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UNIVERSITE 20 AOUT 1955-SKIKDA

FACULTE DES SCIENCES


DEPARTEMENT DE PHYSIQUE
MODULE : SERIES ET EQUATIONS DIFFERENTIELLES
2eme ANNÉE LMD PHYSIQUE
Année Universitaire 2020/2020
KHELILI FARID
Table des matières

1 Suites et Séries Numériques 3


1.1 Suites Numériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Séries Numériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.3 Séries à termes positifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.4 Règles de D’Alembert et de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1.5 Séries semi-convergentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

2 Intégrales Multiples 29
2.1 Riemann Integrals . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
2.2 Intégrale double . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
2.3 Calcul De L’intégrale Double . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
2.4 Propriétés De L’intégrale Double . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
2.5 Changement de variables Dans une Intégrale Double . . . . . . . . . . . . . . . 41
2.6 Application De L’intégrale Double . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
2.7 Intégrale Triple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
2.8 Calcul De L’intégrale Triple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
2.9 Changement de variables Dans une Intégrale Triple . . . . . . . . . . . . . . . 55
2.10 Application De L’intégrale Triple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58

3 Intégrales Impropres 61
3.1 Intégrales Impropres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
3.2 Intégrales Impropres de type 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
3.3 Intégrales Impropres de type 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
3.4 Intégrale dépendant d’un paramètre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
4 Suites et Séries de fonctions 84
4.1 Suites de fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
4.2 Séries de fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
4.3 Séries entières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
4.4 Séries de Fourier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107

5 Equations di¤érentielles ordinaires 113


5.1 Equations di¤érentielles du premier ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
5.1.1 Equations di¤érentielles séparables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
5.1.2 Equations di¤érentielles linéaires du premier ordre . . . . . . . . . . . . 116
5.1.3 Equations exactes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
5.1.4 Equations de Bernoulli et Riccati . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
5.2 Equations di¤érentielles linéaires du second ordre . . . . . . . . . . . . . . . . 133
5.2.1 Equations di¤érentielles ordinaire (ODE) . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
5.2.2 Equations linéaires homogènes à coe¢ cients constants . . . . . . . . . . 135
5.2.3 Equations linéaires non homogènes à coe¢ cients constants . . . . . . . 143
5.2.4 Méthode de variation des paramètres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150

6 Transformation de Laplace 161


6.1 Transformée de Laplace d’une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161
6.2 Transformée de Laplace inverse d’une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165
6.3 Applications aux équations di¤érentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167
6.4 Transformation de Laplace des fonctions d’impulsion et de pas . . . . . . . . . 171

7 Transformation de Fourier 176


7.1 Transformée de Fourier d’une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176
7.2 Transformée de Fourier et fonction Delta . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184
7.3 Transformée de Fourier en trois dimensions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
7.4 Transformée de Fourier et équations di¤érentielles . . . . . . . . . . . . . . . . 188
MODULE : SERIES ET
EQUATIONS DIFFERENTIELLES
F.Khelili 2020/2021.
Chapitre 1

Suites et Séries Numériques

1.1 Suites Numériques


De…nition 1.1 On appelle suite numérique, toute application u : D ! R, n ! u (n), où D
est une partie de N. On note cette application sous forme indicielle (un )n2D ou encore
(un ).

a. Lorsque D = N, on notera la suite sous la forme (un )n2N ou encore (un )n 0 .

b. Par commodité, nous supposerons souvent que les suites considérées sont dé…nies
à partir du rang n = 0. Si une suite n’est dé…nie qu’à partir d’un certain rang p
(p > 0), on se ramène au cas précédent en étudiant la suite ( n )n2N dé…nie par
n = un+p .

c. Une suite peut être dé…nie par la donnée d’une formule explicite : un = f (n) où f
est une combinaison de symboles connus.

De…nition 1.2 Soit (un )n2N une suite numérique.

a. On dit que la suite (un )n2N de nombres réels est majorée s’il existe un nombre A tel
que, quel que soit n 2 N, on ait un A.

b. On dit que la suite (un )n2N de nombres réels est minorée s’il existe un nombre B tel
que, quel que soit n 2 N, on ait B un .

c. On dit que la suite (un )n2N de nombres réels est bornée si elle est majorée et mino-
rée ; cela revient au même de dire qu’il existe un nombre réel M tel que, pour tout
n, on ait jun j M.
1.1 Suites Numériques 4
De…nition 1.3 Soient (un )n2N une suite numérique et ` un nombre réel. On dit que (un )n2N
admet ` pour limite si, pour tout nombre réel " > 0, il existe un entier n0 (dépendant
de ") tel que : n n0 ) jun `j ".

a. On dit qu’une suite numérique (un )n2N est convergente si elle admet une limite.
Dans le cas contraire, on dit que la suite est divergente.

b. La nature d’une suite (c’est-à-dire le fait d’être convergente ou divergente) est in-
changée lorsqu’on modi…e un ensemble …ni de ses termes. De plus, en cas de
convergence, la limite est la même.

c. Lorsqu’une suite (un )n2N admet ` pour limite (on dit aussi que la suite converge vers
` ou qu’elle tend vers `) ; on écrit lim un = ` ou encore un ! `.
n!1

Théorème 1.1 Soient (un )n2N et ( n )n2N deux suites numériques.

a. Si la suite numérique (un )n2N admet une limite `, alors elle n’en admet pas d’autre.
Autrement dit, si (un )n2N admet ` et `0 comme limites, alors `0 = `.

b. Si la suite numérique (un )n2N est convergente alors elle est bornée.

c. Si la suite numérique (un )n2N converge vers ` = 0, et ( n )n2N est bornée, alors
lim (un n) = 0.
n!1

Théorème 1.2 Soient (un )n2N une suite numérique et ` un nombre réel. Pour que (un )n2N
converge vers `, il faut et il su¢ t que les sous-suites (u2n )n2N et (u2n+1 )n2N convergent
toutes les deux vers `.

Théorème 1.3 Soient (un )n2N et ( n )n2N deux suites numériques convergeant vers ` et `0
respectivement. Soit un nombre réel. Alors

lim (un + n) = ` + `0 ; lim ( un ) = `


n!1 n!1

lim (un : n) = `:`0 ; lim (jun j) = j`j


n!1 n!1

Si de plus `0 6= 0, alors à partir d’un certain rang, on a n 6= 0, et on a lim (un = n) =


n!1
`=`0 .

Théorème 1.4 Soient (un )n2N une suite numérique et a un nombre réel.

a. Si un > a à partir d’un certain rang, alors lim un a.


n!1
1.1 Suites Numériques 5
b. Si un < a à partir d’un certain rang, alors lim un a.
n!1

c. S’il existe des nombres réels a et b tels qu’à partir d’un certain rang on ait a un b
alors a lim un b.
n!1

Théorème 1.5 Soient (un )n2N et ( n )n2N deux suites numériques convergentes. Si à partir
d’un certain rang, on a un n alors lim un lim n.
n!1 n!1

De…nition 1.4. Une suite (un )n2N de nombres réels est dite croissante (resp. décroissante)
si, pour tout entier n 0, on a un un+1 (resp. un un+1 ). On dit que (un )n2N est
monotone si elle est croissante ou si elle est décroissante.

Théorème 1.6 Soient (un )n2N une suite numérique.

a. Si (un )n2N est croissante et majorée, alors elle a une limite (…nie) et de plus on a
lim un = sup un .
n!1

a. Si (un )n2N est décroissante et minorée, alors elle a une limite (…nie) et de plus on a
lim un = inf un .
n!1

Théorème 1.7 (Théorème des gendarmes) Soient (un )n2N , (an )n2N et (bn )n2N trois suites
réelles telles qu’à partir d’un certain rang, on ait an un bn . Si (an )n2N et (bn )n2N
sont convergentes et de même limite `, alors (un )n2N est convergente et sa limite est
égale à `.
an un bn ; lim an = lim bn = ` ) lim un = `
n!1 n!1 n!1

Exemple 1.1 Montrer que la suite un = an est convergente pour tout a 2 R, tel que jaj < 1,
et elle est divergente pour tout a 2 R, tel que jaj > 1.
Solution :
jun j = jajn = exp (ln jajn ) = exp (n ln jaj)

Si jaj < 1 ) ln jaj < 0 ) lim jun j = lim exp (n ln jaj) = 0


n!1 n!1

Si jaj < 1 ) lim jun j = 0 ) lim un = 0


n!1 n!1

Si jaj > 1 ) ln jaj > 0 ) lim jun j = lim exp (n ln jaj) = +1


n!1 n!1

lim un = 1 ) (un )n2N est divergente


n!1
1.1 Suites Numériques 6
Exemple 1.2 Montrer que la suite (un ) dé…nie par

n n n
un = + 2 + ::: + 2
n2 +1 n +2 n +n

converge et trouver sa limite.


Solution : Comme n2 + k n2 + 1, pout tout 1 k n, alors

n n n n2
un + + ::: + =
n2 + 1 n2 + 1 n2 + 1 n2 + 1

Comme n2 + k n2 + n, pout tout 1 k n, alors

n n n n2
un + + ::: + =
n2 + n n2 + n n2 + n n2 + n

d’où
n2 n2 n2 n2
un ) lim 2 lim un lim
n2 + n n2 + 1 n!1 n + n n!1 n!1 n2 + 1

1 lim un 1 ) lim un = 1
n!1 n!1

Exemple 1.3 Montrer que la suite (un ) dé…nie par

1! + 2! + ::: + n!
un =
(n + 1)!

converge vers 0.
Solution : Comme k! (n 1)!, pout tout 1 k n 1, alors

[(n 1)! + (n 1)! + ::: + (n 1)!] + n! (n 1) (n 1)! + n!


un =
(n + 1)! (n + 1)!

(n 1) (n 1)! + n: (n 1)! (n 1)! (2n 1) 2n 1


un = =
(n + 1)! (n + 1) :n: (n 1)! (n + 1) :n
2n 1 2n 1
0 un )0 lim un lim = 0 ) lim un = 0
(n + 1) :n n!1 n!1 (n + 1) :n n!1

Exemple 1.4 On dé…nit la suite (un ) comme suit

3 p
u1 = ; un = 3un 1 2 ; n 2
2
3
1. Montrer que 2
un 2, pour tout n 1.
2. Montrer que la suite (un ) est croissante.
3. Montrer que la suite (un ) est convergente et trouver sa limite.
Solution :
1.1 Suites Numériques 7
3
1. On montre par récurrence que 2
un 2, pour tout n 1
r
3 3 5 p
un 2) un+1 = 3un 2 2
2 2 2
2. On montre que la suite (un ) est croissante

u2n u2n 1 = 3un 1 2 u2n 1 = (un 1 1) (2 un 1 ) 0


u2n u2n 1
un > 0 ) un un 1 = 0 ) un un 1
un + un 1
3. On montre que la suite (un ) est convergente et trouver sa limite. La suite (un ) est croissante
et bornée, donc elle est convergente, si lim un = `, alors
n!1
p q p
` = lim un = lim 3un 1 2 = 3 lim un 1 2= 3` 2
n!1 n!1 n!1

`2 = 3` 2 ) `2 3` + 2 = 0 ) (` 1) (2 `) = 0
3 3
Donc si lim un = ` ) ` = 1 ou ` = 2, comme 2
un ) ` = lim un 2
> 1 ) ` = 2.
n!1 n!1
Exemple 1.5 On dé…nit la suite (un ) comme suit
p
u1 = a ; un+1 = un + c ; n 1

avec a > 0, b > 0.


1. Montrer que la suite (un ) est croissante si et seulement si a2 a c 0.
2. Montrer que la suite (un ) est décroissante si et seulement si a2 a c 0.
3. Montrer que la suite (un ) est
q bornée et trouver sa limite.
p p
4. Montrer que la suite n = 1 + 1 + 1 + ::: + 1 est convergente et trouver sa limite.
!
n racines
Solution :
1. On montre que la suite (un ) est croissante si et seulement si a2 a c 0.

u2n+1 u2n = (un + c) (un 1 + c) = un un 1

u2n+1 u2n un un 1
un > 0 ) un+1 un = =
un+1 + un un+1 + un
un+1 un 0 , un un 1 0 , u2 u1 0
p p
Comme u2 u1 = u1 + c u1 = a + c a, donc
p a + c a2
un+1 un 0, a+c a 0, p 0,a+c a2 0
a+c+a
Donc la suite (un ) est croissante si et seulement si

un+1 un 0,a+c a2 0 , a2 a c 0
1.1 Suites Numériques 8
2. On montre de la même manière que la suite (un ) est décroissante si et seulement si a2
a c 0.
3. On montre que la suite (un ) est convergente.
3.1 Si la suite (un ) est croissante, alors un+1 un 0 ) u2n+1 u2n = un +c u2n 0. Si on note
u+ et u les deux racine de l’équation x2 x c = 0, alors x2 x c = (x u+ ) (x u ),
p p
1+ 1+4c 1 1+4c
où u+ = 2
> 0 et u = 2
< 0. Si la suite (un ) est croissante, alors

u2n+1 u2n = u2n un c = (un u+ ) (un u ) 0

u2n+1 u2n 0 () (un u+ ) (un u ) 0 , un u+ 0 , un u+

Donc si la suite (un ) est croissante, alors 0 un u+ ) la suite (un ) est bornée. Comme
est est croissante et bornée, donc elle est convergente.
3.2 Si la suite (un ) est décroissante, alors 0 un u1 = a, ) la suite (un ) est bornée.
Comme est est décroissante et bornée, donc elle est convergente.
3.3 Si lim un = `, alors lim un+1 = `, d’où
n!1 n!1
p p
` = lim un+1 = lim un + c = ` + c ) `2 ` c = 0
n!1 n!1
p p
2 1 + 1 + 4c 1 1 + 4c
` ` c = 0 ) ` = u+ = > 0 ou bien ` = u = <0
2 2
p
Comme un 0, donc ` = lim un 0 ) ` = u+ = 1+ 21+4c > 0.
q
n!1
p p
4. Montrer que la suite n = 1 + 1 + 1 + ::: + 1 est convergente
!
n racines
r q p
p 1+ 5
lim n = lim 1+ 1+ 1 + ::: + 1 =
n!1 n!1 2
Exemple 1.6 Pour c > 2, on dé…nit la suite (un ) comme suit

u1 = c2 ; un+1 = (un c)2 ; n 1

Montrer que la suite (un ) est strictement croissante.


Solution :
1. On montre par récurrence que un > 2c, pour tout n 1

un+1 = (un c)2 > (2c c)2 = c2 > 2c

2. La suite (un ) est strictement croissante car

Si un > un 1 ) un+1 = (un c)2 > (un 1 c)2 = un


1.1 Suites Numériques 9
Exercice 1 Soit fak > 0 ; k = 1; 2; :::; ng n nombres réels strictement positifs. On
note respectivement An , Gn et Hn les moyennes arithmétique, géométrique
et harmonique des n nombres réels ak

a1 + a2 + ::: + an 1 n
An = ; Gn = (a1 :a2 :::an ) n ; Hn = 1 1 1
n a1
+ a2
+ ::: + an

Montrer que

a. Si a1 :a2 :::an = 1, alors a1 + a2 + ::: + an n.

b. An Gn Hn .

c. (1 + a1 ) : (1 + a2 ) ::: (1 + an ) 1 + a1 + a2 + ::: + an .

Solution :

bk = ak =Gn ) b1 :b2 :::bn = 1 alors b1 + b2 + ::: + bn n ) An Gn


1 1 1 1
1 a1
+ a2
+ ::: + an 1 1 1 n 1
= : ::: = ) Gn Hn
Hn n a1 a2 an Gn
Exercice 2 a. Montrer l’inégalité de Bernoulli (1 + x)n 1 + nx, pour tout x > 0.

b. Montrer que pour tout x > 0 et n 2 N , on a

xn 1
1 + x + x2 + ::: + x2n 2n + 1

Exercice 3 Soient (an )n et (bn )n deux suites dé…nies par


n n+1
1 1
an = 1+ ; bn = 1+ ; n2N
n n

a. Montrer que an < bn , pour tout n 2 N .

b. En utilisant l’inégalité entre les moyennes arithmétique et géométrique,


An+1 Gn+1 , montrer que
1
n
1 n+1
1
1+ 1+
n n+1

et déduire que la suite (an )n est croissante.


1.1 Suites Numériques 10
c. En utilisant l’inégalité entre les moyennes harmonique et géométrique
Gn+1 Hn+1 , montrer que
1
n
1 n n+1
1+
n n 1

et déduire que la suite (bn )n est décroissante.

d. Montrer que (un )n et ( n )n convergent vers une même limite, notée e.


x n
e. Montrer que la suite gn (x) = 1 + n
est bornée et croissante pour tout
x > 0. On dé…nit le nombre ex comme étant la limite de cette suite

x n
ex = lim 1 + ; x2R
n

Solution :

a. an < bn , pour tout n 2 N .


n+1
1 1
bn = 1+ = 1+ an > an
n n

b. En utilisant l’inégalité entre les moyennes arithmétique et géométrique,


An+1 Gn+1 , montrer que
1
n
1 n+1
1
1+ 1+
n n+1

et déduire que la suite (an )n est croissante.

b.1 On applique l’inégalité entre les moyennes arithmétique et géométrique


An+1 Gn+1
1
n n+1 n
1 1 1 n+1
1
an < an+1 () 1+ < 1+ () 1+ <1+
n n+1 n n+1
1
n 1
1 n+1 1+n 1+ n 1
1+ =1+
n n+1 n+1
c. En utilisant l’inégalité entre les moyennes harmonique et géométrique
Gn+1 Hn+1 , montrer que
1
n
1 n n+1
1+
n n 1

et déduire que la suite (bn )n est décroissante.


1.1 Suites Numériques 11
c.1 On applique l’inégalité entre les moyennes harmonique et géométrique
Gn+1 Hn+1 ,
1
n+1 n n
1 1 1 n n+1
bn bn 1 () 1+ 1+ () 1 +
n n 1 n n 1
1
n
n n+1
n+1 n+1 1
n 1 n 1 = =1+
n 1 1+ n
+ ::: + n
n n
x n x
n+1 h x n i n+1
1
x
gn (x) < gn+1 (x) () 1 + < 1+ () 1+ < 1+
n n+1 n n+1
h x n i n+1
1
1+n 1+ x
x
n
1+ =1+
n n+1 n+1
1.2 Séries Numériques 12
1.2 Séries Numériques
Dé…nition 2.1 Soit (un )n2N une suite numérique. On appelle série de terme général un , la
suite (Sn )n2N dé…nie par
P
n
Sn = uk = u0 + u1 + u2 + ::: + un ; n 0
k=0
P
On note cette série un . Pour tout n 2 N, un s’appelle le terme d’ordre (ou d’indice)
n P
n de la série, et Sn s’appelle la somme partielle d’ordre (ou d’indice) n de la série un .
n
La suite (Sn )n2N est appelée suite des sommes partielles de la série. On note

P
+1
Rn = S Sn = uk
k=n+1

le reste de la série convergente d’ordre n.


P
Dé…nition 2.2 On dit que la série un converge si la suite (Sn )n2N converge. Dans ce cas,
n P
la limite S de la suite (Sn )n2N s’appelle la somme de la série un et on la note
n

P
1
S= un = lim Sn
n=0 n!1

Une série qui n’est pas convergente est dite divergente.


P
Théorème 2.1 Soit un une série convergente alors lim un = 0:
n n!+1

un = Sn Sn 1 ) lim un = lim (Sn Sn 1 ) = lim Sn lim Sn 1 =0


n!+1 n!+1 n!+1 n!+1

La réciproque est fausse. La proposition 2.1 est utile sous sa forme contraposée

P
lim un 6= 0 ) un diverge
n!+1 n
n+1
Exemple 2.1 La série de terme général un = n+2
pour n 0 est divergente, car lim un =
n!+1
1 6= 0.
Exemple 2.2 (Série géométrique) Une série géométrique est une série dont le terme général
est de la forme un = a:q n , où q est un nombre réel donné et a 6= 0. Montrer que la série
P
1
géométrique a:q n converge si et seulement si jqj < 1. Sa somme est alors donnée par
n=0

P
1 a
S= a:q n =
n=0 1 q
1.2 Séries Numériques 13
Solution : Soit un = a:q n , alors la suite des sommes partielles (Sn ) est donnée par

P
n q n+1 P
n
k 1
Sn = uk = u0 + u1 + u2 + ::: + un = a q =a ; si q =
6 1
k=0 k=0 1 q
P
n P
n
Sn = uk = u0 + u1 + u2 + ::: + un = a q k = (n + 1) a ; si q = 1
k=0 k=0

Comme
8 8 a
0 ; si jqj < 1
>
> >
> ; si jqj < 1
< < 1 q
1 ; si jqj > 1 1 ; si jqj > 1
lim q n = ) lim Sn =
n!1 >
> 1 ; si q = 1 n!1 >
> +1 ; si q = 1
: :
@ ; si q = 1 @ ; si q = 1

donc la suite des sommes partielles (Sn ) converge si et seulement si jqj < 1. Ceci montre
P
1
que la série géométrique a:q n converge si et seulement si jqj < 1. Sa somme est alors
n=0
donnée par
P
1 a
S= a:q n = lim Sn = ; si jqj < 1
n=0 n!1 1 q
Exemple 2.3 (Série harmonique) C’est la série dont le terme général est de la forme un = n1 ,
P
1
1
où n 2 N . Montrer que la série harmonique n
est divergente.
n=1
Solution : Soit un = n1 , alors la suite des sommes partielles (Sn ) est donnée par

P
n 1 1
Sn = uk = u1 + u2 + ::: + un = 1 + + ::: +
k=1 2 n
P
1
1
Supposons que la série harmonique n
est convergente, alors lim Sn = S existe, comme
n=1 n!1
1 1 1
lim S2n = S, donc lim (S2n Sn ) = 0. Comme n+k n+n
= 2n
, pour tout 1 k n,
n!1 n!1
donc
1 1 1
S2n Sn = un+1 + u2 + ::: + u2n = + + ::: +
n+1 n+2 2n
1 1 1 n 1 1
S2n Sn + + ::: + = = ) lim (S2n Sn )
2n 2n 2n 2n 2 n!1 2
P
1
1
on obtient une contradiction, donc la série harmonique n
est divergente.
P n=1
Exemple 2.4 (Série télescopique) Une série réelle un est dite télescopique lorsque son
n
terme général peut se mettre sous la forme : un = n+1 n , où ( n )n est une suite
P
numérique. Montrer qu’une série télescopique un converge si et seulement si la suite
n
( n )n est une suite convergente. Sa somme est alors donnée par

P
+1
S= un = lim n 0
n=0 n!+1
1.2 Séries Numériques 14
Solution : Soit un = n+1 n, alors la suite des sommes partielles (Sn ) est donnée par
P
n
Sn = uk = u0 + u1 + u2 + ::: + un
k=0

Sn = ( 1 0) +( 2 1) +( 3 2) + ::: + ( n n 1) +( n+1 n) = 0 + n+1

lim Sn = lim ( 0 + n+1 ) = lim n+1 0 = lim n 0


n!1 n!1 n!1 n!+1
P
Ceci montre qu’une série télescopique un converge si et seulement si ( n )n est une suite
n
convergente. Sa somme est alors donnée par
P
+1
S= un = lim n 0
n=0 n!+1

1
Exemple 2.5 On considère la suite (un )n dé…nie par un = n(n+1)
pour n 1: Montrer que la
P
série un est convergente et trouver sa somme.
n
1 1 1 1
P
Solution : Soit un = n(n+1)
, comme un = n(n+1)
= n n+1
= n n 1, donc un
n
P
n
est une série télescopique, où n = n1 . Alors la suite des sommes partielles Sn = uk =
k=1
u1 + u2 + ::: + un est donnée par
P
n 1 1 1 1 1 1 1
Sn = uk = 1 + + + ::: +
k=1 2 2 3 3 4 n n+1
1
) lim Sn = 1
Sn = 1
n+1 n!+1
P
Ceci montre que un est une série télescopique convergente. Sa somme est alors donnée
n
par
P
+1
S= un = lim Sn = 1
n=1 n!+1
1
Exemple 2.6 On considère la suite (un )n dé…nie par un = ln 1 + n
pour n 1: Etudier la
série de terme général un .
1
Solution : Soit un = ln 1 + n
, comme
1 n+1
un = ln 1 + = ln = ln (n + 1) ln (n) = n+1 n
n n
P
donc un est une série télescopique, où n = ln (n). Alors la suite des sommes partielles
n
P
n
Sn = uk = u1 + u2 + ::: + un est donnée par
k=1

P
n
Sn = uk = (ln 2 ln 1) + (ln 3 ln 2) + (ln 4 ln 3) + ::: + (ln (n + 1) ln (n))
k=1

Sn = ln (1) + ln (n + 1) = ln (n + 1) ) lim Sn = +1
n!+1
P
Ceci montre que un est une série télescopique divergente.
n
1.2 Séries Numériques 15
1
Exemple 2.7 On considère la suite (un )n dé…nie par un = ln 1 n2
pour n 2: Etudier la
série de terme général un .
1
Solution : Soit un = ln 1 n2
, comme

1 n2 1
un = ln 1 = ln = ln n2 1 ln n2
n2 n2

un = ln (n + 1) + ln (n 1) 2 ln (n) = (ln (n + 1) ln n) + (ln (n 1) ln n)

d’où un = (wn+1 wn ) + (wn 1 wn ), où wn = ln n. Alors la suite des sommes partielles


Pn
Sn = uk est donnée par
k=2

P
n P
n
Sn = (wk+1 wk ) + (wk 1 wk )
k=2 k=2

Sn = (w3 w2 ) + (w4 w3 ) + (w5 w4 ) + ::: + (wn+1 wn )

+ (w1 w2 ) + (w2 w3 ) + (w3 w4 ) + ::: + (wn 1 wn )

Sn = ( w2 + wn+1 ) + (w1 wn ) = wn+1 w n + w1 w2


n+1
Sn = ln (n + 1) ln n + ln (1) ln (2) = ln ln (2) ) lim Sn = ln (2)
n n!+1
P
Ceci montre que un est une série convergente. Sa somme est alors donnée par
n

P
+1
S= un = lim Sn = ln 2
n=2 n!+1

1
Exemple 2.8 On considère la suite (un )n dé…nie par un = n(n+1)(n+2)
pour n 1: Etudier la
série de terme général un .
1
Solution : Soit un = n(n+1)(n+2)
, comme

a b c 1 1
un = + + ; a= ; b= 1; c=
n n+1 n+2 2 2

donc

1 1 1 1 1 1 1 1
un = + = (wn wn+1 ) + (wn+2 wn+1 )
2 n n+1 2 n+2 n+1 2 2
P
n
où wn = n1 . Alors la suite des sommes partielles Sn = uk est donnée par la somme de
k=1
deux séries télescopiques

1P n 1P n
Sn = (wk wk+1 ) + (wk+2 wk+1 )
2 k=1 2 k=1
1.2 Séries Numériques 16
Pn P
n
Comme (wk wk+1 ) = w1 wn+1 et (wk+2 wk+1 ) = (wn+2 w2 ), alors
k=1 k=1

1 1 1 1 1 1 1
Sn = (w1 wn+1 ) + (wn+2 w2 ) = 1 +
2 2 2 n+1 2 n+2 2
1 1 1 1 1
Sn = + ) lim Sn =
2 2 n+2 n+1 n!+1 4
P
Ceci montre que un est une série convergente. Sa somme est alors donnée par
n

P
+1 1
S= un = lim Sn =
n=1 n!+1 4
1
Exemple 2.9 On considère la suite (un )n dé…nie par un = n(n+1)(n+2):::(n+m) pour n 1, où
P1
m 1: Montrer que la série un est une série télescopique convergente et trouver sa
n=1
somme.
1
Solution : Soit un = n(n+1)(n+2):::(n+m)
, comme

1 1 1 1
=
n (n + m) m n n+m
donc
1 1
un = :
(n + 1) (n + 2) ::: (n + m 1) n (n + m)
1 1 1 1
un = :
(n + 1) (n + 2) ::: (n + m 1) m n n+m
1 1 1
un =
m n (n + 1) (n + 2) ::: (n + m 1) (n + 1) (n + 2) ::: (n + m 1) (n + m)
1 1
Si on pose n = n(n+1)(n+2):::(n+m 1)
, alors un = m
( n n+1 ), lim n = 0. La suite des
n!+1
P
n
sommes partielles Sn = uk est donnée par
k=1

1 Pn 1 1
Sn = ( k k+1 ) = ( 1 n+1 ) ) lim Sn = lim ( 1 n+1 ) =
m k=1 m n!+1 m n!+1
1 1 1 1 1 1
lim Sn = 1 lim n+1 = 1 = =
n!+1 m n!+1 m m 1:2:3:4:::m m m!
P
Ceci montre que un est une série télescopique convergente et sa somme est
n

P
+1 1 1
S= un = lim Sn =
n=1 n!+1 m m!
P
+1 P
+1
Théorème 2.2 Soient un et vn deux séries convergentes respectivement vers S et T:
n=0 n=0
Alors
1.3 Séries à termes positifs 17
P
+1 P
+1 P
+1 P
+1
1. (un + vn ) est convergente et on a (un + vn ) = un + vn = S + T .
n=0 n=0 n=0 n=0
P
+1 P
+1 P
+1
2. Pour tout 2 R, la série un est convergente et on a un = un = S.
n=0 n=0 n=0
3. La série somme d’une série convergente et d’une série divergente est nécessairement
divergente.

4. La série somme de deux séries divergentes peut être convergente.


P
+1
n
P
+1
1
Exemple 2.10 Les séries suivantes n+1
et n
sont divergentes, alors que la série somme
n=1 n=1
P
+1
n 1 n
n+1
+ n
est divergente, car lim + n1 = 1 6= 0.
n=1 n!+1 n+1
P 1
+1 P 1
+1
Exemple 2.11 Les séries suivantes n
, et n+1
sont divergentes, alors que la série somme
n=1 n=1
P
+1
1 1
n n+1
est une série télescopique convergente.
n=1

1.3 Séries à termes positifs


P
Théorème 3.1 Une série un à termes positifs, un 0; converge si et seulement si la suite
n
(Sn )n des sommes partielles est majorée.
P
+1
1
P
+1
1
Exemple 3.1 Montrer que les séries à termes positifs suivantes n2
et n!
sont conver-
n=1 n=1
gentes.
Solution :
1 1 1
1. Soit un = n2
, comme un = n2
< (n 1)n
pour tout n 2, alors la suite (Sn )n des sommes
partielles est majorée
Pn 1 Pn 1 Pn 1 1
Sn = 2
= 1 + = 1 +
k=1 k k=2 (k 1) k k=2 k 1 k
1 1
Sn = 1 + 1
=2 <2
n n
P
La suite (Sn )n des sommes partielles est majorée, donc la série un à termes positifs
n
converge.
1
2. Soit un = n!
, comme n! = 1:2:3:::n 2n 1
pour tout n 1, alors la suite (Sn )n des sommes
partielles est majorée
1
Pn 1 P
n 1 1 2n 1
Sn = = 1 2 1 <2
k=1 k! k=1 2k 1 1 2
2n
P
La suite (Sn )n des sommes partielles est majorée, donc la série un à termes positifs
n
converge.
1.3 Séries à termes positifs 18
P
+1 P
+1
Théorème 3.2 (Règle de comparaison) Soient un et n deux séries à termes po-
n=0 n=0
sitifs telles que un n, 8n n0 .
P
+1 P
+1 P
+1 P
+1
1. Si la série n converge, alors la série un converge, et on a un n.
n=0 n=0 n=n0 n=n0
P
+1 P
+1 P
+1
1. Si la série un diverge, il en est de même de la série n, et on a un = +1.
n=0 n=0 n=n0
P
+1
1
P
+1
1
Exemple 3.2 Montrer que les séries à termes positifs suivantes nm
, m 2 et n+1
sin n2
n=1 n=2
sont convergentes.
Solution :
1 1
P
+1 P
+1
1. Soit un = nm
, m 2, on a un n2
= n, un et n sont deux séries à termes positifs
n=1 n=1
P
+1 P
+1
telles que un n, 8n 1, comme la série n est convergente, donc la série un est
n=1 n=1
convergente.
1 1
2. Soit un = n+1 sin n2 , comme sin n2 n2
, et n + 1 > n, donc un n+1 n2 n3
= n,
P
+1 P
+1
un et n sont deux séries à termes positifs telles que un n , 8n 1, comme la
n=1 n=1
P
+1 P
+1
série n est convergente, donc la série un est convergente.
n=1 n=1

P
+1 P
+1
Théorème 3.3 (Règle d’équivalence) Soient un et n deux séries à termes strictement
n=0 n=0
un
P
+1
positifs telles que lim n
= ` 6= 0 (un `: n lorsque n ! 1). Alors les séries un
n!1 n=0
P
+1 P
+1 P
+1 P
+1
et n sont de même nature ( un converge , n converge, un diverge ,
n=0 n=0 n=0 n=0
P
+1
n diverge).
n=0

P
+1 P
+1
1
Exemple 3.3 Montrer que les séries à termes positifs suivantes sin n2
et 1 cos n
n=2 n=1
sont convergentes.
Solution :
1
P
+1 P
+1
1. Soient un = sin n2
, et n = n2
, un et n sont deux séries à termes positifs telles
n=1 n=1
que
un
lim = lim n2 sin = 6= 0
n!1 n n!1 n2
P
+1 P
+1
comme la série n est convergente, donc la série un est convergente.
n=1 n=1
1 1
P
+1 P
+1
2. Soit un = 1 cos n
, et n = n2
, un et n sont deux séries à termes positifs telles
n=1 n=1
1.3 Séries à termes positifs 19
que
un 1 1
lim = lim n2 1 cos = 6= 0
n!1 n n!1 n 2
P
+1 P
+1
comme la série n est convergente, donc la série un est convergente.
n=1 n=1
Exemple 3.4 Etudier la nature de la série à termes positifs suivante

P
+1 an
un ; u n = ; a>0
n=1 1 + an + a2n

1 1
P
+1
Solution : Si a = 1, alors un = 3
) lim un = 3
6= 0, donc la série un est divergente.
n!1 n=1
an
P
+1 P
+1
1. Cas 1 : 0 < a < 1. Soient un = 1+an +a2n
, et n = an , un et n sont deux séries à
n=1 n=1
termes positifs telles que

un 1
lim = lim = 1 6= 0
n!1 n n!1 1 + an + a2n

P
+1 P
+1
comme la série n est convergente, donc la série un est convergente.
n=1 n=1
an n
P
+1 P
+1
2. Cas 2 : a > 1. Soient un = 1+an +a2n
, et n = 1=a , un et n sont deux séries à
n=1 n=1
termes positifs telles que

un a2n 1
lim = lim = lim = 1 6= 0
n!1 n n!1 1 + an + a2n n!1 2n + 1n + 1
1
a a

P
+1 P
+1
comme la série n est convergente, donc la série un est convergente.
n=1 n=1
P
+1
2n +n
Exemple 3.5 Etudier la nature de la série à termes positifs suivante 3n n
.
n=1
2n +n 2n
P
+1 P
+1
Solution : Soient un = 3n n
, et n = 3n
, un et n sont deux séries à termes positifs
n=1 n=1
telles que
n
un 1+ 2n
lim = lim n = 1 6= 0
n!1 n n!1 1
3n
P
+1 P
+1
comme la série n est convergente, donc la série un est convergente.
n=1 n=1
P
+1 2p
Exemple 3.6 Etudier la nature de la série à termes positifs suivante pn ; p; q 2 N .
n4q +n
n=1
2p P
+1 P
+1
Solution : Soient un = pn , et n = 1
p) , un et n sont deux séries à termes
n4q +n n2(q
n=1 n=1
positifs telles que
un n2q
lim = lim p = 1 6= 0
n!1 n n!1 n4q + n
1.3 Séries à termes positifs 20
P
+1 P
+1
1. Cas 1 : q p 1, dans ce cas la série n est convergente, donc la série un est
n=1 n=1
convergente.
1
P
+1
2. Cas 2 : q p < 0, dans ce cas lim n = lim n2(q p)
6 0, la série
= +1 = n est divergente,
n!1 n!1 n=1
P
+1
donc la série un est divergente.
n=1
1
P
+1
3. Cas 1 : q p = 0, dans ce cas lim n = lim 2(q p) = 1 6= 0, la série n est convergente,
n!1 n!1 n n=1
P
+1
donc la série un est convergente.
n=1

Dé…nition 3.1 (Séries de Riemann) On appelle série de Riemann toute série de terme gé-
1
néral n
avec n 1 et 2 R.
P 1
Théorème 3.4 (Séries de Riemann) Soit 2 R. La série de Riemann n
converge si et
seulement si > 1.
P
Théorème 3.5 (Règle de Riemann) Soit un une série à termes positifs.
n
P
1. S’il existe > 1 et ` 2 [0; +1[ tels que lim n un = `; alors la série un converge.
n!1
P
n
2. S’il existe 1 et ` 2 ]0; +1] tels que lim n un = `; alors la série un diverge.
n!1 n

Exemple 3.7 Déterminer la nature des séries suivantes

P
1 1 P
1
1: p ; 2: sin2 ; >0
n=1 n (n + 1) (n + 2) n=1 2n

Solution :
1 n3=2
1. Soit un = p , n3=2 un = p
n(n+1)(n+2) n(n+1)(n+2)

3=2 n3=2
lim n un = lim p =1
n!1 n!1 n (n + 1) (n + 2)
P
Il existe = 3=2 > 1 et ` = 1 2 [0; +1[ tels que lim n un = ` = 1; alors la série un
n!1 n
converge d’aprés la règle de Riemann.
2. Soit un = sin2 2n
,
h i 2
lim n2 un = lim n2 sin2 =
n!1 n!1 2n 4
2 2 P
Il existe = 2 et ` = 4
2 ]0; +1[ tels que lim n un = ` = 4
; alors la série un
n!1 n
converge si > 1=2 et diverge si 1=2, d’aprés la règle de Riemann.
1.3 Séries à termes positifs 21
Exemple 3.8 Déterminer la nature des séries suivantes
P
1 1 1 X1
ln n
3: e n e n+a ; a>0 ; 4: ; >0
n=1 n=1
n

Solution :
1 1
1. Soit un = e n e n+a , comme ex = 1 + x + 21 x2 + o (x2 ), alors
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
en e n+a = 1+ + +o 1+ + +o
n 2 n2 n2 n + a 2 (n + a)2 n2
1 1 1 1 1 1 1 1
en e n+a = + +o
n n+a 2 n2 (n + a)2 n2
1 1 1 1
lim n2 un = lim n2 e n e n+a = lim n2 =a
n!1 n!1 n!1 n n+a
P
Il existe = 2 et ` = a 2 ]0; +1[ tels que lim n un = ` = a; alors la série un converge,
n!1 n
d’aprés la règle de Riemann.
ln n
2. Soit un = n
.
1. Cas 1 : Si 1, lim n un = lim (ln n) = +1, il existe = 1 et ` = +1 2
n!1 n!1
P
]0; +1] tels que lim n un = ` = +1; alors la série un diverge, d’aprés la règle de
n!1 n
Riemann.
2. Cas 2 : Si > 1, il existe tel que 1 < < , par exemple = ( + 1) =2 > 1, comme
lim lnan = 0, pour tout a > 0, alors
n!1 n

ln n ln n
lim (n un ) = lim = lim =0
n!1 n!1 n n!1 n( 1)=2

Il existe = ( + 1) =2 > 1 et ` = 0 2 [0; +1[ tels que lim n un = ` = 0; alors la série


n!1
P
un converge, d’aprés la règle de Riemann.
n
Exemple 3.9 Déterminer la nature des séries suivantes
P
1 p
n m P
1 a m
1: a 1 ; 2: 1 cos ; a>1 ; m2N
n=1 n=1 n
Solution :
p m ax 1
1. Soit un = ( n a 1) ; a > 1 ; m 2 N . Comme lim = ln a, donc
x!0 x

1
!m
an 1
lim (nm un ) = lim 1 = lnm a
n!1 n!1
n

1.1 Cas 1 : Si m = 1, lim (nun ) = ln a, il existe = m = 1 et ` = ln a 2 ]0; +1] tels que


n!1
P
lim n un = ` = ln a; alors la série un diverge, d’aprés la règle de Riemann.
n!1 n
1.3 Séries à termes positifs 22
1.2 Cas 2 : Si m > 1, lim (nm un ) = lnm a, il existe = m > 1 et ` = lnm a 2 [0; +1[ tels
n!1
P
que lim (nm un ) = ` = lnm a; alors la série un converge, d’aprés la règle de Riemann.
n!1 n
a m 1 cos x
2. Soit un = 1 cos n
; a > 1 ; m 2 N . Comme lim x2
= 1=2, donc
x!0
!m
a
1 cos a2m
lim n2m un = lim n
=
n!1 n!1 1 2 2m
n
2m a2m
Il existe = 2m > 1 et ` = a2m 2 [0; +1[ tels que lim (n un ) = ` = 2m
; alors la série
n!1
P
un converge, d’aprés la règle de Riemann.
n
P
+1
Exemple 3.10 Déterminer les réels a, et b pour que la série un converge
n=1

un = ln n + a ln (n + 1) + b ln (n + 2)
x2
Solution : Soit un = ln n + a ln (n + 1) + b ln (n + 2), comme ln (1 + x) = x 2
+ o (x2 )
lorsque x ! 0,
1 1 1 1 1
ln (n + 1) = ln n 1 + = ln (n) + ln 1 + = ln (n) + +o
n n n 2n2 n2
2 2 2 2 1
ln (n + 2) = ln n 1 + = ln (n) + ln 1 + = ln (n) + +o
n n n n2 n2
d’où
1 1 2 2 1
un = (1 + a + b) ln n + a +b +o
n 2n2 n n2 n2
a + 2b a + 4b 1 1
un = (1 + a + b) ln n + +o
n 2 n2 n2
P
+1
Si la série un converge alors lim un = 0, comme
n=1 n!1
8
0 si 1 + a + b = 0
<
lim un = lim ((1 + a + b) ln n) = +1 si 1 + a + b > 0
n!1 n!1 :
1 si 1 + a + b < 0
P
+1
donc si 1 + a + b = 0 la série un converge. Dans ce cas
n=1

a + 2b a + 4b 1 1
un = +o
n 2 n2 n2

a+2b
P
+1
1
1. Cas 1 : Si a + 2b 6= 0, alors un n
, comme la série n
est divergente, donc la série
n=1
P
+1
un est divergente.
n=1
1.4 Règles de D’Alembert et de Cauchy 23
a+4b 1
P
+1
1
2. Cas 2 : Si a + 2b = 0, alors un 2 n2
, comme la série n2
est convergente, donc la
n=1
P
+1
série un est convergente.
n=1
P
+1
2. Si la série un converge alors 1+a+b = 0 et a+2b = 0, la solution de ces deus équations
n=1
P
+1
est a = 2, et b = 1. Dans ce cas la série un est la somme de deux séries télescopiques
n=1

un = ln n 2 ln (n + 1) + ln (n + 2) = [ln n ln (n + 1)] + [ln (n + 2) ln (n + 1)]


P
n
La suite des sommes partielles Sn = uk est donnée par
k=1

P
n P
n P
n
Sn = uk = [ln k ln (k + 1)] + [ln (k + 2) ln (k + 1)]
k=1 k=1 k=1

n+2
Sn = [ln (1) ln (n + 1)] + [ln (n + 2) ln (2)] = ln ln (2)
n+1
n+2
S = lim Sn = lim ln ln (2) = ln 2
n!1 n!1 n+1

1.4 Règles de D’Alembert et de Cauchy


P
Dé…nition 4.1 On dit que la série numérique un de terme général un est absolument
n
convergente si la série
P
+1
de terme général jun j converge.
n=1
Théorème 4.1 Toute série numérique absolument convergente est convergente.
P 1
+1
Exemple 4.1 Etudier la nature de la série suivante n
sin ( n 2 ) ; 2 R.
n=2
1 2
Solution : Soit un = n
sin ( n ).
1 2 1 1
P
+1 P
+1
1. Cas 1 : 2, dans ce cas jun j = n
jsin ( n )j n n2
= n, jun j et n sont
n=1 n=1
P
+1
deux séries à termes positifs telles que jun j n, 8n 1, comme la série n est conver-
n=1
P
+1 P
+1
gente, donc la série jun j est convergente. La série un est absolument convergente,
n=1 n=1
donc elle est convergente.
P
+1 P
+1
2. Cas 2 : < 2. Soit n = 1=n2 , un et n sont deux séries à termes positifs telles que
n=1 n=1

un 1 1
lim = lim n2 sin 2 = lim n2 = 6= 0
n!1 n n!1 n n n!1 n n2
P
+1 P
+1
comme la série n est convergente, donc la série un est convergente.
n=1 n=1
1.4 Règles de D’Alembert et de Cauchy 24
P
Théorème 4.2 (Règle de D’Alembert). Soit un une série numérique. On suppose que la
n
limite lim un+1 = ` existe. Alors
n!1 un
P
1. Si ` < 1; la série un est absolument convergente.
P
n
2. Si ` > 1; la série un diverge.
n
3. Si ` = 1 on ne peut pas conclure.
Exemple 4.2 Déterminer la nature des séries suivantes :

P
+1 an n! P
+1 2:4:::2n
n
; ; a>0 ; a 6= e
n=1 n n=1 4:7::: (3n + 1)

Solution :
an n!
1. Soit un = nn

an+1 (n + 1)! (n + 1) nn an n! (n + 1) nn
un+1 = = a = a un
(n + 1)n+1 (n + 1)n+1 nn (n + 1)n+1
n
un+1 (n + 1) nn n a
= jaj =a = n
un (n + 1)n+1 n+1 1 + n1
x n
Comme lim 1 + n
= ex , alors
n!1

un+1 1 a
lim = a lim n =
n!1 un n!1 1 + 1 e
n
P
1.1 Si a < e; la série un est absolument convergente.
P
n
1.2 Si a > e; la série un diverge.
n
1.3 Si a = e on ne peut pas conclure, d’aprés la règle de D’Alembert.
2:4:::2n
2. Soit un = 4:7:::(3n+1)

2:4::: (2n) : (2n + 2) 2n + 2 2:4::: (2n) 2n + 2


un+1 = = = un
4:7::: (3n + 1) : (3n + 4) 3n + 4 4:7::: (3n + 1) 3n + 4

un+1 2n + 2 2
lim = lim =
n!1 un n!1 3n + 4 3
2
P
Comme ` = 3
< 1, alors la série un est absolument convergente.
n
Exemple 4.3 Déterminer la nature des séries suivantes :
3
X
1
an X1
an [n!] 2 P
+1 an (n!)2
1: 2n 3 ; 2: p ; 3: ; a>0
n=1
n n=1 (3n)! n=1 (2n + 2)!

Solution :
1.4 Règles de D’Alembert et de Cauchy 25
n
1. Soit un = 2n an3
an+1 2an3 an 2an3
un+1 = 2n+1 = = un
(n + 1)3 (n + 1)3 n3 (n + 1)3
un+1 n3
lim = lim 2a = 2a
n!1 un n!1 (n + 1)3
P
1.1 Si a < 12 ; la série un est absolument convergente.
P
n
1.2 Si a > 21 ; la série un diverge.
n
1.3 Si a = 21 on ne peut pas conclure, d’aprés la règle de D’Alembert. Dans ce cas un = 1
n3
,
P 1
la série n3
est convergente.
3
n
2. Soit un = ap(n!)
2

(3n)!

3 3 3
an+1 ((n + 1)!) 2 a (n + 1) 2 an (n!) 2
un+1 = p = 1 p
(3n + 3)! [(3n + 3) (3n + 2) (3n + 1)] 2 (3n)!
3
un+1 a (n + 1) 2
= 1
un [(3n + 3) (3n + 2) (3n + 1)] 2
3
un+1 (n + 1) 2 a
lim = lim a 1 = p
n!1 un n!1
[(3n + 3) (3n + 2) (3n + 1)] 2 3 3
p P
1.1 Si a < 3 3; la série un est absolument convergente.
p n
P
1.2 Si a > 3 3; la série un diverge.
p n
1.3 Si a = 3 3 on ne peut pas conclure, d’aprés la règle de D’Alembert.
P
Théorème 4.3 (Règle de Cauchy). Soit un une série numérique. On suppose que la limite
p n
lim n jun j = ` existe. Alors
n!1
P
1. Si ` < 1; la série un est absolument convergente.
P
n
2. Si ` > 1; la série un diverge.
n
3. Si ` = 1 on ne peut pas conclure.
Exemple 4.4 Déterminer la nature des séries suivantes :

n n2
P
+1 1 P
+1 2n + 3
1: a+ ; ; a > 0 2: (2n 3) ln
n=0 n n=1 2n + 2
P
+1 p a 1
3: n sinh2 p p ; a>0
n=1 n n
2 3
2 3
Utiliser les relations : ln (1 + ) = 2
+ o( ) ; sinh ( ) = + 3!
+ o( ) lorsque !0 .
1.4 Règles de D’Alembert et de Cauchy 26
1 n
1. Soit un = a + n
; a>0
1 1
lim jun j n = lim a+ =a
n!1 n!1 n
P
1. Si a < 1; la série un est absolument convergente.
P
n
2. Si a > 1; la série un diverge.
n
1 n
3. Si a = 1 on ne peut pas conclure, d’aprés la règle de Cauchy. Dans ce cas un = 1 + n
.
n P
Comme lim un = 1 + n1 = e 6= 0, la série un diverge.
n!1 n
2n+3 n2
2. Soit un = (2n 3) ln 2n+2
n
1 2n + 3
jun j =
n (2n 3) ln
2n + 2
3
2n + 3 1 + 2n 3 1
ln = ln = ln 1 + ln 1 +
2n + 2 1 + n1 2n n
2n + 3 3 9 1 1 1
ln = +o
2n + 2 2n 8n2 n 2n2 n2
2n + 3 1 5 1 5 1
ln ' 2
= 1 +o
2n + 2 2n 8n 2n 4n n2
n
1 3 5 1
jun j n = 1 1 +o
2n 4n n2
x n
Comme lim 1 + n
= ex , alors
n!1
n n
1 3 5 3 5 11
lim jun j n = lim 1 lim 1 =e 2 e 4 =e 4 <1
n!1 n!1 2n n!1 4n
P
La série un est absolument convergente.
hp
n i
3. Soit un = n sinh2 pan p1
n
; a>0
2 2
a a a3 1 a2 a3 1
sinh2 p = p + 3=2 + o = 1+ +o
n n 6n n3=2 n 6n3=2 n3=2
a a2 2a3 1
sinh2 p = 1+ +o
n n 6n3=2 n3=2
p a 1 p a2 2a3 1 1
un = n sinh2 p p = n 1+ +o p
n n n 6n3=2 n3=2 n
a2 1 2a5 1
un ' p + 2 +o
n 6n n2
1
P
+1
1
P
+1
1. Si a = 1; un ' 3n3=2
, comme la série 3n3=2
est convergente, donc la série un est
n=1 n=1
convergente.
1.5 Séries semi-convergentes 27
2 1
ap
P
+1 P
2. Si a 6= 1; un ' , comme la série p1 est divergente, donc la série un est divergente.
n n
n=1 n
Exemple 4.4 Déterminer la nature de la série suivante

X
1 n2 n2
n 2 1
1: 2 cos p +
n=1
2n + 1 n n

2
3
Utiliser la relation : cos 1 2
+ o( ) lorsque !0 .
Solution :
n2 n2
n p2 1
1. Soit un = 2n+1
2 cos n
+ n

p
n n
n
2 1
n
jun j = 2 cos p +
2n + 1 n n

2 1 2 3 1 3 3
2 cos p + =2 1 +o + =2 1 +o
n n n n 2n

p n 3 n
n 1 1 3 1 2n
jun j n 1 n 2 1 = 1 n
2 1 + 2n 2n 1+ 2n

p 3 n 3
n
1 2n e 2
2
lim jun j = lim 1 n
= 1 =e <1
n!1 n!1 1+ 2n e 2
P
La série un est absolument convergente.
n

1.5 Séries semi-convergentes


Dé…nition 5.1 On dit qu’une série est semi-convergente si elle est convergente mais non
absolument convergente.
P
Dé…nition 5.2 On appelle série alternée toute série un de terme général un = ( 1)n an ,
n
où (an ) est une suite réelle à termes positifs.
P
Théorème 5.3 Soit un une série alternée de terme général un = ( 1)n an telle que la
n
suite (an ) soit

décroissante et de limite nulle. Alors


P
1. La série alternée un converge.
n P
2. La somme S de la série alternée un véri…e S2n+1 S S2n , pour tout n.
n
3. jS Sn j jun+1 j, pour tout n.
1.5 Séries semi-convergentes 28
Exemple 5.1 Déterminer la nature des séries suivantes :

P
+1 ( 1)n P
+1 ( 1)n P
+1 p
1: ; 2: ; 3: cos n2 + n + 1
n=1 n n=2 ln n n=1

Solution :
( 1)n P
1. Soit un = n
, un une série alternée de terme général un = ( 1)n an où an = 1
n
, la
n
1
suite n
est
P
décroissante et de limite nulle. Alors la série alternée un converge.
n
( 1)n P
2. Soit un = ln n
, un une série alternée de terme général un = ( 1)n an où an = 1
ln n
, la
n
1
suite ln n
est
P
décroissante et de limite nulle. Alors la série alternée un converge.
n
p ( 1) 2
3. Soit un = cos n2 + n + 1 , comme (1 + x) = 1 + x + 2
x + o (x2 )
" #
p 1=2 2
1 1 1 1 1 1 1 1 1
n2 + n + 1 = n 1 + + 2 =n 1+ + 2 + 2 +o
n n 2 n n 8 n n n2

p 1 3 1
n2 + n + 1 = n + + +o
2 8n n
d’où
p 3 1
un = cos n2 + n + 1 = cos n + + +o
2 8n n
Comme cos (n + x) = cos (n ) cos (x) = ( 1)n cos (x), donc
p 3 1
un = cos n2 + n + 1 = ( 1)n cos + +o
2 8n n

Comme sin (x) = x + o (x3 ), donc

3 1 3 1 3
un = ( 1)n sin +o = ( 1)n+1 +o ( 1)n+1
8n n 8n n 8n
P P
Comme la série alternée ( 1)n+1 3
8n
est convergente, la série alternée un est conver-
n n
gente.
p n p n
sin 2+ 3 = sin 2 3
P
+1 p n 1 p n+1
S= sin 2 3 + sin 2+ 3
n=1
Chapitre 2

Intégrales Multiples

2.1 Riemann Integrals


Dans cette section, nous commençons par rappeler la procédure pour les intégrales de Rie-
mann ordinaires via les limites des sommes de Riemann.

De…nition 1.1 (Intégrabilité Riemann) Soit I = [a; b], tP = fx0 ; x1 ; :::; xn g une partition de
[a; b] en sous-intervalles fIk = [xk 1 ; xk ] ;

D e … nb
i t.i o na .1 . 2 a. pour toute partition tP 2 P, on a : m` (I) S (f; tP ) S (f; tP ) +m` (I), d’où,

m` (I) S (f) S (f) +m` (I)

b. pour toute partition tP tQ , on a : S (f; tP ) S (f; tQ ) et S (f; tP ) S (f; tQ ).

(Intégrabilité Riemann) Soit f : I ! R une fonction à valeur réelle bornée sur I = [a; b]. Alors

a. pour toute partition tP0 2 P, on a : S (f) S (f) S (f; tP0 ) S (f; tP0 ).

b. pour tout " > 0 il existe des partitions tP0 ; tP1 ; tP2 2 P telles que tP0 = tP1 [ tP2 et

S (f) S (f; tP1 ) + "=2 S (f; tP0 ) + "=2

S (f) S (f; tP2 ) "=2 S (f; tP0 ) "=2

D’où
S (f; tP0 ) S (f; tP0 ) " S (f) S (f) S (f; tP0 ) S (f; tP0 )

c. S (f) = S (f) si et seulement si pour tout " > 0 il existe une partition tP0 telle que

S (f; tP0 ) S (f; tP0 ) < "


2.1 Riemann Integrals 30

(Intégrabilité Riemann) Soit f : I ! R une fonction à valeur réelle bornée sur I = [a; b]. Alors

a. S (f) = S (f) si et seulement si pour tout " > 0 il existe > 0 tel que

S (f; tP ) S (f; tP ) < "

pour toute partition tP 2 P telle que tP < .

b. f : I ! R est Riemann intégrable sur I si et seulement si S (f) = S (f). Dans ce cas, nous
avons
Rb
a
f (x) dx = S (f) = S (f)
Z 1
Calculer l’intégrale suivante x2 dx.
0
Solution :
Z 1 Z 1 2
1 Pn k 2 1 Pn k 1 P n
f (x) dx = lim f ) x dx = lim = lim k2
0 n!1 n k=1 n 0 n!1 n k=1 n n!1 n3 k=1

P
n
n(n+1)(2n+1)
Comme k2 = 6
, donc
k=1
Z 1
n (n + 1) (2n + 1) 1
x2 dx = lim =
0 n!1 6n3 3
Exemple 1.2 En utilisant les intégrales de Riemann de fonctions choisies de façon appro-
priée, trouver la limite suivante
1 1 1
lim + + ::: +
n!1 n+1 n+2 n+n
1 1 1
Solution : Soit Sn = n+1
+ n+2
+ ::: + n+n
, alors
( )
P
n 1 1 Pn 1
lim Sn = lim = lim k
n!1 n!1 k=1 n + k n!1 n k=1 1 + n
Z 1
1
lim Sn = dx = ln (1 + x)j10 = ln 2
n!1 0 1+x
Exemple 1.3 En utilisant les intégrales de Riemann de fonctions choisies de façon appro-
priée, trouver la limite suivante
1 t 2t (n 1) t
lim sin + sin + ::: + sin
n!1 n n n n
2.1 Riemann Integrals 31
n o
1 t 2t (n 1)t
Solution : Soit Sn = n sin n
+ sin n
+ ::: + sin n
, alors
Z 1
1 nP1 kt 1 1 cos t
lim Sn = lim sin = sin (tx) dx = cos (tx)j10 =
n!1 n!1 n k=1 n 0 t t
Exemple 1.4 En utilisant les intégrales de Riemann de fonctions choisies de façon appro-
priée, trouver la limite suivante
1pn
lim (n + 1) (n + 2) ::: (n + n)
n!1 n

1
p
n
Solution : Soit Sn = n
(n + 1) (n + 2) ::: (n + n), alors
1=n
1 1 2 n
Sn = [(n + 1) (n + 2) ::: (n + n)]1=n = 1+ 1+ ::: 1 +
n n n n
1 1 2 n
ln Sn = ln 1 + + ln 1 + + ::: + ln 1 +
n n n n
1 1 2 n
lim ln Sn = lim ln 1 + + ln 1 + + ::: + ln 1 +
n!1 n!1 n n n n
Z 1
1 Pn k
lim ln Sn = lim ln 1 + = ln (1 + x) dx = 2 ln 2 1
n!1 n!1 n k=1 n 0

lim ln Sn 4
lim Sn = lim eln Sn = en!1 = e2 ln 2 1
=
n!1 n!1 e
Z
Exemple 1.5 Calculer l’intégrale suivante (cos x 1sin x)2 dx.
d
Solution : Comme cos x + 4 = p12 (cos x sin x) et dx tan (x) = 1= cos2 x, alors
Z Z
1 1 1 1
I= 2 dx = dx = tan x + +C
(cos x sin x) 2 cos2 x + 4 2 4
Z
Exemple 1.6 Calculer l’intégrale suivante cos1 x dx.

Solution :
Z Z Z Z
1 cos x cos x cos x
I= dx =
2
dx = 2 dx = dx
cos x
cos x 1 sin x (1 sin x) (1 + sin x)
Z Z
1 cos x 1 cos x 1 1
I= dx + dx = ln j1 sin xj + ln j1 + sin xj + C
2 1 sin x 2 1 + sin x 2 2
Z
1 1 1 + sin x
I= dx = ln +C
cos x 2 1 sin x
Exemple 1.8 Calculer les intégrales suivantes
Z Z
2 sin x 2 cos x
I= dx ; J = dx ; a > 0
0 a sin x + cos x 0 a sin x + cos x
2.2 Intégrale double 32
Solution : Comme
Z Z
2 a sin x + cos x 2
aI + J = dx = dx =
0 a sin x + cos x 0 2

et Z Z
2 a cos x sin x 2 (a sin x + cos x)0
aJ I= dx = dx
0 a sin x + cos x 0 a sin x + cos x
aJ I = [ln ja sin x + cos xj]02 = ln a

alors
a (aI + J) (aJ I) 1 a 2 ln a
I= 2
=
a +1 2 a2 + 1
a a 2 ln a 1 + 2a ln a
J= aI = =
2 2 2 a2 + 1 2 a2 + 1
Z
xn
Exemple 1.9 Calculer l’intégrale suivante x2 xn
dx.
1+x+ 2!
+:::+ n!

x2 x3 xn 2 3 n 1
Solution : Soit f (x) = 1 + x + 2!
+ 3!
+ ::: + n!
, comme f 0 (x) = 1 + x + x2! + x3! + ::: + (nx 1)!
,
donc
xn
f (x) f 0 (x) =
n!
Z n Z Z
x f (x) f 0 (x) f 0 (x)
I= 2 n dx = n! dx = n! 1 dx
1 + x + x2! + ::: + xn! f (x) f (x)
Z
f 0 (x) x2 x3 xn
I = n! 1 dx = n!x n! ln 1 + x + + + ::: + +C
f (x) 2! 3! n!
Z
2n! sin x+xn 2
Exemple 1.10 Calculer l’intégrale suivante ex +cos x+sin x+Pn (x)
dx, où Pn (x) = 1 + x + x2! +
x3 xn
3!
+ ::: + n!
.

2.2 Intégrale double


De…nition 2.1 Soit z = f (x; y) une fonction à deux variables sur un domaine D de R2 limité
par une courbe C. Supposons que f est continue sur D (avec son bord C). On divise
le plan R2 en petits rectangles de taille x y parallèles aux axes Ox; Oy de la
manière suivante : On coupe d’abord R2 en plusieurs tranches f kg de hauteur f yk g
en moyenne des droites parallèles à l’axe Ox. Ensuite, on coupe chaque tranche k en
plusieurs tranches f kj g de largeur f xj g en moyenne des droites parallèles à l’axe
Oy et nous gardons les rectangles f kj ; 1 k N ; 1 j M g contenus dans
2.3 Calcul De L’intégrale Double 33
D. Notons Skj les aires de ces petits domaines kj , Mkj le centre de kj , et f (Mkj )
les valeurs de la fonction f en ces points ; formons la somme de produits f (Mkj ) Skj
P
M P
N
SN;M = f (Mkj ) Skj
j=1 k=1

qui est appelée somme Intégrale de la fonction f (x; y) dans le domaine D.

De…nition 2.2 Lorsque le plus grand diamètre des domaines partiels kj tend vers zéro et
que N ! +1 et M ! +1, la somme ci-dessus converge vers une quantité que nous
noterons
P
M P
N
I (D) = lim lim f (Mkj ) Skj
M !+1 N !+1 j=1 k=1

Cette limite est la même quelle que soit la suite SN;M , c.-à-d. quelle ne dépend ni du
mode de découpage de D en domaines partiels kj ni du choix du point Mkj dans kj .

Cette limite I (D) est appelée intégrale double de la fonction f (x; y) sur le domaine D
et on la désigne par
RR RR
I (D) = (D)
f= (D)
f (x; y) dxdy

D est appelé le domaine d’intégration.

Interprétation géométrique Si f (x; y) 0, l’intégrale double I (D) de la fonction f (x; y) sur


le domaine D est égale au volume V (D) du corps limité par la surface z = f (x; y), le plan
z = 0 et la surface cylindrique dont les génératrices sont parallèles à l’axe Oz et s’appuient
sur la frontière de D. En particulier si f (x; y) = 1 sur D, V (D) n’est autre que l’aire A (D)
de D.

2.3 Calcul De L’intégrale Double


De…nition 3.1 On appelle compact élémentaire de R2 , un domaine D de R2 tel que toute
parallèle à l’un des axes de coordonnées, et passant par un point intérieur du domaine
2.3 Calcul De L’intégrale Double 34
coupe sa frontière en deux points M et N .

Théorème 3.1 Soit D un compact élémentaire de R2 dé…ni par

D = (x; y) 2 R2 ; a x b ; '1 (x) y '2 (x)

les fonctions '1 (x) et '2 (x) étant continues sur le segment [a; b]. Soit f : D ! R2
une fonction continue sur D (avec son bord C). Alors l’intégrale double de la fonction
f (x; y) sur le domaine D est donnée par

RR R b R '2 (x)
I (D) = (D)
f (x; y) dxdy = a '1 (x)
f (x; y) dy dx

Exemple 3.1 Calculer l’intégrale double suivante

RR
I (D) = (D)
x2 + y 2 dxdy

D = (x; y) 2 R2 ; 0 x 1 ; 0 y x2

Solution :
!
x2
R 1 R x2 R1 1
I (D) = 0 0
x2 + y 2 dy dx = 0
x2 y + y 3 dx
3 0
1
R1 1 1 1 1 1 26
I (D) = 0
x4 + x6 dx = x5 + x7 = + =
3 5 21 0 5 21 105
2.3 Calcul De L’intégrale Double 35

Exemple 3.2 Calculer l’intégrale double suivante

RR 2
I (D) = (D)
y x dxdy

D = (x; y) 2 R2 ; 0 x 1 ; 0 y 1

Solution :
0" #1 1
R1 R1 R1 x2 +1
I (D) =
2
y x dy dx = @ y A dx
0 0 0
x2 + 1
0

R1 1
I (D) = 0
dx = [arctan (x)]10 =
x2 +1 4
Exemple 3.3 Soit a > 0, calculez l’intégrale double suivante

RR y
I (D) = (D) 2
dxdy
y + a2

D = (x; y) 2 R2 ; x 0 ; y 0 ; x2 + y 2 a2

Solution :
RR y R a R pa2 y 2 y
I (D) = (D) 2 dxdy = 0 0
dx dy
y + a2 y 2 + a2
Ra y R pa2 y 2 Ra y p
I (D) = 0 2 0
dx dy = 0 2
a2 y 2 dy
y + a2 y + a2
p p
On pose y = a sin , on a a2 y 2 = a 1 sin2 = a jcos j, alors

R sin cos2 R sin cos2


I (D) = a 2
d = a 2
d
0
sin2 + 1 0
2 cos2

On pose u = cos , alors

R 0 u2 R 1 u2 R1 2
I (D) = a 1 2
du = a 0 2
du = a 0 1 du
2 u 2 u 2 u2
R1 R1 2 R1 2
I (D) = a 0
du + a 0
du = a+a 0
du
2 u2 2 u2
2.3 Calcul De L’intégrale Double 36
p
On pose u = 2t, alors
p R 1=p2 1
I (D) = a+a 2 0 dt
1 t2
1 1 1 1
Comme 1 t2
= 2 1 t
+ 1+t
, alors
p p
2 R 1=p2 1 2 R 1=p2 1
I (D) = a + a 0 dt + a 0 dt
2 1 t 2 1+t
p p
p p
2 1= 2 2
I (D) = a a ln (j1 tj)j0 + a ln (j1 + tj)j1=
0
2
2 2
p p
2 p 2 p
I (D) = a a ln 2 1 + a ln 2+1
2 2
(p p ! )
2 2+1
I (D) = a ln p 1
2 2 1
Théorème 3.2 Soit D un compact élémentaire de R2 dé…ni par

D = (x; y) 2 R2 ; 1 (y) x 2 (y) ; c y d

les fonctions 1 (y) et 2 (y) étant continues sur le segment [c; d]. Soit f : D ! R2
une fonction continue sur D (avec son bord C). Alors l’intégrale double de la fonction
f (x; y) sur le domaine D est donnée par

RR Rd R 2 (y)
I (D) = (D)
f (x; y) dxdy = c
f (x; y) dx dy
1 (y)

En particulier si D un est pavé : D = [a; b] [c; d], et f (x; y) = f1 (x) f2 (y), f1 et f2


étant respectivement continues sur [a; b] et sur [c; d] ; alors

RR Rb Rd
I (D) = (D)
f (x; y) dxdy = f (x) dx
a 1 c
f2 (y) dy
2.3 Calcul De L’intégrale Double 37
Exemple 3.4 Calculer l’intégrale double suivante

R4 R2
I (D) = 0
p
y
y cos x5 dx dy

Solution :
p
D = (x; y) 2 R2 ; y x 2 ; 0 y 4
RR R4 R2 R4 R2
I (D) = (D)
y cos x5 dxdy = 0
p
y
y cos x5 dx dy = 0
y p
y
cos x5 dx dy =?
R2
On ne peut pas calculer cette intégrale p
y
cos x5 dx. On utlise le théorème 3.1

D = (x; y) 2 R2 ; 0 x 2 ; 0 y x2

RR R 2 R x2 R2 R x2
I (D) = (D)
y cos x5 dxdy = 0
y cos x5 dy dx = 0 cos x5 0 ydy dx
0
!
y=x2
R2 R x2 1 2 1R 2
I (D) = 0
cos x5 0
y dy dx = 0 x4 cos x5 dx
2 y=0 2
1 R 25 1 sin (32)
I (D) = 0
cos udu = sin uj32
0 = ; u = x5
10 10 10

Exemple 3.5 Calculer l’intégrale double suivante

R4 R2 1 3
I (D) = 1
p
y
cos x x dx dy
3

Solution :
p
D = (x; y) 2 R2 ; y x 2 ; 1 y 4
RR 1 3 R4 R2 1 3
I (D) = (D)
cos x x dxdy = 1
p
y
cos x x dx dy =?
3 3
2.3 Calcul De L’intégrale Double 38
R2 1 2
On ne peut pas calculer cette intégrale p
y
cos 3
x x dx. On utlise le théorème 3.1

D = (x; y) 2 R2 ; 1 x 2 ; 1 y x2
RR 1 3 R 2 R x2 1 3
I (D) = (D) cos x x dxdy = 1 1
cos x x dy dx
3 3
R2 1 3 R x2 R2 2 1 3
I (D) = 1 cos x x 1
dy dx = 1
x 1 cos x x dx
3 3
R2 2 2 1
I (D) = 3 2 cos udu = sin uj 3 2 = 2 sin ; u = x3 x
3 3 3 3
Exemple 3.6 Calculer l’intégrale double suivante
RR
I (D) = (D) y x dxdy

D = (x; y) 2 R2 ; 2 x 3 ; 0 y 1

et en déduire que
R 1 t3 t2 4
0
dt = ln
ln (t) 3
Solution :
1. !
y=1
RR x
R3 R1 x
R3 y x+1
I (D) = (D)
y dxdy = 2 0
y dy dx = 2
dx
x+1 y=0

1 R3 4
I (D) = 2
dx = ln (x + 1)j32 = ln
x+1 3
x x
2. Comme y = exp (ln y ) = exp (x ln y), alors
R x R exp (x ln y) yx
y dx = exp (x ln y) dx = +C = +C
ln y ln y
d’où !
y=3
RR R1 R3 R1 yx
I (D) = (D)
y x dxdy = 0 2
y x dx dy = 0
dy
ln y y=2
R 1 y3 y2 4 R 1 t3 t2 4
I (D) =
0
dy = ln ) 0
dt = ln
ln y 3 ln (t) 3
2
De…nition 3.2 On appelle compact simple de R toute réunion …nie de compacts élémen-
taires de R2 , d’intérieurs deux à deux disjoints. Si D = D1 [ ::: [ Dn est un compact
simple de R2 et si f : D ! R2 une fonction continue sur D (avec son bord C). Alors
l’intégrale double de la fonction f (x; y) sur le domaine D est dé…nie par
RR Pn RR
I (D) = (D) f (x; y) dxdy = (Dj )
f (x; y) dxdy
j=1

Cette dé…nition est indépendante de la décomposition de D en compacts élémentaires


fDj g.
2.4 Propriétés De L’intégrale Double 39
2.4 Propriétés De L’intégrale Double
Linéarité : Soient f : D ! R2 et g : D ! R2 deux fonctions continues sur un compact
simple D (avec son bord C). Alors

RR RR RR
(D)
(f + g) = (D)
f+ (D)
g

RR RR
(D)
f= (D)
f ; 8 2R

Propriétés liées à l’ordre : Soient f : D ! R2 et g : D ! R2 deux fonctions continues sur


un compact simple D (avec son bord C). Alors

RR
Si f 0) (D)
f 0

RR RR
Si f g) (D)
f (D)
g
RR RR
(D)
f (D)
jf j

Inégalité de Schwarz : Soient f : D ! R2 et g : D ! R2 deux fonctions continues sur un


compact simple D (avec son bord C). Alors

RR qRR qRR
(D)
f:g (D)
f2 (D)
g2

Relations de Chasles : Soient D1 et D2 deux compacts simples d’intérieurs D1 et D2 dis-


joints D1 \ D2 = ?, alors

RR RR RR
(D1 [D2 )
f= (D1 )
f+ (D2 )
f

Si f 0 sur un compact simple D et si D1 D, alors

RR RR
(D1 )
f (D)
f

Exemple 4.1 Calculer l’intégrale double suivante

RR
I (D) = (D)
xdxdy

D = (x; y) 2 R2 ; x 1 ; 1 y 2 ; xy 1
2.4 Propriétés De L’intégrale Double 40
Solution : D = D1 [ D2

D1 = (x; y) 2 R2 ; 1 x 1=2 ; 1 y 2

D2 = (x; y) 2 R2 ; x 1=2 ; 1 y 2 ; xy 1

RR RR RR
I (D) = (D)
xdxdy = (D1 )
xdxdy + (D2 )
xdxdy
R 1=2 R 2 R1 R 1=x
I (D) = 1 1
xdy dx + 1=2 1
xdy dx
R 1=2 R1
I (D) = 1
x yjy=2
y=1 dx + 1=2
x yjy=1=x
y=1 dx
R 1=2 R1 1 1
I (D) = 1
xdx + 1=2
x 1 dx =
x 4
RR
(D)
f = 0 ) f = 0 : Soit f : D ! R2 une fonction continue sur un compact simple D (avec
RR
son bord C) telle que f 0 sur D et (D) f = 0 ; alors f = 0 sur D.

Théorème de la moyenne : Théorème de la moyenne : Soient f : D ! R2 et g : D !


R2 deux fonctions continues sur un compact simple D (avec son bord C) telles g 0
sur D, alors il existe un point (a; b) 2 D tel que

RR RR
(D)
f:g = f (a; b) (D)
g

En particulier si g = 1 sur D, le théorème de la moyenne s’écrit

RR
9 (a; b) 2 D tel que (D)
f = f (a; b) A (D)

où A (D) est l’aire de D.


2.5 Changement de variables Dans une Intégrale Double 41
2.5 Changement de variables Dans une Intégrale Double
De…nition 5.1 Soit f : R2 ! R une fonction continue dans R2 . On dit que f est de de
@f @f
classe C 1 dans R2 si les dérivées partielles existent ;
@x @y
dans R2 et les applications
@f (x;y) @f (x;y)
(x; y) ! @x
et (x; y) ! @y
sont continues dans R2 .

De…nition 5.2 Soit = (f1 ; f2 ) : R2 ! R2 une fonction continue dans R2 . On dit que
est de classe C 1 dans R2 si les applications f1 : R2 ! R et f2 : R2 ! R sont de classe
C 1 dans R2 .

Théorème 5.1 Soient D et deux compacts simples de R2 , : ! D une application


bijective de classe C 1

: ! D ; (u; v) ! (u; v) = (x (u; v) ; y (u; v))

telle que le jacobien de ne s’annule pas sur


!
@x(u;v) @x(u;v)
J (u; v) = det @u @v 6= 0 ; 8 (u; v) 2
@y(u;v) @y(u;v)
@u @v

Alors
RR RR
(D)
f (x; y) dxdy = ( )
f (x (u; v) ; y (u; v)) jJ (u; v)j dudv

Changement de variables en coordonnées polaires : On pose x = cos , y =


sin . !
@x @x
@ @ cos sin
J ( ; ) = det @y @y = det =
@ @
sin cos
Alors (x; y) 2 D , ( ; ) 2 ; et

RR RR
D
f (x; y) dxdy = f ( cos ; sin ) d d

Exemple 5.1 Calculer l’intégrale double suivante


RR 1
I (D) = (D)
dxdy
1 + x2 + y 2

D = (x; y) 2 R2 ; x2 + y 2 1

Solution : x = r cos ; y = r sin . La matrice jacobienne est


@x @x
@r @ cos r sin
@y @y =
@r @
sin r cos
2.5 Changement de variables Dans une Intégrale Double 42
Le jacobien est
@x @x
@r @ cos r sin
J = det @y @y = det =r
@r @
sin r cos
RR 1 RR 1
I (D) = (D)
dxdy = ( )
rdrd
1 + x2 + y 2 1 + r2
= (r; ) 2 R2 ; 0 r 1 ; 0 2
R2 R1 r 1R 2 1
I (D) = 0 0
dr d = ln 1 + r2 d = ln 2
1 + r2 2 0 0

Exemple 5.2 Calculer l’intégrale double suivante


RR 3=2
I (D) = (D)
x2 + y 2 dxdy

D = (x; y) 2 R2 ; x + y 1 ; x2 + y 2 1 ; y x

Solution : x = r cos ; y = r sin . Le jacobien est J = r


RR 3=2 RR
I (D) = (D)
x2 + y 2 dxdy = ( )
r 3 rdrd

1
x + y = 1 ! r (cos + sin ) = 1 ! r =
cos + sin
x2 + y 2 = 1 ! r 2 = 1 ! r = 1

y = x ! r cos = r sin ! cos = sin ! =


4
1
= (r; ) 2 R2 ; r 1 ; 0
cos + sin 4
!
1
R R1 2
R 1
I (D) = 4
0 1 r dr d = 0
4
d
cos +sin r 1
cos +sin
R
I (D) = 4
0
( 1 + cos + sin ) d = 1
4
2.5 Changement de variables Dans une Intégrale Double 43

Exemple 5.3 Calculer l’intégrale double suivante


RR x y
I (D) = (D) e x+y dxdy

D = (x; y) 2 R2 ; x 0 ; y 0 ; x+y 1

Solution : On pose u = x + y et =x y, alors x = (u + ) =2 et y = (u ) =2. Le


jacobien est !
@x(u;v) @x(u;v) 1 1
@u @v 2 2
1
J = det @y(u;v) @y(u;v) = det 1 1 =
@u @v 2 2 2
RR x y 1 RR1 RR
I (D) = (D)
e x+y dxdy =
( )
e u dud = e u dud
2 2 ( )
= (u; ) 2 R2 ; 0 u 1 ; u +u
1 R 1 R +u 1R 1 =+u 1R 1 1
I (D) = 0 u
e u d du = 0 ue u = u du = 0 u e e du
2 2 2
1 R 1 1
I (D) = e e 1 0 udu = e e 1
2 4
Exemple 5.4 Calculer l’intégrale double suivante
RR
I (D) = (D) xdxdy
x2 y 2
D= (x; y) 2 R2 ; x 0 ; y 0 ; + 2 1 ; a>0 ; b>0
a2 b
Solution : On pose x = ar cos ; y = br sin . Le jacobien est
@x @x
@r @ a cos ar sin
J = det @y @y = det = abr
@r @
b sin br cos
RR RR RR
I (D) = xdxdy = ( ) ar cos ( ) abrdrd = a2 b ( ) r2 cos drd
(D)
n o
= (r; ) 2 R2 ; 0 r 1 ; 0
2
1
R R1 2 1 3 1
I (D) = a2 b 02 cos 0
r dr d = a 2
b sin j0
2
r = a2 b
3 0 3
2.6 Application De L’intégrale Double 44
2.6 Application De L’intégrale Double
Coordonnées du centre de masse Si le domaine D représente une plaque pesante, d’épais-
seur négligeable et de densité variable (x; y), la masse totale de cette plaque pesante
est égale à l’intégrale double sur D de la densité (x; y)
RR
M= (D)
(x; y) dxdy

Les coordonnées du centre de masse de cette plaque pesante sont données par
RR
(D)
x (x; y) dxdy 1 RR
xG = RR = x (x; y) dxdy
(D)
(x; y) dxdy M (D)
RR
(D)
y (x; y) dxdy 1 RR
xG = RR = y (x; y) dxdy
(D)
(x; y) dxdy M (D)

Moment d’inertie On appelle moment d’inertie J d’un point matériel M de masse m par
rapport à un point O le produit de cette masse m par le carré de la distance r du point
M au point O
J = mr2

Le moment d’inertie d’un système de points matériels m1 ; m2 ; :::mN par rapport à O


est la somme des moments d’inertie des divers points du système
P
N
J= mj rj2
j=1

Si le domaine D représente une plaque pesante, d’épaisseur négligeable et de densité


variable (x; y), le moment d’inertie J de la plaque pesante par rapport a un axe ( )
est égale à
RR
J = (D)
d2 (x; y; ) (x; y) dxdy

où d (x; y; ) est la distance entre le point M de coordonnées (x; y) est la droite ( ).


En particulier pour l’axe = OX on a
RR
JOX = (D)
y 2 (x; y) dxdy

pour l’axe = OY on a
RR
JOY = (D)
x2 (x; y) dxdy

et pour l’axe passant perpendiculairement par l’origine ( = OZ) on a


RR
JOZ = (D)
x2 + y 2 (x; y) dxdy
2.6 Application De L’intégrale Double 45
Les intégrales JOX , JOY et JOZ sont appelées respectivement les moments d’inertie de
la la plaque pesante par rapport aux axes OX, OY et OZ.

Exemple 6.1 Soit D une plaque pesante d’épaisseur négligeable et de densité variable
x2
(x; y). Calculer la masse M de la plaque D, sachant que (x; y) = a2 +x2 +y 2
; a > 0; et

D = (x; y) 2 R2 ; x2 + y 2 R2 ; x 0 ; y x

Solution : La masse M de la plaque D

RR R RR r3
M= (D)
(x; y) dxdy = 2
cos2 d 0
dr
4 a2 + r 2
R 1R 2 1 1 2 1
2
cos2 d = (1 + cos 2 ) d = + sin 2 = 1
4 2 4 2 2 4 2
4

RR r3 R
2 R t
3 RR t
0 2 2
dr = a 0 2
dt = a2 0a t dt
a +r 1+t 1 + t2
R
RR r3 1 2 1 a 1 R2 R2
0
a
dr = a2 t ln 1 + t2 = a2 ln 1 +
a2 + r 2 2 2 0 2 a2 a2
a2 R2 R2
M= 1 ln 1 +
8 2 a2 a2
Exemple 6.2 Soit D une plaque pesante d’épaisseur négligeable et de densité variable
(x; y), sachant que (x; y) = = cste:, et

D = (x; y) 2 R2 ; 4x2 + y 2 R2 ; y 0 ; y 2x

1. Calculer la masse M de la plaque D.

2. Calculer les coordonnées du centre de masse (xG ; yG ) de la plaque D.

3. Calculer le moment d’inertie JA de la plaque D ; sachant que A = (0; 0).

4. Déduire les coordonnées du centre de masse (xG ; y G ) de la plaque en fonction de


(xG ; yG ) ; sachant que (x; y) = = cste: et

2 R2 2 y2
= (x; y) 2 R ; x + R2 ; y 0 ; y 2x
4 4
Solution :

1. La masse M de la plaque D.

x = r cos ; y = 2r sin ; J = 2r
RR R RR 3
M (R) = (D)
(x; y) dxdy = 2 d 0
2
rdr = R2
4 16
2.6 Application De L’intégrale Double 46
2. Les coordonnées du centre de masse (xG ; yG ) de la plaque D.
p
RR R RR 2R3
M (R) xG = (D)
(x; y) xdxdy = 2 cos d 0
2
r2 dr =
4 24
p p
2R3 2 2R
xG = =
24M (R) 9
p
RR R RR 1 + 2=2 3
M (R) yG = (D)
(x; y) ydxdy = 4 sin d 02 r2 dr = R
4 6
p p
2+ 2 3 4 2+ 2
yG = R = R
12M (R) 9
3. Le moment d’inertie JA de la plaque D ; sachant que A = (0; 0).
RR R RR
JA = (D)
(x; y) x2 + y 2 dxdy = 2 cos2 + 4 sin2 d 0
2
r3 dr
4

R4 R R4 R
JA = 1 + 3 sin2 d = (5 3 cos 2 ) d
32 4 64 4
R4 3 (5 + 2)
JA = 5 sin 2 = M R2
64 2 16
4

4. Les coordonnées du centre de masse (xG ; y G ) de la plaque en fonction de (xG ; yG ).

= (x; y) 2 R2 ; R2 4x2 + y 2 (2R)2 ; y 0 ; y x

D (R) = (x; y) 2 R2 ; x2 + y 2 R2 ; x 0 ; y x

D (2R) = (x; y) 2 R2 ; x2 + y 2 (2R)2 ; x 0 ; y x


RR RR RR 3
( )
= D(2R) D(R)
; M (R) = R2 ; M (2R) = 4M (R)
16
RR
M ( ) = ( ) (x; y) dxdy = M (2R) M (R) = 3M (R)
RR
M ( ) xG = ( ) (x; y) xdxdy = M (2R) xG jR!2R M (R) xG jR = 7M (R) xG
7M (R) 7
xG = xG = xG
M( ) 3
RR
M ( ) yG = ( )
(x; y) ydxdy = M (2R) yG jR!2R M (R) yG jR = 7M (R) yG
7M (R) 7
yG = yG = yG
M( ) 3
Exemple 6.3 Soit D = f(x; y) 2 R2 ; x3 y 2x2 g une plaque pesante d’épaisseur né-
gligeable et de densité constante (x; y) = . Calculer les coordonnées du centre de
masse (xG ; yG ) de la plaque D.
Solution :
2.6 Application De L’intégrale Double 47
1. La masse M de la plaque D.

x = r cos ; y = 2r sin ; J = 2r
Z Z ! Z
RR 2 2x2 2
4
M= (D)
(x; y) dxdy = dx dy = 2x2 x3 dx =
0 x3 0 3

2. Les coordonnées du centre de masse (xG ; yG ) de la plaque D.


Z 2 Z 2x2 ! Z
RR 2
8
M xG = (D) (x; y) xdxdy = xdx dy = 2x2 x3 xdx =
0 x3 0 5

8 6
xG =
=
5M 5
Z 2 Z 2x2 ! Z
RR 2
256
M yG = (D)
(x; y) ydxdy = dx ydy = 4x4 x6 dx =
0 x3 2 0 35 2
256 96
yG = =
35M 2 35
Calcul des aires de surfaces Soit à calculer l’aire limitée par une courbe tracée sur une
surface, la surface est donnée par une équation z = f (x; y), où f (x; y) est continue et
possède des dérivées partielles continues. Soit L la projection de sur le plan Oxy.
Désignons le domaine du plan Oxy limité par L par D. L’aire de la surface z = f (x; y)
est donne par l’intégrale double

v" #
u
RR u @z
2
@z
2
A = Dt 1 + + dxdy
@x @y

Exemple 6.4 Calculer l’aire de la sphère

x2 + y 2 + z 2 = R 2
p
Solution : Comme z = R2 x2 y 2 , alors

@z x @z y
= p ; = p
@x R2 x2 y2 @y R2 x2 y2
s
RR x2 + y 2 RR R
A=2 D 1+ dxdy = 2 D
p dxdy
R 2 x2 y 2 R 2 x2 y2
D = (x; y) 2 R2 ; x2 + y 2 R
2.6 Application De L’intégrale Double 48
x = r cos ; y = r sin . Le jacobien est J = r

RR R R2 RR r
A=2 p rdrd = 2R 0 0
p dr d
R2 r 2 R2 r2
RR r p R
A=4 R 0
p dr = 4 R R2 r2 = 4 R2
R2 r2 0

Exercice 2.1 Soientt I (a), J (a) et K (a) les intégrales suivantes

Ra RR
e (x +y ) dxdy ;
2 2
t2
I (a) = 0
e dt ; J (a) = D(a)
a>0

RR
e (x +y ) dxdy ;
2 2
K (a) = (a)
a>0

où D (a) et (a) sont donnés par

D (a) = (x; y) 2 R2 ; 0 x a ; 0 y a

et
(a) = (x; y) 2 R2 ; x2 + y 2 a2 ; x 0 ; y 0

Montrer que :

(1) Montrer que J (a) = [I (a)]2 .


p
(2) Calculer K (a) et K 2a et en déduire que
p
lim K (a) = lim K 2a = (2.1)
a!+1 a!+1 4

(3) Montrer que


p
K (a) J (a) K 2a (2.2)

et en déduire que p
R +1 t2
lim I (a) = 0
e dt = (2.3)
a!+1 2
(4) Montrer que r
R +1 t2 1
0
e dt = ; 0 (2.4)
2
et en déduire que
r p
R +1 t2
R +1 2 t2
1
e dt = ; 1
te dt = (2.5)
2
2.7 Intégrale Triple 49
Exercice 2.2 Soient

R 1 ln (t) R ln (2 cos2 ) R ln 2 sin2


A= 0
dt ; B = 0
4
; C = 0
4
1 t2 2 cos (2 ) 2 cos (2 )

(1) Calculer l’intégrale double suivante :

RR 1
I (D) = (D)
dxdy
(1 + x2 ) (1 + y2)

D = (x; y) 2 R2 ; 0 x 1 ; 0 y x

(2) Utiliser les coordonnées polaires pour montrer que I (D) = B.

(3) Calculer B + C et B C en fonction de A.

(4) En dé duire les valeurs de C et A.

Exercice 2.3 Calculer l’intégrale double suivante

RR x
I (D) = (D)
dxdy
(1 + x2 ) (1 + xy)

D = (x; y) 2 R2 ; 0 x 1 ; 0 y 1

et en déduire que
R 1 ln (1 + t) ln 2
0
dt =
1 + t2 8

2.7 Intégrale Triple


De…nition 7.1 On procéde de la même manière que pour l’ntégrale double. Dans tout ce
qui va suivre D désignera un domaine de R3 , limité par une surface fermée ( est
la frontière de D). Soit f (x; y; z) une fonction à trois variables sur le domaine D.
Supposons que f est continue sur D (avec sa frontière ). On partage le domaine D
en N sous domaines fDj 1 j N g et soient Vj leurs volumes respectifs. Notons
Mj le centre de Vj , et f (Mj ) les valeurs de la fonction f en ces points ; formons la
somme de produits f (Mj ) Vj

P
N
I (N ) = f (Mj ) Vj
j=1
2.8 Calcul De L’intégrale Triple 50
qui est appelée somme Intégrale de la fonction f (x; y; z) dans le domaine D.

De…nition 7.2 Si la limite


P
N
I (D) = lim f (Mj ) Vj
N !+1 j=1

existe et est …nie (indépendement du choix du découpage), on dira que f est intégrable
sur D. Cette limite I (D) est appelée intégrale triple de la fonction f (x; y; z) sur le
domaine D et on la désigne par
RRR RRR
I (D) = (D)
f= (D)
f (x; y; z) dxdydz

D est appelé le domaine d’intégration.

Interprétation géométrique Si f (x; y; z) = 1, l’intégrale triple I (D) sur le domaine D


est égale au volume V (D) du corps limité par la frontière .
RRR
Volume de D = V (D) = (D)
dxdydz

2.8 Calcul De L’intégrale Triple


Théorème 8.1 Soit D un compact élémentaire de R3 dé…ni par

D = (x; y; z) 2 R3 ; (x; y) 2 ; '1 (x; y) z '2 (x; y)

les fonctions '1 (x; y) et '2 (x; y) sont continues sur le compact élémentaire de R2 .
Soit f : D ! R une fonction continue sur D (avec sa frontière ). Alors l’intégrale
triple de la fonction f (x; y; z) sur le domaine D est donnée par
RRR RR R '2 (x;y)
I (D) = (D)
f (x; y; z) dxdydz = ( )
dxdy '1 (x;y)
f (x; y; z) dz
2.8 Calcul De L’intégrale Triple 51

Exemple 8.1 Calculer l’intégrale triple suivante

RRR
I (D) = (D)
zdxdydz

D = (x; y; z) 2 R3 ; x2 + y 2 + z 2 1; z 0

Solution :

RRR RR R p1 x2 y 2 1 RR
I (D) = (D)
zdxdydz = ( )
dxdy 0
zdz = 1 x2 y 2 dxdy
2 ( )

= (x; y) 2 R2 ; x2 + y 2 1

On pose x = r cos ; y = r sin . Le jacobien est J = r

1R 2 R 1 2 1 R2 R1
I (D) = 1 r rdrd = d 1 r2 rdr
2 0 0 2 0 0

R1 R1
I (D) = 0 1 r2 rdr = (1 u) du = ; u = r2
2 0 4
Exemple 8.2 Calculer l’intégrale triple suivante

RRR p
I (D) = (D)
x2 + y 2 dxdydz

D = (x; y; z) 2 R3 ; x2 + y 2 z 4

Solution :

RRR p RR R4 p
I (D) = (D)
x2 + y 2 dxdydz = ( )
dxdy x2 +y 2
x2 + y 2 dz

RR p
I (D) = ( )
4 x2 y2 x2 + y 2 dxdy

= (x; y) 2 R2 ; x2 + y 2 4
2.8 Calcul De L’intégrale Triple 52
On pose x = r cos ; y = r sin . Le jacobien est J = r

R2 R2 R2 R2
I (D) = 0 0
4 r2 r2 drd = 0
d 0
4 r2 r2 dr

R2 128
I (D) = 2 0
4 r2 r2 dr =
15

Théorème 8.2 Soit D un compact élémentaire de R3 dé…ni par

D = (x; y; z) 2 R3 ; a z b ; (x; y) 2 z

où z est un compact élémentaire de R2 parallèle au plan oxy et de cote z. Alors


l’intégrale triple de la fonction f (x; y; z) sur le domaine D est donnée par

RRR Rb RR
I (D) = (D)
f (x; y; z) dxdydz = a
dz ( z)
f (x; y; z) dxdy

En particulier si D un est pavé : D = [a; b] [c; d] [s; t], et f (x; y; z) = f1 (x) f2 (y) f3 (z),
f1 , f2 et f3 sont respectivement continues sur [a; b], [c; d] et sur [s; t] ; alors

RRR Rb Rd Rt
I (D) = (D)
f (x; y) dxdy = f
a 1
(x) dx c
f2 (y) dy f
s 3
(z) dz
2.8 Calcul De L’intégrale Triple 53
Exemple 8.2

Calculer l’intégrale triple suivante

RRR
I (D) = (D)
z 2 dxdydz

D = (x; y; z) 2 R3 ; x2 + y 2 + z 2 1; z 0

Solution :

RRR R1 RR R1 RR
I (D) = (D)
zdxdydz = 0
dz ( z)
z 2 dxdy = 0
z 2 dz ( z)
dxdy

z = (x; y) 2 R2 ; x2 + y 2 1 z2

On pose x = r cos ; y = r sin ,. Le jacobien est J = r

RR R 2 R p1 z2 R p1 z2
I( z) = ( z)
dxdy = 0 0
rdrd = 2 0
rdr = 1 z2

R1 RR R1 2
I (D) = 0
z 2 dz ( z)
dxdy = 0
1 z 2 z 2 dz =
15
Exemple 8.3 Calculer l’intégrale triple suivante

RRR p
I (D) = (D)
x2 + y 2 dxdydz

D = (x; y; z) 2 R3 ; x2 + y 2 z 4

Solution :

RRR p R4 RR p
I (D) = (D)
x2 + y 2 dxdydz = 0
dz ( z)
x2 + y 2 dxdy

z = (x; y) 2 R2 ; x2 + y 2 z
RR p
I ( z ) = ( z ) x2 + y 2 dxdy

On pose x = r cos ; y = r sin . Le jacobien est J = r

R 2 R pz R pz 2 3=2
I( z) = 0 0
r2 drd = 2 0
r2 dr = z
3
R4 RR p 2 R 4 3=2 128
I (D) = 0
dz ( z)
x2 + y 2 dxdy = 0
z dz =
3 15
2.8 Calcul De L’intégrale Triple 54

Exemple 8.4 Calculer l’intégrale triple suivante

RRR
I (D) = (D)
zdxdydz
p
où D est l’intérieur du demi-cône z = x2 + y 2 , limité par la surface x2 + y 2 + z 2 = 4.

Solution :

RRR R2 RR R2 RR
I (D) = (D)
zdxdydz = 0
dz ( z)
zdxdy = 0
zdz ( z)
dxdy
p
z = z1 = (x; y) 2 R2 ; x2 + y 2 z2 si 0 z 2
p
z = z2 = (x; y) 2 R2 ; x2 + y 2 4 z2 si 2 z 2
R2 RR R p2 RR R2 RR
I (D) = 0
zdz ( z)
dxdy = 0
zdz ( z1 )
dxdy + p
2
zdz ( z2 )
dxdy

On pose x = r cos ; y = r sin . Le jacobien est J = r

R2 Rz Rz
I( z1 ) = 0 0
rdrd = 2 0
rdr = z 2

R 2 R p4 z2 R p4 z2
I( z1 ) = 0 0
rdrd = 2 0
rdr = 4 z2
2.9 Changement de variables Dans une Intégrale Triple 55
R p2 RR R2 RR
I (D) = 0 zdz ( z1 )
dxdy + p zdz
2 ( z2 )
dxdy
Rp 2 R2
I (D) = 0
z 2 zdz + p
2
4 z 2 zdz
R p2 R2 1 9
I (D) = 0
z 3 dz + p
2
z 4 z 2 dz = + =2
4 4
R p2 R2
0
z 3 dz + p
2
z 4 z 2 dz

Propriétés De L’intégrale triple Les intégrales triples ont les mêmes propriétés que les
intégrales doubles. La démonstration de ces propriétés est analogue en tous points à
celle des propriétés correspondantes aux intégrales doubles.

2.9 Changement de variables Dans une Intégrale Triple


De…nition 9.1 Soit f : R3 ! R une fonction continue dans R3 . On dit que f est de de classe
@f @f
C 1 dans R3 si les dérivées partielles ;
@x @y
et @f
@z
existent dans R3 et les applications
@f (x;y;z) @f (x;y;z) @f (x;y;z)
(x; y; z) ! @x
, (x; y; z) ! @y
et (x; y; z) ! @z
sont continues dans R3 .

De…nition 9.2 Soit = (f1 ; f2 ; f3 ) : R3 ! R3 une fonction continue dans R3 . On dit que
est de classe C 1 dans R3 si les applications f1 : R3 ! R, f2 : R3 ! R et f3 : R3 ! R
sont de classe C 1 dans R3 .

Théorème 9.1 Soient D et deux compacts simples de R3 , : ! D une application


bijective de classe C 1

: ! D ; (u; v; w) ! (u; v; w) = (x (u; v; w) ; y (u; v; w) ; z (u; v; w))

telle que le jacobien de ne s’annule pas sur


0 1
@x(u;v;w) @x(u;v;w) @x(u;v;w)
@u @v @w
B @y(u;v;w) @y(u;v;w) @y(u;v;w) C
J (u; v; w) = det @ @u @v @w A 6= 0 ; 8 (u; v) 2
@z(u;v;w) @z(u;v;w) @z(u;v;w)
@u @v @w

Alors
RRR RRR
(D)
f (x; y) dxdydz = ( )
f (x (u; v; w) ; y (u; v; w) ; z (u; v; w)) jJ (u; v; w)j dudvdw

Théorème 9.2 (Coordonnées sphériques) Soient D et deux compacts simples de R3 ,


: ! D l’application bijective de classe C 1

: ! D ; (r; ; ') ! (r; ; ') = (x (r; ; ') ; y (r; ; ') ; z (r; ; '))
2.9 Changement de variables Dans une Intégrale Triple 56
avec

x = r sin cos ' ; y = r sin sin ' ; z = r cos ; 0 ; 0 ' 2

Le jacobien de est donné par


0 1
sin cos ' r cos cos ' r sin sin '
J (u; v; w) = det @ sin sin ' r cos sin ' r sin cos ' A = r2 sin
cos r sin 0
Alors
RRR RRR
(D)
f (x; y) dxdydz = ( )
f (r sin cos '; r sin sin '; r cos ) r2 sin drd d'

Théorème 9.3 (Coordonnées cylindriques) Soient D et deux compacts simples de


R3 , : ! D l’application bijective de classe C 1

: ! D ; ( ; '; z) ! ( ; '; z) = (x ( ; '; z) ; y ( ; '; z) ; z ( ; '; z))

avec
x = cos ' ; y = sin ' ; 0 ; 0 ' 2

Le jacobien de est donné par


0 1
cos ' sin ' 0
J ( ; '; z) = det @ sin ' cos ' 0 A = cos2 ' + sin2 ' =
0 0 1
Alors
RRR RRR
(D)
f (x; y) dxdydz = ( )
f ( cos '; sin '; z) d d'dz

Exemple 9.1 Calculer l’intégrale triple suivante


RRR
I (D) = (D)
zdxdydz
p
où D est l’intérieur du demi-cône z = x2 + y 2 , limité par la surface x2 + y 2 + z 2 = 4.
2.9 Changement de variables Dans une Intégrale Triple 57
Solution : Pour ce calcul, les coordonnées sphériques apparaissent les plus adaptées

x = r sin cos ' ; y = r sin sin ' ; z = r cos

Le jacobien est donné par J = r2 sin


Z Z =4Z 2
RRR '=2
I (D) = (D)
zdxdydz = r cos r2 sin drd d'
'=0 =0 0
Z Z ! Z
'=2 =4 2 2
3 1 2 4 1 4
I (D) = d' cos sin d r dr = (2 ) sin r =2
'=0 =0 0 2 0 4 0

Exemple 9.2 Calculer l’intégrale triple suivante


RRR
I (D) = (D)
x2 dxdydz

D = (x; y; z) 2 R3 ; x2 + y 2 + z 2 a2 ; z 0

Solution :

Exemple 9.10 Calculer l’intégrale triple suivante


RR
I (D) = (D)
xdxdy

Solution : Pour ce calcul, les coordonnées sphériques apparaissent les plus adaptées

x = r sin cos ' ; y = r sin sin ' ; z = r cos

Le jacobien est donné par J = r2 sin


Z Z =4Z 2
RRR '=2
I (D) = (D)
zdxdydz = r cos r2 sin drd d'
'=0 =0 0
Z Z =2Z a
RRR 2
'=2
I (D) = (D)
x dxdydz = r2 sin2 cos2 'r2 sin drd d'
'=0 =0 0
Z Z ! Z
2 2
a
2 3
I (D) = cos 'd' sin d r4 dr
0 0 0
Z 2 Z 2
1 + cos (2')
cos2 'd' = d' =
0 0 2
Z Z Z
2 2 2
3
sin d = sin2 sin d = 1 cos2 sin d
0 0 0
Z Z Z
2
3
2 2 1 2
sin d = sin d cos2 sin d = cos j02 + cos3 2
0
=
0 0 0 3 3
Z Z ! Z a
2
2
2
3 2 4
I (D) = cos 'd' sin d r4 dr = a
0 0 0 15
2.10 Application De L’intégrale Triple 58
2.10 Application De L’intégrale Triple
De…nition 10.1 Si le domaine D représente un corps pesant de densité variable (x; y; z),
la masse totale de ce corps pesant est égale à l’intégrale double sur D de la densité
(x; y; z)
RRR
M= (D)
(x; y; z) dxdydz

Les coordonnées du centre de masse de ce corps pesant sont données par


RRR
(D)
x (x; y; z) dxdydz 1 RRR
xG = RRR = (D)
x (x; y; z) dxdydz
(D)
(x; y; z) dxdydz M
RRR
(D)
y (x; y; z) dxdydz 1 RRR
yG = RRR = (D)
y (x; y; z) dxdydz
(D)
(x; y; z) dxdydz M
RRR
(D)
z (x; y; z) dxdydz 1 RRR
zG = RRR = (D)
z (x; y; z) dxdydz
(D)
(x; y; z) dxdydz M

De…nition 10.2 Le moment d’inertie J de ce corps pesant par rapport a un axe ( ) est
égale à
RRR
J = (D)
d2 (x; y; z; ) (x; y; z) dxdydz

où d (x; y; z; ) est la distance entre le point M 2 D de coordonnées (x; y; z) est la


droite ( ). En particulier pour l’axe = OX on a
RRR
JOX = (D)
y2 + z2 (x; y; z) dxdydz

pour l’axe = OY on a
RRR
JOY = (D)
x2 + z 2 (x; y; z) dxdydz

et pour l’axe = OZ on a
RRR
JOZ = (D)
x2 + y 2 (x; y; z) dxdydz

Les intégrales JOX , JOY et JOZ sont appelées respectivement les moments d’inertie du
corps par rapport aux axes OX, OY et OZ.
n 2 2
o
z2
Exemple 10.1 Soit D = (x; y) 2 R2 ; ax2 + yb2 + c2
1 ; z 0 un corps pesant de
densité constante (x; y) = = cste, a; b; c > 0.

1. Calculer le volume V de D.
2.10 Application De L’intégrale Triple 59
2. Calculer les coordonnées du centre de masse (xG ; yG ) de D.

Solution : Pour ce calcul, les coordonnées sphériques apparaissent les plus adaptées

x = ar sin cos ' ; y = br sin sin ' ; z = cr cos

Le jacobien est donné par J = abcr2 sin .

1. Le volume V de D.
Z Z =2 Z 1
RRR '=2
V= (D)
dxdydz = abcr2 sin drd d'
'=0 =0 0

Z Z !Z
RRR 2 2
1
2
V= (D)
dxdydz = abc d' sin d r2 dr = abc
0 0 0 3

2. La masse de D est
RRR RRR 2
M= (D)
(x; y; z) dxdydz = (D)
dxdydz = V = abc
3

Les coordonnées du centre de masse (xG ; yG ; zG ) de D

1 RRR 1 RRR
xG = (D)
x (x; y; z) dxdydz = (D)
xdxdydz
M V
Z Z = Z 1
1 '=2 2
xG = (ar sin cos ') abcr2 sin drd d'
V '=0 =0 0
Z 2 Z !Z
1
1 2 2
2
xG = a bc cos 'd' sin d r3 dr
V 0 0 0
Z 2
Comme cos 'd' = 0, donc xG = 0.
0

1 RRR 1 RRR
yG = (D)
y (x; y; z) dxdydz = (D)
ydxdydz
M V
Z Z = Z 1
1 '=2 2
yG = (br sin sin ') abcr2 sin drd d'
V '=0 =0 0
2.10 Application De L’intégrale Triple 60
Z 2 Z !Z
1
1 2 2
2
yG = ab c sin 'd' sin d r3 dr
V 0 0 0
Z 2
Comme sin 'd' = 0, donc yG = 0.
0

1 RRR 1 RRR
zG = (D)
z (x; y; z) dxdydz = (D)
zdxdydz
M V
Z Z = Z 1
1 '=2 2
zG = (cr cos ) abcr2 sin drd d'
V '=0 =0 0
Z 2 Z !Z
1
abc2 2
zG = d' cos sin d r3 dr
V 0 0 0
!
1
1 2 2 1 4 3
zG = 3c sin d r = c
2 0 4 0 8
Chapitre 3

Intégrales Impropres

3.1 Intégrales Impropres


Rb
De…nition 1.1 Soit f : J ! R une fonction dé…nie sur l’intervalle J R. L’intégrale a
f (t) dt
est appelée intégrale impropre, si

1. ou bien l’intervalle d’intégration est non …nie (a = 1, et/ou b = +1) et la fonction


f (t) est bornée dans toute intervalle …nie inclus dans l’intervalle d’intégration (intégrale
impropre de type 1)

2. ou bien l’intervalle d’intégration est …nie mais la fonction f (t) est non bornée dans l’in-
tervalle d’intégration (intégrale impropre de type 2).

3. ou bien l’intervalle d’intégration est non …nie et la fonction f (t) est non bornée dans une
intervalle …nie inclus dans l’intervalle d’intégration (intégrale impropre de type 3).

Exemple 1.1
R +1
1. 0 sin (t) dt est une intégrale impropre de type 1.
R2
2. 0 x 1 1 dt est une intégrale impropre de type 2.
R +1
3. 0 sin(t)x
dt est une intégrale impropre de type 3.

3.2 Intégrales Impropres de type 1


De…nition 2.1 Soit f : [a; +1[ ! R une fonction dé…nie dans l’intervalle [a; +1[, telle
Rx
que l’intégrale a f (t) dt existe pour tout x 2 [a; +1[. On dit que l’intégrale de f sur
Rx
[a; +1[ est convergente si la fonction F (x) = a f (t) dt admet une limite …nie lorsque
Rx
x tend vers +1, i.e., lim F (x) = ` 2 R. Cette limite ` = lim a f (t) dt est appelée
x!+1 x!+1
3.2 Intégrales Impropres de type 1 62
intégrale impropre de f sur [a; +1[, et on écrit

R +1 Rx
a
f (t) dt = lim f (t) dt
x!+1 a

Si la limite lim F (x) n’existe pas ou elle est in…nie, on dit que l’intégrale de f sur
x!+1
[a; +1[ est divergente.

De…nition 2.2 Soit f : ] 1; a] ! R une fonction dé…nie dans l’intervalle ] 1; a], telle
Ra
que l’intégrale x f (t) dt existe pour tout x 2 ] 1; a]. On dit que l’intégrale de f sur
Ra
] 1; a] est convergente si la fonction F (x) = x f (t) dt admet une limite …nie lorsque
Ra
x tend vers 1, i.e., lim F (x) = ` 2 R. Cette limite ` = lim x f (t) dt est appelée
x! 1 x! 1
intégrale impropre de f sur ] 1; a], et on écrit

Ra Ra
1
f (t) dt = lim f (t) dt
x! 1 x

Ra
Si la limite lim f (t) dt n’existe pas ou elle est in…nie, on dit que l’intégrale de f sur
x! 1 x
] 1; a] est divergente.

De…nition 2.3 Soit f : ] 1; +1[ ! R une fonction dé…nie dans l’intervalle ] 1; +1[,
Ry
telle que l’intégrale x f (t) dt existe pour tout x; y 2 ] 1; +1[. On dit que l’inté-
Ra R +1
grale de f sur ] 1; +1[ est convergente si les intégrales 1 f (t) dt et a f (t) dt sont
convergentes, l’intégrale impropre de f sur ] 1; +1[ est le nombre réel

R +1 Ra R +1
1
f (t) dt = 1
f (t) dt + a
f (t) dt

Ra
On dit que l’intégrale de f sur ] 1; +1[ est divergente si les intégrales 1
f (t) dt
R +1
et/ou a f (t) dt sont divergentes.
R +1 1
Exemple 2.1 Etudier la convergence de l’intégrale suivante 0 1+t 2 dt.

R +1 1
Rx 1
Solution : 0 1+x2
dt est une intégrale impropre de type 1. Soit F (x) = 0 1+t2
dt, comme

Rx 1
F (x) = 0
= arctan x ; lim F (x) = lim arctan x = arctan +1 =
1 + t2 x!+1 x!+1 2
R +1 1
alors l’intégrale 0 1+t 2 dt est convergente et on a

1R +1 Rx 1
0
2
dt = lim 0 dt = lim F (x) =
1+t x!+1 1 + t2 x!+1 2
R +1 t
Exemple 2.2 Etudier la convergence de l’intégrale suivante 0 1+t 2 dt.
3.2 Intégrales Impropres de type 1 63
R +1 t Rx t
Solution : 0 1+x2 dt est une intégrale impropre de type 1. Soit F (x) = 0 1+t2 dt, comme

Rx t 1 1
F (x) = 0 2
= ln 1 + x2 ; lim F (x) = lim ln 1 + x2 = +1
1+t 2 x!+1 x!+1 2

R +1 1
alors l’intégrale 0 1+t2
dt est divergente.
R +1
Exemple 2.3 Etudier la convergence de l’intégrale suivante 0
cos (t) dt.
R +1 Rx
Solution : 0
cos (t) dt est une intégrale impropre de type 1. Soit F (x) =
0
cos (t) dt =
R +1
sin x, comme la limite lim F (x) = lim sin x n’existe pas, alors l’intégrale 0 cos (t) dt
x!+1 x!+1
est divergente.
R +1 1
Exemple 2.4 Etudier la convergence de l’intégrale suivante 0 (1+t2 )n
dt, n 1.
R +1 1
Rx 1
Solution : 0 (1+t2 )n
dt est une intégrale impropre de type 1. Soit Fn (x) = 0 (1+t)n
dt,
une intégration par partie donne
x
Rx 1 t Rx t2
Fn (x) = n dt = + 2n dt
0 2
(1 + t ) (1 + t2 )n 0
0
(1 + t2 )n+1

x Rx t2
Fn (x) = + 2n dt
(1 + x2 )n 0
(1 + t2 )n+1
x R x t2 + 1 Rx 1
Fn (x) = + 2n dt 2n dt
(1 + x2 )n 0
(1 + t2 )n+1 0
(1 + t2 )n+1
x Rx 1 Rx 1
Fn (x) = n + 2n 0 dt 2n dt
2
(1 + x ) (1 + t2 )n 0
(1 + t2 )n+1
x
Fn (x) = + 2nFn (x) 2nFn+1 (x)
(1 + x2 )n
x
(1 2n) Fn (x) = 2nFn+1 (x) +
(1 + x2 )n
Soit Jn = lim Fn (x), alors
x!+1

x
(1 2n) Jn = 2nJn+1 + lim n = 2nJn+1
x!+1 (1 + x2 )

Jn+1 2n 1 nQ1 J nQ1 2m 1 Jn 1:3:5::: (2n 3)


m+1
= ) = ) = n 1
Jn 2n m=1 Jm m=1 2m J1 2 1:2:3::: (n 1)
1:2:3:4:5::: (2n 3) (2n 2) (2n 2)!
Jn = J1 = n J1
2n 1 (n 1)! [2:4::: (2n 4) (2n 2)] 2 1 (n 1)! [2n 1 (n 1)!]
[2 (n 1)]!
Jn = J1
22(n 1)[(n 1)!]2
3.2 Intégrales Impropres de type 1 64
R +1 1
Comme J1 = lim F1 (x) = 0 1+t 2 dt = 2 , alors
x!+1

R +1 1 [2 (n 1)]!
Jn = n dt = ; n 1
0
(1 + t2 ) 22(n 1) [(n 1)!]2 2

1 R +1 [2n]!
Jn+1 = n+1 dt = 2n ; n 0
2
(1 + t ) 0
2 [n!]2 2
R +1
Exemple 2.5 Etudier la convergence de l’intégrale suivante a t1 dt, 2 R, a > 0.
R +1 Rx
Solution : a t1 dt est une intégrale impropre de type 1. Soit F (x) = a t1 dt,
x
Rx 1 1 1 1 1 1
F (x) = a
dt = 1
= 1 1
; si 6= 1
t 1 t a 1 a x
R x1 x
F (x) = a
dt = ln tjxa = ln ; si =1
t a
1. Cas 1 : Si > 1, on a

1 1 1 1 1
lim F (x) = lim 1 1
= 1
x!+1 x!+1 1 a x 1a
R +1 1
L’intégrale a t
dt est convergente et on a
R +1 1 1 1
a
dt = lim F (x) = 1
t x!+1 1a

2. Cas 2 : Si 1, on a

1 1 1
lim F (x) = lim 1 1
= +1 ; si 6= 1
x!+1 x!+1 1 a x
x
lim F (x) = lim ln = +1 ; si =1
x!+1 x!+1 a
R +1 1
L’intégrale a t
dt est divergente.
R +1 1
Théorème 2.1 Soient 2 R, a > 0. L’intégrale a t
dt converge pour > 1, et diverge
pour 1.

Théorème 2.2 Soient f : [a; +1[ ! R et g : [a; +1[ ! R deux fonctions dé…nies et
continues dans l’intervalle [a; +1[, telle que 0 f (t) g (t) pour tout t 2 [a; +1[ ;
alors
R +1 R +1
(1) Si l’intégrale g (t) dt est convergente alors l’intégrale a f (t) dt est convergente.
a
R +1 R +1
(2) Si l’intégrale (t) dt est divergente alors l’intégrale a g (t) dt est divergente.
a
f
R +1 e t
Exemple 2.6 Etudier la convergence de l’intégrale suivante 0 1+e t dt, 2R .
3.2 Intégrales Impropres de type 1 65
Solution :
R +1 e t
1. Cas 1 : Si > 0, on a 0
est une intégrale impropre de type 1. Comme f (t) =
1+e t
dt
e t 1
R +1
1+e t 1+e t = g (t) pour tout t 2 [0; +1[ ; alors a
f (t) dt est convergente si l’intégrale
R +1 Rx 1
0
g (t) dt est convergente. Soit F (x) = 0 1+e t dt,

Rx 1 Rx e t 1 t x 1 2
F (x) = 0
dt = 0
dt = ln e +1 0
= ln
1+e t e t+1 e x +1

1 2 ln 2
lim F (x) = lim ln x
=
x!+1 x!+1 +1 e
R +1 1
R +1 e t
L’intégrale 0 1+e t dt est convergente, donc l’
intégrale 0 1+e t dt est convergente et on

a
R +1 e t R +1 (e t )2 1R1 u
0 t
dt = 0 t
dt = 0
du ; u = e t
1+e e +1 u+1
R +1 e t
1R 1u + 1 1R1 1 1 ln 2
0 t
dt = 0
du 0
du =
1+e u+1 u+1
R +1 e t
2. Cas 2 : Si < 0, on a 0 1+e t dt est une intégrale impropre de type 1. Comme f (t) =
e t 1
R +1
1+e t 1+e t = g (t) pour tout t 2 [0; +1[ ; alors a
f (t) dt est divergente si l’intégrale
R +1 Rx 1
0
g (t) dt est divergente. Soit F (x) = 0 1+e t dt,

Rx 1 Rx e t 1 t x 1 2
F (x) = 0
dt = 0
dt = ln e +1 0
= ln
1+e t e t+1 e x +1

1 2 1
lim F (x) = lim ln x
= ln 0+ = +1
x!+1 x!+1 e +1
R +1 1
R +1 e t
L’intégrale 0 1+e t dt est divergente, donc l’intégrale 0 1+e t
dt est divergente.

Théorème 2.3 Soit f : [a; +1[ ! R une fonction dé…nie dans l’intervalle [a; +1[. Si l’inté-
R +1 R +1
grale a jf (t)j dt est convergente alors l’intégrale a f (t) dt est convergente.
R +1 cos t
Exemple 2.7 Etudier la convergence de l’intégrale suivante 0 1+t 2 dt.

cos t 1
Solution : Comme 1+t2 1+t2
, alors

R +1 cos t R +1 1
0
dt 0
dt
1 + t2 1 + t2
R +1 1
R +1 cos t
R +1 cos t
L’intégrale 0 1+t2
dt = 2 est convergente, donc les intégrales 0 1+t2
dt et 0 1+t2
dt
sont convergentes.

Théorème 2.4 Soient 2 R, k 2 R. Alors


3.2 Intégrales Impropres de type 1 66
R +1
1. Si 0 t f (t) k pour tout t 2 [a; +1[, alors l’intégrale a
f (t) dt est convergente pour
tout > 1.
R +1
2. Si t f (t) k > 0 pour tout t 2 [a; +1[, alors l’intégrale a
g (t) dt est divergente pour
tout 1.

Théorème 2.5 Soit f : [a; +1[ ! R une fonction numérique positive. Soient 2 R, k 2 R,
tels que lim t f (t) = k, alors
t!+1
R +1
1. l’intégrale a
f (t) dt converge pour > 1 et 0 k < +1 ;
R +1
2. l’intégrale a
f (t) dt diverge pour 1 et 0 < k +1.
R +1 arctan t
Exemple 2.8 Etudier la convergence de l’intégrale suivante 0 1+t2
dt.
arctan t t 2
Solution : Soit f (t) = 1+t2
, comme lim t2 f (t) = lim 1+t 2 arctan t = arctan (+1) =
t!+1 t!+1
R +1 arctan t
2
, = 2 > 1 et 0 k= 2
< +1, donc l’intégrale 0 1+t2
dt converge, et on a

R +1 arctan t R +1 R 2

0
dt = 0
arctan td (arctan t) = 0
2
udu = ; u = arctan t
1 + t2 8
R +1
Exemple 2.9 Etudier la convergence de l’intégrale suivante 0 p1+tt2 +t4 dt.
t t2
Solution : Soit f (t) = p
1+t2 +t4
,
comme lim tf (t) = lim p
1+t2 +t4
= 1, =1 1 et
t!+1 t!+1
R +1 arctan t
0 < k = 1 < +1, donc l’intégrale 0 1+t2
dt diverge.

Théorème 2.6 Soient f : [a; +1[ ! R et g : [a; +1[ ! R deux fonctions dé…nies et
continues dans l’intervalle [a; +1[, telles que f (t) 0, g (t) > 0 pour tout t 2 [a; +1[,
et lim f(t) g(t)=k , alors :
t!+1
R +1 R +1
1. Si 0 < k < +1 : Les intégrales a
f (t) dt et a
g (t) dt sont de même natures, c.à.d
convergentes toutes les deux ou bien divergentes toutes les deux.
R +1 R +1
2. Si k = 0 et l’intégrale a g (t) dt est convergente, alors l’intégrale a f (t) dt est conver-
gente.
R +1 R +1
2. Si k = +1 etl’intégrale a
f (t) dt est divergente, alors l’intégrale a
g (t) dt est diver-
gente.
R +1
Exemple 2.10 Etudier la convergence de l’intégrale suivante 0
sin2 p 1
1+t2
dt.

Solution :Soient f (t) = sin2 p 1


1+t2
et g (t) = 1
1+t2
, comme

f (t) 1
lim = lim 1 + t2 sin2 p =1
t!+1 g (t) t!+1 1 + t2
3.3 Intégrales Impropres de type 2 67
R +1 R +1 R +1 1
Les intégrales 0 f (t) dt et 0 g (t) dt sont de même natures, comme l’intégrale 0 1+t2 dt
R +1
est convergente, alors l’intégrale a f (t) dt est convergente.
R +1 ln t
Exercice 3.1 Calculer l’intégrale suivante J = 0 t2 +a2
dt, a > 0.

Solution :
R +1 ln t R a ln t R +1 ln t
J= 0
dt = 0 2
dt + a
dt
t2 + a2 t + a2 t2 + a2
Comme
a2
R +1 ln t R a ln s a2 R a ln (a2 ) ln s a2
a
dt = 0 a2 2 ds = 0
ds ; t =
t2 + a2 + a2 s
2 s 2 + a2 s
s

alors
R a ln t R a ln (a2 ) ln t R a 2 ln a
J= 0 2 2
dt + 0 2 2
dt = 0 2 dt
t +a t +a t + a2
2 ln a R 1 1 2 ln a 2 ln a ln a
J= 0 2
ds = arctan sj10 = arctan (1) =
a s +1 a a 2a
R +1 2
Exercice 3.2 Calculer l’intégrale suivante J = 0 3x x+2x+1 4 +1 dx.

Solution :
R +1 3x2 + 2x + 1 R +1 3 + 2s + s2 1
J= 0 4
dx = 0 4
ds ; s =
x +1 s +1 x
R +1 x2 + x + 1 R +1 x2 + 1 R +1 x
2J = 4 0 dx = 4 0
dx + 4 0
dx
x4 + 1 x4 + 1 x4 + 1
R +1 x R +1 1
0 4
dx = 0 2
ds = arctan sj+1 0 = ; s = x2
x +1 s +1 2
R +1 x + 1
2 R +1 1 + x 2 R +1 1+x 2 R +1 du 1
0 4
dx = 0 2 2
dx = 0 2 dx = 1 2 ; u=x x
x +1 x +x (x x 1 ) + 2 u +2
R +1 du R +1 1 p R +1 ds p
J=4 0 + 0
ds = 2 2 + 1 0
; u = 2s
u2 + 2 s2 + 1 s2 + 1
p R +1 ds p +1
p
J= 1+2 2 0 = 1 + 2 2 arctan (s)j0 = 1 + 2 2
s2 + 1 2
R +1 3x + 2x + 1
2
1 p
J= 0 4
dx = + 2
x +1 2

3.3 Intégrales Impropres de type 2


De…nition 3.1 Soit f : [a; b[ ! R une fonction dé…nie dans l’intervalle [a; b[, telle que l’in-
Rx
tégrale a f (t) dt existe pour tout x 2 [a; b[. On dit que l’intégrale de f sur [a; b[ est
Rx
convergente si la fonction F (x) = a f (t) dt admet une limite …nie lorsque x tend vers
3.3 Intégrales Impropres de type 2 68
Rx
b, i.e., lim F (x) = ` 2 R. Cette limite ` = lim f (t) dt est appelée intégrale impropre
x!b x!b a
de f sur [a; b[, et on écrit
Rb Rx
a
f (t) dt = lim f (t) dt
x!b a

Si la limite lim F (x) n’existe pas ou elle est in…nie, on dit que l’intégrale de f sur [a; b[
x!b
est divergente.

De…nition 3.2 Soit f : ]a; b] ! R une fonction dé…nie dans l’intervalle ]a; b], telle que l’in-
Rb
tégrale x f (t) dt existe pour tout x 2 ]a; b]. On dit que l’intégrale de f sur ]a; b] est
Rb
convergente si la fonction F (x) = x f (t) dt admet une limite …nie lorsque x tend vers
Rb
a, i.e., lim F (x) = ` 2 R. Cette limite ` = lim x f (t) dt est appelée intégrale impropre
x!a x!a
de f sur ]a; b], et on écrit
Rb Rb
a
f (t) dt = lim f (t) dt
x!a x
Rb
Si la limite lim f (t) dt n’existe pas ou elle est in…nie, on dit que l’intégrale de f sur
x!a a
]a; b] est divergente.
R1 1
Exemple 3.1 Etudier la convergence de l’intégrale suivante 0 1 t2
dt.
R1 1
Rx 1
Solution : 0 1 t2
dt est une intégrale impropre de type 2. Soit F (x) = 0 1 t2
dt, comme

Rx 1 1 Rx 1 Rx 1 1
F (x) = 0
dt = 0
dt+ 0 dt = fln (1 + x) ln (1 x)g
1 t2 2 1+t 1 t 2
Rx 1 1 1+x 1 1+x
F (x) = 0
dt = ln ; lim F (x) = lim ln = ln 0+ = 1
1 t2 2 1 x x!1 x!1 2 1 x
R +1 1
alors l’intégrale 0 1+t2
dt est divergente.
R1
Exemple 3.2 Etudier la convergence de l’intégrale suivante p t dt.
0 1 t2
R1 Rx
Solution : p t dt est une intégrale impropre de type 2. Soit F (x) = p t dt, comme
0 1 t2 0 1 t2

Rx t 1 R x2 1 p x2 p
F (x) = 0
p dt = p ds = 1 s =1 1 x2 ; s = t2
1 t2 2 0 1 s 0

R1 t p
0
p dt = lim F (x) = lim 1 1 x2 = 1
1 t2 x!1 x!1
R +1 1
alors l’intégrale 0 1+t2
dt est covergente.
Rb 1
Exemple 3.3 Etudier la convergence de l’intégrale suivante a (b t)
dt, 2 R, a < b.
3.3 Intégrales Impropres de type 2 69
Rb Rx
Solution : a (b 1t) dt est une intégrale impropre de type 2. Soit F (x) = a (b 1t) dt,

x
Rx 1 1 1
F (x) = a
dt = 1
(b t) 1 (b t) a
1 1 1
= 1 1 ; si 6= 1
1 (b x) (b a)
Rx 1 b x
F (x) = a
dt = ln (b t)jxa = ln ; si =1
b t b a
1. Cas 1 : Si 1, on a

1 1 1
lim F (x) = lim 1 1 = +1
x!b x!b 1 (b x) (b a)

b x
lim F (x) = lim ln = +1 ; si =1
x!b x!b b a
Rb 1
L’intégrale a (b t)
dt est divergente.
2. Cas 2 : Si < 1, on a

1 1 1 1 1
lim F (x) = lim 1 1 = 1
x!b x!b 1 (b x) (b a) 1 (b a)
Rb 1
L’intégrale a (b t)
dt est convergente et on a

Rb 1 1 1
a
dt = lim F (x) = 1
(b t) x!b 1 (b a)
Rb 1
Théorème 3.1 Soient 2 R, a < b. L’intégrale a (b t)
dt converge pour < 1, et diverge
pour 1.
Rb 1
Théorème 3.2 Soient 2 R, a < b. L’intégrale a (t a)
dt converge pour < 1, et diverge
pour 1.

Théorème 3.4 Soit f : [a; b[ ! R une fonction numérique positive. Soient 2 R, k 2 R,


tels que lim (b t) f (t) = k, alors
t!b
Rb
1. l’intégrale a
f (t) dt converge pour < 1 et 0 k < +1 ;
Rb
2. l’intégrale a
f (t) dt diverge pour 1 et 0 < k +1.

Théorème 3.5 Soit f : ]a; b] ! R une fonction numérique positive. Soient 2 R, k 2 R,


tels que lim (t a) f (t) = k, alors
t!a
Rb
1. l’intégrale a
f (t) dt converge pour < 1 et 0 k < +1 ;
3.3 Intégrales Impropres de type 2 70
Rb
2. l’intégrale a f (t) dt diverge pour 1 et 0 < k +1.
R
Exemple 3.4 Etudier la convergence de l’intégrale suivante 2
0
ln sin (t) dt.
R
Solution : 2
0
ln sin (t) dt est une intégrale impropre de type 2. Soit f (t) = ln sin (t), comme
lim t1=2 f (t) = lim t1=2 ln sin (t) = 0, = 1=2 < 1 et 0 k = 0 < +1, alors l’intégrale
Rt!0 t!0

0
2
ln sin (t) dt converge, et on a

R R R
J= 2
0
ln sin (t) dt = 0
2
ln sin s ds = 0
2
ln cos (s) ds ; s = t
2 2
R R R
2J = 0
2
ln sin (t) dt + 2
0
ln cos (s) ds = 2
0
ln (sin (t) cos (s)) dt
R sin (2t)
sin (s) 1R
2J = 0
2
ln ds ; s = 2t dt = ln
22 2 0
1R 1R 1R
2J = 0 ln (sin s) ds 0
ln (2) ds = 0 ln (sin s) ds ln 2
2 2 2 2
1R 1R
2J = 02 ln (sin s) ds + ln (sin s) ds ln 2
2 2 2 2
comme
R R
ln (sin s) ds = 2
0
ln sin t + dt ; s = t +
2 2 2
R R R
ln (sin s) ds = 0
2
ln (cos t) dt = 2
0
ln (sin t) dt ; s = t +
2 2
donc
R
2J = 0
2
ln (sin s) ds ln 2 = J ln 2 ) J = ln 2
2 2 2
R1
Exemple 3.5 Etudier la convergence de l’intégrale suivante 0
tn (1 t) dt, 2 R, n 2 N.

Solution : Soit f (t) = tn (1 t) dt, comme


8
< 0 ; si + >0
+
lim (1 t) f (t) = lim tn (1 t) = 1 ; si + =0
t!1 t!1 :
+1 ; si + <0

1. Cas 1 : Si 1, alors 9 1( = ) tel que + = 0 et lim (1 t) f (t) = lim tn = 1,


t!1 t!1
Rb
dans ce cas on a = 1 et 0 < k = 1 < +1, l’intégrale a f (t) dt diverge.
1. Cas 2 : Si > 1, alors 9 < 1 ( = ) tel que + = 0 et lim (1 t) f (t) = lim tn = 1,
t!1 t!1
Rb
dans ce cas on a = < 1 et 0 k = 1 < +1, l’intégrale a f (t) dt converge. Soit
R1 n
Jn = 0 t (1 t) dt, une intégration par parties donne

R1 1 R 1 n+1 +1
Jn+1 = 0
tn+1 (1 t) dt = t d (1 t)
+1 0
3.3 Intégrales Impropres de type 2 71
1 n n+1 1 R1 o
Jn+1 = t (1 t) +1 0 (n + 1) 0 tn (1 t) +1 dt
+1
n + 1R 1 n n + 1R 1 n
Jn+1 = 0
t (1 t) +1 dt = t (1 t) (1 t) dt
+1 +1 0
n + 1 nR 1 n R 1 n+1 o n+1
Jn+1 = t (1 t) dt t (1 t) dt = (Jn Jn+1 )
+1 0 0
+1
n+1 n+1 n+1
+ 1 Jn+1 = Jn ) Jn+1 = Jn
+1 +1 +n+2
Jn+1 n+1 Y1 Jm+1
n Y1
n
m+1
= ) =
Jn +n+2 m=0
Jm m=0
+m+2
Jn n! n!
= ) Jn = J0
J0 ( + 2) ( + 3) ::: ( + n + 1) ( + 2) ( + 3) ::: ( + n + 1)
R1 1
Comme J0 = 0 (1 t) dt = +1 , donc

n!
Jn =
( + 1) ( + 2) ( + 3) ::: ( + n + 1)
R n 1 (1 t n
n)
Exemple 3.6 Etudier la convergence de l’intégrale suivante 0 t
dt, n 2 N .
t n n
1 (1 n ) 1 (1 nt )
Solution : Soient f (t) = t
comme lim f (t) = lim t
= n, on a = 0 < 1 et
t!0 t!0
Rb
0 k = n < +1, alors l’intégrale a f (t) dt est convergente. Le changement de variable
t
x=1 n
donne

R n1 t n R 1 1 xn R1
1 1 1 1
0
n
dt = 0
dt = 0 1 + t + t2 + ::: + tn 1
dt = 1 + + + ::: +
t 1 t 2 3 n

Théorème 3.6 Soient f : [a; b[ ! R et g : [a; b[ ! R deux fonctions dé…nies et continues


dans l’intervalle [a; b[, telle que 0 f (t) g (t) pour tout t 2 [a; b[ ; alors
Rb Rb
(1) Si l’intégrale a
g (t) dt est convergente alors l’intégrale a f (t) dt est convergente.
Rb Rb
(2) Si l’intégrale a
f (t) dt est divergente alors l’intégrale a g (t) dt est divergente.

Théorème 3.7 Soient f : ]a; b] ! R et g : ]a; b] ! R deux fonctions dé…nies et continues


dans l’intervalle ]a; b], telle que 0 f (t) g (t) pour tout t 2 ]a; b] ; alors
Rb Rb
(1) Si l’intégrale a
g (t) dt est convergente alors l’intégrale a f (t) dt est convergente.
Rb Rb
(2) Si l’intégrale a
f (t) dt est divergente alors l’intégrale a g (t) dt est divergente.
R1 sin2 (t)
Exemple 3.7 Etudier la convergence de l’intégrale suivante 0 t1=4 (1+t)1=4
dt, 2 R, n 2 N.
3.4 Intégrale dépendant d’un paramètre 72
Solution :
R1 sin2 (t) R1 1 R1 1
0
dt
0 1=4
dt 0
p dt
t1=4 (1 + t)1=4 t (1 + t)1=4 t
R1 1 R 1 sin2 (t)
l’intégrale 0 pt dt est convergente alors l’intégrale 0 t1=4 (1+t)1=4 est convergente.

Théorème 3.8 Soit f : [a; b[ ! R une fonction dé…nie dans l’intervalle [a; b[. Si l’intégrale
Rb Rb
a
jf (t)j dt est convergente alors l’intégrale a f (t) dt est convergente.

Théorème 3.9 Soit f : ]a; b] ! R une fonction dé…nie dans l’intervalle ]a; b]. Si l’intégrale
Rb Rb
a
jf (t)j dt est convergente alors l’
intégrale a
f (t) dt est convergente.
R 1 sin(t1=4 )
Exemple 3.8 Etudier la convergence de l’intégrale suivante 0 pt dt, 2 R, n 2 N.

Solution :
R 1 sin t1=4 R1 1 R1 1
0
p 0
pdt dt 0
p dt
t t t
R1 R 1 sin(t1=4 )
l’intégrale 0 p1t dt est convergente alors l’intégrale 0 pt dt est convergente.

Théorème 3.10 Soient f : [a; b[ ! R et g : [a; b[ ! R deux fonctions dé…nies et continues


dans l’intervalle [a; b[, telles que f (t) 0, g (t) > 0 pour tout t 2 [a; b[, et lim fg(t)
(t)
= k,
t!b
alors :
Rb Rb
1. Si 0 < k < +1 : Les intégrales a
f (t) dt et a
g (t) dt sont de même natures, c.à.d
convergentes toutes les deux ou bien divergentes toutes les deux.
Rb Rb
2. Si k = 0 et l’intégrale a g (t) dt est convergente, alors l’intégrale a f (t) dt est convergente.
Rb Rb
2. Si k = +1 etl’intégrale a f (t) dt est divergente, alors l’intégrale a g (t) dt est divergente.
R 1 sin( 4 pt)
Exemple 3.9 Etudier la convergence de l’intégrale suivante 0 pt dt, n 2 N.
p
sin( t) f(t)
p
Solution : Soient f (t) = pt et g (t) = p1t , comme lim g(t) = lim sin 4 t = 0, on a
t!0 t!0
R1 1 R 1 sin( 2 pt)
k = 0 et l’intégrale 0 pt dt est convergente, alors l’intégrale 0 pt dt est convergente.
Le changement de variable t = x2 donne
p
R 1 sin 4
x R1 2
2 0 xdx = 0 sin x dx = 1 cos =1
x 4 4 2

3.4 Intégrale dépendant d’un paramètre


De…nition 4.1 Soit J un intervalle de R et f : [a; b] J ! R une fonction dé…nie sur [a; b] J.
On considère la fonction
Rb
g : J ! R ; g (x) = a
f (t; x) dt
3.4 Intégrale dépendant d’un paramètre 73
g (x) est appelée intégrale dépendant d’un paramètre.

Théorème 4.1 Soit J un intervalle ouvert de R et f : [a; b] J ! R une fonction continue


@
sur [a; b] J. Si la fonction (t; x) ! @x f (t; x) est continue sur [a; b] J, alors la fonction
Rb
g (x) = a f (t; x) dt est dérivable sur J et on a
Rb @
g0 (x) = a
f (t; x) dt
@x

De…nition 4.2 Soit J un intervalle de R et f : [a; +1[ J ! R une fonction dé…nie sur
[a; +1[ J. On considère la fonction
R +1
g : J ! R ; g (x) = a
f (t; x) dt

g (x) est appelée intégrale impropre dépendant d’un paramètre. On dit que l’intégrale
converge uniformément sur J si
R
8" > 0; 9b a; g (x) a
f (t; x) dt "; 8 b; 8x 2 J

Théorème 4.2 Soit J un intervalle ouvert de R et f : [a; +1[ J ! R une fonction continue
sur [a; b] J véri…ant les conditions

1. il existe une fonction h : J ! R continue sur J, telle que jf (t; x)j h (x), 8t 2 [a; +1[,
8x 2 J,
R +1
2. a h (t; x) dt est convergente pour tout x 2 J,
R +1
Alors l’intégrale a f (t; x) dt converge uniformément sur J.

Théorème 4.3 Soit J un intervalle ouvert de R et f : [a; +1[ J ! R une fonction continue
R +1
sur [a; b] J. Si l’intégrale a f (t; x) dt converge uniformément sur J, alors la fonction
R +1
g (x) = a f (t; x) dt est continue sur J et on a
R R nR o R nR o
+1 +1
g (x) dx = dx a
f (t; x) dt = a dt f (t; x) dx ; 8 ; 2J
R +1 R +1
lim g (x) = lim a
f (t; x) dt = a
lim f (t; x) dt ; 8 2 J
x! x! x!

Théorème 4.5 Soit J un intervalle ouvert de R et f : [a; +1[ J ! R une fonction continue
sur [a; b] J véri…ant les conditions
@
1. la fonction (t; x) ! @x f (t; x) est continue sur [a; +1[ J,
R +1
2. a f (t; x) dt est convergente pour tout x 2 J,
3.4 Intégrale dépendant d’un paramètre 74
R +1 @
3. l’intégrale a @x f (t; x) dt converge uniformément sur J.
R +1
Alors la fonction g (x) = a f (t; x) dt est dérivable sur J et on a
R +1 @
a
g0 (x) =
f (t; x) dt
@x
R +1
Exemple 4.1 Calculer l’intégrale suivante J = 0 e t cos ( t) dt, > 0; 2 R, et déduire
que
R +1 sin t t
0
e dt =
t 4
Solution :
1. Comme ei t
= cos ( t) + i sin ( t) ; cos ( t) = Re ei t , donc
R +1 t
R +1 t
R +1
J= 0
e cos ( t) dt = 0
e Re ei t
dt = Re 0
e ( i )t
dt
1 ( i )t +1 1 +i
J= Re e 0
= Re = Re 2 = 2
( i ) i 2+ 2 +
R +1 t
J= 0
e cos ( t) dt = 2 2
+
2.
R +1 sin ( t) t R +1 1
J( ) = 0
e dt ; J0 ( ) = 0 cos ( t) e t dt = 2
t +1
Z
1
J( ) = 2+1
d = arctan + C

C = J (0) = 0 ) J ( ) = arctan
R +1 sin t t
0
e dt = J (1) = arctan (1) =
t 4
R +1 2
Exemple 4.2 Calculer l’intégrale suivante J = 0 e t dt, > 0, et déduire que
r r
R +1 2 t2 1 R +1 1 t
0
te dt = ; 0 p e dt =
4 t
Solution :
1.
R +1 t2 t2
R +1 nR +1
R +1 t2 s2
o
J2 =
0
e 0
e dt dt = 0
dt 0
e e ds
R +1 n R +1 2 2
o R +1 n R +1 o
J2 = 0 dt 0 e t e t u tdu = 0 dt 0 e (1+u )t tdu ; s = tu
2 2 2

R +1 nR +1 o 1R nR o
J2 = 0 du 0 e (1+u )t tdt = 0 du 0 e (1+u )x dx ; x = t2
2 2 +1 +1 2

2
+1
2 1 R +1 1 ( 1+u2 )x 1 R +1 1
J = 0 du e = du
2 (1 + u2 ) 0 2 0 1 + u2
r
2 1 +1 1 R +1 t2 1
J = arctan uj0 = arctan (+1) = )J= 0 e dt =
2 2 4 2
3.4 Intégrale dépendant d’un paramètre 75
2. r r
R +1 t2 1 0
R +1 2 t2 1
J( ) = 0
e dt = )J ( )= 0
te dt =
2 4
r r r
1 0 1 R +1 t2 1
J( ) = )J ( )= ) 0
t2 e dt =
2 4 4
3. r
R +1 1 t
R +1 1 s2
R +1 s2
0
p e dt = 2 0 e sds = 2 0 e ds =
t s
Exemple 4.3 Soient J ( ) l’intégrale suivante
R +1 bt2
J( ) = 0
e cos ( t) dt ; 2R ; b>0

dJ( ) 2 1
p 2
Montrer que d
= b
J ( ) et déduire que J ( ) = 2 b
e b .

Solution :
dJ ( ) R +1 bt2
= 0
e t sin ( t) dt
d
Une intégration par parties donne

dJ ( ) 1 R +1 bt2 1 bt2
+1 R +1 bt2
= sin ( t) d e = sin ( t) e e cos ( t) dt
d 2b 0 2b 0 2b 0

Z 2
dJ ( ) dJ ( )
= J( ) ) = d ) ln J ( ) = d = +C
d 2b J( ) 2b 2b 4b
r
2 R +1 bt2 1
J ( ) = Ae 4b ; A = J (0) = 0 e dt =
2 b
Exemple 4.4 Soient J ( ) l’intégrale suivante

R +1 e t2
J( ) = 0 dt ; 0
1 + t2
Z +1
dJ( ) 1
p p u2
Montrer que d
= J( ) 2
et déduire que J ( ) = e du.

Solution :

dJ ( ) R +1 t2 t2
R +1R +1 1 + t21 t2 t2
= 0
e 0
dt = 0
e e dt dt
d 1 + t2 1 + t2
1 + t2
r
dJ ( ) R +1 t2 1
= J( ) 0
e dt = J ( )
d 2
r r
dJ ( ) 1 d 1
J( ) = ) e J( ) = e
d 2 d 2
Z r Z +1
1 +1 p 2
e J( ) = e d = e u du
2
3.4 Intégrale dépendant d’un paramètre 76
R +1 e t e t
Exemple 4.5 Calculer l’intégrale suivante J = 0 t
dt, ; > 0.

Solution :

R +1 e t
e t R +1 R ts
R R +1 ts
J= 0
dt = 0
dt e ds = ds 0
e dt
t
t=+1
R 1 ts
R 1
J= ds e = ds = ln
s t=0 s
Exemple 4.6 Soient J l’intégrale suivante
R +1 e at
e bt
J= 0
cos ( t) dt ; a; b > 0 ; 2R
t
2 2
Montrer que J = 12 ln ab 2+
+ 2
.

Solution :

R +1 e at
e bt R +1 nR o
b ts
J( ) = 0
cos ( t) dt = 0
dt a
e cos ( t) ds
t
Rb nR o
+1 st
J( ) = a
ds 0
e cos ( t) dt
R +1 st s Rb s 1 b2 + 2

0
e cos ( t) dt = 2 2
) J( ) = a 2 2
ds = ln
s + s + 2 a2 + 2

Exemple 4.7 Soient J ( ) l’intégrale suivante


R +1 1 cos (t) t
J( ) = 0
e dt ; >0
t

Montrer que J ( ) = 12 ln 1 + 1
2 .

Solution :
R +1 1 cos (t) t
J( ) = 0
e dt ; a; b > 0 ; 2R
t
R +1 R +1 R +1
J0 ( ) = 0
(1 cos (t)) e t
dt = 0
e t
dt + 0
cos (t) e t
dt
R +1 st s R +1 t
0
e cos ( t) dt = ) 0
cos (t) e dt =
s2 + 2 2 +1
1 1
J0 ( ) = + 2
) J( ) = ln + ln 2
+1 +C
+1 2
2
1 +1
J( ) = ln 2
+C
2
Comme lim J ( ) = 0, donc
!+1

2 2
1 +1 1 +1
0 = lim J ( ) = lim ln 2
+ C = C ) J ( ) = ln 2
!+1 !+1 2 2
3.4 Intégrale dépendant d’un paramètre 77
Exemple 4.8 Soient J ( ) l’intégrale suivante
R +1 1 cos (t) t
J( ) = 0
e dt ; >0
t2

Montrer que
1 1
J( ) = ln 1 + 2
+ arctan
2
et déduire que
R +1 1 cos (t) R +1 sin (t) R +1 sin2 (t)
0
dt = ; 0
dt = ; 0
dt =
t2 2 t 2 t2 2

Solution :
1.
cos (t)R +1 1
J( ) = e t dt ;
0
>0
t2
R +1 1 cos (t) 1 2
+1
J0 ( ) = 0
e t
dt = ln 2
t 2
Z 2 Z Z
1 +1 1
J( ) = ln 2
= ln 2 + 1 d + ln d
2 2
Z
ln d = ln + C1
Z Z 2
2 2
ln +1 d = ln +1 2 2
d
+1
Z 2 Z 2 Z Z Z
+1 1 1
2
d = 2+1
d 2+1
d = d 2
d
+1 +1
Z 2

2
d = arctan ( ) + C2
+1
Z
2 2
ln +1 d = ln +1 2 + 2 arctan ( ) 2C2

2
J( ) = ln +1 + arctan ( ) + ln +C
2
1
J( ) = ln 1 + 2
arctan ( ) + C
2
Comme lim J ( ) = 0, donc
!+1

1
lim J ( ) = lim ln 1 + 2
arctan ( ) + C = arctan (+1) + C = C
!+1 !+1 2 2

C =0)C=
2 2
1
J( ) = ln 1 + 2
arctan ( ) +
2 2
3.4 Intégrale dépendant d’un paramètre 78
1
Comme arctan ( ) + arctan = 2 , donc

1 1
J( ) = ln 1 + 2
+ arctan
2
R +1 1 cos(t)
2. 0 t2
dt = lim+ J ( )
!0

R +1 1 cos (t) 1 1
0
dt = lim+ ln 1 + + arctan = arctan (+1) =
t2 !0 2 2 2

3. Une intégration par parties donne


+1
R +1 1 cos (t) R +1 1 1 cos (t) R +1 sin t
0
dt = 0
(1 cos (t)) d = + 0
dt
t2 t t 0 t

R +1 1 cos (t) R +1 sin t R +1 sin t


0
dt = 0
dt ) 0
dt =
t2 t t 2
4. On a cos t = 1 2 sin2 t
2
, donc

R +1 1 cos (t) R +1 sin2 t


2
R +1 sin2 (s) t
0
dt = 2 0
dt = 0
ds ; s =
t2 t2 s2 2
R +1 sin2 (t) R +1 1 cos (t)
0 2
dt = 0 dt =
t t2 2
Exemple 4.9 Soient J ( ) l’intégrale suivante

R +1 2
J( ) = 0
e a(t t ) dt ; ;a > 0

1
p
Montrer que J ( ) = 2 a
et déduire que
r
R +1 b 1 p
e (at + t2 ) dt =
2
2 ab
0
e ; a; b > 0
2 a

Solution :
1. 1ere Méthode
R +1 2
J0 ( ) = 2a 0
e a(t t ) 1 dt
t2
R +1 2 R +1 2
J0 ( ) = 2a 0
e a(t t ) dt 2a 0
e a(t t ) dt
t2
R +1 R +1 a( s)2
2 R +1 a(t )2
0
e a(tdt =
t )
0
e s ds = 0
e t dt ; s =
t2 t
R 2 R 2
J0 ( ) = 2a 0 e a(t t ) dt 2a 0 e a(t t ) dt = 0 ) J ( ) = cst: = C
+1 +1

r r
R +1 at2 1 R +1 a(t )2 1
C = lim J ( ) = 0 e dt = ) J( ) = 0 e t dt =
!0 2 a 2 a
3.4 Intégrale dépendant d’un paramètre 79
2. 2eme Méthode
R +1 ) dt = R +1 e a( s
2 2
J( ) = 0
e a(t t
0
s)
ds ; s =
s2 t
R +1 ) dt = R +1 e a(t
2 2
J( ) = 0
e a(t t dt 0
t )
t2
R +1 2 R +1 2 R +1 2
2J ( ) = 0 e a(t t ) dt + 0 e a(t t ) 2 dt = 0 e a(t t ) 1 + 2 dt
t t
R +1 2 R +1
2J ( ) = 0 e a(t t ) d t
2
= 1 e ax dx ; x = t
t t
r r
R +1 R +1 2 1
) J ( ) = 0 e a(t t ) dt =
2
2J ( ) = 2 0 e ax dx =
a 2 a
3.
R +1 R +1 a(t2 + b 1 ) p R pb 1 2
(at2 + b2 ) 2a ba +1 a t
0
e t dt = 0 e a t 2
dt = e 0
e a t
dt
R +1 (at2 + b ) p R p b1
2
2a ba +1 a t
0
e t2 dt = e
0
e a t
dt
r
R +1 (at2 + b ) 1 p
2 ab
0
e t2 dt = e
2 a
Exemple 4.10 Soient J (x) l’intégrale suivante
R +1 e xt
J (x) = 0
dt ; x > 0
1 + t2

On considère la fonction
R +1 sin t R +1 cos t
g (x) = cos (x) x
dt sin (x) x
dt
t t
1
Montrer que et véri…ent la même équation di¤érentielle y00 + y = x
, et déduire que
g (x) = J (x),
R +1 sin t
g (x) = J (x) = ; 0
dt =
2 t 2
R
d +1
Sachant que dx x
f (t) dt = f (x) :

Solution :

R +1 t2 R +1 1
J00 (x) = 0
e xt
dt ) J00 (x) + J (x) = 0
e xt
dt =
1 + t2 x
R +1 sin t R +1 cos t sin x cos x
g0 (x) = sin (x) x
dt cos (x)
x
dt cos (x) + sin (x)
t t x x
R +1 sin t R +1 cos t
g0 (x) = sin (x) x dt cos (x) x dt
t t
R +1 sin t R +1 cos t sin x cos x
g00 (x) = cos (x) x dt + sin (x) x dt + sin (x) + cos (x)
t t x x
3.4 Intégrale dépendant d’un paramètre 80
sin2 x + cos2 x 1 1
g00 (x) = g (x) + = g (x) + ) g00 (x) + g (x) =
x x x
Soit f (x) = J (x) g (x), alors

f 00 (x) + f (x) = 0 ) f (x) = A cos (x) + B sin (x)

Comme lim J (x) = lim g (x) = 0, alors lim f (x) = 0 ) A = B = 0, d’où g (x) =
x!+1 x!+1 x!+1
J (x), en particulier
R +1 1
g (0) = J (0) = 0
dt = arctan (t)j+1
0 =
1 + t2 2
R +1 sin t R +1 cos t
g (0) = lim cos (x) x
dt sin (x) x
dt
x!0 t t
R +1 sin t R +1 cos t
g (0) = 0
dt lim sin (x) x
dt
t x!0 t
R +1 cos t
Comme " t
dt est convergente pour tout " > 0, donc
R +1 cos t
lim sin (x) "
dt =0
x!0 t

Comme
R " cos t R " cos t R "1 R"1 " x
x
dt x
dt x
dt x
dt =
t t t x x
alors
R " cos t " x sin (x)
lim sin (x) x
dt lim sin (x) = " lim ="
x!0 t x!0 x x!0 x
et
R +1 cos t R " cos t R +1 cos t
lim sin (x) x
dt = lim sin (x) x
dt + lim sin (x) "
dt
x!0 t x!0 t x!0 t
R +1 cos t R " cos t
lim sin (x) x
dt = lim sin (x) x
dt
x!0 t x!0 t
R +1 cos t
x
lim sin (x)
dt "
x!0 t
n R +1 o R +1
pour tout " > 0, donc lim sin (x) x cost t dt = 0, d’où g (0) = 0 sint t dt = 2 .
x!0

Exercice 4.1 La Fonction Gamma est de…nie par


Z +1
(x) = tx 1 e t dt x>0
0

(a) Montrer que (x + 1) = x (x) et en déduire que (n + 1) = n!, pour tout n 2 N.


3.4 Intégrale dépendant d’un paramètre 81
1 p 3
p
5 3
p
(b) Montrer que 2
= et en déduire que 2
= 2
et 2
= 4
.
p
(c) Montrer que n + 21 = 2(2n)!
2n n! .
R +1 2
(d) Montrer que (s) = 2 0 t2s 1 e t dt et déduire que
Z +1
a 1
e t dt = +1 ; a>0
0 a
(e) Montrer que
RR p y
) dxdy = R + 4 J (cos ) e
J( )= D
e ( x4 + x tan
d
4


p
D = (x; y) 2 R2 ; jyj x ; >0

et J (u) est donnée par p


R +1 u 4 s2
J (u) = ds 0
e
2
Calculer J (u) et déduire que J ( ) est donnée par
p
J( )= sinh ( )

Exercice 4.2 La Fonction Beta est de…nie par


R1
B (x; y) = 0
tx 1
(1 t)y 1
dt ; x > 0; y > 0

(a) Montrer que


R R +1 tx 1 (x) (y)
B (x; y) = 2 02 sin2x 1
cos2y 1
d = dt =
0
(1 + t)x+y (x + y)
(b) Montrer que
( ) (1 )= ; 0< <1
sin ( )
R +1 t 1
sachant que 0 1+t
dt = sin( )
.

(c) Montrer que


R p (2 )3=2
2
cos d =
0
16 [ (5=4)]2
(d) Montrer que
R +1 sinh (x) 1 +1
0
dx = B ; ; 0 <
cosh (x) 2 2 2
et déduire que
R +1 sinh (x)
0
dx = ; 0 <1
cosh (x) 2 cos 2
(Faire le changement de variable u = sinh2 (x)).
3.4 Intégrale dépendant d’un paramètre 82
(e) Calculer l’intégrale suivante de deux manières di¤érentes
R +1 R +1 1 xy
J( )= 0 0
sin (ax) y e dxdy ; 0 < <2

et déduire que
R +1 sin (ax) a 1
0
dx =
x 2 ( ) sin 2
et
1
R +1 sin (xq ) q
0
dx = cos ; q<1
xq q 1 2q
R +1 xy a
(Utiliser 0
sin (ax) e dx = a2 +y 2
).

Exercice 4.3 Soient f une fonction continue, dérivable et de dérivée continue,


dé…nie sur R+ , g : D ! R une fonction continue sur D

D = (x; y) 2 R2 ; 0 x < +1 ; 0 < a y b

dé…nie par g (x; y) = f (xy) et h (x; y) = f 0 (xy). Soit


RR
J (a; b) = (D)
h (x; y) dxdy

x2
R +1 e b2 x2 e a2 x2
A. On pose f (x) = e et I (a) = 0 x
dx.

1
1. Montrez que I 0 (a) = a
et en déduire que

R +1 e bx2 ax2
e a
I (a) = 0
dx = ln
x b
x2 y 2
2. Montrez que h (x; y) = 2xye et en déduire que

R +1 dx nR b x2 y 2
o R +1 e b2 x2
e a 2 x2
J (a; b) = 0 a
2yx2 e dy = 0
dx
x x

3. Montrez que
R b dy nR +1 x2 y 2
o a
J (a; b) = a 0
2xy 2 e dx = ln
y b

et en déduire que
R +1 e bx2 ax2
e a
I (a) = 0
dx = ln
x b

B. On suppose que lim f (x) = 0.


x!+1
3.4 Intégrale dépendant d’un paramètre 83
@g(x;y) @g(x;y)
1. Montrez que @x
= yh (x; y) et @y
= xh (x; y) et en déduire que

R +1 f (bx) f (ax) a
J (a; b) = 0
dx = f (0) ln
x b

2. Montrez que

R 1 xb xa 1+b
0
dx = ln ; 0 < a; b < 1
ln x 1+a

R +1 e ax2 x2
+ ax2 e 1 1
0
dx = a (ln a 1) ; 0 < a
x3 2
Exercice 4.4 Soient I et J les intégrales suivantes

R ln (1 + cos t) RR sin y
J= 0
2
dt ; I = (D)
dxdy
cos t 1 + cos x cos y


n o
D = (x; y) 2 R2 ; 0 x ; 0 y :
2 2
R dx
On pose A (a) = 2
0 1+a cos x
; 0 < a < 1.

1. Montrez que
R 2dt
A (a) = 4
0
1 a + 2a cos2 t
Faire le changement de variable u = tan (t) pour montrer que
r
2 1 a
A (a) = p arctan
1 a2 1+a
y
et en déduire que A (cos y) = sin y
.

2. Montrez que J = I.
R 2
3. Montrez que I = 02 A (cos y) sin (y) dy et en déduire que J = 8
.
Chapitre 4

Suites et Séries de fonctions

4.1 Suites de fonctions


Dé…nition 1.1 Soit A une partie de R. Soit (fn ) une suite d’applications de l’ensemble A
dans R, fn : A ! R, et soit f : A ! R une application de A dans R. On dit que (fn )
converge simplement vers f : A ! R sur A si, pour chaque x 2 A, la suite (fn (x))
converge dans R vers f (x), i.e., 8x 2 A ; lim fn (x) = f (x). En d’autres termes,
n!1

8 > 0 ; 8x 2 A ; 9n0 ( ; x) 2 N = 8n n0 ) jfn (x) f (x)j <

f est appelée la limite de la suite de fonctions (fn ).

Exemple 1.1 La suite des fonctions fn : [0; 1] ! R dé…nies sur [0; 1] par fn (x) = xn
converge simplement vers la fonction f : [0; 1] ! R dé…nie par
0 ; si x 2 [0; 1[
fn (x) =
1 ; si x = 1
x2n
Exemple 1.2 La suite des fonctions fn : R ! R dé…nies sur R par fn (x) = 1+x2n
converge
simplement vers la fonction f : R ! R dé…nie par
8
< 0 ; si jxj < 1
1
fn (x) = ; si jxj = 1
: 2
1 ; si jxj > 1
Dé…nition 1.2 Soit A une partie de R. Soit (fn ) une suite d’applications de l’ensemble A
dans R, et soit f : A ! R une application de A dans R. On dit que (fn ) converge
uniformément vers f : A ! R sur A si,

8 > 0 9n0 ( ) 2 N = 8n n0 ; 8x 2 A ) jfn (x) f (x)j <

Dans la dé…nition précédente, l’entier n0 ne dépend que de . La convergence uniforme


implique la convergence simple.
4.1 Suites de fonctions 85
Théorème 1.1 Soit A une partie de R. Soit (fn ) une suite d’applications de l’ensemble A
dans R, et soit f : A ! R une application de A dans R. On suppose que la suite
(fn ) converge uniformément sur A vers f . Alors f est continue sur A. Si une suite de
fonctions (fn ) continues converge simplement vers une fonction f , alors f n’est pas
nécessairement continue.

Exemple 1.3 La suite des fonctions fn : [0; 1] ! R dé…nies sur [0; 1] par fn (x) = xn
converge simplement vers la fonction f : [0; 1] ! R dé…nie par

0 ; si x 2 [0; 1[
f (x) =
1 ; si x = 1

Les fonctions fn sont continues sur [0; 1] converge simplement vers une fonction f , qui
n’est pas continue. La suite (fn ) ne converge pas uniformément sur [0; 1] vers f .
x2n
Exemple 1.4 La suite des fonctions fn : R ! R dé…nies sur R par fn (x) = 1+x2n
converge
simplement vers la fonction f : R ! R dé…nie par
8
< 0 ; si jxj < 1
1
f (x) = ; si jxj = 1
: 2
1 ; si jxj > 1

Les fonctions fn sont continues sur R converge simplement vers une fonction f , qui
n’est pas continue. La suite (fn ) ne converge pas uniformément sur R vers f .
nx
Exemple 1.5 La suite des fonctions fn : R+ ! R dé…nies sur R+ par fn (x) = e converge
simplement vers la fonction f : R+ ! R dé…nie par

0 ; si x > 0
f (x) =
1 ; si jxj = 0

Les fonctions fn sont continues sur R+ converge simplement vers une fonction f , qui
n’est pas continue. La suite (fn ) ne converge pas uniformément sur R+ vers f .

Théorème 1.2 Soit A une partie de R. Soit (fn ) une suite d’applications de l’ensemble A
dans R, et soit f : A ! R une application de A dans R. Pour chaque n 2 N, notons

n = sup jfn (x) f (x)j


x2A

Pour que la suite (fn ) converge uniformément vers f sur A, il faut et il su¢ t que la
suite numérique ( n) tende vers zéro.
4.1 Suites de fonctions 86
Exemple 1.6 La suite des fonctions fn : [0; 1] ! R dé…nies sur [0; 1] par fn (x) = xn
converge simplement vers la fonction f : [0; 1] ! R dé…nie par

0 ; si x 2 [0; 1[
f (x) =
1 ; si x = 1

La suite (fn ) ne converge pas uniformément sur [0; 1] vers f car la suite numérique ( n)

n = sup jfn (x) f (x)j = sup jxn f (x)j = sup jxn j = 1


x2[0;1] x2[0;1] x2[0;1[

ne tend pas vers zéro.


nx
Exemple 1.7 La suite des fonctions fn : R+ ! R dé…nies sur R+ par fn (x) = e converge
simplement vers la fonction f : R+ ! R dé…nie par

0 ; si x > 0
f (x) =
1 ; si x = 0

La suite (fn ) ne converge pas uniformément sur R+ vers f car la suite numérique ( n)

nx nx
n = sup jfn (x) f (x)j = sup e f (x) = sup e =1
x2R+ x2R+ x2R+

ne tend pas vers zéro.


nx
Exemple 1.8 La suite des fonctions fn : R+ ! R dé…nies sur R+ par fn (x) = xe
converge simplement vers la fonction f : R+ ! R dé…nie par f (x) = 0. La suite (fn )
converge uniformément sur R+ vers f car la suite numérique ( n)

nx 1
n = sup jfn (x) f (x)j = sup xe =
x2R+ x2R+ en

tende vers zéro.

Exemple 1.9 La suite des fonctions fn : [a; 1] ! R, 0 a < 1, dé…nies sur [a; 1] par
nx2
fn (x) = nxe converge simplement vers la fonction f : [a; 1] ! R dé…nie par
f (x) = 0.

1. Si a = 0, la suite (fn ) ne converge pas uniformément sur [0; 1] vers f car la suite numérique
( n) r
nx2 n
n = sup jfn (x) f (x)j = sup nxe =
x2[0;1] x2[0;1] 2e
ne tend pas vers zéro.
4.1 Suites de fonctions 87
2. Si 0 < a < 1, la suite (fn ) converge uniformément sur [a; 1] vers f car la suite numérique
( n)
nx2 na2
n = sup jfn (x) f (x)j = sup nxe = nae
x2[a;1] x2[a;1]

tende vers zéro.

Théorème 1.3 Soit A une partie de R. Soit (fn ) une suite d’applications de l’ensemble A
dans R, et soit f : A ! R une application de A dans R. Pour que la suite (fn ) converge
uniformément vers f sur A, il su¢ t qu’il existe une suite ("n ) de nombres réels positifs,
convergeant vers zéro, telle que

8x 2 A ) jfn (x) f (x)j < "n

Donc pour que (fn ) ne converge pas uniformément vers f sur A, il su¢ t qu’il existe
une suite (xn ) de points de A telle que la suite n = fn (xn ) f (xn ) ne tende pas vers
zéro.
nx2
Exemple 1.10 La suite des fonctions fn : R ! R dé…nies sur R par fn (x) = e converge
simplement vers la fonction f : R ! R dé…nie par
0 ; si x 6= 0
f (x) =
1 ; si x = 0
1
La suite (fn ) ne converge pas uniformément sur R vers f car il existe une suite xn = n
1 1 1
de points de R telle que la suite n = fn n
f n
=e n ne tende pas vers zéro.

Exemple 1.11 La suite des fonctions fn : ]0; +1[ ! R dé…nies sur ]0; +1[ par fn (x) =
1 2
n
e nx converge simplement vers la fonction f : ]0; +1[ ! R dé…nie par f (x) = 0. La
1
suite (fn ) converge uniformément sur ]0; +1[ vers f car il existe une suite "n = n
de
nx2
nombres réels positifs, convergeant vers zéro, telle que jfn (x) f (x)j = n1 e < n1 .

Exemple 1.12 La suite des fonctions fn : [0; a] ! R, 0 < a < 1, dé…nies sur [0; a] par
fn (x) = xn converge simplement vers la fonction f : [0; a] ! R dé…nie par f (x) = 0.
La suite (fn ) converge uniformément sur [0; a] vers f car il existe une suite "n = an de
nombres réels positifs, convergeant vers zéro, telle que jfn (x) f (x)j = xn an .

Exemple 1.13 La suite des fonctions fn : ] a; a[ ! R, 0 < a < 1, dé…nies sur R par
x2n
fn (x) = 1+x2n
converge simplement vers la fonction f : R ! R dé…nie par f (x) = 0.
La suite (fn ) converge uniformément sur ] a; a[ vers f car il existe une suite "n = a2n
x2n
de nombres réels positifs, convergeant vers zéro, telle que jfn (x) f (x)j = 1+x2n
< an .
4.1 Suites de fonctions 88
sin(nx)
Exemple 1.14 La suite des fonctions fn : R ! R dé…nies sur R par fn (x) = 1+n2 x2
converge
simplement vers la fonction f : R ! R dé…nie par f (x) = 0. La suite (fn ) ne converge
pas uniformément sur R vers f car il existe une suite xn = 2n
de points de R telle que
1 1 1
la suite n = fn n
f n
= 2 ne tende pas vers zéro.
1+ 4

Exemple 1.15 La suite des fonctions fn : ]a; +1[ ! R, a > 0, dé…nies sur R par fn (x) =
sin(nx)
1+n2 x2
converge simplement vers la fonction f : ]a; +1[ ! R dé…nie par f (x) = 0. La
1
suite (fn ) converge uniformément sur ]a; +1[ vers f car il existe une suite "n = a2 n2
de
sin(nx) 1
nombres réels positifs, convergeant vers zéro, telle que jfn (x) f (x)j = 1+n2 x2
< a2 n2
.

Exemple 1.16 La suite des fonctions fn : [a; 1] ! R, 0 a < 1, dé…nies sur [a; 1] par
nx
fn (x) = 1+n2 x2
converge simplement vers la fonction f : [a; 1] ! R dé…nie par f (x) = 0.

1. Si a = 0, la suite (fn ) ne converge pas uniformément sur [0; 1] vers f car la suite numérique
( n)
nx 1
n = sup jfn (x) f (x)j = sup 2 2
=
x2[0;1] x2[0;1] 1+n x 2
ne tend pas vers zéro.

2. Si 0 < a < 1, la suite (fn ) converge uniformément sur [a; 1] vers f car la suite numérique
( n)
nx na
n = sup jfn (x) f (x)j = sup 2 2
=
x2[a;1] x2[a;1] 1+n x 1 + a2 n 2
tende vers zéro.

Théorème 1.4 Soit (fn ) une suite de fonctions numériques continues sur un intervalle I =
[a; b]. On suppose que (fn ) converge uniformément sur I vers une fonction f . Alors, la
suite (gn ) de fonctions dé…nies sur I par
Rx
gn (x) = a
fn (t) dt ; 8x 2 I
Rx
converge uniformément sur I vers g (x) = a
f (t) dt, et on a
Rx Rx Rx
lim f (t) dt =
a n a n!1
lim fn (t) dt = a
f (t) dt ; 8x 2 I
n!1

Exemple 1.17 La suite des fonctions fn : [0; 1] ! R dé…nies sur [0; 1] par fn (x) = n2 x (1 x)n
converge simplement vers la fonction f : [0; 1] ! R dé…nie par f (x) = 0. On a
R1
0
lim fn (t) dt = 0 et
n!1

R1 R1 n2
lim f (t) dt = lim
0 n 0
n2 t (1 t)n dt = lim =1
n!1 n!1 n!1 (n + 1) (n + 2)
4.1 Suites de fonctions 89
R1
La suite (fn ) ne converge pas uniformément sur [0; 1] vers f car lim 0
fn (t) dt 6=
n!1
R1
0
lim fn (t) dt.
n!1
n
Exemple 1.18 La suite des fonctions fn : [0; 1] ! R dé…nies sur [0; 1] par fn (x) = n2 x (1 x2 )
converge simplement vers la fonction f : [0; 1] ! R dé…nie par f (x) = 0. On a
R1
0
lim fn (t) dt = 0 et
n!1

R1 R1 n n 1
lim f (t) dt = lim
0 n
n2 t 1 t2 = dt = lim
n!1 n!1 0 n!1 2 (n + 1) 2
R1
La suite (fn ) ne converge pas uniformément sur [0; 1] vers f car lim 0 fn (t) dt 6=
n!1
R1
0
lim fn (t) dt.
n!1
nx2
Exemple 1.19 La suite des fonctions fn : [0; 1] ! R dé…nies sur [0; 1] par fn (x) = nxe
converge simplement vers la fonction f : [0; 1] ! R dé…nie par f (x) = 0. On a
R1
0
lim fn (t) dt = 0 et
n!1

R1 R1 nt2 1 n 1
lim f (t) dt = lim
0 n
nte dt = lim 1 e =
n!1 n!1 0 n!1 2 2
R1
La suite (fn ) ne converge pas uniformément sur [0; 1] vers f car lim 0
fn (t) dt 6=
n!1
R1
0
lim fn (t) dt.
n!1

Théorème 1.5 Soit (fn ) une suite d’applications dérivables sur un intervalle I = [a; b]. On
suppose que (fn ) converge simplement sur I vers une fonction f et la suite des dérivées
(fn0 ) soit uniformément convergente sur I. Alors f est dérivable sur l’intervalle I, et
pour tout x 2 I, on a f 0 (x) = lim fn0 (x).
n!1
sin(nx)
Exemple 1.20 La suite des fonctions fn : R ! R, a > 0, dé…nies sur R par fn (x) = p
n

converge simplement vers la fonction f : R ! R dé…nie par f (x) = 0. La suite (fn )


converge uniformément sur R vers f car il existe une suite "n = p1 de nombres réels
n
sin(nx)
positifs, convergeant vers zéro, telle que jfn (x) f (x)j = p1 . On a f 0 (x) = 0
p
n n
0
p 0
p
et fn (x) = n cos (nx), comme la limite lim fn (x) = lim [ n cos (nx)] n’existe pas,
n!1 n!1
0
donc f (x) 6= lim fn0 (x). La suite des dérivées (fn0 ) ne converge pas uniformément sur
n!1
R vers f 0 .
nx2
Exercice 1.1 Pour tout entier n et pour tout réel x, on pose fn (x) = 1+nx2
. Soit un réel
strictement positif. Etudier la convergence uniforme de la suite de fonctions (fn ) sur
A = fx 2 R ; jxj g et sur B = fx 2 R ; jxj g.
4.1 Suites de fonctions 90
Solution :
1. Convergence uniforme de la suite de fonctions (fn ) sur A = fx 2 R ; jxj g. La suite
des fonctions (fn ) converge simplement vers la fonction f : R ! R dé…nie par

1 ; si x 6= 0
f (x) =
0 ; si x = 0

La suite (fn ) ne converge pas uniformément sur R vers f car les fonctions fn sont continues
sur A mais la fonction limite f n’est pas continue sur A.
2. Convergence uniforme de la suite de fonctions (fn ) sur B = fx 2 R ; jxj g. La suite
des fonctions (fn ) converge simplement vers la fonction f : R ! R dé…nie par f (x) = 1.
La suite (fn ) converge uniformément sur B vers f car la suite numérique ( n)

1 1
n = sup jfn (x) f (x)j = sup =
x2B x2B 1 + nx2 1+n 2

tende vers zéro.

Exercice 1.2 Soit un réel. Pour tout entier n et pour tout réel x 2 ]0; +1[, on pose
nx
fn (x) = n xe . Etudier la convergence uniforme de la suite de fonctions (fn ) sur
]0; +1[.

Solution : La suite des fonctions (fn ) converge simplement vers la fonction f : ]0; +1[ ! R
dé…nie par f (x) = 0. La suite numérique ( n)

nx 1
n = sup jfn (x) f (x)j = sup n xe =
x2B x2B en1
tend vers zéro si et seulement < 1. Donc la suite (fn ) converge uniformément sur ]0; +1[
vers f si et seulement < 1.

Exercice 1.3 Soit (fn ) une suite de fonctions dé…nie par :


2 2
1 n x p1
fn (x) = n x p e n
; 2R; x2R
n

1. Montrer que, pour < 1, la suite de fonctions (fn ) converge simplement vers
0 sur R;
2. Montrer que la suite de fonctions (fn ) converge uniformément vers 0 sur R si
et seulement si < 1;
3. Montrer que la suite de fonctions (fn ) est uniformément convergente sur [a; +1[ ;
a > 0; 8 2 R;
4.1 Suites de fonctions 91
4. Montrer que, pour = 1, la suite de fonctions (fn ) n’est pas uniformément
convergente sur R:
2 2
n x p1
Solution : fn (x) = n x p1 e n
2 R; x 2 R
n

1. <1:
2 2
1 n x p1 0 si x 6= 0
lim fn (x) = lim n x p e n
= n 1
n!+1 n!+1 n lim e
=0 si x = 0
n!+1

lim fn (x) = 0 ) (fn ) converge simplement vers f = f (x) = 0; sur R.


n!+1
1. <1:
2 2
1 n x p1
n = sup jfn (x) f (x)j = supn x p e n
= supgn (x) :
x2R x2R n x2R
2 2
1 n x p1
gn (x) = n x p e n
n
2
0 +1 1 2 n x p1
gn (x) = 2n x x p x p e n
n n
0 1 2
gn (x) = 0 ) x0 = 0; x1 = p ; x2 = p
n n
1
2 n
n = supgn (x) = gn (0) = gn p =
x2R n e
1 0 si <1
n 1
lim n = lim = 2
si =1
n!+1 n!+1 e
+1 si > 1

La suite (fn ) converge uniformément vers 0 sur R si <1 si 1 ) lim fn (x) 6= 0 .


n!+1
1. x 2 [a; +1[, 2 R; a > 0; ) lim fn (x) = 0 8 2R
n!+1

n = sup jfn (x) f (x)j = supfn (x) = supgn (x) = gn (a)


x a x a x a

2 2
1 n a p1
n = gn (a) = n a p e n
) lim n =0
n n!+1

La suite (fn ) converge uniformément vers 0 sur [a; +1[ ; 8 2 R.


1. si =1)
0 si x =
6 0
lim fn (x) = 1
n!+1
e
si x = 0
0 si x =
6 0
La suite (fn ) converge simplement vers f = f (x) = 1 ;comme
e
si x = 0
la fonction f (x) n’est pas continue au poit x = 0; alors (fn ) ne converge pas uniformément
vers f sur R:
4.2 Séries de fonctions 92
Exercice 1.4 (9pts) Soit (fn ) une suite de fonctions dé…nie par :

1 p
nx
fn (x) = n x x + p e ; 2R; x 0
n

1. Calculer lim fn (x), et en déduire que la suite de fonctions (fn ) converge sim-
n!1
plement sur R+ :
2. Montrer que la suite de fonctions (fn ) converge uniformément vers 0 sur R+ ;
si et seulement si < 1:
X
1
3. Montrer que la série de fonctions fn est normalement convergente sur R+ ;
n=1
si et seulement si < 0.

Exercice 1.5 Soit (gn ) une suite de fonctions dé…nie par :

gn (x) = (n + 1) xn 1
xn+1 ; n 2 , x 2 [0; 1] ; 2R

1. Calculer lim gn (x), et en déduire que la suite de fonctions (gn ) converge sim-
n!1
plement sur [0; 1] :
2. Montrer que la suite de fonctions (gn ) converge uniformément vers 0 sur [0; 1] ;
si et seulement si < 1:

4.2 Séries de fonctions


Dé…nition 2.1 Soit A une partie de R. Soit (un ) une suite d’applications de l’ensemble A
P
dans R. On appelle série de fonctions associée à la suite (un ), et on note un , la suite
n
de fonctions (Sn ) dé…nies sur A par
P
n
Sn (x) = uk (x) = u0 (x) + u1 (x) + u2 (x) + ::: + un (x) ; n 0
k=0

où un est le terme général de la série de fonctions, et Sn est appelée la n-ième somme


P
partielle de la série un .
n
Dé…nition 2.2 Soit A une partie de R. Soit (un ) une suite d’applications de l’ensemble A
P
dans R. On dit que la série de fonctions un de terme général un converge simplement
n
sur A si, la suite des sommes partielles (Sn ) converge simplement sur A. Dans ce cas,
P
la fonction limite S = lim Sn s’appelle la fonction somme de la série un et on note
n!1 n
P
1
S= un .
n=0
4.2 Séries de fonctions 93
P
Exemple 2.1 Considérons la série de fonctions un dé…nie sur R+ par un (x) = xe nx .
P n
Pour chaque x …xé dans R+ , la série numérique un (x) converge, ce qui montre que
P n
la série un converge simplement sur R+ . La suite des sommes partielles (Sn ) est
n
donnée par
Sn (x) = u0 (x) + u1 (x) + u2 (x) + ::: + un (x)
x 2x nx x 2x nx
Sn (x) = x + xe + xe + ::: + xe =x 1+e +e + ::: + e
(n+1)x
1 e
Sn (x) = x x
; si x 6= 0 et Sn (x) = 0 ; si x = 0
1 e
x
lim Sn (x) = x
; si x 6= 0 et lim Sn (x) = 0 ; si x = 0
n!1 1 e n!1

La suite des sommes partielles (Sn ) converge simplement sur R+ vers la fonction S :
R+ ! R dé…nie par
x
1 e
; si x 6= 0
x
S (x) =
0 ; si x = 0
P
Donc la fonction somme de la série un est donnée par
n

P
1 x
1 e x ; si x 6= 0
un (x) = S (x) = lim Sn (x) =
n=0 n!1 0 ; si x = 0

Dé…nition 2.3 Soit A une partie de R. Soit (un ) une suite d’applications de l’ensemble A
P
dans R. On dit que la série de fonctions un de terme général un converge uniformé-
n
ment sur A si, la suite de fonctions (Sn ) converge uniformément sur A.
P
Exemple 2.2 Considérons la série de fonctions un dé…nie sur [a; +1[, a > 0, par un (x) =
n
e (n+1)x
xe nx
. La suite des sommes partielles (Sn ), Sn (x) = x 1 converge simplement 1 e x
,
P
sur [a; +1[ vers la fonction S : [a; +1[ ! R dé…nie par S (x) = 1 xe x . La série un
n
x
converge simplement sur [a; +1[ vers la fonction S (x) = 1 e x . La suite des sommes

x
partielles (Sn ) converge uniformément sur [a; +1[ vers la fonction S (x) = 1 e x car la
suite numérique ( n)

(n+1)x (n+1)x
xe xe
n = sup jSn (x) S (x)j = sup x
= sup x
x2[a;+1[ x2[a;+1[ 1 e x2[a;+1[ 1 e

tende vers zéro


(n+1)x (n+1)a (n+1)a
xe ae ae
x a) x a
)0 n a
) lim n =0
1 e 1 e 1 e n!1
4.2 Séries de fonctions 94
Dé…nition 2.4 Soit A une partie de R. Soit (un ) une suite d’applications de l’ensemble A
P
dans R. On dit que la série de fonctions un de terme général un converge normalement
n P
sur A, s’il existe une série numérique convergente an de terme général an telle que
n

jun (x)j an ; 8x 2 A ; 8n 0

Théorème 2.1 Soit A une partie de R. Soit (un ) une suite d’applications de l’ensemble A
P
dans R. Si la série de fonctions un de terme général un converge normalement sur A,
P n
alors la série de fonctions un converge uniformément sur A.
n
P
Exemple 2.3 Considérons la série de fonctions un dé…nie sur [a; +1[, a > 0, par un (x) =
n
nx
xe . Pour n assez grand, on a

nx na
jun (x)j = xe ae

P na
La série numérique ae converge,
n

P
1
na a
ae = a
n=0 1 e
P
Donc la série de fonctions un converge normalement sur [a; +1[, car il existe une
nP
na
série numérique convergente an de terme général an = ae telle que
n

jun (x)j an ; 8x 2 [a; +1[ ; 8n 0

P sin(nx)
Exemple 2.4 Considérons la série de fonctions un dé…nie sur R par un (x) = x2 +n2
. Pour
n
tout n 2 N et tout x 2 R, on a

sin (nx) 1
jun (x)j =
x2 + n2 n2
P 1
P
La série numérique converge, donc la série de fonctions
n2
un converge normale-
n P n
ment sur R, car il existe une série numérique convergente an de terme général an = n12
n
telle que
jun (x)j an ; 8x 2 R ; 8n 2 N

Exemple 2.5 Pour tout n 2 N et tout x 2 R, on a

sin (nx) 1
jun (x)j =
x2 + n2 n2
4.2 Séries de fonctions 95
P 1 P
La série numérique n2
converge, donc la série de fonctions un converge normale-
n P n
ment sur R, car il existe une série numérique convergente an de terme général an = n12
n
telle que
jun (x)j an ; 8x 2 R ; 8n 2 N

Théorème 2.2 Soit A une partie de R. Soit (un ) une suite d’applications continues de
P
l’ensemble A dans R. On suppose que la série de fonctions un de terme général un
n
converge uniformément sur A vers une fonction S. Alors, S : A ! R est continue sur
A.
P nx
Exemple 2.6 Considérons la série de fonctions un dé…nie sur R+ par un (x) = xe . La
P n
série un converge simplement sur R+ vers la fonction
n

x
1 e x ; si x 6= 0
S (x) =
0 ; si x = 0
nx
Les fonctins un (x) = xe sont continues sur R+ et la fonctin S n’est pas continue
P
sur R+ , donc la série de fonctions un ne converge pas uniformément sur R+ vers la
n
fonctin S.

Théorème 2.3 Soit I = ]a; b[ un intervalle ouvert de R. Soit (un ) une suite de fonctions
numériques dérivables dans I. On suppose que
P
1. la série un est simplement convergente,
n
P 0
2. la série un formée avec leurs dérivées est uniformément convergente sur I.
n
P
Alors la fonction somme S = un est dérivable sur I, et on a
n
P
S 0 (x) = u0n (x)
n

Théorème 2.4 Soit I = [a; b] un intervalle de R. Soit (un ) une suite de fonctions numériques
P
continues sur I. On suppose que la série de fonctions un de terme général un converge
n P
uniformément sur I vers une fonction S. Alors sa somme S = un est une fonction
P n
intégrable sur I, et la série de fonctions n de terme général n dé…ni par
n
Rx
n (x) = a
un (t) dt ; 8x 2 I
Rx
converge uniformément sur I vers (x) = a
S (t) dt et on a
1 R
P Rx P
1 Rx
x
u (t) dt =
a n a
un (t) dt = a
S (t) dt ; 8x 2 I
n=0 n=0
4.2 Séries de fonctions 96
2x nx
Exercice 2.1 Pour tout entier n et pour tout réel x, on pose un (x) = (1 e )e .
X
Etudier la convergence uniforme sur [0; 1] de la série de fonctions un .
n
P
Solution : Pour chaque x …xé dans [0; 1], la série numérique un (x) converge, ce qui
P n
montre que la série un converge simplement sur [0; 1]. La suite des sommes partielles
n
(Sn ) est donnée par

Sn (x) = u0 (x) + u1 (x) + u2 (x) + ::: + un (x)


(n+1)x
2x x 2x nx 2x 1 e
Sn (x) = 1 e 1+e +e + ::: + e = 1 e x
1 e
x (n+1)x
Sn (x) = 1 + e 1 e si x 2 ]0; 1] ; et Sn (x) = 0 si x = 0
1 + e x ; si x 2 ]0; 1]
S (x) = lim Sn (x) =
n!1 0 ; si x = 0
P
La série un converge simplement sur [0; 1] vers la fonction
n

1 + e x ; si x 2 ]0; 1]
S (x) =
0 ; si x = 0
2x nx
Les fonctins un (x) = (1 e sont continues sur [0; 1] et la fonctin S n’est pas
)e
P
continue sur [0; 1], donc la série de fonctions un ne converge pas uniformément sur [0; 1]
n
vers la fonctin S.

Exercice 2.2 Soient a un réel strictement positif, et I = [ a; a]. Pour tout entier n, on pose
n P
1
un (x) = xn! et S (x) = un (x).
n=0
1. Montrer que S est dérivable sur I.

2. Montrer que S0 (x) = S (x), pour tout x 2 I.


P1 n
x
3. Montrer que ex = n!
, pour tout x 2 I.
n=0

Solution :
P
1.1 La série un est simplement convergente sur I, car
n

un+1 (x) jxj


lim = lim =0
n!1 un (x) n!1 n + 1

P
1.2 La série u0n est uniformément convergente sur I, car
n

nxn 1
jxjn 1 jajn 1
ju0n (x)j = =
n! (n 1)! (n 1)!
4.2 Séries de fonctions 97
P jajn 1
il existe une série numérique convergente an de terme général an = (n 1)!
telle que
n

jun (x)j an ; 8x 2 I ; 8n 2 N
P P 0
Donc la série de fonctions u0n converge normalement sur I. La série un est unifor-
n P n
mément convergente sur I, donc la fonction somme S = un est dérivable sur I, et on
n
P
1
a S0 (x) = u0n (x).
n=0
P
2. La fonction somme S = un est dérivable sur I, et on a S0 (x) = S (x)
n

P
1 P1 nxn 1 P
1 xn 1 P
1 xm
S0 (x) = u0n (x) = = = = S (x)
n=0 n=0 n! n=1 (n 1)! m=0 m!

3. on a S0 (x) = S (x), pour tout x 2 I, donc S (x) = Aex , comme S (0) = 1, donc S (x) = ex

x
P1 xn
e = S (x) =
n=0 n!

x2n x2n 1
Exercice 2.3 Pour tout entier n non nul, on pose un (x) = ( 1)n 2n
, wn (x) = ( 1)n 2n 1
x2n
et n (x) = ( 1)n 2n(2n 1)
.

1. Montrer que la série de fonctions de terme général un converge uniformément sur I =


[ 1; 1] vers une fonction S à préciser.

2. Montrer que la série de fonctions de terme général wn converge uniformément sur I =


[ 1; 1] vers une fonction W à préciser.

3. Montrer que la série de fonctions de terme général n converge normalement sur I vers
une fonction T. Déterminer T.
P1
( 1)n
4. En déduire que 2n(2n 1)
= ln22 4
.
n=1

Solution :
x2n
1.1 Pour tout x 2 I, la série numérique de terme général un (x) = ( 1)n 2n
est alternée et
convergente.

1.2 D’après le théorème 5.3 du chapitre 1, on a jSn (x) S (x)j jun+1 (x)j, pour tout n et
tout x 2 I. Or
n+1 x2n+2 1
jun+1 (x)j = ( 1)
2n + 2 2 (n + 1)
Donc la suite numérique ( n)

1
n = sup jSn (x) S (x)j sup jun+1 (x)j
x2I x2I 2 (n + 1)
4.2 Séries de fonctions 98
tende vers zéro. Ainsi, la série de fonctions de terme général un (x) converge uniformé-
ment sur I.

1.3 On a, pour tout x 2 [ a; a], 0 < a < 1,

ju0n (x)j = jxj2n 1


a2n 1

P 0
Or la série numérique de terme général a2n 1
converge. La série de fonctions un
P 0 n
converge normalement sur [ a; a], 0 < a < 1. Donc la série un est uniformément
P n
convergente sur I, la fonction somme S = un est dérivable sur I, et on a
n

P
1 P
1 1 P1
n x
S0 (x) = u0n (x) = ( 1)n x2n 1
= x2 = si x 6= 0
n=1 n=1 x n=1 1 + x2

On en déduit
1
S (x) = ln 1 + x2 + C si x 6= 0
2
1
Or S est continue en 0 et S (0) = 0, d’où S (x) = 2
ln (1 + x2 ), pour tout x 2 [ a; a],
1
0 < a < 1. Puisque S est continue sur I = [ 1; 1], on a S (x) = 2
ln (1 + x2 ), pour
tout x 2 I.

2. Le raisonnement de la question 1 montre que la série de fonctions de terme général wn (x)


P 0
converge uniformément sur I, la série wn est uniformément convergente sur I, la
P n
fonction somme W = wn est dérivable sur I, et on a
n

P
1 P
1 1 P 1
n 1
W0 (x) = wn0 (x) = ( 1)n x2n 2
= x2 = si x 6= 0
n=1 n=1 x2 n=1 1 + x2

On en déduit
W (x) = arctan x + C si x 6= 0

Or W est continue en 0 et W (0) = 0, d’où S (x) = arctan x, pour tout x 2 I.

3.1 On a, pour tout x 2 [ 1; 1],

jxj2n 1
j n (x)j =
2n (2n 1) 2n (2n 1)
1
Or la série numérique de terme général 2n(2n 1)
converge, donc la série de fonctions
P
n converge normalement sur [ 1; 1].
n
4.3 Séries entières 99
3.2 On a, pour tout x 2 [ 1; 1]

x2n x2n x2n


n (x) = ( 1)n = ( 1)n ( 1)n
2n (2n 1) 2n 1 2n

d’où n (x) = xwn (x) un (x). On en déduit


P
1 P
1 P
1 P
1
T (x) = n (x) = (xwn (x) un (x)) = x wn (x) un (x)
n=1 n=1 n=1 n=1

1
T (x) = xW (x) S (x) = x arctan x + ln 1 + x2
2
4. Comme T (1) = 12 ln (2) arctan (1) = ln 2
2 4
, on a
P
1 ( 1)n ln 2
= T (1) =
n=1 2n (2n 1) 2 4

X
1 X
1
Exercice 2.4 Soient un une série de fonctions et an une série numérique, telles que
n=1 n=1

n
jxj n
jun (x)j = n an 8x 2 R; 8n 1
n x2 + 1
X
1
n
1. Montrer que la série p1 1+ 1
est divergente.
n n
n=1
X
1 X
1
2 Montrer que la série an est divergente, et en déduire que la série de fonctions un
n=1 n=1
n’est pas normalement convergente sur R.

4.3 Séries entières


Dé…nition 3.1 Soit (an ) une suite numérique. On appelle série entière la série de fonctions
P
an xn de terme général an xn . Les nombres réels an sont appelés coe¢ cients de la série.
n
Dé…nition 3.2 Soit (an ) une suite numérique. On appelle rayon de convergence de la série
P
entière an xn de terme général an xn , l’unique élément R 2 R+ [ f+1g tel que
n
P
1. si jxj < R alors la série an xn de terme général an xn converge absolument,
n
P
2. si jxj > R alors la série an xn de terme général an xn diverge.
n

Exemple 3.1 Déterminer le rayon de convergence de chacune des séries entières suivantes
X
1
xn X1
nn n
1: ; 2: x
n=0
1 + n2 n=1
n!
4.3 Séries entières 100
Solution :
X
1
xn xn
1. 1+n2
. Posons un = 1+n2
, alors
n=0

un+1 xn+1 1 + n2 1 + n2
lim = lim = lim x = jxj
n!1 un n!1 1 + (n + 1)2 xn n!1 1 + (n + 1)2
P x n
1. si jxj < 1 alors la série an xn de terme général un = 1+n2 converge absolument,
n
P xn
2. si jxj > 1 alors la série an xn de terme général un = 1+n 2 diverge. Le rayon de
n P
convergence de la série entière an xn est : R = 1.
n
X
1
nn n nn n
2. n!
x . Posons un = n!
x , alors
n=1
!
n+1 n+1 n+1
un+1 (n + 1) x n! n! (n + 1)
lim = lim = lim jxj
n!1 un n!1 (n + 1)! nn xn n!1 (n + 1)! nn
n
an+1 (n + 1)n 1
lim = jxj lim n
= jxj lim 1 + = e jxj
n!1 an n!1 n n!1 n
P n
1. si jxj < 1e alors la série an xn de terme général un = nn! xn converge absolument,
n
1
P n
2. si jxj > e alors la série an xn de terme général un = nn! xn diverge. Le rayon de
n P
convergence de la série entière an xn est : R = 1e .
n
Théorème 3.1 Soit (an ) une suite numérique telle que
p
n
lim jan j = ` ; ` 2 R+ [ f+1g
n!1

P
Alors, le rayon de convergence de la série entière an xn de terme général an xn est :
n

1
R= ; si ` est …ni ; R = +1 ; si ` = 0 ; R = 0 ; si ` = +1
`

Théorème 3.2 Soit (an ) une suite numérique telle que

an+1
lim= ` ; ` 2 R+ [ f+1g
n!1 an
P
Alors, le rayon de convergence de la série entière an xn de terme général an xn est :
n

1
R= ; (R = +1; si ` = 0 et R = 0 ; si ` = +1)
`
4.3 Séries entières 101
Exemple 3.2 Déterminer le rayon de convergence de chacune des séries entières suivantes
X
1
xn X
1
xn X
1
2n
1: ; 2: ; 3: n2
xn ; 2R
n=1
nn n=0
1+n n=1 1+ n

X1
n2 n X1
nn n X1
2n
4: x ; 5: x ; 6: 2
xpn ; p 2 N
n=1
n+1 n=1
n! n=1
n +n

Solution :
X
1
1
1. an xn . On a an = nn
n=1
r
p
n 1 1 n
lim jan j = lim
n
= lim = 0 = `
n!1 n n!1
n!1 n
P
Le rayon de convergence de la série entière an xn est : R = 10 = +1.
n
X
1
1
2. an xn . On a an = 1+n
n=0

r 1
p
n n 1 1 n
lim jan j = lim = lim
n!1 n!1 1+n n!1 1+n
p
n 1
lim jan j = lim exp
ln (1 + n ) = 1 = `
n!1 n!1 n
P
Le rayon de convergence de la série entière an xn est : R = 11 = 1.
n
X
1
2n
3. an xn . On a an = n2
n=1 (1+ n )
s
p
n 2n 2 2
lim jan j = lim n
n2
= lim n = = 2e =`
n!1 n!1
1+ n!1 1+ n e
n
P 1
Le rayon de convergence de la série entière an xn est : R = 2e
= 12 e .
n
X
1
n2
4. an xn . On a an = n+1
n=1

an+1 (n + 1)2 n + 1
lim = lim =1=`
n!1 an n!1 n + 2 n2
P
Le rayon de convergence de la série entière an xn est : R = 1.
n
4.3 Séries entières 102
X
1
nn
5. an xn . On a an = n!
n=1
!
an+1 (n + 1)n+1 n! n! (n + 1)n+1
lim = lim = lim
n!1 an n!1 (n + 1)! nn n!1 (n + 1)! nn
n
an+1 (n + 1)n 1
lim = lim n
= lim 1 + =e=`
n!1 an n!1 n n!1 n
P 1 n
Le rayon de convergence de la série entière nn
x est : R = 1e .
n
X
1 X
1 X
1
pn p pn 2n
6. an x . Posons t = x , on a donc an x = an tn , an = n(n+1)
; p2N .
n=0 n=0 n=0

an+1 2n+1 n (n + 1) 2n
lim = lim n
= lim =2=`
n!1 an n!1 (n + 1) (n + 2) 2 n!1 n + 2

X
1
Le rayon de convergence de la série entière an tn est : R = 12 . D’après la dé…ni-
n=0
tion de R, on a

a. si jtj = jxp j < R alors la série de terme général an xpn converge absolument,

b. si jtj = jxp j > R alors la série de terme général an xpn diverge. On en déduit

c. si jxj < R1=p = 2 1=p


alors la série de terme général an xpn converge absolument,

d. si jxj > R1=p = 2 alors la série de terme général an xpn diverge.


1=p

P1
Exemple 3.4 Déterminer le rayon de convergence de la série un (x) de terme général
n=0
un (x) = ( 1)n x2n et préciser sa somme.

Solution : On a un (x) = an x2n avec an = ( 1)n , lim an+1 = 1. Le rayon de convergence


n!1 an
P
1
de la série entière ( 1)n x2n est R = 1. De plus, cette série étant géométrique, on a
n=0

P
1 P
1
n 1
S (x) = ( 1)n x2n = x2 = ; 8x 2 ] 1; 1[
n=0 n=0 1 + x2

Dé…nition 3.3 Soit (an ) une suite numérique et R le rayon de convergence de la série entière
P P
an xn . On appelle disque de convergence de la série entière an xn , l’intervalle D =
n n
] R; +R[. Toute série entière est normalement convergente sur tout compact [a; b]
] R; +R[ inclus dans son disque de convergence.
P1 P
Théorème 3.3 La somme S (x) = an xn d’une série entière an xn , de rayon de conver-
n=0 n
gence R, est continue dans le disque de convergence D = ] R; +R[.
4.3 Séries entières 103
Théorème 3.4 Soit (an ) une suite numérique et R le rayon de convergence de la série entière
P P
1
an xn . Alors, la série entière nan xn 1 a pour rayon de convergence R, et on a
n n=1

d P
1 P
1
an x n = nan xn 1
; 8x 2 ] R; +R[
dx n=0 n=1

P
1
Exemple 3.5 Déterminer le rayon de convergence de la série un (x) de terme général
n=0
n
( 1)
un (x) = 2n+1
x2n+1 et préciser sa somme.
n
Solution : On a un (x) = an x2n+1 avec an = (2n+1
1)
, lim an+1 = 1. Le rayon de convergence
n!1 an
P ( 1)n 2n+1
1 P ( 1)n 2n+1
1
de la série entière 2n+1
x est R = 1. Soit S (x) = 2n+1
x , alors
n=0 n=0

P
1 P
1
n 1
S 0 (x) = ( 1)n x2n = x2 = ; 8x 2 ] 1; 1[
n=0 n=0 1 + x2
Z
1
S (x) = dx = arctan x + C
1 + x2
Comme S (0) = 0, on obtient C = 0;d’où S (x) = arctan x.
P
1
Exemple 3.6 Déterminer le rayon de convergence de la série un (x) de terme général
n=0
( 1)n 2n
un (x) = (2n)!
x et préciser sa somme.
n
Solution : On a un (x) = an x2n avec an = ((2n)!
1)
, lim an+1 = 0. Le rayon de convergence
n!1 an
P
1
( 1)n 2n P
1
( 1)n 2n
de la série entière (2n)!
x est R = +1. Soit S (x) = (2n)!
x , alors
n=0 n=0

P1 ( 1)n ( 1)n 2n
P
1
0
S (x) = 2nx2n 1
= x 1
n=0 (2n)! n=1 (2n 1)!
P
1
( 1)n 2n 1
Le rayon de convergence de la série entière (2n 1)!
x est R = +1, d’où
n=1

00 ( 1)n
P
1
2n 2
P
1 ( 1)n 2n 2
S (x) = (2n 1) x = x
n=1 (2n 1)! n=1 (2n 2)!

P
1 ( 1)n P1 ( 1)m+1 P1 ( 1)m
S 00 (x) = x2(n 1)
= x2m = x2m = S (x)
n=1 (2 (n 1))! m=0 (2m)! m=0 (2m)!
S 00 (x) + S (x) = 0 ) S (x) = A cos x + B sin x

Comme S (0) = 1 et S 0 (0) = 0, on obtient A = 1 et B = 0;d’où S (x) = cos x.


x4n
Exemple 3.7 On considère la série de terme général un (x) = 4n+1
.

1. Déterminer son rayon de convergence R.


4.3 Séries entières 104
2. Préciser sa somme S (x) pour x 2 ] R; +R[.

1
Solution : On a un (x) = an x4n avec an = 4n+1 , lim an+1 = 1. Le rayon de convergence
n!1 an
P
1
( 1)n 2n P
1 4n+1
x
de la série entière (2n)!
x est R = 1. Soit f (x) = 4n+1
, alors
n=0 n=0
Z Z Z
0
P
1
4n 1 1 1 1 1 1
f (x) = x = ) f (x) = dx = dx + dx
n=0 1 x4 1 x 4 2 1 x 2 2 1 + x2
Z Z Z
1 1 1 1 1 1
f (x) = dx + dx + dx
4 1 x 4 1+x 2 1 + x2
1 1 1
f (x) = ln (j1 xj) + ln (j1 + xj) + arctan x + C ; 8x 2 ] 1; 1[
4 4 2
1 1+x 1
f (x) = ln + arctan x + C ; 8x 2 ] 1; 1[
4 1 x 2
1 1+x 1
Comme f (0) = 0, on obtient C = 0;d’où f (x) = 4
ln 1 x
+ 2
arctan x. Soit S (x) =
P
1
x4n
4n+1
, alors
n=0

1 P1 x4n+1 1 1+x
S (x) = = ln + 2 arctan x ; 8x 2 ] 1; 0[ [ ]0; 1[
x n=0 4n + 1 4x 1 x
et S (x) = 1 si x = 0.

Théorème 3.5 Soit (an ) une suite numérique et R le rayon de convergence de la série entière
P P an n+1
an xn . Alors, la série entière n+1
x a pour rayon de convergence R, et on a
n n

Rb P
1 1 R
P b P
1 an b
a
an xn dx = a
an xn dx = xn+1 a
; 8a; b 2 ] R; +R[
n=0 n=0 n=0 n + 1
PP
Théorème 3.6 Soient an xn et bn xn deux séries entières. Si R1 est le rayon de conver-
n P n
gence de la série entière an xn et R2 est le rayon de convergence de la série en-
P n P
tière bn xn . Alors le rayon de convergence de la série entière (an + bn ) xn est
n n
R = min (R1 ; R2 ).

Dé…nition 3.4 Soit f une fonction de variable réelle, dé…nie sur un intervalle I de R. On
P
dit que f est développable en série entière en 0, s’il existe une série entière an xn de
n
rayon de convergence R > 0 et un nombre r 2 ] r; r[ avec ] r; r[ I tel que
P
1
f (x) = an xn ; 8x 2 ] r; r[
n=0

Dé…nition 3.5 Soit f une fonction de classe C 1 sur un intervalle I de R contenant 0. On


P
1 (n)
f (0) n
appelle développement en série de Taylor de f , la série entière n!
x .
n=0
4.3 Séries entières 105
Théorème 3.7 Soit f une fonction de classe C 1 sur un intervalle contenant 0. Alors f
est développable en série entière en 0 si, et seulement si, il existe un intervalle ouvert
contenant 0 sur lequel le reste d’ordre n dé…ni par
Pn f (k) (0)
Rn (x) = f (x) xk
k=0 k!
P
1
f (n) (0) n
converge simplement vers la fonction nulle. Dans ce cas on a f (x) = n!
x .
n=0

Développements en série de Taylor des fonctions usuelles

:/Users/Azerty/AppData/Local/Temp/graphics/QM470A071 9:pdf

1
Exemple 3.8 Développer en série entière la fonction f dé…nie par f (x) = 1+x
.
1
P
1
1 (n)
Solution : On a f (x) = 1+x
= an xn , où an = n!
f (0), comme
n=0

1 2 1:2:3
f (1) (0) = f 0 (x) = 2 ; f
(2)
(0) = f 00 (x) = 3 ; f
(3)
(x) =
(1 + x) (1 + x) (1 + x)4
On en déduit que

1:2:3:::n n!
f (n) (x) = ( 1)n n+1 = ( 1)
n
n+1 ; f
(n)
(0) = ( 1)n n!
(1 + x) (1 + x)
Le développement en série entière de f est
P1 f (n) (0) P1
f (x) = xn = ( 1)n xn
n=0 n! n=0

P
1
Le rayon de convergence de la série entière ( 1)n xn est R = 1, d’où
n=0

P
1
f (x) = ( 1)n xn ; x 2 ] 1; 1[
n=0

Exemple 3.9 Développer en série entière la fonction f dé…nie par f (x) = ln (1 + x).
4.3 Séries entières 106
P
1
1 (n)
Solution : On a f (x) = ln (1 + x) = an xn , où an = n!
f (0), comme f (0) = 0 et
n=0

1 P
1
f 0 (x) = = ( 1)n xn ; jxj < 1
1 + x n=0

donc

Rx Rx P
1 P
1 Rx
f (x) f (0) = 0
f 0 (t) dt = 0
( 1)n tn dt = ( 1)n 0
tn dt ; jxj < 1
n=0 n=0

P1 ( 1)n P1 ( 1)n 1
f (x) = ln (1 + x) = xn+1 = xn ; jxj < 1
n=0 n + 1 n=1 n
1+x
Exemple 3.10 Développer en série entière la fonction f dé…nie par f (x) = ln 1 2x
.
P
1
1 (n)
Solution : Soit g (x) = ln (1 2x) = an xn , où an = n!
g (0). Le raisonnement de
n=0
l’exemple (2:2) montre que

P1 2n+1 P1 2n 1
g (x) = ln (1 2x) = xn+1 = xn ; jxj <
n=0 n + 1 n=1 n 2

Donc

1+x 1 ( 1)n
P 1
+ 2n 1
f (x) = ln = ln (1 + x) ln (1 2x) = xn ; jxj <
1 2x n=1 n 2
e x
Exemple 3.11 Développer en série entière la fonction f dé…nie par f (x) = 1+x
.
e x
P
1
1 (n)
Solution : On a f (x) = 1+x
= an xn , où an = n!
f (0), comme
n=0

dm 1 m! dm 1
= ( 1)m ; = ( 1)m m!
dxm 1+x (1 + x)m+1 dxm 1+x x=0

et
dk dk
e x
= ( 1)k e x
; e x
= ( 1)k
dxk dxk x=0

alors
P
n dm 1 dn m x
f (n) (x) = n
Cm (e )
m=0 dxm 1+x dxn m
P
n d m
1 dn m x P
n
f (n) (0) = n
Cm e = ( 1)m ( 1)n m n
m!Cm
m=0 dxm 1+x x=0 dxn m x=0 m=0

P
n n! n! P
P
n
n n!
f (n) (0) = ( 1)n m! = ( 1)n = ( 1)n
m=0 m! (n m)! m=0 (n m)! k=0 k!
1 1 1
f (n) (0) = ( 1)n n! + + ::: +
0! 1! n!
4.4 Séries de Fourier 107
Le développement en série entière de f est
P1 f (n) (0) P1 1 1 1 1
f (x) = xn = ( 1)n + + + ::: + xn
n=0 n! n=0 0! 1! 2! n!
P
1
Le rayon de convergence de la série entière ( 1)n 1
0!
+ 1
1!
+ 1
2!
+ ::: + 1
n!
xn est R = 1,
n=0
d’où
P
1 1 1 1 1
f (x) = ( 1)n + + + ::: + xn ; x 2 ] 1; 1[
n=0 0! 1! 2! n!

4.4 Séries de Fourier


Dé…nition 4.1 Une application f : R ! R est dite périodique s’il existe un nombre réel
T > 0 tel que f (x + T ) = f (x) pour tout x 2 R. On dit que f est périodique de période
T (ou simplement T -périodique) si T est le plus petit des nombres réels strictement
positifs véri…ant la relation f (x + T ) = f (x) pour tout x 2 R.

Théorème 4.1 Soit f : R ! R une fonction numérique périodique de période 2 , alors


Z a+2 Z 2
f (x) dx = f (x) dx
a 0

pour tout a 2 R. En particulier si a = , on a


Z + Z 2
f (x) dx = f (x) dx
0

Preuve : On a
Z a Z a Z a+2
f (x) dx = f (x 2 ) dx = f (x) dx
0 0 a

A l’aide de la relation de Chasles, on a alors


Z a+2 Z 0 Z 2 Z a+2
= f (x) dx + f (x) dx + f (x) dx
a a 0 2
Z a+2 Z a Z 2 Z a Z 2
= f (x) dx + f (x) dx + f (x) dx = f (x) dx
a 0 0 0 0

Dé…nition 4.2 On appelle série trigonometrique une série de la forme


a0 P 1
+ (an cos (nx) + bn sin (nx)) (F1)
2 n=1

Les constantes a0 , an et bn (n = 1; 2; :::) sont les coe¢ cients de la série trigonometrique.


Si la série (F 1) converge, sa somme f (x) est une fonction périodique de période 2 ,
étant donné que sin (nx) et cos (nx) sont des fonctions périodiques de période 2 .
4.4 Séries de Fourier 108
Dé…nition 4.3 Soit f une fonction numérique périodique, de période 2 et continue sur un
intervalle [a; a + 2 ] de longueur 2 . On appelle série de Fourier de f, la série trigono-
métrique
a0 P 1
+ (an cos (nx) + bn sin (nx)) (F2)
2 n=1

où les coe¢ cients a0 , an et bn (n = 1; 2; :::) sont donnés par


Z Z Z
1 2 1 2 1 2
a0 = f (x) dx ; an = f (x) cos (nx) dx ; bn = f (x) sin (nx) dx
0 0 0

Théorème 4.2 Soit f : R ! R une fonction numérique continue sur R, périodique de période
2 , admettant en tout point de R une dérivée à gauche et une dérivée à droite. Alors
la série de Fourier de f
a0 P 1
+ (an cos (nx) + bn sin (nx))
2 n=1

converge, et sa somme est S (x) égale à f (x)


a0 P 1
S (x) = + (an cos (nx) + bn sin (nx)) = f (x)
2 n=1

Dé…nition 4.4 Une fonction numérique f : I ! R dé…nie sur un intervalle I = [a; b] est dite
réglée si elle admet, en tout point x de I, une limite à droite f (x+ ) = lim+ f (t) et une
t!x
limite à gauche f (x ) = lim f (t).
t!x

Théorème 4.3 Soit f : R ! R une fonction numérique réglée dé…nie sur R, périodique de
période 2 , et dérivable à droite et à gauche en tout point de R. Alors la série de Fourier
de f converge, et sa somme, pour tout réel x, S (x)
a0 P 1
S (x) = + (an cos (nx) + bn sin (nx))
2 n=1

est égale à la moyenne arithmétique des limites de la fonction à gauche et à droite ;


c’est-à-dire
a0 P 1 f (x+ ) + f (x )
S (x) = + (an cos (nx) + bn sin (nx)) =
2 n=1 2

Dé…nition 4.5 Une fonction f : I ! R dé…nie sur un intervalle I = [a; b] est dite monotone
par tranches sur le segment [a; b] si l’on peut découper ce segment par des points
fxk ; k = 0; 2; :::; ng en un nombre …ni d’intervalles f]xk ; xk+1 [ ; k = 1; 2; :::; n 1g de
sorte que x1 = a, xn = b et la fonction soit monotone dans chaque intervalle ]xk ; xk+1 [,
c’est-à-dire qu’elle soit ou bien non croissante, ou bien non décroissante.
4.4 Séries de Fourier 109
Théorème 4.4 Soit f : R ! R une fonction périodique de période 2 , monotone par tranches
et bornée sur le segment [a; a + 2 ]. Alors la série de Fourier de f converge en tous les
points. La somme de la série obtenue S (x) est égale à la valeur de la fonction f (x) aux
points de continuité

a0 P 1
S (x) = + (an cos (nx) + bn sin (nx)) = f (x)
2 n=1

Aux points de discontinuité de f (x), la somme S (x) de la série est égale à la moyenne
arithmétique des limites de la fonction à gauche et à droite ; c’est-à-dire si x est un
point de discontinuité de S (x),

a0 P 1 f (x+ ) + f (x )
S (x) = + (an cos (nx) + bn sin (nx)) =
2 n=1 2

Théorème 4.5 Les fonctions trigonometrique fsin (nx) ; sin (nx) ; n = 0; 1; :::; 1g véri…ent
les relations d’orthogonalité suivantes
Z Z
1 2 1
cos (nx) cos (mx) dx = cos (nx) cos (mx) dx = nm
0
Z 2 Z
1 1
sin (nx) sin (mx) dx = sin (nx) sin (mx) dx = nm
0
Z 2 Z
1 1
sin (nx) cos (mx) dx = sin (nx) cos (mx) dx = 0
0

où nm = 0 si n 6= m et nm = 1 si n = m.

Exemple 4.1 Soit f : R ! R la fonction périodique, de période 2 , et dé…nie sur par f (x) = x
si x 2 [ ; ]. Déterminer la série de Fourier de f.

Solution : Cette fonction est monotone par tranches et bornée.

Elle admet donc un développement en série de Fourier

a0 P 1
f (x) = + (an cos (nx) + bn sin (nx)) ; 8x 2 ](2k 1) ; (2k + 1) [
2 n=1
4.4 Séries de Fourier 110
où les coe¢ cients a0 , an et bn (n = 1; 2; :::) sont donnés par
Z Z
1 2 1 1 2 +
a0 = f (x) dx = xdx = x =0
0 2
Z 2 Z
1 1
an = f (x) cos (nx) dx = x cos (nx) dx
0
Z Z
1 1 1
an = xd (sin (nx)) = x sin (nx)j+ sin (nx) dx
n n n
1 1
an = x sin (nx)j+ + 2 cos (nx)j+ = 0
n n
Z 2 Z
1 1
bn = f (x) sin (nx) dx = x sin (nx) dx
0
Z Z
1 1 1
bn = xd (cos (nx)) = x cos (nx)j+ + cos (nx) dx
n n n
2 1 2 2
bn = cos (n ) + 2 sin (nx)j+ = ( 1)n = ( 1)n+1
n n n n
On obtient ainsi la série

P1 ( 1)n+1
f (x) = 2 sin (nx) ; 8x 2 ](2k 1) ; (2k + 1) [ ; k 2 Z
n=1 n

Cette égalité a lieu partout sauf aux points de discontinuité fck = (2k + 1) ; k 2 Zg.
En de tels points, la somme de la série est égale à la moyenne arithmétique des limites de
la fonction à gauche et à droite,

P1 ( 1)n+1 f c+
k + f ck
S (ck ) = 2 sin (nck ) = =0
n=1 n 2

c’est-à-dire à zéro, puisque

f ck = lim f (x) = lim f (t + (2k + 1) ) = lim f (t + ) = f ( ) =


x!ck t!0 t!0

f c+
k = lim+ f (x) = lim+ f (t + (2k + 1) ) = lim+ f (t + ) = lim+ f (t )=
x!ck t!0 t!0 t!0

Exemple 4.2 Soit f : R ! R la fonction périodique, de période 2 , et dé…nie sur par f (x) =
x2 si x 2 [ ; ]. Déterminer la série de Fourier de f, et déduire que

P1 1 2 P1 1 2
= ; =
n=1 n
2 6 n=1 (2n 1)2 8
4.4 Séries de Fourier 111
Solution : Cette fonction est monotone par tranches et bornée et continue, .

Elle admet donc un développement en série de Fourier pour tout x 2 R

a0 P 1
f (x) = + (an cos (nx) + bn sin (nx)) ; 8x 2 R
2 n=1

où les coe¢ cients a0 , an et bn (n = 1; 2; :::) sont donnés par


Z Z
1 2 1 1 3 + 2
a0 = f (x) dx = x2 dx = x = 2
0 3 3
Z 2 Z
1 1
an = f (x) cos (nx) dx = x2 cos (nx) dx
0
Z Z
1 2 1 2 + 2
an = x d (sin (nx)) = x sin (nx) x sin (nx) dx
n n n
Z
1 2 4 4
x sin (nx) dx = ( 1)n+1 ) an = ( 1)n+1 2 = ( 1)n 2
n n n n
Z 2 Z
1 1
bn = f (x) sin (nx) dx = x2 sin (nx) dx
0
Z Z
1 2 1 2 + 2
bn = x d (cos (nx)) = x cos (nx) + x cos (nx) dx
n n n
Z
2
bn = x cos (nx) dx = 0
n
On obtient ainsi la série
2 P1 ( 1)n
f (x) = x2 = +4 cos (nx) ; 8x 2 R
3 n=1 n2

Cette égalité a lieu partout. Posant dans l’égalité obtenue x = , on obtient


2 P1 ( 1)n 2 P1 1
2
= +4 cos (n ) = + 4
3 n=1 n2 3 n=1 n
2

d’où
P1 1 2

2
=
n=1 n 6
4.4 Séries de Fourier 112
Exemple 4.3 Soit f : R ! R la fonction périodique, de période 2 , et dé…nie sur par f (x) = 0
si x 2 ] ; 0] et f (x) = x si x 2 ]0; ]. Déterminer la série de Fourier de f, et déduire
que
P
1 1 2 P1 ( 1)n 3

2 = ; 3 =
n=0 (2n + 1) 8 n=0 (2n + 1) 32
Chapitre 5

Equations di¤érentielles ordinaires

5.1 Equations di¤érentielles du premier ordre


5.1.1 Equations di¤érentielles séparables

Dé…nition 1.1 Une équation di¤érentielle ordinaire (ODE) est une équation

F x; y (x) ; y0 (x) ; y00 (x) ; :::; y(n) (x) ; ::: = 0

qui implique une fonction inconnue y (x) d’une seule variable x, sa variable indépen-
dante x et une ou plusieurs de ses dérivées y0 (x) ; y00 (x) ; :::; y(n) (x) ; :::;etc, où y(n) (x) =
dn
dxn
y (x) est la dérivée nième de y (x). Une équation di¤érentielle ordinaire est d’ordre
n, si la dérivée la plus élevée de la fonction inconnue y (x) dans l’équation est la dérivée
nième y(n) (x)
F x; y (x) ; y0 (x) ; y00 (x) ; :::; y(n) (x) = 0

où F est une fonction à valeur réelle des n+2 variables x; y (x) ; y0 (x) ; y00 (x) ; :::; y(n) (x).

Dé…nition 1.2 On appelle équation di¤érentielle du premier ordre toute relation entre une
variable x, une fonction de x notée y (x) et la dérivée première y0 (x) de cette fonction

F (x; y (x) ; y0 (x)) = 0

où F est une fonction à valeur réelle des 3 variables x; y (x) ; y0 (x).

Dé…nition 1.3 Une équation di¤érentielle ordinaire F (y (x) ; y0 (x)) = 0 dans laquelle la
variable indépendante x n’apparaît pas explicitement est dite autonome. Une équation
di¤érentielle autonome du premier ordre peut s’écrire comme

y0 (x) = f (x) (E.1)


5.1 Equations di¤érentielles du premier ordre 114
où f (x) est une fonction donnée de x. Si f (x) est une fonction continue, alors en intégrant
les deux côtés de l’équation (E:1) on obtient
Z
y (x) = f (t) dt = F (x) + C

qui est une solution de l’équation di¤érentielle (E:1), où F (x) est une primitive de f (x)
et C est une constante.

Dé…nition 1.4 Une équation di¤érentielle du premier ordre de la forme

y0 (x) = g (x) h (y) (E.2)

est dite séparable ou avoir des variables séparables, où g désigne une fonction de la
variable indépendante x seule et h désigne une fonction de la variable dépendante y
seule. La solution peut être obtenue immédiatement sous forme de
Z Z
1
dy = g (x) dx
h (y)
d’où H (y (x)) = G (x) + C, où F (x) est une primitive de g (x), H (y) est une primitive
1
de h(y)
et C est une constante d’integration.

Exemple 1.1 L’équation di¤érentielle y0 = y2 x est séparable. Nous séparons les variables
dépendantes et indépendantes et intégrons
Z Z
dy dy 1 1
= xdx ; = xdx ; = x2 + C
y2 y2 y 2
pour trouver la solution
1
y (x) = 1 2
2
x +C
y
Exemple 1.2 Trouvez la solution de l’équation di¤érentielle y0 arctan (x) = 1+x2
avec la
y
condition initiale y (1) = 1. L’équation di¤érentielle y0 arctan (x) = 1+x2
est séparable.
Nous séparons les variables dépendantes et indépendantes et intégrons
Z Z Z
dy dx dy dx d (arctan (x))
= 2
; = 2
=
y (1 + x ) arctan (x) y (1 + x ) arctan (x) arctan (x)
pour trouver la solution

ln y = ln (arctan (x)) + A ; y (x) = C arctan (x)

A…n de trouver la constante C , nous utilisons la condition initiale de y (1) = 1, pour


obtenir C = 4 .
5.1 Equations di¤érentielles du premier ordre 115
Théorème 1.1 Une équation di¤érentielle du premier ordre de la forme
y
y0 = f
x
peut être rendu séparable par le changement de variable u = yx , comme y = ux, alors
dy du du 1
=x + u = f (u) ; = (f (u) u)
dx dx dx x
x2 +y2 +xy
Exemple 1.3 L’équation di¤érentielle y0 = x2
peut être écrite sous la forme
x2 +y2 + xy y 2 y
y0 (x) = 2
= 1+ +
x x x
donc elle peut être rendu séparable par le changement de variable u = yx ,
du 1
= 1 + u2
dx x
Nous séparons les variables dépendantes et indépendantes et intégrons
Z Z
du dx
2 = ; arctan (u) = ln x + C
1+u x
pour trouver la solution
y = x tan (ln x + C)

Exemple 1.4 L’équation di¤érentielle


dy
= tan x cos y (cos y + sin y)
dx
est séparable. Nous séparons les variables dépendantes et indépendantes et intégrons
Z Z
dy
= tan xdx
cos y (cos y + sin y)
En utilisant le fait que
dy dy d (tan y)
= 2
=
cos y (cos y + sin y) cos y (1 + tan y) 1 + tan y
et
sin x d (cos x)
tan xdx = dx = = d (ln cos x)
cos x cos x
on trouve
Z Z
d (tan y)
= d (ln cos x) ; ln (1 + tan y) = ln cos x + A
1 + tan y
ln (cos (x) (1 + tan y)) = A ; cos (x) (1 + tan y) = C
C
y (x) = arctan 1
cos (x)
5.1 Equations di¤érentielles du premier ordre 116
5.1.2 Equations di¤érentielles linéaires du premier ordre

Dé…nition 2.1 Une équation di¤érentielle linéaire du premier ordre est une équation de la
forme
a (x) y0 + b (x) y = f (x) (E.3)

où a (x), b (x), et f (x) sont des fonctions connues de x et où y (x) est la fonction de x à
d´eterminer.On appelle équation homogène associée à l’équation di¤érentielle linéaire
(E:3), l’équation di¤érentielle sans second membre

a (x) y0 + b (x) y = 0 (E.4)

Cette équation homogène est séparable,

b (x)
y0 (x) = P (x) y (x) ; P (x) =
a (x)

donc on peut écrire


Z
Z Z P(x)dx
dy
= P (x) dx ) y (x) = Ce
y

où C est une constante d’integration.

Dé…nition 2.2 On appelle équation di¤érentielle linéaire du premier ordre à coe¢ cients
constants une équation di¤érentielle linéaire de la forme

ay0 (x) + by (x) = f (x)

telle que a et b soient des constantes.

Théorème 4.1 Soient y1 (x) et y2 (x) deux solutions de l’équation di¤érentielle linéaire ho-
mogène (E:4)
a (x) y0 (x) + b (x) y (x) = 0 (E.4)

sur un intervalle I. Alors la combinaison linéaire

y (x) = y1 (x) + y2 (x)

est aussi une solution sur cet intervalle, où et sont des constantes arbitraires.
5.1 Equations di¤érentielles du premier ordre 117
Théorème 2.1 On considère l’équation di¤érentielle linéaire du premier ordre

y0 + P (x) y = Q (x) (E.5)

où P (x) et Q (x) sont des fonctions connues de x et où y (x) est la fonction de x à


déterminer. Alors, la solution de l’équation di¤érentielle non homogène (E:5) est donnée
par
y (x) = yh (x) + yp (x)
Z
P(x)dx
où yh (x) = Ce est la solution générale de l’équation di¤érentielle homogène
(E:6),
y0 (x) + P (x) y (x) = 0 (E.6)

où C est une constante d’integration, et yp (x) est une solution particulière de l’équation
di¤érentielle non homogène (E:5).

Théorème 2.2 On considère l’équation di¤érentielle linéaire du premier ordre

y0 (x) + P (x) y (x) = Q (x) (E.5)

où P (x) et Q (x) sont des fonctions connues de x et où y (x) est la fonction de x à


déterminer. Alors, la solution générale de l’équation di¤érentielle non homogène (E:5)
est donnée par Z Z
P(x)dx
Z P(x)dx
y (x) = e ( Q (x) e dx + C)

où C est une constante d’integration.

Preuve On considère l’équation di¤érentielle linéaire du premier ordre

y0 (x) + P (x) y (x) = Q (x) (E.5)

où P (x) et Q (x) sont des fonctions connues de x et où y (x) est la fonction de x à


déterminer. Alors, la solution de l’équation di¤érentielle non homogène (E:5) est donnée
par
y (x) = yh (x) + yp (x)
Z
P(x)dx
où yh (x) = Ce est la solution générale de l’équation di¤érentielle homogène
(E:6),
y0 (x) + P (x) y (x) = 0 (E.6)
5.1 Equations di¤érentielles du premier ordre 118
où C est une constante d’integration, et yp (x) est une solution particulière de l’équation
di¤érentielle non homogène (E:5). Pour déterminer la solution particulière de l’équa-
tion di¤érentielle (E:5) on utilise la méthode de variation des paramètres. L’idée de la
méthode de variation
Z des paramètres est de remplacer la constantes C dans la solution
P(x)dx
yh (x) = Ce par une fonction inconnues u (x), et d’essayer de déterminer u (x)
de telle sorte que la fonction
Z
P(x)dx
yp (x) = u (x) e

sera une solution particulière de l’équation non homogène (E:5). En di¤érenciant, nous
constatons que Z
P(x)dx
yp0 (x) + P (x) yp (x) = u0 (x) e

Par conséquent, notre équation non homogène devient


Z
P(x)dx
u0 (x) = Q (x) e

En intégrant cette dernière équation, nous constatons que


Z
Z P(x)dx
u (x) = Q (x) e dx

Alors, la solution de l’équation di¤érentielle non homogène (E:5) est donnée par
Z Z Z Z Z
P(x)dx P(x)dx
Z P(x)dx P(x)dx
Z P(x)dx
y (x) = Ce +e Q (x) e dx = e ( Q (x) e dx+C)

où C est une constante d’integration.

Exemple 2.1 Trouvez la solution de l’équation di¤érentielle du premier ordre suivante y0


y tan x = 1, avec la condition initiale y 4
= 3.

Solution : La solution de l’équation di¤érentielle non homogène

y0 y tan x = 1 (A.2)

est donnée par


y (x) = yh (x) + yp (x)
5.1 Equations di¤érentielles du premier ordre 119
où yh (t) est la solution générale de l’équation di¤érentielle homogène y0 y tan x = 0
Z Z
dy C
= tan (x) dx ; yh (x) =
y cos x

où C est une constante d’intégration, et up (x) est une solution particulière de l’équation
di¤érentielle non homogène. Pour déterminer la solution particulière de l’équation di¤é-
rentielle (A:2) on utilise la méthode de variation des paramètres. On cherche une solution
particulière de la forme up (x) = c (x) cos1 x . En di¤érenciant, nous obtenons

dup 1 dc sin x
= + c
dx cos x dx cos2 x

Par conséquent, notre équation non homogène (A:2) devient

dc
= cos x
dx

En intégrant cette dernière équation, nous obtenons

c (x) = sin x ; yp (x) = tan x

La solution de l’équation di¤érentielle non homogène (A:2) est donnée par

C
y (x) = + tan x
cos x

où C est une constante d’intégration. Utilisation de la condition initiale y 4 = 3, nous


p
obtenons la valeur de C = 2. La solution de l’équation di¤érentielle non homogène (A:2)
avec la condition initiale y 4
= 3. est donnée par
p
2
y (x) = + tan x
cos x

Exemple 2.2 Trouvez la solution de l’équation di¤érentielle du premier ordre suivante (2 sin y x) y0 =
tan y, avec la condition initiale (a) y (0) = 0 et (a) y (0) = 2 , dans le cas où x 2 [0; +1].

Solution : Nous réorganisons l’équation comme

dy dx
(2 sin y x) = tan y ) + x cot (y) = 2 cos (y)
dx dy

l’équation peut s’écrire

dx
sin (y) + x cos (y) = 2 sin (y) cos (y) = sin (2y) (A.3)
dy
5.1 Equations di¤érentielles du premier ordre 120
Comme
dx d
sin (y) + x cos (y) = (x sin (y))
dy dy
alors
d
(x sin (y)) = sin (2y)
dy
En intégrant cette dernière équation, nous obtenons
1
x sin (y) = cos (2y) + C
2
où C est une constante d’integration.

1. Si y (0) = 0, nous obtenons la valeur de C = 21 . La solution de l’équation di¤érentielle


(2 sin y x) y0 = tan y est donnée par
1 (1 cos (2y))
x= = sin y ; y (x) = arcsinx
2 sin y
1
2. Si y (0) = 2
, nous obtenons la valeur de C = 2
. La solution de l’équation di¤érentielle
(2 sin y x) y0 = tan y est donnée par
1 (1 + cos (2y)) cos2 y
x= = = cos (y) cot (y)
2 sin y sin y
Pour trouver y (x) en fonction de x, on utilise le fait que cette équation peut être écrite
comme
sin2 y x sin y 1=0) = x2 + 4

La solution de l’équation di¤érentielle (2 sin y x) y0 = tan y avec la condition initiale


y (0) = 2
est donnée par
p !
x x2 + 4
y (x) = arcsin
2

Exemple 2.3 Dans une étude des limites biophysiques associées à la plongée profonde,
l’équation di¤érentielle suivante apparaît
dy ax
y= + e
dx
où ; ; et a sont des constantes. Montrer que la solution générale de cette équation
di¤érentielle peut s’écrire
b ax x
y (x) = e + Ce
a+
où C est une constante d’integration.
5.1 Equations di¤érentielles du premier ordre 121
Solution :
dy ax
y= + e
dx
x dy ax x
e y = + e e
dx
d x x (a+ )x
e y = e + e
dx
x x (a+ )x
e y= e e +C
a+
ax x
y (x) = e + Ce
a+
t 3
Exercice 2.1 Une masse m est accélérée par une force variable dans le temps e , où
est sa vitesse. Il subit également une force résistive , où est une constante, en
raison de son mouvement dans l’air. L’équation de mouvement de la masse est donc

d t 3
m = e
dt

Montrer que l’expression de la vitesse (t) de la masse en fonction du temps, étant


donné qu’elle a une vitesse initiale 0, est donnée par
1=2
2 t 2
t 2 2
t
(t) = e e m + 0 e m
m +2

Solution : L’équation peut être écrite comme

3d 2 t
+ = e
dt m m

Cette équation peut être transformée en une équation linéaire du premier ordre par le
1
changement de variable u = 2 . En di¤érenciant,

du 3d
= 2
dt dt

nous obtenons
du 2 2 t
u= e (A.1)
dt m m
1
qui est une équation linéaire du premier ordre en termes de u = 2 . Alors, la solution de
l’équation di¤érentielle non homogène (A:1) est donnée par

u (t) = uh (t) + up (t)


5.1 Equations di¤érentielles du premier ordre 122
où uh (t) est la solution générale de l’équation di¤érentielle homogène
duh 2 2
u = 0 ; uh (t) = Ce m t
dt m
où C est une constante d’integration, et up (t) est une solution particulière de l’équation
di¤érentielle non homogène (A:1). Pour déterminer la solution particulière de l’équation
di¤érentielle (A:1) on utilise la méthode de variation des paramètres. On cherche une
2
solution particulière de la forme up (t) = c (t) e m t . En di¤érenciant, nous obtenons
dup dc 2 2 2
= e m t + ce m t
dt dt m
Par conséquent, notre équation non homogène devient
2 dc 2 dc 2 + 2m )t
emt = e t
) = e (
dt m dt m
En intégrant cette dernière équation, nous obtenons
2 + 2m )t 2
c (t) = e ( ; up (t) = e t
m +2 m +2
La solution de l’équation di¤érentielle non homogène (A:1) est donnée par
2 2 e t
u (t) = Ce m t +
m +2
where C is a constant of integration. Alors, l’expression de la vitesse de la masse est
donnée par
1=2
2 2 e t
(t) = u 1=2
(t) = Ce m t +
m +2
où C est une constante d’integration. En utilisant la vitesse initiale 0 = (0) pour déter-
miner la valeur de C, nous obtenons alors la solution
1=2
2 t 2 2
(t) = e emt + 0
2
emt
m +2
Exercice 2.2 Un corps de masse m est largué d’une grande hauteur x = H dans l’atmosphère
terrestre. Supposons qu’il tombe en ligne droite et que les seules forces agissant sur
lui sont l’attraction gravitationnelle de la Terre et la force de résistance à l’air
proportionnelle à sa vitesse, où est une constante, en raison de son mouvement dans
l’air. L’équation de mouvement de la masse est donc
d
m = mg
dt
5.1 Equations di¤érentielles du premier ordre 123
Montrer que l’expression de la vitesse (t) de la masse en fonction du temps, étant
donné qu’elle a une vitesse initiale 0, est donnée par

mg t t
(t) = 1 e m + 0e m

et la hauteur x (t) de la masse en fonction du temps, étant donné qu’elle a une hauteur
initiale x (0) = H, est donnée par

mg m( 0 mg) t
x (t) = t+ 2
1 e m +H

mg
Ainsi, la vitesse limite, lorsque t augmente sans limite, est , qui est indépendante de
0.

Exercice 2.3 La deuxième loi de Newton stipule que le taux de changement de quantité
de mouvement d’un corps est égal à la force appliquée. Cette loi peut être appliquée
à un corps de masse variable, par exemple des fusées. Nous traitons maintenant le cas
où la masse d’un objet change. Nous analysons le mouvement d’une fusée, qui modi…e
sa vitesse (et donc son élan) en éjectant des gaz combustibles brûlés, la faisant ainsi
accélérer dans le sens opposé de la vitesse du carburant éjecté.

L’équation du mouvement de la masse est

d dm
m = r +F
dt dt

où r est la vitesse, par rapport à la fusée, des gaz combustibles éjectés. Considérons une
fusée se déplaçant verticalement vers le haut de telle sorte que son taux de changement
dm
de masse dt
= est constant. La masse perdue consiste à brûler le carburant et à
maintenir la vitesse d’échappement constante r = de la fusée. La fusée est actionnée
par une force gravitationnelle F = mg, où g est la constante gravitationnelle.
5.1 Equations di¤érentielles du premier ordre 124
1. Montrer que l’expression de la la distance x (t) en fonction du temps, étant donné que la
fusée a une vitesse initiale 0 et une masse initiale m0 , est donnée par

1 2 m0
x (t) = 0t gt + 1 1 t 1 ln 1 t
2 m0 m0

2. Montrer que la vitesse de combustion f de la fusée, c’est-à-dire la vitesse à laquelle la


fusée se déplace au temps tf , lorsque toute l’alimentation en carburant est épuisée et
que la masse restante mf de la fusée est celle de sa structure et de sa charge utile, est
donnée par
mf gm0 mf
f = 0 ln 1
m0 m0
dm
Solution : En remplaçant F = mg, dt
= , r = et m = m0 t, on trouve
l’équation di¤érentielle
d
= g
dt m0 t
Une intégration donne
(t) = ln (m0 t) gt + C

Comme (0) = 0, alors

(t) = 0 ln 1 t gt
m0
dx
Comme dt
= , alors
dx
= 0 ln 1 t gt
dt m0
Une intégration donne
Z
1 2
x (t) = 0t gt ln 1 t dt
2 m0
R
Comme ln (s) ds = s ln s s + C, alors

1 2 m0
x (t) = 0t gt 1 t ln 1 t 1 +C
2 m0 m0
m0
En utilisant la initiale initiale x (0) = 0, il s’ensuit que C = , d’où

1 2 m0
x (t) = 0t gt + 1 1 t 1 ln 1 t
2 m0 m0

Nous allons maintenant trouver la vitesse de combustion f de la fusée, c’est-à-dire la


vitesse à laquelle la fusée se déplace au temps tf , lorsque toute l’alimentation en carburant
5.1 Equations di¤érentielles du premier ordre 125
est épuisée et que la masse restante mf de la fusée est celle de sa structure et de sa charge
utile. Comme tf = (m0 mf ) = , alors

f = (tf ) = 0 ln 1 tf gtf
m0
mf gm0 mf
f = 0 ln 1
m0 m0
Exercice 2.4 En hydrodynamique, la loi de Torricelli stipule que la vitesse d’e- ux de
l’eau à travers un trou au fond d’un réservoir rempli à une profondeur h est donnée par
p
= 2gh, où g est l’accélération due à la gravité. Supposons qu’un réservoir rempli
d’eau puisse s’écouler à travers un trou sous l’in‡uence de la gravité. Nous aimerions
trouver la profondeur h de l’eau restant dans le réservoir au temps t. Si l’aire du trou
est Ah et V est le volume d’eau dans le réservoir au temps t, alors
dV p
= Ah 2gh
dt
1. Un réservoir conique circulaire droit avec une hauteur H et un rayon R perd de l’eau d’un
trou circulaire à son fond, le rayon du trou est a. Montrer que l’équation di¤érentielle
de la hauteur h de l’eau au temps t est donnée par
dh a2 H2 p 3=2
= 2gh
dt R2
Résolvez cette équation di¤érentielle.

2. Un réservoir à seau perd de l’eau d’un trou circulaire à son fond, le rayon du trou est a.
Montrer que l’équation di¤érentielle de la hauteur h de l’eau au temps t est donnée par
p
dh 2
p h
= a 2g
dt (mh + RB )2
5.1 Equations di¤érentielles du premier ordre 126
où m = (RT RB ) =H, et RT et RB désignent respectivement les rayons supérieur et
inférieur du réservoir et H désigne la hauteur du réservoir. Résolvez cette équation
di¤érentielle.

Solution :
1
1. Le volume d’eau dans le réservoir au temps t est V = 3
r2 h, où r est le rayon du réservoir à
1
la hauteur h. Comme r = h tan ( ) = hR=H, alors V = 3
tan2 ( ) h3 . En di¤érenciant
par rapport à t, nous obtenons

dV R2 2 dh
= 2 h
dt H dt

La surface du trou est a2 . D’où

dh a2 H2 p 3=2
= 2gh
dt R2
Z h
2. Le volume d’eau dans le réservoir au temps t est V = r (z)2 dz où r (z) = RB + mz
0
est le rayon du réservoir à la hauteur, où m = (RT RB ) =H et RT et RB désignent
respectivement les rayons supérieur et inférieur du réservoir et H désigne la hauteur du
réservoir. Le volume d’eau dans le réservoir au temps t est
Z h Z RB +mh
2
V= (RB + mz) dz = u2 du = (mh + RB )3 R3B
0 m RB 3m

En di¤érenciant par rapport à t, nous obtenons

dV dh
= (mh + RB )2
dt m dt

Ainsi, l’équation di¤érentielle de la hauteur h de l’eau au temps t est donnée par


p
dh 2a4 gh
=
dt (mh + RB )2
5.1 Equations di¤érentielles du premier ordre 127
Exercice 2.5 Une particule de masse m et de charge q est soumise à une force extérieur
constante F = (qE; 0). Les équations de mouvement sont données par
dx at dy b
= ; =
dt E (t) dt E (t)
où a = qE et b sont deux constantes positives et E (t) > 0 est une fonction du temps.
p
On suppose que x (0) = y (0) = 0 et (0) = (0; 0 ). On pose E0 = b2 + m2 .
m
A. On suppose que E (t) = p 2 (t)
.
1
a.B Montrer que la vitesse (t) est donnée par
s
m2
(t) = 1
a2 t2 + E20
p
et déduire que la fonction E (t) est donnée par E (t) = a2 t2 + E20 .
b.B Montrer que x (t) et y (t) sont données par
q
1 b 1 at
x (t) = a2 t2 + E20 E0 ; y (t) = sinh
a a E0
et déduire que la trajectoire peut être reécrite sous la forme suivante
E0 n a o
x= cosh y 1
a b
B. On suppose que la trajectoire est donnée par
E0 n a o
x= cosh y 1
a b
a.B Montrer que x (t) et y (t) sont données par
q
1 p0 c2 1 at
x (t) = a2 t2 + E20 E0 ; y (t) = sinh
a a E0
b.B Déterminer la fonction E (t) et déduire que la vitesse (t) est donnée par
s
m2
(t) = 1
a2 t2 + E20
Solution :
m
A. On suppose que E (t) = p 2 (t)
.
1
a.B Montrer que la vitesse (t) est donnée par
s
m2
(t) = 1
a2 t2 + E20
p
et déduire que la fonction E (t) est donnée par E (t) = a2 t2 + E20 .
5.1 Equations di¤érentielles du premier ordre 128
b.B Montrer que x (t) et y (t) sont données par
q
1 b 1 at
x (t) = a2 t2 + E20 E0 ; y (t) = sinh
a a E0

et déduire que la trajectoire peut être reécrite sous la forme suivante

E0 n a o
x= cosh y 1
a b

B. On suppose que la trajectoire est donnée par

E0 n a o
x= cosh y 1
a b

a.B Montrer que x (t) et y (t) sont données par


q
1 p0 c2 1 at
x (t) = a2 t2 + E20 E0 ; y (t) = sinh
a a E0

b.B Déterminer la fonction E (t) et déduire que la vitesse (t) est donnée par
s
m2
(t) = 1
a2 t2 + E20

Exercice 2.6 Une masse m est accélérée par une force variant dans l’espace xp+1
dirigée vers
le bas de l’axe des x vers l’origine, où et p sont deux nombres réels positifs. L’équation
de mouvement de la masse est donc

d
m = ; x (0) = a > 0
dt xp+1

A quel moment T la masse arrive-t-elle à l’origine ?

Solution : L’équation peut être écrite comme

d
m =
dx xp+1

Maintenant, intégrant indé…niment

m 2
= +C
2 pxp

où C est une constante d’integration. En utilisant la condition initiale = 0 quand x = a,


on voit que C = pap
. D’où,
s
dx 2 1 1
= =
dt mp xp ap
5.1 Equations di¤érentielles du premier ordre 129
On tire le di¤érentiel dt
r
dx mp ap=2
dt = q = q dx
2 1 1 2 a p
1
mp xp ap x

Intégration de t de 0 à T à gauche
r Z a
p=2 mp 1
T=a q dx
2 0 a p
1
x

En changeant la variable en u = xa , cela devient


r Z 1
r Z 1 p
p
+1 mp 1 p
+1 mp u2
T=a 2 q du = a 2 p du
2 0 1
1 2 0 1 up
up

Maintenant, posons s = up , alors


p r Z 1 1 1 r Z 1
a 2 +1 mp sp 2 p
+1 1 mp 1 1 1
T= p ds = a 2 sp 2 (1 s) 2 ds
p 2 0 1 s p 2 0
r Z 1
p
+1 m 1 1 1
T=a 2 sp 2 (1 s) 2 ds
2p 0

Cette dernière intégrale a la forme de l’intégrale de la fonction bêta

r r 1
+ 1
p
+1 m 1 1 1 p
+1 m p 2
T=a 2 B + ; =a 2
2 p p 2 2 2 p 1
+1
p

5.1.3 Equations exactes

Dé…nition 3.1 Si z = f (x; y) est une fonction de deux variables (x; y) avec des dérivées
partielles premières continues dans une région R du plan (x; y), alors son di¤érentiel
est
@f (x; y) @f (x; y)
dz = df (x; y) = dx + dy (E.1)
@x @y
Dans le cas particulier où f (x; y) = c, où c est une constante, alors (E:1) implique

@f (x; y) @f (x; y)
dx + dy = 0
@x @y

Une forme di¤érentielle


$ = M (x; y) dx + N (x; y) dy
5.1 Equations di¤érentielles du premier ordre 130
est dite exacte dans une région R du plan (x; y) s’il existe une fonction f (x; y) dé…nie
dans R telle que $ = df (x; y), à savoir

@f @f
(x; y) = M (x; y) ; (x; y) = N (x; y)
@x @y

pour tout (x; y) 2 R. Une équation di¤érentielle du premier ordre de la forme

M (x; y) dx + N (x; y) dy = 0

est dite équation exacte si l’expression M (x; y) dx + N (x; y) dy est une forme di¤éren-
tielle exacte.

Exemple 3.1 L’équation di¤érentielle ydx + xdy = 0 est une équation di¤érentielle exacte
puisque son côté gauche est le di¤érentiel total de la fonction f (x; y) = xy. Alors, sa
solution générale est de la forme xy = c, où c est une constante.

Théorème 3.1 Soient M (x; y) et N (x; y) deux fonctions continues et ont des dérivées par-
tielles premières continues dans une région rectangulaire

R = f(x; y) 2 R ; a < x < b ; c < y < dg

Alors une condition nécessaire et su¢ sante pour que la forme di¤érentielle M (x; y) dx+
N (x; y) dy soit une di¤érentielle exacte est

@M @N
(x; y) = (x; y) (E.2)
@y @x

pour tout (x; y) 2 R.

Dé…nition 3.2 Pour résoudre une équation di¤érentielle de la forme

M (x; y) dx + N (x; y) dy = 0

on montre d’abord que M (x; y) dx + N (x; y) dy est une équation exacte en véri…ant
la condition (E:2). Si c’est le cas, alors il existe une fonction f (x; y) pour laquelle
@f
@x
(x; y) = M (x; y). On peut trouver f (x; y) en intégrant M (x; y) par rapport à x tout
en maintenant y constant
Z
f (x; y) = M (x; y) dx + g (y) (E.3)
5.1 Equations di¤érentielles du premier ordre 131
où la fonction arbitraire g (y) est la constante d’intégration. Di¤érencions maintenant
@f
(E:3) par rapport à y et supposons que @y (x; y) = N (x; y)
Z
@f @
(x; y) = M (x; y) dx + g0 (y) = N (x; y)
@y @y
Cela donne Z
0 @
g (y) = N (x; y) M (x; y) dx (E.4)
@y
En…n, intégrez (E:3) par rapport à y et remplacez le résultat dans (E:3). La solution
implicite de l’équation est f (x; y) = c, où c est une constante.

Exemple 3.2 Trouvez la solution générale de l’équation di¤érentielle

2xydx + x2 1 dy = 0

Solution : Avec M (x; y) = 2xy et N (x; y) = x2 1, on a


@M @N
(x; y) = 2x ; (x; y) = 2x
@y @x
Ainsi l’équation est exacte, et il existe donc une fonction f (x; y) telle que
@f @f
(x; y) = 2xy ; (x; y) = x2 1
@x @y
alors une intégration de la première formule par rapport à x donne
Z
f (x; y) = 2 xydx + g (y) = yx2 + g (y)

En prenant la dérivée de cette dernière égalité par rapport à y, et en utilisant le fait que
@f
@y
(x; y) = x2 1, nous obtenons
@f
(x; y) = x2 + g0 (y) = x2 1
@y
D’où, g0 (y) = 1. En intégrant cette équation par rapport à y, on trouve g (y) = y. Alors
f (x; y) = x2 y y donc la solution de l’équation sous forme implicite est x2 y y = c. On
c
voit facilement que la forme explicite de la solution est y = x2 1
.

5.1.4 Equations de Bernoulli et Riccati

Dé…nition 4.1 Une équation de Bernoulli est une équation di¤érentielle non linéaire du
premier ordre qui peut être écrite sous la forme

y0 + p (x) y = q (x) yn
5.1 Equations di¤érentielles du premier ordre 132
où p (x) et q (x) sont des fonctions continues sur un intervalle I et n est un nombre
entier.

Théorème 4.1 L’équation de Bernoulli

y0 + p (x) y = q (x) yn

où n 2, peut être transformée en une équation linéaire du premier ordre par le


changement de la variable u = y1 n

du n dy
= (1 n) y
dx dx

on obtient
1 du
+ p (x) u = q (x)
(1 n) dx
qui est une équation linéaire du premier ordre en termes de u = y1 n
.

Dé…nition 4.2 Une équation de Riccati est une équation di¤érentielle non linéaire du pre-
mier ordre qui peut être écrite sous la forme

y0 = p (x) y2 + q (x) y + r (x)

où p (x), q (x) and r (x) sont des fonctions continues sur un intervalle I.

Théorème 4.2 L’équation de Riccati

y0 = p (x) y2 + q (x) y + r (x)

peut être transformée en une équation linéaire du premier ordre, si on connaît une
1
solution particulière y0 , par le changement de variable y = u
+ y0 ,

dy 1 du dy0
= +
dx u2 dx dx

on obtient
du
+ (x) u + p (x) = 0
dx
où (x) = q (x) + 2p (x) y0 (x), qui est une équation linéaire du premier ordre en termes
de u.
5.2 Equations di¤érentielles linéaires du second ordre 133
5.2 Equations di¤érentielles linéaires du second ordre
5.2.1 Equations di¤érentielles ordinaire (ODE)

Dé…nition 5.1 Une équation di¤érentielle ordinaire (ODE) est une équation

F x; y (x) ; y0 (x) ; y00 (x) ; :::; y(n) (x) ; ::: = 0

qui implique une fonction inconnue y (x) d’une seule variable x, sa variable indépen-
dante x et une ou plusieurs de ses dérivées y0 (x) ; y00 (x) ; :::; y(n) (x) ; :::;etc, où y(n) (x) =
dn
dxn
y (x) est la dérivée nième de y (x). Une équation di¤érentielle ordinaire est d’ordre
n, si la dérivée la plus élevée de la fonction inconnue y (x) dans l’équation est la dérivée
nième y(n) (x)
F x; y (x) ; y0 (x) ; y00 (x) ; :::; y(n) (x) = 0

où F est une fonction à valeur réelle des n+2 variables x; y (x) ; y0 (x) ; y00 (x) ; :::; y(n) (x).

Dé…nition 5.2 On appelle équation di¤érentielle du second ordre toute relation entre une
variable x, une fonction de x notée y (x), la dérivée première y0 (x) de cette fonction et
la dérivée seconde y00 (x) de cette fonction

F (x; y (x) ; y0 (x) ; y00 (x)) = 0

où F est une fonction à valeur réelle des 4 variables x; y (x) ; y0 (x) ; y00 (x)

Exemple 5.1 La relation


y00 (x) + ex y0 (x) + y2 (x) = x2 sin x

est une équation di¤érentielle du second ordre.

Dé…nition 5.3 On appelle équation di¤érentielle linéaire du second ordre une équation dif-
férentielle de la forme

a (x) y00 (x) + b (x) y0 (x) + c (x) y (x) = f (x) (E.1)

où a (x), b (x), c (x) et f (x) sont des fonctions connues de x et où y (x) est la fonction
de x à déterminer.

Dé…nition 5.4 On appelle équation di¤érentielle linéaire du second ordre à coe¢ cients
constants une équation di¤érentielle linéaire de la forme

ay00 (x) + by0 (x) + cy (x) = f (x) (E.2)


5.2 Equations di¤érentielles linéaires du second ordre 134
telle que a, b et c soient des constantes. On appelle équation homogène associée à
l’équation di¤érentielle linéaire (E:2), l’équation di¤érentielle sans second membre

ay00 (x) + by0 (x) + cy (x) = 0 (E.3)

Exemple 5.2 L’équation di¤érentielle

xy00 (x) + ex y0 (x) + x2 y (x) = ex sin x

est une équation di¤érentielle linéaire du second ordre.

Exemple 5.3 L’équation di¤érentielle

y00 (x) + 2y0 (x) + 5y (x) = xex sin x

est une équation di¤érentielle linéaire du second ordre à coe¢ cients constants. L’équa-
tion homogène associée à cette équation di¤érentielle linéaire est l’équation di¤érentielle
sans second membre
y00 (x) + 2y0 (x) + 5y (x) = 0

Dé…nition 5.6 Une solution d’une équation di¤érentielle du second ordre

F (x; y (x) ; y0 (x) ; y00 (x)) = 0

sur un intervalle ]a; b[ est une fonction à valeur réelle y = y (x) telle que toutes les
dérivées y0 (x) ; y00 (x) de y (x) existent sur l’intervalle ]a; b[, et y (x) satisfait l’équation
pour chaque valeur de x dans l’intervalle. Résoudre une équation di¤érentielle signi…e
trouver toutes les solutions possibles de l’équation donnée.

Exemple 5.4 Les fonctions y1 (x) = cos (ax) et y2 (x) = sin (ax) sont des solutions de l’équa-
tion di¤érentielle
y00 (x) + a2 y (x) = 0

Dé…nition 5.7 Trouver la solution particulière de l’équation di¤érentielle du second ordre

F (x; y (x) ; y0 (x) ; y00 (x)) = 0

telle que y (x0 ) = y0 ; y0 (x0 ) = y1 , où y0 et y1 sont des constantes réelles arbitraires,


s’appelle la résolution d’un problème de valeur initiale (IVP). Les 2 valeurs spéci…ées
y (x0 ) = y0 ; y0 (x0 ) = y1 sont appelées conditions initiales.
5.2 Equations di¤érentielles linéaires du second ordre 135
Exemple 5.5 La fonction y (x) = 2 cos (ax) + sin (ax) est une solution de l’équation di¤é-
rentielle
y00 (x) + a2 y (x) = 0

avec conditions initiales y (0) = 2; y0 (0) = a.

Dé…nition 5.8 Un problème à conditions aux limites (BVP) est un problème de détermina-
tion d’une solution à une équation di¤érentielle soumise à des conditions sur la fonction
inconnue spéci…ée à deux ou plusieurs valeurs de la variable indépendante (par exemple
y (a) = ,y (b) = ). Ces conditions sont appelées conditions aux limites.

Exemple 5.6 La fonction y (x) = a cos (x) + b sin (x) est une solution de l’équation di¤éren-
tielle
y00 (x) + y (x) = 0
p
avec conditions aux limites y (0) = 1; y 4
= 1, si et seulement si a = 1 et b = 2 1.
p
2
y (0) = a = 1 ; y = (a + b) = 1
4 2

5.2.2 Equations linéaires homogènes à coe¢ cients constants

Théorème 6.1 Soient y1 (x) et y2 (x) deux solutions de l’équation di¤érentielle linéaire ho-
mogène du second ordre à coe¢ cients constants

ay00 (x) + by0 (x) + cy (x) = 0 (E.4)

sur un intervalle I. Alors la combinaison linéaire y (x) = y1 (x) + y2 (x), où et


sont des constantes arbitraires, est également une solution sur cet intervalle.

Dé…nition 6.1 Un ensemble de n fonctions f m: I ! R ; m = 1; 2; :::; ng sur un inter-


valle I est dit linéairement dépendant dans l’intervalle I s’il existe des constantes
fcm ; m = 1; 2; :::; ng, pas tous zéro, de sorte que

c1 1 (x) + c2 2 (x) + ::: + cn n (x) = 0

pour chaque x 2 I. Si l’ensemble des fonctions f m: I ! R ; m = 1; 2; :::; ng ne dépend


pas linéairement de dans l’intervalle I, on dit qu’il est linéairement indépendant.
5.2 Equations di¤érentielles linéaires du second ordre 136
Théorème 6.2 Un ensemble de n fonctions f m: I ! R ; m = 1; 2; :::; ng sur un intervalle
I est linéairement indépendant dans l’intervalle I si et seulement si la condition suivante
est satisfaite : s’il existe des constantes fcm ; m = 1; 2; :::; ng satisfaisant

c1 1 (x) + c2 2 (x) + ::: + cn n (x) = 0

pour chaque x 2 I, alors c1 = c2 = ::: = cn = 0.

Exemple 6.1 Les fonctions femx ; m = 0; 1; 2; :::; ng sont linéairement indépendantes sur
R.

Solution : Supposons qu’il existe des constantes fcm ; m = 0; 1; 2; :::; ng satisfaisant

c0 + c1 ex + c2 e2x + ::: + cn enx = 0

pour chaque x 2 R, alors

lim c0 + c1 ex + c2 e2x + ::: + cn enx = c0 = 0


x! 1

donc
c1 ex + c2 e2x + ::: + cn enx = 0 ) c1 + c2 ex + ::: + cn e(n 1)x
=0

lim c1 + c2 ex + ::: + cn e(n 1)x


= c1 = 0
x! 1

De la même manière on montre que c2 = ::: = cn = 0, d’où c0 = c1 = c2 = ::: = cn = 0.

Exemple 6.2 Les fonctions sin x et cos x sont linéairement indépendantes sur R.

Solution : Supposons qu’il existe deux constantes c1 and c2 satisfaisant

c1 sin x + c2 cos x = 0

pour chaque x 2 R, alors

x = 0 ) c2 = 0 ; x = ) c1 = 0
2

Exemple 6.3 Les fonctions 1; x sin2 x et x cos (2x) sont linéairement indépendantes sur tout
intervalle I R.

Solution : On a cos (2x) = 1 2sin2 x, d’où

cos (2x) + 2sin2 x 1=0


5.2 Equations di¤érentielles linéaires du second ordre 137
pour chaque x 2 I, alors il existe des constantes c1 = 1; c2 = 2; c3 = 1, pas tous zéro, de
sorte que
c1 cos (2x) + c2 sin2 x + c3 1 = 0

pour chaque x 2 I.

Dé…nition 6.2 Soient 1 et 2 deux fonctions dérivables sur un intervalle I. Le déterminant

1 (x) 2 (x) 0 0
W [ 1; 2 ] (x) = 0 0 = 1 (x) 2 (x) 2 (x) 1 (x)
1 (x) 2 (x)

est appelé le Wronskian des fonctions.

Théorème 6.3 Soient 1 et 2 deux fonctions dérivables sur un intervalle I. Si le Wronskian


des fonctions W [ 1 ; 2 ] (x) est di¤érent de zéro en un certain point x0 de I, alors ils
sont linéairement indépendants.

Exemple 6.4 Les fonctions sin (mx) et cos (nx), m; n 2 N , sont linéairement indépendantes
sur R.

Solution : Le Wronskian de ces fonctions est non nul au point x = n m


si n 6= m

sin (mx) cos (nx)


W [sin (mx) ; cos (nx)] = = (sin (mx) sin (nx) + cos (mx) cos (nx))
cos (mx) sin (nx)

W [sin (mx) ; cos (nx)] = cos ((n m) x)

Si n = m, alors W [sin (mx) ; cos (nx)] = 1. Doncles fonctions sin (mx) et cos (nx), m; n 2
N , sont linéairement indépendantes sur R

Exemple 6.5 Les fonctions eax et ebx , a 6= b 2 R, sont linéairement indépendantes sur R.

Solution : Le Wronskian de ces fonctions est non nul

eax ebx
W [sin (mx) ; cos (nx)] = = (b a) e(a+b)x 6= 0
aeax bebx

Théorème 6.4 Soient y1 (x) et y2 (x) deux solutions de l’équation di¤érentielle linéaire ho-
mogène du second ordre à coe¢ cients constants

ay00 (x) + by0 (x) + cy (x) = 0

sur un intervalle I. Alors l’ensemble des solutions y1 (x) et y2 (x) est linéairement indé-
pendant sur l’intervalle I si et seulement si W [ 1 ; 2 ] (x) 6= 0 pour chaque x 2 I.
5.2 Equations di¤érentielles linéaires du second ordre 138
Théorème 6.5 Tout ensemble des solutions linéairement indépendantes y1 (x) et y2 (x) de
l’équation di¤érentielle linéaire homogène du second ordre à coe¢ cients constants

ay00 (x) + by0 (x) + cy (x) = 0

sur un intervalle I est dit être un ensemble fondamental de solutions sur l’intervalle I.

Théorème 6.6 Il existe un ensemble fondamental de solutions pour l’équation di¤érentielle


linéaire homogène du second ordre à coe¢ cients constants

ay00 (x) + by0 (x) + cy (x) = 0

sur un intervalle I

Théorème 6.7 Soient y1 (x) et y2 (x) deux solutions de l’équation di¤érentielle linéaire ho-
mogène du second ordre à coe¢ cients constants

ay00 (x) + by0 (x) + cy (x) = 0 (E.4)

sur un intervalle I. Alors la solution générale de l’équation di¤érentielle (E:4) sur l’in-
tervalle I est
y (x) = y1 (x) + y2 (x)

où et sont des constantes arbitraires.

Dé…nition 6.3 A…n de résoudre l’équation di¤érentielle (E:4),

ay00 (x) + by0 (x) + cy (x) = 0 (E.4)

nous devons rechercher une solution générale de la forme

y (x) = Ay1 (x) + By2 (x)

où A et B sont des constantes arbitraires et y1 et y2 sont deux solutions linéairement


indépendantes de l’équation (E:4). La forme de l’équation di¤érentielle (E:4) suggère
que l’on regarde d’abord les solutions de la forme y (x) = erx , où r est une constante.
En prenant la première et la deuxième dérivée de y (x) = erx et en les insérant dans
l’équation (E:4), nous obtenons l’équation

ar2 + br + c erx = 0
5.2 Equations di¤érentielles linéaires du second ordre 139
qui conduit à l’équation algébrique

ar2 + br + c = 0 (E.5)

Par conséquent, y (x) = erx est une solution de l’équation di¤érentielle (E:4) si et
seulement si r est une solution de l’équation algébrique (E:5). L’équation (E:5) est
appelée l’équation caractéristique associée à l’équation di¤érentielle di¤érentielle (E:4).
Nous avons trois possibilités pour les solutions de

1. L’équation caractéristique a deux racines réelles distinctes r1 6= r2 ,

2. L’équation caractéristique a une racine double r1 = r2 = r,

3. L’équation caractéristique a deux racines conjuguées complexes r1 = + i , r2 = i .

Théorème 6.8 Si l’équation caractéristique (E:5) a deux racines réelles distinctes, la solu-
tion générale est donnée par

y (x) = Aer1 x + Ber2 x

où A et B sont des constantes arbitraires.

Preuve Si l’équation caractéristique (E:5) a deux racines réelles distinctes r1 6= r2 , alors


= b2 4ac > 0 et les racines sont
p p
b + b2 4ac b b2 4ac
r1 = ; r2 =
2a 2a
Ainsi, les fonctions y1 (x) = er1 x et y2 (x) = er2 x sont deux solutions indépendantes de
l’équation di¤érentielle (E:4). Par conséquent, la solution générale est donnée par

y (x) = Aer1 x + Ber2 x

où A et B sont des constantes arbitraires.

Exemple 6.6 Trouvez les solutions à l’équation di¤érentielle


p
y00 2 5y0 + 4y = 0 (A.1)

avec conditions initiales y (0) = 0, y0 (0) = 0.

Solution : L’équation caractéristique associée à l’équation di¤érentielle (A:1) est : r2


p
2 5r + 4 = 0. Cette équation a deux racines :
p p
r1 = 5 + 1 ; r2 = 5 1
5.2 Equations di¤érentielles linéaires du second ordre 140
Ainsi, la solution générale de l’équation di¤érentielle (A:1) est donnée par
p p p
y (x) = Ae( 5+1)x
+ Be( 5 1)x
=e 5x
Aex + Be x

Utilisant des conditions initiales y (0) = 0, y0 (0) = 1, on trouve B = A= 1=2, d’où,


p
5x
y (x) = e sinh (x)

Théorème 6.9 Si l’équation caractéristique (E:5) a une racine double r1 = r2 = r, la solution


générale est donnée par
y (x) = (A + Bx) erx

où A et B sont des constantes arbitraires.

Preuve Si l’équation caractéristique (E:5) a une racine double, alors = b2 4ac = 0 et la


b b
x
racine est r = 2a
. Ainsi, la fonction y1 (x) = erx = e 2a est une solution de l’équation
di¤érentielle (E:4). Par conséquent, nous devons trouver une deuxième solution y2 (x)
indépendante de y1 (x) a…n d’écrire la solution générale de l’équation di¤érentielle (E:4).
Cherchons une solution de la forme y2 (x) = u (x) y1 (x), où u (x) est une fonction. En
prenant la première et la deuxième dérivée y2 (x), on obtient

y20 (x) = fu0 (x) y1 (x) + y10 (x) u (x)g

comme y10 (x) = rerx = ry1 (x), donc

y20 (x) = fu0 (x) + ru (x)g y1 (x)

y200 (x) = fu00 (x) + ru0 (x)g y1 (x) + fu0 (x) + ru (x)g y10 (x)

y200 (x) = u00 (x) + 2ru0 (x) + r2 u (x) y1 (x)

Pour que y2 (x) soit une solution de l’équation di¤érentielle (E:4), la fonction u (x) doit
donc satisfaire l’équation l’équation di¤érentielle

au00 (x) + (2ar + b) u0 (x) + ar2 + br + c u (x) = 0

Puisque r est une solution de l’équation caractéristique (E:5), alors nous obtenons

au00 (x) + (2ar + b) u0 (x) = 0


5.2 Equations di¤érentielles linéaires du second ordre 141
b
Comme r = 2a
dans ce cas, la fonction u (x) doit donc satisfaire l’équation l’équation
di¤érentielle u00 (x) = 0;qui pour solution u (x) = k1 x+k2 , où k1 et k2 sont des constantes
arbitraires. Il su¢ t de choisir une seule solution. Nous pouvons choisir la solution u (x) =
x. Ainsi, la deuxième solution est

y2 (x) = u (x) y1 (x) = xerx

Par conséquent, la solution générale est donnée par

y (x) = (A + Bx) erx

où A et B sont des constantes arbitraires.

Exemple 6.7 Trouvez les solutions à l’équation di¤érentielle

y00 2ay0 + a2 y = 0 ; a > 0 (A.2)

Solution : L’équation caractéristique associée à l’équation di¤érentielle (A:2) est : r2


2ar + a2 = 0. Cette équation a une racine double r1 = r2 = a. Ainsi, la solution générale
de l’équation di¤érentielle (A:2) est donnée par

y (x) = (A + Bx) eax

Théorème 6.10 Si l’équation caractéristique (E:5) a deux racines conjuguées complexes


r1 = + i , r2 = i , la solution générale est donnée par

x x
y (x) = Ae cos ( x) + Be sin ( x)

où A et B sont des constantes arbitraires, et et sont données par


p
b 4ac b2
= ; =
2a 2a

Preuve Si l’équation caractéristique (E:5) a deux racines conjuguées complexes r1 = +i ,


r2 = i , , alors = b2 4ac < 0 et les racines sont
p p
b + i 4ac b2 b i 4ac b2
r1 = ; r2 =
2a 2a

d’où p
b 4ac b2
= ; =
2a 2a
5.2 Equations di¤érentielles linéaires du second ordre 142
Ainsi, les fonctions z1 (x) = er1 x et z2 (x) = er2 x sont deux solutions indépendantes
de l’équation di¤érentielle (E:4). Dans ce cas, en utilisant la formule d’Euler ei =
cos + i sin , on obtient

z1 (x) = er1 x = e x
fcos ( x) + i sin ( x)g

z2 (x) = er2 x = e x
fcos ( x) i sin ( x)g

Comme
1 1 x
y1 (x) = z1 (x) + z2 (x) = e cos ( x)
2 2
et
1 1 x
y2 (x) = z1 (x) z2 (x) = e sin ( x)
2i 2i
deux solutions indépendantes de l’équation di¤érentielle (E:4), alors la solution générale
de l’équation di¤érentielle (E:4) est donnée par

x
y (x) = Ay1 (x) + By2 (x) = e fA cos ( x) + B sin ( x)g

Exemple 6.8 Trouvez les solutions à l’équation di¤érentielle

y00 py0 + p2 y = 0 ; p > 0 (A.3)

avec conditions initiales y (0) = 0, y0 (0) = 0.

Solution : L’équation caractéristique associée à l’équation di¤érentielle (A:3) est : r2 pr +


p2 = 0. Cette équation a deux racines :
p p
1+i 3 1 i 3
r1 = p ; r2 = p
2 2

Ainsi, la solution générale de l’équation di¤érentielle (A:3) est donnée par


( p ! p !)
1 3 3
y (x) = e 2 px A cos px + B sin px
2 2
p
Utilisant des conditions initiales y (0) = 1, y0 (0) = 1 2 3 p, on trouve B = A = 1, d’où,
( p ! p !) p !
1 3 3 p 1 3
y (x) = e 2 px cos px sin px = 2e 2 px sin px
2 2 2 4
5.2 Equations di¤érentielles linéaires du second ordre 143
5.2.3 Equations linéaires non homogènes à coe¢ cients constants

Théorème 7.1 On considère l’équation di¤érentielle linéaire du second ordre

a (x) y00 (x) + b (x) y0 (x) + c (x) y (x) = f (x) (E.6)

où a (x), b (x), c (x) et f (x) sont des fonctions connues de x et où y (x) est la fonction
de x à déterminer. Alors, la solution de l’équation di¤érentielle (E:6) est donnée par

y (x) = yh (x) + yp (x)

où yh (x) est la solution générale de l’équation di¤érentielle homogène

a (x) y00 (x) + b (x) y0 (x) + c (x) y (x) = 0 (E.7)

et yp (x) est une solution particulière de l’équation di¤érentielle (E:6). Soient y1 (x)
et y2 (x) deux solutions linéairement indépendantes de l’équation homogène (E:7), la
solution de l’équation homogène (E:7) est donnée par

yh (x) = Ay1 (x) + By2 (x)

où A et B sont des constantes arbitraires. Ainsi, la solution de l’équation di¤érentielle


(E:6) est donnée par
y (x) = Ay1 (x) + By2 (x) + yp (x)

Théorème 7.2 On considère l’équation di¤érentielle linéaire du second ordre

ay00 (x) + by0 (x) + cy (x) = f (x) (E.8)

où a, b, c sont des constantes et f (x) est une fonction de la forme f (x) = e x , où


= + i est un nombre complexe. Nous dé…nissons l’opérateur di¤érentiel

d
P (D) = aD2 + bD + c ; D =
dx
x
alors P (D) e = P ( ) e x , où P ( ) = a 2
+ b + c.

1. Si P ( ) 6= 0, alors, une solution particulière de l’équation di¤érentielle (E:8) est donnée


par
1 x
yp (x) = P ( )e
5.2 Equations di¤érentielles linéaires du second ordre 144
2. Si P ( ) = 0, et si est une racine simple de l’équation P (r) = 0, alors, une solution
particulière de l’équation di¤érentielle (E:8) est donnée par

1
yp (x) = [P0 ( )] xe x

3. Si P ( ) = 0, et si est une racine double de l’équation P (r) = 0, alors, une solution


particulière de l’équation di¤érentielle (E:8) est donnée par

1 1 2
yp (x) = [P00 ( )] x2 e x
= xe x
2a

Exemple 7.1 Trouvez les solutions à l’équation di¤érentielle


p 2x
y00 5ay0 + a2 y = ea ; a>0 (A.1)

Solution : L’équation caractéristique associée à l’équation di¤érentielle (A:1) est : r2


p
5ar + a2 = 0. Cette équation a deux racines :
p p
5+1 5 1
r1 = a ; r2 = a
2 2
p 0
Ainsi, la solution générale de l’équation di¤érentielle homogène y00 5ay + a2 y = 0 est
donnée par
p
y (x) = e 5x
Aex + Be x

p
5 1
1. Si a 6= 2
, on a P (a2 ) 6= 0, alors, une solution particulière de l’équation di¤érentielle
(E:1) est donnée par

1 2x 1 2
yp (x) = P a2 ea = p ea x
a2 5a + 1 a2

Ainsi, la solution générale de l’équation di¤érentielle (E:1) est donnée par


p 1 2
y (x) = e 5x
Aex + Be x
+ p ea x
a2 5a + 1 a2

p
5 1
2. Si a = 2
, on a P (a2 ) = 0, et si est une racine simple de l’équation P (r) = 0, alors,
une solution particulière de l’équation di¤érentielle (E:8) est donnée par

1 2x 1 2x
yp (x) = P0 a2 xea = p xea
2a 5 a
Ainsi, la solution générale de l’équation di¤érentielle (E:1) est donnée par
p 1 2x
y (x) = e 5x
Aex + Be x
+ p xea
2a 5 a
5.2 Equations di¤érentielles linéaires du second ordre 145
p p
p
5x x x 1 5 3+p5 x 5+1
y (x) = e Ae + Be xe 2 ; Si a =
2 2
p p
p
p 1 + 5 3 5x 5 1
y (x) = e 5x Aex + Be x xe 2 ; Si a =
2 2
Exemple 7.2 Trouvez les solutions à l’équation di¤érentielle
p
y00 2ay0 + a2 y = e ax
; a>0 (A.2)

Solution : L’équation caractéristique associée à l’équation di¤érentielle (A:2) est : r2


2ar + a2 = 0. Cette équation a une racine double r1 = r2 = a. Ainsi, la solution générale
de l’équation di¤érentielle homogène y00 2ay0 + a2 y = 0 est donnée par

y (x) = (A + Bx) eax


p
1. Si a 6= 1, on a P ( a) 6= 0, alors, une solution particulière de l’équation di¤érentielle (A:2)
est donnée par
1
p p1 ax
p
ax
yp (x) = P a e
= p 2 e
( a a)
Ainsi, la solution générale de l’équation di¤érentielle (E:1) est donnée par
1 p
y (x) = (A + Bx) eax + p 2e
ax
( a a)
p p
2. Si a = 1, on a P ( a) = 0, et a = 1 est une racine double de l’équation P (r) = 0, alors,
une solution particulière de l’équation di¤érentielle (E:1) est donnée par
p 1 p 1
yp (x) = P00 a x2 e ax
= x2 ex
2
Ainsi, la solution générale de l’équation di¤érentielle (E:1) est donnée par
1
y (x) = (A + Bx) ex + x2 ex
2
Théorème 7.3 On considère l’équation di¤érentielle linéaire du second ordre

ay00 (x) + by0 (x) + cy (x) = f (x) (E.8)

x
où a, b, c sont des constantes et f (x) est une fonction de la forme f (x) = e cos ( x),
où ; sont des constantes réelles. Dans ce cas on a f (x) = Re e( +i )x
= Re (e x ), où
= + i , d’où

P (D) f (x) = P (D) Re (e x ) = Re (P (D) e x ) = Re (P ( ) e x )

2
où P ( ) = a + b + c.
5.2 Equations di¤érentielles linéaires du second ordre 146
1. Si P ( ) 6= 0, alors, une solution particulière de l’équation di¤érentielle (E:8) est donnée
par
1 x x
yp (x) = Re P ( )e =e fA cos ( x) + B sin ( x)g
1 1
où A = Re (P ( )) et B = Im (P ( )).

2. Si P ( ) = 0, et si est une racine simple de l’équation P ( ) = 0, alors, une solution


particulière de l’équation di¤érentielle (E:8) est donnée par
n o
1
yp (x) = Re [P0 ( )] xe x
= xe x
fA cos ( x) + B sin ( x)g

1 1
où A = Re [P0 ( )] et B = Im [P0 ( )] .

Exemple 7.3 Trouvez les solutions à l’équation di¤érentielle


p
y00 2py0 + 4p2 y = epx cos 3x ; p>0 (A.3)

Solution : L’équation caractéristique associée à l’équation di¤érentielle (A:3) est : r2


2pr + 4p2 = 0. Cette équation a deux racines :
p p
r1 = 1 + i 3 p ; r2 = 1 i 3 p

Ainsi, la solution générale de l’équation di¤érentielle homogène y00 2py0 + 4p2 y = 0 est
donnée par
n p p o
y (x) = epx A cos 3px + B sin 3px
p p
Dans ce cas on a f (x) = epx cos 3x et P ( ) = 2
2p + 4p2 où = p + i 3.

1. Si p 6= 1, on a
P ( ) = 3 p2 1 6= 0

alors, une solution particulière de l’équation di¤érentielle (A:1) est donnée par

1 x 1 p
yp (x) = Re P ( )e = epx cos 3px
3 (p2 1)

Ainsi, la solution générale de l’équation di¤érentielle (A:3) est donnée par

1 p p
y (x) = epx A+ cos 3px + B sin 3px
3 (p2 1)
5.2 Equations di¤érentielles linéaires du second ordre 147
p
2. Si p = 1, on a P ( ) = 0, et = 1 + i 3 est une racine simple de l’équation P (r) =
r2 2pr + 4p2 = 0, alors, une solution particulière de l’équation di¤érentielle (A:1) est
donnée par
1 p
yp (x) = p xex sin 3x
2 3
Ainsi, la solution générale de l’équation di¤érentielle (A:3) est donnée par
n p p o 1 p
y (x) = epx A cos 3px + B sin 3px + p xex sin 3x
2 3
Théorème 7.4 On considère l’équation di¤érentielle linéaire du second ordre

ay00 (x) + by0 (x) + cy (x) = f (x) (E.8)

x
où a, b, c sont des constantes et f (x) est une fonction de la forme f (x) = e sin ( x),
où ; sont des constantes réelles. Dans ce cas on a f (x) = Im e( +i )x
= Im (e x ),
où = + i , d’où

P (D) f (x) = P (D) Im (e x ) = Im (P (D) e x ) = Im (P ( ) e x )

2
où P ( ) = a + b + c.

1. Si P ( ) 6= 0, alors, une solution particulière de l’équation di¤érentielle (E:8) est donnée


par
1 x x
yp (x) = Im P ( )e =e fA cos ( x) + B sin ( x)g
1 1
où A = Im (P ( )) et B = Re (P ( )).

2. Si P ( ) = 0, et si est une racine simple de l’équation P ( ) = 0, alors, une solution


particulière de l’équation di¤érentielle (E:8) est donnée par
n o
1
yp (x) = Im [P0 ( )] xe x = xe x fA cos ( x) + B sin ( x)g

1 1
où A = Im [P0 ( )] et B = Re [P0 ( )] .

Exemple 7.4 Trouvez les solutions à l’équation di¤érentielle


p
y00 2py0 + 4p2 y = epx sin 2 3x ; p>0 (A.4)

Solution : L’équation caractéristique associée à l’équation di¤érentielle (A:4) est : r2


2pr + 4p2 = 0. Cette équation a deux racines :
p p
r1 = 1 + i 3 p ; r2 = 1 i 3 p
5.2 Equations di¤érentielles linéaires du second ordre 148
Ainsi, la solution générale de l’équation di¤érentielle homogène y00 2py0 + 4p2 y = 0 est
donnée par
n p p o
px
y (x) = e A cos 3px + B sin 3px
p p
Dans ce cas on a f (x) = epx sin 2 3x et P ( ) = 2 2p + 4p2 où = p + i2 3.

1. Si p 6= 2, on a
P ( ) = 3 p2 4 6= 0

alors, une solution particulière de l’équation di¤érentielle (A:1) est donnée par

1 p
yp (x) = epx sin 2 3x
3 (p2 4)

Ainsi, la solution générale de l’équation di¤érentielle (A:4) est donnée par


p p 1 p
y (x) = epx A cos 3px + B sin 3px + sin 2 3x
3 (p2 4)
p
2. Si p = 2, on a P ( ) = 0, et = 2 1 + i 3 est une racine simple de l’équation P (r) =
r2 2pr + 4p2 = 0, alors, une solution particulière de l’équation di¤érentielle (A:1) est
donnée par
1 p
yp (x) = p xe2x cos 2 3x
3
Ainsi, la solution générale de l’équation di¤érentielle (A:4) est donnée par
p p 1 p
y (x) = epx A cos 3px + B sin 3px p xe2x cos 2 3x
3

Théorème 7.5 On considère l’équation di¤érentielle linéaire du second ordre

ay00 (x) + by0 (x) + cy (x) = f (x) (E.8)

où a, b, c sont des constantes et f (x) est une fonction de la forme f (x) = xm e x , où


; sont des constantes réelles et m 2 N. Alors, une solution particulière de l’équation
di¤érentielle (E:8) est donnée par

yp (x) = xp mx
m
+ m 1x
m 1
+ ::: + 1x + 0 e x

où 0, 1 ,..., m sont des constantes et p est un entier donné par

1. p = 0, si P ( ) 6= 0.

2. p = 1, si est une racine simple de l’équation P ( ) = 0.


5.2 Equations di¤érentielles linéaires du second ordre 149
3. p = 2, si est une racine double de l’équation P ( ) = 0.

Exemple 7.5 Trouvez les solutions à l’équation di¤érentielle

y00 2ay0 3a2 y = xe x


; a>0 ; 2R (A.5)

Solution : L’équation caractéristique associée à l’équation di¤érentielle (A:5) est : r2


2ar 3a2 = 0. Cette équation a deux racines :

r1 = 3a ; r2 = a

Ainsi, la solution générale de l’équation di¤érentielle homogène y00 2ay0 3a2 y = 0 est
donnée par
y (x) = Ae3ax + Be ax

1
1. Si a 6= 1; 3
, on a
P( = 1) = 1 + 2a 3a2 6= 0

alors, une solution particulière de l’équation di¤érentielle (A:1) est donnée par

x
yp (x) = ( 1 x + 0) e


2 (a + 1) 1
0 = 2 ; 1=
(1 + 2a 3a2 ) (1 + 2a 3a2 )
Ainsi, la solution générale de l’équation di¤érentielle (A:5) est donnée par

y (x) = Ae3ax + Be ax
+ ( 1x + 0) e
x

1
2. Si a = 1, ou bien a = 3
, on a P ( = 1) = 0, = 1 est une racine simple de l’équation
P (r) = r2 2ar 3a2 = 0, alors, une solution particulière de l’équation di¤érentielle
(A:1) est donnée par
x
yp (x) = x ( 1 x + 0) e


1 1
1 = ; 0 =
4 (1 + a)2
4 (1 + a)
Ainsi, la solution générale de l’équation di¤érentielle (A:5) est donnée par

y (x) = Ae3x + Be x
+ x ( 1x + 0) e
x
si a = 1

x 1 1
y (x) = Ae + Be 3 x + x ( 1 x + 0) e
x
si a =
3
5.2 Equations di¤érentielles linéaires du second ordre 150
Théorème 7.6 On considère l’équation di¤érentielle linéaire du second ordre

ay00 (x) + by0 (x) + cy (x) = f (x) (E.8)

x
où a, b, c sont des constantes et f (x) est une fonction de la forme f (x) = xm e cos ( x),
x
ou bien de la forme f (x) = xm e sin ( x), où ; ; sont des constantes réelles et
m 2 N. Alors, une solution particulière de l’équation di¤érentielle (E:8) est donnée par

yp (x) = xp am xm + am 1 xm 1
+ ::: + a1 x + a0 e x
cos ( x)

+ xp bm xm + bm 1 xm 1
+ ::: + b1 x + b0 e x
sin ( x)

où a0 , a1 ,..., am ; b0 , b1 ,..., bm sont des constantes et p est un entier donné par

1. p = 0, si P ( ) 6= 0, où = +i .

2. p = 1, si est une racine simple de l’équation P ( ) = 0, où = +i .

Théorème 7.8 On considère l’équation di¤érentielle linéaire du second ordre

ay00 (x) + by0 (x) + cy (x) = f (x) (E.8)

où a, b, c sont des constantes et f (x) est une fonction de la forme f (x) = f1 (x)+f2 (x), où
f1 (x) et f2 (x) sont deux fonctions. Si yp1 (x) est une solution particulière de l’équation
di¤érentielle
ay00 (x) + by0 (x) + cy (x) = f1 (x)

yp2 (x) est une solution particulière de l’équation di¤érentielle

ay00 (x) + by0 (x) + cy (x) = f2 (x)

alors, yp (x) = yp1 (x) + yp2 (x) est une solution particulière de l’équation di¤érentielle
(E:8).

5.2.4 Méthode de variation des paramètres

Théorème 8.1 On considère l’équation di¤érentielle linéaire du second ordre

ay00 (x) + by0 (x) + cy (x) = f (x) (E.8)

où a, b, c sont des constantes et f (x) est une fonction. Soient y1 (x) et y2 (x) deux
solutions linéairement indépendantes de l’équation homogène

ay00 (x) + by0 (x) + cy (x) = 0 (E.9)


5.2 Equations di¤érentielles linéaires du second ordre 151
Alors, une solution particulière de l’équation di¤érentielle (E:8) est donnée par
Z Z
1 y2 (x) f (x) y1 (x) f (x)
yp (x) = y1 (x) dx + y2 (x) dx (E.15)
a W [y1 ; y2 ] (x) W [y1 ; y2 ] (x)

où W [y1 ; y2 ] est le Wronskian des deux fonctions y1 (x) et y2 (x).

Preuve On considère l’équation di¤érentielle linéaire du second ordre

ay00 (x) + by0 (x) + cy (x) = f (x) (E.8)

où a, b, c sont des constantes et f (x) est une fonction. Soient y1 (x) et y2 (x) deux
solutions linéairement indépendantes de l’équation homogène

ay00 (x) + by0 (x) + cy (x) = 0 (E.9)

La solution de l’équation homogène (E:9) est donnée par

y (x) = c1 y1 (x) + c2 y2 (x) (E.10)

où c1 et c2 sont des constantes arbitraires. L’idée de la méthode de variation des para-


mètres est de remplacer les constantes c1 et c2 dans l’équation (E:10) par des fonctions
inconnues u1 (x) et u2 (x), et d’essayer de déterminer u1 (x) et u2 (x) de telle sorte que
la fonction
yp (x) = u1 (x) y1 (x) + u2 (x) y2 (x) (E.11)

sera une solution particulière de l’équation non homogène (E:8). La première dérivée
de y (x) est donnée par

yp0 = (u1 y10 + u2 y20 ) + (u01 y1 + u02 y2 )

A…n de simpli…er les calculs, on impose la condition suivante sur les fonctions inconnues
u1 (x) et u2 (x)
u01 y1 + u02 y2 = 0 (E.12)

Par conséquent, yp0 prend la forme simple yp0 = u1 y10 +u2 y20 , La seconde dérivée de yp0 (x)
prend la forme suivante

yp00 = (u1 y100 + u2 y200 ) + (u01 y10 + u02 y20 )


5.2 Equations di¤érentielles linéaires du second ordre 152
en insérant yp , yp0 et yp00 dans l’équation non homogène (E:8) on obtient l’équation

u1 (ay001 + by01 + cy1 ) + u2 (ay002 + by02 + cy2 ) + au01 y10 + au02 y20 = f

et en remarquons que y1 (x) et y2 (x) sont deux solutions linéairement indépendantes


de l’équation homogène (E:9), on obtient l’équation di¤érentielle linéaire suivante
1
u01 y10 + u02 y20 = f (E.13)
a
Nous avons donc un système algébrique de deux équations avec les deux inconnues u01
et u02
u01 y1 + u02 y2 = 0
(E.14)
u01 y10 + u02 y20 = a1 f
Ce système algébrique a pour solution
1 y2 (x) 1 y2 (x)
u01 (x) = f (x) = f (x)
a y1 (x) y2 (x) y10 (x) y2 (x)
0
a W [y1 ; y2 ] (x)
1 y1 (x) 1 y1 (x)
u02 (x) = 0 0
f (x) = f (x)
a y1 (x) y2 (x) y1 (x) y2 (x) a W [y1 ; y2 ] (x)
où W [y1 ; y2 ] est le Wronskian des deux fonctions y1 (x) et y2 (x). Une simple intégration
donne Z
1 y2 (x)
u1 (x) = f (x) dx
a W [y1 ; y2 ] (x)
Z
1 y1 (x)
u2 (x) = f (x) dx
a W [y1 ; y2 ] (x)
Alors, une solution particulière de l’équation di¤érentielle (E:8) est donnée par
Z Z
1 y2 (x) f (x) y1 (x) f (x)
yp (x) = y1 (x) dx + y2 (x) dx (E.15)
a W [y1 ; y2 ] (x) W [y1 ; y2 ] (x)
Exemple 8.1 Utiliser la méthode de variation des paramètres pour trouver une solution
particulière de l’équation di¤érentielle

y00 a2 y = xn ; a > 0 ; n 2 N (A.1)

Solution : La solution de l’équation homogène y00 a2 y = 0 est donnée par

y (x) = c1 eax + c2 e ax

où c1 et c2 sont des constantes arbitraires. On cherche une solution particulière de l’équation


non homogène (A:1) sous la forme

yp (x) = u1 (x) eax + u2 (x) e ax


5.2 Equations di¤érentielles linéaires du second ordre 153
Les deux équations simultanées générées à l’aide de la méthode de variation des paramètres
sont
u01 eax + u02 e ax = 0
u01 eax u02 e ax = a1 xn
Résoudre pour u1 et intégrer donne
Z Z
1 n ax 1 1
u01= x e ; u1 (x) = x e dx = n+2 sn e s ds ; s = ax
n ax
2a 2a 2a
R
Si on pose Jn = sn e s ds, alors une intégration par partie donne
Z Z
Jn = s e ds = s e + n sn 1 e s ds
n s n s

s 1 1 1 n s
Jn = sn e + nJn 1 ; Jn Jn 1 = s e
n! (n 1) ! n!
P
n 1 1 Pn 1 m s
Jm Jm 1 = s e
m=1 m! (m 1) ! m=1 m!

1 Pn 1 m s Pn 1 m s
Jn J0 = s e ; Jn = n!J0 n! s e
n! m=1 m! m=1 m!
R
Comme J0 = e s ds = e s
, alors

s
Pn 1 m s
Pn 1 m s
Jn = n! e s e = n! s e
m=1 m! m=0 m!

d’où
n!e s Pn sm n!e ax Pn am
u1 (x) = = xm
2an+2 m=0 m! 2a n+2
m=0 m!

De même, la résolution de u2 et l’intégration donne


Z Z
1 n ax 1 n ax 1
u2 (x) = x e ; u2 (x) = x e dx = sn es ds ; s = ax
2a 2a 2an+2
R
Si on pose Jn = sn es ds, alors une intégration par partie donne
Z Z
n s n s
Jn = s e ds = s e n sn 1 es ds

( 1) n ( 1) n 1 ( 1) n n s
Jn = s n e s nJn 1 ; Jn Jn 1 = s e
n! (n 1) ! n!
P
n ( 1) m ( 1) m 1 Pn ( 1) m
Jm Jm 1 = sm es
m=1 m! (m 1) ! m=1 m!
( 1) n Pn ( 1) m Pn ( 1) m
Jn J0 = sm es ; Jn = n! ( 1) n J0 sm es
n! m=1 m! m=1 m!
5.2 Equations di¤érentielles linéaires du second ordre 154
R
Comme J0 = es dx = es , alors

Pn ( 1) m Pn ( 1) m
Jn = n! ( 1) n es s m es = n! ( 1) n s m es
m=1 m! m=0 m!

d’où
n!es P
n
n ( 1) m n!eax Pn ( 1) m am
u2 (x) = ( 1) sm = ( 1) n
xm
2an+2 m=0 m! 2an+2 m=0 m!
Une solution particulière de l’équation non homogène (A:1) est donnée par

n! P n am n! P n ( 1) m am
yp (x) = xm ( 1) n xm
2an+2 m=0 m! 2an+2 m=0 m!
n! P n
m+n a
m
yp (x) = 1 + ( 1) xm
2an+2 m=0 m!
Exemple 8.2 Utiliser la méthode de variation des paramètres pour trouver une solution
particulière de l’équation di¤érentielle

cos (ax)
y00 + a2 y = ; a>0 (A.1)
sin2 (ax)

dans l’intervalle 0; 2a .

Solution : La solution de l’équation homogène y00 + a2 y = 0 est donnée par

y (x) = c1 cos (ax) + c2 sin (ax)

où c1 et c2 sont des constantes arbitraires. On cherche une solution particulière de l’équation


non homogène (A:1) sous la forme

yp (x) = u1 (x) cos (ax) + u2 (x) sin (ax)

Les deux équations simultanées générées à l’aide de la méthode de variation des paramètres
sont (
u01 cos (ax) + u02 sin (ax) = 0
u01 sin (ax) + u02 cos (ax) = acos(ax)
sin2 (ax)

Résoudre pour u1 donne

sin (ax) cos (ax) cos (ax)


u01 = =
a sin2 (ax) a sin (ax)

une intégration donne


R cos (ax) 1 R d (sin (ax)) 1
u1 (x) = dx = = ln sin (ax)
a sin (ax) a2 sin (ax) a2
5.2 Equations di¤érentielles linéaires du second ordre 155
De même, la résolution de u2 et l’intégration donne

cos2 (ax) 1 R cos2 (ax)


u02 = ; u 2 (x) = dx
a sin2 (ax) a sin2 (ax)

Une intégration par partie donne

1R 1
u2 (x) = cos (ax) d
a2 sin (ax)
1 cos (ax) R 1
u2 (x) = 2
+ a dx = (cot (ax) + ax)
a sin (ax) a2
Une solution particulière de l’équation non homogène (A:1) est donnée par

1
yp (x) = fcos (ax) (1 + ln sin (ax)) + ax sin (ax)g
a2

Exemple 8.3 Utiliser la méthode de variation des paramètres pour trouver une solution
particulière de l’équation di¤érentielle

cos2n 1 (ax)
y00 + a2 y = ; a>0 ; n2N (A.1)
sin2n (ax)

dans l’intervalle 0; 2a .

Solution : La solution de l’équation homogène y00 + a2 y = 0 est donnée par

y (x) = c1 cos (ax) + c2 sin (ax)

où c1 et c2 sont des constantes arbitraires. On cherche une solution particulière de l’équation


non homogène (A:1) sous la forme

yp (x) = u1 (x) cos (ax) + u2 (x) sin (ax)

Les deux équations simultanées générées à l’aide de la méthode de variation des paramètres
sont
u01 cos (ax) + u02 sin (ax) = 0
u01 sin (ax) + u02 cos (ax) = a sin1n (ax)
Résoudre pour u1 donne

sin (ax) cos2n 1 (ax) cos2n 1 (ax)


u01 = =
a sin2n (ax) a sin2n 1 (ax)
une intégration donne
R cos2n 1 (ax) 1 R cos2n 1
(s)
u1 (x) = dx = ds ; s = ax
a sin2n 1 (ax) a2 sin2n 1
(s)
5.2 Equations di¤érentielles linéaires du second ordre 156
R 2n 1 (s)
Si on pose Jn = cos
sin2n 1 (s)
ds, alors une intégration par partie donne

1 R 1
Jn = cos2n 2
(s) d 2n 2
(2n 2) sin (s)

1 cos2n 2
(s) R cos2n 3
(s)
Jn = + (2n 2) dx
(2n 2) sin2n 2
(s) sin2n 3
(s)
1 cos2n 2
(s)
Jn = Jn 1
(2n 2) sin2n 2
(s)
( 1) n cos2n 2
(s)
( 1) n Jn ( 1) n 1 Jn 1 =
(2n 2) sin2n 2
(s)
P
n Pn ( 1) m cos2m 2
(s)
( 1) m Jm ( 1) m 1 Jm 1 =
m=2 m=2 (2m 2) sin2m 2
(s)
Pn ( 1) m cos2m 2
(s)
( 1) n Jn + J1 =
m=2 (2m 2) sin2m 2
(s)
R cos(s)
Comme J1 = sin(s)
ds = ln sin (s), alors

Pn ( 1) m cos2m 2
(s)
Jn = ( 1) n ln sin (s) +
m=2 (2m 2) sin2m 2
(s)

d’où
1 n
Pn ( 1) m cos2m 2
(ax)
u1 (x) = ( 1) ln sin (ax) +
a2 m=2 (2m 2) sin2m 2
(ax)
1 nP1 ( 1) k cos2k (ax)
u1 (x) = ( 1) n ln sin (ax)
a2
k=1 2k sin2k (ax)
Similarly, solving for u2 and integrating gives

cos2n (ax) 1 R cos2n (s)


u02 = ; u2 (x) = 2 ds ; s = ax
a sin2n (ax) a sin2n (s)
R cos2n (s)
Si on pose Jn = sin2n (s)
ds, alors une intégration par partie donne

1 R 1
Jn = cos2n 1
(s) d 2n 1
(2n 1) sin (s)

1 cos2n 1
(s) R cos2n 2
(s)
Jn = + (2n 1) dx
(2n 1) sin2n 1
(s) sin2n 2
(s)
1 cos2n 1
(s) R cos2n 2
(s) 1 cos2n 1
(s)
Jn = dx = Jn 1
(2n 1) sin2n 1
(s) sin2n 2
(s) (2n 1) sin2n 1
(s)
1 cos2n 1
(s)
Jn = Jn 1
(2n 1) sin2n 1
(s)
( 1) n cos2n 1
(s)
( 1) n Jn ( 1) n 1 Jn 1 =
(2n 1) sin2n 1
(s)
5.2 Equations di¤érentielles linéaires du second ordre 157
P
n Pn ( 1) m cos2m 1
(s)
( 1) m Jm ( 1) m 1 Jm 1 =
m=2 m=2 (2m 1) sin2m 1
(s)
Pn ( 1) m cos2m 1
(s)
( 1) n Jn J0 =
m=1 (2m 1) sin2m 1
(s)
R
Comme J0 = ds = s, alors

n
Pn ( 1) m cos2m 1
(s)
Jn = ( 1) s
m=1 (2m 1) sin2m 1
(s)

d’où
1 Pn ( 1) m cos2m 1
(ax)
u2 (x) = ( 1) n ax
a2 m=1 (2m 1) sin2m 1
(ax)
Une solution particulière de l’équation non homogène (A:1) est donnée par

1 nP1 ( 1) m cos2m (ax)


yp (x) = 2 ( 1) n ln sin (ax) cos (ax)
a m=1 2m sin2m (ax)
1 Pn ( 1) m cos2m 1
(ax)
+ 2 ( 1) n ax sin (ax)
a m=1 (2m 1) sin2m 1
(ax)

Exercice 8.1 Soit (x) un fonction dé…nie par

1 + sin x i h
(x) = ; x2 ;+
cos x 2 2

(a) Montrer que (x) est une solution des équations di¤érentielles suivantes

1 1 + sin x
y0 y = 0 ; y 00 y=0
cos x cos2 x

(b) Chercher la solution générale des équations di¤érentielles suivantes


i h
y 00 + y = tan x ; x 2 ;+
i 2 2 h
y 00 + y = tan2 x ; x 2 ;+
2 2

Exercice 8.2

(1) Chercher la solution générale de l’équation di¤érentielle

2
y 00 + ! 20 y = a cos (!x) ; x 2 0;
!
!0
dans le cas où ! > ! 0 > 0 et dans le cas où ! = ! 0 + avec , sachant que
y (0) = 0 et y 0 (0) = 0.
5.2 Equations di¤érentielles linéaires du second ordre 158
(2) Chercher la solution générale de l’équation di¤érentielle suivante

y 00 + 2y 0 3y = g (x)

dans le cas où

g (x) = 7 cos 3x ; g (x) = x2 cos x ; g (x) = 5e 3x

(3) Les deux fonctions y (t) et (t) sont solutions des équations di¤érentielles suivantes

00 0
+ 2n + n2 = 0 (5.1)

y 00 + 2ny 0 + n2 y = 0
(5.2)

avec n; 2 R.

(3:a) Chercher la solution générale (t) de l’équation di¤érentielle (5:1), sachant que (0) =
0
0, (0) = .

(3:b) Chercher une solution particulière yp (t) de l’équation di¤érentielle (5:2) sous la forme

nx
yp (t) = c (x) e

et en déduire que y (t) est donnée par

1 1
y (t) = x2 1 nx e nx
(5.3)
2 3

sachant que y (0) = y 0 (0) = 0.

Exercice 8.3 On note u (x) la solution générale de l’équation di¤érentielle suivante :

y 00 + 2 y 0 + 2
+1 y = e x

où est un nombre réel positif > 0. Chercher la solution générale u (x) dans le cas
où u (0) = 0, u0 (0) = 2
.

Exercice 8.4 En théorie newtonienne l’équation di¤érentielle pour une planète en mouve-
ment sur une orbite non circulaire est

1
u00 + u = (5.4)
p
1
où u ( ) = r( )
, r ( ) est la trajectoire de l’orbite et p est une constante.
5.2 Equations di¤érentielles linéaires du second ordre 159
1
(1:a) Chercher la solution générale u0 ( ) de l’équation (5:4) sous la forme u0 ( ) = p
(a + b cos ),
et en déduire que
1 u2 u 1
u0 ( ) = (1 + e cos ) ; e = (5.5)
p u2 + u 1
sachant que u1 = u0 (0), u2 = u0 ( ), le paramètre e est appelée l’excentricité de l’orbite.

(1:b) Déterminer les valeurs de pour lesquelles u0 ( ) est maximale.

(2) La correction relativiste, a ajouté le terme 3 u2 à l’équation newtonienne (5:4) : u00 +u =


1
p
+3 u2 , où et p sont deux constantes. En première approximation on peut remplacer
u par u0 dans le second terme de l’équation (5:4)

1
u00 + u = + 3 u20 (5.6)
p

La solution générale u ( ) de l’équation (5:6) est de la forme u ( ) = u0 ( ) + ( ),


1
où u0 ( ) = p
(1 + e cos ) est la solution générale de l’équation (5:4), et ( ) est une
solution particulière de l’équation di¤érentielle (5:6).

(2:a) Chercher une solution particulière ( ) de l’équation di¤érentielle (5:6) sous la forme

1
= + A + B sin + C cos 2
p

Déterminer les constantes A, B et C, et en déduire que

1
u( ) = (1 + e (cos + sin )) + $ ( )
p p
e2 1 3
avec $ ( ) = 1 + 2
1 3
cos 2 et = p
.

(2:b) Le paramètre est très petit 1. On néglige le terme p


$ ( ) devant le premier
terme. Montrer que cos ( ) ' cos ( ) + sin + O ( 2 ), et en déduire que

1
u( ) ' (1 + e cos [(1 ) ])
p

L’orbite u ( ) de la planète est approximativement une ellipse. La solution est en e¤et


toujours une fonction périodique, mais pas plus, cependant, avec la période 2 .

(2:c) Le point (périhélie) en lequel l’orbite est plus proche du Soleil se produit lorsque u ( ) =
1
r( )
est maximale. Déterminer les valeurs de pour lesquelles u ( ) est maximale, et en
déduire que u ( ) est maximale pour 0 = 0 et pour 1 ' 2 + ', où ' est donnée par :
6
'=2 = p
. L’angle ' est appelé l’angle de précession du périhélie de l’orbite.
5.2 Equations di¤érentielles linéaires du second ordre 160
Exercice 8.5 En théorie newtonienne l’équation di¤érentielle pour une planète en mouve-
ment sur une orbite non circulaire est

1
u00 + u = (5.7)
p
1
où u ( ) = r( )
, r ( ) est la trajectoire de l’orbite et p est une constante. la solution
générale u0 ( ) de l’équation (5:7) est donnée par

1
u0 ( ) = (1 + e cos ) (5.8)
p

Le paramètre e est appelée l’excentricité de l’orbite. L’orbite u ( ) de la planète est une


ellipse. La solution est une fonction périodique avec la période 2 .
La correction relativiste, a ajouté le terme 3 u2 à l’équation newtonienne (5:7) :

1
u00 + u = + 3 u2 (5.9)
p

où et p sont deux constantes. En première approximation on peut remplacer u par


u0 dans le second terme de l’équation (5:7)

1
u00 + u = + 3 u20 (5.10)
p

La solution générale u ( ) de l’équation (5:10) est de la forme u ( ) = u0 ( ) + ( ), où


u0 ( ) est la solution générale de l’équation (5:7), et ( ) est une solution particulière
de l’équation di¤érentielle (5:10).

(1) Montrer que la solution générale u ( ) de l’équation di¤érentielle (5:10) est donnée par

1
u( ) = (1 + e (cos + sin )) + $ ( ) (5.11)
p p

Déterminer la fonction $ ( ) et le paramètre .

(2) Le paramètre est très petit 1. On néglige le terme p $ ( ) devant le premier terme.
Montrer que
1
u( ) ' (1 + e cos [(1 ) ]) (5.12)
p
L’orbite u ( ) de la planète est approximativement une ellipse. La solution est en e¤et
toujours une fonction périodique, mais pas plus, cependant, avec la période 2 .
Chapitre 6

Transformation de Laplace

6.1 Transformée de Laplace d’une fonction


Dé…nition 1.1 Soit f : [0; +1[ ! R une fonction réelle sur [0; +1[. La transformation la-
place de la fonction f (x) est la fonction F (s) dé…nie par l’intégrale
Z +1
F (s) = f (x) e sx dx (L1)
0

Le domaine de F (s) est toutes les valeurs de s pour lesquelles l’intégrale impropre dans
(L1) existe. La transformée de Laplace de la fonction f (x) est désignée à la fois par
F (s) et L (f) (s). La fonction f (x) est appelée original de F (s) et F (s) l’image de f (x).

Exemple 1.1 La transformée de Laplace de la fonction f : [0; +1[ ! R, f (x) = 1, est égale
à F (s) = 1s , pour tout s > 0.

Solution : Pour tout s > 0, on a


Z +1 Z +1 +1
sx sx 1 sx 1
F (s) = f (x) e dx = e dx = e =
0 0 s 0 s

Exemple 1.2 La transformée de Laplace de la fonction f : [0; +1[ ! R, f (x) = eax , a 2 R,


1
est égale à F (s) = s a
, pour tout s > a.

Solution : Pour tout s > a, on a


Z +1 Z +1 +1
sx (s a)x 1 (s a)x 1
F (s) = f (x) e dx = e dx = e =
0 0 s a 0 s a

Exemple 1.3 La transformée de Laplace de la fonction f : [0; +1[ ! R, f (x) = sin (ax),
a
a 2 R, est égale à F (s) = s2 +a2
, pour tout s > 0.
6.1 Transformée de Laplace d’une fonction 162
Solution : Pour tout s > 0, a 2 R, on a
R +1 sx iax
R +1 (s ia)x 1 (s ia)x +1 1
J= 0
e e dx = 0
e dx = e 0
=
s ia s ia
Comme sin (ax) = Im (eiax ), donc
R +1 sx
R +1 sx
R +1
F (s) = 0
e sin (ax) dx = 0
e Im eiax dx = Im 0
e (s ia)x
dx
R +1 (s ia)x 1 s ia a
F (s) = Im 0
e dx = Im = Im 2 2
= 2
s ia s +a s + a2
Exemple 1.4 La transformée de Laplace de la fonction f : [0; +1[ ! R, f (x) = cos (ax),
s
a 2 R, est égale à F (s) = s2 +a2
, pour tout s > 0.

Solution : Pour tout s > 0, a 2 R, on a


R +1 sx iax
R +1 (s ia)x 1 (s ia)x +1 1
J= 0
e e dx = 0
e dx = e 0
=
s ia s ia
Comme cos (ax) = Re (eiax ), donc
R +1 sx
R +1 sx
R +1
F (s) = 0
e cos (ax) dx = 0
e Re eiax dx = Re 0
e (s ia)x
dx
R +1 (s ia)x 1 s ia s
F (s) = Re 0
e dx = Re = Im 2 2
= 2
s ia s +a s + a2
Exemple 1.5 La transformée de Laplace de la fonction f : [0; +1[ ! R, f (x) = xn , n 2 N,
n!
est égale à Fn (s) = sn+1
, pour tout s > 0.

Solution : Pour n = 0 on a
R +1 sx 1
F0 (s) = 0
e dx =
s
Pour n 1 on a
R +1 1 R +1 n 1 n sx +1 n R +1 n 1
Fn (s) = 0
xn e sx
dx = 0
x d e sx = x e 0
+ 0 x e sx
dx
s s s
n R +1 n 1 sx n
Fn (s) = 0
x e dx = Fn 1 (s)
s s
n n! n!
Fn (s) = Fn 1 (s) ) Fn (s) = n F0 (s) = n+1
s s s
Théorème 1.1 La transformée de Laplace est un opérateur linéaire, c’est-à-dire si f; g : [0; +1[ !
R sont des fonctions réelles sur [0; +1[, alors

L (af) (s) = aL (f) (s) ; L (f + g) (s) = L (f) (s) + L (g) (s)

pour tout s > 0, a 2 R.


6.1 Transformée de Laplace d’une fonction 163
Exemple 1.6 La transformée de Laplace de la fonction f : [0; +1[ ! R, f (x) = cosh (ax),
1
a 2 R, est égale à F (s) = s a
, pour tout s > 0.

Solution : On a f (x) = cosh (ax) = 12 eax + 12 e ax


. Pour tout s > a, on a

1 1 1 1 s
L (cosh (ax)) (s) = L (eax ) (s) + L e ax
(s) = + =
2 2 s a s+a s2 a2

Exemple 1.7 La transformée de Laplace de la fonction f : [0; +1[ ! R, f (x) = sinh (ax),
1
a 2 R, est égale à F (s) = s a
, pour tout s > 0.

Solution : On a f (x) = sinh (ax) = 12 eax 1


2
e ax . Pour tout s > a, on a

1 1 1 1 a
L (sinh (ax)) (s) = L (eax ) (s) L e ax
(s) = =
2 2 s a s+a s2 a2

Théorème 1.2 Soit f : [0; +1[ ! R une fonction à valeur réelle di¤érentiable sur [0; +1[
telle que
sx
lim f (x) e = 0 ; 8s
x!+1

La transformée de Laplace de la fonction dérivée f 0 : [0; +1[ ! R est égale à

L (f 0 ) (s) = sL (f) (s) f (0) ; 8s

Si
sx
lim f (x) e = lim f 0 (x) e sx
= 0 ; 8s
x!+1 x!+1

alors

L (f 00 ) (s) = sL (f 0 ) (s) f 0 (0) = s2 L (f) (s) sf (0) f 0 (0) ; 8s

Preuve : En utilisant la dé…nition de la transformée de Laplace, on obtient

R +1
L (f 0 ) (s) = 0
f 0 (x) e sx
dx

Maintenant, en utilisant l’intégration par paetie

sx +1
R +1
L (f 0 ) (s) = f (x) e 0
+ s 0 f (x) e sx
dx = f (0) + sL (f) (s)

Exemple 1.8 La transformée de Laplace de la fonction f : [0; +1[ ! R, f (x) = sin2 (ax),
1 2a2
a 2 R, est égale à F (s) = s s+4a2
, pour tout s > 0.
6.1 Transformée de Laplace d’une fonction 164
Solution : Pour tout s > 0, a 2 R, on a f (0) = 0 et f 0 (x) = 2a sin (ax) cos (ax) = a sin (2ax),
d’où
sL sin2 (ax) (s) = L (a sin (2ax)) (s) = aL (sin (2ax)) (s)
2 a 1 2a2
L sin (ax) (s) = L (sin (2ax)) (s) =
s s s + 4a2
Exemple 1.9 La transformée de Laplace de la fonction f : [0; +1[ ! R, f (x) = cos2 (ax),
1 s+2a2
a 2 R, est égale à F (s) = s s+4a2
, pour tout s > 0.

Solution : Pour tout s > 0, a 2 R, on a f (0) = 1 et f 0 (x) = 2a cos (ax) sin (ax) =
a sin (2ax), d’où

sL cos2 (ax) (s) = L ( a sin (2ax)) (s) + f (0) = aL (sin (2ax)) (s) + 1
1 a 1 2a2 1 s + 2a2
L sin2 (ax) (s) = L (sin (2ax)) (s) = 1 =
s s s s + 4a2 s s + 4a2
Théorème 1.3 Soit f : [0; +1[ ! R une fonction à valeur réelle sur [0; +1[. La transformée
de Laplace de la fonction eax f (x) est égale à

L (eax f (x)) (s) = L (f) (s a) ; 8a 2 R

Preuve : En utilisant la dé…nition de la transformée de Laplace, on obtient


R +1 R +1
L (eax f (x)) (s) = 0
eax f (x) e sx
dx = 0
ex f (x) e (s a)x
dx = L (f) (s a)

ax n
Exemple 1.10 La transformée de Laplace de la fonction f : [0; +1[ ! R, f (x) = e x ,
a 2 R, n 2 N, est égale à

ax n n!
L e x (s) = L (xn ) (s + a) =
(s + a)n+1
ax
Exemple 1.11 La transformée de Laplace de la fonction f : [0; +1[ ! R, f (x) = e sin (bx),
a; b 2 R, n 2 N, est égale à

ax b
L e sin (bx) (s) = L (sin (bx)) (s + a) =
(s + a)2 + b2
pour tout s > 0.
ax
Exemple 1.12 La transformée de Laplace de la fonction f : [0; +1[ ! R, f (x) = e cos (bx),
a; b 2 R, n 2 N, est égale à

ax s+a
L e cos (bx) (s) = L (cos (bx)) (s + a) =
(s + a)2 + b2
pour tout s > 0.
6.2 Transformée de Laplace inverse d’une fonction 165
Théorème 1.4 Soit f : [0; +1[ ! R une fonction à valeur réelle sur [0; +1[. La transformée
de Laplace de la fonction tn f (x) est égale à

dn
L (tn f (x)) (s) = ( 1)n L (f) (s) ; 8n 2 N
dsn

Exemple 1.13 La transformée de Laplace de la fonction f : [0; +1[ ! R, f (x) = t cos (ax),
a 2 R, est égale à

d d s s2 a2
L (t cos (ax)) (s) = L (cos (ax)) (s) = =
ds ds s2 + a2 (s2 + a2 )2
pour tout s > 0.

6.2 Transformée de Laplace inverse d’une fonction


Dé…nition 2.1 Étant donné une fonction F (s) telle que lim F (s) ! 0. If there is a function
s!+1
continue f : [0; +1[ ! R telle que L (f) (s) = F (s). alors nous disons que f (x) est la
1
transformée de Laplace inverse de F (s) et employons la notation L (F (s)) = f (x). La
transformée de Laplace inverse est un opérateur linéaire, c’est-à-dire

1 1 1 1 1
L (aF (s)) = aL (F (s)) ; L ((F + G) (s)) = L (F (s)) + L (G (s))

pour tout a 2 R.
1
Exemple 2.1 La transformée de Laplace inverse de la fonction F (s) = s2
est égale à

1 1 1
L (F (s)) = L =x
s2
n!
car L (xn ) (s) = sn+1
.
2
Exemple 2.2 La transformée de Laplace inverse de la fonction F (s) = (s+4)3
est égale à

1 1 2
L (F (s)) = L = x2 e 4x
(s + 4)3
n!
car L (xn e ax
)= (s+a)n+1
.
1
Exemple 2.3 La transformée de Laplace inverse de la fonction F (s) = s2 +2s+5
est égale à

1 1 1 1 1 2 x
L (F (s)) = L = L =e sin (2x)
s2 +2s +5 2 (s + 1)2 +4
ax b
car L (e sin (bx)) = (s+a)2 +b2
.
6.2 Transformée de Laplace inverse d’une fonction 166
s 1
Exemple 2.4 La transformée de Laplace inverse de la fonction F (s) = s2 s 2
est égale à

1 1 s 1 1 2
L (F (s)) = L = e2x + e x
s2 s 2 3 3

Solution : Réécrivons d’abord F (s) comme

s 1 s 1 1 1 2
= = +
s2 s 2 (s 2) (s + 1) 3 s 2 s+1

Therefore, using the linearity of the inverse Laplace transform and the Laplace transform
ax 1
L (e )= s+a
, on obtient

1 s 1 1 1 1 1 1 2 1 2
L = L + L = e2x + e x
s2 s 2 3 s 2 3 s+1 3 3
1
Exemple 2.5 La transformée de Laplace inverse de la fonction F (s) = (s2 +a2 )2
est égale à

1 1 1 1 1
L (F (s)) = L == sin (ax) x cos (ax)
(s2 +a2 )2 2a3 2a2

Solution : En prenant la dérivée

d a 1 2a2
=
da s2 +a2 s2 +a2 (s2 +a2 )2

nous pouvons écrire


1 1 1 d a
2 =
(s2 +a2 ) 2a2 s2 +a2 da s2 +a2
a
Comme L (sin (ax)) = s2 +a2
, alors

1 1 1 d
2 = L (sin (ax)) L (sin (ax))
(s2 +a2 ) 2a2 a da

Comme

d d R +1 sx
R +1 sx
L (sin (ax)) = sin (ax) e dx = x cos (ax) e dx = L (x cos (ax))
da da 0 0

alors
1 1 1
= L (sin (ax)) L (x cos (ax))
(s2 +a2 )2 2a3 2a2

1 1 1 1
L = sin (ax) x cos (ax)
(s2 +a2 )2 2a3 2a2
6.3 Applications aux équations di¤érentielles 167
6.3 Applications aux équations di¤érentielles
Dé…nition 3.1 La transformée de Laplace est l’un des outils puissants pour résoudre les
équations di¤érentielles. En raison de l’apparition des valeurs initiales dans la transfor-
mée de Laplace des dérivées, la méthode de la transformée de Laplace peut être utilisée
pour résoudre des équations di¤érentielles avec des valeurs initiales (problèmes de va-
leur initiale). L’avantage ici est que cette méthode conduit directement à la solution du
problème de la valeur initiale plutôt que de trouver la solution générale puis d’utiliser
les valeurs initiales pour obtenir les constantes de l’intégration. Supposons que nous
ayons une équation di¤érentielle linéaire ay00 + by0 + cy = g (x) dans laquelle la fonction
inconnue est y = f (x). La première étape consiste à appliquer la transformée de Laplace
à cette équation di¤érentielle aL (y00 ) +bL (y0 ) +cL (y) = L (g (x)). Le résultat est une
relation satisfaite par F (s) = L (f (x)). Il s’agit généralement d’une équation algébrique.
La deuxième étape consiste à trouver F (s) en résolvant cette équation algébrique. La
1
troisième et dernière étape consiste à trouver la fonction inconnue f (x) = L (F (s))
en prenant l’inverse de la transformée de Laplace.

Exemple 3.1 Trouvez la solution de l’équation di¤érentielle y00 + y = sin (2x) satisfaisant
les conditions initiales y (0) = 0, y0 (0) = 1.

Solution : Appliquant la transformée de Laplace à l’équation

L (y00 ) + L (y) = L (sin (2x))

a
Comme L (y00 ) = s2 L (y) sy (0) y0 (0) et L (sin (ax)) = s2 +a2
, alors

2
s2 L (y) sy (0) y0 (0) + L (y) =
s2 + 4
2 s2 + 6
s2 + 1 L (y) 1= ) L (y) =
s2 + 4 (s2 + 1) (s2 + 4)
1 2 1 2 1 2 1
L (y) = + 2 = 2 + 2
s2 2
+ 1 (s + 1) (s + 4) s +1 3s +1 3 s2 + 4
5 1 2 1
L (y) =
3 s2 + 1 3 s2 + 4
a
Comme L (sin (ax)) = s2 +a2
, alors

5 1 5 1
L (y) = L (sin (x)) L (sin (2x)) = L sin (x) sin (2x)
3 3 3 3
6.3 Applications aux équations di¤érentielles 168
Par conséquent, la solution de l’équation di¤érentielle y00 + y = sin (2x) est

5 1
y (x) = sin (x) sin (2x)
3 3

Exemple 3.2 Trouvez la solution de l’équation di¤érentielle y00 + 4y = sin (2x) satisfaisant
les conditions initiales y (0) = 10, y0 (0) = 0.

Solution : Appliquant la transformée de Laplace à l’équation

L (y00 ) + 4L (y) = L (sin (2x))

a
Comme L (y00 ) = s2 L (y) sy (0) y0 (0) et L (sin (ax)) = s2 +a2
, alors

2
s2 L (y) sy (0) y0 (0) + 4L (y) =
s2 +4
2 1 2
s2 + 4 L (y) 10s = ) L (y) = 2 + 10s
s2 +4 2
s +4 s +4
2 10s 1 1 1 s
L (y) = 2 + 2 ) y (x) = 2L + 10L
(s2 + 4) s +4 (s2 + 4)2 s2 + 4
1 s
Comme L s2 +a2
= cos (ax) et

1 1 1 1
L = sin (ax) x cos (ax)
(s2 +a2 )2 2a3 2a2

alors
1 1
y (x) = 10 cos (2x) + sin (2x) x cos (2x)
8 4
Exemple 3.3 Trouvez la solution de l’équation di¤érentielle y00 + 4y0 + 4y = x2 e 2x
satisfai-
sant les conditions initiales y (0) = 0, y0 (0) = 0.

Solution : Appliquant la transformée de Laplace à l’équation

L (y00 ) + 4L (y0 ) + 4L (y) = L x2 e 2x

n!
Comme L (xn e ax
) (s) = (s+a)n+1
, alors

2
s2 L (y) sy (0) y0 (0) + 4 fsL (y) y (0)g + 4L (y) =
(s + 2)3
2 2 2
s2 + 4s + 4 L (y) = 3 ) L (y) = 3 =
(s + 2) (s2 + 4s + 4) (s + 2) (s + 2)5
1 2 2 4 2x 1 4 2x
y (x) = L = xe = xe
(s + 2)5 4! 12
6.3 Applications aux équations di¤érentielles 169
1 s
Comme L s2 +a2
= cos (ax) et

1 1 1 1
L = sin (ax) x cos (ax)
(s2 +a2 )2 2a3 2a2

alors
1 1
y (x) = 10 cos (2x) + sin (2x) x cos (2x)
8 4
Exemple 3.4 Trouver la solution du système d’équations di¤érentielles

y0 2y + z = 0 ; z0 2z y=0

satisfaisant les conditions initiales y (0) = 1, z (0) = 0.

Solution : Appliquant la transformée de Laplace aux équations

L (y0 ) 2L (y) + L (z) = 0

L (z0 ) 2L (z) L (y) = 0

on obtient

(s 2) L (y) + L (z) = 1

(s 2) L (z) L (y) = 0

Résoudre le système algébrique ci-dessus pour les inconnues L (y) et L (z), on obtient

s 2 1
L (y) = 2 ; L (z) =
(s 2) + 1 (s 2)2 + 1

Application de la transformée de Laplace inverse et utilisant

ax s+a
L e cos (bx) =
(s + a)2 + b2

ax b
L e sin (bx) =
(s + a)2 + b2
on obtient

1 s 2
y (x) = L 2 = e2x cos x
(s 2) + 1
1 1
z (x) = L = e2x sin x
(s 2)2 + 1
6.3 Applications aux équations di¤érentielles 170
Exemple 3.5 Trouvez la solution de l’équation di¤érentielle (Bessel’s equation of order zero)

xy00 + y0 + xy = 0

satisfaisant les conditions initiales y (0) = 1, y0 (0) = 0.

Solution : Soit Y (s) = L (y), alors

L (y00 ) = s2 L (y) sy (0) y0 (0) = s2 Y (s) s

L (y0 ) = sL (y) y (0) = sY (s) 1

Ensuite, appliquer la relation

dn
L (tn f (x)) (s) = ( 1)n L (f) (s) ; 8n 2 N
dsn

pour n = 1, on obtient
d
L (xy) = L (y) = Y0 (s)
ds
d d 2
L (xy00 ) = L (y00 ) = s Y (s) s = 2sY (s) s2 Y0 (s) + 1
ds ds
Appliquant la transformée de Laplace à l’équation

L (xy00 ) + L (y0 ) + L (xy) = 0

et en utilisant les formules ci-dessus, on obtient

s
s2 + 1 Y0 (s) + sY (s) = 0 ) Y0 (s) = Y (s)
s2 +1
Z
Y0 (s) s s 1
= 2
) ln Y (s) = ds = ln s2 + 1 + C
Y (s) s +1 s2 +1 2
1

2
1
1 1 2
Y (s) = A s + 1 2
= As 1+ 2
s
Développons cette formule à l’aide de la série binomiale

on obtient
( )
1 X
1
1:3:5::: (2n 1) 1
Y (s) = As 1
1 + s2 2
= As 1
1+ ( 1)n
n=1
2n n! s2n
6.4 Transformation de Laplace des fonctions d’impulsion et de pas 171
( )
X1
n (2n)! 1 X1
n (2n)! 1
1
Y (s) = As 1+ ( 1) 2 = A ( 1) 2
n=1
22n (n!) s2n n=0
22n (n!) s2n+1
Appliquant de la transformée de Laplace inverse on obtient la solution de l’équation di¤é-
rentielle xy00 + y0 + xy = 0
X
1
n (2n)! 1 X1
( 1)n 2n
1 1
y (x) = L (Y (s)) = A ( 1) L =A x
n=0
2 (n!)2
2n s2n+1 n=0
22n (n!)2

X
1
( 1)n
Comme y (0) = 1, alors on obtient A = 1, et y (x) = 22n (n!)2
x2n .
n=0

6.4 Transformation de Laplace des fonctions d’impul-


sion et de pas
Dé…nition 4.1 La fonction (distribution) delta de Dirac (x a), a 2 R, est dé…nie par
r
n n(x a)2 0 if x 6= a
(x a) = lim e =
n!1 1 if x = a

et possède la propriété suivante


Z +1
(x a) f (x) dx = f (a)
1

où f (x) est une fonction continue. La fonction delta de Dirac (x a) est nulle partout
sauf au point x = a qui rend son argument nul, auquel cas la fonction delta de Dirac
est in…nie. La fonction delta de Dirac satisfait la relation suivante
Z
1 if a 2 ] ; [
(x a) dx =
0 if a 2=] ; [

Théorème 4.1 La dérivée de la fonction delta de Dirac satisfait


Z
0 f 0 (a) if a 2 ] ; [
(x a) f (x) dx =
0 if a 2
=] ; [

Théorème 4.2 La fonction delta de Dirac satisfait la relation suivante


Xn
(x am )
(f (x)) = 0
; f 0 (am ) 6= 0
m=1
jf (am )j

où fam ; 1 m ng sont toutes les racines de l’équationf (x) = 0. En particulier,


nous avons
(x) 1
(ax) = ; x2 a2 = f (x a) + (x + a)g ; a 6= 0
jaj 2 jaj
6.4 Transformation de Laplace des fonctions d’impulsion et de pas 172
Théorème 4.3 Il résulte des dé…nitions de la transformée de Laplace et de la fonction delta
que la transformée de Laplace de la fonction delta est donnée par
Z +1
L ( (x a)) = (x a) e sx dx = e as ; a 0
0

La transformée de Laplace de la dérivée d’une fonction delta peut être évaluée en


utilisant l’intégration par parties
Z +1 Z +1
0 0 sx sx +1 sx
L ( (x a)) = (x a) e dx = (x a) e 0
+s (x a) e dx
0 0

Par conséquent
Z +1
0 0 sx as
L ( (x a)) = (x a) e dx = se ; a 0
0

Dé…nition 4.2 La fonction (distribution) de saut de l’unité Heaviside (x a), a 2 R, est


dé…nie par
0 if x < a
(x a) =
1 if x > a
La fonction de saut de l’unité Heaviside (x a) peut être dé…ni à partir de l’intégration
de la fonction delta Z x
(x a) = (t a) dt
1
0
Il est immédiatement clair que (x a) = (x a).

Théorème 4.4 Il découle des dé…nitions de la transformée de Laplace et de la fonction step


que la transformée de Laplace de la fonction step est donnée par
Z +1 Z +1
sx 1
L ( (x a)) = (x a) e dx = e sx dx = e as
; a 0
0 a s

Théorème 4.5 Soit f : [0; +1[ ! R une fonction réelle sur [0; +1[. Alors la transformée de
Laplace de la fonction f (x a) (x a) est donnée par
Z +1
L (f (x a) (x a)) = f (x a) (x a) e sx dx = e as
L (f (x)) ; a 0
0

Son inverse est d’une importance considérable

1 as
L e L (f (x)) = f (x a) (x a)
6.4 Transformation de Laplace des fonctions d’impulsion et de pas 173
Exemple 4.1 Une particule de masse m initialement au repos est mise en mouvement par un
2
coup brusque à t = t0 . Dans l’équation de Newton mx00 (t) = m ddt2x = F (t), exprimons
la force du coup soudain par la fonction delta F = F0 (t t0 ). Les conditions initiales
sont x (0) = x0 (0) = 0. L’équation du mouvement est donnée par

0 if t < t0
x (t) = F0
m
(t t0 ) if t > t0

Solution : Appliquant la transformée de Laplace à l’équation mx00 (t) = F0 (t t0 ),

mL (x00 (t)) = F0 L ( (t t0 ))

on obtient

F0 1 F0
ms2 L (x (t)) = F0 e st0
; L (x (t)) = e st0
= e st0
L (t)
m s2 m

Appliquant de la transformée de Laplace inverse et en utilisant la relation

1 as
L e L (f (x)) = f (x a) (x a)

on obtient la solution

F0 1 st0 F0
x (t) = L e L (t) = (t t0 ) (t t0 )
m m

Cela signi…e
0 if t < t0
x (t) = F0
m
(t t0 ) if t > t0
Le résultat indique que la particule restera en place jusqu’à t0 , après quoi la distance
augmentera linéairement avec le temps. La vitesse de la particule est donnée par

F0
(t) = x0 (t) = if t > t0
m

Exemple 4.2 Considérons l’oscillateur harmonique amorti, entraîné. La masse m est en-
traînée par une force appliquée F (t). Il subit également la force du ressort kx (t) et
une force de frottement bx0 (t), proportionnelles à sa vitesse. L’équation di¤érentielle
décrivant le mouvement est

mx00 (t) + bx0 (t) + kx (t) = F (t)


6.4 Transformation de Laplace des fonctions d’impulsion et de pas 174
exprimons la force du coup soudain par la fonction delta F = F0 (t t0 ). Les conditions
initiales sont x (0) = x0 (0) = 0. L’équation du mouvement est donnée par

F0 (t t0 )
x (t) = e sin ($ (t t0 )) (t t0 )
m$

dans le cas oscillatoire, $2 = $20 2


> 0,

F0 (t t0 )
x (t) = e sinh ( (t t0 )) (t t0 )
m

dans le cas sur-amorti, $2 = $20 2


< 0,

F0 (t t0 )
x (t) = e (t t0 ) (t t0 )
m

dans le cas d’amortissement critique, $2 = $20 2


= 0.

Solution : Appliquant la transformée de Laplace à l’équation mx00 (t) = F0 (t t0 ),

mL (x00 ) + bL (x0 ) + kL (x) = F0 L ( (t t0 ))

on obtient
ms2 L (x) + bsL (x) + kL (x) = F0 e st0

Par conséquent

F0 1 st0 F0 1 st0 F0 1 st0


L (x) = e = e = e
m s2 m s + 2 s + $20
2 m (s + )2 + $2
k b
où $20 = m
, = 2m
et $2 = $20 2
. Trois cas di¤érents se présentent

1. Le cas oscillatoire, $2 = $20 2


> 0. Appliquant de la transformée de Laplace inverse

F0 1 st0 $
L (x) = L e
m$ (s + )2 + $2

et en utilisant les relations

1 as t a
L e L (f (x)) = f (x a) (x a) ; L e sin (at) =
(s + )2 + a2

on obtient la solution

F0 1 st0 t F0 (t t0 )
x (t) = L e L e sin ($t) = e sin ($ (t t0 )) (t t0 )
m$ m$
6.4 Transformation de Laplace des fonctions d’impulsion et de pas 175
2
2. Le cas sur-amorti, $2 = $20 2
< 0. Let = $2 . Appliquant de la transformée de
Laplace inverse
F0 1 st0
L (x) = L e
m (s + )2 2

et en utilisant les relations

1 as t a
L e L (f (x)) = f (x a) (x a) ; L e sinh (at) =
(s + )2 a2

on obtient la solution

F0 1 st0 t F0 (t t0 )
x (t) = L e L e sinh ( t) = e sinh ( (t t0 )) (t t0 )
m m

3. Le cas d’amortissement critique, $2 = $20 2


= 0. Appliquant de la transformée de
Laplace inverse
F0 1 st0 1
L (x) = L e
m (s + )2
et en utilisant les relations

1 as t 1
L e L (f (x)) = f (x a) (x a) ; L e t =
(s + )2

on obtient la solution

F0 1 st0 t F0 (t t0 )
x (t) = L e L e t = e (t t0 ) (t t0 )
m m
Chapitre 7

Transformation de Fourier

7.1 Transformée de Fourier d’une fonction


Z +1
Dé…nition 1.1 Soit f : R ! R (ou C) une fonction absolument intégrable sur R, jf (t)j dt <
1
1. On appelle transformée de Fourier de f, la fonction ^f : R ! C dé…nie par
Z +1
^f ($) = p1 f (t) e i$t dt
2 1

La transformée de Fourier de la fonction f (t) est désignée à la fois par ^f ($) et F ff (t)g.

Dé…nition 1.2 Soit f : R ! R (ou C) une fonction continue par morceaux et absolument
intégrable sur R, et soit F (f) : R ! C la transformée de Fourier de f. Si F (f) est
continue par morceaux et absolument intégrable sur R, alors on peut obtenir f (t) à
partir de F (f) par la transformation inverse (dite formule d’inversion de Fourier)
Z +1
1 ^f ($) ei$t d$
f (t) = p
2 1

Et plus généralement, si f (t) n’est pas continue en t, on a


Z +1
1 ^f ($) ei$t d$ = f (t + 0) + f (t 0)
p
2 1 2
où f (t + 0) et f (t 0) sont les limites à droite et à gauche de f (t).

Théorème 1.1 Soit f : R ! R (ou C) une fonction continue et absolument intégrable sur
R, alors ^f : R ! C est continue, bornée, ^f ($) tend vers 0 quand $ ! 1.

Théorème 1.2 Soit f; g : R ! R (ou C) deux fonctions absolument intégrable sur R, alors

F ff (t) + g (t)g = F ff (t)g + F fg (t)g ; F f f (t)g = F ff (t)g

pour tout 2 C.
7.1 Transformée de Fourier d’une fonction 177
Théorème 1.3 Soit f : R ! R (ou C) une fonction absolument intégrable sur R, alors
Z +1
1
F ff (t c)g = p f (t c) e i$t dt = e i$c^f ($) ; 8c 2 R
2 1
Z +1
1 1 $
F ff (ct)g = p f (ct) e i$t dt = ^f ; 8c 2 R
2 1 jcj c
Z +1
1
i t
F e f (t) = p e i t f (t) e i$t dt = ^f ($ ) ; 8 2R
2 1

En outre, la transformée de Fourier d’une fonction paire (resp. impaire) est paire {resp.
impaire).

Théorème 1.4 Soit f : R ! R (ou C) une fonction absolument intégrable sur R. Supposons
que f est dérivable et que f 0 est une fonction absolument intégrable sur R. Alors
Z +1
1
0
F ff (t)g = p f 0 (t) e i$t dt = i$^f ($)
2 1

De même si f 00 est une fonction absolument intégrable sur R. Alors

F ff 00 (t)g = i$F ff 0 (t)g = (i$)2 ^f ($) = $2^f ($)

jtj
Exemple 1.1 Montrer que la transformée de Fourier de la fonction f (t) = e est donnée
par Z +1
^f ($) = p1 e jtj
e i$t
dt = p
1 2
2 1 2 $2 + 1
et déduire que Z +1
ei$t jtj
d$ = e
1 $2 + 1
Solution : On a
Z +1 Z +1
^f ($) = p1 f (t) e i$t
dt = p
1
e jtj
e i$t
dt
2 1 2 1
Z 0 Z +1
^f ($) = p1 e jtj
e i$t
dt + p
1
e jtj
e i$t
dt
2 1 2 0
Z 0 Z +1
^f ($) = p1 ee t i$t
dt + p
1
e te i$t
dt
2 1 2 0
Z +1 Z +1
^f ($) = p1 e e s +i$s
ds + p
1
e se i$s
ds
2 0 2 0
Z +1 Z +1
^f ($) = p1 e (1 i$)s
ds + p
1
e (1+i$)s
ds
2 0 2 0
7.1 Transformée de Fourier d’une fonction 178
+1
^f ($) = 1 1 (1 i$)s 1 (1+i$)s
p e + e
2 1 i$ 1 + i$ 0

^f ($) = p1 1
+
1
=p
1 2
1 i$ 1 + i$ 2
2 2 $ +1
jtj
Comme f (t) = e est une fonction continue et absolument intégrable sur R, on peut
obtenir f (t) à partir de F (f) par la transformation inverse (dite formule d’inversion de
Fourier) Z +1 Z
1 jtj ^ i$t 1 +1 1
f (t) = e =p f ($) e d$ = 2
ei$t d$
2 1 1 $ +1
Exemple 1.2 Montrer que la transformée de Fourier de la fonction
1 ; si jtj < a
f (t) =
0 ; si jtj > a
est donnée par r
Z +1
^f ($) = p1 f (t) e i$t
dt =
2 sin ($a)
2 1 $
et déduire que 8
Z +1 < 1 ; si jtj < a
sin (a$) i$t 1
e d$ = 2
; si jtj = a
1 $ :
0 ; si jtj > a
Solution : On a
Z +1 Z +a
^f ($) = p1 f (t) e i$t
dt = p
1
e i$t
dt = p
1 1
e i$t +a
a
2 1 2 a 2 i$
r
^f ($) = p 1 1 i$a +i$a 2 sin ($a)
e e =
2 i$ $
Comme f (t) est une fonction continue par morceaux et absolument intégrable sur R, on
peut obtenir f (t) à partir de F (f) par la transformation inverse (dite formule d’inversion
de Fourier)
Z +1 Z +1
1 ^f ($) ei$t d$ = sin ($a) i$t
f (t) = p e d$ ; si t 6= a
2 1 1 $
Z +1
sin ($a) i$t 1 ; si jtj < a
e d$ =
1 $ 0 ; si jtj > a
Comme f (t) n’est pas continue en t = a, on a
Z +1
1 ^f ($) e i$a d$ = f ( a + 0) + f ( a 0) = 1
p
2 1 2 2
car f (a + 0) = f ( a 0) = 0 et f (a 0) = f ( a + 0) = 1. D’où
8
Z +1 < 1 ; si jtj < a
sin ($a) i$t 1
e d$ = ; si jtj = a
1 $ : 2
0 ; si jtj > a
7.1 Transformée de Fourier d’une fonction 179
Exemple 1.3 Montrer que la transformée de Fourier de la fonction

sin t ; si jtj < m


f (t) = ; m2N
0 ; si jtj m

est donnée par


Z +1
r
^f ($) = p1 f (t) e i$t
dt = ( 1) m 2 i sin (m$ )
2 1 1 $2
et déduire que
Z +1
sin (m$ ) i$t ( 1)m+1 i sin (t) ; si jtj < m
e d$ =
1 1 $2 0 ; si jtj m

Solution : On pose a = m , alors


Z +1 Z +a
^f ($) = p1 f (t) e i$t
dt = p
1
sin (t) e i$t dt
2 1 2 a
Z +a Z +a
^f ($) = p1 1 eit e it e i$t dt = p
1 1
ei(1 $)t e i(1+$)t
dt
2 2i a 2 2i a
+a
^f ($) = p1 1 1
ei(1 $)t
+
1
e i(1+$)t
2 2i i (1 $) i (1 + $) a
+a
1 1
^f ($) = 1 1
p eit + e it e i$t
2 2 1 $ 1+$ a

^f ($) = p1 1
(1 + $) eit + (1 $) e it e i$t
+a
a
2 2 (1 $2 )
^f ($) = p1 1
[cos (t) + i$ sin (t)] e i$t
+a
2 a
2 1 $
Comme sin ( a) = sin ( m ) = 0 et cos ( a) = cos ( m ) = ( 1)m , alors

^f ($) = 1 1 1 1
( 1)m p e i$a
e+i$a = ( 1)m p 2i sin ($a)
2 1 $2 2 1 $2
D’où r
^f ($) = ( 1)m 2 i sin (m$ )
1 $2
Comme f (t) est une fonction continue et absolument intégrable sur R, on peut obtenir f (t)
à partir de F (f) par la transformation inverse (dite formule d’inversion de Fourier)
Z +1 Z +1
1 ^ i$t m 1 i sin (m$ ) i$t
f (t) = p f ($) e d$ = ( 1) e d$
2 1 1 1 $2
D’où Z +1
sin (m$ ) i$t ( 1)m+1 i sin (t) ; si jtj < m
e d$ =
1 1 $2 0 ; si jtj m
7.1 Transformée de Fourier d’une fonction 180
Exemple 1.4 Montrer que la transformée de Fourier de la fonction
t
e ; si t > 0
f (t) = ; >0
0 ; si t < 0
est donnée par Z +1
^f ($) = p1 f (t) e i$t
dt = p
1 1
2 1 2 + i$
et déduire que Z +1 t
1 1 e ; si t > 0
ei$t d$ =
2 1 + i$ 0 ; si t < 0
Solution : On a
Z +1 Z +1 Z +1
^f ($) = p1 f (t) e i$t
dt = p
1
e t
e i$t
dt = p
1
e ( +i$)t
dt
2 1 2 0 2 0

^f ($) = 1 1 +1 1 1
p e ( +i$)t 0 = p
2 + i$ 2 + i$
On peut obtenir f (t) à partir de F (f) par la transformation inverse
Z +1 Z +1
1 ^f ($) ei$t d$ = 1 1
f (t) = p ei$t d$ ; si t 6= 0
2 1 2 1 + i$
Z +1
1 1 e t ; si t > 0
ei$t d$ =
2 1 + i$ 0 ; si t < 0
at2
Exemple 1.5 Montrer que la transformée de Fourier de la fonction f (t) = e , a > 0, est
donnée par
^f ($) = p1 e $2
4a
2a
Solution : On a
Z +1 Z +1
^f ($) = p1 f (t) e i$t
dt = p
1
e at2
e i$t
dt
2 1 2 1

Prenant le dérivé de ^f ($)


Z +1
^f0 ($) = 1 at2 i$t
p ite e dt
2 1

Une intégration par partie donne


Z +1
^f0 ($) = 1 $ at2 i$t $^
p e e dt = f ($)
2 2a 1 2a

La fonction ^f ($) véri…ée l’équation di¤érentielle ^f0 ($) + $^


2a
f ($) = 0, la solution de cette
$2
équation di¤érentielle est ^f ($) = Ce où C est une constante, cette constante vaut
4a

Z +1 r
^ 1 at2 1 1
C = f (0) = p e dt = p =p
2 1 2 a 2a
7.1 Transformée de Fourier d’une fonction 181
D’où
^f ($) = p1 e $2
4a
2a
Dé…nition 1.3 Soit f : R ! R (ou C) une fonction impaire continue par morceaux et
absolument intégrable sur R. On appelle Sinus-transformée de Fourier de f, la fonction
F (f) : R ! C dé…nie par
r Z +1
^fs ($) = 2
f (t) sin ($t) dt
0

Sa transformée inverse (dite inverse de sinus-transformée) est donnée par


r Z +1
2 ^fs ($) sin ($t) d$
f (t) =
0

Et plus généralement, si f (t) n’est pas continue en t, on a


r Z +1
2 ^fs ($) sin ($t) d$ = f (t + 0) + f (t 0)
0 2

où f (t + 0) et f (t 0) sont les limites à droite et à gauche de f (t).

Dé…nition 1.4 Soit f : R ! R (ou C) une fonction paire continue par morceaux et abso-
lument intégrable sur R. On appelle Cosinus-transformée de Fourier de f, la fonction
F (f) : R ! C dé…nie par
r Z +1
^fc ($) = 2
f (t) cos ($t) dt
0

Sa transformée inverse (dite inverse de Cosinus-transformée) est donnée par


r Z +1
2 ^fc ($) cos ($t) d$
f (t) =
0

Et plus généralement, si f (t) n’est pas continue en t, on a


r Z +1
2 ^fc ($) cos ($t) d$ = f (t + 0) + f (t 0)
0 2

où f (t + 0) et f (t 0) sont les limites à droite et à gauche de f (t).

Exemple 1.6 Montrer que la Sinus-transformée et la Cosinus-transformée de Fourier de la


fonction
1 ; si jtj < a
f (t) = ; a>0
0 ; si jtj a
7.1 Transformée de Fourier d’une fonction 182
sont données par
r r
^fs ($) = 2 1 cos ($a) 2 sin ($a)
; ^fc ($) =
$ $

et déduire que
8
Z +1 < ; si jtj < a Z +1
sin ($a) cos ($t) 2 sin (x)
d$ = 4
; si jtj = a et dx =
0 $ : 0 x 2
0 ; si jtj > a

Solution :

1. La Sinus-transformée de Fourier de la fonction f (t) est donnée par


r Z +1 r Z +a
^fs ($) = 2 2
f (t) sin ($t) dt = sin ($t) dt
0 0
r +a
r
^fs ($) = 2 cos ($t) 2 1 cos ($a)
=
$ 0 $
On peut obtenir f (t) à partir de ^fs par la transformation inverse
r Z +1 Z
2 ^ 2 +1 1 cos ($a)
f (t) = fs ($) sin ($t) d$ = sin ($t) d$ ; t 6= a
0 0 $

2. La Cosinus-transformée de Fourier de la fonction f (t) est donnée par


r Z +1 r Z +a r +a
r
^fc ($) = 2 2 2 sin ($t) 2 sin ($a)
f (t) cos ($t) dt = cos ($t) dt = =
0 0 $ 0 $

3. On peut obtenir f (t) à partir de ^fc par la transformation inverse


r Z +1 Z
2 ^ 2 +1 sin ($a)
f (t) = fc ($) cos ($t) d$ = cos ($t) d$ ; jtj =
6 a
0 0 $
Z
2 +1 sin ($a) f (a + 0) + f (a 0) 1
cos ($a) d$ = =
0 $ 2 2
Car f (a + 0) = 0 et f (a 0) = 1. D’où
8
Z +1 < ; si jtj < a
sin ($a) cos ($t) 2
d$ = 4
; si jtj = a
0 $ :
0 ; si jtj > a

En particulier si t = 0 on a
Z +1 Z +1
sin ($a) sin (x)
d$ = ) dx =
0 $ 2 0 x 2
7.1 Transformée de Fourier d’une fonction 183
Exemple 1.7 Montrer que la Sinus-transformée et la Cosinus-transformée de Fourier de la
fonction
t
f (t) = e ; t>0 ; >0

sont données par


r r
^fs ($) = 2 $ 2
2 + $2
; ^fc ($) = 2 + $2

et déduire que
Z +1 Z +1
cos ($t) t $ sin ($t) t
2 + $2
d$ = e ; 2 + $2
d$ = e ; t>0
0 2 0 2

et Z Z
+1 +1
1 1 (2n 2) !
d$ = ; d$ = 2n
0
2 + $2 2 0 ( 2 + $2 )n 2 1 2n 1
[(n 1) !]2
Solution :

1. La Sinus-transformée de Fourier de la fonction f (t) est donnée par


r Z +1 r Z +1
^fs ($) = 2 2
e t sin ($t) dt = Im ei$t e t
dt
0 0
r Z +1
r +1
^fs ($) = 2 ( i$)t 2 1 ( i$)t
Im e dt = Im e
0 i$ 0
r r r
^fs ($) = 2 1 2 + i$ 2 $
Im = Im 2
=
i$ + $2 2 + $2
On peut obtenir f (t) à partir de ^fs par la transformation inverse
r Z +1 Z
2 ^ 2 +1 $ sin ($t)
f (t) = fs ($) sin ($t) d$ = 2 + $2
d$ ; t>0
0 0

D’où Z +1
$ sin ($t) t
2 + $2
d$ = e ; t>0
0 2
2. La Cosinus-transformée de Fourier de la fonction f (t) est donnée par
r Z +1 r Z +1
^fc ($) = 2 2
f (t) cos ($t) dt = Re ei$t e t
dt
0 0
r Z +1
r +1
^fc ($) = 2 ( i$)t 2 1 ( i$)t
Re e dt = Re e
0 i$ 0
r r r
^fc ($) = 2 1 2 + i$ 2
Re = Re 2
=
i$ + $2 2 + $2
7.2 Transformée de Fourier et fonction Delta 184
On peut obtenir f (t) à partir de ^fc par la transformation inverse
r Z +1 Z +1
2 ^ 2 cos ($t)
f (t) = fs ($) cos ($t) d$ = 2 + $2
d$ ; t>0
0 0

D’où Z +1
cos ($t) t
2 + $2
d$ = e ; t>0
0 2
En particulier si t ! 0 on a
Z +1
1
2
d$ =
0 + $2 2

3. Z Z +1
+1
1 1
d$ = ; d$ = 3
0
2 + $2 2 0 ( 2 + $2 )2 4
Z +1 Z +1
1 $2
Jn = n d$ = 2n d$
0 ( 2 + $2 ) 0 ( 2 + $2 )n+1
Z +1 Z +1 2
1
Jn = 2n d$ 2n d$
0 ( 2 + $2 )n 0 ( 2 + $2 )n+1
2 Jn+1 1 2n 1
Jn = 2nJn 2n Jn+1 ) = 2
Jn 2n
Qn J
m+1 Qn 1 2m 1 1 Q n 2m 1
= 2
= n 2n
m=1 Jm m=1 2m 2 m=1 m
Jn+1 1 1:3:5::: (2n 1) 1 1:2:3:4:5::: (2n 1) : (2n)
= n 2n = 2n
J1 2 n! 2n (2:4::: (2n)) n!
1 (2n)!
Jn+1 = J1 2n
22n (n!)2
Comme Z +1
1
J1 = 2 + $2
d$ =
0 2
alors
(2n)! (2n 2)!
Jn+1 = 2n+1 ; Jn = 2n
22n+1 (n!)2 2 1 2n 1
[(n 1) !]2

7.2 Transformée de Fourier et fonction Delta


Dé…nition 2.1 La fonction (distribution) delta de Dirac (x a), a 2 R, est dé…nie par
r
n n(x a)2 0 if x 6= a
(x a) = lim e =
n!1 1 if x = a
7.2 Transformée de Fourier et fonction Delta 185
et possède la propriété suivante
Z +1
(x a) f (x) dx = f (a)
1

où f (x) est une fonction continue. La fonction delta de Dirac (x a) est nulle partout
sauf au point x = a qui rend son argument nul, auquel cas la fonction delta de Dirac
est in…nie. La fonction delta de Dirac satisfait la relation suivante
Z
1 if a 2 ] ; [
(x a) dx =
0 if a 2=] ; [

Dé…nition 2.2 Soit f : R ! R (ou C) une fonction continue et absolument intégrable sur
R, et soit F (f) : R ! C la transformée de Fourier de f
Z +1
^f ($) = p1
f (t) e i$t dt (E.1)
2 1

On peut obtenir f (t) à partir de F (f) par la transformation inverse


Z +1
1 ^f ($) ei$t d$
f (t) = p (E.2)
2 1

Si l’on remet ^f ($)) de (E:1) dans l’intégrale de Fourier de (E:2), la représentation de


Fourier de f (t) prend la forme
Z +1 Z +1
1 i$s
f (t) = f (s) e ds ei$t d$
2 1 1
Z +1 Z +1
1
f (t) = f (s) ei$(t s)
ds d$
2 1 1

qui, après avoir inversé l’ordre d’intégration, peut s’écrire


Z +1 Z
1 +1 i$(t s)
f (t) = e d$ f (s) ds
1 2 1

Rappelons que la fonction delta de Dirac (t s) est dé…nie par la relation


Z +1
(t s) f (t) dt = f (s)
1

En comparant les deux dernières équations, nous voyons que (t s) peut s’écrire
Z
1 +1 i$(t s)
(t s) = e d$ (E.3)
2 1

Comme ( t) = (t), (E:2) peut aussi s’écrire


Z
1 +1 i$(t s)
(t s) = e d$ (E.4)
2 1
7.3 Transformée de Fourier en trois dimensions 186
Dé…nition 2.3 Considérez la fonction f (t) = (t), où est une constante. La transformée
de Fourier de f (t) est facilement dérivée en utilisant la dé…nition de la fonction delta
Z +1 Z +1
^f ($) = p 1 i$t 1 1
f (t) e dt = p (t) e i$t dt = p
2 1 2 1 2
La transformée de Fourier inverse est donnée par
n o Z +1 Z +1
1 ^ 1 ^ i$t 1
F f ($) = p f ($) e d$ = ei$t d$ = (t)
2 1 2 1

7.3 Transformée de Fourier en trois dimensions


ZZZ
3 3
Dé…nition 3.1 Soit f : R ! R (ou C) une fonction absolument intégrable sur R , jf (r)j d3 r <
R3
1, où r = (x; y; z) et d3 r = dxdydz. On appelle transformée de Fourier de f, la fonction
^f ($) : R3 ! C dé…nie par
ZZZ
^f (k) = 1 ik:r 3
3=2
f (r) e dr
(2 ) R3

où k = (k1 ; k2 ; k3 ) et k:r = k1 x + k2 y + k3 z. Si f est une fonction continue par mor-


ceaux on peut obtenir f (r) à partir de ^f (k) par la transformation inverse (dite formule
d’inversion de Fourier)
ZZZ
1 ^f (k) eik:r d3 k
f (r) =
(2 )3=2 R3

où d3 k = dk1 dk2 dk3 .

Dé…nition 3.2 Dans l’espace tridimensionnel, la fonction delta est donnée par

(r r0 ) = (x x0 ) (y y0 ) (z z0 )

La fonction delta tridimensionnelle peut être écrite comme


ZZZ
0 1 0
(r r ) = 3 eik:(r r ) d3 k
(2 ) R3

Par dé…nition de la fonction delta, on a


ZZZ
f (r) = f (r0 ) (r r0 ) d3 r0
R3

Dé…nition 3.3 Si dans un espace tridimensionnel, une fonction f (r) possède une symétrie
sphérique, c’est-à-dire f (r) = f (r), où r = krk, alors sa transformée de Fourier est
7.3 Transformée de Fourier en trois dimensions 187
réduite à une intégrale unidimensionnelle. Dans ce cas, on peut supposer que le vecteur
k est le long de l’axe z de l’espace de coordonnées, donc k:r = kz = kr cos ( ), et

d3 r = r2 sin ( ) drd d'

La transformée de Fourier de f (r) = f (r) devient


ZZZ ZZZ
^f (k) = 1 ik:r 3 1
3=2
f (r) e d r= 3=2
f (r) e ikr cos( ) r2 sin ( ) drd d'
(2 ) R 3 (2 ) R 3

Z 2 Z +1 Z
^f (k) = 1
3=2
d' sin ( ) e ikr cos( ) d r2 f (r) dr
(2 ) 0 0 0
Z +1
^f (k) = 2 1 ikr cos( )
e r2 f (r) dr
3=2 ikr
(2 ) 0 0
Z +1
^f (k) = 2 1 ikr
e e ikr r2 f (r) dr
3=2 ikr
(2 ) 0
Z +1 r Z
^f (k) = 1 4 2 1 +1
sin (kr) rf (r) dr = r sin (kr) f (r) dr
(2 )3=2 k 0 k 0
a3 2ar
Exemple 3.1 Montrer que la transformée de Fourier de la fonction f (r) = e , où a est
une constante, est donnée par
3=2
^f (k) = 2 2a4
2
4a2 + k2
Solution : Comme f (r) dépend de r seulement, la transformée de Fourier de f (r)
ZZZ
^f (k) = 1
3=2
f (r) e ik:r d3 r
(2 ) R 3

est donnée par


r Z +1
r Z +1
^f (k) = 21 2 a3 2ar
r sin (kr) f (r) dr = r sin (kr) e dr
k 0 k 0
r Z +1
^f (k) = 2 a3 @ 2ar
sin (kr) e dr
2k @a 0
Une façon d’évaluer cette intégrale est de rappeler la transformée de Laplace de sin (kr)
Z +1
k
F (s) = sin (kr) e sx dx = 2
0 s + k2
D’où, r r
^f (k) = 2 a3 @ 2 a3 @ k
F (2a) = 2
2k @a 2k @a 4a + k2
r 3=2
^f (k) = 2 a3 8ka 2 2a4
2 = 2
2k 4a2 + k2 4a2 + k2
7.4 Transformée de Fourier et équations di¤érentielles 188
7.4 Transformée de Fourier et équations di¤érentielles
Exemple 4.1 Résoudre l’équation di¤érentielle suivante

y00 (t) a2 y (t) = f (t)

où a est une constante et f (t) est une fonction donnée. Les seules conditions impo-
sées sont que toutes les fonctions doivent disparaître lorsque t ! 1. Résolvez cette
équation di¤érentielle dans le cas où
t
te ; si t > 0
f (t) = ; >0
0 ; si t 0

Solution :

1. Appliquons la transformée de Fourier à l’équation,

F fy00 (t)g a2 F fy (t)g = F ff (t)g

et posons
y^ ($) = F fy (t)g ; F ($) = F ff (t)g

Comme
F fy0 (t)g = i$^
y ($) ; F fy00 (t)g = $2 y^ ($)

l’équation di¤érentielle devient

$2 + a2 y^ ($) = F ($)

D’où
F ($)
y^ ($) =
$2 + a2
il s’ensuit que
Z +1 Z +1
1 1 i$t 1 F ($) i$t
y (t) = F y ($)g = p
f^ y^ ($) e d$ = p e d$
2 1 2 1 $2 + a2

Comme Z +1
1 i$t
F ($) = F ff (t)g = p f (t) e dt
2 1

alors Z Z
+1 +1
1 1 i$s 1
y (t) = p p f (s) e ds ei$t d$
2 1 2 1 $2 + a2
7.4 Transformée de Fourier et équations di¤érentielles 189
Z Z +1
1 +1 1
y (t) = f (s) 2 2
ei$(t s)
d$ ds
2 1 1 $ +a

Rappeler que Z +1
ei$t jtj
d$ = e
1 $2 + 1
alors Z Z
+1 +1
1 1 1
2 2
ei$(t s)
d$ = eiau(t s)
du = e ajt sj
1 $ +a a 1 u2 +1 a
il s’ensuit que Z +1
1 ajt sj
y (t) = e f (s) ds
2a 1

2. Si
t
te ; si t > 0
f (t) = ; >0
0 ; si t 0
alors, une solution particulière de l’équation di¤érentielle y00 (t) a2 y (t) = f (t) est
donnée par
Z +1 Z +1
1 ajt sj 1 ajt sj s
y (t) = e f (s) ds = e se ds
2a 1 2a 0

1. Si t 0, alors, une solution particulière de l’équation di¤érentielle y00 (t) a2 y (t) = f (t) =
0 est donnée par
Z Z Z
1 +1 ajt sj s 1 +1
a(s t) s eat +1
(a+ )s
y (t) = e se ds = e se ds = se ds
2a 0 2a 0 2a 0
Z +1
eat @ ( +a)s eat @ 1 1 at
y (t) = e ds = = 2e
2a @ 0 2a @ +a 2a ( + a)
1. Si t > 0, alors, une solution particulière de l’équation di¤érentielle y00 (t) a2 y (t) = f (t)
est donnée par
Z +1 Z t Z +1
1 ajt sj s 1 ajt sj s 1 ajt sj s
y (t) = e se ds = e se ds e se ds
2a 0 2a 0 2a t
Z t Z +1
1 a(t s) s 1 a(s t) s
y (t) = e e sds e e sds
2a 0 2a t
Z t Z +1
e at ( a)s eat ( +a)s
y (t) = e sds e sds
2a 0 2a t

1. Si 6= a, alors, une solution particulière de cette équation di¤érentielle est donnée par
Z Z
e at @ t ( a)s eat @ +1 ( +a)s
y (t) = e ds + e ds
2a @ 0 2a @ t
7.4 Transformée de Fourier et équations di¤érentielles 190
e at @ 1 e ( a)t
eat @ e ( +a)t
y (t) = +
2a @ a 2a @ +a
at ( a)t
e [( a) t + 1] e 1 eat [( + a) t + 1] e ( +a)t
y (t) =
2a ( a)2 2a ( + a)2
t at t
1 [( a) t + 1] e e 1 [( + a) t + 1] e
y (t) =
2a ( a)2 2a ( + a)2
1 e at 1 2a 4a t
y (t) = 2 + t+ e
2a ( a) 2a 2 a2 ( 2 a2 )2
2. Si = a, alors, une solution particulière de cette équation di¤érentielle est donnée par
Z Z Z
e at t eat +1 2as t2 e at eat @ +1 2as
y (t) = sds e sds = + e ds
2a 0 2a t 4a 4a @a t
t2 e at eat @ e 2at t2 e at (2at + 1) e at
y (t) = + =
4a 4a @a 2a 4a 8a3
2
2a2 t + 2at + 1 at
y (t) = e
8a3
Exemple 4.2 Utilisez la transformée de Fourier pour résoudre l’équation d’onde classique
unidimensionnelle
@2y 1 @2y
(x; t) = (x; t) (E.1)
@x2 2
@t2
avec condition initiale et aux limites

@y
y (x; 0) = f (x) ; (x; 0) = g (x)
@t
2
où est une constante. Résoudre l’équation di¤érentielle dans le cas où

1
f (x) = ; g (x) = 0
1 + x2

Solution : Utilisons la transformée de Fourier y (x; t) par rapport à x. Exprimez d’abord


y (x; t) en fonction de l’intégrale de Fourier
Z +1
1
y (x; t) = p y^ (k; t) eikx dk (E.2)
2 1

donc la transformée de Fourier y^ (k; t) est


Z +1
1 ikx
y^ (k; t) = p y (x; t) e dx
2 1

Comme y (x; 0) = f (x), donc y^ (k; 0) = F (k)


Z +1 Z +1
1 ikx 1 ikx
y^ (k; 0) = p y (x; 0) e dx = p f (x) e dx = F (k)
2 1 2 1
7.4 Transformée de Fourier et équations di¤érentielles 191
où F (k) est la transformée de Fourier de f (x)
Z +1 Z +1
1 ikx 1 ikx
f (x) = p F (k) e dk ; F (k) = p f (x) e dx
2 1 2 1

@y
Comme (x; 0) = g (x), donc @^
@t
y
@t
(k; 0) = G (k)
Z +1 Z +1
@^
y 1 @y ikx 1 ikx
(k; 0) = p (x; 0) e dx = p g (x) e dx = G (k)
@t 2 1 @t 2 1

où G (k) est la transformée de Fourier de g (x)


Z +1 Z +1
1 ikx 1 ikx
g (x) = p G (k) e dk ; G (k) = p g (x) e dx
2 1 2 1

Appliquons la transformée de Fourier à l’équation (E:1), on obtient


Z +1 2 Z +1 2
1 @ y ikx 1 1 @ y ikx
p 2 (x; t) e dx = 2 p 2 (x; t) e dx
2 1 @x 2 1 @t

qui peut s’écrire


Z +1 2 Z +1
1 @ y ikx 1 @2 1 ikx 1 @ 2 y^
p 2 (x; t) e dx = 2 2 p y (x; t) e dx = (k; t)
2 1 @x @t 2 1
2
@t2
Le premier terme est simplement la transformée de Fourier de la deuxième dérivée de
y (x; t) par rapport à
Z +1
1 @2y ikx
p (x; t) e dx = k2 y^ (k; t)
2 1 @x2
donc l’équation devient
@ 2 y^ 2
2 (k; t) + (k ) y^ (k; t) = 0
@t
Il est clair que la solution générale de cette équation est

y^ (k; t) = A (k) eik t + B (k) e ik t

où A (k) et B (k) sont des constantes par rapport à t. Comme y^ (k; 0) = F (k), aetnd
@^
y
@t
(k; 0) = G (k), donc
y^ (k; 0) = A (k) + B (k) = F (k)
@^
y
(k; 0) = ik A (k) ik B (k) = G (k)
@t
Ces équations peuvent être satisfaites par les fonctions suivantes

1 1
A (k) = F (k) iG (k) ; B (k) = F (k) + iG (k)
2 2
7.4 Transformée de Fourier et équations di¤érentielles 192
1
où G (k) = 2k
G (k). D’où
1 1
y^ (k; t) = F (k) eik t + e ik t
iG (k) eik t
e ik t
2 2
y^ (k; t) = F (k) cos (k t) + G (k) sin (k t)

En la remplaçant par (E:2), nous avons


Z +1 Z +1
1 ikx 1
y (x; t) = p F (k) cos (k t) e dk + p G (k) sin (k t) eikx dk (E.3)
2 1 2 1

Posons h (x) = f (x t) et ` (x) = g (x t), où


Z +1 Z +1
1 ikx 1 1
g (x) = p G (k) e dk = p G (k) eikx dk
2 1 2 1 2k

alors les transformées de Fourier h^ (k) et `^ de h et ` sont


Z +1 Z +1
^+ (k) = p 1 ikx 1
h h+ (x) e dx = p f (x + t) e ikx dx
2 1 2 1
Z +1 Z +1
^+ (k) = p1
h f (y) e ik(y t) dy = eik t p
1
f (y) e iky dy = eik t F (k)
2 1 2 1

De la même manière que nous obtenons

^ (k) = e
h ik t
F (k) ; `^+ (k) = eik t G (k) ; `^ (k) = e ik t
G (k)

D’où
^+ (k) + h
h ^ (k) = eik t + e ik t
F (k) = 2F (k) cos (k t)

`^+ (k) `^ (k) = eik t


e ik t
G (k) = 2iG (k) sin (k t)

En la remplaçant par (E:3), nous avons


Z +1 n o Z
1 1 ^ ^ 1 +1
1 n^ o
y (x; t) = p ikx
h+ (k) + h (k) e dk + p `+ (k) `^ (k) eikx dk
2 1 2 2 1 2i
1 1
fh+ (x) + h (x)g + f`+ (x) ` (x)g
y (x; t) =
2 2i
1 1
y (x; t) = ff (x + t) + f (x t)g + fg (x + t) g (x t)g
2 2i
Comme Z +1
1 1
g (x) = p G (k) eikx dk
2 1 2k
Z +1
i 1 i
g0 (x) = p G (k) eikx dk = g (x)
2 2 1 2
i
R
alors g (x) = 2
g (x) dx.

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