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1 Intégrale de Lebesgue 3
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.7 Espaces Lp . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.8 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.2 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
2.3 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
1
2 TABLE DES MATIÈRES
5 Transformation de Laplace 69
5.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
5.1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
5.1.2 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
5.2 Existence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
5.3 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
5.4 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
5.5 Table des transformées usuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
5.6 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
Chapitre 1
Intégrale de Lebesgue
1.1 Introduction
3
4 CHAPITRE 1. INTÉGRALE DE LEBESGUE
Une illustration est donnée par la suite (fn )n>0 telle que
0 si x = 0
1
fn (x) = n si 0 < x <
n
1
0 si ≤ x ≤ 1.
n
Z 1 Z 1
On a lim fn (x)dx = 1 et lim fn (x)dx = 0. Bien entendu, si la suite (fn )n
n→+∞ 0 0 n→+∞
converge uniformément vers f , alors celle-ci est Riemann-intégrable sur [0, 1] et
Z 1 Z 1
lim fn (x)dx = f (x)dx.
n→+∞ 0 0
Cependant, pour les intégrales impropres, le résultat précédent est faux. (cf. les exer-
cices 1.8.1 et 1.8.2)
Définition 1.2.1 Soit X un ensemble non vide et P(X) l’ensemble des parties de
X. On appelle tribu (ou σ-algèbre) sur X, un ensemble A ⊂ P(X) qui possède les
propriétés suivantes :
i) ∅ ∈ A ;
ii) Si A ∈ A, alors Ac ∈ A
(où Ac désigne le complémentaire de A dans X) ;
[
iii) Pour toute famille finie ou dénombrable (Ai )i∈I⊂IN d’éléments de A, Ai ∈ A.
i∈I
Définition 1.2.2 On appelle espace mesurable tout couple (X, A) où X est un en-
semble et A est une tribu sur X. Les éléments de A sont appelés ensembles mesurables.
Définition 1.2.4 Soit (X, A) un espace mesurable. Une mesure positive sur (X, A)
est une application µ : A −→ IR+ = IR+ ∪ {+∞} telle que
1. µ(∅) = 0 ;
2. Pour toute famille finie ou dénombrable (Ai )i∈I⊂IN d’ensembles mesurables de
X, deux à deux disjoints, on a
Ñ é
[ X
µ Ai = µ(Ai ).
i∈I i∈I
6 CHAPITRE 1. INTÉGRALE DE LEBESGUE
µ(A) ≤ µ(B).
5. Si (Bn )n≥1 est une suite décroissante d’éléments de A telle que µ (B1 ) < +∞
alors Ñ é
+∞
\
µ Bn = lim µ (Bn ) .
n→+∞
n=1
1.2. ENSEMBLES MESURABLES. MESURES. 7
Notons que s’il n’y a pas d’ambiguı̈té, nous dirons que l’ensemble est négligeable au
lieu de µ−négligeable.
Proposition 1.2.2 Soient (X, A, µ) un espace mesuré et (Sn )n≥1 une suite d’ensembles
+∞
[
négligeables. Alors S = Sn est négligeable.
n=1
Définition 1.2.6 On dira qu’une propriété P est vraie µ-presque partout (µ − pp) si
l’ensemble sur lequel P est fausse est contenu dans un ensemble µ-négligeable.
Définition 1.2.7 Soit (X, A, µ) un espace mesuré. La mesure µ est dite complète si
tout sous-ensemble d’un ensemble négligeable est mesurable.
Théorème 1.2.1 Il existe une tribu L sur IRn et une mesure λ sur (IRn , L) uniques
telles que :
Ñ é
n
Y n
Y
• λ ]ai , bi [ = (bi − ai ) .
i=1 i=1
• Toute partie finie ou dénombrable de IRn est négligeable. Par exemple, dans
(IR, L, λ), l’ensemble Q
l est négligeable (bien qu’il soit dense dans IR).
• La mesure de Lebesgue admet bien d’autres ensembles négligeables que les en-
n
Y
sembles dénombrables. Par exemple, la frontière du pavé ]ai , bi [ est négligeable
i=1
dans IRn sans être négligeable.
f = Re(f ) + iIm(f )
Proposition 1.3.1 On considère l’espace mesurable (IRn , L) où L est la tribu de Le-
besgue et f : IRn −→ IR. Si f est continue alors f est mesurable.
χE (x) = 1 si x ∈ E
0 si x ∈ / E.
Remarque 1.3.2 Il existe des fonctions mesurables qui ne sont pas continues. C’est
le cas par exemple de la fonction caractéristique de l’intervalle ]0, 1[ avec X = IR et
A = L.
Proposition 1.3.4 Soient (X, A) un espace mesurable et (fn )n≥0 une suite de fonc-
tions mesurables définies sur X et à valeurs dans IR. Alors f = sup fn , g = inf fn ,
n n
f ∗ = lim inf fn et g ∗ = lim sup fn sont mesurables.
n n
Corollaire 1.3.1 Soient (X, A) un espace mesurable et (fn )n≥0 une suite de fonctions
mesurables définies sur X et à valeurs dans IR. Si la suite (fn )n converge simplement
vers f sur X alors f est une fonction mesurable.
Définition 1.3.4 Soit (X, A) un espace mesurable. Une fonction e définie sur X est
dite étagée ou simple s’il existe un nombre fini d’ensembles mesurables A1 , A2 , . . . , An
et n réels α1 , α2 , . . . , αn tels que
n
αi χAi .
X
e= (1.1)
i=1
On notera que l’écriture (1.1) n’est pas unique. Une fonction étagée est donc une
fonction mesurable finie et qui ne prend qu’un nombre fini de valeurs.
Notons que la somme, le produit et le module de fonctions étagées sont étagées. Le
théorème d’approximation suivant montre l’importance des fonctions étagées
Théorème 1.3.1 Soit f : (X, A) −→ IR+ mesurable. Il existe une suite de fonctions
étagées positives (en )n≥1 telle que
i) 0 ≤ e1 ≤ e2 ≤ . . . ≤ f ,
ii) Pour tout x ∈ X, la suite (en (x))n converge vers f (x).
Autrement dit, toute fonction positive mesurable est limite simple d’une suite croissante
de fonctions étagées positives.
Toutes les fonctions utilisées dans la suite de ce cours seront supposées mesurables.
On considère (X, A, µ) un espace mesuré. Commençons par considérer le cas d’une
fonction positive étagée.
1.4. INTÉGRALE DE FONCTIONS POSITIVES 11
n
αi χAi une fonction étagée positive sur X. On appelle
X
Définition 1.4.1 Soit e =
i=1
intégrale de e sur X par rapport à la mesure µ, le nombre positif (éventuellement +∞)
Z n
X
noté e dµ égal à αi µ(Ai ).
X i=1
(On admettra que la valeur de cette intégrale est indépendante de la représentation de
e)
Z
En particulier si E ∈ A, alors dµ = µ(E).
E
Nous sommes à présent en mesure de définir l’intégrale d’une fonction mesurable posi-
tive en s’appuyant sur le théorème 1.3.1.
(La borne supérieure est prise sur toutes les fonctions étagées positives qui minorent
la fonction f )
Si E ∈ A, on pose Z Z
f dµ = f χE dµ.
E X
Théorème 1.4.1 Soient (fn )n une suite croissante de fonctions mesurables positives
qui converge simplement vers une fonction f . Alors
Z Z
lim fn dµ = f dµ.
n→+∞ X X
Lemme 1.4.1 Soit e une fonction étagée positive et (Bn )n une suite croissante d’en-
[
sembles mesurables avec X = Bn . Alors on a
n
Z Z
lim e dµ = e dµ.
n→+∞ Bn X
Remarque 1.4.3 Nous savons que toute fonction positive mesurable de X dans IR+
est limite simple croissante de fonctions étagées positives. La proposition 1.4.1 et le
théorème 1.4.1 permettent de démontrer les propriétés suivantes de l’intégrale d’une
fonction mesurable positive.
2. αf dµ = α f dµ.
X X
η : A −→ IR+ Z
A 7−→ η(A) = f dµ
A
Définition 1.5.1 Soit f : X −→ IR mesurable. On dit que f est intégrable sur X par
rapport à µ, si f + et f − le sont. L’intégrale de f est alors définie par
Z Z Z
f dµ = +
f dµ − f − dµ.
X X X
Si E ∈ A et f intégrable, on définit :
Z Z Z Z
f dµ = f χE dµ = +
f dµ − f − dµ.
E X E E
1.5. FONCTIONS INTÉGRABLES 15
Cette proposition est fausse pour l’intégrale de Riemann. En effet la fonction f définie
par
−1 si x ∈ Q
l
f (x) =
+1 si x ∈
/Ql
Ainsi, lorsqu’on fait du calcul intégral, on peut se limiter aux fonctions à valeurs dans
l Dans toute la suite, nous désignerons par L1IR (X, A, µ), L1 (X) ou tout
IR ou dans C.
simplement L1 l’ensemble des fonctions f : X −→ IR intégrables sur X par rapport à
la mesure µ. Notons que pour toute fonction f ∈ L1
Z Z
f dµ ≤ |f |dµ.
X X
Nous avons déjà vu une justification du passage à la limite sous le signe somme pour
une suite monotone (voir théorème 1.4.1). Le théorème fondamental suivant donne une
autre justification
|fn | ≤ g. (1.2)
Alors
• Pour tout n, fn ∈ L1 et f ∈ L1 ;
Z
• lim |fn − f | dµ = 0 ;
n→+∞ X
Z Z
• lim fn dµ = f dµ.
n→+∞ X X
|fn | ≤ g pp
Alors
• Pour tout n, fn ∈ L1 et f ∈ L1 ;
Z
• lim |fn − f | dµ = 0 ;
n→+∞ X
Z Z
• lim fn dµ = f dµ.
n→+∞ X X
Terminons ce paragraphe par des résultats relatifs aux fonctions à valeurs complexes.
1.6. CALCUL INTÉGRAL 17
f = Re(f ) + iIm(f ).
Il est important de noter que le théorème de Lebesgue reste valable pour les fonctions
à valeurs dans C.
l
f : I × X −→ IR
(t, x) 7−→ f (t, x).
La notation dµ(x) signifie que la mesure porte sur l’ensemble dont la variable est x.
∂f
Alors, pour tout t ∈ I, la fonction x 7−→ (t, x) est intégrable, la fonction F définie
Z ∂t
par F (t) = f (t, x)dµ(x) est dérivable et on a
X
Z
0 ∂f
F (t) = (t, x)dµ(x).
X ∂t
Remarque 1.6.1 Ces deux théorèmes restent valables pour les fonctions f (t, x) à va-
leurs dans C.
l
La fonction f = χQl ∩[0,1] n’est pas Riemann-intégrable. Cependant elle est Lebesgue-
intégrable car Z
f dλ = λ (lQ ∩ [0, 1]) = 0.
IR
Remarque 1.6.2 On voit que dans le cas des intégrales propres, l’intégrale de Le-
besgue est beaucoup plus générale que l’intégrale de Riemann. L’égalité (1.3) montre,
toutefois, que l’on peut utiliser les techniques classiques (développement en somme,
intégration par parties ou changements de variables, etc.) pour calculer l’intégrale de
Lebesgue d’une fonction Riemann-intégrable.
1.6. CALCUL INTÉGRAL 19
(= éventuellement à +∞) ;
Z Z Z Z
1
(ii) f ∈ L (E × F ) ⇐⇒ dx |f (x, y)|dy ou dy |f (x, y)|dx est finie ;
E F F E
(iii) Si f ∈ L1 (E × F ) alors on a les égalités (1.5).
20 CHAPITRE 1. INTÉGRALE DE LEBESGUE
Remarque 1.6.4 L’aspect pratique à retenir est que l’on peut calculer une intégrale
double en choisissant l’ordre d’intégrabilité que l’on veut, pourvu que l’une au moins
des intégrales itérées en module existe.
L’existence des deux intégrales
Z Z Z Z
dx f (x, y)dy et dy f (x, y)dx
E F F E
Théorème 1.6.6 Une fonction f est intégrable sur X si et seulement si f (φ(y)) det Jφ (y)
est intégrable sur Y et on a
Z Z
f (x)dx = f (φ(y)) det Jφ (y) dy.
X Y
1.7 Espaces Lp
Soit (X, A, µ) un espace mesuré. L’ensemble L1 = L1IR (X, A, µ) ou LC1l (X, A, µ) est un
l Pour f ∈ L1 , on pose
espace vectoriel sur IR ou C.
Z
kf k1 = |f |dµ.
X
kf k1 = 0 ⇐⇒ f = 0 pp
f Rg ⇐⇒ f = g pp.
L1 = L1 (X, A, µ) = L1 /R.
C’est l’espace vectoriel quotient, des classes d’équivalence des fonctions de L1 modulo
l’égalité pp
¶ ©
L1 = f˙ : f ∈ L1 .
k.kp : Lp −→ IR+
ÇZ å p1
f 7−→ kf kp = |f |p dµ
X
Théorème 1.7.1 Pour 1 ≤ p < +∞, Lp est un espace de Banach (espace vectoriel
normé complet).
1.8 Exercices
Exercice 1.8.1 Soit (fn )n≥1 la suite de fonctions définie sur [1, +∞[ par
0 si x > n
fn (x) =
1 si 1 ≤ x ≤ n
x
1. Montrer que (fn )n≥1 converge uniformément vers la fonction f telle que f (x) =
1
.
x
2. Vérifier que l’intégrale impropre de la fonction f n’est pas convergente.
Exercice 1.8.2 Soit (fn )n≥1 la suite de fonctions définie sur [1, +∞[ par
0 si x > n
fn (x) =
1 si 1 ≤ x ≤ n
n
1. Montrer que (fn )n≥1 converge uniformément vers la fonction nulle.
Z +∞ Z +∞
2. En déduire que lim fn (x)dx 6= lim fn (x)dx.
n→+∞ 1 1 n→+∞
Exercice 1.8.7 Soient C une tribu sur un ensemble X, µ une mesure positive de C
dans IR+ , A ∈ C et
µA : C −→ IR+
B 7−→ µA (B) = µ(A ∩ B).
Montrer que µA est une mesure sur C.
Exercice 1.8.8 Soient X un ensemble, B une tribu sur X, µ une mesure positive sur
X, A et B deux éléments de B tels que A ⊂ B et
Exercice 1.8.9 Soient (X, A, µ) un espace mesuré tel que µ(X) = 1, A, B et C trois
ensembles mesurables tels que A ∩ B ⊂ C.
1. Montrer que µ(A ∪ B) = µ(A) + µ(B) − µ(A ∩ B).
2. En déduire que µ(A ∪ B) ≤ µ(A) + µ(B).
3. Vérifier que
(a) µ(A ∪ B) ≤ 1.
(b) µ (Ac ) = 1 − µ(A).
(c) µ(A ∩ B) ≥ 1 − µ (Ac ) − µ (B c ).
(d) µ (C c ) ≤ µ (Ac ) + µ (B c ).
(Ac , B c et C c désignent respectivement les complémentaires dans X de A,
B et C)
1.8. EXERCICES 25
Exercice 1.8.10 Soient (X, A, µ) un espace mesuré et (An )n une suite d’ensembles
\ [
mesurables. On pose A = Ak .
n≥0 k≥n
+∞
X
1. Montrer que si la série µ (An ) converge, alors µ(A) = 0.
n=0
2. On suppose que µ(X) est finie et qu’il existe s > 0 tel que pour tout n ∈ IN,
µ (An ) ≥ s.
(a) Montrer que µ(A) ≥ s.
(b) Montrer, à l’aide d’un contre exemple, que si µ(X) = +∞ alors il se peut
que µ(A) < s.
Exercice 1.8.11 Soit (X, A, µ) un espace mesuré. Montrer que toute fonction constante
sur X est mesurable.
f = 0 pp =⇒ f = 0.
Exercice 1.8.13 Soit (X, A, µ) un espace mesuré où µ est une mesure complète. On
considère une suite (fn )n de fonctions mesurables qui converge p.p. vers une fonction
f . Montrer que f est mesurable.
E ∈ B ⇔ χE est mesurable.
Exercice 1.8.15 Soient A une tribu sur un ensemble E et BIR la tribu de Borel de IR.
On suppose qu’il existe A ∈ A et C ⊂ A tel que C ne soit pas mesurable (c’est-à-dire
C 6∈ A).
On considère l’application f de E dans IR définie par
f = χC − χA\C .
1. Calculer f (x) si x ∈ C.
26 CHAPITRE 1. INTÉGRALE DE LEBESGUE
Exercice 1.8.16 Soit f une fonction mesurable positive définie sur un espace mesuré
(X, A, µ) telle que Z
f dµ = 0.
X
1. Soit n ≥ 1 ;
ß ™
1
(a) Vérifier que En = x ∈ X, f (x) ≥ est mesurable.
n
1
(b) Montrer que f ≥ χEn .
n
(c) En déduire que µ (En ) = 0.
2. Montrer que E = {x ∈ X, f (x) > 0} est négligeable.
3. En déduire que f = 0 pp
Exercice 1.8.17 On suppose que IR est muni d’une tribu B et d’une mesure positive µ.
Soit f une fonction mesurable réelle de la variable réelle telle que pour tout mesurable
K de mesure finie, on a Z
|f |dµ < +∞.
K
Supposons
Z
1
∃ε > 0/ ∀n ∈ IN : ∃An ∈ B tel que µ (An ) < n et |f |dµ ≥ ε. (1.6)
2 An
[
Pour tout n ∈ IN, posons Bn = Aj .
j≥n
!
1 \
1. Montrer que µ (Bn ) ≤ et que µ Bn = 0.
2n−1 n
Z
2. En déduire que ε ≤ |f |dµ < +∞.
Bn
Z
3. Montrer que \ |f |dµ ≥ ε.
Bn
n
1.8. EXERCICES 27
Exercice 1.8.18 Soient a > 0 et (X, A, µ) un espace mesuré tel que µ(X) < +∞. Soit
f
f : X −→ IR une application mesurable. Montrer que la fonction est intégrable.
a + |f |
Exercice 1.8.19 Soient (Ω, B, µ) un espace mesuré et f une fonction intégrable. Mon-
trer que pour tout a > 0, l’ensemble
{ω ∈ Ω : |f (ω)| > a}
Exercice 1.8.21 Soient (E, B, µ) un espace mesuré et (fn )n une suite croissante de
fonctions intégrables définies sur E et à valeurs dans IR+ .
1. On pose, pour p ∈ IN,
• An (p) = {x ∈ E/ fn (x) ≥ p} pour n ∈ IN∗ ,
• B1 (p) = A1 (p) et Bn (p) = An (p)\An−1 (p) pour n ≥ 2,
[∞
• A(p) = An (p) et
n=1
∞
\
A= A(p) (1.7)
p=1
Montrer que
p lim µ(An (p)) ≤ M.
n→+∞
µ(A) = 0. (1.8)
1. Soit (Bn )n>0 une suite quelconque d’ensembles mesurables deux à deux disjoints.
+∞
X
(a) Montrer que χ +∞
[ = χBn .
Bn n=1
n=1
(b) Pour tout n > 0, posons fn = f χBn .
Ñ é
n
X
i. Vérifier que la suite fi est croissante.
i=1
n
ii. En déduire que
+∞
Z X +∞ Z
X
fn dµ = fn dµ.
Ω n=1 n=1 Ω
2. Soit l’application
ν : F −→ ZIR+
A 7−→ f dµ.
A
n
X
(b) Soient (Ai )1≤i≤n une partition de Ω et g = αi χAi une fonction étagée et
i=1
positive. Etablir l’inégalité
Z Z
gdλ ≤ gdµ.
Ω Ω
30 CHAPITRE 1. INTÉGRALE DE LEBESGUE
Xn
(b) Soient (Ai )1≤i≤n une partition de Ω et g = αi χAi une fonction étagée,
Z i=1 Z
mesurable telle que gdµ < +∞. Montrer que gdλ < +∞.
Ω Ω
(c) Pour toute fonction f mesurable, établir le résultat suivant
Z ÇZ Z Z å
f dµ < +∞ =⇒ f dλ < +∞ et f dλ = f dµ.
Ω Ω Ω Ω
(Traiter d’abord le cas où f est supposée positive puis celui où f est de signe
quelconque.)
Exercice 1.8.25 Soient (X, A, µ) un espace mesuré tel que µ(X) = 1 et f une fonc-
tion mesurable positive définie sur X. Montrer que
ÇZ å2 Z
f dµ ≤ f 2 dµ.
X X
Exercice 1.8.26 Soit (E, B, µ) un espace probabilisé (c’est-à-dire que µ(E) = 1).
Soient f et g deux fonctions mesurables positives telles que f × g ≥ a > 0 p.p. Montrer
que ÇZ å ÇZ å
f dµ × gdµ ≥ a.
E E
Exercice 1.8.29 Soient (X, A, µ) un espace mesuré et (fn )n≥1 une suite croissante
de fonctions mesurables sur X et à valeurs dans IR+ . On suppose que la suite (fn )
converge presque partout vers une fonction mesurable f . Montrer que
Z Z
lim fn dµ = f dµ.
n→+∞ X X
Exercice 1.8.31 Soient (X, A, µ) un espace mesuré tel que µ(X) est finie et f :
X −→ IR+ une fonction intégrable. Pour tout n ∈ IN, on pose
An = {x ∈ X/ n ≤ f (x) < n + 1}
et
Bn = {x ∈ X/ f (x) ≥ n} .
1. Montrer que
+∞
X +∞
X
nµ (An ) = µ (Bn ) .
n=0 n=1
+∞
X
2. Montrer que la série µ (Bn ) est convergente.
n=1
Exercice 1.8.32 Soient (X, A, µ) un espace mesuré et pour tout entier naturel non
nul n, fn : X −→ IR+ une fonction mesurable. Montrer que
+∞
Z X +∞ Z
X
fn dµ = fn dµ.
X n=1 n=1 X
µd : P(IN) −→ IR+
définie par
card(A) si A est f ini
µd (A) =
+∞ si A est inf ini
32 CHAPITRE 1. INTÉGRALE DE LEBESGUE
{x ∈ X/ f (x) 6= 0}
Exercice 1.8.38 Soient l’espace mesuré (IR, L, λ) et la suite de fonctions (fn )n telle
que
3
n2 x
fn (x) = , x ∈ [0, 1] et n ∈ IN.
1 + n 2 x2
1.8. EXERCICES 33
Exercice 1.8.40 Soient (X, A, µ) un espace mesuré et (fn )n une suite de fonctions
positives et intégrables qui converge simplement vers une fonction f intégrable. Pour
tout n ∈ IN, on suppose que Z Z
fn dµ = f dµ.
X X
Montrer que la suite (fn )n converge vers la fonction f dans L1 .
Exercice 1.8.45 Soient (X, A, µ) un espace mesuré et (fn )n≥0 une suite décroissante
de fonctions mesurables sur X et à valeurs dans IR+ dont la limite simple est une
fonction f . En supposant que f0 est intégrable, montrer que
Z Z
lim fn dµ = f dµ.
n→+∞ X X
34 CHAPITRE 1. INTÉGRALE DE LEBESGUE
n
x n x
Z Å ã
Exercice 1.8.46 Déterminer lim 1− e 2 dx.
n→+∞ 0 n
+∞
nx sin xe−x
Z
Exercice 1.8.47 Calculer lim dx.
n→+∞ 0 1 + n 2 x2
Exercice 1.8.48 On considère la suite (fn )n≥1 de fonctions définies sur [0, 1] par
ï ò
3 1
n 2 x si x ∈ 0,
fn (x) = ï nò
1 1
√ si x ∈ ,1 .
x n
Exercice 1.8.49 Soient (X, A, µ) un espace mesuré et (fn )n≥0 une suite de fonctions
intégrables telle que
+∞
X
• fn est absolument convergente sur X,
n=1
+∞ Z
X
• |fn (x)| dµ est convergente dans IR.
n=1 X
+∞
X
1. Montrer que fn est intégrable et que
n=1
+∞
Z X +∞ Z
X
fn (x)dµ = fn (x)dµ.
X n=1 n=1 X
n
x n 2
Z Å ã
Exercice 1.8.50 Déterminer lim 1− x dx.
n→+∞ 0 n
1.8. EXERCICES 35
Z 1
ln x
Exercice 1.8.51 Calculer I = dx.
0 1−x
Exercice 1.8.54 Soit f : IR+ −→ IR une fonction mesurable. On suppose qu’il existe
a ∈ IR tel que Z +∞
e−ax f (x)dx < +∞.
0
Z +∞
Pour t ∈ IR, on pose F (t) = e−tx f (x)dx. Montrer que la fonction F est dérivable
0
sur I =]a, +∞[.
2.1 Définition
On sait, d’après la loi des mailles, que V1 et V2 sont liés par l’équation différentielle
linéaire du premier ordre suivante
0
RC (V2 (t)) + V2 (t) = V1 (t)
37
38 CHAPITRE 2. CONVOLUTION DES FONCTIONS
Exemple 2.1.2 Le produit de convolution exp ∗ exp n’existe pas car, pour t ∈ IR, on
a Z +∞ Z +∞
θ t−θ
(exp ∗ exp) (t) = ee dθ = et dθ = +∞.
−∞ −∞
2.2 Propriétés
f ∗ g = g ∗ f.
Remarque 2.2.1 Le produit de convolution des fonctions n’admet pas d’élément neutre
comme nous le verrons dans le chapitre ??.
(λf ) ∗ g = f ∗ (λg) = λ (f ∗ g) .
En effet, si t ∈ IR, on a
Z +∞
(λf ) ∗ g(t) = (λf ) (θ)g(t − θ)dθ
−∞
Z +∞
= λ f (θ)g(t − θ)dθ
−∞
= λ (f ∗ g)
Z +∞
= f (θ) (λg) (t − θ)dθ
−∞
= f ∗ (λg) (t).
Proposition 2.2.5 Soient f et g ∈ L1 . Si g est dérivable sur IR telle qu’il existe une
0
constante M > 0 vérifiant g ≤ M sur IR, alors f ∗ g est dérivable sur IR et on a
0 0
(f ∗ g) = f ∗ g .
(f ∗ g)(n) = f ∗ g (n) .
Proposition 2.2.6 Soient f et g deux fonctions paires définies sur IR. Si f ∗ g existe
sur IR, alors la fonction f ∗ g est paire.
Remarque 2.2.4 Le produit de convolution, s’il existe, de deux fonctions impaires est
impair.
U : IR −→ IR
1 si x ≥ 0
x 7−→ U(x) =
0 si x < 0
On voit que la fonction U est nulle sur les intervalles de la forme ]a, 0[ où
a ∈ IR∗− .
Le plus grand intervalle sur lequel U est nulle est ] − ∞, 0[.
2. Considérons la fonction
g : IR −→ IR
x2 si −1 ≤ x ≤ 1
x 7−→ g(x) =
0 si |x| > 1.
La fonction g est nulle sur l’intervalle ]−∞, −1[. Le plus grand intervalle ouvert
sur lequel g est nulle est ] − ∞, −1[∪]1, +∞[.
3. Pour la fonction
k : IR −→ IR
x 7−→ k(x) = x2 ,
le plus grand ouvert sur lequel k est nulle est l’ensemble vide.
Définition 2.2.2 Le support d’une fonction f réelle de la variable réelle, noté supp(f )
est le complémenaire du plus grand ouvert sur lequel f est nulle.
Exemple 2.2.2 1. Le plus grand ouvert sur lequel la fonction ”échelon unité” U,
de l’exemple 2.2.1, est nulle est ] − ∞, 0[. Il vient alors que le support de U est
[0, +∞[.
2. Le plus grand intervalle sur lequel g, définie dans l’exemple 2.2.1, est nulle est
] − ∞, −1[∪]1, +∞[. Par conséquent
{x ∈ IR, f (x) 6= 0} .
Proposition 2.2.7 Soient λ un scalaire non nul, f et g deux fonctions définies sur IR
et à valeurs dans IR. Nous avons les propriétés suivantes
— supp(λ.f ) = supp(f ).
— sup(f × g) = supp(f ) ∩ supp(g).
— supp(f + g) ⊂ supp(f ) ∪ supp(g).
Alors, on a
supp (f ∗ g) ⊂ [−2α, 2α].
2.3 Exercices
Dans tous les exercices ci-dessous, U désignera la fonction d’Heaviside définie sur IR
par
1 si x ≥ 0
U(x) =
0 si x < 0.
Exercice 2.3.1 Soit f une fonction indéfiniement dérivable à support compact sur IR
Pour tout x ∈ IR, calculer (U ∗ f ) (x).
Exercice 2.3.2 Soit f la fonctions réelle de la variable réelle définie sur IR par
x si 0 < x < 1
f (x) =
0 si x ∈] − ∞, 0] ∪ [1, +∞[.
Définir la fonction U ∗ f .
Exercice 2.3.3 Soient a, b deux réels strictement positifs , f et g deux fonctions réelles
de la variable réelle définies pour tout x ∈ IR par
ax2 bx2
f (x) = e− 2 et g(x) = e− 2 .
Exercice 2.3.4 Soient a > 0, f et g les fonctions définies pour tout t ∈ IR par
1 si |t| ≤ a e−t si t > 0
f (t) = et g(t) =
0 si |t| > a 0 si t ≤ 0
Exercice 2.3.5 Soient f et g deux fonctions localement intégrables. Montrer que, pour
tout x ∈ IR, on a Z x
(Uf ∗ Ug) (x) = U(x) f (t)g(x − t)dt.
0
Exercice 2.3.7 On dit qu’une fonction est causale si elle est identiquement nulle sur
IR− . Soient f et g deux fonctions causales et localement intégrables. Montrer que f ∗ g
existe et est causale.
Exercice 2.3.8 Soient a et b deux réels quelconques tels que a < b. Posons f = χ[a,b] .
1. Vérifier que la fonction f est intégrable mais non continue sur IR.
2. On définit la fonction ρn sur IR par ρn (t) = cn ρ(nt) où
1
e− 1−t 2
si |t| < 1
ρ(t) =
0 si |t| ≥ 1
ÇZ +∞
å−1
et cn = ρ(nt)dt . Montrer que pour tout n ∈ IN∗
−∞
∞
(a) ρn ∈ C ;
2.3. EXERCICES 43
supp (f ∗ g) ⊂] − ∞, 2α].
44 CHAPITRE 2. CONVOLUTION DES FONCTIONS
Chapitre 3
3.1 Introduction
En physique, on utilise souvent des fonctions ”singulières” dont les propriétés sont
contradictoires. On se propose, par exemple, de représenter une masse unidimension-
nelle unité concentrée au point x = 0.
La fonction densité correspondante serait la limite d’une suite de fonctions densités
dh (x) définie par
1
2h si |x| ≤ h
dh (x) =
0 si |x| > h
Z +∞
dh (x) dx = 1.
−∞
45
46 CHAPITRE 3. THÉORIE ÉLÉMENTAIRE DES DISTRIBUTIONS
Si l’on admet l’existence d’une densité limite notée δ et appelée ”fonction de Dirac” ;
celle-ci devrait vérifier
1. δ(x) = 0 si x 6= 0,
2. δ(x) = +∞ si x = 0,
Z +∞
3. δ(x)dx = 1.
−∞
Elle représente de façon générale en physique, l’impulsion unité à l’origine. Elle est
représentée graphiquement par
On constate que les trois conditions ci-dessus, sont incompatibles pour une fonction.
En effet, δ étant nulle presque partout, son intégrale doit être nulle. Alors que faire ?
Les physiciens (notamment Dirac vers 1920) ne se sont pas laissés arrêter par la contra-
diction. L’outil était commode, même s’il n’était pas satisfaisant d’un point de vue
conceptuel. Ils utilisèrent aussi, sans rigueur mathématique, d’autres propriétés pour
δ. Par exemple
Z +∞
1. δ(x)φ(x)dx = φ(0) pour toute ”bonne fonction” φ ;
−∞
Il a fallu attendre 1946 pour que soit construite, par Laurent Schwartz, une théorie
complète de ces nouveaux objets mathématiques. C’est la théorie des distributions qui
est devenue depuis d’un usage quasiment obligatoire en physique. On obtient avec les
distributions une généralisation de la notion de fonction. La théorie des distributions
rend compte également de la nouvelle dérivation, appelée ”dérivation au sens des dis-
tributions” notion globale, contrairement à la dérivation usuelle. Notons au passage
qu’une fonction continue sera dérivable au sens des distributions et même indéfiniment
dérivable. Précisons pour terminer que nous n’abordons ici que les aspects élémentaires
de cette théorie.
On considère f : IR −→ IR ou Cl
supp(f ) = {x ∈ IR : f (x) 6= 0}
Remarque 3.2.1 Le support de f est un fermé en dehors duquel f est nulle. De plus,
c’est le plus petit fermé ayant cette propriété.
On introduit l’ensemble
ρ : IR −→ IR
48 CHAPITRE 3. THÉORIE ÉLÉMENTAIRE DES DISTRIBUTIONS
définie par
0 si |x| ≥ 1
ρ(x) =
1
e− 1−x2 si |x| < 1
Définition 3.3.1 On appelle distibution sur IR une forme linéaire continue sur D.
0
Définitions 3.3.1 L’addition dans D et la multiplication par un scalaire sont définies
par :
0
• ∀ S, T ∈ D < S + T, ϕ >=< S, ϕ > + < T, ϕ > ∀ϕ ∈ D ;
0
• ∀ S ∈ D ∀λ ∈ Cl < λS, ϕ >= λ < S, ϕ > ∀ϕ ∈ D.
Exemple 3.3.1 L’ensemble L1loc (IR) désigne l’espace des classes de fonctions f : IR −→
IR ou Cl intégrables sur tout compact de IR. A toute fonction f ∈ L1loc (IR), on associe
une distribution. En effet, soit f une telle fonction, on définit Tf par :
Z
∀ϕ ∈ D < Tf , ϕ >= f (x)ϕ(x)dx.
IR
On montre que Tf est bien une distribution.
f = g p.p. ⇐⇒ Tf = Tg .
Exemple 3.3.2 La distribution de Dirac (au point 0) est définie, pour tout ϕ ∈ D,
par :
< δ, ϕ >= ϕ(0).
La distribution de Dirac au point a est définie, pour tout ϕ ∈ D, par :
0
3.4 Règles de calcul dans D
Remarque 3.4.1 On ne peut pas définir de façon générale le produit de deux distribu-
tions. Par exemple, la fonction f définie par, f (x) = √1 est localement intégrable, on
|x|
peut donc lui associer une distribution Tf , mais on ne peut pas le faire pour f.f = f 2 .
On n’a pas Tf .Tf = Tf 2 .
On peut cependant définir le produit d’une distribution par une fonction C ∞ . En effet,
si f ∈ L1loc (IR) et α ∈ C ∞ (IR), alors on constate que
Comme [f ϕ]+∞ 0
−∞ = 0, alors < Tf 0 , ϕ >= − < Tf , ϕ > .
0
Proposition 3.4.1 Si T ∈ D0 (IR) alors T ∈ D0 (IR).
Il découle de la proposition 3.4.1 qu’une distribution est toujours dérivable au sens des
distributions et que ses dérivées sont elles mêmes des distributions. Une distribution
est donc indéfiniment dérivable (C ∞ ) au sens des distributions.
Définition 3.4.6 On dit que la suite (Tm ) de distributions converge vers la distribution
T si
∀ϕ ∈ D < Tm , ϕ >−→< T, ϕ > .
52 CHAPITRE 3. THÉORIE ÉLÉMENTAIRE DES DISTRIBUTIONS
Remarques 3.4.1 • Il s’agit donc de la limite simple sur l’ensemble des fonctions
tests. On écrira
D0
T = lim Tm ou Tm −→ T.
m
D0 0 D0 0
Proposition 3.4.5 Si Tm −→ T alors Tm −→ T ∀i = 1, 2, . . . , n.
∞
X
Définition 3.4.7 Soit (Tm ) une suite de distributions. On dit que la série Tk
k=0
m
X
converge et a pour somme S si la suite des sommes partielles Sm = Tk converge
k=0
vers la distribution S.
∞
X
Remarque 3.4.3 Compte tenu des résultats précédents si S = Tk alors
k=0
∞
0 0
X
S = Tk .
k=0
On peut dériver terme à terme une série convergente de distributions. Il n’y a donc
aucune précaution spéciale à prendre.
3.5 Exercices
Exercice 3.5.1 Soit ϕ une fonction test quelconque dans D. Quelles sont parmi les
fonctionnelles suivantes, celles qui définissent une distribution ?
Z 1
1. < T, ϕ >= ϕ(x)dx.
0
Z 1
2. < T, ϕ >= |ϕ(x)|dx.
0
N
X
3. < T, ϕ >= ϕ(n) (0).
n=0
3.5. EXERCICES 53
T : D −→ IR
Z +∞
ϕ 7−→ x2 ϕ(x)dx
−∞
Exercice 3.5.4 Les fonctions porte et signe sont définies respectivement sur IR par
1 si |x| < 1
2
Π(x) =
0 si |x| ≥ 1
2
et
1 si x ≥ 0
sgn(x) =
−1 si x < 0.
Vérifier qu’elles sont localement intégrables et déterminer leur dérivées au sens des
distributions.
Exercice 3.5.5 Soit U(x) la fonction échelon unité définie sur IR par
0 si x < 0
U(x) =
1 si x ≥ 0.
Exercice 3.5.6 Dériver au sens des distributions, les fonctions localement intégrables
suivantes
1. f1 : x 7−→ U(x) sin x ;
2. f2 : x 7−→ |x| = xsgn(x) ;
3. f3 : x 7−→ Π(x) cos πx,
où les fonctions U, sgn et Π sont définies ci-dessus.
54 CHAPITRE 3. THÉORIE ÉLÉMENTAIRE DES DISTRIBUTIONS
0
Exercice 3.5.8 Soit T ∈ D .
1. Vérifier que pour tout ε > 0,
1 0
Sε = (τ−ε T − T ) ∈ D .
ε
2. Déterminer la limite, lorsque ε tend vers zéro, de Sε .
Exercice 3.5.10 Soient α ∈ IR et j ∈ IN. Posons T = ψδ (j) où ψ(x) = eαx et δ est la
distribution de Dirac.
1. Montrer que T est une distribution.
00
2. Ecrire ψδ le plus simplement possible.
3. Donner une expression simplifiée de T .
1. Soit n ∈ IN∗ .
Z +∞ Ä ä √
(a) Sachant que exp −x2 dx = π, vérifier que fn ∈ L1 (IR) ;
−∞
0
(b) Calculer fn (t) (au sens des fonctions) ;
0
2. Calculer, dans D , la limite, quand n tend vers +∞, de la suite (fn )n≥1 ;
0
3. Calculer, dans D , la limite, quand n tend vers +∞, de la suite (gn )n≥1 où pour
tout n ≥ 1 et t ∈ IR, on a
Ä ä
gn (t) = n3 t exp −n2 t2 .
2. Montrer que Ç Å ã å
+∞
sin2 (x)
Z
x
lim ϕ − ϕ(0) dx = 0.
n→+∞ −∞ x2 n
3. En déduire la limite, au sens des distributions, de la suite (fn )n .
Exercice 3.5.14 Soit la suite de fonctions (fn )n telle que pour tout n ≥ 1 et x ∈ IR,
on a
n 1
si |x| ≤
2
n
fn (x) =
1
0 si |x| > .
n
Calculer la limite au sens des distributions de la suite (fn )n .
56 CHAPITRE 3. THÉORIE ÉLÉMENTAIRE DES DISTRIBUTIONS
D0
Exercice 3.5.15 Soit la suite (an ) ⊂ IR telle que an −→ a. Vérifier que δan −→ δa .
D0
Exercice 3.5.16 On pose fn (x) = sin (2πnx). Montrer que fn −→ 0.
0
Exercice 3.5.20 Soit δ ∈ D (IR) la distribution de Dirac.
1. Pour tout f ∈ C ∞ (IR), vérifier que f δ = f (0)δ.
2. Pour tout n ∈ IN∗ , montrer que xδ (n) = −nδ (n−1) .
3. En admettant que la distribution T = cδ, c ∈ IR, est la seule solution de
l’équation au sens des distributions xT = 0, résoudre dans D0 l’équation xn T =
0.
Z +∞
1
Exercice 3.5.21 Soit f ∈ L (IR) telle que f (x)dx = 1. On pose fn (x) =
−∞
nf (nx). Chercher lim fn au sens des distributions.
n
Chapitre 4
57
58 CHAPITRE 4. TRANSFORMATION DE FOURIER DANS L1
Z + 21
= e−2iπtx dx
1
− 2
sin πt si t 6= 0
= πt
1 si t = 0.
On voit que dans le cas où f est à valeurs réelles, alors le conjugué de sa transformée
de Fourier coı̈ncide avec sa transformée de Fourier réciproque.
4.2 Propriétés
En exercice, établir un résultat similaire dans le cas où la fonction f est impaire.
P3 : Si a ∈ IR, alors
• ∀t ∈ IR, F(f (x − a))(t) = e−2iπat F(f (x))(t) ;
• ∀t ∈ IR, F e2iπax f (x) (t) = F(f (x))(t − a).
P4 : Si a ∈ IR∗+ , alors
Å ã
1 t
∀t ∈ IR, F (f (ax)) (t) = F(f (x)) .
a a
gk : x 7−→ xk f (x)
P6 : Soit n ∈ IN∗ . Si, pour tout k ∈ {0, 1, . . . , n}, la fonction f (k) est continue et
intégrable, alors
Ä ä
∀t ∈ IR, F f (k) (t) = (2iπt)k F(f )(t).
où fσ est la symétrisée de f définie, pour tout x ∈ IR, par fσ (x) = f (−x).
P9 : Formule de réciprocité de Fourier
60 CHAPITRE 4. TRANSFORMATION DE FOURIER DANS L1
Remarquons que si de plus f est continue, les égalités du théorème 4.2.1 sont
vérifiées partout dans IR. La proposition suivante est une conséquence immédiate
du théorème 4.2.1.
Proposition 4.2.1 (a) Soit f ∈ L1 . Si F(f ) = 0, alors
f = 0 p.p.
L’ensemble des fonctions à décroissance rapide est désigné par S. En plus de la fonction
nulle, l’ensemble S contient d’autres fonctions dont celle définie, pour tout x ∈ IR, par
2
e−x .
Toutes les propriétés énoncées dans la section 4.2 sont alors vérifiées par la transfor-
mation de Fourier restreinte à S.
En revanche, il y a d’autres propriétés spécifiques à celle-ci que nous développons ci-
dessous.
P10 : Si f appartient à S, alors F(f ) et F(f ) sont également dans S.
Remarque 4.3.1 On voit que la transformation de Fourier, dans S, est une isométrie.
4.4 Exercices
1. Représenter la fonction Λ.
2. Vérifier que Λ est paire.
3. Calculer la transformée de Fourier de Λ.
x 7−→ U(x)e−ax .
x 7−→ e−a|x| .
Exercice 4.4.4 Soient a un réel non nul et f la fonction définie pour tout x ∈ IR par
f (x) = exp(−a2 x2 ).
Exercice 4.4.5 Soient a un réel strictement positif et ϕ une fonction de S. Pour tout
x ∈ IR, on pose Z +∞
ϕ(t) −2iπxt
ψ(x) = e dt. (4.3)
−∞ a − 2iπt
1. Soit la fonction F définie, pour tout t ∈ IR, par
(a) Vérifier que pour tout x ∈ IR, on a f (x) = g(x) sin (πx) .
(b) En déduire la transformée de Fourier de f .
la tension V2 (t) lue à la sortie est liée à la tension V1 (t), imposée à l’entrée, par
l’équation différentielle
0
RC (V2 (t)) + V2 (t) = V1 (t). (4.6)
1. Montrer que l’équation différentielle (4.6), entraı̂ne
Exercice 4.4.10 Vérifier que la convolution est une opération bilinéaire continue de
L1 × L1 dans L1 telle que
kf ∗ gk1 ≤ kf k1 kgk1 .
0 00
Exercice 4.4.13 Soit f une fonction de classe C 2 sur IR telle que f, f et f soient
intégrables. Montrer que la transformée de f est intégrable.
66 CHAPITRE 4. TRANSFORMATION DE FOURIER DANS L1
3. Démontrer que
Z +∞
lim F(f )(x)gn (x)ei2πtx dx = FF(f )(t).
n→+∞ −∞
Z +∞
4. Calculer F(gn )(s)ds.
−∞
5. Vérifier que Z +∞
f (u)F(gn )(u − t)du − f (t)
Z−∞
+∞
= (f (s + t) − f (t)) F(gn )(s)ds.
−∞
6. On suppose que f est continue en t. Montrer que pour tout ε > 0, il existe η > 0
tel que Z
(f (s + t) − f (t)) F(gn )(s)ds ≤ ε
|s|≤η
Z
|f (s + t) − f (t)| F(gn )(s)ds = 0.
lim
n→+∞
|s|>η
7. Conclure.
x 7−→ xp f (x)
est intégrable.
3. Montrer que si f est intégrable et est à décroissance rapide, alors
F(f ) ∈ C ∞ .
4. Montrer que si f est C ∞ et si, pour tout entier k, f (k) est intégrable alors F(f )
est à décroissance rapide.
5. Montrer que si f est continue et est à décroissance rapide, alors f ∈ L1 ∩ L2 .
t2
t 7−→ f2 (t) = U(t)te−at et t 7−→ f3 (t) = U(t) e−at
2
où U désigne l’echelon unité.
2. Déterminer la transformée de Fourier de la fonction
tn−1 −at
t 7−→ fn (t) = U(t) e , n ∈ IN∗ .
(n − 1)!
Chapitre 5
Transformation de Laplace
5.1 Généralités
5.1.1 Introduction
5.1.2 Définition
On écrit F (p) = L [f ] (p) ou encore F (p) < f (t) et on dit que F est l’image de f .
69
70 CHAPITRE 5. TRANSFORMATION DE LAPLACE
fn (t) = U(t)tn
ñ ô+∞
e−pt
= .
−p 0
1
L [U] (p) = .
p
Z +∞
Pour tout n ≥ 0, posons In (p) = e−pt fn (t)dt. Pour tout n ≥ 1 et Re(p) > 0,
0
amorçons une intégration par parties. Nous avons
ñ ô+∞
e−pt n +∞ −pt
Z
In (p) = fn (t) + e fn−1 (t)dt
−p 0
p 0
n
= In−1 (p).
p
Par récurrence, nous montrons que
n!
In (p) = I0 (p).
pn
1
Comme I0 (p) = alors nous avons, pour tout n ∈ IN
p
n!
L [fn ] (p) = .
pn+1
5.2 Existence
Proposition 5.2.1 i) Supposons qu’il existe z ∈ Cl tel que L [f ] (z) existe. Alors
L [f ] (p) existe pour tout nombre complexe p tel que Re(p) ≥ Re(z).
ii) L’ensemble E = {Re(z)/ L [f ] (z) existe} a l’une des formes suivantes
ñ ô+∞
e(a−p)t
=
a−p 0
et
l F (p) n0 existe pas si Re(p) < αf
P2 = p ∈ C/
où F est la transformée de Laplace de f . Lorsque Re(p) = αf , la conclusion n’est pas
immédiate et une étude complémentaire est nécessaire.
Définition 5.2.2 On dit que la fonction f est d’ordre exponentiel (α) si et seulement
si
∃M > 0, ∃t0 > 0/ ∀t ≥ t0 : |f (t)| ≤ M eαt .
f (t) = Θ eαt
au voisinage de +∞.
Exemple 5.2.2 Pour tout α0 > 0, on a tn U(t) = Θ eα0 t .
Remarque 5.2.2 La plupart des fonctions utilisées dans la pratique sont d’ordre ex-
ponentiel (α) où α est à préciser.
Théorème 5.2.1 Soit f une fonction localement intégrable et admettant une trans-
formée de Laplace d’abscisse de convergence αf . Alors la fonction L [f ] est holomorphe
dans le demi-plan
p ∈ C/
l Re(p) > αf
et on a
0
(L [f ]) (p) = L [(−t)f (t)] (p).
Remarque 5.2.3 Pour tout m > 0, on peut facilement déduire du théorème 5.2.1
l’expression de la dérivée d’ordre m de la transformée de Laplace. En effet pour tout
complexe p de partie réelle strictement supérieure à αf , on a
F (p) = L [f ] (p) ?
Une réponse partielle à cette question est donnée par le théorème ci-dessous
Notons que pour n’importe quelle fonction F , on ne peut pas toujours trouver une
fonction f telle que L [f ] = F . Cependant si celle-ci existe, elle est unique.
5.3 Propriétés
Sauf mention contraire, toutes les fonctions considérées dans cette section sont sup-
posées localement intégrables.
En effet,
Z +∞
L [f (at)] (p) = e−pt f (at)dt
0
Z +∞ −p
u
du
= e a f (u)
0 a
Å ã
1 p
= F .
a a
En effet Z +∞
L [g(t)] (p) = e−pt f (t − a)dt
a
Z +∞
= e−p(u+a) f (u)du
0
Nous avons
e−pa
L [U(t − a)] (p) = .
p
76 CHAPITRE 5. TRANSFORMATION DE LAPLACE
Propriété 5.3.4 Considérons une fonction f périodique de période T > 0 et nulle sur
] − ∞, 0[. Pour tout complexe p de partie réelle strictement positive, on a
Z T
e−pt f (t)dt
0
L [f ] (p) = .
1 − e−pT
Démonstration :
Puisque f est périodique de période T et définie sur IR+ , alors on peut considérer la
fonction f comme étant la somme, pour n ∈ IN, de toutes les fonctions fn définies par
fn (x) = f (x) sur l’intervalle [nT, (n + 1)T [ et nulles ailleurs.
Donc
X+∞
L [f ] (p) = L fn (p)
n=0
X+∞
= e−npT L [f0 ] (p)
n=0
1
= L [f0 ] (p).
1 − e−pT
L [f ∗ g] = L [f ] × L [g] . (5.1)
2. Si, pour n > 0, la fonction f (n) est continue par morceaux, le résultat précédent
se généralise à
î ó n−1
X
(n) n
pn−i−1 f (i) 0+ .
L f (p) = p L [f ] (p) −
i=0
Remarque 5.3.2 Si f est d’ordre exponentiel (α), alors il existe une constante C > 0
et un réel t0 > 0 tels que pour tout x ≥ t0 on a
|f (x)| ≤ Ce−αx .
Propriété 5.3.9 On a
1
L [f (t) cos bt] = [F (p − ib) + F (p + ib)]
2
1
L [f (t) sin bt] = [F (p − ib) − F (p + ib)] .
2i
Propriété 5.3.10 Soit f une fonction réelle, de la variable réelle, nulle sur ] − ∞, 0[.
+∞
X
On suppose que f est la somme de la série entière an tn . Si le rayon de convergence
n=0
+∞
X 1
de la série an n!tn+1 est un réel R non nul alors, pour tout réel p > , on a
n=0
R
+∞
X n!
L [f ] (p) = an .
n=0
pn+1
5.4 Applications
0
y (t) + 3y(t) = e−2t (5.2)
y(0) = 1. (5.3)
î 0 ó î ó
L y (t) + 3L [y] = L e−2t
1
pY (p) − y(0) + 3Y (p) = .
p+2
1
(p + 3)Y (p) = +1
p+2
1
Y (p) = .
p+2
Finalement
1 bebt − aeat p
l e−at
(a ∈ C) (a 6= b)
p+a b−a (p − a)(p − b)
1 √
√ e− p cos 2 t e − e−bt
−at
1
π 1 √ (a 6= b)
p2 t b−a (p + a)(p + b)
p sin bt + bt cos bt p2
cosh ωt
p2 − ω 2 2b (p2 + b2 )2
ω 1 p3
sinh ωt cos at − at sin at
p − ω2
2 2 (p2 + a2 )2
p at cosh at − sinh at 1
cos ωt
p2 + ω 2 2a3 (p2 − a2 )2
ω sinh at + at cosh at p2
sin ωt
p + ω2
2 2a (p2 − a2 )2
p+a 1 p3
e−at cos ωt cosh at + at sinh at
(p + a)2 + ω 2 2 (p2 − a2 )2
5.6 Exercices
Exercice 5.6.3 Soit f la fonction nulle sur IR− , périodique de période T > 0 sur IR+ ,
î î î î
égale à 1 sur 0, T2 et égale à −1 sur T2 , T . Déterminer la transformée de Laplace
de f .
5.6. EXERCICES 81
F0 (p)
F (p) =
1 − e−pT
Z T
où F0 (p) = e−pt f (t)dt.
0
3. Chercher la transformée de Laplace des fonctions nulles sur IR− et définies par
(a) f1 (t) = |sin t| ;
t
(b) f2 (t) = si 0 ≤ t < T et f2 (t + T ) = f2 (t).
T
Exercice 5.6.11 Soient f et g deux fonctions localement intégrables sur [0, +∞[ et
nulles sur IR∗− .
Z t
1. Vérifier que (f ∗ g) (t) = f (u)g(t − u)du et démontrer que
0
L [f ∗ g] = L [f ] × L [g] .
2. Résoudre l’équation
Z t
2
y(t) = t + sin (t − x)y(x)dx. (5.8)
0
où y(0) = α.