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Régimes matrimoniaux et successions

UNIVERSITE CATHOLIQUE D’AFRIQUE CENTRALE

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INSTITUT CATHOLIQUE DE YAOUNDE

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Faculté des Sciences Juridiques et Politiques

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Licence en Sciences Juridiques et Politiques

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Niveau 3 Droit privé

REGIMES MATRIMONIAUX ET SUCCESSIONS

THEME : La succession en indivision.

GROUPE 5 :
 BEBE OWONA
 BEKOLO NGAH
 BOUAMBE BARAN
 DJOMO NGAMENI Charonne
 DJUKOM Hilary
 EDO Mbang Maria Rosario M
 MBELESSA Marie Ange (Chef)
 NGO NONDJOCK Geneviève Ida
 NKIE MBIA Isabelle
 WOUINWOU Hainra Line

Encadreur : Dr. C. ABORO

Année Académique 2021-2022


Régimes matrimoniaux et successions

INTRODUCTION

L’indivision est une situation dans laquelle il y a plusieurs héritiers d’un même
bien au moment du décès du de cujus. Elle peut être possible tant en ligne directe
qu’en ligne collatérale. Ainsi, les biens de la succession appartiennent indistinctement
à tous les héritiers sans que leurs parts respectives ne soient matériellement
individualisées. Dès lors il se pose la question de savoir comment gérer les biens d’une
succession en indivision ? Ce sujet révèle un intérêt juridique pratique car il nous
permet de mieux comprendre en quoi la succession dans le cadre de l’indivision plus
précisément quand il y a recours. Répondre à la question posée plus haut nécessitera
de présenter tout d’abord les conditions de successions en indivision(I), ensuite la
gestion de l’indivision(II), enfin les effets de la succession en indivision (III).

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I- LES CONDITIONS DE LA SUCCESSION EN INDIVISION.

Ici il s’agira de parler de l’absence de testament (A) et la pluralité des héritiers (B).

A- Absence de testament

On parle d’absence de testament dans l’indivision lorsqu’une personne décède sans


laisser une procuration, sans avoir exprimé ses dernières volontés dans un testament sans
désigner ses héritiers ou le sort de ses biens. Dans le cas contraire on ne saurait parler de
succession à l’indivision. On entend par testament, un acte juridique unilatéral par lequel une
personne appelée testateur exprime ses dernières volontés et dispose de ses biens pour le
temps qui suivra sa mort. Ainsi, en l’absence de testament, on parle de dévolution
successorale légale ou, de succession légale ; c’est grâce à l’établissement d’un acte de
notoriété que le notaire va répertorier les héritiers légaux de la succession.

Qu’en est-il de la pluralité des héritiers ?

B- La pluralité des héritiers

Après un décès, le patrimoine du défunt est en indivision s’il y a plusieurs héritiers.


Ce qui revient à dire que les biens de la succession appartiennent indistinctement à tous les
héritiers sans que leur part ne soit matériellement individualisée. Chaque membre de
l’indivision appelé indivisaire ou cohéritier, se voit alors attribuer une part sous forme de
quote-part. Il existe ainsi un ordre de propriété dans l’héritage selon les différentes situations :

-Dans le cas où les héritiers sont les descendants du défunt, ils deviennent tous propriétaires
du bien à part égales.

-Dans le cas où les héritiers sont le conjoint légal et les descendants issus de ce couple, le
conjoint peut choisir entre deux possibilités qui sont : devenir propriétaire de plein droit ¼ des
biens, et les descendants deviennent propriétaires à part égales du reste des biens ou, devenir
usufruitier de la totalité des biens et les descendants deviennent nus propriétaires à part égale.

-Dans le cas où les héritiers sont des ascendants ou des collatéraux, cette situation intervient
lorsque le de cujus n’a laissé ni enfant, ni conjoint. Ainsi, les parents du défunt héritent d’ ¼
des biens chacun, les frères et sœurs se partagent les parts restantes. Si l’un des parents est
décédé, son quart accroît la part des collatéraux.

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Après avoir présenté les conditions de la succession en indivision, il s’agira


maintenant de parler de la gestion de l’indivision.

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II- LA GESTION DE L’INDIVISION.

Nous parlerons ici du mandataire successoral (A) et du recours des héritiers (B).

Le mandataire successoral

Le mandataire successoral est la personne physique ou morale qui administrera la


succession dans l’intérêt de l'un ou de plusieurs des héritiers. Parallèlement, le mandataire
doit rendre compte et justifier aux héritiers des actes accomplis. Il existe en effet deux
manières de le désigner soit de son vivant par l’intermédiaire d’un mandat à effet posthume :
soit en laissant ses héritiers le nommer à travers un mandat conventionnel. Il est possible de
désigner comme mandataire successoral un ou plusieurs héritiers. En revanche, le notaire
chargé de la succession ne peut pas être désigné comme mandataire successoral dans le cadre
d’un mandat à effet posthume.

Ainsi, le mandataire successoral conventionnel a pour mission de gérer et administrer


la succession. La gestion de la succession donne lieu à un rapport. Le mandataire successoral
doit rendre compte de la gestion qu'il effectue. Le juge peut désigner toute personne qualifiée,
physique ou morale, en qualité de mandataire successoral : C'est le mandataire successoral
judiciaire. Il a pour rôle d'administrer provisoirement la succession en raison de l'inertie, de la
carence ou de la faute d'un ou de plusieurs héritiers dans l'administration, de leur mésentente,
d'une opposition d'intérêts entre eux ou de la complexité de la situation successorale.

Par ailleurs, le mandataire successoral judiciaire est le juge qui établit la liste avec les
actes que le mandataire peut accomplir. L’acte de disposition-telle une vente ou seulement des
actes conservatoires (paiement impôts, règlement de dettes, réparation nécessaires)
mandataire peut être chargé d’actes de surveillance ou d’acte d’administration provisoire de la
succession (renouvellement de baux, la poursuite d’une activité professionnelle si entreprise).
Dans certains cas, le mandataire successoral judiciaire est chargé de procéder au partage de la
succession. En outre, le mandataire judiciaire peut de sa propre initiative demander au juge
l’autorisation d’accomplir un acte en particulier si les circonstances le requièrent. Dans le
cadre du mandat à effet posthume, la mandataire successoral est désigné pour une durée
maximum de deux ans, prorogé able une ou plusieurs fois par décision judiciaire. La durée de
son mandat peut aller jusqu’à 5 ans si elle est justifié par l’inaptitude ou l’âge des héritiers ou
la nécessité de gérer des biens professionnels. Dans cette hypothèse la durée peut également

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être prorogée par décision judiciaire. Si le mandataire successoral a été désigné par
convention entre les héritiers c’est cette dernière qui fixe la durée de sa mission. Il s’agit d’un
mandataire successoral judiciaire la durée de sa mission est précisé dans le jugement.

Il est fort important de savoir que le mandat expire lorsqu’il y’a renonciation du
mandat par le mandataire, la vente de tous les biens de la succession ensuite, la signature
d’une convention d’indivision entre les héritiers enfin la désignation d’un notaire qui sera en
charge du règlement et du partage de la succession.

A- Les recours des héritiers

En ce qui concerne le recours des héritiers, en cas de mésentente entre ceux-ci,


chacun d’eux peut saisir le tribunal pour faire nommer un mandataire judiciaire qui sera
chargé de gérer provisoirement la succession.

Lorsqu’un héritier dépossédé se retrouve seul dans cette situation d’avoir à rapporter
la preuve de ce qu’il avance, dans ce cas de figure précisément, il sera conseillé de faire appel
à un avocat spécialisé en droit de succession contentieuse, lequel pourra aider l’héritier dans
ses diverses investigations.

Parlant du délai pour contester une succession, l’héritier a 5 ans pour agir, après avoir
eu connaissance des faits. En cas de recel successoral, le juge demande un inventaire du
patrimoine s’il n’a pas été établit et il prendre des mesures conservatoires pour protéger les
biens de la succession.

Qu’en est-il des effets de la succession en indivision ?

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III- LES EFFETS DE LA SUCCESSION EN INDIVISION.

Il s’agit des droits et des obligations des héritiers.

A- Les droits des héritiers

Les héritiers ont le droit de jouissance et d’usage sur les biens indivis.

Ils ont le droit de préemption qui permet lorsqu’un autre indivisaire souhaite vendre
sa part du bien indivis d’en être propriétaire. Ce droit est le droit de propriété dont il dispose
sur les tiers. Ainsi, lorsqu’un indivisaire souhaite vendre sa part, il doit informer de son
intention les autres indivisaires par acte d’huissier en précisant les conditions de la vente et
notamment son prix. Les autres indivisaires ont un délai d’un mois pour lui transmettre leurs
décisions et éventuellement perdre leur droit de préemption. Si l’indivisaire vend sa part sans
informer les autres indivisaires, la vente doit être considérée comme nulle.

Les héritiers ont le droit d’établir une convention d’indivision afin de définir les
contours des droits et pouvoirs de chacun. Un héritier en indivision peut prendre seul les
décisions nécessaires à la conservation du bien sans devoir en référer aux autres. L’indivisaire
qui paie seul un créancier pour une dépense qui s’impose à tous les indivisaires est en droit de
se retourner contre les autres indivisaires afin d’obtenir le remboursement du montant
correspondant à leur part respective. Les indivisaires peuvent demander le maintien dans
l’indivision pour retarder le partage des biens. Les héritiers en indivision peuvent user du bien
indivis à condition de respecter les droits des autres cohéritiers.

Qu’en est-il des obligations ?

B- Les obligations des héritiers

Tout d’abord, Les indivisaires sont tenus d’assumer collectivement les dépenses
liées à l’entretien et au fonctionnement du bien. De plus, ils doivent contribuer au payement
des dettes de l’indivision. Aussi, en cas de dommage ou de dégradation d’un bien indivis, tous
les indivisaires sont en principe responsables. Toutefois, la loi prévoie que si une dégradation
ou une détérioration a été commise du fait d’un seul indivisaire, ce dernier doit en répondre.

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