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le bénéfice et le plaisir escomptés.
3) Deuxième phase : choix du pays-cible à partir des critères techniques d’accès au marché----- 26
B) L’étude de marché -------------------------------------------------------------------------------------- 28
Transactions commerciales internationales - ii -
1) L’analyse quantitative : comment utiliser les statistiques ------------------------------------------- 28
1.1) Calcul de la consommation apparente du pays ------------------------------------------- 28
1.2) Autres données statistiques de base sur le marché --------------------------------------- 29
1.3) Évaluation de la demande à long terme ---------------------------------------------------- 30
1.4) Limites des statistiques----------------------------------------------------------------------- 30
2) L’analyse quantitative et le fonctionnement du marché --------------------------------------------- 32
2.1) Données socio-politiques -------------------------------------------------------------------- 32
2.2) L’analyse des besoins ------------------------------------------------------------------------ 34
2.3) Le fonctionnement du marché -------------------------------------------------------------- 35
Conclusion ---------------------------------------------------------------------------------------------------- 39
CHAPITRE 1 : APPROVISIONNEMENT
CHAPITRE 1
APPROVISIONNEMENT
En général, le produit existe dans le marché pour lequel il a été conçu, c'est-à-dire le
marché domestique. Il possède des qualités propres qui découlent de la demande de la
clientèle du marché en question. D'autre part, il est possible que le même produit
présente des insuffisances, par rapport à un marché étranger, dont les habitudes, les goûts
et l'utilité peuvent être différents.
Dans le premier scénario, il s'agira de placer sur le marché étranger un produit qu'un
fournisseur a jusque-là écoulé localement. On imagine un producteur québécois
d'aspirateurs qui, après satisfaction de la demande locale et devant un excédent de
capacité de production, décide de tester le produit sur le marché international. On devine
que son produit ne pourra se vendre tel quel en Afrique par exemple, où le courant
électrique est de 220 volts, ou dans un pays d'Asie où la taille moyenne des femmes est
de 1.50 mètres. Une des tâches consiste donc à conseiller le manufacturier pour adapter
le produit aux besoins du marché visé.
Dans tous les cas, c'est le fournisseur qui est le plus sollicité. C'est toujours lui qui
fait, ou ne fait pas, la vente. Par contre, c'est le négociant qui constitue le pivot de la
relation entre le fournisseur (produit) et le client (marché).
La recherche consistera dans un premier temps à faire appel aux fournisseurs habituels.
Si ceux-ci venaient à faire défaut, alors il faudra entamer, spécifications en main, la
recherche de producteurs non encore connus.
Ce sont eux qui fabriquent le produit, qui déterminent, en dernier lieu, sa faisabilité
sur le plan technique. Ce sont également eux qui fixent le prix-usine, la première et la
plus importante composante du prix final.
L'avantage principal d'un fournisseur-fabricant c'est qu'il est le maître de son produit
et de sa technologie et, donc, de sa fabrication. Ni le négociant, ni l'acheteur ne
peuvent donner corps au produit, même si l'un et l'autre peuvent manifestement le
décrire, voire le dessiner.
Ces deux caractéristiques auront des conséquences directes sur la relation entre le
fournisseur et le négociant. Nous y reviendrons plus loin.
Transactions commerciales internationales -4-
2.2) Le distributeur
Les manufacturiers qui veulent contrôler leur marché d'exportation comme ils le font
pour leur marché domestique, s'associeront à des distributeurs étrangers. C'est le cas
pour le marché américain que l'on peut considérer comme l'extension du marché
canadien. Le manufacturier doit s'impliquer considérablement avec ses distributeurs
américains comme il le fait avec ses distributeurs canadiens. Ceci a donc des
conséquences sur les opérations de l'entreprise.
Le grossiste travaille davantage sur une gamme que sur un produit. Il essayera de
constituer une gamme complète et inclura un produit dans la mesure où il apporte un
complément à la gamme actuelle de produits.
Le commerce de gros touche tous les produits, alimentaires et industriels (pour ces
derniers, les grossistes assureront souvent le service après vente).
Le grossiste implanté près d'une frontière aura tendance à travailler dans le pays
limitrophe. Mais les sociétés commencent de plus en plus à prospecter tous les
marchés.
Les entreprises de gros ont une fonction de groupeur. Elles offrent une gamme très
étendue de +produits (jusqu'à 10,000 dans certains cas). Cette gamme permet de
répondre à tous les besoins de l'acheteur étranger. Sur ce plan, le grossiste offre un
avantage: il peut répondre à un appel d'offre portant sur des centaines d'articles
différents, ce que n'aurait pu faire seul le producteur.
En fait, le grossiste vend plus un service qu'un produit. A prix égal et même à un prix
supérieur, l'acheteur étranger sera tenté de conclure avec le grossiste, car il n'aura
qu'un seul interlocuteur pour une gamme étendue de produits.
Le grossiste se rémunère par une marge qui est la différence entre le prix d'achat et le
prix de revente. Comme les marges sont faibles, les grossistes font des bénéfices sur
le volume plutôt que sur le prix. Une rémunération à la commission pour un service
complémentaire est possible (entreposage, livraison, etc.).
Ils achètent des marchandises au Canada pour les revendre à l'étranger et/ou achètent
des marchandises à l'étranger pour les revendre au Canada. A la différence des
négociants internationaux, leur activité garde un lien avec le Canada et leur
dimension mondiale est moins affirmée.
1. Les anciennes sociétés de comptoirs: ce sont des sociétés très importantes par
leur taille. Elles sont implantées très fortement à l'étranger, la plupart du
temps dans les anciennes colonies, par exemple: les négociants de thé au Sri
Lanka, la Compagnie de la Baie d'Hudson, la Compagnie Française de
l'Afrique Occidentale (C.F.A.O.), ...
2. Les sogo shoshas japonaises: Des conglomérats opérant sur l'échelle
planétaire dans le domaine du commerce avec des activités connexe allant du
transport jusqu'au financement.
3. Les sociétés de négoce international spécialisées par pays: entreprises de
taille plus modeste que les précédentes, elles disposent d'une implantation
dans un ou plusieurs pays étrangers et travaillent aussi avec des
correspondants. C'est là le type de Maison de commerce que nous
rencontrons le plus souvent au Canada.
Transactions commerciales internationales -7-
La société de négoce international s'occupe, à la place du fournisseur, d'exporter
ses produits. Elle achète et paie au Canada. Elle assume tous les risques de
l'opération d'exportation. C'est là l'avantage principal de l’exportateur qui
transige pour son propre compte. Pour le fabricant, l’exportateur est considérée
comme client local et elle est payée souvent aux mêmes conditions.
SCHÉMA A
Marchandise Marchandise
Paiement Paiement
SCHÉMA B
MDC agente
Marchandise
PRODUCTEUR ACHETEUR
Paiement
Les entreprises de commerce extérieur de ce type peuvent avoir une structure légère. Il
n'est pas nécessaire d'avoir une raison sociale pour l'exercer et de nombreuses agences
commerciales sont des entreprises individuelles.
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3.2.1) Secteur d'activité et secteur géographique
Les agents commerciaux se recrutent dans tous les secteurs d'activité et dans tous les
pays. L'élaboration d'un contrat doit tenir compte de la nationalité de l'agence. Les
agents commerciaux dans un pays donné peuvent être soit des agents locaux, soit des
agents canadiens implantés sur place.
Il n'est pas obligé de signaler l'existence de nouveaux mandants sauf si ces derniers
entrent en concurrence avec les précédents. Le contrat est à durée déterminée ou
indéterminée.
Les services offerts par un agent commercial à l'étranger se situent à tous les niveaux
de l'opération d'exportation.
Avant l'exportation, l'agent étudie le potentiel du produit sur le marché ainsi
que la clientèle et il informe le fournisseur sur la concurrence.
Ensuite, l'agent établit le contact avec les acheteurs étrangers. Il négocie et
conclut éventuellement la vente au nom et pour le compte de son mandant.
Après l'exportation, il assure un suivi du produit et prévient le fournisseur des
modifications de la demande et des adaptations nécessaires. Il surveille les
prix de vente et peut s'occuper des frais de commercialisation (publicité,
promotion des ventes...). Il peut effectuer le service après-vente.
3.3) Le courtage
Les courtiers sont souvent spécialisés par zone géographique et par produit (matières
premières, produits chimiques...)
En principe, le courtier n'a d'autre rôle que de rechercher, au profit d'un vendeur, la
clientèle étrangère susceptible de s'intéresser aux offres de marchandises, ou au profit
d'un acheteur étranger l'entreprise susceptible de satisfaire ses besoins, mais sans
aucune garantie de conclure de la part du courtier. Il fait connaître à chaque partie les
conditions de l'autre, les conseille et tente de concilier leurs intérêts divergents. Mais
il n'a pas pour mission d'engager des commandes fermes au nom des personnes qui
lui ont confié leurs intérêts. Il collabore parfois à la rédaction de l'acte qui constate la
conclusion du contrat, mais ne le conclut pas en son nom pour le compte d'autrui. Il
peut exceptionnellement recevoir le mandat d'agir au nom d'une personne.
Pour certains produits, les courtiers sont assermentés. Ils sont alors compétents sur
l'ensemble du territoire national, dans le secteur d'activité correspondant à leur
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spécialité professionnelle. Ils joignent à leur fonction d'intermédiaire une fonction
d'arbitre.
Nous avons dit que l'approvisionnement consistait à découvrir, pour un produit défini, les
fournisseurs possibles.
Lorsque les contacts habituels du réseau de l’exportateur ne donnent pas les résultats
souhaités, on interroge les instances gouvernementales et les associations
professionnelles (Alliance des Manufacturiers et Exportateurs du Québec - AMEQ, le
Centre de Recherche industrielle du Québec - CRIQ, l'Association des Maisons de
commerce extérieur du Québec - AMCEQ).
On peut aussi avoir recours aux statistiques (Canada, Québec) ou participer aux foires
et autres expositions spécialisées (i.e. dans le domaine alimentaire il y a le Boston
Seafood Show (produits de la mer), l'ANUGA (alimentation à Frankfurt) ou le Salon
International de l'Alimentation (SIAL à Paris) et, pour les matériaux de construction,
BATIMAT à Paris ou BATIBAUW à Buxelles).
Aucune de ces sources n'est à négliger, gardant en mémoire que le contact doit être
maintenu continuellement. Ne l'oublions pas, ce qui fait la force du négociant, c'est
l'information.
iCRIQ.COM est une banque de données, accessible sur Internet, qui répertorie
les fabricants, distributeurs/grossistes et services aux entreprises du Québec.
Traditionnellement, tout ce que l’on retrouve dans la section 4.1 a toujours bien servi
les exportateurs.
Depuis 1996, l’usage croissant d’Internet s’est répandu d’une façon globale, au point
où il n’est plus nécessaire pour l’exportateur de se déplacer avec autant d’ardeur. Un
exportateur équipé d’un ordinateur récent (Pentium et +) et branché sur un serveur
efficace trouvera bien plus d’informations et surtout beaucoup plus rapidement sans
avoir à quitter son lieu de travail.
Le nouvel exportateur peut finalement être rapide, efficace et rester compétitif dans
un monde où l’information joue un rôle de premier plan.
Industrie Canada a développé STRATEGIS, le plus important site Web sur les
affaires. On peut le consulter sur Internet à l’adresse suivante:
http://strategis.ic.gc.ca. Les différentes catégories d’informations du site sont:
Marchés, commerce et investissement; Perspectives de l’industrie; Technologie et
innovation; Analyses et recherches micro-économiques; Gestion d’entreprise;
Services au marché. Les statistiques d’exportation et d’importation du Canada et des
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États-Unis sont incluses dans ce site Web dont la consultation est gratuite. Pour
information, téléphoner au 1-800-328-6189 ou (613) 954-5031
Les moyens peuvent différer à l'infini: listes des fournisseurs habituels et des
contacts, annuaires, bottins et répertoires officiels par secteur, par produit et par
région, voire par pays. Ceux-ci sont souvent - mais pas seulement - obtenus par le
biais des ambassades, délégations et consulats.
Un autre aspect qui rend l'informatisation des données complexe, c'est le nombre de
références croisées à effectuer: pays, secteurs, vendeurs, acheteurs, sous-produits,
etc. Dans l’exportateur de taille moyenne et petite, chaque négociant a son propre
système de classement qui est ouvert et disponible aux autres membres de
l’entreprise selon les besoins.
Parmi tous les outils disponibles à un négociant, une banque de données informatisée
peut l'aider à trouver toute une gamme d'information actualisée: les fournisseurs
d'un produit donné, tous les produits d'un fabricant dans un secteur donné, sa
capacité de production ou le volume de ses ventes sur le marché national et son
expérience à l'exportation.
Les critères de sélection des informations à conserver peuvent ainsi varier d'un cas à
l'autre, suivant la nature du produit demandé. Ces critères sont, entre autres, le
volume, la fourchette de prix que l'acheteur souhaite, la disponibilité de la
marchandise, la fréquence des envois, le rapport qualité/prix et les informations
géographiques, etc. L'historique du dossier est aussi très précieux. Les
communications sont enregistrées soigneusement de manière à pouvoir facilement
prendre la relève dans une transaction en préparation.
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4.4) La relation négociant/Fournisseur
La relation Fournisseur/négociant sous-tend une notion de risque qu'il est bon d'avoir
à l'esprit :
Cette relation d'interdépendance, au-delà des risques qu'elle fait courir aux
partenaires, doit également être perçue comme un lien positif, en faisant partager
l'objectif et les responsabilités de la mission ce qui aide à la cohésion du groupe et à
la réussite de la transaction.
Pour minimiser les risques, la meilleure protection reste la confiance que l'on se
témoigne mutuellement: une confiance basée sur la fiabilité éprouvée de chacun des
partenaires. Puis viennent les diverses assurances et couvertures commerciales qu'il
faut prendre et les contrats qui engagent légalement les parties.
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Le produit demandera, ou non, à être modifié. Dans les deux cas, il restera à en
confirmer la réalisation selon les spécifications du marché: poids, couleur et autres
caractéristiques habituelles...
La recherche en matière de design est aujourd'hui une donnée de vente dont il faut
tenir compte. Elle concerne l'emballage du produit et sa présentation: dimensions,
matériaux, couleur, prix...
La présence du produit sur le marché doit être annoncée, d'où l'effort en matière de
publicité. Un budget est généralement entendu entre les intervenants, tout comme le
budget des autres moyens promotionnels.
6.4) Réclamations
La gestion des risques n'élimine pas tous les risques. Elle ne fait qu'en déplacer
certains. Les réclamations font donc partie du décor du négociant. Premier conseil à
donner: arriver à une entente à l'amiable. Tout recours légal coûte cher; il y a
rarement un "gagnant" dans les poursuites judiciaires. Deuxième conseil: respecter
à la lettre les consignes du client.
Plusieurs types de contrats sont possibles. Les contrats à court et à moyen terme
peuvent porter sur quelques mois et ne concerner qu'une transaction. Certains, de
courte durée, traiteront de plusieurs produits à la fois, mais sur un territoire bien
déterminé alors que d'autres portent sur un grand territoire et sont signés pour une
longue période.
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CONCLUSION
Le fournisseur est l'intervenant principal dans une transaction. C'est lui qui
fabrique le produit et en détermine le prix ex-usine.
Les spécifications sur le produit doivent être bien entendues entre le client et le
fabricant. Le négociant joue un rôle particulièrement important dans cette
étape.
La confiance mutuelle - assortie d'une bonne volonté - est la meilleure garantie
du succès de l'opération.
La connaissance du marché constitue la pièce maîtresse. C'est là, la force du
négociant.
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CHAPITRE 2 : L'IDENTIFICATION ET
L’ÉTUDE DES MARCHÉS
Si l’exportateur agit comme négociant pour un produit peu différencié qu'elle a l'habitude
de transiger, elle achète le produit et le revend à un importateur qu'elle a identifié à partir
de son réseau international de clients et de contacts.
L’exportateur utilisera surtout son réseau relationnel et son action commerciale consistera
essentiellement à prospecter les acheteurs potentiels et à négocier avec le fournisseur le
coût d'adaptation du produit, le prix et les conditions de paiement.
Lorsque l’exportateur agit comme agent pour le compte d'un manufacturier qui la
mandate pour lui ouvrir un nouveau marché à l'export, elle se positionnera comme agent
et devra rechercher le marché de meilleur potentiel pour le produit.
Il s'agira le plus souvent de produits élaborés incorporant une forte valeur ajoutée
marketing. Dans ce cas, la sélection de marché sera suivie d'une étude détaillée visant à
sélectionner le distributeur adéquat et à définir un positionnement.
L'analyse statistique et la collecte de données seront donc beaucoup plus élaborées dans
le deuxième scénario.
Pendant l'été 1988, des chaleurs extraordinaires et une sécheresse aux Etats-Unis ont
permis aux négociants canadiens de faire ce qu'ils connaissent le mieux: des opérations
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avec des pays tiers pour approvisionner le marché américain en aliments pour le bétail et
en matières premières pour l'industrie agro-alimentaire. Un négociant canadien achetait
des pays producteurs qui avaient des surplus pour les revendre aux Etats-Unis. D'autres
fournisseurs canadiens se sont soudainement vus demander de la glace pour satisfaire les
besoins qui dépassaient largement la capacité de production des usines américaines.
Le négociant garde aussi un oeil vigilant sur des transactions possibles entre pays en voie
de développement. C'est ainsi par exemple, que des produits chimiques et alimentaires
d'Amérique du Sud sont livrés dans les Antilles et des conserves de Thaïlande sont
vendues en Afrique de l'Ouest.
Qu'elle agisse comme négociant ou comme agent, l’exportateur doit d'abord sélectionner
de façon rationnelle un marché pour son produit. Le marché-cible sélectionné fera
ensuite l'objet de l'étude de marché.
La sélection de marchés utilise un processus d'élimination par étapes à partir de critères
jugés prioritaires.
On sélectionnera en priorité:
Les marchés présentant un potentiel réel: il est inutile de s'attarder sur des pays
dont le marché est trop limité ou qui sont insolvables.
Les marchés d'accès plus facile et, en premier lieu, ceux où l’exportateur
dispose de contacts solides.
Les pays ne répondant pas à ces 3 critères seront éliminés dans un premier temps.
Un pays où les produits canadiens sont appréciés et où l'image du Canada est bien
perçue par les professionnels et par les consommateurs constitue un terrain privilégié.
Plusieurs éléments peuvent contribuer à une image positive d'un pays: qualité des
produits, respect des engagements, nature des relations et existence de liens
privilégiés entre les deux pays, etc.
Certains marchés restent difficiles d'accès car les importations y sont soumises à des
licences délivrées par des gouvernements qui contrôlent très étroitement les échanges
commerciaux. Ces pays se caractérisent par l'existence de quotas d'importation, de
droits de douane élevés ou de nombreuses barrières non tarifaires.
De même, le marché peut être totalement dominé par une firme nationale qui détient
une position dominante ou encore par un concurrent étranger qui détient 100 % du
marché.
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Dans certains pays, le système bancaire est dominé par une Banque Centrale seule
habilitée à émettre une lettre de crédit en devises fortes. C'est le cas par exemple de
pays comme la Chine, le Viêt-nam, la Russie, l'Algérie, la Libye, l'Irak, l'Iran,
Madagascar, etc.
Pour chacun des pays sélectionnés à l'issue de la première phase, on passera en vue
l'existence de facteurs pouvant constituer des obstacles ou des freins à l'importation:
Restrictions d'ordre religieux: les pays islamiques imposent par exemple des
normes précises concernant l'abattage des animaux.
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Régimes fiscaux défavorables aux importations: outre les droits de douane,
certains pays imposent des taxes de vente spécifiques aux produits importés
diminuant d'autant leur compétitivité face aux produits fabriqués localement.
Situation monétaire: un taux d'inflation excessif peut entraîner des restrictions aux
importations, voire des difficultés de rapatriement de devises.
Ces critères permettent d'éliminer les marchés dont la pénétration sera jugée trop
difficile ou trop risquée compte-tenu des appuis et des relations dont dispose sur
place et dans l'immédiat l’exportateur.
B) L'ÉTUDE DE MARCHÉ
Son objectif est d'identifier une demande pour votre produit ou service et d'en évaluer
l'importance. De l'information recueillie, on pourra établir des estimations de vente et
une stratégie de commercialisation.
D'abord on doit évaluer la demande pour le produit sur le marché-cible qui a été
sélectionné au cours de la phase précédente. Ce qu'on cherche à estimer, c'est la
CONSOMMATION APPARENTE du pays à partir des statistiques de production,
d'importation et d'exportation. On pourra ainsi se faire une idée sur la réceptivité du
marché au produit et sur le niveau des besoins réels.
Nous constatons qu'il n'existe pas de chiffres fiables, surtout récents, pour la
production ou la consommation d'un produit donné, ce qui serait évidemment très
utile pour une Maison de commerce.
L'annuaire Statistique des Nations-Unies donne des chiffres de production par produit
et par industrie, mais la production y est exprimée en quantités globales, alors que
l'importation est mesurée en dollars. De ce fait, pour calculer le marché total d'un
produit, il faudra convertir les chiffres de production en dollars.
Les publications statistiques du pays visé constituent une bonne source d'information
sur sa production et ses importations. Il sera possible de les avoir lors d'une visite au
pays (voir module "Prospection") ou en écrivant à l'organisme qui les publie.
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L'analyse des chiffres fera ressortir les tendances en matière de production et
d'importations. En comparant les exportations canadiennes au marché total,
l’exportateur aura une bonne idée du succès des produits canadiens par rapport aux
produits concurrents. L'analyse des importations et des exportations par pays nous
indique quels sont les principaux partenaires commerciaux et le degré d'autonomie du
pays étudié.
Sommairement, plus un pays est présent sur les marchés internationaux, plus il devrait
être accessible à une entreprise qui débute ses opérations à l'exportation. On analysera
donc les principaux pays fournisseurs et l'évolution de leurs parts de marché dans les
importations du pays-cible. De même, il nous faudra analyser les statistiques
d'exportation et identifier les principaux pays acheteurs.
Il ne faut donc pas se contenter d'estimer la demande actuelle du marché à partir des
statistiques du passé. Il faut surtout détecter les paramètres qui influencent
directement la consommation du produit et anticiper l'évolution future de la demande
à partir de prévisions sur l'évolution de ces paramètres.
L'analyse statistique basée sur les corrélations entre la consommation d'un produit et
l'évolution de certaines variables économiques permet d'effectuer de telles prévisions
et d'estimer quelle sera la demande réelle dans 1, 2 ou 5 ans.
Elles ne sont souvent publiées que pour des groupes de produits et non pour
des produits individuels; les statistiques du commerce international regroupent
les produits en catégories identifiées par leur code international et désignées
par un terme générique. L'information obtenue est donc assez globale et nous
donnera simplement une idée des volumes et des tendances de la classe de
marchandises à laquelle le produit appartient.
Les modes de calcul peuvent avoir changé d'une année à l'autre, rendant
difficiles les comparaisons.
Il est parfois très difficile d'obtenir des informations fiables et complètes pour
les pays en voie de développement et pour les pays socialistes. Pour ce type
de pays, il sera néanmoins possible d'estimer la taille du marché à partir de
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l'étude de ses importations, c'est-à-dire du cumul des exportations de ses
partenaires fournisseurs vers le pays en question.
En d'autres termes, après avoir répondu à la question "combien ?" il s'agit maintenant de
savoir comment le marché est structuré, comment il fonctionne et quelle sont les
stratégies adoptées par les concurrents.
Transactions commerciales internationales - 32 -
Il sera alors possible d'évaluer le potentiel de vente à attendre compte tenu du
positionnement et de la politique de mise en marché que nous aurons choisi, c'est-à-dire
de notre stratégie marketing. À chaque stratégie correspondra un coût et une espérance
de vente.
Cette partie essentielle de l'étude de marché est la plus complexe et sera réalisée le plus
souvent en deux phases: une étude préliminaire à partir de documents où d'informations
fournies par nos correspondants dans le pays - on pourrait l'appeler une pré-étude - puis
un voyage sur place, indispensable pour réunir des informations pertinentes et complètes.
Dans un premier temps, on recherchera donc à rassembler des informations sur le cadre
politique et social du pays. On procédera ensuite à l'analyse des besoins des
consommateurs avant d'étudier la structure et les modes de fonctionnement du marché.
D'une manière générale, il faudra s'informer sur l'ensemble des lois et règlements
s'appliquant à l'importation et à la commercialisation du produit dans le pays: tarifs
douaniers et taxes applicables au produit selon son origine, normes concernant
l'emballage et l'étiquetage, protection des marques et brevets, etc.
Il faut aussi savoir comment s'organise la hiérarchie sociale dans le pays et qui détient
le pouvoir réel de décision, en particulier quelle est l'importance du pouvoir religieux
et politique.
Il faut aussi réunir un maximum d'informations sur les types d'habitat, les habitudes
alimentaires et vestimentaires, les modes de transport et la fréquence des
déplacements, les horaires de travail, les congés, les activités sportives et culturelles.
L'analyse attentive de ces données nous permettra de détecter des besoins particuliers
et d'adapter le produit aux conditions locales d'utilisation.
Par exemple, en Grèce ou au Portugal, où les repas sont pris en famille, les femmes
préfèrent encore souvent les recettes traditionnelles préparées avec les ingrédients et
dans des ustensiles traditionnels.
C'est ce qu'on appelle des segments de marché. Les besoins et les comportements
d'un segment sont différents de ceux d'un autre segment. En définitive, un segment
peut être considéré comme un sous-marché. Les critères de segmentation le plus
communément utilisés sont, par exemple, la tranche d'âge, le sexe, la catégorie
socio-professionnelle, le niveau de revenu ou le type d'habitat (ville ou campagne).
Ces critères sont croisés de façon à obtenir des segments suffisamment homogènes
permettant de mieux cibler une stratégie marketing.
Dans chaque couple-produit, on établit les critères d’achat par ordre de priorité et que
l’entreprise doit évaluer comment elle se compare à la concurrence pour chacun de ces
critères pour ainsi choisir le couple où elle possède le plus d’avantages comparatifs.
Exemple de couple marché-produit (marché des crèmes de soin pour le visage) pour
des segments identifiés:
les jeunes femmes actives de 18 à 30 ans .
les femmes de plus de 50 ans dont le conjoint est vivant.
les étudiants de 13 à 18 ans dans les villes de plus de 100,000 habitants.
les cadres dirigeants habitant en milieu urbain.
Catégories de produits:
les crèmes hydratantes
les crèmes anti-rides
les crèmes nourrissantes
les masques
Le segment choisi constituera la cible; si elle est trop vaste, on définira ce qu'on
appelle le cœur de cible, c'est-à-dire la partie de la cible sur laquelle seront concentrés
les efforts de mise en marché.
Pour certains produits, il sera très important de savoir qui détient réellement la
décision d'achat. Ce n'est pas toujours le consommateur final. Chacun sait par
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exemple que ce sont encore souvent les femmes qui décident du choix de l'eau de
toilette ou des sous-vêtements de leur mari et que les enfants poussent parfois leurs
parents à choisir un modèle de voiture ou à acheter telle marque de céréales, de lessive
ou de chocolat qui n'a rien a voir avec les besoins réels de l'utilisateur final.
Après avoir analysé les besoins des consommateurs, nous devons connaître par quels
circuits les produits sont mis à leur disposition sur les points de vente et quelles sont
les pratiques commerciales en vigueur dans le pays.
Avant de se lancer sur un marché, il convient d'en connaître les acteurs, c'est-à-dire
identifier les entreprises qui fournissent et celles qui achètent les produits, qu'il
s'agisse de produits fabriqués localement ou de produits importés. Cela est toutefois
beaucoup plus difficile à l'export que lorsqu'il s'agit du marché national.
Les représentants canadiens et québécois en poste dans le pays, ainsi que les banques
et certains cabinets de consultation internationale pourront utilement compléter ces
données par des informations d'ordre qualitatif.
L'intégration horizontale consiste, par exemple, à vendre des produits différents mais
complémentaires sur plusieurs marchés. Elle permet très souvent d'obtenir des
conditions plus favorables de la part des importateurs. Elle peut être le fait d'un
manufacturier local ou d'un exportateur concurrent qui peut, là aussi, appliquer une
stratégie de groupe en acceptant de pratiquer des prix bas sur certains produits leaders
et de reconstituer sa marge sur d'autres produits haut de gamme.
L'étude de marché devra nous renseigner sur le mode de fonctionnement des circuits
de distribution tant au niveau du commerce de gros que du commerce de détail. Il
faudra aussi étudier le rôle des agents opérant sur le marché.
2.3.2.3) Agents
(agents-importateurs et agents représentants)
Il faut s'informer sur les marques qu'ils représentent et sur leur couverture territoriale
ainsi que sur les conditions de leur rémunération (marge ou commission).
La notion d'agent étant différente d'un pays à l'autre, il est indispensable de savoir quel
est leur statut dans le pays et, en particulier, quelles sont les indemnités et leur droit
éventuel sur la clientèle en cas de rupture du contrat d'agent (voir contrat de vente).
Il faut inventorier les produits en vente sur le marché, connaître leurs parts de marché
et les tendances de vente les plus récentes, les qualités, marques et prix proposés, les
emballages utilisés et le type de points de vente où ils sont distribués. On examinera
s'il existe un service après-vente et quelles sont les garanties offertes au
consommateur.
Transactions commerciales internationales - 38 -
2.3.3.2) Les méthodes de commercialisation
Nous devons aussi savoir quels sont les circuits de vente et de distribution utilisés par
les concurrents, les types de promotions (réductions de prix, coupons-rabais,
primes-cadeaux, etc.) ainsi que les campagnes publicitaires (médias utilisés, type de
message) réalisées.
Toutes ces informations doivent nous renseigner sur la stratégie choisie par nos
concurrents, tant en matière de positionnement que d'actions commerciales.
Enfin, on complétera l'étude par l'analyse des principaux médias publicitaires existants
(impact et coût des campagnes).
CONCLUSION
D'une façon générale, lors du choix des marchés d'exportation, il faut se souvenir des
points suivants:
Concentrer ses efforts sur un ou deux marchés pour ne pas disperser ses
énergies.
Ne pas négliger les marchés plus petits où la concurrence pourrait être moins
vive.
S'assurer qu'il est possible de fournir les services requis aux clients.
CHAPITRE 3 : LA PROSPECTION ET
L’ADAPTATION DU PRODUIT
Préparer la prospection
La visite à l’étranger - Missions; foires commerciales
Les créneaux produit/client; où trouver le client
Adaptation aux normes du pays importateur
La marque, l’emballage, le conditionnement
Les sources d’information
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 41 -
CHAPITRE 3
LA PROSPECTION ET L’ADAPTATION DU PRODUIT
A) LA PROSPECTION
Après avoir réuni toutes les informations nécessaires concernant le produit et vérifié la
capacité du fournisseur à livrer dans les délais et dans une qualité constante les quantités
prévues, l’exportateur effectuera par fax une première consultation auprès de ses contacts
afin de vérifier leur intérêt pour le produit.
Spécialisée par produit et par marché, elle connaît bien les acheteurs potentiels et pourra
rapidement se faire une idée sur l'état du marché et la compétitivité du produit.
Dans le cas où elle agit comme agent à l'exportation pour le compte d'un fournisseur et
pour un produit élaboré dont la commercialisation suppose la mise en oeuvre d'une
véritable stratégie de mise en marché, son rôle ira beaucoup plus loin et impliquera la
mise en place d'un véritable plan de prospection.
Une fois réalisée l'étude de marché, fixé des objectifs de vente et établi une stratégie pour
les atteindre, elle devra définir avec son fournisseur un plan d'action marketing dont le
plan de prospection constitue le point de départ.
Le plan de prospection suppose qu'on ait d'abord établi un budget de prospection. Celui-
ci fait lui-même partie du budget des ventes qui a été défini en fonction des prévisions de
ventes.
Le choix des options de prospection ainsi que leur programmation font partie de la
stratégie définie avec le fabricant lors de l'élaboration du plan export.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
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É T U D E D U M A R C H É P O T E N T I E L D U P A Y S C IB L E
O B J E C T I F S D E V E N T E ( P A R T D U M A R C H É P O T E N T IE L )
S T R A T É G I E ( p o s i ti o n n e m e n t , m a r k e t i n g m ix )
V E N T E S P R É V IS I O N N E L L E S
B U D G E T S D E S V E N T E S D O N T : B U D G E T D E P R O S P E C T IO N
C H O IX D E S O P T I O N S D E P R O S P E C T IO N
P L A N D ’ A C T IO N P R O S P E C T IO N D É T A IL L É E
Aux débuts des opérations, peu de voyages de prospection sont effectués étant donné la
limite des ressources financières. On n'ira sur le terrain que lorsque les négociations
seront suffisamment avancées pour laisser clairement entrevoir des ventes qui
justifieraient le déplacement.
Il faut savoir qui contacter, établir une première liste de prospects. Sur ces listes
figureront évidemment les principaux acheteurs identifiés par l'étude de marché avec
l'indication de leurs principaux fournisseurs. Il faudra ensuite se rendre sur le terrain afin
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
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de compléter les données fournies par l'étude de marché et rencontrer les acheteurs
potentiels.
Il faut tenir compte des spécificités culturelles et des coutumes du pays dans la
présentation de toute documentation: mise en page, choix des photos ou des couleurs,
éléments à mettre en relief, style du texte, graphisme, etc. La documentation
professionnelle fait partie de la stratégie de communication choisie pour vendre sur le
pays-cible. Elle doit véhiculer une certaine image du fournisseur et affirmer le
positionnement de ses produits.
En regard des produits proposés, indiquer toujours les références des articles et le type
de conditionnement, ceci afin de faciliter la consultation des prix et la préparation des
ordres.
Ces fiches pourront être complétées par des vidéocassettes et site Web, supports idéals
pour présenter un produit en mouvement ou une démonstration technique ou encore
par des disquettes présentées sur portable et dont on pourra laisser une copie au client.
Le nom de l’exportateur et ses coordonnées devront bien entendu figurer sur le film
ou sur la première page des disquettes.
1.3.1) Le prix
Il faut bien calculer les prix, vérifier les coûts de transport et d'assurance.
D'une manière générale, l'expérience prouve qu'il est toujours préférable d'offrir des
prix CIF (Coût, Assurance et Fret) ou CIP (Coût et Assurance payés à ....) exprimés, si
possible, en monnaie locale. Ainsi, l'acheteur pourra immédiatement comparer un
prix exprimé dans sa monnaie sans avoir à se préoccuper du taux de change. D'autre
part, l'exportateur assumant dans ce cas le risque de change, l'acheteur sait à quoi s'en
tenir quelle que soit l'évolution des taux de change entre la vente et la livraison. Il se
met ainsi à l'abri d'une dépréciation éventuelle de sa monnaie.
Par contre, il aura des difficultés à calculer le coût du fret et de l'assurance depuis un
port ou un aéroport de départ qui ne lui sont pas familiers et il sera souvent mal placé
pour obtenir de bonnes conditions de fret.
D'autre part, la prise de risque lors d'une vente CIP est réduite pour l'acheteur dans la
mesure où c'est l'exportateur qui assume, dans ces cas, les risques jusqu'à l'arrivée de
la marchandise à destination et conclut lui-même et pour son propre compte les
contrats de transport et d'assurance.
N'oublions jamais que, refuser de prendre des risques à l'exportation, c'est choisir de
les faire prendre par l'acheteur. Il peut s'agir d'une décision délibérée du vendeur
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
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compte tenu de sa propre évaluation des risques et des pratiques commerciales des
concurrents.
Ces conditions incluent les délais et le mode de paiement, ainsi que les délais de
livraison et la date de validité de l'offre.
Ils constituent souvent un avantage décisif de l’exportateur quand elle agit comme
négociant et revend le produit en accordant des facilités de paiement à son client.
Connue de son fournisseur, elle est en mesure d'obtenir des délais de paiement que
l'acheteur final n'aurait pu obtenir directement. Elle en fait alors profiter son client et
dispose ainsi d'un avantage concurrentiel essentiel lors de la prospection.
Quand elle agit comme agent, l’exportateur doit convaincre le fournisseur d'accorder
des délais qui tiennent compte des usages commerciaux du pays et des conditions
offertes par ses concurrents.
Très souvent cependant, l'acheteur aura tendance à refuser l'ouverture d'un crédit
documentaire pour une commande d'essai de faible montant, invoquant l'importance
des frais fixes bancaires par rapport à la valeur de la commande ainsi que la lourdeur
de la procédure.
Il faudra s'assurer que le fournisseur n'est pas trop optimiste sur les délais de livraison
qu'il annonce. La recherche effectuée lors du "sourcing" doit nous informer sur ses
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
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Même si le fournisseur est capable de tenir les délais promis, encore faut-il être sûr de
pouvoir trouver rapidement un bateau en partance ou du fret disponible sur un avion-
cargo. Il faudra donc tenir compte de la fréquence des navires ou des vols et prévoir
un délai de sécurité.
Si le fournisseur s'avère incapable de livrer dans les délais promis, il faudra alors
demander à l'acheteur de faire modifier le crédit documentaire en prorogeant la date
limite d'embarquement et la date limite de validité du crédit. Ces changements
coûtent de l'argent et discréditent l’exportateur auprès de son client. Bien entendu, les
délais annoncés lors de la prospection ne sont qu'indicatifs: une fois la vente
concrétisée, ils seront toujours confirmés lors de l'offre définitive.
Néanmoins, il est très important d'annoncer dès le départ des délais de livraison
réalistes que l'on sera capable de respecter par la suite.
On est encore à des renseignements très préliminaires qui peuvent être obtenus sans
les demander au client. Plus tard, après avoir pris contact avec un client potentiel, on
lui demandera directement des références bancaires et commerciales. Il faudra alors
s'attendre que le client, de sa part aussi, demande les mêmes renseignements à
l’exportateur.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
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Trois options s'offrent à une Maison de commerce qui veut visiter un marché étranger :
1) Participer à une mission commerciale.
2) Faire un voyage de prospection.
3) Participer à une foire commerciale.
Quelle que soit l'option choisie (mission, voyage ou foire), prospecter un marché étranger
ne s'improvise pas. Le futur voyage ou la participation à une manifestation se préparent
au moins 3 mois à l'avance.
Il faut tout d'abord définir un projet de voyage dans lequel sont définis les objectifs. Il
faut ensuite établir une liste des tâches préparatoires au voyage. Cette préparation inclut
en particulier la collecte d'informations précises sur le pays ainsi que la réalisation d'une
documentation adaptée.
Le premier objectif d'une visite sur le terrain doit être de vérifier et de compléter les
données fournies par l'étude de marché. C'est à partir de contacts directs avec les
acheteurs potentiels que nous allons pouvoir à présent mesurer la taille réelle du
marché et en analyser la structure avec précision.
La rencontre avec les acheteurs potentiels nous permettra de savoir avec précision
comment ce type de produit est distribué sur le marché, quels sont les intermédiaires,
leurs méthodes de distribution selon les régions (dans les villes, dans les villages,
etc.), les réseaux et le type de clientèle desservis par chacun d'eux, leurs habitudes
d'achat (en particulier, fréquence des réassorts, volume des commandes, politique de
gestion des stocks, conditions de référencement et d'entrée sur le marché des
nouveaux articles, soutien promotionnel exigé, conditions de paiement, marges
pratiquées, etc.).
Connaître les gammes de produits offerts par les concurrents, les prix et les conditions
de vente pratiqués, les circuits de distribution utilisés, leurs parts de marché et leur
couverture territoriale, leurs méthodes de vente, leurs techniques de promotion, leurs
campagnes publicitaires, etc.
Certaines de ces informations nous ont déjà été fournies par l'étude de marché. Il
faudra cependant les vérifier, les actualiser et obtenir des données complémentaires de
portée plus pratique.
1
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 50 -
Mais il faut faire très attention: à moins de maîtriser une langue et ses
subtilités, ce qui n'est pas à la portée de tous nos exportateurs, ceux-ci feraient
mieux de s'en tenir aux langues qu'ils utilisent couramment pour les
négociations.
Une fois confirmée la liste des rendez-vous, on établit le plan du voyage. Celui-ci
indiquera les dates de départ et les durées de séjour pour chacune des étapes. Il faudra
évidemment coordonner ces dates avec les possibilités de transport existantes ce qui
n'est pas toujours évident et entraînera souvent des aller-retour par fax avant de
parvenir à une solution. Tout ceci prend du temps. C'est une des raisons pour laquelle
il faut s'y prendre assez tôt avant la date de départ prévue.
Ne pas prendre de rendez-vous trop rapprochés dans une seule journée: se laisser une
marge de sécurité afin de tenir compte des retards inévitables dans certains pays, des
prolongations indispensables de certains entretiens, de la nécessité de visites répétées,
des difficultés de déplacement parfois imprévisibles.
Il est donc très important de bien connaître les us et coutumes du pays lors de
l'élaboration du plan de visite: au Mexique, par exemple, toute négociation passe
obligatoirement par un repas destiné à mieux se connaître. On ne parle affaires
qu'ensuite, lorsqu'un climat de confiance a été instauré. C'est exactement le contraire
en Allemagne où l'on aborde directement le sujet: le temps est très minuté et la
ponctualité quasiment une religion.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
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On ne le répétera jamais assez: un voyage bien préparé dans ses moindres détails est
la condition indispensable à sa réussite. Cela dit, il faut savoir tenir compte des
impondérables et pouvoir disposer d'une marge de manœuvre. Certaines opportunités
d'affaire se révéleront sur place; il faut se laisser la possibilité de les saisir sans risquer
de remettre en question les engagements pris avec les prospects suivants.
Une fois établi le plan du voyage, on devra vérifier que l'on ne dépasse pas le budget
prévu. Si tel est le cas, il faudra procéder à certains ajustements mais sans jamais
remettre en question l'efficacité recherchée. Il faut ici faire preuve de bon sens:
risquer de rater une opportunité d'affaire pour l'économie de quelques centaines de
dollars peut être absurde. Il faut donc choisir judicieusement les postes où l'on peut
réduire les dépenses de façon astucieuse et renégocier certains prix avec les
prestataires.
On communiquera une liste du plan définitif à la secrétaire: nom des entreprises et des
contacts, des hôtels, téléphones et fax.
Préparer des fiches de compte-rendu type à remplir chaque soir après les
rendez-vous (sous forme de liste de contrôle). Elles permettront de faire
immédiatement le bilan de l'entretien et d'organiser déjà les actions de suivi.
On pourra les faxer chaque soir à la secrétaire qui établira déjà le compte
rendu des visites et enclenchera les actions prévues sans attendre le retour de
la mission.
Faire imprimer des cartes d'affaires: il s'agit des cartes de l’exportateur sur
lesquelles pourront figurer le logo des marques représentées et l'énoncé de
notre qualité d'agent.
Un carnet ATA est nécessaire car les échantillons pourraient être frappés de droits de
douane. Sur la demande de carnet, il faut donner des détails sur les échantillons et sur
les pays à visiter. Le tarif approximatif est calculé par la Chambre à environ 40 % de
la valeur des échantillons. Un mois avant le départ, il faut contacter Douanes Canada
afin de fixer un rendez-vous pour faire valider le carnet ATA. Il faut alors leur
remettre un chèque certifié, une lettre de crédit ou une caution. De cette façon, la
Chambre est garantie que si des échantillons sont amenés dans un pays étranger, ils
seront ramenés dans les délais prescrits. S'ils ne sont pas ramenés, la Chambre sera
obligée de payer des droits au pays étranger et sera autorisée à encaisser le montant
laissé en dépôt.
De légers frais sont demandés pour l'émission d'un carnet ATA et dépendent de la
valeur totale des échantillons. Ils varient en fonction de la valeur des marchandises de
70$ à 325$ (valeur supérieure à 50 000$).
Les missions commerciales figurent parmi les activités organisées et parrainées par les
gouvernements fédéral et provincial. Elles sont bien publicisées à l’intérieur de la
communauté d’affaires des pays visités. Les missions permettent à des industriels d’un
secteur particulier de prospecter de nouveaux marchés, et ce, lors de rencontres
organisées avec des acheteurs pré-identifiés.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 55 -
Ces missions sont indispensables à une pénétration des pays à économie centralisée.
Dans ces pays, il est en effet très difficile à une Maison de commerce de pouvoir y
rencontrer les acheteurs sans bénéficier d’appuis politiques de haut niveau. Seule une
mission officielle permet de nouer de tels contacts.
Exposer à une foire commerciale constitue un moyen facile et relativement peu coûteux
(entre 5,000 et 10,000 $) permettant à une Maison de commerce de :
Pour que la participation à une foire soit rentable, il est important d’avoir des objectifs
très précis et avoir clairement identifié le marché cible car le seul fait de participer n’est
pas nécessairement profitable. Encore faut-il choisir la foire qui convient le mieux à son
produit.
Il existe cependant quelques critères de base pour guider l’exportateur dans le choix de sa
foire. Il faut pouvoir répondre aux questions suivantes :
B) L’ADAPTATION DU PRODUIT
En ce qui concerne les produits primaires peu différenciés tels que les matériaux de
construction, les produits chimiques ou les denrées alimentaires, l’effort d’adaptation
consistera surtout à respecter les normes techniques ou les réglementations sanitaires
imposées par le pays de l’importateur. Elles se traduiront par exemple par une
modification dans les dimensions ou le poids unitaire du produit, dans la taille et la nature
des emballages utilisés, dans des exigences particulières de marquage ou encore dans
l’exclusion de certains composants non autorisés.
Agissant comme négociant, l’exportateur fera réaliser ces modifications par son
fournisseur et négociera avec lui le surcoût nécessaire à l’adaptation. Elle pourra aussi
décider d’acheter le produit tel quel et de le faire modifier par un sous-traitant spécialisé.
Quand il s’agit d’un produit plus élaboré qui nécessite une véritable stratégie Marketing
et pour lequel l’exportateur agit comme agent à l’export, l’adaptation sera beaucoup plus
complexe. Elle s’appuiera sur une analyse précise des besoins et des habitudes du pays et
sur le positionnement choisi pour attaquer un segment déterminé du marché.
Un surcoût d’adaptation trop élevé, s’il est répercuté intégralement sur le prix de vente,
risque de rendre le produit non compétitif sur le marché. Or, la conquête d’une part de
marché suppose que l’exportateur offre un rapport qualité-prix supérieur aux produits
concurrents déjà présents, ce qui signifie qu’elle sera le plus souvent obligée d’offrir une
qualité supérieure tout en alignant son prix sur la concurrence.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
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Que l’on vende un produit primaire peu différencié ou un produit manufacturé exigeant
une approche et un suivi marketing plus poussés, le produit devra satisfaire aux normes
techniques et aux réglementations en vigueur dans le pays. L’exportateur doit conseiller
et assister le fournisseur dans la connaissance précise de ces normes et dans les
procédures d’homologation du produit.
Le but des normes est d’instituer, dans une zone déterminée, une qualité homogène
répondant à des standards précis. Les normes sont souvent différentes d’un pays à l’autre
ou d’une zone à l’autre. L’absence de normes universelles constitue un problème majeur
en matière de conception de nombreux produits industriels. Le fournisseur risque d’être
confronté à des normes gouvernementales contradictoires, par exemple en matière de
composants, de matériaux ou de systèmes de maîtrise de la qualité.
Outre ces contraintes d’ordre technique, les normes répondent le plus souvent à des
critères de sécurité, de solidité ou de fiabilité imposés par les états.
complexes, les dossiers difficiles à établir et les observations techniques formulées dans
une langue étrangère souvent difficiles à comprendre avec précision.
Le fournisseur devra adapter son produit aux besoins spécifiques du segment de marché
visé, tels qu’ils ont été définis lors de l’étude de marché et validés par le voyage de
prospection.
2.1 Qualité
Pour chaque couple produit-marché (un produit donné sur un marché donné), les
critères de qualité décisifs exigés par l’acheteur seront selon les cas : la fiabilité, la
sécurité, la durée de vie, la solidité, la performance, la commodité et la souplesse
d’utilisation, l’esthétique ou le goût.
Le fournisseur doit, non seulement avoir conçu son produit de manière appropriée,
mais aussi être en mesure d’assurer un excellent service après-vente. Ce facteur
service est d’une importance capitale lorsqu’il s’agit de produits industriels. C’est la
première question posée par un acheteur lors de la prospection.
L’exportateur devra alors traduire en termes techniques les exigences de qualité qui
correspondent à chaque critère et établir le cahier des charges précises auxquelles le
produit devra satisfaire.
Le choix de la marque sera par contre très important dans le cas d’un produit
élaboré pour lequel l’exportateur devra adopter une stratégie complète de mise en
marché. La marque utilisée par le fournisseur sur le marché canadien ou sur
d’autres pays d’exportation ne sera pas toujours adaptée au marché visé.
D’abord, il se peut que la marque ne soit pas libre, car déjà déposée dans le pays
pour des produits similaires. Elle peut aussi être déjà utilisée pour des produits
tout à fait différents, ce qui peut créer une confusion dans l’esprit des
consommateurs. Le nom utilisé au Canada peut avoir une signification tout à fait
négative dans la langue du pays et constituer un obstacle éliminatoire à la
diffusion du produit : il peut donner du produit une image ridicule, indécente ou
contraire aux qualités annoncées. Le nom peut aussi être difficile à prononcer ce
qui empêchera toute mémorisation.
Surtout, la marque sert à véhiculer une image du produit dans le marché et doit lui
permettre d’affirmer son positionnement. Judicieusement choisie, elle facilitera
l’identification du produit avec les qualités que l’on souhaite vendre au
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 61 -
2.3 Le design
Sa conception tiendra donc le plus grand compte des informations fournies par l’étude
de marché et des observations effectuées sur le terrain, lors des foires et salons et sur
les points de vente.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 62 -
Sur d’autres marchés, un design d’avant-garde ne présentera qu’un intérêt relatif, les
critères décisifs étant plutôt le prix, la solidité ou encore la fiabilité du service après-
vente.
2.4 L’emballage
2.5 Le conditionnement
CHAPITRE 4 : LA NÉGOCIATION
CHAPITRE 4
LA NÉGOCIATION
INTRODUCTION
La négociation relève plus d’un art que d’une technique, ce qui la rend difficile à
enseigner dans une salle de classe.
Dans un nouvel environnement, la première tâche d’un négociateur est de faire une
analyse de la situation. Celui-ci devra éviter de pousser ses interlocuteurs à conclure une
entente dès la première rencontre car cela pourrait les inciter à se retrancher derrière une
position qu’ils pourront difficilement modifier par la suite sans perdre la face.
Un contrat est d’autant plus fructueux s’il permet d’en générer d’autres par la suite. Les
deux parties doivent retirer un bénéfice de la transaction. Des concessions de part et
d’autre sont souvent nécessaires pour que les deux parties rejoignent leurs attentes et
qu’elles arrivent à générer une relation de confiance. Le simple fait d’amorcer des
négociations implique que les parties espèrent parvenir à une entente, ce qui signifie qu’il
y aurait de bonnes chances de parvenir à une entente.
Les négociants doivent avoir comme objectif de vendre plusieurs fois au même client.
Des partenaires commerciaux loyaux sont la meilleure preuve de satisfaction. La loyauté
est à la base d’une croissance des affaires à long terme. L’autre partie doit être satisfaite,
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 65 -
aussi bien de la forme que du résultat des négociations. Les occasions d’affaires uniques
ne sont pas recommandées. Une Maison de commerce ne devrait pas faire une vente
pour immédiatement passer à quelque chose de différent. Chaque transaction effectuée a
un impact sur sa réputation et sur son réseau d’affaires. Les effets peuvent se faire
ressentir sur une longue période.
1) LA NÉGOCIATION
En commerce international, il ne faut jamais oublier que tout, mais absolument tout, se
négocie. On négocie avec le fournisseur et avec le client pour les spécifications du
produit demandé; on négocie avec les transitaires ou les compagnies de transport; on
négocie avec les sociétés d’assurances. La négociation est présente dans la mise en place
des conditions de paiement : client et banquier sont alors les interlocuteurs de
l’exportateur. Il y a autant de négociations que d’interlocuteurs.
Plus elle sera confirmée dans ses opérations, moins souvent elle aura à se préparer pour
des négociations ardues car elle aura tendance à s’y maintenir. Les positions de
négociation évoluent. Le pouvoir de négociation de l’exportateur se renforce au fur et à
mesure de la croissance de son chiffre d’affaires et de sa réputation.
1.1) La préparation
Une bonne négociation suppose une bonne préparation. Quel que soit l’interlocuteur,
la préparation comprend généralement les étapes suivantes :
1. les objectifs : les spécifications et les dates à respecter, le prix maximum à payer à
l’achat ou minimum à obtenir à la vente, le crédit à obtenir, etc.;
3. les points à négocier (par exemple, si l’on négocie avec un transporteur, il faut
avoir sous la main toute l’information concernant la marchandise à transporter :
nature, poids, volume, colisage, exigences techniques);
7. l’évaluation de sa position;
1.2) La communication
L’écoute est aussi importante que la parole. Elle permet de bien comprendre et de
pouvoir discuter adéquatement les points à négocier.
La relation entre les parties devrait être basée sur la rationalité, la compréhension, une
communication efficace, l’honnêteté et l’acceptation de l’autre. Cependant, si des
problèmes surviennent, la meilleure façon d’améliorer la situation est de garder une
attitude rationnelle et ouverte envers l’autre partie ( même si celle-ci ne semble pas
comprendre votre position), essayer de maintenir une bonne communication et prendre en
compte les intérêts de l’autre.
1.4) Stratégies
Il est plus important d’apprendre à bien se préparer et à maintenir un bon ton et une bonne
communication pendant la négociation que de s’attarder sur les stratégies et tactiques de
négociation. Les stratégies ou les tactiques devraient être utilisées avec beaucoup de précautions
sous peine d’affecter les ententes et la réputation d’une Maison de commerce. Certaines
stratégies sont basées sur les compromis et la conciliation. D’autres sont plus axées sur
l’agressivité. Il est important de savoir utiliser la bonne stratégie au bon moment.
Les risques peuvent résider aussi bien dans la nature des transactions (prix, paiement,
avaries, pertes, etc.) que dans les caractéristiques personnelles et professionnelles des
parties impliquées.
L’étendue des informations dont vous disposez sur l’autre partie concernant ses
goûts, ses intérêts personnels, ses devoirs et ses obligations, son organisation, son
environnement, ses clients, ses fournisseurs, etc. Ces informations peuvent vous
aider à mieux formuler des offres et à être sur la même longueur d’ondes. Une
autre façon d’éviter les refus et d’orienter la négociation dans la bonne direction
consiste à limiter la quantité d’informations que l’on dévoile tout en essayant d’en
obtenir le maximum de notre interlocuteur.
Le facteur temps : Il est important de fournir des réponses rapides pendant les
négociations même si l’opération au complet peut prendre plusieurs mois à se
réaliser.
Il est important d’apprendre à allouer son temps entre chaque élément de la transaction.
Parfois, des réactions très rapides peuvent s’avérer néfastes. En montrant la nécessité de
conclure rapidement une entente, une Maison de commerce peut se placer en position de
faiblesse. En revanche, traiter une opération trop lentement peut s’interpréter comme un
manque d’intérêt de votre part. Votre interlocuteur risque même de s’adresser à
quelqu’un d’autre pour compléter la transaction.
CONCLUSION
Lors d’une négociation, il faut constamment garder à l’esprit les points suivants :
La négociation doit être conduite de telle façon que le vis-à-vis ne se sente jamais
dans une impasse. Elle doit être conduite de façon telle que des sorties
honorables se présentent continuellement à lui. Ceci lui permet de faire des choix
et non de se sentir imposer une solution qui n’est pas la sienne. Ainsi pourra-t-il
reconsidérer ses premières propositions sans qu’il se sente acculé à le faire. Il
faut éviter de faire dévier la négociation de son objectif à cause de conflits de
personnalités.
La négociation doit se faire sur des critères objectifs comme les conditions du
marché, les prix pratiqués par la concurrence, les coûts de production. Les
critères et les enjeux personnels génèrent des situations conflictuelles et les parties
se voient entraînées dans des discussions interminables qui n’apportent que des
frustrations.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
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Il ne faut pas perdre de vue que la négociation est l’évolution d’un rapport de forces
et que les objectifs de chacune des deux parties sont les mêmes : maximiser les
profits et instaurer une relation d’affaires aussi continue que possible. Le reste est
une question de doigté et de diplomatie.
3) OFFRE ET CONTRE-OFFRE
3.1) L’offre
Dans le cas d’une vente, tout commence par une offre faite par le vendeur.
L’acceptation de l’offre par l’acheteur constitue un contrat légal par lequel une firme
est liée. Il peut s’agir d’un contrat officiel, dactylographié, précisant toutes les
conditions de vente et signé par l’acheteur et le vendeur, d’une facture pro forma
préparée par le vendeur et acceptée par l’acheteur, ou d’une cotation de prix faite par
le vendeur et acceptée par l’acheteur au moyen d’une lettre, d’un fax ou de tout autre
moyen acceptable aux deux parties. Un grand soin doit être apporté à chaque détail de
l’offre afin qu’elle soit très bien comprise par l’acheteur potentiel. Une offre, pour
être considérée comme complète, doit comporter les éléments suivants :
Type ou qualité
Normes techniques, poids, volume, dimensions
Conditionnement
Emballage d’expédition
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
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Dans certains cas, le pays d’origine sera indicateur d’une certaine catégorie
de produits. Il déterminera aussi le traitement et le tarif douanier applicables.
3.2) La contre-offre
Une fois l’offre reçue, l’acheteur peut accepter, refuser ou, le plus souvent, faire une
contre-offre, dite “bid”. La contre-offre peut porter sur tous les éléments de l’offre ou
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
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sur un seul d’entre eux. Une contre-offre équivaut à un refus de la première offre et
libère le vendeur de toute obligation liée à cette offre.
Par exemple, en cas de rejet d’une contre-offre, on ne peut plus retourner à la première
offre ni demander à en bénéficier. Il faut donc éviter que la contre-offre ne provoque
un retrait de l’offre de base. La tactique à adopter est de faire entendre à l’autre partie
qu’elle a intérêt à améliorer ses conditions. Pour ce faire, on peut, par exemple,
donner des indications sur les termes offerts par la concurrence, dans les mêmes
conditions, de façon à noter ses réactions.
Une offre peut être acceptée en informant l’autre partie de sa décision. Elle peut aussi
être acceptée en suivant les instructions qui y sont mentionnées (par exemple :
l’émission d’une lettre de crédit en faveur de l’exportateur).
malentendu et toute interprétation erronée, un contrat écrit en bonne et due forme est
recommandé.
La souplesse simplifie les relations commerciales mais constitue également une source
permanente de risques. Le document écrit n’est pas nécessaire à l’existence juridique
de l’accord, mais, en cas de litige, on aura le problème de la preuve de l’existence et
du contenu de l’accord. La pratique la plus courante est la confirmation par fax
reprenant fidèlement les termes de l’entente. Ceci permet de vérifier les conditions sur
lesquelles on s’était entendu et de les corriger le cas échéant. Il est de bon usage de
rédiger un contrat sur des formulaires standard et de l’envoyer par courrier. S’il arrive
qu’une correspondance reste sans réponse, alors l’accord sera considéré comme ayant
été accepté.
Toute une série de termes qui sont censés désigner des étapes transitoires (projet,
proposition, lettre d’intention, pré-contrat, etc.) n’ont en général aucune consistance
juridique. Certaines conventions internationales et certaines législations distinguent
l’offre et la demande d’offre. Quoi qu’il en soit, la qualification d’offre ou de
demande d’offre ne dépend pas du terme utilisé, mais du contenu réel de la déclaration
ou du document.
L’offre doit clairement indiquer la volonté de son auteur d’être lié en cas
d’acceptation. Il est souhaitable que l’offre soit limitée dans le temps. En cas
d’urgence dans l’élaboration de l’offre, il faut préciser que l’offre n’est qu’indicative
ou mentionner qu’il ne s’agit que d’une offre préliminaire qui sera suivie d’une offre
définitive, seule susceptible d’engager la société. Si l’intérêt de l’offre repose sur la
réalisation d’un événement, il faut alors faire une offre conditionnelle.
Une offre “ferme” peut être révoquée si la révocation parvient au destinataire avant
que celui-ci ait expédié une acceptation, mais seulement si le destinataire accepte la
révocation. L’irrévocabilité d’une offre peut résulter d’une mention expresse ou des
circonstances et des termes de l’offre permettant d’en déduire l’irrévocabilité. Parmi
les éléments pouvant présumer de l’irrévocabilité de l’offre, il faut particulièrement
retenir la fixation d’un délai déterminé pour l’acceptation, les usages et
comportements antérieurs de l’offrant et du destinataire, les indications portées sur des
documents antérieurs. Il n’existe pas de règles qui conduisent à préférer soit les offres
révocables soient les offres irrévocables. C’est une affaire de circonstances.
Révocable ou irrévocable, l’offre prend fin lorsque son rejet parvient à l’auteur de
l’offre ou, si un délai d’acceptation a été stipulé, à l’expiration de celui-ci faute
d’acceptation. Dans le cas où une offre entend être ferme, il est souvent souhaitable de
fixer sans ambiguïté un délai d’acceptation
4) LA CONVENTION DE VIENNE
Il s’agit de la Convention des Nations Unies sur les contrats de vente internationale de
marchandises. La Convention est entrée en vigueur au Canada le 1er mai 1992. Elle a
été adoptée par 34 États dont les États-Unis, le Mexique, la France, l’Allemagne, l’Italie,
les Pays-Bas et la Chine. Jusqu’à présent, ni le Japon ni le Royaume-Uni ne l’ont
ratifiée.
La Convention s’applique aux contrats de vente de marchandises entre parties ayant des
établissements dans des États différents lorsque ces États ont adhéré à la Convention.
Elle peut également entrer en jeu lorsqu’une seule des parties contractantes réside dans
un État qui a adhéré à la Convention. Par exemple, un contrat intervenu entre une
entreprise du Québec et une entreprise du Royaume-Uni et régi par les lois du Québec
sera assujetti à la Convention, bien que le Royaume-Uni n’ait pas adhéré, du seul fait que
celle-ci fait partie des lois du Québec.
En résumé, les parties peuvent contracter librement entre elles sans s’appuyer sur la
Convention. Le contrat est alors valable et ses clauses priment sur les dispositions
de la convention. Seulement en cas litige sur des points qui ne seraient pas couverts
par le contrat, les parties pourraient se référer aux clauses pertinentes de la
convention.
Les étapes des offres et des contre-offres ont été couvertes dans le texte et reflètent les
dispositions de la Convention. Nous tenons quand même à compléter l’exposé en
interprétant quelques chapitres de la Convention se référant à la formation du contrat, aux
obligations respectives du vendeur et de l’acheteur, ainsi qu’au transfert des risques.
Le vendeur s’oblige, dans les conditions prévues au contrat et par la Convention, à livrer
les marchandises, à en transférer la propriété et, s’il y a lieu, à remettre les documents s’y
rapportant.
Si le vendeur n’est pas tenu de livrer les marchandises en un lieu particulier et lorsque le
contrat de vente implique un transport des marchandises, le vendeur doit remettre les
marchandises au premier transporteur. Il doit donner à l’acheteur avis de l’expédition en
désignant spécifiquement les marchandises.
Si le vendeur est tenu de prendre des dispositions pour le transport des marchandises, il
doit conclure les contrats nécessaires pour que le transport soit effectué jusqu’au lieu
prévu, par les moyens de transport appropriés aux circonstances et selon les conditions
usuelles d’un tel transport. Si le vendeur n’est pas tenu de souscrire lui-même une
assurance de transport, il doit fournir à l’acheteur, à la demande de celui-ci, tous
renseignements dont il dispose qui sont nécessaires à la conclusion de cette assurance.
Le vendeur doit livrer les marchandises à la date fixée par le contrat ou dans un délai
raisonnable à partir de la conclusion du contrat.
Le vendeur doit livrer des marchandises dont la quantité, la qualité et le type répondent à
ceux qui sont prévus au contrat, et dont l’emballage ou le conditionnement correspond à
celui qui est prévu au contrat. La marchandise doit posséder les qualités de celle que le
vendeur a présenté à l’acheteur comme échantillon ou modèle. Elle doit être emballée ou
conditionnée selon le mode habituel pour les marchandises du même type ou d’une
manière propre à les conserver et à les protéger.
Le vendeur doit livrer les marchandises libres de tout droit ou prétention d’un tiers, à
moins que l’acheteur n’accepte de prendre les marchandises dans ces conditions. En cas
de défaut de conformité des marchandises au contrat, que le prix ait été ou non déjà payé,
l’acheteur peut réduire le prix proportionnellement à la différence entre la valeur que les
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 77 -
Si la vendeur livre les marchandises avant la date fixée, l’acheteur a la faculté d’en
prendre livraison ou de refuser d’en prendre livraison. Si le vendeur livre une quantité
supérieure à celle prévue au contrat, l’acheteur peut accepter ou refuser de prendre
livraison de la quantité excédentaire. Si l’acheteur accepte d’en prendre livraison en tout
ou partie, il doit la payer au tarif du contrat.
4.5) Exonération
Une partie n’est pas responsable de l’inexécution de l’une quelconque de ses obligations
si elle prouve que cette inexécution est due à un empêchement indépendant de sa volonté
et que l’on ne pouvait raisonnablement attendre d’elle qu’elle le prenne en considération
au moment de la conclusion du contrat, qu’elle le prévienne ou le surmonte ou qu’elle en
prévienne ou en surmonte les conséquences.
Pour être considéré comme « force majeure », le fait doit être imprévisible, irrésistible et
extérieur à la partie concernée. C’est-à-dire, être tel qu’une action prudente et diligente
de sa part n’aurait pas permis de la prévenir.
CHAPITRE 5
TRANSPORT ET LOGISTIQUE
Les termes utilisés dans le contrat de vente préciseront qui assumera les frais du transport
– l’acheteur ou le vendeur. Par contre, dans tous les cas, le coût du transport fait partie
intégrante des coûts de revient du produit et détermine sa situation concurrentielle sur le
marché visé.
Un exportateur devrait élaborer sa propre stratégie de transport car elle aura l’avantage de
pouvoir choisir le mode. Il pourra aussi contrôler les coûts encourus, diminuer les risques
de pertes ou d’avaries et mieux contrôler le temps nécessaire au transit. En outre, il
apprendra quels moyens utiliser pour mieux atteindre un marché étranger.
Si le client possède ses propres ressources de transport (par exemple une flotte de
camions), il voudra sans doute prendre en charge une partie du transport.
L’exportateur peut souvent bénéficier de l’expérience du client en se servant d’un
transitaire attitré déjà connu par le client. Parfois l’acheteur pourra même obtenir des
taux préférentiels de la part des compagnies de transport.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL - 81 -
Il faut aussi connaître le système de réception des marchandises du client pour ensuite
choisir le mode de transport et la présentation du produit (en vrac, en emballage, sur
palette, en cale, en conteneur, etc.) selon la nature du produit.
Il faut accorder une attention particulière aux coûts (le fret, les frais d’emballage, le
chargement, le déchargement, l’entreposage, les nombreuses manutentions et les
primes d’assurance).
Cependant, dans certains cas on devra payer plus cher pour un service personnalisé,
des délais de livraison plus courts, ou d’autres attentions spéciales. Ces facteurs
aideront parfois à la livraison de la marchandise en bon ordre et dans le temps
demandé.
2) MOYENS DE TRANSPORT
Ajoutons que la solution retenue dépendra avant tout des besoins réels des deux
principaux intervenants que sont l’expéditeur et le destinataire, des disponibilités en la
matière, et enfin, des coûts de l’opération. Rappelons que la préparation des biens à
transporter est tout autant en fonction de la nature du produit que du moyen choisi pour
son acheminement.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL - 82 -
Les modes de transport en international sont normalement plus complexes que ceux
auxquels les grossistes et autres acheteurs ont l’habitude sur le territoire national.
Généralement, toute opération internationale fait appel à une composition mixte où le
transport routier est inévitablement présent, même si au côté d’un transport maritime,
aérien ou ferroviaire. Dans cette perspective, tout transport international est, par la force
des choses, intermodal.
Par ailleurs, le conteneur est devenu aujourd’hui un outil de transport usuel, dans la
mesure où il facilite les opérations de manutention de tout genre (mise à bord et
transbordement, s’il y a lieu) et l’identification de la cargaison et son administration.
Sa grande souplesse, son intermodalité et sa facilité de passer du bateau au camion ou
au train, en fait l’élément idéal du groupement. De plus, l’espace conteneur est vendu
à un coût constant correspondant à son propre volume, quel que soit son taux de
remplissage. Ceci facilite grandement les calculs de coûts unitaires.
Le transport maritime, plus que tout autre, exige la plus grande des vigilances puisque
les volumes sont nombreux et encombrants. Les aires de chargement/déchargement
sont encombrées et la circulation y est très dense. Les délais d’entreposage ainsi que
les installations et les pratiques portuaires font partie du décor de l’expédition par
bateau. L’exportateur y prêtera particulièrement attention dans le calcul de la
meilleure formule de coûts.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL - 83 -
“Liners” – des lignes qui offrent des itinéraires et des départs réguliers.
“Tramps”, ou navires à charge libre, qui vont d’un port à l’autre selon la demande.
“NVOCC” (Non Vessel Operating Common Carriers) ou “NVO” (Non Vessel
Owners). Compagnies qui offrent des services maritimes mais ne possèdent aucun
navire.
2.3) Liners
Une compagnie de transport qui opère des “liners” a le choix de se joindre ou pas à
une “Conférence maritime”. La Conférence regroupe des lignes qui desservent des
ports dans une région déterminée. Par exemple, une Conférence couvre le trafic à
partir des ports de la côte est du Canada jusqu’à des ports européens de la côte
Atlantique qui se trouvent entre Bordeaux et Hambourg.
On peut négocier avec une ligne, membre d’une Conférence, pour obtenir un tarif
spécial pour une transaction spécifique, pour une saison, etc. Dans ce cas le tarif
spécial est publié, ce qui engage toutes les lignes membres de la Conférence et devient
disponible à tous les usagers de ces lignes, sans que ceux-ci aient à négocier
directement.
Certaines compagnies de “liners” préfèrent offrir un service régulier entre deux ports
indépendamment de la Conférence qui dessert ces ports et, ainsi, concurrencer les
autres lignes grâce à une tarification qui leur est propre.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL - 84 -
Que la ligne maritime appartienne ou non à une “Conférence”, les coûts du fret sont
fixés selon les mêmes critères : la classification des marchandises à transporter, leur
poids brut ou leur volume. Le prix du transport maritime est calculé par tranche de
1,000 kilos ou par mètre cube, le transporteur utilisant le taux qui le favorise.
Les tarifs des lignes régulières, connus sous l’étiquette de “liner terms”, comprennent
les coûts de chargement, d’arrimage, de transport et de déchargement.
Il est généralement reconnu que la meilleure méthode de transport est celle qui permet
une expédition directe, c’est-à-dire sans transbordement. En effet, la marchandise est
plus susceptible d’arriver à destination intacte si elle est sujette à moins de
manutentions en cours de route. Il faut choisir en fonction des exigences et de la
satisfaction du client.
Les NVOCC (Non Vessel Operating Common Carriers) et les NVO ( Non Vessel
Owners) sont des compagnies de transport qui offrent des services maritimes, sauf
qu’elles ne possèdent aucun navire. Ces compagnies se spécialisent dans les
groupages, les transbordements et les mouvements intermodaux. Elles agissent en
émettant des documents tels que des “liners”.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL - 85 -
2.7) Tramps
Par exemple :
s’il n’y a pas de lignes entre les points de départ et d’arrivée;
si on a besoin d’équipements spéciaux pour des liquides, de la machinerie
lourde ou encombrante, des grains de provende en vrac, des fruits frais
saisonniers, des animaux vivants, etc.
En plus des Incoterms dont on se sert dans un contrat de vente pour préciser les
responsabilités respectives de l’expéditeur et du destinataire, d’autres termes sont
d’usage courant. Les transporteurs maritimes utilisent des expressions données pour
préciser si les frais de fret incluent les diverses manutentions portuaires.
F.I.L.O. (Free in – Liner out) : Les frais de déchargement sont inclus dans
les coûts du fret, mais non ceux du chargement.
2.7.3) La surestarie
Cette indemnité s’applique également dans le cas de conteneurs qui ne seraient pas
livrés au transporteur dans les délais prescrits par le contrat de transport.
Le troisième point en faveur du transport routier est son coût. Sur des distances
moyennes, la route offre une excellente opportunité pour de grands volumes, sans
compter bien évidemment la possibilité de groupage.
Le premier est peut-être le coût qui devient prohibitif dès que les distances
augmentent. En fait quand, sur de longues distances, la route perd de ses
attraits économiques, les autres moyens deviennent subitement “rentables”. La
réglementation du pays ne nous laisse parfois pas le choix: au Mexique l’État
impose le choix de certains modes de transport.
En général, les coûts de fret sont établis en fonction d’une pré-classification des
marchandises et sont calculés par tranche de 100 livres. Cette classification tient
compte de la valeur, du volume, du caractère périssable et des dangers d’avaries des
marchandises. En fixant ses tarifs, le transporteur routier prend aussi en considération
les facteurs suivants:
Enfin, le transporteur routier offrira des tarifs de charge complète (TL = Truck Load)
et de charge incomplète (LTL = Less than Truck Load). Il pourra aussi offrir un prix
forfaitaire pour une charge complète.
Décrire les marchandises avec précision pour qu’elles soient inscrites dans la
catégorie exacte et pour que le tarif approprié soit facturé.
Essayer de grouper ses expéditions lorsque les quantités sont LCL ou LTL.
S’informer des remises ou rabais offerts par les différents transporteurs.
Avant de choisir un transporteur, il faut comparer les coûts proposés par:
le transport routier porte-à-porte;
le groupage offert par un transitaire;
les courtiers en transport.
Lorsque l’itinéraire est sur terre ferme et lorsque les quantités à expédier sont grandes,
le rail constitue probablement le meilleur moyen d’acheminement de marchandises,
d’autant plus que les volumes sont importants et la fréquence est régulière. Certaines
usines vont délibérément se construire en bordure de voie ferrée, de façon à bénéficier
d’un coût de transport avantageux qui souvent fait leur compétitivité. Par exemple,
pour les produits tels que les grains de provende (blé, orge, avoine, etc.), les animaux
vivants, les minerais ou autres produits de base. Aussi, une usine peu éloignée d’une
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL - 89 -
voie ferrée peut négocier avec la compagnie de chemins de fer pour construire un
branchement (railway siding) spécial jusqu’à l’usine si le volume de trafic le justifie.
L’avantage primordial du transport ferroviaire est son système de tarif dégressif. Mais
également pour les expéditions de produits en vrac (papier, bois, céréales, liquides,
etc.) et de produits manufacturés volumineux (machines agricoles, etc.), le transport
ferroviaire offre des avantages indéniables: des coûts parfois moindres, la possibilité
d’expédier des chargements lourds et des wagons adaptés à une grande variété de
produits.
Par contre, l’inconvénient majeur du transport ferroviaire est sa lenteur. Les frais
additionnels reliés à la livraison et au chargement, la préparation des wagons et
l’ancrage des marchandises peuvent aussi contribuer à rendre ce mode de transport
moins efficace et moins rentable. Les risques d’avaries sont également plus élevés
(les couplages, décrochages et triages fréquents des wagons occasionnent de
nombreux chocs) et le suivi de l’acheminement demande plus de temps. Enfin,
beaucoup de localités ne sont pas accessibles par voie ferrée, de sorte qu’une partie du
trajet devra se faire par camion avec des coûts et des manutentions supplémentaires.
Le coût du fret est déterminé selon la classification des marchandises (établie selon la
valeur, le volume, le poids, le caractère périssable ou la susceptibilité aux avaries). Il
y a deux taux de base pour les expéditions par chemin de fer: la charge complète d’un
wagon (CL = Car Load) et la charge incomplète d’un wagon (LCL.= Less than Car
Load). Ces taux de base sont calculés par tranche de 100 livres et peuvent être très
élevés pour un petit volume de marchandises, mais ils diminuent avec l’augmentation
du poids total à transporter.
Des entreprises de “pools” de fret louent des wagons pour pouvoir grouper les plus
petits envois par catégories de produits. Les taux des “pools” de fret sont inférieurs à
ceux de LCL.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL - 90 -
Savoir utiliser les services des spécialistes des compagnies ferroviaires, afin
d’améliorer les méthodes de chargement des marchandises (par exemple, des
conseils au niveau de l’emballage spécifique au transport ferroviaire).
La préoccupation principale reste celle qui a trait aux coûts. Ceux-ci peuvent être
négociés à la baisse en certaines saisons creuses, voire, sur certaines lignes.
Enfin, tout comme dans les cas du rail et du bateau, une partie d’une livraison porte-à-
porte par avion qui précède et termine le trajet devra être complétée par le camion ou
la petite voiture.
Le prix du transport aérien est calculé par kilogramme, avec une attention particulière
pour le rapport poids/volume (1 Kilo / 6 000 cm3). Les taux en vigueur varient selon
le genre de marchandise mais, en général, la classification à des fins tarifaires est
simple: plus de 80% des marchandises sont acheminées sous une seule classification,
l’appellation F.T.G. (fret de tout genre).
L’exportateur peut s’attendre à des remises ou rabais durant certaines périodes creuses
ou sur certains vols moins achalandés. Des services de groupage sont également
disponibles, ce qui peut signifier des coûts avantageux.
On fait référence au transport intermodal lorsqu’on utilise deux ou plusieurs modes pour
effectuer le mouvement d’une marchandise, soit Route/Rail, Air/Route, Route/Rail/Mer,
etc.
Sur terre également le Route/Rail “Piggyback” fait des progrès incroyables. Au départ,
ce service était offert par des compagnies ferroviaires afin de reprendre un peu du terrain
perdu auprès des camionneurs. Aujourd’hui, avec un service porte-à-porte rapide, de
nouveaux équipements comparables aux conteneurs maritimes, un réseau bien établi et
des économies plus que respectables le Route/Rail est en train de bouleverser
complètement l’industrie du transport en Amérique du Nord.
4) LE GROUPAGE
En somme, l’exportateur avisée doit analyser les différentes options, évaluer les coûts et
choisir le moyen le plus économique, le plus rapide et le plus sûr pour expédier ses
produits.
5) LES CONTENEURS
Les conteneurs ont été adaptés à tous les modes de transport (maritime, ferroviaire,
routier et aérien) et à tous genres de produits. Bref, on trouve des conteneurs pour tout,
même des conteneurs à usages particuliers: à mi-hauteur, à toit ouvrant, à porte latérale,
pour le vrac, réfrigéré, ventilé, citerne, etc.
Les conteneurs sont de dimensions standard selon les modes de transport, il est très
important de bien connaître leurs usages et spécifications.
6) L’ENTREPOSAGE ET LA MANUTENTION
L’entreposage constitue une des composantes les plus importantes de la filière transport,
puisqu’il participe fortement aux coûts. Les coûts comprennent le loyer d’entreposage et
les intérêts encourus pour le maintien d’une marchandise en attente de vente ou de
livraison. Ceci implique, en plus, un encombrement à la trésorerie de l’entreprise. Dans
le calcul des coûts totaux de l’opération transport, il faudra donc tenir compte
soigneusement de cette partie du transit de la marchandise.
aussi les risques d’avarie de la marchandise ou de son égarement. Cette donnée doit être
prise en compte lorsque vient le moment de faire le choix du circuit final (“Routing”).
Il est sage de bien faire la part des choses avant de rejeter une proposition manifestement
plus chère (comme l’avion), mais qui aura le mérite d’offrir un acheminement très rapide
avec peu ou pas d’attente au départ et à l’arrivée. Encore une fois, un calcul précis
devrait être fait pour éliminer toute incertitude. Les Japonais, très sensibles sur la
question de l’entreposage, ont développé le concept “Just In Time”, qui aujourd’hui est
pratique courante à travers le monde.
7.1) L’emballage
Le marquage des emballages doit être très visible, indélébile, conforme aux
exigences et traduit dans la langue de l’importateur. On utilise couramment des
symboles pour faciliter la compréhension.
Plusieurs pays exigent que le pays d’origine soit clairement identifié sur les produits
importés. Parfois, cette marque est requise seulement quand son absence risquerait
d’induire en erreur quant au pays d’origine.
8) LA DOCUMENTATION
Le connaissement maritime
Le contrat de transport maritime et document de titre de la marchandise. Ce
document, une fois complété et émis, sert à déclencher les paiements
internationaux.
La facture commerciale
Document qui lie le vendeur à l’acheteur. Elle doit être aussi explicite que
possible et doit répondre aux exigences du client, en particulier en précisant les
termes de la transaction. Elle doit de plus être conforme aux lois des deux pays.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL - 96 -
La liste de colisage
Nombre de colis, description du contenu, poids, ainsi que toute marque
d’identification.
Le certificat d’origine
Document attestant l’origine de la marchandise, ce document doit être certifié par
une autorité reconnue dans le pays d’exportation.
Le certificat d’assurance
Document attestant qu’une assurance cargo a été placée sur la marchandise.
Il y a aussi des éléments de coût moins visibles mais qui ont néanmoins leur importance.
Deux exemples:
La fréquence des départs peut avoir les mêmes effets. Si nous devons attendre 45
jours pour le départ d’un bateau de Montréal, il serait peut-être plus économique
de partir via New York, par exemple, si le gain en temps compense le coût
additionnel.
Les coûts au total devront donc tenir compte de toutes les composantes du transport (en
terme technique usuel: “routing”), pas seulement le fret.
10) LE DÉDOUANEMENT
Les délais sont très importants dans certains pays en voie de développement, ce qui risque
d’augmenter les frais d’entreposage, ainsi que les risques d’avaries ou même de perte
d’une partie ou de la totalité du chargement. La plus grande rigueur est nécessaire dans
cette délicate opération dans certaines régions du monde.
C’est l’opération la plus subjective, bien qu’elle ait un impact psychologique important
pour le client. Elle permet donc de rassurer l’expéditeur et le destinataire, en les
informant de l’évolution de leur chargement lorsque nécessaire. Le lien doit être sans
cesse maintenu entre les différents intervenants afin de calmer les angoisses de l’un et de
rassurer l’autre.
Lorsqu’il est temps de calculer ces coûts de transport, l’exportateur doit considérer
plusieurs facteurs afin de s’assurer du meilleur coût de transport relativement à ses
besoins et selon les services recherchés. A moins de bien connaître son marché, la
société devrait toujours vérifier avec quelques fournisseurs de transport afin d’être en
mesure de faire de bonnes comparaisons.
Une fois reçues, les cotations devront être analysées afin de bien comprendre l’ensemble
des services offerts. Il est important de bien comparer les offres, car plusieurs facteurs
souvent non mentionnés ou dissimulés pourraient vous causer des surprises. Les
éléments suivants devraient toujours être vérifiés:
Une bonne compréhension de ces postes vous permettra de mieux contrôler vos coûts de
transport.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL - 99 -
13.1) Introduction
Afin de mieux contrôler vos mouvements internationaux, il est très important que
vous connaissiez le rôle des différents intermédiaires du transport. Ces derniers ont
des rôles extrêmement importants à jouer et il n’en tient qu’à vous d’en tirer profit.
Selon leurs spécialités, vous pouvez leur confier le soin du transport de vos
marchandises. Il est à noter que certains des services qu’ils offrent ne sont disponibles
que par des intermédiaires et que leur rôle est primordial à la réussite de vos
transactions.
spéciales avec toutes les sociétés ferroviaires en leur garantissant certains volumes de
fret. L’exportateur pourra ainsi profiter de rabais au bénéfice de ses clients.
A comme rôle principal de mettre en contact l’exportateur qui veut affréter un navire
avec des armateurs ou des fréteurs. En plus de négocier le coût et la durée de
l’affrètement, le courtier maritime s’occupe de la préparation et de la rédaction des
contrats liant les deux parties. Vu la complexité de ce genre de transaction, il agit
souvent comme conseiller, comme négociateur et parfois même comme mandataire,
soit de l’affréteur ou de l’armateur.
13.2.5) Le transitaire
Selon les besoins de ses clients, le transitaire peut effectuer une ou plusieurs des
activités suivantes:
Consultation en transport
Avant même la conclusion d’un contrat de vente, le transitaire peut vous
conseiller par rapport aux coûts à prévoir, aux modes de transport les plus
appropriés à vos besoins, aux assurances requises, etc.
Faire le suivi
L’acheminement d’un envoi vers l’étranger comporte de nombreuses étapes.
Il est donc essentiel d’en faire le suivi. Votre transitaire peut assumer cette
responsabilité et voir à ce que vos marchandises soient livrées chez votre
client dans les délais prévus.
Le concept qui est en soi bien simple consiste à sous contracter la totalité de ses
mouvements à un tiers parti, de la prise en charge des marchandises chez le fournisseur
original jusqu’à la destination finale en passant par la gamme complète des services.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL - 102 -
À travers son guichet unique, le transitaire est l’intermédiaire le plus apte à offrir la
Logistique Intégrée. Grâce à son réseau, il est en mesure de contrôler l’ensemble de vos
besoins, soit:
CHAPITRE 6
CALCUL DU PRIX À L’EXPORTATION
INTRODUCTION
Tout aussi important que la manière de calculer le prix, il faut déterminer un prix
optimum qui tient compte du marché et des concurrents internationaux. L’exportateur a
un rôle important à jouer à ce chapitre et doit faire la jonction entre le fabricant et le
client.
Le fabricant doit savoir que les coûts de fabrication de sa marchandise ne sont pas les
seuls à composer le prix. L’importateur à l’autre bout de la chaîne aura à payer pour tous
les coûts supplémentaires. Même s’il comprend vite que “tout peut se vendre” et qu’il
n’y a pas de “sot produit”, il lui reste à réaliser que la concurrence internationale est
extrêmement vive et que les exportateurs des autres pays sont disposés, eux aussi, à
vendre “à tout prix”, c’est-à-dire souvent “à n’importe quel prix”.
Il faut arriver à placer son produit, à “briser la glace”, comme on dit. Une fois le circuit
établi, l’exportateur peut alors rectifier le tir et réviser éventuellement à la hausse son prix
de vente, s’il découvre par exemple, que son rapport qualité/prix est plus haut que celui
de la concurrence.
1) VENTE À L’EXPORTATION
Une transaction internationale n’est pas une transaction domestique à laquelle on ajoute
tout simplement des coûts de transport et autres frais directs d’exportation. Les coûts de
fabrication pour une production destinée au marché international doivent subir un
traitement différent. On peut déjà mentionner que le coût-usine du produit à
l’exportation sera nécessairement inférieur puisque certains frais, comme les droits de
douane sur les matières premières importées qui entrent dans sa fabrication et qui seront
réexportées sous forme de produits manufacturés, seront récupérés lorsque le
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL - 105 -
manufacturier aura présenté les formulaires de remise des droits de douane aux instances
appropriées.
Le coût-usine est la somme de tous les frais qui, soit directement, soit indirectement,
entrent dans la fabrication d’un produit donné. Ces frais se décomposent en deux
types:
Ce sont les frais qui interviennent directement dans la fabrication de chaque unité
produite. Par exemple, les coûts des matières premières entrant dans la composition
du produit fabriqué, ou le salaire du personnel totalement engagé dans la chaîne de
production sont des frais variables. Ces frais portent aussi le nom de frais
proportionnels parce qu’ils augmentent avec la quantité de fabriquer.
Ces frais concernent l’ensemble de la production, quel qu’en soit son volume, d’où
leur nom de frais fixes. Ces frais fixes ne touchent le coût de l’unité
qu’indirectement, puisqu’il faut en faire supporter la charge à la production totale.
On peut citer, par exemple, tous les coûts concernant les bâtiments ainsi que le salaire
des employés de soutien non affectés à la fabrication, tels que le personnel de bureau
et celui de l’entretien général. Ce tableau résume les principaux items composant les
frais variables et les frais fixes.
Avant d’aller plus loin, rappelons que tout bon gestionnaire cherche la pleine
utilisation de sa capacité de production. Son objectif est toujours de faire tourner
ses ateliers de fabrication au maximum de sa capacité, de façon à produire le plus
d’items possibles sur les mêmes installations et de réduire ainsi le fardeau des
frais fixes que doit supporter chaque unité produite. Sur le marché domestique,
les frais fixes sont supportés par l’ensemble de la production.
Il ne faut pas faire appel au marché extérieur dans l’espoir (vain) de réduire les
frais fixes que supporte son marché intérieur, car le marché étranger est
inconsistant et peut être très long à développer.
Pour illustrer ce qui précède, imaginons la structure de coûts d’un fabricant qui
produit pour le marché domestique. Ses coûts par unité produite se présentent
comme suit:
Pour une raison ou pour une autre, sa capacité installée n’est pas utilisée à 100%.
Décelant là une occasion de se servir de la capacité inutilisée de production, le
fabricant pense à l’exportation.
Assumons, par exemple, que les frais variables à l’exportation seront réduits à
0.45$.
b) LES FRAIS FIXES, quant à eux, ne sont pas applicables dans notre cas
puisqu’il s’agit d’une vente à l’exportation. Ils sont donc nuls.
Scénario A
-Domestique 0.40 0.60 1.00 1.20 100000 120000 20000
-Exportation - 0.45 0.45 0.45 4500 4500 0
-Total - - - - 104500 124500 20000
Scénario B
-Domestique 0.40 0.60 1.00 1.20 100000 120000 20000
-Exportation - 0.45 0.45 0.60 4500 6000 1500
-Total - - - - 104500 126000 21500
Scénario C
-Domestique 0.385 0.60 0.985 1.20 98500 120000 21500
-Exportation 0.15 0.45 0.60 0.60 6000 6000 0
-Total - - - - 104500 126000 21500
Nous supposons, tout au long de l’exemple illustré par le tableau, que la production totale
de l’usine est de 110,000 unités réparties en: 100,000 unités devant être écoulées sur le
marché local et 10,000 unités sur le marché international.
Ces bénéfices sont utilisés à amoindrir les frais fixes supportés par le marché
domestique.
Il s’agit du même scénario que le précédent sauf que l’on décide, de façon
comptable, qu’au lieu de se déclarer un profit sur les exportations, on se
déclare un surplus de profit sur la production écoulée sur le marché intérieur
en utilisant le gain des exportations pour baisser les frais fixes supportés par
les ventes domestiques.
Ainsi, l’on notera que les ventes à l’exportation comptabilisées sans profit
permettront de baisser les frais fixes imputés à la production intérieure à
0.385$.
Dans l’optique de l’élaboration d’un prix-usine optimal, pour s’imposer sur le marché
mondial, il y a lieu de différencier la production que l’on destine à l’étranger de celle
orientée vers les seuls besoins nationaux.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL - 110 -
Le souci d’un prix-usine aussi bas que possible découle de deux constatations
importantes:
le consommateur final du produit exporté est bien plus éloigné que le
consommateur local. Ceci conduit à un nombre d’intermédiaires plus
élevé, et à une multiplication des postes de dépenses;
l’éloignement du consommateur final multiplie les concurrents
d’autres origines. Ce sont souvent des manufacturiers qui sont prêts à
faire des sacrifices en matière de coûts-usine, car ils disposent, entre
autres, d’une main-d’œuvre disponible qui est moins chère.
2) L’EXPORTATION ET LA SANTÉ DE L’ENTREPRISE MANUFACTURIÈRE
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL - 111 -
Le négociant après avoir fait son travail de prospection, pourra recommander des
modifications au produit ou le développement d’outils promotionnels particuliers.
Si les liquidités sont serrées et qu’il n’y a pas de budget prévu, le manufacturier
hésitera et le négociant se sentira lésé. Lorsque ce budget existe, il s’agit de
l’utiliser de manière efficiente afin d’obtenir les résultats escomptés. Lorsqu’il
n’existe pas, souvent les énergies du manufacturier et du négociant sont investies
à discuter entre eux, plutôt que d’attaquer le marché d’exportation.
3) LE PRIX
Un des premiers pas dans la conquête des marchés d’exportation est l’établissement d’un
prix à l’exportation qui tient compte de la réalité des contextes réciproques du fabricant et
de l’exportateur. Trop souvent, on établit le prix des marchandises destinées à
l’exportation sur la seule base du prix intérieur auquel on ajoute le transport et
l’assurance. Souvent, le prix résultant est trop élevé; parfois il sera trop bas.
L’exportateur doit se rappeler que les acheteurs étrangers ont sous la main, à des fins de
comparaison, les prix d’un grand nombre de pays et qu’ils cherchent à obtenir le meilleur
prix possible.
C’est là encore une des forces fondamentales de l’exportateur que de négocier des prix
justes qui leur assureront des fournisseurs loyaux et une clientèle fidèle.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL - 112 -
Dans un marché donné, le prix que peut demander une Maison de commerce est
influencé par:
Les coûts de production du fournisseur et ses coûts de commercialisation
et de livraison;
La concurrence;
L’offre et la demande.
Il est difficile et coûteux d’obtenir des informations sur les prix appliqués par les
concurrents dans un marché étranger. Les données publiées par les organismes
internationaux se limitent à des indices de prix pour un nombre limité de denrées
ou de produits. Dans les meilleurs des cas, elles ne donnent qu’une idée générale
de la situation prévalant sur un marché donné. Il est donc indispensable que
l’exportateur effectue régulièrement des visites à l’étranger, surtout à l’occasion
de foires et de salons, pour obtenir des informations plus précises sur les prix de
ses concurrents ou de la méthode de fixation des prix pour des produits
équivalents.
Normalement, c’est l’importateur qui paie la douane à moins qu’il n’insiste pour
qu’on lui fasse un prix des marchandises acquittées et livrées, pratique assez
courante sur le marché des États-Unis (vente DDP). Quoi qu’il en soit, les droits
douaniers sont un élément important du prix auquel l’acheteur vendra le produit
pour la consommation finale et ils peuvent décider de sa marge de bénéfice et de
celle de l’exportateur. Notons aussi que l’exportateur devra peut-être fournir à
son client des renseignements dont il aura besoin pour bien faire classifier les
marchandises. Elle devra aussi tenir compte du traitement douanier préférentiel
dont jouissent certains de ses concurrents.
Les conditions de paiement et les délais de livraison jouent un rôle important dans
la décision d’achat. Le client est très souvent disposé à payer une prime en sus
des coûts réels pour:
L’inclusion de frais qui n’ont rien à voir avec la vente à l’exportation est un moyen sûr de
rendre un produit moins intéressant pour l’acheteur étranger qui attache une grande
importance au prix. Deux réductions s’imposent particulièrement dans le calcul des prix
d’exportation.
Par contre, l’effet sur la trésorerie peut être sérieux si les montants de taxes sont
assez importants pour causer un ralentissement dans l’activité commerciale de
l’entreprise. Néanmoins, la loi nous permet de choisir le rythme auquel on désire
réclamer le remboursement: mensuel, trimestriel ou annuel.
Cette méthode consiste à considérer l’exportation comme une activité qui s’ajoute
à celle du marché intérieur du fabricant. De ce fait, les frais fixes du fournisseur
sont intégralement absorbés par les ventes sur le marché canadien.
L’objectif de cette formule est d’établir un prix-export qui serait en même temps
compétitif et rentable. La méthode de calcul au coût marginal est la base du
calcul du prix à l’exportation.
La méthode du juste prix est fréquemment utilisée par les Maisons de commerce
ayant de la difficulté à connaître et à cerner les prix de la concurrence.
Elle ne peut que suivre le niveau fixé par la concurrence et essayer d’exploiter le
marché sans exciter les compétiteurs et surtout, ne pas engager une guerre de prix
dont elle pourrait être la première perdante.
L’exportateur, lorsqu’elle fixe le prix du produit, ne doit pas oublier que celui-ci est une
composante intégrante du marketing. Le marketing-mix est un mélange des variables
contrôlables des quatre “P” présenté aux acheteurs de façon à obtenir le plus d’impact
possible. Nous avons déjà parlé du Produit, de la mise en Place (distribution et transport)
et de la Promotion. Nous discutons maintenant de la fixation du Prix.
Quand le prix des produits canadiens est plus élevé que ceux des entreprises
concurrentes à l’étranger, l’exportateur canadienne doit envisager plusieurs
stratégies pour rendre son produit plus attrayant pour les acheteurs. À cette fin,
elle doit obtenir des informations précises sur ses concurrents et offrir à son client
importateur un prix qui lui permettrait d’envisager une des stratégies suivantes:
Tabler sur les autres modalités de vente en offrant, par exemple, de meilleures
conditions de crédit ou de livraison que les concurrents.
S’il n’est pas possible de fixer un prix compétitif, mettre l’accent sur les
aspects non monétaires du produit: marque, emballage, sécurité des
approvisionnements, rapidité des livraisons, etc. Pour les produits industriels,
il s’agit des services offerts lors des premiers achats, de l’innovation continue,
des garanties du transfert de savoir-faire, etc.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL - 117 -
La ligne de crédit doit être suffisante pour permettre des ventes à crédit, et ne pas
freiner l’élan des ventes. En théorie, si une Maison de commerce est payée dans
les 30 jours, elle pourra “rouler” son capital 12 fois par an, mais, à 90 jours, elle
ne pourra le faire que 4 fois. Dans cette situation, elle sera obligée d’augmenter
beaucoup sa marge bénéficiaire et ceci pourrait nuire à sa compétitivité.
Les termes de vente sont aussi très importants. Afin de réaliser la vente,
l’exportateur pourrait proposer des conditions de livraison plus avantageuses pour
le client et en assumer le coût. Cependant, il ne faut pas oublier qu’en agissant
ainsi, l’exportateur affaiblit sa marge bénéficiaire et assume plus de risques.
- 119 -
CHAPITRE 7
LES MOYENS DE PAIEMENT
La cotation des prix et les conditions de paiement vont donc de pair et sont des éléments
clés.
- 120 -
Cette modalité de paiement qui est très courante dans le commerce international
est plus certaine car l'exportateur conserve la propriété de la marchandise jusqu'au
paiement par l'intermédiaire de sa banque. La banque de l'exportateur ne remettra
les documents permettant à l'acheteur de prendre possession de la marchandise
qu'après paiement.
- 121 -
la marchandise. L'acheteur doit ensuite payer sa banque afin de pouvoir retirer les
documents qui lui permettent de s'approprier la marchandise. En dernier lieu, la
banque de l'acheteur transmet le montant encaissé à la banque de l'exportateur.
Les risques ne sont toutefois pas absents lors du paiement contre documents:
2) Il peut arriver dans certains pays que les documents soient remis “par
erreur” à l'acheteur avant paiement.
L’exportateur devra donc essayer de se couvrir dans les cas douteux, par exemple
lors d'une première affaire, en exigeant un acompte avant embarquement.
Pour éviter que le client ne puisse retirer la marchandise sans avoir payé au
préalable, il est conseillé de rédiger les documents, de même que les étiquettes des
colis, au nom de la banque pour le compte du client.
- 122 -
4) Les documents peuvent-ils être remis en contrepartie d'un dépôt fait dans
la monnaie du pays ou d'une devise forte?
La lettre de crédit doit sa grande fiabilité au succès des R.U.U. relatives aux
crédits documentaires élaborées et publiées par la Chambre de Commerce
Internationale (CCI) depuis 1933. La version actuelle, adoptée par le Conseil de
la CCI en 1993, est entrée en vigueur le premier octobre 1984.
Bien qu'il s'agisse d'une oeuvre de normalisation de source privée, les R.U.U. ont
une portée pratiquement universelle. Les usagers et les banques du monde entier
s'y réfèrent, si bien que certains tribunaux leur reconnaissent parfois la valeur
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 123 -
d'une coutume et appliquent leurs dispositions dans les cas où les parties ne les
ont pas expressément mentionnées dans leurs contrats.
1) Tout repose sur l'interposition d'une ou deux banques entre les parties.
- 124 -
Dans sa forme la plus simple, un crédit irrévocable est notifié par la banque
émettrice via l'assistance de la banque notificatrice normalement la banque du
bénéficiaire (le vendeur). Il existe un lien de droit entre le donneur d'ordre
(l'acheteur) et la banque émettrice, de même qu'entre la banque émettrice et le
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 125 -
La confirmation d'un crédit irrévocable par une banque connue de son propre pays
apporte à l’exportateur une garantie pratiquement absolue de règlement de sa
créance.
La lettre de crédit peut aussi être payable à terme: c'est le cas du crédit avec
paiement différé ou acceptation de traites. Dans de telles circonstances,
l’exportateur accepte d'accorder un délai de règlement à son client. Au moment
de la présentation des documents, la banque apposera son acceptation sur un effet
tiré sur elle. Elle paiera l’exportateur à la date d'échéance de l'effet.
- 126 -
- 127 -
Les modes de paiement précédents sont utilisés pour une liquidation rapide de la
transaction dans les cas où la confiance entre acheteur et vendeur n'est pas
complète, ou pour se couvrir dans des circonstances qui sont indépendantes de la
volonté des parties.
La traite est un ordre de paiement donné à sa banque par “le tiré” (l'acheteur) en
faveur du vendeur. La valeur d'une traite est aussi bonne que la signature du tiré
et ne sera honorée que si sa banque a la possibilité de débiter son compte. L'effet
a la valeur d'une promesse signée par l'acheteur de payer à une date future.
La traite et l'effet sont transmis par la banque au vendeur qui devra les présenter
pour paiement à l'échéance. Ceci se fait habituellement par l'entremise de la
même banque qui a cédé les documents à l'acheteur.
Pour se prémunir contre une défaillance future de l'acheteur, on peut lui demander
s'il accepte de faire avaliser la traite par sa banque ou de faire endosser son effet
par une tierce personne approuvée par le vendeur. Une traite avalisée a la force
d'une garantie bancaire et le montant sera versé, même si le client ne dispose pas
de fonds.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 128 -
On peut aussi décider de livrer une marchandise après s'être mis d'accord avec
l'acheteur, en lui accordant un délai pour payer sans autre formalité: ni lettre de
crédit, ni collection, ni traite, etc. Ceci s'appelle une transaction en “compte
ouvert”.
Cette pratique est courante pour les ventes locales, l'acheteur et le vendeur étant
dans le même pays et régis par les mêmes lois, le recours en justice est simplifié
en cas de défaut.
Les étapes à suivre pour accorder un compte ouvert sont les suivantes:
Le même processus est utilisé pour des ventes à l'exportation en compte ouvert.
La différence entre une vente locale et une vente à l'étranger apparaît quand le
client n'a pas payé sa dette. La poursuite en justice est beaucoup plus complexe
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 129 -
quand les deux parties se trouvent dans des juridictions différentes. Il faut noter
qu'un Québécois rencontre autant de difficulté à poursuivre un client dans une
autre province que si le client se trouvait à l'étranger.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 130 -
Le préfinancement
Le financement à court terme; à moyen et à long terme
Le financement des transactions
Les outils de financement du commerce international
Cautionnements et garanties
Exportation et Développement Canada (EDC)
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 131 -
CHAPITRE 8
LE FINANCEMENT DES OPÉRATIONS INTERNATIONALES
INTRODUCTION
Rares sont les entreprises qui possèdent un fonds de roulement leur permettant
d’autofinancer leurs opérations qu’elles soient à court, moyen ou long terme. Même si
elles le sont, l’intérêt de l’entreprise est de bien considérer ses besoins en financement,
afin d’éviter un déséquilibre de la structure de son bilan.
cibler un marché: choisir les pays les plus accessibles au développement de ses
produits;
réaliser une étude de marché: étudier les prix en fonction de la concurrence ainsi
que toutes les barrières tarifaires, douanières, et toutes autres normes à respecter
dans les pays concernés;
Il s’agit pour l’entreprise de financer ses besoins en fonds de roulement et de bien se faire
garantir tout compte client afin d’éviter toute perte qui pourrait mettre l’entreprise en
danger.
Le premier élément est le choix du pays avec lequel on veut réaliser des affaires. Il faut
connaître le risque associé au pays, qu’il soit politique ou commercial. Le deuxième
élément est l’enquête financière à effectuer sur l’acheteur et sur sa banque.
Traditionnellement, le banquier finance les bons comptes clients à hauteur de 75% pour
des périodes ne dépassant pas 90 jours, et les stocks à hauteur de 50%. Les comptes
clients, dans cette formule, sont bien souvent des comptes ouverts sans aucune garantie
de paiement donnée à l’entreprise. Il s’agit là du marché domestique Canada/États-Unis.
Sur le plan international, les mêmes critères de financement sont applicables et peuvent
varier en fonction des garanties obtenues par l’entreprise pour sécuriser ses comptes
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 133 -
clients. Les comptes clients peuvent être garantis par des crédits documentaires, stand-by,
garanties ou cautions bancaires ou peuvent encore être carrément rachetés par une société
d’affacturage. Cette dernière option permet à l’entreprise de vendre, sans recours, ses
comptes clients et d’obtenir une liquidité immédiate.
Il est à noter qu’une entreprise effectuant des ventes au travers de lettres de crédit
commerciales sécurise pleinement ses ventes, car la lettre de crédit est pour elle un
contrat à respecter entre les deux parties (acheteur/vendeur), un bon de commande
irrévocable et une garantie de paiement. L’entreprise est tout à fait protégée au travers
d’un crédit documentaire contre tout arrêt de paiement ou dispute commerciale à moins
qu’elle ne respecte pas les termes et règlements du crédit documentaire.
Si l’entreprise négocie avec des acheteurs résidant dans des pays à haut risque ou que la
banque de l’acheteur est de faible envergure, elle cherchera à convertir son risque
étranger en risque canadien grâce au crédit confirmé.
Exemples:
Un crédit documentaire émis par une banque péruvienne serait confirmé par une
banque canadienne à charte. La confirmation équivaut à une garantie
additionnelle émise par cette dernière en faveur de l’entreprise.
Un crédit documentaire émis par une petite banque américaine de l’État de l’Ohio
comporterait un risque financier à cause de la petitesse de la banque et devrait être
confirmé par une banque canadienne à charte.
Dans certains cas, les banques ne peuvent confirmer les crédits documentaires, par contre
la EDC peut éventuellement prendre le relais et assurer le crédit documentaire à hauteur
de 90% à condition qu’elle soit ouverte au marché du pays ayant émis le crédit
documentaire.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 134 -
Certains acheteurs refusent d’ouvrir des crédits documentaires, car leur politique est de
passer commande sous compte ouvert. Là encore, la EDC peut assurer le compte client à
90% (assurance contrat) permettant ainsi à l’entreprise de réduire ses risques.
L’entreprise a donc à sa disposition différents outils financiers fournis par les
gouvernements ou les banques qui lui permettent d’assurer son financement.
Les principes de financement à moyen et long terme sont quasiment identiques à ceux du
court terme en ce qui concerne l’étude du risque pays, l’évaluation de l’acheteur, de la
banque émettrice du crédit ou encore la recherche des garanties pour sécuriser le contrat
établi entre l’entreprise et son acheteur. La différence fondamentale entre le court et le
moyen ou long terme est, qu’en général, à court terme l’entreprise va calculer les délais
de conversion de ses comptes clients en liquidité, alors qu’à moyen ou long terme, les
financements étant réalisés pour l’achat d’équipement, de matériel, etc., l’entreprise
calcule sa capacité d’autofinancement.
Le prêt direct consenti à l’exportateur est assorti de sûretés offertes au banquier par
l’exportateur. Ces sûretés peuvent être des garanties traditionnelles (terrain, bâtisses,
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 135 -
CONCLUSION
Qu’il s’agisse de financement à court, moyen ou long terme, l’entreprise doit savoir
structurer son opération financière en fonction de tous les produits ou instruments
financiers qui sont mis à sa disposition par les banques ou organismes gouvernementaux.
Le tableau suivant est une compilation des services financiers reliés au commerce
international.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 136 -
Perception du risque
Les risques: politiques, économiques, financiers
Les risques reliés à la transaction
Les devises étrangères et les opérations de change
Les assurances crédit
Règlement des différends et risques juridiques
Comment gérer ou maîtriser le risque
L’assurance maritime
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 137 -
CHAPITRE 9
LES RISQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
INTRODUCTION
Toute entreprise humaine comprend des risques. Dans ses activités quotidiennes, un
individu pourrait être confronté à des risques sur sa santé et son bien-être, que ce soit par
des causes naturelles ou par inadvertance. Néanmoins, il s’est habitué à prendre
certaines précautions pour minimiser, éliminer ou vivre avec des risques bien
identifiés.
Quand il se lance dans une entreprise commerciale, des nouveaux facteurs de risques,
bien identifiées eux aussi par leur nature commerciale et propres à la circulation des
biens, apparaissent qui pourraient résulter en des pertes financières, allant parfois jusqu’à
la faillite. Mais, puisqu’il y a peu de faillites relativement au nombre d’entreprises, il faut
comprendre qu’il existe des moyens de protéger l’entreprise et de lui assurer sa santé et
sa prospérité sur les marchés domestiques.
Il s’agit donc de savoir percevoir correctement et de gérer chacun des risques, en ayant
recours à des mécanismes de protection développés et mis en place depuis des siècles de
transactions commerciales.
1) PERCEPTION DU RISQUE
La réaction au risque est très individuelle. Chacun procédera selon sa propre perception
des situations et des individus qui sont impliqués à la transaction. On utilise cependant
tous les moyens techniques de base pour réduire les risques. C'est ici que l'expérience et
les qualités d'habile négociateur, de rapidité d'esprit, de capacité, d'adaptation et de bon
jugement entrent en jeu. Contourner les risques et, malgré les embûches, obtenir son
paiement, dépendent autant du talent individuel développé au fur et à mesure des
circonstances qu'aux techniques utilisées. Alors, qu'en majorité, les gens considèrent le
risque comme la possibilité (quantifiable) de perdre, le négociant l'estime plutôt comme
un pari sur le gain.
D'une manière générale, il faudra acquérir un maximum d'informations sur son client
avant de lui livrer une marchandise payable autrement que par lettre de crédit irrévocable
et confirmée par une banque canadienne de premier ordre.
Les risques du commerce international sont d'autant plus nombreux que les distances qui
séparent l'exportateur du consommateur final sont grandes et que le territoire relève de
“l'international” où, par définition, plus d'une nation est impliquée. Dans ce dernier sens,
on aura compris que les risques sont alors multiples et proviennent d'horizons divers.
Le négociant international ne voit qu'un risque dans toutes les activités composant
les opérations qu'il entreprend: celui de ne pas être payé. Plusieurs sources ont
catégorisé les risques comme: politiques, économiques, juridiques, financiers,
commerciaux, etc. En pratique, on pourrait retenir seulement deux grandes familles de
risques:
Ce sont ceux qui viennent les premiers à l'esprit. Pourtant, si l'on comptabilisait les
pertes par type de causes, les motifs d'ordre politique n'apparaîtraient qu'en dernier.
Peut-être est-ce parce que l'on s'en prémunit plus que contre d'autres.
Les questions que l'on se pose à propos des risques politiques sont les suivantes:
l'instabilité du pouvoir politique est-elle une caractéristique du pays ?
le pays couvre-t-il une révolution ou un renversement de pouvoir ?
les risques de conflits armés entre le pays en question et ses voisins sont-ils réels
et prouvés historiquement ?
Une réponse affirmative à l'une de ces questions devrait nous dissuader d'envisager ce
pays en termes d'exportation surtout pour le commerce général, car la notion du risque,
en pareil cas, est trop évidente. Évidemment, à toutes règles des exceptions existent.
Dans toute crise, il y a une "opportunité".
Les risques politiques sont nombreux, car ils sont influencés par tout ce que font les
gouvernements. Ces risques sont conditionnés par la situation économique, politique
et sociale du pays client ou fournisseur, et sur laquelle l’exportateur n'a aucune
influence. Dans ce contexte, la maîtrise des risques consistera à reconnaître
suffisamment tôt les modifications qui nuiraient à l'environnement commercial.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 140 -
Généralement, les risques politiques auxquels on pense en premier sont les guerres, les
coups d'état, les troubles sociaux et les révolutions, car ce sont des activités
éminemment politiques. Mais des mesures gouvernementales telles que la confiscation
de la marchandise, la nationalisation, une nouvelle politique fiscale vis-à-vis l'étranger,
l'interdiction d'importer, et les mesures de boycott peuvent avoir un effet tout aussi
néfaste sur une transaction.
Parmi les risques politiques, on retrouve aussi les risques réglementaires qui amènent
des interdictions ou restrictions (douanes, barrières non tarifaires dont les permis
d'importation, les quotas et les dépôts obligatoires), blocages ou moratoires des
transferts de fonds ainsi que la promulgation de nouvelles lois.
Il faut noter que les risques commerciaux et le contrôle des changes sont aussi, à leur
façon, des risques politiques, car ils sont dus à des mesures gouvernementales. Par
contre, ces difficultés sont parfois inévitables dans le cas d'insolvabilité du pays quand
il y a refus d'autorisation de transferts dans la monnaie du contrat.
Rappelons que le fait de travailler dans un pays donné, implique que l'on accepte le
cadre de sa loi, une loi qui nous est rarement familière. Les points à considérer sont les
suivants:
la réglementation du commerce: (douanes, étiquetage, emballage);
la réglementation linguistique;
les requêtes possibles liées à la documentation et à la procédure douanières;
les recours éventuels sur les moratoires ou suspensions de paiement;
les lois commerciales, les contrats de vente, le droit des créditeurs et des
débiteurs, les faillites, les instruments de négociation.
Ces risques sont universels. Ils ne sont pas propres à un pays donné, ni même au
commerce étranger. On peut les résumer comme suit:
principales compagnies concurrentes et leurs conditions commerciales: leur part
de marché, leur expérience, leur performance, et leur compétitivité par rapport à
nos propres produits et nos conditions commerciales;
les méthodes de travail et la culture du commerce;
la réglementation régissant les opérations commerciales (ex: le porte-à-porte);
la nature juridique du client ou du fournisseur: personne physique, association,
société limitée ou autre;
la continuité de ses opérations;
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 142 -
Étant donné que la marge de bénéfice d'une Maison de commerce est généralement
mince, il est essentiel de bien gérer les risques relatifs aux transactions.
Une source de risque est le délai entre l'offre et la confirmation de la transaction. Plus
le délai est long, et plus il y a de chances de fluctuations de l'offre et de la demande
ainsi que de l'environnement commercial (caractère saisonnier des produits, pénurie de
devises dans le pays importateur, etc.). Il faut toujours y porter une attention
particulière, car même s'il s'agit d'un client régulier, celui-ci peut recevoir une offre
plus intéressante de la part d'un concurrent ou s'en servir comme information de base
pour négocier avec quelqu'un d'autre. On aura alors perdu du temps et des ressources
pour rien.
Après confirmation d'une transaction, il faut prendre toutes les précautions nécessaires
pour que le produit livré par le fournisseur soit conforme aux indications du client et
que ce soit dans les délais prévus. Quand il s'agit d'un produit qui n'est pas encore
fabriqué (surtout dans le cas de produits industriels), il faut suivre le processus de
montage et de mise en route jusqu’à la remise définitive par le fabricant.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 143 -
Les risques financiers peuvent provenir de plusieurs sources, mais le premier c'est
auprès des partenaires commerciaux de l’exportateur, c'est-à-dire le fournisseur et
l'acheteur. En cas d'insolvabilité de ces intervenants, l’exportateur ne recevra pas la
marchandise du manufacturier ou elle ne sera pas payée par l'acheteur.
Une fois que la transaction est en cours d'exécution, l’exportateur peut faire face à des
difficultés de financement entre le moment de la confirmation de la commande et
l'encaissement. Plus tard, quand elle présente les documents à la banque pour
encaissement, l’exportateur court aussi le risque d'un retard dans l'encaissement ou
même de ne pas se faire payer à cause d'une erreur de documentation.
Encore une fois, comme pour les risques commerciaux, la compétence des individus
vient jouer un rôle important dans le succès d'une transaction. Ceci peut prendre la
forme de méconnaissance ou mépris des droits et usages internationaux en matière
d'encaissement et de crédits documentaires, ou alors des retards ou erreurs dans le
processus de règlement de la part des banques. Parfois, c'est tout simplement un
recours abusif et arbitraire aux garanties du fournisseur.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 144 -
Parmi les risques financiers, on peut aussi compter les risques de change. En commerce
international, tout négociant qui ne traite pas dans sa propre monnaie court un risque de
fluctuation des devises.
Le recours au contrôle des changes est très courant dans les pays à économie
centralisée et dans les pays relativement pauvres. Ce contrôle permet au gouvernement
de veiller à ce qu'un certain montant soit continuellement disponible pour faire face
aux importations de denrées de première nécessité. On veut ainsi éviter une fuite de
devises vers l'étranger ce qui placerait le pays dans l'incapacité de faire face à ses
obligations internationales. Le contrôle des changes facilite la tâche de l'institution
gouvernementale d'équilibrer sa balance des paiements.
Il est en général assez facile d'importer de ces pays car l'État n'y est que trop heureux
de saisir toute occasion d'acquérir des devises. Y exporter est une toute autre affaire.
Suivant l'état de la balance des paiements à un temps donné, il peut être réellement
impossible de se faire payer dans des délais raisonnables et donc très risqué d'y
expédier sa marchandise.
principe que tous les "négociants" ne cessent de répéter et qui tient en un mot:
l'information.
La règle du "vaut mieux prévenir que guérir" prend ici une importance vitale. Rester en
communication constante avec le client, tant qu'il n'a pas payé, permet de déceler les
difficultés suffisamment à temps pour pouvoir s'ajuster rapidement. Il est aussi très utile
de vérifier le rythme de revente du produit. On pourra ainsi prévoir de la rapidité du
paiement. Un bon produit qui se vend bien est bien payé, parce que le client renouvellera
sa commande bientôt. Lire attentivement toute la correspondance est une pratique à
développer pour mieux se protéger et pour bien saisir la signification des termes proposés
et leur signification.
Autre règle d'or: éviter d'envoyer une deuxième commande à ce client avant que la
première ne soit payée. De manière générale, les méthodes de paiement autres que la
lettre de crédit (L/C) irrévocable et confirmée présentent des risques de non paiement.
Une lettre de garantie bancaire peut, dans certains cas, permettre d'annuler le risque de
non paiement lorsqu’il y a vente par « compte ouvert ».
Comme pour les comptes locaux, les comptes étrangers en souffrance peuvent être
classés en trois catégories: faciles, difficiles et impossibles à recouvrer.
Dans le premier cas, la patience et la persévérance finissent par mettre de l’ordre dans les
retards de paiement et permettent de ramener les clients négligents à des saines pratiques.
Dans le deuxième cas, négocier une réduction de prix (5%-10%) règle souvent le
problème. Il est cependant possible que l'on soit obligé de faire appel à la compétence de
tierces parties: bureaux spécialisés dans le recouvrement des dettes (exemple: Dun and
Bradstreet Inc.), chambres de commerce locales, ambassades du Canada à l'étranger ou
études d'avocats avec des correspondants dans le pays en question.
Dans le troisième cas, il vous est toujours loisible de nuire à la réputation du client en
envoyant une lettre relatant son comportement à son ambassade, son consulat et sa
chambre de commerce. Cette procédure fait payer beaucoup plus rapidement que
n'importe quelle poursuite judiciaire.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 147 -
En général, l'acheteur demande que ce soit la loi de son pays qui s'applique dans le cas
d'un éventuel litige. Le mieux est d'inclure une clause d'arbitrage dans les contrats de
vente à l'exportation. Les coûts de la procédure d'arbitrage sont normalement à la
charge de la partie perdante.
Il est utile d'avoir en main des témoignages d'experts indépendants pour soutenir un
procès ou un arbitrage. Il existe des sociétés de contrôle qui peuvent jouer ce rôle
comme, par exemple, la Société Générale de Surveillance (SGS), dont le siège social
est à Genève et qui a des représentants dans toutes les villes portuaires du monde.
À moins que ce ne soit pour de très gros montants, il n'est pas du tout rentable (sauf
pour les avocats qui en offrent le service) de s'engager dans les poursuites judiciaires
dont les frais risquent de "gruger" les bénéfices.
Il faut donc garder à l'esprit que les meilleurs règlements sont ceux sur lesquels on
s'entend à l'amiable. C'est ce que le négociant cherchera à obtenir.
5) ASSURANCES
Les assurances constituent donc une manière de réduire ces risques. Lorsque
l'exportateur ne peut directement les assumer, il tentera de les partager sinon de les léguer
à d'autres intervenants.
La séance sur les transports vous a initiés aux risques propres à la fonction
"transport". Nous présentons ci-après les façons les plus courantes de les parer:
Une terminologie spécifique aux assurances maritimes a fini par s'imposer. Cette
terminologie est soutenue par une pratique datant des premiers "champions de la
mer" qu'étaient les Phéniciens, ces ancêtres des Syro-libanais d'aujourd'hui,
jusqu'aux derniers événements de la route du pétrole du Moyen-Orient.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 149 -
Quant aux types de clauses d'assurance cargo, ils sont au nombre de trois:
1) Les clauses dites Franc d'avaries particulières (FAP) [en anglais, "Free of
Particular Average (FPA)"] proposent la plus réduite des couvertures, à
l'exception des exemptions de la Convention de Bruxelles, citée plus haut.
2) Les clauses dites Avec avarie (WA, en anglais, "With Average") assurent
en plus les pertes partielles dues aux périls en mer.
3) Les clauses dites Tous risques (AR, en anglais, "All Risks") couvrent aussi
les dommages physiques faits à la surface extérieure des colis transportés.
On notera que les risques de guerre - ou assimilés - ne sont pas couverts par les
assurances maritimes ordinaires. Ils peuvent l'être, mais de façon extraordinaire
auprès de compagnies spécialisées et traitant presque du cas par cas.
La meilleure assurance est la lettre de crédit irrévocable et confirmée par une banque
canadienne de premier ordre.
Une telle lettre de crédit assure que le paiement sera effectué, à condition que les
documents présentés à la banque soient conformes à ceux demandés (principalement le
connaissement maritime 'net'), tel que vu dans le chapitre sur le financement.
Si la lettre de crédit n'est pas confirmée, on peut toujours vérifier auprès de notre
banquier la réputation de la banque émettrice. Si cette banque est reconnue comme
étant sans problème, on peut se satisfaire d'une lettre de crédit irrévocable seulement.
Mais puisqu'elle est reconnue, une confirmation devrait être obtenue facilement.
Quelquefois, le paiement se fera attendre 7 à 10 jours pour une lettre de crédit non
confirmée au lieu de 2 à 3 jours pour une lettre de crédit confirmée.
D'une manière générale, la prudence est de rigueur. Si le doute s'installe, on doit éviter
d'expédier la marchandise. Toutes les vérifications doivent être faites avant que la
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 150 -
marchandise ne quitte le port ou l'aéroport d'origine. De cette façon, la seule perte sera
de ne pas avoir réalisé la vente.
Un autre conseil:
Le document le plus important est le connaissement maritime. Il est aussi celui sur
lequel on n'a pas de contrôle. Le connaissement devra être émis par la compagnie
maritime et non par le transitaire. Les banques n'acceptent pas les connaissements
émis par les transitaires, sauf si les termes de la lettre de crédit le permettent..
En cas de difficulté à être payé sur une collection documentaire, il est bon de se
rappeler que la banque ne peut remettre les documents au client sans s’être assurée du
paiement. La banque, en sa qualité de fiduciaire de l’exportateur, doit retourner les
documents en cas de non paiement. Si elle ne peut le faire, elle est obligée de payer
l’exportateur sur simple demande. Souvent, un client qui est menacer de ne pas
recevoir la marchandise (si les documents sont retournés) s’empressera à payer sa
facture pour pouvoir accéder aux marchandises.
La EDC couvre deux types de risques, les risques politiques et les risques
commerciaux, deux risques qui souvent s'imbriquent. Elle ne couvre pas les risques
administratifs - dus à la négligence de l'exportateur - comme le non respect de la
réglementation du pays importateur en matière législative, commerciale, sanitaire ou
autre.
Les entreprises de toutes tailles peuvent assurer leurs ventes à l'exportation contre le
risque de non paiement par les acheteurs étrangers.
La liste des services d'assurance-crédit offerts par la EDC évolue avec le temps. Selon
les besoins des exportateurs, de nouveaux produits sont développés tandis que d'autres
sont abandonnés.
Il ne peut être question de les éliminer tous. Une bonne politique de sécurité peut par
contre contribuer à les réduire au minimum acceptable et supportable.
Les mesures qui constituent une gestion prudente des risques interviennent avant que
ceux-ci ne se réalisent, ce qui ne signifie pas qu'après le sinistre l’exportateur n'ait plus à
intervenir. L'objectif est, dès lors, de limiter les conséquences du dommage et de ses
effets connexes.
Certains risques liés à la vente peuvent être réduits ou transférés grâce à des mesures
prises par l’exportateur, durant la négociation, concernant le règlement financier.
C'est l'application du vieil adage qui conseille de ne pas mettre tous ses oeufs dans le
même panier:
7. SOLUTIONS PRATIQUES
Si le paiement attendu n'est pas reçu, il faut d'abord savoir pourquoi. Il est possible
que les marchandises aient été défectueuses ou qu'elles n'aient pas été accompagnées
des documents voulus. Dans ce dernier cas, il faut y remédier le plus rapidement
possible.
Lorsqu'il est clair que c'est l'importateur qui est fautif, il existe certains recours. La
première étape consiste à recouvrer ce qui est dû par la persuasion; la banque étrangère
ou une agence de recouvrement sont les alliés les mieux indiqués pour faire pression
sur l'importateur, avec le négociant lui-même bien évidemment. On essaie d'éviter les
causes judiciaires et les frais d'avocats.
S'il n'y a pas de résultat, il faut dresser un protêt contre la traite. Il s'agit là de la
méthode légale d'enregistrement d'une dette. Cette mesure fonde la réclamation
vis-à-vis d'un importateur qui ne veut pas ou qui ne peut pas payer. L'acheteur peut
avoir refusé de payer une traite à l'échéance. Dans tous les cas, il convient de faire
dresser un protêt.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 154 -
Les documents du protêt sont dressés par un notaire dans la ville de l'acheteur. Le
notaire les remet à l'acheteur et exige le paiement. Le défaut de paiement fonde les
droits de l’exportateur vis-à-vis de l'acheteur et ceux-ci seront reconnus en cour. Il
s'agit d'une première étape pour obtenir le paiement par voie judiciaire.
Lorsque le protêt d'une traite ne donne pas de résultats, il est possible d'avoir recours à
l'arbitrage. Les pays qui ont beaucoup d'échanges commerciaux disposent
généralement de procédures normalisées d'arbitrage.
7.2) L'arbitrage
Avec l'activité internationale accrue sur le plan commercial, l'arbitrage joue un rôle
important de nos jours, car c'est une méthode rapide et moins coûteuse que les recours
légaux traditionnels.
Malgré cela, son premier rôle n'est pas seulement la solution de différends
commerciaux mais, aussi, la prévention de litiges. Une clause arbitrale dans un contrat
sert d'avertissement aux intervenants et peut influencer leur comportement au cours
d'une transaction.
C'est seulement en dernier recours que la dispute commerciale sera amenée devant un
tribunal arbitral et qu'une décision (rapide et moins coûteuse) sera prise en faveur d'une
des parties. Cette décision sera finale et sans appel.
Malgré tout, étant donné que l'arbitrage est relativement nouveau pour les litiges
commerciaux, il reste qu'il y a parfois des difficultés d'application de décisions de
justice dans certains pays ou de la discrimination à l'égard des firmes étrangères.
Des centres privés d'arbitrage international se multiplient d'ailleurs un peu partout dans
le monde pour répondre à une demande grandissante. Depuis quelques années, le
Québec s'est doté d'un tel centre où on peut se procurer les règlements qui régissent les
arbitrages. Il s'agit du:
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 155 -
Méthodes contractuelles :
Facturer dans sa propre monnaie élimine le risque de change pour l’exportateur.
Mais, cela ne fait que reporter sur l'importateur un risque qu'il n'est pas
nécessairement prêt à accepter. Cela pourrait être justifié quand l'importateur a
une plus grande facilité de se couvrir à terme dans son pays.
Si on facture dans une autre monnaie, on peut prévoir une parité contractuelle
fixe ou encore stipuler une clause de variation de change. En déduisant le
pourcentage d'appréciation, ou en ajoutant le pourcentage de dépréciation, de la
monnaie du contrat par rapport au montant en dollars canadiens, cette clause est
un substitut à la clause de parité fixe. Elle reporte le risque sur l'importateur.
Il est possible d'aménager la clause de façon à répartir le risque entre les deux
contractants, ou de stipuler que le taux de change de règlement sera obtenu en
faisant la moyenne arithmétique des taux de change du jour de la conclusion du
contrat et du jour du règlement.
Méthode interne :
L’exportateur peut rechercher l'auto-couverture de ses achats libellée dans une
devise déterminée par des ventes libellées dans la même devise. C'est d'ailleurs
une pratique courante.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 156 -
Méthodes bancaires :
L'avance en devises à l'exportation consiste à emprunter, dans la devise du
contrat, un montant égal à la valeur de l'exportation. Il faut alors céder
immédiatement les devises obtenues sur le marché au comptant afin d'obtenir
des dollars canadiens. Ce mécanisme permet de fixer immédiatement le taux de
change des devises à recevoir lors du paiement par l'importateur. Le risque de
change se limite alors aux seuls intérêts des devises empruntées. L’exportateur
remboursera l'emprunt avec la recette de l'exportation augmentée des intérêts.
CONCLUSION
Il est donc important de bien définir le type de risque de chaque transaction pour décider
comment les couvrir. En résumé, la couverture peut être faite sans appel à l'extérieur (ex:
achat/vente dans la même devise, bonnes références, garanties de l'acheteur, etc.) ou en
ayant recours à des services d'assurance et de garantie. L'assurance et la garantie ne
suppriment pas le risque, elles ne font qu'en partager les conséquences financières.
CHAPITRE 10 : LE RÔLE DE
L’EXPORTATEUR
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 159 -
CHAPITRE 10
LE RÔLE DE L’EXPORTATEUR
INTRODUCTION
Ainsi, nous rencontrons une concurrence accrue, non seulement sur nos marchés
extérieurs mais, aussi, sur nos marchés domestiques. Nous avons moins de protection et
de situations privilégiées sur nos marchés traditionnels, que ce soit des taux de douane
préférentiels ou spéciaux, depuis l'accord de l'Organisation Mondiale du Commerce
(OMC) qui fait suite aux accords du G.A.T.T. (General Agreement on Trade and Tariff ).
Il y a eu aussi l’Accord de Libre Échange (ALE) entre le Canada et les États-Unis qui a,
par la suite, été élargi pour inclure le Mexique dans l’Accord de Libre Échange Nord-
Américain (ALENA) .
L'aspect positif de cette concurrence accrue est qu’elle a forcé certaines de nos
entreprises à se moderniser pour maintenir leurs parts dans nos marchés domestiques. En
même temps, ces industries se sont trouvées en bonne position pour attaquer les marchés
étrangers auxquels elles ont un meilleur accès.
Ceci est un acquis. Les fabricants peuvent alors envisager plus facilement l'exportation
à condition de mobiliser toutes les ressources disponibles, dont le secteur des Maisons de
Commerce n'est pas le moindre.
Dans leurs efforts de développement des exportations sur les marchés outre-mer, les
manufacturiers et les Maisons de commerce ont avantage à travailler ensemble sur les
marchés extérieurs.
Il existe au Québec plus de 300 Maisons de commerce, en plus de 1 000 autres ailleurs au
Canada, mais: qui sont-elles? que font-elles? qui peut les utiliser?
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 160 -
1.1) Au Québec
1.2) Au Canada
L'action des Maisons de commerce peut prendre essentiellement trois formes quand il
s'agit de faire le lien entre un producteur et un acheteur:
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 161 -
3) Elle fait aussi le négoce entre pays tiers quand la transaction concerne des
produits d'un pays étranger qui sont destinés à un autre pays qui n'est pas le
Canada. C'est à dire que la marchandise n’entre pas au Canada.
La flexibilité d'une Maison de commerce lui permet de travailler sur plusieurs marchés et
de transiger différents types de marchandises. Elle est donc mieux placée qu'un
manufacturier pour monter et exécuter des transactions triangulaires.
Bien que les Maisons de commerce peuvent jouer tous ces rôles, l'activité de l'ensemble
du secteur, au Canada, peut se résumer dans l'ordre suivant:
Quelles que soient les activités des MDC, les bénéfices de celles-ci reviennent au
Canada.
Les Maisons de commerce sont des entreprises de services. Elles ne fabriquent aucun
produit. Elles doivent donc justifier leur intervention par la plus value que l'intervention
peut apporter à la commercialisation. Voyons donc dans quel contexte les Maisons de
commerce peuvent être très utiles, et parfois essentielles.
2) Les marchés
FABRICANT
PME
MARCHÉS
TRANSPORT
CANADIENS
aussi très facilement entreposer les marchandises aux États-Unis pour livraisons
échelonnées aux acheteurs.
Le service des ventes du fabricant peut identifier des acheteurs ou des distributeurs aux
États-Unis aussi aisément - ou difficilement - qu'en Colombie Britannique.
FABRICANT
PME
MARCHÉS
TRANSPORT
CANADIENS
COURTIER
DOUANES
ENTREPÔT
MARCHÉS
EU + MEX
La démarche se complique quand le fabricant veut exporter sur des marchés non-
traditionnels et outre-mer (Tableau 3).
Le fabricant peut développer ces marchés tout seul mais, dans cette optique, il doit
monter et entretenir une direction "export" distincte de son service de ventes
"domestique".
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 164 -
La percée sur un nouveau marché outre-mer nécessite 2-3 années d'efforts soutenus. Un
service "export" dédié à cette tâche réussira si l'entreprise lui accorde la même
importance qu'au service de mise en marché domestique, et ce, à tous les niveaux de
l'entreprise. Elle devra aussi ajuster son mode de gestion en conséquence et consacrer les
budgets nécessaires à une présence à long terme sur le marché visé.
Dans les marchés lointains, les goûts sont différents ainsi que les coutumes commerciales
et, quelquefois, la langue aussi. La concurrence y est plus grande. Des préférences
tarifaires et des barrières non tarifaires doivent être envisagées. Les modes de paiement
sont complexes, les risques plus nombreux et le calcul du prix plus compliqué.
Le choix alternatif du fabricant est d'utiliser les Maisons de commerce. Ce sont des
experts du négoce international et elles ont des réseaux bien établis. Elles se spécialisent
depuis nombre d'années sur des marchés spécifiques avec des produits qu'elles
connaissent intimement.
Le service le plus important qu'offre une maison de commerce négociante à la PME est
de lui fournir un marché pour ses produits exportables sans l'encombrer des démarches,
des formalités et des risques de l'exportation. Effectivement, les transactions se
négocient comme s'il s'agissait de ventes domestiques.
Les marchés ciblés, outre mer, peuvent avoir différents degrés d'importance pour le
fabricant qui peut adapter sa stratégie marketing de façon à maximiser les profits et
minimiser les risques et les coûts. Il peut s'agir d'un marché très prometteur qui est confié
à la MDC ou, même, d'un marché marginal trop petit pour être desservi directement par
le service export du fabricant. Il est entendu que la stratégie de ce dernier peut évoluer en
fonction des impératifs de l’entreprise.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 165 -
Vente indirecte
Agent à commission
Représentant (commission et ou salaire)
Consignation (payé quand vendu)
FABRICANT
PME
MAISON DE
DIRECTION COMMERCE
EXPORT
Equipe Agent Manufacturier
de vente Distributeur
Identification
Marketing (4P) Marketing (4P) marchés/clients
Produit
Prix Douanes Définition/spécifications/
Promotion adaptation du produit
Distribution
(Place) Transport Calcul du pr ix
(Entreposage)
Négociation
Financement
Paiement + Encaissement
marchés
étrangers Documentation
limitrophes
marchés
nationaux Routing / transit
transport
Réclamations
Relations clients
Suivi
Couverture risques
Assurances
MOYENS marchés Devises
outre-mer
INTERMEDIAIRES SOURCES Dédouanement
La plupart des Maisons de commerce agissent comme négociants pour leur propre
compte. Ce ne sont pas des consultants. Elles sont des acheteurs fermes qui font leur
profit (ou perte) de la transaction.
Le fabricant aura alors le choix de choisir le type de Maison de commerce qui lui
conviendra.
Dans une PME qui se lance dans l'exportation pour la première fois, l'activité
"production" devient subsidiaire à la commercialisation internationale. C'est le marché
qui dicte les qualités du produit, sa présentation, le rythme des livraisons et le prix. Le
fabricant doit alors avoir une mentalité et une stratégie commerciales "internationales" et
accorder à son service "export" ou à l’exportateur, selon le cas, l'appui essentiel à la
réussite. Autrement, il ferait mieux d'investir ses ressources à améliorer sa productivité et
sa compétitivité pour mieux se défendre sur les marchés nord-américains.
Les statistiques sur le secteur des maisons de commerce montrent une croissance
constante depuis 1983, date à laquelle la première étude du secteur concluait que 13% de
l’ensemble des exportations étaient transigées par des MDC. En approfondissant
l’analyse, l’étude trouvait que, en isolant la part des exportations canadiennes destinées à
des marchés autres que les États-Unis, la part des MDC canadiennes dépassait 40% sur
ces destinations non traditionnelles.
En 1990, selon une étude d’Industrie Canada, les exportations canadiennes vers des pays
autres que les États-Unis étaient transigées par des Maisons de commerce à plus de 50%.
Ceci nous permet de comprendre l'importance du rôle d'une Maison de commerce quand
il s'agit d'exportations outre-mer.
Ceci n’est pas le cas pour les exportations vers les États-Unis où, selon diverses études, la
part des Maisons de commerce se place entre 3% et 5%. Ceci s’explique par le fait que
nos exportations sur ce marché proviennent de secteurs dont le commerce trans-frontalier
est régis par de ententes bilatérales, par exemple, l’automobile et l’énergie. Il y a aussi
toute une gamme de produits qui sont transigés entre entreprises alliées qui ne nécessitent
pas d’interventions externes.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 168 -
Par contre, les Maisons de commerce sont toujours actives sur les marchés des États-Unis
où il s’agit le plus souvent de ventes de produits non canadiens qui font l’objet de
transactions offshore ou triangulaires.
CANADA QUÉBEC
1983 1990 1983 1990
CHAPITRE 11
L'ORGANISATION INTERNE D'UN DÉPARTEMENT EXPORT
(MANUFACTURIER – MAISON DE COMMERCE)
A. La gestion
B. Le négoce
C. Le secrétariat
1.1.1) La gestion
Les styles de gestion sont nombreux. Néanmoins, les tâches de la direction sont
habituellement les mêmes:
Les marges bénéficiaires généralement faibles et les mutations constantes dans les
marchés mondiaux obligent l’exportateur à la prudence et au contrôle constant des
frais fixes.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 172 -
L’exportateur construit son futur sur les ventes et le capital humain et il convient
d'encourager les meilleurs éléments à rester dans l'entreprise.
1.1.3) Le secrétariat
1.1.3.2) Commis
Bien que ces tâches semblent anodines, elles sont très importantes pour le bon
déroulement de toutes les activités quotidiennes de l’exportateur.
ASPECTS PRATIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL
- 173 -
Enfin, il est important de noter que c'est l'information qui fait la valeur de
l’exportateur, d'où l'importance du rangement efficace des dossiers et des
documents de façon à pouvoir les retrouver aisément.
Évidemment, dans les petits départements export où le négociant travaille seul ou avec un
associé, les tâches énumérées précédemment doivent être partagées entre les associés ou
assumées par le négociant, avec ou sans l'aide de personnel de soutien.
2) LA GESTION DE LA TRÉSORERIE
La gestion de la trésorerie est particulière, car elle doit tenir compte de plusieurs variables
supplémentaires:
L’exportateur, afin de bien gérer sa trésorerie, doit connaître ou pouvoir estimer, les flux
financiers hebdomadaires, mensuels, ou trimestriels, selon ses besoins.
Les besoins en trésorerie peuvent être prévus en tenant compte des éléments suivants
dans chacune des devises (le plus souvent en dollars canadiens et américains):
La somme de tous ces flux de trésorerie (dans chaque devise) donne un résultat qui
permet de gérer efficacement la trésorerie, de prévoir le niveau d'avances bancaires
nécessaires pour couvrir des besoins temporaires, de s'assurer que la marge de crédit
bancaire plus les fonds propres de l'entreprise pourront répondre aux besoins.
On peut décider de devenir exportateur comme on peut choisir d'être médecin, artisan,
avocat, cultivateur, etc. L'acquisition de toute discipline ou métier requiert un
investissement personnel de temps, d’argent et d’énergie. La récompense est à la mesure
de l'effort consenti.
C'est un choix personnel qui dépend des goûts, des traditions familiales ou des
circonstances.
1) représentation ou négoce?
2) quels produits/marchés?
3) quel ordre de grandeur de transaction et rythme de ventes mensuel?
On peut se baser sur une étude de marchés et de créneaux, comme on peut se fier
à son intuition, mais le choix est rarement objectif. Par exemple, le commerce des
armes, de l'alcool ou des cigarettes peut présager de forts bénéfices, mais on peut
avoir des réticences morales. La drogue ajoute la peur des autorités aux
objections morales qu'on peut avoir. Le commerce de la ficelle pour les balles de
foin (corde à presse) ou des cintres à vêtements peut être lucratif, mais on peut ne
pas le trouver assez excitants - année après année.
L'ordre de grandeur des transactions est plus important pour une entreprise de
négoce que pour un agent, car elle déterminera le niveau de capitalisation de
l'entreprise.
Il faut bien connaître ses produits (idéalement, en ayant travaillé dans ce secteur
pendant un certain temps) et pouvoir cibler son marché à la perfection.
ne peut avancer un chiffre qui serait nécessaire pour lancer sa propre Maison de
commerce. Un plan d'entreprise dans lequel les frais fixes sont tenus au plancher,
y compris le salaire du patron permettra d'estimer les besoins en capitaux. Il est
certain que l'entrepreneur doit avoir de quoi vivre pendant un certain temps sans
compter sur le salaire ou les bénéfices de l'entreprise.
CONCLUSION
Cependant, ces recommandations n'empêchent pas les exportateurs de faire des erreurs.
Voici les plus courantes:
Bref, pour réussir en commerce international, il faut avoir une expérience de travail
pertinente, cibler son marché parfaitement, s'assurer d'un financement adéquat et, surtout,
avoir un bon réseau de fournisseurs et de clients au pays et à l'étranger. Si toutes ces
conditions sont réunies, il sera alors possible d'en vivre confortablement après deux ou
trois ans.