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Équations différentielles
Sommaire
I Rappels sur les fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1) Vocabulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
2) Opérations sur les fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
3) Étude d’une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
II Fonctions à valeurs complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1) Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2) Continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
3) Dérivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
III Primitives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1) Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2) Primitives usuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3) Calculs d’intégrales et de primitives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
4) Primitives de certaines fractions rationnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
IV Équations différentielles linéaires du premier ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1) Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2) Étude de l’équation homogène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
3) Étude de l’équation avec second membre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
V Équations différentielles linéaires du second ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1) Étude de l’équation homogène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2) Étude de l’équation avec second membre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
VI Compléments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1) Équations à variables séparées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2) Équation de Bernoulli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
3) Méthode d’Euler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
Dans ce chapitre, les fonctions considérées sont définies sur un intervalle non trivial de R.
Rappels :
a) Deux fonctions sont égales lorsqu’elles ont le même ensemble de départ, le même ensemble d’arrivée, et
le même graphe.
b) Si f : I → R est une fonction, on appelle « image de f », l’ensemble noté Im( f ) et défini par :
1) Vocabulaire
FExercice 6.1 Étudier le sens de variation de la composée de deux fonctions monotones, puis de la somme, puis
du produit.
– Bornée : soit f : I → R une fonction, on dit que f est :
• majorée sur I lorsqu’il existe un réel M tel que ∀ x ∈ I, f (x) 6 M. Si c’est le cas, la courbe de f est
sous la droite y = M.
• minorée sur I lorsqu’il existe un réel m tel que ∀ x ∈ I, f (x) > m. Si c’est le cas, la courbe de f est
au-dessus la droite y = m.
• bornée sur I lorsque f est à la fois minorée et majorée, ce qui équivaut à : | f | est majorée.
– Parité : soit f : I → R une fonction, on dit que f est :
• paire lorsque : ∀ x ∈ I, −x ∈ I et f (−x) = f (x). Dans ce cas la courbe représentative de f admet
l’axe des ordonnées comme axe de symétrie.
Plus généralement, si ∀ x ∈ I, 2a − x ∈ I et f (2a − x) = f (x), alors la courbe de f admet la droite
d’équation x = a comme axe de symétrie.
• impaire lorsque : ∀ x ∈ I, −x ∈ I et f (−x) = − f (x). Si c’est le cas, alors la courbe de f admet un
centre de symétrie, l’origine du repère.
Plus généralement, si ∀ x ∈ I, 2a − x ∈ I et f (2a − x) = 2b − f (x), alors la courbe de f admet le
point A(a, b) comme centre de symétrie.
– Périodicité : soit f : I → R une fonction et soit a ∈ R∗ , on dit que a est une période de f lorsque :
∀ x ∈ I, x ± a ∈ I et f (x + a) = f (x). Si c’est le cas, le courbe de f est invariante par les translations de
→
−
vecteurs na i où n ∈ Z. Si f est périodique, on appelle période fondamentale de f la plus petite période
strictement positive si elle existe.
Attention !
Une fonction même bornée n’a pas forcément de maximun ou de minimum. Par exemple, la fonction arctan a
pour ensemble image Im(arctan) =] − π2 ; π2 [, la fonction est donc bornée mais n’a ni maximum, ni minimum.
Définition 6.1
Soient f , g ∈ F (I, R) et soit λ ∈ R, on pose :
– f + g la fonction de I vers R définie par : ∀ x ∈ I, ( f + g)(x) = f (x) + g(x).
– f × g la fonction de I vers R définie par : ∀ x ∈ I, ( f × g)(x) = f (x)g(x).
– λ. f la fonction de I vers R définie par : ∀ x ∈ I, (λ. f )(x) = λ f (x).
Propriétés
a) Pour l’addition :
– elle est commutative, associative,
– elle admet un élément neutre : la fonction nulle (notée 0),
– toute fonction f de I vers R admet un opposé qui est la fonction − f : x 7→ − f (x),
donc (F (I, R), +) est un groupe abélien.
b) Pour le produit par un réel : si f , g ∈ F (I, R) et α, β ∈ R :
– 1. f = f ,
– (α + β). f = α. f + β. f ,
– α.( f + g) = α. f + α.g,
– α.( β. f ) = (α β). f ,
donc (F (I, R), +, .) est un R - espace vectoriel.
c) Pour la multiplication :
– elle associative, commutative,
– elle possède un élément neutre, la fonction constante qui à x donne 1 (notée 1),
– elle est distributive sur l’addition,
– seules les fonctions f qui ne s’annulent jamais ont un inverse (la fonction 1f ).
donc (F (I, R), +, ×) n’est pas un corps, mais seulement un anneau commutatif, celui - ci n’est pas
intègre, par exemple χQ × (1 − χQ ) = 0.
f +g+| f −g | f +g − | f −g |
FExercice 6.3 Montrer que sup( f , g) = 2 et que inf( f , g) = 2 .
Rappelons pour terminer ce paragraphe, qu’il existe une relation d’ordre dans F (I, R) (ordre fonctionnel), elle
est définie par :
f 6 g ⇐⇒ ∀ x ∈ I, f (x) 6 g(x)
c’est une relation d’ordre partiel.
– D f est l’ensemble des réels de l’ensemble de départ ayant une image par f .
– Si D f est symétrique par rapport à un réel a, il se peut que la courbe de f présente une symétrie :
• un axe d’équation x = a lorsque ∀ x ∈ D f , f (2a − x) = f (x).
• un centre de symétrie de coordonnées (a, b) lorsque ∀ x ∈ D f , f (2a − x) = 2b − f (x).
Dans les deux cas, on peut restreindre l’étude à D f ∩ [a; +∞[.
– S’il existe un réel T > 0 tel que : ∀ x ∈ D f , x ± T ∈ D f , f (x + T ) = f (x), alors f est T-périodique. On
peut restreindre l’étude à un intervalle de longueur une période : D f ∩ [a; a + T[ (a peut être quelconque),
on complète ensuite la courbe avec les translations de vecteurs nT→ −ı , n ∈ Z.
Il se peut que f admette un prolongement par continuité aux bornes (finies) de D f . C’est un calcul de limite,
si celle-ci existe dans R, alors il y a un prolongement. Si celle-ci est infinie, alors il y a une asymptote verticale.
S’il y a un prolongement, on étudie la fonction prolongée, ce qui change l’ensemble de définition.
Continuité, dérivabilité
– On cherche à appliquer les théorèmes généraux, pour cela il faut regarder comment est faite la fonction
(somme, produit, composée...).
– Il reste parfois des points où ces théorèmes ne s’appliquent pas, on étudie alors la continuité en revenant
à la définition (calcul de limite). S’il y a continuité, alors on étudie s’il y a dérivabilité en ce même point,
il y a plusieurs méthodes : le théorème sur la limite de la dérivée, ou la définition.
Sens de variation
On rappelle que le théorème qui donne le sens de variation en fonction du signe de la dérivée, n’est valable
que sur un intervalle.
– On peut parfois éviter l’étude du signe de la dérivée : sens de variation d’une somme, d’une composée,
√
d’un produit... Par exemple, les fonctions ln(u), u, eu ont le même sens de variation que u.
– Lorsqu’on ne peut pas faire autrement, on étudie le signe de la dérivée (sur un intervalle).
– Les résultats sont consignés dans le tableau des variations, où doivent figurer :
• l’ensemble d’étude,
• les valeurs particulières qui sont intervenues dans l’étude de la continuité, la dérivabilité et l’étude du
signe de la dérivée,
• le signe de la dérivée (si on est passé par là),
• les limites aux bornes de l’ensemble d’étude.
– Si x 0 est un réel de D f ou une borne et si f a une limite infinie en x 0 , alors on dit que C f admet une
asymptote verticale d’équation x = x 0 .
– Si ∞ est une borne de D f , et si lim f = ` ∈ R, alors on dit que C f admet une asymptote horizontale
∞
d’équation y = `.
– Si ∞ est une borne de D f , et si lim f = ∞, alors on étudie le rapport f (x)
x :
∞
• Si lim f (x)
x = ∞ : on dit que C f admet une branche parabolique dans ladirection de l’axe Oy,
∞
exemple : f (x) = e x en +∞.
• Si lim f (x)
x = 0 : on dit que C f admet une branche parabolique dans la direction de l’axe Ox, exemple :
∞
f (x) = ln(x) en +∞.
• Si f (x)
x n’a pas de limite en ∞, alors on ne dit rien, exemple : f (x) = x(2 + sin(x)) en +∞.
• Si lim f (x)
x = a ∈ R : alors on étudie la différence f (x) − ax :
∗
∞
∗ Si lim f (x) − ax = b ∈ R : alors on dit que C f admet une asymptote d’équation y = ax + b, ce
∞
qui équivaut à lim f (x) − ax − b = 0. La position courbe-asymptote se détermine en étudiant le
∞
+x+1 2
signe de l’expression f (x) − ax − b, exemple : f (x) = x x+2 en +∞.
∗ Si lim f (x) − ax = ∞ : alors on dit que C f admet une branche parabolique dans la direction
∞
y = ax, exemple : f (x) = x + ln(x) en +∞.
∗ Si f (x) − ax n’a pas de limite en ∞ : alors on dit que C f admet une branche infinie dans la
direction asymptotique y = ax, exemple : f (x) = x + sin(x) en +∞.
Définition 6.3
Si f et g sont deux fonctions définies au voisinage de ∞, on dit que C f et Cg sont asymptotes en ∞
lorsque lim f (x) − g(x) = 0.
x→∞
Représentation graphique
– On commence par placer : les asymptotes, les tangentes remarquables, les points particuliers (anguleux,
de rebroussement, d’intersection avec les axes...),
– On donne ensuite l’allure de la courbe d’après le tableau de variation. Il est parfois nécessaire d’étudier
la position de la courbe par rapport à certaines tangentes ou asymptotes.
1) Définition
Définition 6.4
La fonction u est appelée partie réelle de f et la fonction v est appelée partie imaginaire de f .
ZExemple : Soit f définie sur R par f (t) = eit , on a Re( f ) = cos et Im( f ) = sin.
2) Continuité
Définition 6.5
- Une fonction u : I → R est continue en t 0 ∈ I, lorsque lim f (t) = f (t 0 ).
t →t 0
- Soit f : I → C une fonction, soit u sa partie réelle et v sa partie imaginaire, on dit que f est continue en
t 0 ∈ I lorsque les fonctions u et v sont continues en t 0 .
- On dit que f est continue sur I si elle est continue en tout point de I et l’ensemble des fonctions
continues sur I est noté C 0 (I, C).
À retenir
- Les fonctions usuelles vues jusque là sont continues sur leur ensemble de définition.
- La somme, le produit et la composée de deux fonctions continues sont continues. Si f est continue et ne
s’annule pas alors 1f est continue (théorèmes généraux de la continuité).
- Si f est continue sur l’intervalle I et à valeurs réelles, alors l’ensemble f (I) est un intervalle de R
(théorème des valeurs intermédiaires).
- Si f est continue sur un segment [a; b] et à valeurs réelles, alors f a un maximum et un minimum.
3) Dérivation
Définition 6.6
- Une fonction u : I → R est dérivable en t 0 ∈ I, lorsque le taux d’accroissement u (t t)−u(t −t 0
0)
admet une
0
limite finie en t 0 . Si c’est le cas, cette limite est notée u (t 0 ) et appelée nombre dérivé de u en t 0 .
- Soit f : I → C une fonction, soit u sa partie réelle et v sa partie imaginaire, on dit que f est dérivable en
t 0 lorsque les fonctions u et v sont dérivables en t 0 . Si c’est le cas, alors on pose f 0 (t 0 ) = u0 (t 0 ) + iv 0 (t 0 ).
On remarquera que si f est dérivable sur I, alors Re( f 0 ) = (Re( f )) 0 et Im( f 0 ) = (Im( f )) 0 .
Attention !
Les fonctions usuelles ne sont pas toutes dérivables sur leur ensemble de définition, il y a les exceptions :
- arcsin et arccos ne sont pas dérivables en −1 ni en 1.
- La valeur absolue n’est pas dérivable en 0.
- Les fonctions t 7→ t α avec α ∈]0; 1[ ne sont pas dérivables en 0.
À retenir
- Si f est dérivable en t 0 alors f est continue en t 0 (réciproque fausse).
- Une fonction dérivable f sur un intervalle I est constante si et seulement si sa dérivée est nulle sur I.
- Si f est dérivable sur un intervalle I et f 0 > 0 (respectivement f 0 6 0 alors f est croissante sur I
(respectivement décroissante), et si de plus f 0 ne s’annule pas, alors la monotonie de f est stricte.
- La somme, le produit et la composée de deux fonctions dérivables sont dérivables. Si f est dérivable et
ne s’annule pas alors 1f est dérivable (théorèmes généraux de la continuité).
- Formules de dérivation pour les opérations algébriques (λ ∈ C) : 0 0
( f + g) 0 = f 0 + g 0 ; (λ f ) 0 = λ f 0 ; ( f g) 0 = f 0 g + f g 0 ; g1 = −g
g 2
Théorème 6.1
Soit f : I 7→ C une fonction dérivable, alors la fonction t → e f (t ) est dérivable sur I (exponentielle
complexe de f (t)) et : 0
e f (t ) = f 0 (t)e f (t )
Preuve : On pose f (t) = a(t) + ib(t) sous forme algébrique. e f (t ) = ea(t ) × [cos(b(t)) + i sin(b(t))], la partie réelle est
donc g(t) = ea(t ) cos(b(t)) et sa partie imaginaire est h(t) = ea(t ) sin(b(t)). Ces fonctions sont dérivables sur I, donc e f
est dérivable sur I et sa dérivée est g 0 (t) + ih0 (t), il suffit alors de comparer g 0 (t) + ih0 (t) avec f 0 (t)e f (t ) pour constater
l’égalité.
III PRIMITIVES
1) Généralités
Définition 6.7
Soit F, f : I → C deux fonctions, on dit que F est une primitive de f sur I lorsque F est dérivable sur I
et F 0 = f .
Théorème 6.2
Si F et G sont deux primitives de la fonction f sur l’intervalle I, alors il existe une constante α ∈ C telle
que : ∀ t ∈ I, F (t) = G(t) + α.
À retenir
Toute fonction f : I → C continue sur un intervalle I, admet des primitives sur cet intervalle. Plus
précisément, si x 0 ∈ I et λ ∈ C, alors l’unique
Rx primitive F de f sur I qui vérifie F (x 0 ) = λ est la
fonction F : I → C définie par F (x) = λ + x f (t) dt.
0
2) Primitives usuelles
Fonction Primitive
u α+1
u0 uα α+1 si α , −1, ln(|u|) sinon
u0 eu eu
u0 cos(u) sin(u)
u0 sin(u) − cos(u)
u0
u0 (1 + tan2 (u)) = cos2 (u)
tan(u)
u0 ch(u) sh(u)
u0 sh(u) ch(u)
u0
u0 (1 − th2 (u)) = ch2 (u)
th(u)
u0 tan(u) − ln(| cos(u)|)
u0 tan(u) 2 tan(u) − u
u0
1+u 2
arctan(u)
0
√u arcsin(u)
1−u 2 q
u0 1+u
1−u 2
ln( 1−u )
Z b
c) Si 0 6 f sur [a; b] (avec a 6 b), alors 0 6 f (t) dt, c’est la positivité de l’intégrale. On en déduit
a
Z b Z b
que si f 6 g sur [a; b] (avec a 6 b) alors f (t) dt 6 g(t) dt.
a a
Z b Z c Z b
d) Si a, b, c sont dans I, alors f (t) dt = f (t) dt + f (t) dt, c’est la relation de Chasles pour
a a c
l’intégrale.
Z b Z b
e) Si a 6 b : f (t) dt 6 | f (t)| dt, c’est la majoration en module de l’intégrale.
a a
Il découle du théorème fondamental, que si F est une primitive de f sur l’intervalle I, alors pour tous réels x
et a de I, on a : Z x
F (x) = F (a) + f (t) dt
a
Z x
En particulier la fonction x 7→ f (t) dt est l’unique primitive de f sur I qui s’annule pour x = a. Ainsi,
a
calculer une intégrale peut permettre de trouver des primitives.
En évaluant en x = b on obtient :
Z b
f (t) dt = F (b) − F (a) = [F (t)]ba
a
Les deux outils fondamentaux pour le calcul d’intégrales, sont : le théorème de l’intégration par parties et le
théorème du changement de variable dont voici les énoncés :
Z b
Preuve : Soit F une primitive de f sur I, alors F ◦ u est une primitive de u0 f (u) et donc f (u(t))u0 (t) dt = [F (u)]ba =
Z u (b) a
Dans la pratique on rédige ainsi : posons x = u(t) alors dxdt = u (t) d’où dx = u (t)dt et f (u(t)) = f (x).
0 0
Pour les bornes : lorsque t = a on a x = u(a) et pour t = b on a x = u(b), puis on remplace dans l’intégrale, ce
Z b Z u (b)
qui donne : f (u(t))u0 (t) dt = f (x)dx.
a u (a)
ZExemples :
Z 1p
– Calculer 1 − x 2 dx. On pose x = sin(t) avec t ∈ [0; π2 ], alors dx = cos(t)dt, pour t = 0 on a x = 0
0
π
et pour t = 2 on a x = 1, d’où :
Z 1p Z π/2 q
1 − x 2 dx = 1 − sin2 (t) cos(t) dt
0 0
Z π/2
= cos2 (t) dt
0
π/2
1 + cos(2t)
Z
= dt
0 2
" # π/2
t sin(2t)
= +
2 4 0
π
=
4
Z x
– Calculer une primitive de la fonction ln sur ]0; +∞[. Une primitive est (par exemple) x 7→ ln(t) dt
1
pour x > 0, cette intégrale se calcule par parties en posant f 0 (t) = 1 et g(t) = ln(t) :
Z x Z x
ln(t) dt = [t ln(t)]1 −
x
1 dt
1 1
= x ln(x) − (x − 1) = x ln(x) − x − 1
donc une primitive de la fonction ln sur ]0; +∞[ est la fonction x 7→ x ln(x) − x (on peut évidemment
ajouter n’importe quelle constante).
À retenir
α x+β
Il existe c et d réels tels que (x −a)(x −b) = c
x −a + d
x −b , ce qui nous ramène au cas précédent.
En effet : en réduisant au même dénominateur, on a au numérateur (c + d)x − (bc + ad), il suffit donc de
c+d =α
c+d =α
choisir c et d tels que
bc + ad = − β ce qui équivaut à (b − a)d = β + bα et on voit que ce système
a une unique solution puisque a , b.
– Fractions du type f (x) = x 2a+p
x+b
x+q
avec a, b, p q des réels tels que p2 − 4q < 0. Le dénominateur n’a
pas de racine réelle, f est donc définie sur R. La méthode est la suivante :
À retenir
• on fait apparaître la dérivée du trinôme x 2 + px + q au numérateur et on compense les x en
multipliant par un facteur adéquat, puis on compense les constantes en ajoutant ce qu’il faut, ce
qui donne :
ax + b a 2x + p ap 1
= + (b − ) 2 .
x + px + q 2 x + px + q
2 2 2 x + px + q
0
La première de ces deux fractions est facile à intégrer puisqu’elle est du type uu .
• Pour la deuxième fraction : on met le trinôme x 2 + px + q sous forme canonique afin de mettre
u0
la fraction sous la forme : α 1+u 2 où α est une constante et u est une fonction de x, cette fonction
s’intègre en α arctan(u).
x−2 1 2x − 1 3 1
f (x) = = −
x2 − x+1 2x − x+1 2x − x+1
2 2
et : √
1 1 2 2/ 3
= =√ .
x 2 − x + 1 (x − 12 ) 2 + 3
3 2x√−1 2 + 1
4
3
√
On en déduit qu’une primitive de f sur R est F : x 7→ 1
2 ln(x 2 − x + 1) − 3 arctan( 2x√−1 ).
3
Une équation différentielle est une équation dont l’inconnue est une fonction y : I → K intervenant sous
forme dérivée (première ou supérieure). On rencontre ce genre d’équations en mécanique (lois de Newton), en
électricité (circuits RLC), ... etc.
1) Définitions
Définition 6.8
Une équation différentielle scalaire linéaire d’ordre 1 est une équation différentielle de la forme :
(E) : ∀t ∈ I, a(t)y 0 (t) + b(t)y(t) = c(t) (notée plus simplement : a(t)y 0 + b(t)y = c)
Dans la pratique on a souvent en plus une condition sur la fonction inconnue y du type : y(t 0 ) = α où t 0
et α sont des données. Cette condition est appelée condition initiale, et on appelle problème de Cauchy 1 le
système :
∀t ∈ I, a(t)y + b(t)y = c(t) .
0
y(t 0 ) = α
ZExemple : L’équation différentielle : y 0 − y = 0 avec y(0) = 1 est utilisée en terminale pour introduire
l’exponentielle.
Théorème 6.5
Soit SI (H) l’ensemble des solutions sur I de l’équation homogène (H), alors on a les propriétés :
– 0 ∈ SI (H) (fonction nulle).
– ∀ f , g ∈ SI (H), f + g ∈ SI (H).
– ∀ α ∈ K,∀ f ∈ SI (H), α f ∈ SI (H).
Résolution de (H)
On se place sur un intervalle I où la fonction a ne s’annule pas, on a alors ∀ t ∈ I, y 0 = − ba y. Soit F une
primitive de la fonction − ba sur I, on a alors :
d −F
y ∈ SI (H) ⇐⇒ y 0 = F 0 y ⇐⇒ ye = 0 ⇐⇒ ∃ λ ∈ K,∀ t ∈ I, y(t) = λe F (t ) .
dt
On peut donc énoncer :
Théorème 6.6
Lorsque la fonction a ne s’annule pas sur l’intervalle I alors les solutions de (H) sont les fonctions :
y : t 7→ λe F (t ) ,
À retenir
Si la fonction a ne s’annule pas sur I :
- Le problème de Cauchy pour l’équation (H) a une unique solution. Car la condition initiale détermine
complètement la constante λ.
- L’unique solution sur I qui s’annule en un point donné est la fonction nulle. Par conséquent toutes les
autres solutions ne s’annulent jamais sur I, lorsque K = R elles ont toutes un signe constant (car elles
sont continues).
ZExemples :
– y 0 + ωy = 0 où ω ∈ K est une constante : les solutions sont les fonctions définies sur R par y(t) = λe −ωt
avec λ ∈ K quelconque.
– t y 0 = y sur R : on se place d’abord sur I =]0; +∞[, sur cet intervalle on a y 0 = 1t y d’où y(t) = αt
(α ∈ K quelconque). Puis on se place sur J =] − ∞; 0[, sur cet intervalle on a encore y 0 = 1t y d’où
y(t) = λ|t| = βt ( β = −λ ∈ K quelconque). Soit maintenant y une solution sur R, alors y est en
particulier solution sur I donc il existe α tel que ∀ t > 0, y(t) = αt, de même y est solution sur J, donc
il existe β tel que ∀t < 0, y(t) = βt, mais y doit être dérivable en 0, ce qui entraîne α = β, finalement
∀ ∈ R, y(t) = αt. On vérifie pour terminer que cette fonction est bien solution.
Théorème 6.7
Si l’ensemble des solutions de (E) n’est pas vide, et si y1 est une solution de (E), alors les solutions de
(E) sont les fonctions s’écrivant comme somme de y1 avec une solution de (H), c’est à dire les fonctions
de la forme : y : t 7→ y1 (t) + y H (t) avec y H solution quelconque de (H).
Preuve : Soit y une solution de (E), posons f = y − y1 , alors a f 0 + b f = ay 0 − ay10 + by − by1 = c − c = 0 donc f ∈ SI (H).
Réciproquement, soit f ∈ SI (H) et soit y = y1 + f , alors ay 0 + by = ay10 + a f + by1 + b f = 0 + c = c, donc y ∈ SI (E).
Pour déterminer toutes les solutions de (E) on est donc ramené à résoudre l’équation homogène puis à
trouver une solution particulière de (E).
Soit F une primitive de − ba sur I, on cherche une solution particulière sous la forme y = λe F où λ est une
fonction dérivable sur I. La fonction y est solution de (E) si et seulement si a[λ 0 e F + λF 0 e F ] + bλe F = c,
ce qui équivaut à aλ 0 e F + λ[aF 0 e F + be F ] = c ou encore λ 0 = ac e −F , car e F est solution de (H). Comme la
fonction ac e −F est continue sur I, elle admet des primitives sur cet intervalle, ce qui prouve l’existence de λ.
Une solution de (E) est donc :
Z t Z t
c(s) −F (s) b(s)
y1 = λe F avec λ(t) = e ds et F (t) = − ds,
t0 a(s) t0 a(s)
Remarque 6.3 – Lorsque la fonction a ne s’annule pas sur l’intervalle I le problème de Cauchy a une unique
solution.
ZExemples :
– t y 0 + y = sin(t) sur R : sur l’intervalle I =]0; +∞[ les solutions de (H) sont les fonctions y = λt avec
λ ∈ K quelconque. On cherche une solution particulière de la forme y = λt avec λ dérivable sur I ce qui
donne λ 0 = sin(t), une solution particulière est donc y1 = − cos(t )
t , et les solutions de (E) sur I sont les
λ −cos(t )
fonctions y = t avec λ ∈ K quelconque. On se place ensuite sur l’intervalle J =] − ∞; 0[ où le
raisonnement est le même. On vérifie ensuite que la seule solution sur R est la fonction :
1 − cos(t) 1
y : t 7→ avec y(0) = 0 et y 0 (0) = .
t 2
– cos(t)y 0 − sin(t)y = t 2 sur I =] − π2 ; π2 [ : les solutions de l’équation homogène sont les fonctions
λ λ
y = cos(t ) avec λ ∈ K quelconque. On cherche une solution particulière sous la forme y = cos(t ) avec λ
t3
dérivable sur I, ce qui donne λ 0 = t 2 . On peut donc prendre comme solution particulière y1 = 3 cos(t ) , et
les solutions de (E) sont les fonctions :
λ + t3
y : t 7→ avec λ ∈ K.
3 cos(t)
Remarque 6.4 – Résoudre de telles équations différentielles revient donc à calculer des intégrales, d’où les
expressions que l’on rencontre parfois comme : « intégrer une équation différentielle », ou « solution intégrale
d’une équation différentielle ».
On s’intéressera uniquement au cas où les coefficients sont des constantes, c’est à dire aux équations
différentielles de la forme : ay 00 + by 0 + cy = f où a, b, c ∈ K, a , 0, et f : I → K une fonction continue (second
membre). L’équation homogène associée est (H) : ay 00 + by 0 + cy = 0.
ay 00 + by 0 + cy = f
y(t 0 ) = α , où t 0 , α et β sont des données.
Pour de telles équations, le problème de Cauchy est :
y 0 (t ) = β
0
Théorème 6.8
Soit SI (H) l’ensemble des solutions sur I de l’équation homogène (H), alors on a les propriétés :
– 0 ∈ SI (H) (fonction nulle).
– ∀ f , g ∈ SI (H), f + g ∈ SI (H).
– ∀ α ∈ K,∀ f ∈ SI (H), α f ∈ SI (H).
Résolution de (H)
On cherche les solutions de la forme y = e λt avec λ ∈ K, on obtient alors y ∈ SR (H) ⇐⇒ aλ 2 + bλ + c = 0,
λ doit donc être solution de l’équation ax 2 + bx + c = 0, que l’on appelle équation caractéristique de (H). Il
faut donc distinguer plusieurs cas :
– K=C:
• Si ∆ = b2 − 4ac , 0 : il y a deux solutions distinctes à l’équation caractéristique : λ 1 et λ 2 . On
pose φ1 (t) = e λ1 t . Soit y deux fois dérivable, posons z = φy1 , on a alors y = zφ1 , en remplaçant
dans l’équation on obtient que y est solution de (H) si et seulement si az 00 + (2aλ 1 + b)z 0 = 0,
c’est à dire z 0 (t) = γe −(2λ1 +b/a)t = γe (λ2 −λ1 )t , ce qui équivaut à z(t) = βe (λ2 −λ1 )t + α, et donc
y(t) = αe λ1 t + βe λ2 t avec α, β ∈ C.
• Si ∆ = b2 − 4ac = 0 : alors il y a une solution double à l’équation caractéristique : λ. Posons
φ1 (t) = e λt et z = φy1 i.e. y = zφ1 . Le calcul précédent montre que y ∈ S(H) ⇐⇒ z 00 = 0 c’est à
dire il existe α, β ∈ C tels que z(t) = βt + α, ce qui donne y(t) = (α + βt)e λt .
– K = R (a, b, c ∈ R) : la démarche est la même, on cherche les solutions de l’équation caractéristique,
d’où la discussion :
• Si ∆ > 0 : deux racines distinctes λ 1 et λ 2 , comme dans le cas complexe, on montre que les solutions
de H sont les fonctions y : t 7→ αe λ1 t + βe λ2 t avec α, β ∈ R.
• Si ∆ = 0 : une racine double λ, comme dans le cas complexe, on montre que les solutions de H sont
les fonctions y : t 7→ (α + βt)e λt avec α, β ∈ R.
• Si ∆ < 0 : deux racines complexes non réelles conjuguées λ = r + iω et λ. Les solutions complexes
de (H) sont les fonctions y(t) = αe λt + βe λt avec α, β ∈ C, une telle solution est réelle ssi
y(t) = y(t) = αe λt + βe λt , ce qui équivaut à α = β. Les solutions réelles sont donc les fonctions
y(t) = αe λt + αe λt = 2Re(αe λt ) = er t [u cos(ωt) + v sin(ωt)], avec u = Re(α)/2 et v = −Im(α)/2
réels quelconques (car α est un complexe quelconque). On a encore que les solutions de (H) sont les
fonctions y = uφ1 + vφ2 avec u, v ∈ R et φ1 (t) = er t cos(ωt) et φ2 (t) = er t sin(ωt).
Théorème 6.9
Soient a, b, c ∈ R, les solutions réelles de l’équation ay 00 + by 0 + cy = 0 sont les parties réelles des
solutions complexes.
Théorème 6.10
Si f : I → K est une fonction continue, alors l’équation (E) : ay 00 + by 0 + cy = f admet des solutions
sur I. Si y1 est une solution de (E), alors SI (E) = y1 + SI (H). De plus, le problème de Cauchy a une
unique solution.
Preuve : L’existence dans le cas général d’une solution particulière est admise. Soit y1 une solution de (E), soit g ∈ SI (H),
il est facile de vérifier que y1 + g est solution de (E), réciproquement, si g est solution de (E), il est facile de vérifier
que g − y1 est solution de (H). Les solutions au problème de Cauchy sont les fonctions de la forme y = y1 + αφ1 + βφ2
vérifiant y(t 0 ) = c1 et y 0 (t 0 ) = c2 . Ce qui donne le système :
αφ1 (t 0 ) + βφ2 (t 0 ) = c1 − y1 (t 0 )
.
αφ0 (t 0 ) + βφ0 (t 0 ) = c2 − y10 (t 0 )
1 2
Lorsque φ1 (t) = e λ1 t et φ2 (t) = e λ2 t avec λ 1 et λ 2 les racines distinctes de l’équation caractéristique, le déterminant du
système est D = (λ 2 − λ 1 )e (λ1 +λ2 )t0 , 0. Lorsque les deux racines sont confondues, alors φ1 (t) = e λt et φ2 (t) = tφ1 (t),
dans ce cas, le déterminant du système est D = e2λt0 , 0, dans les deux cas, le système a une unique solution.
Remarque 6.5 – Dans le cas réel avec ∆ < 0, l’unique solution complexe au problème de Cauchy est une
solution réelle.
Dans la suite on s’intéressera seulement au cas où le second membre est de la forme f (t) = P(t)e λt où P
est une fonction polynomiale à coefficients dans K, et λ ∈ K.
Théorème 6.11
L’équation ay 00 + by 0 + cy = P(t)e λt admet une solution particulière de la forme y(t) = Q(t)e λt où Q
est une fonction polynomiale.
Preuve : On pose y(t) = Q(t)e λt , y est solution de l’équation ssi aQ 00 (t) + (2aλ + b)Q 0 (t) + (aλ 2 + bλ + c)Q(t) = P(t),
d’où la discussion :
– Si λ n’est pas racine de l’équation caractéristique : les théorèmes de l’algèbre linéaire permettent d’affirmer que
l’application φ : K[X] → K[X] définie par φ(Q) = aQ 00 + (2aλ + b)Q 0 + (aλ 2 + bλ + c)Q est un automorphisme,
et donc il existe un unique polynôme Q (de même degré que P) tel que φ(Q) = P.
– Si λ est solution de l’équation caractéristique : l’application φ : K[X] → K[X] définie par φ(Q) = aQ 00 +
(2aλ + b)Q 0 est surjective (mais non injective), il existe donc au moins un polynôme Q tel que φ(Q) = P (avec
deg(Q) = deg(P) + 1 si 2aλ + b , 0, et deg(Q) = deg(P) + 2 sinon).
Théorème 6.12
- Lorsque le second membre est de la forme f (t) = i=1 Pi (t)e λ i t , on cherche une solution particulière
Pn
yi à l’équation ay 00 + by 0 + cy = Pi (t)e λ i t pour i allant de 1 à n, la fonction y = y1 + · · · + yn est une
solution particulière de ay 00 + by 0 + cy = f , c’est le principe de superposition.
- Si a, b, c sont réels et si y0 est solution de ay 00 + by 0 + cy = f (t) alors Re(y0 ) est solution de
ay 00 + by 0 + cy = Re( f ) et Im(y0 ) est solution de ay 00 + by 0 + cy = Im( f )
y a une solution double 2, les solutions de l’équation homogène sont les fonctions y(t) = (α + βt)e2t .
Cherchons une solution particulière en prenant comme second membre :
– f 1 (t) = 3 : il y a une solution particulière constante y1 (t) = 34 .
– f 2 (t) = 3e2t : on chercher une solution particulière de la forme y = Q(t)e2t , ce qui donne Q 00 (t) = 3 et
3 9 12 3
y(t) = + sin(t) + cos(t) + (α + βt + t 2 )e2t .
4 25 25 2
VI COMPLÉMENTS
Définition 6.9
Une équation différentielle à variables séparées est une équation de la forme : y 0 b(y) = a(t) où a, b sont
deux fonctions continues données.
ZExemple : t 3 y 0 + y 3 = 0 avec y(1) = −1, y ne doit pas être constamment nulle, si une telle solution existe, il
doit exister un intervalle I sur lequel y ne s’annule pas, un tel intervalle ne peut pas contenir 0 et sur I l’équation
y0
est équivalente à : y 3 = t 3 , c’est une équation à variable séparée. Elle est équivalente à : − y12 = t12 + λ, ce qui
−1
2
donne y 2 = − 1+λt
t
2 , on voit que la condition initiale donne la constante λ = −2. Comme y ne s’annule pas sur I,
q
2
y garde un signe constant et donc ∀ t ∈ I, y(t) = − 2t t2 −1 . Cette solution est définie sur l’intervalle ] √1 ; +∞[.
2
2) Équation de Bernoulli
Définition 6.10
Une équation de Bernoulli 2 est une équation différentielle de la forme y 0 = a(t)y λ + b(t)y où a et b sont
deux fonctions continues sur un intervalle I, et λ ∈ R∗ \ {1}.
ZExemple : t 2 y 0 + y + y 2 = 0 avec y(1) = 1 : y est une solution non constamment nulle, on pose z = 1
y ce qui
− 1t
donne : z 0 = 1
t2
z + 1
t2
. Les solutions de l’équation homogène sont les fonctions z(t) = λe et une solution
− 1t
particulière est z1 (t) = −1, les solutions générales sont donc les fonctions z(t) = −1 + λe , la condition initiale
donne λ = 2e d’où y(t) = 1−11 . Cette solution est définie sur l’intervalle ] 1+ln(2)1
; +∞[.
2e t −1
2. BERNOULLI Jakob (1654 – 1705) : c’est le plus illustre d’une grande famille de mathématiciens suisses.
3) Méthode d’Euler
On ne dispose pas de méthode générale pour résoudre n’importe quelle équation différentielle.
Même pour des équations différentielles linéaires il se peut que les solutions ne s’expriment pas à l’aide
2 2
des fonctions usuelles, par exemple : y 0 = e −t y ⇐⇒ y : t 7→ λe F (t ) avec F une primitive de t 7→ e −t , on sait
qu’une telle primitive existe sur R mais on peut démontrer qu’il est impossible de l’exprimer avec les fonctions
usuelles.
Pour des applications numériques (par exemple dans les sciences appliquées), la formule qui donne les
solutions n’est donc pas toujours satisfaisante. On a alors imaginé des méthodes de calculs approchés des
solutions d’équations différentielles, la plus simple d’entre elles étant la méthode d’Euler :
Considérons l’équation différentielle y 0 (t) = f (t, y(t)) où f est une fonction de deux variables. On cherche
une solution approchée vérifiant la condition initiale y(t 0 ) = α. On considère un nombre h assez proche de 0
(par exemple h = 10 −6 ), ce nombre est appelé le pas de la méthode, puis on construit deux suites (t n ) et (yn ) où
yn est censé être une valeur approchée de y(t n ), dans la méthode d’Euler on pose :
t n+1
= tn + h
y0 = α, et ∀n ∈ N,
yn+1
= yn + h × f (t n , yn )
On peut ensuite représenter dans un repère les points de coordonnées (t n , yn ) ce qui donnera une approxima-
tion de la courbe représentative de la solution y.
Cette méthode repose sur le principe suivant : lorsque h est proche de 0, on peut approcher la fonction y sur
l’intervalle [t n ,t n + h] par la tangente à Cy au point d’abscisse t n , c’est à dire y(t) ≈ y 0 (t n )[t − t n ] + y(t n ). Par
conséquent y(t n + h) ≈ y(t n ) + h × y 0 (t n ), or y(t n ) est approché par yn et y 0 (t n ) = f (t n , y(t n )) donc y 0 (t n ) peut
être approché par f (t n , yn ) et finalement y(t n+1 ) ≈ yn + h × f (t n , yn ) on pose donc yn+1 = yn + h × f (t n , yn )
et c’est une valeur approchée de y(t n+1 ).
La théorie montre que sous certaines hypothèses il existe une constante K telle que :
|yn − y(t n )| 6 K × |h|
y4 4
3
y3
y2 2
y1
y0 1
0
x x1 x2 x3 x4 x5 x6
−1 00 1 2