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fonctions classiques
H. Le Ferrand
25 novembre 2017
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Table des matières
1 Introduction. Prérequis 3
1.1 La notion de fonction d’une variable réelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Graphe. Image directe et image réciproque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3 Monotonie. Fonction majorée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.4 Symétrie. Périodicité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.5 Composée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.6 Interpolation linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2 Continuité. Limites 5
2.1 Continuité en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.2 Valeurs intermédiaires. Maximum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.3 Fonction réciproque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.4 Limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.4.1 Limite en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.4.2 Calculs pratiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
3 Dérivation 10
3.1 Dérivée en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
3.2 Calculs pratiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
3.3 Notion de primitive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
3.4 Théorème des accroissements finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
3.5 La formule de Taylor-Lagrange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
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1 Introduction. Prérequis
1.1 La notion de fonction d’une variable réelle
Le terme functio a été proposé par Leibniz et la notation y = f (x) a été introduite par
Euler en 1734. En 1837 Dirichlet donne la définition suivante : une fonction f : A → B est la
donnée de deux ensembles A (le domaine) et B (l’image) et d’un procédé qui à tout x ∈ A
associe un (et un seul) y ∈ B. On écrit :
y = f (x) ou x 7→ f (x).
On dit que y est l’image de x et que x est un antécédent de y. Regardons les exemples
suivants :
f : [−1, 1] → IR, f (x) = x (1)
(
x 0 ≤ x ≤ 12
g : [0, 1] → IR, g(x) = (2)
1 − x 12 ≤ x ≤ 1
(
−1 −1 ≤ x ≤ 0
h : [−1, 1] → IR, h(x) = (3)
1 0<x≤1
(
1 si x est rationnel
l : [0, 1] → IR, l(x) = (4)
0 si x est irrationnel
En général, on indique seulement le procédé x 7→ f (x), il s’agit alors déterminer le
domaine de définition de f que l’on note Df . On travaillera (essentiellement) sur des
intervalles (ou des unions d’intervalles ) de IR : [a, b] = {x ∈ IR / a ≤ x ≤ b} (segment),
]a, b[= {x ∈ IR / a < x < b} (intervalle ouvert borné), [a, +∞[= {x ∈ IR / a ≤ x}, etc. Par
exemple, on a :
1
f (x) = , Df =] − ∞, 1[∪]1, +∞[. (5)
x−1
1
f (x) = √ , Df =] − ∞, 4[. (6)
4−x
1
f (x) = √ , Df =? (7)
4 − x2
3
Remarquons que le cercle trigonométrique n’est pas le graphe d’une fonction. Par contre le
premier quart de cercle l’est !
Si A est un sous-ensemble non vide de Df , l’image directe de A est l’ensemble des images
des points de A. Cet ensemble est noté f (A).
Si f (x) = |x|, on a :
f (] − 2, 1[) = [0, 2[, f −1 ([1, 2]) = [−2, −1] ∪ [1, 2]. (10)
Si f (x) = sin x, on a :
√
3π −1 1 2 π π π
f ([0, ]) = [0, 1], f ([ , ]) ∩ [0, ] = [ , ]. (11)
4 2 2 2 6 4
4
1.5 Composée
A l’aide de fonctions connues, on peut construire de nouvelles fonctions en les composant :
2 Continuité. Limites
2.1 Continuité en un point
On considère une fonction f définie (au moins) sur un intervalle I et x0 un point de I (on
peut supposer pour l’instant que x0 n’est pas une extrimité de I). On dira (Weierstrass 1874)
que f est continue en x0 si :
La quantité |f (x) − f (x0 )| peut être rendue aussi petite que l’on veut si |x − x0 |
est suffisamment petite.
Avec des quantificateurs, cela s’écrit :
5
Figure 2 – Augustin Louis, baron Cauchy, 1789 (Paris) - 1857 (Sceaux)
6
Théorème 2.2
Si f : [a, b] → [c, d] est continue en x0 et si g : [c, d] → [e, f ] est continue en y0 = f (x0 ), alors
g ◦ f est continue en x0 .
Théorème 2.3
Soit f une fonction continue sur [a, b] et c une valeur comprise entre f (a) et f (b). Il existe
α ∈ [a, b] tel que f (α) = c.
Théorème 2.4 Soit f une fonction continue sur [a, b], elle est bornée sur [a, b] et elle atteint
son minimum et son maximum, c’est-à-dire il existe u ∈ [a, b] et U ∈ [a, b] tels que ∀x ∈ [a, b],
f (u) ≤ f (x) ≤ f (U ).
On retiendra que l’image d’un segment par une fonction continue est un segment.
Théorème 2.5
Si f est continue et injective sur l’intervalle I, elle est strictement monotone.
Cette unique solution est notée x = f −1 (x) et f −1 est appelée la fonction réciproque de f .
7
Théorème 2.6
Soit f : [a, b] → [c, d], une fonction continue et bijective (donc strictement monotone), alors la
fonction réciproque f −1 : B → A est aussi continue.
Ce √
résultat
√ permet de conclure quant à la continuité des fonctions trigonométriques inverses,
de x, x, etc.
3
2.4 Limites
2.4.1 Limite en un point
Soit x0 ∈ IR et α > 0. On considère I un intervalle de la forme ]x0 − α, x0 + α[, ]x0 , x0 + α[ ou
]x0 − α, x0 [ et f une fonction définie sur I sauf éventuellement en x0 . En fait seules les valeurs
f (x) pour x 6= x0 vont nous intéresser.
On dira que f a pour limite l ∈ IR quand x tend vers x0 si :
x3 + 2x x2 + 2
lim = lim =2 (17)
x→0 x2 + x x→0 x + 1
car la dernière fonction est continue en 0. En effet dire qu’une fonction f est continue en
x0 signifie que limx→x0 f (x) existe et vaut f (x0 ).
Soit h la fonction définie pour x 6= 0 par :
1
h(x) = x3 sin . (18)
x
Cette fonction est le produit d’une fonction qui tend vers 0 quand x → 0 (x → x3 ) par une
fonction bornée au voisinage de 0 (x → sin x1 ). On a donc :
8
2.4.2 Calculs pratiques
Si f est continue en x0 alors limx→x0 f (x) = f (x0 ). C’est le cas des fonctions
— polynomiales (sur IR),
— des fractions rationnelles (sur leur ensemble de définition),
— des fonctions circulaires (sur leur ensemble de définition),
— des fonctions circulaires réciproques (sur leur ensemble de définition),
√ 1
— de x 7→ x (x ≥ 0), de x 7→ x 3 (réciproque de x 7→ x3 sur IR).
On pourra alors utiliser les résultats sur la somme, le produit, le quotient et la composée de
fonctions continues. Pour les limites (cadre général), les résultats sur la somme, le produit et
le quotient demeurent. Pour la composée, on veillera dans le cas de x 7→ g ◦ f (x) à avoir une
hypothèse de continuité sur la fonction g.
On utilisera aussi la propriété suivante : si une fonction est le produit d’une fonction qui
tend vers 0 quand x tend vers x0 par une fonction bornée au voisinage de x0 alors la fonction
tend vers 0 quand x → x0 .
On doit aussi savoir que :
sin x 1 − cos x 1
lim = 1, lim 2
= . (20)
x→0 x x→0 x 2
La première limite est obtenu en encadrant, sur le cercle trigonométrique, l’aire du secteur
circulaire d’angle x par les aires de deux triangles rectangles :
sin x cos x x
≤ ≤ tan x.
2 2
Pour x > 0, ln x est l’aire (algébrique) sous la courbe x → x1 au dessus du segment [1, x].
Fonction strictement croissante et continue sur ]0, +∞[, elle réalise une bijection bicontinue de
]0, +∞[ sur IR. La fonction réciproque est la fonction exp. On doit savoir que :
ln(x + 1) exp(x) − 1
lim = 1, lim = 1. (21)
x→0 x x→0 x
Dans la pratique, on n’hésitera pas à transformer les expressions dont on cherche la limite.
Par exemple :
x3 + 4x2 − 2x − 3 x2 + 5x + 3
lim = lim (22)
x→1 x2 − 1 x→1 x+1
9
= . (23)
2
√
4+x−2 4+x−4
lim = lim √ (24)
x→0 x x→0 x( 4 + x + 2)
1
= lim √ (25)
x→0 4+x+2
1
= . (26)
4
9
3 Dérivation
3.1 Dérivée en un point
Soit f une fonction définie sur un intervalle I et x0 ∈ I. On dit que f est dérivable en x0 si
la taux d’accroissement de f admet une limite quand x → x0 , c’est-à-dire :
f (x) − f (x0 )
lim existe.
x→x0 x − x0
On note cette limite f 0 (x0 ) et on l’appelle dérivée de f en x0 . Donnons quelques exemples
de fonctions dérivables en un point. La fonction x 7→ ax + b, a et b deux constantes réelles, est
dérivable en tout x0 ∈ IR :
(ax + b) − (ax0 + b)
lim = x→x
lim a = a. (27)
x→x0 x − x0 0
x2 − x20
lim = x→x
lim (x + x0 ) = 2x0 . (28)
x→x 0 x − x0 0
La fonction sin est dérivable en tout point de IR. En effet en utilisant le résultat,
limx→0 sinx x = 1 et l’identité trigonométrique
x − x0 x + x0
sin x − sin x0 = 2 sin cos , (29)
2 2
il vient :
x−x0
sin x − sin x0 sin 2 x + x0
lim = x→x
lim x−x0 cos = cos x0 . (30)
x→x0 x − x0 0
2
2
Une remarque importante : si f est dérivable en x0 , elle est continue en x0 . En effet, on
peut écrire (pour x 6= x0 ) :
f (x) − f (x0 )
f (x) = f (x0 ) + (x − x0 ) . (31)
x − x0
Et ainsi limx→x0 f (x) = f (x0 ).
Par contre la fonction x 7→ |x| n’est pas dérivable en 0 alors qu’elle est continue en 0.
Si f est dérivalble en tout point d’un intervalle I, on dira que f est dérivable sur I et on
considérera la fonction dérivée de f , notée f 0 qui a un point x associe le nombre dérivé f 0 (x).
Par exemple, la fonction dérivée de x 7→ x2 est la fonction x 7→ 2x.
Si f est dérivable en x0 , la courbe représentative de f admet une tangente au point (x0 , y0 )
et cette droite est de pente justement f 0 (x0 ).
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3.2 Calculs pratiques
On a le résultat fondamental :
Théorème 3.1 Si f et g sont deux fonctions dérivables en x0 , il en est de même de f + g, f g
et f /g (si g(x0 ) 6= 0).
En effet, on a :
(f + g)(x) − (f + g)(x0 ) f (x) − f (x0 ) g(x) − g(x0 )
= + , (32)
x − x0 x − x0 x − x0
f (x)g(x) − f (x0 )g(x0 ) g(x) − g(x0 ) f (x) − f (x0 )
= f (x) + g(x0 ) , (33)
x − x0 x − x0 x − x0
1
g(x)
− g(x10 ) g(x) − g(x0 )
=− . (34)
x − x0 (x − x0 )g(x)g(x0 )
Et ainsi :
(f + g)0 (x0 ) = f 0 (x0 ) + g 0 (x0 ), (f g)0 (x0 ) = f 0 (x0 )g(x0 ) + f (x0 )g 0 (x0 ), (35)
!0 !0
1 g 0 (x0 ) f f 0 (x0 )g(x0 ) − f (x0 )g 0 (x0 )
(x0 ) = − , (x0 ) = . (36)
g (g(x0 )2 g (g(x0 )2
Calculons par exemple les dérivées de x 7→ x2 sin x + cos x, x 7→ x4 et de tan.
On a un second résultat fondamental :
Théorème 3.2 Si y = f (x) est dérivable en x0 , si z = g(y) est dérivable en y0 = f (x0 ) alors
la fonction composée g ◦ f est dérivable en x0 et :
(g ◦ f )0 (x0 ) = g 0 (f (x0 )) · f 0 (x0 ).
On a en effet :
g(f (x)) − g(f (x0 )) g(f (x)) − g(f (x0 )) f (x)) − f (x0 )
= (37)
x − x0 f (x) − f (x0 ) x − x0
ou encore
dz dz dy
= · . (38)
dx dy dx
√
Calculons par exemple les dérivées de x 7→ ln(1 + x2 ) et de x 7→ 1 + x2 .
Une question importante :
une fonction réciproque d’une fonction dérivable est-elle dérivable (sur de bons
intervalles) et si oui quelle est sa dérivée ?
√
Si on considère f : x 7→ x2 sur [0, +∞[, la courbe représentative de f −1 : x 7→ x est la
symétrique de celle de f par rapport à la première bissectrice (on travaille dans un repère
orthonormée). La pente de la tangente au graphe de f en (2; 4) est 4, tandis que la pente au
graphe de f −1 en (4; 2) est 14 . Ce n’est pas surprenant compte tenu de la symétrie des deux
graphes par rapport à la première bissectrice. Par contre la pente de la tangente au graphe de
f en (0; 0) est 0 tandis que f −1 n’est pas dérivable en 0. On a en fait le résultat suivant :
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Théorème 3.3
On écrit :
dx 1
= dy . (39)
dy dx
√
Calculons les dérivées de x 7→ 3
x et de x 7→ arctan x.
est continue et dérivable sur [a, b] de dérivée f . On dit que F est une primitive de f sur [a, b].
Remarquons que l’aire algébrique « sous » la courbe de f au « dessus » de l’intervalle [a, b]
vaut F (b) − F (a), soit :
Z b
f (t)dt = F (b) − F (a) = [F (t)]ba . (41)
a
Le théorème de la section suivante assure que si f est continue sur [a, b], toutes
les primitives de f sur [a, b] sont égales à une constante près. Ainsi dans l’expression
ci-dessus, pour calculer l’aire, on choisit une primitive quelconque. Par exemple :
#b
t2 b 2 − a2
Z b Z b "
dt = [t]ba = b − a, tdt = = .
a a 2 a
2
1
On peut définir la fonction ln comme la primitive de x 7→ x
sur ]0, +∞[ qui s’annule en 1 :
Z x
dt
ln(x) = , x > 0.
1 t
Fixons a > 0 et étudions la fonction x 7→ ln(ax).
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3.4 Théorème des accroissements finis
On a le théorème fondamental dont l’interprétation géométrique n’est pas difficile :
Théorème 3.4 Si f est une fonction numérique continue sur l’intervalle fermé borné [a, b]
(a < b), dérivable sur l’intervalle ouvert ]a, b[, il existe c ∈]a, b[ tel que :
f (b) − f (a)
= f 0 (c).
b−a
Examinons le cas de la fonction x 7→ x2 .
Comme conséquences de ce théorème on a, si f et g sont deux fonctions numériques continues
sur l’intervalle fermé borné [a, b] (a < b), dérivables sur l’intervalle ouvert ]a, b[ :
1. Si ∀x ∈]a, b[, f 0 (x) = 0, alors f est une fonction constante.
2. Si ∀x ∈]a, b[, f 0 (x) = g 0 (x) alors f et g sont égales à une constante près.
3. Si ∀x ∈]a, b[, f 0 (x) > 0, f est strictement croissante.
4. S’il existe M > 0 tel que ∀x ∈]a, b[, |f 0 (x)| ≤ M , alors
Théorème 3.5 Si f est est k fois dérivable sur [a, x] (et toutes ces fonctions continues sur
[a,x]) et si de plus f est k + 1 fois dérivable sur l’intervalle ouvert ]a, x[, il existe c ∈]a, x[ tel
que :
k
X (x − a)i (i) (x − a)k+1 (k+1)
f (x) = f (a) + f (a) + f (c).
i=1 i! (k + 1)!
Ecrivons la formule de Taylor-Lagrange pour exp entre 0 et x, k = 4.
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Figure 3 – Joseph Louis Lagrange (1736-1813)
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