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Suite ‫متتالية‬

Numérique ‫عددية‬
Terme général ‫الحد العام‬
Premier terme ‫الحد األول‬
L’ensemble des valeurs de la suite ‫مجموعة قيم المتتالية‬
Rang ‫رتبة‬
Suite constante ‫متتالية ثابتة‬
Suite nulle ‫متتالية معدومة‬
Opération algébrique sur les suites ‫العمليات الجبرية على المتتاليات‬
Positif ‫موجب‬
Strictement positif ‫موجب تماما‬
Suite bornée ‫متتالية محدودة‬
Suites majorée ‫متتالية محدودة من األعلى‬
Suite minorée ‫متتالية محدودة من األسفل‬
Suite croissante ‫متتالية متزايدة‬
Suite décroissante ‫متتالية متناقصة‬
Suite monotone ‫متتالية رتيبة‬
Suite stable ‫متتالية مستقرة‬
Suite convergente ‫متتالية متقاربة‬
Divergente ‫متباعدة‬
Limite ‫نهاية‬
Lorsque n tend vers l’infini ‫لما تؤول إلى ماال نهاية‬
Forme indéterminées ‫حاالت عدم التعيين‬
Critère de convergence ‫مقاييس التقارب‬
Théorème d’encadrement ‫نظرية الحصر‬
Les suites adjacentes ‫المتتاليات المتجاورة‬
Suites extraites ‫المتتاليات المستخرجة‬
Suite récurrente ‫المتتالية التراجعية‬
En fonction de ‫بداللة‬
Point fixe ‫النقطة الصامدة‬
Sens de variation ‫اتجاه التغير‬
Cours d’analyse 1

CHOUIT Souad et GHARBI Ouahiba


Département de Mathématiques, Université de Badji Mokhtar-Annaba

Année universitaire 2021/2022


TABLE DES MATIÈRES

1 4

2 5

3 Les suites réelles 6


1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2 Dé…nitions, Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.1 Dé…nitions des suites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.2 Deux suites classiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3 Sens de variation et bornitude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
3.1 Suite croissante, décroissante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
3.2 Suite majorée, minorée et bornée . . . . . . . . . . . . . . . . 10
4 Limite de suites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
4.1 Théorèmes sur les limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
4.2 Passage à la limite dans les inégalités . . . . . . . . . . . . . . 14
5 Suites monotones bornées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
6 Suites adjacentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
7 Suites extraites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
7.1 Théorème de Bolzano-Weierstrass . . . . . . . . . . . . . . . . 18

2
TABLE DES MATIÈRES TABLE DES MATIÈRES

7.2 Points d’adhérence et limites sup et inf . . . . . . . . . . . . . 18


8 Suite de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
9 Suites récurrentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
9.1 Méthode générale d’étude d’une suite récurrente . . . . . . . . 24
9.2 Théorème de point …xe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
10 Méthode . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

3
CHAPITRE 3

Les suites réelles

1 Introduction
L’étude des suites numériques a pour objet la compréhension de l’évolution de sé-
quences des nombres (réels, complexes ...). Ceci permet de modéliser de nombreux
phénomènes de la vie quotidienne. Supposons par exemple : pour étudier l’évolution
du prix de vente d’un produit. On notera u0 le prix initial, u1 le prix au bout d’un
mois,..., un le prix au bout de n mois. On construit ainsi une suite u0 ; u1 ; u2 ; u3 ; :::; un
que l’on note (un ) :

2 Dé…nitions, Propriétés
(
N!R
Dé…nition 2.1 On appelle suite réelle toute application
n 7! un

on note une telle application (un )n2N : Le nombre un est appelé terme général de la
suite (un )n2N :

6
2. Dé…nitions, Propriétés

2.1 Dé…nitions des suites

On peut dé…nir les suites de deux façons di¤érentes.


1) Soit directement par une formule, en général une fonction f , et on a pour tout
n 2 N;
un = f (n):

c’est ce qu’on appelle une formulation explicite de la suite.


2) Soit en exprimant un+1 en fonction du terme précédent un et en dé…nissant une
valeur initiale, comme par exemple :
(
un+1 = f (un )
u0 = a

c’est ce qu’on appelle une formulation par récurrence.

Proposition 2.1 Opérations sur les suites : Soient u et v deux suites réelles et
un réel. On dé…nit les suites :

1) w = uv par son terme général wn = un vn


2) x = u + v par son terme général xn = un + vn
3) y = u par son terme général yn = un
u un
4) 8n 2 N; vn 6= 0; on dé…nit z = par son terme général zn = :
v vn

2.2 Deux suites classiques

Il existe deux suites classiques que l’on rencontrera assez souvent. Les suites arith-
métiques et les suites géométriques.

7
3. Sens de variation et bornitude

Suites arithmétiques

On appelle suite arithmétique toute suite (un )n2N pour laquelle il existe a 2 R appelé
raison de cette suite tel que, pour tout n 2 N

un+1 = a + un : Forme récurrente

Le terme général d’une suite arithmétique de raison a et de premier terme u0 est

un = u0 + na: Forme explicite

Suites géométrique

On appelle suite géométrique toute suite (un )n2N pour laquelle il existe r 2 R appelé
raison de cette suite tel que, pour tout n 2 N

un+1 = run : Forme récurrente

Le terme général d’une suite géomètrique de raison r et de premier terme u0 est

un = u0 r n : Forme explicite

3 Sens de variation et bornitude

3.1 Suite croissante, décroissante


Dé…nition 3.1 Une suite (un )n2N est dite strictement croissante si pour tout
naturel n on a
un+1 > un

la suite (un )n2N est dite strictement décroissante si pour tout naturel n on a

un+1 < un

8
3. Sens de variation et bornitude

(un )n2N est dite constante si pour tout naturel n on a

un = un+1 :

On dé…nit de même une suite croissante (décroissante) lorsque on a pour tout


entier naturel n
un+1 un (un+1 un ) :

Une suite (un )n2N est dite monotone si elle soit croissante, soit décroissante. Si elle
est strictement croissante ou strictement décroissante, on dit qu’elle est strictement
monotone. Une suite est dite monotone (strictement monotone) à partir de l’indice
N0 ; si les inégalités précédentes sont seulement vraies pour n N0 et non pas pour
tout entier naturel n:

Dé…nition 3.2 Pour étudier le sens de variation d’une suite (un )n2N ; on compare
pour tout entier n ; les termes un+1 et un , soit en étudiant le signe de la di¤érence
un+1 un ; soit, lorsque les termes un sont strictement positifs, en comparant le
un+1
rapport et le nombre 1:
un

Exemple 3.1 Soit un = 5n + 3; 8n 2 N: On a

un+1 un = 5 (n + 1) + 3 (5n + 3) = 5n + 5 + 3 5n 3 = 5 > 0:

Donc la suite est strictement croissante.

n
Exemple 3.2 Pour tout n 1; posons un = : On a
2n

un+1 n + 1 2n 1n+1 1 1 1
= n+1 = = 1+ (1 + 1) = 1:
un 2 n 2 n 2 n 2

Puisque les termes un sont positifs, on en déduit que

un+1 un ; 8n 1:

9
4. Limite de suites

La suite (un )n2N est donc décroissante.

3.2 Suite majorée, minorée et bornée


Dé…nition 3.3 Soit (un )n2N une suite, on a

(un )n2N est majorée si 9M 2 R; 8n 2 N; un M:


(un )n2N est minorée si 9m 2 R; 8n 2 N; un m:

(un )n2N est bornée si elle est majorée et minorée, ce qui revient à dire

9M; m 2 R; m un M:

Exemple 3.3 Soit (un )n2N = (sin (n))n2N est bornée car

8n 2 N : jsin (n)j 1:

Donc
8n 2 N : 1 sin (n) 1:

4 Limite de suites
Dé…nition 4.1 Soit (un )n2N une suite, soit un nombre l 2 R: On dit que la suite
(un )n2N a pour limite l; ou que un tend vers l;si

8" > 0; 9N 2 N; 8n 2 N : (n N =) jun lj < "):

La propriété "un tend vers l" se note

lim un = l:
n!+1

S’il existe un nombre l 2 R tel que lim un = l; on dit que la suite (un )n2N est
convergente. Autrement dit : (un ) est proche d’aussi près que l’on veut de l, à

10
4. Limite de suites

partir d’un certain rang.

On a immédiatement les équivalences bien utile :

lim un = l () lim (un l) = 0 () lim jun lj = 0:


n!+1 n!+1 n!+1

Dé…nition 4.2 Soit (un )n2N une suite de nombres réels. On dit que la suite un tend
vers +1 et l’on note lim un = +1, si

8A > 0; 9N 2 N; 8n 2 N : (n N =) un > A):

Si un tend vers +1; on dit que un tend vers 1; ce qui se note lim un = 1; et
on dit que la suite (un )n2N est divergente.

Proposition 4.1 Si une suite est convergente, sa limite est unique.

Exemple 4.1 Soit un = n1 ; on a lim 1


= 0:
n!1 n

Soit en e¤et un nombre " > 0: La propriété d’Archimède a¢ rme qu’il existe un entier
N > 0 tel que N1 < ": Si n N , alors nous avons

1 1
< ":
n N
1
Cela montre que un tend vers 0; la suite n
est donc convergente.

11
4. Limite de suites

cvg

1 :jpg
1
un = un est convergente
n

Exemple 4.2 Soit un = n; on a lim n = +1: La suite (n)n2N est donc divergente.
n!1

4.1 Théorèmes sur les limites

Proposition 4.2 Une suite convergente est bornée.

Preuve. Supposons lim un = l: D’aprés la dé…nition, il existe un entier N 1 tel


que
jun lj < 1 si n N:

Pour tout ces entiers n; l’inégalité triangulaire implique que

jun j jun lj + jlj < 1 + jlj :

Appelons M le plus grand des nombres réels :

1 + jlj ; ju0 j ; ju1 j ; :::; juN 1j :

12
4. Limite de suites

On a
jun j M; 8n 2 N:

Donc M est un majorant de la suite (un ) :

Remarque 4.1 En général la réciproque est fausse. En e¤et , il existe des suites
bornées non convergentes

Exemple 4.3 La suite ( 1)nn2N est bornée mais elle n’est pas convergente
La suite (sin (n))n2N est bornée mais elle n’est pas convergente ( la limite n’existe pas lorsque n ! +1)

Proposition 4.3 Soient (un ) et (vn ) deux suites convergentes :

› Si lim un = l; alors 8 2 R; on a lim ( un ) = l:


n!+1 n!+1
› Si lim un = l et lim vn = l ; alors lim (un + vn ) = l + l0 et lim un :vn = l:l0 :
0
n!+1 n!+1 n!+1 n!+1
1 1
› Si lim un = l et l 6= 0; alors lim = :
n!+1 n!+1 un l
›Si lim un = l; alors lim jun j = jlj :
n!+1 n!+1

Proposition 4.4 Soit (un ) une suite bornée et soit (vn ) une suite ayant pour limite
0: la suite (un vn ) a pour limite 0:

Proposition 4.5 Soient (un ) et (vn ) des suites de nombres réels. Supposons lim vn =
n!+1
+1:
1
› On a lim =0
n!+1 vn

› Si (un ) est minorée, alors lim (un + vn ) = +1


n!+1

› Si (un ) est minorée par un nombre strictement positif, alors lim (un vn ) = +1
n!+1

En particulier, la somme et le produit de deux suites tendent vers +1 tendent vers


+1:

13
4. Limite de suites

4.2 Passage à la limite dans les inégalités


Soient (un ) et (vn ) des suites convergentes de nombres réels. Si un vn ; 8n 2 N;
alors lim un lim vn :
n!+1 n!+1

Corollaire 4.1 Soit (un ) une suite convergente de nombres réels. Si un 0; 8n 2 N,


alors lim un 0:
n!+1

Théorème 4.1 d’encadrement (gendarmes)Soient (un ) ; (vn ) et (wn ) des suites


convergentes de nombres réels

› Supposons un vn wn ; 8n 2 N: Si les suites (un ) et (wn ) sont convergentes et si


lim un = lim wn ; alors la suite (vn ) est convergente
n!+1 n!+1
et lim vn = lim wn = lim un :
n!+1 n!+1 n!+1
› Si un vn quel que soit n et si lim un = +1; alors lim vn = +1:
n!+1 n!+1

Voici en…n un théorème très souvent utilisé pour calculer des limites de suites

Théorème 4.2 Soit f : I ! R une fonction et soit (un ) une suite convergente dont
tous les termes appartiennent à I: Si lim un = l et si f est continue en l; alors
n!+1
lim f (un ) = f (l) :
n!+1

Preuve. Soit un nombre " > 0: Puisque f est continue en l; on peut trouver un
nombre > 0 tel que jf (x) f (l)j < "; 8x 2 I et jx lj < : Puisque la suite (un )
a pour limite l; 9N tel que jun lj < si n N: Pour tous ces entiers n; on a donc
jf (un ) f (l)j < ": Cela montre que l’on a lim f (un ) = f (l) :
n!+1
La proposition suivante, qui complète le théorème, se prouve en adaptant simplement
la démonstration précédente.

Proposition 4.6 Soit (un ) une suite de nombres réels, soit f une fonction et soit
l un nombre réels. Si lim (un ) = +1 et si lim f (x) = l ( ou +1 ), alors
n!+1 n!1
lim f (un ) = l (ou +1 ).
n!+1
1 0
Formes indéterminées : ( 1 + 1) ; (0 1) ; 1
; 0
; (11 ) ; (10 ) et (01 ) :

14
6. Suites adjacentes

5 Suites monotones bornées


Théorème 5.1 Toute suite croissante majorée (resp. décroissante minorée)
converge vers sa borne supérieure ( resp. inférieure).

Preuve. Soit (xn ) une suite croissante majorée. L’ensemble E = fxn ; n 2 Ng est une
partie de R non vide et majorée : elle admet une borne supérieure l. Pour tout " > 0,
l " n’est pas un majorant de E ; il existe donc un entier n0 tel que l " xn0 l
. La suite étant croissante :

8n n0 ; l " xn0 xn l;

donc jxn lj ": Alors la suite (xn ) converge vers l.


Ces résultats s’étendent sans di¢ culté au cas des suites monotones non bornées :

Théorème 5.2 Toute suite croissante non majorée tend vers +1. Toute suite
décroissante non minorée tend vers 1.

Exemple 5.1 Soit un = n1 ; on a

1
8n 2 N : 0 < 1:
n

De plus, on a :
un+1 n
= <1
un n+1
alors (un ) est strictement décroissante et minorée par 0; donc convergente.

6 Suites adjacentes
Dé…nition 6.1 Deux suites réelles sont dites adjacentes si

› L’une est croissante et l’autre est décroissante


› Leur di¤ érence converge vers 0 (lim (un vn ) ! 0) :

15
6. Suites adjacentes

Théorème 6.1 Deux suites adjacentes convergent et on la même limite.

Preuve. Supposons (un ) croissante, (vn ) décroissante et lim (un vn ) = 0:


n!1

La suite (un vn ) est décroissante et elle converge vers 0; elle est donc tousjours
positive :
8n 2 N : u0 un vn v0

(un ) est donc croissante et majorée par v0 : elle converge

(vn ) est donc décroissante et minorée par u0 : elle converge.

De lim (un vn ) = 0; on déduit lim un = limvn :


n!1 n!1 n!1

8
1 1 1
>
< un = 1 + 1! + 2! + ::: + n!
;
Exemple 6.1 Soient (un ) et (vn ) deux suites dé…nies 8n 2 N par :
>
:
vn = un + n!1

On a

1 1 1 1 1 1 1
un+1 un = 1+ + + ::: + + 1+ + + ::: +
1! 2! n! (n + 1)! 1! 2! n!
1
= 0;
(n + 1)!

16
6. Suites adjacentes

alors (un ) est croissante. De plus

1 1
vn+1 vn = un+1 + un +
n + 1! n!
1 1
= (un+1 un ) +
n + 1! n!
1 1 1
= +
n + 1! n + 1! n!
2 1
=
n + 1! n!
2 1
=
(n + 1) n! n!
2 n 1
=
(n + 1) n!
1 n
= 0:
(n + 1) n!

Donc (vn ) est décroissante. Finalement, on a lim (vn un ) = lim n!1 = 0:


n!1 n!1

Par conséquence (un ) et (vn ) sont adjacentes. Représentation graphique des


suites adjacentes

un et vn sont deux suites


la suite un la suite vn adjacentes

17
7. Suites extraites

7 Suites extraites

Dé…nition 7.1 Etant donnée une suite (un )n2N , on dit que (vn )n2N est une suite
extraite ou encore une sous-suite, s’il existe une application

':N!N

strictement croissante, telle que pour tout n 2 N; vn = u'(n) :

Propriété de ' :
Si ' : N ! N est une application strictement croissante, alors pour tout n 2 N, on a

' (n) n:

En particulier, la suite (wn )n2N = ' (n) a pour limite +1.

Proposition 7.1 Soit (un )n2N une suite. Si limn!1 un = l; alors pour toute suite
extraite (u'(n) )n2N on a limn!1 u'(n) = l:

Corollaire 7.1 Soit (un )n2N une suite. Si elle admet une sous-suite divergente,
ou bien si elle admet deux sous-suites convergeant vers des limites distinctes,
alors elle diverge.

7.1 Théorème de Bolzano-Weierstrass


Un résultat théorique très important

Théorème 7.1 De toute suite réelle bornée on peut en extraite une sous-suite
convergente.

7.2 Points d’adhérence et limites sup et inf


Dé…nition 7.2 Un nombre a est dit valeur (ou point) d’adhérence d’une suite
(un )n2N s’il existe une sous-suite (vn )n2N de (un )n2N ; convergente vers a.

18
8. Suite de Cauchy

Dé…nition 7.3 Soit une suite d’éléments de R. Notons Ad(un )n2N l’ensemble de
ses valeurs d’adhérence dans R. On appelle limite supérieur (resp.inférieure) de
(un )n2N la borne supérieure (resp. inférieure) de Ad(un )n2N . On notera

limun = sup Ad(un )n2N


limun = inf Ad(un )n2N :

Exemple 7.1 La suite (( 1)n )n2N est divergente car elle possède deux sous suites
extraites (u2k )k2N et (u2k+1 )k2N convergentes vers deux limites di¤érentes ( 1) et 1:
En e¤et, on a

lim u2k = lim ( 1)2k = lim 1 = 1;


k!1 k!1 k!1
2k+1
lim u2k+1 = lim ( 1) = lim 1= 1:
k!1 k!1 k!1

De plus,
Ad (un ) = f 1; 1g

donc

limun = sup Ad(un ) = 1


limun = inf Ad(un ) = 1:

8 Suite de Cauchy
Il se peut que l’on ait besoin de montrer qu’une suite est convergente sans nécessai-
rement calculer explicitement sa limite. C’est le cas par exemple quand cette limite
est di¢ cile à trouver. Il existe alors un critère qui marche bien pour les suites réelles.
C’est le critère de Cauchy. Avant de le dé…nir, commençons par introduire les suites
de Cauchy.

Dé…nition 8.1 (Suites de Cauchy) Une suite réelle (un )n2N est dite de Cauchy

19
8. Suite de Cauchy

si elle véri…e le critère de Cauchy

8" > 0; 9N 2 N tel que 8p; q 2 N : jup uq j < ":

On dit qu’une suite (un )n2N n’est pas une suite de Cauchy, si elle véri…e le critère

9" > 0; 8N 2 N tel que 9p; q 2 N : jup uq j ":

Preuve. Soit l la limite de la suite. On a

jup uq j = jup l+l uq j jup lj + jl uq j :

La suite (un )n2N a pour limite l ; à tout " > 0 ; on peut associer un entier N , tel que

"
8p > N; on ait : jup lj <
2
"
8q > N; on ait : juq lj <
2
20
8. Suite de Cauchy

On a donc pour tout couple d’entiers p; q supérieur à N

jup uq j < ":

Proposition 8.1 (Suite de Cauchy bornée) Toute suite de Cauchy est bornée.

Proposition 8.2 (Suite de Cauchy et convergence) Une suite réelle est conver-
gente si et seulement si elle est de Cauchy.

Remarque 8.1 Attention : même si toute suite convergente est de Cauchy, la


réciproque (toute suite de Cauchy est convergente) n’est pas vraie dans n’importe
quel ensemble. Ici, nous travaillons dans R, et ça marche. Mais il faut absolument
que l’on se trouve dans un ensemble complet. Par exemple, cela ne marcherait pas
dans l’ensemble Q des rationnels qui n’est pas complet.

Exemple 8.1 On considère la suite numérique dont le terme général est dé…ni par :

Xn
1
un = 2
; k 2 N= f0; 1g :
k=2
k

Montrons que (un ) est une suite de Cauchy. On a

1 1 1 1
un = 2
+ 2 + 2 + ::: + 2 :
2 3 4 n

Soient " > 0 et p; q 2 N: Supposons par exemple que p > q: Donc

1 1 1 1
up = + + + ::: +
22 32 42 p2
1 1 1 1 1
uq = 2 + 2 + ::: + 2 + 2 + ::: + 2 :
2 3 p (p + 1) q

21
8. Suite de Cauchy

Alors

1 1 1 1 1 1 1 1
jup uq j = 2
+ 2 + ::: + 2 2
+ 2 + ::: + 2 + 2 + ::: + 2
2 3 p 2 3 p (p + 1) q
1 1
= 2 + ::: + 2
(p + 1) q
1 1
= 2 + ::: + 2 :
(p + 1) q

Comme

p+1 p =) (p + 1)2 p (p + 1)
1 1 1 1
=) 2 = ;
(p + 1) p (p + 1) p p+1

p+2 p + 1 =) (p + 2)2 (p + 1) (p + 2)
1 1 1 1
=) 2 = ;
(p + 2) (p + 1) (p + 2) p+1 p+2

:
:

q q 1 =) (q)2 (q 1) q
1 1 1 1
=) 2 = :
(q) (q 1) q q 1 q

22
9. Suites récurrentes

Alors,

1 1
jup uq j = 2 + ::: + 2
(p + 1) q
1 1 1 1 1 1
+ + ::: +
p p+1 p+1 p+2 q 1 q
1 1
=
p q
1
< :
p
1 1
Remarquons que lim = 0; c’est à dire 8" > 0; 9p0 2 N tel que 8p p0 2 N : < ":
p!1 p p
Donc, pour " > 0 qu’on va …xé d’avance, il existe un rang n0 = p0 2 N tel que :

1
p n0 , q n0 =) jup uq j < < ":
p

Ce qui sign…e que (un ) est de Cauchy.

9 Suites récurrentes

On va terminer notre chapitre par une catégorie essentielle des suites sont les suites
récurrentes dé…nies par une fonction. Cette partie est l’aboutissement de notre étude
sur les suites

Dé…nition 9.1 Soit


f :D R ! R:

On appelle suite récurrente une suite (un )n2N dé…nie par la donnée de terme initiale
u0 2 D et de la relation :
8n 2 N : un+1 = f (un )

On supposera f (D) D ( (un ) est donc dé…nie pour tout n ).

23
9. Suites récurrentes

9.1 Méthode générale d’étude d’une suite récurrente

L’étude de la monotonie de la suite revient à celle de la fonction f:

1) f est croissante

Proposition 9.1 Soit (un )n2N une suite récurrente, on supposera que f est crois-
sante. Alors la suite (un )n2N est monotone. De plus, si

f (u0 ) = u1 > u0 :

Donc la suite (un )n2N est croissante. Si

f (u0 ) = u1 < u0 :

Alors la suite (un )n2N est décroissante.

2) f est décroissante

si f est décroissante, un+1 un est alternativement positif et négatif. Nous allons


dans ce cas considérer la fonction g = f f :

Proposition 9.2 Soit (un )n2N une suite récurrente, on supposera que f est décrois-
sante. Alors
1) La fonction g = f f est croissante.

2) Les suites (un )n2N et (u2n+1 )n2N dé…nies par


u2 = f (f (u0 )) = g(u0 ); u2n+2 = g(u2n ) = f (f (u2n )); n = 1; 2; :::
u1 = f (u0 ); u2n+1 = g(u2n 1 ) = f (f (u2n 1 )); n = 1; 2; :::; u0 donné.

Sont toutes les deux monotones et varient en sens inverse.

24
9. Suites récurrentes

9.2 Théorème de point …xe


(
u0 2 D
Théorème 9.1 Soit (un )n2N une suite dé…nie par
8n 2 N : un+1 = f (un )
Si (un ) converge vers un réel l 2 D et si f est continue en l, alors on a nécessai-
rement f (l) = l:
Le réel l est appelé un point …xe de f:

Exemple 9.1 On considère la suite (un )n2N dé…nie par la relation de réurrence
comme suit (
u0 = 32 ;
8n 2 N : un+1 = (un 1)2 + 1:
Montrons que (un )n2N est bornée et strictement monotone. De plus, en déduire que
(un )n2N est convergente et déterminons sa limite.

Preuve. 1) Posons
(Pn ) : 1 < un < 2:

Montrons en utilisant le raisonnement par réccurence que (Pn ) est vraie 8n 2 N:

3
Pour n = 0; par hypothèse on sait que 1 < u0 = < 2: Donc P0 est vraie.
2

Supposons que la proposition (Pn ) est vraie 8n 2 N; et prouvons que (Pn+1 ) l’est
aussi (1 < un+1 < 2) : Comme

1 < un < 2 (hypothèse de récurrence).

Donc
0 < un 1 < 1; d’ou 0 < (un 1)2 < 1:

Alors
1 < u2n 2u2n + 1 < 2:

C’est à dire que (Pn+1 ) est aussi vraie.

25
9. Suites récurrentes

2) Calculons un+1 un ; on a

un+1 un = (un 1)2 + 1 un


= u2n 2un + 1 + 1 un
= u2n 3un + 2
= (un 1) (un 2) :

D’aprés la première question

0 < (un 1) et (un 2) < 0;

alors
(un 1) (un 2) < 0:

Donc
un+1 un < 0;

d’ou la suite (un )n2N est strictement décroissante.


3) Comme la suite (un )n2N est décroissante et minorée par 1, donc elle est conver-
gente vers l. Tel que l véri…e

l = (l 1)2 + 1 =) l = l2 2l + 2 =) l2 3l + 2 = 0:

Alors
l = 0 ou l = 1:
3
Comme le premier terme u0 = 2
et (un )n2N est décroissante, alors l = 1:

26
10. Méthode

10 Méthode
Pour montrer qu’une suite (un ) est monotone, on peut :
étudier le signe de (un+1 un ) ;
si 8n 2 N, un strictement positif, comparer uun+1
n
avec 1 ;
démontrer par récurrence que : 8n 2 N, un un+1 ou 8n 2 N, un un+1 .
Pour montrer qu’une suite converge, on peut :
montrer qu’elle a une limite …nie ;
chercher si elle est monotone bornée ;
chercher une autre suite qui lui serait adjacente ;
montrer qu’elle est extraite d’une suite convergente ;
montrer que les deux suites extraites (x2n ) et (x2n+1 ) convergent vers la même
limite ;
l’encadrer entre deux suites convergentes de même limite ;
chercher si elle est une suite de Cauchy.
Pour trouver la limite d’une suite quand on sait qu’elle converge, on peut :
appliquer les opérations sur les limites ;
Pour montrer qu’une suite diverge, on peut :
en extraire deux suites qui convergent vers des limites di¤érentes ;
plus généralement, en extraire deux suites dont la di¤érence ne tend pas vers
0;
la minorer par une suite tendant vers +1 ou la majorer par une suite tendant
vers 1 ;
montrer qu’elle n’est pas bornée ;
montrer qu’elle n’est pas de Cauchy.

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