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Cours de mathématiques

Cours/TD/DM/DS + corrections

Algèbre linéaire
Analyse
Analyse harmonique
Equations différentielles

Emmanuel Montseny
Céline Casenave
Notions d'Algèbre Linéaire

E. Montseny

Table des matières

1 Espaces Vectoriels 3
1.1 Dénitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Sous-espaces vectoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.3 Familles libres et génératrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.4 Bases, dimension . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

2 Applications linéaires 7
2.1 Rappels sur les applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.2 Applications linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

3 Matrices 9
3.1 Des applications linéaires aux matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
3.2 Dénitions et notations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
3.3 Structure de Mm,n (K) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
3.4 Propriétés et opérations sur les matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
3.5 Matrices de changement de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

4 Réduction d'endomorphismes 16
4.1 Valeurs propres, vecteurs propres et sous-espaces propres . . . . . . . . . . . . . . . . 16
4.2 Diagonalisation de matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

1
2
Dans ce cours, K désigne un corps commutatif, typiquement R ou C muni des lois usuelles
d'addition et de multiplication. On utilisera souvent l'abréviation e.v. pour espace vectoriel. Bien
que la plupart des résultats soient généralisables, nous travaillerons essentiellement sur des esapces
vectoriels de dimension nie.

1 Espaces Vectoriels

1.1 Dénitions
Soient E un ensemble et K un corps commutatif. On note + (resp. . ) une loi interne sur E
(resp. loi externe), c'est-à-dire opérant sur deux éléments de E (resp. sur un élément de E et un
élément de K) :
+: E×E →E . : K×E →E
,
(x, y) 7→ x + y (x, λ) 7→ λ.x
Dénition 1
On dit que (E, +, .) est un espace vectoriel sur K (ou K-e.v) si :
• (E, +) est un groupe commutatif (ou abélien) :
 la loi + est commutative sur E : ∀ x, y ∈ E , x + y = y + x
 la loi + est associative : ∀ x, y, z ∈ E , x + (y + z) = (x + y) + z
 il existe un élément neutre dans E , noté 0E , vériant : ∀ x ∈ E , x + 0E = x
 tout élément x de E admet un symétrique pour +, noté (−x), tel que : x + (−x) = 0E
(moyen mnémotechnique pour les axiomes du groupe commutatif : CANS)
• La loi externe . vérie :
 ∀ λ, µ ∈ K, ∀ x ∈ E, (λ + µ).x = λ.x + µ.x,
 ∀ λ ∈ K, ∀ x, y ∈ E , λ.(x + y) = λ.x + λ.y
 ∀ λ, µ ∈ K, (λµ).x = λ.(µ.x)
 ∀ x ∈ E, 1K .x = x

Terminologie : Les éléments de K sont communément appelés des scalaires et ceux de E des vecteurs.
Attention : Dans ce chapitre, on veillera à toujours garder à l'esprit la nature des objets que l'on manipule.

Ne pas confondre la loi sur le corps K E , qui agissent sur des objets de
et la loi sur l'espace vectoriel

nature diérente. Par exemple, lorsqu'on écrit (λµ).x, λµ est un produit entre deux éléments du corps
K, alors que le . désigne le produit entre un élement de K (ici λµ) et un élément x de E . La notation +

est quant à elle utilisée pour K et E.


Exemple : 1. R n
est un R-e.v s'il est muni des lois + et . dénies pour tous x, y ∈ Rn , λ ∈ R par :

x + y := (x1 + y1 , ..., xn + yn )
λ.x := (λx1 , ..., λxn )

2. C 0 (I, R) = {fonctions continues de I⊂R dans R} est un R-e.v s'il est muni des lois + et . dénies

pour tous f, g ∈ E, λ ∈ R par :

∀ x ∈ I, (f + g)(x) := f (x) + g(x) et ∀ x ∈ I, (λ.f )(x) := λf (x)

Proposition 2
Soit E un K-e.v. Pour tout λ ∈ K et x ∈ E , on a :
λ.x = 0E ⇔ (λ3 = 0K ou x = 0E )
Démonstration : (⇐) λ.0E = λ.(0E + 0E ) ⇔ λ.0E = λ.0E + λ.0E donc λ.0E + (−(λ.0E )) = λ.0E +
| {z }
0E
λ.0E + (−(λ.0E )) d'où 0E = λ.0E + 0E et donc 0E = λ.0E
| {z }
0E
(⇒)Soient λ ∈ K et x ∈E tels que λ.x = 0E . Si λ 6= 0K , alors x = (λ−1 λ).x = λ−1 .(λ.x) =
λ−1 .0E = 0E .

1.2 Sous-espaces vectoriels


Dénition 3
Soit un K-e.v E et une partie non vide F ⊂ E . On dit que F est un sous-espace vectoriel
(s.e.v) de E si :
1. F est stable pour + : ∀ x, y ∈ F , on a x + y ∈ F
2. F est stable pour . : ∀ λ ∈ K, ∀ x ∈ F , on a λ.x ∈ F .

Remarque : Ces conditions peuvent se résumer à : F stable par combinaison linéaire, i.e. ∀ λ ∈ K, ∀ x, y ∈ F ,
λ.x + y ∈ F.
Exemple : 1. R×{0} est un s.e.v de R2 . Plus généralement, tout ensemble de la forme {(x, λ.x), λ ∈ K}
2
est un s.e.v de R .

2. C 1 (I, R) = {fonctions continuement diérentiables de I ⊂ R dans R} est un s.e.v de C 0 (I, R).


La proposition suivante est utile pour établir qu'un ensemble est un espace vectoriel.
Proposition 4
Tout sous-espace vectoriel est un espace vectoriel.

Démonstration : (F, +) groupe commutatif :

I la commutativité et l'associativité de + dans F découle des propriétés de + dans E .


I neutre : comme F stable pour +, on a (−1).x + x = ((−1) + 1).x = 0E ∈ F , donc 0E neutre

pour + dans F .

I symétrique : ∀ x ∈ F , (−1).x ∈ F est le symétrique de x pour +, noté −x.


Les axiomes sur la loi . se vérient grâce aux propriétés de . sur E .

1.3 Familles libres et génératrices


Dénition 5
Soit E un K-e.v et x1 , ..., xp des éléments de E . On appelle combinaison linéaire de x1 , ..., xp
tout élément de la forme :

λ1 .x1 + ... + λp .xp , où λi ∈ K pour tout i = 1 : p.


p
On pourra noter cette combinaison : λi .xi .
P
i=1

Exemple : E = R4 , soient x1 , x2 , x3 des vecteurs de R4 . Alors y = 3.x1 − 2.x3 est une combinaison linéaire

de x1 , x2 , x3

4
Dénition 6
On dit que la famille (x1 , ..., xp ) d'éléments de E est libre si :
p
X
∀ λ1 , ..., λp dans K, λi .xi = 0E ⇒ λi = 0K pour tout i = 1 : p.
i=1

Dans le cas contraire, on dit que la famille est liée :


p
X
∃ λ1 , ..., λp dans K non tous nuls tels que λi .xi = 0E .
i=1

Lorsqu'une famille est libre, on dit aussi que les vecteurs qui la constituent sont linéairement
indépendants.
Exemple : E = R2 . Les vecteurs x1 = (1, 2) et x2 = (−3, −6) sont liés car 3.x1 + x2 = 0. En revanche, soit

x3 = (−1, 3) ; la famille (x1 , x3 ) est libre car ∀ λ1 , λ3 dans K :


 
λ1 − λ3 = 0 λ1 = 0
λ1 .x1 + λ3 .x3 = 0R2 ⇔ ⇔
2λ1 + 3λ3 = 0 λ3 = 0

Proposition-Dénition 7
Soit E un K-e.v et A une partie non vide de E . L'ensemble des combinaisons linéaires des
éléments de A est un s.e.v de E , appelé sous-espace vectoriel engendré par A, et noté
V ect(A). C'est le plus petit s.e.v contenant A.
Si de plus V ect(A) = E , on dit que A engendre E , ou encore que la famille A est génératrice.
Démonstration : I Montrons que V ect(A) est un s.e.v de E. Tout d'abord V ect(A) est non vide
puisqu'il contient évidemment 0E (qui est combinaison linéaire de n'importe quels ai ∈ A avec des
coecients nuls). Ensuite, il est clair que V ect(A) ⊂ E puisque ses éléments sont des combinaisons
linéaires d'éléments de A, donc de E , et donc appartient à E puisque c'est un espace vectoriel. Enn,
montrons que V ect(A) est stable par combinaison linéaire. Soient λ ∈ K et x, y ∈ E . Alors :
r1
X r2
X r1
X r2
X
λ.x + y = λ. λi .ai + µj .aj = (λλi ).ai + µj .aj .
i=1 j=1 i=1 j=1

Il est clair que cette expression peut se mettre sous la forme d'une combinaison linéaire d'élements

de A:
r3
X
λ.x + y = ν i .ai ,
i=1

donc λ.x + y ∈ V ect(A).


I Soit H un s.e.v tel que A ⊂ H. V ect(A) ⊂ H . En eet, soit x ∈ V ect(A), alors x est
On a

une combinaison linéaire d'éléments de A, H , et par stabilité de H , x ∈ H. Ainsi, tout s.e.v


donc de

contenant A contient aussi V ect(A), ce qui montre que V ect(A) est le plus petit sous-espace vectoriel

contenant A.

5
1.4 Bases, dimension
Proposition-Dénition 8
Une famille E = (e1 , ..., en ) d'éléments de E est une base si elle est libre et génératrice, ce qui
est équivalent à l'assertion suivante :
n
X
∀x ∈ E, ∃! (x1 , ..., xn ) ∈ K tel que x = n
xi .ei . (1)
i=1

Dit autrement : tout élément x se décompose de manière unique sur la base E . Les scalaires
{xi }i=1:n sont appelés coordonnées de x dans la base E .

Démonstration : On va montrer l'équivalence entre la dénition d'une base et l'assertion (1).

(⇒) E base de E, donc E génératrice : tout élément x de E s'écrit comme combinaison linéaire
n n
x0i .ei ,
P P
de la famille E : x = xi .ei . Cette décomposition est unique. En eet, si x = alors
i=1 i=1
n
(xi − x0i ).ei , xi = x0i
P
0E = ce qui entraîne puisque E est libre.
i=1
Pn
(⇐) Si ∀x ∈ E, ∃! (x1 , ..., xn ) ∈ Kn tel que
Pn i=1 xi .ei , il est évident que la famille E est
x=
génératrice. Elle est également libre puisque 0E = i=1 0.ei est, par unicité, la seule combinaison
linéaire qui soit nulle.

Le notion de base est essentielle en algèbre linéaire. Elle permet d'établir que tout élément d'un
espace vectoriel est entièrement caractérisé par un nombre dénombrable (ni dans notre cas) de
coecients.
Exemple : {ei }i=1:n avec ei = (0, ..., 0, 1, 0, ..., 0) ∈ Rn , le 1 étant à la ième position, est une base de Rn ,
appelée base canonique.

Remarque importante : Il convient de bien faire la distinction entre un vecteur et ses coordonnées,

surtout dans Rn . Un vecteur de Rn est un n-uplet de nombres réels, il existe indépendemment d'une base

(c'est simplement un ensemble de n nombres). Ses coordonnées sont des coecients qui correspondent

à sa décomposition sur une base donné (elles dépendent donc de la base). Ainsi, lorsqu'on écrit (2, 1, 2)
sans précision supplémentaire, il s'agit du vecteur (2, 1, 2) ∈ Rn . La représentation d'un vecteur par ses

coordonnées se faisant avec la même notation (n-uplet), il faudra impérativement associer une base à

n-uplet de coordonnées (on remarque que l'écriture d'un vecteur coïncide avec ses coordonnées dans la

base canonique).

Dénition 9
Un espace vectoriel E est de dimension nie s'il existe une famille nie génératrice de E .
Théorème-Dénition 10 (admis )
Tout espace de dimension nie admet au moins une base nie. Le nombre d'éléments d'une
base de E , identique pour toutes les bases, est appelé dimension de E .

Exemple : E = R2 . La famille ((1, 1), (1, 0)) est une base de E (le montrer !). Ainsi, E est un e.v de

dimension 2.
Les résultats qui suivent sont utiles en pratique.

6
Proposition 11 (admise )
Soit E un espace de dimension n nie. Alors
 Toute famille libre a au plus n éléments
 Toute famille génératrice a au moins n éléments.
Ainsi, toute famille libre de n éléments est une base. De même, toute famille
génératrice de n éléments est une base.
 Soit F un s.e.v de E . Si dim(F ) = dim(E), alors F = E .

2 Applications linéaires

2.1 Rappels sur les applications


Soient X, Y deux ensembles, et f : X → Y une application. L'élément y ∈ Y tel que y = f (x)
est l'image de x par f . Un élément x ∈ X tel que f (x) = y est un antécédent de y par f.
Dénition 12
L'application f est dite :
 injective si ∀ x1 , x2 , f (x1 ) = f (x2 ) ⇒ x1 = x2 (unicité de l'antécédent s'il existe)
 surjective si ∀ y ∈ Y , ∃x ∈ X tel que y = f (x) (existence d'au moins un antécédent)
 bijective si elle est injective et surjective (existence et unicité de l'antécédent)

Dénition 13
Soient E, F, G trois espaces vectoriels, et soient les applications f : E → F , g : E → F ,
h : F → G. On dénit les opérations suivantes :
 la somme de f et g : ∀x ∈ E , (f + g)(x) := f (x) + g(x)
 la composition de h par f : ∀x ∈ E , (g ◦ f ) (x) := h(f (x)).

2.2 Applications linéaires


Dénition 14
Soient E ,F deux e.v. Une application f : E → F est linéaire (ou est un morphisme d'e.v) si :
 ∀ x, y ∈ E , f (x + y) = f (x) + f (y)
 ∀ λ ∈ K, ∀ x ∈ E , f (λ.x) = λ.f (x)
Si de plus E = F , on dit que f est un endomorphisme.

Remarque : 1. Les deux conditions de linéarité peuvent se résumer en une seule : ∀ x, y ∈ E, ∀ λ ∈ K,


f (λ.x + y) = λ.f (x) + f (y)
2. Pour toute application linéaire f, on a f (0E ) = 0F car f (0E ) = f (x − x) = f (x) − f (x) = 0F .
Attention : La notation . est utilisé à la fois pour la loi externe sur E et sur F.

Notation : L'ensemble des applications linéaires (resp. des endomorphismes) de E dans F est noté L(E, F )
(resp. L(E)). Ce sont tous deux des espaces vectoriels.

f: R3 → R2
Exemple : 1. ∈ L(R3 , R2 )
(x, y, z) 7→ (x + y, x − y)

7
δ: C 0 (R, R) → R
2. ∈ L(C 0 (R, R), R)
f 7→ f (0)
Dénition 15
Soient E, F deux e.v, et f ∈ L(E, F ). On appelle noyau de f l'ensemble noté ker(f ) déni par :

ker(f ) := f −1 ({0F }) = {x ∈ E ; f (x) = 0F } ⊂ E.

On appelle image de f l'ensemble noté Im(f ) déni par :

Im(f ) := f (E) = {y ∈ F ; ∃x ∈ E tel que y = f (x)} ⊂ F.

Exemple :
 
f : (x, y) ∈ R2 7→ x+y ∈ R. On a ker(f ) = (x, y) ∈ R2 / x + y = 0 = (x, y) ∈ R2
Soit / x = −y =
{λ.(−1, 1), λ ∈ R}, donc ker(f ) = V ect((−1, 1)).
Im(f ) = R car ∀z ∈ R, ∃(x, y) ∈ R2 tel que x + y = z (il en existe une innité en fait).
Proposition 16
Soient E, F deux e.v, et f ∈ L(E, F ). On a les assertions suivantes :
1. ker(f ) et Im(f ) sont respectivement des s.e.v de E et F
2. f injective ⇔ ker(f ) = {0E }
3. f surjective ⇔ Im(f ) = F.

Démonstration : 1. Le fait que ker(f ) et Im(f ) sont des s.e.v est immédiat.

2. (⇒) f injective. Soit x ∈ ker(f ). On a alors f (x) = 0F = f (0E ). L'injectivité de f entraine


x = 0E , donc ker(f ) = {0E }.
(⇐) ker(f ) = {0E }. On a f (x1 ) = f (x2 ) ⇔ f (x1 ) − f (x2 ) = 0F ⇔ f (x1 − x2 ) = 0F , et donc
x1 − x2 ∈ ker(f ), soit x1 = x2 puisque ker(f ) = 0E .
3. f surjective ⇔ f (E) = F ⇔ Im(f ) = F.

Ce résultat est utile en pratique pour établir qu'un ensemble est un espace vectoriel : il sut de
l'exprimer comme étant le noyau d'une certaine application linéaire.
Exemple : 1. L'application f : (x, y) ∈ R2 7→ x + y est surjective car Im(f ) = R, mais n'est pas injective

car ker(f ) 6= {0E } (cf. exemple précédent)

2. L'ensemble E1 = (x, y, z)/x + 2y − z = 0 est un espace vectoriel. En eet, soit f : (x, y, z) ∈ R3 7→


x + 2y − z . Alors, E1 = ker(f ), donc E est un s.e.v de R3 .
Le théorème qui suit est important dans la mesure où il relie la dimension de E et la dimension
des noyau et image d'une application linéaire sur E ; il peut ainsi servir à établir certaines propriétés
sur les applications (injective, bijective), les familles (liées, libres) etc.
Théorème 17 (Théorème du rang )
Soient E, F deux e.v de dimension nie, et f ∈ L(E, F ). Alors

dim(E) = dim(ker(f )) + rg(f ),

où rg(f ) := dim(Im(f )) est appelé rang de f.

8
Remarque : On montre facilement que le rang de f est égal au rang de la famille de vecteurs (de F)
constituée des images des vecteurs de la base de E : rg (f ) = rg(f (e1 ), ..., f (en )), soit encore le nombre

de vecteurs libres parmis cette famille.

Exemple : Soit f : (x, y) ∈ R


2
7→ x + y ∈ R. Comme vu précédemment, ker(f ) = V ect((−1, 1)), donc
dim (ker(f ))=1. On en déduit d'après le théorème du rang que dim(Im(f )) = rg(f ) =dim(R2 ) − 1 = 1.
On en déduit que Im(f ) = R (inclu et de même dimension) et donc que f est surjective.

3 Matrices

3.1 Des applications linéaires aux matrices


Soient E, F deux e.v, B = (e1 , ..., en ) une base de E , B 0 = (e01 , ..., e0m ) base de F , et f ∈ L(E, F ).
Soit x ∈ E . Alors x admet une (unique) décomposition sur B :
!
n n
xj .f (ej ) (avec xj ∈ K).
P P
f (x) = f xj .ej =
j=1 j=1

Ainsi, on constate que la seule connaissance des images des vecteurs de base ej par f sut à
caractériser l'application f . Comme f (ej ) ∈ F , on peut décomposer chaque f (ej ) sur B 0 :
n m
aij .e0i .
P P
f (x) = xj .
j=1 i=1

L'application f est donc entièrement caractérisée par les coecients {aij }i=1:m, j=1:n (scalaires de
K), que l'on regroupe dans un objet appelé matrice :
 
a11 ... a1n
 .. ..  .
 . . 
am1 ... amn

Un intérêt des matrices est qu'elles permettent une manipulation simpliée et intuitive des ap-
plications linéaires. Ainsi, les applications de L(E, F ) seront avantageusement assimilées à leurs
représentations matricielles. Le but des paragraphes qui suivent est de dénir un ensemble de règles
sur les matrices correspondant aux règles sur L(E, F ).

3.2 Dénitions et notations


Dénition 18
Une matrice est un ensemble (ni) de coecients {aij }i=1:m, j=1:n de K, généralement repré-
sentés par un tableau :  
a11 ... a1n
 .. ..  .
 . . 
am1 ... amn

Si m = 1 (resp. n = 1) on parle de matrice ligne (resp. colonne). On utilise souvent les termes
de vecteur ligne et vecteur colonne.
Si m = n, on dit que la matrice est carrée.

9
Notations : Mm,n (K) l'ensemble des matrices à éléments dans K de m lignes et n colonnes, et
 On note

plus simplement Mn (K) pour les matrices carrées de taille n × n.


 Un élément x de E sera représenté par ses composantes dans la base B considérée pour E , la matrice

colonne correspondante étant notée [x]B (ou x si aucune confusion n'est à craindre) :

 
x1 n
 ..  X
[x]B =  .  (avec x = xj .ej )
xn j=1

 On note Mij l'élément i, j de M; pour une matrice colonne u, on note ui la i-ème composante de u.
Dénition 19
Soient E, F deux e.v, B = (e1 , ..., en ) une base de E , B 0 = (e01 , ..., e0n ) une base de F . Une
application f ∈ L(E, F ) sera désormais représentée par sa matrice (aij )i=1:n, j=1:m , où aij est
la i-ième composante de f (ej ) dans la base B 0 , soit :
 
a11 ... a1n
m
0  .. ..  où ∀j = 1 : n, f (e ) = P
[f ]B
B :=  . .  j aij .e0i
i=1
am1 ... amn
0
Dit autrement, chaque colonne de [f ]B
B est l'image de ej par f exprimée dans la base B . La
0

B est appelée matrice représentative de f relativement aux bases B et B .


0
matrice [f ]B 0

Remarque (importante) : La matrice représentative d'une application linéaire dépend des bases consi-

dérées sur E et F !

Exemple : Soit f : (x, y) ∈ R2 7→ (x + y, x − y, y) ∈ R3 . La matrice de f relativement aux bases canoniques


2 3
de R et R est donnée par :
 
1 1 e1
 1 −1  e2
0 1 e3
f (e1 ) f (e2 )

3.3 Structure de Mm,n (K)


Proposition-Dénition 20
On dénit sur Mm,n (K) une loi interne + et une loi externe . qui lui confèrent la structure de
K-e.v :
+ : Mm,n (K) × Mm,n (K) → Mm,n (K)
où (A + B)ij := aij + bij
(A, B) 7→ A + B

. : K × Mm,n (K) → Mm,n (K)


où (λ.A)i,j := λaij
(λ, A) 7→ λ.A

Démonstration : (Mm,n (K), +) groupe commutatif :

I ∀A, B, C ∈ Mm,n (K), A + B = B + A car aij + bij = bij + aij ; pour les mêmes raisons,

(A + B) + C = A + (B + C)

10
I neutre : la matrice nulle 0m,n est neutre pour +
I symétrique : ∀ A ∈ Mm,n (K), il existe un symétrique (−A) déni par (−A)ij = −aij .
De plus, pour tout λ, µ ∈ K et A, B ∈ Mm,n (K), la loi . vérie :

I λ.(A + B) = λ.A + λ.B car (λ.(A + B))ij = λ(A + B)ij = λ(aij + bij ) = λaij + λbij =
(λ.A)ij + (λ.B)ij
I (λ + µ).A = λ.A + µ.A car ((λ + µ).A)ij = (λ + µ)aij = λaij + µaij = (λ.A)ij + (µ.A)ij =
(λ.A + µ.A)ij

Ces lois sur les matrices correspondent aux opérations que l'on peut eectuer sur les applications
de L(E, F ). Ainsi, la somme de deux applications f, g de L(E, F ) s'eectue en additionnant leurs
0 B0 B0
matrices respectives : [f + g]B B = [f ]B + [g]B . De même, la multiplication par un scalaire λ se
0 B0
traduit par une multiplication de la matrice par λ : [λ.f ]B
B = λ. [f ]B
Dénition 21
(multiplication de matrices) Soient A ∈ Mm,n (K) et B ∈ Mn,p (K). On dénit la matrice produit
de A par B comme suit :
n
X
(AB)ij = aik bkj .
k=1

La martice résultante est de taille m×p.

Remarque : 1. Ce produit n'est déni que si le nombre de colonnes de A est égal au nombre de lignes

de B.
2. Ce produit n'est en général pas commutatif.
 
  1 −3  
1 0 −2 3 −3
Exemple : Soient A= et B= 0 1 . Alors AB = .
2 1 1 1 −5
−1 0
Ici encore, cette loi sur les matrices correspond à une opération sur les applications qu'elles
représentent. C'est l'objet de la proposition suivante.
Proposition 22
Soient E, F, G trois espaces vectoriels de dimensions m, n, p nies, et de bases respectives E =
(e1 , ..., em ), F = (e01 , ..., e0n ), G = (e001 , ..., e00p ). Soient enn f ∈ L(E, F ) et g ∈ L(F, G). La
composition de g par f se traduit par un produit de leurs matrices :

[g ◦ f ]GE = [g]GF [f ]F
E .

G
Démonstration : On note A = [f ]F
E , B = [g]F et C = [g ◦ f ]GE . On va montrer que C = BA. Par

dénition de C, on a pour tout j = 1 : m,

p
X
(g ◦ f ) (ej ) = cij e00i .
i=1

11
Par ailleurs :
 n

akj e0k
P
(g ◦ f ) (ej ) = g(f (ej )) = g par dénition de A
k=1
p p
n n
 n

akj g (e0k ) bik e00i e00i ,
P P P P P
= = akj = bik akj
k=1 k=1 i=1 i=1 k=1

et, puisque la décomposition sur une base est unique :

n
P
∀ i = 1 : m, j = 1 : p, cij = bik akj = (BA)ij ,
k=1

d'où C = BA.

L'objet de la proposition qui suit est de montrer que le produit matriciel permet également de
traduire l'action d'une application linéaire f sur un élément x (i.e f (x)) comme étant le produit
entre la matrice représentative de f et la matrice colonne des coordonnées de x.
Proposition 23
Soient E, F deux espaces vectoriels de dimensions m, n nies, et de base respective B = (e1 , ..., em ),
B 0 = (e01 , ..., e0n ). Soit f ∈ L(E, F ). Alors, pour tout x ∈ E , les composantes de f (x) dans la
base B 0 s'expriment :
0
[f (x)]B0 = [f ]B
B [x]B

0
Démonstration : On note A = [f ]B
B , X = [x]B , Y = [f (x)]B0 . Pour tout x ∈ E, on a par dénition de

Y :
n
yi e0i .
P
f (x) =
i=1

Par ailleurs :
!
m m m n
aij e0i
P P P P
f (x) = f xj ej = xj f (ej ) = xj
j=1 j=1 j=1 i=1
!
n m n
e0i = (AX)i e0i
P P P
= aij xj
i=1 j=1 i=1

d'où :

∀ i = 1 : n, yi = (AX)i .
Ainsi, Y = AX.

On peut constater que cette représentation matricielle permet de visualiser le caractère linéaire de
la fonction f, qui s'écrit comme le produit (matriciel) entre une constante (matricielle) A et la
"variable" x, généralisant ainsi la représentation classique de R dans R : x 7→ ax.

3.4 Propriétés et opérations sur les matrices


Proposition-Dénition 24 (rang )
Soit A ∈ Mm,n (K). On appelle rang de A le rang de la famille constituée des colonnes de A,
qui est aussi égal au rang des lignes de A.

12
Notons que les notions de noyau et d'image sont les mêmes que pour les applications linéaires :

ker(A) = {X ∈ Kn / AX = 0Km }
Im(A) = {AX, X ∈ Kn } .

En particulier, le rang d'une matrice est égal au rang de l'application linéaire quelle représente :

rg(A) = rg(f ).

Exemple : Soit la matrice A suivante :

 
1 0 1
 1 −1 2 
A= .
 0 2 −2 
1 1 0

Alors rg (A) = 2. En eet, en notant C1 , C2 , C3 les colonnes de A, on a rg(A) = rg((C1 , C2 , C3 )). Or


(C1 , C2 , C3 ) est liée car C3 = C1 −C2 , donc rg(A) ≤ 2. En revanche, (C1 , C2 ) est libre, donc rg(A) = 2, et
la matrice (ou l'application qu'elle représente) n'est pas surjective. De plus, le théorème du rang indique

que dim(ker (A)) = 3 − 2 = 1, l'application n'est donc pas injective car ker(A) 6= {0R3 }. Cherchons une

base de ker (A).




 x+z =0 
x − y + 2z = 0 y = −x

X = (x, y, z) ∈ ker(A) ⇐⇒ AX = 0R4 ⇐⇒ ⇐⇒

 2y − 2z = 0 z = −x
x + y = 0.

Donc X = (x, −x, −x) = x (1, −1, −1). Une base de ker(A) est (1, −1, −1).
Dénition 25 (transposée )
Soit A ∈ Mm,n (K). On appelle matrice transposée de A la matrice notée AT ∈Mn,m (K)
(parfois notée t A) dénie par :

∀i = 1 : n, ∀j = 1 : m, AT

ij
= Aji .

Si A = AT , on dit que A est symétrique.


Dit autrement : les lignes de AT sont constituées des colonnes de A.
 
1 1  
1 2 3
Exemple : Soit A= 2 1 , alors
T
A = .
1 1 1
3 1
Dénition 26
Soit A ∈ Mn (K).
 On dit que A est inversible s'il existe une matrice A0 ∈ Mn (K) telle que :

AA0 = A0 A = In .

Si A est inversible, on note A−1 son inverse.

13
 On appelle trace de A le scalaire :
n
X
tr(A) := aii (somme des éléments diagonaux)
i=1

 
0 1
Exemple : Soit A = . Alors tr (A) = 0 + 2 = 2. De plus, A est inversible. En eet, soit A0 =
1 2
a011 a012
 
. Alors :
a021 a022
 0
a =1
 21

a022 = 0
  
0 0 −2 1
AA = I2 ⇔ 0 0 ⇔ A = . On a bien A0 A = I2 .
 a 11 + 2a21 = 0 1 0
 0
a12 + 2a022 = 1

On donne dans la proposition qui suit quelques propriétés utiles lors des calculs.
Proposition 27
T
1. ∀ A ∈ Mm,n (K), AT =A
2. ∀ A ∈ Mm,n (K), ∀ B ∈ Mn,p (K), (AB)T = B T AT
3. ∀ A, B ∈ Mm,n (K), tr(A + B) = tr(A)+ tr(B)
4. ∀ A ∈ Mm,n (K), ∀ B ∈ Mn,m (K), tr(AB) = tr(BA)
−1 T
5. Si A ∈ Mn (K) est inversible, on a AT inversible et AT = A−1
6. Si A, B ∈ Mn (K) inversibles, on a AB inversible et (AB)−1 = B −1 A−1 .

Démonstration : 1. évident

T
 
bki ajk = B T AT
P P
2. (AB) ij
= (AB)ji = ajk bki = ij
k k
3. évident
P PP PP P
4. tr (AB) = (AB)ii = aij bji = bji aij = (BA)jj = tr (BA)
i i j j i j
T T T
5. Il est évident que A0 est inversible. De plus, AT A−1 = A−1 A d'après 2, d'où AT A−1 =
−1 T

In , de même pour A AT .
−1 −1
6. AB (AB) = ABB −1 A−1 = AIn A−1 = In , de même pour (AB) AB , d'où le résultat.

Dénition 28 (déterminant )
Soit A ∈ M2 (K). On dénit le déterminant de la matrice A, noté |A|, par :
a11 a12
|A| = = a11 a22 − a21 a12 .
a21 a22
Pour A ∈ M3 (K), on dénit alors :
a11 a12 a13
a22 a23 a21 a23 a21 a22
|A| = a21 a22 a23 = a11 − a12 + a13 .
a32 a33 a31 a33 a31 a32
a31 a32 a33

14
Enn, pour A ∈ Mn (K), on dénit le determinant développé selon la ligne i :
n
X
|A| = (−1)i+j aij |Mij |
j=1

où Mij est la matrice A à laquelle on a "enlevé" la ligne i et la colonne j .

Remarque importante : Cette formule est valable quelle que soit la ligne de développement i choisie.

De plus, le développement du déterminant peut se faire, de la même manière, selon une colonne j en

inversant les rôles de i et j, le résultat étant évidemment le même.

1 2 3
2+3 1 2
Exemple : 0 0 5 = (−1) 5 = −15 (on a décidé de développer par rapport à la seconde
2 1
2 1 1
ligne par simplicité).

3.5 Matrices de changement de base


Comme on l'a vu, l'écriture des vecteurs et matrices dépendent des bases dans lesquelles ils
sont exprimés. En pratique, on est souvent amené à se placer dans des bases non canoniques pour
simplier certains problèmes. Les matrices de passage permettent de ramener ces opérations de
changement de base à une multiplication matricielle.
Proposition-Dénition 29
Soient B et B 0 deux bases d'un e.v E . On appelle matrice de passage de la base B à la
base B0 la matrice dont les colonnes sont les vecteurs de la base B0 exprimés dans la base B :
PB,B0 = e01 |...|e0n B .
 

Ainsi, pour exprimer dans la base B un vecteur x ∈ E exprimé en base B 0 , il sut d'eectuer le
produit :
[x]B = PB,B0 [x]B0
On a de plus la propriété : −1
PB0 ,B = PB,B0 .

De même, pour les applications linéaires, on peut envisager d'eectuer un changement de base
sur E et/ou F .
Proposition 30
0
Soient f ∈ L(E, F ), E ,E 0 deux bases de E et F ,F 0 deux bases de F . On note A = [f ]F F
E , A = [f ]E 0 ,
0

P la matrice de passage de la base E à E 0 et Q la matrice de passage de la base F à F 0 . On a


alors la relation suivante :
A0 = Q−1 AP. (2)

Remarques : 1. En d'autres termes : la matrice représentative de f dans les nouvelles bases E 0 ,F 0 s'ob-

tient en pré et post multipliant la matrice de f dans les anciennes bases par des matrices de passage.

Bien entendu, la relation (2) peut-être écrite de diverses manières ; l'essentiel est d'en retenir une

15
et de s'y tenir, notamment concernant l'expression des matrices de changement de base en jeu qui

sont souvent source d'erreur et de confusion.

2. Ce genre d'opération est très utilisé pour la réduction d'endomorphismes (diagonalisation et trian-

gularisation de matrices, etc.).


 
E 13 −5
Exemple : Soit f ∈ L(R2 ) (endomorphisme) et E la base canonique de R2 , avec [f ]E = .
11 −3
   
1 −1
Soient deux vecteurs u1 = , u2 = de E. On note B= (u1 , u2 ) une nouvelle base de E.
1 1
Exprimons la matrice de f dans la nouvelle base B. Calculons la matrice de passage :

 
1 −1 e1
PE,B = .
1 1 e2
u1 u2
On doit maintenant calculer son inverse. Pour cela, on exprime la relation entre les vecteurs u1 , u2 et la

base canonique e1 , e2 :

u1 = e1 + e2
u2 = −e1 + e2 ,
et on inverse cette relation en resolvant le système pour exprimer e1 , e2 en fonction de u1 , u2 :
e1 = 12 (u1 − u2 )
 
e1 = u1 − e2
⇐⇒
e2 = u2 + e1 = u2 + u1 − e2 e2 = 12 (u2 + u1 ).
Ainsi :

 
−1 1 1 1 u1  
PE,B = B −1 E 8 −16
2 −1 1 u2 , et [f ]B = PE,B [f ]E PE,B =
0 2
e1 e2
On peut constater que ce changement de base a "transformé" la matrice en une matrice dite triangulaire

(qui n'a que des 0 en dessous de la diagonale). Cette opération est un cas particulier de réduction

d'endomorphisme.

4 Réduction d'endomorphismes

Rappel : Un endomorphisme f ∈ L(E) est une application linéaire de E dans E. La matrice représentative

d'un endomorphisme est donc une matrice carrée de taille n.


Dans cette section on s'intéressera principalement à introduire les notions clés à la diagonalisa-
tion d'endomorphismes, c'est-à-dire à la diagonalisation de leur matrice représentative (lorsque
cela est possible) par changement de bases. D'autres réductions moins exigeantes existent mais ne
sont pas présentées ici car plus techniques ; cependant, elles sont basées sur les même notions, et le
lecteur désireux d'en apprendre plus pourra se référer à n'importe quel ouvrage d'algèbre linéaire
pour en savoir plus.

4.1 Valeurs propres, vecteurs propres et sous-espaces propres


La notion de valeur propre (ou vecteur propre, ou direction propre) est essentielle, on la ren-
contre dans toutes les disciplines scientiques sous une forme ou une autre. Bien qu'appliquée aux
matrices ici, la terminologie s'applique bien entendu de la même manière aux endomorphismes que
ces matrices représentent.

16
Dénition 31
On appelle valeur propre - vecteur propre tout couple (λ, x) ∈ K×E \ {0E } tel que :
A x = λ x.

L'ensemble des valeurs propres d'une matrice est appelé spectre de la matrice et est noté Sp(A).

Remarque : Selon la nature du vecteur propre (vecteur de Rn , fonction etc.), on pourra parler de direction
propre ou encore fonction propre.

Soit λ une valeur propre de A ; si x est un vecteur propre associé à λ, il est solution de :

A x = λ x ⇔ (A − λIn ) x = 0E ⇔ x ∈ ker(A − λIn ).

Déterminer l'ensemble des vecteurs propres associés à une valeur propre revient donc à déterminer
ker(A − λIn ) (c'est-à-dire en déterminer une base).
Dénition 32
On appelle sous-espace propre associé à la valeur propre λ le s.e.v noté Eλ :
Eλ := ker(A − λIn ).

Ces notions sont à la base du processus de diagonalisation (ou autre réduction en général) d'une
matrice.
 
1 0
Exemple : Soit la matrice A= . Sachant que 1 est valeur propre de cette matrice, déterminons
1 2
le sous-espace propre E1 :

    
0 0 v1 0
v ∈ E1 ⇔ A v = 1.v ⇔ (A − 1In ) v = 0R2 ⇔ =
1 1 v2 0

0=0
⇔ ⇔ v2 = −v1 .
v1 + v2 = 0
   
v1 1
Ainsi, v ∈ E1 ⇔ v = = v1 . On a donc déterminé une base de E1 , à savoir le vecteur
−v1 −1
(1, −1), E1 est de dimension 1. On pourrait en faire de même avec la valeur propre 2 et determiner E2
(on trouve (0, 1) comme vecteur de base).

4.2 Diagonalisation de matrices


La diagonalisation d'une matrice consiste à déterminer un changement de base telle que la
matrice soit diagonale dans cette base. Lorsqu'elle est possible, cette opération est intéressante car
elle simplie considérablement les calculs faisant intervenir la matrice en question. Si cela n'est pas
possible, d'autres réduction existent (triangularisation, réduction de Jordan etc.).
Les grandes étapes d'un processus de diagonalisation sont :
1. Détermination des valeurs propres de la matrice
La plupart du temps, on utilise le théorème 33.

17
2. Détermination des sous-espaces propres associés à chaque valeur propre
Pour chaque valeur propre λ, on détermine une base du sous-espace Eλ en posant (A−λIn ) x =
0E .
3. La matrice est-elle diagonalisable ?
On utilise alors le théorème 34 pour savoir si la matrice est diagonalisable ou pas.
4. Diagonalisation de A.
Si A est diagonalisable, alors on sait que la matrice est diagonale lorsqu'elle est exprimée dans
la base constituée de ses vecteurs propres, ou, plus précisemment, constituée des vecteurs de
base des diérents sous-espaces propres Eλi (on peut montrer qu'ils forment une base de E ).
On note v1 , ..., vn ces vecteurs de base, P la matrice de passage de la base canonique à la base
des vecteurs propres P = [v1 |...|vn ], et D =diag (λ1 , ..., λn ). Alors, on a :

D = P −1 AP , ou encore A = P DP −1 .

Ainsi, l'application linéaire représentée par A dans la base canonique est représentée par une
matrice diagonale dans la base des vecteurs propres. En pratique comme en théorie, la notion
de diagonalisation de matrice (et de manière générale de réduction d'endomorphisme) est très
importante, car elle permet de transformer un problème faisant intervenir la matrice A en un
problème simplié équivalent faisant intervenir la matrice diagonale D, en utilisant la relation
ci-dessus. Du fait de sa structure intéressante, on pourra résoudre des problèmes de manière
plus aisée, et "repasser" à la solution du problème original en utilisant la matrice P .

Voici les théorèmes fondamentaux utilisés dans les précédents points.


Théorème-Dénition 33
Soit A ∈ Mn (K). On appelle polynôme caractéristique de A, noté pA , le polynôme déni
par :
pA (λ) = det(A − λIn ).
On a alors le résultat fondamental suivant : les valeurs propres de la matrice A sont données par
les racines du polynôme caractéristique (c'est-à-dire qu'elles sont solution de pA (λ) = 0).
 
1 0
Exemple : Soit la matrice A = . Dans un précédent exemple, il a été armé que 1 et 2 sont
1 2
valeurs propres. On va ici le montrer en calculant son polynôme caratéristique :

1−λ 0
pA (λ) = det(A − λIn ) = = (1 − λ)(2 − λ).
1 2−λ

Les valeurs propres de A étant les racines de pA , on en déduit immédiatement que celles-ci sont 1 et 2.
Théorème 34
Une matrice A est diagonalisable si et seulement si :
r
1. Son polynôme caractéristique est sous la forme : pA (λ) = K (λ − λi )mi , c'est-à-dire
Q
i=1
qu'il est le produit de polynômes de degré un élevés à une puissance entière mi (on dit
qu'il est scindé).
2. La multiplicité mi de la valeur propre λi est égale à la dimension du sous-espace propre

18
associé Eλi .
En particulier, si pA (λ) n'admet que des racines simples, la matrice est diagonalisable.

Exemple : pA (λ) = (λ − 1)2 (λ + 5) est scindé ; pA (λ) = (λ2 + 3λ − 1)(λ + 5) n'est pas scindé dans R (mais

il l'est dans C !) : on voit ici l'importance de ne pas perdre de vue le corp K sur lequel on travaille.
 
1 0
Exemple : Soit la matrice A= . On déroule les diérentes étapes :
1 2
1. Déjà fait lors d'un précédent exemple : les valeurs propres sont 1 et 2. Ces valeurs propres sont de

mutiplicité 1 (car pA (λ) = (1 − λ)1 (2 − λ)1 ).


2. Les sous-espaces E1 et E2 ont été determinés dans un exemple précédent : E1 =Vect ((1, −1)) et

E2 =Vect ((0, 1)).


3. La dimension des sous-espaces propres est égale à la multiplicité des valeurs propres (égales à 1),
le polynôme caractéristique est scindé dans R, donc la matrice A est diagonalisable.
 
1 0
4. La matrice de passage s'exprime P = , et on a :
−1 1
 
1 0
D= = P −1 AP.
0 2

19
Ce qu'il faut impérativement savoir à l'issue de
ce cours

• Savoir refaire les exemples du cours ! Ils représentent le minimum syndical de ce qu'il faut
savoir faire.
• Montrer qu'un ensemble est un espace vectoriel
 avec les axiomes d'un e.v
 en montrant que c'est un s.e.v
 en montrant que c'est le noyau ou l'image d'une application linéaire
• Montrer qu'unePfamille de vecteur est libre et/ou génératrice.
 libre : poser pi=1 λi .xi = 0E et montrer queP ça implique λi = 0 pour tout i = 1 : p.
 génératrice : montrer que tout x ∈ E s'écrit pi=1 λi .xi > résoudre et trouver des λi
• Montrer qu'une famille est une base
 libre et génératrice
 libre (ou génératrice) et possédant un nombre d'éléments égal à la dimension de l'e.v.
• Application linéaire, endomorphisme, et savoir établir leur injectivité/surjectivité/bijectivité.
 proposition 16
 savoir déterminer une base de ker(f ) (ou d'une matrice) est in-dis-pen-sable. Poser f (x) = 0
(ou AX = 0 pour les matrices) et déterminer les x qui vérient cette relation (soit 0E , soit
une innitée engendrée par des vecteurs de base à déterminer)
 savoir jongler avec un système 3 équations - 3 inconnues !
 connaitre le théorème du rang et ses applications.
• Eectuer les opérations de bases sur les matrices : somme, produit, multiplication par un
scalaire, transposée.
• Calculer l'inverse d'une matrice en inversant un système d'équations (relations entre les vec-
teurs de base)
• Calculer le déterminant d'une matrice de taille 2 ou 3
• Calculer la matrice représentative d'une application linéaire relativement à deux bases dont
l'une (et a fortiori les deux) est canonique
• Calculer une matrice de changement de base PB,B0 lorsque l'une des bases est canonique
 Si la base canonique est B , le calcul est immédiat −1
 Si la base canonique est B 0 , on peut établir PB0 ,B (immédiat) et calculer PB,B0 = PB0 ,B
en inversant le système d'équations.
• Eectuer un changement de base d'un vecteur ou d'une matrice via les matrices de passage
• Connaitre toute la partie 4, qui est minimaliste, notamment les étapes à suivre et les résultats
utilisés pour la diagonalisation de matrice.
 Calculer les valeurs propres d'une matrice en calculant son polynôme caractéristique
 déterminer une base de tous les sous-espaces propres associés (d'où la nécessité de savoir
donner une base du noyau d'une application !)
 Savoir dire si une matrice est diagonalisable, et si oui savoir donner sa matrice de passage
(matrice des vecteurs propres), ainsi que son inverse
 Connaître la relation entre les matrices de passage, la matrice diagonale et la matrice initiale.

20
Index

A Surjectivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Antécédent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Applications linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 T
Théorème du rang . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
B Transposée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
Base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
Bijectivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 V
Valeur propre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .17
C Vecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Combinaison linéaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4 Vecteur propre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Coordonnées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

D
Diagonalisation de matrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Dimension . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
Déterminant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

E
Endomorphisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Espace vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

F
Famille libre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

I
Image . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Injectivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

M
Matrice de passage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Matrice inversible. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13
Matrice représentative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Matrice symétrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
Matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

P
Polynôme caractéristique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

R
Rang (d'une application linéaire) . . . . . . . . . . . . . 8
Rang (d'une matrice) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

S
Sous-espace propre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Sous-espace vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Spectre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

21
Feuille de TD - Algèbre linéaire
20082009

Espaces vectoriels, familles, bases

Exercice 1 Soit E1 = {f ∈ C 2 (R, R) / f 00 + f = 0} .


Montrer que E1 muni des lois + et . usuelles sur les fonctions est un espace vectoriel.

Exercice 2 Soit la famille de vecteurs de R3 : (1, 0, 0), (0, 1, 1), (2, 1, 2).

1. Cette famille est-elle libre ? Est-ce une base de R3 ? On note B cette base.
2. Soit le vecteur u dont l'expression dans la base canonique par (2, 2, 2). Donner son
expression (i.e. sa décomposition) dans la base B.

Exercice 3 Soient F = {(x, y, z, t) ∈ R4 / x + t = 0 et x + y + z = 0} et


G = {(x, y, z) ∈ R3 / y = x et x + y + z = 0} . Pour chacun de ces ensembles :
1. Montrer que c'est un espace vectoriel.
2. En donner une base et sa dimension.

Applications linéaires et matrices

Exercice 4 Soit une application f dénie par :


f (x, y, z, t) = (x + t, x + y + z).
1. Montrer que f ∈ L(R4 , R2 ).
2. Déterminer ker(f ), en donner une base et sa dimension.
3. Déterminer Im(f ), en donner une base et sa dimension.
4. f est-elle un isomorphisme ? Si non, est-elle injective ? Surjective ?

Exercice 5 Soit f ∈ L(R4 , R3 ) dénie par


 
3x1 + x4
f (x1 , x2 , x3 , x4 ) =  x1 + x2 − x3 + 2x4  .
3x2 + x3 − x4
On note E la base canonique de R4 et F celle de R3 .

1
1. (a) Donner l'expression de [f ]FE , matrice représentative de f relativement aux bases
E et F .
(b) Calculer f (1, 1, 2, −1) de deux manières diérentes (avec f et avec [f ]).
2. Soit une famille B = (u1 , u2 , u3 , u4 ) de R4 dénie par :
u1 = (1, 1, 1, 1), u2 = (0, 1, 1, 1), u3 = (0, 0, 1, 1), u4 = (0, 0, 0, 1).

(a) Montrer que B est une base de R4 .


(b) Calculer [f ]FB (plusieurs moyens possibles)
(c) Soit le vecteur v exprimé en base B par [v]B = (1, 0, 1, −1). Calculer f (v). (toujours
dans la base canonique F )

Réduction d'endomorphismes

Exercice 6 On munit R3 de la base canonique notée E . Soit f ∈ L(R3 ) dénie par :


f (x, y, z) 7→ (11x − 5y + 5z, −5x + 3y − 3z, 5x − 3y + 3z).

1. (a) Ecrire la matrice représentative de f dans la base canonique E . On notera A cette


matrice.
(b) Determiner ker(A). L'application f est-elle injective ?
(c) f est-elle surjective ?
2. On se propose de diagonaliser, si possible, la matrice A, c'est-à-dire de trouver une
base de R3 dans laquelle la matrice représentative de f soit diagonale.
(a) Calculer les valeurs propres de la matrice A.
(b) Exprimer les sous-espaces propres associés à ces valeurs propres (en donner une
base à chaque fois). (on pourra utiliser la question 1b)
(c) Donner une base diagonalisante de A, ainsi que les matrices en jeu dans cette
diagonalisation.

2
Corrigé de la feuille de TD d'Algèbre linéaire
20082009

Remarque importante : lorsqu'on écrit x, y ∈ E , cela signie que x et y sont deux éléments
de l'espace vectoriel E . Il s'agit d'une notation générique, en aucun cas cela signie que x et y
représentent des composantes d'un vecteur. Si E = Rn , alors x et y seront tous deux des vecteurs
de Rn , possédant chacun n composantes que l'on pourra noter x1 , ..., xn et y1 , ..., yn . Les sources de
confusion sont nombreuses : par exemple, dans R2 , on note souvent (x, y) les coordonnées d'un
vecteur. De plus, x1 , ..., xn peut dans certains cas désigner un ensemble de n vecteurs de E et non
pas les coordonnées d'un vecteur ! Il est donc impératif de bien garder en tête les objets que l'on
manipule et les notations que l'on a décidé de leur attribuer.

Espaces vectoriels, familles, bases

Exercice 1 Méthode 1 : avec la dénition d'un e.v (trivial car tout se remène à la structure
d'e.v. que possède R). Les lois + et . sur les espaces de fonctions ont été dénies lors du premier
cours.
• CANS :
 ∀f, g ∈ E1 , f + g = g + f . En eet, ∀x ∈ R, (f + g)(x) = f (x) + g(x) = g(x) + f (x) =
(g + f )(x).
 ∀f, g, h ∈ E1 , (f + g) + h = f + (g + h) car ∀x ∈ R, ((f + g) + h)(x) = (f + g)(x) + h(x) =
f (x) + g(x) + h(x) = f (x) + (g + h)(x) = (f + (g + h))(x).
 Il existe un élément neutre noté 0E1 (que l'on dénit par ∀x ∈ R, 0E1 (x) := 0), appartenant
à E1 car appartenant à C 2 (R,R) et vériant f 00 + f = 0 ; il est bien tel que ∀f ∈ E1 ,
0E1 + f = f.
 ∀f ∈ E1 , il existe un élément de E1 noté (−f ) que l'on dénit par ∀x ∈ R, (−f )(x) := −f (x)
et qui est donc tel que f + (−f ) = 0E1 . L'élement noté (−f ) appartient évidemment à E1
puisque f appartient à E1 (il est donc C 2 (R,R) et vérie l'eq. diérentielle).
• La loi externe . vérie :
 ∀f ∈ E1 et ∀λ, µ ∈ R, on a (λ + µ).f = λ.f + µ.f . En eet, ∀x ∈ R, ((λ + µ).f ) (x) =
(λ+µ) f (x) par dénition de ., et donc ((λ + µ).f ) (x) = λf (x)+µf (x) = (λ.f )(x)+(µ.f )(x)
 même démarche pour λ.(f + g) = λ.f + λ.g , (λµ).f = λ.(µ.f ) et (1R .f ) = f.
On a ainsi démontré tous les axiomes d'un espace vectoriel.

Méthode 2 : utiliser la notion de sous-espace vectoriel. On suppose évidemment acquis le fait


que l'espace C 2 (R,R) est un espace vectoriel. Il reste à vérier les axiomes de s.e.v : E1 ⊂ C 2 (R,R)
et il est non vide car 0C 2 (R,R) ∈ E1 (car 0C 2 (R,R) vérie évidemment f 00 + f = 0). On montre alors la
stabilité de E1 par combinaison linéaire : ∀f, g ∈ E1 , ∀λ ∈ R, on a
 λ.f + g ∈ C 2 (R, R) car f, g ∈ C 2 (R, R)
 Car l'opération de dérivation est linéraire, on a (λ.f + g)00 + (λ.f + g) = λ.f 00 + g 00 + (λ.f + g) =
λ.(f 00 + f ) + g 00 + g = λ.0C 2 (R,R) + 0C 2 (R,R) = 0C 2 (R,R) .
Ainsi, E1 est un s.e.v de C 2 (R, R) ; c'est donc un e.v.

1
Méthode 3 : On montre que E1 est le noyau d'une application linéaire. En eet, E1 = ker(ϕ)
avec ϕ : f ∈ C 2 (R, R) 7→ f 00 + f, qui est bien une application linéaire car ϕ(λ.f + g) = λ.ϕ(f ) + ϕ(g)
d'après le dernier point de la méthode 2. Ainsi, E1 est un s.e.v de C 2 (R, R).

Exercice 2
1.  Cette famille (notée v1 , v2 , v3 ) est-elle libre ? Soient λ1 , λ2 , λ3 des réels tels que λ1 v1 +λ2 v2 +
λ3 v3 = 0R3 , c'est-à-dire :
 
 λ1 + 2λ3 = 0  λ2 = −λ3
λ2 + λ3 = 0 ⇔ −λ3 = 0 ⇔ λ1 = 0 = λ2 = λ3 .
λ2 + 2λ3 = 0. λ1 + 2λ3 = 0.
 

Elle est donc libre.


 Est-ce une base ? Methode 1 : c'est une famille libre maximale (i.e : 3 vecteurs dans un
espace de dimension 3), c'est donc une base de R3 (elle est nécessairement génératrice).
Methode 2 : on montre que la famille est génératrice, c'est-à-dire qu'il nous faut montrer
que tout élément u = (x, y, z) de R3 peut s'écrire comme combinaison linéaire de v1 , v2 , v3 ,
c'est-à-dire montrer qu'il existe λ1 , λ2 , λ3 ∈ R tels que u = λ1 v1 + λ2 v2 + λ3 v3 , soit :
  
 x = λ1 + 2λ3  λ2 = y − λ3  λ3 = z − y
y = λ2 + λ3 ⇔ z = y + λ3 ⇔ λ2 = 2y − z
z = λ2 + 2λ3 x = λ1 + 2λ3 λ1 = x − 2z + 2y.
  

On a bien montré que la famille est génératrice ; c'est donc une base de R3 .
Remarque : Dans ce dernier calcul, on a en fait montré que pour tout u de R3 , il existe un
unique triplet λ1 , λ2 , λ3 tel que u = λ1 v1 + λ2 v2 + λ3 v3 , ce qui prouve directement que la
famille est une base !
2. On utilise la question précédente pour calculer les coecients de la décomposition du vecteur
(2, 2, 2) dans la base v1 , v2 , v3 :

 λ3 = z − y = 2 − 2 = 0
λ2 = 2y − z = 4 − 2 = 2
λ1 = x − 2z + 2y = 2 − 4 + 4 = 2.

 
2
Le vecteur (2, 2, 2) est égal à 2v1 + 2v2 + 0v3 et s'écrit dans la base :  2  .
0 (v
1 ,v2 ,v3 )

Exercice3
 F = (x, y, z, t) ∈ R4 / x + t = 0 et x + y + z = 0 et
1. On a F = ker(ϕ) où ϕ : (x, y, z, t) ∈ R4 7→ (x + t , x + y + z) est une application linéaire,
donc F est un s.e.v de R4 .

2
 
x = −t x = −t
2. u = (x, y, z, t) ∈ F ⇔ ⇔ , donc
x+y+z =0 y =t−z
     
−t 0 −1
 t−z   −1   1 
u=
 z  = z 1
   + t ,
  0 
t 0 1
| {z } | {z }
v1 v2

donc u ∈Vect(v1 , v2 ) (cad v1 , v2 engendre F ). La famille est-elle libre ? Soient λ1 , λ2 ∈ R


tels que λ1 v1 + λ2 v2 = 0R4 . Alors, λ1 = 0 = λ2 (évident). La famille est donc libre et
génératrice : c'est une base de F , qui est de dimension 2 (deux vecteurs de base).
 G = (x, y, z) ∈ R3 / y = x et x + y + z = 0 .


1. On a G = ker(ψ) où ψ : (x, y, z) ∈ R3 →
7 (y − x , x + y + z) est une application linéaire,
donc G est un s.e.v de
 R 3.

y=x y=x
2. u = (x, y, z) ∈ G ⇔ ⇔ , donc
x+y+z =0 z = −2x
   
x 1
u =  x  = x 1 ,
−2x −2
| {z }
v1

donc u ∈ Vect(v1 ) (cad v1 engendre G). La famille est-elle libre ? Soit λ1 ∈ R tels que
λ1 v1 = 0R3 . Alors, λ1 = 0 (évident). La famille est donc libre et génératrice : c'est une
base de G, qui est de dimension 1 (un vecteur de base).

Applications linéaires et matrices

Exercice 4 Soit f dénie par :

f (x, y, z, t) = (x + t, x + y + z).

1. Soient u = (x1 , y1 , z1 , t1 ), v = (x2 , y2 , z2 , t2 ) des éléments de R4 et λ ∈ R. Il sut de montrer


que
f (λu + v) = λf (u) + f (v).
On a :
   
λx1 + x2 + λt1 + t2 λ(x1 + t1 ) + (x2 + t2 )
f (λu + v) = =
λx1 + x2 + λy1 + y2 + λz1 + z2 λ(x1 + y1 + z1 ) + x2 + y2 + z2
   
λ(x1 + t1 ) (x2 + t2 )
= + = λf (u) + f (v).
λ(x1 + y1 + z1 ) x2 + y2 + z2

2. ker(f ) = (x, y, z, t) ∈ R4 / f (x, y, z, t) = (0, 0) = (x, y, z, t) ∈ R4 / x + t = 0 et x + y + z = 0 =


 

F. Une base v1, v2 de F a été donnée dans l'exercice précédent.

3
3. Méthode 1 : rg(f ) = dim(Im(f )) = dim(R4 ) − dim(ker(f )) = 2. Ainsi, Im(f ) ⊂ R2 et
dim(Im(f )) = 2, donc Im(f ) = R2 . On peut prendre comme base la base canonique.
Méthode 2 : On note ei la base canonique de R4 . On sait que
Im(f ) = Vect(f (e1 ), f (e2 ), f (e3 ), f (e4 ))
       
1 0 0 1
= Vect , , ,
1 1 1 0
| {z }
liés
     
1 0 1
= Vect , , .
1 1 0
Or ces 3 vecteurs sont liés car (1, 1) = (0, 1) + (1, 0), donc
   
0 1
Im(f ) = Vect , = R2 (car deux vecteurs libre dans R2 engendrent R2 ).
1 0

Méthode 3 : v = (v1 , v2 ) ∈ Im(f ) si et seulement si il existe un élement u = (x, y, z, t) ∈ R4


tel que v = f (u).
 
x + t = v1 x = v1 − t
v ∈ Im(f ) ⇔ ⇔
x + y + z = v2 y = v2 − v1 + t − z.

Ainsi, ∀v ∈ Im(f ), on a exprimé u = (x, y, z, t) ∈ R4 tel que v = f (u) (une innité en fait)
sans aucune contrainte sur v , donc Im(f ) = R2 .
4. Non : f est surjective (Im(f ) = R2 ) mais pas injective (car ker(f ) 6= {0R4 }), elle n'est donc
pas bijective.

Exercice 5
 
3 0 0 1 e1
1 1 −1 2  e2
1. (a) [f ]F

E = 0 3 1 −1 e3
.
f (e1 ) f (e2 ) f (e3 ) f (e4 )

(b) Méthode 1 :avec l'expression de f : f (1, 1, 2, −1) = (2, −2, 6)


 
1  
2
F  1 
Methode 2 : en utilisant [f ]F
E : f (1, 1, 2, −1) = [f ]E .  2  =
 
 2 .
−6
−1

(a) Soient λ1 , λ2 , λ3 , λ4 des réels tels que λ1 u1 + λ2 u2 + λ3 u3 + λ4 u4 = 0R4 . Alors :


 

 λ1 + λ2 + λ3 + λ4 = 0 
 λ4 = 0
λ2 + λ3 + λ4 = 0 λ3 = 0
 
⇔ .

 λ 3 + λ4 = 0 
 λ2 = 0
λ4 = 0 λ1 = 0.
 

La famille est donc libre et maximale (4 éléments dans R4 ), c'est une base.

4
(b) Méthode 1 : calcul direct
 
4 1 1 1 e1
 3 2 1 2  e2
[f ]F
B = 3 3 0 −1 e3
f (u1 ) f (u2 ) f (u3 ) f (u4 )

Méthode 2 : Calculons la matrice de passage de E à B


 
1 0 0 0
 1 e1
1 0 0 
  e2 "transforme" un vecteur exprimé en base B
PE,B =  1 1 1 0 
e3 en un vecteur en base E .
1 1 1 1
u1 u2 u3 u4
Alors :
 
 1  0 0 0  
3 0 0 1  1 4 1 1 1
1 0 0  
[f ]F F

B = [f ]E PE,B =  1 1 −1 2  
 1 = 3 2 1 2 
1 1 0 
0 3 1 −1 3 3 0 −1
1 1 1 1

 
 1   
4 1 1 1  0  2
(c) [f (v)]F = [f ]F
B [v]B =  3 2 1 2    −2  .
 1 =
3 3 0 −1 6
−3
Remarque : On peut également le voir diéremment et noter que [f ]F F
B [v]B = [f ]E PE,B [v]B =
[f ]F
E [v]E ; on constate alors que ce vecteur v exprimé (1, 0, 1, −3) en base B n'est autre que
le vecteur (1, 1, 2, −1) (en base canonique) de la question 1b car PE,B [v]B = (1, 1, 2, −1).

Réduction d'endomorphismes

Exercice 6 On munit R3 de la base canonique notée E . Soit f ∈ L(R3 ) dénie par :


f (x, y, z) 7→ (11x − 5y + 5z, −5x + 3y − 3z, 5x − 3y + 3z).
 
11 −5 5 e1
 −5 3 −3  e2
1. (a) A =
5 −3 3 e3
f (e1 ) f (e2 ) f (e3 )

(b) ker(A) = X ∈ R3 / AX = 0R3 . Soit X = (x, y, z) un élément de ker(A). Alors :




 y = 11
 
 11x − 5y + 5z = 0 5 x+z
AX = 0R3 ⇔ −5x + 3y − 3z = 0 ⇔ −5x + 335 x + 3z − 3z = 0
5x − 3y + 3z = 0 5x − 33 x − 3z + 3z = 0
 
5
 y = 11

5 x+z

x=0
⇔ x=0 ⇔ .
y=z
x=0

5

  
0 0
Ainsi, X ∈ ker(A) ⇔ X =  z  = z 1  . Le noyau de A est donc diérent
z 1
| {z }
:=v1 , base de ker(A)
de {0R3 } et par suite f est non injective.
(c) Non car dim(Im(A)) = 2 par le théorème du rang, donc Im(A) 6= R3 . Un autre moyen
est de noter que les lignes de la matrices A sont liées (car les deuxième et troisième lignes
sont opposées), donc rg(A) 6 2.
2. On se propose de diagonaliser, si possible, la matrice A, c'est-à-dire de trouver une base de
R3 dans laquelle la matrice représentative de f soit diagonale.
(a) Les valeurs propres de A sont les racines du polynome caractéristique pA :

11 − λ −5 5
pA (λ) = |A − λ I3 | = −5 3 − λ −3
5 −3 3 − λ
3 − λ −3 −5 −3 −5 3 − λ
= (11 − λ) − (−5) +5
−3 3 − λ 5 3−λ 5 −3
= (11 − λ) ((3 − λ)2 − 9) + 5 (−5(3 − λ) + 15) + 5 (15 − 5(3 − λ))
= (11 − λ) (−λ)(6 − λ) + 25λ + 25λ = λ(50 − (6 − λ)(11 − λ))
= λ(−λ2 + 17λ − 16) = λ(λ − 1)(16 − λ).

Ainsi, les valeurs propres de A sont 0, 1 et 16.


(b) On a 3 sous-espaces propres à déterminer :

E0 = ker(A − 0I3 ) = ker(A) > cf question 1b, base v1


E1 = ker(A − I3 )
E16 = ker(A − 16 I3 ).

 Détermination de E1 :

X = (x, y, z) ∈ E1 ⇔ (A − I3 )X = 0R3 ⇔ AX = X
 
 11x − 5y + 5z = x  y = 2x + z
⇔ −5x + 3y − 3z = y ⇔ −5x + 4x + 2z − 3z = 0
5x − 3y + 3z = z 5x − 3y + 2z = 0
 
 
 y = 2x + z  y = −z
⇔ x = −z ⇔ x = −z
5x − 3y + 2z = 0 0 = 0 > inutile
 
   
−z −1
⇔ X =  −z  = z  −1  .
z 1
| {z }
:=v2 , base de E1

6
 Détermination de E16 :

X = (x, y, z) ∈ E16 ⇔ (A − 16 I3 )X = 0R3 ⇔ AX = 16X


 
 11x − 5y + 5z = 16x  x=y−z
⇔ −5x + 3y − 3z = 16y ⇔ −5x + 5y − 16y − 3z = 0
5x − 3y + 3z = 16z 5x − 3y − 13z = 0
 
 
 x=y−z  x = 2z
⇔ y = −z ⇔ y = −z
5x − 3y − 13z = 0 0 = 0 > inutile
 
   
2 2
⇔ X=  −z  = z  −1  .
z 1
| {z }
:=v3 , base de E16

(c) La matrice A est diagonalisable. En eet, le pA est scindé dans R, et la multiplicité des
valeurs propres (1 car ce sont des racines simples) est égale à la dimension de chaque
sous espace propre Ei associé (égale à 1 pour tous les sous-espaces propres puisqu'ils ont
un seul vecteur de base).
La base de vecteurs propres B = (v1 , v2 , v3 ) est une base de R3 qui diagonalise A. On
calcule alors les matrices de passage en jeu dans cette dingonalisation :
 
0 −1 2 e1
 1 −1 −1  e2
P = PE,B = ( v1 | v2 | v3 )E = .
1 1 1 e3
v 1 v2 v3

Pour calculer la matrice inverse P −1 , il faut inverser le système reliant les vecteur vi et
les vecteurs ei . On a :
 
 v1 = 0e1 + e2 + e3  e2 = v1 − e3
v2 = −e1 − e2 + e3 ⇔ e1 = −v2 − (v1 − e3 ) + e3 = 2e3 − v1 − v2
v3 = 2e1 − e2 + e3 v3 = 4e3 − 2v1 − 2v2 − v1 + 2e3 = 6e3 − 3v1 − 2v2
 

 e3 = 61 (3v1 + 2v2 + v3 )

⇔ e2 = − 16 (−3v1 + 2v2 + v3 ) ,
e1 = − 26 v2 + 62 v3

d'où :  
0 3 3 v1
1
−2 −2 2  v2
P −1 = PB,E = ( e1 | e2 | e3 )B = 6 .
2 −1 1 v3
e1 e2 e3
On a alors la relation entre la matrice diangonale des valeurs propre et A suivante :
 
0 0 0
D :=  0 1 0  = P −1 AP.
0 0 16
| {z }
matrice représentative de f dans la base B

7
En pratique comme en théorie, la notion de diagonalisation de matrice (et de manière
générale de réduction d'endomorphisme) est très importante, car elle permet de trans-
former un problème faisant intervenir la matrice A en un problème simplié équivalent
faisant intervenir la matrice diagonale D, en utilisant la relation ci-dessus. Pour ne citer
qu'eux : calcul matriciel en tout genre, résolution de systèmes d'équations diérentielles
linéaires etc.

8
Exercices supplémentaires - Algèbre linéaire
20082009

 L'objet de cette feuille d'exercices supplémentaires (volontairement calculatoire et ré-


pétitive) est de vous faire acquérir certains automatismes.
 Faire des exercices sans connaître le cours (au moins l'essentiel) est une perte de temps !
Tout ce qui est nécessaire à la résolution de ces exercices y gure. De plus, les exercices
du cours sont les plus simples que vous rencontrerez, il faut absolument savoir les faire.
 Refaire les TD, en prenant soin de parcourir les diérentes méthodes possibles : comme
indiqué dans la correction, il est très fréquent que plusieurs moyens (plus ou moins
judicieux) mènent au résultat, tous les utiliser est un bon entraînement. Ces diérentes
méthodes s'appliquent également aux exercices de cette feuille, les questions peuvent
souvent être refaites de diérentes manières.
 Pour nir, l'algèbre linéaire est une matière qui se prête bien à l'auto-entraînement.
Il est très facile de construire sois-même des exercices et de vérier si on a juste :
"ai-je bien f (x) = 0 ?" pour un calcul de noyau, "ai-je bien P −1 AP = D ?" pour
une diagonalisation etc. Par exemple, prendre une application linéaire au hasard, en
déterminer le noyau, l'image, la matrice représentative, dont on pourra se demander si
elle est diagonalisable, et si oui le faire, peut constituer un passe-temps de choix pour
occuper vos longues journées de vacances.

Espaces vectoriels, familles, bases

Exercice 1 Pour chacune de ces familles de vecteurs de R3 , dire si elles sont libres, si
elles sont génératrices de R3 , donner la dimension de l'espace qu'elles engendrent et dire
si elles forment une base de R3 (on pourra bien sûr répondre à ces questions dans l'ordre
que l'on voudra). Nota : même si des raccourcis sont possibles pour répondre à certaines
questions, on pourra (pour s'entrainer) tout démontrer par le calcul.
1. (−1, 0, 0),(1, 1, 1), (1, 2, 3)
2. (0, 1, 2),(1, 1, 1), (1, 2, 3)
3. (1, 2, 0), (1, 1, 0), (1, 0, 1), (1, 3, −1)
4. (−1, 1, 2),(2, 0, 0), (0, 1, 1)
5. (−1, 2, 0),(2, 4, 0), (3, 6, 0)

Exercice 2 Soit E un espace vectoriel, et (u, v, w) une famille libre (resp. génératrice)
d'éléments de E . Montrer que les vecteurs a, b, c dénis par :

 a=v+w
b=u+w

c=u+v+w

1
forment également une famille libre (resp. génératrice) de E .

Exercice 3 Soient les ensembles suivants :


© ª
F = (x, y, z) ∈ R3 / y = 0, x = z ,
© ª
G = (x, y, z, t) ∈ R4 / z = x + y, x + y + t = 0 .

1. Pour ces deux ensembles :


(a) Montrer que c'est un espace vectoriel.
(b) En donner une base et sa dimension. (représenter F sur un graphe en 3D pourra
permettre de conrmer les résultats obtenus par le calcul)
2. Soit le vecteur (1, 0, 1, −1). Montrer qu'il appartient à G, et en donner sa décomposition
sur la base de G précédemment calculée.

Applications linéaires et matrices

Exercice 4 Soit f ∈ L(R4 , R2 ) (le montrer ?) dénie par


µ ¶
x+y−z
f (x, y, z, t) = .
x+y+t

On note E la base canonique de R4 et F celle de R2 .


1. Déterminer ker(f ) et Im(f ) (en donner une base et leur dimension)
2. f est-elle injective ? Surjective ? Est-ce un isomorphisme ?
3. Donner l'expression de [f ]F
E , matrice représentative de f relativement aux bases E et
F.
4. Soit une famille B = (u1 , u2 , u3 , u4 ) de R4 dénie par :

u1 = (1, 1, 0, 1), u2 = (0, 0, 1, 0), u3 = (2, −1, 0, 1), u4 = (1, 3, 0, 1).

(a) Montrer que B est une base de R4 .


(b) Calculer [f ]F
B

Exercice 5 Soit E la base canonique de R3 et F = (f1 , f2 , f3 ) avec

f1 = (1, 0, 0), f2 = (1, 1, 0), f3 = (1, 1, 1).

1. Montrer que F est une base de R3 .


2. Calculer P la matrice de passage de E à F , puis Q la matrice de passage de F à E . On
vériera que P −1 = Q.

2
3. Soit v = (1, 3, −2). Donner ses coordonnées dans la base F .
4. Soit w = −f1 + 2f2 + 3f3 . Donner ses coordonnées dans la base E .
5. Soit l'application linéaire

h(x1 , x2 , x3 ) = (2x2 , 3x3 − x1 , x2 − x1 ).

(a) Donner l'expression de [h]EE , sa matrice représentative dans la base canonique de


R3 .
(b) En déduire [h]FF , sa matrice représentative dans la base F . (on pourra également,
à titre d'entrainement et/ou pour vérication, calculer cette dernière en utilisant
la dénition).

Réduction d'endomorphismes

Exercice 6 Pour chacune de ces matrices, établir si elles sont diagonalisable ou pas, et
si oui les diagonaliser (i.e : écrire la matrice de passage P et la matrice diagonale correspon-
dante).
   
5 −3 2 4 1 −1 0 1 0
 6 −4 4   2 5 −2   −4 4 0 
−4 −4 5 1 1 2 −2 1 2

Exercice 7 (exponentielle de matrice) On rappelle que, si x est un nombre, on a :


+∞ n
X x x2 x3
ex = =1+x+ + + ...
i=0
n! 2 3!

Il peut arriver qu'on soit amené à devoir calculer la quantité


+∞
X Mn 1 1
eM := = I + M + M 2 + M 3 + ...
i=0
n! 2 3!

où A est une matrice carrée. La notion d'exponentielle de matrice est abondamment utilisée,
entre autres pour la résolution de systèmes d'équations diérentielles. Si M est une matrice
diagonalisable, on va voir que le calcul de son exponentielle est très simple.
1. Soit D la matrice diagonale  
5 0 0
D =  0 3 0 .
0 0 3
Calculer D2 , D3 puis D4 .

3
2. En déduire l'expression générale de Dn pour tout n, et montrer nalement que
 5 
e 0 0
eD =  0 e3 0  .
0 0 e3

3. Soit la matrice A dénie par :


 
4 1 −1
A =  2 5 −2  .
1 1 2

Comme vu dans l'exercice précédent, la matrice A est diagonalisable. En utilisant la


relation liant A, D (la matrice diagonale) et P (la matrice de passage), montrer que

An = P Dn P −1 ∀n ∈ N.

4. En déduire que : Ã +∞ !
X Dn
eA = P P −1
i=0
n!
A
et calculer ainsi e .

4
Correction exercices supplémentaires - Algèbre linéaire
20082009

Espaces vectoriels, familles, bases

Exercice 1 On notera vi les vecteurs des familles ci-dessous.


1. (−1, 0, 0),(1, 1, 1), (1, 2, 3) −→ libre, maximale, donc base de R3 , de dimension 3.
2. (0, 1, 2),(1, 1, 1), (1, 2, 3) −→ non libre. En eet, on obtient le système :
 
 λ2 + λ3 = 0  λ3 = λ2
λ1 + λ2 + 2λ3 = 0 ⇔ λ1 = λ2 .
 
λ2 + 3λ3 = 0 0=0
P
Ainsi, il existe λ1 , λ2 , λ3 non tous nuls tels que pourtant i λi vi = 0 : la famille n'est
pas libre. On peut immédiatement en déduire qu'elle n'est pas génératrice puisqu'elle
possède 3 éléments ; si elle était génératrice, ce serait une base et elle serait alors libre.
Pour le montrer par le P calcul, soit X = (x, y, z) ∈ R3 ; on cherche à montrer qu'il existe
λ1 , λ2 , λ3 tel que X = i λi vi , c'est-à-dire tel que :
 
 λ2 + λ3 = x  λ3 = x − λ2
λ1 + λ2 + 2λ3 = y ⇔ λ1 = −λ2 − 2λ3 + y
 
λ2 + 3λ3 = z 2y − x = z

On constate ainsi qu'il y a une contrainte sur x, y, z ; si elle n'est pas vériée, X ne
pourra pas s'écrire comme combinaison linéaire des vi . Tous les vecteurs ne peuvent
donc pas s'écrire comme combinaison linéaire des vi (c'est le cas par exemple du vecteur
(0, 1, 2)). La famille n'est pas génératrice.
Pour nir, on constate que, par exemple, v1 et v2 sont libres, donc l'espace engendré
par cette famille est de dimension deux (mais cet espace n'est PAS R2 !)
3. (1, 2, 0), (1, 1, 0), (1, 0, 1), (1, 3, −1) −→ non libre car 4 vecteurs dans R3 . Par le calcul,
cf le 2), même raisonnement.
Elle est en revanche génératrice. En eet, soit X = (x, y, z) ∈ R3 ; par le calcul, on
aboutit à : 
 λ3 = z − λ4
λ1 = y − x − λ4 + z

λ2 = 2x − y − 2z + λ4
donc on peut trouver λ1 , λ2 , λ3 , λ4 tels que X soit combinaison linéaire des vi (il en
existe une innité en fait) ; la famille est génératrice de R3 , l'espace engendré est donc
de dimension 3.
4. (−1, 1, 2),(2, 0, 0), (0, 1, 1) −→ libre, génératrice, base, dimension 3.

1
5. (−1, 2, 0),(2, 4, 0), (3, 6, 0) −→ non libre car v3 = 32 v2 . Par le calcul, procéder comme
2). Elle n'est pas non plus génératrice de R3 , même raisonnement que dans 2). L'espace
engendré est de dimension 2.

Exercice 2 Il sut de montrer que la famille a, b, c est libre et/ou génératrice. Dans les
deux cas, la démarche est simple, il sut de revenir à la dénition et d'utiliser le fait que
(u, v, w) est une base.
Par exemple, montrons que la famille est libre. Soient λa , λb , λc tels que

λa a + λb b + λc c = 0E
⇔ λa (v + w) + λb (u + w) + λc (u + v + w) = 0E
⇔ (λb + λc ) u + (λa + λb + λc ) v + (λa + λc ) w = 0E .
Comme la famille (u, v, w) est libre, ceci entraine :

 λb + λc = 0
λa + λb + λc = 0

λa + λc = 0
et donc λa = 0 = λb = λc ; la famille est libre. On peut en conclure que c'est une base
puisqu'elle a le même nombre d'élément que (u, v, w).
Même démarche pour montrer qu'elle est génératrice, il sut de montrer que tout élément
de E peut s'écrire comme combinaison linéaire des vecteurs (a, b, c). Soit x ∈ E . Alors, comme
(u, v, w) est une base de E , elle est génératrice et x s'écrit comme comb linéaire de ces trois
vecteurs : il existe λu , λv , λw ∈ K tels que
x = λu u + λv v + λw w.
Comme (a, b, c) sont des combinaisons linéaires de (u, v, w), il est évident que x pourra
également s'écrire comme combinaison linéaire de (a, b, c) (pour le montrer il sut d'écrire
x = λa a + λb b + λc c = ... = (λb + λc )u + (λa + λb + λc )v + (λa + λc )w et d'identier
λa , λb , λc ).

Exercice 3 Soient les ensembles suivants :


© ª
F = (x, y, z) ∈ R3 / y = 0, x = z ,
© ª
G = (x, y, z, t) ∈ R4 / z = x + y, x + y + t = 0 .
1. (a) Noyau d'une application linéaire ; pour F :
µ ¶
y
f (x, y, z) = .
x−z
et pour G µ ¶
z−x−y
f (x, y, z, t) = .
x+y+t

2
(b) X ∈ F ⇔ y = 0 et x = z ⇔ X = (x, 0, x) = x (1, 0, 1) −→ un vecteur de base,
dimension 1.
X ∈ G ⇔ z = x + y et t = −x − y ⇔ X = (x, y, x + y, −x − y) = x (1, 0, 1, −1) +
y (0, 1, 1, −1) −→ deux vecteurs de base v1 et v2 , dimension 2.
2. (1, 0, 1, −1) apaprtient àµG puisque
¶ c'est le vecteur de base v1 de G. Il s'écrit donc
1
1 v1 + 0 v2 , c'est-à-dire :
0 v1 ,v2

Applications linéaires et matrices

Exercice 4
1. ker(f ) = G, de base v1 , v2 = (1, 0, 1, −1), (0, 1, 1, −1), dimension 2. Im(f ) = R2 car
inclu et de même dimension.
2. f surjective, mais non injective car le noyau est diérent de 0.
µ ¶
1 1 −1 0 e1
[f ]F
E = 1 1 0 1 e2
f (e1 ) f (e2 ) f (e3 ) f (e4 )

3. (a) famille libre maximale, base.


(b) µ ¶
2 −1 1 3 e1
[f ]F
B = 3 0 2 5 e2
f (u1 ) f (u2 ) f (u3 ) f (u4 )

Exercice 5 Soit E la base canonique de R3 et F = (f1 , f2 , f3 ) avec

f1 = (1, 0, 0), f2 = (1, 1, 0), f3 = (1, 1, 1).

1. immédiat.
2. (a) famille libre maximale, base.
(b)  
1 1 1 e1
 0 1 1  e2
P = PE ,F =
0 0 1 e3
f1 f2 f3

Pour calculer Q, on écrit les relations entre les deux bases, et on l'inverse. On a :
 
 f1 = e1  e 1 = f1
f2 = e1 + e2 ⇔ e2 = f2 − f1
 
f3 = e1 + e2 + e3 e3 = f3 − f2

3
d'où la matrice Q :
 
1 −1 0 f1
 0 1 −1  f2
Q = PF ,E =
0 0 1 f3
e1 e2 e3

On a bien QP = I3 , donc Q = P −1 .
(c) On a la relation [v]F = Q[v]E = (2, 5, −2)F . Si on veut le faire sans utiliser la
matrice Q, il faut trouver les λi tels que v = λ1 f1 + λ2 f2 + λ3 f3 ; après résolution,
on trouve λ1 = −2, λ2 = 5, λ3 = −2, d'où
   
1 −2
 3 = 5  .
−2 −2 F

(d) w = (−1, 2, 3)F . Alors [w]E = P [w]F = (4, 5, 3).


(e) Soit l'application linéaire
h(x1 , x2 , x3 ) = (2x2 , 3x3 − x1 , x2 − x1 ).
i.  
0 2 0 e1
 −1 0 3  e2
[h]EE =
−1 1 0 e3
f (e1 ) f (e2 ) f (e3 )

ii.  
1 3 0
[h]F E
F = PF ,E [h]E PE ,F = Q [h]EE P = ... =  0 −1 2 
−1 0 0

Réduction d'endomorphismes

Exercice
 6 
5 −3 2
 6 −4 4  ; polynôme caractéristique scindé dans R, valeurs propres : 3, 2, 1, les
−4 −4 5
vecteurs propres associés étant, respectivement : (1/2, 1, 1), (1, 1, 0) et (1, 2, 1), matrice dia-
gonalisable.
 
4 1 −1
 2 5 −2  ; valeurs propres : 5, 3, 3. Une base de E5 est donnée par (1, 2, 1), et Une
1 1 2
base de E3 est donnée par (−1, 1, 0) et (1, 0, 1), donc matrice diagonalisable (multiplicité des
racines égale à la dimension du sous-espace propre associé).

4
 
0 1 0
 −4 4 0  ; valeurs propres : 2, 2, 2. Une base de E2 est donnée par (0, 0, 1), (1, 2, 0),
−2 1 2
donc matrice non diagonalisable.(deux vecteurs de base pour une valeur propre de multiplicité
trois).

Exercice 7
1. Soit D la matrice diagonale  
5 0 0
D =  0 3 0 .
0 0 3
Alors 
:   3   4 
25 0 0 5 0 0 5 0 0
D 2 =  0 9 0  D 3 =  0 33 0  D 4 =  0 34 0 
0 0 9 0 0 33 0 0 34
2. On a :  n 
5 0 0
D n =  0 3n 0 
0 0 3n
et par suite :

 +∞

X
5n
 n!
0 0 
    
 i=0 
+∞
X +∞
X 5n 0 0  +∞
X  e5 0 0
Dn 1    
D
e = = 0 3n 0 = 0 3n
n!
0 = 0 e3 0 
n! n!  
i=0 i=0 0 0 3n  i=0  0 0 e3
 +∞
X 
 3n 
0 0 n!
i=0

3. Soit la matrice A dénie par :


 
4 1 −1
A =  2 5 −2  .
1 1 2

Comme A est diagonalisable, et en notant P sa matrice de passage, on peut écrire :

∀n ∈ N, An = (P DP −1 )n = P DP −1
| {z.P}DP
−1
| {z ..}...|{z}
..P DP −1 −1 n −1
| {z.P}DP = P D P
Id Id Id Id

5
4. en utilisant la question précédente, on peut facilement calculer l'exponentielle d'une
matrice diagonalisable :
+∞ +∞ +∞
à +∞ !
X A n X (P DP −1 n
) X D n X Dn
eA = = = P P −1 = P P −1 = P eD P −1
i=0
n! i=0
n! i=0
n! i=0
n!

d'où :   5   
1 −1 1 e 0 0 1 1 −1
1
eA =  2 1 0   0 e3 0   −2 0 2 
3 2
1 0 1 0 0 e −1 −1 3
qui donne, après calculs :
 
e5 + e3 e5 − e3 −e5 + e3
1
eA =  2e5 − 2e3 2e5 −2e5 + 2e3  .
2
e5 − e3 e5 − e3 −e5 + 3e3

6
Examen de Mathématiques

Algèbre linéaire
13 janvier 2009

Les calculatrices et téléphones portables ne sont pas autorisés. Le barème est approximatif.
Une attention particulière sera portée aux justications, à la clarté du raisonnement et à la
rédaction.

Exercice 1 (7 points)
1. (a) Soit la famillede vecteurs {(1, 1, −1), (1, 1, 0), (−1, 0, 1)}. Est-ce une base de R3 ?
Est-elle libre ? Génératrice ?
(b) même question avec la famille {(2, 0, −1), (0, 1, 1)}.
© ª
2. Soit l'ensemble H = (x, y, z) ∈ R3 ; z = y − 12 x .
(a) Montrer que H est un espace vectoriel.
(b) Donner une base de H ainsi que sa dimension.
3. Soit une application f dénie par :
1
f : (x, y, z) ∈ R3 7−→ x − y + z.
2
Cette application est-elle injective ? surjective ? bijective ?

Exercice 2 (6,5 points) L'exercice qui suit n'est pas dicile et ne nécessite aucun calcul ;
la plupart du temps, il sut de revenir aux dénitions des concepts en jeu pour s'en sortir.
Toutes les questions peuvent être traitées sans avoir fait les précédentes.
Soit E un espace vectoriel de dimension 3, et f un endomorphisme de E non identique-
ment nul tel que f ◦ f = 0, c'est-à-dire tel que :

∀x ∈ E , f (f (x)) = 0E (on dit que f est nilpotent )

1. (a) Montrer que Im(f ) ⊂ ker(f ) (on montrera que si un élément appartient à Im(f ),
alors il appartient aussi à ker(f ))
(b) En déduire que rg(f ) vérie l'inégalité :

rg(f ) ≤ 3 − rg(f ),

(c) En déduire rg(f ), puis dim(ker(f )) ?

2. On se xe a ∈
/ ker(f ).

1
(a) Montrer que la famille {a, f (a)} est libre dans E .
(b) Montrer qu'il existe (sans donner son expression) un vecteur v3 ∈ ker(f ) tel que
la famille {f (a), v3 } soit libre dans E .
(c) En déduire que la famille {a, f (a), v3 } est une base de E .
(d) Donner l'expression de la matrice représentative de f dans cette base.

Exercice 3 (9,5 points) Soit h un endomorphisme de R3 dont la matrice représentative


dans la base canonique E est :
 
−4 0 −2
[h]EE = A =  0 1 0  .
5 1 3

1. (a) Montrer que ses valeurs propres sont −2, 1, 1.


(b) Déterminer une base du sous-espace propre E−2 , puis de E1 .
(c) La matrice est-elle diagonalisable ?

2. (a) Calculer (A − I3 )2 .
¡ ¢
(b) Montrer que le vecteur v3 := (0, 3, 1) appartient à ker (A − I3 )2 , mais n'appar-
tient pas à E−2 ni à E1 .
(c) On note V la base constituée des vecteurs propres calculés en 1.b) et de v3 . Calculer
[h]VV (il faudra pour cela calculer la matrice de passage et son inverse). Quelle est
son allure ? Que peut-on dire de ses éléments diagonaux ?
Nota : on dit qu'on a triangularisé (ou trigonalisé ) la matrice A.
question bonus : On peut montrer qu'une matrice est triangularisable si et seulement
si son polynôme caractéristique est scindé dans le corps K (il n'est bien sûr pas demandé
de le faire !). Pouvez-vous (brièvement) expliquer pourquoi toute matrice est triangularisable
dans C et non dans R ?

2
   
  

   
      
                                            
                                 
                                 
        x   ±∞                  
                                    
                                       
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  &   cosh* sinh  tanh                             )
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        !  !!         
       *     !  
"   *    $     f    Df     !  *   
  /    0   $ !     x0     !!   Df
      %!!

    ! "     
 
   f      l ∈ R   x0     x→x lim f (x) = l     ε > 0
  δ > 0      x ∈ Df \ {x0 }  |x − x0|  δ,  |f (x) − l|  ε.
0

        

∀ε > 0, ∃δ > 0   ∀x ∈ Df \ {x0 }, |x − x0 |  δ =⇒ |f (x) − l|  ε.

     ! "     
  
   f   +∞   x   x0     x→x
lim
0
f (x) = +∞,  
∀M > 0, ∃δ > 0   ∀x ∈ Df \ {x0 }, |x − x0|  δ =⇒ f (x) > M.

  
   f   −∞   x   x0     x→x
lim
0
f (x) = −∞,  
∀M > 0, ∃δ > 0   ∀x ∈ Df \ {x0 }, |x − x0|  δ =⇒ f (x) < M.

   ! "     x    ±∞


0    f  !   ]a, +∞[⊂ Df 
  
   f    l ∈ R   x   +∞     x→+∞
lim f (x) = l,  

∀ε > 0, ∃δ > 0   ∀x ∈ Df , x  δ =⇒ |f (x) − l|  ε.

   f    l ∈ R   x   −∞     x→−∞


lim f (x) = l,  

∀ε > 0, ∃δ > 0   ∀x ∈ Df , x  δ =⇒ |f (x) − l|  ε.


  #
   f   +∞   x   +∞     x→+∞
lim f (x) = +∞,  

∀M > 0, ∃δ > 0   ∀x ∈ Df , x  δ =⇒ f (x) > M.

       lim f (x) = −∞ lim f (x) = +∞ 


x→+∞ x→−∞
lim f (x) = −∞
x→−∞
   

   $    $  %
  &
    f         l  x0     f  Df ∩]x0, +∞[  
l   x   x0 .    

lim f (x) = l = lim f (x).


x→x+
0
x→x0
x>x0

0 !    / 1    

 # '   
2  f  g %    !      I. 2 x0  !!   I      
%!! 0   f  g     %     x0    3

lg = lim g(x)  lf = lim f (x).


x→x0 x→x0

0 3
4  3 (    lim (f + g)(x) :
x→x0

lf \ lg ∈R +∞ −∞
∈R lf + lg +∞ −∞
+∞ +∞ +∞ ?
−∞ −∞ ? −∞

 5 3 (    lim (f g)(x) :


x→x0

lf \ lg ∈ R∗ 0 +∞ −∞
∈ R∗ lf lg 0 sign(lf ) × ∞ −sign(lf ) × ∞
0 0 0 ? ?
+∞ sign(lg ) × ∞ ? +∞ −∞
−∞ −sign(lg ) × ∞ ? −∞ +∞


f
 " 3 (    lim ( )(x) :
x→x0 g

lf \ lg ∈ R∗ 0+ 0− +∞ −∞
lf
∈ R∗ sign(lf ) × ∞ −sign(lf ) × ∞ 0 0
lg
0 0 ? ? 0 0
+∞ +∞ +∞ −∞ ? ?
−∞ −∞ −∞ +∞ ? ?

  3
(% ) *
      f : I → R  g : J → R    f (I) ⊂ J.   x0       
I      
 x→x
lim f (x) = l ∈ R ∪ {−∞, +∞}   lim g(y) = m ∈ R ∪ {−∞, +∞}
0 y→l
 
lim g ◦ f (x) = m.
x→x0

 & +       


6     !!      /    3
 2     f                
 2 f  !   x0   limx→x0 f (x) %  limx→x0 f (x) = f (x0 )  limx→x+ f (x) =
0
limx→x− f (x) = f (x0 )
0
 2 f  !   ]x0 − a, x0 + a[\ {x0 }  3

lim f (x) = l ⇐⇒ lim f (x) = lim f (x) = l.


x→x0 x→x+
0 x→x−
0

 2  f  g     ! !      I   !   3

∀x = x0 , f (x) > g(x).

2 f  g        x0 *   3

lim f (x)  lim g(x).


x→x0 x→x0


(% ) , -           .
  f, g  h            I    
∀x = a, f (x)  h(x)  g(x).
 x→a
lim f (x) = lim g(x) = L
x→a
 h        x   a   
lim h(x) = L.
x→a


  
       
  
    f : I −→ R        x0 ∈ I       x0  
lim f (x) = f (x0 ).
x→x0

    f      I            I     C(I)
           I 
" /    *  !        !       
  x0 
      !     *  !$    $ 
(% ) 
  f, g ∈ C(I)  f + g, f − g  f.g ∈ C(I).
  f, g ∈ C(I)   g(x) = 0  I   fg ∈ C(I).
  f ∈ C(I)  g ∈ C(J)  f (I) ⊂ J  g ◦ f ∈ C(I)

 (% )   /    "    


(% ) -         .
  f          I  a, b ∈ I. !       γ  
 f (a)  f (b)   c ∈ [a, b]   f (c) = γ.
'   
" # f (I)    I ⊂ R               R  
    infI f := inf{f (x), x ∈ I}  sup f := sup{f (x), x ∈ I}
!    f    [a, b]     f (a)  f (b)  f   
I

    f (a)  f (b) $    f (a) < 0  f (b) > 0  f     
    [a, b].
'   
  f                I. !  f  % 
  I     f (I)
   f        
  I = [a, b]   f (I) = [f (a), f (b)]
  I =]a, b[   f (I) =] lim f (x), lim f (x)[
x→a x→b
x>a x<b

  I = [a, b[   f (I) = [f (a), lim f (x)[


x→b
x<b

  I =]a, b]   f (I) =] lim f (x), f (b)]


x→a
x>a

 f        


  I = [a, b]   f (I) = [f (b), f (a)]
 


       
(% 0  
 f   %   I   f (I),          f −1     
    f    f (I)    ∀x ∈ I  ∀y ∈ f (I) :
f −1 (y) = x ⇐⇒ y = f (x).

0   !!                    


       !            " * 
!          !      !$ 7    
    8       !     ! 3
(% ) #
  f                I  !      &
   f −1     f (I)        f (I)  '     
f 

               f −1             


   f            y = x

 
       
  &
    f        x0 ∈ Df       
f (x) − f (x0 )
lim
x→x0 x − x0

  ()*)$ + ∈ R,. "         f (x0 ),      f  x0
    f         I            I.
-         x −→ f (x)         f.
 
   f       f   f  = (f  ) .    f (n)   nième  f
    f (n) = (f (n−1) ) .
  *
   C 1 (I)                  
I
   C n (I)         n        nième  
   I.
   C ∞ (I)             .

'
               !  f  x0     lim
x→x0
f (x) − f (x0 )
x − x0
x>x0

f (x) − f (x0 )
   lim !
x→x0
x<x
x − x0
0

                     y = f (x0 ) + (x − x0 )f  (x0 )  


       f   x0  f  (x0 )           

0        3


+   ,
 f      x0 ∈ Df   f       x0
1  2  !   9
 !$       !(!  (       
     !!:
(% ) 
  f  g          x0 ∈ R ! 
 f + g  f − g      x0   

(f + g) (x0 ) = f  (x0 ) + g (x0 )  (f − g) (x0 ) = f  (x0 ) − g (x0 ).

 fg     x0   
(f g) (x0 ) = f (x0 )g (x0 ) + f  (x0 )g(x0 ).

  g(x0 ) = 0  fg     x0   


f f  (x0 )g(x0 ) − f (x0 )g (x0 )
( ) (x0 ) = .
g (g(x0 ))2

  f         I  g         J  


f (I) ⊂ J,  g ◦ f     I   
(g ◦ f ) (x0 ) = g (f (x0 )) f  (x0 ).

  f : I → f (I)           I     f (x0 ) = 0 


       f  f −1 : f (I) → I      y0 = f (x0)   
1 1
f −1 (y0 ) = =  .
f  (f −1 (y0 )) f (x0 )

;
 (% )   /    "    
(% )  -    .
  f    [a, b]     ]a, b[  f (a) = f (b)    c ∈]a, b[  
f  (c) = 0.

(% )  -        .


  f    [a, b]     ]a, b[    c ∈]a, b[   f (b) − f (a) =
f  (c)(b − a).

   


            
     %
  
"    #     ln     x −→ x1      1
      2    ln    !   R∗+ .
'   2    ln      R∗+ .
  2    ln  !(  R∗+   * 3
1
∀x ∈ R∗+ , ln (x) = .
x
  /           2
lim ln(x) = −∞  lim ln(x) = +∞
x→0 x→∞

(      2

)
ln(x)
2

−1

−2

−3

−4

−5
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5

 < (     !     ln

+    2    ln    (=  R∗+   R.


3    2
ln(1) = 0  ln(e) = 1.
4 2
∀x, y ∈ R∗+ , ∀α ∈ Q

ln(xy) = ln(x) + ln(y),


1
ln( ) = − ln(x),
x
ln(xα ) = α ln(x).

    /  
  
"         exp         ln
      2 exp  !   R       R∗+ .
 !  *  * ∀x ∈ R∗+ , ∀y ∈ R 3

exp(y) = x ⇐⇒ y = ln(x).

5  30 * ∀x ∈ R,
exp(x) = ex .
'   2    exp      R.
  3    exp  !(   R    3
∀x ∈ R* exp (x) = exp(x).

  /           2

+
lim exp(x) = 0  lim exp(x) = +∞
x→−∞ x→∞
(      2
60

50

40

30

20

10

0
−4 −3 −2 −1 0 1 2 3 4

  < (     !     exp

3    2


exp(0) = 1.
4 2
∀x, y ∈ R* ∀α ∈ Q 3
exp(x + y) = exp(x) + exp(y),
1
exp(−x) = ,
exp(x)
exp(αx) = (exp(x))α .

       
  
∀α ∈ R         α       fα 
fα : x −→ xα = eα ln(x) .

      2        α  !   R∗+ .


'   2    fα      R∗+ .
  2    fα  !(  R∗+   !!  >  !
!? 3
α α ln(x)
∀x ∈ R∗+ * fα (x) = e = αxα−1 .
x
  /           2
limx→0 xα limx→∞ xα
α ∈] − ∞, 0[ +∞ 0
α ∈]0, +∞[ 0 +∞
(   2

fonctions puissances xα
12

α<0
10 0<α<1
α>1
α=1
8

0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5

 < (     !      

  '      "   ln exp    


+   #
∀α > 0  
ln x
lim = 0
x→∞ xα
lim xα ln x = 0
x→0+
ex
lim = +∞
x→∞ xα

4  * @           @  @ %    7
       @

     


        
  &
"             cos  sin          
  C, S : R → R    
C  = −S, S  = C,
C(0) = 1  S(0) = 0.

      2     cos  sin   !    R
'   2     cos  sin       R
  2  !  * cos  sin      !   !(  R    3
cos = − sin  sin = cos .

+ 2    cos       sin   3


∀x ∈ R* cos(−x) = cos x  sin(−x) = − sin x.

+    2     cos  sin   !     !    
2π :
∀x ∈ R* ∀k ∈ N* cos(x) = cos(x + 2kπ)  sin(x) = sin(x + 2kπ).
( /      2
 cos  sin   !   !  2π *  8 !   %    
   [−π, π]  % " * cos  sin       *   
!     !   [0, π]. 0 (   (%     3

cos(x)
1

0.5

−0.5

−1
−6 −4 −2 0 2 4 6

  < (     !     cos

sin(x)
1

0.5

−0.5

−1
−6 −4 −2 0 2 4 6

  < (     !     sin


0      %    cos  sin   !! >    ? 
 !       0   A 3
π π
sin(x + ) = cos(x)  cos(x + ) = − sin x.
2 2
B * 3
cos(x + π) = − cos x  sin(x + π) = − sin x.
3    2
0 π
√6
π
√4
π
3
π
2 π
3 2 1
cos 1 2 √2 √2
0 −1
1 2 3
sin 0 2 2 2 1 0

       2

∀x ∈ R* cos 2 x + sin 2 x = 1

cos(a + b) = cos a cos b − sin a sin b


cos(a − b) = cos a cos b + sin a sin b
sin(a + b) = sin a cos b + cos a sin b
sin(a − b) = sin a cos b − cos a sin b

cos(a − b) + cos(a + b)
cos a cos b =
2
cos(a − b) − cos(a + b)
sin a sin b =
2
sin(a − b) + sin(a + b)
sin a cos b =
2

cos(2a) = cos 2 a − sin 2 a = 2 cos 2 a − 1 = 1 − 2 sin 2 a


sin(2a) = 2 sin a cos a
1 + cos(2a) 1 − cos(2a)
cos 2 a =  sin 2 a =
2 2

      
  *
"     #   tan       
sin x
tan x = .
cos x


      2 3    tan  !    x ∈ R \ { (2k+1)π
2 ,k ∈
Z} = ∪k∈Z ]kπ − π2 , kπ + π2 [>     A  !   cos x = 0?
'   2    tan        (      !  
  2    tan  !(    (      !   
3
(2k + 1)π 1
∀x ∈ R \ { , k ∈ Z}* tan (x) = = 1 + tan 2 x.
2 cos 2 x
+ 2    tan   3
sin(−x) − sin x
tan(−x) = = = − tan(x).
cos(−x) cos x
+    2    tan  !   !  π :
tan(x + π) = tan(x).

  /           2


∀k ∈ Z* lim tan(x) = −∞  lim tan(x) = +∞
> <
x→kπ+ π2 x→kπ+ π2

(      2


    tan  !   !  π  *   !    
!   [0, π] 0  3

tan(x)
100

80

60

40

20

−20

−40

−60

−80

−100
−3 −2 −1 0 1 2 3

  < (     !     tan

3    2


0 π
√6
π
4
π

3
√3
tan 0 3 1 3
       2


tan a + tan b
tan(a + b) =
1 − tan a tan b
tan a − tan b
tan(a − b) =
1 + tan a tan b

2 tan a
tan(2a) =
1 − tan 2 a
1 − cos(2a)
tan 2 a =
1 + cos(2a)

         


 !     !     *    7        *
            !      !*    
                     
  
  , -      .
 "    sin           [− π2 , π2 ] "    arcsin   &
       %  sin : [− π2 , π2 ] → [−1, 1].    arcsin : [−1, 1] → [− π2 , π2 ]
  
∀x ∈ [−1, 1] arcsin x = y ⇐⇒ x = sin y  y ∈ [− , ]
π π
2 2
 "    cos           [0, π2 ] "    arccos 
        %  cos : [0, π] → [−1, 1].    arccos : [−1, 1] → [0, π]
  
∀x ∈ [−1, 1] arccos x = y ⇐⇒ x = cos y  y ∈ [0, π]
 "    tan           ] − π2 , π2 [ "    arctan 
        %  tan :] − 2 , 2 [→ R.    arctan : R →] − π2 , π2 [ 
π π

 
∀x ∈ R arctan x = y ⇐⇒ x = tan y  y ∈] − , [
π π
2 2

1  2 0    3
cos(arccos x) = x, ∀x ∈ [−1, 1],

    = arccos(cos x) = x


6/ 2 x = − π2 . 0  3 cos(− π2 ) = 0  arccos(0) = π2 
0    /   arcsin  arctan
'      2
   arcsin      [−1, 1]  !(  ] − 1, 1[*  !! 3

1 1
arcsin (x) = =√ .
cos(arcsin x) 1 − x2


   arccos      [−1, 1]  !(  ] − 1, 1[*  !! 3

1 1
arccos (x) = = −√ .
− sin(arccos x) 1 − x2
   arctan      !(  R*  !! 3
1
arctan (x) = .
1 + x2
+ 2     arcsin  arctan   
( /     2
   arcsin !  *   !   [0, 1]

arcsin(x)
2

1.5

0.5

−0.5

−1

−1.5

−2
−1 −0.8 −0.6 −0.4 −0.2 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1

 ' < #!     arcsin

0 !     arccos    (       !  [−1, 1]

'
arccos(x)
3.5

2.5

1.5

0.5

0
−1 −0.8 −0.6 −0.4 −0.2 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1

 ; < #!     arccos

   arctan !  *   !      [0, +∞[

arctan(x)
1.5

0.5

−0.5

−1

−1.5
−10 −8 −6 −4 −2 0 2 4 6 8 10

 ) < #!     arctan

3    2

√ √
1 2 3
x 0 2 2 2 1
arcsin x 0 π
6
π
4
π
3
π
2
arccos x π
2
π
3
π
4
π
6 0

3

x 0 3 1 3
arctan x 0 π
6
π
4
π
3

;
      
    cosh sinh  tanh
   -       .
 "      .     cosh +    ch,       R  

cosh : R −→ R∗+
ex + e−x
x −→ cosh x = .
2
"     .     sinh +   sh,       R  
sinh : R −→ R
ex − e−x
x −→ sinh x = .
2
"     # .     tanh +   th,       R

tanh : R −→ R
sinh x e2x −1
x −
 → tanh x = = e2x +1 .
cosh x

'      2
   cosh* sinh  tanh       !(  R*    3

cosh = sinh
sinh = cosh
1
tanh = 1 − tanh 2 =
cosh 2
+ 2    cosh  *    sinh       tanh  
  /           2
lim sinh x = −∞  lim sinh x = +∞,
x→−∞ x→∞
lim cosh x = lim cosh x = +∞,
x→−∞ x→∞
lim tanh x = −1  lim tanh x = +1.
x→−∞ x→∞

( /      2

)
4 sinh(x)
x 10
1.5

0.5

−0.5

−1

−1.5
−10 −8 −6 −4 −2 0 2 4 6 8 10

 + < (     !     sinh

cosh(x)
12000

10000

8000

6000

4000

2000

0
−10 −8 −6 −4 −2 0 2 4 6 8 10

 < (     !     cosh

+
tanh(x)
1

0.8

0.6

0.4

0.2

−0.2

−0.4

−0.6

−0.8

−1
−10 −8 −6 −4 −2 0 2 4 6 8 10

  < (     !     tanh

   2
cosh 2 x − sinh 2 x = 1

    %7       arg sinh, arg cosh  arg tanh
   -       .
 "    #    .            %  sinh :
R → R.    arg sinh : R → R   

∀x ∈ R arg sinh x = ln(x + x2 + 1)

 "    #     .            % 
cosh : R+ → [1, +∞[.    arg cosh : [1, +∞[→ R+   

∀x ∈ [1, +∞[ arg cosh x = ln(x + x2 − 1)

"    #    # .            %&
  tanh : R → ]−1, 1[.    arg tanh : ]−1, 1[→ R   
1 1+x
∀x ∈ ]−1, 1[ arg tanh x = ln( )
2 1−x

'      2
   arg sinh      !(  R*  !! 3
1
arg sinh (x) = √ .
1 + x2
   arg cosh      [1, +∞[  !(  ]1, +∞[*  !! 3
1
arg cosh (x) = √ .
2
x −1


   arg tanh      !(  ]−1, 1[*  !! 3

1
arg tanh (x) = .
1 − x2
3     2
    arg sinh* arg cosh  arg tanh           
!  
argsinh(x)
6

−2

−4

−6
−100 −80 −60 −40 −20 0 20 40 60 80 100

 < #!     arg sinh

argcosh(x)
6

0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

  < #!     arg cosh


argtanh(x)
5

−1

−2

−3

−4

−5
−1 −0.8 −0.6 −0.4 −0.2 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1

  < #!     arg tanh

         


"               *     
   3  !*    @    @
   -  .
     x0     R          
x0 
     +∞ +   −∞,     R    
      ]A, +∞[ +   ] − ∞, A[,  A ∈ R
                  # 
       
  "  a, b ∈ R, a < b
•         #  ]a; b[= {x ∈ R, a < x < b}
•         #  [a; b] = {x ∈ R, a  x  b}
•           #  ]a; b] = {x ∈ R, a < x  b}  [a; b[= {x ∈ R, a 
x < b}

          


 $         %         
        !(*    !    ! 


   -            .
  I     R  x0      I       +x0   '
#  ±∞,        f g : I\{x0 } → R 
    f      g    x0 ∈ I       #
v(x0 )  x0      ε : v(x0 )\{x0 } → R    

∀x ∈ v(x0 )\{x0 }, f (x) = ε(x) g(x)  lim ε(x) = 0.


x→x 0

    f = ox (g)     f   /  o  g    #  x0 /


0

    f     g    x0 ∈ I  


 
 f (x) 
∃C > 0  ∃v(x0 )    #  x0     
 g(x)   C, ∀x ∈ v(x0 ).

    f = Ox (g)     f   /#  O  g    #  x0/


0

    f  g        x0  f − g = ox (g). 0


    f x g 0

B *        


+    -    .
 fg        #  x0 +      x0,   
f (x)
f = ox0 (g) ⇐⇒ lim =0
x→x0 g(x)

f (x) − g(x) f (x)
f  g ⇐⇒ lim = 0 ⇐⇒ lim = 1.
x0 x→x0 g(x) x→x0 g(x)

  $   % fg          x0    &     (yn )n0
   ∀n ∈ N g(yn ) = 0  yn → x0 
n→∞
1 (2k+1)π
'    &    g(x) = cos( x−x 0
) ( )          2 , k∈
2 2
Z,   g        #  x0 + (2k+1)π , k ∈ Z  x0 + (2k+1)π → x0 
k→∞
 Fonctions négligeables
ln x
• ∀α > 0, ln x = o∞ (xα )      +∞ ( )  lim = 0
x→∞ xα

• ∀α, β ∈ R2   α < β, xα = o∞ (xβ )      +∞ ( )  lim β = lim xα−β = 0
x→∞ x x→∞

• ∀α, β ∈ R2   α > β, xα = o0 (xβ )      0 ( )  lim β = lim xα−β = 0
x→0 x x→0
Fonctions dominées  α   
 x  1
• ∀α > 0, ∀k > 0, x = O(k x )       x0 ∈ R ( )  ∀x ∈ R,  α  =   * .
α α
kx k 
 k xα 
•  + ∀α > 0, ∀k > 0, k x = O(x )       x0 ∈ R ( )  ∀x ∈ R,  α  = |k|
α α
x
* .


Fonctions équivalentes
n
•  f : x −→ k=p ak xk  p  n ,   f (x)  ap xp  f (x)  an xn .
0 ±∞

+   

f = o(g) =⇒ f = O(g) > ?
• 
f = O(g)
f  g =⇒ >?
g = O(f )

    -                       

"  #    f : I → R       x0 ,   f         x0 . .!

( )   x0        I     &      l ∈ R  


lim f (x) = l
x→x0
   x0 ∈ R 
lim f (x) = l ⇐⇒ ∀ε > 0, ∃δ > 0   ∀x ∈ Df \ {x0 }, |x − x0 |  δ =⇒ |f (x) − l|  ε
x→x0
=⇒ ∃δ > 0   ∀x ∈ Df \ {x0 }, |x − x0 |  δ =⇒ |f (x) − l|  1


|f (x)|  |f (x) − l| + |l|
  
∃v(x0 ) =]x0 − δ, x0 + δ[      x0   |f (x)|  1 + |l| , ∀x ∈ v(x0 )
⇐⇒ f        x0 

   x0 ∈ {−∞, +∞}             


             /!   0!
f (x)
       f = o(g) ⇐⇒ limx→x0 g(x) = 0     .!    fg   
    x0         f = O(g)
    f  g ⇐⇒ limx→x0 fg(x)
(x)
= 1   fg(x)
(x)
       x0 ⇐⇒ f = O(g) 
g(x)
#  +  g = O(f )   f  g ⇐⇒ limx→x0 f (x) = 1

0    C       (*  !  !    
     !  0   A      3
+   # -             .
  f, g, h, u, v        #  x0 ∈ R
•  

 
f = o(g) f = O(g)
=⇒ f + h = o(g), =⇒ f + h = O(g)
h = o(g) h = O(g)

!      f = o(g)  u = o(v)  f + u = o(g + v).



•       :   k ∈ R∗,
f = o(g) =⇒ kf = o(g), f = O(g) =⇒ kf = O(g)

•   
f = o(g) =⇒ hf = o(hg), f = O(g) =⇒ hf = 0(hg),

  
f = o(g) f = O(g) f = O(g)
=⇒ f u = o(gv), =⇒ f u = O(gv), =⇒ f u = o(gv),
u = o(v) u = O(v) u = o(v)


  
f = O(g) f = O(g) f = o(g)
=⇒ f = O(h), =⇒ f = o(h), =⇒ f = o(h),
g = O(h) g = o(h) g = O(h)

•      
 
f = ox0 (g) f = Ox0 (g)
=⇒ f ◦ h = oy0 (g ◦ h), =⇒ f ◦ h = Oy0 (g ◦ h).
limx→y0 h = x0 limx→y0 h = x0

!               # 


+   & -         .
  f, g, h, u, v         #  x0 ∈ R
•        f  g         #  x0   

f g
f  g ⇐⇒ g  f,  gh
=⇒ f  h.

•               0 0 0 f  g  u  v  f + u  g + v.


•    
f g
=⇒ f u  gv
uv
•    
f g f g
=⇒ 
uv u v
•      α ∈ R
f  g =⇒ f α  gα
1 f α : x −→ (f (x))α
•      

f x0 g
=⇒ f ◦ h y0 (g ◦ h),
limx→y0 h = x0
!               # 


B *         !      0   A
 !   3
+   *

lim f (x) = L ∈ R∗ =⇒ f x0 L
x→x0
1 L : x −→ L
• 
f x0 g
lim g(x) = L.
lim f (x) = L =⇒ x→x 0
x→x0

    


4$  !   %         *     !  
       f   ,        3    1 
  !  !
  ,
   x0 ∈ R I     R  f : I{x0} → R    f    
      n  x0      #  x0     .2  Pn  #  n
   3       ε : I → R       #  x0 +    
 x0, 
f (x) = Pn (x − x0 ) + (x − x0 )n ε(x)  lim ε(x) = 0.
x→x 0

   x0 ∈ {−∞, +∞}      I     f : I → R   


      n  x0 ∈ {−∞, +∞}     .2  Pn 
#  n    3       ε : I → R       #  x0 + 
    x0 , 
1 1
f (x) = Pn ( ) + n ε(x)
x x
 lim ε(x) = 0.
x→x0

  1        #2   1$n (x0 )     3      
n  x0 3
∗    *      1$  0       y = x − x0 
x0 ∈ R  y = x1  x0 = ±∞
  1        4     

f (x) = Pn (x − x0 ) + ox0 ((x − x0 )n )


(x−x0 )n ε(x)
   f (x) = Pn (x − x0 ) + (x − x0 )n ε(x) ( )  lim (x−x0 )n = lim ε(x) = 0   (x −
x→x0 x→x0
n n
x0 ) ε(x) = o((x − x0 ) )
(% )  -  .
 f    -"n(x0 )             (Pn , ε)  

'
"   *   Pn = Pn (f ).
        !  !    !        
8    %   "
+   
• f    -"(x0 )  f        x0  
lim f (x) = Pn (0).
x→x0

-     1 f    x0     f (x0) = Pn(0)       f 


x0 .
• f    -"n (x0)  n  1   f     x0  f     x0  
f  (x0 ) = Pn (0)

  ,           &          2


    " f   1$(x0 )  

lim f (x) = lim (Pn (x − x0 ) + (x − x0 )n ε(x)) = lim (Pn (x − x0 )) = Pn (0).


x→x0 x→x0 x→x0

"   f    x0  f (x0 ) = Pn (0),   limx→x0 f (x) = f (x0 ). (  


n

Pn (x) = ak xk   Pn (0) = a0 .
k=0

1 
n  n
f (x) − f (x0 ) f (x) − a0 ak (x − x0 )k 
lim = lim = lim k=1
= lim a1 + ak (x − x0 )k−1 = a1
x→x0 x − x0 x→x0 x − x0 x→x0 x − x0 x→x0
k=2

 % f    x0  f  (x0 ) = a1 = Pn (0).

0           8           " 


   n
(% )  -   ! .
  f : I → R        C n  I  n ∈ N   x0 ∈ I  !  f    -"n (x0 )
  
f  (x0 ) f (n) (x0 )
f (x) = f (x0 ) + f  (x0 )(x − x0 ) + (x − x0 )2 + ... + (x − x0 )n + (x − x0 )n ε(x)
2! n!

n
f (k) (x0 )
= (x − x0 )k + (x − x0 )n ε(x)
k!
k=0

 limx→x 0 ε(x) = 0.

      !  (   "*       

;
+   
•      f    -"n (x0)  f    -"k (x0 )  k ∈ {0, 1, ..., n},  Pk (f )
     Pn (f )    4
•          
 f, g    -"n (x0)     λ ∈ R λf +g    -"n (x0)  Pn(λf +g) =
λPn (f ) + Pn (g).
•    
 f, g    -"n (x0)  f g    -"n(x0 ) Pn(f g)       
 Pn(f )Pn(g)    n.
•          -"  0   #     
 f : I → R  g : J → I    DLn(0)   g(0) = 0  f ◦ g    DLn(0) 
P n(f ◦ g)       Pn (f ) ◦ Pn (g)  # n
•   
  I     R  x0 ∈ I   f : I → R    I     -"n (x0 )  .  

n
f (x) = ak (x − x0 )k + (x − x0 )n ε(x),
k=0

     F   I    -"n+1 (x0 ) 



n
ak
F (x) = F (x0 ) + (x − x0 )k+1 + (x − x0 )n+1 ε(x).
k+1
k=0

•    
  I     R  x0 ∈ I   f :I →R  n  2      x0    
-"n (x0)  .  

n
f (x) = ak (x − x0 )k + (x − x0 )n ε(x),
k=0

 f     -"n−1 (x0) :

n
f (x) = kak (x − x0 )k−1 + n(x − x0 )n−1 ε(x).
k=1

!   .  f n  2      x0    0


0  !   !     /    3
+   
 f    -"n(x0 )  
&  f   Pn(f )            
&  f    Pn (f )              
0  !     !  !       ! 
   

)
+   
 f    -"n (x0)  x0 ∈ R ∪ {−∞, ∞},  f     x0     
      -" 
x0 ∈ R : f (x) = ap (x − x0 )p + ... + (x − x0 )n ε(x)  p = 0 =⇒ f (x) x∼ ap (x − x0 )p
0
x0 ∈ {−∞, ∞} : f (x) =
ap
xp + ...  p = 0 =⇒ f (x) x∼ xa0
p
p

    
 !   "
        
- %   $  !        ! ! !     
  !  .  "    *  !    !      *
*     *  !    !         %
0     (  (=     
     .
# -
  [a, b]        R
        [a, b]       (xi)i=1:n  n  1    
a = x0 < x1 < ... < xn−1 < xn = b.

"           i=1:n


max (xi − xi−1 ).

  & -      .


  f : [a, b] → R    f             σ =
(xi )i=1:n  [a, b]    f            ]xi , xi+1 [, i = 0 : n − 1.
-        σ     f 
"   *   E(a, b) !   "        [a, b].
  * -
           .
  f         [a, b].   σ = (xi)i=1:n      [a, b]   
f        f  [a, b]     ab f (x)dx  
b 
n
f (x)dx := (xi − xi−1 )fi
a i=0

1 fi      f  ]xi−1, xi [.


  $   
b
a
f (x)dx          σ 

+
     
b
a
f   
b
a
f (x)dx
0       !    !         %
  , -        " .
  f : [a, b] → R    f             
   σ = (xi)i=1:n  [a, b]    f|]x ,x [        i = 0 : n − 1.
i i+1

 !    !         %*       


           !  .  !! !  !!  
(% ) 
  f : [a, b] → R         . 5    ε > 0      
   gε  hε    
gε  f  hε  hε − gε  ε

4   *   !    !         %    


   
(% 0  # -             " .
 f            [a, b]      (gn)n  (hn )n
          
b
∀x ∈ [a, b], |gn (x) − f (x)|  hn (x)  lim
n→∞ a
hn (x)dx = 0.

"  ( ab gn(x)dx)n  #           (gn )n  (hn )n
6     ab f (x)dx         f  [a, b].
  !  .   !!  
+   #
  f  g : [a, b] → R           [a, b]
• 7    6    ∀c, d, e ∈ [a, b],
d e e
f+ f= f,
c d c

•    ∀λ ∈ R,
b b b
λf + g = λ f+ f,
a a a
•  
b
f  0 =⇒ f  0,
a
•    
b b
f  g =⇒ f g.
a a
•  
 b  b
 f   |f |

a a
• )#   6 .&8 9 
b 2 b b
fg  f2 g2 .
a a a

  +    !  


                !
  # - .
  f : I → R       f  I      F :I →R     
F = f  I 
+   #
F      f  I         f  I     
F + c, c ∈ R.

(% ) #
  f : [a, b] → R        [a, b]
"   
F : [a, b] → R
x
x −→ a f (y)dy

    [a, b]     ∀x ∈ [a, b], F (x) = f (x) :     f  [a, b] 
    a.
     !*    3 !$    
(% ) ##
  f : [a, b] → R        [a, b]  F : I → R     f  [a, b]. 
  b
f (x)dx = F (b) − F (a).
a

"   F (b) − F (a)  #     [F (x)]x=b


x=a .

(% ) #& -       .


  ϕ : [a, b] → R        C 1  f : ϕ([a, b]) → R       !  
b ϕ(b)
f (ϕ(y))ϕ (y)dy = f (x)dx.
a ϕ(a)

 :   #       x = ϕ(y)


(% ) #* -#        .
  f, g : [a, b] → R    C 1  [a, b].  
b b
f (x)g (x)dx = [f (x)g(x)]x=b
x=a − f  (x)g(x)dx.
a a

 !   
D  ! *   !    !   !     ! ( ! [a, b]  
      %     0            
b
   ! a f (x)dx  a  b ∈ {−∞, +∞}   f   !   [a, b] 
   ]a, b[
  #, -         .
  I        R  f : I → R
   f     #   I  f  #         
[a, b] ⊂ I 

B *    !   3

f        I =⇒ f    !(  I.


  # -     f .
  f : [a, b[→ R    #   −∞ < a < b  +∞   F : x ∈ I −→ ax f (x)dx.
 l = x→b
lim F (x)                a f (x)dx    
b

x<b

  ab f (x)dx = l.
-                   b
a f (x)dx   

  b
  f   #   
b
      ]a, b]  −∞  a < b < +∞  
 + a f (x)dx = lim x f (x)dx       & 
x→a
x>a

4        ! ! !!    *      


  3
+   &
•  f : [a, b[→ R    [a, b[   x→b
lim f (x)       #
b
a f (x)dx
•   f : [a, b[→ R        #   [a, b[  

b b
|f (x)| dx  # =⇒ f (x)dx  #
a a
•      
  α > 0 :

dx

 # ⇐⇒ α > 1
a
a
dx

 # ⇐⇒ α < 1.
0

•      


  f, g : [a, b[→ R         #   [a, b[    f  g
!  
b b
g(x)dx  # =⇒ f (x)dx  #
a a
b b
f (x)dx # =⇒ g(x)dx #
a a

•    
  f : [a, b[→ R
   #   [a, b[        g : [a, b[→ R
   #   [a, b[ !  
b b
g = Ob (f )  f (x)dx  # =⇒ g(x)dx  #
a a
b b
f  g =⇒
b
f (x)dx  g(x)    '    + #  #,
a a

•    !" 
  f, g : [a, b[→ R         #   [a, b[    
(i) f      limx→∞ f (x) = 0 
(ii)   M > 0   ∀x ∈ [a, b[,  a g(x)dx  M.
x

!  ab f (x)g(x)dx  #


Feuille de TD 1 - Analyse
2008–2009

Limites, continuité et dérivabilité


Exercice 1
1. Montrer que √
lim ax = 0 et lim ( x2 − 1 − x) = 0.
x→∞ x→∞

2. Démontrer maintenant ces résultats en utilisant la définition (avec le ε) de la limite.

Exercice 2 Calculer les limites :


√ √
ex − 1 x2 − 1 + x x−1−1
1. lim 2. lim 3. lim √
x→0 x x→∞ x x→2 2x + 5 − 3
µ ¶
sin 2x 1
4. lim 5. lim ln(1 + x2 ) sin( )
x→0 tan 3x x→0 1 + x2

Exercice 3 Soit f une fonction définie et continue sur [0, 1] et telle que f ([0, 1]) ⊂ [0, 1].
1. Montrer qu’il existe au moins un réel x0 ∈ [0, 1] tel que f (x0 ) = x0 .
2. Supposons de plus que f est dérivable sur ]0, 1[ et que pour tout x ∈]0, 1[, on ait
|f 0 (x)| < 1. Montrer alors que le réel x0 est unique.

Exercice 4
En utilisant le théorème des accroissements finis, montrer que la limite suivante existe et
calculer sa valeur : 1 1
lim ((x + 1)e x+1 − xe x ).
x→∞

Exercice 5 Règle de l’Hospital


1. Soient f et g deux fonctions continues sur [a, b] et dérivables sur ]a, b[, g 0 ne s’annulant
en aucun point de ]a, b[.
Montrer qu’il existe c ∈]a, b[ tel que :

f (b) − f (a) f 0 (c)


= 0 .
g(b) − g(a) g (c)

1
2. Soit x0 ∈ ]a, b[ et f ,g : [a, b] → R deux fonctions continues en x0 et dérivables sur
]a, b[\{x0 }, g 0 ne s’annulant en aucun point de ]a, b[\{x0 }. Soit l ∈ R.
Montrer que : µ ¶ µ ¶
f 0 (x) f (x) − f (x0 )
lim = l =⇒ lim =l .
x→x0 g 0 (x) x→x0 g(x) − g(x0 )

(1 + x)n − 1 x − sin x x − x cos x


3. Application : calculer les limites en 0 de (n > 1); 3
et .
x x x − sin x
Fonctions usuelles
Exercice 6
1. Exprimer tan(a ± b) en fonction de tan a et de tan b (lorsque ces quantités existent).

2. Exprimer tan(2a) en fonction de tan a.

3. Trouver la valeur exacte de tan( π8 ) en vous aidant de la relation montrée en question


2.

4. De la même manière, trouver la valeur exacte de tan( π6 ).

Exercice 7
1. Donner l’expression de arctan(tan(x)) en fonction de x. Attention à bien considérer
tous les cas !
2. A l’aide d’une des relations de l’exercice précédent, exprimer arctan x + arctan y en
fonction de x et de y.

2
Indications pour la Feuille de TD 1 - Analyse
2008–2009

Limites, continuité et dérivabilité


Exercice 1 Pas d’indication.

Exercice 2
1. Utiliser la définition de la dérivée d’une fonction.
2. Factoriser le numérateur
3. Multiplier dénominateur et numérateur par la quantité conjuguée.
sin x tan x
4. Utiliser certaines limites connues comme lim x
= 1 et lim x
= 1.
x→0 x→0
5. Utiliser le théorème d’encadrement

Exercice 3
1. Utiliser le théorème des valeurs intermédiaires.

Exercice 4
1
Considérer la fonction x 7−→ xe x
Appliquer le théorème des accroissements finis entre x et x + 1.
Appliquer ensuite le théorème des gendarmes pour calculer la limite.

Exercice 5
1. Utiliser le théorème de Rolle.

Fonctions usuelles
Exercice 6
1. Développer et ne faire apparaître que des cos et des tan en utilisant la relation sin =
tan × cos .

2. Utiliser les résultats de la question précédente.

3. Utiliser la relation de la question 2 avec a = π8 .


Trouver les racines du polynôme X 2 + 2X − 1.
Montrer que tan( π8 ) est racine du polynôme X 2 + 2X − 1.

1
Exercice 7
1. Utiliser le cercle trigonométrique.
2. Calculer d’abord tan(arctan x + arctan y)

2
Feuille de TD 2 - Analyse
2008–2009

Equivalents, développement limités, intégration et intégrales


généralisées
Exercice 1
Rx 1
Soit F : x 7−→ 1 e 1+y dy. On veut montrer que : F ∼ x.
+∞
1
Pour cela, on considère la fonction f : y 7−→ e 1+y − 1 − y1 .
x
1. Donner le développement limité à l’ordre 3 au voisinage de 0 de la fonction x 7−→ e 1+x
et en déduire un équivalent de f quand y tend vers +∞.
R +∞
2. Montrer alors que 1 f (y)dy converge.
3. Montrer ensuite que F ∼ x
+∞

Exercice 2
1. Montrer que l’intégrale suivante converge.
Z +∞
1
dx.
0 1 + x3
1
Trouver ensuite une primitive de x 7−→ 1+x3
et en déduire la valeur de l’intégrale.
2. ∀n ∈ N, on note :
Z π
2
In = sinn (y)dy.
0
Calculer la valeur de In en fonction de n.

3. En utilisant le changement de variable y = ex − 1, calculer toutes les primitives de :
ex
x 7→ √ .
(1 + ex ) ex − 1

Exercice 3 On considère la fonction f définie par :

f : [− 41 , 14 ] −→ ³R ´
ln(1+x)
x 7−→ arctan 1+x

1. Calculer le développement limité à l’ordre 4 au voisinage de 0 de la fonction f .

1
2. Montrer que f admet une réciproque f −1 sur [− 41 , 14 ].
3. On admet alors que f −1 admet un développement limité à tout ordre au voisinage de
0. Calculer le développement limité à l’ordre 4 autour de 0 en utilisant le résultat de
la question 1.

Exercice 4
On considère la fonction f définie par :

f : ] − π, π[ −→ ½ R
1
− sin1 x si x 6= 0
x 7−→ x
0 si x = 0

1. Donner le développement limité à l’ordre 4 de f au voisinage de 0.


2. En déduire que f est continue et dérivable en 0 et donner la valeur de f 0 (0).
3. Montrer que f est de classe C 1 sur ] − π, π[.

Exercice 5
Donner le développement limité à l’ordre 4 au voisinage de 0 de la fonction f définie sur
un voisinage V de 0 et telle que :
½
∀x ∈ V, f 0 (x) = tan(x + f (x))
f (0) = π4 .

2
Correction de la Feuille de TD 1 - Analyse
2008–2009

Limites, continuité et dérivabilité


Exercice 1
1. Montrer que √
lim ax = 0 et lim ( x2 − 1 − x) = 0.
x→∞ x→∞

2. Démontrer maintenant ces résultats en utilisant la définition (avec le ε) de la limite.


Correction
1. I Montrons que limx→∞ ax = 0. Par définition, on a :

∀x ∈ R, ax = ex ln a .

Or :
lim (x ln a) = −∞ car a ∈]0, 1[ et lim ex = 0,
x→∞ x→−∞

donc, d’après la formule de la limite d’une fonction composée, on a :

lim ax = 0.
x→∞


IMontrons que limx→∞ ( x2 − 1 − x) = 0 √
On a ici une forme indéterminée puisque limx→∞ ( x2 − 1) = +∞ et limx→∞ (−x) =
−∞ : on ne peut donc pas conclure directement sur le limite de la somme. Cependant,
on a :
√ ³√ ´
√ √ x2 − 1 + x −1
x − 1−x = ( x − 1−x) √
2 2 =√ avec lim x2 − 1 + x = +∞
x2 − 1 + x x2 − 1 + x x→∞

d’où, d’après la formule de la limite d’un quotient :


µ ¶
√ −1
lim ( x − 1 − x) = lim √
2 = 0.
x→∞ x→∞ x2 − 1 + x

2. I On veut montrer que limx→∞ ax = 0 c’est à dire que :

∀ε > 0, ∃A(ε) > 0 tel que ∀x ∈ R, (x > A(ε)) =⇒ (|ax − 0| 6 ε) .

On se fixe un ε > 0 et on cherche A(ε) tel que (x > A(ε)) =⇒ (|ax − 0| 6 ε).
Supposons que l’on connaisse A(ε) et considérons un x > A(ε). On cherche alors à
majorer |ax − 0| par une quantité qui dépend de A(ε) et plus de x. On a :

1
x ln a 6 A(ε) ln a (puisque a ∈]0, 1[),
d’où, puisque la fonction exponentielle est strictement croissante sur R :
¯ ¯
|ax − 0| = ¯ex ln a ¯ = ex ln a 6 eA(ε) ln a .

eA(ε) ln a est bien une quantité qui dépend de A(ε) et plus de x. Si l’on choisit A(ε) tel
que
ε = eA(ε) ln a ,
on aura alors bien :
(x > A(ε)) =⇒ (|ax − 0| 6 ε) .
Or :
ln ε
ε = eA(ε) ln a ⇐⇒ ln ε = A(ε) ln a ⇐⇒ A(ε) = .
ln α
Conclusion :
ln ε
∀ε > 0, ∃A(ε) = > 0 tel que ∀x ∈ R, (x > A(ε)) =⇒ (|ax − 0| 6 ε) .
ln α
On vient de montrer que limx→∞ ax = 0.

IOn veut maintenant montrer que limx→∞ ( x2 − 1 − x) = 0 c’est à dire que :
³¯√ ¯ ´
¯ 2 ¯
∀ε > 0, ∃A(ε) > 0 tel que ∀x ∈ R, (x > A(ε)) =⇒ ¯ x − 1 − x − 0¯ 6 ε .
¡¯√ ¯ ¢
On se fixe un ε > 0 et on cherche A(ε) tel que (x > A(ε)) =⇒ ¯ x2 − 1 − x¯ 6 ε .
Supposons
¯√ que l’on¯ connaisse A(ε) et considérons un x > A(ε). On cherche alors à ma-
jorer ¯ x2 − 1 − x¯ par une quantité qui dépend de A(ε) et plus de x. Afin d’"enlever"

la valeur absolue, cherchons dans un premier temps le signe de x2 − 1 − x. On a,
∀x ∈]1, +∞[ :
0√6 x2 − 1 6 x2
⇐⇒ √ x2 − 1 6 x
⇐⇒ x2 − 1 − x 6 0,
donc, ∀x ∈]1, +∞[, ¯√ ¯
¯ 2 ¯ √
¯ x − 1 − x¯ = x − x2 − 1.

Cherchons maintenant à majorer x − x2 − 1. Une première idée serait de faire la
majoration suivante : √
x − x2 − 1 6 x,
mais ensuite, on ne peut plus faire d’autre majoration : on n’a donc pas réussi à majorer
par une quantité indépendante de x. On va donc faire une autre majoration. On a :

√ √ x + x2 − 1 1
x − x2 − 1 = x − x2 − 1 √ = √ ,
x+ x −12 x + x2 − 1

2
Or, si l’on suppose que A(ε) > 1, on a :
√ p
x + x2 − 1 > A(ε) + A(ε)2 − 1 > 0

d’où :
√ 1 1
x− x2 − 1 = √ 6 p .
x + x2 − 1 A(ε) + A(ε)2 − 1
¯√ ¯
√1 est bien une quantité indépendante de x et qui majore ¯ x2 − 1 − x¯.
A(ε)+ A(ε)2 −1
Si l’on choisit alors A(ε) tel que
1
ε= p ,
A(ε) + A(ε)2 − 1

on aura alors bien : ³¯√ ¯ ´


¯ ¯
(x > A(ε)) =⇒ ¯ x2 − 1 − x¯ 6 ε .

Or :
1 p 1
ε = p ⇐⇒ A(ε) + A(ε)2 − 1 =
A(ε) + A(ε)2 − 1 ε
p 1 1
⇐⇒ A(ε)2 − 1 = − A(ε) =⇒ A(ε)2 − 1 = ( − A(ε))2
ε ε
1 2A(ε) 2A(ε) 1
⇐⇒ A(ε)2 − 1 = 2 − + A(ε)2 ⇐⇒ = 2 +1
ε ε ε ε
1 1
⇐⇒ A(ε) = ( + ε)
2 ε
Remarque : regardons si avec ce choix de A(ε) l’hypothèse A(ε) > 1 est bien vérifiée :
1 1
A(ε) > 1 ⇐⇒ ( + ε) > 1
2 ε
⇐⇒ 1 + ε > 2ε ⇐⇒ ε2 − 2ε + 1 > 0
2

⇐⇒ (ε − 1)2 > 0 ce qui est toujours vrai.

Donc A(ε) = 12 ( 1ε + ε) > 1.


Conclusion :
1 1 ³¯√ ¯ ´
¯ ¯
∀ε > 0, ∃A(ε) = ( + ε) > 0 tel que ∀x ∈ R, (x > A(ε)) =⇒ ¯ x2 − 1 − x¯ 6 ε .
2 ε

On vient de montrer que limx→∞ ( x2 − 1 − x) = 0.

Exercice 2 A SAVOIR FAIRE ABSOLUMENT ! ! !

3
Calculer les limites :
√ √
ex − 1 x2 − 1 + x x−1−1
1. lim 2. lim 3. lim √
x→0 x x→∞ x x→2 2x + 5 − 3
µ ¶
sin 2x 1
4. lim 5. lim ln(1 + x2 ) sin( )
x→0 tan 3x x→0 1 + x2

Correction
x
1. limx→0 e x−1 =?
Indication : utiliser la définition de la dérivée d’une fonction.
On a une forme indéterminée ” 00 ”. Or :

ex − 1 ex − e0
lim = lim .
x→0 x x→0 x − 0

Or la fonction exponentielle est dérivable sur R donc en 0 et exp0 = exp, d’où par
définition :
ex − e0
lim = exp0 (0) = e0 = 1.
x→0 x − 0

2
2. limx→∞ x −1+x
x
=?
Indication : factoriser le numérateur
On a une forme indéterminée ” ∞∞
”. Or :
q
√ r
x2 − 1 + x x( 1 − x12 + 1) 1
lim = lim = lim ( 1 − 2 + 1) = 2.
x→∞ x x→∞ x x→∞ x

x−1−1
3. limx→2 √2x+5−3 =?
Indication : multiplier dénominateur et numérateur par la quantité conjuguées.
On a une forme indéterminée ” 00 ”. Or :
√ √ √ √
x−1−1 x − 1 − 1 x − 1 + 1 2x + 5 + 3
√ = √ √ √
2x + 5 − 3 2x + 5 − 3 x − 1 + 1 2x + 5 + 3
√ √
(x − 2) ( 2x + 5 + 3) ( 2x + 5 + 3)
= √ = √
(2x − 4) ( x − 1 + 1) 2( x − 1 + 1)

d’où √ √
x−1−1 ( 2x + 5 + 3) 3
lim √ = lim √ = .
x→2 2x + 5 − 3 x→2 2( x − 1 + 1) 2
sin 2x
4. limx→0 tan 3x
=?
sin x tan x
Indication : utiliser certaines limites connues comme limx→0 x
= 1 et limx→0 x
=
1.

4
On a une forme indéterminée ” 00 ”. Or :
sin 2x
sin 2x 2x
2
lim = lim tan 3x
x→0 tan 3x x→0 3
3x

sin 2x sin x tan 3x tan x


et comme limx→0 2x
= limx→0 x
= 1 et limx→0 3x
= limx→0 x
= 1, on a :

sin 2x 2
lim =
x→0 tan 3x 3
¡ 1
¢
5. limx→0 ln(1 + x2 ) sin( 1+x 2 ) =?

Indication : utiliser le théorème d’encadrement


∀x ∈ R,
1
−1 6 sin( ) 6 1 et ln(1 + x2 ) > 0,
1 + x2
d’où :
1
− ln(1 + x2 ) 6 ln(1 + x2 ) sin( 2
) 6 ln(1 + x2 ).
1+x
2 2
Or limx→0 (− ln(1 + x )) = limx→0 ln(1 + x ) = ln(1) = 0 d’où, d’après le théorème
d’encadrement : µ ¶
2 1
lim ln(1 + x ) sin( ) = 0.
x→0 1 + x2

Exercice 3 Soit f une fonction définie et continue sur [0, 1] et telle que f ([0, 1]) ⊂ [0, 1].
1. Montrer qu’il existe au moins un réel x0 ∈ [0, 1] tel que f (x0 ) = x0 .
2. Supposons de plus que f est dérivable sur ]0, 1[ et que pour tout x ∈]0, 1[, on ait
|f 0 (x)| < 1. Montrer alors que le réel x0 est unique.
Correction :
Attention : modification à apporter sur le polycopié d’Analyse 1 page 5 !

Théorème 1 (Théorème des valeurs intermédiaires) Soit f une fonction continue sur
un intervalle I et soient a, b ∈ I. Alors pour tout γ compris entre f (a) et f (b), il existe
c ∈ [a, b] tel que f (c) = γ.

1. On veut montrer qu’il existe au moins un réel x0 ∈ [0, 1] tel que f (x0 ) = x0 (⇐⇒
f (x0 ) − x0 = 0).
On considère donc la fonction ϕ définie, pour tout x ∈ [0, 1] par :

ϕ(x) = f (x) − x.

Les fonctions f et x 7→ −x étant continues sur [0, 1], ϕ est elle même continue sur
[0, 1]. D’après le thorème des valeurs intermédiaires, pour tout γ compris entre ϕ(0) et

5
ϕ(1), il existe c ∈ [0, 1] tel que ϕ(c) = γ.
Or on a :
ϕ(0) = f (0) − 0 = f (0) > 0.
Et on a également ϕ(1) = f (1) − 1. Puisque f ([0, 1]) ⊂ [0, 1], alors on a f (1) ⊂ [0, 1]
d’où
ϕ(1) = f (1) − 1 6 0.

Donc pour tout γ ∈ [ϕ(1), ϕ(0)], il existe c ∈ [0, 1] tel que ϕ(c) = γ. Ceci est donc vrai
pour γ = 0 : il existe donc c ∈ [0, 1] tel que ϕ(c) = 0 ⇔ f (c) = c. On a donc prouvé
qu’il existe au moins un x0 ∈ [0, 1] tel que f (x0 ) = x0 .
2. Montrons maintenant que ce x0 est unique dans le cas où f est dérivable sur ]0, 1[ et
telle que que pour tout x ∈]0, 1[, |f 0 (x)| < 1.
Si f est dérivable sur ]0, 1[ et telle que que pour tout x ∈]0, 1[, |f 0 (x)| < 1 alors ϕ est
dérivable sur ]0, 1[ (somme de deux fonctions continues sur ]0, 1[) et on a :

ϕ0 (x) = f 0 (x) − 1 < 0,

c’est à dire, ϕ strictement décroissante sur ]0, 1[.


Raisonnons maintenant par l’absurde, c’est à dire que pour montrer que A =⇒ B on
va montrer que non B =⇒ non A. Dans notre cas : A ="f est dérivable sur ]0, 1[ et
telle que que pour tout x ∈]0, 1[, |f 0 (x)| < 1” et B = ”x0 est unique".
On suppose donc que x0 n’est pas unique (c’est non B) et on veut montrer une contra-
diction avec l’hypothèse A. On considère donc x1 et x2 tels que f (x1) = x1 et f (x2 ) =
x2 . On a alors : ϕ(x1 ) = ϕ(x2 ) = 0 ce qui n’est pas possible car si f est dérivable
sur ]0, 1[ et telle que que pour tout x ∈]0, 1[, |f 0 (x)| < 1, alors ϕ est strictement
décroissante.
Par conséquent, x0 est unique.

Exercice 4
En utilisant le théorème des accroissements finis, montrer que la limite suivante existe et
calculer sa valeur : 1 1
lim ((x + 1)e x+1 − xe x ).
x→∞

Correction :
On souhaite utiliser le théorème des accroissements finis pour calculer la limx→∞ ((x +
1
1)e x+1 − xex ). Ce théorème lorsqu’on l’applique à une fonction f , donne une expression de
la quantité f (b) − f (a) avec a et b tels que f continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[. Si on
veut l’appliquer ici, il faut savoir sur quelle fonction f . On remarque alors que la quantité
1 1
dont on veut calculer la limite est la différence entre (x + 1)e x+1 et xe x ce qui nous amène
1
à considérer la fonction f : z 7−→ ze z . On veut en fait calculer limx→∞ (f (x + 1) − f (x)).
Appliquons donc le théorème des accroissements finis à f entre x et x + 1.
La fonction f est continue et dérivable sur ]0, +∞[ car obtenue par composition, somme et

6
produit de fonctions continues et dérivables sur ]0, +∞[. Par conséquent, ∀x ∈]0, +∞[, f est
continue sur [x, x + 1] et dérivable sur ]x, x + 1[. D’après le théorème des accroissements finis,
∀x ∈]0, +∞[, ∃y(x) ∈]x, x + 1[ tel que :

f (x + 1) − f (x) = f 0 (y(x))(x + 1 − x) = f 0 (y(x)).


1
Or, f : z 7−→ ze z donc :
−1 1
1 1 1
f 0 (z) = e z +
2
ze z = (1 − )e z ,
z z
d’où, ∀x ∈]0, +∞[, ∃y(x) ∈]x, x + 1[ tel que :
1 1
f (x + 1) − f (x) = (1 − )e y(x) .
y(x)

On a donc :
1 1 1 1
lim ((x + 1)e x+1 − xe x ) = lim (1 − )e y(x) ,
x→∞ x→∞ y(x)
1
1
et on cherche donc maintenant à calculer limx→∞ (1 − y(x)
)e y(x) . Pour cela, voici deux mé-
thodes :
- méthode 1 :
∀x ∈]0, +∞[,
x < y(x) < x + 1.
Or, limx→∞ (x) = limx→∞ (x+1) = +∞ donc d’après le théorème d’encadrement, limx→∞ y(x)
existe et vaut +∞. 1
De plus, limy→∞ ((1− y1 )e y ) = 1, donc d’après la formule de la limite d’une fonction composée :

1 1
lim (1 − )e y(x) = 1.
x→∞ y(x)

- méthode 2 :
∀x ∈]0, +∞[,
1 1 1
0 < x < y(x) < x + 1 =⇒ 0 < < < ,
x+1 y(x) x

d’où puisque l’exponentielle est strictement croissante sur R,


1 1 1
e x+1 < e y(x) < e x . (1)

De plus, pour tout x > 1(pour avoir 0 < 1 − x1 ), on a :

1 1 1
0<1− <1− <1− , (2)
x y(x) x+1

7
d’où, en utilisant (1) et (2):
1 1 1 1 1 1
(1 − )e x+1 < (1 − )e y(x) < (1 − )e x .
x y(x) x+1
Attention, le produit des inégalités est possible car tous les termes des inégalités sont positifs !
Comme on a :
1 1 1 1
lim (1 − )e x+1 = lim (1 − )e x = 1,
x→∞ x x→∞ x+1
1
1
d’après le théorème d’encadrement on montre que limx→∞ (1 − y(x)
)e y(x) existe et vaut :

1 1
lim (1 − )e y(x) = 1.
x→∞ y(x)
1 1
Conclusion : que ce soit avec la méthode 1 ou 2 on montre que limx→∞ ((x + 1)e x+1 − xe x )
existe et vaut 1 1
lim ((x + 1)e x+1 − xe x ) = 1.
x→∞

Exercice 5 Règle de l’Hospital


1. Soient f et g deux fonctions continues sur [a, b] et dérivables sur ]a, b[, g 0 ne s’annulant
en aucun point de ]a, b[.
Montrer qu’il existe c ∈]a, b[ tel que :

f (b) − f (a) f 0 (c)


= 0 .
g(b) − g(a) g (c)

2. Soit x0 ∈ ]a, b[ et f ,g : [a, b] → R deux fonctions continues en x0 et dérivables sur


]a, b[\{x0 }, g 0 ne s’annulant en aucun point de ]a, b[\{x0 }. Soit l ∈ R.
Montrer que : µ ¶ µ ¶
f 0 (x) f (x) − f (x0 )
lim = l =⇒ lim =l .
x→x0 g 0 (x) x→x0 g(x) − g(x0 )

(1 + x)n − 1 x − sin x x − x cos x


3. Application : calculer les limites en 0 de (n > 1); et .
x x3 x − sin x
Correction :
1. On cherche à montrer qu’il existe c ∈]a, b[ tel que :

f (b) − f (a) f 0 (c)


= 0 ,
g(b) − g(a) g (c)

c’est à dire qu’il existe c ∈]a, b[ tel que :

(f (b) − f (a)) g 0 (c) − (g(b) − g(a)) f 0 (c) = 0. (3)

8
Pour cela, on va utiliser le théorème de Rolle, qui lorsqu’on a une fonction h continue
sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[ telle que h(a) = h(b), nous donne l’existence d’un point
c ∈]a, b[ tel que h0 (c) = 0. On voit ici que (3) s’écrit sous la forme :

h0 (c) = 0,

avec h(x) = (f (b) − f (a)) g(x) − (g(b) − g(a)) f (x). On va donc essayer d’appliquer le
théorème de Rolle à h. Comme f et g sont continues sur [a, b] et dérivables sur ]a, b[,
h l’est également. De plus,

h(a) = (f (b) − f (a)) g(a) − (g(b) − g(a)) f (a) = f (b)g(a) − g(b)f (a),
h(b) = (f (b) − f (a)) g(b) − (g(b) − g(a)) f (b) = −f (a)g(b) + g(a)f (b),

donc h(a) = h(b). On peut donc appliquer le théorème de Rolle : il existe c ∈]a, b[ tel
que
h0 (c) = 0 ⇐⇒ (f (b) − f (a)) g 0 (c) − (g(b) − g(a)) f 0 (c) = 0.
2. ∀x ∈ [x0 , b], f et g continues sur [x0 , x] et dérivables sur ]x0 , x[ et g 0 ne s’annule en
aucun point de ]x0 , x[. Donc d’après la question précédente, il existe y(x) ∈]x0 , x[ tel
que :
f (x) − f (x0 ) f 0 (y(x))
= 0 ,
g(x) − g(x0 ) g (y(x))
d’où :
f (x) − f (x0 ) f 0 (y(x))
lim = lim 0 .
>
x−→x0 g(x) − g(x0 ) x−→x0 g (y(x))
>

Or on a :
x0 < y(x) < x,
avec lim x0 = lim x = x0 , donc d’après le théorème d’encadrement, lim y(x) = x0 .
x−→x0 x−→x0 x−→x0
Par composition des limites, on a donc :

f 0 (y(x)) f 0 (y)
lim = lim = l.
>
x−→x0 g 0 (y(x)) y−→x
>
0
g 0 (y)

On procède de la même manière pour la limite à gauche (on utilise le résultat de la


question précédente sur l’intervalle [x, x0 ]), et on obtient :

f (x) − f (x0 )
lim = l.
<
x−→x0 g(x) − g(x0 )

Par conséquent, on a :
f (x) − f (x0 )
lim = l.
x−→x0 g(x) − g(x0 )

9
3. On a :
(1 + x)n − 1 f (x) − f (x0 )
lim = lim ,
x−→0 x x−→x0 g(x) − g(x0 )

avec x0 = 0, f (x) = (1 + x)n et g(x) = x.


f et g sont continues et dérivables sur R et g 0 ne s’annule en aucun point de R.
On a :
f 0 (x) £ ¤
lim 0 = lim n(1 + x)n−1 = n.
x−→0 g (x) x−→0

Donc d’après la question précédente, on a :


(1 + x)n − 1
lim = n.
x−→0 x
De même on peut montrer que :
x − sin x 1 x − x cos x
lim = et lim = 3.
x−→0 x3 6 x−→0 x − sin x

Fonctions usuelles
Exercice 6
1. Exprimer tan(a ± b) en fonction de tan a et de tan b (lorsque ces quantités existent).
2. Exprimer tan(2a) en fonction de tan a.
3. Trouver la valeur exacte de tan( π8 ) en vous aidant de la relation montrée en question
2.
4. De la même manière, trouver la valeur exacte de tan( π6 ).

Correction
1. On a, ∀a, b ∈ R tels que a + b 6= (2k + 1) π2 , k ∈ Z (cas dans lesquels cos(a + b) = 0) :

sin(a + b)
tan(a + b) =
cos(a + b)
avec

sin(a + b) = sin a cos b + cos a sin b


et cos(a + b) = cos a cos b − sin a sin b.

En utilisant la relation sin(x) = tan(x)×cos(x) (valable pour tout x 6= (2k+1) π2 , k ∈ Z,


la tangente n’étant pas définie sinon) on obtient alors :

sin(a + b) = cos a cos b(tan a + tan b)


et cos(a + b) = cos a cos b(1 − tan a tan b),

10
© ª
/ (2k + 1) π2 , k ∈ Z ,
d’où, ∀a, b ∈ R tels que a + b, a, b ∈
tan a + tan b
tan(a + b) = . (4)
1 − tan a tan b
© ª
/ (2k + 1) π2 , k ∈ Z
De la même manière, on peut montrer que ∀a, b ∈ R tels que a−b, a, b ∈
tan a − tan b
tan(a − b) = (5)
1 + tan a tan b
© ª
2. En utilisant la relation (4) avec a = b (2a, a ∈/ (2k + 1) π2 , k ∈ Z ), on obtient :
2 tan a
tan(2a) = . (6)
1 − tan2 a
© ª
3. En écrivant la relation (6) pour a = π8 (l’hypothèse 2a, a ∈
/ (2k + 1) π2 , k ∈ Z est
bien vérifiée), on obtient :
π 2 tan( π8 )
tan( ) = .
4 1 − tan2 ( π8 )
Or, tan( π4 ) = 1 d’où
2 tan( π )
1 = 1−tan2 (8 π )
8
⇔ tan2 ( π8 ) + 2 tan( π8 ) − 1 = 0.
tan( π8 ) est donc racine du polynôme X 2 + 2X − 1.Le discriminant du polynôme valant

−2 ± 8 √ £ ¤
∆ = 8, ses racines sont = −1± 2. Comme. π8 ∈ 0, π2 on sait que tan( π8 ) > 0,
√ 2
donc (puisque −1 − 2 < 0) :
π √
tan( ) = −1 + 2 > 0.
8
© ª
4. En écrivant la relation (6) pour a = π6 (l’hypothèse 2a, a ∈ / (2k + 1) π2 , k ∈ Z est bien
vérifiée), on obtient :
π 2 tan( π6 )
tan( ) = .
3 1 − tan2 ( π6 )

Or, tan( π3 ) = 3 d’où
√ 2 tan( π )
3 = 1−tan2 (8 π )
√ 8 √
⇔ 3 tan2 ( π8 ) + 2 tan( π8 ) − 3 = 0.
√ √
tan( π6 ) est donc racine du polynôme 3X 2 + 2X − 3.Le discriminant du polynôme

−2 ± 16 √ 1 £ ¤
valant ∆ = 16, ses racines sont √ = − 3 ou √ . Comme. π6 ∈ 0, π2 on sait
√2 3 3
que tan( π6 ) > 0, donc (puisque − 3 < 0) :
π 1
tan( ) = √ > 0.
6 3

11
Exercice 7 Enoncé modifié pour simplifier
1. Donner l’expression de arctan(tan(x)) en fonction de x pour x ∈ [−π, π].
2. A l’aide d’une des relations de l’exercice précédent, exprimer arctan x + arctan y en
fonction de x et de y.

Correction :
1. Pour simplifier la question, on va se placer dans le cas où x ∈ [−π, π]. Dans ce cas, on
a:  ¤ £
 x si x ∈ − π2 £, π2 £
arctan(tan(x)) = x + π si x ∈ ¤−π, ¤− π2

x − π si x ∈ π2 , π .
Pour s’en convaincre, utiliser le cercle trigonométrique et revenir à la définition de
arctan.
2. Pour exprimer x+arctan y en fonction de x et de y, on va d’abord chercher l’expression
de tan(arctan x + arctan y).
¤ £
∀x, y ∈ R, arctan x + arctan y ∈ ]−π, π[ avec arctan x, arctan y ∈ ©− π2 , π2 . Donc ª
/ (2k + 1) π2 , k ∈ Z ,
d’après (4) (voir exo précédent), ∀x, y ∈ R, tels que arctan x+arctan y ∈
on a :
tan(arctan x) + tan(arctan y)
tan(arctan x + arctan y) = .
1 − tan(arctan x) tan(arctan y)
¤ £
Or ∀x ∈ R, arctan x ∈ − π2 , π2 et tan(arctan x) = x, d’où :

x+y
tan(arctan x + arctan y) = .
1 − xy

On veut maintenant appliquer arctan à cette relation. Pour cela, on utilise l’expression
de arctan(tan(x)) demandée à la question 1. Par conséquent :
¤ £
– Si arctan x + arctan y ∈ − π2 , π2 , arctan(tan(arctan x + arctan y)) = arctan x +
arctan y et
x+y
arctan x + arctan y = arctan( ),
1 − xy
£ £
– Si arctan x + arctan y ∈ −π, − π2 , arctan(tan(arctan x + arctan y)) = arctan x +
arctan y + π et
x+y
arctan x + arctan y = arctan( ) − π,
1 − xy
¤ ¤
– Si arctan x+arctan y ∈ π2 , π , arctan(tan(arctan x+arctan y)) = arctan x+arctan y−
π et
x+y
arctan x + arctan y = arctan( ) + π.
1 − xy
Ramenons à présent les conditions sur arctan x + arctan y sur x et y.

12
– Quelles
¤ π π £ sont les conditions sur x et sur y pour que l’on ait arctan x + arctan y ∈
−2, 2 ?
Rappelons que i π πh
α[2π] ∈ − , ⇐⇒ cos(α) > 0.
2 2
Donc
i π πh
arctan x + arctan y ∈ − , ⇐⇒ cos(arctan x + arctan y) > 0.
2 2
Or cos(a + b) = cos a cos b − sin a sin b = cos a cos b(1 − tan a tan b). D’où

cos(arctan x + arctan y) = cos(arctan x) cos(arctan y)(1 − tan(arctan x) tan(arctan y))


= cos(arctan x) cos(arctan y)(1 − xy).
¤ £
Or arctan x, arctan y ∈ − π2 , π2 , donc cos(arctan x) > 0, cos(arctan y) > 0 et donc :
i π πh
arctan x + arctan y ∈ − , ⇐⇒ 1 − xy > 0 ⇐⇒ 1 > xy.
2 2
– Quelles
£ sont
£ les conditions sur x et sur y pour que l’on ait arctan x + arctan y ∈
−π, − π2 ?
Rappelons que
h πh
α[2π] ∈ −π, − ⇐⇒ cos(α) < 0 et sin(α) < 0.
2
Donc
h ½
πh cos(arctan x + arctan y) < 0
arctan x + arctan y ∈ −π, − ⇐⇒ .
2 sin(arctan x + arctan y) < 0

Or cos(a + b) = cos a cos b(1 − tan a tan b) et sin(a + b) = cos a cos b(tan a + tan b).
D’où

cos(arctan x + arctan y) = cos(arctan x) cos(arctan y)(1 − xy)


et sin(arctan x + arctan y) = cos(arctan x) cos(arctan y)(x + y)

Or cos(arctan x) > 0, cos(arctan y) > 0, donc :


i π πh ½ ½
1 − xy < 0 x, y < 0
arctan x + arctan y ∈ − , ⇐⇒ ⇐⇒ .
2 2 x+y <0 1 − xy < 0
¤ ¤
– Quelles sont les conditions sur x et sur y pour que l’on ait arctan x+arctan y ∈ π2 , π ?
Rappelons que
iπ i
α[2π] ∈ , π ⇐⇒ cos(α) < 0 et sin(α) > 0.
2
13
Donc
iπ i ½
cos(arctan x + arctan y) < 0
arctan x + arctan y ∈ , π ⇐⇒ .
2 sin(arctan x + arctan y) > 0

Or cos(arctan x + arctan y) = cos(arctan x) cos(arctan y)(1 − xy) et sin(arctan x +


arctan y) = cos(arctan x) cos(arctan y)(x+y). Comme cos(arctan x) > 0, cos(arctan y) >
0, on a finalement :
iπ i ½ ½
1 − xy < 0 x, y > 0
arctan x + arctan y ∈ , π ⇐⇒ ⇐⇒ .
2 x+y >0 1 − xy < 0

Conclusion :
x+y
arctan x + arctan y = arctan( ) + cπ
1 − xy
avec 
 −1 si x, y < 0 et 1 − xy < 0
c= 0 si 1 > xy

1 si x, y > 0 et 1 − xy < 0.

14
Correction de la Feuille de TD 2 - Analyse
2008–2009

Equivalents, développement limités, intégration et intégrales


généralisées
Exercice 1
Rx 1
Soit F : x 7−→ 1 e 1+y dy. On veut montrer que : F ∼ x.
+∞
1
Pour cela, on considère la fonction f : y 7−→ e 1+y − 1 − y1 .
x
1. Donner le développement limité à l’ordre 3 au voisinage de 0 de la fonction x 7−→ e 1+x
et en déduire un équivalent de f quand y tend vers +∞.
R +∞
2. Montrer alors que 1 f (y)dy converge.
3. Montrer ensuite que F ∼ x
+∞
Correction :
x
1
1. On cherche le DL3 (0) de x 7−→ e 1+x . On connait le DLn (0) de x 7−→ 1+x
qui est :
1
= 1 − x + x2 − x3 + ... + (−1)n xn + o(xn ),
1+x
et on connait le DLn (0) de x 7−→ ex qui est :
x2 x3 xn
ex = 1 + x + + + ... + + o(xn ).
2 3! n!
x
Ici on cherche le DL(0) de x 7−→ e 1+x à l’ordre 3, donc on va développer les DL
précédents à l’ordre 3. Attention cependant, ce n’est pas toujours le cas ! par exemple,
x
si on veut trouver le de x 7−→ e x−1 à l’ordre 3, il faudra développer le DL de x 7−→ ex
à l’ordre 4 puisque celui-ci sera ensuite divisé par x. Faites le calcul pour vous en
convaincre...
x
Revenons donc maintenant au DL3 (0) de x 7−→ e 1+x . On a, à l’ordre 3 :
1
= 1 − x + x2 − x3 + o(x3 ),
1+x
d’où
x
= x − x2 + x3 − x4 + o(x4 ).
1+x
x
Comme la fonction x 7−→ 1+x vaut 0 pour x = 0 , on peut utiliser le résultat sur le DL
d’une fonction composée et puisque :

x x2 x3
e =1+x+ + + o(x3 ),
2 3!
1
on a :
x
e 1+x = 1
+(x − x2 + x3 − x4 + o(x4 ))
1
+ (x − x2 + x3 − x4 + o(x4 ))2
2
1
+ (x − x2 + x3 − x4 + o(x4 ))3
3!
+o((x − x2 + x3 − x4 + o(x4 ))3 ),
soit après développement et en ne gardant que les puissances de x inférieures ou égales
à3:
x
e 1+x = 1
+x − x2 + x3
1
+ (x2 − 2x3 )
2
1
+ x3 + o(x3 )
6
1 1
= 1 + x − x2 + x3 + o(x3 )
2 6
On cherche maintenant un équivalent de f quand y tend vers +∞.
On a :
1 1
f (y) = e 1+y − 1 −
y
1 1
= g( ) − 1 −
y y
1
y
x 1 1
avec g : x 7−→ e1+x (en effet : g( y1 ) = e
1+ y
= e 1+y ).
Pour obtenir un DL de f à partir de celui de g il faut donc effectuer le changement
de variable x = y1 dans le DL de g. Attention à bien regarder quand même qu’avec ce
changement de variable, si x est au voisinage de 0 alors y est au voisinage de +∞. Le
DL de f que l’on obtiendra alors après changement de variable x = y1 dans le DL au
voisinage de 0 de g sera donc un DL au voisinage de +∞. On a donc, au voisiange de
+∞ :
1 1 1 1 1 1 1
f (y) = 1 + − ( )2 + ( )3 + o(( )3 ) − 1 −
y 2 y 6 y y y
1 1 1 1 1
= − 2+ + o( 3 ).
2y 6 y3 y
Un équivalent de f au voisinage de +∞ est alors donné par le permier terme non nul
de son DL(+∞) :
1
f ∼ − 2.
+∞ 2y

2
R +∞
2. Montrons maintenant que 1
f (y)dy converge.
On a :
1 1
f ∼ − ⇐⇒ −f ∼ .
+∞ 2y 2 +∞ 2y 2

Les fonctions -f et y 7−→ 2y12 sont toutes deux continues sur [1, +∞[ car elles sont
obtenues par composition, somme et produit de fonctions usuelles continues. Ces deux
fonctions sont donc localement intégrable sur [1, +∞[. De plus ∀y ∈ [1, +∞[, 2y12 >
0, donc on peut utiliser le résultat sur les intégrales généralisées de deux fonctions
équivalentes :
Z +∞ Z +∞
1
− f (y)dy et dy sont de même nature.
1 1 2y 2
R +∞
Or 1 2y12 dy est convergente car c’est une intégrale de Riemann avec α = 2, donc
R +∞ R +∞
− 1 f (y)dy converge, ce qui implique que 1 f (y)dy converge également.
Rx 1
3. On souhaite maintenant montrer que F ∼ x où F : x 7−→ 1 e 1+y dy.
+∞
Par définition, F ∼ x ⇐⇒ lim F (x) = 1.
+∞ x−→+∞ x
On a :
Rx 1 Rx
F (x) e 1+y dy
1
(f (y) + 1 + y1 )dy
= 1 =
x Rx x Rx x
(f (y))dy 1
(1 + y1 )dy
= 1 + .
x x
Rx
Or 1
(1 + y1 )dy = [y + ln |y|]x1 = x + ln |x| − 1 − ln |1| = x + ln |x| − 1 d’où
Rx Rx
F (x) 1
(f (y))dy x + ln |x| − 1 (f (y))dy ln |x| 1
= + = 1 +1+ − .
x x x x x x
R ∞
On a lim ( ln|x| ) = lim ( x1 ) = 0. De plus on a montré que 1 (f (y))dy est convergente :
x−→∞ x x−→∞
notons donc l ∈ R sa valeur. On a :
Rx
(f (y))dy l
lim ( 1 ) = lim ( ) = 0.
x−→∞ x x−→∞ x

D’où
F (x)
lim = 1 ⇐⇒ F ∼ x.
x−→+∞ x +∞

Exercice 2
1. Montrer que l’intégrale suivante converge.
Z +∞
1
dx.
0 1 + x3
1
Trouver ensuite une primitive de x 7−→ 1+x3
et en déduire la valeur de l’intégrale.

3
2. ∀n ∈ N, on note :
Z π
2
In = sinn (y)dy.
0
Calculer la valeur de In en fonction de n.

3. En utilisant le changement de variable y = ex − 1, calculer toutes les primitives de :
ex
x 7→ √ .
(1 + ex ) ex − 1

Correction :
R +∞ 1
1. Montrons que 0 1+x 3 dx converge.

On a, ∀x ∈]0, +∞[:
1 1
0 6 x3 6 x3 + 1 =⇒ 3
> 3 > 0.
x x +1
La fonction x 7−→ x31+1 est localement intégrable sur [0, +∞[ car continue sur [0, +∞[.
La fonction x 7−→ x13 est localement intégrable sur ]0, +∞[ mais pas en 0. Donc on ne
va pas pouvoir conclure directement sur l’intégrale entre 0 et +∞. On va donc séparer
l’intégrale en deux morceaux :
Z +∞ Z 1 Z +∞
1 1 1
3
dx = 3
dx + dx.
0 1+x 0 1+x 1 1 + x3
La borne 1 a ici été choisie de manière arbitraire.
La fonction x 7−→ x31+1 est localement intégrable sur [0, 1] car continue sur [0, 1] donc
R1 1
0 1+x3
dx est convergente.
R +∞ 1
On s’intéresse maintenant à 1 1+x 3 dx. On a toujours, ∀x ∈ [1, +∞[,

1 1
3
> 3 > 0.
x x +1

Les fonctions x 7−→ x31+1 et x 7−→ x13 sont localement intégrables sur [1, +∞[ car conti-
R +∞ R +∞ 1 R +∞ 1
nues sur [1, +∞[, donc si 1 x13 dx converge alors 1 1+x 3 dx converge. Or, 1 x3
dx
R +∞ 1
est un intégrale de Riemann avec α = 3 donc elle converge. Donc, 1 1+x3 dx converge.
1
Cherchons à présent les primitives de x 7−→ 1+x 3.

On admettra ici(décomposition en éléments simples) que :


1 1 1 1 2−x
3
= + .
1+x 3 1 + x 3 1 − x + x2
1
Une primitive de 1+x est ln |1 + x| .
2−x
On va ensuite essayer de décomposer le deuxième terme 1−x+x2
en la somme d’un terme

4
2x−1 u0 c
de la forme c 1−x+x 2 = u
avec u(x) = 1 − x + x2 et d’un terme de la forme 1−x+x2
. On
a:
2−x − 12 (2x − 4) − 12 (2x − 1 − 3)
= =
1 − x + x2 1 − x + x2 1 − x + x2
1 2x − 1 3 1
= − 2
+ .
21−x+x 2 1 − x + x2
2x−1 u 0 2x−1
2
Le terme 1−x+x 2 est de la forme u avec u(x) = 1 − x + x . Une primitive de 1−x+x2 est

donc ln |u(x)| = ln |1 − x + x2 |. √
1 k
Pour le dernier terme 1−x+x 2 , on doit le mettre sous la forme c 1+k(x+a)2 qui a pour

primitive arctan( k(x + a)). On a :
4
1 1 3
= = .
1 − x + x2 (x − 12 )2 + 34 4
3
(x − 12 )2 + 1
q q
1 4 4
Une primitive de 1−x+x 2 est donc 3
arctan( 3
(x − 21 )).
q
1
Au final, une primitive de 1+x3
est donnée par 13 ln |1 + x|− 16 ln |1 − x + x2 |+ √13 arctan( 4
3
(x−
1
2
)).
R +∞ 1
Cherchons maintenant la valeur de 0 1+x 3 dx.

On a :
Z +∞
1
dx
0 1 + x3
Z y Ã" r #y !
1 1 1 ¯¯ ¯ 1 4 1
= lim dx = lim ln |1 + x| − ln 1 − x + x2 ¯ + √ arctan( (x − ))
y−→∞ 0 1 + x3 y−→∞ 3 6 3 3 2
0
" r r #
1 1 ¯ ¯ 1 4 1 1 1
= lim ln |1 + y| − ln ¯1 − y + y 2 ¯ + √ arctan( (y − )) − √ arctan(− )
y−→∞ 3 6 3 3 2 3 3
" ¯ ¯ r r #
1 ¯¯ (1 + y)2 ¯¯ 1 4 1 1 1
= lim ln ¯ 2 ¯ + √ arctan( (y − )) − √ arctan(− ) .
y−→∞ 6 1−y+y 3 3 2 3 3
¯ ¯ h q i
(1+y)2 y2 ¯ (1+y)2 ¯ 1 4 1
Or 1−y+y2 ∼ y2 = 1 d’où lim ln ¯ 1−y+y2 ¯ = ln(1) = 0. De plus, lim √
3
arctan( 3 (y − 2 )) =
+∞ y−→∞ y−→∞
h i
lim √13 arctan(y) = √13 π2 . On a donc :
y−→∞

Z +∞
r √
1 1 π 1 1 1 π π 2 3π
3
dx = √ − √ arctan(− )= √ + √ = .
0 1+x 32 3 3 32 6 3 9
2. Soit n ∈ N. On a :
Z π Z π
2 2
n
In = sin (y)dy = sin(y) sinn−1 (y)dy.
0 0

5
On pose u : y 7−→ sinn−1 (y) et v 0 : y 7−→ sin(y). u est dérivable sur [0, π2 ] et u0 (y) =
(n − 1) cos(y) sinn−2 (y). Une primitive de v 0 est v : y 7−→ − cos(y). Les fonctions u et
v sont de classe C 1 , donc on peut faire une intégration par parties. On a :
Z π
π
Z π
2 2
n−1 n−1
In = sin(y) sin (y)dy = [− cos(y) sin (y)]0 + cos(y)(n − 1) cos(y) sinn−2 (y)dy
2

0 0
Z π Z π
2 2
= (n − 1) cos2 (y) sinn−2 (y)dy = (n − 1) (1 − sin2 (y)) sinn−2 (y)dy
0 0
Z π Z π
2 2
n−2
= (n − 1) sin (y)dy − (n − 1) sinn (y)dy = (n − 1)In−2 − (n − 1)In .
0 0

On obtient donc :

In = (n − 1)In−2 − (n − 1)In
(n − 1)
⇐⇒ In = In−2 .
n
On considère alors deux cas :
- si n est pair : n = 2k, k ∈ Z. On a :

(2k − 1) (2k − 1) (2k − 3) (2k − 1) (2k − 3) (2k − 5)


I2k = I2k−2 = I2k−4 = I2k−6
2k 2k (2k − 2) 2k (2k − 2) (2k − 4)
(2k − 1)(2k − 3)(2k − 5) × ... × 1
= ... = I0 .
2k(2k − 2)(2k − 4) × ... × 2

Or
2k(2k − 1)(2k − 2)(2k − 3)(2k − 4)(2k − 5) × ... × 1 (2k)!
(2k−1)(2k−3)(2k−5)×...×1 = = k ,
2k(2k − 2)(2k − 4) × ... × 2 2 (k!)

d’où
(2k)!
I2k = I0 .
4k (k!)2
Comme on a : Z π
2 π
I0 = 1dy = ,
0 2
on obtient :
(2k)! π
I2k = .
4k (k!)2 2
- si n est pair : n = 2k + 1, k ∈ Z. De la même manière que pour n pair, on montre
que :
4k (k!)2
I2k+1 = I1 ,
(2k + 1)!

6
avec Z π
2
I1 = sin(y)dy = 1,
0
d’où
4k (k!)2
I2k+1 = .
(2k + 1)!
ex
3. Une primitive de f : x 7→ √
(1+ex ) ex −1
est la fonction F définie par :
Z t Z t
ex
F (t) = f (x)dx =
x
√ x dx.
0 0 (1 + e ) e − 1

On effectue le changement de variables y = ϕ(x) avec ϕ(x) = ex − 1. On a alors :

y = ϕ(x) ⇐⇒ y = ex − 1 ⇐⇒ y 2 = ex − 1
⇐⇒ y 2 + 1 = ex ⇐⇒ ln(y 2 + 1) = x.
1 √ ex
On a également dy = ϕ0 (x)dx avec ϕ0 (x) = 2 ex −1
, d’où

dy dy dy 2ydy
dx = 0
= 0 = 1 y 2 +1
= .
ϕ (x) ϕ (ln(y 2 + 1)) y2 + 1
2 y

On a donc :
Z t Z ϕ(t) 2 Z ϕ(t)
ex y + 1 2ydy 2
F (t) = √ dx = 2 2
= 2
dy
ϕ(0) (y + 2)y y + 1 ϕ(0) (y + 2)
x x
0 (1 + e ) e − 1
· ¸ϕ(t)
√ y √ ϕ(t) √ ϕ(0)
= 2 arctan( √ ) = 2 arctan( √ ) − 2 arctan( √ )
2 ϕ(0) 2 2

√ et − 1
= 2 arctan( √ ).
2
√ √
et −1
Les primitives de f s’écrivent toutes 2 arctan( √ 2
) + K, K ∈ R.

Exercice 3 On considère la fonction f définie par :

f : [− 41 , 14 ] −→ ³R ´
ln(1+x)
x 7−→ arctan 1+x

1. Calculer le développement limité à l’ordre 4 au voisinage de 0 de la fonction f .


2. Montrer que f admet une réciproque f −1 sur [− 41 , 14 ].
3. On admet alors que f −1 admet un développement limité à tout ordre au voisinage de
0. Calculer le développement limité à l’ordre 4 autour de 0 en utilisant le résultat de
la question 1.

7
Correction :
1. On cherche le DL4 (0) de f .
Au voisinage de 0, on a :

x3 x5 x2n+1
arctan(x) = x − + − ... + (−1)n + o(x2n+1 ),
3 5 2n + 1
1
= 1 − x + x2 − x3 + ... + (−1)n xn + o(xn ),
1+x
x2 x3 xn
ln(1 + x) = x − + − ... + (−1)n−1 + o(xn ).
2 3 n
1
Donc, au voisinage de 0, on peut trouver le DL du produit de 1+x par ln(1 + x). On
a:
ln(1 + x) x2 x3 x4
= (1 − x + x2 − x3 + x4 + o(x4 ))(x − + − + o(x4 )).
1+x 2 3 4
Après développement et en ne gardant que les puissances de x inférieures ou égales à
4, on obtient alors :

ln(1 + x) 3 11 25
= x − x2 + x3 − x4 + o(x4 ).
1+x 2 6 12

Comme on a ln(1+0)
1+0
= 0, on peut faire la composition entre le DL de ln(1+x)
1+x
et celui de
arctan au voisinage de 0. On a :

ln(1 + x) 3 11 25
arctan( ) = x − x2 + x3 − x4 + o(x4 )
1+x 2 6 12
(x − 32 x2 + 11 x 3
− 25 4
x + o(x4 ))3
− 6 12
+ o(x4 )
3
3 11 25
= x − x2 + x3 − x4 + o(x4 )
2 6 12
3 9 4
(x − 4 x )
− + o(x4 )
3
3 3 7
= x − x2 + x3 − x4 + o(x4 ).
2 2 12

2. La fonction f est continue et dérivable sur [− 14 , 14 ] car obtenue par composition, somme
et produit de fonctions continues et dérivables. On a :

1 − ln(1 + x)
f 0 (x) = .
(1 + x)2 + (ln(1 + x))2

∀x ∈ [− 41 , 14 ] , on a :

3 5 3 5
6 1 + x 6 =⇒ ln( ) 6 ln(1 + x) 6 ln( ) < 1,
4 4 4 4
8
d’où ∀x ∈ [− 14 , 14 ] ,
1 − ln(1 + x) > 0 =⇒ f 0 (x) > 0.
Par conséquent, f est strictement croissante et continue sur [− 41 , 14 ] : elle est donc
bijective de [− 41 , 14 ] dans f ([− 41 , 14 ]) et admet une réciproque f −1 sur [− 14 , 14 ].
3. On admet que f −1 admet un Dl à l’ordre 4 au voisinage de 0. On note :

f −1 (x) = a0 + a1 x + a2 x2 + a3 x3 + a4 x4 + o(x4 ).
On a de plus :
3 3 7
f (x) = x − x2 + x3 − x4 + o(x4 ),
2 2 12
1 1
et on sait par définition que, ∀x ∈ [− 4 , 4 ],

f −1 ◦ f (x) = x.

On a donc, ∀x ∈ [− 14 , 41 ] :

f −1 ◦ f (x) = x
⇐⇒ a0 + a1 f (x) + a2 (f (x))2 + a3 (f (x))3 + a4 (f (x))4 + o((f (x))4 ) = x
⇐⇒ a0
+a1 (x − 23 x2 + 32 x3 − 12
7 4
x)
+a2 (x − 32 x2 + 32 x3 − 12
7 4 2
x)
3 2 3 3 7 4 3
+a3 (x − 2 x + 2 x − 12 x )
+a4 (x − 23 x2 + 32 x3 − 12
7 4 4
x ) + o(x4 ) = x.
Après développement et en ne gardant que les puissances de x inférieures ou égales à
4, on a :
3 3 7 21 9
a0 +a1 x+(− a1 +a2 )x2 +x3 ( a1 −3a2 +a3 )+x4 (− a1 + a2 − a3 +a4 )+o(x4 ) = x.
2 2 12 4 2
En identifiant membre à membre les coefficients du polynome, on a :


 a0 = 0


 a1 = 1
− 23 a1 + a2 = 0

 3

 a − 3a2 + a3 = 0
 2 71
− 12 a1 + 21 a − 92 a3 + a4 = 0,
4 2

d’où, après résolution du système :


3 149
a0 = 0; a1 = 1; a2 = ; a3 = 3; a4 = .
2 24
On a donc :
3 149 4
f −1 (x) = x + x2 + 3x3 + x + o(x4 ).
2 24

9
Exercice 4 On considère la fonction f définie par :
f : ] − π, π[ −→ ½ R
1 1
− si x 6= 0
x 7−→ x sin x
0 si x = 0
1. Donner le développement limité à l’ordre 4 de f au voisinage de 0.
2. En déduire que f est continue et dérivable en 0 et donner la valeur de f 0 (0).
3. Montrer que f est de classe C 1 sur ] − π, π[.
Correction :
1. On cherche le DL4 (0) de f . ∀x ∈] − π, π[\{0}, on a :
1 1 sin x − x
f (x) = − = .
x sin x x sin x
On remarque que f (−x) = −xsinsinx+x
x
= −f (x) donc f est impaire. Par conséquent, le
DL de f n’aura que des puissances impaires de x.
Au voisinage de 0 on a :
x3 x5 xn
sin x = x − + + ... + + o(xn ),
3! 5! n!
1
= 1 + x + x + ... + x + o(xn ).
2 n
1−x
On a alors :
3 5
sin x − x − x3! + x5! + o(x6 )
f (x) = = 3 5
x sin x x(x − x3! + x5! + o(x6 ))
3 x5 x3
− x3! + 5!
+ o(x6 ) − 3!x + 5!
+ o(x4 )
= x2 x4
= x2 x4
.
x2 (1 − 3!
+ 5!
+ o(x5 )) 1− 3!
+ 5!
+ o(x 5)

Or, on a :
1 1
x2 x4
=
1− 3!
+ 5!
+ o(x5 ) 1 − u(x)
x2 4
avec u(x) = 3!
− x5! − o(x5 ) tel que u(0) = 0. On peut donc trouver le DL de
1 1
2 4 par composition avec celui de 1−x . On a :
1− x3! + x5! +o(x5 )

1 x2 x4 x2 x4
x2 x4
=1+( − ) + ( − )2 + o(x4 ),
1− 3!
+ 5!
+ o(x5 ) 3! 5! 3! 5!
ce qui donne, après développement et en ne gardant que les puissances de x inférieures
ou égales à 4 :
1 x2 1 1
x2 x4
=1+ +( − )x4 + o(x4 ).
1− 3!
+ 5!
+ o(x5 ) 6 36 120

10
On a alors :
µ ¶µ ¶
x x3 4 x2 1 1 4 4
f (x) = − + + o(x ) 1+ +( − )x + o(x ) .
3! 5! 6 36 120
Après développement et en ne gardant que les puissances de x inférieures ou égales à
4, on obtient :
x 7x3
f (x) = − − + o(x4 ). (1)
6 360
Remarque : Attention, ici on est obligé de considérer le DL de sin à l’ordre 6 pour
trouver ensuite celui de f à l’ordre 4!

2. Le DL de f est valable au voisinage de 0, excepté éventuellement en 0. De (1), on


déduit :
x
f ∼− ,
0 6
d’où
x
lim f (x) = lim − = 0.
x−→0 x−→0 6
Or, par définition de f on a f (0) = 0. Par conséquent, lim f (x) = f (0) : f est continue
x−→0
en 0.
On a alors au voisinage de 0 :
3
f (x) − f (0) f (x) − x6 − 7x + o(x4 ) 1 7x2
= = 360
=− − + o(x3 ),
x−0 x x 6 360
d’où :
f (x) − f (0) 1
∼− .
x−0 0 6
f (x)−f (0)
On a alors lim x−0
= lim (− 61 ) = − 16 : f est donc dérivable en 0 et sa dérivée en
x−→0 x−→0
0 vaut − 61 .
3. La fonction x 7−→ x1 est de classe C 1 sur ] − π, π[\{0}. La fonction x 7−→ sin x est de
classe C 1 sur R et ne s’annule pas sur ] − π, π[\{0}. Par conséquent, x 7−→ sin1 x est de
classe C 1 sur ] − π, π[\{0} et f également.
Il reste donc à montrer que f est de classe C 1 en 0. Dans la question précédente, on a
montré que f est continue et dérivable en 0. Il reste donc à montrer que f 0 est continue
en 0.
∀x ∈] − π, π[\{0}, on a :

0 1 cos x − sin2 x + x2 cos x


f (x) = − 2 + = .
x sin2 x x2 sin2 x
Or on a : sin x ∼ x d’où, x2 sin2 x ∼ x4 . On cherche maintenant un équivalent de
0 0
− sin2 x + x2 cos x en 0. Attention, il est interdit d’additionner des équivalents : on va

11
donc passer par les DL. On a :
x3
sin x = x − + o(x4 ),
3!
d’où :
x4
sin2 x = x2 − + o(x4 ),
3
et :
x2 x4
cos x = 1 − + + o(x4 ),
2! 4!
d’où
x4 x6
x2 cos x = x2 − + + o(x6 ).
2! 4!
On a donc :
x4
x cos x − sin x = − + o(x4 ),
2 2
6
d’où
x4
x2 cos x − sin2 x ∼ − .
0 6
Finalement, on a :
4
− sin2 x + x2 cos x − x6 −1
2 ∼ 4 = .
2
x sin x 0 x 6
On a donc lim f 0 (x) = −1
6
= f 0 (0) : f 0 est continue en 0.
x−→0

Exercice 5
Donner le développement limité à l’ordre 4 au voisinage de 0 de la fonction f définie sur
un voisinage V de 0 et telle que :
½
∀x ∈ V, f 0 (x) = tan(x + f (x))
f (0) = π4 .

Correction :
Par définition, f dérivable au voisinage de 0 et on a, ∀x ∈ V :

f 0 (x) = tan(x + f (x)).

Comme f et la fonction tan sont dérivable au voisinage de 0, la fonction f 0 est aussi dérivable
au voisinage de 0 et on a :

f 00 (x) = (1+f 0 (x))(1+tan2 (x+f (x))) = (1+f 0 (x))(1+(f 0 (x))2 ) = 1+f 0 (x)+(f 0 (x))2 +(f 0 (x))3 .

Comme f 0 est dérivable au voisinage de 0, f 00 l’est aussi et on a :

f 000 (x) = f 00 (x)(1 + 2f 0 (x) + 3(f 0 (x))2 ).

12
Comme f 0 et f 00 sont dérivables au voisinage de 0, f 000 l’est aussi et on a :

f 0000 (x) = f 000 (x)(1 + 2f 0 (x) + 3(f 0 (x))2 ) + f 00 (x)(2f 00 (x) + 6f 00 (x)f 0 (x)).

On a donc :
π
f (0) =
4
π
f 0 (0) = tan(0 + f (0)) = tan( ) = 1
4
f 00 (0) = 1 + f 0 (0) + (f 0 (0))2 + (f 0 (0))3 = 4
f 000 (0) = f 00 (0)(1 + 2f 0 (0) + 3(f 0 (0))2 ) = 24
f 0000 (0) = f 000 (0)(1 + 2f 0 (0) + 3(f 0 (0))2 ) + f 00 (0)(2f 00 (0) + 6f 00 (0)f 0 (0)) = 272.

D’après le théorème de Taylor Young, on a donc au voisinage de 0 :

f 0 (0) f 00 (0) f 000 (0) f 0000 (0) 4


f (x) = f (0) + x+ x+ x+ x + o(x4 )
1! 2! 3! 4!
π 34 4 4
= + x + 2x + 4x + x + o(x ).
4 3

13
Exercices supplémentaires - Analyse
2008–2009

Développement limités et équivalents


Exercice 1 En utilisant les DL usuels du formulaire, donner le développement limité en
0 des fonctions suivantes (l’ordre du DL étant donné entre parenthèses) :
sin(x)
1. x
(3) 4. esin x (3)
2. 2(sin(x) + sinh(x)) (4) 5. ecos x (3)
ln(1+x)
3. 1+x
(4) 6. co tan(x) (5)

Exercice 2
1. En utilisant la formule de Taylor Young, calculer le DL à l’ordre 4 au voisinage de 0
de la fonction f définie par :
1
f (x) = .
1 + x2
2. Calculer la dérivée de f . Puis donner l’ensemble des primitives de f .
3. Déduire de la question 1. et 2. le DL à l’ordre 3 des fonctions g et h définies par :
2x
g(x) = et h(x) = arctan x.
(1 + x2 )2

Exercice 3 Développement limité au voisinage de +∞


1. On considère la fonction f définie par :
x+1
f (x) = ln( ),
x
et on souhaite calculer son DL à l’ordre 3 au voisinage de +∞. Pour cela, on pose
le changement de variable y = x1 . Ainsi, lorsque x est au voisinage de +∞, y est au
voisinage de 0 : on se ramène donc à un calcul de DL au voisinage de 0.
On procède alors en trois étapes :
Donner l’expression f ( y1 ) en fonction de y.
Calculer le DL au voisinage de 0 à l’ordre 3 de y 7−→ f ( y1 ).
Puis, en déduire le DL au voisinage de +∞ à l’ordre 3 de f
2. De la même manière, calculer le DL au voisinage de +∞ à l’ordre 5 de f : x 7−→
x2 − 3x + 2
f (x) = 2 .
x +x+1

1
Exercice 4 Développement limité au voisinage de a
1. On souhaite calculer le DL au voisinage de a = π2 à l’ordre 4 de x 7−→ sin(x).
Pour cela, on pose le changement de variable y = x− π2 . Ainsi, lorsque x est au voisinage
de π2 , y est au voisinage de 0 : n se ramène donc à un calcul de DL au voisinage de 0.
On procède alors en trois étapes :
Donner l’expression f (y + π2 ) en fonction de y.
Calculer le DL au voisinage de 0 à l’ordre 4 de y 7−→ f (y + π2 ).
Puis, en déduire le DL au voisinage de π2 à l’ordre 4 de f.
π
2. De la même manière, calculer le DL au voisinage de 6
à l’ordre 4 de f : x 7−→ f (x) =
(cos(2x))2 .

Exercice 5 En utilisant les DL (à vous de voir quel est l’ordre le plus judicieux), donnez
un équivalent en 0 des fonctions suivantes :
sin(x)
x
1
( 1−x − ex ) x12 ,

et en déduire la valeur des limites suivantes :


sin(x) 1 1
lim et lim ( − ex ) 2 .
x→0 x x→0 1−x x

Intégrales
Exercice 6 Fractions rationnelles
Calculer les intégrales suivantes :
1. Z 1
1
dx
0 x2 +x+1
2. Z 1
3x + 2
dx
0 x2 +x+3
3. Montrer que :
x3 − 2 2 2 1
3 2
=1+ 2 + −
x −x x x x−1
Remarque : ce résultat est obtenu par décomposition en éléments simples.
En déduire la valeur de l’intégrale suivante :
Z 1
2 x3 − 2
dx
0 x 3 − x2

2
4. Montrer que :
x2 + 2x + 3 1 1
2
= + 2 .
(x + 2)(x + x + 1) x+2 x +x+1
En vous aidant du résultat trouvé à la question 1., calculer :
Z 1
x2 + 2x + 3
2
dx.
0 (x + 2)(x + x + 1)

Exercice 7
Calculer les intégrales suivantes par changement de variable ( le changement de variable
étant indiqué entre parenthèses) :
1. Z 1 √
2t
√ dt (u = 2t + 1)
0 2t + 1
2. Z 1
1
√ dt (t = sinh u)
0 1 + t2
3. Z π
4 cos x − sin x
dx (sin x + cos x = t)
π
8
3 + sin(2x)

Exercice 8
Par intégration par parties (une ou plusieurs intégrations par parties peuvent être néces-
saires selon le cas), calculer les primitives des fonctions suivantes :

1. ln x, 2. arctan x, 3. arcsin x, 4. (x2 + x + 1)e2x ,


5. x sin x.
Rx
Rappel : calculer les primitives d’une fonction f revient à calculer l’intégrale 0 f (t)dt +
K, K ∈ R

Intégrales généralisées
Exercice 9
Donner la nature (intégrale convergente ou non convergente), sans calculer l’intégrale,
des intégrales généralisées suivantes :
Z +∞ Z +∞ Z π
dt cos x 2 sin x
1. , 2. dx, dx.
1 t(1 + t2 )1/2 π x3 0 x

3
Indications Exercices Supplémentaires - Analyse
2008–2009

Développement limités et équivalents


Ne pas oublier de toujours vérifier que la fonction admet un DL avant de le calculer ! ! !

Exercice 1
1. Utiliser le DL au voisinage de 0 de sin(x) et le pousser à l’ordre 4.
2. Somme de 2 DL usuels : rien de compliqué.
1
3. Multiplication de 2 DL usuels : celui de ln(1 + x) et celui de 1+x
4. Composition de 2 DL : pas de problème car sin(0) = 0
5. Composition de 2 DL : faire attention ici car cos(0) 6= 0! Il faut donc séparer la partie
du DL du cos(x) qui ne tend pas vers 0 quand x tend vers 0.
6. Division et composition de 2 DL : faire apparaitre au dénominateur une quantité de la
1
forme 1 + u(x) avec u(x) → 0 quand x → 0 et utiliser le DL au voisinage de 0 de 1+x
(même méthode utilisée en cours dans un exemple).

Exercice 2
1
1. Utiliser le DL au voisinage de 0 de 1+x
2. Rien de compliqué !
3. Dérivation et intégration d’un DL (voir cours).

Exercice 3
1. Tout est expliqué !
2. Faire comme pour la question 1.

Exercice 4
1. Tout est expliqué !
2. Faire comme pour la question 1.

Exercice 5 Un équivalent est donné par le premier terme non nul du développement
limité.
Si f et g sont équivalentes en x0 , et que limx→x0 f (x) existe et est finie, alors limx→x0 f (x) =
limx→x0 g(x).

1
Intégrales
Exercice 6
x+b 2
1. Exprimer le dénominateur x2 + x + 1 comme une quantité de la forme : k(1 + ( ) ),
a
a, b, k étant à déterminer.
On a alors :
1 1
=
2
x +x+1 x+b 2
k(1 + ( ))
a
1
et la primitive de est a arctan( x+b ).
x+b 2 a
1+( )
a
2. On pose u(x) = x2 + x + 3. Exprimer le numérateur 3x + 2 comme une quantité de la
forme ku0 (x) + c, k et c étant à déterminer.
On a alors :
3x + 2 ku0 (x) c
2
= + 2 .
x +x+3 u(x) x +x+3
u0 (x)
Pour le premier terme, on utilise le fait qu’une primitive de u(x)
est ln |u(x)| et pour
le second terme, on fait comme pour la question 1.
3. Utilisation de primitives usuelles.
4. Utilisation de primitives usuelles et de la réponse à la question 1.

Exercice 7
Pas d’indication particulière. Vérifier cependant bien avant de faire le calcul que ces
intégrales ne sont pas impropres (généralisées).

Exercice 8
Pour la fonction 4. plusieurs intégrations par parties sont nécessaires.

Intégrales généralisées
Exercice 9
1. Utiliser un équivalent de la fonction en +∞.
2. Utiliser une majoration de la fonction.
3. Utiliser la continuité de la fonction en 0.

2
Solutions des Exercices supplémentaires - Analyse
20082009

Développement limités et équivalents


Exercice 1
1.
sin(x) x2
=1− + o(x3 )
x 6
2.
2(sin(x) + sinh(x)) = 4x + o(x4 )
3.
ln(1 + x) 3 11 25
= x − x2 + x3 − x4 + o(x4 )
1+x 2 6 12
4.
x2
esin x = 1 + x + + o(x3 )
2
5. Attention dans ce cas ! On a :
x2 x4 u(x)2 u(x)3
cos x = 1− + +o(x ) et e
4 u(x)
= 1+u(x)+ + +o(u(x)3 ) pour u telle que u(0) = 0,
2! 4! 2! 3!
or cos(0) 6= 0 donc on ne peut pas prendre u = cos. On note donc u = cos(x)−cos(0) =
cos x − 1. On a bien u(0) = 0 et donc :

(cos x − 1)2 (cos x − 1)3


ecos x−1 = 1 + (cos x − 1) + + + o((cos x − 1)3 ),
2! 3!
d'où :
(cos x − 1)2 (cos x − 1)3
ecos x = e × ecos x−1 = e(1 + (cos x − 1) + + + o((cos x − 1)3 )).
2! 3!
En utilisant le DL de cos x au voisinage de 0, on obtient alors :
x2
ecos x = e(1 − + o(x3 )).
2

6. co tan x n'admet pas de DL en 0 car cette fonction n'admet pas de limite nie en 0 (ce
qui est une condition nécessaire à l'existence d'un DL).

Exercice 2

1
1. Pour utiliser la formule de Taylor Young et obtenir le DL à l'ordre 4, on calcule
f (0), f 0 (0), f 00 (0), f 000 (0) et f 0000 (0), et on obtient :
1
f (x) = = 1 − x2 + x4 + o(x4 ).
1 + x2

2.
−2x
f 0 (x) = = −g(x)
(1 + x2 )2
Toute primitive de f est de la forme :
arctan x + k = h(x) + k, k ∈ R

3. Pour obtenir le DL de g et de h on dérive et on intègre le DL de f puisque g et h


sont (à un signe près pour g ) la dérivée et une primitive de f . On obtient :
2x
g(x) = 2 2
= 2x − 4x3 + o(x3 )
(1 + x )
x3 x5
h(x) = arctan x = x − + + o(x5 )
3 5

Exercice 3 Développement limité au voisinage de +∞


1. On a :
1
f (x) = f ( ) = ln(1 + y).
y
Lorsque x est au voisinage de +∞, y est au voisinage de 0. On utilise donc le DL de
ln(1 + y) au voisinage de 0 :

y2 y3 y4
ln(1 + y) = y − + − + o(y 4 )
2 3 4
et en repassant à la variable x = y1 , on obtient le DL à l'ordre 4 au voisinage de +∞
de f (x) :
x+1 1 1 1 1 1 1
f (x) = ln( )= − 2
+ 3
+ o( 4 ),
x x 2x 3x x
2.
x2 − 3x + 2 4 5 1 4 5 1
f (x) = 2
= 1 − + 2 − 3 − 4 + 5 + o( 5 ).
x +x+1 x x x x x x
.

Exercice 4 Développement limité au voisinage de a

2
1. On a : π
sin(x) = sin(y +) = cos y.
2
Lorsque x est au voisinage de π2 , y est au voisinage de 0. On utilise donc le DL de cos y
au voisinage de 0 :
y2 y4
cos y = 1 − + + o(y 4 )
2! 4!
et en repassant à la variable x = y + π2 , on obtient le DL à l'ordre 4 au voisinage de π2
de sin(x) :
(x − π2 )2 (x − π2 )4 π
sin(x) = 1 − + + o((x − )5 )
2 4! 2
2.

1 √
2 π π 2 8 3 π 8 π π
(cos(2x)) = − 3(x − ) + 2(x − ) + (x − )3 − (x − )4 + o((x − )4 )
4 6 6 3 6 3 6 6

Exercice 5
sin(x) x2 sin(x) sin(x)
= 1− + o(x2 ) donc ∼ 1 d'où lim = 1.
x 6 x 0 x→0 x
1 1 1 5 1 1 1 1 1
( − ex ) 2 = + x + o(x) donc ( − ex ) 2 ∼ d'où lim ( − ex ) 2
1−x x 2 6 1−x x 0 2 x→0 1 − x x

Intégrales
Exercice 6 Fractions rationnelles
1. 4

Z 1 Z 1
1 2 3 2x + 1 π
dx = 3
dx =[ arctan( √ )]10 = √
0
2
x +x+1 0 1+ ( 2x+1
√ )2
3
3 3 3 3
2.
1 3
1
(2x + 1) + 21 3 1 2x + 1 1 1
Z Z Z Z
3x + 2 2 1
2
dx = dx
= dx + dx
0 x +x+3 0 x2 + x + 3 2
2 0 x +x+3 2
2 0 x +x+3
4
1 1
Z
3 2 11
= [ln x + x + 3 ] + dx
2 2 0 1 + ( 2x+1
√ )2
11
3 1 2x + 1 1
= [ln x2 + x + 3 ] + [ √ arctan( √ )]0
2 11 11
3 5 1 3 1
= ln( ) + √ (arctan( √ ) − arctan( √ ))
2 3 11 11 11

3
3. Attention, erreur sur le sujet : intégrer entre 1
4
et 12 .
1 1
x3 − 2
Z Z 
2 2
2 2 1
dx = 1+ 2 + − dx
1
4
x3 − x2 1
4
x x x−1
2 1 17
= [x − + 2 ln |x| − ln |x − 1|] 21 = + ln 6
x 4 4
4.
1 1 1
x2 + 2x + 3
Z Z Z
1 1
dx = dx + dx
0 (x + 2)(x2 + x + 1) 0 x+2 2
0 x +x+1
π 3 π
= [ln |x + 2|]10 + √ = ln( ) + √
3 3 2 3 3

Exercice 7
1.
Z1 Z1
2t 2
√ dt = (u2 − 1)du =
2t + 1 3
0 0

2.
Z1 Z arg sinh 1 √
1
√ dt = du = arg sinh 1 − arg sinh 0 = ln(1 + 2)
1 + t2 arg sinh 0
0

3. Ce changement de variables était un peu plus délicat. Il fallait remarquer que :

sin(2x) = (sin x + cos x)2 − 1.

On a alors :
π √
Z4 Z2 √ 
sin π8 + cos π8

cos x − sin x 1 2 π
dx = dt = − arctan( √ )
3 + sin(2x) t2 + 2 2 4 2
π π
8
sin 8
+cos π8

Exercice 8
1. Primitives de ln x :
x ln x − x + k, k ∈ R
2. Primitives de arctan x :
1
x arctan x − ln 1 + x2 + k, k ∈ R
2

4
3. Primitives de arcsin x :

x arcsin x + 1 − x2 + k, k ∈ R

4. Primitives de (x2 + x + 1)e2x :


e2x
(1 + x2 ) + k, k ∈ R
2
5. Primitives de x sin x :
−x cos x + sin x + k, k ∈ R

Intégrales généralisées
Exercice 9
dt
1. : problème en +∞
R +∞
1
t(1 + t2 )1/2
On pose y = 1t et on a :
1 1 y2
= 1 2 1/2
= .
t(1 + t2 )1/2 1
(1 + ) (1 + y 2 )1/2
y y

Au voisinage de y = 0 on a :
y2 1 1
2 1/2
= y 2 (1 + y 2 + o(y 2 )) = y 2 + y 4 + o(y 4 ),
(1 + y ) 2 2
d'où, au voisiange de t = +∞ :
1 1 11 1
= + + o( ).
t(1 + t2 )1/2 t2 2 t4 t4
On a donc :
1 1
∼ .
t(1 + t2 )1/2 ∞ t2
Remarque : n peut trouver cet équivalent sans passer par les DL. On a :
1 + t2 ∼ t2 ,

d'où :
1 1
(1 + t2 )1/2 ∼ (t2 )1/2 = t et donc 2 1/2
∼ 2
∞ t(1 + t ) ∞ t
dt R +∞ dt
Finalement, converge puisqu'elle est de même nature que qui
R +∞
1 1
t(1 + t2 )1/2 t2
est convergente (intégrale de Riemann)

5
R +∞ cos x
2. π
dx : problème en +∞
x3
cos x 1 R +∞ 1
On a, sur [π, +∞[, 0 < 3
< 3 . Or, π dx converge (intégrale de Riemann)
x x R +∞ cosx3
x
donc d'après le critère de majoration, π 3
dx converge, ce qui implique que
R +∞ cos x x
π
dx converge.
x3
R π sin x
3. 0
2
dx : problème en 0
x
sin x sin x R π sin x
La fonction admet une limite nie en 0 : lim = 1. Par conséquent, 02 dx
x x→0 x x
est convergente.

6
Examen de Mathématiques

Analyse
13 janvier 2009

Les calculatrices et téléphones portables ne sont pas autorisés. Le barème est approximatif.
Une attention particulière sera portée aux justications, à la clarté du raisonnement et à la
rédaction.

Exercice 1 (6 points)
1
On considère la fonction f : x 7−→ √ 1 .
2 + x + (2 + x) 3
1. Trouver c0 , c1 , c2 et d tels que :

6t3 = (t + 1)(c2 t2 + c1 t + c0 ) + d.

1
2. En posant le changement de variables t = (2 + x) 6 et en vous aidant de la question 1,
calculer l'intégrale : Z 0
f (x)dx, ∀a ∈] − 2, 0[.
a

3. En passant à la limite quand a tend vers −2, conclure quant à la nature (convergente
R0
ou divergente) de l'intégrale −2 f (x)dx.
4. Question supplémentaire : Donner l'ensemble des primitives de f .

Exercice 2 (5 points)
On considère l'intégrale I dénie par :
Z 1 x ln(1+x)
e −1
I= 5 dx.
0 x2
1. A l'aide des DL usuels, calculer le DL au voisinage de 0 à l'ordre 4 de la fonction
ex ln(1+x) .
2. En déduire la nature de l'intégrale I.

Exercice 3 (5 points) 1. Trouver a et b tels que :

2 a b
= − .
x(1 + 2x) x 1 + 2x

1
2. A l'aide d'une intégration par parties et de la question 1, calculer l'intégrale :
Z 2
ln(1 + 2x)
dx.
1 x2

Exercice 4 (6 points)
1. A l'aide du théorème des accroissements nis (appliqué à la fonction ln), montrer que
pour tout x > 0, on a :
1 1
< ln(x + 1) − ln(x) < .
x+1 x
2. Calculer alors
lim x(ln(x + 1) − ln(x))
x→∞

et en déduire que
1
lim (1 + )n = e1
x→∞ x

2
Introduction à l'Analyse Harmonique

E. Montseny

Table des matières


1 Introduction 3
2 Séries de Fourier 3
2.1 Dénitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.2 Propriétés et théorème important . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

3 Transformation de Fourier 8
3.1 Dénitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
3.2 Propriétés de la transformation de Fourier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

4 Transformation de Laplace 12
4.1 Dénitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
4.2 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

1
2
1 Introduction
Au XVIIIe s, les physiciens et mathématiciens se penchèrent sur l'expression des solutions des
premières équations aux dérivées partielles établies à cette époque : l'équation des cordes vibrantes
et l'équation de la chaleur. Bien que l'intuition de décomposer selon les fréquences propres (har-
moniques) était présente dans les esprit depuis déjà quelques temps (notamment pour l'équation
des cordes), c'est Fourier qui le premier apporta au début du XIXe s. de nombreux éléments pour
expliciter cette décomposition et la systématiser : l'analyse harmonique était née, et allait connaître
un développement permanent jusqu'à nos jours.
On introduit dans ce cours les notions de base de l'analyse harmonique. On y présente les outils
incontournables que sont les séries de Fourier, la transformation de Fourier ainsi que la transfor-
mation de Laplace qui la généralise 1 . Le but du cours est d'assimiler les notions clé de l'analyse
harmonique et d'acquérir quelques automatismes calculatoires indispensable dans les sciences de
l'ingénieur.
Bien qu'il ne s'agisse pas explicitement d'un cours de traitement du signal, le terme signal y sera
allègrement employé. Il faut voir ce terme comme étant générique : si une émission TV hertzienne
est bien sûr un signal, l'évolution au cours du temps de la èche à l'extrémité d'une poutre en est
également un, ainsi qu'un champ de pression u(t, x) donnant la pression en un point spatial x au
temps t, dont on pourra eectuer une transformation de Fourier (par exemple) selon la variable t,
ou x, ou les deux !
Comme son nom l'indique, le but de l'analyse harmonique est de travailler dans le domaine
fréquentiel. Les outils sus-cités permettent de donner une nouvelle représentation (équivalente)
d'un signal f (on parle de dualité temps-fréquence). Ces outils permettent de traiter de nombreux
problèmes de manière simpliée et pourvu d'une signication physique certaine.

2 Séries de Fourier
2.1 Dénitions
Les séries de Fourier sont un outil de choix pour l'étude de fonctions périodiques. Le résultat
essentiel de cette section est que toute fonction périodique (assez régulière) peut être écrite comme
étant la somme de fonctions élémentaires périodiques (synthèse).
1
La théorie des distributions, développée par L. Schwartz, est un cadre nécessaire (c'est en fait le seul) à une
présentation rigoureuse de tous ces outils (ne serait-ce que par l'omniprésence de la distribution de Dirac δ ) : elle
permet de les unier et de donner un sens aux arguments physiques intuitifs utilisés jusqu'alors.

3
Dénition 1
Soit f une fonction T -périodique, à valeur réelle ou complexe. On appelle coecients de
Fourier exponentiels de f la suite de nombres complexes dénie par :
1 a+T
Z
−2inπt
cn = f (t)e T dt, ∀n ∈ Z (1)
T a
Si la fonction f est à valeurs réelles, on utilise souvent les coecients de Fourier trigono-
métriques de f :
Z a+T 
2 2πnt
an = f (t) cos dt, ∀n ∈ N (2)
T a T
Z a+T  
2 2πnt
bn = f (t) sin dt, ∀n ∈ N∗
T a T

Remarque : On parle souvent de spectre de f . Cette nomination sera justiée par la suite lorsque l'on
parlera de spectre fréquentiel d'un signal.
Remarque : Si les coecients an et bn sont souvent utilisé lorsqu'on manipule des fonctions réelles, les
coecients cn présentent l'intérêt, en plus d'être plus synthétiques, de faire l'analogie avec la transformée
de Fourier continue des fonctions non périodiques (cf. section suivante).
Proposition 2
R a+T /2
Si f est impaire, alors an = 0 ∀n ∈ N et bn = 4 2πnt
dt, ∀n ∈ N∗ .

T a f (t) sin T
R a+T /2
Si f est paire, alors bn = 0 ∀n ∈ N∗ et an = 4 2πnt
dt, ∀n ∈ N.

T a f (t) cos T

Exemple :  Soit la fonction L-périodique g dénie par (cf. gure 1) :

L t si t ∈ [0, 2 ]
 2 L
g(t) = (3)
2 − L t si t ∈ [ L2 , L]
2

Ses coecients de Fourier sont donnés par :

2 π 2 si n est impair.
a0 = 1, an = 0 ni n pair et n−4
(4)
bn = 0 ∀n ∈ N (f est paire).

 Soit la fonction L-périodique h dénie par (cf. gure 2) :

1 si t ∈ [0, π]

h(t) =
0 si t ∈ [π, 2π]

Ses coecients de Fourier sont donnés par :

a0 = 12 , an = 0 ∀n ∈ N∗
bn = 0 ni n pair et 4
nπ si n est impair.

Dénition 3 (Synthèse )
On appelle développement en série de Fourier (DSF) de f (on parle aussi de synthèse de
Fourier ) la série : X 2iπnt
cn e T , (5)
n∈Z

4
ou, dans le cas des coecients trigonométriques :
   
a0 X 2πnt 2πnt
+ an cos + bn sin . (6)
2 T T
n>1

On a alors le résultat fondamental suivant.


Théorème 4 (Théorème de Dirichlet )
Soit f une fonction T −périodique, de classe C 1 par morceaux. Alors, le DSF de f converge
− (t+ )
simplement vers f (t )+f
2 (demi-somme entre les limites à gauche et à droite), soit :

f (t− ) + f (t+ ) X 2iπnt


∀t, = cn e T , (7)
2
n∈Z

en utilisant les coecients trigonométriques :

f (t− ) + f (t+ )
   
a0 X 2πnt 2πnt
∀t, = + an cos + bn sin . (8)
2 2 T T
n>1

Concrètement, ça signie que en tout point de continuité de la fonction f , le DSF de f vaut


− (t+ )
f (t). Si f est discontinue en t, son DSF est égal à f (t )+f
2 .

Ainsi, toute fonction périodique f est entièrement caractérisée par un ensemble dénombrable de
coecients {an }n∈N et {bn }n∈N∗ : on peut recomposer la fonction f par la seule connaissance de ces
coecients, qui traduisent la contribution de la nème harmonique (fréquence Tn ) dans le signal global
f . Dit autrement, toute fonction périodique f (assez régulière) est une superposition (pondérée) de
signaux périodiques élémentaires de fréquence multiple de la fréquence fondamentale T1 (fréquence
de f ).
Cette propriété est à la base du développement de l'analyse harmonique. Outre une représen-
tation intuitive des signaux, elle permet de simplier de nombreux problèmes en utilisant une telle
décomposition, de telle sorte que l'analyse de Fourier se retrouve dans à peu près toutes les sciences
de l'ingénieur : mécanique, acoustique, traitement du signal, analyse des système linéaires, etc.
Remarque : La formule (7) pour une fonction continue s'écrit :
2iπnt
X
∀t, f (t) = cn e T .
n∈Z

Cette écriture ressemble à une décomposition de la fonction f sur une base (de fonctions). La notion de
base est eectivement sous-jacente au développement en séries de Fourier.
Exemple : Reprenons l'exemple de la fonction triangle g traitée précédemment. Cette fonction est de classe
C 1 par morceaux et est continue. Ainsi, elle s'identie en tout point à son développement en série de
Fourier :
1 X −4 2π(2p + 1) t
∀t ∈ R, g(t) = + 2 2
cos( ).
2 (2p + 1) π L
p>0
De plus, on peut (par exemple) aisément en déduire l'égalité (loin d'être triviale) suivante, en prenant
L
t = 2π :
X −4 1 1
2 2
cos(2p + 1) = − .
(2p + 1) π π 2
p>0

5
On donne ci-après un exemple de synthèse de Fourier pour les deux signaux g et h dont on a calculé les
coecients de fourier précédemment.

1.4 1.4

1.2 1.2

1 1

0.8 0.8

0.6 0.6

0.4 0.4

0.2 0.2

0 0
0 5 10 15 0 5 10 15
t t

1.4 1.4

1.2 1.2

1 1

0.8 0.8

0.6 0.6

0.4 0.4

0.2 0.2

0 0
0 5 10 15 0 5 10 15
t t

Fig. 1  Synthèse de Fourier de la fonction g (L = 6) jusqu'à la première, 5e et 9e harmonique.

6
1 1.2

1
0.8
0.8
0.6 0.6

0.4 0.4

0.2
0.2
0

0 −0.2
0 5 10 15 0 5 10 15
t t

1.2 1.2

1 1

0.8 0.8

0.6 0.6

0.4 0.4

0.2 0.2

0 0

−0.2 −0.2
0 5 10 15 0 5 10 15
t t

Fig. 2  Synthèse de Fourier de la fonction h jusqu'à la première, 5e et 21e harmonique.

2.2 Propriétés et théorème important


Notons tout d'abord que, dans le cas où f est une fonction a valeurs réelles, on a les relations
suivantes entre les coecients exponentiels et trigonométriques :
a0 an − ibn an + ibn
c0 = , ∀n ∈ N∗ , cn = , c−n = = c−n
2 2 2
et réciproquement :

a0 = 2c0 ; ∀n ∈ N∗ , an = cn + c−n , bn = i(cn − c−n ).

Le théorème qui suit est fondamental : il donne une relation directe entre l'énergie d'un signal
périodique et ses coecients de Fourier.
Théorème 5 (Formule de Parseval )
Soit f une fonction T -périodique C 1 par morceaux. Alors :
1 a+T
Z X
|f (t)|2 dt = |cn |2 . (9)
T a
n∈Z

7
La même relation si on utilise les coecients trigonométriques (fonction a valeurs réelles) :
a+T
a20 X
Z
2
|f (t)|2 dt = + |an |2 + |bn |2 .
T a 2
n>1

Remarque : Comme souvent en mathématiques, ce théorème peut être employé de plusieurs manières. On
peut utiliser cette relation pour donner l'expression de l'énergie d'un signal à partir de ses coecients
de fourier, mais aussi pour calculer explicitement la valeur d'une série numérique "compliquée". (comme
on l'a fait en utilisant le théorème de Dirichlet dans un exemple précédent)

3 Transformation de Fourier
De manière lapidaire, la transformation de Fourier est aux fonctions intégrables2 ce que les
séries de Fourier sont aux fonctions périodiques. On a vu qu'une fonction de période T peut être
représentées par des coecients traduisant le "degré de contribution" des harmoniques de fréquence
T dans la fonction.
n

On peut alors se demander ce qu'il se passe lorsqu'on travaille avec une fonction non périodique,
qui peut être vue comme une fonction périodique dont la période T tend vers l'inni. Intuitivement,
on va se retrouver avec des harmoniques de fréquences Tn de plus en plus proches jusqu'à obtenir un
véritable continuum de fréquences ; la suite de coecients {cn }n laisse ainsi place à une fonction,
appelée spectre fréquentiel de f , ou transformée de Fourier de f . La série de Fourier, traduisant la
superposition des harmoniques composant le signal f , laissera place à une intégrale sur l'ensemble
des fréquences réelles.
Attention : Ne pas confondre transformée et transformation : la transformée est le résultat de la transfor-
mation.

3.1 Dénitions
Dénition 6
Soit f ∈ L1 (R), c'est-à-dire une fonction intégrable3 . On appelle transformée de Fourier de
f la fonction fb (de la variable réelle ξ et à valeur complexe) dénie par :
Z
f (ξ) =
b f (t) e−2iπξt dt. (10)
R

On parle souvent de spectre (fréquentiel) de f , car la variable ξ est homogène à une fréquence.
On note parfois F la transformation de Fourier (donc fb := Ff )

Attention : Il existe plusieurs dénitions de la transformation de Fourier, toutes équivalentes mais intro-
duisant des coecients dans les formules. On prendra garde à la dénition choisie dans les diérents
ouvrages lorsqu'on cherche un formulaire de transformées.
Remarque : Pour reprendre ce qui a été dit en introduction de cette section, un calcul simple montre que si
on considère la troncature d'une fonction et sa périodisation, alors ses coecients de Fourier sont, à un
2
En fait aux fonctions de carré intégrable, voire, dans un cadre plus général, aux distributions tempérées.

8
facteur près, exactement la transformée de Fourier (continue) du signal tronqué, évaluée à la fréquence
T . On sent bien que, en repoussant la troncature à l'inni, le spectre de la fonction de départ et celui
n

de la fonction tronquée vont coincider (puisque la troncature se rapproche du signal original), et les
coecients de Fourier de la fonction tronquée-périodisée vont ainsi devenir le spectre (continu) de f
comme le mettra en évidence le théorème suivant.
Comme la transformée de Fourier d'une fonction est une fonction à valeurs complexes, sa repré-
sentation est impossible. On dispose cependant de plusieurs représentations, ayant chacune une
signication physique, permettant de la visualiser ; par exemple, le carré du module, appelé densité
spectrale d'énergie (DSE), en est une qui permet de localiser le contenu énergétique d'un signal en
fonction des fréquences (cf. gure 3).
5
x 10
1 2.5

0.8

0.6 2

0.4

0.2 1.5

−0.2 1

−0.4

−0.6 0.5

−0.8

−1 0
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0.08 0.09 0.1 −500 −400 −300 −200 −100 0 100 200 300 400 500
t (s) fréquence (Hz)

Fig. 3  Sinus de fréquence 100 Hz et sa DSE.

Si la fonction fb est également intégrable, on dénit alors la transformation inverse, qui permet de
revenir à l'original f à partir de fb, mettant en évidence l'équivalence entre les deux représentations
(temporelles et fréquentielles). Cette équivalence est essentielle car elle permet de légitimer l'utili-
sation de la transformation de Fourier pour résoudre de nombreux problèmes de manière simpliée.
Dénition 7
Si g ∈ L1 (R), on dénit la transformation de Fourier inverse F −1 par
Z
F −1 g (t) = g(ξ) e2iπξt dξ. (11)

R

On a alors le résultat suivant, liant f et fb.


Théorème-Dénition 8
) Si f et fb sont intégrables, on montre que f est égale (au sens des fonctions de ∈ L1 ) à F −1 (fb),
ce qui s'écrit :

f = F −1 fb presque partout. (12)

Si on veut écrire cette égalité "point par point", on a le résultat suivant, sous l'hypothèse que f

9
soit dérivables à gauche et à droite en t et que les limites existent :

f (t− ) + f (t+ )
Z
∀t, = fb(ξ) e2iπξt dξ. (13)
2 R

En les points de continuité de f , on a plus simplement :


Z
f (t) = fb(ξ) e2iπξt dξ. (14)
R

On peut noter de nombreuses analogies avec la synthèse en séries de Fourier vu dans la sec-
tion précédente, notament le théorème de Dirichlet qui arme que toute fonction T -périodique se
décompose comme somme de fonctions périodiques de fréquence Tn :
X 2iπnt
f (t) = cn e T .
n∈Z

La diérence est qu'ici, une fonction non périodique se décompose en une somme (l'intégrale est une
somme) de signaux périodiques à toutes les fréquences réelles ξ , et non seulement des fréquences
dénombrable Tn . L'analogie est la même entre l'expression des cn donné par (1) et celle de fb(ξ) : le
nombre fb(ξ) représente le "degré de présence" de la fréquence ξ dans le signal f , conférent à cette
transformation une signication physique forte.

3.2 Propriétés de la transformation de Fourier


La transformation de Fourier possède de nombreuses propriétés permettant de faciliter le calcul
de certaines transformées. Certaines propriétés ont une importance capitale pour la modélisation
de systèmes dynamiques régi par une convolution (tous les systèmes linéaires !), pour la résolution
d'équation diérentielle, etc.
Proposition 9
 Linéarité : Pour toutes fonctions f et g intégrables et pour tout réel λ, on a :
\
λf + g = λfb + gb.

 Contraction. Pour tout réel non nul a, on a :


F 1 bξ
f (at) −→ f ( ).
|a| a

 Décalage temporel (retard) : Pour tout réel t , on a : 0

F
f (t − t0 ) −→ fb(ξ) e−2iπξt0 .

 Décalage fréquentiel : Pour tout réel ξ , on a :


0

F
f (t) e2iπξ0 t −→ fb(ξ − ξ 0 ).

10
sin(2πξ)
Exemple : La transformée de Fourier de 1[−1,1] (t) en ξ est πξ (le montrer !). En déduire la transformée
de 1[0,1] (t) (TD).
Les propriétés qui suivent sont essentielles et mettent en évidences l'intérêt que peut présenter
la transformation de Fourier pour la résolution d'équations (intégro-)diérentielles/ aux dérivées
partielles, ainsi qu'à la modélisation des systèmes linéaires, dans laquelle elle tient une place centrale.
Proposition-Dénition 10
 Transformée d'une dérivée : Si f est dérivable et à dérivée intégrable, on a :
df
c
(ξ) = 2iπξ fb(ξ).
dt
De manière plus générale :
df
d (n)
(ξ) = (2iπξ)n fb(ξ)
dt
 Multiplication par t : Si tf (t) intégrable, alors :

[ dfb
−2iπ tf (t)(ξ) = (ξ)
ds
 Transformée d'une convolée : on appelle produit de convolution de f par g la
fonction, notée f ∗ g , dénie par :
Z
(f ∗ g) (x) := f (y) g(x − y) dy.
R

On a alors la propriété essentielle :

\
(f ∗ g)(ξ) = fb(ξ) gb(ξ).

On voit tout suite les simplications que peuvent apporter ces propriétés : ainsi, une équation
diérentielle pourra être transformée en équation algébrique aisément résoluble (sous réserve de
pouvoir déterminer la transformée inverse de la solution...) ; un produit de convolution, délicat à
manipuler et très couteux en terme de calcul, pourra être remplacé par un produit classique en
représentation fréquentielle, propriété très utilisée en automatique et traitement du signal.
Remarque : Attention à le notation abusive tf [(t)(ξ), qui est parfois employée par commodité : tf (t) n'est
pas une fonction mais un nombre ; or, la transformation de Fourier s'applique à une fonction, que l'on
devrait noter t 7→ tf (t) ou .f (.) en tout rigueur.
Comme pour les séries de Fourier, il existe un résultat établissant une correspondance entre
l'énergie d'un signal et celle de sa transformée de Fourier, sous réserve qu'ils soient tous deux de
carré intégrable.
Théorème 11 (de Plancherel )
Si f ∈ L2 (R) (f de carré sommable), alors sa transformée de Fourier est également de carré
sommable et on a l'égalité entre leur norme L2 :
Z Z
2
2
|f (t)| dt = fb(ξ) dξ.
R R

11
Proposition 12 (Décroissance à l'inni des transformées de Fourier )
La transformée de Fourier d'une fonction de régularité C k décroît vers 0 au moins aussi vite que
ξ k lorsque |ξ| → +∞.

Cette propriété est intuitivement évidente : plus un signal est régulier, plus son contenu fré-
quentiel va être basse fréquence, les hautes fréquences4 caractérisant des phénomènes rapides (voire
brutaux).

4 Transformation de Laplace
Dans cette partie, f désignera une fonction causale (i.e. telle que f (t) = 0 ∀t 6 0) localement
intégrable sur R (i.e. intégrable sur tout fermé borné). La notion de causalité fait de la transformation
de Laplace un outil de choix pour l'étude des systèmes dynamiques et la résolution d'équations
(intégro-)diérentielles.
Bien que constituant une généralisation de la transformation de Fourier5 , la transformation de
Laplace est généralement utilisée pour l'études des systèmes et la résolution d'équations diéren-
tielles ou la "partie temporelle" des équations aux dérivées partielles, associée à des conditions
initiales, alors que la transformation (ou série) de Fourier est davantage dédiée à l'analyse fré-
quentielle des signaux et à la "partie spatiale" des équations aux dérivées partielles, associée à des
conditions aux limites.

4.1 Dénitions
Dénition 13
On appelle transformée de Laplace de f la fonction F de la variable complexe p dénie
(lorsqu'elle existe) par l'intégrale :
Z +∞
F (p) := f (t) e−pt dt.
0

On note souvent L la transformation de laplace (donc F := L(f )).

Remarque : On appelle parfois la fonction F (p) le symbole-Laplace de f .


Remarque : On passe ici sous silence certaines considération sur p concernant la convergence de l'intégrale
(abscisse de convergence).
Exemple : F (p) = 1
p est la transformée de Laplace de la fonction de heaviside (ou échelon unité) dénie
par
0 si t < 0

f (t) =
1 si t > 0
4
Bien sûr, les mots employés sont à prendre avec la prudence qu'il se doit : la notion de basse ou aute fréquence
est relative au phénomène étudié : il est évident que 1 kHz est une fréquence très basse pour un signal de type onde
radio, et pourtant élevée si on étudie par exemples des phénomènes biologiques lents.
5
les séries de Fourier et la transformation de Fourier sont des transformations de Laplace dans le cadre mathéma-
tique adéquat.

12
Remarque importante : La formule d'inversion de la transformée nécessitant des notions d'intégration de
fonctions de la variable complexe, elle ne sera pas abordée ici ; le lecteur doit juste savoir qu'elle existe,
et qu'elle peut se calculer de plusieurs manière. On se limitera dans ce cours à utiliser les tables et les
propriétés de la section suivante pour nos calculs.

4.2 Propriétés
Les propriétés de la transformation de Laplace sont similaires à celle établies pour la transfor-
mation de Fourier. On donne ci-après les plus utiles d'entre elles.
Proposition 14
 Linéarité : Pour toutes fonctions f et g et pour tout réel λ, on a :
L(λf + g) = λL(f ) + L(g).

 Contraction. Pour tout réel a ∈ R ∗+ , on a :

L 1 p
f (at) −→ F ( ).
a a
 Décalage temporel (retard) : Pour tout a ∈ R ∗+ , on a :
L
f (t − a) −→ F (p) e−ap .

 Pour tout réel a, on a :


L
f (t) eat −→ F (p − a).

Exemple : La transformée de Laplace de f (t) = eat est F (p) = p−a .


1

Proposition 15
 Transformée d'une dérivée :
L f 0 (p) = pLf (p) − f (0+ ).
 

De manière plus générale :


h i
L f (n) (p) = pn Lf (p) − pn−1 f (0+ ) − ... − f (n−1) (0+ ).

 Multiplication par t :
L [tf (t)] (p) = −F 0 (p).
 Transformée d'une convolée :
L [f ∗ g] = Lf × Lg.

En particulier, on déduit de cette formule la transformée d'une primitive de f :


hR
t
i F (p)
L 0 f (τ )dτ (p) = .
p

13
Les théorèmes qui suivent sont très utiles pour établir la valeur en régime asymptotique ou la
valeur initiale de f à partir de calculs eectués sur le symbole F .
Théorème 16 (de la valeur nale )
Si f admet une limite en +∞, alors p0 ≤ 0 et

lim f (t) = lim pF (p).


t→+∞ p→0

Théorème 17 (de la valeur initiale )


Si f (0+ ) existe, alors :
f (0+ ) = lim F (p).
|p|→+∞

Exemple : On peut aisément vérier ces deux théorème sur la fonction échelon par exemple.

14
Index
C
Coecients de Fourier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Convolution (produit de) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

D
Dirichlet (théorème de) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

H
Harmonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

P
Parseval (formule de) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Plancherel (théorème de) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

S
Séries de Fourier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Spectre fréquentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Symbole Laplace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Synthèse de Fourier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4, 9

T
Transformation de Fourier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Transformée de Laplace. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .12

V
Valeur nale (théorème de) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Valeur initiale (théorème de). . . . . . . . . . . . . . . . .14

15
Feuille de TD - Analyse Harmonique
20082009

Séries de Fourier

Exercice 1 (exemple du cours) Soit la fonction L-périodique g dénie par :


½ 2
t si t ∈ [0, L2 ]
g(t) = L
2 − L2 t si t ∈ [ L2 , L]

1. Calculer ses coecients de Fourier.


2. Etablir son développement en série de Fourier
3. Déduire des questions précédentes que :
X −4 1 1
2 2
cos(2p + 1) = − .
p>0
(2p + 1) π π 2

Exercice 2 Soit la fonction 2π -périodique par :

f (x) = x , x ∈ [−π, π].

1. Représenter f sur [−2π, 2π].


2. Ecrire le développement en série de Fourier de f .
3. Montrer que
+∞
X (−1)n sin n 1
=− .
n=1
n 2
+∞
X 1
4. Calculer 2
.
n=1
n

Transformation de Fourier

Exercice 3 Soit la fonction porte (ou indicatrice ) dénie par :


½
1 si x ∈ [−1, 1]
∀t ∈ R, χ[−1,1] (t) = .
0 sinon.

1. Calculer χ
\[−1,1] .

1
2. En déduire χd
[0,1] (on évitera la calcul direct pour s'entraîner à utilise les formules du
cours)
1
3. Soit la fonction fT := χ T T .
T [− 2 , 2 ]

(a) Que vaut intuitivement la limite de fT quand T tend vers 0 ? (un graphe avec
plusieurs représentations pourra aider.
(b) Calculer la transformée de Fourier de fT .
(c) En déduire, par un passage à la limite formel, que

b
δ(ξ) = 1 ∀ξ.

Exercice 4
Calculer l'original de la fonction dénie par :

e−2iπξ
fb(ξ) = .
1 + π2ξ 2

Transformation de Laplace

Exercice 5 Soit une poutre de longueur L, de module d'Young E et de moment d'inertie


I , soumise à une dentisté de charge uniforme w0 . Les extrémités de la poutre sont pourvues
d'articulations.
La èche y(x) de la poutre vérie :
 (4) w0
 y (x) = EI .
y(0) = 0 = y 00 (0)

y(L) = 0 = y 00 (L)

Résoudre cette équation diérentielle en utilisant la transformation de Laplace et donner


l'expression de y(x).

Exercice 6
Calculer la transformée de Laplace de f dénie par :

f (t) = sin(2ωt)

En déduire celle de t 7→ t sin(2ωt).

2
Corrigé de la feuille de TD Analyse Harmonique
20082009

Séries de Fourier
Exercice 1
1. La fonction est paire (faire un dessin !), donc les bn sont tous nuls.De plus, on a :
Z L/2   Z L/2  
4 2nπt 4 2 2nπt
an = g(t) cos dt = t cos dt.
L 0 L L 0 L L
h 2 iL/2
On a donc a0 = 8
L2
t
2
= 1. Pour tout n ≥ 2, on a :
0
Z L/2  
8 2nπt
an = t cos dt
L2 0 L
  L/2 Z L/2  
IPP 8 L 2nπt 8 L 2nπt
= 2 t sin − 2 sin dt
L 2nπ L 0 L 0 2nπ L
| {z }
=0
  L/2
4 L 2nπt 2
= cos = 2 2 ((−1)n − 1)
Lnπ 2nπ L 0 nπ
0 si n est pair

= .
−4
n2 π 2
si n est impair

2. La fonction g est continue, C 1 par morceaux (car polynomiale par morceaux), donc
d'après le théorème de Dirichlet on peut écrire l'égalité :
   
a0 X 2πnt 2πnt
∀t, g(t) = + an cos + bn sin .
2 n>1
L L
 
a0 X 2πnt
= + an cos , séparation en n pairs et impairs :
2 n>1
L
  X  
a0 X 2π(2p)t 2π(2p + 1)t
= + a2p cos + a2p+1 cos
2 p>0
L p>0
L
| {z }
=0 car les an sont nuls pour n pairs
 
1 X −4 2π(2p + 1)t
= + cos .
2 p>0 (2p + 1)2 π 2 L

1
3. En prenant l'égalité ci-dessus en t = L

, on obtient :
L 1 X −4 1
g( )= + 2 2
cos(2p + 1) =
2π 2 p>0 (2p + 1) π π

d'où le résultat annoncé.

Exercice 2 Soit la fonction 2π -périodique par :


f (x) = x , x ∈ [−π, π].

1. Dessin fait en TD.


2. La fonction est impaire, donc les coecients an sont nuls pour tout n. De plus :
π π
2 π cos(nx)
Z  Z
4 2
IPP cos(nx)
bn = x sin(nx) dx = −x + dx
2π 0 π n 0 π 0 n
| {z }
=0
n
2(−1)
= .
n
La fonction est C 1 par morceaux (car polynomiale par morceaux), donc d'après le
théorème de Dirichlet on peut écrire l'égalité :
f (x− ) + f (x+ ) 0 si x = (2k + 1)π , k ∈ Z

a0 X
∀x, = = + an cos (nx) + bn sin (nx)
2 f (x) sinon 2 n>1
X X 2(−1)n
= bn sin (nx) = sin (nx) .
n>1 n>1
n

3. L'égalité ci-dessus évaluée en x = 1 donne :


+∞
X 2(−1)n sin n
f (1) = 1 = ,
n=1
n

d'où le résultat annoncé.


4. L'égalité de Parseval permet d'écrire :
1 π
|f (t)|2 dt = n>1 |bn |2
R P
π −π
1 π
x2 dt = n>1 n42
R P
⇔ π −π
1 2π 3 1
P
⇔ π 3
= 4 n>1 n2 ;

+∞ 1
il suit π2
P
2
= 6
.
n=1 n

2
Transformation de Fourier
Exercice 3 Soit la fonction porte (ou indicatrice ) dénie par :
1 si x ∈ [−1, 1]

∀t ∈ R, χ[−1,1] (t) = .
0 sinon.

1. Par dénition :
Z Z 1
−2iπξt
χ
\ [−1,1] (ξ) = χ[−1,1] (t) e dt = e−2iπξt dt
R −1
1  sin(2πξ)
= e2iπξ − e−2iπξ = .
2iπξ πξ

2. Bien sûr, le calcul direct est évident. On s'entraîne ici à utiliser les formules du cours.
On remarque (faire des dessins !) que χ[0,1] est une porte, comme χ[−1,1] , mais ayant
subit une contraction (sa "largeur" est de 1, alors que la largeur de χ[−1,1] est de 2),
et un décalage (puisque χ[−1,1] est centrée sur 0 alors que χ[0,1] est centrée sur 1/2.
Il s'agit donc d'exprimer χ[0,1] en fonction de décalages et translation de χ[−1,1] , et
d'utiliser ensuite les formules du court sur les transformées de Fourier.
On décide (de manière arbitraire) de s'occuper d'abord de la contraction. Son facteur
est 2 (pour les raisons sus-citées). Plus précisemment, on a :
χ[0,1] (t) = χ[0,2] (2t).

On peut donc exprimer χd


[0,1] facilement en fonction de χ
d [0,2] :

1 ξ
χd
[0,1] (ξ) = χd[0,2] ( ).
2 2
Ensuite, on s'occupe du décalage permettant de passer de χ[−1,1] à χ[0,2] ; il s'agit d'un
décalage d'une unité, soit :
χ[0,2] (t) = χ[−1,1] (t − 1),

ce qui permet d'exprimer χd


[0,2] facilement en fonction de χ
\[−1,1] :

−2iπξ
χd
[0,2] (ξ) = e χ
\ [−1,1] (ξ).

Au nal, on peut écrire le résultat qui nous intéresse :


1 ξ 1 −2iπξ/2 ξ
χd
[0,1] (ξ) = χd[0,2] ( ) = e χ
\[−1,1] ( )
2 2 2 2
1 −iπξ sin(2πξ/2) sin(πξ)
= e = e−iπξ .
2 πξ/2 πξ

3
3. Soit la fonction fT := T1 χ[− T2 , T2 ] .
(a) On tombe sur un objet qui vaut +∞ en 0 et 0 partout ailleurs. Il s'agit de la
distribution de dirac notée δ .
(b) Par calcul direct ou en utilisant le même procédé que ci-dessus, on o :
sin(πT ξ)
fc
T (ξ) = .
πT ξ

(c) En faisant tendre T vers 0 dans l'égalité ci-dessus, et en supposant qu'on peut
inverser l'opération b et la limite, l'égalité ci-dessus donne :
sin(πT ξ)
δ(ξ) = lim
b = 1 ∀ξ.
T →0 πT ξ

Exercice 4
1. On a :
e−2iπξ 4e−2iπξ −2iπξ 2×2
2 = 2 = e .
1+π ξ2 2
4 + 4π ξ 2 + 4π 2 ξ 2
2

On reconnait sous cette forme la transformée de e−2|t| décalée de 1 (du fait de la


multiplication par e−2iπξ 1 ). Ainsi :
e−2iπt
 
−1
F (t) = e−2|t−1| .
1 + π 2 t2
h i
Nota : ne pas perdre de vue que la notation F −1 e−2iπt
1+π 2 t2
est impropre car e−2iπt
1+π 2 t2
est un
nombre et non une fonction...

Transformation de Laplace
Exercice 5 On applique la transformation de Laplace à chaque membre de l'équation
diérentielle (l'opération est linéaire) :
L[y (4) ](p) = p4 Y (p) − p3 y(0) − p2 y 0 (0) − py 00 (0) − y 000 (0),
| {z } | {z }
0 0
w0 w0 w0 1
L[ ](p) = L[1](p) = ,
EI EI EI p
d'où : w0 1
p4 Y (p) − p2 y 0 (0) − y 000 (0) = EI p
w0 1 y 0 (0) y 000 (0)
⇔ Y (p) = EI p5
+ p2
+ p4

4
Ainsi, on a l'expresion de y(x) :
w 0 x4 x3
y(x) = + xy 0 (0) + y 000 (0). (1)
EI 4! 3!
Il reste donc à déterminer y 0 (0) et y 000 (0). Pour cela, on va utiliser les deux conditions aux
limites non exploitées pour le moment, à savoir :
w0 L2
y 00 (L) = 0 + L y 000 (0) = 0
 
⇔ EI 2
L3 2
y 0 (L) = 0 w0
EI 3!
+ y 0 (0) + L2 y 000 (0) = 0
w0
y 000 (0) = − 2EI

L
⇔ 0 w0
y (0) = − 24EI L3

En remplacant y 0 (0) et y 000 (0) dans 1 et après mise en facteur, on obtient nalement :
w0
y(x) = x(x − L)2 (x + L)
24EI

Exercice 6
D'après le tables, on :

L [sin(2ω·)] (p) = .
p2 + 4ω 2
La multiplication par t se traduisant en Laplace par une dérivation, on en déduit l'expression
de la transformée de t 7→ t sin(2ωt) :
d
L [· sin(2ω·)] (p) = − L [sin(2ω·)] (p)
dp
d 2ω 4ωp
= − =
2
dp p + 4ω 2
(p2 + 4ω 2 )2

Nota : L [· sin(2ω·)] est une notation rigoureuse pour ce que l'on écrit familièrement
L [t sin(2ωt)], qui n'est pas correcte ; l'écriture · sin(2ω·) signie la fonction t 7→ t sin(2ωt).

5
Exercices supplémentaires - Analyse Harmonique
20082009

Séries de Fourier

Exercice 1 Soit 0 < a < π . Soit la fonction 2π -périodique f dénie sur [−π, π] par :

f (x) = χ[−a,a] (x).

1. Après avoir tracé la fonction f sur [−2π, 2π], donner son développement en série de
Fourier.
2. Montrer que
+∞
X sin(na) a(π − a)
=
n=1
n2 2

3. (a) En utilisant la question 2, montrer que


+∞
X sin2 (nπ/2) π2
=
n=1
n2 8

(b) En remarquant que sin2 (nπ/2) s'annule pour les n pairs, montrer que :
+∞
X 1 π2
= .
p=0
(2p + 1)2 8

Exercice 2 Soit f une fonction 2π -périodique dénie par :

f (x) = x2 , x ∈ [−π, π].

1. Tracer la fonction f sur deux ou trois périodes.


2. Développer f en série de Fourier.
P (−1)n−1
+∞ P 1
+∞
3. Calculer n2
et n4
.
n=1 n=1

Transformée de Fourier

Exercice 3 On considère l'équation aux dérivées partielles (EDP) dite "de transport" :
∂u ∂u
(t, x) = c (t, x), ∀(t, x) ∈ R+∗
t ×Rx (1)
∂t ∂x
1
où c est une constante positive représentant la vitesse propagation. On adjoint à cette équa-
tion une condition initiale :
u(0, x) = u0 (x) ∀x ∈ R.
On suppose que u(t, .) admet une transformée de Fourier pour tout t. On dénit la transfor-
mation de Fourier partielle par rapport à la variable x :
Z
u
b(t, ξ) = u(t, x)e−2iπξx dx.
R
Bien sûr, toutes les propriétés vues en cours sont valables pour la variable x.
\
1. Exprimer u(0, x) en fonction de ub0 .
2. Etablir l'équation diérentielle obtenue après application de transformation de Fourier
à1.
3. Résoudre cette équation. On rappelle que la solution de dxdt
= ax, x(0) = x0 est donnée
par x(t) = x0 e .
at

4. En déduire l'expression de u(t, x) solution de 1.

Transformée de Laplace

Exercice 4 Soit l'équations diérentielle :


½ 00
y (t) + y(t) = t
.
y(0) = 1 ; y 0 (0) = −2.
1. Ecrire l'équation algébrique obtenue après application de la transformation de Laplace
à cette équation.
2. Résoudre cette équation et en déduire y .

Exercice 5 (Equation diérentielle a coecients non constants)


Soit l'équation diérentielle :
½ 00
ty (t) + 2y 0 (t) + ty(t) = 0
(2)
y(0) = 1.
1. (question préliminaire) Montrer la relation suivante pour tout x non nul :
π 1
− Arctan(x) = Arctan( ).
2 x
indic : on pourra dériver cette égalité.
2. Ecrire l'équation (diérentielle) obtenue après application de la transformation de La-
place au système 2.
3. Résoudre cette équation, et en déduire la solution y de 2.
£ ¤
Rappel : la dérivée de Arctan(p) est p21+1 . On admettra de plus que L sin· · (p) =
Arctan( p1 ).

2
Correction exercices supplémentaires - Analyse Harmonique
20082009

Séries de Fourier
Exercice 1 Soit 0 < a < π . Soit la fonction 2π -périodique f dénie sur [−π, π] par :
f (x) = χ[−a,a] (x).

1. bn = 0 car fonction paire. a0 = 2aπ


, an = 2 sin(na)

, n > 1. On a alors développement de
f en série de Fourier d'après le théorème de Parseval :
+∞
f + (x) + f − (x) 1/2 si x = ± a + 2kπ , k ∈ Z

a X 2 sin(na)
+ cos(nx) = = .
π n=1 nπ 2 f (x) sinon

2. L'application de l'égalité de Parseval donne (après calculs) :


+∞
a(π − a) X sin(na)
=
2 n=1
n2

(a) En prenant a = π
2
dans l'égalité ci-dessus, on obtient :
+∞
X sin2 (nπ/2) π2
=
n=1
n2 8

(b) On
+∞ +∞ +∞
X sin2 (nπ/2) X sin2 (2pπ/2) X sin2 ((2p + 1)π/2)
= +
n=1
n2 p=1
(2p)2 p=0
(2p + 1)2
| {z }
=0 car sin(pπ)=0
+∞
1
(car sin2 ((2p + 1)π/2) = 1)
X
=
p=0
(2p + 1)2
2
π
= d'après la question précédente.
8

Exercice 2 Soit f une fonction 2π -périodique dénie par :


f (x) = x2 , x ∈ [−π, π].

1
1. Fonction continue.
2. Les bn sont nuls, a0 = 2π 2
3
, an = 4(−1)n
n2
n > 2. On a donc le développement en série de
Fourier :
+∞
π 2 X 4(−1)n
+ 2
cos(nx) = x2
3 n=1
n
3.
+∞
(−1)n−1 π2
(égalité ci-dessus en x = 0)
X
=
n=1
n2 12
+∞
1
(égalité de Parseval)
X
=
n=1
n4

Transformée de Fourier
Exercice 3
1. u(0,
\ x)(ξ) = ub0 (ξ).
2. On applique la transformation de Fourier selon x à l'EDP (en supposant que ∂t et b
commutent) :
∂u ∂u
c
∂t
(t, ξ) = cc (t, ξ)
∂x
∂u
⇔ b
∂t
(t, ξ) = 2iπξc u
b(t, ξ).
3. La solution est ub(t, ξ) = ub0 (ξ)e2iπξct
4. Par transformation de Fourier inverse (l'exponentielle se traduisant par une translation
de valeur ct) :
u(t, x) = u0 (x − ct).
Cette expression montre que la solution de cette équation aux dérivées partielles est le
transport de la condition initiale u0 à la vitesse c.

Transformée de Laplace
Exercice 4 Soit l'équations diérentielle :
y 00 (t) + y(t) = t

.
y(0) = 1 ; y 0 (0) = −2.
Après application de la transformation de Laplace, on obtient :
p2 Y (p) − py(0) − y 0 (0) + Y (p) = 1
p2
⇔ (p2 + 1)Y (p) − p + 2 = p12
⇔ Y (p) = p2 (p12 +1) + p2p+1 − p22+1 .

2
Les deux derniers termes sont simples à traiter : on connait l'expression de leur antécédent
par Laplace avec les tables. Concernant le terme p2 (p12 +1) , on le décompose en éléments
simples :
1 1 1
= − .
p2 (p2 + 1) p2 p2 + 1
Ainsi, on a l'expression de Y (p) :
1 1 p 2
Y (p) = − + −
p2 p2 + 1 p 2 + 1 p2 + 1
1 3 p
= 2− 2 + 2 .
p p +1 p +1

En utilisant les tables, on en déduit donc l'expression de y(t) :


y(t) = (t − 3 sin t + cos t) H(t).

Exercice 5
1. On dérive la relation :
1 −1/x2 1
0− 2
= 2
=− l'égalité est bien vériée.
1+x 1 + 1/x 1 + x2

On a donc :
d d 1
(−Arctan(x)) = Arctan( )
dx dx x
ce qui implique :
1
−Arctan(x) = Arctan( ) + K .
x
La constante K vaut − 2 (faire x → ∞ dans l'égalité ci-dessus). L'égalité est démontrée.
π

2. Faisons terme à terme.


L [ty 00 ] (p) = − dp
d
[p2 Y (p) − py(0) − y0(0)]
0
L [2y ] (p) = 2pY (p) − 2y(0)
L [ty] (p) = −Y 0 (p).

L'équation diérentielle devient donc, après calculs :


(p2 + 1)Y 0 (p) = −1
⇔ Y 0 (p) = − 1+p
1
2.

3. On a donc :
Y (p) = −Arc tan(p) + C.

3
On sait que toutes les transformées de Laplace tendent vers 0 lorsque p tend vers l'inni
(propriété du cours) ; on déduit donc de l'égalité ci-dessus que 0 = − π2 +C, donc C = π2 .
Ainsi :
π 1
Y (p) = − Arc tan(p) = Arc tan( ).
2 p
La solution y est donc donnée par :
sin t
y(t) = .
t

4
     
  

   
  
     
                                          
                                 
                                  
                               
       !  "                    
 #                                    $

       


   %                                        %
                                 %
                                     &
                               &
       !  "                    &
 #                                    &

             


   '                                        '
                                 (


  
)   *             +   ,   ! 
    + -

y (p) (t) = F (t, y(t), y  (t), ..., y (p−1) (t)),

. F  +            , y (n)     nième y  p ∈ N∗   


    .
            /           +    !
      + 0             
    ,    0   *    1   1,   ! 
      + an (t)y (n) (t)  b(t) 2       +  3
   0   /    

         
2          0   *         ,   ! 
0    + -
y  (t) = a(t)y(t) + b(t), ∀t ∈ I , 
. I     R  a : I −→ R, b : I −→ R   0 +       2   
   y:I →R    4   3 
             b(t) = 0, ∀t ∈ I 
           a(t) = cte, ∀t ∈ I 
                      y : I → R  
          y(t0 ) = y0 ∈ R, t0 ∈ I.
   
5     !    ,  +     0     ,      
   
 
  t0 ∈ I    y0 ∈ R          y : I → R      
       y(t0 ) = y0 
 
6 0         ,    !   !      #
 ,              3          
*   -
!  
  ŷ                         t ∈ I 

y(t) = ŷ(t) + ȳ(t),


 ȳ             
y  (t) = a(t)y(t), ∀t ∈ I   

   ŷ1  ŷ2           


ŷ1 (t) = a(t)ŷ1 (t) + b(t)  ŷ2 (t) = a(t)ŷ2 (t) + b(t)!

 "
ŷ1 (t) − ŷ2 (t) = a(t)(ŷ1 (t) − ŷ2 (t))
   ŷ1 (t) = ŷ2 (t) + ȳ(t)  ȳ(t) := ŷ1 (t) − ŷ2 (t)     #
#        +             
   0 3        

         


!   
  A        a  I            !"  
y  (t) = a(t)y(t), ∀t ∈ I,

#            1      C 1 (I, R)  #  


        I $    R. %       t ∈ I 
y(t) = CeA(t) , C ∈ R

   y     #  ! y      e−A(t) (y  (t) − a(t)y(t)) = 0 ⇐⇒


(e−A(t) y(t)) = 0 ⇐⇒ e−A(t) y(t) = C,  C ∈ R

  y(t) = cy(t)  c ∈ R      Ceat, C ∈ R


 y(t) = (1 + t)y(t)       y(t) = Cet+ , C ∈ R t2
2

          


7            8   2   +  
 1    1    0   9  
       y(t) = (1 + t)y(t) − t2 − t + 1.      $  ŷ(t) = t 
            %       y(t) = t + Cet+ , C ∈ R t2
2


       ,  +          1  "   
 1        0          
!  "        3   +      /   
0     0 3         6            
:      


## $    "     
;   /     !              + -

ŷ(t) = C(t)eA(t) ,

 !     C  <           +  !      


   C       C .
      
1
y  (t) = − y(t) + 1
t
&
  ''     &  [1, +∞[    y(1) = 1.
%        '  (    y(t) = − 1t y(t)       
C
y(t) = Ce− ln|t| = − , C ∈ R, t ∈ [1, +∞[.
t
) *                &      '      
     ''   ŷ   +  ŷ(t) = − C(t) t
. ,  ŷ      &! 

1
ŷ  (t) = − ŷ(t) + 1.
t
-
! ŷ(t) = − C t(t) + C(t)
t ,  "!   .    -

2

C  (t) C(t) 1 C(t) C  (t) t2


− + 2 = − (− ) + 1 ⇐⇒ − = 1 ⇐⇒ C  (t) = −t ⇐⇒ C(t) = − + cte.
t t t t t 2
) $           0!             &
+   2
t 1 t
ŷ(t) = (− )(− ) = .
2 t 2
%        &  [1, +∞[    
C t
y(t) = − + , C ∈ R,
t 2
     &    y(1) = 1   $   y(t) = 1
2t + t
2 C = − 21 
## %          
      .     !  "     -

y  (t) = ay(t) + b(t), $

           -
!   
 b(t) = Q(t)ert & r      Q   ' ( $ )     " q   *
        #
ŷ(t) = P (t)ert ,


& P     ' (  " p  
p=q r=  a,
 p = q + 1 r = a.

 % +   t −→ ert               I !   '/


'      0   +  ŷ(t) = u(t)ert 
ŷ  (t) = a ŷ(t) + b(t) ⇐⇒ u (t)ert + u(t)rert = a u(t)ert + Q(t)ert ⇐⇒ u (t) + u(t)(r − a) = Q(t).

/  r = a!  u     Q       *   ( q + 1,


/  r = a!   u  *   ( p!   $     1  p = q
 y(t) = −(t2 + 2t + 3)et          y(t) = 2y(t) + (t2 + 1)et
## !      
6                 -
!   
  y1     y2        I 
y  (t) = a(t)y(t) + f (t)     y (t) = a(t)y(t) + g(t)
     C1 , C2 ∈ C C1 y1 + C2 y2      
y  (t) = a(t)y(t) + C1 f (t) + C2 g(t).

 
#           ,       :    
 2            1    " b(t) = cos(ωt)Q(t)ezt  b(t) = sin(ωt)Q(t)ezt!
      +    ) 
eiωt + e−iωt eiωt − e−iωt
cos(ωt) =
2
 cos(ωt) =
2i
,

            '       
y  (t) = ay(t) + Q(t)ezt eiωt  y  (t) = ay(t) + Q(t)ezt e−iωt

        - 34           '    
    y(t) = ay(t) + b(t)

       


2             *       !  " 
   ,   !     + -

y  (t) = a1 y  (t) + a0 y(t) + b(t), %

$
. I     R  a1 , a0 : I −→ R, b : I −→ R   +       2   
   y:I →R % 0 +   4   3 
;            ,     %       
                 
 2         5         1     !    
 6     *   7  '     *         6!
 +                    '  (   !    
(     
   
6 0     % +  38      
  &
  t0 ∈ I    y0 , y1 ∈ R          y:I →R  +  #
           y(t0 ) = y0  y (t0 ) = y1 
 
:             ,    %   3 
                   
!   '
  ŷ          +      +         t ∈ I 
y(t) = ŷ(t) + ȳ(t),

 ȳ             


y  (t) = a1 y  (t) + a0 y(t), ∀t ∈ I  =

           #

         


  (
   r1  r2          #             
      + 
r 2 − a1 r − a0 = 0, &
 Δ = + 4a0      
a21
     , #            2      C 2 (I, R)
 #    #         I $    R.
%    -   
. Δ > 0 r1  r2         
y(t) = C1 er1 t + C2 er2 t , C1 , C2 ∈ R,

%
. Δ=0        r1 = r2 = α 
y(t) = (C1 t + C2 )eαt , C1 , C2 ∈ R,

. Δ < 0 r1  r2       /"  r2 = r1 = α + iβ  


y(t) = (C1 sin(βt) + C2 cos(βt)) eαt , C1 , C2 ∈ R.

 % +   t −→ er t    +            I !   ''


1

     I  8   +  y(t) = u(t)er t .   1

  
y (t) = (u (t) + r1 u(t)) e  y (t) = u (t) + 2r1 u (t) + r12 u(t) er t ,
  r t  1 1

 "  
y (t) = a1 y (t) + a0 y(t)
⇐⇒ (u (t) +
  2r1 u 
(t) + r1
2
u(t))er1 t = [a1 (u (t) + r1u(t))+ a0 u(t)] er1 t
⇐⇒ u (t) + (2r1 − a1 )u (t) + r12 − a1 r1 − a0 u(t) er1 t = 0,
 !  r1    9  er t > 0
1

u (t) + (2r1 − a1 )u (t) = 0.


   Δ = a21 + 4a0   (  3 √  5 
:  Δ > 0      9   a ±2 Δ   r1 = a2 =⇒ 2r1 − a1 = 0 )    z = u,
1 1

              


z  (t) + (2r1 − a1 )z(t) = 0,
             z(t) = Ce−(2r −a )t, C 1 1
∈ R %    u    
        z      
u(t) = − (2r11−a1 ) Ce−(2r1 −a1 )t + C1 , C, C1 ∈ R

 
 
y(t) = − (2r11−a1 ) Ce−(2r1 −a1 )t + C1 er1 t = − (2r11−a1 ) Ce(a1 −r1 )t + C1 er1 t ,

 !     C2 = − (2r 1−a ) C   r2 = a1 − r1 :


1 1

y(t) = C2 er t + C1 er t  2 1

:  Δ = 0  r1 = r2 = a2 !  " u(t) = 0    u(t) = C1 t + C2 , C1 , C2 ∈ R


1

:  Δ < 0  r1 = r2 . %   '  ;       Δ > 0!   5 


  !   r1  r2     ! C1  C2     ,   '' 
        !   C1 = C2 .        
y(t) = C1 er t + C1 er t = 2 Re(C1 er t ) ∈ R!
1 1 1

   
 
y(t) = 2 Re (Re(C1 ) + i Im(C1 )) e(Re(r1 )+i Im(r1 ))t
= 2 [Re(C1 ) cos(Im(r1 )t) − Im(C1 ) sin(Im(r1 )t)] eRe(r1 )t
= [μ2 cos(Im(r1 )t) + μ1 sin(Im(r1 )t)] eRe(r1 )t
 μ1 = −2 Im(C1 )  μ2 = 2 Re(C1 )

=
         
:    ,           %  + 
*    

## $    "     


  (v1 , v2 )  3        = -    =
     y(t) = C1 v1 (t) + C2 v2 (t), C1 , C2 ∈ R. 6         
        2   !           + -
ŷ(t) = C1 (t)v1 (t) + C2 (t)v2 (t),
   - 
C1 (t)v1 (t) + C2 (t)v2 (t) = 0
C1 (t)v1 (t) + C2 (t)v2 (t) = b(t).
 ,                   <
## %          
#         %,              
  b0       /    0   -
!   
 b0 (t) = Q(t)ert & z      Q   ' ( $ )     " q   +
        # 
ŷ(t) = P (t)ert ,
& P     ' (  " p  
 p = q r            0
 p = q + 1 r            0
 p = q + 2 r            0

           -

## !      
6             3  2  -
!   )
  y1     y2        I 
y  (t) = a1 y  (t) + a0 y(t) + f (t)     y (t) = a1 y (t) + a0 y(t) + g(t)
     C1 , C2 ∈ C Cy1 + C2 y2      
y  (t) = a1 y  (t) + a0 y(t) + C1 f (t) + C2 g(t).

 )

&
                  
2     /    *      !  "     ,   !
  /   + -
⎧ 

⎨ y1 (t) = a11 y1 (t) + ... + a1n yn (t) + b1 (t)
∀t ∈ I, 
⎪ 
⎩ 
yn (t) = an1 y1 (t) + ... + ann yn (t) + b1 (t)

 ,  +   ,   -

Y  (t) = AY (t) + B(t), ∀t ∈ I, '

 
⎡ ⎤ ⎡ ⎤ ⎡ ⎤
y1 (t) b1 (t) a11 · · · a1n
⎢  ⎥ ⎢  ⎥ ⎢   ⎥ ∈ M (R).
Y (t) = ⎣  ⎦ ∈ R , B(t) = ⎣  ⎦ ∈ R ,  A = ⎣ 
n n
 ⎦ n
yn (t) bn (t) an1 · · · ann

 =     5       p :


y (p) (t) = ap−1 y (p−1) (t) + ... + a0 (t)y(t) + b(t)! t ∈ I, >
     +    *  p    5       
  p = 3 : y (t) = a2y(t) + a1y(t) + a0y(t) + b(t)     +  ?  n = 3 


⎡ ⎤ ⎡ ⎤ ⎡ ⎤
y(t) 0 0 1 0
Y (t) = ⎣ y  (t) ⎦ , B(t) = ⎣ 0 ⎦ ,  A=⎣ 0 0 1 ⎦.
y  (t) b(t) a0 a1 a2

2      Y : I → Rn '   4   3  I !    Rn .


6   3        1  2       / 
*  

   


 
1    '      2  I    R  B : I −→ Rn 
A : I −→ Mn (R)  #      
  t0 ∈ I    Y0 ∈ Rn           Y  2 -   I 
      Y (t0 ) = Y0 
 
!  
  Ŷ          2      2         t ∈ I 
Y (t) = Ŷ (t) + Ȳ (t),

'
 Ȳ       !"     
Y  (t) = A(t)Y (t), ∀t ∈ I. 

   Ŷ  Ȳ         ?  


Ŷ  (t) = A(t)Ŷ (t) + B(t)  Ȳ  (t) = A(t)Ȳ (t) + B(t)!

 "
Ȳ  (t) − Ŷ  (t) = A(t)(Ȳ (t) − Ŷ (t))
   Ȳ = Ŷ + Y  Y := Ȳ − Ŷ     

         


!   
  A : I −→ Mn (R)   #         S0        !3
"  
Y  (t) = A(t)Y (t), ∀t ∈ I,  
            n      C 1 (I, Rn )  #     3
      I $    Rn .
   Y 1  Y 2      #  C1 , C2 ∈ R  
(C1 Y 1 + C2 Y 2 ) (t) = C1 Y 1 (t) + C2 Y 2 (t)
= C1 A(t)Y 1 (t) + C2 A(t)Y 2 (t)
 
= A(t) C1 Y 1 + C2 Y 2 (t).

2  S0     C 1 (I, Rn ) 2  !     t0 ∈ I $ !     Φt : Y ∈ S0 −→


Y (t0 ) ∈ Rn     '            @  +   Φt  
0

A      '      S0    $  dim(S0 ) = dim(Rn ) = n.


0

;   <    n           Y 1 , ..., Y n  ,   


         3   3      Yi -

C1 Y 1 + ... + Cn Y n , Ci ∈ R

       /  *    !  "     ,     


             -
!   
       !"  
Y  (t) = AY (t), ∀t ∈ I,
     t ∈ I 
Y (t) = eAt C, C ∈ Rn 

+∞
& eAt             B := At -   eB := 1 k
k! B .
k=0

(
 
>   ,    0      A         . A
      3 ,               +  53
    -
⎡ ⎤ ⎡ ⎤
λ1 0 eλ1 0
⎢  ⎥ ⎢  ⎥
? A=⎣  ⎦  eA = ⎣  ⎦
0 λ2 0 eλ2
⎡ ⎤ ⎡ ⎤
λ1 0 eλ1 0
⎢  ⎥ −1 ⎢  ⎥ −1
? A=P⎣  ⎦P  A   3   eA = P ⎣  ⎦P .
0 λ2 0 eλ2


TD: les équations différentielles
2008–2009

Equations du premier ordre


Exercice 1
Trouver l’ensemble des solutions réelles des équations différentielles du premier
ordre suivantes et préciser les intervalles sur lesquels sont définies ces solutions. Donner
ensuite la solution particulière telle que y(t0 ) = y0 pour les valeurs de t0 et de y0 précisées
entre parenthèses.
1. y 0 (t) − 4y(t) = 12t + 1 (t0 = 0, y0 = 0)
2. y 0 (t) + 2y(t) = 2te−2t (t0 = 0, y0 = 2)
3. ty 0 (t) = 2y(t) + t3 (t0 = 1, y0 = 3)
Equations du second ordre ordre
Exercice 2
Trouver l’ensemble des solutions réelles des équations différentielles du second ordre
suivantes et préciser les intervalles sur lesquels sont définies ces solutions. Donner ensuite
la solution particulière telle que y(t0 ) = y0 , y 0 (t1 ) = y1 pour les valeurs de t0 , t1 , y0 et y1
précisées entre parenthèses.
1. y 00 (t) + 2y 0 (t) + 2y(t) = e−t (t + 2) (t0 = 0, t1 = 0, y0 = 3, y1 = −2)
2. y 00 (t) + 2y 0 (t) − 3y(t) = 6 (t0 = 0, t1 = 0, y0 = 1, y1 = 0)
3. y 00 (t) + y(t) = tan 2 (t), t ∈] − π2 , π2 [
sin2 (t)
Remarque : pour la question 3 on admettra que les primitives de t 7−→ cos(t)
et de
sin3 (t)
t 7−→ − cos 2 (t) sont données par :

1
t 7−→ − sin(t) + ln(tan( π4 + 2t )) + cte et t 7−→ − cos(t) − + cte.
cos(t)

Systèmes différentiels
Exercice 3
Trouver l’ensemble des solutions réelles du système différentielle d’ordre 2 :

y10 (t) = y2 (t)


y20 (t) = y1 (t).

1
Correction de la Feuille de TD sur les équations différentielles
2008–2009

Equations du premier ordre


Exercice 1
Trouver l’ensemble des solutions réelles des équations différentielles du premier
ordre suivantes et préciser les intervalles sur lesquels sont définies ces solutions. Donner
ensuite la solution particulière telle que y(t0 ) = y0 pour les valeurs de t0 et de y0 précisées
entre parenthèses.
1. y 0 (t) − 4y(t) = 12t + 1 (t0 = 0, y0 = 0)
2. y 0 (t) + 2y(t) = 2te−2t (t0 = 0, y0 = 2)
3. ty 0 (t) = 2y(t) + t3 (t0 = 1, y0 = 3)
Correction
1. Equation homogène associée : y 0 (t) = 4y(t) de solutions Ce4t , C ∈ R.
Solution particulière : cas d’une équation d’ordre 1 à coefficients constants avec b(t) =
Q(t)ert , où Q(t) = 12t + 1 et r = 0 6= 4.
On cherche donc une solution particulière sous la forme : ŷ(t) = P (t) avec P (t) =
k1 t + k0 polynome de degré 1 (égal à celui de Q).
On a :
½ ½
0 k1 − 4k2 = 1 k2 = −1
ŷ (t) − 4 ŷ(t) = 12t + 1 ⇔ k1 − 4(k1 t + k2 ) = 12t + 1 ⇔ ⇔
−4k1 = 12 k1 = −3

d’où ŷ(t) = −3t − 1.


Solution générale : y(t) = Ce4t − 3t − 1 (solutions définies sur tout R).
La solution particulière telle que y(0) = 0 est y(t) = e4t − 3t − 1 (C = 1).
2. Equation homogène associée : y 0 (t) = −2y(t) de solutions Ce−2t , C ∈ R.
Solution particulière : cas d’une équation d’ordre 1 à coefficients constants avec b(t) =
Q(t)ert , où Q(t) = 2t et r = −2.
On cherche donc une solution particulière sous la forme : ŷ(t) = P (t)e−2t avec P (t) =
k2 t2 + k1 t + k0 polynome de degré 2 (égal à celui de Q + 1).
On a : ½
0 −2t 2k2 = 2
ŷ (t) + 2ŷ(t) = 2te ⇔ (2k2 t + k1 ) = 2t ⇔
k1 = 0
d’où ŷ(t) = (t2 + cte) e−2t .
Solution générale : y(t) = (C + t2 )e−2t (solutions définies sur tout R).
La solution particulière telle que y(0) = 2 est y(t) = (2 + t2 )e−2t (C = 2).

1
3. ty 0 (t) = 2y(t) + t3 ⇐⇒ y 0 (t) = 2t y(t) + t2 pour tout t ∈ R∗ .
Equation homogène associée : y 0 (t) = 2t y(t) de solutions Ce2 ln|t| = Ct2 , C ∈ R.
Solution particulière : cas d’une équation d’ordre 1 à coefficients variables : on utilise
la méthode de la variation de la constante pour trouver une solution particulière. On
cherche donc une solution particulière sous la forme : ŷ(t) = C(t)t2 .
On a :
2
ŷ 0 (t) = ŷ(t) + t2 ⇔ C 0 (t)t2 = t2 ⇔ C(t) = t + c, c ∈ R,
t
d’où, pour c = 0 (cas le plus simple), ŷ(t) = t3 .
Solution générale : y(t) = Ct2 + t3 (solutions définies sur tout intervalle de R∗+ ou de
R∗− ).
La solution particulière telle que y(1) = 3 est y(t) = 2t2 + t3 (C = 2).
Equations du second ordre ordre
Exercice 2
Trouver l’ensemble des solutions réelles des équations différentielles du second ordre
suivantes et préciser les intervalles sur lesquels sont définies ces solutions. Donner ensuite
la solution particulière telle que y(t0 ) = y0 , y 0 (t1 ) = y1 pour les valeurs de t0 , t1 , y0 et y1
précisées entre parenthèses.
1. y 00 (t) + 2y 0 (t) + 2y(t) = e−t (t + 2) (t0 = 0, t1 = 0, y0 = 3, y1 = −2)
2. y 00 (t) + 2y 0 (t) − 3y(t) = 6 (t0 = 0, t1 = 0, y0 = 1, y1 = 0)
3. y 00 (t) + y(t) = tan 2 (t), t ∈] − π2 , π2 [
sin2 (t)
Remarque : pour la question 3 on admettra que les primitives de t 7−→ cos(t)
et de
sin3 (t)
t 7−→ − cos 2 (t) sont données par :

1
t 7−→ − sin(t) + ln(tan( π4 + 2t )) + cte et t 7−→ − cos(t) − + cte.
cos(t)

Correction
1. Equation homogène associée : y 00 (t) + 2y 0 (t) + 2y(t) = 0.
Equation caractéristique : r2 + 2r + 2 = 0
∆ = 4 − 8 = −4 < 0 =⇒ r1 = −1 + i = r2 .
Les solutions de l’équation homogène associée s’écrivent donc :
y(t) = (C1 sin(t) + C2 cos(t)) e−t , C1 , C2 ∈ R.
Solution particulière : cas d’une équation d’ordre 2 à coefficients constants avec b(t) =
Q(t)ert , où Q(t) = t + 2 et r = −1 6= −1 ± i.
On cherche donc une solution particulière sous la forme : ŷ(t) = P (t)ert avec P (t) =
k1 t + k0 polynome de degré 1 (égal à celui de Q).
On a :
ŷ 0 (t) = (−k1 t − k0 + k1 )e−t et ŷ 00 (t) = (k1 t + k0 − 2k1 )e−t ,

2
d’où ½
00 0 −t k1 = 1
ŷ (t) + 2ŷ (t) + 2ŷ(t) = e (t + 2) ⇔ k1 t + k0 = t + 2 ⇔
k0 = 2
d’où ŷ(t) = (t + 2)e−t .
Solution générale : y(t) = (C1 sin(t) + C2 cos(t) + t + 2) e−t (solutions définies sur tout
R).
La solution particulière telle que y(0) = 3 et y 0 (t) = −1 est y(t) = (cos(t) + t + 2) e−t
(C1 = 0 et C2 = 1).
2. Equation homogène associée : y 00 (t) + 2y 0 (t) − 3y(t) = 0.
Equation caractéristique : r2 + 2r − 3 = 0
∆ = 4 − 4 × (−3) = 16 > 0 =⇒ r1 = −2+4 2
= 1 et r2 = −2−4
2
= −3.
Les solutions de l’équation homogène associée s’écrivent donc : y(t) = C1 et +C2 e−3t , C1 , C2 ∈
R.
Solution particulière : le second membre étant constant, on cherche une solution constante
(pourquoi se compliquer la vie !). En effet, si ŷ(t) = cte, alors ŷ 00 (t) = ŷ 0 (t) = 0 et

ŷ 00 (t) + 2ŷ 0 (t) − 3ŷ(t) = 6 ⇐⇒ −3ŷ(t) = 6 ⇐⇒ ŷ(t) = −2.

Solution générale : y(t) = C1 et + C2 e−3t − 2, C1 , C2 ∈ R (solutions définies sur tout R).


La solution particulière telle que y(0) = 3 et y 0 (t) = −1 est y(t) = 49 et + 43 e−3t − 2
(C1 = 49 et C2 = 34 ).
3. Equation homogène associée : y 00 (t) + y(t) = 0.
Equation caractéristique : r2 + 1 = 0 de racines r1 = i = r2 .
Les solutions de l’équation homogène associée s’écrivent donc : y(t) = C1 sin(t) +
C2 cos(t), C1 , C2 ∈ R.
Solution particulière : on utilise ici la méthode de la variation de la constante. On
cherche donc une solution particulière sous la forme : ŷ(t) = C1 (t) sin(t)+C2 (t) cos(t) telle
que :
½ 0 ½ 0
C1 (t) sin(t) + C20 (t) cos(t) = 0 C1 (t) sin(t) + C20 (t) cos(t) = 0

C10 (t) cos(t) − C20 (t) sin(t) = tan 2 (t) C10 (t)(sin 2 (t) + cos 2 (t)) = tan 2 (t) cos(t)
( sin3 (t)
C20 (t) = − cos 2 (t)
⇔ 0 sin 2 (t)
C1 (t) = cos(t)
½ 1
C2 (t) = − cos(t) − cos(t) + cte

C1 (t) = − sin(t) + ln(tan( π4 + 2t )) + cte

d’où, en prenant les constantes d’intégration égales à 0, ŷ(t) = ln(tan( π4 + 2t )) sin(t) − 2


Solution générale : y(t) = C1 sin(t) + C2 cos(t) + ln(tan( π4 + 2t )) sin(t) − 2, C1 , C2 ∈ R
(solutions définies sur tout ] − π2 , π2 [).
Systèmes différentiels

3
Exercice 3
Trouver l’ensemble des solutions réelles du système différentielle d’ordre 2 :

y10 (t) = y2 (t)


y20 (t) = y1 (t).

Correction
Le système différentiel se met sous la forme matriciel :
· 0 ¸ · ¸· ¸
y1 0 1 y1
= .
y20 1 0 y2

C’est un système différentiel homogène dont les solutions s’écrivent :


· ¸
y1 (t)
= eA C,
y2 (t)
· ¸
0 1
avec A = et C ∈ R2 .
1 0
Calcul de eA : on cherche d’abord à diagonaliser A.
· ¸
−λ 1
det(A − λI) = det = λ2 − 1.
1 −λ

Il y a donc deux valeurs propres disctinctes λ1 = −1 et λ2 = 1 et on montre que :


· ¸· ¸· ¸
1 1 1 −1 0 1 −1
A=
2 −1 1 0 1 1 1

On a donc : · ¸· ¸· ¸
A 1 1 1 e−1 0 1 −1
e = .
2 −1 1 0 e1 1 1

4
Introduction aux méthodes de résolution numérique des équations
diérentielles
E. Montseny

Table des matières


1 Introduction 1

2 Schémas numériques 1
2.1 Equations diérentielles non linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

2.2 Schéma d'Euler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2

2.3 Quelques notions importantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2

2.4 Applications et démo Matlab . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

1 Introduction
Déterminer la solution analytique d'une équation diérentielle est à tout point de vue ce qu'il y a

de plus intéressant ; il ne faut pas pour autant se voiler la face : en dehors des équations diérentielles

linéaires à coecients constants ou d'ordre peu élevé, on est en général bien incapable de résoudre

analytiquement une équation diérentielle, a foriori lorsqu'elle est non linéaire.

On doit alors faire appel à des méthodes de résolution numérique, pour calculer une solution

approchée au moyen d'ordinateurs. Cette méthode de résolution fait appel à des schémas numé-

riques, qui sont des algorithmes de calcul permettant de résoudre numériquement une équation
diérentielle (i.e. en calculer une solution approchée). On présente dans ce petit court les bases de

la construction de schémas numériques pour la résolution d'équations diérentielles d'ordre 1.

2 Schémas numériques
2.1 Equations diérentielles non linéaires
Si l'on voulait être vraiment cohérent, on ne devrait pas préciser le terme "non linéaires". Une

équation diérentielle, dans son écriture générale, est non linéaire, le préciser est redondant. Les

équations diérentielles linéaires sont un type particulier d'équations diérentielles.

Une équation diérentielle d'ordre 1 s'écrit :

y 0 (t) = f (t, y(t)) ∀t > t0



(1)
y(t0 ) = y0

où f est une fonction régulière. On se propose de résoudre numériquement des équations de ce

type, c'est-à-dire approcher la solution y(t) sur un ensemble dénombrable d'instants tn , au moyen

1
de calculs simples eectués par un ordinateur. Autrement dit : on discrétise le temps en instants

successifs t0 < t1 < t2 < ... < tn < ..., tels que tn+1 = tn + ∆t (∆t étant appelé le pas de
discrétisation). On cherche alors à approcher y(t1 ), y(t2 ), ..., y(tn ), ... par une suite de nombres
y1 , y2 , ..., yn , ...

2.2 Schéma d'Euler


C'est sans conteste le plus simple et le plus intuitif des schémas numériques. L'idée de la méthode

est simple : approcher le terme dérivé y 0 (t) de (1) par une simple diérence divisée :

y(tn + ∆t) − y(tn )


y 0 (tn ) ' ,
∆t
Dit autrement, cette approximation consiste à prendre la tengeante à la courbe à tn et considérer

cette valeur pour dérivée jusqu'en tn+1 . En injectant cette approximation dans (1), on obtient :

y(tn + ∆t) − y(tn )


' f (tn , y(tn )),
∆t
d'où le schéma de résolution numérique :

yn+1 = yn + ∆t f (tn , yn ). (2)

Ainsi, pour résoudre (1) numériquement, il sut d'utiliser cette relation de proche en proche :

y0
 Initialiser

yn+1
 Calculer à partir de la valeur de yn avec (2)

 n=n+1
Remarque : Ce schéma est dit , car la quantité yn+1 est exprimée explicitement en fonction de
explicite
yn , et qualié de , ce qui signie que le calcul de yn+1 n'utilise que la valeur yn à
schéma à un pas
l'instant précédent (une méthode à deux pas utiliserait yn et yn−1 etc.).
Remarque : Ce schéma est intimement lié à la méthode de quadrature des rectangles. En fait, la plupart des
schémas numériques de résolution d'EDO sont liés à une méthode de quadrature (ou à une combinaison
de plusieurs méthodes).
Il existe de nombreux autres schémas numériques, plus précis que le schéma d'Euler, qui ne

seront pas présentés faute de temps. Citons par exemple le schéma du point milieu, le schéma de

Heun, ou encore la classique famille des méthodes de Runge-Kutta.

2.3 Quelques notions importantes


1. Erreur de consistance : Il s'agit de l'erreur que génére l'utilisation du schéma numérique sur

un pas. Cette erreur doit bien évidemment rester raisonnable si on veut espérer obtenir une

solution approchée yn proche de la solution exacte (inconnue) y(tn ). Un schéma consistant


est un schéma numérique qui est tel que cette erreur tend vers 0 lorsque l'on discrétise le
temps de plus en plus n (i.e. ∆t → 0). En eet, il faut noter un point important : plus le

pas de temps ∆t choisi est grand, moins le schéma est précis (on approche une dérivée par la

tangente sur une "longue" période). Le schéma d'Euler est consistant.

2
2. Pour un pas de temps ∆t xé, plus un schéma est précis (plus l'erreur est petite), mieux c'est :
ceci est traduit par l'ordre du schéma numérique (on ne s'attardera pas dessus). Plus un

schéma est d'ordre faible, plus il faudra prendre un pas de temps petit pour avoir une solution

approchée précise (et donc plus il faudra faire de calculs...). Le schéma d'Euler est d'ordre 1
et est donc peu précis.

3. Stabilité. Toute personne ayant programmé un schéma numérique a été confronté au problème

de la stabilité, qui se traduit par une solution numérique qui tend vers l'inni alors qu'elle
1
devrait pas (on dit qu'elle explose) . On dit que le schéma est instable. Ceci peut-être dû

soit à une erreur de programmation, soit au schéma lui-même, qui accumule les erreurs (de

consistance) de manière incontrôlée. Le schéma d'Euler est stable. Si un schéma est stable et

consistant, la solution numérique converge vers la solution exacte de l'EDO lorsque le pas ∆t
tend vers 0.
4. Pas de discrétisation. Il peut cependant arriver qu'un schéma stable semble... instable !

Ceci est dû au pas de temps ∆t choisi qui, s'il est trop grand, génère des erreurs trop im-

portantes pour la plage de temps considérée ; il en résulte une solution approchée qui s'écarte

complètement de la solution exacte et tend vers l'inni ; cela ne veut pas nécessairement dire

que le schéma est instable (cf. démo Matlab : on utilise un schéma d'Euler, stable, et pourtant

la solution "explose"), mais simplement qu'il faut diminuer le pas de temps pour avoir une

accumulation d'erreur moins importante.

2.4 Applications et démo Matlab


Soit l'équation diérentielle :

y 0 (t) = y(t) + cos(t)




y(0) = − 21
dont on connait la solution analytique :

sin t − cos t
y(t) = .
2
On va résoudre cette EDO avec un schéma d'Euler et illustrer les notions introduites. Ecrire l'algo-

rithme de résolution de cette équation par un schéma d'Euler et le mettre en oeuvre sous Matlab.

Faire de même pour l'équation suivante (de Bernoulli) :

y 0 (t) = y(t) + t y 2 (t)




y(0) = 21

dont la solution est :


1
y(t) = .
1 − t + e−t

1
bien sûr, certaines équations diérentielles ont une solution exacte qui tend vers l'inni, mais ce n'est pas un
problème d'instabilité dans ce cas.

3
Examen de Mathématiques

Analyse Harmonique - Equations Différentielles


26 février 2009

Les calculatrices et téléphones portables ne sont pas autorisés. Le barème est approximatif.
Une attention particulière sera portée aux justications, à la clarté du raisonnement et à la
rédaction.

Exercice 1 (5,5 points)


Soit la fonction 2π -périodique f , dénie sur [−π, π[ par :

 1 si 0 6 x < 1
f (x) = −1 si − 1 6 x < 0

0 si − π 6 x < −1 ou 1 6 x < π
1. Tracer la fontion f sur [−3π, 3π]. Quelle est la parité de la fonction ? Quels sont ses
points de discontinuité ?
2. Calculer les coecients de Fourier de f , puis écrire son développement en série de
Fourier.
Rappel : pour tout θ, on a la relation cos(θ) − 1 = 2 sin2 (θ/2), que l'on utilisera
avantageusement pour la suite.
3. Montrer que :
+∞
X 1 n π
sin3 ( ) = .
n=1
n 2 4
4. On se propose dans cette question d'établir l'égalité :
+∞
X +∞
2 n sin n X sin4 (n/2)
sin ( ) = .
n=1
2 n n=1
n2
X+∞ n sin n
(a) Calculer sin2 ( ) .
n=1 2 n
X+∞ sin4 (n/2)
(b) Calculer , et constater l'égalité entre ces deux séries.
n=1 n2

Exercice 2 (1,5 points)


Cette question ne nécessite aucun calcul, ce qui n'empêche pas de la justier. Donner
la valeur des coecients de Fourier de la fonction (2π -périodique)

f (t) = sin(t) − 3 cos(5t) + 1.

1
Exercice 3 (4 points)
Soit a > 0. On se propose dans cet exercice de calculer la transformée de Fourier de la
fonction :
2
f (x) = e−at .
1. En revenant à la dénition de la transformée de Fourier, calculer fb(0).
R +∞ 2 √
Rappel : on pourra utiliser le résultat suivant −∞ e−u du = π .
2. Vérier que f est solution de :

f 0 (x) = −2axf (x). (1)

3. En appliquant la transformation de Fourier à (1), établir l'équation diérentielle dont


fb est solution.
4. Résoudre cette équation diérentielle en y adjoignant la condition initiale fb(0) calculée
en question 1, et exprimer ainsi la solution fb(ξ).

Exercice 4 (6 points)
Soit le système d'équations diérentielles suivant :
( 0
y1 (t) = y2 (t)
y20 (t) = −2y1 (t) − 3y2 (t) (2)
C.I. : y1 (0) = 0 ; y2 (0) = 1.

On se propose de résoudre ce système de trois manières diérentes (et indépendantes).


1. En utilisant la transformation de Laplace.
(a) Etablir le système d'équations algébriques obtenu après application de la trans-
formation de Laplace au système (2).
(b) Résoudre ce système.
(c) En déduire y1 (t), y2 (t), solution du système diérentiel (2).
On pourra utiliser la décomposition en éléments simples suivante :
p 2 1
= − .
(p − 1)(p − 2) p−2 p−1

2. Résolution directe d'un système diérentiel.


(a) Mettre (2) sous la forme d'un système diérentiel du premier ordre de la forme :
· 0 ¸ · ¸
y1 y1
=A ,
y20 y2

où A est une matrice 2 × 2 à déterminer.

2
(b) Résoudre ce système diérentiel. Pour cela, on admettra la décomposition sui-
vante : · ¸· ¸· ¸
1 1 −2 0 −1 −1
A= .
−2 −1 0 −1 2 1
3. En passant par des équations du second ordre.
(a) Montrer que y2 est solution d'une équation diérentielle du second ordre que l'on
précisera.
(b) Résoudre cette équation diérentielle et exprimer y2 (t).
(c) En déduire y1 (t).

Exercice 5 (4 points)
On cherche une fonction y continûment dérivable solution de l'équation diérentielle du
second ordre : (
y 00 (t) + 4y 0 (t) + 4y(t) = t12 e−2t
C.I. : y(1) = 0 ; y 0 (1) = 0.
1. Sur quel(s) intervalles(s) peut-on chercher une solution ? Qu'est-ce qui permet d'ar-
mer qu'une telle solution existe ? Est-elle unique ? (justier ces réponses !)
2. Résoudre cette équation diérentielle et exprimer y(t).

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