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Cours d’analyse
Séries & Integrale & Equations diffs.
Filière : SMP
1 Séries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.1 Généralités sur les Séries Numériques 5
1.1.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.1.2 Nature d’une Série Numérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.1.3 Série Téléscopique-Série géométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.1.4 Critère de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2 Convergence absolue 8
1.3 Critères de convergence d’une série 9
1.3.1 Critères usuels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3.2 Comparaison à des séries usuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.4 Exercices 11
3 Equations différentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.1 Equation différentielle du premier ordre 25
3.1.1 Equation différenitelle à variables séparées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.1.2 Détermination de la constante d’intégration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.1.3 Equations différentielles linéaires du premier ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.1.4 Résolution de l’équation homogène associée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.1.5 Solution particulière par variation de la constante . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.1.6 Equation différentielles du premier ordre non linéaires se ramenant à des
équations différentielles linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.2 Equation différentielles linéaires du second ordre à coefficients constants
31
3.2.1 Résolution de l’équation homogène associée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.2.2 Equations du second ordre à coefficients constants avec second membre.
33
3.3 Exercices 35
1. Séries
R Une série est un cas particulier de suite, c’est une suite de sommes partielles.
■ Example 1.1 Soit (un ) la suite définie pour tout n ≥ 1 par un = 1n . La série de terme
général un est notée ∑n≥1 1n est appelée la série harmonique. Les premiers sommes partielles
sont : S1 = 1, S2 = 1 + 12 , S3 = 1 + 21 + 13 , . . . .. ■
cos(n) cos(n)
■ Example 1.2 La série numérique ∑ 2
est de terme général vn = n2 +1
. La somme
n≥1 n + 1
n
cos(k)
partielle d’ordre n est ∑ k2 + 1 . ■
k=1
∞
On appelle reste d’ordre n la différence Rn = S − Sn = ∑ uk . Dans le cas de conver-
k=n+1
gence on a : lim Rn = 0. Si la série n’est pas convergente, on dit qu’elle est divergente.
n→+∞
n≥0 n+2
■ Example 1.4 La série ∑ (−1)n est divergente car n→+∞
lim (−1)n n’existe pas. ■
n≥0
R
— la réciproque est fausse. En effet, pour tout n ≥ 1 on pose un = 1n , vn = − n1 et
α = 1. Donc, la série ∑ (un + vn ) converge vers 0 , alors que ni ∑ un ni ∑ vn ne
convergent.
— Il y’a une équivalence de convergence en cas de produit par un scalaire non
nul : la série ∑ un converge si et seulement si ∑ αun converge. Dans ce cas on a
+∞ +∞
∑ αun = α ∑ un .
n=0 n=0
(∀n ≥ n0 ) , un = an+1 − an
1
Exercice 1.1 Montrer que la série ∑ n(n + 1) est convergente et calculer sa somme.
n≥1
Solution .
1
On remarque que (∀n ≥ 1) : n(n+1) 1
= 1n − n+1 = an − an+1 , avec an = 1n . Donc
1
∑ n(n + 1) est une série téléscopique convergente car la suite (an) converge vers 0, et
n≥1
on a :
+∞
1
S= ∑ = a1 − lim (an ) = 1 − 0 = 1
n=1 n(n + 1)
n→+∞
n
Exercice 1.2 En utilisant une somme télescopique, calculer Sn = ∑ k.k!.
k=1
Solution .
On remarque que (∀k ≥ 1) : k.k! = (k + 1 − 1).k! = (k + 1)! − k! = ak+1 − ak , avec
ak = k!.
Donc
Sn = an+1 − a1 = (n + 1)! − 1.
■
+∞ n
−3
■ Example 1.5 — La série ∑ est géométrique convergente, car | −3
5 |<1
n=0 5
+∞
— La série ∑ (7)n est géométrique divergente, car 7 > 1
n=0
■
q
∀ε > 0 ∃N ∈ N tel que ∀p ≥ N ∀q ≥ p on a ∑ un ≤ ε.
n=p
∞
Autrement dit, la série ∑ un satisfait le critère de Cauchy si et seulement si la suite
n=n0
n
associée Sn = ∑ uk , satisfait le critère de Cauchy.
k=n0
Comme une suite numérique converge si et seulement si elle satisfait le critère de
Cauchy, on a le théorème suivant.
sin(n)
■ Example 1.6 ∑ n(n+1) est absolument convergente, donc convergente.
■
1 1
u2n = − et u2n+1 = (n ∈ N∗ ) .
n n+1
Pour tout n ∈ N∗ , on a
2n 2n+1
1
S2n = ∑ uk = 0 et S2n+1 = ∑ uk = n + 1 .
k=1 k=1
Les suites extraites (S2n ) et (S2n+1 ) ayant la même limite (égale à 0), alors, la suite
(Sn ) converge et sa limite est 0 . La série de terme général un est donc convergente
et de somme égale à 0. Cependant, cette série n’est pas absolument convergente car
∑2n n 1
k=1 |uk | = ∑k=1 n est une suite harmonique divergente.
Definition 1.2.2 Une série qui converge mais ne converge pas absolument est dite
semi-convergente.
Critère du quotient
Proposition 1.3.1 — Critère de d’Alembert. Soit (un ) une suite de réels strictement
un+1
positifs, on suppose lim existe et vaut λ .
un
— si λ < 1, alors ∑ un converge.
— si λ > 1, alors ∑ un diverge.
— si λ = 1, on ne peut pas conclure grâce à ce critère.
un+1 1 n + 1 1
= →
un 2 n 2
donc ∑ un convergente. ■
Critère de la racine
Proposition 1.3.2 — Critère de Cauchy. Soit (un ) une suite de réels strictement
√
positifs, on suppose lim n un existe et vaut λ .
— si λ < 1, alors ∑ un converge.
— si λ > 1, alors ∑ un diverge.
— si λ = 1, on ne peut pas conclure grâce à ce critère.
n ln (n)
■ Example 1.8 un = n+3
2n . On a
p n + 3 ln(n) n+3
n
|un | = ( ) = eln(n)×ln( 2n+1 ) → 0 < 1
2n + 1
car
n+3 1
) → ln < 0,
ln(
2n + 1 2
donc ∑ un est absolument convergente.
■
Proposition 1.3.3 — Critère de Raab-Duhamel. Soit (un )n une suite de nombres réels
strictement positifs telle que
un+1 α 1
∃(α, β ) ∈]0, +∞[×]1, +∞[: = 1− +O .
un n nβ
Si α > 1, alors ∑ un converge.
Si α ≤ 1, alors ∑ un diverge.
n
Exercice 1.3 Pour Pour tout n ∈ N on pose un = a n.n!
n
1. Etudier la nature de la série ∑ un .
■
1
Proposition 1.3.5 — Séries de Bertrand. Soient α, β ∈ R. Alors ∑ converge
nα logβ n
si et seulement si (α > 1) ou (α = 1 et β > 1).
+∞
R Si ∑ un est une série à termes positifs divergente, on écrira ∑ un = +∞. Cette
n=0
notation signifie que lim Sn = +∞.
n→+∞
un
Démonstration. Pour 0 < ε < l, il existe n0 tel que pour n ≥ n0 on ait vn − l ≤ ε, c’est-
à-dire
un
−ε ≤ − l ≤ ε,
vn
un
l −ε ≤ ≤ l + ε,
vn
0 < (l − ε)vn ≤ un ≤ (l + ε)vn .
On applique ensuite le critère de comparaison. ■
■ Example 1.10 1. la série ∑ (2n+1)4n2n4 +1 est convergente car (2n+1)4n2n4 +1 ∼ n14 et
( ) ( ) +∞
1
∑ n4 est une série de Riemann convergente.
2. la série ∑ sin 2n62+1 est convergente car sin 2n62+1 ∼ 2n62+1 ∼ n16 et ∑ n16 est
+∞ +∞
une série de Riemann convergente.
■
1.4 Exercices
Exercice 1.4 Etudier la convergence des séries suivantes :
n2 n2 n2
1
a=∑ 2 , b=∑ 3 , c=∑ 4 , d = ∑ sin 2 ,
n +1 n +1 n +1 n
n n
1 n
1 1 1 n
e=∑ , f =∑ + , g = ∑2 , h = ∑ 2− ,
2 2 n n
n
1 1 n100000
i=∑ , j=∑ , k=∑ ,
3 n! n!
(−1)n (−1)n (−1)n
l=∑ , m=∑ , n=∑ .
n2 n ln(n)
■
2n+2 (n + 1)2
2
∑ n2 − 1 , ∑ 2n , ∑ ln n(n + 2)
n≥2 n≥1 e n≥1
1 − sin n en − 1 √
un = √ , un = √ , un = e− 2+n ,
1+n n n
1 n2 an n!
un = 1 − cos 2 , un = n , un = n (a > 0),
n 2 +n n
2 n2 q Z 1 √
n − 3n + 1 2 n
n x
un = 2
, un = sin 2π n + (−1) , un = √ dx.
n +n+1 0 1 + x2
■
n√ (−1)n − ln(n)
1
∑ (−1) n sin
n
, ∑ ln(n) e n .
n≥1 n≥1
(−1) n
Exercice 1.8 Montrer que la série ∑n √n converge.
donc : Z x
F(x) − F(x0 ) 1
= f (t)dt,
x − x0 x − x0 x0
F(x) − F(x0 )
F ′ (x) = lim = lim f (cx ) = f (x)
x→x0 x − x0 x→x0
Corollary 2.1.3 Soit f une fonction de classe C 1 sur un intervalle I. Alors on a pour
Z b
tout (a, b) ∈ I 2 : f ′ (t)dt = f (b) − f (a). On fera attention de ne pas confondre la
a
formule précédente avec la suivante (valable pour f continue), l’ordre d’intégration et
de dérivation n’étant pas le même :
Z x
d
f (t)dt = f (x).
dx a
Démonstration. On a vu qu’il existe une constante k telle que pour tout x ∈ I, G(x) =
F(x) + k. D’où G(a) = b si et seulement si F(a) + k = b c’est à dire k = b − F(a). ■
■ Example 2.2 Il existe une unique primitive F de x 7→ x sur R telle que F(1) = 2. En
x2
effet, les primitives de x 7→ x sont de la forme x 7→ 2 + k où k est un réel. F(1) = 2 impose
donc 12 + k = 2 d’où k = 23 . ■
u′ (x)
Z
Proposition 2.2.2 — Autre primitives. 1. dx = ln |u(x)| + cte.
Z u(x)
2. u′ (x)eu(x) dx = eu(x) + cte.
uα+1 (x)
Z
3. u′ (x)uα (x)dx = + cte, α ̸= −1.
Z α +1
4. u′ (x) cos(u(x))dx = sin(u(x)) + cte.
Z
5. u′ (x) sin(u(x))dx = − cos(u(x)) + cte.
u′ (x)
Z
6. dx = arctan(u(x)) + cte.
1 + u2 (x)
u′ (x)
Z
7. p dx = arcsin(u(x)) + cte.
1 − u2 (x)
−u′ (x)
Z
8. p dx = arccos(u(x)) + cte.
1 − u2 (x)
cos 1t
(lnt)2
Z e Z 1 t Z x Z x
e +1 t 2 +t+2
A= dt, B = t
dt, C = (2t + 1)e dt D= 2
dt,
1t 0 e +t 0 1 t
π
tan3 (3x)
Z x Z x Z 2
t
Z
4
E= 2 (3x)
dt F = dt, G = t 2 − t dt, F= tan(t) dt.
0 cos 0 t + 1 0 0
Théorème 2.3.1 Soient f et g deux fonctions de classe C1 sur [a, b]. Alors :
Z b Z b
′
f (x)g (x)dx = [ f (x)g(x)]ba − f ′ (x)g(x)dx
a a
■
Z e
■ Example 2.3 Calculons ln(x)dx.
1
On pose f (x) = ln(x) et g′ (x) = 1, donc f ′ (x) = 1
x et g(x) = x. Ainsi
Z e Z e
ln(x)dx = [x ln(x)]e1 − dx = 1.
1 1
■
R Il ne faut pas oublier de changer les bornes d’intégration après chaque changement
de variable.
φ ′ (t) 1 2 1
Z 1 Z 1 Z 2
d(φ (t)) dφ
I= dt = = = − = .
0 (φ (t))2 0 (φ (t))2 1 φ2 φ 1 2
■
R
■ Example 2.5 Calculons la primitive sin x cos xdx sur l’intervalle ] − 1,1[. Posons
sin x = t ⇒ cos xdx = dt. C’est justifié car sin est une bijection continue de −π π
2 , 2 sur
[−1, 1], et la fonction réciproque x = arcsint est également dérivale à l’intérieur de cette
intervalle. D’où
1 1
Z Z
sin x cos xdx = tdt = t 2 + c = (sin x)2 + c
2 2
■
E(x) la partie entière la fraction rationnelle f (x) et puis on intégre chaque élément obtenu ;
c’est à dire la partie entière, les éléments de première espèce et de seconde espèce suivants :
a ax + b
E(x), n
, n ≥ 1 et 2 n , n ≥ 1, c2 − 4d < 0.
(x − b) (x + cx + d)
a
Z
— Calcul de dx. On a :
(x − b)n
(
Z
a a log |x − b| +C si n=1
dx = −1 a
n ≥ 2.
(x − b)n n−1 (x−b)n−1 +C si
ax + b
Z
— Calcul de n dx. On a :
(x2 + cx + d)
ax + b
Z
n dx
(x2 + cx + d)
a 2x + c a dx
Z Z
= 2 n dx + − c + b 2 n
2 (x + cx + d) 2 (x + cx + d)
2x + c
Z
— Calcul de 2 n dx. On a :
(x + cx + d)
log x2 + cx + d +C
(
Z
2x + c si n = 1
dx = − 1
si n ≥ 2
n−1 +C
n
(x2 + cx + d) (n−1)(x2 +cx+d )
dx
Z
— Calcul de I(x) = 2 n . On a :
(x + cx + d)
dx dx
Z Z
I(x) = n = in ,
(x2 + cx + d)
h
c 2 c2
x+ 2 + d − 4
2
on pose u = x + 2c et α 2 = d − c4 > 0 ; car ∆ > 0, on obtient
1 du
Z
I(x) = in
α 2n−1
h
u 2
α α +1
1 dv u
Z
= n; v=
α 2n−1 [v2 + 1] α
dx R
Enfin pour calculer I(x) il suffit de calculer In (x) = n.
(1+x2 )
Si n = 1 on a : I1 (x) = arctg x + C. Si n ≥ 2 nous avons la relation de récurrence
suivante :
1 x 2n − 1
In+1 (x) = 2 n+ In (x).
2n (1 + x ) 2n
En effet
dx x x2 dx
Z Z
n = n + 2n n+1
(1 + x2 ) (1 + x2 ) (1 + x2 )
x dx dx
Z Z
= 2 n + 2n 2 n − 2n n+1
(1 + x ) (1 + x ) (1 + x2 )
x
= n + 2n [In (x) − In+1 (x)]
(1 + x2 )
dx
Z
■ Example 2.6 Calculons J(x) = . On pose u = x + 21 on obtient : J(x) =
5 2
x2 + x + 4
R du
2. D’après le résultat précedent on a :
( +1)
u2
1 u 3
J(x) = I2 (u) = 2
+ arctgu +C
4 (u2 + 1) 4
x + 12
1 3 1
= 2 + arctg x + +C.
4 1 2
4 2
x+ 2 +1
■
x3 + 4x − 1
Z
■ Example 2.7 Calculons I(x) = dx.
x2 − 1
On pose P(x) = x3 + 4x − 1 et Q(x) = x2 − 1, la division euclidienne de P(x) par Q(x)
donne :
P(x) = xQ(x) + 5x − 1,
donc, on a :
P(x) 5x − 1 a b
= x+ = x+ + . (2.1)
Q(x) (x − 1)(x + 1) x−1 x+1
3x2 − 3x − 1
Z
■ Example 2.8 Calculons I(x) = dx. La fraction rationnelle F(x) s’écrit
(x − 2) (x2 + 1)
3x2 − 3x − 1 a1 b1 x + c1
F(x) = 2
= + 2 .
(x − 2) (x + 1) x − 2 x +1
Par identification on obtient
a1 + b1 = 3
c1 − 2b1 = −3
a1 − 2c1 = −1
3x2 − 3x − 1 1 2x 1
Z Z Z Z
2
dx = dx + 2
dx + 2
dx
(x − 2) (x + 1) x−2 x +1 x +1
= log |x − 2| + log x2 + 1 + arctg x +C
■
Z
Application : Considérons F(sin x, cos x)dx où F est une fraction rationnelle en sin x
et cos x. Le changement de variables ; t = tg 2x , ramène le calcul de cette primitive à celui
d’une fraction rationnelle en t : ■
1 − t2 2t 2dt
cos x = , sin x = , dx = .
1 + t2 1 + t2 1 + t2
Par conséquent :
π Z 1
sin xdx 2tdt
Z 1
2
= log 1 + t 2 0 = log 2.
I= =
0 1 + cos x 0 1 + t2
■
sin(x)
x 7→
1 + cos(x)
La fonction tangente est elle-même une fraction rationnelle des fonctions sinus et
cosinus. La méthode suivante s’applique donc également pour les fractions rationnelles
en sinus, cosinus et tangente. Le calcul de ce type de primitive se fait par un changement
de variable qui permet de se ramener au calcul d’une primitive d’une fraction rationnelle.
Pour choisir ce changement de variable, on utilise les règles de Bioche.
R
1. Dans le cas où les règles de Bioche préconisent un changement de variable
t = cos(x) (resp. t = sin(x) ), on constate que la fonction f s’écrit en fait
f (x) = g(cos(x)) sin(x) (resp. f (x) = g(sin(x)) cos(x) ). La fonction cosinus
(resp. sinus) étant de classe C 1 sur R, ce changement de variable est valide
2. Le changement de variable t = tan(x) (resp. t = tan 2x n’est valable que sur
des intervalles ne contenant pas un point du type π2 + kπ (resp. π + 2kπ ), avec
k élément de Z. Sur ces intervalles la fonction x 7→ tan(x) (resp. x 7→ tan 2x
est bijective, dérivable et de dérivée non nulle ; le changement de variable est
donc valide
Mais si l’on fait ce changement de variable pour chercher une primitive d’une
fonction f sur un intervalle contenant un point xk = π2 + kπ (resp. xk = π + 2kπ
), la méthode ne nous donnera pas la primitive au point xk . Il faudra prolonger
par continuité les primitives obtenues à droite et à gauche de xk pour obtenir
une primitive dans le voisinage de xk
3. Pour le changement de variable t = tan 2x , on aura besoin des formules :
1 − t2 2t 2t
cos(x) = , sin(x) = et tan(x) = .
1 + t2 1 + t2 1 − t2
4. On peut toujours choisir de faire le changement de variable t = tan 2x sans
s’intéresser aux propriétés d’invariance, mais cela a deux inconvénients
— d’une part, les calculs seront plus longs car on obtiendra des polynômes
de degré plus élevé,
— d’autre part, si un point de la forme π + 2kπ fait partie du domaine d’étude,
il sera nécessaire de faire une étude particulière pour ce point.
5. Dans le cas où R (2.2) estZun polynôme, le calcul d’une primitive se ramène au
calcul de termes du type sin p (x) cosq (x)dx.
sin(x)
f : x 7→
1 + cos(x)
On a
sin(−x)
f (−x)d(−x) = − dx = f (x)dx.
1 + cos(−x)
On utilise donc le changement de variable t = cos(x) soit dt = − sin(x)dx. On obtient
alors
sin(x) dt
Z Z
dx = −
1 + cos(x) 1+t
= − ln |1 + t|
= − ln |1 + cos(x)| = − ln(1 + cos(x))
x
Regardons ce qu’on obtient si on fait le changement de variable t = tan 2 . Dans ce
cas, dt = 12 1 + t 2 dx et
2t
sin(x) 2dt
Z Z
1+t 2
dx = 2
1 + cos(x) 1 + 1−t 1 + t2
1+t 2
2t
Z
= dt
1 + t2
= ln 1 + t 2
x
= ln 1 + tan2
2
■
2.5 Exercices
Exercice 2.2 Déterminer les primitives suivantes :
Z 2
1 dx
Z Z
2
F1 = x + 2 dx; F2 = √ √ ; F3 = x2 arctan(x)dx
x x+ x−1
1
Z Z Z
F4 = cos(ln x)dx; F5 = dx; F6 = earcsin x dx
cos4 x
dx
Z Z Z
x x
F7 = e cos xdx; F8 = xe sin xdx; F9 =
sh x ch x
dx dx x+1
Z Z Z
F10 = ; F11 = ; F12 = dx
x 2 − a2 x 2 + a2 (1 − x)3 (1 + x2 )
dx dx dx
Z Z Z
F13 = √ ; F14 = √ ; F15 = q
2
x −a 2 2
x +a 2
1 + 3 1+x x
ch(x) − 1 x dx sh(x)
Z Z Z
F16 = e dx; F17 = ; F18 = 2
dx
ch(x) + 1 1 + 2 sh(x) + ch(x) th (x) + 1
Z r
x x−1
Z
F19 = √ dx; F20 = dx;
(2x + 1) x + 1 x+1
■
n 2n−1
n 1 1 n 2
1
2 n
un = ∑ 2 2
; vn = ∑ ; wn = ∏ n + k
k=1 n + k k=n n + k n2 k=1
r
n (2n)! 1 n−1 k
xn = n
; yn = ∑ √
n!n n k=0 4n2 − k2
■
On peut séparer les variables ( x et y) en divisant par yx ln(x), ce qui est permis si et
seulement si y ̸= 0(car x ln(x) > 0) d’après l’énoncé). On a :
y′ 3 ln x + 1 1 3 ln x + 1
Z Z
= ⇔ dy = dx +C
y x ln x y x ln x
avec C ∈ R. Soit 3xlnln(x)
x+1 1
= 3x + x ln(x)
y = C2 x3 ln(x)
avec C2 ∈ R : En effet, le signe de C2 = + K tient compte des deux possibilités pour
−e
|y|, et on vérifie que C2 = 0 ⇒ y = 0 est aussi solution ( mais pour laquelle le calcul
précédent, à partir de la division par y, n’est pas valable.) ■
−3x
1 + x2 y′ + 3xy = 0 ⇒ y′ =
y
1 + x2
dy 3x
⇒ =−
y 1 + x2
dy −3x
Z Z
⇒ =
y 1 + x2
3
⇒ ln(|y|) = − ln 1 + x2 + cte
2
1
⇒ y = ±ecte p
(1 + x2 ) (1 + x2 )
K
y(x) = p , avec K ∈ R.
(1 + x2 ) (1 + x2 )
■
Definition 3.1.4 Une équations différentielles linéaire (EDL) du premier ordre est une
équation différentielle qui peut s’écrire sous la forme :
R Si dans ces définitions, le coefficient de y′ vaut 1 : on dit alors que l’équation est
normalisée ou encore résolue en y′ .
y′ b(x)
=− ,
y a(x)
et en l’intégrant, on obtient :
b(x)
Z
ln(|y|) = − dx +C
a(x)
et avec K ∈ ±eC , 0 , on a :
b(x)
Z
F(x)
y = Ke , K ∈ R, F(x) = − dx. (3.1)
a(x)
Proposition 3.1.1 L’ensemble des solutions de (E) est obtenu en ajoutant à toutes les
solutions de (E0 ) une solution particulière de (E).
c(x) −F(x)
Z
F(x)
y(x) = e e dx.
a(x)
et la solution générale de l’équation (E) est donc :
c(x) −F(x) b(x)
Z Z
F(x)
y(x) = e K+ e dx , K ∈ R, F(x) = − dx (3.2)
a(x) a(x)
Solution :
Résolvons d’abord sur I l’équation homogène :
On obtient
y′ cos(x)
= ⇒ ln(|y|) = ln(| sin x|) + k, k ∈ R.
y sin(x)
La solution générale de l’équation homogène (3.4) est donc
y = K sin(x), K ∈ R,
(avec K = ±ek pour tenir compte des valeurs absolues, et K = 0 étant solution aussi).
Cherchons ensuite une solution particulière de (3.3) sous la forme
On a alors y′ (x) = K ′ (x) sin x + K(x) cos(x), ce qui donne dans (3.3) :
et comme dans la théorie générale (et c’est toujours ainsi par construction), il ne reste
que le terme en K ′ (x), soit :
x x
Z
K ′ (x) sin2 x = x ⇔ K ′ (x) = ⇔ K(x) = dx.
sin2 x sin2 x
ce qui donne :
x 1
Z
K(x) = − + dx
tan(x) tan(x)
x cos(x) x
Z
=− + =− + ln | sin(x)|.
tan(x) sin(x) tan(x)
Sur I, sin x > 0 ; une solution particulière de l’équation (3.3) est donc obtenue pour
C = 0.
Pour résoudre l’équation (Ber), on pose u = y1−n . Cette substitution transforme l’équa-
tion (Ber) en une équation différentielle linéaire en la nouvelle variable u.
ex
Exercice 3.2 Résoudre l’équation de Bernoulli suivante : y′ + 2x y = √ y, (Ber).
Solution : C’est une équation de Bernoulli avec n = − 12 , divisons tous les termes
1
par y− 2 = √1y , on obtient l’équation suivante
√ ′ 2√
yy = ex , Ber′ .
yy +
x
3 √ √
Introduisant la nouvelle fonction u = y 2 = yy, d’où u′ = 32 yy′ , port ons ces expres-
sions dans l’équation (Ber′ ), nous obtenons l’équation différent ielle linéaire
2 ′ 2
u + u = ex ,
3 x
Équations de Ricatti
Definition 3.1.6 Les équations de Ricatti sont des équations différentielles de la forme :
y′ − y + y2 = 4x2 + 2x + 2, ( Ric ).
x2 + 1 y′ = y2 − 1 x3 y′ + y2 + x2 y + 2x4 = 0 y p = −x2
(y p = 1) ,
Équations de Lagrange
Definition 3.1.7 Les équations de Lagrange sont des équations différentielles de la
forme :
y = x f y′ + g y′
(Lag)
R (c’est en fait un sous espace vectoriel de l’espace des fonctions de R dans R). On peut
montrer que cet espace est toujours de dimension 2. Si on connaît deux solutions y1 et y2
non nulles et non proportionnelles, les fonctions αy1 + β y2 représentent donc toutes les
solution.
R Dire que y1 et y2 ne sont pas proportionnelles veut dire qu’il n’existe pas de constante
réelle λ tel que, pour tout x ∈ I, y1 (x) = λ y2 (x)
est une base de S0 (I). Dans chacun des cas, la solution générale de (E0 ) est donc
y = Ay1 + By2 ,
avec A, B ∈ R.
Démonstration. Il est claire que dans chaque cas y1 (x), y2 (x) sont solutions de (E0 ). Pour
vérifier qu’ils sont indépendantes il suffit d’après la remarque 3.2.1 de vérifier qu’il n’existe
pas de constante réelle λ tel que, pour tout x ∈ I, y1 (x) = λ y2 (x). Par exemple dans le cas
où ∆ > 0,
Théorème 3.2.3 Soit p(x) une solution de l’équation (E). Alors une fonction deux
fois dérivable y(x) est aussi solution de l’équation (E) si et seulement si la fonction
u(x) = v(x) − p(x) est solution de l’équation homogène (E0 ).
Les solutions de l’équation homogène associée sont Ae−x + Be2x . Comme 3 n’est
pas racine du polynome r2 − r − 2, cherchons une solution sous la forme y = ae3x .
On a y′ = 3ae3x et y′′ = 9ae3x . En remplaçant dans l’équation (Ex2), on trouve
Les solutions de l’équation homogène associée sont Ae−x + Be2x . Comme 2est racine
simple du polynome r2 −r −2, on cherche une solution sous la forme y = (ax+b)e2x .
Puisque −be2x est solution de l’équation homogène, on peut même chercher la
solution particulière sous la forme axe2x . On a y′ = (2ax+a)e2x et y′′ = (4ax+4a)e2x
En remplaçant dans (Ex3), on trouve 3a = 1, donc a = 1/3. La solution générale de
(Ex3) est u(x) = Ae−x + Be2x + 1/3xe2x . ■
Les solutions de l’équation homogène associée sont Ae−x + Be2x . Comme n’est pas
racine du polynome r2 − r − 2, on cherche une solution sous la forme y = (ax + b)ex .
On a y′ = (ax + a + b)ex et y′′ = (ax + 2a + b)ex . En remplaçant dans (Ex4), on
trouve (−2ax + a − 2b)ex = xex , donc a = −1/2 et b = −1/4.
Les solutions de l’équation homogène associée sont Ae−x + Be2x . On cherche une
solution sous la forme y = a cos(2x) + b sin(2x) On a y′ = 2b cos(2x) − 2a sin(2x)
et y′′ = −4a cos(2x) − 4b sin(2x). En remplaçant dans (Ex5), on trouve (−6a −
2b) cos(2x) + (−6b + 2a) sin(2x) = sin(2x), donc 3a + b = 0 et (−6b + 2a) = 1,
• Si f (x) est la somme de plusieurs fonctions f1 (x), . . . , f p (x) qui sont chacune d’un
des types ci-dessus :
3.3 Exercices
Exercice 3.6 Résoudre les équations différentielles suivantes :
1 + x2 y′ + 2xy + x2 = 0
(E1 ) :
(E2 ) : sin2 (x)y′ − tan(x)y = tan(x)
(E3 ) : y′′ − 3y′ + 2y = x3
(E4 ) : y′′ + y′ + y = cos(2x)
(E5 ) : y′′ − 2y′ + y = x + xe−x
■
vantes :
1 + x2 y′′ + 4xy′ + 1 − x2 y = 0.
(E) :
■