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Calcul intégral

Table des matières

1 - Primitives ......................................................................... 2
1.1 - Définitions et rappels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 - Primitives usuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

2 - La formule d’intégration par parties ......................................... 4


2.1 - Le théorème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.2 - Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
3 - La formule de changement de variable ....................................... 6
3.1 - Le théorème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
3.2 - Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
4 - Techniques de calcul de primitives ........................................... 7
4.1 - Calcul de primitives d’éléments simples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
4.2 - Calcul de primitive de fonctions trigonométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
4.3 - Calcul de primitive abélienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
5 - Intégration des fonctions à valeurs complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

1
Dans ce chapitre, I désigne un intervalle de R et f une fonction continue sur I à valeurs réelles.

1 Primitives
1.1 Définitions et rappels

Définition A : Intégrale d’une fonction


Soit f une fonction continue sur un segment [a, b].
Rb
On note a f (t) dt l’aire délimitée par la courbe Cf et les droites d’équations y = 0, x = a et x = b,
c’est-à-dire l’aire hachurée du graphique ci-dessous :

Définition B : Primitives d’une fonction continue


Soit f une fonction continue sur I.
On appelle primitive de f toute fonction F de classe C 1 sur I telle que F 0 = f .

Rappelons que nous avons admis le résultat qui suit.

Théorème 1 : Le théorème fondamental de l’analyse


— Toute fonction continue sur un intervalle admet des primitives.
— Plus précisément, si IR désigne un intervalle de R, x0 un point de I et f une fonction continue
x
sur I alors Fx0 : x 7→ x0 f (t) dt est l’unique primitive de f s’annulant en x0 .
— Toutes les primitives d’une fonction continue sur un intervalle diffèrent à une constante additive
près.

Remarque I
Attention, si f est une fonction continue sur un intervalle I et si F est une primitive de f alors il
n’existe pas nécessairement un x0 ∈ I tel que F = Fx0 .
1
Pensez à f : t 7→ 1+t 2 puisque F : x 7→ arctan(x) + 4 est une primitive de f sur R ne s’annulant en
aucun point.

2
Théorème 2
Soient f une fonction continue sur un segment [a, b] et F une primitive de f alors
Z b
f (t) dt = F (b) − F (a).
a
 t=b  t=b
Rb
On note alors F (b) − F (a) = F (t) de sorte que a f (t) dt = F (t) .
t=a t=a

Preuve :Si F est une primitive de Rf alors d’après le théorème fondamental de l’analyse, il existe une constante C > 0
x
telle que, pour tout x ∈ I, F (x) = a f (t) dt + C.
Ainsi, Z b Z b
F (b) − F (a) = f (t) dt + C − 0 − C = f (t).
a a

1.2 Primitives usuelles


À l’aide du chapitre précédent, nous avons prouvé le tableau de résultats qui suit.

Fonction f Primitive F Intervalle de validité


1
x 7→ xn où n ∈ N x 7→ n+1 xn+1 R
x 7→ x1 x 7→ ln |x| ] − ∞, 0[ ou ]0, +∞[
1
x 7→ xα où α 6= −1 x 7→ α+1 xα+1 R?+
x 7→ eαx où α ∈ R? x 7→ α1 eαx R
x 7→ sin(x) x 7→ − cos(x) R
x 7→ cos(x) x 7→ sin(x) R
x 7→ ch(x) x 7→ sh(x) R
x 7→ sh(x) x 7→ ch(x)  π R
x 7→ 1 + tan2 (x) − 2 + kπ, π2 + kπ

x 7→ tan(x)
x 7→ 1 − th2 (x) x 7→ th(x)  π R
− 2 + kπ, π2 + kπ

x 7→ tan(x) x 7→ − ln | cos(x)|
x 7→ th(x) x 7→ ln ch(x) R
1
x 7→ 1+x 2 x 7→ arctan(x) R
1
x 7→ √1−x 2
x 7→ arcsin(x) ] − 1, 1[

3
Soit u une fonction de classe C 1 sur intervalle I de R.

Fonction Primitive Condition de validité


u0 unoù n ∈ N 1
n+1 u
n+1
u0
u ln |u| si u non nulle
u0 uα où α 6= −1 1
α+1 u α+1 si u strictement positive
u0 eαu où α ∈ R? 1 αu
αe
u0 sin(u) − cos(u)
u0 cos(u) sin(u)
u0 ch(u) sh(u)
u0 sh(u) ch(u)
0
u (1 + tan2 (u)) si u est à valeurs dans − π2 + kπ, π2 + kπ
 
tan(u)
u0 (1 − th2 (u)) th(u)
u0 tan(u) − ln | cos(u)| si u est à valeurs dans − π2 + kπ, π2 + kπ
 

u0 th(u) ln ch(u)
u0
1+u2
arctan(u)
0
√u arcsin(u) si u est à valeurs dans ] − 1, 1[
1−u2

Exemple 1 :
— t=4
Z 4   
1 ln 4
dt = ln | ln(t)| = ln = ln(2).
2 t ln(t) t=2 ln 2
— t=4
Z 4 
ln(t) 1 2 3
dt = ln(t) = ln(2)2 .
2 t 2 t=2 2
— t=1
1 √
Z p
t
√ dt = 1 + t2 = 2 − 1.
0 1 + t2 t=0
— t=1
1
et
Z 
t π
dt = arctan(e ) = arctan(e) − .
0 1 + e2t t=0 4

2 La formule d’intégration par parties


2.1 Le théorème

Théorème 3 : L’intégration par parties


Soient u et v deux fonctions de classe C 1 sur un segment [a, b]. Alors
Z b  t=b Z b
u0 (t)v(t) dt = u(t)v(t) − u(t)v 0 (t) dt.
a t=a a

4
Preuve : Rappelons que, pour t ∈ [a, b], (uv)0 (t) = u0 (t)v(t)+u(t)v 0 (t). Ainsi, en intégrant entre a et b l’égalité précédente,
nous obtenons
Z b Z b Z b
u0 (x)v(t) dt = (uv)0 (t) dx − u(t)v 0 (t) dt
a a a
 t=b Z b
= u(t)v(t) − u(t)v 0 (t) dt,
t=a a

0
puisque uv est une primitive de (uv) .

2.2 Exemples
R1
Exemple 2 : Calculer I = 0 tet dt.
7 t et t 7→ et sont de classe C 1 sur le segment [0, 1]. Par intégration par parties, on
Les fonctions t →
obtient  t=1 Z 1  t=1
t
I = te − e dt = e − et
t 1
= e1 − e1 + 1 = 1.
t=0 0 t=0

Corollaire 4
Les primitives de la fonction t 7→ ln(t) sur R?+ sont données par les fonctions x 7→ x ln(x) − x + C où
C est une constante quelconque.

R xIl suffit d’en calculer une. Une primitive de la fonction t 7→ ln(t)


Preuve : Toutes les primitives différent d’une constante.
sur R?+ est, par exemple, donnée par la fonction x 7→ 1 ln(t) dt.
←→
Posons, pour t > 0, u(t) = t et v(t) = ln(t). Les fonctions u et v sont de classe C 1 sur le segment [1, x]. D’après la
formule d’intégration par parties, nous obtenons
Z x  t=x Z x Z x
1
ln(t) dt = t ln(t) − t × dt = x ln(x) − 1 dt = x ln(x) − x + 1.
1 t=1 1 t 1

Corollaire 5
Les primitives de la fonction t 7→ arctan(t) sur R sont données par les fonctions x 7→ x arctan(x) −
1 2
2 ln(1 + x ) + C où C est une constante quelconque.

R x d’en calculer une. Une primitive de la fonction t 7→


Preuve : Toutes les primitives différent d’une constante. Il suffit
arctan(t) sur R est, par exemple, donnée par la fonction x 7→ 0 arctan(t) dt.
←→
Posons, pour t > 0, u(t) = t et v(t) = arctan(t). Les fonctions u et v sont de classe C 1 sur le segment [0, x]. D’après la
formule d’intégration par parties, nous obtenons
Z x  t=x Z x
t
arctan(t) dt = t arctan(t) − dt
1 t=0 0 1 + t2
 t=x
1 p
= x arctan(x) − ln(1 + x2 ) = x arctan(x) − 1 − x2 .
2 t=0

Corollaire 6
Les primitives de la fonction t 7→ arcsin(t) sur [−1, 1] sont données par les fonctions x 7→ x arcsin(x) +

1 − x2 + C où C est une constante quelconque.

5
Preuve : Toutes les primitives différent d’une constante. Il suffit Rd’en calculer une. Une primitive de la fonction t 7→
x
arcsin(t) sur [−1, 1] est, par exemple, donnée par la fonction x 7→ 0 arcsin(t) dt.
←→
Posons, pour t > 0, u(t) = t et v(t) = arcsin(t). Les fonctions u et v sont de classe C 1 sur le segment [0, x]. D’après la
formule d’intégration par parties, nous obtenons
Z x  t=x Z x
t
arcsin(t) dt = t arcsin(t) − √ dt
1 t=0 0 1 − t2
p t=x p
= x arcsin(x) + 1 − t2 = x arcsin(x) + 1 − x2 − 1.
t=0

Corollaire 7
√ primitives de la fonction t 7→ arccos(t) sur [−1, 1] sont données par les fonctions x 7→ x arccos(x) −
Les
1 − x2 + C où C est une constante quelconque.

Preuve : Toutes les primitives différent d’une constante. Il suffit Rd’en calculer une. Une primitive de la fonction t 7→
x
arccos(t) sur [−1, 1] est, par exemple, donnée par la fonction x 7→ 0 arccos(t) dt.
π
En exploitant la relation, arccos + arcsin = 2 et en utilisant le résultat précédent, nous obtenons
Z x Z x
π  π p p
arccos(t) dt = − arcsin(t) dt = x − x arcsin(x) − 1 − x2 + 1 = x arccos(x) − 1 − x2 + 1.
0 0 2 2

3 La formule de changement de variable


3.1 Le théorème

Théorème 8 : Le changement de variable pour les intégrales


Soient ϕ une fonction de classe C 1 sur [a, b] et f une fonction continue sur ϕ([a, b]). Alors
Z ϕ(b) Z b
f (t) dt = f (ϕ(u)) × ϕ0 (u) du.
ϕ(a) a

Preuve : Comme ϕ est continue sur le segment [a, b], ϕ([a, b]) est un segment.
On pose, pour x ∈ ϕ([a, b]), Z x
F (x) = f (t) dt.
ϕ(a)

Comme f est continue sur l’intervalle ϕ([a, b]) alors, par le théorème fondamental de l’analyse, F est une fonction de
classe C 1 sur ϕ([a, b]). De plus, F 0 = f et F (ϕ(a)) = 0.
On pose ensuite, pour x ∈ [a, b], Z x
G(x) = f (ϕ(u)) × ϕ0 (u) du − F (ϕ(x)).
a
Comme ϕ est de classe C 1 surR [a, b] alors u 7→ f (ϕ(u)) × ϕ0 (u) est continue sur l’intervalle [a, b]. Par le théorème
x
fondamental de l’analyse, x 7→ a f (ϕ(u)) × ϕ0 (u) du est donc de classe C 1 sur [a, b].
1
Par conséquent, G ∈ C ([a, b]). De plus, pour tout x ∈ [a, b],
G0 (x) = f (ϕ(x)) × ϕ0 (x) − f (ϕ(x)) × ϕ0 (x) = 0.
L’application G est donc constante sur [a, b]. Comme G(a) = 0, on peut affirmer que l’application G est nulle et que
G(b) = 0. Cela signifie que
Z ϕ(b) Z b
f (t) dt = f (ϕ(u)) × ϕ0 (u) du.
ϕ(a) a

6
3.2 Exemples
R1√
Exemple 3 : Calculer I = 0 1 − t2 dt.
On pose
0, π2 → [0, 1]
 
ϕ:
.
u 7→ cos(u)
La fonction ϕ est de classe C 1 sur le segment 0, π2 et, pour u ∈ 0, π2 , ϕ0 (u) = − sin(u).
   

Par la formule de changement de variable, on obtient


Z ϕ(π/2) p Z πp
2
I=− 1 − t2 dt = 1 − cos2 (u) sin(u) du
ϕ(0) 0
Z π Z π Z π
2 2
2 1 2 π
= | sin(u)| sin(u) du = sin(u) du = (1 − cos(2u)) du = .
0 0 2 0 4
R1 1
Exemple 4 : Calculer I = 0 eu +e−u du.
On pose
ϕ : [0, 1] → [1, e]
.
u 7→ eu
La fonction ϕ est de classe C 1 sur le segment [0, 1] et, pour u ∈ [0, 1], ϕ0 (u) = eu .
Par la formule de changement de variable, on obtient

ϕ0 (u)
Z 1 Z 1
eu
I= du = du
0 (eu )2 + 1 0 ϕ(u)2 + 1
Z ϕ(1) Z e
1 1 π
= 2+1
dt = 2
du = arctan e − .
ϕ(0) t 1 1 + t 4

4 Techniques de calcul de primitives


4.1 Calcul de primitives d’éléments simples
1
 Comment calculer une primitive de x 7→ (x−a)(x−b) où a 6= b ?
λ µ 1
On cherche deux constantes λ et µ de sorte que = x−a + x−b . (x−a)(x−b)
Pour calculer λ, on peut multiplier par x − a et évaluer en x = a.
Pour calculer µ, on pourra multiplier par x − b et évaluer en x = b.
1
Les primitives de x 7→ x−a et x 7→ 1 sont connues puisque usuelles.
R 2 1 x−b
Exemple 5 : Calcul de 1 t(t+1) dt.
1
On note que t(t+1) 1
= 1t − 1+t donc
Z 2 Z 2 Z 2  2  
1 1 1 4
dt = dt − dt = ln(t) − ln(1 + t) = ln .
1 t(t + 1) 1 t 1 t+1 1 3
1
Cette méthode se généralise au calcul des primitives de x 7→ (x−a1 )···(x−an ) avec a1 , · · · , an deux à
deux distincts.
1
 Comment calculer une primitive de x 7→ (x−a) n où n ∈ N ?
C’est une primitive usuelle.R
3 1
Exemple 6 : Calcul de 2 (t−1) n dt.

Z 3 
1 ln(2) si n = 2,
dt = 1 1−n
2 (t − 1)n n−1 (2 − 1) sinon.

7
1
 Comment calculer une primitive de x 7→ x2 +a
avec a > 0?
 
On peut retenir qu’une primitive est x 7→ √1 arctan √x comme on peut le vérifier en dérivant. Pour
a a
trouver cette primitive, il suffit d’écrire
1 1 1
= ×  2
x2 +a a √x
a
+1

et d’effectuer le changement de variable y = √x .


a
R1
Exemple 7 : Calcul de 0 t21+3 dt.
Z 1    1
1 1 t π
2
dt = √ arctan √ = √ .
0 t +3 3 3 0 6 3
1 ?
 Comment calculer une primitive de x 7→ (x2 +1) m où m ∈ N .

Si m = 1, une primitive est donnée par x 7→ arctan(x).


Si m > 2, on écrit
1 1 x 2x
2 m
= 2 m−1
− × .
(1 + x ) (1 + x ) 2 (1 + x2 )m
Par intégration par parties, on trouve
Z t Z t Z t
1 1 t 1 1
2 m
dx = 2 m−1
dx + 2 m−1
+ dx
0 (1 + x ) 0 (1 + x ) 2(m − 1)(1 + t ) 2(1 − m) 0 (1 + x2 )m−1
  Z t
1 1 t
= 1+ × 2 )m−1
dx + .
2(1 − m) 0 (1 + x 2(m − 1)(1 + t2 )m−1
1
Et on peut calculer une primitive de x 7→ (x2 +1) m par récurrence (ou itération si vous préférez) sur m.

R 3 1 y 1 1 sur le
Exemple 8 : Calcul de 1/√3 (y2 +1) 2 dy. Les fonctions y → 2 et y → y 2 +1 étant de classe C
h √ i
segment √13 , 3 , par intégrations par parties, on trouve
√ √ √
Z 3 Z 3 Z 3
1 1 y 2y
dy = dy − dy
√1 (y + 1)2
2
√1
2
y +1
√1 2 (y + 1)2
2
3 3 3
y=√3 Z √3


1 y 1 1 1
= arctan 3 − arctan √ + × 2 − 2
dy
3 2 y + 1 y= √1 2 √1 y +1
3 3
√ √
1 √ 1 1 3 3 π
= arctan 3 − arctan √ + − = .
2 2 3 8 8 12
1
 Comment calculer une primitive de x 7→ (ax2 +bx+c)m
avec b2 − 4ac < 0 et m ∈ N? .

On écrit le dénominateur sous forme canonique, on factorise par − 4a 2 et on se ramène précédent par
un changement de variableR affine.
1 1
Exemple 9 : Calcul de 0 (x2 +x+1) 2 dx.
 2 
2
On écrit que x2 + x + 1 = x + 21 + 43 = 43 2x √1 . Ainsi, en posant y = √13 (2x + 1), on


3
+ 3
+ 1
trouve
Z 1
√ Z √3
1 8 3 1 2π
2 2
dx = 2 2
dy = √ .
0 (x + x + 1) 9 √1 (y + 1) 9 3
3

8
4.2 Calcul de primitive de fonctions trigonométriques
 Comment calculer une primitive de x 7→ f (cos(x), sin(x)) où f est une fonction polynomiale à deux
variables.
On linéarise. Rπ
Exemple 10 : Calcul de 0 cos3 (x) dx.
Z π/2 Z π/2  π/2
3 1 1 1 2
cos (x) dx = (cos(3x) + 3 cos(x)) dx = sin(3x) + 3 sin(x) = .
0 4 0 4 3 0 3

 Comment calculer une primitive de f : x 7→ Q(cos(x),sin(x))


P (cos(x),sin(x)) où P et Q sont des fonctions polynomiales
à deux variables.
On utilise les règles de Bioche qui suivent.
- Si f (x) dx est invariant par x 7→ −x alors un changement de variable judicieux est u = cos(x).
- Si f (x) dx est invariant par x 7→ π − x alors un changement de variable judicieux est u = sin(x).
- Si f (x) dx est invariant par x 7→ π + x alors un changement de variable judicieux est u = tan(x).
- Si aucune des invariances précédentes n’est satisfaites alors un changement de variable judicieux est
u = tan x2 .
R π sin(x)
Exemple 11 : Calcul de 02 1+cos(x) 2 dx. Ici, l’élément f (x) dx est invariant par x 7→ −x.

On pose
ϕ : 0, π2 → [0, 1]
 
.
x 7→ cos(x)
La fonction ϕ est de classe C 1 sur le segment 0, π2 et, pour x ∈ 0, π2 , ϕ0 (x) = − sin(x).
   

Par la formule de changement de variable, on obtient


Z π
ϕ0 (x)
Z ϕ(π/2) Z 1
2 du du π
I=− 2
dx = 2
= 2
= arctan(1) = .
0 1 + ϕ(x) ϕ(0) 1+u 0 1+u 4
1
sur − π2 , π2 .
 
Exemple 12 : Calculer les primitives de x 7→ cos(x)
1
étant continue − π2 , π2 , elle y admet des primitives. Celles-ci différent toutes à
 
La fonction x 7→ cos(x)
Rt 1
une constante additive près. Calculons celle s’annulant en 0, c’est-à-dire t 7→ 0 cos(x) dx.
Ici, l’élément f (x) dx est invariant par x 7→ π − x.
On pose
←→ ←→
ϕ : [ 0, t] → [0, sin(t)] .
x 7→ sin(x)
La fonction ϕ est de classe C 1 sur le segment [0, π2 ] et, pour x ∈ [0, π2 ], ϕ0 (x) = cos(x).
Par la formule de changement de variables, on obtient
ϕ0 (x)
Z t Z t
1
dx = 2
dx
0 cos(x) 0 1 − ϕ (x)
Z sin(t)
du
=
0 1 − u2
Z sin(t)  
1 1 1
= + du
0 2 1−u 1+u
 
1 1 + sin(t)
= ln .
2 1 − sin(t)
 
1 1+sin(t)
sur − π2 , π2 sont données par les fonctions t 7→ 1
 
On conclut que les primitives de x 7→ cos(x) 2 ln 1−sin(t) +
C, où C ∈ R.

9
Remarque II
1
De la même manière, il est possible de calculer les primitives de x 7→ sin(x) sur ]0, π[.

π
1
R 2
Exemple 13 : Calcul de 0 2+cos(x) dx. Ici, l’élément f (x) dx ne possède par d’invariance.
On pose
0, π2 →

ϕ: [0, 1] 
.
x 7→ tan x2
La fonction ϕ est de classe C 1 sur le segment 0, π2 et, pour x ∈ 0, π2 , ϕ0 (x) = 12 (1 + tan2 (x/2)).
   

Par la formule de changement de variable, on obtient


Z π 0 Z ϕ(π/2) Z 1  1
2 ϕ (x)2ϕ(x)2
 
2du 2du 2 u π
I= 1−ϕ(x)2
dx = 2
= 2
= √ arctan √ = √ .
0 2 + 1+ϕ(x)2 ϕ(0) 3 + u 0 3 + u 3 3 0 3 3

4.3 Calcul de primitive abélienne


 q 
 Comment calculer une primitive de f : x 7→ R x, n ax+b cx+d où R est une fonction quelconque à deux
variables ? q
On effectue le changement de variable y = n ax+bcx+d .
R −2 1 q x−1
Exemple 14 : Calcul de −3 x x+1 dx.
On pose √ √
ϕ : [−3, −2] → [ q2, 3]
x−1 .
x 7→ x+1
q
La fonction ϕ est de classe C 1 sur le segment [−3, −2] et, pour x ∈ [−3, −2], ϕ0 (x) = (x+1)
1
2 ×
x+1
x−1 .
ϕ(x) +1 2
De plus, pour tout x ∈ [−3, −2], x = 1−ϕ(x) 2.

Par la formule de changement de variable, on obtient


Z −2 r Z −2 Z √2  2
  2 2 !
1 x−1 1 1 − u u + 1
dx = ϕ0 (x) × × (x2 − 1) dx = √ × − 1 du
−3 x x+1 −3 x 2 1 + u2 1 − u2
Z √2  2
u + 1 1 − u2

= √ − du
2 1 − u2 1 + u2
Z √2  
2 1 1
= √ − + + du
2 1 + u2 1 − u 1 + u
√
1 + u 3

= − 2 arctan(u) + ln
1 − u √2
2π √ √ √
=− + 2 arctan 2 + ln(3 − 2 2)(2 + 3) ≈ 0.62.
3
 √ 
 Comment calculer une primitive de f : x 7→ F x, ax2 + bx + c où F est une fonction quelconque
à deux variables et a 6= 0 ?

On écrit ax2 + bx + c sous forme canonique, on factorise par − 4a 2 et on effectue un changement de
variable affine.
- Si a > 0 et ∆ < 0 alors on pose ensuite x = sh(u).
- Si a > 0 et ∆ > 0 alors on pose ensuite x = ch(u).
- Si a < 0 et ∆ > 0 alors on pose ensuite x = sin(u).

10
R1 x
Exemple 15 : Calcul de 0

−x2 +x+1
dx.
  2 
2
On écrit que −x2 +x+1 = − x − 21 + 45 = 54 − √2x
5
− √1
5
+ 1 . Ainsi, en posant y = 2x−1
√ ,
5
on
trouve
Z 1 Z √
1/ 5

x 5y + 1
√ dx = √ p dy
0 −x2 + x + 1 −1/ 5 2 1 − y2

On pose  √ √  √ √
ϕ: −1/ 5, 1/ 5 → [− arcsin(1/ 5), arcsin(1/ 5)]
.
u 7→ sin(u)
La fonction ϕ est de classe C 1 sur le segment [2, 3]. Par la formule du changement de variable, on
obtient
Z 1 Z arcsin(1/√5) √ !
x 5 1
√ dx = √ sin(u) + du
0 −x2 + x + 1 − arcsin(1/ 5) 2 2
 √ √
u arcsin(1/ 5) √

5
= − cos(u) + = arcsin(1/ 5)
2 2 − arcsin(2/√5)

5 Intégration des fonctions à valeurs complexes

Définition C
Soit f une fonction continue sur un segment [a, b] à valeurs complexes.
On appelle intégrale de f sur [a, b] le complexe
Z b Z b Z b
f (x) dx = Re(f (x)) dx + i Im(f (x)) dx.
a a a

Remarque III
Tous les théorèmes vus précédemment restent valides pour les fonctions à valeurs complexes.

Exemple 16 : Soit λ ∈ C \ R. Calculer les primitives de x 7→ eλx sur R.


La fonction x 7→ eλx est continue sur l’intervalle R : elle admet donc des primitives
Rt selon le théorème
fondamental de l’analyse. Calculons celle s’annulant en 0, c’est-à-dire t 7→ 0 eλx dx.
Soit t ∈ R. Écrivons λ = a + ib avec b 6= 0 puisque λ ∈ C \ R. Par conséquent,
Z t Z t
eλx dx = e(a+ib)x dx
0 0
Z t
= (eax × cos(bx) + i sin(bx)) dx
0
Z t Z t
= eax × cos(bx) dx + i eax × sin(bx) dx.
0 0
←→
7 eax et x 7→ sin(bx)
Les fonctions x → b sont de classe C 1 sur le segment [ 0, t] donc, par intégration par
parties,
sin(bx) × eax x=t a
Z t   Z t
ax
e × cos(bx) dx = − × eax × sin(bx) dx.
0 b x=0 b 0

11
←→
Les fonctions x 7→ eax et x 7→ − cos(bx)
b sont de classe C 1 sur le segment [ 0, t] donc, par intégration par
parties,

sin(bx) × eax x=t  a  cos(bx) × eax x=t  a 2


Z t     Z t
ax
e × cos(bx) dx = + × − × eax × sin(bx) dx.
0 b x=0 b b x=0 b 0

Par conséquent,

sin(bx) × eax x=t  a  cos(bx) × eax x=t


 2  Z t
a + b2
   
ax
× e × cos(bx) dx = + ×
b2 0 b x=0 b b x=0
   
sin(bt)  a  a
= eat × + 2 × cos(bt) − 2 .
b b b

Un calcul identique permet d’établir que


 2  Z t
a + b2
 
ax at cos(bt)  a  1
× e × cos(bx) dx = e × − + 2 × sin(bt) + .
b2 0 b b b

Ainsi,
t
b2
Z  
λx at sin(bt) cos(bt)  a 
e dx = 2 ×e × −i + 2 × (cos(bt) + i sin(bt)) + C ste
0 a + b2 b b b
a b
= 2 × eλt − i 2 eλt + C ste
a + b2 a + b2
λ
= × eλt + C ste
|λ|2
eλt
= + C ste .
λ
n λt
o
Finalement, S = t 7→ eλ + C / C ∈ C .

12

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