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INTRODUCTION

La Chambre des représentants a adopté mercredi à la majorité


cinq projets de loi concernant le chantier de la réforme du système
national de santé.
Il s'agit des projets de loi 08-22 relatif à la création des groupements
sanitaires territoriaux, 09-22 relatif aux garanties essentielles
accordées aux ressources humaines des métiers de la santé, 10-22
relatif à la création de l'Agence marocaine des médicaments et des
produits de santé, 11-22 relatif à la création de l'Agence marocaine du
sang et de ses dérivés et le projet de loi 60-22 portant régime
d'assurance maladie obligatoire (AMO) dédié aux personnes capables
de s'acquitter de leurs cotisations et n'exerçant aucune activité
rémunérée ou non rémunérée.
Dans une présentation, le ministre de la Santé et de la protection
sociale, Khalid Aït Taleb a détaillé les dispositions prévues dans ces
textes inscrits dans le cadre de la mise en œuvre du chantier royal
portant sur la réforme du système national de santé.
S'agissant du projet de loi no 08-22, le ministre a souligné que son
objectif est de faire face aux contraintes et obstacles qui entachent
l'offre des soins au niveau territorial et de mettre à niveau le système
national de santé dans son volet lié à la gouvernance, en se basant sur
les choix stratégiques proposés dans le rapport général sur le nouveau
modèle de développement, notamment la proposition relative au
regroupement du centre hospitalier universitaire (CHU) et de
l'ensemble des unités hospitalières régionales en un seul établissement
public autonome chargé des soins hospitaliers, de la formation et de la
recherche scientifique, et ce, afin de réguler au mieux l’offre publique
en termes de soins au niveau régional.
Ce texte comprend également des dispositions prévoyant la création
d'un groupement territorial de santé dans chaque région, en se référant
à un texte réglementaire pour déterminer le siège de chaque
groupement et les institutions de santé qui le composent, et aussi pour
définir les fonctions de chaque groupement sanitaire territorial au sein
de son territoire, en répartissant les missions à chaque groupement
selon six domaines fondamentaux à savoir : l'offre de soins, la santé
publique, les soins, la formation, celui de la recherche et de
l'innovation, ainsi que le domaine administratif, tout en déterminant les
organes d'administration et de gestion représentés par le conseil
d'administration et le directeur général du groupement et leurs
attributions, outre des dispositions qui déterminent la gestion
financière des groupements de santé et leurs ressources humaines.
Concernant le projet de loi 09-22, il a indiqué qu'il s' inscrit dans le
cadre de l'application des dispositions de l'article 23 de la loi-cadre n°
06.22 relative au système national de santé.
Ce texte est en phase avec les spécificités du secteur public de santé
ainsi que les défis qu'il se doit de relever, et intervient dans le cadre de
la mise en œuvre des piliers de la réforme du système de santé,
particulièrement le pilier relatif à la valorisation des ressources
humaines.
Il identifie les ressources humaines concernées par ses dispositions, à
savoir celles exerçant dans les groupements territoriaux de santé créés
en vertu de la loi no 08.22, tout en prévoyant le renforcement des
garanties de protection juridique des fonctionnaires et en considérant
toute menace et toute agression à leur encontre comme une atteinte
directe au service de santé.
Le projet de loi consacre l'obligation de la mise en place de sessions et
de programmes de formation continue tout au long du parcours
professionnel, ainsi que l'obligation d'y prendre part, outre la mise en
place d'un système permettant à certaines catégories des professionnels
de la santé, dans le cadre du partenariat public-privé, d'effectuer
certaines tâches pour le compte du secteur privé, en prévoyant un
système de rémunération efficient et motivant pour les professionnels
de la santé.
Quant au projet de loi no 10-22, Aït Taleb a fait savoir qu'il intervient
en concrétisation des dispositions de l'article 32 de la loi-cadre N°
06.22 relative au système national de santé.
Il vise à permettre à la structure administrative supervisant ce secteur
de s'acquitter de ses missions avec professionnalisme, à accompagner
les évolutions survenues au niveau national et international et à
matérialiser les piliers de réforme du système national de santé,
notamment celui portant sur la gouvernance.
Ce texte de loi comporte des dispositions définissant les missions, les
prérogatives et les rôles confiés à l'Agence marocaine des
médicaments et des produits de santé, en particulier ce qui concerne
l'exécution des orientations stratégiques de la politique de l’État visant
à assurer la souveraineté médicamenteuse et à garantir la disponibilité,
la sûreté et la qualité des médicaments et produits de santé, a-t-il
précisé, avant d'ajouter qu'il définit également les organes
d’administration et de gestion de l'Agence, à savoir le Conseil
d'administration et le directeur de l'Agence, tout en fixant les
compétences de chacun d'eux, les règles de fonctionnement du Conseil
d'administration et les conditions de validité de ses délibérations, ainsi
que l'organisation administrative et financière de l'Agence et ses
ressources humaines.
S'agissant du projet de loi 11-22, le ministre a indiqué que ce texte de
loi porte sur la création de l'Agence marocaine du sang et de ses
dérivés, en tant qu'établissement public doté de la personnalité morale
et de l'autonomie financière, qui se substituera au Centre National de
Transfusion Sanguine et d'Hématologie (CNTSH) et à l'ensemble des
Centres régionaux de transfusion sanguine.
Le projet de loi comprend des dispositions fixant les missions,
attributions et rôles dévolus à l'Agence en tant qu'institution chargée
de l'exécution des orientations stratégiques de la politique de l’État
visant le développement d'un stock de sang à même de subvenir aux
besoins nationaux et à garantir la disponibilité, la sûreté et la qualité de
tous les produits dérivés de sang, quelles que soient les circonstances.
Il prévoit également des dispositions définissant les organes
d'administration et de gestion, à savoir le Conseil d'administration et le
directeur de l'Agence, tout en déterminant les compétences de chacun
d'eux, les règles de fonctionnement du Conseil d'administration et les
critères de validité de ses délibérations, ainsi que l'organisation
administrative et financière de l'Agence et ses ressources humaines.
Enfin, le projet de loi no 60-22 qui intervient, selon le ministre, en
application des dispositions de la loi 65.00 portant code de la
couverture médicale de base, tel que modifié et complété, notamment
l'article 4 qui a fait référence à une législation spéciale déterminant les
règles et les conditions d'éligibilité des personnes capables de
s'acquitter de leurs cotisations pour bénéficier du régime de l'AMO.
Le texte fixe les règles régissant l'AMO pour les personnes capables de
s'acquitter des cotisations et n'exerçant aucune activité rémunérée ou
non rémunérée, a-t-il précisé, notant que cette catégorie est soumise
aux règles générales partagées par l'ensemble des régimes de l'AMO
prévus par la loi 65.00 en tant que principe général.
En outre, ce projet de loi détermine la catégorie éligible pour
bénéficier de ce régime, à savoir les personnes dans la capacité à
s'acquitter des cotisations a été prouvée, et qui ne sont soumises à
aucun autre régime de l’AMO, tout en adoptant le système de ciblage
des bénéficiaires des programmes de soutien social en vigueur, en tant
que mécanisme de détermination de la capacité contributive.
De même, le projet de loi confie à la Caisse nationale de sécurité
sociale (CNSS) la mission de gestion de ce régime, et fixe le début de
l'effectivité de l'adhésion au premier jour du mois suivant le mois
pendant lequel l'assuré a été enregistré.
Cela étant précisé, le ministre a tenu à souligner que lesdits projets de
loi sont le reflet d'une réforme radicale et profonde qui rompt
définitivement avec les pratiques actuelles sur le plan de la gestion du
système de santé.
''Il s'agit d'une vision novatrice et intégrée en faveur de la mise à
niveau du système de santé, conformément aux Hautes Orientations
Royales et aussi en réponse aux engagements du gouvernement dans
son programme 2021-2026 et ce, dans l'objectif

Loi 09-22

Il est à souligner que le projet de loi cadre qui vous est présenté, a été

préparé pour mettre en œuvre les Hautes directives royales et a été

approuvé par le Conseil des Ministres présidé par Sa Majesté le Roi, le

11 du mois dernier. Il instaure une réforme sociale qui constituera un

tournant décisif dans la voie de la réforme globale du système de

protection sociale au Maroc, et ceci dans le but de renforcer son impact

direct sur les citoyens de manière à réduire la pauvreté, lutter contre la

vulnérabilité et appuyer le pouvoir d'achat des ménages .

En effet, ce projet vise principalement à protéger les catégories pauvres

et vulnérables et les familles à faible revenu contre les risques qui

menacent l'enfance et ceux liés aux maladies, àla vieillesse et à la perte

d'emploi. C’est ainsi qu’environ 22 millions des Marocains, dont 11

millions sont adhérents aux Régime d’Assistance Médicale «

RAMED », et 11 millions de professionnels, commerçants, agriculteurs,


artisans et ceux exerçant une profession libérale, bénéficieront du

régime de l'assurance maladie obligatoire avec les mêmes services et

panier de soins dont bénéficient actuellement les salariés du secteur

privé. Il est à noter que l'Etat prendra en charge les frais d’abonnement

des 11 millions bénéficiaires de l'actuel régime d'assistance médicale «

RAMED »appartenantaux catégories vulnérables et pauvres, avec une

enveloppe annuelle de l’ordre de 9 milliards de dirhams, soit une

augmentation annuelle de 7 milliards de dirhams par rapport

aux dépenses liées à l'achat de médicaments dans le cadre de l’actuel

régime « RAMED ». A cet effet, une enveloppe de 4,2 milliards de

dirhams a été allouéeau titre de la Loi de Finances pour l'année 2021.

En outre, tous les ménages, en particulier les plus démunis ou ceux en

situation de vulnérabilité, qu’ils aient ou non des enfants, bénéficieront

d’une compensation pour se prémunir contre les risques de l’enfance

ou d’une indemnité forfaitaire, et ce par le biais d’un ciblage plus

efficace en adoptant le Registre Social Unique. Le soutien de ces

ménages coûtera environ 20 milliards de dirhams, dont 14,5

milliards de dirhams seront versés au profit des ménages pauvres au

titre des indemnités familiales .

mettre en

œuvre un projet sociétal sans précédent, qui nécessite la mobilisation

d'environ 51 milliards de dirhams annuellement, et qui impose


également de modifier plusieurs textes législatifs et réglementaires

existants, de préparer de nouveaux et de lancer un ensemble de

réformes structurelles qui concernent le système de santé

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