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DEBUT DE LA PERSONNALITE JURIDIQUE

INTRODUCTION
I) La personnalité juridique des personnes physiques
A- Principes d’acquisition
La naissance marque le début de l’existence de la personne et celui de la reconnaissance la
personnalité juridique. La personnalité juridique s’entend de l’aptitude à être titulaire de
droits subjectifs, c’est-à-dire de l’aptitude à acquérir des droits et des obligations. À cet égard,
il convient de relever que toute personne physique est nécessairement titulaire de droits
subjectifs dès sa naissance. En effet, depuis l’abolition de l’esclavage et l’interdiction de la
mort civile, (peine pénale qui pouvait être prononcée jusqu’en 1854), tout individu, majeur ou
mineur a nécessairement la personnalité juridique dès sa naissance. La naissance n’est
cependant pas une condition suffisante pour que l’enfant acquière la personnalité juridique. Il
doit être né vivant et viable. Il doit être né vivant, cela implique que l’enfant décédé avant
l’accouchement, donc l’enfant mort-né ou l’enfant qui décède pendant l’accouchement, ne
peut pas avoir la personnalité juridique. L’enfant doit être né viable. Il en résulte qu’un enfant
né avec des malformations telles que le pronostic vital était déjà engagé ne peut pas non plus
avoir la personnalité juridique. Par contre, si un enfant décède quelques instants après la
naissance, d’une manière accidentelle, il aura la personnalité juridique, même si elle n’a duré
que quelques minutes.

Toute naissance doit être déclarée auprès de la mairie du lieu où elle est intervenue, dans les
trois jours de l’accouchement. Le défaut de déclaration constitue une contravention de 5e
classe. Lorsqu’une naissance n’a pas été déclarée dans le délai légal, l’officier d’état civil ne
peut la transcrire sur les registres qu’après un jugement rendu par le tribunal de grande
instance, jugement dont la mention est faite en marge à la date de la naissance. La naissance
de l’enfant est en principe déclarée par le père, ou, à défaut, par les médecins sage-femmes ou
toutes autres personnes qui ont assisté à l’accouchement. L’acte de naissance énonce le jour,
l’heure et le lieu de la naissance, le sexe de l’enfant ainsi que son ou ses prénoms, son nom de
famille, les prénoms, noms, âges, professions et domiciles des père et mère, et, s’il y a lieu,
ceux du déclarant. Dès la naissance, l’enfant est une personne. Il est doté de la personnalité
juridique qu’il conserve pendant toute sa vie. À défaut de certificat médical, indiquant que
l’enfant est né vivant et viable, l’officier d’état civil doit établir sur le registre des actes de
décès, un acte d’enfant sans vie. Ainsi, un premier décret (n° 2008-800), du 20 août 2008,
précise, que l’acte d’enfant sans vie est dressé par l’officier de l’état civil, sur production d’un
certificat médical mentionnant les heure, jour et lieu de l’accouchement. Un second décret (n°
2008-798), toujours du 20 août 2008, prévoit la délivrance du livret de famille, même à la
naissance d’un d’enfant sans vie, et l’inscription de ce dernier sur le livret, avec la date et le
lieu de l’accouchement. Cette innovation a principalement pour but de permettre aux parents
de donner un prénom à l’enfant et d’organiser ses obsèques. Pour autant, le fœtus ne se voit
pas reconnaître la personnalité juridique.
B- Les différents cas de figures
1. L’ENFANT EST NÉ VIVANT ET VIABLE

La naissance constitue le point de départ de la personnalité juridique à condition que l’enfant


naisse viable. La personnalité juridique octroyée à l’enfant rétroagit au jour de sa conception à
condition qu’il naisse vivant et viable. L’article 318 du Code civil dispose en effet qu’«
aucune action n’est reçue quant à la filiation d’un enfant qui n’est pas né vivant et viable ».
En effet, l’enfant doit naître viable c’est-à-dire qu’il doit avoir la capacité naturelle de vivre.
Dans cette hypothèse, l’article 79-1 alinéa 1er du Code civil, issu de la loi du 8 janvier 1993,
impose alors à l’officier d’état civil d’établir un acte de naissance. Les parents doivent
déclarer la naissance dans les trois jours de celle-ci (article 54 et 57 du Code civil).

L’ENFANT EST NÉ VIVANT MAIS NON VIABLE


L’article 79-2 alinéa 2 prévoit qu‘à défaut de certificat médical, l’officier d’état civil devra
dresser un acte d’enfant sans vie, inscrit sur les registres de décès et indique les jours, date et
lieu de l’accouchement, les prénoms et noms, dates et lieu de naissance et les professions et
domiciles des père et mère. L’acte d’enfant sans vie emporte plusieurs conséquences :

– l’enfant se voit attribuer un prénom ;

– il a une filiation établie ;

– le nom de l’enfant peut s’inscrire sur le livret de famille ;


– il entraîne l’attribution d’avantages sociaux (majoration de la pension retraite) ;

– l’article R 1112-75 du Code de la Santé Publique, issu du décret du 1er août 2006, prévoit
que l’établissement hospitalier doit considérer l’enfant sans vie comme une personne décédée.
En effet, si la famille, ou à défaut, les proches disposent d’un délai de dix jours pour réclamer
le corps de la personne décédée, la mère ou le père dispose, à compter de l’accouchement, du
même délai pour réclamer le corps de l’enfant pouvant se voir déclaré sans vie.

2. L’ENFANT EST NÉ VIVANT ET VIABLE MAIS DÉCÈDE AVANT LA


DÉCLARATION DE NAISSANCE

L’article 79-1 alinéa 1er impose à l’officier d’établir un acte de naissance puis un acte de
décès sur production d’un certificat médical attestant que l’enfant est né vivant et viable.

- Il existe une exception au principe d’acquisition de la personnalité juridique à la naissance.


Il s’agit de l’enfant sans vie. L’enfant qui naît sans vie n’a pas la personnalité juridique.
Dans un tel cas, l’officier d’état civil établit un acte d’enfant sans vie (article 79-1 du Code
civil).
Il faut que l’enfant soit né vivant mais non viable, ou qu’il soit mort-né, c’est-à-dire mort au
moment d’un accouchement spontané ou provoqué pour raison médicale. L’enfant n’est donc
pas considéré comme mort-né en cas de fausse couche ou d’interruption volontaire de
grossesse.
A la suite de l’acte d’enfant sans vie, l’existence de l’enfant peut être inscrite dans le livret de
famille et les parents peuvent lui donner un ou des prénoms, ainsi qu’un nom de famille
(article 79-1 alinéa 2 du Code civil). Mais il faut bien comprendre que cette inscription de
prénoms et nom n’emporte aucun effet juridique (elle ne conduit pas à la reconnaissance de la
personnalité juridique).
En outre, la famille peut revendiquer le corps de l’enfant dans les 10 jours suivant
l’accouchement

II) La personnalité juridique des personnes morales


A- Principes d’acquisition
La constitution d’une personne morale est subordonnée à un certain nombre de formalités. A
l’origine de la naissance de la personne morale, il y a d’abord une manifestation de volontés
individuelles, volontés de personnes physiques qui décident de se regrouper. Cette manifestation de
volontés se matérialise par un contrat (les statuts de la société ou de l’association) ou une
souscription ou une déclaration unilatérale accompagnée de formalités. Il peut s’agir d’une simple
déclaration, d’un dépôt de statuts ou d’un enregistrement. Ensuite, il y a une intervention de l’Etat se
traduisant par un agrément, une approbation, une autorisation administrative ou une
reconnaissance d’utilité publique. Enfin il y a des mesures de publicité, surtout pour les sociétés
commerciales qui n’obtiennent la personnalité morale qu’à la suite de leur immatriculation au
registre du commerce et du crédit mobilier. Il en va de même des associations qui bénéficient de la
personnalité morale une fois déclarées à la préfecture ou autre circonscription administrative.

Pour une personne morale, la naissance prend la forme d’une déclaration à


l’autorité publique.

La personnalité juridique d’une société débute avec l’immatriculation de


celle-ci au Registre du Commerce et des Sociétés (R.C.S.).

Pour qu’une association acquiert la personnalité juridique, sa création doit


faire l’objet d’une déclaration à la Préfecture. Cette association n’aura la
personnalité juridique que le jour de la parution au Journal officiel de la
déclaration de sa création.

Un syndicat dispose de la personnalité juridique à partir du dépôt de ses


statuts à la mairie.

La capacité juridique permet à la personne morale d’accomplir des actes


juridiques, comme le font les personnes physiques. Ainsi la personne morale peut
contracter : par exemple, elle peut louer un local pour abriter son siège social ou
pour accomplir son activité de production ou de distribution de richesses. Elle peut
conclure un contrat pour engager des travailleurs à travailler pour son compte. Elle
peut acheter du matériel d’exploitation, des matières premières et vendre en
retour des produits finis, des marchandises. La capacité juridique permet à la
personne morale de défendre ses intérêts devant les tribunaux : elle peut intenter
une action en justice et, à l’inverse, être poursuivie en justice. Pour l’exercice de
ses droits, la personne morale ne peut qu’avoir recours à une personne physique
qui agit en son nom et pour son compte, en qualité de membre de l’organe
représentatif (Président, Directeur, Administrateur, gérant …etc.).
B- Les différents cas de figures
Identification des personnes morales :
Le nom de la personne morale : le nom d'une personne morale peut
prendre plusieurs aspects : on parle de titre pour les associations,
dénomination sociale pour les sociétés commerciales, la dénomination
pour les syndicats. Le nom d'une personne morale est, en principe choisi
librement par les fondateurs (à condition d'être disponible : nom
commercial, ni porter atteinte au nom patronymique d'un tiers). La
jurisprudence considère que toute personne morale a droit à la protection
de son nom. Le nom est cessible, transmissible, modifiable.
Le domicile & la nationalité de la personne morale : toute personne
morale a comme une personne physique, un seul domicile appelé siège
social. La jurisprudence retient que le domicile d'une personne morale est
situé là où le groupement a son principal établissement c’est-à-dire « sa
direction juridique, administrative & technique ». Le siège social produit
tous les effets attachés au domicile notamment le rattachement territorial à
une juridiction.
Exception : tribunal du lieu où l'entreprise à un établissement ou un
agent ayant pouvoir de la représenter en justice. Par conséquent, le
demandeur a le choix entre le tribunal du siège ou de l'établissement.
L'identification du domicile de la personne morale, permet de déterminer
sa nationalité. La nationalité permet de déterminer la loi applicable au
groupement (règle de constitution, fonctionnement).
La capacité des personnes morales :
La capacité de jouissance des personnes morales : Les personnes
morales comme les personnes physiques ont une capacité de jouissance :
en effet, elles ont la possibilité d'acquérir des droits et de s'obliger. C'est là
le principal intérêt de la personnalité morale. Cette capacité est néanmoins
limitée par le principe de spécialisé c’est-à-dire qu'elles n'ont de capacité
d'acquérir et de s'obliger que dans la limite de leur objet (activité).
C- La capacité d'exercice des personnes morales : Les personnes morales
ne peuvent agir par elles-mêmes mais par l'intermédiaire de leurs
représentants ou organes (PDG). Le patrimoine (attribut de la
personnalité) : Toute personne juridique a un patrimoine et un seul
(indivisibilité du patrimoine). Il comprend l'ensemble des biens et
obligations de la personne juridique (un actif : des biens et des droits, un
passif : dettes). Le patrimoine ne comprend que des biens, droits,
obligations évaluables en argent (droits patrimoniaux). Le patrimoine de
la personne constitue le gage général des créanciers : l'ensemble de l'actif
répond de l'ensemble du passif (universalité du patrimoine).

CONCLUSION

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