolues, dans le cadre de son rôle
dans la gestion des affaires de la justice de notre pays, de façon générale, et dans le
domaine judiciaire de façon particulière, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire
est appelé à développer ses capacités institutionnelles et à renforcer ses relations
avec les magistrats et leurs associations professionnelles. Ces missions requièrent
également la dynamisation du rôle des responsables judiciaires dans les juridictions
et leur accompagnement dans la mise en œuvre des programmes de réforme. Enfin,
ces missions exigent de renforcer les relations avec les autres intervenants et acteurs
dans le système judiciaire, notamment les auxiliaires de justice, considérés comme des
partenaires dans l’exécution du programme de réforme, et ce, en adoptant à leur égard
une politique d’ouverture et de communication permanentes.

La stratégie du Conseil s’articule, de ce fait, autour de cinq axes, visant à


développer ses capacités, à renforcer ses relations avec les magistrats et à appuyer le
rôle du responsable judiciaire pour en faire un acteur clé dans son implémentation. Il
s’agit également de mettre en place le cadre adéquat pour une interaction constructive
entre le Conseil et les associations professionnelles de magistrats, et de s’ouvrir sur les
institutions, les organisations et les instances représentatives des professions judiciaires.
Cette vision traduit la conviction profonde du Conseil qu’il lui est nécessaire de se
concerter, de coopérer et d’établir des partenariats avec ces composantes de la justice,
en vue d’accroître son efficacité et de lui permettre de s’acquitter pleinement de ses
missions principales dans le système judiciaire.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Axe premier : Renforcement des capacités


institutionnelles du Conseil

Le Conseil et ses structures administratives étant le centre de pilotage de la


mise en œuvre de la présente stratégie, il est impératif de renforcer leurs capacités
institutionnelles afin qu’ils soient à même de dynamiser les chantiers de réforme, de les
superviser et d’accompagner leur réalisation.

Objectif :

Cet axe vise à renforcer l’efficacité du Conseil et assurer sa crédibilité dans


l’élaboration et la prise de ses décisions et recommandations, de suivi de leur exécution,
et ce, par une application juste des normes juridiques réglementant les interventions du
Conseil.

En effet, les quatre dernières années qui ont suivi l’institution du Conseil ont
révélé certaines limites et faiblesses de performance, liées à certains aspects, et qui
s’expliquent par des vides juridiques, par l’enchevêtrement des procédures et leur
complexité, ou encore par l’inadéquation des structures administratives du Conseil à la
réalité judiciaire et leur incapacité à suivre l’activité judicaire sur le terrain, dans les
juridictions du Royaume.

De ce fait, la stratégie du Conseil fait le diagnostic de différents aspects de la


situation actuelle, pour capitaliser sur les points forts et pour surmonter les faiblesses
et y remédier.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Chantier 1 : Révision de l’organigramme de l’administration du Conseil

L’actuel organigramme du Conseil a été adopté, suite à l’approbation par la Cour


Constitutionnelle, en vertu de sa décision n°55/17 en date du 16 octobre 2017, du
règlement intérieur du Conseil, lui-même mis en place conformément au quatrième
paragraphe de l’article 50 de la loi organique relative au Conseil.

Cependant, la pratique a révélé certaines difficultés organisationnelles posées par


cet organigramme, décrites ci-après, et qui impactent l’efficience de l’administration
du Conseil :

Ainsi, l’inadéquation de l’organigramme avec les missions du Conseil fait que


les organes administratifs actuels ne couvrent pas plusieurs attributions exercées par
le Conseil dans sa relation avec les juridictions du Royaume, notamment le suivi des
affaires en cours dans les juridictions. La révision de l’organigramme vise à renforcer
l’efficience en matière d’administration du volet judiciaire dans les tribunaux, et à
disposer de données « de terrain » nécessaires à l’élaboration des rapports du Conseil,
prévus en vertu de l’article 108 de la loi organique du Conseil.

En effet, le Conseil ne dispose pas d’informations qui lui permettent de mettre en


place et d’exécuter des programmes d’efficience judiciaire, que ce soit sur le plan de la
préparation des dossiers en vue de statuer, notamment en ce qui a trait à la convocation
des parties et à la gestion du calendrier des audiences et du temps judiciaire, ou encore
pour ce qui est du traitement des jugements et des dossiers entre les différents degrés de
juridictions compétentes en matière de recours, ou enfin, de l’exécution des décisions
judiciaires.

En outre, le Conseil ne dispose pas d’informations se rapportant au volet


professionnel des magistrats, notamment en ce qui a trait aux matières devant faire

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

l’objet d’une formation continue à leur profit, ou aux problématiques entravant le bon
fonctionnement de la justice.

Dans le même ordre d’idées, le Conseil ne dispose ni de données, ni d’informations


relatives aux affaires pendantes devant les juridictions et qui font l’objet d’un intérêt
particulier dans le cadre des politiques publiques de l’Etat, ou d’une veille juridique
internationale, en vertu des engagements internationaux de l’Etat marocain. Il s’agit
d’affaires exigeant un suivi et sur lesquelles doivent être fournies périodiquement des
informations sur leur évolution et sur le traitement judiciaire qui leur a été réservé
(comme les affaires de terrorisme, de blanchiment d’argent et de traite des personnes,
ainsi que celles relatives à l’application des droits de l’Homme, au procès équitable, à
la violence faite aux femmes et aux enfants, aux affaires de migrants, ou à la protection
de la propriété immobilière).

La modification de l’organigramme, qui s’impose de ce fait pour satisfaire ces


exigences, instituera la communication entre le Conseil et les juridictions en ce qui a
trait au travail judiciaire. Le Conseil disposera ainsi des données indispensables à sa
contribution aux programmes d’efficience judiciaire et pour son rôle de coordination
entre les entités judiciaires et administratives en charge des affaires de la justice, dans le
cadre de ses attributions judiciaires générales et dans le strict respect de l’indépendance
de la justice.

Par ailleurs, la révision de l’organigramme est dictée par les nouvelles dispositions
6
juridiques relatives à l’organisation de l’Inspection générale des affaires judiciaires ,
qui devra contribuer au projet de réforme de la justice, notamment dans le domaine
disciplinaire, et ce, à travers le contrôle de la gestion judiciaire des tribunaux. En effet,

6 La loi 38-21 publiée de 26 juillet 2021 et relative à l’inspection générale des affaires judiciaires prévoit dans l’article 28 la mise
en place de l’organigramme de l’Inspection générale en vertu du règlement intérieur du Conseil.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

l’Inspection générale aura à relever les dysfonctionnements et signaler au Conseil les


problématiques et les faiblesses qui entravent le bon fonctionnement des tribunaux
sur le plan judiciaire, lui permettant ainsi de proposer des solutions adéquates afin
d’y remédier et de généraliser aux juridictions du Royaume les expériences réussies.

En conséquence, la modification de l’organigramme du Conseil est considérée


comme une priorité immédiate dans la présente stratégie.

Par ailleurs, l’organigramme du Conseil n’étant pas soumis au contrôle de


conformité à la Constitution par le Conseil Constitutionnel, la proposition d’un
projet d’amendement des dispositions du quatrième paragraphe de l’article 50 de
la loi organique du Conseil trouve tout son intérêt. Ce projet d’amendement vise à
extraire cette disposition du règlement intérieur du Conseil, soumis, quant à lui, au
contrôle constitutionnel, en vertu de l’article 49 de la même loi organique.

Pour ce faire, ce chantier comprendra les actions suivantes :

Action 1 : Recrutement par le Conseil d’un auditeur, rattaché au Président


délégué ;

Action 2 : Réaliser un audit organisationnel des structures du Conseil pour


réviser, à la lumière des résultats obtenus, son règlement intérieur, son organigramme
et ses méthodes et procédures de fonctionnement ;

Action 3 : Modifier l’organigramme du Conseil de façon à permettre à ce dernier


d’exercer toutes les attributions qui lui sont conférées par les deux lois organiques,
ainsi que celles précisées par la décision de la Cour Constitutionnelle n°89-19,
relative à l’organisation judiciaire, et le soumettre à la Cour Constitutionnelle,

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

conformément à la loi organique ;

Action 4 : Œuvrer à amender le quatrième paragraphe de l’article 50 de la loi


organique relative au Conseil, de façon à extraire l’organigramme du Conseil de
son règlement intérieur, ce dernier revêtant un aspect constitutionnel qui exige de le
soumettre à la Cour Constitutionnelle pour le contrôle de sa conformité.

Chantier 2 : Mobilisation de toutes les composantes du Conseil et


coordination entre elles

Ce chantier vise à mobiliser toutes les structures du Conseil, notamment la


présidence déléguée, les membres du Conseil, son secrétariat général, l’Inspection
générale des affaires judiciaires et les autres organes administratifs du Conseil, afin
qu’elles remplissent leurs rôles et qu’elles assument leurs responsabilités de manière
efficace et efficiente, et qu’elles puissent, par voie de conséquence, permettre au
Conseil de s’acquitter convenablement de ses missions. L’action suivante sera menée
pour atteindre cet objectif :

Action 5 : Mettre en place des mécanismes renforçant la communication entre les


différentes composantes du Conseil, notamment à travers l’échange d’informations, de
documents et de statistiques, par tous les moyens disponibles.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Chantier 3 : Coordination entre le Conseil et la Présidence du ministère


public

Ce chantier a pour objectif de garantir la fluidité et la facilité de l’échange


d’informations sécurisées et actualisées entre le Conseil et la Présidence du ministère
public, dans l’esprit de préserver l’unité de la magistrature, de mieux en cerner les
besoins et d’œuvrer de concert pour les satisfaire, en particulier dans le domaine de
la formation et de l’encadrement, dans le suivi et l’identification des problématiques
relevées sur le terrain, et dans la recherche de solutions adéquates conformes aux
dispositions constitutionnelles et légales.

Action 6 : Mettre en place un mécanisme permanent de coordination et de suivi


entre le Conseil et la présidence du ministère public, sous l’autorité du Président
délégué et du Président du ministère public, chargé d’élaborer les programmes de
coopération et de définir les moyens de coordination, dans les différents domaines
judiciaires communs, principalement en matière de formation, d’encadrement et de
moralisation, et de coordonner les positions de principe du pouvoir judiciaire, dans le
respect total des attributions de chacune des parties.

Chantier 4 : Développement des capacités des cadres et de


fonctionnaires du Conseil.

Le Conseil dispose d’une administration comprenant un nombre important de


magistrats, de cadres et de fonctionnaires qui constituent son capital humain et la
ressource essentielle pour la mise en œuvre de ses programmes de réforme. Pour
mobiliser l’ensemble du personnel à l’exécution de son plan stratégique, le Conseil
veillera à développer leurs capacités professionnelles en accordant à la formation une
attention particulière. Ceci requiert la réalisation des actions suivantes :

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Action 7 : Déterminer les besoins du Conseil en formation et mettre en place des


programmes de qualification au profit de ses cadres et fonctionnaires, en vue d’étoffer
leurs aptitudes, d’élargir leurs connaissances et d’accroître leur performance pour
répondre aux attentes et aux ambitions de l’institution. Œuvrer ensuite à la mise en
œuvre de ces programmes avec les moyens du Conseil, via des partenariats ou en en
externalisant l’exécution ;

Action 8 : Instaurer et faire connaître un code de bonne conduite et de déontologie


du personnel du Conseil, en vue de rehausser son éthique professionnelle, conformément
au cadre moral de la profession judiciaire.

&KDQWLHU4XDOL̿FDWLRQGHVFDGUHVHWIRQFWLRQQDLUHVGX&RQVHLO

La valorisation du capital humain de l’administration du Conseil, la mise à


profit des compétences disponibles, la rationalisation de leur mise à contribution et
l’accroissement de leur efficacité requièrent l’adoption d’un référentiel précisant
les fonctions existantes dans cette administration, les compétences exigées et les
qualifications requises pour les remplir. Dans ce sens, les actions suivantes seront
entreprises :

Action 9 : Elaborer un référentiel de compétences pour tout le personnel du


Conseil ;

Action 10 : Elaborer un répertoire précisant l’identité, les qualifications, la nature


des tâches et le lieu d’affectation de toutes les ressources humaines de l’administration
du Conseil ; veiller à son actualisation et le mettre à la disposition des responsables,
chacun selon son domaine de compétence ;

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Action 11 : Etablir une fiche de tâches pour chaque cadre et fonctionnaire exerçant
au sein de l’administration du Conseil ; la mettre à leur disposition et veiller à ce qu’elle
soit respectée et actualisée dès qu’un changement survient au niveau des tâches ;

Action 12 : Elaborer un système d’évaluation du personnel de l’administration


du Conseil et le mettre en œuvre après avoir informé chaque intéressé sur l’évaluation
de sa performance ; prendre en compte les résultats de l’évaluation comme paramètre
dans l’attribution des responsabilités et dans la détermination de la promotion, des
gratifications et des indemnités, dans le cadre de ce qui est prévu par la loi.

Chantier 6 : Renforcement des capacités de l’Inspection générale des


affaires judiciaires

La publication de la loi portant organisation de l’Inspection générale des affaires


judiciaires, qui constituait l’un des principaux objectifs de la présente stratégie, a eu
lieu pendant l’élaboration de ce document.

Considérant, donc, la loi n° 38-21 relative à l’Inspection générale des affaires


judiciaires, publiée au Bulletin Officiel n°7009 en date du 02 août 2021, fixant ses
prérogatives, les règles de son organisation, ainsi que les droits et les obligations de ses
membres, conformément à l’article 53 de la loi organique du Conseil ;

Et considérant l’importance de l’Inspection générale des affaires judiciaires, d’une


part, sur le volet de la moralisation de la justice et de la qualification des magistrats,
et d’autre part, dans son rôle de veille et d’identification des dysfonctionnements
dans l’activité judiciaire, et, enfin, dans ses attributions sur le volet disciplinaire,
le renforcement des capacités de l’Inspection générale constitue l’une des priorités

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

essentielles du Conseil. Ce chantier se décline selon les actions suivantes :

Action 13 : Structurer et organiser l’Inspection générale des affaires judiciaires


dans le cadre de l’organigramme du Conseil, en corrélation avec ses nouvelles missions.
Soumettre sa structuration à la Cour Constitutionnelle pour le contrôle constitutionnel,
conformément à l’article 28 de la loi 38-21 l’instituant ;

Action 14 : Affecter à l’inspection générale les cadres judiciaires indispensables


pour les missions d’inspection judiciaire, ainsi que les cadres administratifs pour les
assister ;

Action 15 : Mettre à disposition de l’inspection générale les ressources requises et


les moyens matériels nécessaires et prendre les décisions indispensables pour faciliter
la mission des inspecteurs ;

Action 16 : Renforcer les capacités des magistrats inspecteurs en s’appuyant sur


des formations spécialisées et sur l’échange d’expertises avec les autorités judiciaires
étrangères idoines ;

Action 17 : Renforcer la communication entre le Conseil et l’Inspection, en lui


notifiant notamment les décisions disciplinaires du Conseil.

Axe deuxième : Structuration et renforcement des relations du Conseil avec


les magistrats

Considérant qu’il revient aux magistrats des juridictions prévues par l’organisation
judiciaire d’exercer les attributions du pouvoir judiciaire, consistant à trancher les
différents types de litiges, à savoir civil, pénal, commercial, social, administratif
et familial et à exercer l’action publique dans les affaires pénales, outre les autres
compétences en découlant ;

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Considérant que le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire représente la plus


haute instance de pilotage du pouvoir judiciaire, ayant l’honneur d’être présidée par
Sa Majesté le Roi, et exerçant des attributions fondamentales pour les magistrats,
spécialement celles ayant trait à l’application des garanties qui leur sont accordées ;

Il est indispensable de renforcer les relations du Conseil avec les magistrats pour
le bon fonctionnement de la justice. De ce fait, cette stratégie vise à consolider ces
relations et à les structurer, en mettant en place les mécanismes adéquats pour élever
leur qualité.

Objectifs :

Les actions prévues par cet axe visent à consolider la confiance entre le Conseil et
les magistrats et à instaurer une interaction positive entre eux, dans le cadre du respect
de l’indépendance de la justice et de la dignité des magistrats, ainsi que du statut
constitutionnel du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire.

Chantiers et actions :
Chantier 7 : Application des garanties accordées aux magistrats

En vertu du paragraphe premier de l’article 113 de la Constitution, le Conseil


supérieur du pouvoir judiciaire veille à l’application des garanties accordées aux
magistrats, notamment quant à leur indépendance, leur nomination, leur avancement,
leur mise à la retraite et leur discipline.

Ainsi, et pour consolider la confiance dans l’action du Conseil quant à l’exercice


de ces prérogatives, il convient de prendre des mesures garantissant la mise en œuvre
optimale, saine, transparente et équitable des dispositions juridiques relatives à la

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

gestion de la situation professionnelle des magistrats, telles que prévues dans les
deux lois organiques relatives au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et au statut
des magistrats. Ces mesures seront mises en œuvre par le Conseil à travers les actions
suivantes :

Action 18 : Réactivité, efficacité et célérité dans traitement par le Conseil des


propositions, demandes et doléances des magistrats quant à la gestion de leur carrière
et aux rapports d’évaluation de leur performance, et notification au magistrat concerné
de la décision prise par le Conseil et le concernant ;

Action 19 : Elaborer un guide interne précisant les méthodes de gestion de la


situation professionnelle des magistrats, ainsi que les critères juridiques et pratiques
utilisés à cet effet ;

Action 20 : Activer l’entité de communication du Conseil, quant à son rôle en


direction des magistrats, conformément à la stratégie du Conseil, par la mise à leur
disposition de l’information et en en facilitant l’accès, notamment à travers des canaux
de communication numériques.

Chantier 8 : Porter intérêt à la situation sociale, matérielle et


psychologique des magistrats

Les magistrats représentent un maillon essentiel dans le projet de réforme du


système judiciaire en cours de mise en œuvre. Ainsi, et afin de renforcer leur adhésion
à ce grand chantier de réforme, il convient d’accorder une attention particulière à leur
situation sociale et matérielle, celle-ci constituant un facteur majeur pour assurer leur
sérénité et leur quiétude et accroître leur motivation. Les actions suivantes seront
menées au titre de ce chantier :

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Action 21 : Œuvrer à améliorer les conditions de travail des magistrats au sein des
juridictions ;

Action 22 : Œuvrer à améliorer la situation matérielle des magistrats et présenter


des propositions d’amendements des textes relatifs aux grades de leur avancement, afin
d’éviter une stagnation de la situation matérielle du magistrat dès le milieu de sa carrière
professionnelle ;

Action 23 : Œuvrer à améliorer la situation sociale des magistrats, en collaboration,


sur ce volet, avec les autorités et les institutions concernées, notamment pour trouver
des solutions appropriées à la question du logement des magistrats et des responsables
judiciaires, ainsi que pour améliorer leurs conditions de prise en charge médicale ;

Action 24 : Prendre contact avec les entités compétentes sur les aspects relatifs
à l’amélioration de la situation des magistrats et prendre notamment des initiatives
dans ce sens avec la Fondation Mohammedia des œuvres sociales des magistrats et
fonctionnaires de la justice, en étudiant la possibilité de créer, le cas échéant, des points
focaux dans les tribunaux ;

Action 25 : Œuvrer à amender la loi n°39.09 portant création de la Fondation


Mohammedia des œuvres sociales des magistrats et fonctionnaires de la justice, afin que
le pouvoir judiciaire soit représenté au sein du conseil d’orientation et de contrôle de
cette Fondation.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Chantier 9 : Mise en place de mécanismes de communication

Considérant que le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire constitue le cadre


institutionnel régissant la situation de tous les magistrats du Royaume, la consolidation
de la relation de confiance entre les deux parties requiert la mise en place de mécanismes à
même d’instaurer une communication régulière au sujet des questions professionnelles.
Dans cette optique, l’action suivante sera réalisée :

Action 26 : Mise en place d’un mécanisme de communication entre le Conseil et


les magistrats, répondant aux exigences de célérité et d’efficacité, et garantissant la
confidentialité des informations et la protection des données personnelles.

Chantier 10 : Promouvoir la formation des magistrats

La formation judiciaire constitue l’un des piliers de la réforme du système judiciaire


et l’un des principaux leviers contribuant à sa moralisation et son indépendance. De
plus, le succès des programmes de réforme de la justice est tributaire, dans une large
mesure, de l’efficacité et de la qualité de la formation judiciaire.

En effet, les défis croissants auxquels fait face aujourd’hui la justice, liés
essentiellement à l’évolution du rôle du magistrat dans la société, la multiplicité des
textes législatifs, et le rôle de la justice dans les efforts de développement et dans
la contribution à l’amélioration du climat des affaires, conduisent désormais à hisser
la formation, sous toutes ses formes, initiale, continue ou spécialisée, à la tête des
priorités. Cette orientation exige d’amender le cadre juridique réglementant l’Institut
supérieur de la magistrature, de manière à conférer au Conseil supérieur du pouvoir
judiciaire la compétence en matière de formation judiciaire, dans la perspective d’assurer

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

l’efficacité et la qualité de celle-ci, et par là même de consolider l’indépendance du


pouvoir judiciaire. Les actions suivantes sont programmées à cet effet :

Action 27 : Œuvrer à adopter un cadre juridique approprié pour conférer au


Conseil supérieur du pouvoir judiciaire la supervision de la formation des magistrats.
En effet, la qualification des magistrats est au cœur des responsabilités et des priorités
du Conseil, d’autant plus que l’intérêt judiciaire exige que la supervision et l’exécution
de la formation des magistrats soit confiée aux institutions du pouvoir judiciaire, en
adéquation avec les besoins du système judiciaire, qu’il s’agisse de la formation initiale,
continue ou spécialisée ;

Action 28 : Œuvrer à amender la loi relative à l’Institut supérieur de la magistrature,


de façon à conférer la présidence du Conseil d’administration de l’Institut au Président
délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et permettre au Conseil, en application
des recommandations n°32 et 147 de la charte de réforme du système judiciaire, de
superviser les concours d’accès à la magistrature, et ce, en adéquation avec les besoins du
système judiciaire national. Dans l’hypothèse de l’adoption de cet amendement, l’intérêt
sera porté à la situation des attachés de justice, notamment sur le plan de l’amélioration
de leur encadrement et de leur intégration dans le corps de la magistrature ;

Action 29 : Impulser la formation spécialisée dans les matières essentielles,


notamment celles en relation directe avec le développement économique et les questions
contemporaines ;

Action 30 : Définir les besoins des magistrats en formation continue, en concertation


avec la présidence du ministère public et les responsables judiciaires, ainsi qu’avec le
ministère en charge de la justice, pour ce qui a trait à la formation sur l’administration
judiciaire ;

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Action 31 : Programmer des sessions de formation au profit des magistrats,


en fonction des besoins et des priorités exprimés, en coordination entre le pouvoir
judiciaire et l’Institut supérieur de la magistrature.

Chantier 11 : Consolider la transparence des élections des représentants


des magistrats au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 7

Les élections des représentants des magistrats au Conseil supérieur du pouvoir


judiciaire constituent un événement périodique d’une importance cruciale, aussi bien
pour le Conseil que pour les magistrats et leurs associations professionnelles.

Le Conseil a supervisé en 2021, pour la première fois, l’organisation de ces


élections qui ont été caractérisées par la transparence et la concurrence loyale. La
prochaine étape requiert la capitalisation des acquis et le développement de la pratique
électorale, de manière à permettre à cette institution constitutionnelle de gagner le pari
de la réforme et de préserver la sacralité et la réputation de la justice. La réalisation de
ces objectifs passe par les actions suivantes :

Action 32 : Créer une commission temporaire ad hoc, composée de membres


du Conseil et chargée de proposer une vision à ce propos, en coordination avec les
associations professionnelles des magistrats ;

Action 33 : Exécuter les mesures prévues dans la loi pour organiser les élections
à la date prévue, dans un climat de transparence, de responsabilité et d’émulation
professionnelle libre et loyale ;

7 Ces élections ont eu lieu le 23 octobre 2021, conformément à la vision établie par la présente stratégie sur le sujet. L’exécution
de ce chantier a ainsi connu un grand succès grâce à l’implication de tous les magistrats, qu’ils soient électeurs ou candidats, et
aussi grâce au travail du Conseil et son administration. Un travail est actuellement en cours pour améliorer l’expérience pour en
garantir la transparence.

57
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Action 34 : Mettre en œuvre des applications informatiques permettant aux


magistrats de prendre connaissance des candidats et à ces derniers de se faire connaitre
dans les meilleures conditions possibles, qui tiennent compte des contraintes dictées
par la pandémie Covid19, et dans le respect absolu de la déontologie judiciaire et la
préservation de la dignité et de l’honneur de la justice ;

Action 35 : Poursuivre l’amélioration des conditions et de l’environnement de


l’organisation des élections, à la lumière des leçons tirées des expériences précédentes,
en coordination avec les associations professionnelles des magistrats.

58
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Axe troisième : Dynamiser le rôle du responsable judiciaire

Une mise en œuvre réussie de la réforme est tributaire de l’existence, à la tête


des juridictions, de responsables judiciaires imprégnés de la culture du changement
et entièrement engagés dans les efforts consentis par le Conseil supérieur du pouvoir
judiciaire sur ce plan.

Par ailleurs, pour dynamiser le rôle des responsables judiciaires dans l’exécution
de la stratégie, il s’agira de les associer dans la prise de décisions relatives à cette mise
en œuvre et de renforcer leur confiance dans leurs institutions de pilotage, ainsi que
leur mobilisation et leur engagement dans l’effort consenti pour renforcer les valeurs
d’intégrité, de transparence et de respect de la déontologie et des traditions judiciaires.

Objectifs :

Dynamisation et renforcement du rôle du responsable judiciaire, en tant que


responsable direct sur le terrain du bon fonctionnement de la justice et de la performance
judiciaire, afin d’accroître ses aptitudes en matière de gestion judiciaire et de contribution
efficace au projet de réforme.

59
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Chantiers et actions :
Chantier 12 : Valoriser le responsable judiciaire et l’associer à la mise en
œuvre de la stratégie du Conseil

Une contribution efficace des responsables judiciaires à la mise en œuvre de


la stratégie repose sur la présence d’une élite de responsables remplissant tous les
critères de compétence, d’intégrité et de maîtrise des méthodes modernes de gestion
administrative, axées sur la bonne gouvernance, la qualité et le rendement. Aussi s’agira-
t-il de réexaminer les méthodes, les moyens et les procédures de leur sélection, de leur
évaluation et de leur attribution des outils de travail, de façon qu’ils puissent s’acquitter
pleinement et convenablement de leurs obligations. Ce réexamen passe par les actions
suivantes :

Action 36 : Application correcte, équitable et transparente des dispositions légales


et réglementaires relatives à l’attribution des responsabilités et sélection du responsable
approprié pour le poste approprié ;

Action 37 : Œuvrer à la parité dans l’octroi des responsabilités, en tenant compte


de la compétence et de l’égalité des chances ;

Action 38 : Améliorer les méthodes de sélection des responsables judiciaires, par


l’adoption d’un cahier de charges des responsabilités, précisant les programmes, les
objectifs et les indicateurs ;

Action 39 : Œuvrer à réviser le système d’évaluation de la performance des magistrats,


pour plus de transparence, de manière à garantir leurs droits et à conforter l’autorité du
responsable judiciaire, avec l’objectif de rationnaliser l’évaluation et l’effectuer sur la
base de données objectives et vérifiables par le Conseil ;

60
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Action 40 : Œuvrer, auprès des autorités compétentes, à amender le cadre juridique


réglementant la sélection des responsables judiciaires, pour plus d’efficacité et de
célérité, et de façon à garantir l’égalité des chances et pour pouvoir sélectionner le
responsable judiciaire approprié pour le poste de responsabilité concerné ;

Action 41 : Évaluer le responsable judiciaire selon un système objectif et transparent


qui prenne en compte les engagements qu’il avait contractés lors de la présentation de
son projet pour assumer la responsabilité de l’administration judiciaire et ses réalisations
effectives sur le terrain ;

Action 42 : Encourager et motiver le responsable judiciaire méritant et faire


connaître les bonnes pratiques dans ce domaine ;

Action 43 : Œuvrer à l’amélioration de la situation sociale du responsable judiciaire


et à la valorisation de celui-ci, afin qu’il puisse s’acquitter pleinement de ses fonctions,
en veillant notamment à mettre à sa disposition un logement de fonction et les différents
moyens de travail, lui permettant de s’installer sur son lieu de travail et de remplir ses
fonctions dans de bonnes conditions ;

Action 44 : Œuvrer à renforcer le rôle du responsable judiciaire et à le responsabiliser


de manière effective quant au fonctionnement de la justice dans sa circonscription, à
l’image d’un chef d’unité de production, à travers l’adoption de paramètres de mesure
de performance et d’évolution de l’activité judiciaire qu’il supervise, tout en le dotant
des prérogatives nécessaires à cet effet.

61
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

&KDQWLHU5HQIRUFHUODFRQ̿DQFHGHVUHVSRQVDEOHVMXGLFLDLUHVGDQVOHXUV
institutions de pilotage

Le renforcement du rôle des responsables judiciaires dans la mise en œuvre de la


stratégie du Conseil est lié à la consolidation de la confiance qu’ils placent dans leurs
institutions de pilotage. De ce fait, le Conseil œuvrera à construire sa relation avec
les responsables judiciaires sur une base de coopération, de partenariat, d’ouverture
et d’interaction positive avec leurs remarques et propositions. Il s’agira également de
les assister dans la recherche de solutions aux obstacles qu’ils peuvent éventuellement
rencontrer dans l’exercice de leurs fonctions et de les impliquer dans la gestion des
affaires de la profession, le cas échéant. Les actions suivantes sont programmées dans
le cadre de ce chantier :

Action 45 : Structurer les relations du Conseil avec les responsables judiciaires


sur la base de la coopération, du partenariat et de l’ouverture et interagir positivement
avec leurs remarques et propositions, tout en les assistant à trouver des solutions aux
différents problèmes qu’ils peuvent rencontrer dans l’exercice de leurs fonctions et en
les impliquant dans la gestion des affaires de la profession, le cas échéant ;

Action 46 : Mettre en place des règles de coopération entre les responsables


judiciaires et les autres intervenants dans le domaine de la justice, en collaboration et en
coordination avec le ministère de la Justice et les instances et institutions concernées ;

Action 47 : Préparer, programmer et organiser des journées « Portes Ouvertes »


dans les juridictions, en partenariat avec ces dernières, le Conseil, la Présidence du
ministère public et le ministère charge de la justice ;

62
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Action 48 : Relever le niveau de qualification du responsable judiciaire et


contribuer au renforcement et à l’approfondissement de celle-ci, notamment en matière
de performance professionnelle et de communication institutionnelle ;

Action 49 : Œuvrer, auprès des parties concernées, à introduire la gestion


administrative des tribunaux et les techniques de communication et d’animation de
groupe, comme matière optionnelle dans les programmes de qualification élaborés
par l’Institut supérieur de la magistrature. Cette formation, qui sera ouverte à tout
magistrat aspirant à un poste de responsabilité, ainsi qu’aux responsables judiciaires
en exercice, sera sanctionnée par une attestation pouvant être présentée dans le dossier
de candidature ;

Action 50 : Organiser des sessions de formation au profit des responsables


judiciaires, destinées à renforcer et à approfondir leurs connaissances juridiques et
procédurales et à les qualifier pour trancher les litiges et gérer la justice. Ces sessions de
formation seront programmées à la lumière des besoins identifiés par les responsables
judiciaires ainsi que sur la base de leurs suggestions, ou des problématiques appelant
un approfondissement ou une évaluation, eu égard aux manquements professionnels
relevés par le Conseil à l’occasion du traitement des dossiers disciplinaires qu’il
ouvre, ou encore à travers les rapports d’inspection ;

Action 51 : Porter intérêt aux au vice-présidents et aux substituts des responsables


judiciaires, en veillant à les sélectionner parmi les meilleurs magistrats éligibles aux
fonctions de responsabilité, à les former à la responsabilité et leur donner la priorité
dans l’accès aux postes de responsabilité judiciaire.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Chantier 14 : Mobilisation des responsables judiciaires dans le renforce-


ment des valeurs d’intégrité et du respect de l’éthique, des coutumes et des
usages judiciaires

Considérant le rôle d’encadrement assigné aux responsables judiciaires dans les


juridictions, pour toutes les questions ayant trait à la pratique judiciaire, notamment sur
le volet essentiel de la conduite morale des magistrats et la transmission des valeurs
d’intégrité, de transparence et de déontologie de la profession auprès des magistrats
qu’ils supervisent, le Conseil entend mobiliser ces responsables à travers les actions
suivantes :

Action 52 : Prévoir des rencontres périodiques (au niveau central et régional),


pour sensibiliser les responsables judiciaires à leur rôle dans la mise en œuvre des
programmes de réforme de la justice, et à leur contribution dans l’encadrement des
magistrats sur les plans professionnel et éthique, notamment ceux ayant nouvellement
intégré le corps de la magistrature ;

Action 53 : Organiser des sessions de formation et de sensibilisation sur la lutte


contre la corruption, promouvoir les valeurs d’intégrité et de probité et renforcer les
capacités des magistrats à défendre leur indépendance.

Chantier 15 : Renforcement des capacités des conseillers en déontologie


et des responsables judiciaires

Les articles 33 et 34 du Code de déontologie confèrent aux premiers présidents des


Cours d’appel et aux Procureurs généraux près ces cours les missions de Conseillers
en déontologie. Ces derniers sont chargés, en vertu des articles susvisés, de diffuser

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

le Code de déontologie auprès des magistrats de leur circonscription, de les engager à


se conformer aux dispositions dudit Code, de les assister et de les conseiller en matière
d’éthique.

Il va sans dire que pour honorer ces nobles engagements, les Conseillers en
déontologie doivent bénéficier d’une formation initiale et continue, leur permettant
d’acquérir les aptitudes nécessaires pour remplir convenablement leur mission, et
adhérer, de ce de fait, à la stratégie du Conseil sur l’axe de la déontologie. Ceci requiert
la réalisation des actions suivantes :

Action 54 : Mettre en place un programme intégré relatif aux missions des


responsables judiciaires dans les Cours d’appel, en tant que Conseillers en déontologie
(articles 33 du Code de la déontologie judiciaire). Mobiliser la commission de déontologie
du Conseil pour les accompagner dans l’exercice de leurs missions et appuyer leurs
efforts visant à contribuer à la moralisation de la justice et au renforcement des valeurs
d’intégrité, de transparence et d’indépendance parmi les magistrats ;

Action 55 : Mettre en place des programmes de formation continue au profit des


responsables judiciaires pour la maîtrise des techniques et des règles d’évaluation de la
performance des magistrats et les sensibiliser sur la nécessité de veiller à l’intégrité de
l’évaluation, à l’équité et à l’égalité des chances entre les magistrats.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Axe quatrième : Appui aux associations professionnelles des magistrats et


encadrement de leur rôle

Les associations professionnelles de magistrats jouent un rôle important dans


l’encadrement de leurs adhérents sur les plans culturel, professionnel et social. Elles
constituent de ce fait un partenaire essentiel pour le Conseil supérieur du pouvoir
judiciaire dans la mise en œuvre de sa stratégie et de ses programmes, eu égard aux
champs de leur intervention qui convergent avec les missions et les préoccupations du
Conseil.

Pour renforcer ce partenariat, il convient d’adopter une vision claire de la relation


devant exister entre le Conseil et ces associations, qui préserve l’indépendance de chaque
partie et n’interfère pas avec leurs attributions respectives, prévues par la Constitution
et les lois y afférentes.

Objectifs :

Adopter une vision claire de la relation du Conseil avec les associations


professionnelles de magistrats, eu égard au rôle crucial qu’elles jouent dans l’encadrement
de leurs adhérents sur les plans culturel, professionnel et social. Ces relations doivent
reposer sur la coopération et l’écoute mutuels, et ce pour l’intérêt général de la justice,
et l’amélioration de l’état de la justice et de la situation des magistrats.

Il va sans dire que la stratégie du Conseil en la matière ne porte pas atteinte aux
principes judiciaires suprêmes, reposant sur l’indépendance de la justice et sa neutralité,
de même que sur l’impartialité des magistrats, leur intégrité, et leur engagement à
respecter l’éthique judiciaire, ainsi que les valeurs de dignité et d’honneur liées à la

66
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

profession judiciaire. Dans le même ordre d’idées, cette stratégie se garde d’enfreindre
les coutumes et les usages judicaires, en perpétuel devenir, à l’instar de l’évolution des
valeurs dans la société.

L’objectif essentiel de cet axe stratégique, auquel le Conseil accorde une attention
particulière, consiste à œuvrer de concert avec lesdites associations, en vue de concrétiser
les principes et les valeurs judiciaires suprêmes, tels que définis par la Constitution,
les lois, la déontologie et les coutumes et usages judiciaires, et sans porter atteinte à
l’indépendance des associations professionnelles dans l’exercice de leurs prérogatives
juridiques.

Il s’agira également de veiller à préserver l’indépendance du Conseil, énoncée


8
dans l’article 4 de la loi organique s’y rapportant et à éviter tout chevauchement
dans les attributions respectives de chacune des parties. Enfin, il s’agira de gérer les
questions judiciaires dans un cadre institutionnel, respectant les traditions judiciaires
ainsi que la spécificité des magistrats et leur relation avec le Conseil, ou celle entre
leurs associations et le Conseil, régie par la Constitution, les deux lois organiques et les
diverses autres lois, et encadrée par la déontologie judiciaire.

8 L’article 4 de la Loi organique n°13-100 dispose que « Conformément aux dispositions des articles 107, 113 et 116 de la Constitution,
le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire exerce ses fonctions de manière indépendante ».

67
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Chantiers et actions :
Chantier 16 : Consolidation de la relation et mise en place de programmes
de communication avec les associations professionnelles de magistrats

Ce chantier vise à concrétiser l’intérêt porté à toutes les associations professionnelles


des magistrats, au même pied d’égalité, et ce par l’écoute, le dialogue et la concertation sur
toutes les questions concernant le système judiciaire. Il ambitionne également d’établir
avec elles des partenariats sur le plan social, culturel et en matière de communication, avec
pour objectif final de renforcer la confiance dans la justice et d’accroître son efficacité,
son intégrité et sa crédibilité. Ceci peut être concrétisé via les actions suivantes :

Action 56 : S’ouvrir aux associations professionnelles de magistrats et interagir


positivement avec leurs remarques et suggestions en ce qui a trait à la réforme du système
judiciaire et à l’amélioration de l’environnement professionnel et de la condition sociale
des magistrats ;

Action 57 : Soutenir moralement et matériellement les associations professionnelles


de magistrats dans leurs activités, en relation avec leurs adhérents et leur environnement
professionnel, associatif et institutionnel, pour ce qui est des programmes validés par le
Conseil ;

Action 58 : Élargir le partenariat avec les associations professionnelles de magistrats


à l’organisation d’activités culturelles et de sensibilisation, relatives à la justice et
au système judiciaire, notamment en matière de moralisation et de renforcement des
capacités des magistrats quant à la protection de leur indépendance, à l’intégrité de leurs
décisions et à la préservation de leur neutralité et impartialité ;

68
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Action 59 : Renforcer les capacités des associations professionnelles des magistrats


pour l’encadrement des magistrats dans l’exercice de leurs droits constitutionnels,
notamment, en matière de droit d’expression, d’appartenance à une association et
des autres droits, sans toutefois porter atteinte aux engagements qui leur incombent,
tels que le devoir de réserve et le respect de l’éthique professionnelle, ainsi que la
préservation de l’honneur, de la dignité, du prestige et de l’indépendance de la justice,
en plus d’observer les obligations d’impartialité et de neutralité, en veillant à ne prendre
aucune position politique, et à n’exercer aucune activité politique ou syndicale, et en
s’interdisant d’adhérer à un parti politique ou à un syndicat ;

Action 60 : Mettre en place un cadre clair régissant la relation entre le Conseil et


les associations professionnelles des magistrats, pour traiter les sujets précédemment
mentionnés, de même que les autres questions intéressant les magistrats et le
Conseil. Ce cadre sera fondé sur le respect des droits et des libertés accordés aux
magistrats et à leurs associations professionnelles et sur l’observation des obligations
professionnelles et des engagements éthiques qui leur incombent. Il favorisera, par
ailleurs, une communication rapide et une collaboration fructueuse entre les deux
parties.

69
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Axe cinquième : Ouverture sur les instances représentatives des auxiliaires


de justice et des professions judiciaires

Le Conseil est convaincu de l’importance du rôle joué par les instances et les
professions judiciaires, qu’elles soient parties intégrantes du système judiciaire
ou auxiliaires de justice, et qu’il ne peut, de ce fait, s’acquitter de ses missions
constitutionnelles sans leur contribution, et ce, au vu des missions qui leur sont dévolues
par la loi.

Considérant que ces instances, institutions et professions constituent, avec la


magistrature, les composantes essentielles du système judiciaire, que l’Etat et le citoyen
attendent de voir jouer un rôle crucial dans la protection des droits et des libertés, dans le
soutien à l’investissement et sa protection, ainsi que dans la contribution à la protection
sociale et économique et à assurer la sécurité et la quiétude au sein de la société.

Le Conseil estime nécessaire de s’ouvrir aux professions judiciaires, telles que les
avocats, les huissiers de justice, les experts, les traducteurs, les adouls, les notaires et les
copistes, ainsi que les auxiliaires de justice, notamment les composantes du secrétariat-
greffe et la police judiciaire.

Objectifs :

Impliquer les institutions représentatives des auxiliaires de justice et des professions


judiciaires dans la réforme du système judiciaire dans un esprit de responsabilité
partagée.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Chantiers et actions :

Chantier 17 : Renforcement des relations avec les instances représentatives


des auxiliaires de justice et des professions judiciaires

Ce chantier vise à rapprocher le Conseil des instances représentatives des auxiliaires


de justice et des professions judiciaires, en élaborant avec elles des partenariats, à
même de soutenir la réforme du système judiciaire.

Action 61 : Mettre en place un mécanisme national et des mécanismes régionaux,


au niveau des juridictions, pour la coordination et la résolution des problèmes, ainsi
que pour l’exécution des programmes exigeant coopération et coordination pour leur
mise en œuvre ;

Action 62 : Echanger les points de vue et se concerter avec les auxiliaires de


justice et les affiliés aux professions judiciaires sur la situation de la justice. Œuvrer
à accroître leur adhésion à la stratégie du Conseil et à sa mise en œuvre effective, ce
qui facilitera notamment l’accès par le Conseil aux informations et données dont ils
disposent, permettant à ce dernier d’élaborer ses rapports en vertu de l’article 108 de
la loi organique ;

Action 63 : Maintenir le contact et la communication de façon continue et permanente


avec les auxiliaires de justice et les professions judiciaires, afin de rehausser la qualité
de la relation et du partenariat, tout en mettant en place des mécanismes de dialogue et
de coordination, en vue de faire face aux difficultés et contraintes qui entravent le bon
fonctionnement de la justice dans les tribunaux.

71
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Orientation stratégique II
Renforcement de l’indépendance du pouvoir
judiciaire

72
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

73
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Si l’indépendance institutionnelle du pouvoir judiciaire, telle que consacrée par la


Constitution du Royaume, a été réalisée grâce à la volonté royale et à la coordination des
efforts de tous les intervenants, du fait qu’elle constitue l’essence même de la réforme
du système judiciaire, il n’en reste pas moins que le renforcement du rôle du pouvoir
judiciaire indépendant dans notre pays et la valorisation de cette expérience exceptionnelle
exigent la mise en œuvre d’un certain nombre d’actions. Celles-ci consistent notamment
à consolider l’indépendance administrative et financière du Conseil, à le doter des
mécanismes lui permettant de s’acquitter de ses missions, notamment en matière de
protection de l’indépendance des magistrats et de mise en place de conceptions relatives
au plan d’action législatif afférent à son domaine de compétence.

$[HSUHPLHU5HQIRUFHPHQWGHOȓLQG©SHQGDQFHDGPLQLVWUDWLYHHW̿QDQFL¨UH
du Conseil

La Constitution a certes consacré, à travers son article 107, l’indépendance du


pouvoir judiciaire des autres pouvoirs législatif et exécutif. Les deux lois organiques,
relatives respectivement au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et au statut des
magistrats ont défini les modalités de cette indépendance. Néanmoins, la corrélation
existant entre l’action du pouvoir judiciaire et « l’administration judiciaire », incluant
tous les aspects relatifs à la gestion financière et administrative des juridictions, définis
par la Cour Constitutionnelle comme « la gestion des biens et des ressources financières
des juridictions et la gestion de la situation professionnelle des fonctionnaires », et
relevant du pouvoir exécutif, nécessite la coopération et la coordination entre les
pouvoirs judiciaire et exécutif. Cette coopération permettra de mettre les ressources
susmentionnées au service de l’activité judiciaire, en les rattachant aux objectifs fixés

74
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

par le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et par la Présidence du ministère public.


L’instance commune instituée en vertu de l’article 54 de la loi organique du Conseil
supérieur du pouvoir judiciaire est chargée de cette coordination.

Si l’indépendance financière des juridictions judiciaires reste soumise à la gestion


commune, le Conseil œuvrera à assurer l’indépendance financière à l’intérieur de ses
structures. Aussi prévoit-il, pour ce faire, d’exécuter les chantiers et les actions prévus
dans cet axe.

Objectifs :

Doter le Conseil des ressources matérielles, logistiques et humaines nécessaires à


l’accomplissement de ses missions.

Chantiers et actions :

Chantier 18 : Estimation et évaluation permanente des besoins du Conseil


en moyens matériels, logistiques et en ressources humaines

Les missions stratégiques conférées au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire,


qu’il s’agisse de la gestion de la situation professionnelle des magistrats, de l’évaluation
de leur performance et leur conduite, ou de la supervision du fonctionnement du volet
judiciaire de l’administration judiciaire, ou encore de la coordination avec l’autorité
judiciaire chargée de la justice pour ce qui est de l’aspect administratif de la gestion
judiciaire et de l’élaboration de rapports sur le système judiciaire de notre pays,
requièrent de doter le Conseil des moyens matériels et humains suffisants, de même

75
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

que les moyens techniques et logistiques lui permettant de s’acquitter de ses missions
stratégiques, tant au niveau de son siège à Rabat, qu’au niveau des juridictions, et ce à
travers plusieurs actions :

Action 64 : Œuvrer à garantir l’adéquation entre les besoins du Conseil en


ressources matérielles, humaines et logistiques et les exigences dictées par l’exécution
de ses missions, en perspective d’une indépendance financière totale ;

Action 65 : Œuvrer à disposer d’une base de données numérique reliée aux


applications informatiques des tribunaux, et permettant au Conseil de disposer
d’informations et de données relatives au travail judiciaire et de statistiques se rapportant
aux affaires pendantes devant les juridictions, en coordination avec la Présidence du
ministère public et le ministère de la Justice ;

Action 66 : Doter le Conseil d’un siège approprié, et ce, en engageant les procédures
d’acquisition de l’actuel local et en finalisant son aménagement ;

Action 67 : Disposer d’un bâtiment destiné à abriter les archives du Conseil, ses
stocks et son parc automobile ;

Action 68 : Créer de nouvelles structures administratives au sein de l’organigramme


du Conseil, chargées de suivre l’activité des juridictions et d’en évaluer l’efficacité.
Ces structures seront également chargées d’assister le Conseil dans l’exercice de son
attribution relative à l’élaboration de rapports sur la situation de la justice, et ce dans le
cadre de la révision du règlement intérieur du Conseil et de la proposition de révision
de sa loi organique ;

76
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Action 69 : Confier au Conseil la gestion de la situation financière et administrative


des magistrats, en collaboration directe avec l’autorité chargée des finances ;

Action 70 : Permettre aux magistrats d’obtenir tous les documents relatifs à leur
situation administrative et financière, tels que l’attestation de salaire, directement
auprès de l’administration du Conseil, et ce dans un souci de traduire l’indépendance
du pouvoir judiciaire ;

Action 71 : Œuvrer à élargir le champ d’application des crédits inscrits au budget


du Conseil pour accompagner la mise en œuvre de la présente stratégie, notamment en
allouant des crédits au financement de certaines activités programmées dans le cadre
des assemblées générales des juridictions, sous l’autorité des responsables judiciaires ;

Action 72 : Œuvrer à instaurer des dialogues de gestion avec le ministère de la


Justice et les responsables judiciaires, pour permettre au Conseil d’être informé des
ressources matérielles et humaines disponibles dans les juridictions, afin que ses actions
en termes d’amélioration de l’efficience judiciaire et relevant de sa compétence, puissent
reposer sur une utilisation rationnelle de ces ressources et répondre aux priorités.

77
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Axe deuxième : Contribution du Conseil à l’élaboration des lois liées à son


domaine de compétence

Le projet de réforme repose sur la mise en place d’un arsenal juridique touchant
à tous les domaines liés au travail du pouvoir judiciaire et de son Conseil supérieur,
qu’il s’agisse des lois se rapportant aux domaines d’intervention des juridictions, ou de
celles relatives au Conseil et à ses prérogatives.

Etant donné que le pouvoir judiciaire est directement concerné par l’application
de ces lois, et considérant son expertise sur ce plan, et afin d’aboutir aux meilleures
versions possibles des projets de loi élaborés et présentés par l’autorité gouvernementale
compétente, en consécration du principe constitutionnel relatif à la coopération entre
les pouvoirs, il est nécessaire, d’impliquer le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire
dans ce processus visant à doter le pouvoir judiciaire des mécanismes juridiques lui
permettant de s’acquitter de ses missions constitutionnelles. Le Conseil est ainsi
appelé à œuvrer, auprès de l’autorité compétente, pour l’élaboration des projets de loi
nécessaires à l’activation des procédures législatives et parvenir à mettre en place des
textes juridiques aidant le pouvoir judiciaire à remplir ses missions.

Objectifs :

Dans le cadre de son rôle consultatif, et en vue d’enrichir et d’améliorer l’arsenal


juridique relatif au système judiciaire, le Conseil développera la coopération et le
partenariat avec les autres pouvoirs, dans l’objectif de disposer d’un arsenal juridique
et institutionnel qui permettra d’améliorer les conditions de travail du Conseil, et de
surmonter les difficultés qui entravent le bon fonctionnement de la justice.

78
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Chantiers et actions :

Chantier 19 : Evaluation de l’application des textes législatifs ayant trait


directement au Conseil, au domaine judiciaire et aux missions de la justice

Cinq ans après l’entrée en vigueur des deux lois organiques relatives respectivement
au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et au statut des magistrats, et à la lumière de
l’expérience et des faits nouveaux, non pris en considération précédemment, il s’avère
impératif de réviser un certain nombre de dispositions juridiques qui permettront au
Conseil d’améliorer son action et d’assurer ses missions stratégiques avec l’efficacité
et la qualité requises. Cette révision permettra également au Conseil d’accroître sa
performance et de donner un nouveau souffle aux programmes de réforme de la justice.
De ce fait, la stratégie sur cet axe ambitionne de réaliser les actions suivantes :

Action 73 : Proposer aux parties compétentes des modifications de la loi relative


à l’Institut supérieur de la magistrature, afin de permettre au Conseil la supervision
directe de cet établissement et de mettre en place et exécuter les programmes de
formation initiale, continue et spécialisée des magistrats, et ce conformément aux
recommandations de la Charte nationale de la réforme de la justice. Cette révision
habilitera, en outre, le pouvoir judiciaire à former les cadres judiciaires, en fonction de
ses besoins ;

Action 74 : Contribuer à élaborer un cadre spécifique pour la fonction de magistrat


de liaison, qui définit leurs attributions, réglemente leur relation avec toutes les parties
et précise leurs droits et obligations, ainsi que leurs conditions de travail ;

79
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Action 75 : Elaborer un projet de révision et d’amendement des deux lois organiques


relatives respectivement au Conseil et au statut des magistrats, ainsi que du règlement
intérieur du Conseil, et des autres textes juridiques en relation avec son domaine d’action
(comme le décret fixant les rythmes d’avancement des magistrats). Ce projet de révision
s’appuiera sur les conclusions tirées de l’expérience des premières années d’application
de ces lois et visera à accroître la célérité et l’efficacité, à éviter certaines lacunes et à
rationaliser les procédures, sans pour autant porter atteinte aux garanties constitutionnelles
des magistrats ;

Action 76 : Elaborer un document de référence interne, destiné exclusivement au


Conseil, définissant la procédure d’émission d’avis et de recommandations sur les projets
de lois et des textes réglementaires.

Chantier 20 : Amélioration de la coordination et renforcement


de la coopération et du partenariat avec le ministère de la Justice

Du fait que le développement du système de la justice de notre pays est un chantier


impliquant à la fois le pouvoir judiciaire et le pouvoir exécutif, chacun selon ses
compétences, la mise en œuvre et la gestion optimales des programmes se rapportant à
l’aspect administratif de l’administration judiciaire requièrent une meilleure coordination
avec l’autorité gouvernementale concernée. Aussi le Conseil renforcera-t-il la coopération
et la concertation avec le ministère de la Justice à travers l’action suivante :

Action 77 : Renforcer la coordination avec le ministère de la Justice en ce qui


concerne les différents programmes d’administration judiciaire (comme la création de
nouveaux tribunaux et le développement de la carte judiciaire, ainsi que l’examen des
raisons ayant retardé le démarrage de quelques nouveaux tribunaux). Cette coordination
aura lieu dans le cadre de l’instance conjointe prévue par l’article 54 de la loi organique
du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Axe troisième : Protection de l’indépendance des magistrats

L’indépendance du pouvoir judiciaire par rapport aux deux autres pouvoirs,


législatif et exécutif, ne se limite pas à une indépendance institutionnelle par laquelle
les magistrats sont soumis, dans le cadre de leurs fonctions aux instances supérieures de
ce pouvoir. En effet, cette indépendance s’étend aux magistrats eux-mêmes, les rendant
indépendants même à l’égard de leur institution judiciaire, puisqu’ils ne sont astreints,
pour rendre leurs jugements et décisions, qu’à la seule application impartiale de la loi
(articles 109 et 110 de la Constitution).

De ce fait, protéger l’indépendance des magistrats conduit le Conseil à ouvrir


les chantiers appropriés visant à permettre aux magistrats d’exercer leurs attributions
judiciaires en dehors de toute influence ou pression, et sans que cela ne porte préjudice
aux conditions de contrôle judiciaire relatives aux degrés de juridiction, ou à la pratique
relative aux manquements et entrainant une poursuite disciplinaire par le Conseil,
conformément à la loi.

Objectifs :

Renforcer l’indépendance de la justice et lutter contre les tentatives d’influence


illicite sur la justice ; consacrer l’immunité individuelle des magistrats et défendre leur
indépendance, celle-ci étant avant tout un droit des justiciables et non un privilège des
9
magistrats .

9 Le Message royal aux participants à la conférence internationale sur l’indépendance du pouvoir judiciaire, à l’occasion du 1er
anniversaire de l’institution du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire le 06 avril 2018, considère que « le premier impératif est
de garantir l’effectivité de l’indépendance du pouvoir judiciaire dans le fonctionnement pratique de la justice (…) le principe a été
FRQVDFUpQRQSDVDXEpQpÀFHGHVPDJLVWUDWVPDLVjO·LQWHQWLRQGHVMXVWLFLDEOHVjOHXUSURÀW/HSULQFLSHDDLQVLFUppXQGURLWSRXU
les justiciables et un devoir pour les magistrats ».

81
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Chantiers et actions :
Chantier 21 : Mise en place d’un mécanisme adéquat pour la réception des
saisines

Il va sans dire que la protection de l’indépendance des magistrats constitue


l’essence même de l’indépendance du pouvoir judiciaire. Ainsi, et pour que le Conseil
puisse exercer ses compétences sur le volet de la protection de l’indépendance des
magistrats, il convient de mettre en place en son sein un mécanisme pour recevoir les
saisines présentées par les magistrats, sur les tentatives d’influence illicite dont ils
peuvent faire l’objet. De ce fait, il s’agira de définir les modalités de fonctionnement
de ce mécanisme, à travers les actions suivantes, tout en veillant à adopter des
mesures parallèles d’accompagnement, susceptibles d’assurer la convergence et la
complémentarité.

Action 78 : Définir et faire connaître le mécanisme chargé de protéger


l’indépendance des magistrats ainsi que ses modalités de fonctionnement ;

Action 79 : Œuvrer, auprès des parties compétentes, à incriminer la tentative


d’influence illicite sur la justice ;

Action 80 : Mettre en place des mécanismes pour réagir face aux prises de positions
et aux déclarations exprimées à travers tous supports de communication, et qui portent
atteinte à l’indépendance de la justice, en vue de fournir les éclaircissements et les
compléments d’information pertinents.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

83
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Orientation stratégique III


Contribution du Conseil à l’amélioration
de l’efficacité du système judiciaire

84
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

85
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Le système judiciaire fait intervenir plusieurs protagonistes qui contribuent


chacun, par sa fonction spécifique, à la production de la justice.

Cette interdépendance détermine donc la qualité et l’efficacité du système de la


justice selon la manière avec laquelle chaque intervenant accomplit sa tâche.

De ce fait, si la magistrature -qui tranche les litiges- est l’élément central de


l’appareil de la justice, il n’en demeure pas moins qu’elle ne peut remplir sa mission
sans coopération et sans coordination avec les autres composantes (telles que le
secrétariat-greffe, la police judiciaire, la défense, les huissiers de justice, les experts,
les traducteurs, ...).

En conséquence, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, de par ses prérogatives


de gestion de la carrière des magistrats et de supervision du fonctionnement de la
justice, est naturellement tenu d’apporter sa contribution au développement et au
perfectionnement des différents mécanismes de la justice.

Axe premier : Œuvrer à ce que les jugements soient rendus et exécutés


dans un délai raisonnable

Le renforcement de l’efficience judiciaire et la consolidation de la confiance des


justiciables dans la justice sont tributaires de la garantie d’un jugement de qualité,
exécutoire et rendu dans un délai raisonnable. Ce qui est la mise en œuvre même des
dispositions de l’article 120 de la Constitution.

86
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Poursuivre cet objectif exige, en premier lieu, de résorber les dossiers les plus
anciens, puis de mettre fin aux difficultés qui entravent le prononcé des jugements,
pour enfin, dans une troisième étape, concrétiser le principe du délai raisonnable
dans le traitement des affaires, la numérisation des procédures judiciaires, et assurer
l’exécution des jugements rendus.

Objectifs :

L’article 120 consacre le droit à un procès équitable et à un jugement rendu dans


un délai raisonnable, pour toute personne. La loi organique portant statut des magistrats
dispose, quant à elle, dans son article 45 que : « le magistrat veille à statuer sur les
affaires qui lui sont soumises dans un délai raisonnable, sous réserve des délais
fixés par des textes particuliers ». Ce premier axe s’attache donc à la recherche
de l’efficience judiciaire et au renforcement de la confiance des justiciables dans la
justice.

Chantiers et actions :
Chantier 22 : Œuvrer à résorber les affaires anciennes et l’arriéré des af-
faires pendantes

Ce chantier ne peut être mené sans la concertation des efforts de tous les acteurs
concernés, notamment les responsables judiciaires, les magistrats et les auxiliaires de
justice, dont les avocats, les huissiers de justice et les experts.

A cet effet, le Conseil supervisera et coordonnera le suivi de la mise en œuvre


de ce chantier à travers l’action suivante :

87
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Action 81 : Mettre en place au niveau de l’administration du Conseil une entité


en charge du suivi de la performance des juridictions après un recensement global des
affaires anciennes et des affaires en souffrance et veiller à ce qu’elles soient instruites
et jugées dans des délais raisonnables.

Chantier 23 : Contribuer à lever les entraves qui retardent le traitement des


affaires enregistrées auprès des tribunaux

Pour concrétiser le principe du délai raisonnable, le Conseil entend poursuivre


la coordination avec l’autorité gouvernementale chargée de la justice pour remédier
à certains dysfonctionnements, notamment en termes de réponses aux besoins en
ressources humaines et en locaux adaptés aux tâches judiciaires. Les deux mesures
suivantes seront mises en œuvre par le Conseil :

Action 82 : Collaborer, à travers un dialogue objectif avec le ministère chargé de


la Justice, qui est en charge de ce volet, en vue de combler le manque de ressources
humaines au sein des tribunaux (magistrats et fonctionnaires), tout en réalisant une
étude objective dans ce cadre;

Action 83 : Œuvrer, en coordination avec le ministère de la Justice, pour une


adéquation réelle entre les bâtiments des tribunaux et les tâches judiciaires, notamment
en ce qui a trait aux sections judiciaires spécialisées (sections des crimes financiers,
cellules de prise en charge des femmes et des enfants et autres domaines judiciaires
exigeant des locaux spécifiques…).

88
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Chantier 24 : Œuvrer à ce que le prononcé et l’exécution des jugements


aient lieu dans le respect de délais raisonnables

Concrétiser le principe du délai raisonnable exige la prise de dispositions et de


mesures d’ordre organisationnel, notamment l’adoption d’un référentiel unifié des «délais
raisonnables » par nature d’affaires, ainsi que des mesures d’ordre législatif, à travers
des modifications de textes de lois. Les quatre actions suivantes sont programmées dans
ce sens:

Action 84 : Réaliser une étude visant à définir le délai raisonnable de traitement


pour chaque type d’affaires et diffuser ses conclusions aux magistrats, en vue d’unifier
et d’adopter dans les différentes juridictions du Royaume un référentiel objectif du délai
raisonnable de jugement des affaires et qui servira pour mesurer l’efficience dans le
prononcé des jugements;

Action 85 : Encourager le recours aux modes alternatifs de règlement des litiges,


afin de réduire le nombre d’affaires dans les tribunaux et de permettre aux magistrats
de consacrer plus d’efforts et de temps à leurs dossiers et d’améliorer en conséquence
la qualité de leurs jugements ;

Action 86 : Œuvrer, auprès des parties compétentes, à la mise en place d’un système
d’amendes conciliatoires pour les délits mineurs en dehors du système judiciaire, dans
le but de désengorger les juridictions et de permettre aux magistrats de se consacrer à
des affaires plus importantes, mieux les étudier et rendre des jugements de meilleure
qualité ;

89
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Action 87 : Œuvrer auprès des parties compétentes pour reconsidérer le type


d’affaires portées devant la Cour de cassation, avec pour objectif de réformer le
pourvoi en cassation et réduire le flux des affaires vers cette juridiction supérieure et
lui permettre en conséquence d’accroître la qualité de ses décisions et d’assurer l’unité
et la cohérence de la jurisprudence.

Chantier 25 : Œuvrer à l’exécution effective des jugements anciens

L’exécution des décisions de justice est une étape essentielle dans le processus
judiciaire et un indicateur central dans l’évaluation de l’efficience et de l’efficacité
du système judiciaire dans son ensemble. C’est aussi un facteur déterminant de la
crédibilité des jugements et de la consolidation de leur caractère astreignant. C’est
enfin pour les justiciables un générateur de confiance dans l’institution judiciaire.

Une attention particulière devra donc être apportée à l’exécution des jugements en
souffrance, et devenus anciens, à travers notamment les actions suivantes :

Action 88 : Recenser les jugements n’ayant pas encore été exécutés malgré le temps
important écoulé depuis leur prononcé ; s’employer à lever les obstacles et surmonter
les difficultés ayant entravé leur exécution, en coordination avec les administrations
visées par l’exécution, avec les compagnies d’assurance, ou avec le ministère public,
s’il faut mobiliser la force publique, ou avec d’autres parties, lorsque l’intérêt judiciaire
l’exige.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Chantier 26 : Œuvrer en vue de la numérisation des procédures et des


services judiciaires

La justice de notre pays est appelée, dans le cadre de sa transformation, à contribuer


aux efforts déployés par l’État dans l’amélioration du climat des affaires et à suivre
le rythme des évolutions législatives au niveau international. Notre justice doit ainsi
intégrer les nouvelles technologies de communication dans ses modes de fonctionnement
et de déroulement des procès et s’inscrire désormais dans la transparence et la facilitation
de l’accès à l’information.

Le recours aux nouvelles technologies est de nature à renforcer la sécurité judiciaire


en améliorant les délais de traitement des affaires, ainsi que la qualité de la jurisprudence.

De ce fait, le Conseil s’emploiera à contribuer à accélérer la mise en œuvre du projet


de transition numérique du système judiciaire, selon une approche participative basée
sur l’adhésion de tous les acteurs concernés, et ce, à travers les actions suivantes :

Action 89 : Contribuer à la mise en place d’utilitaires informatiques facilitant


aux magistrats la rédaction des jugements et des décisions, tout en veillant à leur
opérationnalisation. Former à l’utilisation du traitement de texte les magistrats qui ne
le sont pas encore, pour qu’ils saisissent leurs jugements eux-mêmes et leur fournir les
moyens techniques nécessaires ;

Action 90 : Œuvrer pour l’aboutissement des dispositions légales en cours


d’élaboration dans le domaine des juridictions électroniques, notamment le projet de loi
réglementant la digitalisation des procédures et des procès ;

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Action 91 : En vue d’accélérer la transition vers le tribunal numérique, œuvrer


auprès du ministère de la Justice, afin que ce dernier puisse prendre en considération
les propositions et observations des institutions du pouvoir judiciaire dans l’élaboration
des applications et la maintenance des logiciels utilisés dans les tribunaux et relevant
de sa compétence ;

Action 92 : Œuvrer auprès du ministère de la Justice pour accélérer la mise en place


des programmes informatiques et l’élaboration des textes d’application nécessaires à la
transition vers le tribunal numérique, permettant ainsi au Conseil et à la Présidence du
ministère public de suivre le travail des magistrats et l’activité judiciaire des tribunaux,
chacun selon ses compétences respectives.

Cette action vise également la digitalisation progressive des procédures judiciaires


et de l’échange entre les différentes composantes de la justice, notamment en ce qui a
trait aux mémoires de défense, aux convocations, aux notifications des plis, etc.

92
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Axe deuxième : Réaliser la sécurité judiciaire

La sécurité judiciaire est liée à la confiance du public dans la qualité des décisions
judiciaires, ainsi que dans l’unité de la jurisprudence et la prévisibilité qui en découle.
Dans ces conditions, la personne, se référant à des décisions judiciaires antérieures,
prononcées notamment au niveau de la Cour de Cassation, et prises dans le cadre d’actes
contractuels similaires à celui qu’il s’apprête à signer, ressent une forme de protection
juridique et de soutien à sa démarche.

La sécurité judiciaire est donc corrélée à la clarté et à la stabilité des décisions.


Cependant, cette stabilité ne signifie pas l’impossibilité pour les tribunaux de changer
de position, même pour des raisons valables et objectives, mais signifie une stabilité
relative dans le temps, qui s’oppose aux fluctuations successives et fréquentes de
position, sans justifications claires et convaincantes.

Aussi le Conseil veillera-t-il à consolider la sécurité judiciaire, fondamentale pour


rassurer les justiciables lors de leurs actes et transactions, et ce, par son apport aux
magistrats, en termes de formation continue et spécialisée, de diffusion de la jurisprudence,
de participation à des séminaires et des rencontres scientifiques, notamment autour des
questions et problématiques juridiques, source de divergence.

Objectifs :

Renforcement de la confiance des justiciables dans la justice, protection des


investissements et contribution au développement.

93
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Chantiers et actions :
Chantier 27 : Permettre l’accès à jurisprudence

La diffusion de l’information juridique et judiciaire contribue étroitement au


rapprochement de la justice du citoyen et renforce le droit d’accès à la justice ; elle
participe, en outre, à élever la qualité du travail judiciaire et à unifier la jurisprudence.

Dans ce sens, le Conseil entend mettre à profit les ressources offertes par les nouvelles
technologies en termes de stockage, de diffusion et de recherche de l’information, par la
mise en ligne de décisions judiciaires et de la jurisprudence et l’accès facile et rapide à
la recherche, notamment à travers la mise en place d’une base de données pour collecter,
classifier, traiter et diffuser les décisions judiciaires via des portails électroniques et
moyennant les médias numériques disponibles. Ce chantier s’appuiera sur les actions
suivantes :

Action 93 : Mobiliser la Cour de Cassation dans l’uniformisation de la jurisprudence


et l’assister pour la mise en place d’un mécanisme pour repérer les divergences dans la
jurisprudence et recourir aux voies juridiques pour les corriger, le cas échéant ;

Action 94 : Publier gratuitement la jurisprudence sur le portail électronique du


Conseil, de la Cour de cassation et des tribunaux pour le bénéfice de tous ;

Action 95 : Poursuivre l’édition des publications de la Cour de cassation et les


mettre à la disposition des magistrats gratuitement ou à des tarifs préférentiels ;

Action 96 : Mettre à profit la formation continue des magistrats pour faire connaître
et expliquer la jurisprudence, à travers des sessions spécialement dédiées à ce sujet, et
dans des domaines spécifiques ;

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Action 97 : Appui par le Conseil à l’organisation de rencontres scientifiques


spécialisées, dédiées notamment à l’étude de la jurisprudence et de points de droit
source de divergence.

Chantier 28 : Appui aux tribunaux de commerce

Le renforcement de l’industrie nationale et la promotion du label « Made in


Morocco », axes stratégiques du nouveau modèle de développement, annoncé cette
année par Sa Majesté le Roi, exigent d’attirer et de pérenniser les investissements. Dans
ce sens, et par les actions suivantes, le Conseil entend promouvoir les juridictions de
commerce et améliorer la situation des magistrats y exerçant :

Action 98 : Porter attention aux ressources humaines des tribunaux de commerce,


qu’il s’agisse de magistrats, de fonctionnaires et autres auxiliaires de justice (tels que
les syndics, les experts...) ;

Action 99 : Perfectionner la démarche du Conseil dans l’identification et le choix


de magistrats à affecter dans les tribunaux de commerce, en adoptant des critères
appropriés, sur la base de la spécialisation, de la compétence et de l’expérience et mettre
en place un suivi-évaluation de leur performance ;

Action 100 : Renforcer la formation des magistrats exerçant dans les tribunaux de
commerce dans leurs domaines d’intervention, et ce, en appui à leur spécialisation ;

Action 101 : Œuvrer à dispenser aux attachés de justice destinés à être affectés aux
tribunaux de commerce une formation initiale orientée vers les affaires commerciales ;

Action 102 : Renforcer les tribunaux de commerce en les dotant d’un nombre
suffisant de magistrats spécialisés ;

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Action 103 : Œuvrer auprès des parties compétentes pour accompagner la formation
des autres cadres non magistrats, exerçant dans les tribunaux de commerce ou ceux qui
les assistent dans certaines tâches ;

Action 104 : Œuvrer auprès des autorités compétentes pour la mise en place d’un
cadre légal et réglementaire fixant des conditions claires d’affectation et d’exercice des
auxiliaires de justice dans les tribunaux de commerce, basées sur la spécialisation, et de
l’appui aux procédures de suivi-évaluation de leur performance et de la diligence dans
leurs travaux, et de sanctions claires en cas de manquements ;

Action 105 : Œuvrer auprès de l’autorité gouvernementale chargée de la justice


pour fournir aux juridictions de commerce les moyens matériels nécessaires et le cadre
juridique approprié pour leur fonctionnement efficace.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Axe troisième : Amélioration de la qualité des jugements

La décision judiciaire reflète l’image du magistrat qui l’a rendue, et, à travers
elle, sa compétence juridique, sa personnalité et le sérieux qu’il y a accordé. Et cela
représente autant de facteurs qui affectent négativement ou positivement l’image de la
justice aux yeux du citoyen, et renforcent ou affaiblissent sa confiance en celle-ci, car
la décision judiciaire incarne la justice.

Améliorer la qualité des décisions judiciaires est donc un objectif fondamental


pour élever le niveau de confiance en la Justice et renforcer la sécurité judiciaire. Cet
objectif est étroitement lié à la formation initiale, continue et spécialisée, dispensée par
l’Institut supérieur de la magistrature.

Objectifs :

Renforcer la confiance des justiciables dans la justice, améliorer l’image de la


justice et consolider l’application équitable de la loi.

Chantiers et actions :
Chantier 29 : Impulser et encourager l’amélioration de la qualit
des jugements

Le chantier de la qualité des décisions judiciaires est permanent. Il s’ouvre pour


le magistrat dès son admission à l’Institut supérieur de la magistrature comme attaché
de justice, et se poursuit, après l’obtention de son diplôme, et son affectation au lieu de
travail où il exercera. Ce chantier sera mené, à travers les actions suivantes :

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Action 106 : Organiser des sessions de formation pour les magistrats de tous les
tribunaux de première instance et cours d’appel autour des techniques de rédaction des
jugements et les sensibiliser à la qualité de ces derniers pour gagner la confiance des
justiciables ;

Action 107 : Faire connaître les meilleurs arrêts et décisions à travers leur diffusion,
en éditant un bulletin périodique national dédié, qui contribuera à motiver les magistrats,
notamment les jeunes d’entre eux, et les inciter à faire connaître leur jurisprudence ;

Action 108 : Œuvrer à renforcer les capacités des magistrats du Parquet dans la
rédaction des réquisitoires et des actes de recours ; s’ouvrir aux instances de défense, en
vue de permettre à leurs membres de bénéficier de sessions de formation spécialisée ;

Action 109 : Organiser des sessions de formation au profit des magistrats des
tribunaux sur la jurisprudence de la Cour de cassation.

Axe quatrième: Contribuer à rapprocher la justice des justiciables

La facilité et la fluidité dans l’accès de tous les citoyens à la justice sont des
indicateurs incontournables pour mesurer l’efficience et l’efficacité du système
judiciaire.

C’est pourquoi le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, de par son rôle


stratégique dans la réforme de de la justice, dans l’amélioration de ses services et dans
le renforcement de la confiance des citoyens en elle, s’engage à rapprocher la justice
des justiciables, et travaillera dans ce sens, en coordination et en coopération avec les
autres acteurs et partenaires impliqués sur ce plan, notamment par la mise en œuvre de
plusieurs chantiers dans ce sens.

98
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Objectifs :

Contribuer à rendre l’accès à la justice plus facile et plus transparent.

Chantiers et actions :
&KDQWLHU5HQGUHSOXVHI̿FLHQWHVOHVSURF©GXUHVGȓDFF¨V ODMXVWLFH

Dans le cadre de ses compétences liées au volet judiciaire de l’administration


judiciaire, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire devra se pencher sur la mise en
œuvre d’un certain nombre de mesures relevant de sa compétence et se rapportant à
l’accès à la justice.

Ces mesures touchent notamment les réquisitoires et les plaintes, l’obtention de


copies de jugements et autres documents et la communication avec les justiciables.
Il s’agira également pour le Conseil de travailler en coordination avec les autorités
compétentes, notamment le ministère chargé de la justice et les organes représentatifs
des auxiliaires de la justice, pour mettre en place les mesures qui les impliquent. Les
actions retenues pour ce chantier sont les suivantes :

Action 110 : Œuvrer à accélérer l’adoption de la loi portant modification de


l’organisation judiciaire du Royaume, en coordination avec le ministère de la Justice
chargé de l’élaboration du projet ;

Action 111 : Œuvrer à rationaliser la carte judiciaire en adéquation avec les moyens
dont dispose le pouvoir judiciaire et selon des critères objectifs ;

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Action 112 : Œuvrer à développer l’assistance judiciaire et à opérationnaliser


l’aide juridique en coopération avec les parties concernées ;

Action 113 : Diffuser l’information juridique et faciliter l’accès à l’information


judiciaire ;

Action 114 : Porter intérêt aux accessibilités dans les juridictions, en coordination
avec le ministère de la Justice ;

Action 115 : Œuvrer, au sein de de l’Instance conjointe avec le ministère de la Justice,


à davantage de coordination avec ce dernier dans la conception et l’amélioration des
applications informatiques liées aux mesures d’accès à la justice, telles que l’échange
électronique des pièces de dossiers entre les parties, la notification électronique et
les procédures contentieuses à distance, ainsi que la mise en place d’applications
permettant de disposer de statistiques fiables et précises sur la justice ;

Action 116 : Œuvrer auprès du ministère de la Justice pour relier le Conseil


supérieur du pouvoir judiciaire aux programmes informatiques installés dans les
tribunaux, notamment le progiciel « SAJ ».

100
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Orientation stratégique IV
Moralisation de la justice

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

L’exercice de la profession de magistrat repose sur un sens élevé des valeurs


morales car la mission de la justice est de trancher les litiges entre les parties, sur
la base de l’égalité, de l’équité, de l’impartialité, de l’objectivité de l’intégrité et de
l’indépendance. Autant de nobles qualités morales qui doivent guider ceux en charge
rendre la justice, et préserver ainsi la dignité et l’honneur de la magistrature.

De ce fait, la moralisation de la profession judiciaire constitue un axe de travail


essentiel de ce premier plan stratégique du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, et
qui s’appuiera parallèlement sur trois volets.

Le premier volet est basé sur l’information et la sensibilisation : il s’agira de


promouvoir les principes de déontologie, en diffusant notamment auprès des magistrats
le Code de déontologie et en le faisant étudier sous divers aspects.

Le second volet de la moralisation s’appuie, quant à lui, sur l’encadrement, qui sera
assuré conjointement par la Commission de déontologie du Conseil et les responsables
judiciaires près les Cours d’appel en leur qualité de conseillers en déontologie.

Enfin, le troisième volet consiste en l’exercice par le Conseil de ses prérogatives


en matière de discipline, et ce, conformément aux garanties et aux procédures énoncées
dans la loi organique relative au Conseil, et selon les principes édictés dans le code de
déontologie.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Premier axe : Adopter les approches de sensibilisation et d’encadrement


dans la moralisation

Etant donné que la moralité est un attribut inhérent à l’être humain, œuvrer à
la stimuler en éveillant les consciences pour sa préservation est un moyen efficace
de renforcer l’éthique professionnelle au sein du corps de la magistrature. En effet,
l’appartenance à la magistrature sous-entend la préservation des qualités d’honneur et
de dignité et impose l’observation des valeurs d’indépendance, de probité, d’intégrité
et d’honorabilité, de même que celles d’impartialité et de neutralité.

Par cette approche de sensibilisation et de conscientisation, les magistrats


s’inscriront dans le respect de l’éthique judiciaire et exerceront leur propre autocontrôle.

Objectifs :

Accompagner les magistrats pour qu’ils s’approprient les valeurs, les principes
et l’éthique de leur profession.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Chantiers et actions :
Chantier 31 : Permettre aux magistrats de s’approprier les valeurs morales

La mise en œuvre du programme de sensibilisation visera l’adoption et


l’assimilation par les magistrats des principes décrits par le Code de déontologie
judiciaire.

Ce programme, supervisé par le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, et à


l’exécution duquel contribuent, outre les organes du Conseil, les différents partenaires,
intervenants et acteurs, notamment l’Inspection générale des affaires judiciaires,
l’Institut supérieur de la magistrature, les responsables judiciaires, en leur qualité de
conseillers en déontologie, ainsi que les associations professionnelles des magistrats,
comprendra les actions suivantes :

Action 117 : Activer le rôle de sensibilisation de la Commission de déontologie,


tel qu’énoncé à l’article 31 du Code de déontologie ;

Action 118 : Œuvrer à modifier la loi organique relative au statut des magistrats,
en prévoyant la possibilité pour le Conseil d’adresser un simple avertissement au
magistrat ayant commis un manquement passible seulement de cette sanction, au lieu
de recourir à la procédure disciplinaire ;

Action 119 : S’inspirer d’expériences existantes de renforcement de la moralisation


par la pédagogie, en organisant des formations obligatoires et périodiques pour les
responsables judiciaires et les magistrats, à la lumière des évolutions que connait le
milieu judiciaire ;

Action 120 : Associer l’Inspection générale des affaires judiciaires dans le


renforcement de la moralisation par la pédagogie, à travers sa supervision des
programmes d’inspection décentralisée, conférée aux responsables judiciaires ;

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Action 121 : Organiser au profit des magistrats et des responsables judiciaires des
séminaires et des sessions de sensibilisation sur les dispositions du Code de déontologie,
tant au niveau national qu’au niveau des circonscriptions d’appel ;

Action 122 : Associer les associations professionnelles de magistrats dans la


promotion des valeurs morales auprès de leurs membres, et organiser des sessions de
formation au profit de ces associations ;

Action 123 : Introduire l’étude du Code de déontologie judiciaire dans le


programme de formation des attachés de justice ;

Action 124 : Publier les décisions disciplinaires rendues par le Conseil supérieur
du pouvoir judiciaire, tout en mettant en exergue le lien entre les dispositions de la
loi organique relative au statut des magistrats, d’une part, et les principes généraux de
déontologie contenus dans le Code de déontologie, d’autre part.

107
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Deuxième axe : L’approche disciplinaire

Les magistrats sont soumis par la loi à des obligations déontologiques, dont la
violation expose à des poursuites disciplinaires par le Conseil supérieur du pouvoir
judiciaire.

La loi organique 106.13 relative au statut des magistrats s’est fortement penchée
sur la question de l’éthique judiciaire et sur les valeurs qui lui sont associées, telles
que l’honneur, l’honorabilité, et la dignité.

Ainsi, la formule du serment prêté par les magistrats lors de leur affectation dans
le corps de la magistrature et avant d’entrer en fonction comprend « la préservation
des qualités d’honorabilité et de dignité ».

L’article 40 de ladite loi dispose que tout manquement aux engagements figurant
au serment est considéré comme un manquement aux devoirs professionnels.

En outre, l’article 44 de la même loi engage les magistrats à respecter les principes
et règles énoncés dans le Code de déontologie judiciaire, et à veiller au respect et à la
préservation des coutumes et usages de la magistrature.

L’article 37, en application de l’article 111 de la Constitution, dispose que la


liberté d’expression du magistrat doit être en compatibilité avec «le devoir de réserve
et l’éthique judiciaire y compris la préservation de la réputation, du prestige et
de l’indépendance de la justice ».

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

L’article 38 conditionne l’adhésion des magistrats à des associations


professionnelles à l’obligation de « ... tenir compte du devoir de réserve et de
la déontologie judiciaire, et veiller au respect des devoirs d’impartialité et
d’indépendance de la justice et préserver les qualités d’honorabilité afin de
sauvegarder l’intégrité et les coutumes de la magistrature. »

Enfin, l’article 96 de la même loi considère que « tout manquement par un


magistrat à ses devoirs professionnels, à l’honneur, à l’honorabilité, ou à la dignité,
constitue une faute susceptible de faire l’objet d’une sanction disciplinaire ».

Ainsi, bien que le Conseil entende privilégier la sensibilisation et l’encadrement


pour promouvoir et faire respecter la déontologie au sein du corps de la magistrature,
il exercera son pouvoir disciplinaire en cas de manquements par les magistrats à leurs
obligations morales, conformément à la procédure disciplinaire prévue par les lois y
afférentes.

Objectifs :

Combattre, par la mise en œuvre des dispositions édictées par la loi, toutes les
manifestations de corruption morale au sein du corps de la magistrature ; renforcer
l’éthique judiciaire de manière à préserver l’honneur et la dignité de la justice et à
sauvegarder l’indépendance, l’impartialité, la neutralité et à consolider la transparence
et l’intégrité.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Chantiers et actions :
Chantiers 32 : Œuvrer à renforcer et rationaliser le cadre légal et
procédural de l’interpellation disciplinaire

La mise en œuvre de l’approche disciplinaire est liée au renforcement et à la


rationalisation de la procédure disciplinaire, telle que prévue dans les deux lois organiques
relatives au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et au statut des magistrats.

Cette procédure a, en effet, montré certaines limites, qui réduisent sa célérité et


son efficacité. Aussi la révision du cadre légal de la poursuite disciplinair s’impose-t-elle
comme une exigence, à même d’accompagner utilement le chantier de la moralisation,
qui constitue une priorité pour le Conseil. Les actions suivantes sont ainsi programmées
dans ce sens :

Action 125 : Œuvrer à réviser le cadre juridique de la procédure disciplinaire


énoncée dans la loi organique du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (articles 85 à
100), en vue d’améliorer l’efficacité de ce dernier dans le domaine disciplinaire ; cette
procédure étant caractérisée par sa longueur, sa complexité et les tâches récurrentes
qu’elle impose au Conseil ;

Action 126 : Œuvrer à réviser le cadre juridique permettant de suspendre les


magistrats impliqués dans des affaires d’atteinte à l’intégrité et à l’honneur ;

Action 127 : Œuvrer à modifier la loi organique relative au statut des magistrats, en
vue de permettre au Conseil d’imposer des formations complémentaires aux magistrats
dans les matières où ils commettent des fautes professionnelles ;

Action 128 : Dynamiser le processus de suivi et de contrôle des biens des magistrats
et de la déclaration de leur patrimoine.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Orientation stratégique V
Renforcement de la communication

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

L’action du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire est particulièrement suivie


par les professionnels de la justice et par de nombreux autres acteurs et parties
prenantes, du fait que le projet de réforme est un enjeu sociétal et un projet stratégique
s’entrecroisant avec plusieurs autres projets lancés par Sa Majesté le Roi au cours de
ces dernières années. En effet, ce chantier, dont le Conseil supervise la mise en œuvre,
interfère notamment avec ceux du nouveau modèle de développement, de la réforme de
l’administration et l’amélioration de ses services, le projet de développement durable
et celui de l’amélioration de l’environnement des affaires dans le Royaume.

Dans ces conditions, le Conseil est appelé à renforcer sa communication


institutionnelle afin de mettre à la disposition de toutes les parties concernées par le
secteur de la justice ou qui s’y intéressent une information fiable sur son action, ses
initiatives et ses réalisations.

Ainsi, la stratégie de communication que le Conseil adoptera repose, d’une part,


sur le renforcement de la communication interne entre les composantes du Conseil, les
magistrats et leurs associations professionnelles, et d’autre part, sur la communication
externe en direction de l’opinion publique et les divers médias, ainsi qu’à travers
l’interaction avec les associations de la société civile intéressées par les affaires de
justice et les institutions et organismes œuvrant dans ce domaine.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Premier axe : Renforcer et améliorer la communication interne au sein du


Conseil et entre le Conseil et les magistrats

Les structures administratives relevant du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire


sont essentielles pour celui-ci dans l’accomplissement de ses tâches, et donc plus ces
structures seront performantes et efficaces, plus cela se répercutera sur la qualité de
l’action du Conseil dans sa globalité.

Rendre ces structures plus performantes exige un certain nombre de mesures,


notamment promouvoir la communication interne pour assurer entre elles l’échange
fluide et régulier des informations dont elles disposent, tout en tenant compte du
caractère confidentiel de certaines d’entre elles.

Par ailleurs, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, ayant parmi ses missions
principales le suivi de la carrière professionnelle des magistrats et de leur travail au sein
des tribunaux, la présente stratégie œuvrera à renforcer les canaux de communication
avec les magistrats et leurs associations professionnelles en les tenant informés,
notamment des projets et des programmes en cours d’implémentation par le Conseil.

Premièrement : La communication au niveau des structures du Conseil

Objectifs:

Accroître la performance du Conseil par l’échange fluide et régulier des


informations dont disposent ses structures et améliorer l’image de la justice auprès de
l’opinion publique.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Chantiers et actions :
Chantier 33 : Elaborer et mettre en œuvre une stratégie de communication
institutionnelle du Conseil

Considérant le rôle important que joue la communication interne entre les


structures et les composantes du Conseil, quant aux objectifs d’efficacité et d’efficience,
le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire entend adopter une stratégie qui tienne
compte avec rigueur de la particularité et de la confidentialité de l’information à
échanger, et cela à travers les deux actions suivantes :

Action 129 : Créer une cellule de communication interne sous la responsabilité


du Secrétariat Général ;

Action 130 : Elaborer une charte de communication interne précisant notamment


les règles de sécurité et de confidentialité des informations.

Chantiers 34 : promouvoir la communication interne

Le renforcement de la communication interne passera par la consolidation des


mécanismes existants et le recours aux technologies numériques, offrant rapidité et
économie d’effort, et ce, par les actions suivantes :

Action 131 : Adopter des mécanismes d’échange et de partage d’informations


entre les composantes du Conseil, en vue d’accroître sa performance ;

Action 132: Mettre en place un mécanisme pour la collecte, le traitement et la


diffusion de l’information touchant aux centres d’intérêt du Conseil et la mettre à la
disposition de toutes ses composantes ;

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Action 133 : Mettre à disposition des parties concernées au sein du Conseil,


quotidiennement, un document électronique (ou sous format papier), facile d’accès
et reprenant les articles de presse relatifs au Conseil, à la magistrature et au système
judiciaire ;

Action 134 : Rehausser le niveau de coordination entre les différentes structures


du Conseil et mettre en place les outils et les mécanismes nécessaires pour plus
d’efficacité dans ses travaux;

Action 135 : Utiliser l’Intranet du Conseil comme support de la communication


interne pour le bénéfice de l’administration du Conseil.

Deuxièmement : La communication entre le Conseil et les magistrats


Chantier 35 : Organiser la communication avec les magistrats

Eu égard aux missions constitutionnelles du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire


quant à la gestion de la carrière professionnelle des magistrats et le suivi de leur activité
au sein des tribunaux, organiser la communication avec eux sur les questions qui
les concernent s’avère nécessaire. Ceci sera effectué selon des mécanismes assurant
célérité, rapidité et transparence, en passant par les actions suivantes :

Action 136 : Améliorer la communication entre le Conseil et les magistrats sur


les affaires qui les concernent, en mettant à leur disposition l’information, en temps
opportun ;

Action 137 : Structurer la communication entre le Conseil et les magistrats via


des canaux numériques, afin d’assurer la célérité recherchée, notamment pour disposer
d’informations les intéressant ou pour obtenir des documents administratifs.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Chantier 36: Organiser la communication avec les associations profession-


nelles de magistrats

Considérant que les associations professionnelles de magistrats sont partenaires


du Conseil dans la mise en œuvre de plusieurs de ses chantiers et programmes, notamment
la protection de l’indépendance de la justice, la consolidation de sa moralisation et
de la confiance en elle, le Conseil veillera à renforcer la communication avec ces
associations et mettra à leur disposition toutes les informations qui les aideront à
remplir efficacement leur mission, pour être à même d’accompagner l’action du
Conseil.

Action 138 : Établir des canaux de communication fluides entre le Conseil et les
associations professionnelles, permettant d’étudier leurs demandes et d’y apporter des
réponses dans les meilleurs délais ;

Action 139 : Améliorer les conditions d’échange d’informations relatives à la


profession entre le Conseil et les associations professionnelles de magistrats.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Deuxième axe: Renforcer et améliorer la communication externe du Conseil

L’expérience marocaine sur le plan de l’indépendance du pouvoir judiciaire


suscite un grand intérêt auprès des professionnels du secteur, qu’ils soient nationaux
ou étrangers.

Ainsi, et afin de consolider ses acquis, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire


entend donner un élan à sa communication externe pour se faire connaître auprès du
grand public et informer de sa position stratégique dans la gestion de la justice dans
notre pays, ainsi que pour diffuser au niveau national et international toute information
pertinente en relation avec le système judiciaire national.

Objectifs :

Faire connaître aux instances nationales et étrangères l’expérience marocaine en


matière d’indépendance de la justice, en informant sur le Conseil supérieur du pouvoir
judiciaire et son rôle dans la protection de cette indépendance, ainsi que ses missions
dans la promotion de l’efficience judiciaire, avec notamment les pratiques réussies
inspirées de modèles comparatifs.

Le Conseil recourra aux outils idoines pour diffuser une information pertinente
auprès de l’opinion publique nationale, dans les limites permises par la loi et dans
le respect de la confidentialité des investigations et des données personnelles des
individus.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Chantiers et Actions:
Chantier 37 : Ouverture aux médias et à l’opinion publique nationale

Les médias jouent un rôle majeur dans la transmission et la diffusion de


l’information et contribuent de ce fait à éclairer l’opinion publique.

Compte tenu de l’intérêt porté par l’opinion publique à l’information dans le


domaine judiciaire, la stratégie du conseil à cet égard reposera sur l’ouverture aux
médias nationaux et étrangers dans un cadre de transparence, d’honnêteté et de clarté,
et ce à travers deux actions :

Action 140 : Construire une relation structurée avec les médias, qui s’inscrit dans
le droit de l’opinion publique d’être informée sur les questions qui la préoccupent ;

Action 141 : Former des porte-parole officiels des tribunaux, pour garantir à
l’opinion publique, de manière professionnelle, le droit d’accès à l’information.

Chantier 38 : Établir des mécanismes appropriés pour la communication


externe du Conseil

Pour atteindre ses objectifs en matière de communication externe, le Conseil


supérieur du pouvoir judiciaire adoptera des mécanismes et des mesures de nature
organisationnelle et de nature technique, comme suit :

Action 142 : Doter la structure en charge de la communication externe des moyens


nécessaires pour accroître sa performance ;

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Action 143 : Refonte du site Internet du Conseil et enrichissement de son contenu,


avec notamment une version multilingue ;

Action 144 : Élaborer une brochure et des capsules vidéos en plusieurs langues
faisant connaitre le Conseil, son positionnement, ses missions, son organisation et
ses mécanismes de fonctionnement. Ces supports de communication seront diffusés
auprès des magistrats et des institutions nationales et internationales, et utilisés lors de
rencontres et d’événements.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Troisième axe: Interaction avec le public, la société civile et les institutions


et autres acteurs dans le secteur de la justice

L’action du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, liée à la gestion du secteur


judiciaire, touche des domaines vitaux, qu’ils soient de nature économique, politique,
sociale, culturelle ou relatifs aux droits de l’homme. Il est donc essentiel que le Conseil
interagisse en permanence avec la société civile et ses différentes composantes,
opérant dans ces domaines, et ce, à travers des mécanismes de veille régulière sur leur
perception de l’évolution de la justice et de leurs aspirations quant à son amélioration.

Objectifs:

Suivi régulier de la perception des acteurs économiques et sociaux et du grand


public de l’évolution de la justice et de leurs aspirations quant à son amélioration.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Chantier et Actions :
Chantier 39 : Etablir et activer des canaux de communication avec les insti-
tutions publiques et privées

Les institutions publiques et la société civile, compte tenu de leur implication


dans de nombreux chantiers et programmes interférant parfois avec ceux sur lesquels le
pouvoir judiciaire opère, ont certainement des avis et des visions sur la performance du
pouvoir judiciaire et sur leur potentiel de contribution à la mise en œuvre d’un certain
nombre de projets stratégiques pour le Royaume.

De ce fait, il est important d’établir, avec elles, des canaux de communication afin
de recueillir leur perception de la contribution de la justice à ces chantiers, et d’unifier
les critères d’évaluation. Les deux actions suivantes sont prévues sur ce volet :

Action 145 : Se rapprocher des institutions officielles et recueillir leur sentiment


sur la contribution de la justice à la moralisation de la vie publique, au développement
durable, à l’amélioration de la vie publique des citoyens et de la bonne gouvernance ;

Action 146 : Se rapprocher des organisations de la société civile concernées par les
questions de justice, pour comprendre leurs attentes et les sensibiliser aux procédures
judiciaires, et ce, afin que l’évaluation de la performance judiciaire repose sur les mêmes
critères d’évaluation utilisés dans le traitement des litiges.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Chantier 40 : Interagir avec l’opinion publique sur les questions de justice

Afin de tirer profit des points de vue et des perceptions des différentes composantes
de la société et de l’opinion publique sur les questions liées à la justice, le Conseil
supérieur du pouvoir judiciaire veillera à mettre en place des mécanismes d’interaction sur
l’ensemble des questions de justice faisant l’objet de débats dans notre pays, notamment
par des rapports thématiques, et selon les deux actions suivantes :

Action 147 : Définir des indicateurs pertinents qui permettent d’apprécier la


perception qu’ont de la justice les citoyens et les forces vives du pays ;

Action 148 : Tirer parti des rapports et études liés à la perception sociétale de la
justice, afin d’y apporter des réponses pertinentes et, le cas échéant, en tenir compte,
dans le cadre de l’article 108 de la loi organique du Conseil.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Orientation stratégique VI
Consolidation de la confiance
dans le système judiciaire

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

La justice tire son prestige et son autorité de la confiance qu’ont les justiciables en
ses décisions. Cette confiance ne peut s’instaurer que par l’engagement du magistrat à
appliquer la loi avec équité et à agir pour la protection des droits, des libertés et pour
la sécurité judiciaire des personnes et des communautés.

Instaurer cette confiance est un travail laborieux dans tout système judiciaire et
qui exige la mobilisation de tous les intervenants de ce dernier. Le Conseil supérieur
du pouvoir judiciaire, de son côté, apportera sa contribution pour accroître la confiance
des citoyens et des justiciables, en s’ouvrant sur la société et en déployant une nouvelle
approche dans le traitement des plaintes et des doléances des justiciables.

$[HSUHPLHU5HQIRUFHUODFRQ̿DQFHGXFLWR\HQGDQVODMXVWLFH

Les plaintes et les doléances des justiciables représentent un véritable indicateur


du degré de confiance dans la justice. Pour renforcer cette confiance, le Conseil
supérieur du pouvoir judiciaire mettra en place de nouvelles mesures et dispositions
pour leur traitement, au niveau de l’administration du Conseil ainsi qu’au niveau des
juridictions.

Objectifs :

Construire une relation nouvelle entre le citoyen et le Conseil, qui repose sur
l’écoute et le respect mutuels.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Chantiers et actions :
Chantier 41 : Interaction positive du Conseil avec les plaintes
et les doléances

L’administration du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire dispose d’une entité


chargée du traitement des plaintes et des doléances des citoyens et des justiciables.
Cette entité en reçoit chaque jour plusieurs centaines. De nouveaux mécanismes seront
mis en place pour accroître l’efficacité de cette entité, notamment :

Action 149 : Simplifier les procédures de réception des plaintes et doléances,


notamment par leur digitalisation ;

Action 150 : Mettre en place une procédure claire et transparente concernant la


réception et l’examen des plaintes et doléances, ainsi que la décision du Conseil les
concernant ;

Action 151 : Aviser les plaignants de la suite donnée à leurs plaintes et leurs
doléances dans un délai raisonnable ;

Action 152 : Exploiter les données issues des investigations sur les plaintes pour
remédier aux dysfonctionnements ;

Action 153 : Aménager un Front Office, dans les locaux du Conseil pour recevoir
les justiciables.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Chantier 42 : interagir positivement avec les plaintes et les doléances au


niveau des juridictions

A l’instar des nouveaux mécanismes qui seront adoptés pour traiter les plaintes et
les doléances des justiciables, reçues par l’unité compétente au sein de l’administration
du Conseil, d’autres mesures seront prises au niveau des juridictions du Royaume. Ces
mesures seront mises en œuvre sous la supervision des responsables judiciaires, et feront
l’objet d’un suivi et d’un accompagnement directs par le Conseil. Il s’agira de :

Action 154 : Œuvrer à mettre en place dans les juridictions du Royaume des
cellules qualifiées, sous la supervision directe des responsables judiciaires, pour étudier
les plaintes et les doléances se rapportant à l’activité judiciaire.

Axe deuxième : Ouverture sur la société

Le renforcement de la confiance des justiciables dans le pouvoir judiciaire est


fondamentalement lié au diagnostic de la perception qu’a la société de la justice, à sa
vision des changements qui ont affecté le système judiciaire ces dernières années et aux
rôles et compétences des institutions de pilotage du pouvoir judiciaire. De ce fait, il est
nécessaire d’adopter une démarche d’écoute de la société, en général, et de communiquer
avec les institutions concernées par la question judiciaire, d’interagir avec elles et de
prendre en considération leurs recommandations les plus pertinentes.

Objectifs :

Informer le public sur la nature de l’institution judiciaire, sur ses spécificités, ainsi
que sur le rôle du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Chantiers et actions :
Chantier 43 : Écoute et interaction positive avec les institutions concernées
par la question judiciaire

L’un des rôles importants des institutions qui interagissent avec le système judiciaire
est d’en évaluer l’efficience et l’efficacité. Le Conseil entend, de ce fait, s’ouvrir à
ces institutions, communiquer et établir des partenariats avec elles. Dans cet esprit, le
Conseil mènera les actions suivantes :

Action 155 : Identifier les institutions concernées et tenir des réunions avec leurs
représentants pour faire connaître le Conseil, ses compétences et ses nouveaux rôles,
ainsi que les actions qu’il déploie pour promouvoir la justice, d’une part, et recueillir
leurs opinions et remarques sur leur relation avec l’institution judiciaire, d’autre part ;

Action 156 : Informer l’opinion publique sur les spécificités de l’activité judiciaire,
sur la relation du Conseil avec les juridictions et les frontières de cette relation, dans le
cadre de l’indépendance de la justice consacrée par la Constitution ;

Action 157 : Etre attentif à la relation de la société avec la justice, à travers notamment
les attentes et les suggestions exprimées par les institutions officielles œuvrant dans les
domaines économique, financier, social, médiatique, des droits de l’homme et interagir
avec elles.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Orientation stratégique VII


Promotion de la coopération et des partenariats

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Grâce aux technologies de l’information et de la communication, la mondialisation,


en ignorant les frontières entre la Etats et en passant outre les mers et les continents, a
rendu nécessaire l’ouverture aux lois et à la jurisprudence comparée. Aussi la justice de
notre pays ne peut-elle rester isolée, le Conseil étant appelé à s’ouvrir aux expériences
internationales, à travers notamment des accords de coopération avec des pouvoirs et
des institutions similaires dans le monde et ce, dans les limites fixées par sa loi.

La dynamique de réforme que connait le Maroc dans le domaine de la justice,


liée aux évolutions rapides dans le monde, favorisées par la révolution numérique et
la mondialisation dans tous les aspects de la vie, exige aujourd’hui de coopérer avec
les institutions nationales intéressées par les questions de justice, de s’ouvrir aux
expériences étrangères et en tirer profit, et de renforcer la coopération et le partenariat
avec divers pays, instances et institutions.

L’article 113 de la loi organique n° 100.13 relative au Conseil supérieur du


pouvoir judiciaire a conféré à ce dernier des prérogatives en termes de coopération,
dans l’esprit de renforcer ses capacités institutionnelles. Ainsi, et dans le cadre de
ses compétences, le Conseil sera amené à développer des relations de coopération et
de partenariat avec des institutions étrangères similaires, ainsi qu’avec les Conseils
supérieurs de la magistrature d’autres pays et des organismes étrangers intéressés par
les questions de justice, à des fins d’échange de connaissances et d’expériences et de
transfert d’expertises.

134
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

$[HSUHPLHU5HQIRUFHUHWGLYHUVL̿HUOHVUHODWLRQVDYHFOHVLQVWLWXWLRQV
nationales et étrangères intéressées par les questions de justice

Si, ces dernières années, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire a amélioré de


façon significative ses capacités et développé sa performance par les mesures qu’il
a prises et les actions qu’il a menées, il n’en reste pas moins ouvert aux expériences
comparatives et aux expertises nationales et internationales susceptibles de consolider
ses acquis. Aussi le Conseil entend-il, à l’avenir, renforcer et diversifier ses partenariats
et ses relations avec les institutions nationales et étrangères intéressées par les questions
de justice, dans le but de développer ses capacités.

Objectifs:

Renforcer les capacités du Conseil en le faisant bénéficier d’expertises émanant


d’autres institutions, en particulier de pays étrangers.

135
PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Chantiers et actions :
Chantier 44 : Communiquer avec les institutions judiciaires

À l’instar des relations qu’il entretient avec les institutions nationales de justice,
le Conseil accroîtra sa communication avec les institutions judiciaires étrangères,
notamment celles qui ont suivi l’expérience marocaine dans la réforme de la justice.
Dans ce sens, le Conseil œuvrera, à travers les actions suivantes, à établir avec ces
institutions des partenariats et des accords de coopération permettant l’échange de
visites et le transfert d’expertises :

Action 158 : Encourager l’échange de visites mutuelles avec les institutions


nationales et étrangères qui ont une relation avec la justice ;

Action 159 : Établir des accords de coopération et des partenariats ;

Action 160 : Etablir un rapport sur l’état actuel des relations du Conseil avec des
institutions étrangères, en évaluer la teneur et, si nécessaire, proposer leur revitalisation
à travers des actions ultérieures mutuellement bénéfiques.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Axe deuxième : Partenariat avec les Conseils supérieurs de la magistrature


étrangers

En application des dispositions de l’article 113 de la loi organique n° 100.13


précitée, le Conseil développera des partenariats et des accords de coopération avec les
Conseils supérieurs de la magistrature étrangers, particulièrement avec les pays amis
et dont les systèmes judiciaires sont proches de celui du Maroc, afin de tirer parti des
meilleures pratiques de ces conseils et de partager l’expérience marocaine, en total
respect des principes de la politique étrangère du Royaume.

Objectifs :

Faire connaître le modèle marocain du pouvoir judiciaire à travers son organisation


et son fonctionnement ; partager les expertises et expériences avec ces conseils et tirer
profit mutuellement des meilleures pratiques.

Chantiers et actions :
Chantier 45 : Échange d’expertises et d’expériences avec les Conseils
supérieurs de la magistrature étrangers.

Action 161 : Encourager l’échange de visites professionnelles et d’expériences


réussies ;

Action 162 : Etablir un rapport sur l’état actuel des partenariats signés avec les
Conseils supérieurs de la magistrature étrangers, en évaluer la teneur et si nécessaire,
proposer leur revitalisation par des mesures concrètes ;

Action 163 : Échanger les jugements novateurs ainsi que les méthodes de travail
innovantes avec les partenaires du Conseil.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Chapitre II
Matrices des actions du plan stratégique

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Présentation

Le plan stratégique du Conseil repose sur des chantiers et des actions traduisant sa
vision et ses principes devant mettre en œuvre ses orientations.

Ainsi, les sept axes stratégiques de ce plan ont été intégrés dans des matrices qui
reprennent lesdits chantiers et actions et en précisent les délais de réalisation, les entités
devant les mettre en œuvre et celles chargées de leur suivi-évaluation.

Ces chantiers et actions sont classés selon l’orientation stratégique, permettant ainsi
une programmation et la possibilité pour les intervenants dans leur mise en œuvre et dans
leur suivi-évaluation de disposer et d’échanger dans de bonnes conditions l’information
sur l’avancement de l’exécution.

Le Conseil entend implémenter cette stratégie sur la période comprise entre 2021
et 2026. Cependant, il y a lieu de signaler que plusieurs chantiers ont d’ores et déjà été
ouverts durant la préparation de ce document et de nombreuses actions correspondantes
ont donc été réalisées conformément à l’échéancier prévu.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

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Matrices relatives à l’orientation stratégique I


Développement des capacités institutionnelles
du Conseil

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Matrices relatives à l’orientation stratégique II


Renforcement de l’indépendanc
du pouvoir judiciaire

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Matrices relatives à l’orientation stratégique III


Contribution du Conseil à l’amélioration
de l’efficacité du système judiciaire

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Matrices relatives à l’orientation stratégique IV


Moralisation de la justice

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Matrices relatives à l’orientation stratégique V


Renforcement de la communication

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Matrices relatives à l’orientation stratégique VI


Consolidation de la confiance dans le système
judiciaire

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Matrice relative à l’orientation stratégique VII


Promotion de la coopération et des partenariats

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ANNEXES

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Annexe 1 :

Les nouvelles structures devant être créées par le Conseil dans le cadre de
la mise en œuvre de sa stratégie :

1- Une commission temporaire chargée de définir les besoins urgents de


l’Inspection générale et de veiller à faire le nécessaire pour y répondre dans les
meilleurs délais ;

2- Une commission permanente chargée d’élaborer un programme


visant à intégrer les attachés de justice sur leur lieu de travail dans les meilleures
conditions possibles ;

3- Une commission chargée de la révision du règlement intérieur du


Conseil et ses lois organiques ;

4- Une cellule de veille chargée d’aviser la commission des Eudes des


projets de loi en relation avec la justice ;

5- Mise en place d’un mécanisme pour réagir aux positions et déclarations


exprimées via les différents moyens de communication ;

6- Une Commission au niveau du Conseil ayant pour objectif d’œuvrer à


la résorption les affaires anciennes et des affaires en souffrance ;

7- Mise en place d’un mécanisme au niveau du Conseil supérieur du


pouvoir judiciaire et des Cours d’appel pour suivre l’évolution de l’approche
adoptée par Conseil dans le traitement des problématiques liées à l’application du
Code de la déontologie, ;

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8- Création d’une cellule de communication interne rattachée au


Secrétariat Général ;

9- Création de nouvelles structures administratives dans l’organigramme


du Conseil, chargées de suivre la performance judiciaire et d’en évaluer l’efficience.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Annexe 2 :

Lois à amender ou que le Conseil œuvrera à promulguer dans le cadre


de la mise en œuvre de la stratégie du Conseil :

1- Loi organique relative au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire ;

2- Loi organique portant statut des magistrats ;

3- Règlement intérieur du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire ;

4- Organisation judiciaire du Royaume ;

5- Loi régissant l’Institut supérieur de la magistrature ;

6- Code de Conduite et de déontologie relatif au personnel du Conseil;

7- Code pénal ;

8- Procédure civile ;

9- Procédure pénale ;

10- Digitalisation de la justice.

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Table des matières

Introduction 05

Chapitre I Les fondements du plan stratégique 10

1- La mission stratégique du Conseil 12

2- La vision stratégique du Conseil 24

3- Les valeurs stratégiques 28

4- Le contexte 32

4.1. Le contexte général 34

4.2 Le contexte particulier 34

5-Les orientations stratégiques 36

Orientation stratégique I : Développement des capacités institutionnelles du Conseil 40

Axe premier : Renforcement des capacités institutionnelles du Conseil 43

Axe deuxième : Structuration et renforcement des relations du Conseil avec les magistrats 51

Axe troisième : Dynamiser le rôle du responsable judiciaire 59

Axe quatrième : Appui aux associations professionnelles des magistrats et encadrement de

leur rôle 66

Axe cinquième : Ouverture sur les instances représentatives des auxiliaires de justice et des

professions judiciaires 70

Orientation stratégique II : Renforcement de l’indépendance du pouvoir judiciaire 72

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Axe premier : Renforcement de l’indépendance administrative et financière du Conseil 74

Axe deuxième : Contribution du Conseil à l’élaboration des lois liées à son domaine de

compétence 78

Axe troisième : Protection de l’indépendance des magistrats 81

Orientation stratégique III : Contribution du Conseil à l’amélioration de l’efficacité du

système judiciaire 84

Axe premier : Œuvrer à ce que les jugements soient rendus et exécutés dans un délai

raisonnable 86

Axe deuxième : Réaliser la sécurité judiciaire 93

Axe troisième : Amélioration de la qualité des jugements 97

Axe quatrième : Contribuer à rapprocher la justice des justiciables 98

Orientation stratégique IV : Moralisation de la justice 102

Premier axe : Adopter les approches de sensibilisation et d’encadrement dans la moralisation 105

Deuxième axe : L’approche disciplinaire 108

Orientation stratégique V : Renforcement de la communication 112

Premier axe : Renforcer et améliorer la communication interne au sein du Conseil et entre

le Conseil et les magistrats 115

Deuxième axe : Renforcer et améliorer la communication externe du Conseil 119

Troisième axe: Interaction avec le public, la société civile et les institutions et autres acteurs

dans le secteur de la justice 122

Orientation stratégique VI : Consolidation de la confiance dans le système judiciaire 126

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PLAN STRATEGIQUE du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire 2021-2026

Axe premier : Renforcer la confiance du citoyen dans la justice 128

Axe deuxième : Ouverture sur la société 130

Orientation stratégique VII : Promotion de la coopération et des partenariats 132

Axe premier : Renforcer et diversifier les relations avec les institutions nationales et étrangères

intéressées par les questions de justice 135

Axe deuxième: Partenariat avec les Conseils supérieurs de la magistrature étrangers 137

Chapitre II : Matrices des actions du plan stratégique 138

Introduction 140

Orientation stratégique I : Développement des capacités institutionnelles du Conseil 142

Orientation stratégique II : Renforcement de l’indépendance du pouvoir judiciaire 154

Orientation stratégique III : Contribution du Conseil à l’amélioration de l’efficacité du système

judiciaire 158

Orientation stratégique IV : Moralisation de la justice 166

Orientation stratégique V : Renforcement de la communication 170

Orientation stratégique VI : Consolidation de la confiance

dans le système judiciaire 174

Orientation stratégique VII : Promotion de la coopération et des partenariats 178

Annexes 180

Annexe 1 : Les nouvelles structures devant être créées par le Conseil dans le cadre de la mise

en œuvre de sa stratégie 181

Annexe 2 : Lois à amender ou que le Conseil œuvrera à promulguer dans le cadre de la mise

en œuvre de la stratégie du Conseil 183


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