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Novembre 2001
Responsabilité scientifique :
Yves.Boisvert@inrs-ucs.uquebec.ca
INRS
Urbanisation, Culture et Société
(coordonnées ci-dessous)
Diffusion :
Institut national de la recherche scientifique
Urbanisation, Culture et Société
3465, rue Durocher
Montréal H2X 2C6
ISBN : 2-89575-011-4
Dépôt légal : 2001
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
© Tous droits réservés
Table des matières
Introduction ________________________________________________________ 3
Bibliogaphie_______________________________________________________ 44
3
Introduction
Le Groupe de travail sur les valeurs et l'éthique dans la fonction publique (Groupe de
travail Tait) a été constitué en 1995. Leurs recommandations s’inscrivent dans un vaste
programme de modernisation de la fonction publique fédérale canadienne baptisé « La
Relève » et sont présentes dans leur rapport intitulé: De solides assises.
Conscient du fait que ce sont les valeurs personnelles qui incitent les gens à s'améliorer et
à lutter pour réaliser leurs aspirations, le Groupe de travail Tait a insisté sur l’importance
de la participation individuelle dans le processus d’élaboration d’une éthique commune et
a mis de l’avant une approche axée sur la personne et la discussion, invitant ainsi les
ministères, les conseils régionaux, les groupes fonctionnels et tous les niveaux
d'employés à engager un dialogue sur les questions qui les préoccupent le plus.
Cette liste de valeurs constitue un instrument fort intéressant pour la réflexion éthique des
fonctionnaires et administrateurs publics. Toutefois, cet outil est uniquement énumératif
et n’offre aucune définition des valeurs qu’il suggère.
Ce Petit lexique des valeurs de la fonction publique fédérale canadienne n’a pas la
prétention de répondre de façon résolue et déterminée au questionnement éthique sur les
valeurs de la fonction publique fédérale canadienne. Au contraire, il se veut d’abord et
avant tout un outil pour appuyer et nourrir la réflexion éthique et les discussions sur les
valeurs et l’éthique au sein de l’administration publique canadienne.
Valeurs démocratiques
Gouvernement responsable
Primauté du droit
Soutien de la démocratie
Loyauté
Respect de l’autorité des titulaires de charges publiques élus
Neutralité / impartialité politique
Responsabilité
Application régulière de la loi
Intérêt public / bien commun
Valeurs professionnelles
« traditionnelles »
Neutralité
Mérite
Excellence
Efficacité
Économie
Franchise
Conseiller avec objectivité et impartialité
Dire sans crainte toute la vérité aux autorités
Équilibrer la complexité
Conserver la confiance du public
« nouvelles »
Qualité
Innovation
Initiative
Créativité
Débrouillardise
Service aux clients/citoyens
Horizontalité (collaboration)
Travail d’équipe
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Intégrité
Honnêteté
Probité
Prudence
Impartialité
Équité
Désintéressement
Discrétion
Confiance du public
Respect
Empathie / compassion
Civilité / courtoisie
Tolérance
Ouverture d’esprit
Solidarité / participation
Sincérité
Modération
Bienséance
Raison
Humanité
Courage
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Le rapport du groupe de travail sur les valeurs et l'éthique dans la fonction publique a
défini quatre catégories de valeurs fondamentales qui peuvent se retrouver dans le
système gouvernemental. Ces catégories sont : les valeurs démocratiques, les valeurs
professionnelles, les valeurs liées à l'éthique et les valeurs liées aux personnes.
Valeurs démocratiques
Les valeurs liées aux personnes reposent sur la volonté de respecter, d'aider et d'appuyer
la population, les partenaires ainsi que les collègues de travail et cela, sans s'oublier.
Valeurs professionnelles
Les valeurs professionnelles sont fondées sur la volonté qu’a une personne de remplir ses
fonctions de la meilleure manière possible, en s’efforçant constamment d'apporter des
améliorations aux pratiques traditionnelles de la fonction publique : excellence, efficacité
et économie.
de vue impartial, neutre et objectif, qui convient lors d’une prise de décisions et d'agir
dans un esprit favorisant l'innovation, l’initiative, la collaboration et le travail d'équipe.
Les valeurs liées à l'éthique sont fondées sur une volonté de mériter constamment la
confiance du public en plaçant le bien commun au-dessus de tout avantage personnel tout
en respectant le cadre législatif.
Notre système dépend d'une fonction publique qui appuie la démocratie parlementaire du
Canada. Autrement dit, ce sont nos valeurs démocratiques qui fournissent un contexte
pour nos valeurs professionnelles et pour celles liées à l'éthique et aux personnes.
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Ce en quoi une personne est digne d’estime (quant aux qualités que l’on souhaite à
l’homme dans le domaine moral, intellectuel, professionnel).
Pierre Fortin
René Simon
Partant de l’a priori que la valeur est un aspect du bien, cet auteur présente une série de
caractéristiques des valeurs qui permet de mieux en saisir le sens.
3- Elles sont transcendantes. Non pas que les valeurs soient inaccessibles, mais elles sont
supérieures aux faits et aux actes. Ainsi, pour accéder à une valeur, le sujet doit changer
de niveau.
4- Elles sont trans-individuelles. Une valeur n’est pas seulement une valeur pour le sujet,
elle est valeur pour tous.
5- Elles forment une hiérarchie. Les valeurs sont multiples et ordonnées (pour René
Simon, elles sont ordonnées par un principe défini par la métaphysique; ce principe est
l’unité de la personne).
6- Elles sont bi-polaires. Les valeurs intègrent toujours une dichotomie (le bien, mal, le
beau, le laid, le vrai, le faux, l’agréable, le désagréable, etc.).
1- Elles sont hautement personnelles. Les valeurs morales s’intéressent à l’humain dans
ce qu’il a de plus personnel (beaucoup plus qu’une valeur esthétique par exemple).
2- Elles sont constantes. Les valeurs morales sont partout et toujours présentes.
Quelques distinctions
Norme
Règle
Loi
Règlement
Acte législatif qui émane d’une autorité autre que le parlement (décision administrative).
Droit
L’ensemble des règles qui régissent les rapports des hommes entre eux.
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Valeurs démocratiques
11
GOUVERNEMENT RESPONSABLE
Un gouvernement responsable signifie d’une part qu’il accorde le pouvoir législatif à des
élus, de sorte que le pouvoir exécutif se fait au nom du peuple et d’autre part, que les
représentants du secteur public (qu’ils soient élus ou nommés) répondent du pouvoir
qu’ils ont sur le public.
La transparence suppose simplement qu’on rende des comptes à une autorité (le
Parlement, un supérieur) sur la façon dont on s'acquitte de ses responsabilités. Dans la
fonction publique, donner une explication peut cependant menacer des valeurs aussi
importantes que la neutralité ou l’impartialité. Pour un gouvernement responsable, la
recherche d’un juste équilibre entre l'anonymat (qui protège la neutralité) et la reddition
de comptes est alors capitale.
PRIMAUTÉ DU DROIT
Le principe de primauté du droit accorde une supériorité de fait au droit. Elle signifie que
le droit doit prévaloir sur tout, particulièrement sur les volontés individuelles.
La primauté du droit comme valeur démocratique s’explique par l’importance des règles
et des lois dans un système démocratique. Effectivement, les lois résultent d’un processus
démocratique et leur fonction est de régir les rapports des hommes entre eux ainsi que la
coexistence et l’harmonie des volontés individuelles à l’intérieur de la société.
Pour l’État, la primauté du droit dicte aux autorités d’agir en conformité à la loi et de ne
modifier la loi que selon les procédures déterminées. La plus importante de ses règles est
la majorité parlementaire (A. BERNARD, P. P. TREMBLAY, 1997).
SOUTIEN DE LA DÉMOCRATIE
Sur les bases des principes de liberté et d’égalité, soutenir la démocratie c’est soutenir les
valeurs et les principes démocratiques tant au niveau du discours que sur le plan de
l’action.
Le mot démocratie vient des mots grecs dêmos, qui signifie peuple et kratein, qui signifie
commander, la démocratie désigne alors « le gouvernement par le peuple » (JULIA,
1991). Dès lors, l’autorité souveraine appartient au peuple; c’est le principe premier qui
doit être assuré dans la visée du soutien de la démocratie.
Le respect de l’autorité des titulaires de charges publiques élus est lui aussi une valeur
indispensable au soutien de la démocratie, car ce sont ces derniers qui représentent
légitimement les volontés du peuple.
LOYAUTÉ
La loyauté est le caractère de celui qui agit en conformité avec la loi, la probité, l’honneur
et les engagements pris. L’éthique de la loyauté offre un moyen de comprendre ce qui
oppose une morale partiale à une morale impartiale :
« Par définition, la loyauté est partiale; elle s’applique à ceux qui nous sont proches et non aux personnes
distantes ou étrangères » (CANTO-SPERBER, 1996).
La loyauté des administrateurs publics doit en premier lieu s’exercer à l’endroit des élus
et à celui de leur gouvernement puisque, selon les principes démocratiques, les citoyens
ont librement choisi leurs représentants et ils s’attendent à ce que les serviteurs de l’État
respectent les décisions des élus.
Le respect de l’autorité des titulaires de charges publiques élus est une valeur
primordiale au soutien de la démocratie et au bon fonctionnement de l’organisation
étatique.
Le respect de l’autorité des titulaires de charges publiques élus engage deux concepts
primordiaux : l’imputabilité des agents de l’État envers l’instance législative de même
que leur allégeance à l'autorité constituée.
L’imputabilité des agents de l’État envers l’instance législative relève d’une loi
fondamentale qui guide les administrations publiques : la souveraineté parlementaire.
Deux grands principes découlent de cette grande loi.
Premièrement, l’autorité des élus (et surtout des ministres) précède celle des
administrateurs publics. Ce principe nommé la responsabilité ministérielle assure au
peuple la subordination du corps exécutif au corps législatif. Deuxièmement, les
représentants publics, qu’ils soient élus ou non, sont imputables du pouvoir qu’ils
exercent envers l’instance législative.
Les titulaires de charges publiques élus sont les dépositaires de la confiance des citoyens
de telle sorte que seul le respect de l’autorité de ces derniers peut assurer le respect des
volontés démocratiques exprimées par les citoyens lors des élections.
« On appelle exigence de neutralité cette exigence selon laquelle l’État doit s’abstenir de souscrire à une
conception particulière du bien ou à l’imposer » (CANTO – SPERBER, 1996).
Dans cette perspective, les fonctionnaires doivent considérer que bien qu'ils puissent
participer à des activités de nature politique, ils se doivent de rester loyaux à leur
gouvernement.
Pour appliquer ce principe de neutralité politique, les employés doivent s'assurer que leur
participation à une activité politique ne compromet d'aucune façon leur capacité de
s'acquitter de leurs fonctions en toute impartialité.
RESPONSABILITÉ
Le dernier terme de la responsabilité est l’instance envers laquelle l’individu doit rendre
des comptes. Ces instances sont multiples et chacune évoque un type de responsabilité
particulier. Par exemple, le tribunal, comme instance de reddition, évoque la
responsabilité juridique; un enfant interpelle la responsabilité parentale; le public invoque
la responsabilité politique, etc.
Partant du postulat que la loi est issue du processus démocratique (donc voulue par tous),
il est légitime d’affirmer que chacun est tenu de s’y conformer. La loi peut alors être
définie comme l’énoncé de la volonté générale en vertu d’un contrat social
(ROUSSEAU). Cette définition met au premier plan le caractère social de la loi.
Les lois sociales désignent les obligations liées à la vie en collectivité. Ce sont des lois
explicites qui prescrivent à une communauté ce qu’il convient de respecter pour que
s’établissent entre les gens des relations justes et profitables pour tous. Dans cette
perspective, l’application régulière de la loi participe à la recherche du bien commun et
de l’intérêt général.
Outre les lois explicites (lois positives, lois sociales), il existe des lois implicites. Ce sont
les lois liées à la conscience collective, aux influences des coutumes. En d’autres mots, ce
sont les lois morales.
Le bien commun « universel » est un idéal vers lequel on tend et qui n’existe pas dans la
réalité effective. Par contre, il existe une multitude de biens communs « sectoriels » ou
« particuliers » (bien commun international, national, régional, local, etc.). Ces divers
biens communs « particuliers » s’apparentent davantage au concept d’intérêt public,
celui-ci étant défini comme l’intérêt général devant outrepasser les intérêts particuliers ou
privés.
Le bien commun « universel » est un principe de décision qui s’inscrit dans un cadre
général de réalisation de la justice. En prolongement au bien commun « universel », les
biens communs « particuliers » doivent servir à la satisfaction des aspirations tant des
individus que de la collectivité.
Le bien commun « universel » est l’impératif éthique du politique; il n’est pas la somme
des intérêts particuliers, mais l’équilibre entre les intérêts des individus et ceux des
groupes sociaux. La recherche du bien commun « universel » correspond donc à la
recherche d’un équilibre, qui dans les décisions de l’État assure des conditions sociales
justes et stables.
« Bien commun et intérêt public dépendent en dernière analyse de la bonne volonté raisonnable et de la
compétence morale (éducation) des pouvoirs publics de décision » (HÖFFE, 1993).
NEUTRALITÉ
La neutralité est l’état de celui qui reste neutre, qui s’abstient de prendre parti dans un
conflit, un désaccord, etc.; c’est la qualité de celui qui est impartial, c’est-à-dire qui ne
favorise pas une personne aux dépens d’une autre.
La neutralité est aussi la qualité de celui qui fait abstraction de ses intérêts personnels et
qui conserve une objectivité dans son processus de prises de décisions et dans ses gestes.
MÉRITE
La dichotomie bien / mal est bien présente à l’intérieur du concept de mérite. Le mérite
est une propriété de l’acte humain en vertu de laquelle l’homme a droit, soit à une
récompense, soit à un châtiment. (JOLIVET, 1966).
Le mérite rend une personne digne d’estime, de récompense ou, inversement, de mépris,
de sanction, lorsque l’on considère la valeur de sa conduite.
Le mérite « positif » peut être évalué selon la qualité de l’action et les difficultés que
l’individu a dû surmonter, tandis que le mérite « négatif » est évalué sur une mauvaise
action ou tout simplement par l’absence d’action.
Sur le plan éthique, le mérite est une « valeur morale » puisqu’elle s’accompagne d’un
effort pour surmonter des difficultés, spécialement pour surmonter des obstacles
intérieurs qui s’opposent à la moralité. De ce point de vue, le mérite se distingue de la
vertu considérée comme une perfection morale qui peut être naturelle et sans effort.
(LALANDE, 1926).
EXCELLENCE
L’excellence est une visée. Elle aspire à la plus grande qualité possible. L’excellence est
la recherche d’un stade supérieur de perfection dans un domaine ou un champ de
compétence précis lié à la personne ou de l’organisation qui excelle.
L’excellence comme visée correspond à la recherche d’un idéal. Or, la finalité de cet
idéal n’est jamais complètement atteinte puisqu’elle est en constante révision et en
perpétuelle reconstruction.
En ce sens, l’excellence ne peut être une finalité en elle-même. Il s’agit plutôt d’une
recherche interne qui aura une influence sur la manière d’être de la personne ou de
l’organisation en question.
EFFICACITÉ
L’efficacité correspond à la capacité d’atteindre les objectifs fixés. Dès lors, l’évaluation
de l’efficacité se fait à partir des objectifs inscrits dans la mission de l’organisation.
Tout simplement, on peut définir l’efficacité comme le rapport entre les résultats atteints
par un système (ou une personne) et les objectifs visés. De ce fait, plus les résultats sont
près des objectifs, plus le système (ou la personne) est efficace.
ÉCONOMIE
Dans une perspective axiologique, l’économie, est l’art de gérer et d’administrer des
biens. C’est appliquer une gestion efficace qui non seulement évite les dépenses inutiles
et utilise les ressources avec modération, mais qui crée aussi de la richesse.
FRANCHISE
La franchise est la qualité de celui qui est franc, c’est-à-dire qui s’exprime ou se présente
ouvertement et en toute clarté, sans artifice ni réticence; c’est la qualité de la personne qui
est sincère.
Intrinsèquement, la franchise impose une limite dans le discours en réduisant les propos
du locuteur aux aspects véridiques et authentiques de l’événement.
Conseiller avec objectivité, c’est adopter une attitude neutre, une disposition d’esprit de
sorte que la personne qui offre des conseils puisse voir les choses comme elles sont,
qu’elle ne les déforme ni par étroitesse d’esprit ni par parti pris. (LALANDE, 1926).
Conseiller avec impartialité, c’est endosser une position qui ne soit pas partiale; c’est
adopter une position équitable qui manifeste un souci pour la justice et la vérité.
En somme, conseiller avec objectivité et impartialité peut être défini comme l’action de
guider quelqu’un, de faire des recommandations de façon neutre et équitable, sans
favoritisme, parti pris ou préjugé, de telle sorte que les conseils offerts empruntent le
chemin de la justice et de la vérité.
Dire sans crainte toute la vérité aux autorités est une valeur en ce sens qu’elle requiert un
dépassement de soi. Pour actualiser cette valeur, le sujet doit se dépasser. Il ne doit pas
laisser sa peur l’empêcher de rapporter des faits qu’il estime véridiques à son(ses)
supérieur(s).
Le sujet ne doit pas non plus accepter la pression que voudrait faire peser sur lui son
supérieur immédiat ou toute autre personne, lors de la divulgation d’information à une
autre autorité ou à la population.
ÉQUILIBRER LA COMPLEXITÉ
Équilibrer la complexité, c’est rendre compréhensible à la majorité des gens des concepts
abstraits et complexes; c’est rendre accessible à des personnes non-spécialistes des
informations compliquées et subtiles.
Ce jugement doit se faire tout en tenant compte des aptitudes des gens auxquels sont
destinées les informations, de façon à éviter de sur-évaluer ou sous-évaluer les
destinataires de ces informations.
La confiance du public envers l’instance étatique est une valeur fondamentale dans un
système démocratique puisque dans ce type de système la souveraineté doit appartenir à
l’ensemble des citoyens.
Le public mesure sa confiance envers l’État selon l’efficacité et la qualité des services qui
lui sont offerts. Ainsi, conserver la confiance du public signifie agir selon l’ensemble des
valeurs propre à l’éthique gouvernementale, dans la mesure où cette éthique a comme
visée l’excellence de l’administration publique.
Les valeurs de cette éthique sont les valeurs démocratiques, les valeurs professionnelles,
les valeurs liées à l’éthique et les valeurs liées aux personnes.
QUALITÉ
La qualité est ce qui rend une chose ou une personne bonne, meilleure.
L’idée principale contenue dans le concept de qualité est celle de l’orientation vers le
client / citoyen. La qualité est atteinte lorsqu’on se préoccupe en priorité de la satisfaction
du client / citoyen auquel est destiné le produit ou service.
INNOVATION
Les grandes innovations sont des moteurs du développement économique, alors que les
innovations plus modestes participent plutôt à la croissance économique.
INITIATIVE
L’initiative est une qualité qui est attribuée à celui qui est disposé à entreprendre, à oser.
L’initiative, c’est l’action de celui qui est le ou la première à proposer, à entreprendre ou
à organiser quelque chose.
L’initiative possède aussi un caractère personnel car elle doit surgir de la volonté propre à
l’individu. Elle ne peut être ni obligée ni provoquée par autrui. Elle émane de la volonté
individuelle.
CRÉATIVITÉ
DÉBROUILLARDISE
Le service aux clients / citoyens est une valeur centrale de l’éthique gouvernementale
puisque la qualité des services obtenus est l’une des plus importantes mesures que
possède le public pour évaluer l’institution étatique à laquelle il a accordé sa confiance.
Le service à la clientèle est un niveau de service offert par une organisation à ses clients /
citoyens. Le service à la clientèle peut donner une valeur ajoutée au produit et / ou au
service qu’offre l’organisation puisqu’il permet de mieux répondre aux exigences de
l’ensemble des clients / citoyens.
Le service aux clients / citoyens s’évalue généralement selon des critères de qualité,
d’efficacité, de courtoisie et vise essentiellement la satisfaction des clients / citoyens.
HORIZONTALITÉ (COLLABORATION)
TRAVAIL D’ÉQUIPE
Finalement, le travail d’équipe, par l’interdépendance qu’il crée entre les individus, peut
être source de conflits mais aussi de créativité et d’efficacité.
INTÉGRITÉ
« L’intégrité renvoie souvent, dans un large sens, à la cohérence dont fait preuve une personne entre ses
valeurs et ses actions, à une disposition à faire la chose « juste et bonne » dans toutes les circonstances, et
à une détermination à agir avec honnêteté et probité » (KERNAGHAN, 1997, p.114).
HONNÊTETÉ
L’honnêteté est la qualité d’une personne qui agit en conformité avec les lois de la
probité1, du devoir2 et de la vertu3 ainsi qu’à certaines normes et à la bienséance.
Le bien honnête, c’est le bien conforme à la raison et la personne honnête est celle qui
observe exactement les règles de la justice commutative et qui agit en conformité avec le
bien moral.
Or, ce qui est moralement bon pour un individu peut ne pas l’être pour un autre.
L’honnêteté possède donc un caractère subjectif important.
1. La probité c’est agir consciencieusement en concordance avec la justice via ces règles écrites et non-
écrites
2. Le devoir est l’obligation morale considérée en elle-même, indépendamment de son application
particulière. C’est ce que l’on doit faire, l’obligation morale particulière définie par le système moral que
l’on accepte, par la loi, les convenances, les circonstances, etc.
3. La vertu est la force morale par laquelle l’humain tend au bien.
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PROBITÉ
La probité est une vertu qui consiste à observer de façon stricte les règles de la morale
sociale et les devoirs imposés par l’honnêteté et la justice.
La probité est d’abord et avant tout le respect des règles et des normes inhérentes aux
mœurs et coutumes d’une société. En ce sens, la probité va au-delà du simple respect du
droit établi et des lois écrites.
PRUDENCE
Ainsi, être prudent, c’est savoir prendre des précautions contre un danger potentiel. À
priori, cette définition n’a pas de coloration morale ou éthique.
Subséquemment, sur le plan éthique, la prudence est une vertu intellectuelle dont
l'application est de diriger l’action dans le domaine du contingent et du concret en
déterminant rationnellement l’acte moral à accomplir de façon à agir conformément à ce
jugement (JOLIVET, 1966).
IMPARTIALITÉ
L’impartialité vise à éviter toute préférence ou parti pris que ne peut légitimer la justice
ou l’équité. L’impartialité peut prendre deux formes : personnelle ou sociale.
En somme, agir avec impartialité c’est agir de façon objective en gardant toujours à
l’esprit la justice et l’équité.
ÉQUITÉ
L’équité est intimement liée au principe de justice. Elle est la vertu qui consiste à régler
sa conduite sur le sentiment naturel du juste et de l’injuste.
L’équité appelle à un sentiment supérieur de la justice qui tend à faire accomplir la loi
dans son esprit, par-delà la lettre et parfois contre la lettre (JOLIVET, 1966).
Au sein de l’administration publique, l’équité prend des formes concrètes. Deux formes
courantes peuvent être identifiées : l’équité dans le traitement du public et l’équité en
matière d’emploi. Cette dernière forme d’équité vise à actualiser une autre valeur : la
représentativité, afin d’assurer une fonction publique représentative de l’ensemble de la
société. Plusieurs aspects peuvent être considérés en ce qui a trait à ces deux types
d’équité : la langue, la religion, le sexe, la classe sociale, l’éducation et la région
d’origine par exemple.
DÉSINTÉRESSEMENT
La notion de conflit d’intérêts englobe un champ très vaste et peut parfois être difficile à
évaluer. Il peut être ardu de déterminer à partir de quel moment l’intérêt personnel peut
prévaloir sur l’intérêt général. De plus, il existe plusieurs types de conflits d’intérêts. Ils
peuvent avoir un caractère pécuniaire, financier, moral ou psychologique.
DISCRÉTION
« une attitude de réserve et de retenue à l'égard de tous les faits ou informations qui, s’ils étaient dévoilés,
pourraient nuire à l'intérêt public et au bon fonctionnement de l'administration publique ou porter atteinte
à la vie privée de citoyens, même si leur divulgation n'est pas expressément interdite et même si ces faits ou
informations sont accessibles à d'autres personnes » (MINISTÈRE DU CONSEIL EXÉCUTIF, L’éthique
dans la fonction publique québécoise, 1985, p. 15).
CONFIANCE DU PUBLIC
« Faire confiance, c’est juger qu’il n’est pas nécessaire de chercher à faire autrement, et c’est, très
souvent, transmettre des pouvoirs discrétionnaires au dépositaire de cette confiance » (CANTO-SPERBER,
1996).
Dans la conception moderne du politique, on accorde sa confiance lorsque l’on donne son
consentement à un gouvernement. Ainsi, le public transmet ses pouvoirs à un
gouvernement démocratiquement élu.
RESPECT
Le sens dominant du mot respect appartient au domaine moral strict et aussi au registre le
plus large de la conduite ou du comportement. Le respect est un sentiment de
considération ressenti à l’égard de quelqu’un ou de quelque chose en raison non
seulement de sa supériorité, mais aussi en raison de la valeur qu’on lui reconnaît. Le
respect marque la conduite de réserve et de retenue envers la personne respectée.
C’est aussi une considération que l’on porte à une chose jugée bonne, avec l’intention de
ne pas y porter atteinte, de ne pas l’enfreindre.
EMPATHIE / COMPASSION
Ces deux sentiments, lorsqu’ils sont considérés comme des valeurs, expriment l’exigence
d’un souci à l’égard d’autrui, des maux et des malheurs qui lui sont affligés.
L’empathie et la compassion exigent qu’une personne soit considérée dans son entièreté
et sa quotidienneté de telle sorte que ce que cette personne puisse vivre et ressentir soit
respecté et jugé avec discernement et finesse.
CIVILITÉ / COURTOISIE
Par civilité et courtoisie on entend traiter autrui avec respect, gentillesse et diligence. Un
ensemble de balises peut être établi à cet égard : respecter les règles de politesse, éviter
toutes formes de discrimination ou de harcèlement interdites par la loi, respecter le secret
des renseignements personnels, s'empresser de traiter les dossiers, retourner les appels, se
montrer extrêmement attentif afin d'éviter les erreurs qui peuvent avoir des conséquences
graves pour le citoyen, s'efforcer de toujours donner les renseignements demandés et ce,
en conformité avec la loi d’accès à l’information.
TOLÉRANCE
La tolérance est une vertu fondamentale de la démocratie pluraliste puisque son système
repose sur le respect légitime de la pluralité des confessions, des idéologies, des
programmes politiques, etc.
La tolérance est une attitude de respect mutuel par laquelle les individus s’interdisent
tous procédés violents ou injurieux pour défendre leurs idées ou combattre celles d’autrui
(JOLIVET, 1966).
Ainsi, par tolérance on entend le respect des opinions et des manières d’agir qui peuvent
paraître étranges. Il ne s’agit pas d’indifférence quant à des questions religieuses,
éthiques, politiques ou idéologiques, il s’agit plutôt d’une prise de conscience par
l’individu de ses propres convictions, tout en respectant celles des autres.
La tolérance est aussi une abstention : l’abstention d’intervenir dans l’action ou l’opinion
d’autrui malgré notre puissance ou notre possibilité de le faire et malgré notre
désapprobation de l’action ou de l’opinion en question.
« La tolérance se fonde dans l’intuition qu’aucun homme n’est en soi libre de tout préjugé ou infaillible,
mais plus profondément encore dans la reconnaissance des autres comme des personnes libres et égales,
qui ont le droit d’exprimer leurs propres opinions et d’agir conformément à celles-ci, dans la mesure où ils
n’empêchent pas les autres d’exercer les mêmes droits » (HÖFFE, 1993).
« Disposition d’esprit, ou règle de conduite, consistant à laisser à chacun la liberté d’exprimer ses
opinions, alors même qu’on ne les partage pas… à proposer ses opinions sans chercher à les
imposer » (LALANDE, 1926).
OUVERTURE D’ESPRIT
L’ouverture d’esprit, c’est prendre conscience et considérer les idées marginales qui se
situent en dehors du cadre de référence de l’organisation ou du débat. Les idées
marginales peuvent être très pertinentes, il devient alors intéressant de les considérer,
d’autant plus qu’elles le sont par rapport à un cadre de référence précis qui peut, parfois,
être désuet.
L’ouverture d’esprit est caractérisée par des attitudes et des comportements d’ouverture à
l’égard d’alternatives : ouvertures à d’autres présomptions, perceptions, perspectives,
façons de percevoir, de penser et d’exprimer ses idées.
L’ouverture d’esprit, c’est une acceptation. Il s’agit d’accepter que la réalité de chacun
est une réalité subjective et qu’il en va de l’intérêt de chacun, non pas à imposer une seule
de ces réalités subjectives comme étant la « vraie », mais plutôt à participer
continuellement à une recherche commune d’éléments nous permettant d’enrichir notre
perception de la réalité (NUGENT, 1994).
SOLIDARITÉ / PARTICIPATION
La solidarité est d’abord un sentiment. Elle peut être considérée comme la valeur qui
permet à une personne ou à un groupe de se sentir uni et de se faire un devoir de partager
les intérêts et les idéaux du groupe.
Une subtile distinction peut être établie entre la solidarité morale ou de fait et la
solidarité sociale ou de devoir.
La solidarité morale (de fait) correspond à une solidarité en vertu de laquelle les
membres d’un groupe assument les mêmes responsabilités. Elle indique qu’un individu
est constitué par ce qui le précède biologiquement, physiquement, socialement et
culturellement. Ceci le met dans une situation de dette envers le passé et le présent, de
telle sorte qu’il devra payer sa dette en dédiant son activité au bénéfice de la société.
La solidarité sociale (de devoir), quant à elle, est une solidarité en vertu de laquelle les
membres de la société sont appelés à partager les mêmes avantages et les mêmes charges.
De ce point de vue, le bien moral s’identifie avec les exigences de la solidarité, ce qui
signifie que l’individu doit toujours avoir devant les yeux la répercussion de ses actes sur
la vie collective. Ainsi, la solidarité est une dette à l’égard du passé et du présent et un
devoir envers le futur (HÖFFE, 1993, p. 313).
SINCÉRITÉ
La sincérité est une qualité morale consistant à être au dehors, dans les paroles et dans les
actes, tel que l’on est intérieurement (JOLIVET, 1966).
MODÉRATION
BIENSÉANCE
La bienséance est le caractère de ce qui convient. Il s’agit de la conduite sociale qui est
en conformité avec les usages dans la société.
RAISON
Kant, pionnier de la réflexion sur la raison, distingue deux grands types de raison : la
raison pure (théorique), c'est-à-dire la raison qui «contient les principes permettant de
connaître quelque chose absolument a priori», et la raison pratique, c'est-à-dire la raison
qui détermine la volonté et les actions au moyen de règles universellement valides.
HUMANITÉ
Humanité est le caractère de ce qui est humain, de nature humaine. Ce terme désigne ce
qui distingue l’être humain des autres êtres vivants : sa nature ou son essence. Humanité
signifie également le « genre humain », c’est-à-dire l’ensemble passé, présent et à venir
des êtres humains, et ce qu’ils ont en commun.
Enfin, humanité signifie, comme qualitatif, une attitude ou un acte qui n’est pas indigne
de l’humain. Ultimement, humanité est le caractère d’une personne en qui se réalise
pleinement la nature humaine.
COURAGE
Toutefois, le fait de ne pas éprouver la peur ou la douleur avant d’agir n’est aucunement
nécessaire pour qualifier l’acte de courageux. Le courage peut être aussi une réponse à
une situation de dilemmes, de conflits et de devoirs où il est nécessaire qu’un individu
fasse un sacrifice personnel.
La dimension rationnelle permet à l’individu courageux de justifier son action. Ici perçu
comme une vertu, le courage se lie à la réflexion et à la prudence. Dès lors, le courage
est une qualité morale intériorisée en l’individu, qui permet à cet individu de percevoir
les traits moralement pertinents d’une situation dangereuse et de concevoir l’action la
plus appropriée.
« Le courage participe à la moralité non seulement parce qu’il exprime, face à une situation périlleuse, la
justesse d’une réaction assortie de jugements et d’émotions appropriés, mais parce qu’il définit la rectitude
interne de l’activité ainsi que la façon dont elle peut s’allier aux croyances du bien » (CANTON –
SPERBER, 1996).
Finalement, dans la vie sociale, le sens du courage se traduit par le courage civique. Il
consiste alors à défendre intensément ce qui, sur le plan du droit et du fait, est reconnu
pour juste et pour vrai, au risque de subir des contre-coups.
Bibliogaphie
ETHIER, Gérard. 1994. « La qualité des services publics ». dans PARENTEAU, Roland
(dir). Management public : comprendre et gérer les institutions de l’État. Ste-Foy :
Presses de l’Université du Québec. pp. 553-578.
HÖFFE, Otfried (dir.). 1993. Petit dictionnaire d’éthique. Paris : Éditions du Cerf. 371
pages.
SIMON, René. 1961. Morale. Paris. Éditions Beauchesne et ses fils. Collection Cours de
philosophie thomiste. Onzième éditions. 290 pages.