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Ahmed WARSSA
28 juin 2011
Remerciement
Je tiens à remercier mes parents pour leur amour, leurs sa-
crifices ainsi que pour leur soutien tout au long de mes études.
1
Table des matières
1 Rappels et préliminaires 4
1.1 Le groupe symétrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2 Sous-groupes distingués . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2
Introduction
La théorie de Galois est fondé, vers la fin des années 1820, par Evariste
Galois (1811-1832). Il s’agit de la résolution du problème suivant : étant
donné un polynôme P à coefficients rationnels, de degré d > 1, qu’on écrit
sous la forme :
P = a0 + a1 X + ... + ad X d ,
peut-on résoudre l’équation P = 0 par radicaux ? Ce qui, signifie la chose
suivante : peut-on exprimer les racines de P comme des fonctions radicales
des coefficients de P ? Pour d = 2, on a la formule célèbre :
√
2 −a1 ± a21 −4a0 a2
a0 + a1 x + a2 x = 0 ⇔ x = 2a2 ,
et il existe des formules analogues, pour d = 3 et d = 4.
Dans ce projet, nous allons caractériser les groupes de Galois ainsi que
les racines des polynômes irréductibles de degré deux, trois et quatre.
3
Chapitre 1
Rappels et préliminaires
Dans ce chapitre, on rappelle quelques notions sur les groupes ainsi que des propriétés
qui seront utilisées par la suite.
Définition 1.1.2 Soit p ∈ N tel que : 2 6 p 6 n. On appelle p−cycle de {1, ..., n} toute permutation
σ de {1, ..., n} telle qu0 il existe x1 , ..., x p ∈ {1, ..., n}, deux à deux distincts, tels que :
σ(x1 ) = x2 , σ(x2 ) = x3 , ..., σ(x p−1 ) = x p , σ(x p ) = x1
Remarque 1.1.1
1) (x1 , ..., x p ) = (x2 , ..., x p , x1 ) = ... = (x p , x1 , ..., x p−1 ).
2) e n’est pas un cycle, avec e est la permutation identité.
4
Définition 1.1.3 Pour tout (i, j) de {1,...,n}2 tel que i<j, on appelle transposition échangeant
i et j, et on note τi, j ( ou (i j)) la permutation de {1,...,n} définie par :
est une permutation de {1, ..., n}. D’après l’hypothèse de récurrence, il existe N ∈ N∗ et
des transposition t10 , ...,tN0 de Sn telles que :
En notant, pour chaque ς de {1, ..., N}, tς : {1, ..., n + 1} −→ {1, ..., n + 1} l’application
définie par : 0
tς (k) si 1 6 k 6 n
tς (k) =
n + 1 si k = n + 1,
il est claire que t1 , ...,tN sont des transpositions de {1, ..., n + 1}, et que σ = t1 ◦ ... ◦ tN .
5
Définition 1.1.4 Soit σ ∈ Sn .
On dit qu’un couple (σ(i), σ( j)) présente une inversion pour σ si et seulement si : i<j et
σ(i) > σ( j).
Définition 1.1.6 On dit que σ est paire (resp. impaire) si ε(σ) = 1 (resp. ε(σ) = −1).
Corollaire 1.1.1 Soient σ ∈ Sn , N ∈ N∗ , t1 , ...,tN des transpositions de {1, ..., n} telles que
σ = t1 ◦ ... ◦ tN . On a : ε(σ) = (−1)N .
n!
Proposition 1.1.3 Card(An ) = .
2
Définition 1.1.8 Un sous-groupe H de Sn est dit transitif si : ∀(i, j) ∈ ({1, ..., n})2 ∃ σ ∈
H tel que j = σ(i).
Exemple 1.1.5 On sait que A3 = {id, (123), (132)} est un sous-groupe de S3 . On pose
σ1 = (123) et σ2 = (132) et on obtient :
σ1 (1) = 2, σ−1
1 (2) = 1,
−1
σ2 (1) = 3, σ2 (3) = 1,
σ1 (2) = 3, σ−1
1 (3) = 2.
6
1.2 Sous-groupes distingués
Définition 1.2.1 Soit G un groupe. Un sous-groupe H de G est dit distingué (ou invariant)
ssi pour tout a de G : aH = Ha. On note : H / G.
Exemple 1.2.1 - Les sous-groupes {e} et G sont toujours distingués dans G (sous-
groupes distingués dits triviaux).
- Si G est commutatif, tout sous-groupe de G est distingué.
- Soit V = {id, (12)(34), (13)(24), (14)(23)}, V est un sous-groupe de A4 distingé dans
S4 , en effet : ∀σ ∈ S4 , σ(i j)(kl)σ−1 = (σ(i)σ( j))(σ(k)σ(l)) ∈ V
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Chapitre 2
Dans ce chapitre, on rappelle quelques notions sur les extensions de corps ainsi que
des propriétés qui seront utilisées dans le quatrième chapitre.
Théorème 2.1.1 Soit P un polynôme irréductible dans K[X], alors K[X]/(P) est un corps
de rupture de P.
Corollaire 2.1.1 Tout polynômes P ∈ K[X] possède un corps de rupture sur K, puisque il
se décompose en produit de polynômes irréductibles.
Exemple
√ 2.1.2 C est un corps de décomposition sur R pour le polynôme X 2 + 1.
Q( 2) est un corps de décomposition sur Q pour le polynôme X 2 − 2.
8
φx : K[X] −→ E
n n
i e = ∑ ai xi
P = ∑ ai X −
7 → P(x)
i=0 i=0
Théorème 2.2.1 Une extension simple E = K(a) est algébrique si, et seulement si, a est
algébrique sur K.
(En général : l’extension E=K(a1 , a2 , ..., an ) de K est algébrique si, et seulement si, les
éléments a1 , a2 , ..., an sont tous algébriques sur K).
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2.4 Extensions séparables
Définition 2.4.1 Soit P ∈ K[X] un polynôme irréductible. On dit que P est séparable sur
K s’il vérifie la propriété suivante :
si toutes ses racines dans un corps de décomposition E de P sur K sont simples.
si P n’est pas irréductible, on dit que P est séparable si chaque facteur irréductible de P
est séparable sur K.
Exemple 2.4.1 1) P1 = X 2 +1, P2 = X 2 −2 sont séparable sur Q car ils sont irréductibles
et n’ont pas des racines multiples (caract(Q) = 0).
2) P = (X − 1)9 est séparable car ses facteurs irréductibles sont X − 1 donc séparable
sur Q.
Définition 2.4.2 Soit K — E une extension algébrique.
1) On dit que α ∈ E est séparable sur K si son polynôme minimal IrrK (α) est séparable
sur K.
2) On dit que l’extension K — E est séparable si tout α ∈ E est séparable sur K.
Exemple 2.4.2 R — C est une extension séparable.
[E : K] =| Gal(E/K) | .
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2.6 Théorème de la correspondance de Galois
Définition 2.6.1 Etant donne une extension K—E et S un sous ensemble de AutK (E), on
définit F (S) comme étant :
F (S) = {x ∈ E/σ(x) = x ∀σ ∈ S}
F (S) est un corps de E, contenant K, appelé le sous corps des invariants de S (dans E).
Lemme 2.6.1 soit E un corps.
1) si K1 —K2 —E sont des extensions, alors : Gal(E/K2 ) ⊆ Gal(E/K1 ).
2) si L—E est une extensions, alors : L ⊆ F (Gal(E/L)).
3) si S1 ⊆ S2 sont des sous ensembles de AutK (E) alors : F (S2 ) ⊆ F (S1 ).
4) si S ⊆ AutK (E) alors : S ⊆ Gal(E/F (S)).
5) si F = F (S), S ⊆ AutK (E) alors : F = F (Gal(E/F)).
6) soit K—E une extension, si H = Gal(E/K) alors : H = Gal(E/F (H)).
Remarque 2.6.1 Etant donnée une extension de corps K—E, il y a une correspondance
bijective entre les sous groupes de Gal(E/K), qui sont de la forme Gal(E/F) où F est
une extension intermédiaire entre K et E et les sous corps intermédiaires entre K et E qui
sont de la forme F (H) ( où H est un sous-groupe de Gal(E/K)).
Ψ : G −→ C
H 7−→ Ψ(H) = F (H).
Le théorème suivant montre que Φ et Ψ sont réciproques. Ainsi, pour étudier les exten-
sions intermédiaires, problème de la théorie des corps, on se ramène à étudier les sous-
groupes du groupe de Galois, problème de la théorie des groupes.
Théorème 2.6.1 ( de la correspondance de Galois ) [3]
Soit K—L une extension galoisienne et H un sous-groupe de Gal(L/K).
1) Pour toute extention intermédeaire E, on a : F (Gal(L/E)) = E
2) L’extension F (H)—L est galoisienne avec : Gal(L/F (H)) = H
3) L’extention K—F (H) est galoisienne ssi H / Gal(L/K)
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Théorème 2.6.2 [3]
Soit E un corps de décomposition d’un polynôme irréductible P séparable sur K de degré
n, alors :
i) n divise | Gal(E/K) |.
ii) Gal(E/K) est isomorphe à un sous-groupe transitif de Sn .
iii) [E : K] divise n!.
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Chapitre 3
Définition 3.1.2 Soit f une isométrie plane. On appelle point fixe de f tout point M du
plan tel que f (M) = M. On dit aussi que M est un point invariant de f.
Fix(f) désigne l’ensemble des points fixes de f.
Exemple 3.1.1 Tout point du plan est un point fixe pour l’identité du plan.
Proposition 3.1.1 La composée de deux isométries planes est une isométrie plane.
Preuve 3.1.1 Soit f et g deux isométries planes. Soit A et B deux points du plan. On a :
d(g( f (A)), g( f (B))) = d( f (A), f (B)) = d(A, B).
En plus g ◦ f est une bijection, donc est une isométrie plane.
Les translations
Définition 3.1.3 Soit ~u un vecteur du plan. La translation de vecteur ~u, notée t~u , est la
−−→
transformation qui, à tout point M du plan, associe le point M 0 tel que : MM 0 = ~u.
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Propriétés 3.1.1 La réciproque de la translation de vecteur ~u est la translation de vec-
teur −~u :
t~u−1 = t−~u .
La composée de deux translations est une translation :
t~0 = id .
Si ~u 6= ~0 alors Fix(t~u ) = 0/ .
Les rotations
Définition 3.1.4 Soit Ω un point du plan et α un angle orienté. La rotation de centre Ω et
d’angle α, notée r(Ω;α) , est la transformation qui, à tout point M du plan, associe le point
M’ tel que :
M = M 0 si M = Ω
−→ −−→
ΩM = ΩM 0 et −
ΩM; ΩM 0 = α sinon
Remarque 3.1.1 Une rotation de centre Ω et d’angle α = π[2π] est appelée symétrie
central de centre Ω, notée sΩ . (avec sΩ ◦sΩ =id)
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Propriétés 3.1.3 La réciproque de la symétrie axiale d’axe ∆ est elle-même :
s−1
(∆) = s(∆) .
Fix(s(∆) ) = ∆ .
s−1
(∆;~u) = s(∆;−~u) .
Si ~u 6= ~0 alors Fix(s(∆;~u) ) = 0/ .
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des isométries affines, et par suite on a la définition suivante :
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3.2.1 Caractérisation de Dn
Dans cette partie, on pose I le point du plan C d’affixe 1, O le centre du n-gone
et I, A1 , ..., An−1 les sommets du polygone régulier de n côtés, et on note s = s(OI) et
rk = r(O, 2kπ ) . Alors on a les résultats suivants :
n
Preuve 3.2.2 1) On sait que O est un point fixe par g (car O est l 0 isobarycentre de I, A1 , ..., An−1 et g
affine), d’autre part on a : g(I) = I, alors g fixe O et I, et par suite g fixe la droite (OI),
d’où : g = s ou g = Id.
2) On a g(I) 6= I et g ∈ Dn alors : g(I) = Ak avec k ∈ {1, ..., n − 1}.
Donc : rk−1 ◦ g(I) = rk−1 (Ak ) = I.
Et d’aprés 1) on a : rk−1 ◦ g = s ou rk−1 ◦ g = Id.
Donc : g = rk ◦ s ou g = rk .
3) Card(Dn ) = 2n.
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3.2.2 Etude de Dn
Soit n un entier supérieur ou égal à 3.
Pour étudier Dn , on va donc se placer dans le cadre défini par la Proposition précédente :
Propriétés 3.2.2 Pour tout entier k compris entre 1 et n-1, abk a = b−k .
Preuve 3.2.5 Nous allons procéder par récurrence sur k (compris entre 1 et n) :
Cas k=1 : abab=1 donc aba = b−1 .
Supposons que la propriété est vraie jusqu’à l’entier k-1.
Alors :
abk a = abk−1 ba
= abk−1 aaba car a est d 0 ordre 2
= b1−k b−1 par hypothèse de récurrence
= b−k .
Preuve 3.2.6 Supposons qu’il existe un entier k compris entre 1 et n-1 tel que a = bk .
Alors, abab = b2k+2 = b2k b2 .
Comme a = bk est d’ordre 2, b2k = 1. D’où, abab = b2 .
Comme abab=1, on en déduit que b2 = 1.
Par conséquent, b est d’ordre au plus 2 ce qui est impossible puisque b est d’ordre n > 2.
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Preuve 3.2.7 Comme a n’est pas une puissance de b, Dn contient les éléments distincts :
1, a, b, ..., bn−1 .
Si k et m sont deux entiers distincts compris entre 1 et n-1 alors abk 6= abm .
D’où, puisque b est d’ordre n et comme a n’est pas une puissance de b, Dn contient les
éléments 1, a, b, ..., bn−1 , ab, ..., abn−1 .
Soit x un élément de Dn .
Comme Dn est engendré par a et b, x s’écrit sous la forme am1 bk1 ...amr bkr avec, pour tout
i compris entre 1 et r, mi = 0 ou 1 et ki compris entre 0 et n-1.
D’après la Propriété 3.2.2 et puisque a = a−1 (a d 0 ordre 2), bk a = ab−k pour tout entier
k compris entre 1 et n-1. D’où, on peut ramener l’écriture de x à une écriture de la forme
akbm avec k=0 ou 1 et m compris entre 0 et n-1.
Par suite, Dn = {1, a, b, ..., bn−1 , ab, ..., abn−1 }.
19
Chapitre 4
20
De plus, D∈K. ( σ peut-être vue comme une permutation de {α1 , ..., αn }, où α1 , ..., αn
sont les racines de P ).
Preuve 4.2.1 (du lemme)
Tout d’abord, ∀σ ∈ Gal(E/K), σ(D)=D, en effet si σ ∈ Gal(E/K) alors σ est une permu-
tation de {α1 , ..., αn } avec E = K(α1 , ..., αn ), et par suite on a :
σ(D) = σ(∏(αi − α j )2 )
i< j
21
Corollaire 4.2.1 Soit K un corps de caract(K)6=2, soit P∈ K[X] un polynôme irréductible,
séparable et E le corps de décomposition de P sur K. Alors G = Gal(E/K)⊆ An si et
seulement si D∈ K 2 .
u3 + v3 + q + (3uv + p)(u + v) = 0.
u3 + v3 + q = 0 et 3uv + p = 0
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qui suit :
1
q
u3 , v3 = (−q ± q2 + 4p3 /27).
2
q p
Finalement, u, v = 3 12 (−q ± q2 + 4p3 /27).
q p q p
y = u + v = 3 12 (−q + q2 + 4p3 /27) + 3 12 (−q − q2 + 4p3 /27)
et x = y − a31 .
Finalement,
√ √
1 1
1 3 1 1 3
x = y = u + v = 2 ou 2 (− + i
3 3 ) ou 2 3 (− − i )
2 2 2 2
Nous allons maintenant trouver le groupe de Galois de ce polynôme. Pour ce faire, nous
allons d’abord en calculer le discriminant.
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d’un polyôme de degré quatre, nous allons étudier un polynôme de degré trois qui lui sera
associé. Nous allons ainsi définir :
β1 = α1 α2 + α3 α4 ,
β 2 = α1 α3 + α2 α4 ,
β 3 = α1 α4 + α2 α3 ,
et
Nous obtenons :
R(x) = x3 − bx2 + (ac − 4d)x + 4bd − a2 d − c2 ∈ K[X].
Posons E = K(α1 , α2 , α3 , α4 ), un corps de décomposition de P et L = K(β1 , β2 , β3 ), un
corps de décomposition de R. Mais alors L est une extension galoisienne de K, puisque L
est le corps de décomposition de R qui est un polynôme de K.
Soit V = {Id, (12)(34), (13)(24), (14)(23)}, qui est un sous-groupe de S4 , d’ordre quatre.
Alors V ⊆ A4 , V est normal dans S4 (chapitre 1).
Par une vérification rapide, nous remarquons que tous les βi sont fixés par V. Dans ce
cas, L = K(β1 , β2 , β3 ) ⊆ Fix(G ∩V ), car K ⊆ Fix(G), et par ce qui précède L ⊆ Fix(V ).
L’inclusion inverse (Fix(G ∩ V ) ⊆ L) est tout aussi vraie. En effet, il est assez facile de
voir que tout autre élément de S4 , élément de G \ G ∩V va déplacer un des βi .
Le groupe G = Gal(E/K) est isomorphe à un sous-groupe transitif de S4 d’ordre un mul-
tiple de quatre. Les sous-groupes de S4 d’ordre 12 et 24 sont A4 et S4 . De plus, les sous-
groupes transitifs d’ordre 4 sont V et les groupes cycliques engendrés par des 4-cycles.
Nous allons noter C4 les groupes cycliques d’ordre 4 à isomorphisme près.
Finalement, le sous-groupe engendré par (1234) et (24) est un sous-groupe transitif d’ordre
8. Il faut remarquer que tout sous-groupe non abélien d’ordre 8 est isomorphe à D4 .
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Preuve 4.4.1 Tout d’abord, [E : L] 6 4, puisque E = L(α1 ). Cette égalité découle du
théorème fondamental, puisque seule l’identité fixe L(α1 ). Ensuite, R(x) est irréductible
sur K si et seulement si m = 3 ou m = 6. De plus, R(x) a une racine unique dans K si et
seulement si m = 2. Finalement, nous pouvons facilement vérifier que si σ est un 4-cycle,
alors σ2 est dans V. Supposons que R(x) est irréductible sur K. Alors si m est 3 ou 6, 3
divise | G |, car | G |= [E : K] = [E : L][L : K]. Ainsi, dans ce cas, G est isomorphe soit à
S4 , soit à A4 . Dans les deux cas, V ⊆ G, et L = Fix(V∩G) = Fix(V).
Comme [E : L] =| V |, alors G = S4 si m = 6 et G = A4 si m = 3.
Réciproquement, G = S4 si et seulement si D ∈ / K 2 , et G = A4 si et seulement si D ∈ K 2 .
Mais alors si G = S4 , m =| S4 : V |= 6, et si G = A4 , alors m =| A4 : V |= 3. Dans les deux
cas 3 divise | G |, donc R(x) est irréductible sur K.
Maintenant R(x) se factorise sur K si et seulement si L = K, si et seulement si m = 1. Si
nous nous trouvons devant ce cas, alors L = K = Fix(G) et L⊆ Fix(G ∩V ) ⊆ Fix(G) = L,
alors G ⊆ V . Puisque | G | est un multiple de 4 et | V |= 4, nous avons que G = V.
Réciproquement, si G = V , alors L ⊆ Fix(G ∩ V) = Fix(G) ce qui implique que L = K,
donc m = 1 et R(x) se factorise sur K.
Pour les deux derniers cas, nous supposons que R(x) a une racine unique t ∈ K. Mais
alors m = 2. Or, nous aurons alors | G : G ∩V |= 2, et G* V.
Les seules possibilités pour G seront G ∼ = D4 ou G ∼ = C4 .
Réciproquement, si G est isomorphe à D4 ou à C4 , alors m =| G : G ∩V |= 2, et R(x) a une
racine unique dans K. Maintenant P est irréductible sur L si et seulement si [E : L] = 4,
si et seulement si [E : K] = 8 si et seulement si G ∼= D4 . Ainsi, G ∼
= C4 si et seulement si P
est réductible sur L.
Nous venons de supposer que R(x) a une racine unique t ∈ K. Donc, sans perte de
généralité, nous pouvons poser que t =β1 = α1 α2 + α3 α4 ,. Alors h(x) se factorise ainsi
sur E :
h(x) = (x − α1 α2 )(x − α3 α4 )(x − (α1 + α2 ))(x − (α3 + α4 )).
Si h(x) se factorise dans L alors α1 + α2 et α1 α2 sont dans L. Mais alors α1 est racine du
polynôme quadratique :
x2 − (α1 + α2 )x + α1 α2 ∈ L[X].
Ainsi, [E : L] 6 2 car E = L(α1 ). De plus, [E : K] 6 4, ce qui implique que G ∼
= C4 .
Si G ∼= C4 , posons σ un 4-cycle qui engendre G. Alors σ2 ∈ G ∩V . Pour fixer t =α1 α2 +
α3 α4 , nous devons avoir σ2 = (12)(34). Alors α1 + α2 , α3 + α4 , α1 α2 et α3 α4 sont tous
laissés fixes par σ, ils sont donc élément de L.
Ainsi, h se factorise dans L.
Exemple 4.4.1 Soit P(x) = x4 − 4x3 + 4x2 + 6 ∈ Q[x]. Ce polynôme est irréductible par
le critère d’Eisenstein. Nous avons R(x) = x3 − bx2 + (ac − 4d)x + 4bd − a2 d − c2 où
a=-4, b=4, c=0 et d=6 ce qui nous mène à :
R(x) = x3 − 4x2 − 24x = x(x2 − 4x − 24).
25
Nous nous trouvons alors devant le cas 4 ou le cas 5 du théorème précédente, car R(x)
possède une racine
√ t=0√dans Q. Alors
√ L = Q(β1 , β2 , β3 ) où βi est racine de R(x). Ainsi,
L = Q(0, 2−2 7, 2+2 7) = Q( 7). Prenons t=0 et calculons h(x) = (x2 −tx+d)(x2 +
ax + (b − t)).
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Pour déterminer v2 , nous remarquons d’abord que u+s1 = 2(t1 +t2 ), alors t1 +t2 = 12 (s1 +
u). De la même façon, t3 + t4 = t1 + t2 − u = 12 (s1 − u). Nous pouvons maintenant trouver
la valeur de v2 .
v2 = (t1 − t2 )2
= (t1 + t2 )2 − 4t1t2
1
= (s1 + u)2 − 4t1t2
4
1
= (−a + u)2 − 4t1t2 .
4
Nous pouvons maintenant exprimer t1t2 en fonction des coefficients. Il faut tout d’abord
se rappeler que (t1t2 −t3t4 )u = (t1t2 −t3t4 )((t1 +t2 ) − (t3 +t4 )) par la définition de u. Nous
obtenons ainsi :
(t1t2 − t3t4 )((t1 + t2 ) − (t3 + t4 )) = t12t2 + t1t22 + t32t4 + t3t42 − (t1t2t3 + t1t2t4 + t2t3t4 + t1t3t4 )
= (t1t2 + t3t4 )(t1 + t2 + t3 + t4 ) − 2s3
= s1 β1 − 2s3 = −aβ1 + 2c.
Nous en tirons que t1t2 − t3t4 = u−1 (2c − aβ1 ). Nous avons aussi que β1 = t1t2 + t3t4 .
t1t2 = 21 (β1 + u1 (2c − aβ1 )),
t3t4 = 12 (β1 − u1 (2c − aβ1 )),
et v2 = 14 (u − a)2 − 2(β1 + 1u (2c − aβ1 )).
Une fois t1 trouvé, nous avons terminé le travail, puisque t2 = σ1 (t1 ),t3 = σ2 (t1 ) et t4 =
σ3 (t1 ). Trouvons t1 :
t1 = 21 (t1 + t2 + t1 − t2 ) = 12 (v + 12 (u − a)).
Mais alors
t2 = σ1 (t1 ) = 12 (σ1 (v) + 12 (σ1 (u) − a)),
t3 = σ2 (t1 ) = 12 (σ2 (v) + 12 (σ2 (u) − a)),
t4 = σ3 (t1 ) = 12 (σ3 (v) + 12 (σ3 (u) − a)).
car a ∈ F ⊆ L = Fix(V ) et σi ∈ V.
Il ne nous reste plus qu’à calculer σi (v). Nous savons que σ1 (v) = −v.
Posons :
27
t1 = 21 (v + 12 (u − a)),
t2 = 12 (−v + 12 (u − a)),
t3 = 12 (v0 + 12 (−u − a)),
t4 = 12 (−v0 + 12 (−u − a)).
Pour un polynôme quelconque, ces équations sont définies si u 6= 0. Or, comme les racines
de R(x) sont distinctes -nous avons supposé que P séparable- au plus un des β va rendre
u = 0.
Exemple 4.5.1 Prenons le polynôme x4 +x3 +x2 +x +1 ∈ Q[x] avec a=b=c=d=1. Nous
allons en trouver les racines avec la méthode que nous venons de voir. Nous avons ainsi :
Posons β1 = 2. Alors :
√
u2 = a2 − 4b + 4β1 = 1 − 4 + 8 = 5 ⇒ u = 5.
De la même manière :
√
1 1 1 √ 1 5 + 5
v2 = (u − a)2 − 2(β1 − (2c − aβ1 )) = ( 5 − 1)2 − 2(2 − √ (2 − 2)) = − .
4 u 4 5 2
p √ p √
Ainsi, v = 2i 10 − 2 5 sans compter que v0 = 2i 10 − 2 5 également.
Nouspavons donc les quatre racines suivantes :
1 i
√ 1
√
(
2 2 p 10 − 2 5 + (−1 + 5)),
1 i
√ 2 1 √
2 (−p2 10 −√ 2 5 + 2 (−1 + 5)),
√
1 i 1
(
2 2 p 10 − 2 5 + (−1 − 5)),
1 i
√ 2 1 √
2 (− 2 10 − 2 5 + 2 (−1 − 5)).
28
Conclusion
Parmi les questions qui peuvent être posées par ceux qui ont lu ce pro-
jet : existe-t-il des formules exprimant ,radicalement, les racines complexes
d’un polynôme de degré supérieur ou égal à 5 en fonction de ses coeffi-
cients ?
29
Bibliographie
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