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SMA3, 2017-2019
A. Lesfari
Département de Mathématiques
E. mail : lesfariahmed@yahoo.fr
1 Séries numériques
1.1 Dénitions et propriétés générales
Soit (ak ) une suite réelle ou complexe. Considérons les sommes partielles
S1 = a1
S2 = a1 + a2
..
.
n
X
Sn = a1 + a2 + · · · + an = ak
k=1
..
.
On appelle série numérique de terme général ak et on note ak ou tout
X
k∈N∗
simplement ak , la suite (Sn ) des sommes partielles.
P
D'où,
p n p
X X X
Rn = lim ak − ak = lim ak ,
p→∞ p→∞
k=1 k=1 k=n+1
et Rn tend vers zéro quand n → +∞. Les sommes partielles d'une série sont
évidemment toujours dénies, mais les restes ne le sont que lorsque la série est
convergente.
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 4
k=1
n
X
∀ε > 0, ∃N (ε) > 0 : n > m ≥ N (ε) =⇒ ak ≤ ε
k=m+1
Cauchy
Exemple 5 La série harmonique
X1
,
k
diverge.
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 5
∞
Corollaire 6 (Condition nécessaire de convergence). Si la série ak converge,
X
k=1
alors lim ak = 0.
k→∞
∞
Remarques 7 a) Si lim ak 6= 0, alors la série ak diverge.
X
k→∞
k=1
b) La réciproque du corollaire précédent est fausse en général.
Propriété 8 Si la série ak converge, alors sa somme est unique.
P
En outre,
∞
X
(ak − ak−1 ) = lim an .
n→∞
k=1
k=1 !
n
si et seulement si la suite des sommes partielles (Sn ) = ak est majorée.
X
k=1
Exemple 15 La série
X 1
arcsin √ ,
k
diverge.
Corollaire 16 (Critère d'équivalence). Soient (ak ) et (bk ) deux suites positives
et supposons que :
ak
lim = L 6= 0, ∞ (c.-à-d. ak ∼ Lbk pour k → ∞)
k→∞ bk
Bertrand
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 7
k=1
Z ∞
si l'intégrale généralisée f (x)dx converge.
1
Riemann
Théorème 22 (Critère de la racine de Cauchy). Soit ak une série à termes
P
positifs.
a) S'il existe un nombre L < 1 tel qu'à partir d'un certain rang
√
k
ak ≤ L ≤ 1,
alors ak converge et si
P
√
k
ak ≥ 1,
la série diverge.
b) Si √
lim k
ak = L,
k→∞
Exemple 23 La série
X 3k
,
k
diverge.
Remarques 24 √ a) Si L = 1, on ne
P peut rien conclure.
b) Si limk→∞ k ak = 1+ , alors ak diverge.
Théorème 25 (Critère du quotient de d'Alembert). Soit ak une série à
P
termes positifs.
a) S'il existe un nombre L < 1 tel qu'à partir d'un certain rang
ak+1
≤ L ≤ 1,
ak
alors ak converge et si
P
ak+1
≥ 1,
ak
la série diverge.
b) Si
ak+1
lim = L,
k→∞ ak
d'Alembert
Exemple 26 La série
∞
X k!
k
,
k=1
k
converge.
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 9
Raabe
Duhamel
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 10
Remarque 29 Les résultats obtenus dans cette section, concernent les séries
à termes positifs. On peut aussi
P les utiliser
P pour les séries à termes négatifs
compte tenu de la relation : ak = − (−ak ) qui permet de passer d'une
série à termes négatifs à une série à termes positifs.
Exemple 32 La série
∞ k
X 1 π
eik 2 ,
k=0
2
converge.
Remarques 33 a) La réciproque du théorème précédent est fausse en général.
b) Il est clair que les résultats de la section 1.2, fournissent en remplaçant
ak par |ak | des critères de convergence absolue de la série ak où ak n'est pas
P
nécessairement positif.
Dénition 34 Une série convergente ak telle que |ak | diverge est dite
P P
semi-convergente.
∞
Théorème 35 (Critère d'Abel-Dirichlet). La série ak bk converge si les
X
k=1
conditions suivantes sont satifaites :
(i) lim bk = 0.
k→∞
∞
(ii) |bk+1 − bk | converge.
X
k=1
n
(iii) ∃C : ak ≤ C , ∀n ∈ N∗ .
X
k=1
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Abel
Dirichlet
Corollaire 36 Le critère d'Abel-Dirichlet reste vrai si au lieu de (i) et (ii),
on suppose que (bk ) décroît vers 0 pour k → ∞. Autrement dit, il reste vrai si
au lieu de (ii), on suppose que b1 ≥ b2 ≥ ...
Exemple 37 Les séries réelles
∞
X ∞
X
bk cos kα, bk sin kα,
k=0 k=0
et la série complexe
∞
X
bk (cos kα + i sin kα),
k=0
Dénition 38 On dit qu'une série est alternée si ses termes sont alternative-
ment positifs et négatifs (à partir d'un certain rang). Autrement dit, c'est une
série dont le terme général est de la forme (−1)k bk ou (−1)k+1 bk avec bk ≥ 0
à partir d'un certain rang.
Théorème 39 (Critère de Leibniz). Soit (bk ) une suite décroissante telle que :
∞
lim bk = 0. Alors, la série alternée (−1)k bk converge.
X
k→∞
k=1
Leibniz
Exemple 40 La série harmonique alternée
∞
X (−1)k
,
k=1
k
converge.
Développement asymtotique : Considérons la série numérique
∞
X (−1)k
.
k=2
k + (−1)k
D'où,
(−1)k (−1)k
1
ak = − 2 1+ε = bk + c k .
k k k
On montre P
aisément que bk converge, ck converge absolument et par
P P
conséquent ak converge. On peut évidemment utiliser la notation de Lan-
dau :
(−1)k
1 1
ak = − 2 +0 .
k k k2
k=1
ment croissante. Posons
b1 = a1 + a2 + · · · + aϕ(1) ,
b2 = aϕ(1)+1 + aϕ(1)+2 + · · · + aϕ(2) ,
..
.
bk+1 = aϕ(k)+1 + aϕ(k)+2 + · · · + aϕ(k+1) , k ∈ N∗
∞ ∞
Dénition 41 On dit que la série bk est déduite de ak par groupement
X X
k=1 k=1
de termes (ou par sommation par paquets ou encore par insertion de paren-
∞ ∞
thèses). Tandis que la série ak est dite déduite de bk par suppression de
X X
k=1 k=1
parenthèses.
Théorème 42 a) Si la série ak converge, alors bk converge vers la même
P P
somme. P
b) Si bk converge et si ak ≥ 0, alors ak converge vers la même somme.
P
c) Si lim ak = 0 et s'il existe une constante C telle que :
k→∞
ϕ(k + 1) − ϕ(k) ≤ C, ∀k ∈ N∗ ,
alors les séries ak et bk sont de même nature.
P P
∞
Dénition 44 Une série ak est dite commutativement convergente si pour
X
k=1
toute bijection
σ : N∗ −→ N∗ , k 7−→ σ(k),
∞
la série aσ(k) est convergente. Cette dernière série est dite un réarrangement
X
k=1
∞
de la série ak .
X
k=1
sommable, on a
! !
(série double)
X X X X X
ak,l = ak,l = ak,l ,
k,l∈N∗ k∈N∗ l∈N∗ l∈N∗ k∈N∗
k=1 k=1
Mertens
Remarque 48 La série produit de deux séries convergentes peut-être diver-
gente.
Proposition 49 Si les séries et P bk convergent absolument, alors la
P P
ak
série ck converge absolument et on a ck = ( ak ) ( bk ).
P P P
L'expression
∞
Y
ak = a1 a2 . . . an . . .
k=1
s'appelle produit inni de facteur général ak .
Si
lim Pn = P,
n→∞
∞
est nie et non nulle, on dira que le produit inni ak converge et P est sa
Y
k=1
valeur. Sinon, on dira qu'il diverge.
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 16
divergent.
∞
Théorème 52 (Condition nécessaire de convergence). Si le produit inni
Y
ak
k=1
converge, alors lim ak = 1.
k→∞
k=1
∞ ∞
la série numérique ln ak . De plus, on a P = e , où P est la valeur de
X Y
S
ak
k=1 k=1
∞
et S est la somme de ln ak .
X
k=1
1.6 Exercices
Exercice 1.1 Etudier la convergence des séries suivantes :
∞
kk
a) ,
X
k=1
k!
∞
(−1)k−1 1
b) ,
X
k
sin √
k=1
(2k − 1) 2k − 1
∞ k
k
c) ,
X
k=1
k+1
∞
1
d) .
X
k=2
(ln k)ln k
Réponse :
a) Diverge.
b) Converge absolument.
c) Diverge.
d) Converge.
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 17
Exercice 1.2 Soit l2 (R) l'espace vectoriel des suites (ak ) telles que la série
∞
a2k converge. Soient (ak ) et (bk ) deux suites dans l2 (R). Déterminer la na-
X
k=1
∞
ture de la série ak b k .
X
k=1
k=2
(−1)k
ak = Ik , α ∈ R.
kα
a) Montrer que la suite (Ik ) converge.
∞
b) Etudier suivant la valeur de α, la nature de la série ak (convergence
X
k=2
absolue, semi-convergence, divergence).
Réponse :
a) On
P peut utiliser un raisonnement théorique ou un calcul direct.
b) ak converge absolument si α > 1, semi-convergente si 0 < α ≤ 1 et
diverge si α ≤ 0.
Réponse : 65
36
.
Kummer
ExerciceP1.7 Soit (ak ) une suite à termes positifs. Montrer que les séries
ak et ln(1 + ak ) convergent ou divergent en même temps.
P
Exercice
∞
1.8 Déterminer la nature des séries suivantes :
π
a) (ln k)20 ,
X
1 − cos
k=2
k
∞ Z ∞
kα dx
b) , α > 0.
X
e−x
k=1 1
Réponse :
a) Converge absolument.
b) Converge si α > 1 et diverge si α ≤ 1.
∞
Exercice 1.9 Montrer que la série ak où a1 ≥ a2 ≥ · · · ak ≥ · · · , converge
X
k=1
∞
si et seulement si la série 2k a2k converge.
X
k=0
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 19
Exercice
∞
1.10 Etudier la nature des séries suivantes :
αk
a) , α ≥ 0,
X
Qk j
k=0 j=0 (1 + α)
∞
2k πi
h
b) α ∈ 0, .
X
(sin α)2k ,
k=1
k2 2
Réponse :
a) Converge.
b) Converge si 0 ≤ α ≤ π
4
et diverge si π
4
< α ≤ π2 .
Réponse :
b) La réciproque est fausse en général, choisir par exemple ak = 1
k ln k
.
a+
k = max(ak , 0), a−
k = max(−ak , 0).
Exercice 1.13 Calculer les réels α et β an que la série de terme général ak
déni ci-dessous soit convergente,
√
3
√ β
ak = k3 + k2 + k + 1 − k2 + 1 + α + .
k
Réponse : α = − 13 , β = 185 .
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 20
X ζ(p) − 1
d) En déduire la convergence de la série où ζ(p) désigne la
p≥2
p
X 1
somme de la série p
ainsi que l'identité
k≥1
k
∞
X ζ(p) − 1
γ =1− .
p=2
p
Euler
Exercice 1.15 Déterminer la nature de série :
X 1
√ √ √ .
1+ 2 + 3 + ··· + k k
3
Réponse : Diverge.
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 21
Exercice 1.16 Soient (ak ), (bk ) deux suites de nombres complexes. On pose
s0 = 0, s k = a1 + · · · + ak , k ≥ 1,
et on suppose que :
sk
(i) la suite √ est bornée.
k
√
(ii) la série |bk − bk+1 | k est convergente.
P
√
(iii) lim bk k = 0.
k→+∞
1) Montrer que la série ak bk est √convergente.
P
k=1 kπ x
∞ k
(−1)
b) .
X
ln 1 + √
k=2
k
Réponse :
a) Converge.
b) Diverge.
Exercice 1.18 1) Soit (bk ) une suite décroissante de nombres positifs conver-
∞
geant vers zéro. Montrer que la série alternée (−1)k bk , converge et soit S
X
sa somme.
k=1
k=1
Posons
S1 + S2 S1 + S2 + · · · + Sk
σ1 = S1 , σ2 = , ..., σk = .
2 k
∞
On dit que la série ak converge au sens de Cesaro et a pour somme σ si et
X
k=1
seulement si la suite (σk ) converge vers σ.
∞
a) Montrer que si la série ak converge (au sens usuel) et a pour somme
X
k=1
S , alors elle converge au sens de Cesaro vers la même somme.
b) La réciproque est-elle exacte ? Justier la réponse.
Cesaro
Exercice 1.22 Déterminer :
∞
X 1
lim+ (α − 1) α
.
α→1
k=1
k
Réponse : 1.
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 23
a) Montrer que : ak ∼ bk .
P +∞
b) Montrer que ak converge et que bk diverge.
P
c) Qu'en conclure ?
Réponse
P:
c) ak et bk ne sont pas de même nature bien que ak ∼ bk car ak et bk
P
+∞
ne sont pas de signe constant à partir d'un certain rang. La décroissance n'est
pas conservée par équivalence.
Exercice 1.24 Déterminer la nature de la série ak , à termes positifs don-
P
née par a0 > 0 et
1
ak = .
keak−1
Réponse : Diverge.
Exercice 1.25 Soit (ak ) une suite telle que : a0 = 0, lim ak = l ∈ ]0, ∞[.
k→∞
k
Comme (ai − ai−1 ) = ak alors
X
i=1
∞
X
0 6= l = lim ak = (ai − ai−1 ) = (a1 − a0 ) + (a2 − a1 ) + (a3 − a2 ) + · · ·
k→∞
i=1
= a1 + a2 − a1 + a3 − a2 + · · ·
= a1 − a1 + a2 − a2 + · · ·
= (a1 − a1 ) + (a2 − a2 ) + · · ·
X∞
= (ai − ai )
i=1
= 0
Exercice 1.27 ( Extrait du concours communs TSI). 1) Soit (ak ) une suite de
réels non nuls telle que le produit inni ak converge. Montrer que la suite
Y
k∈N
(ak ) tend vers 1 et étudier la réciproque.
2) YSoit (ak ) une suite de réels strictement positifs.
X Montrer que le le produit
inni ak converge si et seulement si la série ln ak converge et que, dans
k∈N k∈N !
∞ ∞
ce cas de convergence, on a : ln ak .
Y X
ak = exp
k=0 k=0
3) La première propriété motive l'écriture ak = 1 + uk avec (uk ) à valeurs
dans R\{−1}, notation qui sera souvent adoptée dans la suite. Soit (uk ) une
suite de réels positifs.
n
(a) Montrer que la suite Pn = (1 + uk ) vérie :
Y
k=0
∀n ∈ N, u0 + · · · + un ≤ Pn ≤ exp(u0 + · · · + un ).
k∈N
inni (1 + uk ) converge.
Y
k∈N
(c) Reprendre (b) en utilisant le résultat de la question 2).
4) Etudier les produits innis ci-après, en précisant la valeur de leur produit
en cas de convergence :
Y 1
Y
2k
(a) 1+ , (b) 1+x , x ∈ R.
k∈N
(2k + 1)(n + 2) k∈N
|x| ≥ 1, le produit inni en question diverge. Pour |x| < 1, le produit inni en
question converge et vaut 1−x1
.
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 25
Autrement dit, si
∀x ∈ Ω, ∀ε > 0, ∃N (ε, x) : k ≥ N (ε, x) =⇒ |fk (x) − f (x)| ≤ ε.
k=1
dans Ω vers une fonction
S : Ω −→ R(ou C)
n
!
si la suite des sommes partielles (Sn ) = converge simplement vers
X
fk
k=1
∞
S . On dit que S est la somme de la série fk .
X
k=1
∞
Par analogie avec les séries numériques, le reste de la série fk s'écrit
X
k=1
∞
X
Rn (x) = fk = S(x) − Sn (x).
k=n+1
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 26
∞
Dire que la série fk converge simplement vers S équivaut à dire que la suite
X
k=1
(Rn ) converge simplement vers 0.
pour tout x ∈ Ω.
Exemple 62 La suite de fonctions (fk ) dénie par
sin kx
fk (x) = √ , k ∈ N∗ , x ∈ R
k
converge simplement vers f (x) = 0.
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 27
k=1
dans Ω vers une fonction
S : Ω −→ R(ou C)
n
!
si la suite des sommes partielles (Sn ) = fk converge uniformément dans
X
k=1
Ω vers S . Il revient au même de dire que la suite
∞
!
X
(Rn ) = fk ,
k=n+1
k=1
n
X
∀ε > 0, ∃N (ε) > 0 : ∀n > m ≥ N (ε), ∀x ∈ Ω =⇒ fk ≤ ε
k=m+1
∞
Théorème 68 Si la série fk converge uniformément dans Ω, alors
X
k=1
lim fk (x) = 0,
k→∞
uniformément dans Ω. La réciproque est fausse en général.
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 28
k=1
continue sur Ω.
Remarque 70 Soient fk : Ω −→ R, des fonctions continues.
a) Si la suite (fk ) converge simplement dans Ω vers f et si f est discontinue,
alors la convergence n'est pas uniforme.
∞
b) Si la série fk converge simplement dans Ω vers S et si S est discon-
X
k=1
tinue, alors la convergence n'est pas uniforme.
Exemple 71 La suite de fonctions (fk ) dénie par
k(x2 + 1)x
fk (x) = , x ∈ [0, 1]
(kx + 1)ex
On montre que la convergence n'est pas uniforme sur [0, 1], par contre, il y'a
convergence uniforme sur [a, 1], a > 0.
Remarque 72 Soit a ∈ Ω un point d'accumulation (c-à-d. tout voisinage de
a contient au moins un point de Ω autre que a). Le théorème précédent signie
que
lim lim fk (x) = lim lim fk (x) ,
x→a k→∞ k→∞ x→a
∞
X ∞
X
lim fk = lim fk (x).
x→a x→a
k=1 k=1
Théorème 73 (Dini). Soit (fk ) une suite de fonctions réelles continues conver-
geant vers une fonction continue f sur [a, b]. Si la suite (fk ) est monotone, alors
elle converge uniformément vers la fonction f .
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 29
Dini
Théorème 74 (dérivation). Soit (fk ) une suite de fonctions de classe C 1 de
[a, b] dans R.
a) Si la suite (fk ) converge simplement en x0 ∈ [a, b] et si la suite des
dérivées (fk0 ) converge uniformément sur [a, b], alors la suite (fk ) converge
uniformément vers f sur [a, b], f est de classe C 1 et on a
0
lim fk (x) = lim fk0 (x).
k→∞ k→∞
b) Si P
la série fk converge simplement en x0 ∈ [a, b] et Psi la série des
P
dérivées fk converge uniformément sur [a, b], alors la série fk converge
0
(la convergence dePla suite ainsi obtenue est uniforme sur [a, b]).
b) Si la série fk converge uniformément vers S dans [a, b], alors S est
intégrable sur [a, b] et on a
∞ Z ∞
!
X u Z u X Z u
fk (x)dx = fk (x) dx = S(x)dx, u ∈ [a, b]
k=1 a a k=1 a
(la convergence de la série ainsi obtenue est uniforme sur [a, b]).
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 30
Weierstrass
∞
Dénition 77 On dit que la série de fonctions fk converge normalement
X
k=1
dans Ω si on peut lui appliquer le critère de Weierstrass. Autrement dit, si
∞
kfk k converge où kfk k = sup |fk (x)| < +∞, ∀k ∈ N∗ .
X
x∈Ω
k=1
∞
Alors la série de fonction fk (x)gk (x) converge uniformément sur [a, b].
X
k=1
k=1
sur Ω.
Exemple 83 La série
∞
X (−1)k
√ ,
k=1
2 k + cos x
converge uniformément sur R.
2.5 Exercices
Exercice 2.1 On considère la suite d'applications
R −→ R
1
si x < 0 ou x >
1
fk :
1 k
x 7−→ k ln 1 − kx
si 0 ≤ x ≤
1
0
k
k=0
[0, 1] vers une fonction S(x) que l'on précisera.
b) La convergence de cette série est-elle uniforme sur [0, 1]?
c) Montrer que la convergence de cette série est normale sur [0, α] pour
tout α ∈]0, 1[.
Exercice 2.4 Etudier la convergence simple et uniforme de la suite de fonc-
tions dénie sur [−1, 1] par
2
fk (x) = sin(kxe−kx ).
Exercice 2.5 ( Extrait d'un examen, Fac. Sc. El Jadida). a) Soit (fk ) une
suite de fonctions satisfaisant à
|fk (x) − fk−1 | ≤ ak ∈ R, k ≥ 2.
∞
On suppose que la série numérique ak converge. Montrer que la suite de
X
k=2
fonctions (fk ) converge uniformément.
b) Montrer que la limite uniforme de fonctions bornées est uniforme. Que
peut-on dire si la limite est simple ? (justier la réponse).
Exercice 2.6 On considère la série de fonctions
X x2
, x ∈ R.
k∈N
(1 + x2 )k
a) Montrer que cette série est convergente pour tout réel. Montrer que la
somme de la série n'est pas continue à l'origine.
b) Montrer que la série ne converge pas uniformément sur R, mais qu'il y
a convergence uniforme sur tout intervalle [a, +∞[ ou ] − ∞, −a] avec a > 0.
Exercice 2.7 ( Extrait de l'oral, concours X, école polytechnique). Détermi-
ner la nature et calculer la somme de la série
X 1
.
cosh kx. cosh(k + 1)x
Réponse : La série en question converge simplement pour x ∈ R∗ vers
1
si x > 0
f (x) = sinh x
1
− sinh x
si x < 0
Exercice 2.8 Soit la série réelle
X e−kx
.
k≥0
1 + k2
x
fk (x) = , x ∈ R, α, β ∈ R∗+ .
k α (1 + x2 k β )
Réponse :
1) (fk ) converge simplement vers 0 (sur R).
2) On obtient,
1 1
ln(1 + k2k )
Z Z
ln 2
fk = , lim fk = .
0 2k k→∞ 0 2
Réponse :
1) (fk ) converge simplement vers 0 (sur ]0, +∞[).
2) La convergence n'est pas uniforme sur ]0, +∞[. La convergence est uni-
forme sur [a, +∞[, a > 0.
k=0
et pour |z| > 1.
b) Montrer que pour tout nombre réel r > 1, la série fk (z) est unifor-
P
mément convergente pour |z| ≥ r et pour |z| ≤ 1r .
c) Calculer
n k
1 X z2
Sn (z) = + ,
1 − z k=0 z 2k+1 − 1
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 36
k=0
Réponse :
2) limx→+∞ f (x) = 0, limx→0+ f (x) = +∞ si a0 > 0 et −∞ si a0 < 0.
k≥2 (ζ(s) − 1) = 1.
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 38
3 Séries entières
3.1 Généralités
Une série entière réelle est une série de fonctions de la forme
∞
X
ak (x − x0 )k ,
k=0
où (ak ) est une suite de nombres réelles, x0 est un nombre réel xé et x ∈ R.
On dénit de la même manière une série entière complexe
∞
X
ak (z − z0 )k ,
k=0
ak z converge absolument pour tout z tel que : |z| < r. Le nombre r est la
borne supérieure de ensembles
∞ ∞
ak r converge}, |ak |rk borné}.
X X
k
{r ∈ R+ : {r ∈ R+ :
k=0 k=0
Hadamard
Exemple 85 Le rayon de convergence de la série entière
∞
X √
e− k k
z ,
k=0
est égal à 1.
Remarque 86 Si r =P ∞, alors ak (z − z0 )k converge absolument pour tout
P
z ∈ C. Si r = 0, alors ak (z − z0 ) converge absolument pour tout z = z0 et
k
est égal à 1.
∞
Dénition 90 On appelle série entière dérivée de ak (z − z0 )k , la série
X
k=0
∞
X
ak (z − z0 )k−1 .
k=1
est égal à 1.
Proposition 93 Soient ak z k et bk z k deux séries entières ayant respec-
P P
tivement r1 et r2 pour
P rayon de convergence. Soient r le rayon P de convergence
de la série somme (ak + bk )z k et r0 celui de la série produit ck z k où
X
ck = kai bk−i .
i=0
∞ ∞
(resp. lim + ak (−r)k ).
X X
k
ak x =
x→−r
k=0 k=0
d'où ∞
X f (k) (x0 )
f (x) = (x − x0 )k .
k=0
k!
Cette dernière expression s'appelle développement en série entière de f autour
de x0 . Ce développement est unique. On dit aussi développement en série de
Taylor si x0 6= 0 et de Mac-Laurin si x0 = 0.
Taylor
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 44
Mac-Laurin
Une condition nécessaire pour qu'une fonction
f : I =]x0 − r, x0 + r[−→ R,
soit développable en série entière est
f (k) (x0 )
f ∈ C ∞ dans I, ak = .
k!
La réciproque n'est pas vraie en général ; une fonction f possédant des dérivées
de tout ordre en x0 , n'est pas nécessairement égale à la série entière
∞
X f (k) (x0 )
(x − x0 )k ,
k=0
k!
correspondante. Par exemple, la fonction f dénie sur R par
e− x2 si x 6= 0
1
f (x) =
0 si x = 0
est de classe C ∞ mais n'est pas développable en série entière au voisinage de
0.
Dénition 106 Une fonction égale à sa série entière au voisinage de x0 est
dite analytique en x0 .
Théorème 107 (Condition nécessaire et susante). Soit f une fonction de
classe C ∞ dans I =]x0 − r, x0 + r[. Pour que l'on ait
∞
X f (k) (x0 )
f (x) = (x − x0 )k ,
k=0
k!
dans I , il faut et il sut que
lim Rn (x) = 0, ∀x ∈ I
n→∞
alors ∞
X f (k) (x0 )
f (x) = (x − x0 )k , ∀x ∈ I
k=0
k!
∞
X x2k+1
cos x = (−1)k , r=∞
k=0
(2k + 1)!
∞
X xk
exp x = , r=∞
k=0
k!
∞
X x2k
cosh x = , r=∞
k=0
(2k)!
∞
X x2k+1
sinh x = , r=∞
k=0
(2k + 1)!
∞
1 X
= kxk−1 , r = 1, x ∈] − 1, 1[
(1 − x)2 k=1
∞
X xk+1
ln(1 − x) = − , r=1
k=0
k + 1
∞
α
X α(α − 1)...(α − k + 1)
(1 + x) = xk , r = 1, x ∈] − 1, 1[, α ∈ R\N
k=0
k!
Pour déterminer la somme d'une série entière, plusieurs méthodes sont
possibles. On peut par exemple utiliser le théorème de dérivation ainsi que
celui d'intégration. On peut aussi utiliser une équation diérentielle ou encore
décomposer le terme général de la série en élments simples et calculer la somme
des séries correspondantes, etc.
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 46
est égal à l'inni, elle converge donc sur R et sa somme est égale à
∞
X sin kθ
xk = ex cos θ sin(x sin θ).
k=0
k!
où y est une fonction de la variable réelle x. Supposons qu'il existe une série
entière, de rayon de convergence r > 0,
∞
X
y= ak x k ,
k=0
qui soit solution de cette équation et telle que : y(0) = 1. On montre que
ak
ak+1 = , r = +∞,
k+1
et ∞
X xk
y= = ex .
k=0
k!
Legendre
Problème 2 : Considérons l'équation diérentielle
(x − x0 )2 y 00 + (x − x0 ])P1 (x)y 0 + P2 (x)y = 0,
Bessel
3.7 Exercices
Exercice 3.1 Déterminer le rayon de convergence des séries entières sui-
vantes :∞
X cosh k
a) 2 x .
2k
k=1
sinh k
∞
b) k!z k! .
X
k=1
Réponse
√:
a) e.
b) 1.
Exercice
P 3.3 k ( Extrait du concours Centrale). Même question pour la série
entière ak x où (ak ) est une suite de réels dénie par a0 > 0 et ∀k ∈ N :
ak+1 = ln(1 + ak ).
Réponse : 1.
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 49
∞
Exercice 3.6 Soit f (z) = ak z k , la somme d'une série entière supposée
X
k=0
convergente sur le disque ouvert D1 = {z ∈ C : |z| < 1}. De plus, on suppose
que les conditions suivantes sont satisfaites
∞
X
a1 6= 0, k|ak | ≤ |a1 |.
k=2
Montrer que f est injective sur D1 et que la série considérée converge sur le
disque fermé D2 = {z ∈ C : |z| ≤ 1}.
Exercice
∞
3.7 Déterminer somme des séries entières réelles suivantes :
xk
a) .
X
k=0
(k + 3)k!
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 50
∞
k 2 + 3k − 1
b) xk .
X
k=0
(k + 3)k!
∞
cos kθ
c) ( Extrait d'un examen, Fac. Sc. El Jadida) : θ ∈ R.
X
xk ,
k=0
k!
Réponse :
a) ∞ xk ex (x2 −2x+2)−2
si x 6= 0 et vaut 31 si x = 0.
P
k=0 (k+3)k! = x3
b) ∞ k2 +3k−1 k x ex (x2 −2x+2)−2
si x 6= 0 et vaut − 13 si x = 0.
P
k=0 (k+3)k! x = xe − x3
c) k=0 k! x = ex cos θ cos(x sin θ).
P∞ cos kθ k
f (x) =
0 si x = 0
Réponse :
a) r = +∞, f 000 (x) + f (x) = 0. √
b) C1 = C2 = C3 = 13 , f (x) = 13 (e√−x + 2e 2 cos 23 x).
x
c) ∞ (−1)k
+ 2e 2 cos 23 ).
P 1 −1 1
k=0 (3k)! = 3 (e
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 51
où y est une fonction de la variable réelle x. Supposons qu'il existe une série
∞
entière, de rayon de convergence r > 0, fn (x) = ak xk , qui soit solution de
X
k=0
cette équation et telle que : fn (0) = 1.
a) Déterminer les coecients de cette série. Quel est son rayon de conver-
gence ?
b) Donner la valeur de f1 (x), f2 (x) et établir une relation simple entre
fn (x) et fn+1 (x).
c) En déduire la valeur de fn (x) pour tout n ∈ N ∗ .
Réponse :
a) ak = n(n+1)···(n+k−1)
1
, r = +∞.
b) f1 (x) = e , f2 (x)
x
= x , fn+12(x) =3 x (fn (x) −n−2
ex −1 n
1).
c) fn (x) = (n−1)!
xn−1
ex − 1 − x − x2 − x3! − · · · − (n−2)!
x
, ∀n ∈ N ∗ .
∞
Exercice 3.12 Soit f (x) = ak xk , une série entière de rayon de conver-
X
gence r.
k=0
∞ ∞
a) Montrer que si ak rk converge, alors ak xk converge uniformément
X X
k=0 k=0
sur [0, r] et
∞
X
lim− f (x) = ak r k .
x→r
k=0
n ∞
(i) |Sn − f (x)| ≤ (1 − x) |ak | |x|k , ∀x ∈ ]−1, 1[.
X X
kak +
k=0 k=n+1
(ii) lim λn = 0 où λn = sup {|kak | : k i n + 1}.
n→∞
∞
λn
(iii) , ∀x ∈ ]−1, 1[.
X
|ak | |x|k ≤
k=n+1
n (1 − |x|)
n
1X
(iv) lim kak = 0.
n→∞ n
k=0
c) En utilisant ce qui précéde, calculer
1
lim Sn − f 1− .
n→∞ n
∞
En déduire que la série ak converge et que sa somme est L.
X
k=0
d) On suppose que ak ≥ 0, ∀k ∈ N∗ , |f (x)| ≤ C , 0 ≤ x < 1. Montrer que
∞
lim f (x) existe et est égale à ak .
X
x→1−
k=0
a) Montrer que pour x ∈]0, 1[, f vérie une équation diérentielle linéaire
du premier ordre à coecients variables et avecPsecond membre.
b) On suppose qu'il existe une série entière ak xk solution de cette équa-
tion diérentielle. Déterminer ak ainsi que le rayon de convergence de cette
série.
c) En déduire le développement en série entière dans ]0, 1[ de f (x).
Réponse :
a) 2x(1 − x)f 0 (x) + (1 − 2x)f (x) = 1.
b) ak = (2k+1)!
(2k k!)2
, k ∈ N, r = 1.
c) Le développement en série entière de f (x) dans ]0, 1[, n'est autre que la
solution de l'équation diérentielle ci-dessus et il est égal à (2k+1)! x .
P (2k k!)2 k
Exercice 3.14 Soit f :] − r, r[−→ R une fonction de classe C ∞ telle que pour
tout x ∈] − r, r[ et tout k ∈ N, f (k) (x) ≥ 0. Montrer que pour tout x ∈] − r, r[,
on a ∞ X f (k) (x0 )
f (x) = xk .
k=0
k!
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 53
4 Séries de Fourier
4.1 Séries trigonométriques
Dénition 115 On appelle série trigonométrique, une série de la forme
∞
a0 X
+ (ak cos kx + bk sin kx), x∈R (4.1)
2 k=1
Proposition 119 Si (ak ) et (bk ) sont des suites réelles positives, décroissantes
et tendant vers zéro, alors la série trigonométrique (4.1) converge simplement
pour tout x 6= 2lπ, l ∈ Z et uniformément sur tout intervalle de la forme
[α, 2π − α] pour tout l ∈ Z et α ∈]0, π[. En outre, sa somme est une fonction
continue sur ]2lπ, 2(l + 1)π[, l ∈ Z.
Exemple 120 Les séries coskkx , sinkkx convergent pour tout x 6= 2lπ, l ∈
P P
Z et leur sommes sont des fonctions continues en tout point x 6= 2lπ , l ∈ Z.
Propriété 121 Si la série trigonométrique (4.1) converge vers f (x) sur [−π, π],
alors f (x) est 2π-périodique, c-à-d., f (x + 2π) = f (x), x ∈ R.
Propriété 122 Soit f une fonction dénie, intégrable sur [−π, π] et dévelop-
pable en série trigonométrique
∞
a0 X
f (x) = + (ak cos kx + bk sin kx).
2 k=1
Si cette série est intégrable terme à terme, ce développement est unique (ceci
est vérié par exemple lorsque la série converge uniformément sur [−π, π]).
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 54
Fourier
Remarque 124 On écrit
∞
a0 X
f (x) ∼ + (ak cos kx + bk sin kx),
2 k=1
pour dire que la série (4.2) est la série de Fourier associée à la fonction f . Le
fait que les intégrales (4.1) existent, n'impliquent pas que la série (4.2) converge
et, même si elle converge, sa somme n'est pas nécessairement égale à f (x).
Remarque 125 Au lieu de considérer l'intervalle [−π, π], on peut considérer
tout autre intervalle d'amplitude 2π, par exemple [0, 2π].
Propriété 126 Pour une fonction f , 2L-périodique, dénie et intégrable sur
un intervalle [−L, L] d'amplitude quelconque nie, la série de Fourier associée
à la fonction f est donnée par
∞
a0 X kπx kπx
+ ak cos + bk sin ,
2 k=1
L L
où
1 L
Z
kπx
ak = f (x) cos dx, k≥0 (4.4)
L −L L
1 L
Z
kπx
bk = f (x) sin dx, k≥1
L −L L
Remarque 127 Soit f une fonction 2L-périodique, dénie et intégrable sur
un intervalle [−L, L]. Au lieu de développer f (x) en série de Fourier sur
[−L, L], on peut la développer, moyannant le changement de variable t = πx
L
,
sur l'intervalle [−π, π].
Propriété 128 Pour une fonction f , 2L-périodique, dénie et intégrable sur
un intervalle [α, α + 2L] où α est une constante arbitraire, on a
Z L Z α+2L
f (x)dx = f (x)dx.
−L α
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 56
et ∞
a0 X
f (x) ∼ + ak cos kx. (série cosinus).
2 k=1
et ∞
bk sin kx. (série sinus).
X
f (x) ∼
k=1
Exemple 131 Considérons sur [−π, π], la fonction f (x) = x. Cette fonction
étant impaire, on a
π
(−1)k+1
Z
2
ak = 0, bk = x sin kxdx = 2 .
π 0 k
Par conséquent, la série de Fourier associée à f est
∞
X (−1)k+1
f (x) ∼ 2 sin kx, x ∈ [−π, π].
k=1
k
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 57
Exemple 132 Considérons sur [−π, π], la fonction f (x) = x2 . Cette fonction
étant paire, on a
π
2π 2
Z
2 2
bk = 0, a0 = x dx =
π 0 3
et π
(−1)k
Z
2
ak = x2 cos kxdx = 4 .
π 0 k2
D'où,
∞
π2 X (−1)k
f (x) ∼ +4 2
cos kx, x ∈ [−π, π].
3 k=1
k
où Z π
1
ck = f (x)e−ikx dx, k ∈ Z.
2π −π
où Z L
1 kπ
ck = f (x)e−i L x dx, k ∈ Z.
2L −L
Or c0 = a0
2
, ck = ak −ibk
2
, c−k = ak +ibk
2
, d'où
sinh π
a0 = 2c0 = 2 ,
π
sinh π (−1)k
ak = ck + c−k = 2 . ,
π 1 + k2
sinh π (−1)k k
bk = i(ck − c−k ) = −2 . .
π 1 + k2
Par conséquent,
∞
sinh π sinh π X (−1)k
f (x) ∼ +2 (cos kx − k sin kx).
π π k=1 1 + k 2
Dénition 137 Une fonction f dénie sur un intervalle [a, b], est dite réglée
si elle admet une limite à droite en tout point de [a, b[ et une limite à gauche
en tout point de ]a, b].
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 59
Lebesgue
Lemme 139 Si f est une fonction bornée et intégrable sur [a, b], alors
Z b Z b
lim f (x) cos λxdx = 0, lim f (x) sin λxdx = 0.
λ→∞ a λ→∞ a
donc ∞
X 1 π2
= .
p=0
(2p + 1)2 8
Notons enn que
∞ ∞ ∞ ∞
X 1 X 1 X 1 π2 1 X 1
= + = + ,
k=1
k2 p=0
(2p + 1)2 p=1 (2p)2 8 4 k=1 k 2
Au point de discontinuité x = π, on a
f (π + 0) + f (π − 0) e−π + eπ
= = cosh π.
2 2
Donc ∞
sinh π sinh π X 1
cosh π = +2 .
π π k=1 1 + k 2
Le théorème de Dirichlet que l'on vient de voir, montre que pour une fonc-
tion 2π -périodique, si ses discontinuités (si elles existent) sont de première
espèce et sont en nombre ni dans tout intervalle ni et si en outre, cette fonc-
tion admet en tout point une dérivée à droite et une dérivée à gauche alors sa
série de Fourier converge et on a :
∞ f (x+0)+f (x−0)
si f est discontinue en x
a0 X
+ (ak cos kx + bk sin kx) = 2
2 k=1
f (x) si f est continue en x
Gibbs
Dénition 148 Soit ak une série et (Sn ) la suite de ses sommes par-
P∞
k=1
tielles. Posons
S1 + S2 S1 + S2 + · · · + Sn
σ1 = S1 , σ2 = , ..., σn = .
2 n
Rappelons que la série ak converge au sens de Cesaro (ou en moyenne) et
P
a pour somme σ si et seulement si la suite (σn ) converge vers σ.
On montre que si la série ak converge au sens usuel et a pour somme S ,
P
alors elle converge au sens de Cesaro vers la même somme. Inversement, une
série peut converger au sens de Cesaro et diverger au sens usuel. Par exemple
la série 1 − 1 + 1 − 1 + · · · diverge au sens usuel mais converge au sens de
Cesaro vers 21 .
Fejér
Théorème 150 (Jordan). Si f est périodique et à variation bornée sur un
intervalle d'une période, sa série de Fourier converge pour tous les x vers
f (x+0)+f (x−0)
2
. De plus, la convergence vers f (x) est uniforme sur tout intervalle
où f est continue.
Jordan
Comme application du théorème de Fejér, on a le résultat suivant :
Théorème 151 (d'approximation de Weierstrass) . Soit f une fonction conti-
nue sur un intervalle [a, b]. Quel que soit ε > 0, il existe un polynôme P tel
que, pour tout x ∈ [a, b], on ait |f (x) − P (x)| ≤ ε.
Multiplions les deux membres de l'égalité ci-dessus par f (x) et intégrons terme
à terme sur [−π, π],
Z π Z π
2 a0
f (x)dx = f (x)dx
−π 2 −π
∞
X Z π Z π
+ ak f (x) cos kxdx + bk f (x) sin kxdx ,
k=1 −π −π
∞
!
a20 X
= π + (a2k + b2k ) .
2 k=1
Parseval
Cette égalité est satisfaite pour une Rfonction 2π -périodique réglée ou plus
généralement de carré intégrable (i.e., −π π
|f (x)|2 dx < ∞) sur une période.
Physiquement, l'égalité de Parseval signie que l'énergie totale d'un phéno-
mène périodique est égale à la somme des énergies associées aux diérents
harmoniques.
soit minimum.
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 67
∞
a0 X
+ (ak cos kx + bk sin kx),
2 k=1
4.5 Exercices
Exercice 4.1 Déterminer les séries de Fourier associées aux fonctions 2π-
périodiques suivantes :
a)
0 si x ∈ [−π, 0]
f (x) = x si x ∈ [0, π2 ]
π
2
si x ∈ [ π2 , π]
b)
g(x) = ex si x ∈ [−π, π].
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 68
(cos kπ2 −1) sin kπ
Réponse : a) f (x) ∼ (−1)k
sin kx . b)
3π
P∞
16
+ k=1 cos kx +
k2 π k2 π
2
− 2k
eπ −e−π (−1)k
(cos kx − k sin kx) .
1
P∞
g(x) ∼ π 2
+ k=1 1+k2
k=1
4k 2 − 1
b) Soit
∞
a0 X
S(x) = + (ak cos kx + bk sin kx) .
2 k=1
Montrer que S est dénie et deux fois dérivable sur R.
c) Montrer que S(x) admet une dérivée troisième en tout point x 6= lπ,
l ∈ Z.
d) Montrer que f (x) = S(x), ∀x ∈ R.
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 69
Exercice 4.7 Soit f la fonction périodique de période 2π dénie [0, 2π] par
x 7−→ f (x) = ch(x − π).
∞
4) Montrer que la série e−|x+2lπ| converge uniformément sur [0, 2π].
X
l=−∞
On désigne sa somme par S(x).
5) Exprimer au moyen d'intégrales prises dans l'intervalle [2lπ, 2lπ + 2π],
les coecients de Fourier de la fonction périodique de période 2π égale entre
0 et 2π à e−|x+2lπ| .
6) En déduire que le développement de Fourier de S(x) peut s'écrire
∞
ϕ(0) 1 X
+ ϕ(k) cos kx,
2π π k=1
où Z ∞
ϕ(x) = e−|t| cos xtdt.
−∞
5) π1 2lπ
2lπ+2π −|y|
cos kydy et π1 2lπ
2lπ+2π −|y|
sin kydy .
R R
e e
A. Lesfari (Séries Numériques, Suites et Séries de Fonctions) 70
∞
π2 X 1
2 = 2
.
sin απ k=−∞
(α − k)
Réponse : a) cos αx = sinπαπ α1 + 2α ∞ (−1)k
. b) La série en ques-
P
k=1 α2 −k2 cos kx
tion converge normalement (donc absolument et uniformément) sur R.
Références
[1] Genet, J. et Pupion, G : Analyse moderne, tome 1, Vuibert, Paris, 1974.
[2] Genet, J. et Pupion, G : Analyse moderne, tome 2, Vuibert, Paris, 1974.
[3] Lesfari, A. : Eléments d'Analyse Mathématique. Cours et exercices. Soche-
press Université, Casablanca, 1991, épuisé.
[4] Lesfari, A. : Distributions, Analyse de Fourier et Transformation de Laplace
(Cours et exercices), éditions Ellipses, Paris, 30 octobre 2012.
[5] Lesfari, A. : Notions fondamentales d'analyse mathématique (Résumés de
cours, exercices et problèmes corrigés), éditions Ellipses, Paris, 25 février
2014.
[6] Lesfari, A. : Équations diérentielles ordinaires et équations aux dérivées
partielles (Cours et exercices corrigés), éditions Ellipses, Paris, 31 mars
2015.
[7] Lesfari, A. : Fonctions spéciales de la physique mathématique (Cours et
exercices résolus), éditions Ellipses, Paris, 28 Novembre 2017.
[8] Lesfari, A. : Problèmes résolus de mathématiques supérieures, éditions El-
lipses, Paris, 4 juin 2019.