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Notes de Cours
Mathématiques
M1 MRHDS
2011-2012
Laurent Piccinini
version du 5 octobre 2011.
M1 MRHDS 1
Chapitre I
I.1 Généralités
1.1 Définitions
Définition : Une suite numérique est une fonction de N dans R, définie à partir d’un certain rang n0 ∈ N. La
notation (un )n désigne la suite en tant qu’objet mathématique et un désigne l’image 1 de l’entier n, appelé
terme d’indice n de la suite (un )n .
Exemple : Considérons, avec les notations usuelles des fonctions, f (x) = 2x2 − 1. Alors, on peut définir la
suite (un )n∈N , en posant un = f (n) pour tout n ∈ N. Les premiers termes de la suite sont alors : u0 = −1,
u1 = 2 − 1 = 1, u2 = 8 − 1 = 7, u3 = 18 − 1 = 17, . . .
Exemple : Une suite peut être définie par récurrence lorsqu’on connaı̂t son premier terme et une relation de la
forme : un+1 = f (un ) pour tout entier naturel n, où f désigne une fonction. Par exemple, avec f (x) = 2x2 − 1
et u0 = 0, on a : u1 = −1, u2 = 2 × (−1)2 − 1 = 1, u3 = 2 × (1)2 − 1 = 1, . . .
1
Remarque : Certaines suites ne sont définies qu’à partir d’un certain rang, comme par exemple : un =
√ n
définie pour n ≥ 1 ou vn = n − 3 définie pour n ≥ 3.
Définition : Soit ϕ une application strictement croissante de N dans lui-même. La suite (uϕ(n) )n est appelée
sous-suite ou suite extraite de la suite (un )n .
Exemple : Si ϕ(n) = 2n, alors vn = uϕ(n) = u2n est le nième terme de la sous-suite formée des termes d’indice
pair. Par exemple, si un = n1 (ses premiers termes sont : 1 ; 0, 5 ; 1/3 ; 0, 25 ; 0, 2 ; . . .) alors vn = uϕ(n) = u2n
a pour premiers termes : v1 = u2 = 0, 5, v2 = u4 = 0, 25, v3 = u6 = 1/6, . . .
Exemples :
√ √
1. Soit un = 1 + n. Alors un = f (n) avec f (x) = 1 + x. Pour x ≥ 0, f ′ (x) = 2√1x+1 > 0 donc f est
croissante [i.e. pour tout x ∈ R et y ∈ R tels que x ≤ y, on a f (x) ≤ f (y)], donc en particulier, la suite
(un )n est croissante.
2. Soit un = 2n /(8n) pour n ≥ 1. Alors uun+1 = 22n × 8n+8
8n 8n un+1 8n
n+1
n
= 2 8n+8 . Donc un ≥ 1 ⇔ 2 8n+8 ≥1⇔
16n ≥ 8n + 8 ⇔ 8n ≥ 8 ⇔ n ≥ 1. Ainsi la suite (un )n≥1 est croissante.
Solution : On peut d’abord démontrer par récurrence que, pour tout entier n, un est un réel strictement
positif, ce qui justifie que la suite est bien définie sur N :
1. u0 = 10 > 0 et la propriété est vraie au rang 0.
√ √
2. Supposons
√ la propriété vraie au rang n, c’est à dire un > 0. Alors un + 1 existe et un+1 = 2 un + 1 >
2 1 > 0. La propriété est ainsi vraie au rang n + 1.
Le calcul des premiers termes permet d’émettre la conjecture : la suite (un )n décroit.
On démontre ce résultat en utilisant un raisonnement par récurrence en considèrant la propriété un+1 ≥ un :
√
1. Pour n = 0, u0 = 10 et u1 = 2 11, ainsi u1 ≤ u0 et la propriété est vraie au rang 0.
2. Supposons la propriété vraie au rang n, c’est√ à dire un+1 ≤ un et montrons que un+2 ≤ un+1 . Sur
l’intervalle [0; +∞[, la fonction f : x 7−→ 2 x + 1 est strictement croissante (f ′ (x) > 0). Comme par
hypothèse de récurrence, un+1 ≤ un , on obtient f (un+1 ) ≤ f (un ), c’est à dire un+2 ≤ un+1 et la
propriété est ainsi vraie au rang n + 1.
Conclusion : La suite (un )n est bien définie et décroissante.
Exemple : Représentation des premiers termes de la suite (un )n définie par récurrence par :
u0 = 0, 64
√
pour tout n de N, un+1 = 1 + 2 un
Sur le graphique ci-dessous, on a tracé la droite D d’équation
√ y = x et la courbe C d’équation y = f (x) où
f est le fonction définie sur ]0; +∞[ par : f (x) = 1 + 2 x.
Pour représenter les premiers termes sur l’axe des abscisses, on place :
– sur l’axe des abscisses, le point d’abscisse u0 ;
La lecture graphique donne des valeurs approchées des un , et elle permet d’émettre des conjectures concernant
le comportement global et asymptotique de la suite. Elle semble croissante.
Définition :
1. On dit qu’une suite converge (ou admet une limite finie) lorsqu’il existe un réel ℓ tel que tout intervalle
I centré en ℓ contient tous les termes de la suite à partir d’un certain rang. On note alors : ℓ = lim un .
2. Une suite non convergente est appelée suite divergente.
1
Exemple : Pour un = n, la suite (un )n converge vers 0.
Propriété 2 : Toute sous-suite d’une suite convergente est convergente vers la même limite.
Conséquence : Si il existe deux sous-suites qui ne convergent pas vers la même limite, la suite ne converge
pas.
Exemple : Posons un = (−1)n . Alors la sous-suite définie par u2n = (−1)2n = 1 converge vers 1 et la
sous-suite définie par u2n+1 = (−1)2n+1 = −1 converge vers −1. Donc (un )n n’est pas convergente.
2. La suite (un )n est minorée (à partir du rang n0 ) si il existe un réel m tel que m ≤ un pour tout entier
n ≥ n0 .
3. La suite (un )n est bornée (à partir du rang n0 ) si elle est minorée et majorée (à partir du rang n0 ).
Définition : (suite divergente vers l’∞) On dit qu’une suite diverge vers +∞ (resp −∞) si, quel que soit le
nombre A, tous les termes de la suite sont supérieurs (resp. inférieurs) à A à partir d’un certain rang. On
note alors : lim un = +∞ (resp. lim un = −∞).
Exemple : Pour
√ un = n + 5, la suite (un )n diverge vers +∞.
Pour un = − n, la suite (un )n diverge vers −∞.
Somme : lim(un + vn )
❳❳❳
❳❳ lim vn v +∞ −∞
❳❳❳
lim un ❳❳
u u+v +∞ −∞
+∞ +∞ +∞ ?
−∞ −∞ ? −∞
Produit : lim(un vn )
❳❳
❳❳❳ lim vn
❳❳ −∞ v<0 0 v>0 +∞
lim un ❳❳❳
−∞ +∞ +∞ ? −∞ −∞
u<0 +∞ uv 0 uv −∞
0 ? 0 0 0 ?
u>0 −∞ uv 0 uv +∞
+∞ −∞ −∞ ? +∞ +∞
Remarque : La démonstration est une conséquence directe de l’inégalité de Bernoulli : Pour tout réel x positif
et tout entier naturel n, on a : (1 + x)n ≥ 1 + nx.
Définition
: On appelle suite géométrique de raison q et de premier terme u0 la suite définie par la récurrence
un+1 = q un , n ∈ N
suivante :
u0 ∈ R fixé
Propriété 5 : Soit (un )n une suite numérique, alors il y a équivalence entre les deux points suivants :
1. (un )n est une suite géométrique de raison q et de premier terme u0
2. pour tout n ∈ N, un = u0 q n
Démonstration :
1. Si pour tout n ∈ N, un = u0 q n alors on a bien que un+1 = u0 q n+1 = u0 q n q = q un , donc (un )n est
bien une suite géométrique de raison q et de premier terme u0 .
2. Réciproquement, si (un )n est une suite géométrique de raison q et de premier terme u0 , une récurrence
simple permet de conclure.
Propriété 6 : Soit (un )n une suite géométrique de raison q 6= 1 et de premier terme u0 . On définit la suite
n−1
X
(vn )n dont le terme d’indice n est la somme des n premiers termes de (un )n : vn = ui pour n ≥ 0.
i=0
Alors
1−qn
1. Pour tout n ∈ N, vn = u0 1−q .
1
2. La suite (vn )n converge vers u0 1−q si et seulement si −1 < q < 1.
n−1
X n−1
X n−1
X
Démonstration : Le terme d’indice n de la suite est vn = ui = u0 q i = u0 q i . Or (1 − q) ×
i=0 i=0 i=0
n−1
X n−1
X n−1
X n−1
X n
X
qi = qi − q i+1 = qi − q i . Les termes se simplifient alors deux à deux sauf q 0 et q n :
i=0 i=0 i=0 i=0 i=1
n−1
X n
X
qi − q i = q 0 − q n = 1 − q n . Donc (1 − q) vn = u0 (1 − q n ). Le second point est alors une conséquence
i=0 i=1
de la première propriété.
Définition
: On appelle suite arithmétique de raison r et de premier terme u0 la suite définie par la récurrence
un+1 = un + r, n ∈ N
suivante :
u0 ∈ R fixé
Propriété 7 : Soit (un )n une suite numérique, alors il y a équivalence entre les deux points suivants :
1. (un )n est une suite arithmétique de raison r et de premier terme u0
2. pour tout n ∈ N, un = u0 + n r
Théorème 1 : Soient (un )n et (vn )n deux suites convergentes telles que, à partir d’un certain rang, un ≤ vn
(ou bien un < vn ) alors lim un ≤ lim vn .
Remarque : Même si l’inégalité initiale est stricte, elle devient large à la limite. Par exemple, un = 1 − 1/n <
1 + 1/n = vn mais lim un = lim vn = 1.
Théorème 2 : Soient (un )n et (vn )n deux suites telles que, à partir d’un certain rang, un ≤ vn .
1. si (un )n diverge vers +∞ alors (vn )n aussi.
2. si (vn )n diverge vers −∞ alors (un )n aussi.
n2 +1
Exemple : un = n < n = vn donc lim vn = +∞.
Propriété 8 :
1. Toute suite croissante non majorée a pour limite +∞.
2. Toute suite décroissante non minorée a pour limite −∞.
Propriété 9 :
1. Toute suite croissante majorée est convergente.
2. toute suite décroissante minorée est convergente.
3n
Exemple : Soit un = n+1 . Puisque un ≤ 3n+3
n+1 = 3, la suite est majorée par 3. Montrons que la suite
est croissante. Cela revient à montrer que un+1 = 3n+3 3n
n+2 ≥ n+1 = un ⇔ (3n + 3)(n + 1) ≥ 3n(n + 2) ⇔
2 2
3n + 6n + 3 ≥ 3n + 6n. Cette dernière inégalité est vraie puisqu’elle équivaut à 3 ≥ 0. Ainsi (un )n est
croissante et majorée donc convergente. Pour autant, cela ne nous permet pas de déterminer la limite.
Remarque : Ces résultats sont également très utiles dans l’étude des suites récurrentes (voir les exemples du
paragraphe 4.2) ou pour l’étude des suites adjacentes.
Définition
: Etant donné f une fonction numérique d’un intervalle I dans lui-même (ou de R dans R). Le
un+1 = f (un ), n ∈ N
système défini une suite appelée suite récurrente d’ordre 1 (associée à f ).
u0 ∈ R fixé
Exemple : La donnée de f (x) = qx, où q est fixé, permet de définir par le biais de la définition une suite
géométrique. Les suites géométriques sont donc des suites récurrentes d’ordre 1 particulières.
Définition : Etant donné f une fonction numérique de I × I dans lui-même (ou de R × R dans R). Le système
un+2 = f (un , un+1 ), n ∈ N
défini une suite appelée suite récurrente d’ordre 2.
u0 ∈ R et u0 ∈ R fixés
Remarque : Les points fixes sont donc les abscisses des points d’intersection de la droite d’équation y = x
(première bissectrice) et du graphe de la fonction.
Propriété 10 : Soit (un ) une suite récurrente d’ordre 1 (associée à f ) où f est une fonction continue. Si (un )
converge vers un réel ℓ, alors ℓ est un point fixe de f .
Exemples :
v0 = 2, 7
1) Soit la suite définie par : vn2 Il semble
pour tout n de N, vn+1 =
3
que la suite soit décroissante et qu’elle converge vers 0. On démontre par
récurrence que (vn )n est décroissante et donc majorée par 2,7. De plus pour
tout n ∈ N, vn ≥ 0, ainsi (vn )n est minorée par 0. Donc la suite (vn )n est
ℓ2
convergente et sa limite ℓ vérifie ℓ = , ce qui donne ℓ = 0 ou ℓ = 3. Mais
3
comme pour tout n ∈ N, 0 ≤ vn ≤ 2, 7, ℓ ne peut être égal à 3. Conclusion :
la suite (vn )n converge vers 0.
u0 = 4
2) Soit la suite définie par : u2n
pour tout n ∈ N, un+1 =
3
x2
On note f la fonction définie sur R par : f (x) = . A l’aide de la
3
représentation graphique, on peut conjecturer que la suite est croissante
et semble diverger vers +∞.
Montrons par récurrence que la suite est strictement croissante. u0 = 4 et
42 16
u1 = = , alors u0 < u1 .
3 3
Supposons la propriété vraie au rang n, c’est à dire un < un+1 , alors comme
la fonction f est strictement croissante sur [0; +∞[, on obtient f (un ) <
f (un+1 ), c’est à dire un+1 < un+2 , et la propritété est vraie au rang n + 1.
Donc pour tout n ∈ N, un < un+1 et la suite (un )n est strictement croissante.
Montrons alors qu’elle n’est pas majorée pour prouver qu’elle diverge vers +∞. On suppose que la suite
(un )n est majorée, dans ce cas, elle converge vers un réel ℓ, de plus pour tout n ∈ N, un > u0 , donc
ℓ > 4. D’autre part, comme f est continue sur [0; +∞[, on obtient f (ℓ) = ℓ, ce qui donne ℓ2 − 3ℓ = 0, et
on en déduit : ℓ = 0 ou ℓ = 3. Ceci est incompatible avec ℓ > 4, donc l’hypothèse (un )n est majorée est fausse.
Donc la suite (un )n n’est pas majorée et comme elle est strictement croissante, on en déduit qu’elle diverge
vers +∞.
Remarque : Beaucoup de comportements autres que ceux rencontrés jusqu’ici peuvent être possibles. Voici
quelques représentations graphiques illustrant les principaux comportements :
5.1 Ordre 1
Soit g une fonction réelle. Soit a un réel.
Définition :
1. On appelle équation récurrente affine à coefficients réels constants d’ordre 1, toute équation, dont
l’inconnue est une suite, de la forme suivante :
un+1 − a un = 0 (EH)
Propriété 11 : L’équation (EH) définit les suites géométriques de raison a. Les solutions de (EH) sont donc
toutes les suites (ũn )n de la forme ũn = α an pour tout n ∈ N où α ∈ R.
On voit donc bien que toute la subtilité de résolution repose sur la recherche d’une solution particulière de
(ER). Il suffit ensuite d’ajouter la solution générale de (EH) qui est très facilement déterminable.
La forme de cette solution particulière est entièrement liée à celle de g(n). Le résultat suivant donne des
directions à privilégier et fournit une méthode paramétrique (il suffit de déterminer des paramètres et non
une suite). On retiendra que l’on cherche la solution particulière sous la ”même forme” qu’est g(n).
Exemples :
1. Pour l’équation un+1 − 2 un = −1, on a g(n) = −1, donc g(n) est un polynome de degré 0. On
pose u∗n = a ∈ R. Reste à trouver la valeur du paramètre a. En remplacant dans l’équation, on a :
a − 2a = −1. Donc a = 1 et u∗n = 1 est bien solution (particulière) de (ER).
2. Pour l’équation un+1 − 2 un = n, on a g(n) = n, donc g(n) est un polynome de degré 1. On pose
u∗n = a n + b où a ∈ R et b ∈ R. Reste à trouver la valeur des paramètres a et b. En remplacant dans
l’équation,
on a : a(n+1)+b−2(an+b) = n. Donc −an+(a−b) = n (pour tout n) et par identification,
−a = 1
on a . Donc a = b = −1 et u∗n = −n − 1 est bien solution (particulière) de (ER).
a−b=0
1. Par solution générale, on sous-entend qu’il n’y en a pas d’autres. Ces solutions dépendent d’un paramètre dont la donnée
fournit une solution en particulier, appelée solution particulière
3. Pour l’équation un+1 − 2 un = 3n , on a g(n) = 3n , donc g(n) est une puissance de 3. On pose
u∗n = a 3n où a ∈ R. Reste à trouver la valeur du paramètre a. En remplacant dans l’équation, on a :
a3n+1 − 2a3n = 3n . Donc 3a − 2a = 1 et a = 1 et u∗n = 3n est bien solution (particulière) de (ER).
Remarque : (Résonnance) : Pour l’équation un+1 − 2 un = 2n , on a g(n) = 2n , donc g(n) est une puissance
de 2. On pose u∗n = a 2n où a ∈ R. Reste à trouver la valeur du paramètre a. En remplacant dans l’équation,
on a : a2n+1 − 2a2n = 2n qui équivaut à 0 = 2n . Cela signifie que l’on ne peut pas trouver de solution
(particulière) de (ER) de la forme u∗n = a 2n . On parle ici de résonnance.
Exemple : Pour l’équation un+1 −2 un = 2n , on a g(n) = 2n est solution de (EH) et il y a résonnance. Le terme
g(n) est une puissance de 2. On pose alors u∗n = a n 2n où a ∈ R. Reste à trouver la valeur du paramètre a. En
remplacant dans l’équation, on a : a(n+ 1)2n+1 − 2an2n = 2n qui équivaut à a(n+ 1)× 2 − 2an = 1 ⇔ 2a = 1.
Donc a = 0, 5 et u∗n = n2n−1 est bien solution (particulière) de (ER).
Remarque : On peut également décomposer g(n) comme g1 (n) + g2 (n) pour simplifier la recherche de la
solution particulière. Par exemple, pour un+1 − 2 un = 2n − 1 (ER), on peut poser g1 (n) = 2n et g2 (n) = −1
puis rechercher des solutions particulières u∗n1 et u∗n2 pour un+1 − 2 un = 2n et un+1 − 2 un = −1. Ainsi,
u∗n = u∗n1 + u∗n2 sera solution particulière de (ER), c’est à dire ici : u∗n = n2n−1 + 1. Toute solution de (ER)
s’écrit donc un = α 2n + n2n−1 + 1 où α ∈ R.
Remarque : La donnée d’une condition initiale permet de déterminer l’unique solution telle que u0 soit égale
à cette condition. Dans l’exemple précédent, si on impose que u0 = 0 alors α + 0 + 1 = 0 donc α = −1 et la
solution de l’équation (ER) de condition initiale u0 = 0 est un = −2n + n2n−1 + 1.
1
Exemple : Résolvons un+1 − un = n + 2n−1 (ER) sous la condition : u0 = 0.
L’équation homogène associée est (EH) un+1 − un = 0. Donc la solution générale de (EH) est ũn = α 1n = α
où α ∈ R.
Pour rechercher une solution particulière de, on peut poser g1 (n) = n et g2 (n) = ( 21 )n−1 puis rechercher des
solutions particulières u∗n1 et u∗n2 pour un+1 − un = n (E1) et un+1 − un = 2( 21 )n (E2).
Puisque g1 (n) est un polynome de degré 1, on pose u∗n1 = an + b. Dans ce cas, il y a résonnance puisque b
est solution de (EH). Posons alors u∗n1 = n(an + b). L’équation (E1) conduit alors à 2an + (b − a) = n, puis
par identification, on a 2a = 1 et b − a = 0 d’où a = b = 1/2 et u∗n1 = n2 (n + 1) est une solution particulière
de (E1).
En revanche, il n’y aura pas résonnance pour (E2). On pose u∗n2 = a( 12 )n . L’équation (E2) conduit alors à
a = −2 et u∗n2 = −2( 21 )n est une solution particulière de (E1).
Donc un = ũn + u∗n1 + u∗n2 = α + n2 (n + 1) − 2( 12 )n où α ∈ R est la solution générale de (ER).
La condition u0 = 0 conduit à α − 2 = 0 donc α = 2 et donc la solution du problème est la suite (un )n
définie par : un = 2 + n2 (n + 1) − 2( 21 )n avec n ∈ N.
Définition : On appelle suite arithmético-géométrique toute suite définie par récurrence de la forme suivante :
un+1 = a un + b
Propriété 15 : Si ℓ est un point fixe de f où f (x) = ax + b (c’est à dire : ℓ = a ℓ + b) alors la suite vn = un − ℓ
est une suite géométrique.