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Objectifs
Sommaire
I) Divisibilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1) Rappels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
2) Diviseurs communs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
II) Éléments premiers entre eux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1) Théorème de Bezout . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2) Conséquences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
III) Le plus grand diviseur commun . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1) Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2) Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
IV) Le plus petit multiple commun . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1) Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2) Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
V) Éléments irréductibles, décomposition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1) Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2) Décomposition en facteurs irréductibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
3) Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
VI) Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Dans ce chapitre, l’anneau (A , +, ×) désigne (Z, +, ×) ou (K[X], +, ×). Pour a ∈ A , on note |a| : la valeur
absolue de a si A = Z et |a| = deg(a) si A = K[X]. Pour a ∈ A non nul, on note ã : la valeur absolue de a si
A = Z et le polynôme a normalisé si A = K[X].
I) Divisibilité
1) Rappels
– Division euclidienne dans A :
Soient a, b ∈ Z avec b 6= 0, alors il existe q, r ∈ Z uniques tels que a = bq + r avec 0 6 r < |b| .
Soient A, B ∈ K[X] avec B 6= 0, alors il existe Q, R ∈ K[X] uniques tels que A = BQ+R avec deg(R) < deg(B) .
– Soient a, b ∈ A , on dit que b divise a lorsqu’il existe k ∈ A tel que a = bk, lorsque b 6= 0 ceci revient à
dire que le reste de la division de a par b est nul. Notation : b | a.
– Quelques propriétés :
– b | a ⇐⇒ a ∈ bA = {kb / k ∈ A }.
– Si a 6= 0, alors b | a =⇒ |b| 6 |a|.
– Si a | b et b | a alors a = λb avec λ inversible dans A [on dit que a et b sont associés].
– Si b | a et b | c alors ∀ u, v ∈ A , b | au + c v.
– Si nb | na et si n 6= 0, alors b | a.
. THÉORÈME 18.1
– La relation de congruence modulo n est une relation d’équivalence.
. .
– Soient a, b, c, d , n ∈ A , si a ≡ b (mod n) et c ≡ d (mod n) alors :
ac ≡ bd (mod n) et a + c ≡ b + d (mod n).
. On dit que la relation de congruence est compatible avec les opérations.
2) Diviseurs communs
. THÉORÈME 18.2
. .
. Soient a, b, q, r ∈ A , si a = bq + r , alors Da,b = Db,r .
Conséquence : Le théorème ci-dessus fournit un algorithme pour la recherche des diviseurs communs à a
et b basé sur la division euclidienne : c’est l’algorithme d’Euclide 1 , voici son principe :
On remarque que si b = 0 alors Da,b = Da . On peut supposer désormais que b 6= 0 et on cherche à calculer
D = Da,b :
Étape 1 : on effectue la division euclidienne de a par b : a = bq 1 + r 1 avec 0 6 r 1 < b si A = Z, ou
deg(r 1 ) < deg(b) si A = K[X]. On a D = Db,r 1 , donc si r 1 = 0 alors D = Db , sinon on passe à l’étape 2 :
1 EUCLIDE (300 av. J.C. – 275 av. J.C. environ) : on ne sait pratiquement rien de sa vie, il était vraisemblablement grec. Son œuvre
est colossale et son ouvrage fondamental « Les éléments » regroupe toutes les connaissances de l’époque, il faudra près de vingt
siècles pour dépasser son œuvre.
– Si A = Z : la suite des restes obtenus est une suite strictement décroissante d’entiers positifs, elle est
donc nécessairement finie, i.e. il existe un entier n > 1 tel que r n = 0, l’ensemble cherché est donc
D = Dr n−1 (avec la convention r 0 = b).
– Si A = K[X] : la suite des degrés des restes obtenus est une suite strictement décroissante d’entiers
positifs, elle est donc nécessairement finie, i.e. il existe un entier n > 1 tel que Rn = 0, l’ensemble
cherché est donc D = DRn−1 (avec la convention R0 = b).
D ÉFINITION 18.3
.. .
Soient a, b ∈ A , on dit que a et b sont premiers entre eux (ou a est premier avec b ) lorsque les seuls
diviseurs communs sont les inversibles de A , i.e. Da,b = U(A ).
. Dire que a est premier avec b revient à dire que le dernier reste non nul dans l’algorithme d’Euclide est un
inversible de A .
Remarques :
– Dans Z : a est premier avec b ssi le seul diviseur commun positif est 1.
– Dans K[X] : a est premier avec b ssi le seul diviseur commun unitaire est 1.
– Si a est premier avec b, alors au moins un des deux est non nul (sinon l’ensemble des diviseurs com-
muns est A ).
– a est premier avec a ssi a est un inversible.
2) Conséquences
. THÉORÈME 18.4
. .
Si a est premier avec b et si a est premier avec c , alors a est premier avec le produit bc . On en déduit
. que si a est premier avec c 1 , . . . , c n , alors a est premier avec le produit c 1 × . . . × c n .
. THÉORÈME 18.5
. .
. Si a est premier avec c , si a | b et si c | b , alors ac | b .
2 BEZOUT Étienne (1730 – 1783) : mathématicien français, l’un des précurseurs de la géométrie algébrique.
D ÉFINITION 18.4
.
. Soient a, b ∈ A non tous deux nuls, on appelle pgcd. de a et de b le plus « grand diviseur commun »
[normalisé]. Notation : PGCD(a, b) ou a ∧b , c’est le dernier reste non nul normalisé dans l’algorithme
d’Euclide.
. Il en découle que deux éléments a et b de A , non tous deux nuls, sont premiers entre eux ssi PGCD(a, b) = 1.
Procédure pgcd(a0,b0)
Variables
a, b, r : éléments de A
Début
a ← a0
b ← b0
r ←b
a ←b
b←r
2) Propriétés
D ÉFINITION 18.5
.. .
Soit a, b ∈ A , non nuls, et soit m ∈ A non nul et normalisé, on dit que m est le ppcm de a et b lorsque
m est un multiple commun avec |m| minimal. Notation : m = PPCM(a, b) ou encore m = a ∨ b .
2) Propriétés
. THÉORÈME 18.11
Soient a, b ∈ A , non nuls :
a) ∀ n ∈ A , si a | n et b | n alors PPCM(a, b) | n .
. . f.
b) Si a et b sont premiers entre eux, alors PPCM(a, b) = ab
c) ∀ k ∈ A , non nul, PPCM(ka, kb) = k̃PPCM(a, b).
f.
d) PPCM(a, b) × PGCD(a, b) = ab
. e) ∀ n ∈ N, PPCM(a n , b n ) = PPCM(a, b)n .
D ÉFINITION 18.6
.. .
Un élément p de A est dit irréductible lorsque cet élément est non inversible et tel que ses diviseurs
normalisés sont 1 et p̃ . L’ensemble des éléments irréductibles normalisés de A est noté IA .
. Un élément irréductible normalisé de Z est aussi appelé nombre premier.
Propriétés élémentaires :
a) Si p est irréductible, alors ∀n ∈ A , si n ∉ Mp alors PGCD(p, n) = 1.
b) Si n ∈ A est non inversible, alors n possède au moins un diviseur irréductible.
c) L’ensemble IA est infini.
d) Si p ∈ IA et si p | nm, alors p | n ou p | m.
e) Dans Z : si p est premier, alors ∀ k ∈ [[1..p − 1]], p | Ckp .
Compléments : Soit (p n )n >1 la suite strictement croissante des nombres premiers, la répartition de ces
nombres encore aujourd’hui mal connue, cependant on les quelques résultats suivants :
– Tout segment de la forme [[n..2n]] contient au moins un nombre premier (théorème de Bertrand ).
– Si a, b ∈ N∗ sont premier entre eux, alors il existe une infinité de nombre premiers de la forme an + b
(théorème de Dirichlet ).
– p n ∼ n ln(n) (théorème de Hadamard ).
+∞
. THÉORÈME 18.12
Dans C[X], les polynômes irréductibles unitaires sont les polynômes unitaires de degré 1, c’est à dire :
IC[X] = {X + a / a ∈ C}.
. .
Dans R[X], les polynômes irréductibles sont les polynômes unitaires de degré 1, plus les polynômes
unitaires de degré 2 sans racines réelles. C’est à dire :
α α α
n = λ × p1 1 × p2 2 × . . . × pr r .
.
3) Applications
– Si n ∈ A \ U(A ), alors la décomposition de n en produit de facteurs irréductibles permet de trouver
tous les diviseurs de n.
α α
En effet : Si n = λ×p 1 1 ×. . .×p r r , soit d est un diviseur normalisé de n, si p est un diviseur irréductible
de d , alors p est un diviseur irréductible de n, donc p ∈ {p 1 , . . . , p r }, donc d s’écrit sous la forme :
β β
d = p 1 1 × . . . × p r r avec 0 6 βk 6 αk
– Si n, m ∈ A \ U(A ), alors à partir de leur décomposition en produit de facteurs irréductibles, on peut
calculer PGCD(n, m) et PPCM(n, m).
α α β β
En effet : Si n = λ × p 1 1 × . . . × p r r et m = µ × q 1 1 × . . . × q s s , alors les diviseurs irréductibles communs à
n et m doivent appartenir à {p 1 , . . . , p r } ∩ {q 1 , . . . , q s }, d’où la discussion :
– {p 1 , . . . , p r } ∩ {q 1 , . . . , q s } = ;, alors n et m sont premiers entre eux. i.e. PGCD(n, m) = 1 et donc
PPCM(n, m) = n g m.
– {p 1 , . . . , p r } ∩ {q 1 , . . . , q s } = {v 1 , . . . , v t }, alors quitte à changer la numérotation, on peut supposer que
p 1 = q 1 = v 1 , . . . , p t = q t = v t sont les diviseurs irréductibles communs à n et m. Mais alors tout
k k
diviseur [normalisé] commun à n et m doit s’écrire sous la forme v 1 1 ×. . .× v t t avec k i 6 min(αi , βi )
pour i ∈ [[1..t ]], le plus grand diviseur commun est donc :
k k
PGCD(n, m) = v 1 1 × . . . × v t t
avec k i = min(αi , βi ) pour i ∈ [[1..t ]].
nm
En faisant le rapport on obtient PPCM(n, m), ce qui donne :
PGCD(n, m)
k k α α t +1β β
PPCM(n, m) = v 1 1 × . . . × v t t × p t +1
t +1
× . . . × p r r × q t +1 × . . . × qs s
avec k i = max(αi , βi ) pour i ∈ [[1..t ]].
VI) Exercices
F Exercice 18.1
a) Soit n ∈ N, calculer :
F Exercice 18.2
a) Décomposer 2709 et 294 en produit de facteurs premiers, en déduire que 2709 | 2294 − 1.
n
−1)
b) Montrer que ∀ n ∈ N, n 2 | (n + 1)n − 1, (2n − 1)2 | 2n(2 − 1, et n + 1 | Cn2n .
c) Soient n, m, d ∈ N∗ tels que n d | m d , montrer que n | m.
d) Soient n, m, d , p ∈ N∗ avec n ∧ m = 1, montrer que si nm = d p , alors il existe u, v ∈ N∗ tels que
n = u p et m = v p .
e) Soient n, m ∈ N∗ premiers entre eux, soit d un diviseur positif de nm, montrer que d s’écrit de
manière unique sous la forme d = d 1 d 2 avec d 1 diviseur positif de n et d 2 diviseur positif de
m.
F Exercice 18.3
Soit p un nombre premier.
a) Montrer que ∀ n ∈ N, p | (n + 1)p − n p − 1. En déduire que p|n p − n.
b) Soit n ∈ Z tel que n ∉ pZ, montrer que p | n p−1 − 1.
F Exercice 18.4
En observant les carrés d’entiers modulo 11, résoudre dans Z l’équation x 2 + y 2 = 11z 2 .
F Exercice 18.5
En observant les carrés d’entiers modulo 23, montrer si n et m sont deux entiers dans N∗ tels que
p p 2
m < n 23, alors n 23 − m > .
m
F Exercice 18.6
x+y = 56
Résoudre dans N2 le système .
PPCM(x, y) = 105
F Exercice 18.7
Soit n ∈ N.
a) Déterminer n tel que 13 | n 2 + 20n + 74.
b) En déduire que n 2 + 20n + 74 n’est jamais divisible par 169.
F Exercice 18.8
Soient a, b, c ∈ Z avec a, b non tous deux nuls, on cherche à résoudre ax + b y = c.
a) Donner une condition nécessaire et suffisante pour qu’il y ait des solutions.
b) Lorsque la solution est remplie, montrer que si on connaît une solution, alors toutes les autres
solutions s’en déduisent.
c) Résoudre 323x − 391y = 612.
F Exercice 18.9
Soit n ∈ N, quel est le chiffre des unités du nombre N = 1 + 7 + · · · + 7n ?
F Exercice 18.10
∀ a ∈ N∗ , f (a, a) = a
Soit f : N∗ × N∗ → N∗ une application telle que : ∀ a, b ∈ N∗ , f (a, b) = f (b, a) . Déterminer f .
∀ a, b ∈ N∗ , f (a, b) = f (a, a + b)
F Exercice 18.11
Soient a, n deux entiers strictement positifs et premiers entre eux. On note r 1 , . . . , r p les entiers de
l’intervalle [[1..n]] qui sont premiers avec n.
a) Montrer que l’application f : {r 1 , . . . , r p } → {r 1 , . . . , r p } définie par : f (r i ) est le reste de la division
de ar i par n, est une bijection.
Qp Q
p
b) En déduire ar i ≡ r i (mod n), puis que a p ≡ 1 (mod n) [théorème d’Euler].
k=1 k=1
F Exercice 18.12
Un éleveur possède un troupeau de n moutons, s’il le partage équitablement entre 3 de ses enfants,
il en restera x (x ∈ [[0..2]]), s’il le partage entre 4 de ses enfants alors il en restera y (y ∈ [[0..3]]), et s’il
le partage entre ses 5 enfants, alors il en restera z (z ∈ [[0..4]]). Combien de moutons peut-il y avoir
dans son troupeau ?
F Exercice 18.13
Pour n > 1, on note ϕ(n) le nombre d’entiers k ∈ [[0..n − 1]] qui sont premiers avec n.
a) Calculer ϕ(n) pour n = 2, 3, 4, 12. Si p est premier, montrer que ϕ(p n ) = p n−1 (p − 1).
k
b) On pose A = { / 1 6 k 6 n}, soit d un diviseur positif de n, si on met chaque élément de A
n
sous forme irréductible, combien y aura-t-il de fractions avec un dénominateur égal à d ? En
déduire que : X
n= ϕ(d ).
d |n
F Exercice 18.14
Soit P ∈ Q[X] à coefficients entiers, soit n ∈ Z, on pose m = P(n).
a) Montrer que ∀ k ∈ Z, P(n + km) ≡ 0 (mod m).
b) En déduire qu’il n’existe pas de polynôme P non constant à coefficients entiers, tel que ∀ n ∈
Z, P(n) est un nombre premier.
F Exercice 18.15
Soient nm ∈ N∗ avec m 6 n, montrer que : X 2 + X 2
m m−1 n n−1
+ 1 | X2 + X2 + 1.
F Exercice 18.16
Montrer que dans C[X] deux polynômes non constants sont premiers entre eux ssi ils n’ont pas de
racine commune. Montrer que l’équivalence est fausse dans R[X].
F Exercice 18.17
x 4 + x 3 − 4x 2 − 5x − 5 = 0
Résoudre dans R le système : .
x 5 − 5x 3 + 3x 2 − 15 = 0
F Exercice 18.18
a) Montrer que le polynôme P = X 4 − X 2 + 1 est irréductible dans Q[X].
b) Même question avec P = X 4 + X 3 + X 2 + X + 1.
F Exercice 18.19
Soient n, m ∈ N∗ et d = PGCD(n, m). Avec l’algorithme d’Euclide, montrer que
PGCD(X n − 1, X m − 1) = X d − 1.