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ETHIQUE DES

AFFAIRES
Dr MAHAIMILA Michaëlla
Chapitre 1 : Contexte de l’éthique

1. Définition de l’éthique
 l’ensemble des principes moraux qui guident le comportement d’une
personne.
 reflète les croyances sur ce qui est bien, ce qui est mal, ce qui est juste, ce qui
est injuste, ce qui est bien et ce qui est mal en termes de comportement
humain
 peuvent aussi se refléter dans les valeurs, les pratiques et les politiques qui
façonnent les choix faits par les décideurs au nom de leur organisation.
Ethique et Utopie (1)

• l’éthique des affaires est une utopie. Comme toute utopie


(imagination), une parfaite éthique des affaires est irréalisable mais
sa pratique consiste à s’approcher au plus près d’une vision
harmonieuse de l’entreprise au sein de la société.
Ethique, morale et déontologie (1)

• L’éthique comme réflexion sur les fondements de la morale.


• Morale science du bien et du mal
• La déontologie comme un "ensemble de règles dont se dote une
profession, ou une partie de la profession, au travers d’une
organisation professionnelle, qui devient l’instance d’élaboration,
de mise en œuvre, de surveillance et d’application de ces règles"
Ethique personnelle, éthique d’organisationnelle et éthique
professionnelle (1)

• Ethique personnelle: l’ensemble des règles de conduite que se fixe une


personne
• Ethique organisationnelle: l’ensemble de règles de conduite interne définie
par une entreprise.
• Les professionnels comme les gestionnaires, les avocats et les comptables
sont des personnes qui exercent des connaissances et des compétences
spécialisées lorsqu’ils fournissent des services aux clients ou au public. En
vertu de leur profession, ils ont des obligations envers ceux qu’ils servent.
Ethique et liberté (1)

• Il n’y a pas d’éthique sans un minimum de liberté à l’égard de ce qui


conditionne l’existence ; bien, santé, titre et fonction, réputation,
affection, etc…
• Etre libre signifie n’être attaché à rien et d’abord à soi-même. Une telle
disponibilité apparaît ainsi comme une condition de l’éthique. Si
quelqu’un veut vivre selon ses convictions, il faut percevoir les
possibilités et les contraintes de ses actions personnelles et collectives.
Ethique et culture (1)

Ethique et culture d’entreprise


• La culture d’entreprise: ensemble complexe de valeurs, de croyances, de symboles,
de pratiques qui définissent la manière dont une entreprise réalise ses activités. C’est
aussi un concept clé pour étudier le comportement éthique.
• L’éthique peut être au cœur de la culture d’entreprise mais les mythes, symboles,
rites et coutumes qui construisent cette culture peuvent aller à l’encontre de
l’éthique.
• Le lien éthique-culture apparaît quand l’organisation traverse une crise : pour
changer de culture, il faut nécessairement parler d’éthique. Seule la réflexion éthique
permet de savoir pourquoi les choses sont faites.
Ethique et culture

La notion de climat éthique


• Le climat éthique d’une organisation est en fait, une partie de la culture
globale d’une organisation. Il est fondé sur les perceptions que les membres
ont des normes organisationnelles (procédures et pratiques) relatives au
comportement éthique.
• Le climat éthique est fixé au sommet de l’organisation, l’exemplarité est donc
fondamentale. Les employés contribuent à la création du climat éthique par
leurs valeurs et leur éthique du travail.
Ethique et culture

Ethique et culture nationale


Business ethics : la vision américaine
• Historiquement, les entreprises américaines ont été les premières à concevoir en nombre
des codes éthiques.
• L’éthique ne prétend pas servir un idéal, elle est simplement un moyen en vue d’une fin
donnée. La finalité est la recherche d’une meilleure image et d’une plus grande
rentabilité pour l’entreprise.
• L’éthique est une clé stratégique pour la survie et la rentabilité des firmes engagées dans
la concurrence farouche et mondiale.
• La manière la plus commune et la plus aisée pour les entreprises de répondre à leurs
responsabilités éthiques est de rédiger un code éthique.
Ethique et culture
Le Japon : une éthique communautaire
• La culture japonaise est fortement influencée par trois courants de pensée : le
confucianisme, le bouddhisme et le shintoïsme.
• La formalisation éthique dans les entreprises japonaise peut être décrite comme un
instrument d’identification sociale (sentiment d’appartenance au groupe) et d’internalisation
(incorporation des valeurs du groupe dans son propre système de valeurs).
• Les principes éthiques sont considérés comme un fondement de la réussite.
• Les problèmes éthiques de la communauté japonaise sont de trois ordres : la discrimination,
la dépendance des employés à l’égard du groupe et le repli sur soi.
Ethique et culture

Une vision européenne de l’éthique en entreprise


• Les européens semblent plus réticents à aborder publiquement les problèmes
éthiques par peur d’être exposés à la critique, et utilisent souvent des moyens
indirects pour exprimer des responsabilités éthiques (législations, négociations avec
les partenaires sociaux).
• Par rapport à l’Allemagne ou à la Grande-Bretagne, la France possède, en outre, la
spécificité d’avoir de plus faibles connexions avec les entreprises américaines.
La vision française de la réflexion éthique appliquée à l’entreprise reste à définir :
elle cherche sa voie entre idéalisme et utilitarisme.
Chapitre 2 : Ethiques des affaires
2.1. Définition éthique des affaires
• utilisées pour décrire l’application des valeurs éthiques
aux activités commerciales.
• "regroupe l’ensemble des règles, des normes, des codes ou des
principes qui orientent les comportements vers plus de moralité et de
véracité dans chaque situation rencontrée" (Lewis, 1985).
2.2. Les fondements philosophiques

• la responsabilité envers autrui; (Hans JONAS )


• la participation démocratique de tous les acteurs
concernés, sous forme d’activité communicationnelle;
(Jürgen HABERMAS)
• la flexibilité face aux divergences.
2.2. Les fondements philosophiques (suite)
A. La responsabilité prospective (Hans B. Le débat démocratique (Jürgen
JONAS; 1995) HABERMAS)
• la responsabilité envers autrui Principe:
Principe: Pour qu’une norme soit valable il faut que les
• “Agis de façon que les effets de ton action conséquences et les effets secondaires résultant, de
manière prévisible, de son observation par tous, dans
soient compatibles avec la permanence d’une l’intention de satisfaire aux intérêts particuliers de
vie authentiquement humaine sur terre(...); tout un chacun, puissent être acceptés par toutes les
• agis de façon que les effets de ton action ne personnes concernées.
soient pas destructeurs pour la possibilité
future d’une telle vie(...);
• ne compromets pas les conditions pour la
survie indéfinie de l’humanité sur terre(...);
Une norme est juste quand elle correspond à un
• inclus dans ton choix actuel l’intégrité future intérêt général ou généralisable.
de l’homme comme objet secondaire de ton
vouloir.”
2.3. Les enjeux pédagogiques
• viser le développement de l’autonomie du sujet et le mettre en état
de choisir parmi les alternatives souvent brumeuses qu’iront se
présenter au cours de sa vie privée, de son exercice professionnel et
de son rôle comme citoyen; elle devrait aussi éveiller chez lui, en plus
de la conscience de ses responsabilités, une disposition à la
communication ouverte et permanente, la connaissance et
l’acceptation de la diversité, l’évaluation critique des valeurs
reconnues et poursuivies, et la capacité d’effectuer leur transposition
dans la praxis à travers les moyens plus appropriés (CONSEIL
SUPÉRIEUR DE L’ÉDUCATION, 1990).
2.3. Les enjeux pédagogiques (suite)

• Il faut munir les sentiments d’une base intellectuelle

• Il incombe à la formation en éthique de fournir


précisément ces “outils à penser” et ces points de
repère, en même temps qu’une démarche aussi
rationnelle et ouverte que possible pour aborder les
incertitudes morales (PIPER, GENTILE & PARKS, 1993)
2.4. L’importance de l’éthique des affaires

• L’apparente escalade des conflits


• Les profondes transformations survenues au long des trois
dernières décades
• On vit une époque caractérisée par la remise en question des
acquis et des convictions antérieurs;
2.4. L’importance de l’éthique des affaires
(suite)
• Elle pousse les débats à propos des droits, des obligations et des
responsabilités des entreprises par rapport à leurs groupes d’intérêt
• Elle permet évaluer sans cesse les actions organisationnelles et les résultats de
celles-ci dans le cadre d’un projet d’avenir plus large, dont le propre canevas
doit faire aussi l’objet de ses réflexions.
• Crédibilité, pérennité et culture d’entreprise pour la structure ;
• Confiance de la part des parties externes.
2.5. Exigences pour l’éthique (le raisonnement moral)

• Le raisonnement moral est le processus par lequel un individu essaie de déterminer la


différence entre ce qui est bien et ce qui est mal dans une situation personnelle en utilisant la
logique.
• Les gens utilisent le raisonnement moral pour tenter de faire ce qui est juste. La capacité de
réfléchir à des questions morales et à des dilemmes exige donc une conscience d’un
ensemble de valeurs morales et éthiques ;
• la capacité de penser objectivement et rationnellement à ce qui peut être une question
émotionnelle ;
• la volonté de prendre position pour ce qui est juste, même face à l’opposition ; et
• le courage et la résistance pour maintenir ses propres normes morales
2.5. Exigences pour l’éthique (le raisonnement moral)
(suite)

• Imagination morale : La capacité de voir la situation à travers les yeux des autres.
• Créativité morale : étroitement liée à l’imagination morale, mais elle est centrée sur
la capacité d’encadrer une situation de différentes manières.
• Caractère raisonnable : établit un équilibre entre l’ouverture aux opinions des
autres et l’engagement envers les valeurs morales et d’autres objectifs importants.
• Persévérance : La persévérance est la capacité de décider d’un plan d’action morale
et de s’adapter aux obstacles qui se dressent pour continuer à travailler en vue
d’atteindre cet objectif.
2.6. Une typologie de la politique éthique formalisée

A. Les dimensions de la réflexion éthique dans l’entreprise


• Une réflexion axiologique : Elle est la dimension principale de la formalisation
éthique : les valeurs centrales abordées par la majorité des documents sont les
notions d’intégrité, d’honnêteté, d’équité, de professionnalisme, de respect,
d’exemplarité, de loyauté, de solidarité ; la notion de responsabilité est
également très présente.
• Une réflexion déontologique: une réflexion sur les règles et traduit la volonté de
faire adhérer les membres aux règles et normes de l’organisation.
2.6. Une typologie de la politique éthique formalisée
(suite)

A. Les dimensions de la réflexion éthique dans l’entreprise (suite)


• Une réflexion téléologique et ontologique: La téléologique conduit à se préoccuper des
intentions et exprime l’objectif d’adhésion aux buts
La dimension ontologique exprime la volonté d’adhésion à l’identité de
l’organisation.
• La dimension psychologique: qui vise à faire en sorte que les membres se sentent
partie prenante de l’organisation.
2.6. Une typologie de la politique éthique formalisée
(suite)
B. Typologie des documents éthiques
Quels sont les conflits couverts par l’éthique formalisée ?
Michel Dion identifie quatre types de conflits éthiques couvert par la formalisation :
• Les conflits interpersonnels sont liés aux relations tissées entre les différents membres dans
l’organisation.
• Les conflits intra-organisationnels sont issus des relations entre les individus et l’organisation elle-
même.
• Les conflits inter-organisationnels proviennent des relations qu’entretient une organisation avec les
différents intervenants de l’environnement économique (les parties prenantes).
• Les conflits extra-organisationnels sont issus des relations qu’entretient une organisation avec la
société en générale.
2.6. Une typologie de la politique éthique formalisée
(suite)

B. Typologie des documents éthiques (suite)


Les différents types de documents éthiques
• L’énoncé de valeurs : il indique quelles sont les croyances et valeurs qui guident les membres d’une
organisation.
• Le credo ou philosophie de management : ce document présente les grands principes d’une
conduite éthique dans l’entreprise et incite les employés et les gestionnaires à intérioriser les valeurs
et les normes de comportements éthiques véhiculées dans l’entreprise.
• Le projet : il vise à intégrer les projets individuels dans le projet collectif de l’entreprise.
• Le code éthique : il formalise l’ensemble des règles et devoirs qui régissent l’activité de l’entreprise,
il exprime une obligation pour les employés.
2.7. Le cadre de référence
• La morale répond à la question « que dois-je faire ? »,
• L’éthique, elle, répond à la question du « comment dois-je faire », ou
mieux : « comment dois-je vivre dans et par mon entreprise ? ».
L’éthique interpelle donc non seulement la personne, mais également son
environnement
• L’éthique sert surtout à construire le propre point de vue de l’entreprise, sans
la déconnecter de son environnement, mais au contraire en lui permettant d’y
créer ses repères en relation avec les autres acteurs.
Exemples
• Les faits
En 1997, le scandale éclate sur les conditions de travail dans les ateliers de sous-traitance
de Nike. La même année, un film montre le cynisme de son président (Phil Knight) devant
cette question. Les attaques se multiplient et en 1998, les ventes chutent (alliance de la crise
asiatique globale et de la mauvaise image de Nike sur les consommateurs).
• Les réponses en actions
Nike prend une série d’engagements (conditions sanitaires, âge minimum des travailleurs,
salaire minimum, heures supplémentaires, rupture de contrats avec les fournisseurs ne
respectant pas ces mêmes principes.
• Les résultats
Les ventes repartent à la hausse.
Mais comment visualiser une éthique professionnelle ?
Le palmarès des comportements éthiques 2001 (Sondage Sofres 2001 Top Com.
France )
Refuser de faire travailler des enfants du tiers monde,
Bien traiter ses salariés,
Informer honnêtement le public quand un produit présente des risques,
S’interdire toute discrimination raciale,
Refuser toute pratique de corruption,
S’interdire toute discrimination entre les sexes,
S’engager pour l’environnement,
Soutenir le développement économique des régions où l’entreprise est
implantée,
Respecter les cultures locales des pays,
S’engager en faveur de causes humanitaires
Les pratiques inacceptables
• Garder secret des problèmes sur les produits,
• Faire croire à ses actionnaires que la situation est meilleure qu’elle ne
l’est réellement,
• Financer des associations ou des partis politiques pour s’attirer des
faveurs,
• Délocaliser les usines dans des pays du tiers monde,
• Fermer une usine parce qu’elle n’est pas assez rentable,
• Donner à ses dirigeants des stocks options,
Chapitre 3 : Le concept de responsabilité sociale de
l’entreprise

La responsabilité sociale de l’entreprise peut être définie,


comme la création et le développement permanent de
relations responsables, démocratiques et durables entre la
firme, conçue comme un agent moral, et tous ses groupes
d’intérêt à légitimité reconnue.
3.1. Généralités

A. Le débat de la responsabilité sociale de l’entreprise


• La responsabilité sociale de l’entreprise est d’accroître ses profits
• La théorie des parties prenantes
Une entreprise assume ses responsabilités sociales, d’une part, reconnaît les besoins
et les priorités des intervenants de la société ; d’autre part, évalue les conséquences
de ses actions sur le plan social afin d’améliorer le bien-être de la population en
général tout en protégeant les intérêts de son organisation et de ses actionnaires.
3.1. Généralités (2)

B. Les responsabilités de l’entreprise vis-à-vis de son personnel : éthique


et gestion des ressources humaines
• L’éthique comme clarification du contrat psychologique entre l’employeur et l’employé: peut
contribuer à la stabilité. Il faut trouver de nouvelles incitations pour attirer,
retenir et motiver des collaborateurs de talent.
• Le management des hommes dans la politique éthique de l’entreprise
L’entreprise a une responsabilité forte face à ses employés et va même au-delà
de la loi.
3.1. Généralités (3)

C. Les responsabilités de l’entreprise envers ses partenaires externes


• Le respect des partenaires de l’entreprise:/nécessité car il sera peut-être aussi le partenaire
de demain.
• Le respect de l’environnement: L’objectif est de faire en sorte que procédés et produits
aient le minimum d’impact sur l’environnement.
• L’entreprise citoyenne
Le concept d’entreprise citoyenne découle du constat que l’Etat ne peut prendre seul
en charge la solution des grands problèmes de société.
3.1. Généralités (3)

D. Les responsabilités des employés


• Le pouvoir normatif de l’employeur: codes d’éthique ou de guides de conduite, les
documents éthiques
• Les normes régissant les rapports internes à l’entreprise: les valeurs comportementales
(l’honnêteté, l’intégrité, le professionnalisme et le respect d’autrui) sont plus
largement abordées que les valeurs structurantes liées à la régulation sociale (l’équité,
la liberté ou la solidarité).
• Les normes régissant les rapports externes: Ces normes ont pour but d’orienter les
comportements des membres de l’entreprise lorsqu’ils sont en relation avec son
environnement.
3.2. Éthique et responsabilité sociale : une réalité
dérangeante

• Débat
Chapitre 4: La théorie des partenaires

• Toute théorie qui pose que les dirigeants ou les entreprises sont soumis à des
obligations morales doit définir les groupes ou les individus envers lesquels
s’exercent ces obligations.
• On pense immédiatement aux groupes qu’il est convenu d’appeler les «
partenaires » (propriétaires, dirigeants, salariés, fournisseurs, clients et
communautés locales).
Partenaires
• Un partenaire au sein d’une organisation est (par définition) tout groupe ou
individu qui peut affecter ou être affecté par la réalisation des objectifs de
l’organisation (Freeman, 1984, p. 46).
• Au sens « étroit » les partenaires comprennent seulement les groupes qui
jouent un rôle vital pour la survie et la réussite de l’entreprise : les
fournisseurs, les clients, les salariés, les actionnaires, la communauté locale,
les dirigeants et sans doute aussi les pouvoirs publics. Au sens « large », les
partenaires désignent tout groupe ou individu qui peut affecter l’entreprise
ou être affecté par elle (Evan & Freeman, 1996, p. 259).
Objectifs et caractéristiques
CARACTERISTIQUES OBJECTIF
• L’entreprise devrait être gérée au profit de • servir les intérêts d’un groupe particulier,
ses partenaires les actionnaires par exemple, sous réserve
peut-être de se plier aux contraintes
• La théorie prive les actionnaires de leur imposées par les obligations juridiques et
statut privilégié au sein de l’entreprise.
morales de l’entreprise envers les autres
• Le chef d’entreprise a pour tâche de « partenaires (par exemple, l’obligation de ne
maximiser » ou de « concilier » les intérêts pas enfreindre leurs droits, humains et
des groupes qui constituent les partenaires. autres).
Représentation graphique de l’entreprise selon le modèle des partenaires établi
par Evan et Freeman
Discussions/Débat
• Statut moral des chefs d’entreprise: ils font partie des groupes dont les
intérêts doivent être pris en considération tout en ayant la responsabilité de
concilier les intérêts de tous.
• « Une entreprise responsable devant tous n’est en réalité responsable devant
personne : une responsabilité diffuse n’a pas d’existence réelle. » (Sternberg,
2000, p. 51.)
Chapitre 5 : Mis en place des valeurs éthiques dans
une entreprise

L’environnement sociopolitique s’attend à plus


d’engagement éthique de la part des organisations et
cherche à se situer dans un environnement plus
honnête.
Pourquoi choisir une posture éthique ?

Enjeu éthique n°1 : la lutte anticorruption

La corruption, c'est quand une personne :


demande, propose, accepte ou promet, directement ou indirectement, un
avantage à titre professionnel et/ou personnel :

41
enjeux éthiques
Enjeu l'éthique n°2 : le Enjeu éthique n°3 : la lutte
développement durable contre les discriminations

C'est ce qu'on nomme la RSE : La Constitution, la loi affirment l'égalité entre


Responsabilité sociétale des les citoyens et inscrivent la discrimination
comme délit puni par la loi.
entreprises.
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Les critères de non-discrimination
 Le sexe: Les distinctions fondées sur le sexe concernent les exclusions ou préférences qui
s’établissent dans l’organisation ou la gestion d’une entreprise, explicitement ou
implicitement, au détriment de l’un ou l’autre sexe.
 L’appartenance ethnique ou la race, la couleur: groupe ethnique auquel l’individu
se rattache par la voie de l’hérédité. La différence de couleur est une des caractéristiques
ethniques, la plus apparente et, de ce fait, la plus souvent associée au critère de race
 L’ascendance nationale ou la nationalité
les distinctions établies entre les citoyens d’un même pays en fonction de leur lieu de
naissance, de leur ascendance ou de leur origine étrangère
 L’âge
 L’invalidité: L’invalidité physique ou le handicap mental constituent des motifs légitimes
justifiant des mesures positives ou spéciales de protection ou d’assistance prises par les
entreprises en faveur d’individus ou de groupes vulnérables
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Les critères de non-discrimination
 L’état de santé: L’état de santé est souvent considéré, a priori, comme un élément
essentiel de la relation de travail
 L’orientation sexuelle: Il s’agit d’une notion vaste liée aux mœurs de la personne et qui
ne concerne pas seulement les minorités sexuelles.
 Grossesse, maternité: souvent invoquées comme des motifs du «plafond de verre»
entravant la prévisibilité de la présence et les opportunités d’emplois ou de promotion des
femmes dans la profession.
 Responsabilités familiales: Les responsabilités familiales sont reconnues en tant
qu’incombant aussi bien aux hommes qu’aux femmes. Au terme de la Convention (n° 156)
de 1981 de l’OIT, tous les travailleurs doivent pouvoir bénéficier de l’égalité effective de
chances et de traitement et cette égalité doit s’entendre à la fois entre femmes et hommes
ayant des responsabilités familiales et entre ceux-ci et les autres travailleurs.

 Situation familiale: Certaines entreprises peuvent affirmer leur respect de l’égalité des
sexes mais inclure dans leurs règlements ou leurs pratiques des distinctions fondées sur
l’état civil, à savoir l’état matrimonial ou la situation de famille, la grossesse et
l’accouchement.
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Les critères de non-discrimination
 Opinion politique: L’entreprise socialement responsable s’organise et
prend des mesures appropriées à la non-discrimination des personnes en
raison de leurs opinions en matière d’accès et de maintien dans l’emploi,
ainsi qu’en matière de conditions de travail, de rémunération et d’accès à
la formation professionnelle
 Affiliation et activité syndicales: peut revêtir plusieurs aspects. Le
salarié peut subir un préjudice dans la conduite et la répartition de son
travail ou subir un traitement défavorable dans son quotidien de travail.
 Origine sociale: Il concerne l’appartenance d’une personne à une
catégorie socioprofessionnelle ou à une caste lorsque celle-ci
conditionne son avenir professionnel
 Harcèlement sexuel: une forme de discrimination basée sur le sexe.

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enjeux éthiques
Enjeu éthique n°4 : bien-être et bientraitance Enjeu éthique n°5 : la protection des systèmes
• Le bien-être d'information et des données personnelles
Il est l'aboutissement du constat que la pression
exercée sur les salariés devient contre-productive à L’accès aux données, leur analyse et toute autre
long terme. utilisation qui leur est réservée doivent être limités
• La bientraitance au minimum nécessaire pour atteindre la finalité
pour laquelle les données sont traitées.
La bientraitance est un ensemble de comportements
de respect, de bons soins, de manifestations de
confiance et d'aide envers des personnes en situation
de vulnérabilité.

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COMPRENDRE LA PLACE DE LA JUSTICE
ORGANISATIONNELLE DANS LA GESTION STRATÉGIQUE
DES ENTREPRISES
 LES ASSISES DE LA JUSTICE ORGANISATIONNELLE : L’ÉQUITÉ ET L’ÉGALITÉ
 Définies dans le dictionnaire Larousse comme « des notions de la justice », l’équité comme l’égalité lui sont
consubstantielles et contribuent même à la promouvoir. L’équité étant la « vertu qui consiste à régler sa
conduite sur le sentiment naturel du juste et de l’injuste ». Un sentiment qui appelle d’ailleurs à l’impartialité
et se rapproche de l’égalité qui est la « relation entre deux choses ne présentant aucune différence de
grandeur ni de qualité ».
 Le principe de l’égalité devant la loi et ses corollaires, l'égalité de traitement, et l’égalité des chances,
constituent le fondement d'un État de droit dans les sociétés démocratiques. Il repose sur l’interdiction de
toute forme de distinction entre les individus qui doivent bénéficier d’une égalité de traitement selon les
mêmes règles et en utilisant des pratiques et des décisions neutres (Borgetto, 2008). Autrement dit, les
mêmes sanctions, privilèges, décisions doivent être identiques pour tous. Les politiques et les règlements
s’appliqueront pareillement pour tous et les décisions seront prises selon les mêmes critères pour tous.
 Nous l’avons compris, ces deux concepts (l’équité, égalité) bien que distincts se complètent pour
forger l’assise de la justice. Cela étant dit, appliqué au contexte de l’organisation, comment peut-
on définir alors la justice organisationnelle ?

47
3, LIENS ENTRE LA JUSTICE ET CERTAINES VARIABLES ORGANISATIONNELLES

 3.1. TURNOVER, FIDELISATION ET ENGAGEMENT

 3.2. LA MOTIVATION, LA QUETE DE SENS ET JUSTICE


ORGANISATIONNELLE

48
 La communication organisationnelle permet dans ce cadre de :
 • Réduire l’ambiguïté de l’employé face à la crise et au changement qui
l’accompagne ;
 • Expliquer et donner une cohérence aux nouvelles règles et politiques
organisationnelles adoptées pendant la crise ;
 • Restructurer le collectif et le rallier autour de nouveaux objectifs communs (à
court ou moyen terme) ;
 • Préciser les attentes de l’employeur sur le rôle et responsabilités de chaque
employé durant cette crise ;
 • Réitérer les valeurs de l'organisation d'une manière efficace ;
 • S’ajuster et échanger afin de trouver le meilleur mode de fonctionnement
collectif.

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 La communication apportée par le manager permet dans ce cadre de :
 • Construire une vision et une représentation communes du changement (Fauré et
Arnaud, 2014) apte à générer un engagement actif qui optimise l’adhésion de tous
les collaborateurs ;
 • Faciliter leur processus de construction du sens de leur travail, ce qui va
corrélativement impacter positivement leur satisfaction et bien-être ;
 • S’adapter au contexte de chaque collaborateur pour permettre à ce dernier
d’exprimer les difficultés qu’il traverse et les états d’âme que toute cette situation
de changement génère pour lui.

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C. Le processus de formalisation de l’éthique

• Nomination d’un responsable


chargé d’orienter la réflexion
éthique
Diffusion
• Consultation bureaux RH et
juridique • communiquer le document
éthique aux cadres puis aux
employés
Elaboration • Sensibilisation
EXAMEN

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