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Les personnes juridiques sont les acteurs qui animent la vie juridique. Par personne il
faut entendre tout titulaire de droit et d’obligation et qui joue un rôle dans l’activité juridique.
Une personne est un individu ou un groupe d’individus doté de la personnalité juridique.
L’objectif est d’appréhender la notion de la personnalité juridique, connaitre les différents
éléments d’identification de la personne, connaitre les principes fondamentaux de l’état des
personnes et évolution, appréhender la notion d’incapacité et identifier les différentes sortes
d’incapacité et maitriser les mécanismes de protection des incapables. En effet, le droit des
personnes est un aspect du droit civil, branche du droit comprenant, outre le droit des
personnes, le droit des obligations, le droit de la famille, le droit des biens etc. Le droit des
personnes est donc une composante du droit civil. Il a pour objet les personnes, c’est-à-dire
les sujets de droit, (qu’il faut impérativement distinguer des biens objet de droit). Car la
finalité du droit c’est la protection et l’épanouissement de la personne, envisagée comme une
entité abstraite. Cependant le droit reconnait la qualité de personne non seulement aux êtres
humains que nous sommes mais aussi à des groupements. D’où la reconnaissance par le droit
des deux catégories de personnes : personnes physiques (partie 1) et personnes morales (partie
2). Ce sont donc ces deux catégories que nous envisagerons dans le cadre de ce cours en
abordant la personnalité juridique des personnes physiques et la personnalité morale.
CHAPITRE 1
Les personnes physiques sont les êtres humains vivants sans distinction de sexe, de race et de
religion. A un moment donné de leur existence, le droit leur attribue la personnalité juridique.
En effet, la personnalité juridique est l’aptitude d’une personne à être titulaire de droit (droit
de propriété, droit de vote, droit d’ester en justice …) et d’obligation (respect du droit du
travail, ..). Seules les personnes ont la personnalité juridique. C’est pourquoi elles sont
appelées sujets de droit ; alors que les animaux et les choses sont des objets de droit car ne
possèdent pas de personnalité juridique. Comme aptitude, la personnalité juridique a un début
et une fin.
§1. Le nom :
C’est la désignation d’une personne. Il comprend le nom de famille, le prénom et les
accessoires. En effet, toute personne doit avoir un nom paronymique ou matronymique et un
ou plusieurs prénoms. Art. 1er Code des personnes et de la famille.
a) Le nom de Famille
Le nom de Famille est un nom qui est commun à tous les membres d’une famille. Nous
verrons les conditions d’attribution, les caractères et la protection du nom patronymique.
- Les conditions d’attribution
Trois critères permettent l’attribution du nom de Famille
L’attribution par la filiation
L’attribution par voie administrative
L’attribution par le mariage
b) L’attribution du nom patronymique par la filiation
Elle est la voie principale d’attribution du nom patronymique. La filiation est un lien qui lie
les parents et les enfants. Il existe 3 sortes de filiations ;
Filiation légitime : c’est celle dans laquelle le père et la mère sont mariés. Dans cette
filiation, l’enfant porte le nom du père.
Filiation naturelle : c’est celle dans laquelle le père et la mère ne sont pas mariés. Dans cette
filiation, l’enfant naturel prend le nom de celui de ses deux parents qui l’a reconnu en premier
lieu. Mais s’il a été reconnu par la mère et ensuite par le père, il prend le nom de ce dernier.
Lorsqu’il a été reconnu simultanément par le père et la mère, il prend le nom du père.
L’adoption : c’est la filiation créée par la loi entre les parents et les enfants. Elle peut être
plénière ou simple. Dans l’adoption plénière, l’enfant adopté prend le nom de l’adoptant.
Mais dans l’adoption simple, l’enfant adopté ajoute à son nom d’origine celui de l’adoptant.
c) L’attribution du nom patronymique par voie administrative
Lorsque l’enfant n’a été reconnu par aucun de ses deux parents (cas d’enfant abandonné par
ex :), l’officier de l’Etat civil lui attribue un nom.
f) La protection du nom
Le nom est protégé contre l’usurpation c’est-à-dire l’utilisation du nom par une tierce
personne. L’usurpation est sanctionnée sans qu’il soit nécessaire d’établir le préjudice
lorsqu’il y a risque de rattacher un tiers à une famille à laquelle il n’appartient pas. Par contre
lorsque le nom est utilisé par un tiers à des fins commerciales, il faut qu’il y ai risque de
confusion et un préjudice. Mais en matière littéraire, pour que l’utilisation du nom d’autrui
soit sanctionnée, il faut que l’emploi comporte un risque de confusion avec un personnage
ridicule ou odieux.
g) Le prénom
Il permet de distinguer une personne de tous ceux qui portent le même nom. Il est obligatoire
lorsque l’emploi du seul nom patronymique peut être source de confusion. Il est attribué en
fonction des usages et de la coutume. Le prénom peut être changé sur décision du juge en cas
d’intérêt légitime.
NB : à côté du nom de famille et du prénom qui sont les éléments essentiels du nom, il y a
aussi les éléments accessoires du nom qui sont le surnom ou le sobriquet, le pseudonyme et
des titres de noblesse.
Le surnom est un nom attribué par le public à une personne. Il correspond à un trait
caractéristique de sa personnalité. Il n’a aucune valeur juridique.
Le pseudonyme : est un faux nom ou un nom d’emprunt qu’une personne utilise pour
masquer son identité. C’est le cas des artistes et écrivain. Le pseudonyme devient un droit si
son utilisation est prolongée et notoire.
§2. Le domicile
Il a trait à la localisation de la personne. Il permet de situer les personnes physiques quant à
leur vie personnelle, familiale, professionnelle, publique. On distingue différents types de
domicile : le domicile volontaire, domicile légal et le domicile élu.
Le domicile volontaire : encore appelé domicile libre ou domicile de libre
choix ; il est celui librement choisi par une personne.
NB : Le domicile se distingue de la résidence qui est l’endroit où une personne peut se trouver
occasionnellement. Ex : Azankpo habite Atakpamé où il exploite son fonds de commerce ; il
passe les weekends à Aného ; et les congés de Noël à Lomé. Atakpamé est le domicile
d’Azankpo tandis qu’Aného et Lomé représentent ses résidences.
Le domicile légal : Encore appelé domicile de droit, le domicile légal est celui
que la loi impose à certaines personnes physiques pour l’exercice de leurs droits
et obligations.
Ex : le mineur non émancipé est domicilié chez ses parents ; le majeur en tutelle a son
domicile chez son tuteur ; les domestiques ont leur domicile chez leurs employeurs.
Le domicile élu
Le domicile élu est celui qui est fixé par les parties à un acte juridique pour l’exécution de cet
acte. Par ex : pour l’exécution d’un contrat, les partie peuvent faire élection d’un domicile :
Mr Kaboua domicilié à Kara achète un camion à Lomé auprès de Lacroix domicilié à
Atakpamé. Le contrat est conclu en l’étude de Mr Lenoir, notaire à Lomé. A la fin de cet acte,
on lit : « pour l’exécution des présentes dispositions, le vendeur et l’acheteur font élection de
domicile à Lomé, en l’étude du notaire soussigné »
Les personnes morales sont des groupements que la loi assimile aux personnes physiques en
leur conférant des droits et des obligations en particulier en leur reconnaissant un patrimoine
distinct de celui de ses membres. Une personne morale est un groupement d’individus ou
de biens doté de la personnalité juridique. On distingue les personnes morales de droit
public et les personnes morales de droit privé. Elles ont une personnalité morale.
Elles sont régies par le droit privé. Parmi les personnes morales de droit privé, certaines
sont à but lucratif et d’autres à but non lucratif. Certaines constituent un groupement de
personnes alors que d’autres sont des groupements de biens.
A : personnes morales à but non lucratif (associations, syndicats): elles ont un but
désintéressé.
*les associations : elles peuvent être religieuses, culturelles ou sportives.
*les syndicats : ce sont des groupements de personnes exerçant la même profession ou
voisine dont le but est la défense des intérêts professionnels de leurs membres. Ex : CNTT,
CSTT,
La capacité est l’aptitude d’une personne à être titulaire de droits et à les exercer.
§2 : La notion d’incapacité
La limite de la capacité juridique est l’incapacité. L’incapacité juridique est l’état d’une
personne privée par la loi de la jouissance ou de l’exercice de certains droits. On distingue
deux sortes d’incapacités : l’incapacité de jouissance et l’incapacité d’exercice.
A : L’incapacité de jouissance
C’est l’impossibilité d’avoir des droits ; elle atteint l’existence même d’un droit : incapacité
de voter ; c’est la situation dans laquelle une personne est privée du droit de conclure certains
contrats. Cette interdiction peut être fondée sur la nécessité de protéger le contractant. Ainsi le
tuteur n’a pas le droit d’acquérir le bien de son pupille (art 219 du code togolais de
l’enfant). Dans ce cas, l’interdiction tend à protéger l’incapable lui-même. Ex : l’interdiction
pour un mineur de 16 ans de faire son testament ; interdiction pour le mineur de se marier..
NB : les incapacités de jouissance sont toujours spéciales et limitées; elles ne portent
que sur certains droits. En effet, soumettre une personne à une incapacité générale de
jouissance ce serait la priver de la personnalité juridique. En revanche les incapacités
d’exercice peuvent être générales ou spéciales.
B. L’autorité parentale :
Elle est l’ensemble des droits et de devoirs que la loi reconnait au père et à la mère sur la
personne et les biens de leur enfant mineur non émancipé. Est placé sous l’autorité parentale
le mineur qui a encore son père et sa mère ou l’un d’eux en état d’exercer. L’autorité
parentale a pour finalité l’intérêt de l’enfant et non celui des parents. Il s’agit en effet pour les
parents de protéger l’enfant dans sa sécurité, sa santé et sa moralité, assurer son éducation, sa
garde, sa surveillance et permettre son développement.
L’autorité parentale est en principe exercer en commun par le père et la mère de l’enfant.
L’autorité parentale s’exerce non seulement sur la personne mais aussi sur les biens c’est-à-
dire le patrimoine du mineur à travers l’administration légale.
- L’administration légale est le pouvoir reconnu par la loi au père et à la mère de
gérer le patrimoine de leur enfant mineur non émancipé : on distingue deux sortes
d’administrations légales : l’administration pure et simple et l’administration sous contrat
judiciaire. Il y a administration pure et simple s’il s’agit d’un enfant légitime ayant son père
et sa mère non divorcés ni séparés de corps, et tous les deux en état d’exercer l’autorité
parentale. Dans ce cas le père et la mère sont conjointement administrateurs légaux des biens
de l’enfant.
- En revanche on parle d’administration légale sous contrat judiciaire dans les autres
cas ; c’est-à-dire s’il s’agit d’un enfant naturel (enfant né et reconnu par un seul de ses
parents), ou enfant légitime, lorsque l’un des parents est décédé ou hors d’état d’exercer
l’autorité parentale ou si le père ou la mère est divorcé ou séparé du corps. Dans ce cas les
biens de l’enfant sont administrés par le parent survivant ou par celui qui a la garde de
l’enfant ou par son émancipation.
C. La tutelle
C’est une institution destinée à protéger le mineur dont le père et la mère sont tous deux
décédés, en confiant le soin de sa personne et la gestion de ses biens à un tuteur. La tutelle
concerne également les enfants dont le père et la mère sont tous deux hors d’état d’exercer
l’autorité parentale et les enfants non reconnus. Dans le régime de la tutelle, c’est le tuteur qui
prend soin de l’enfant et qui administre aussi ses biens. La tutelle comprend 3 organes : un
organe actif ou d’exécution (le tuteur), un organe de décision (assurer par le conseil de famille
du mineur), organe de contrôle (assurer par le subrogé-tuteur et le juge de tutelle). Le
subrogée-tuteur est un tuteur ad hoc qui intervient pour protéger l’intérêt du mineur en cas de
conflit avec le tuteur. La tutelle prend fin par l’arrivé du mineur à la majorité ou par son
émancipation.
§2. La protection des majeurs incapables
La loi dispose de trois mesures de protection des majeurs incapables : la Tutelle, la Curatelle
et la Sauvegarde de justice
A. La Tutelle : elle est un régime de représentation du majeur incapable.
Elle est consécutive à des altérations graves des facultés mentales. Elle entraine une véritable
incapacité d’exercice. Le majeur placé sous ce régime est appelé majeur en tutelle. Il est
représenté de façon continue par son tuteur dans tous les actes de la vie civile. Le majeur en
tutelle peut se marier avec le consentement d’un conseil de famille spécialement convoqué.
Tous les actes accomplis par le majeur en tutelle postérieurement à l’ouverture de la tutelle
sont nuls en plein droit.
B. La curatelle : La curatelle est un régime d’assistance.
Le majeur en curatelle ne peut donc poser l’acte qu’avec l’assistance de son curateur. Tout
comme la tutelle, elle entraine une véritable incapacité d’exercice. Toutefois, l’altération des
facultés mentales est moindre par rapport à la tutelle. Sont placés sous curatelle certains
majeurs en raison de leur déficience physique ou psychique ou de leur prodigalité
intempérance ou oisiveté. Le majeur en curatelle peut se marier avec le consentement du
curateur ; à défaut avec le consentement du juge des tutelles. Il peut aussi libre tester (rédiger
un testament), il peut également faire des donations avec l’assistance du curateur.
Tous les actes accomplis seul par le majeur en curatelle, alors qu’il aurait besoin de
l’autorisation ou l’assistance du curateur sont nuls de plein droit.
C. La sauvegarde de justice :
Elle constitue avec la curatelle et la tutelle les trois régimes de protection des majeurs
incapables. Sont placé sous sauvegarde de justice, des personnes dont les facultés mentales
sont altérées par une infirmité ou un affaiblissement dû à l’âge. Aux termes de l’article 324
du CTPF, le majeur hospitalisé ou soigné à domicile est placé sous protection de la justice
pour l’administration de ses biens. La sauvegarde de justice s’assure par une déclaration faite
au procureur de la République par le médecin traitant le malade. Il s’agit d’un régime de
protection temporaire qui ne prive pas celui qui en bénéficie de sa capacité. Cependant, ce
régime fait présumer l’absence de consentement du dément agissant seul.
La présomption est simple et peut être combattue par tous moyens. Elle est soumise à
l’appréciation des juges de fond. Tous les actes juridiques qu’il aurait accompli sous l’effet
d’un trouble mental sont nuls.
Section 3/ Les actes de la vie civile et les sanctions
Elle est l’ensemble des formalités ou règles qui régissent le déroulement d’un procès. Elle est
également appelée l’organisation judiciaire. L’organisation judiciaire togolaise repose sur
l’ordonnance du 7 septembre 1978 portant organisation judiciaire au Togo. Cette
ordonnance a consacré l’unicité des ordres juridictionnels. Selon cette ordonnance, la justice
est rendue au Togo par trois types de juridiction : les juridictions ordinaires de droit commun,
les juridictions ordinaires spécialisées et les juridictions d’exception. Cependant la
constitution togolaise du 14 octobre 1992 (constitution actuelle) a supprimé les juridictions
d’exception.
NB.1 : le principe de l’unicité de juridiction est la règle selon laquelle le même juge est
compétant pour connaitre les litiges de matières différentes.
NB. 2 : Avec l’avènement de l’OHADA, le domaine du commerce et des affaires se démarque
au fur et à mesure de ce principe de l’unicité. Il faut noter qu’au-delà du fait que les différends
relatifs aux Actes uniformes sont régis par la CCJA (Cours commune de justice et d’arbitrage)
dans l’espace OHADA et par la CATO (Cours d’arbitrage du Togo) sur le plan territorial, le
Togo s’est doté en 2018 de deux tribunaux de commerce (un à Kara et l’autre à Lomé).
La cour suprême est saisie au moyen d’un pourvoi en cassation formé contre une décision
rendue en 1er et dernier ressort et l’arrêt de la cour d’appel.
Les décisions de la cour suprême : les décisions de la cour suprême sont appelées arrêts. Il
peut s’agir d’arrêt de cassation ou arrêt de rejet.
Il s’agir d’arrêt de rejet si la cour suprême rejette le pourvoi et estime ainsi que la loi
est bien appliquée par les juridictions inférieures. Dans ce cas l’affaire est terminée.
Il s’agit d’arrêt de cassation lorsque la loi n’est pas bien appliquée et que la cour
suprême casse la décision.
- 1ère phase
La cour suprême rejette le pourvoi (fin du procès)
Ou elle casse la décision dans ce cas, elle renvoie l’affaire devant une autre juridiction
de même degré que le 1er.
- 2ème phase : la 2ème juridiction ou juridiction de renvoi se range à l’avis de la cour
suprême (fin du procès) ou bien elle juge différemment.
- 3ème phase : un nouveau pourvoi peut être formé : dans ce cas la cour de cassation se
réunit en assemblée plénière. Elle peut casser et renvoyer devant une autre juridiction
qui doit tenir compte de son avis ou bien elle casse et rend elle-même la décision.
La cour suprême du Togo comprend 2 chambres : la chambre judiciaire (qui règle les litiges
civils, commerciaux, sociaux et pénaux) et chambre administrative.
NB : les pourvois sont portés devant la CCJA et non devant la cour suprême en cas de
violation d’un acte uniforme.
A. Tribunal du travail
C’est la juridiction chargée de connaitre les litiges nés à l’occasion de l’exécution du contrat
de travail entre les salariés et leurs employeurs. Ex : licenciement, non payement de salaire …
Le tribunal territorialement compétant est celui du lieu de travail. Il existe à Lomé,
près du tribunal de première instance, un tribunal du travail.
Le tribunal du travail est composé de : Un magistrat- Un assesseur employeur- Un
assesseur travailleur- Un secrétaire greffier
B. Le tribunal pour enfant
Le tribunal pour enfant est une juridiction collégiale composée du juge des enfants qui joue le
rôle de président et de 2 assesseurs désignés par arrêté du ministre de la justice. En effet les
enfants âgés de plus de 14 ans qui sont prévenus d’infraction à la loi pénale, peuvent être
déférés devant le juge des enfants. Lorsque la culpabilité est établie, le juge peut prendre des
mesures préventives d’éducation ou prononcer des amandes.
Il existe près de chaque tribunal de première instance, un tribunal pour enfant. NB : les
enfants âgés de moins de 15ans sont pénalement irresponsables.
La compétence d’une juridiction est l’aptitude d’une juridiction à connaitre d’un litige. Deux
règles permettent de déterminer la compétence : la compétence d’attribution (ou matérielle, ou
rationae materiae) et compétence territoriale.
C’est l’aptitude d’une juridiction à connaitre d’un litige en fonction de la nature de ce litige.
Au Togo, les tribunaux de première instance ont une compétence générale. Mais les conflits
entre employeur et salarié relèvent d’une juridiction spécialisée : le tribunal du travail.
La compétence territoriale est l’aptitude pour une juridiction de connaitre d’un litige en
fonction de sa situation géographique. Les règles de compétence territoriale précisent qu’elle
est, de tous les tribunaux d’une même catégorie, celui qui devra connaitre de l’affaire. Elle est
encore appelée compétence rationae loci ou compétence relative.
Principe : Le tribunal territorialement compétant est celui du domicile du défendeur.
Exceptions au principe :
- En matière immobilière, le tribunal compétant est celui du lieu où se trouve
l’immeuble litigieux
- En matière contractuelle, le tribunal compétant est celui du lieu de livraison de la
chose ou celui du lieu de la conclusion du contrat ou celui du lieu de payement.
- En matière délictuelle, c’est le tribunal du lieu de réalisation du dommage. Ex : en cas
d’accident, le tribunal compétant est celui du lieu où l’accident est produit.
L’action en justice est le droit reconnu à une personne de saisir la justice pour faire
reconnaitre son droit. Pour agir ou ester en justice, il faut trois conditions :
- Il faut avoir la qualité : celui qui agit doit avoir un intérêt. Mais lorsque le demandeur
n’est pas la victime, il doit révéler son identité (héritier, mandataire…) c’est pourquoi
on dit que « nul ne plaide par procureur ».
- La demande introductive : elle se fait par une assignation (acte par lequel le
demandeur invite le défendeur à comparaitre devant le tribunal) ou par plainte (en
matière pénale)
- La mise au rôle : c’est l’inscription de l’affaire dans un registre appelé « rôle ». un
juge est désigné pour suivre la procédure. Cette étape s’applique aux affaires
complexes.
- La communication des pièces : la procédure est contradictoire. Les avocats
s’échangent les documents et preuves à l’appui de leurs prétentions
- L’audience : elle est publique. Les avocats plaident et le ministère public si possible
fait sa réquisition.
- Le jugement : il est rendu soit immédiatement soit à une audience ultérieure.
Remarque : dans le procès civil la procédure est accusatoire : les parties doivent rechercher
les preuves. Mais dans le procès pénal, la procédure est inquisitoire : c’est au juge de chercher
les preuves. Cette tâche est attribuée au ministère public (procureur de la République).
En outre le procès pénal se déroule en deux phases : l’instruction et le jugement.
L’instruction est faite par le juge d’instruction dont le rôle est de réunir les preuves, prendre
des ordonnances de mise en liberté provisoire, des ordonnances de non-lieu (renonciation du
juge d’instruction à poursuivre un individu faute de preuve), des ordonnances de renvoi
devant la juridiction de jugement.
Une voie de recours est un moyen qui permet au plaideur d’obtenir un nouvel examen du
procès. Il existe plusieurs voies de recours.
A) L’appel
L’appel est une voie de recours de reformation ou d’annulation par laquelle un plaideur porte
le procès devant la cour d’appel. Celui qui fait appel ou interjette appel est l’appelant et son
adversaire est l’intimé.
L’appel n’est possible que contre les jugements rendus en 1er ressort.
L’appel suspend l’exécution du jugement (il a un effet suspensif)
Le délai pour faire appel est d’un mois (1mois)
B : l’opposition
L’opposition est une voie de recours de rétraction ouverte au plaideur contre lequel a été
rendu un jugement par défaut. L’opposition permet de saisir le tribunal qui a rendu le
jugement par défaut pour qu’il juge à nouveau l’affaire. Le délai pour opposition est de 15
jours
C : le pourvoi en cassation
Le pourvoi en cassation est une voie de recours contre une décision rendue en dernier ressort
devant la cour de cassation. Celui qui se pourvoit en cassation ou qui forme le pourvoi en
cassation est le demandeur au pourvoi et son adversaire est le défendeur au pourvoi
Le délai pour se pourvoir en cassation est de deux mois (2mois) ; Le pourvoi en cassation ne
suspend pas l’exécution de la décision attaquée.
D : la tierce opposition
Elle permet à une personne qui n’a pas été partie au procès et dont le jugement lui fait grief de
le remettre en cause
E : le recours en révision
Il permet de réviser la décision en cas de découverte d’un fait nouveau.
NB : ces différentes voies de recours sont classes en voies de recours ordinaires (appel et
opposition) et voie de recours extraordinaire (le reste).
NB. Lorsqu’une décision ne peut plus faire l’objet d’opposition ou d’appel (parce le délai a
expiré ou a été utilisé) on dit que cette décision est passée en force de chose jugée, ou qu’elle
a acquis autorité de chose jugée.
Ils sont encore appelés magistrats assis, certains sont des fonctionnaires et d’autres sont élus ;
au Togo, tous les magistrats sont des fonctionnaires. Les magistrats assis sont chargés de
rendre justice (au nom du peuple togolais), ils jugent donc les litiges qui leurs sont soumis.
C’est pourquoi on les appelle les juges. Les magistrats du siège sont indépendants c’est-à-dire
qu’ils ne sont pas placés sous l’autorité du pouvoir exécutif. Ils sont également inamovibles :
c’est une garantie de leur indépendance qui empêche que le pouvoir exécutif ne les révoque,
suspend ou les déplace sans leur avis et celui du conseil supérieur de la magistrature.
Les avocats sont organisés en un ordre qui est dirigé par un bureau appelé conseil et dont
le président est appelé le bâtonnier.
B. Les greffiers
Ce sont des fonctionnaires chargés de la mise en forme matérielle (rédaction des actes)
des décisions de justice et leur conservation aux archives.
C. Les huissiers
Ce sont des officiers ministériels chargés de signifier les actes judiciaires et
extrajudiciaires. Les actes par lesquels ils font des significations s’appellent des exploits. Ils
sont chargés aussi de l’exécution forcée des décisions de justice. A ce titre ils procèdent à des
expulsions et aux saisies. Ils peuvent procéder aussi aux constats.
D. Les notaires
Ils sont des officiers ministériels chargés d’authentifier les actes qui servent de preuve
(testament, donation,…) et de conseiller leurs clients.
NB : un officier ministériel est un particulier qui a acquis une charge avec l’agrément de
l’Etat.
Cette partie sera approfondie en droit commercial et des affaires au moment opportun.
Depuis longtemps, le Togo, tout comme les Etats membre de l’OHADA, a consacré l’unicité
de juridiction et pour ce faire les TPI ont aussi compétence en matière commerciale et des
affaires. Cependant, par la loi N°2018-028 du 10 décembre 2018 instituant les juridictions
commerciales en république togolaise, le Togo s’est doté de juridictions commerciales. Un
tribunal du commerce à Lomé qui couvre toute la région maritime et un tribunal commercial à
Kara qui couvre toute la région de la Kara. Par contre, les régions qui ne sont pas encore doté
de tribunaux commerciaux continuent de saisir les TPI pour les litiges en matière
commerciale et des affaires. Par ailleurs, la loi N°2020-002 du 7 janvier 2020 portant
modification de la loi N°2018-028 du 10 décembre 2018 a préciser et délimiter le champ
d’application de ces tribunaux commerciaux au Togo. En effet, elles sont des juridictions
spécialisées et donc doivent connaitre que des litiges qui relèvent de leur domaine spécifique.
§1 Domaine de compétence
§2 Composition du tribunal
- Un président
- Un vice-président
- De juges
- Un greffier en chef
- Des greffiers