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Licence — MIMP — Semestre 1

Math 12A : Fondements de l’Analyse 1

Résumé du cours

Année 2012-2013

http://math.univ-lille1.fr/∼mimp

Septembre 2012
Contents
Chapter I. Les nombres réels et les suites numériques 1
1 Les nombres réels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.1 Propriétés des réels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Intervalles de R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.3 Voisinage d’un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2 Borne supérieure - Borne inférieure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.1 Maximum, Minimum – Majorant, Minorant . . . . . . . . . . 4
2.2 Borne supérieure - Borne inférieure . . . . . . . . . . . . . . . 4
3 Suites numériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
3.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
3.2 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3.3 Quelques exemples de suites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
3.4 Théorèmes de base sur la convergence. . . . . . . . . . . . . . 8

Chapter II. Fonctions réelles - Limites et continuité 11


1 Définitions générales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2 Limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.2 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
3 Continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
3.1 Définitions et propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
3.2 Prolongement par continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
3.3 Application: Suites récurrentes . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
3.4 Image d’un intervalle par une fonction continue. . . . . . . . 17

Chapter III. Fonctions réelles - Dérivées 19


1 Dérivabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.1 Dérivée en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.2 Dérivée à gauche et à droite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.3 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2 Dérivées des fonctions réciproques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3 Dérivées d’ordre supérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
4 Extrema locaux et théorème de Rolle . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
4.1 Points critiques et extrema locaux . . . . . . . . . . . . . . . 24
4.2 Théorème de Rolle et règle de L’Hôpital . . . . . . . . . . . . 24
5 Théorème des accroissements finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
1

Chapter I. Les nombres réels et les suites numériques


1. Les nombres réels

1.1. Propriétés des réels

Il existe des nombres (réels), qui ne sont pas rationnels. Par exemple un nombre
dont le carré est 2; le périmètre d’un cercle de rayon 1.
R représente l’ensemble des nombres réels; intuitivement, on peut identifier R à
une droite “sans trou”.

Remarque 1.1. La construction mathématique de R n’est pas au programme de


cette unité.

On sait que
(i) L’ensemble des réels R est muni des opérations usuelles d’addition et de mul-
tiplication.

(ii) Il y a une relation d’ordre dans R.

Définition 1.1. Soit E un ensemble non vide et R une relation dans E. R est une
relation d’ordre si elle est
• refléxive : xRx;

• antisymétrique : xRy et yRx =⇒ x = y;

• transitive : xRy et yRz =⇒ xRz.


Une relation d’ordre est notée en général par “≤”. On dit que E muni d’une relation
d’ordre R est totalement ordonné ou que R est une relation d’ordre total dans E,
si deux éléments quelconque de E sont comparables, c’est-à-dire que ∀x, y ∈ E, on
a xRy ou yRx.

Il est clair que


• (R, ≤) est totalement ordonné.

• Soit x, y, z et t des réels.


Si x ≤ y et z ≤ t, alors x + z ≤ y + t.
Si x ≤ y et z ≥ 0, alors xz ≤ yz et −xz ≥ −yz.

Proposition 1.1.
(i) R est Archimédien, c’est-à-dire que ∀x ∈ R, ∃n ∈ N; tel que n > x.

(ii) Soit x ∈ R, alors il existe un unique k ∈ Z tel que k ≤ x < k + 1.


2 CHAPTER I. LES NOMBRES RÉELS ET LES SUITES NUMÉRIQUES

Définition 1.2. L’unique entier k de la proposition précédente est appelé la partie


entière de x, qu’on note E(x) ou [x]. E(x) est donc le plus grand entier ≤ x.
Pour tout x ∈ R, on a E(x) ≤ x < E(x) + 1.

Soit x ∈ R, la Valeur absolue de x, qu’on note |x|, est



x si x ≥ 0,
|x| =
−x si x < 0.

Propriétés. Soit x et y des réels.

(i) |x| ≥ 0 et |x| = 0 SSI x = 0.

(ii) |xy| = |x||y|.

(iii) |x + y| ≤ |x| + |y| (inégalité triangulaire).

(iv) |x − y| ≥ ||x| − |y||.

Remarque 1.2. x et y étant des réels

(a) −|x| ≤ x ≤ |x|.



(b) x2 = |x|.
|x|
(c) | xy | = |y| (si y 6= 0).

(d) |x − y| représente géométriquement, la distance entre deux points d’abscisses


respectifs x et y.

Exemple 1.1. Tracer le graphe de la fonction f définie sur R par

f (x) = |x − 1| − 2|x + 1|.

1.2. Intervalles de R

Soit I une partie non vide de R.

• I est un intervalle si pour tout a, b ∈ I, avec a < b, [a, b] ⊂ I.

• I est un intervalle ouvert si I est du type: ]a, b[ ou ]a, +∞[ ou ] − ∞, a[ (a et


b étant des réels avec a < b).

• Si I est un intervalle ouvert, alors pour tout x ∈ I, il existe un intervalle ouvert


centré en x contenu dans I.

Théorème 1.1. (admis) Tout intervalle ouvert contient une infinité de rationnels
et une infinité d’irrationnels. (Q est dense dans R.)
1. LES NOMBRES RÉELS 3

1.3. Voisinage d’un point

On note R = R ∪ {−∞, +∞}.

Définition 1.3. Soit a ∈ R et V une partie non vide de R. On dit que V est un
voisinage de a si,

• dans le cas où a est fini, V contient un intervalle ouvert contenant a et

• dans le cas où a = +∞ (resp. a = −∞), V contient un intervalle du type


]b, +∞[ (resp. ] − ∞, b[), b ∈ R
4 CHAPTER I. LES NOMBRES RÉELS ET LES SUITES NUMÉRIQUES

2. Borne supérieure - Borne inférieure

2.1. Maximum, Minimum – Majorant, Minorant

Définition 2.1. Soit (E, ≤) un ensemble ordonné et α un élément de E. On dit


que α est un plus petit (resp. plus grand) élément de E si ∀x ∈ E, α ≤ x (resp.
∀x ∈ E, x ≤ α).

Remarque 2.1.

• Si un plus petit (resp. plus grand) élément de E existe, il est unique; on


l’appelle l’élément minimum (resp. maximum) de E, on le note min(E) (resp.
max(E)).

• Un ensemble peut ne pas avoir d’élément minimum ou maximum. Par exemple


E = ]0, 1[.

Définition 2.2. Soit (E, ≤) un ensemble ordonné et A une partie de E.

• Soit M ∈ E. On dit que M est un majorant de A si ∀x ∈ A, x ≤ M .

• A est dite majorée si elle admet un majorant.

• Soit m ∈ E. On dit que m est un minorant de A si ∀x ∈ A, m ≤ x.

• A est dite minorée si elle admet un minorant.

2.2. Borne supérieure - Borne inférieure

Définition 2.3. Soit (E, ≤) un ensemble ordonné et A une partie de E. Soit α ∈ E.

(i) On dit que α est la borne supérieure de A si α est un majorant de A et α est


le plus petit des majorants de A. Si la borne supérieure de A existe on la note
sup(A) ou sup(x) ou supx∈A (x) ou sup A.
x∈A

(ii) On dit que α est la borne inférieure de A si α est un minorant de A et α est le


plus grand des minorants de A. Si la borne inférieure de A existe on la note
inf(A) ou inf x∈A (x) ou inf (x) ou inf A.
x∈A

Caractérisation de la borne supérieure dans R : α = sup(A) SSI


(i) ∀x ∈ A, x ≤ α. (α est un majorant de A)
0 0 0
(ii) ∀α < α, ∃x ∈ A, α < x . 0

(Tous nombre plus petit que α n’est pas un majorant de A)


Le deuxième point est équivalente à
(ii) ∀ > 0, ∃x ∈ A, α −  < x .
Exercice. Donner une caractérisation de la borne inférieure.

Exemple 2.1. Soit A = [−1, 3[∩Q. Etudier max(A), min(A), sup(A), inf(A).
De même pour B = {3n : n ∈ N} et C = {1 − n1 : n ∈ N∗ }.
2. BORNE SUPÉRIEURE - BORNE INFÉRIEURE 5

Théorème 2.1. Propriété de la borne sup (admise). Dans R, toute partie


non vide et majorée admet une borne supérieure.
(De même toute partie non vide et minorée admet une borne inférieure).
6 CHAPTER I. LES NOMBRES RÉELS ET LES SUITES NUMÉRIQUES

3. Suites numériques

3.1. Définitions

• Suite. Une suite réelle est une application u : N → R. La suite u est notée
(un )n≥0 ou simplement (un ). un est appelé le terme général de la suite.
Il arrive que la suite ne soit définie qu’à partir d’un certain entier n0 , on notera
dans ce cas (un )n≥n0 ou (un ).

• Suite majorée, minorée, bornée.

– Une suite (un )n≥n0 est majorée si ∃M ∈ R, ∀n ≥ n0 , un ≤ M .


– Une suite (un ))n≥n0 est minorée si ∃m ∈ R, ∀n ≥ n0 , un ≥ m.
– Une suite (un )n≥n0 est bornée si elle est majorée et minorée c.à.d
∃m, M, ∀n ≥ n0 , m ≤ un ≤ M ;
ou
∃M > 0, ∀n ≥ n0 , |un | ≤ M .

• Suite monotone.

– Une suite (un )n≥n0 est croissante (resp. strictement croissante) si


∀n ≥ n0 , un+1 ≥ un (resp. un+1 > un ).
– Une suite (un )n≥n0 est décroissante (resp. strictement décroissante) si
∀n ≥ n0 , un+1 ≤ un (resp. un+1 < un ).
– Une suite (un )n≥n0 est monotone (resp. strictement monotone) si elle est
croissante ou décroissante (resp. strictement croissante ou strictement
décroissante).

• Limite finie. Soit (un ) une suite. Soit l un réel. On dit que un tend vers
l (ou que la suite (un ) a pour limite l) quand n tend vers l’infini et on note
lim un = l ou simplement lim un = l si
n→+∞

∀ > 0, ∃N ∈ N, tel que ∀n ≥ N , |un − l| < .


1
Exemple. un = n2

• Limite infinie.

• On dit que un tend vers +∞ quand n tend vers l’infini et on note


lim un = +∞ ou simplement lim un = +∞ si
n→+∞
∀A > 0, ∃NA ∈ N, tel que n ≥ NA =⇒ un > A.
• On dit que un tend vers −∞ quand n tend vers l’infini et on note
lim un = −∞ si
n→+∞
∀A < 0, ∃NA ∈ N, tel que ∀n ≥ NA , un < A.
3. SUITES NUMÉRIQUES 7

• Convergence. On dit que (un ) est une suite convergente si elle admet une
limite finie quand n tend vers l’infini. Dans le cas contraire (c.à.d si elle
n’admet pas de limite ou elle admet une limite infinie), on dit qu’elle est
divergente.

3.2. Propriétés

On a les propriétés suivantes (l et l0 étant des réels).

(i) Si (un ) admet une limite quand n tend vers l’infini, alors cette limite est unique.

(ii) Si lim un = l, alors lim |un | = |l|.


n→+∞ n→+∞

(iii) Si lim un = l et lim vn = l0 , alors


n→+∞ n→+∞

lim (un + vn ) = l + l0 et lim un vn = ll0


n→+∞ n→+∞

1 1
(iv) Si lim un = l et l 6= 0, alors lim =
n→+∞ n→+∞ un l

1
(v) Si lim un = +∞, alors lim = 0.
n→+∞ n→+∞ un

(vi) Soit (un ) et (vn ) deux suites telles que un ≤ vn , ∀n ≥ n0 , (n0 étant un entier).
Si ces deux suites sont convergentes, alors lim un ≤ lim vn .
n→+∞ n→+∞

Si lim un = +∞, alors lim vn = +∞.


n→+∞ n→+∞

(vii) (Principe d’encadrement) Soit (un ), (vn ) et (wn ) des suites telles que
un ≤ vn ≤ wn , ∀n ≥ n1 (n1 étant un entier).
Si les suites (un ) et (wn ) sont convergentes et lim un = lim wn = l, alors
n→+∞ n→+∞
(vn ) est convergente et lim vn = l.
n→+∞


Formes indéterminées. +∞ − ∞ ; 0 × ∞ ; ∞ ; 0
0 ; 1∞ ; ∞0 ; 0∞ .

Exemple 3.1.

2n2 + n − 1
(a) Calculer lim .
n→∞ 3n2 − 2n + 5

sin n
(b) Calculer lim .
n→∞ n
p p
(c) Calculer lim ( n2 + n − n2 − n).
n→∞
8 CHAPTER I. LES NOMBRES RÉELS ET LES SUITES NUMÉRIQUES

3.3. Quelques exemples de suites

(1) Suite géométrique réelle.


C’est une suite (un )n≥0 définie par un = an , où a ∈ R. On a :

• Si a = 1, un = 1 pour tout n ≥ 0.
• Si |a| < 1, lim un = 0.
n→∞
• Si |a| > 1 ou a = −1, (un ) diverge.

(2) Somme géométrique.


C’est une suite (un )n≥0 définie par un = 1 + a + a2 + · · · + an , (a ∈ R). On a :

• Si a = 1, un = n, donc (un ) diverge.


1−an+1
• Si a 6= 1, un = 1−a donc
1
• si |a| < 1, lim un = ;
n→∞ 1−a
• si |a| > 1 ou a = −1, (un ) diverge.

(3) Suite comparable à une suite géométrique.

Théorème 3.1. Soit (un ) une suite telle que un 6= 0 à partir d’un certain rang.
un+1
On suppose que (| uun+1 |) converge et on pose lim | | = l (l ∈ R+ ).
n n→∞ un

• Si l < 1, alors (un ) converge et lim un = 0.


n→∞
• Si l > 1, alors lim |un | = +∞, donc (un ) diverge.
n→∞
• Si l = 1, on ne peut rien dire.

On a les mêmes résultats si on remplace dans l’énoncé la suite (| uun+1


n
|) par la
p
n
suite ( |un |).

(4) Approximation d’un réel par des rationnels.

E(α10n )
Théorème 3.2. Soit α un réel et (un ) la suite définie par un = 10n , alors
un ∈ Q et limn→∞ un = α.

3.4. Théorèmes de base sur la convergence.

(1) Condition nécessaire sur la convergence

Proposition 3.1. Toute suite convergente est bornée.

(2) Suites monotones.


3. SUITES NUMÉRIQUES 9

Théorème 3.3. (preuve à partir de la propriété de la borne sup).


Toute suite de réels croissante et majorée (resp. décroissante et minorée) est
convergente.
Exercice. Montrer que toute suite monotone admet une limite (finie ou in-
finie).

1
Exemple 3.2. On étudie la suite (un ) définie par un = (1 + )n pour n ≥ 1.
n
(3) Suites adjacentes.

Définition 3.1. Soit (un )n≥n0 et (vn )n≥n0 deux suites. On dit qu’elles sont
adjacentes si

(i) (un ) est croissante et (vn ) est décroissante.


(ii) ∀n ≥ n0 , un ≤ vn .
(iii) lim (vn − un ) = 0.
n→+∞

Théorème 3.4. Soit (un ) et (vn ) deux suites adjacentes, alors elles convergent
et admettent la même limite.

Exemple 3.3. On considère les suites (uP n ) et (vn ) définies par : pour tout
entier naturel strictement positif n, un = nk=1 k12 et vn = un + n2 − n12 .

(a) Montrer que la suite (vn ) est décroissante.


(b) Montrer que les suites (un ) et (vn ) sont adjacentes.
(c) Calculer u4 et v4 . En déduire un encadrement de la limite commune ` de
(un ) et (vn ).

(4) Suites extraites.

Définition 3.2. Soit (un ) une suite, une suite extraite (ou une sous-suite) de
(un ) est une suite de la forme (uφ(n) ), où φ : N → N est une application
strictement croissante.

Théorème 3.5. Soit (un ) une suite convergente de limite l quand n tend vers
l’infini, alors toute suite extraite est convergente et a la même limite.

Corollaire 3.1. Soit (un ) une suite. Si (vn ) et (wn ) sont des suites extraites
qui divergent ou qui n’admettent pas la même limite, alors (un ) diverge.

Exemple 3.4. un = (−1)n

Théorème 3.6. Soit (un ) une suite. Si les suites (u2n ) et (u2n+1 ) convergent
et admettent la même limite l, alors la suite (un ) converge et admet l comme
limite.
10 CHAPTER I. LES NOMBRES RÉELS ET LES SUITES NUMÉRIQUES

Exercice. Soit (un ) une suite telle que les suites extraites (u2n ), (u2n+1 ) et
(u3n ) convergent. Montrer que (un ) est convergente.

Théorème 3.7. (Bolzano - Weierstrass) (preuve par dichotomie). De


toute suite bornée on peut extraire une suite convergente.

(5) Suites récurrentes.


Faire quelques exemples d’étude de convergence et de représentation graphique
(retour aux suites récurrentes dans le chapitre “continuité”.

Exemple 3.5. On considère la suite (un ) définie par u0 = 3 et pour tout n ∈ N∗ :


2 −2
un = un−1 +2n
n2
.

1. Montrer que pour tout n ∈ N, un ≥ 2.

2. Montrer que la suite (un ) est décroissante.

3. Montrer que la suite (un ) est convergente et calculer sa limite.


un +2
Exemple 3.6. Soit la suite donnée par u0 = 0, un+1 = 3un +4 .

1. Montrer que la suite est bien définie.


x+2
2. Déterminer les solutions de l’équation x = 3x+4 .

3. Montrer que pour l’une des solutions ` de l’équation ci-dessus, il existe k ∈]0, 1[
tel que ∀n ≥ 0, |un+1 − `| ≤ k|un − `|.

4. Démontrer que |un − `| ≤ k n |u0 − `| pour tout n ≥ 0. Conclure.


11

Chapter II. Fonctions réelles - Limites et continuité


1. Définitions générales

Définition 1.1. Une Fonction de la variable réelle à valeurs réelles est une appli-
cation f : U → R, où U est une partie de R. En général, U est un intervalle ou une
réunion d’intervalles de R. On appelle U le domaine de définition de f et on le note
Df .

Définition 1.2. Soit f : E → F (E et F étant des parties de R) une fonction.

• Injection : f est injective si ∀x ∈ E, ∀x0 ∈ E, (f (x) = f (x0 )) ⇒ (x = x0 ).

• Surjection : f est surjective si f (E) = F , c.à.d


∀y ∈ F, ∃x ∈ E; tel que y = f (x).
(Attention à l’importance de l’ordre des quantificateurs !)

• Bijection : f est bijective si f est à la fois injective et surjective.


Ceci revient à dire que pour tout élément y de F il existe un unique élément
x de E tel que y = f (x).

Définition 1.3. Soit f : I → J. On dit que f admet une fonction réciproque s’il
existe g : J → I telle que f ◦ g = IdJ et g ◦ f = IdI .
On dit alors que g est la fonction réciproque de f et on note g = f −1 .

Proposition 1.1. Soit f une fonction définie sur I, soit J = f (I). Alors f admet
une réciproque si et seulement si f est bijective.

Théorème 1.1. Si f est strictement monotone sur I, alors f réalise une bijection
de I sur f (I). Alors la fonction réciproque f −1 de f est l’application de J dans I
qui à un élément y de J associe l’unique élément x de I vérifiant y = f (x).

Exemple 1.1. 1) f (x) = ax + b (a 6= 0). f : R → R.


2) f (x) = x2 .

Remarque 1.1. Soit G (resp. G0 ) le graphe de f (resp. de f −1 ) dans un repère


normé, alors les deux graphes sont symétriques par rapport à la 1ère bissectrice.

Proposition 1.2. Soit f : E → F et g : F → G deux fonctions réelles. Si g ◦ f est


injective (resp. surjective), alors f est injective (resp. g est surjective).

Proposition 1.3. Soit f : E → F et g : F → G deux fonctions réelles. Alors, Si f


et g sont injectives (resp. surjectives), g ◦ f est injective (resp. surjective).
12 CHAPTER II. FONCTIONS RÉELLES - LIMITES ET CONTINUITÉ

Définition 1.4. Fonctions monotones.


Soit f : U → R une fonction.

• f est croissante (resp. strictement croissante) sur U si


∀x ∈ U, ∀y ∈ U, (x ≥ y) ⇒ (f (x) ≥ f (y))
(resp. ∀x ∈ U, ∀y ∈ U, (x > y) ⇒ (f (x) > f (y))).

• f est décroissante (resp. strictement décroissante) sur U si


∀x ∈ U, ∀y ∈ U, (x ≥ y) ⇒ (f (x) ≤ f (y))
(resp. ∀x ∈ U, ∀y ∈ U, (x > y) ⇒ (f (x) < f (y))).

• f est monotone (resp. strictement monotone) sur U si f est croissante sur U ou


si f est décroissante sur U (resp. strictement croissante sur U ou strictement
décroissante sur U ).

Définition 1.5. Fonctions majorées, minorées, bornées.


Soit f : U → R une fonction.

• f est majorée sur U si ∃M ∈ R, ∀x ∈ U, f (x) ≤ M .

• f est minorée sur U si ∃m ∈ R, ∀x ∈ U, f (x) ≥ m.

• f est bornée sur U si f est majorée et minorée ou


∃m, M tel que ∀x ∈ U, m ≤ f (x) ≤ M .
ou
∃M > 0 tel que ∀x ∈ U, |f (x)| ≤ M .

Définition 1.6. Fonctions paires, impaires.


Soit f : I → R une fonction, où I est un intervalle centré en 0 de R, on dit que f
est paire (resp. impaire) si f (−x) = f (x) (resp. f (−x) = −f (x)) pour tout x ∈ I.

Définition 1.7. Fonctions périodiques. Soit f : R → R une fonction, on dit que


f est périodique de période T (T étant un réel > 0) si ∀x ∈ R, f (x + T ) = f (x).

Définition 1.8. Opérations sur les fonctions.


Soit f : U → R et g : U → R deux fonctions.

• La somme de f et g est la fonction f + g : U → R définie par (f + g)(x) =


f (x) + g(x).

• La multiplication de la fonction f par un réel λ est la fonction λf : U → R


définie par (λf )(x) = λf (x).

• Le produit des fonctions f et g est la fonction f g : U → R définie par (f g)(x) =


f (x)g(x).
2. LIMITES 13

2. Limites

2.1. Définitions

Définition 2.1. Limite en un point fini.


Soit a ∈ R, U un intervalle ouvert contenant a et f une fonction définie sur
U \{a}.

(i) Soit l un réel. On dit que f (x) tend vers l (ou f a pour limite l) quand x tend
vers a et on note lim f (x) = l si
x→a

• f (x) est aussi proche que l’on veut de l, pourvu que x soit suffisamment
proche de a.
• Autrement dit, pour tout intervalle ouvert J contenant l, il existe un
intervalle ouvert I (qui dépend de J) contenant a, tel que si x appartient
à I ∩ U alors f (x) appartient à J.
• Ceci est équivalent à : pour tout intervalle ouvert J centré en l, il existe
un intervalle ouvert I (qui dépend de J) centré en a tel que si x appartient
à I ∩ U alors f (x) appartient à J.
• Ceci s’écrit :
∀ > 0, ∃δ > 0, ∀x ∈ U, (0 < |x − a| < δ ) ⇒ (|f (x) − l| < ).

(ii) On dit que f a pour limite +∞ quand x tend vers a et on note lim f (x) = +∞
x→a
si

• f (x) est aussi grand que l’on veut, pourvu que x soit suffisamment proche
de a. C.à.d que pour tout intervalle du type J =]A, +∞[ (A étant un réel
qui peut être considéré > 0), il existe un intervalle I (qui dépend de J)
centré en a, tel que si x appartient à I ∩ U alors f (x) appartient à J.
• Ceci s’écrit :
∀A > 0, ∃αA > 0, ∀x ∈ U, (0 < |x − a| < αA ) ⇒ (f (x) > A).

(iii) On dit que f a pour limite −∞ quand x tend vers a et on note lim f (x) = −∞
x→a
si pour tout intervalle du type J =] − ∞, A[ (A étant un réel qui peut être
considéré < 0), il existe un intervalle I (qui dépend de J) centré en a, tel que
si x appartient à I ∩ U alors f (x) appartient à J. Ceci s’écrit :
∀A < 0, ∃αA > 0, ∀x ∈ I, (0 < |x − a| < αA ) ⇒ (f (x) < A).

Définition 2.2. Limite à gauche et à droite.


Soit a ∈ R, I un intervalle ouvert contenant a et f une fonction définie, sur
I\{a}.

• Soit l un réel. On dit que f a pour limite l quand x tend vers a à gauche et
on note lim f (x) = l si
x→a−
∀ > 0, ∃α > 0, ∀x ∈ I, (a − α < x < a) ⇒ (|f (x) − l| < ).
14 CHAPTER II. FONCTIONS RÉELLES - LIMITES ET CONTINUITÉ

• Soit l un réel. On dit que f a pour limite l quand x tend vers a à droite et on
note lim f (x) = l si
x→a+
∀ > 0, ∃α > 0, ∀x ∈ I, (a < x < a + α ) ⇒ (|f (x) − l| < ).

Exercices. Ecrire la définition de lim f (x) = +∞ et lim f (x) = −∞.


x→a− x→a+

Définition 2.3. Limite en +∞.


Soit I =]x0 , +∞[, x0 étant un réel et f une fonction définie sur I.

• Soit l un réel. On dit que f a pour limite l quand x tend vers +∞ et on note
lim f (x) = l si
x→+∞
∀ > 0, ∃A > 0, ∀x ∈ I, (x > A ) ⇒ (|f (x) − l| < ).

• On dit que f a pour limite +∞ quand x tend vers +∞ et on note lim f (x) =
x→+∞
+∞ si
∀A > 0, ∃BA > 0, ∀x ∈ I, (x > BA ) ⇒ (f (x) > A).
1
Exemple 2.1. limx→+∞ x2
= 0, et limx→+∞ ln x = +∞.

Définition 2.4. Limite en −∞.


Soit I =] − ∞, a[, a étant un réel et f une fonction définie sur I.

• Soit l un réel. On dit que f a pour limite l quand x tend vers −∞ et on note
lim f (x) = l si
x→−∞
∀ > 0, ∃A < 0, ∀x ∈ I, (x < A ) ⇒ (|f (x) − l| < ).

• On dit que f a pour limite +∞ quand x tend vers −∞ et on note lim f (x) =
x→−∞
+∞ si
∀A > 0, ∃BA < 0, ∀x ∈ I, (x < BA ) ⇒ (f (x) > A).

Exercices. Ecrire la définition de limx→+∞ f (x) = −∞ et limx→−∞ f (x) = −∞.


Faire des exercices pour manipuler la limite avec les .

2.2. Propriétés

Proposition 2.1. (Unicité de la limite)


Soit a ∈ R := R ∪ {−∞, +∞}. Si f admet une limite (finie ou infinie) en un
point (fini ou infini), alors cette limite est unique.

Proposition 2.2. (Opérations sur les limites)


Soient a ∈ R, l, l0 ∈ R et f, g des fonctions réelles.
Somme, produit.

• Si lim f (x) = l et lim g(x) = l0 , alors


x→a x→a
lim (f + g)(x) = l + l0 et lim (f g)(x) = ll0
x→a x→a
2. LIMITES 15

• Si lim f (x) = l, avec l > 0 et lim g(x) = +∞, alors lim (f g)(x) = +∞.
x→a x→a x→a

Quotient.
1 1
• Si lim f (x) = l et l 6= 0, alors lim = .
x→a x→a f (x) l
1
• Si lim f (x) = ±∞, alors lim = 0.
x→a x→a f (x)

Composée.
Si lim f (x) = l et lim g(x) = l0 , alors lim g ◦ f (x) = l0 .
x→a x→l x→a

∞ 0
Formes indéterminées. +∞ − ∞ ; 0 × ∞ ; ; ; 1∞ ; ∞0 ; 0∞ .
∞ 0
Exemple 2.2. Calculer les limites
2 2x2 +x−2
limx→0 x2x−2x+3
3 +x−5 , limx→∞ 3x2 +2x+2
, limx→+∞ sin x1 .

Proposition 2.3. (Passage à la limite dans des inégalités) Soient a ∈ R et


l, l0 ∈ R. Soient f et g deux fonctions telles f ≤ g au voisinage de a.
Si lim f (x) = l et lim g(x) = l0 , alors l ≤ l0 .
x→a x→a
Si lim f (x) = +∞, alors lim g(x) = +∞.
x→a x→a
Si lim g(x) = −∞, alors lim f (x) = −∞.
x→a x→a

Proposition 2.4. (Principe d’encadrement)


Soit l et a deux éléments de R. Soit f , g et h des fonctions telles que f ≤ g ≤ h
au voisinage de a et lim f (x) = lim h(x) = l, alors lim g(x) = l.
x→a x→a x→a

Exemple 2.3. limx→0 x sin x1 .


16 CHAPTER II. FONCTIONS RÉELLES - LIMITES ET CONTINUITÉ

3. Continuité

3.1. Définitions et propriétés

Définition 3.1. Soit f : I → R une fonction définie sur un intervalle ouvert I.

• Soit a ∈ I. On dit que f est continue en a si lim f (x) = f (a).


x→a

• On dit que f est continue sur I si f est continue en tout point de I.

• Si f n’est pas continue en un point a de I, on dit qu’elle est discontinue en a.

Proposition 3.1. Soit f : I → R une fonction continue en un point a ∈ I, I étant


un intervalle ouvert de R, telle que f (a) 6= 0, alors il existe un intervalle ouvert V
contenant a tel que f (x) 6= 0, ∀x ∈ V .

Proposition 3.2. (Somme, produit, inverse) Soit f : I → R et g : I → R deux


fonctions continues en un point a d’un intervalle I. Alors,

(i) les fonctions f + g, f × g sont continues en a;


1
(ii) si g(a) 6= 0, g est continue en a.

Proposition 3.3. (Composée) Soit I un intervalle et a ∈ I. Soit f : I → R et


g : J → R deux fonctions telles que f (I) ⊂ J. Si f est continue en a et g est continue
en f (a), alors g ◦ f est continue en a.

Proposition 3.4. Soit f : I → R une fonction définie sur un intervalle I et a ∈ I.


Alors, f est continue en a SSI pour toute suite (un ) qui converge vers a, la suite
(f (un )) converge vers f (a).

Exemple 3.1. Soit a, b deux nombres réels. On consière la fonction f définie sur R
par 
 sin2 x

 si x < 0;
 x


f (x) = ax + b si 0 ≤ x ≤ 2;



 π
 2a sin( x)
 si x > 2.
4
Déterminer les valeurs de a et b telles que f soit continue sur R.

3.2. Prolongement par continuité

Soit a ∈ R, I un intervalle contenant a, et f : I\{a} → R une fonction.

• On dit que f admet un prolongement par continuité en a si lim f (x) est finie.
x→a
3. CONTINUITÉ 17

• On suppose que lim f (x) = l (l ∈ R). Soit la fonction f˜ définie par


x→a

f (x) si x ∈ I\{a}
f˜ =
l si x = a

Alors, f˜ est continue en a. La fonction f˜ est appelée le prolongement par


continuité de f en a.

Exemple 3.2. f (x) = x sin x1 pour x 6= 0.

3.3. Application: Suites récurrentes

Soit f : [a, b] → [a, b] une fonction continue sur un intervale [a, b], a < b et
(un )n≥0 une suite définie par: u0 ∈ [a, b] et un+1 = f (un ), pour n ≥ 0. Alors,

(i) Si (un ) converge vers un réel l, alors l ∈ [a, b] et l = f (l).

(ii) Si f est croissante, (un ) est convergente.

(iii) Si f est décroissante, les suites (u2n ) et (u2n+1 ) sont convergentes.

Attention à l’importance de la condition f ([a, b]) ⊂ [a, b].

Exemple 3.3. Soit f la fonction définie sur R par f (x) = 91 x3 + 1. On considère la


suite (un ) définie par u0 = 0, et pour tout entier n ∈ N, un+1 = f (un ).

1. Montrer que pour tout n on a un ≥ 0.

2. Etudier les variations de f sur [0, +∞[, et en déduire que la suite (un ) est
croissante.

3. On pose g(x) = f (x) − x pour tout x positif. Etudier les variations de g sur
[0, +∞[ et en déduire que g admet deux racines dans [0, +∞[. On les notera
α et β avec α < β.

4. Montrer que pour tout x ∈ [0, α], on a f (x) ∈ [0, α].

5. En déduire que la suite (un ) est convergente et que limn→∞ un = α.

3.4. Image d’un intervalle par une fonction continue.

Théorème 3.1. Soit f : [a, b] → R une fonction continue ([a, b] étant un inter-
valle fermé borné). Alors, f est bornée et atteint dans [a, b] sa borne supérieure et
inférieure. C’est-à-dire qu’il existe deux réels m et M tel que

(i) m ≤ f (x) ≤ M pour tout x ∈ [a, b];

(ii) il existe c1 ∈ [a, b], c2 ∈ [a, b] tels que f (c1 ) = m et f (c2 ) = M .


18 CHAPTER II. FONCTIONS RÉELLES - LIMITES ET CONTINUITÉ

Théorème 3.2. (des valeurs intermédiaires) Soit f : [a, b] → R une fonction


continue et α un réel compris entre f (a) et f (b). Alors, il existe c ∈ [a, b] tel que
f (c) = α.

Corollaire 3.1. Soit f : [a, b] → R une fonction continue. Si f (a)f (b) < 0, alors il
existe c ∈]a, b[ tel que f (c) = 0.

Exercice. Soit P un polynôme à coefficients réels de degré impair. Montrer que P


admet au moins une racine réelle.

Corollaire 3.2. Soit I un intervalle et f : I → R une fonction. Si f est continue


sur I, alors f (I) est un intervalle.

Corollaire 3.3. Soit f : [a, b] → R une fonction continue. Alors f ([a, b]) est un
segment (c.à.d un intervalle fermé borné).

Théorème 3.3. (Continuité des Fonctions réciproques) Soit I un intervalle


et f : I → R une fonction continue et strictement monotone sur I. Alors, f établit
une bijection de I sur l’intervalle J = f (I) et l’application réciproque notée f −1 de
J dans I est continue et admet la même monotonie que f .

Remarque 3.1. On reviendra sur les fonctions réciproques dans le chapitre suivant.
19

Chapter III. Fonctions réelles - Dérivées


1. Dérivabilité

1.1. Dérivée en un point

Définition 1.1. Soit f : I → R une fonction définie sur un intervalle ouvert I.


f (x) − f (x0 )
(i) Soit x0 ∈ I, on dit que f est dérivable en x0 si lim est finie.
x→x0 x − x0
Dans ce cas, ce réel est appelé la dérivée de f en x0 , qu’on note f 0 (x0 ) ou
df
(x0 ).
dx
(ii) On dit que f est dérivable sur I si f est dérivable en tout point de I. Dans ce
cas, on appelle dérivée de f la fonction qui à tout point x de I associe f 0 (x),
df
cette fonction est notée f 0 ou dx .

Exemple 1.1. f (x) = x2 . f (x) = sin x.


Interprétation géométrique. Soit C le graphe de f et M0 et M deux points de
C de coordonnées (x0 , f (x0 )) et (x, f (x)) respectivement. La droite (M0 M ) a pour
pente f (x)−f
x−x0
(x0 )
. Alors, f est dérivable en x0 et la dérivée de f en x0 est l (l ∈ R)
ssi quand x tend vers x0 la droite (M0 M ) a pour position limite la droite passant
par M0 et de pente l. Cette droite est appelée la tangente à C en M0 .
Si f est dérivable en x0 , l’équation de la tangente à C en M0 est
y = f (x0 ) + (x − x0 )f 0 (x0 ).

Autres écritures de la dérivée.


f (x0 + h) − f (x0 )
(i) f est dérivable en x0 SSI lim est finie.
h→0 h
(ii) f est dérivable en x0 s’il existe l ∈ R et une fonction  tels que
f (x) = f (x0 ) + (x − x0 )l + (x − x0 )(x),
pour tout x appartenant à un voisinage de x0 , où (x) est une fonction qui
vérifie lim (x) = 0.
x→x0

Proposition 1.1. Soit f : I → R une fonction définie sur un intervalle ouvert I et


x0 un point de I. Si f est dérivable en x0 , alors f est continue en x0 . La réciproque
est fausse.

1.2. Dérivée à gauche et à droite

Soit f : I → R une fonction définie sur un intervalle I et x0 un point de I. On


dit que f est dérivable à gauche (resp. à droite) en x0 si f est définie à gauche (resp.
20 CHAPTER III. FONCTIONS RÉELLES - DÉRIVÉES

f (x) − f (x0 ) f (x) − f (x0 )


à droite) de x0 et lim (resp. lim ) est finie. Dans ce
x→x−
0
x − x0 +
x→x0 x − x0
cas ce réel est noté fg0 (x0 ) (resp. fd0 (x0 )).

1.3. Propriétés

Proposition 1.2. (Dérivée d’une somme, d’un produit par un réel et d’un
produit)
Soit f et g deux fonctions dérivables en un point x0 et λ ∈ R. Alors, les fonctions
f + g, λf et f g sont dérivables en x0 et on a :
(f + g)0 (x0 ) = f 0 (x0 ) + g 0 (x0 ),
(λf )0 (x0 ) = λf 0 (x0 ),
(f g)0 (x0 ) = f 0 (x0 )g(x0 ) + f (x0 )g 0 (x0 ).

Proposition 1.3. (Dérivée de l’inverse d’une fonction)


Soit f une fonction dérivable en un point x0 . On suppose que f (x0 ) 6= 0. Alors,
1 f 0 (x0 )
la fonction f1 est dérivable en x0 et ( )0 (x0 ) = − .
f (f (x0 ))2

Corollaire 1.1. Soit f et g deux fonctions dérivables en un point x0 . On suppose


f
que g(x0 ) 6= 0. Alors, la fonction est dérivable en x0 et
g
f 0 f 0 (x0 )g(x0 ) − f (x0 )g 0 (x0 )
( ) (x0 ) = .
g (g(x0 ))2

Proposition 1.4. (Dérivée de la composée de deux fonctions)


Soit f : I → R et g : J → R deux fonctions telles que f (I) ⊂ J. On suppose que
f est dérivable en un point x0 ∈ I et que g est dérivable en f (x0 ). Alors, g ◦ f est
dérivable en x0 et (g ◦ f )0 (x0 ) = g 0 (f (x0 ))f 0 (x0 ).

Dérivées des fonctions usuelles


(xα )0 = αxα−1 , α ∈ R, (ex )0 = ex (ln |x|)0 = x1 ,
1
(sin x)0 = cos x, (cos x)0 = − sin x, (tan x)0 = ,
cos2 x
ex − e−x x
e +e −x
(chx)0 = shx = , (shx)0 = chx = .
2 2
2. DÉRIVÉES DES FONCTIONS RÉCIPROQUES 21

2. Dérivées des fonctions réciproques

Théorème 2.1. (Dérivée de la fonction réciproque) Soit f : I → J, continue,


bijective. (Alors f −1 est continue sur J). Soit a ∈ I, alors b = f (a) ∈ J. Si f est
1
dérivable en a et f 0 (a) 6= 0, alors f −1 est dérivable en b et (f −1 )0 (b) = 0 .
f (a)

(a) Fonction exponentielle. f (x) = ln x : ]0, +∞[→ R, strictement croissante,


f −1 = exp. (f −1 )0 (y) = ey . On a y = ln x ⇔ x = ey et ey est stricetement
croissante sur R.

(b) Fonction arcsinus. f (x) = sin x, monotone sur [− π2 , π2 ]. On note f −1 = arcsin


définie sur [−1, 1] d’image [− π2 , π2 ]. f 0 (x) = cos x 6= 0 sur ] − π2 , π2 [, donc arcsin
est dérivable sur ] − 1, 1[ et arcsin0 (x) = √1−x 1
2
.

(c) Fonction arccosinus. f (x) = cos x, monotone sur [0, π]. On note f −1 =
arccos, définie sur [−1, 1] d’image [0, π], dérivable sur ] − 1, 1[ et arccos0 (x) =
1
− √1−x 2
.

(d) Fonction arctangente. f (x) = tan x, bijective de ] − π2 , π2 [ sur R strictement


croissante. On note f −1 = arctan : R →] − π2 , π2 [, dérivable sur R et arctan0 (x) =
1
1+x2
.

(e) Fonction racine nième. Soit n un entier ≥ 1. La fonction x → xn est définie


et continue sur R.

• Si n est pair, elle est strictement croissante sur [0, +∞[; donc bijective
de [0, +∞[ sur [0, +∞[, elle admet une fonction réciproque appelée racine

n-ıème et notée x → n x, définie et continue sur [0, +∞[, dérivable sur
√ 1
]0, +∞[ avec ( n x)0 = n1 x n −1 .
• si n est impair (n 6= 1), elle est strictement croissante sur R. Elle admet

donc une fonction réciproque appelée racine n-ıème et notée x → n x,
√ 1
définie et continue sur R, dérivable sur R∗ , avec ( n x)0 = n1 x n −1 .

(f) Fonction sinus hyperbolique. f (x) = shx. f 0 (x) = chx > 0 sur R, f est
strictement croissante sur R, donc bijective de R sur R. f admet une fonction
réciproque que l’on note f −1 = argsh : R → R. Elle est dérivable sur R. Si
x = shy, alors argsh0 (x) = f 01(y) = chy
1
, donc argsh0 (x) = √x12 +1 .

Pour x ∈ R, on peut aussi montrer que argsh(x) = ln(x + x2 + 1).

(g) Fonction cosinus hyperbolique. f (x) = chx. f 0 (x) = shx est positive sur
[0, +∞[ et négative sur ] − ∞, 0]. Donc f est strictement croissantesur [0, +∞[,
et bijective de [0, +∞[ sur [1, +∞[. On note f −1 = argch la fonction réciproque.
Elle est définie sur [1, +∞[ d’image [0, +∞[. Elle dérivalbe sur ]1, +∞[ et on a
argch0 (x) = √x12 −1 .

Pour x ≥ 1, on a argch(x) = ln(x + x2 − 1).
22 CHAPTER III. FONCTIONS RÉELLES - DÉRIVÉES

x −x
(h) Fonction tangente hyperbolique. f (x) = th x = chx shx
= eex −e
+e−x
, bijective de
−1
R sur ] − 1, 1[ strictement croissante. On note f = argth, dérivable sur ] − 1, 1[
et argth0 (x) = 1−x 1
2.

1 1+x
Pour x ∈] − 1, 1[, argth x = 2 ln 1−x .
3. DÉRIVÉES D’ORDRE SUPÉRIEUR 23

3. Dérivées d’ordre supérieur

Définition 3.1. Soit f : I → R une fonction définie sur un intervalle I.

(i) On suppose que f est dérivable sur I et soit f 0 : I → R sa fonction dérivée.


Si la fonction f 0 est dérivable sur I, on notera sa fonction dérivée f 00 ou f (2) ,
qu’on appellera la dérivée seconde de f , etc. Ces dérivées successives (si elles
df d2 f n
existent) se notent f 0 , f 00 , f (3) , · · · , f (n) , . . . ou dx , dx2 , . . . , ddxnf , · · · La fonction
f (n) est appelée dérivée nième de f .

(ii) On dit que f est n fois dérivable sur I si elle admet une dérivée nième sur I.

(iii) On dit que f est de classe C n sur I si f admet une dérivée nième sur I et si
cette dérivée nième est continue sur I.

(iv) On dit que f est de classe C ∞ sur I si f est indéfiniment dérivable sur I (f
est de classe C n sur I pour tout entier n).

Formule de Leibniz. Soit f et g deux fonctions n fois dérivables sur un intervalle


I (n étant un entier ≥ 1). Alors, la fonction f g est n fois dérivable sur I et on a
Xn
(n)
(f g) = Cnk f (k) g (n−k) , avec la convention f (0) = f .
k=0
24 CHAPTER III. FONCTIONS RÉELLES - DÉRIVÉES

4. Extrema locaux et théorème de Rolle

4.1. Points critiques et extrema locaux

Définition 4.1.
• Point critique : Soit f une fonction définie sur un intervalle I et x0 ∈ I. On
dit que x0 est un point critique de f si f 0 (x0 ) = 0.

• minimum ou maximum local : Soit f une fonction définie sur un intervalle


I et x0 ∈ I. On dit que x0 est un point minimum (resp. maximum) local
s’il exite δ > 0 tel que f (x0 ) soit le mimimum (resp. maximum) de f sur
]x0 − δ, x0 + δ[.

• extremum local : minimum ou maximum local.

Théorème 4.1. Soit f une fonction définie sur un intervalle I, x0 ∈ I et il exite


δ > 0 tel que ]x0 − δ, x0 + δ[⊂ I. Si f admet un extremum en x0 , alors f 0 (x0 ) = 0.

Remarque 4.1. Pour déterminer le maximum et le minimum d’un fonction con-


tinue sur un intervalle [a, b] (fermé et borné), on détermine les points critiques et on
compare les valeurs en ces points avec les valeurs f (a), f (b).

4.2. Théorème de Rolle et règle de L’Hôpital

Théorème 4.2. (Théorème de Rolle) Soit a < b des réels et f : [a, b] → R une
fonction. On suppose que :

• f est continue sur [a, b],

• f est dérivable sur ]a, b[,

• f (a) = f (b).

Alors ∃c ∈]a, b[ tel que f 0 (c) = 0.

Interprétation géométrique. Soit C le graphe de f . Sous les hypothèses du


théorème, il existe un réel c ∈]a, b[ tel que la tangente à C au point (c, f (c)) est
horizontale.

Corollaire 4.1. (Règle de L’Hôpital) Soit f et g deux fonctions dérivables sur


un intervalle I et soit x0 un point de I. On suppose que
f (x0 ) = g(x0 ) = 0, et pour tout x ∈ I\{x0 }, g(x) 6= 0 et g 0 (x) 6= 0.
0
f (x) f (x)
Si lim 0 = l, (l ∈ R), alors lim = l.
x→x0 g (x) x→x0 g(x)

Remarque 4.2. La règle de l’Hôpital est valable aussi pour x0 = ±∞ et les formes
indéterminées 00 , ∞
∞.

arcsin x − x
Exemple 4.1. Calculer lim .
x→0 x3
5. THÉORÈME DES ACCROISSEMENTS FINIS 25

5. Théorème des accroissements finis

Théorème 5.1. (Théorème des accroissements finis) Soit f une fonction de


l’intervalle [a, b] dans R vérifiant les conditions suivantes :

• f est continue sur [a, b],

• f est dérivable sur ]a, b[,


f (b)−f (a)
Alors il existe c ∈]a, b[ tel que f 0 (c) = b−a .

Interprétation géométrique. Soit C le graphe de f . Sous les hypothèses du


théorème, il existe un réel c ∈]a, b[ tel que la tangente à C au point (c, f (c)) est
parallèle à la droite (AB), où A (resp. B) est le point de coordonnées (a, f (a))
(resp. (b, f (b))).

Corollaire 5.1. Soit f : [a, b] → R une fonction continue sur un intervalle [a, b] (a <
b) et dérivable sur ]a, b[. Alors,

(i) f est constante sur [a, b] ssi f 0 (x) = 0, ∀x ∈]a, b[.

(ii) f est croissante (resp. décroissante) sur [a, b] ssi f 0 (x) ≥ 0, ∀x ∈]a, b[
(resp. f 0 (x) ≤ 0, ∀x ∈]a, b[).

Corollaire 5.2. Si f 0 (x) > 0, ∀x ∈]a, b[ (resp. f 0 (x) < 0, ∀x ∈]a, b[), alors f est
strictement croissante (resp. strictement décroissante) sur [a, b].

Corollaire 5.3. (Inégalité des accroissements finis)


Soit f une fonction dérivable sur un intervalle ouvert I. On suppose qu’il existe
un réel M > 0 tel que |f 0 (x)| ≤ M, ∀x ∈ I. Alors, ∀x, y ∈ I, |f (x)−f (y)| ≤ M |x−y|.

Exemple 5.1.
(a) Montrer que | sin x − sin y| ≤ |x − y|.
1
(b) Pour tout t > 0, on a ln(1 + t) − ln t < t et en déduire que pour tout x > 0,
on a x ln(1 + x1 ) < 1.

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