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Fil d'Actu'

N°1 Septembre 2021

Fiscalité - Economie - Droit - Patrimoine


Lecture recommandée pour réussir vos partiels et vos examens

Chambéry | Annecy | Lyon | Annemasse


Contributeur :

M. POMOGIER Pascal

Fiscalité Crédit immobilier


Banque Assurance de prêt
Professionnels de l’immobilier
Professionnels Immo. Article n°1

Troisième carte d'installation : 250


nouveaux notaires d'ici à 2023
Carte après carte, la Chancellerie continue de
suivre les préconisations de l'ADLC à la lettre.

L'autorité de la concurrence (ADLC) avait demandé l'installation de 250 nouveaux notaires d'ici à
2023 lors de la troisième vague d'installation, la Chancellerie l'a fait. Un arrêté publié au Journal
Officiel (JO) du 27 août entérine la nouvelle carte d'installation (1), comportant 112 zones
d'installation libre, « où l'implantation d'offices de notaires apparaît utile pour renforcer la
proximité ou l'offre de services ».

C'est sur ces territoires - listés dans une annexe - que l'objectif de 250 nouveaux notaires est fixé,
répartis dans 166 offices. Paris est en tête des villes avec le plus de créations projetées (17 études
soit 32 notaires). Suivent Lyon, Nantes, Rennes, Lille, Marseille et Toulouse. L'annexe liste
également les 181 zones d'installation contrôlée dans lesquelles les demandes de créations
d'offices font l'objet d'un contrôle à priori du garde des Sceaux si un tel projet y est envisagé.

Bis repetita placent pour le CSN


La réaction du Conseil supérieur du notariat (CSN) a logiquement été la même qu'au moment où
l'ADLC avait publié son avis, puisque le gouvernement a suivi, au chiffre près, les préconisations de
l'ADLC pour construire cette nouvelle carte d'installation. Il note « le net ralentissement du rythme
d'installation » tout en regrettant que les objectifs initiaux de la loi Croissance soient « largement
dépassés ». Selon son décompte, 746 offices ont été créés au-delà des objectifs légaux, notamment
sur la période mai 2017/décembre 2020 (62% de notaires et 49% d'offices supplémentaires).
Le CSN milite, depuis la fin de la deuxième vague, pour l'arrêt des créations d'offices afin de laisser
le temps nécessaire aux créateurs de se développer et d'équilibrer leurs comptes. « Il est regrettable
que l'impératif de progressivité prévu par le législateur reste une nouvelle fois ignoré », insiste-t-il.

L'ADLC a grandement modéré ses ardeurs - notamment pour tenir compte de l'impact de la crise
sanitaire sur les créateurs - comparé à ses anciennes préconisations : 700 nouveaux notaires lors de
la deuxième vague et 1.650 lors de la première. Depuis la loi Croissance et le lancement de la
réforme de la profession, en 2015, les offices ont augmenté de 50% en cinq ans.

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Fiscalité immobilière ARTICLE n°2

Exonération de plus-value au titre de la


résidence principale : la loi n'impose pas
de durée minimale d’occupation avant la
cession.
Rappel des faits :
A l’issue d’un contrôle sur pièces, l’administration fiscale a remis en cause l’exonération de plus-value de cession
immobilière dont avaient bénéficié M. et Mme B, sur le fondement de l’article 150 U-II-1° du CGI à l’occasion de la
vente le 14 février 2014 d’une maison d’habitation présentée comme leur résidence principale.

Procédure contentieuse antérieure :


M. et Mme B... ont demandé au tribunal administratif de Lyon de prononcer la décharge des cotisations
supplémentaires d'impôt sur le revenu et de contributions sociales auxquelles ils ont été assujettis au titre de l'année
2014, ainsi que des pénalités correspondantes, et de mettre à la charge de l'Etat une somme de 4 000 euros au titre
de l'article L. 761-1 du code de justice administrative
Par un jugement n° 1702333 du 31 décembre 2018, le tribunal administratif de Lyon a déchargé M. et Mme B... des
cotisations supplémentaires d'impôt sur le revenu et de contributions sociales auxquelles ils ont été assujettis au titre
de l'année 2014, ainsi que des pénalités correspondantes (article 1er) et a mis à la charge de l'Etat une somme de 1
200 euros au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative (article 2).

Concernant l’exonération "résidence principale"


La Cour a examiné le moyen invoqué à titre principal par les époux B.
Or, il résulte des termes de la proposition de rectification comme des écritures de l’administration
fiscale que les époux B ont déclaré avoir occupé le logement en litige de mi-octobre ou début
novembre 2013 au 1er février 2014, date à laquelle ils ont pris à bail un autre logement, avant
la signature de l’acte de vente de leur maison intervenue le 14 février 2014.
Soit une durée d’occupation de trois mois et demi.
La Cour fait valoir :
• Que la consommation d’électricité de 92 kWh pour un montant de 7,86 € HT est très faible
au cours de la période d’occupation en litige, au regard de la puissance souscrite et du
classement obtenu à l’issue du DPE (E)
• Que la consommation d’eau relevée au titre de la même période, soit 46 mètres cubes, est
comparable à celle relevée dans le logement précédemment occupé par les contribuables
et cohérente avec la composition de la famille.
• La circonstance qu’un compromis de vente du bien ait été signé dès le 13 novembre 2013
est, par elle-même, sans incidence sur la réalité de l’occupation.
Les époux B n’ont pas eu un autre logement à leur disposition au cours de la période en litige.
Dans ces conditions, alors que les dispositions précitées du 1° de l’article 150 U du code général
des impôts n’imposent pas de durée minimale d’occupation avant la cession du bien

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immobilier, il est suffisamment établi que M. et Mme B… avaient effectivement, quoique
brièvement, fixé leur résidence principale au 46 rue Brillat Savarin à la date de la cession.
Par conséquent, ils étaient fondés à se prévaloir de l’exonération de la plus-value de cession de
cette résidence principale.

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BANQUE Article n°3

Compte bancaire et décès : que devient


le compte du défunt ?
Après un décès, sauf cas particulier, les comptes bancaires de l’usager sont bloqués.

Que devient un compte bancaire en cas de décès ?


Dès lors qu’elle est informée du décès de l'un de ses clients, la banque bloque ses comptes
bancaires. Puis, elle inventorie les avoirs du défunt en prenant comme point de référence la
situation à minuit, la veille du décès.
Dès lors, le compte bancaire est figé et les éventuelles procurations consenties par le défunt,
annulées. En revanche, les virements en faveur du titulaire décédé restent possibles ainsi que le
débit des factures courantes (loyer, électricité, impôts, etc.). Les chèques émis par l’usager sont
également honorés. Par ailleurs, la banque peut également régler des dettes postérieures au décès
dans la limite du solde disponible et avec un plafond de 5.000 euros.
Pour savoir si le défunt avait prévu le financement de ses funérailles avec un contrat obsèques, il
est possible de consulter le site de l’agira ou d’adresser une demande par courrier simple à : l’agira,
Recherche des contrats obsèques TSA 20179, 75441 Paris cedex 09.
La clôture proprement dite du compte n’intervient qu’après envoi d’un acte de notoriété à la
banque. Établi par un notaire, ce document permet de débloquer les comptes bancaires du défunt,
mais aussi de percevoir les pensions de réversion ou toute autre créance administrative.
A noter : comptes d’épargne (livret A, PEL, CEL, LDDS) coffre-fort ou compte-titres, sont également
bloqués au jour du décès, en attendant que le traitement de la succession détermine leurs
conditions d’attribution.

La situation des comptes joints et indivis en cas de


décès

Au décès de son titulaire, le compte bancaire individuel est bloqué. Plus aucune opération
ne peut être effectuée, ni versement au crédit, ni prélèvement, paiement ou toute autre
opération de débit. La situation est différente pour les comptes joints et indivis.
Compte joint
Le devenir du compte est précisé dans la convention signé par les titulaires, mais généralement le
compte n'est pas bloqué, sauf opposition des héritiers du cotitulaire défunt. Le compte joint
continue à être le compte des cotitulaires survivants. S'il n'y a plus qu'un cotitulaire survivant, il
devient un compte individuel avec l’autorisation des ayants droit du défunt.
C’est lors du règlement de la succession que la détermination et le sort de la part appartenant au
titulaire décédé est évaluée par le notaire.

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A noter : en cas de solde négatif, la banque peut demander au titulaire survivant de couvrir le passif
du compte.

Compte indivis
Lorsque la banque a connaissance du décès d'un cotitulaire, elle gèle le compte indivis. Aucune
opération n’est possible. Le devenir du compte indivis et de son solde (positif ou négatif) est réglé
en même temps que l'ensemble de la succession.
En cas de doute sur le nombre de comptes possédés par le défunt, il est possible d’interroger
le fichier des comptes bancaires et assimilés (Ficoba) qui recense la totalité des comptes bancaires
ouverts en France. Cette consultation est subordonnée à la présentation de justificatifs : copie de
l’acte de décès du titulaire du compte, acte de notoriété, etc.

Clôture des comptes bancaires après un décès


La clôture des comptes bancaire du défunt nécessite la production de différentes pièces :

• Acte de décès,
• Livret de famille,
• Extrait d’acte de naissance,
• Restitution des moyens de paiement (carte bancaire, chéquier, etc.) associés au compte
individuel,
• Certificat d'hérédité (établi par la mairie) ou de notoriété (établi par un notaire),
• Références du notaire chargé de la succession.

Depuis février 2015, une personne ayant qualité d’héritier peut obtenir la clôture du compte
bancaire du défunt si le montant total des sommes y figurant est inférieur à 5.000 euros et que la
succession ne comporte aucun bien immobilier.
A noter : si le défunt avait souscrit un ou plusieurs crédits, les sommes dues entrent dans la
succession en tant que dettes et seront remboursées aux créanciers grâce à l’actif successoral. Dans
l’hypothèse où le crédit est réparti sur plusieurs têtes, par exemple dans le cas d’un emprunt
immobilier, le co-emprunteur survivant est tenu de rembourser l’intégralité des sommes restant
dues, s’il n’y a pas d’assurance emprunteur.
La clôture des comptes de la personne décédée fait l’objet de frais librement fixés par les banques.

Quand déclarer le décès à la banque ?


Après la mairie, la banque est le deuxième interlocuteur à prévenir en cas de décès. Les proches
doivent l’informer dans un délai de 7 jours en direct ou via une lettre recommandée avec accusé
de réception. Ce courrier doit préciser l’identité du titulaire, le numéro du compte ainsi que le nom
et les coordonnées du notaire chargé de la succession. Une fois prévenu, l’agence crée un dossier
et le transmet au service succession de la banque qui procède à l’arrêté comptable des comptes.

Après décision du partage, la banque effectuera le paiement des avoirs au notaire chargé de la
succession. Si le dossier de la succession n’est pas géré par un notaire, la restitution des avoirs
peut s’effectuer directement auprès du représentant des héritiers.

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Crédit immobilier Article n°4
De nouvelles contraintes pour les
banques dès cet été ?
Les établissements qui ne respectent pas les recommandations du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) en
matière d'octroi de crédits immobiliers pourraient être contraints de le faire.

Avec des taux de crédits toujours aussi bas, le marché de l'immobilier se porte comme un charme.
"Nous répondons à un nombre de demandes hallucinant depuis cinq mois", affirme un courtier
auprès des Échos. Mais cette tendance pourrait bientôt être freinée. Selon les informations du
quotidien spécialisé, jeudi 10 juin, le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), qui se réunira mardi
15 juin, pourrait rendre contraignant l'encadrement des conditions d'octroi des prêts fixé par les
autorités. "Ce sera le sujet crucial de la réunion", affirme une source proche du dossier.
Fin 2019, les autorités avaient haussé le ton face aux dérapages des banques en matière d'octroi
de crédit immobilier. Le HCSF avait alors fixé à 33% le taux d'endettement maximum et à 25 ans la
durée maximale d'un prêt immobilier. Les professionnels du secteur s'étaient alors alarmés du
risque d'exclusion de nombreux ménages, plus modestes.

En raison de la pandémie, fin 2020, le HCSF avait légèrement revu sa copie en relevant le taux
d'endettement autorisé pour prétendre à un prêt à 35% et la durée maximum à 27 ans, mais
seulement en cas d'achat d'un bien neuf. Mais il s'agissait encore que de recommandations. Le
gouvernement et la Banque de France veulent désormais les graver dans le marbre pour pouvoir
contraindre les banques qui continuent d'octroyer des prêts à des particuliers non éligibles. "La
méthode n'est pas encore arrêtée", confie une source proche du dossier aux Échos, mais les
modalités devraient être fixées d'ici l'été. La voie législative via un décret n'est pas exclue.

Des discussions sont toujours en cours entre les différentes parties. "Les banques ont bien noté
les évolutions apportées en début d'année par le HCSF concernant l'octroi des crédits
immobiliers. Comme annoncé alors, la profession bancaire s'adapte à cette recommandation,
dont le caractère contraignant a été annoncé pour intervenir au cours de l'été", a pour sa part
réagi la Fédération bancaire française.

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Assurance de prêt ARTICLE N°5
Les difficultés que rencontrent encore
les emprunteurs pour changer
d’assurance
Plus de 10 ans après les premières lois de libéralisation du marché de l’assurance de prêt, les
banques useraient encore de pratiques dilatoires rendant les changements de contrat difficiles
pour les emprunteurs, rapporte le courtier Securimut.

Un marché de 7 milliards d’euros, porté par 7 millions de propriétaires s’acquittant encore de


mensualités de crédit, et capté à 88% par les banques. Le constat, dressé par le comité consultatif
du secteur financier (CCSF) est sans appel.

Dix après la première loi de libéralisation du marché, et malgré deux nouvelles règlementations
ajoutées depuis, la part de marché des assureurs alternatifs n’a évolué qu’à la marge.

Pour rappel, depuis 2010, et la loi dite Lagarde - du nom de la ministre de l’Economie de l’époque,
il est possible de souscrire à une assurance emprunteur autre que celle proposée par sa banque
avant même la signature du contrat de prêt. Depuis 2014, la loi Hamon vient compléter cette
libéralisation en permettant aux particuliers de résilier à tout moment leur assurance durant les 12
mois suivant la signature du contrat. Enfin depuis 2018, la loi Bourquin vient renforcer un peu plus
encore le droit des consommateurs en leur offrant la possibilité de changer chaque année de
d’assurance à date d’anniversaire du contrat.

A la signature du crédit, la difficile négociation


Ces nouveaux droits ont pourtant beaucoup de mal à être appliqués, comme le révèle le bilan qu’a
publié ce 8 juin Securimut, filiale du groupe Aéma (Macif et Aésio) spécialisée dans l’assurance
emprunteur. En analysant les données de son portefeuille de clients sur l’année 2020, le courtier a
pu relever le (dys)fonctionnement du marché ainsi que l’application de la législation en vigueur. En
premier lieu, l’entrée en vigueur de la délégation d’assurance, qui permet aux emprunteurs de
dissocier le crédit de l’assurance au moment de la signature, a “résolument baissé”. Il concerne

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aujourd’hui moins d’un emprunteur sur deux. Les particuliers privilégient le dispositif Hamon.
Dorénavant, ils sont 55% à y avoir recours, contre seulement 30% en 2015.

Et tous les emprunteurs n’ont pas la même force de persuasion auprès de leur banque. Selon les
chiffres de Securimut, 50% des emprunteurs parvenant à faire appliquer leur droit de mise en
concurrence au moment de la signature du crédit sont des cadres. Ils empruntent davantage et sur
de plus courte durée que ceux optant pour un changement au cours de la première année du
crédit. Les ménages les moins aisés, soucieux d’obtenir leur crédit ainsi qu’un taux attractif,
peuvent ainsi être contraints d’accepter l’offre d’assurance de la banque avant de la mettre en
concurrence a posteriori.

Trouver l’interlocuteur bancaire, un parcours du


combattant
Au-delà de ce constat sociologique, le courtier a pu identifier les différentes “pratiques dilatoires”
des banques, visant à retarder voire à faire échouer les demandes de changement d’assurance. Les
difficultés pour l’emprunteur commencent dès l’envoi du courrier. "L'emprunteur qui adresse sa
demande de substitution d’assurance à son prêteur, dont les coordonnées sont inscrites sur son
offre de prêt, a bien peu de chances d’obtenir sa réponse” souligne Securimut. Trouver le bon
interlocuteur demeure une épreuve. Il peut prendre la forme d’un service dédié au sein de la
banque ou de l’agence bancaire.

Une fois le courrier envoyé, les choses se corsent, car pas moins de trois points viendraient
compliquer l’opération. Le délai de réponse légal de 10 jours d’abord, est encore moins respecté
qu’en 2019. L’année dernière, seules 44% des demandes ont reçu une première réponse dans les
délais, contre 48 % en 2019.

Et même lorsqu’ils répondent dans les délais, les établissements ont des moyens de “jouer la
montre”. Car le courriel ou le courrier doit comporter plusieurs éléments indispensables, sans quoi
la demande de changement ne peut être validée (date explicite de résiliation, conformité de la
description des prêts couverts). “Malgré l’envoi de l’ensemble des documents nécessaires, à peine
plus de 40% des demandes de changement d’assurance emprunteur font l’objet d’une réponse
unique et complète par la banque”. Pire : plus d’un quart des demandes (27%) nécessiterait quatre
courriers ou plus avant d’obtenir gain de cause sur la substitution, abonde le courtier, pourtant fin
connaisseur de la législation. Des retards qui permettent au passage à la banque de placer la
demande de l’emprunteur hors des délais légaux, et faire repartir l’intéressé pour une année de
cotisation supplémentaire.

Enfin, les établissements continueraient d’invoquer un argument pour justifier un refus de


changement d’assurance : la non-équivalence des garanties. Car pour pouvoir changer de
crémerie, un emprunteur doit présenter un contrat au moins aussi protecteur que celui proposé
par la banque. Cependant, cette exigence devient source de “mauvaise foi” et même "d'abus" de la
part des banques, et en particulier au sein de deux réseaux bancaires en particulier.

Les dates de résiliation demeurent floues

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Voici est une donnée indispensable pour résilier son contrat au cours de son crédit : la date
d'échéance. Source de confusion pendant des années, le Comité consultatif du secteur financier
est venu clarifier la situation en laissant le choix à l’emprunteur de la fixer à la date d’anniversaire
du contrat ou à “toute autre date prévue au contrat”. Un droit rarement respecté, selon le courtier,
les banques se faisant discrètes sur cette information cruciale : “Le consommateur n’est pas informé
de cette date d’échéance qui reste difficile à retrouver. Même lorsqu’elle est demandée
explicitement à la banque, les échanges occasionnés sont souvent laborieux pour l’obtenir.”

Et même en obtenant, le parcours du combattant n’est pas fini. Car certains établissements
décident de changer la date de résiliation fixée par l’emprunteur, sans même l’informer. Résultat :
la nouvelle assurance est active, alors que celle de la banque n’a pas encore été résiliée. Le ménage
est alors victime de double prélèvement, et ne bénéficie pas pour autant d'une meilleure
couverture de son prêt.

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Professionnels Immo. ARTICLE N°6
Immobilier : Le e-compromis Extrait de la
CCI du Var

Immobilier : e-compromis invente le compromis en ligne Lancée à La Seyne, e-compromis est une
entreprise qui fédère des professionnels de l’immobilier et du droit, rassemblés par la volonté
commune de proposer un outil en ligne pour l’élaboration et la signature des compromis.
ll y a quelques années, les compromis de vente se résumaient à 4 pages… ils en comptent en
moyenne 23 aujourd’hui.
C'est en constatant cet épaississement réglementaire exponentiel que 9 professionnels du droit et
de l'immobilier se sont lancés, en septembre 2020, dans l'aventure de la création d'entreprise.
Objectif : disrupter le processus de l'établissement et de la signature d'un compromis, autant pour
les particuliers que pour les professionnels. « Nous avons créé une plateforme en ligne, simple
d’utilisation, où vendeur et acquéreur peuvent obtenir un compromis ou une promesse de vente
100 % dématérialisé, conforme aux lois en vigueur, et le tout en 72h seulement », résument Laurent
Guillen et Sandrine Marly, deux des associés. De plus, pour les professionnels de l’immobilier, cette
solution leur permet d’externaliser l’administratif et d'apporter un nouveau service à leurs clients
lors de la prise de mandats en leur assurant un avant-contrat de vente conforme à la législation en
vigueur, avec une signature électronique qualifiée. Pour un forfait de 290 € facturé au vendeur, les
deux parties peuvent rapidement se mettre d'accord et sécuriser leur transaction en un temps
limité, première étape incontournable avant de signer l'acte authentique chez un notaire. « Il existe
certes des modèles de compromis types sur Internet, mais si le vendeur ou l’acquéreur n’ont pas
un minimum de connaissances juridiques, le compromis risque d'être irrecevable et donc mettre la
vente en péril », résume Sandrine Marly.
Un tuto vidéo est disponible sur la plateforme pour détailler chaque étape du processus. La jeune
entreprise a noué un partenariat avec le groupe national In Extenso Avocats. Une référence qui
permet à ecompromis de proposer à ses clients des compromis de vente vérifiés et certifiés par un
expert juridique car le numérique ne peut pas complètement remplacer l'humain. En octobre
dernier, e-compromis a par ailleurs participé au premier salon virtuel de l'immobilier organisé par
la banque LCL : l'occasion de présenter sa solution à une clientèle professionnelle. « Les premiers
retours ont été très positifs, se félicite Laurent Guillen, autant de la part d'acteurs de l'immobilier
que de notaires pour qui notre offre représente un réel allègement de travail ».

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Economie ARTICLE N°7
Les semi-conducteurs dans l’économie
Le rôle des semi-conducteurs dans l’économie

Le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, a annoncé mercredi dernier le


lancement prochain d’une alliance européenne dans les semi-conducteurs. La demande pour ces
matériaux, essentiels pour de nombreuses technologies, a fortement augmenté depuis les années
1960. Plusieurs secteurs connaissent actuellement une pénurie de semi-conducteurs.

L’actu

Le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, a annoncé mercredi dernier dans
une interview aux Échos le lancement d’une alliance européenne dans les semi-conducteurs
« réunissant tous les acteurs de la chaîne de production ». 22 pays soutiennent déjà le projet, a
précisé Thierry Breton et des discussions avec plusieurs entreprises européennes telles que Bosch
ou Siemens sont en cours.

Selon lui, « dans l’industrie des semi-conducteurs, l’Europe s’est laissé distancer » par l’Asie et les
États-Unis. Il estime qu’elle « avait davantage de capacités de production, de compétences et de
savoir-faire » et que « le manque d’investissement lui a fait prendre du retard ».

La Commission européenne avait annoncé en mars un objectif de 20 % de production des semi-


conducteurs dans le monde par l’UE d’ici 2030, contre 10 % en 2020, dans le cadre d’un plan de
transformation numérique de l’Europe d’ici à 2030.

Les applications des semi-conducteurs

Les semi-conducteurs sont des matériaux qui constituent la base des circuits intégrés (ou puces
électroniques), tels que les microprocesseurs ou les puces de mémoire. Ils forment des transistors
ou des diodes. Les puces actuelles peuvent contenir plusieurs milliards de transistors. Les semi-
conducteurs sont essentiels pour de nombreux produits comme les smartphones, les voitures ou
encore les consoles de jeu vidéo. Le silicium est le principal type de semi-conducteur utilisé. « La
création de nouveaux marchés de l’électronique et des équipements est le moteur de la forte
tendance à la croissance de l’industrie des semi-conducteurs », expliquait Harald Gruber,
11
économiste à la Banque européenne d’investissement, l’institution financière des États membres
de l’Union européenne, dans un article publié en 1998.

L’essor du marché et la loi de Moore

Dans un article publié en 1965, le physicien américain Gordon Moore, futur cofondateur de
l’entreprise américaine Intel et alors directeur de la recherche et du développement d’une
entreprise fabriquant des semi-conducteurs, prédit que le nombre de semi-conducteurs par
circuit intégré de même taille doublerait chaque année, à prix constants, en raison des progrès
technologiques.
Cette loi, appelée « loi de Moore », s’est révélée exacte. En 1975, Gordon Moore l’ajusta en
ramenant la période de doublement à deux ans. « À partir du milieu des années 1970, tous les
grands fabricants de semi-conducteurs utilisèrent la loi de Moore pour définir leurs produits et
pour guider le développement de nouveaux procédés de production », soulignent les chercheurs
français et sud-coréen Christophe Lécuyer et Hyungsub Choi dans un article publié en 2012.

373 milliards d’euros

Le marché des semi-conducteurs a représenté un chiffre d’affaires de 373 milliards d’euros en


2020, en hausse de 7,3 % par rapport à 2019, selon une étude du cabinet d’analyse
Gartner publiée en janvier. L’entreprise américaine Intel (15,6 % de parts de marché), ainsi que les
entreprises sud-coréennes Samsung Electronics (12,5 %) et SK Hynix (5,6 %), ont enregistré le plus
de ventes. 54 % de la fabrication mondiale a été sous-traitée à la fonderie taïwanaise TSMC en
2020, selon le cabinet d’études taïwanais TrendForce. Une fonderie est un fabricant de dispositifs
à semi-conducteurs ne prenant pas en charge leur conception.
La pénurie et ses causes

Différents secteurs, tels que l’automobile ou la téléphonie mobile, connaissent depuis plusieurs
mois une pénurie de semi-conducteurs. Ceux-ci « sont à la base de produits qui connaissent une
très forte demande à l’heure actuelle, du fait du développement notamment du télétravail
consécutif à la pandémie » de Covid-19, expliquait en février l’économiste français Michel
Fouquin sur France Culture.

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Cette pénurie a conduit certains constructeurs automobiles comme Volkswagen, Ford ou Renault,
à ralentir leur production de voitures, car les semi-conducteurs sont nécessaires à la conception de
modules tels que les tableaux de bord ou les systèmes de navigation. Le cabinet d’analyse IHS
Markit a estimé, dans une étude publiée en février, qu’un million de véhicules ne seraient pas
fabriqués à temps au premier trimestre 2021.

La concurrence et la dépendance de la Chine

La production de semi-conducteurs est fortement concentrée en Corée du Sud, à Taïwan et aux


États-Unis.
Le ministre de l’Économie français, Bruno Le Maire, s’est opposé en février à des projets de rachat
de fabricants européens par des sociétés étrangères. L’Italie a également bloqué le rachat d’un
fabricant par une société chinoise. La Chine reste fortement dépendante de ses importations. Dans
une étude publiée en mars 2020, le cabinet de conseil Boston Consulting Group estimait que la
production de semi-conducteurs en Chine ne couvrait que 14 % de sa demande. « Les semi-
conducteurs sont le maillon faible de la stratégie de développement chinoise centrée sur
l’innovation », souligne dans un article publié en janvier Mathieu Duchâtel, directeur du
programme Asie de l’Institut Montaigne, un cercle de réflexion.

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Fil d'Actu'
N°1 Septembre 2021

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