Poly Suites Series Fonct

Universit
e Sultan Moulay Slimane

Faculte des sciences et techniques
de Beni Mellal
Ann
ee universitaire :
2010/2011
Suites et s
eries de fonctions
Abdesselam BOUARICH
Deuxième version :
15/06/2011
A. Bouarich
A. Bouarich
Suites et series de fonctions
Table des mati`

eres
1 Les s
eries num
eriques
1.1
Proprietes des series numeriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1.2
Series geometriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1.3
Series `
a termes positifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1.3.1
Critères de comparaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1.3.2
Comparaison dune serie avec une integrale simple generalisee . . . . .
12
1.3.3
Règles de Cauchy et de DAlembert . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
17
1.3.4
Series absolument convergentes
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
21
Series alternees . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
23
1.4.1
Le theorème de Leibniz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
23
1.4.2
Le theorème dAbel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
24
1.4
2 Suites de fonctions
29
2.1
Convergence simple dune suite de fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
29
2.2
Convergence uniforme dune suite de fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . .
31
2.3
Theorèmes fondamentaux sur la convergence uniforme . . . . . . . . . . . . .
36
2.3.1
Theorème de la continuite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
36
2.3.2
Theorème de lintegration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
38
2.3.3
Theorème de la derivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
41
3 Les s
eries de fonctions
45
3.1
Definitions et proprietes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
45
3.2
Theorèmes fondamentaux de la convergence uniforme . . . . . . . . . . . . .
49
4 Les s
eries enti`
eres
4.1
58
Proprietes du domaine de convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
58
4.1.1
Definitions et exemples
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
58
4.1.2
Rayon de convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
59
4.2
4.3
4.1.3
Formule de Hadamard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
62
4.1.4
Operations sur les series entières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
68
Fonctions dune variable reelle developpables en serie entière . . . . . . . . . .
71
4.2.1
Definition et proprietes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
71
4.2.2 Exemples de fonctions developpables en serie entière . . . . . . . . . .
Equations
differentielles lineaires et les series entières . . . . . . . . . . . . . .
74
4.3.1
Cas dune equation differentielle regulière . . . . . . . . . . . . . . . .
80
4.3.2
Cas dune equation differntielle singulière . . . . . . . . . . . . . . . .
83
5 Les s
eries de Fourier
5.1
5.2
5.3
Series trigonometriques
80
86
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
86
5.1.1
Definition et proprietes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
86
5.1.2
Coefficients de Fourier dune serie trigonometrique . . . . . . . . . . .
87
Serie de Fourier associee `

a une fonction periodique . . . . . . . . . . . . . . .
88
5.2.1
Coefficients de Fourier dune fonction periodique . . . . . . . . . . . .
88
5.2.2
Exemples classiques de series de Fourier . . . . . . . . . . . . . . . . .
89
Problème de convergence des series de Fourier . . . . . . . . . . . . . . . . . .
94
5.3.1
Convergence des coefficients de Fourier . . . . . . . . . . . . . . . . . .
94
5.3.2
Theorème de convergence de Dirichlet . . . . . . . . . . . . . . . . . .
95
5.3.3
Theorème de la convergence quadratique . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
Chapitre Premier
Les s
eries num
eriques
1.1
Propri
et
es des s
eries num
eriques
D
efinition 1. Soit {un /n N} une suite de nombres reels ou complexes. Pour tout entier
n > 0 on definit la somme partielle des (n+1)-premiers termes de la suite un par lexpression :
Sn := u0 + u1 + + un
1. Le couple (un , Sn ) sappelle serie numerique de terme general un .
2. Si la suite des sommes partielles {Sn /n N} converge (resp. diverge) dans R (resp. C)
on dira que la serie numerique (un , Sn ) converge (resp. diverge) et on note :
X
un := lim Sn
n>0
n+
3. Si la serie numerique (un , Sn ) converge vers S R (resp. S C) on lui associe la suite

numerique dont le terme general
Rn := S Sn =
up ,
p>n+1
n N,
qui sappelle reste dordre n N de la serie numerique (un , Sn ).

Dans la suite, sil ny a aucune confusion `
a craindre la serie numerique (un , Sn ) sera designee
que par son terme general un . De meme, on va designer une serie numerique de terme general
X
un par la somme
un = u0 + u1 + + un + .
n>0
Ci-dessous, on donnera quelques conditions necessaires a` la convergence dune serie numerique

qui seront tirees `
a partir des resultats classiques des suites numeriques convergentes.
Proposition 1. Pour que la serie numerique de terme general un converge il faut et il suffit
X
que la suite des restes qui lui est associee, Rn =
up , tend vers zero.
p>n+1
Demonstration. Utiliser le fait que le reste dordre n > 0, Rn = S Sn .

A. Bouarich
Les series numeriques
Proposition 2. Pour que la serie numerique de terme general un converge il faut et il

suffit que pour tout reel > 0 il existe un entier n0 > 0 tel que pour tout couple dentiers
n > m > n0 , | um + um+1 + + un |< .
Demonstration. Utiliser le fait que la serie numerique
un converge si et seulement, si la
n>0
suite des sommes partielles Sn est une suite de Cauchy. Ensuite, remarquer que pour tout
couple dentiers n > m la difference Sn Sm1 = um + um+1 + + un .
Corollaire 1. Si une serie de terme general un converge alors lim un = 0.
n+
Demonstration. Remarquer que si la suite des sommes partielles Sn =
p=n
X
up est de Cauchy,
p=0
donc pour tout reel > 0 il existe un entier n0 > 1 tel que pour tout entier n N on aura
linegalite | Sn Sn1 |=| un |< qui implique lim un = 0.
n+
Proposition 3. Une serie numerique dont le terme general est positif un > 0 converge si et
p=n
X
seulement, si la suite des sommes partielles Sn =
up est majoree.
p=0
Demonstration. Remarquer que la condition un > 0 implique que la suite des sommes parp=n
X
tielles Sn =
up est croissante parce que Sn+1 Sn = un+1 > 0. Ensuite, appliquer le fait
p=0
quune suite croissante converge si et seulement si elle est majoree.
Proposition 4. Si les series numeriques
un et
n>0
vn convergent alors pour tous les reels
n>0
et la serie de terme general, un + vn , converge.
Exemple 1. 1) Cherchons la nature de convergence de la serie de terme general

un =
1
,
n(n + 1)
n > 1
Observons que puisque pour tout entier n > 1 le terme general

un =
1
1
1
=
n(n + 1)
n n+1
on en deduit que la somme partielle des n-premiers termes,

1 1
1 1
1
1
1
Sn = u1 + + un = ( ) + ( ) + + (
) =1
,
1 2
2 3
n n+1
n+1
converge vers 1. Par consequent, la serie de terme general un =
1
converge et sa
n(n + 1)
somme est egale `

a:
X
n>1
A. Bouarich
un =
1
1
1
1
+
+
+
+ = 1
2 2.3 3.4
n(n + 1)
Proprietes des series numeriques
Notons aussi que le reste dordre n > 1 de la serie
X
n>1
Rn = 1 S n =
1
est egal `
a
n(n + 1)
1
n+1
X1
1
sappelle : serie harmonique. La serie harmonique
n
n
p=n
X
up on voit que pour tout entier n > 1 on a linegalite
diverge parce que si on pose Sn =
2) La serie de terme general un =
p=1
S2n Sn =
1
1
1
1
1
+ +
>
+ +
=
n+1
2n
2n
2n
2
qui implique que la suite des sommes partielles Sn nest pas de Cauchy.
X1
1
diverge malgre que son terme general tend vers zero.
n
n
n>1
Donc, la condition lim un = 0 est necessaire pour la converge dune serie numerique mais
n+
nest pas suffisante.
Notons que la serie harmonique
Exercice 1. Montrer que les series suivantes convergent et calculer leurs sommes respectives :
X
X 1
1
1.
et
.
n(n + 1)(n + 2)
n3 n
n>1
n>2
X
X
1
1
et
.
2.
2
2
2
n + 2nCh(a) + (Sh(a))2
n + 2n cos() sin ()
n>0
n>0

1

1
2n + 1
3. Arctg
,
Arctg
et
Arctg
.
1 + n + n2
2n2
1 + n2 (1 + n)2
Indication : Regarder le terme general un comme etant une fraction rationnelle de n et
decomposer le en elements simples ; puis calculer la somme partielle des premiers termes.
Exercice 2. Soit p > 2 un entier naturel fixe. Pour tout entier n N on pose
un (p) =
1
n(n + 1) (n + p)

1
un (p 1) un+1 (p 1) , montrer que la somme
p
k=n

X
1 1
partielle
uk (p) =
un+1 (p 1) .
p p!
1) En verifiant la relation, un (p) =
k=1
3) En deduire que la serie de terme general un (p) converge et calculer sa somme.
Exercice 3. Soient a et b deux nombres complexes fixes tels que a + b 1 6= 0. On considère

la suite numerique Un dont lexpression est definie par la relation recurrente :
n > 2,
Un+2 = aUn+1 + bUn
et o`
u U0 et U1 sont des nombres complexes donnes.
1) Verifier que la somme partielle des (n + 1)-premiers termes de la suite Un est donnee par
lexpression :
(1 a)U0 + U1 bUn Un+1
Sn =
1ab
A. Bouarich
2) En deduire que la serie
Un converge si et seulement si la suite recurente Un converge
n>0
vers zero.
3) Application : Calculer la somme de la serie
Un quand le terme general Un est defini
n>0
par la relation recurente Un+2 = Un+1 + Un avec U0 et U1 C.
Exercice 4. Soient a, b et c des nombres reels tels que a + b + c = 0. Etant

donnee une
+
fonction f : R R on definit une suite numerique par lexpression,
un = af (n) + bf (n + 2) + cf (n + 4)
n > 0,
1) Montrer que si la limite lim f (x) = 0 alors la serie de terme general un converge.
x+
2) Application : Calculer la somme des series numeriques suivantes :

8
,
4)
6n 1
,
(3n 8)(3n 2)(3n + 4)
2n 1
n(n2 4)
X
Exercice 5. Soit un > 0 une suite decroissante dont la serie associee
un converge.
n(n2
n>0
1) En utilisant la difference des sommes partielles S2n et Sn ; montrer que la suite vn = nun
tend vers zero.
2) En deduire que la serie de terme general wn = n(un un+1 ) converge.
X
X
3) On rappelle que le reste dordre n > 1 de la serie
un est definie par Rn =
up .
p>n+1
i) Verifier que la somme partielle
p=n
X
pup =
p=1
ii) En deduire que les deux series
1.2
nun et
p=n1
X
p=1
Rp nRn .
Rn possèdent la meme nature de convergence.
S
eries g
eom
etriques
D
efinition 2. Soient a et q deux nombres complexes non nuls. La serie de terme general
n > 0,
un = aq n
sappelle serie geometrique de raison q.

Par recurrence on verifie que la somme partielle des (n + 1)-premiers termes dune serie
geometrique de terme general un = aq n est egale `
a:

a(n + 1), si q = 1
Sn = a 1 + q + q 2 + + q n =
q n+1 1
a
si q 6= 1.
q1
Ainsi, en passant `
a la limite dans lexpression de la suite Sn on deduit que
diverge , si | q |> 1
a
lim Sn =
n+
,
si | q |< 1.
1q
(1.1)
Do`
u la proposition :
A. Bouarich
Series `
a termes positifs
Proposition 5. Une serie geometrique de terme general, un = aq n , converge si et seulement

si le module | q |< 1.
Corollaire 2. Si le module | q |< 1 alors la somme et le reste de la serie geometrique
un = aq n sont donnees respectivement par,
X
aq n =
n>0
a
1q
Rn =
resp.
aq n+1
,
1q
Exemple 2. 1) La serie geometrique de terme general un =

avec un reste dordre n egal `
a Rn =
3 1
.
2 3n+1
2) La serie geometrique de terme general vn = (

reste dordre n egal `
a Rn =
5 (1)n+1
.
6 5n+1
n > 0
1
3 X 1
converge vers =
n
3
2 n>0 3n
1 n
5 X 1 n
( ) avec un
) converge vers =
5
6 n>0 5
Exercice 6. Montrer que pour tout reel 0 < q < 1 les trois series suivantes convergent et
calculer leurs sommes respectives
X
n>1
1.3
nq n ,
n2 q n
X n(n + 1)
et
n>1
n>1
qn.
S
eries `
a termes positifs
Dans cette section, on se ropose de decrire quelques methodes et règles pratiques qui permettent de decider sur la nature de convergence des series numeriques dont le terme general
est positif.
1.3.1
Crit`
eres de comparaison
Th
eor`
eme 1 (Premier critère de comparaison). Soient un > 0 et vn > 0 les termes generaux
de deux series. Sil existe un reel A > 0 et un entier n0 > 0 tel que pour tout entier n > n0 ,
un 6 Avn , alors les propositions suivantes sont vraies :
X
X
1. Si la serie
vn converge alors la serie
un converge.
n>0
2. Si la serie
X
n>0
n>0
X
un diverge alors la serie
vn diverge.
n>0
Demonstration. 1) Observer que pour tout entier n > n0 on a linegalite suivante

p=n
X
up 6 A
up
p=n
0 1
X
06
p=n0
qui est equivalente `

a linegalite 0 6
p=n
X
p=0
A. Bouarich
p=n
X
vp
p=n0
p=0
p=n
0 1
p=n

X
X
up 6 A
vp
vp .
p=0
p=0
10
Ainsi, si on suppose que la suite des sommes partielles
p=n
X
vp converge il sensuit que la suite
p=0
des sommes partielles
p=n
X
up est majoree, et donc daprès la proposition 3 la serie
p=0
converge.
X
un
n>0
2) De meme, si on suppose que la suite des sommes partielles
p=n
X
up diverge (i.e. tend vers
p=0
+) il en resulte que la suite des sommes partielles
p=n
X
vp diverge aussi.
p=0
Exemple 3. Cherchons la nature de convergence des series suivantes

xn =
n
n3 + n2 + n + 1
et
yn =
n
n2 + 1
1) Notons que puisque pour tout entier n > 1 on peut ecrire

0 < xn 6
on en deduit que la serie
n
1
=
n3 + n2
n(n + 1)
X
xn converge parce que dans lexemple 1 nous avons demontre
n>0
1
que la serie
converge.
n(n
+ 1)
n>1
X
2) De meme, puisque pour tout entier n > 0 on a,

1
6 yn
n+1
il sensuit que la serie
yn diverge parce que la serie harmonique
n>0
X
n>0
1
diverge.
n+1
Th
eor`
eme 2 (Second critère de comparaison). Soit un > 0 et vn > 0 les termes genraux de
deux series. Sil existe un entier n0 > 0 tel que pour tout entier n > n0 ,
un+1
vn+1
6
un
vn
alors les propositions suivantes sont vraies :
X
X
1. Si la serie
vn converge alors la serie
un converge.
X
X
2. Si la serie
un diverge alors la serie
vn diverge.
Demonstration. Observer que si pour tous les entiers n0 6 m 6 n on fait le produit des
um+1
vm+1
inegalites
6
membre `
a membre on obtient linegalite suivante
um
vm
un+1
vn+1
6
un0
vn0
un+1 6
un0
vn+1
vn0
qui permet detablir les deux assertions du theorème en appliquant le resultat du theorème
precedent.
A. Bouarich
Series `
a termes positifs
11
Exemple 4. Cherchons la nature de convergence de la serie de terme general

n > 1,
un =
2.5.8 (3n 1)
1.3.5. (2n 1)
3n + 2
un+1
3n
n
=
>
>
, donc si pour tout entier n > 1
un
2n + 1
2n + 2
n+1
X1
1
vn+1
un+1
on pose vn = on obtient linegalite
>
. Ainsi, puisque la serie harmonique
n
un
vn
n
n>1
X 2.5.8 (3n 1)
diverge.
diverge le theorème precedent implique que la serie
1.3.5. (2n 1)
Observons que le rapport
n>1
Th
eor`
eme 3 (Critère dequivalence). Soit un > 0 et vn > 0 les termes genraux de deux
X
un
series. Si la limite lim
= L R+ (ie. existe) alors les deux series numeriques
un et
n+ vn
X
vn possèdent la meme nature de convergence.
Demonstration. Si pour = L/2 on applique la definition de la limite
lim
n+
pourra trouver un entier n0 > 0 tel que pour tout entier n > n0 on aura
|
un
L |< L/2
vn
L/2 6
un
< 3L/2
vn
un
= L on
vn
(L/2)vn < un < (3L/2)vn
Ainsi, si on applique le premier theorème de comparaison aux deux membres de la double

inegalite (L/2)vn < un < (3L/2)vn on deduit que les series un et vn sont de meme nature.
Exemple 5. Cherchons la nature de convergence de la serie de terme general
n
vn = Arctg 2
n +1
Puisque la limite lim
x0
x6=0
1
Arctg(x)
= 1 (ie. Arctg(x)0 x) on voit que si on designe par wn =
x
n
le terme general de la s{erie harmonique on obtient la limite suivante

n
2+1
vn
n2
n
lim
= lim
= lim
=1
1
n+ wn
n+
n+ n2 + 1
n
n
X
Donc, la serie
Arctg 2
diverge.
n +1
Exercice 7. Dans cet exercice, on se propose de montrer que la serie numerique de terme
1
general, , converge et que sa somme est un nombre irrationnel.
n!
1) Montrer par recurrence que pour tout entier n > 1, 2n1 6 n!.
X 1
2) En deduire que la serie numerique
converge.
n!
n>0
1
1
1
6
.
(n + p)!
(n + 1)! (n + 1)p1
X 1
4) Montrer que le reste Rn dordre n > 1 de la serie
peut etre encadre par
n!
3) Montrer que pour tous les entiers n > 0 et p > 1,
n>0
0 < Rn <
A. Bouarich
1
n!n
12
5) En deduire que la somme,
X 1
, nest pas un nombre rationnel.
n!
n>0
6) Calculer la somme des series numeriques suivantes

X n2
n>0
n!
en fonction de la somme S =
X n3
n>0
n!
X np
n>0
n!
o`
u
p N
X 1
.
n!
n>0
Notes : Au chapitre quatre on demontrer que la serie numerique,
X 1
, converge vers la
n!
n>0
base du logarithme neperien e (ie. Log(e) = 1).
1.3.2
Comparaison dune s
erie avec une int
egrale simple g
en
eralis
ee
Dans ce paragraphe, etant donnee une fonction decroissante continue f : [1, +[ R+ on se

propose detudier la nature de convergence de la serie numerique dont le terme general est
defini par lexpression un = f (n).
A) Etude
g
en
erale
Notons que puisque la fonction f est supposee decroissante ceci permet decrire pour tout
entier n > 1 et pour tout reel x [n, n + 1],
Z n+1
f (n + 1) 6 f (x) 6 f (n) = f (n + 1) 6
f (t)dt 6 f (n).
n
Ainsi, en faisant varier lentier p entre 1 et n on obtient les inegalites suivantes :

Z 2
f (2)
6
f (t)dt 6 f (1)
Z1 3
f (3)
6
f (t)dt 6 f (2)
..
.
..
.
f (n + 1) 6
..
.
n+1
f (t)dt 6 f (n)
dont la sommation membre `

a membre nous donne les deux encadrements suivants :
Z n+1
Sn+1 f (1) 6
f (t)dt 6 Sn
1
ce qui est equivalent `

a ecrire la double inegalite suivante
Z n+1
Z n
f (t)dt 6 Sn 6
f (t)dt + f (1)
1
Do`
u le thèorème :
Th
eor`
eme 4. Si f : [1, +[ R+ est une fonction decroissante continue alors la serie
de terme geZneral un = f (n) converge (resp. diverge) si et seulement, si lintegrale simple
+
generalisee
f (t)dt converge (resp. diverge).
A. Bouarich
Series `
a termes positifs
13
Corollaire 3. Si fZ : [1, +[ R est une fonction decroissante continue dont linegrale

+
X
simple generalisee
f (t)dt converge alors le reste dordre n > 1 de la serie
f (n)
1
possède lencadrement suivant,

Z
f (t)dt 6 Rn 6
n+1
f (t)dt.
Demonstration. Lencadrement
du reste Rn sobtient par somme membre `
a memebre des
Z p+1
inegalites f (p + 1) 6
f (t)dt 6 f (p) sur tous les entiers p > n + 1.
p
Exemple 6. Cherchons la nature de convergence de la serie numerique
1
.
Sh(n)
n>1
1
on obtient une fonction decroissante
Sh(x)
X 1
et continue sur lintervalle [1, +[. Donc, la serie
et lintegrale simple generalisee
Sh(n)
n>1
Z +
dx
possèdent la meme nature de convergence.
Sh(x)
1
1
En effet, puisque pour x > 0 assez grand la fonction
est equivalente `
a la fonction 2ex
Sh(x)
Z
Notons que si pour tout reel x > 1 on pose f (x) =
et comme lintegrale simple generalisee

et dt = e converge on en deduit que lintegrale
1
Z +
X 1
dx
simple generalisee
converge aussi. Par consequent, la serie numerique
Sh(x)
Sh(n)
1
n>1
converge.
Exercice 8. Soit f : R+ R une fonction croissante continue. Pour tout entier n > 1 on
pose :
1
un =
f (1) + f (2) + + f (n)
a) Montrer que pour tout entier n > 2 on a la double inegalite suivante,
Z
1
f (x)dx 6
6
un
n+1
f (x)dx.
1
b) En deduire la nature de convergence des suitent numeriques suivantes :

1
p=n
X
pLog(p)
p=1
1
p=n
X
p=1
,
p
1
p=n
X
(Log(p))
o`
u
p=1
B) S
eries de Riemann
1
D
efinition 3. La serie numerique de terme general un = sappelle serie de Riemann de
n
paramètre R.
1
Proposition 6. La serie de Riemann de terme general un = converge si et seulement si
n
le reel > 1.
A. Bouarich
14
1
Demonstration. a) Notons que si 6 0 le terme general un = ne tend pas vers zero, donc
n
X 1
la serie de Riemann
diverge.
n
n>1
1
b) Pour un paramètre > 0 remarquons que si pour tout x [1, +[ on pose f (x) =
x
on obtient une fonction decroissante continue sur lintervalle [1, +[ et telle que pour tout
1
entier n > 0, f (n) = = un . Ainsi, selon le theorème precedent la serie de terme general
n
un = f (n) possède la meme nature de convergence que lintegrale simple generalisee,
Z +
Z N
lim Log(N),
si = 1
dt
dt
N+
=
lim
=
1
1
t N+ 1 t
1
(1 1 ), si 6= 1
lim
N+ 1
N
1
Par consequent, la serie de Riemann de terme general un = converge si et seulement, si
n
le reel > 1.
En appliquant lencadrement du reste Rn donne dans corollaire 3 ci-dessus `

a la serie de
X 1
Riemann
on obtient le :
n
n>1
Corollaire 4. Si le reel > 1 alors le reste dordre n de la serie de Riemann
X 1
est
n
n>1
encadre par,
1
1
1
1
6 Rn 6
.
1
1
1 (1 + n)
1n
Exemple 7. Daprès le resultat de la proposition precedente on voit que les series de Riemann
suivantes convergent :
X 1
X 1
X 1
,
,
n2
n3/2
n5/4
n>1
n>1
n>1
Par contre, les series de Riemann suivantes divergent :
X1
,
n
n>1
X 1
,
n
n>1
X 1
.
10
n
n>1
En pratique on utilise les series de Riemann comme modèles de comparaison comme on va

lexpliquer par la proposition suivante.
Proposition 7. Soient un > 0 une suite et un nombre reel tel que la limite
lim n un = A [0, +]
n+
Alors les propositions suivantes sont vraies.

1. Si la limite
lim n un = A R+ alors la serie
n+
seulement si > 1 (resp. 6 1).
2. Si la limite lim n un = 0 avec > 1 alors la serie
un converge (resp. diverge) si et

X
un converge.
X
3. Si la limite lim n un = + avec 6 1 alors la serie
un diverge.
n+
n+
A. Bouarich
Series `
a termes positifs
15
Demonstration. 1) Observer que le produit n un =
un
; et puis appliquer le premier theo1/n
rème de comparaison.
lim n un = 0 on pourra trouver un entier n0 tel que pour tout
2) Noter que si la limite
n+
1
entier n > n0 on aura n un < 1, cest-`
a-dire un < , n > n0 . Par consequent, puisque pour
n
X 1
X
tout reel > 1 la serie de Riemann
converge
on deduit que la serie
un converger
n
aussi.
3) De meme, noter que si la limite lim n un = + on pourra trouver un entier n0 tel que
n+
1
pour tout entier n > n0 on aura un > . Ainsi, puisque pour tout reel < 1 la serie de
n
X
X 1
Riemann
diverge
on
d
e
duit
que
la
s
e
rie
un diverger aussi.
n
1
Exemple 8. La serie de terme general, un = n sin( 3 ), converge parce que la limite lim n2 un =
n+
n
X 1
1 et on sait que la serie de Riemann
converge.
n2
n>1
Exercice 9. Soient P(x) et Q(x) deux fonctions polyn

omiales. Montrer que la serie de terme
P(n)
general,
, converge si et seulement si deg(Q) deg(P) > 2.
Q(n)
C) S
eries de Bertrand
D
efinition 4. La serie de terme general, un =
1
, sappelle serie de Bertrand a
`
n (Log(n))
paramètres reels et .
Les series numeriques de Bertrand generalisent celles de Riemman parce que si on porte = 0
dans lexpression du terme general dune serie de Bertrand on obtient une serie de Riemann.
La nature de convergence des series de Bertrand est donnee par la proposition suivante.
Proposition 8. La nature de convergence de la serie de Bertrand
n>2
mee dans le tableau suivant `

a double entree :
1
n (Log(n))
<1
=1
>1
61
divergence
divergence
convergence
>1
divergence
convergence
convergence
est resu-
Demonstration. 1) Le cas o`
u < 1 : Observons que puisque < 1 on peut trouver un reel
x
= +
> 0 tel que < + < 1. Ainsi, puisque pour tout reel la limite lim
x+ (Log(x))
on en deduit que pour tout reel x > 0 assez grand on a
1<
A. Bouarich
x
(Log(x))
1
x+
<
1
x (Log(x))
16
X 1
Ainsi, comme pour le reel + < 1 la serie de Riemann
diverge on deduit que la
n+
X
1
serie de Bertrand
diverge quand < 1 et R.
n (Log(n))
n>2
2) Le cas o`
u > 1 : Observons que puisque > 1 on peut trouver un reel > 0 tel que
1
1 < < . Dautre part, puisque la limite lim
= 0 on en deduit que pour
x+ x (Log(x))
tout reel x > 0 assez grand on a
1
x (Log(x))
<1
<
x (Log(x))
1
x
X 1
Ainsi, comme pour > 1 la serie de Riemann
converge on deduit que la serie
n
X
1
de Bertrand
converge quand > 1 et R.
(Log(n))
n
n>2
1
est derivable sur
x(Log(x))
lintervalle ]1, +[ et sa fonction derivee est donnee par lexpression
3) Le cas o`
u = 1 : Notons que puisque la fonction f (x) =
f (x) =
Log(x)
, x ]1, +[
x2 (Log(x))+1
1
decrot sur lintervalle [e , +[. Donc,
x(Log(x))
1
daprès le theorème 2, la serie numerique de Bertrand de terme general un =
Z + n(Log(n))
1
possède la meme nature de convergence que lintegrale simple generalisee
dx
x(Log(x))
A
o`
u A > 1.
Z +
1
Pour trouver la nature de convergence de lintegrale generalisee
dx il suffit
x(Log(x))
A
Z X
1
quon remarque que si pour tout reel X > A on pose F(X) =
dx on obtient
x(Log(x))
A
lexpression après avoir effectuer le changement de variables Log(x) = t :
Z Log(X)
Log(Log(X)) Log(Log(A)),
si = 1
dt
=
F(X) =
1
1
1
), si 6= 1
Log(A) t
1 (Log(X))1
(Log(A))1
on en deduit que la fonction f (x) =
Ainsi, on voit bien que la fonction F(X) tend vers une limite finie (resp. infinie) lorsque la
variable X tend vers + si le paramètre > 1 (resp. 6 1), et donc la serie de Bertrand de
1
terme general un =
converge si et seulement si > 1.
n(Log(n))
Exemple 9. Daprès la proposition precedente les series de Bertrand suivantes
1
,
3/2
n Log(n)
n>2
X Log(n)
n>2
n4/3
et
X (Log(n))9
n2
n>2
convergent tandis que les series de Bertrand suivantes divergent :

1
,
nLog(n)
n>2
X
A. Bouarich
n>2
1
Log(n)
et
X
n>2
1
n1/5 (Log(n))5
Series `
a termes positifs
17
Exercice 10. Etudier la nature de convergence des series suivantes :

Arctg(n)
,
n2 + 1
Log(1 + na )
,
(Log(n))b
nen ,
1
1
sin( ),
a
n
n
1
n5/4
Sh(
1
),
(Log(n))5
nx (1
1
.
+ ny )
Exercice 11. Trouver la nature de convergence des series numeriques suivantes :

n+1
1
1.3.5 (2n 1)
,
Arctg
,
Log 3
2
n +n+1
1.5.9 (4n 3)
n +n
Exercice 12. 1) Montrer quil existe un entier n0 > 0 tel que pour tout entier n > n0 ,
1
1
6 2.
n
nLog(n)
X
1
2) En deduire que la serie numerique
converge.
Log(n)
n>1 n
X
1
3) Que peut-on dire de la nature de convergence de la serie
.
Log(n)
n>2 (Log(n))
Exercice 13. Soit f : [1, +[ R une fonction decroissante continue. Pour tout entier
Z n
p=n
X
n > 1 on pose, un =
f (p)
f (x)dx.
1
p=1
1) Montrer que la suite un est decroissante positive.

2) En deduite que la suite un converge.
3) Application : a) On suppose que la serie
grand la somme partielle
p=n
X
X
n>1
f (n) diverge. Demontrer que n N assez
f (p) est equivalente `

a lintegrale simple definie
p=1
b) En deduire que pour tout ]0, 1[ la somme parielle

que la somme partielle
p=n
X
p=1
1.3.3
1
est equivalente `
a Log(n).
p
p=n
X
p=1
f (x)dx.
1
1
n1
est
e
quivalente
`
a
tandis
p
1
R`
egles de Cauchy et de DAlembert
Th
eor`
eme 5 (Règle de Cauchy). Soit un > 0 le terme general dune serie telle que =
lim n un . Alors les propositions suivantes sont vraies :

n+
1. Si 0 6 < 1 alors la serie
X
un converge.
n>0
2. Si > 1 alors la serie
un diverge.
n>0
Demonstration. 1) Supposons que 0 6 < 1 et choisissons un nombre reel > 0 tel que
0 6 < + < 1. Puis appliquons la definition de la limite lim n un = au nombre reel

n+
>0:
(n0 N)(n N), n > n0 = + <
un < + < 1
= 0 6 un < ( + )n < 1
A. Bouarich
18
Ainsi, puisque le reel q = + < 1 on en deduit que la serie geometrique de terme general
vn = ( + )n converge, et donc la serie de terme general un converge daprès le theorème de
comparaison.
2) Comme dans la preuve de lassertion 1) si on suppose que le reel > 1 on peut trouver un
nombre reel > 0 tel que 1 6 < . Et, si on applique la definition de la limite on peut
trouver un entier n0 > 0 tel que dès que lentier n > n0 cela implique quon a linegalite,
1 < < n un < +

=
1 < ( )n < un ,
qui montre que la serie de terme general un diverge parce que la serie geometrique de terme
general wn = ( )n diverge.
Exemple 10. Cherchons la nature de convergence des series de terme general
3n 1 n
nn
2
an =
et
b
=
n
(2n + 1)n
2n + 1
1) Puisque la limite
n
1
= <1
n+
n+ 2n + 1
2
X
la règle de convergence de Cauchy implique donc que la serie
lim
an = lim
nn
converge.
(2n + 1)n
n>0
2) De meme, puisque la limite
r
3n 1
3
lim
bn = lim
=
>1
n+
n+
2n + 1
2
X 3n 1 n2
le critère de Cauchy implique que la serie
diverge.
2n + 1
r
p
n
n>1
Th
eor`
eme 6 (Règle de DAlembert). Soit un > 0 le terme general dune serie telle que
un+1
lim
= . Alors les propositions suivantes sont vraies :
n+ un
X
1. Si 0 6 < 1 alors la serie
un converge.
n>0
2. Si > 1 alors la serie
un diverge.
n>0
Demonstration. 1) Supposons que le nombre reel 0 6 < 1 et choisissons un reel > 0 tel
que 0 6 < + < 1.
un+1
Notons que si on applique la definition de la limite `
a lim
= et au reel > 0 on
n+ un
peut trouver un entier n0 > 0 tel que pour tout entier n > n0 on aura :
un+1
06
<+<1
=
0 6 un+1 < ( + )un .
un
Donc, en multipliant les inegalites suivantes membre `
a membre :
0 6 un0 +1 < ( + )un0
0 6 un0 +2 < ( + )un0 +1
.. ..
..
..
. .
.
.
0 6
un
< ( + )un1
A. Bouarich
Series `
a termes positifs
19
nous obtenons linegalite 0 6 un < (+ )nn0 +1 un0 . Ainsi, puisque 0 6 + < 1 il en resulte
X
X
( + )n converge, et donc la serie numerique
un converge.
que la serie geometrique
n>0
n>0
un+1
2) En partant de lhypothèse, lim
= avec > 1 on peut trouver un reel > 0
n+ un
tel que 1 < < , donc comme ci-dessus, `
a partir dun certain rang n0 > 0 on obtient
linegalite
1 < ( )nn0 +1 un0 < un ,
n > n0
X
qui implique lim un > 1. Par consequent, la serie numerique
un diverge.
n+
n>0
Exemple 11. Cherchons la nature de convergence des series de terme general

vn =
an
n!
et
un =
nn
n!
vn+1
a
= 0 la règle de convergence de DAlembert
= lim
n+ n + 1
vn
X an
implique que la serie numerique
est convergente.
n!
n>1
1) Puisque la limite
lim
n+
2) Puisque pour tout entier n > 1 le rapport
un+1
(n + 1)n+1 n!
1
= n
= (1 + )n
un
n (n + 1)!
n
tend vers la base du logarithme neperien, e > 1, la règle de DAlembert implique que la serie
X nn
numerique
diverge.
n!
Il est important de souligner que les critères de convergence de Cauchy et de DAlembert
ne permettent pas de deduire la nature de convergence dune serie de terme general un qui
verifie lune des deux proporietes
un+1
lim n un = 1
ou
lim
=1
n+
n+ un
1
En effet, si on considère la serie divergente de terme general un = et la serie convergente
n
1
de terme general vn = 2 on obtient en meme temps :
n
1
1
lim
n
=1
un =
lim
= lim
n+
n+
n+
Log(n)
n
exp[
]
n
1
1
lim
n
vn =
lim = lim
=1
n+ n n2
n+
2Log(n)
n+
exp[
]
n
et
un+1
n
lim
=
lim
=1
n+
n+ n + 1
un
2
v
n
lim n+1 =
lim
= 1.
n+ vn
n+ (n + 1)2
Ainsi, en consequence de ce qui precède on conclut que les deux critères de Cauchy et de
X 1
DAlembert ne reconnassent pas la nature de convergence des deux series numeriques
n2
n>1
X1
et
.
n
n>1
A. Bouarich
20

n!
nLog(n)
n3
n n2
) ,
1. (
,
,
;
n+1
nn
(Log(n))n
3n
2
2n ean
a 3
, (1 )n , a > 0 ;
2
(n + n)
n
an + b nLog(n)
)
, a, b, c R ;
3. (
n+c
( + p)( + 2p) ( + np)
4.
o`
u , , p, q R+ sont des paramètres.
( + q)( + 2q) ( + nq)
2
an
n!
5.
,
o`
u a R+ .
(1 + a)(1 + a2 ) (1 + an )
(1 + 1)(1 + 2) (1 + n + 1)
2.
Pour finir cette section on invite le lecteur de traiter les deux prochains exercices qui visent `
a
comparer la puissance de decision de la règle de Cauchy devant celle de DAlembert. Quant
au dernier exercice de cette section il propose un resultat qui ameliore la règle de DAlembert
un+1
est egale `
a un.
lorsque la limite du rapport
un
un+1
Exercice 15. Si une suite un > 0 verifie la limite lim
= montrer quon a aussi
n+ un
lim n un = . En deduire que la règle de DAlembert implique celle de Cauchy.

n+
2n1
2n1
et
u
=
.
2n
3n1
3n
Verifier que la règle de DAlembert ne permet pas de deduire la nature de convergence de
X
la serie
un tandis que la règle de Cauchy permet den etudier la nature de convergence.
Autrement dit, la règle de Cauchy est puissante devant la règle de DAlembert.
Exercice 16. Pour tout entier n > 1 on pose u2n1 =
Exercice 17. 1) Soit un > 0 le terme general dune serie et n0 > 0 un entier tel que pour
tout entier n > n0 ,
un+1
1
= 1 + o( )
un
n
n
P
Montrer que si > 1 (resp. < 1) alors la serie
un converge (resp. diverge).
1
Indication : Comparer la serie un avec la serie de Riemann vn = .
n
2) Soit un > 0. Montrer que sil existe un entier n0 > 0 tel que pour tout entier n > n0 ,
un+1
1
1
= 1 + 2 + o( 2 )
un
n n
n
alors la serie
un diverge.
1
.
n+k
Applications : Etudier la nature de convergence des deux series numeriques suivantes :
1.3.5 (2n 1)
1.3.5 (2n 1)
1. un =
et
vn =
.
2.4.6 2n
2.4.6 (2n + 2)
Indication : Comparer la serie un avec la serie de terme general vn =
2. xn =
A. Bouarich
a
a
n! sin(a) sin( ) sin( )
n
2
et
yn =
k=n
1 Y Log(k)
o`
u a R+ .
n
Log(k + a)
k=2
Series `
a termes positifs
21
dt
.
(1 + t2 )n
0
1) Montrer que pour tout entier n > 1 lintegrale simple geralisee In converge.
2) Etablir
une relation entre les termes In+1 et In . En deduire la valeur exacte de In .
Exercice 18. Pour tout entier n > 1 on pose In =
3) Trourver la nature de convergence de la serie de terme general In .
1.3.4
S
eries absolument convergentes
D
efinition 5. Soit un le terme general dune suite de nombres reels ou complexes.
X
1. On dira que la serie numerique
un converge absolument si la serie des modules
n>0
X
n>0
| un | converge.
2. Si la serie
la serie
un converge tandis que la serie des modules
Xn>0
un est semi-convergente.
X
n>0
| un | diverge on dira que
n>0
Pour trouver la nature de convergence de la serie des modules
X
n>0
| un | on pourra donc ap-
pliquer `
a la serie de terme general vn =| un |> 0 toutes les règles et les critères de convergence
que nous avons etudie dans le paragraphe precedent. Ci-dessous, nous donnerons deux resultats importants qui vont enrichir la liste des methodes detude des series non necessairement
reelles et positives.
X
X
| un | converge alors la serie
un converge.
Proposition 9. Si la serie des modules
n>0
n>0
Cest-`
a-dire, une serie qui converge absolument elle converge au sens ordinaire.
Demonstration. Remarquer que pour tout couple dentiers naturels n > m on a linegalite,
| Sn Sm |=| um+1 + un |6| um+1 | + + | un |,
qui permet de deduire que la suite des sommes partielles Sn =
X
serie des modules
| un | converge.
i=n
X
ui est de Cauchy quand la
i=0
n>0
Th
eor`
eme 7. Soit un le terme general dune serie numerique. Sil existe une serie `
a termes
X
positifs convergente
an telle que `
a partir dun certain rang on a, | un |6 an , alors la serie
n>0
un converge absolument.
n>0
Demonstration. Evidente.
(1)n
Exemple 12. 1) Pour tout reel > 0 la serie de terme general an = 2+i converge
n
X
X 1
absolument parce que la serie des modules
| un |=
converge.
n2
n>1
A. Bouarich
n>1
22
sin(n2 )
2) La serie de terme general bn =
converge absolument parce que pour tout entier
n3
X 1
1
n > 1 on a linegalite | bn |6 3 et on sait que la serie de Riemann
converge.
n
n3
n>1
3) Montrons que la serie de terme general cn =
(1)n1
est semi-convergente.
n
X
Notons dabord que puisque la serie des valeurs absolues
| cn | nest autre que la serie
n>1
X1
X
Harminique
cn ne converge pas absolument.
elle diverge, donc la serie
n
n>1
n>1
X
Pour prouver que la serie
cn converge nous allons montrer que les deux sous-suites exn>1
traites de la suite des sommes partielles Sn =
p=n
X
p=1
un = S2n =
p=2n
X
p=1
(1)p1
p
et
(1)p1
,
p
vn = S2n+1 =
p=2n+1
X
p=1
(1)p1
p
sont adjacentes.
1
1
+
> 0 la suite un est croissante ; de meme
2n + 2 2n + 1
1
1
puisque vn+1 vn =
+
< 0 la suite vn est decroissante. Dautre part, comme
2n + 3 2n + 1
pour tout entier n > 1 on a
En effet, puisque un+1 un =
vn = S2n+1 =
1
1
1
1 1 1
1
1
+
+ +
+
>0
2
3 4
2n 1 2n
2n + 1
1
on conclut que la suite vn converge. De plus, puisque la difference un vn =
< 0 tend
2n + 1
vers zero cela implique que les deux suites un = S2n et vn = S2n+1 sont adjacentes.
Par consequent, puisque les deux sous-suites S2n et S2n+1 extraites de la suite des sommes
p=n
X (1)p1
X (1)n1
partielles Sn =
convergent on en deduit que la serie
converge.
p
n
p=1
n>1
Exercice 19. Montrer que si bn est une suite bornee alors pour toute serie
X
absolument la serie des produits
an bn converge absolument.
Exercice 20. Montrer que si la serie numerique
an qui converge
an converge absolument alors pour tout
n>0
reel, x [1, 1], la serie numerique
an xn converge absolument.
n>0
Exercice 21. Si un est le terme general dune serie absolument convergente trouver alors la
nature de convergence des series suivantes :
un
,
un + 1
A. Bouarich
Log(1 + un ),
eun 1,
sin(un ),
| un |a avec a R+
Series alternees
1.4
1.4.1
23
S
eries altern
ees
Le th
eor`
eme de Leibniz
D
efinition 6. Soit an > 0 une suite decroissante qui tend vers zero. La serie de terme general
un = (1)n an sappelle serie alternee.
Th
eor`
eme 8 (Leibniz). Toute serie alternee converge.
Demonstration. Il sagit donc de demontrer que si la suite an decrot vers zero alors la suite
p=n
X
up converge o`
u un = (1)n an .
des sommes partielles Sn =
p=0
Observons que puisque S2n+2 S2n = a2n+2 a2n+1 6 0 on en deduit que la suite S2n est
decroissante. Dautre part, puisque pour tout entier > 0 on a an an+1 > 0 et an > 0 on en
deduit que la suite S2n = (a0 a1 ) + (a2 a3 ) (a2n2 a2n1 ) + a2n > 0 est minoree, donc
elle converge.
Enfin, notons que puisque la suite an tend vers zero et S2n+1 = S2n a2n+1 il sensuit que
les deux sous-suites extraites des sommes partielles S2n et S2n+1 convergent vers la meme
limite. Par consequent, comme la suite des sommes partielles Sn converge on deduit que la
X
serie alternee
(1)n an converge.
n>0
Proposition 10. Pour tout entier n > 0 le reste Rn de la serie alternee
X
(1)n an verifie
n>0
linegalite | Rn |6 an+1 .
Demonstration. Exercice.
Exemple 13. Pour tout reel > 0 la serie alternee
X (1)n
n>0
series alternees suivantes sont convergentes :
converge. En particulier, les
X (1)n X (1)n X (1)n
,
,
.
5
10
n
n
n
n>1
n>1
n>1
Notons que si un est le terme general dune serie de nombres reels qui change de signes (i.e.
un un+1 < 0) mais sans que la suite des valeurs absolues | un | ne decrot vers zero `
a partir
P
dun certain rang, dans ce cas, on ne peut pas conclure que la serie
un converge.
Pour comprendre ce phenomène considerons la serie de terme general
(1)n
vn =
, n > 2
n + (1)n
et remarquer que le terme v2n > 0 tandis que le terme v2n+1 < 0.
1
Noter aussi que puisque la suite des valeurs absolues | vn |=
tend vers zero et
n + (1)n
nest pas monotone, donc la serie de terme general vn nest pas une serie alternee. Donc, pour
pour chercher sa nature de convergence on a pas le droit dappliquer le theorème de Leibniz.
A. Bouarich
24
Pour trouver la nature de convergence de la serie de terme general vn il suffit quon observe
que pour tout entier n > 2 on peut ecrire
(1)n
1
vn =
n
n( n + (1)n )
(1)n
et ainsi puique la serie de terme general
converge tandis que la serie de terme general
n
1
positif wn =
diverge car elle est equivalent au terme general de la serie
n( n + (1)n )
X
1
(1)n
diverge.
harmonique divergente , on en deduit donc que la serie
n
n + (1)n
n>2
Exercice 22. Soit un reel different de zero et 1 ; et soit un le terme general dune suite
numerique definie par la relation de recurrence suivante :
un+1 =
un + un1
( + 1)
o`
u
u0 = a < b = u1 .
1) Trouver lexpression general de la suite un .

2) Trouver tous les reels a et b pour que la serie de terme general un soit geometrique.
3) Trouver tous les reels a et b pour que la serie de terme general un soit alternee.
Exercice 23. Le but de cet exercice est de montrer que pour tout reel pZ> 0 la serie alternee,
1
X (1)n
dt
, converge vers la valeur de lintegrale simple definie I(p) =
.
p
pn + 1
0 1+t
n>0
1) En utilisant la somme partielle dune suite geometrique
k=n
X
ak ; montrer que
k=0
n N,
I(p)
k=n
X
k=0
(1)k
= (1)n+1
kp + 1
1
0
x(n+1)p
dx.
1 + xp
xnp
1
dx 6
.
p
1
+
x
np
+1
0
Z 1
X (1)n
dx
3) En deduire que la somme de la serie alternee
=
.
p
np + 1
0 1+x
2) Montrer que pour tout entier n > 0 on a linegalite, 0 6
n>0
Applications : Montrer quon a les deux sommes suivantes :

Log(2) =
X (1)n1
n>1
1.4.2
et
X (1)n
=
.
4
2n + 1
n>0
Le th
eor`
eme dAbel
Th
eor`
eme 9 (Critère de convergence dAbel). Soient an et bn deux suites numeriques. Pour
que la serie de terme general un = an bn converge il suffit quon a les conditions suivantes :
p=n
X
1. La suite des sommes partielles Bn =
bp est bornee.
p=0
2. La suite an tend vers zero.
A. Bouarich
Series alternees
25
3. La serie numerique
X
n>0
| an an+1 | converge.
Demonstration. Pour demontrer le theorème nous allons verifier que la suite des sommes
X
partielles associee `
a la serie numerique
an bn est une suite de Cauchy.
n>0
i=n
X
Pour cela posons Sn =
ai bi et pour tout couple dentiers naturels m < n developpons
i=0
lexpression de Sn Sm comme suit :

Sn Sm =
i=n
X
i=n
X
ai bi =
i=m+1
i=m+1
i=n
X
i=m+1
i=n
X
i=m+1
ai (Bi Bi1 )
ai Bi
ai Bi
= an Bn +
i=n
X
ai Bi1
i=m+1
i=n1
X
i=n1
X
ai+1 Bi
i=m
(ai ai+1 )Bi am+1 Bm
i=m+1
Notons que puisque daprès la condition 1 la suite des sommes partielles Bn est bornee il
existe un reel M > 0 tel que pour tout entier n > 0, | Bn |6 M. Dautre part, puisque
daprès la condition 2) la suite an tend vers zero et daprès la condtion 3) la serie numerique
X
| an an+1 | converge, donc pour tout reel > 0 on peut trouver un entier n0 > 0 tel
n>0
que pour les enties n > m > n0 on obtient les majorartions suivantes,
|
a
|<
et
|
a
|<
,
n
m+1
3M
3M
i=n1
X
| ai ai+1 |<
,
3M
i=m+1
qui impliquent que | Sn Sm |=|

partielles Sn =
i=n
X
i=n
X
i=m+1
ai bi |< . Par consequent, comme la suite des sommes
ai bi est une suite de Cauchy la serie numerique
an bn converge.
n>0
i=0
Corollaire 5. Soit an > 0 une suite decroissante qui tend vers zero. Pour toute suite nui=n
X
merique bn dont la suite des sommes partielles Bn =
bi est bornee, la serie numerique
i=0
X
an bn converge.
n>0
Demonstration. Observer que puisque pour tout entier n > 0, an > an+1 > 0 et la suite an
tend vers zero on voit que la suite des sommes partielles suivante converge :
i=n
X
i=0
A. Bouarich
| ai ai+1
i=n
X
|=
(ai ai+1 ) = a0 an+1
i=0
26
Ainsi, puisque la suite des sommes partielles Bn =

X
implique que la serie
an bn converge.
i=n
X
bi est bornee le theorème dAbel
i=0
n>0
Noter que le resultat du corollaire generalise le theorème de Liebniz parce que la suite des
sommes partielles associee `
a la suite bn = (1)n est bornee.
Exemple 14. Dans cet exemple, pour tout reel > 0 nous allons appliquer le theorème
dAbel pour trouver la nature de convergence des series numeriques suivantes
un =
sin(an)
n
et
vn =
cos(an)
n
o`
u
a 6 2N
1
Puisque la suite tend vers zero en decroissant, donc daprès le corollaire precedent, il suffit
n
quon verifie que la suite des sommes partielles associees aux suites de nombres reels cos(an)
et sin(an) sont bornees. Donc, il suffit quon demontre que la suite des sommes partielles
associees `
a la suite des nombres complexes de terme general cn = cos(an) + i sin(an) = eian
est bornee.
En effet, puisque cn = eian est terme general dune suite geometrique de raison eia on pourra
ecrire pour tout entier n > 0 :
an + a
eia(n+1) 1 2 1 cos(an + a) sin(
) 2

2
| c0 + c1 + + cn |
=
=
=

1
eia 1
1 cos(a)
sin( )
2
p=n
X
|
sin(p)
|
6
|
c
+
c
+
+
c
|6
0
1
n
a ,
p=0
sin( )
2
=
p=n
X
cos(p) | 6 | c0 + c1 + + cn |6
a .
|
sin( )
p=0
2
X sin(an)
X cos(an)
Par consequent, pour tout reel a 6 2N les serie numeriques
et
n
n
n>1
n>1
convergent.
2

(1)n (1)n
n
n
(1)n
sin(n) cos(n)
,
, (1)n
, (1)n 2
,
,
,
.
n
6n 5
n + 1 n + (1) Log(n) Log(n)
n nLog(n)
X
Exercice 25. Soit an une suite numerique dont la serie associee
| an+1 an | converge.
n>0
1) Demontrer que la suite an convege.
2) Pour tout reel R, trouver la nature de convergence des series suivantes :

X
X
1
1
1
1

et
(n + 1)
n
Log(n + 1)
Log(n)
n>1
n>2
3) En deduire quil existe une suite convergente bn dont la serie associee
X
n>0
diverge.
A. Bouarich
| bn+1 bn |
Series alternees
27
Exercice 26. Soient f : R+ R une fonction et an une suite reelle. Pour tout entier n N
on pose, un = an (f (n + 1) f (n)).
p=n
X
1) Montrer que la somme partielle Un =
up peut secrire sous la forme :
p=0
Un = a0 f (0) + an f (n + 1) +
2) En deduire que la serie
p=n1
X
p=1
f (p)(ap1 ap )
X
un converge si et seulement si la limite lim f (x) = l R.
x+
n>0
3) Applications : Trouver la nature de convergence des deux series numeriques suivantes :

(1)n1
1
)
Arctg(
1 + n(1 + n)
n
vn =
et
wn =
1
1
1
((n + 1)1+ n+1 n1+ n ).
Exercice 27. Dans cet exercice, on se propose de trouver la nature de convergence de la serie
1
de Riemann de terme general, z , avec z = x + iy C.
n
1
1) Montrer que la serie de Riemann de terme general, x+iy , converge absolument si et
n
seulement si x > 1.
2) Pour tout reel y R et pour tout entier n > 1 on pose,
vn (y) =
1
1
iy
n
(n + 1)iy
Montrer quil existe une suite numerique n (y) telle que pour tout entier n assez grand,
vn (y) =
iy
n (y)
+
iy
(n + 1)
n2
avec
3) En deduire que la suite des sommes partielles,

Riemann
n>1
1
n1+iy
i=n
X
k=1
diverge.
lim n (y) = 0
n+
1
, est bonree et que la serie de
p1+iy
4) Applications : Trouver la nature de convergence des series numeriques suivantes :

X cos(Log(n))
X sin(Log(n))
1.
,
.
n
n
2.
n>1
n>1
X cos(Log(n))
X sin(Log(n))
n>1
nLog(n)
n>1
nLog(n)
Exercice 28 (Formule de Stirling). Le but de cet exercice est de chercher un equivalent du

factorielle n! lorsque lentier n tend vers linfini. Pour tout entier n > 1 on definit deux suites
de nombres reelles en posant
n!en
an+1
)
et
un = Log(
nn n
an
X
1) Montrer que la serie numerique
un converge et en deduire que la suite an tend vers
an =
n>1
une limite finie quand lentier n tend vers linfini.

A. Bouarich
28
Z
2) Pour tout entier n N on pose, In = 2 (sin(x))n dx.
0
a) Etablir
la relation recurrente, nIn = (n 1)In2 .
(2n)!
22n (n!)2
.
et
I
=
b) En deduire que I2n =
2n+1
2 22n (n!)2
(2n + 1)!
3) Montrer que la suite In est decroissnte et que la limite lim
I2n
n+ I2n+1
Indication : Observer que pour tout entier n > 1, 1 6
I2n
= 1.
I2n1
.
I2n+1
I2n+1
(2n!)2
1
et en deduire que pour n assez grand on a
4) Montrer que la limite lim n 4n
=
n+ 2 (n!)4
lequivalence
n! nn en 2n
(Formule de Stirling)
Exercice 29. Pour tout couple de nombres reels (a, b) R+ R+ on definit une integrale
simple generalisee et une serie numerique par les expressions suivantes :
Z +
X
sin(bx)
b
I(a, b) =
dx
et
f
(a,
b)
=
ax
2
2
e 1
a n + b2
0
n>1
1) Etudier la nature de convergence de lintegrale generalisee, I(a, b).
2) Demontrer que la fonction f (a, b) est bien definie sur le produit R+ R+ .
Z +
3) Calculer lintegral simple generalisee, In (a, b) =
enax sin(bx)dx, n > 1.
0
sin(bx)
4) Montrer que la fonction, ax
, est bornee sur lintervalle [0, +[.
e 1
p=n
X
5) En utilisant la somme partielle,
xp , montrer quil existe un reel M > 0 tel que pour
p=1
tout entier n > 1 on a
| I(a, b)
p=n
X
p=1
b
M
|6 .
2
+b
n
a2 n2
6) En deduire que pour tout couple de reels (a, b) R+ R+ , I(a, b) = f (a, b).
A. Bouarich
Chapitre Deux
Suites de fonctions
2.1
Convergence simple dune suite de fonctions
D
efinition 7. On appelle suite de fonctions sur un intervalle non vide I R la donnee dune
famille de fonctions fn : I R avec n N.
1. Soient K I un sous-ensemble non vide et f : K R une fonction. On dira que
la fonction f est une limite simple de la suite de fonctions, fn : I R, si pour tout
reel x K la limite, lim fn (x) = f (x), existe dans R. On dira aussi que la suite de
n+
fonctions fn converge simplement vers fonction f (x) sur le sous-ensemble K I.
2. Le plus grand sous-ensemble non vide J I des points x J tel que la limite lim fn (x)
n+
existe dans R sappelle domaine de convergence simple de la suite de fonctions fn .
Proposition 11. La limite simple dune suite de fonctions fn : I R, quand il existe, elle
est unique.
Demonstration. Ceci est une consequence immediate de lunicite de la limite dune suite de
nombres reels.
Exemple 15. 1) Cherchons la limite simple de la suite de fonctions fn : R R definie par
x2n
lexpression : fn (x) = 2n
.
x +1
1.5
f10 (x)
1.0
f1 (x)
0.5
2
Figure 2.1 Graphes des fonctions f1 et f10
A. Bouarich
30
Suites de fonctions
Observons que puisque pour tout reel x R on sait que

lim x2n
n+
on en deduit que pour tout reel x R,
+ si | x |> 1
=
1
si x = 1
0
si | x |< 1
2
lim fn (x) =
0
n+
si
x = 1
si
si
| x |< 1
| x |> 1.
x2n
converge simplement sur R vers la fonctions
x2n + 1
2 si x = 1
f (x) =
0 si | x |< 1
1 si | x |> 1.
Donc, la suite de fonctions fn (x) =
2) Cherchons la limite simple de la suite de fonctions gn : [0, 1] R definie par

n N,
gn (x) = xn + (1 x)n
g2 (x)
1.5
1.0
g10 (x)
0.5
1.0 0.5
0.5
1.0
1.5
0.5
Figure 2.2 Graphes des fonctions g2 et g10
Comme dans lexemple precedent, remarquer que puisque pour tout reel x ]0, 1[ les suites
numeriques xn et (1 x)n tendent simultanement vers zero on en deduit que la limite simple
de la suite de fonctions gn (x) sur le segment [0, 1] est donnee par,
A. Bouarich
1,
g(x) := lim gn (x) =
0,
n+
1,
si
si
si
x=0
0<x<1
x = 1.
Convergence uniforme dune suite de fonctions
31
x2n
Notons que les deux suites de fonctions fn (x) = 2n
et gn (x) = xn + (1 x)n , etudiees
x +1
ci-dessus, sont continues mais leurs limites simples ne sont pas continues. Dans le prochain
paragraphe, allons introduire un deuxième mode de convergence qui preserve la continuite de
la limite dune suite de fonctions continues.
Exercice 30. Trouver la limite simple des suites de fonctions suivantes definies sur R :
x2 + n n

x n
1
1.
,
,
1
+
;
1 + x2 + x4 + + x2n
2x2 + n
n
sin(nx)
nxn
,
, en x o`
2.
u R.
n
x2n + xn + 1
2.2
D
efinition 8. Soient I R un intervalle non vide et fn : I R une suite de fonctions
bornees.
1. On dira que la suite de fonctions bornees fn converge uniformement vers une fonction
f : I R si
( > 0)(n0 N)(n N),
n > n0
sup{| fn (x) f (x) | ; x I} <
2. On dira que la suite de fonctions fn est uniformement de Cauchy si

( > 0)(n0 N)(m, n N), n > m > n0 = sup{| fn (x) fm (x) | ; x I} <
La fonction f : I R qui verifie le premier enonce de la definition precedente sappelle limite
uniforme de la suite de fonctions fn sur lintervalle I.
Exercice 31. Montrer que la limite uniforme dune suite de fonctions bornees est une fonction bornee.
Proposition 12. Si la suite de fonctions bornees fn : I R converge uniformement vers
la fonction f : I R, alors la suite fn converge simplement vers la fonction f : I R.
Autrement dit,
la convergence uniforme sur I
la convergence simple sur I.
Demonstration. Supposons que la suite de fonctions bornees fn : I R converge uniformement vers une fonction f : I R. Donc, pour un reel donne > 0 il existe un entier n0 > 0
tel que pour tout entier n > n0 ,
sup{| fn (x) f (x) | ; x I} < .
Ainsi, puisque pour tout reel fixe, x0 I, on a la double inegalite
| fn (x0 ) f (x0 ) |6 sup{| fn (x) f (x) | ; x I} <
on en deduit que la suite numerique fn (x0 ) converge vers le nombre reel f (x0 ). Autrement
dit, la suite de fonctions bornees fn converge simplement vers la fonction f : I R.
A. Bouarich
32
Suites de fonctions
Corollaire 6. La limite uniforme dune suite de fonctions bornees est unique. Cest-`
a-dire,
si une suite de fonctions bornees fn : I R converge uniformement vers deux fonctions
f, g : I R alors f = g.
Demonstration. Noter que la limite uniforme implique la limite simple, et que la limite simple
est unique quand il existe.
Th
eor`
eme 10. Pour toute suite de fonctions bornees fn : I R les propositions suivantes
sont equivalentes :
1. La suite de fonctions fn converge uniformement vers une fonction f : I R.
2. La suite de fonctions fn est niformement de Cauchy sur lintervalle I.
Demonstration. 1) = 2) Remarquons que gr
ace `
a linegalite triangulaire pour tout couple
dentiers naturels n et m on peut ecrire que
x I,
| fn (x) fm (x) |6| fn (x) f (x) | + | f (x) fm (x) |
qui implique
sup{| fn (x) fm (x) | ; x I} 6 sup{| fn (x) f (x) | ; x I}
+ sup{| fm (x) f (x) | ; x I}
Ainsi, si pour un reel > 0 on applique la definition de la convergence uniforme on peut
trouver un entier n0 > 0 tel que pour n > n0 et m > n0 on obtient les inegalites,
(
sup{| fn (x) f (x) | ; x I} < /2
= sup{| fn (x) fm (x) | ; x I} <
sup{| fm (x) f (x) | ; x I} < /2
qui montrent que la suite de fonctions fn est uniformement de Cauchy sur lintervalle I.
2) = 1) Supposons que la suite de fonctions fn est uniformement de Cauchy et considerons
un reel > 0.
a) Sous cette hypothèse, on peut trouver un entier n0 > 0 tel que pour tout couple dentiers
n > n0 et m > n0 , sup{| fm (x) fn (x) | ; x I} < .
Noter que si on fixe un nonmbre reel x I on obtient pour tous les entiers m et n N tels
que n > n0 et m > n0 ,
| fn (x) fm (x) |6 sup{| fm (x) fn (x) | ; x I} <
Donc, puisque pour tout reel x I la suite numerique fn (x) est de Cauchy, elle converge vers
un nombre reel f (x) = lim fn (x).
n+
b) Montrons que sur lintervalle I la suite de fonctions fn converge uniformement vers la

fonction f (x) = lim fn (x), x I.
n+
En effet, puisque pour tout x I et pour tout couple dentiers n > n0 et m > n0 ,
| fn (x) fm (x) |6 sup{| fm (x) fn (x) | ; x I} <
A. Bouarich
33
donc si on fait tendre lentier m vers + dans la valeurs absolue | fn (x) fm (x) | tout en
gardant lentier n > n0 fixe on obtient linegalite suivante,
| fn (x) f (x) |6 , x I
Ainsi, si on passe `
a la borne superieure sur tous les reels x I on obtient limplication
n N,
n > n0
sup{| fn (x) f (x) | ; x I} 6 .
qui montre que sur lintervalle I la suite de fonctions bornees, fn : I R, converge uniformement vers la fonction f (x) = lim fn (x), x I.
n+
En consequence de ce qui precède on deduit quun plan detude de la convergence uniforme

dune suite de fonctions bornees, fn : I R, peut etre divise en etapes :
Etape
1 On cherche la limite simple de la suite de fonctions bornees fn : I R en calculant
la limite lim fn (x) = f (x) pour x fixe dans I.
n+
Etape
2 Si la limite simpe de la suite fn nexiste pas on arrete letude et on declare que
la suite de fonctions fn ne converge pas simplement.
Etape
3 Sil existe un sous-ensemble non vide J I sur lequel la suite de fonctions fn
converge simplement vers une fonction f : J R on calcule alors la limite de la suite
numerique
un = sup{| fn (x) f (x) | /x J}
quand lentier naturel n tend vers linfini.
Ainsi, si la limite lim un = 0 on declare que la suite de fonctions fn converge uniforn+
mement vers la fonction f : J R, par contre, si la limte lim un 6= 0 on declare que
n+
la convergence de la suite de fonctions fn est simple sur lintervalle J I et quelle est
non uniforme sur lintervalle J.
Ci-dessous, nous allons appliquer le plan detude quon vient de decrire pour etudier la limite
uniforme de certaines suites de fonctions bornees.
Exemple 16. 1) Cherchons la nature de convergence de la suite de fonctions
x [0, 1],
fn (x) = xn
Il est clair que la suite de fonctions fn (x) = xn converge simplement vers la fonction,
(
0 si 0 6 x < 1
f (x) =
1 si
x=1
Mais, puisque pour tout entier n N la borne superieure
un = sup{| fn (x) f (x) | /x [0, 1]} = 1
ne tend pas vers zero on conclut donc que la suite de fonctions fn (x) ne converge pas uniformement sur [0, 1] vers sa limite simple f .
A. Bouarich
34
Suites de fonctions
Notons que si pour un reel a ]0, 1[ on restreint la suite de fonctions fn (x) = xn sur le
segment [0, a] on trouve que la borne superieure
sup{| fn (x) | ; x [0, a]} = an
et ainsi comme la suite numerique an tend vers zero on conclut que la suite de fonctions fn
converge uniformement sur le segment [0, a].
2) Soit x R. On designe par [x] la partie entière de x qui est definie comme lunique entier
naturel qui verifie la double inegalite : [x] 6 x < [x] + 1.
Cherchons la nature de convergence de la suite de fonctions
x R,
gn (x) =
[nx]
n
Notons que puisque pour tout reel x R et pour tout entier n N on a linegalite
0 6 nx [nx] < 1
0 6 x gn (x) <
1
n
1
Par consequent, puique la borne superieure sup{| gn (x) x | ; x R} 6
on conclut que
n
la la suite de fonctions gn (x) converge uniformement sur R vers la fonction g(x) = x.
3) Cherchons la nature de convergence de la suite de fonctions bornees,
hn (x) = nxenx
x R,
Dabord, notons que lim hn (0) = 0 car hn (0) = 0. De meme, puisque la fonction exponenn+
tielle ex augmente plus rapidement que les fonctions polyn
omiales on en deduit que pour tout
reel non nul x R , lim hn (x) = 0.

n+
Par consequent, la suite de fonctions hn (x) = nxenx converge simplement vers la fonction
nulle, h(x) = 0, x R.
Pour voir est-ce que la suite de fonctions hn converge uniformement vers la fonction nulle
nous allons calculer la borne superieure de la fonction hn (x) sur R. Pour le faire on va dresser
2
le tableau des variations du signe de la fonction derivee hn (x) = (n 2n2 x2 )enx ,
x
hn (x)
hn (x)
12n
0
@
@
R
@ pn
1
2n
0
1/2
e
2
pn
1/2
2e
@
@
R
@
et `
a partir duquel on deduit que le maximum absolu de la fonction | hn (x) | defini une suite
numerique,
r
1
n 1/2
un = sup{| hn (x) | ; x R} =| hn ( ) |=
e
,
2
2n
qui tend vers linfini lorsque lentier n N tend vers +.
2
Par consequent, sur R la suite de fonctions hn (x) = nxenx ne converge pas uniformement
vers la fonction nulle h(x) = 0.
A. Bouarich
35
h30 (x)
1
h5 (x)
2
1
1
2
Figure 2.3 Graphes des fonctions h5 et h30
Observons que pour tout reel a > 0 la restriction de la suite de fonctions hn (x) sur les
intervalles de type ] , a] ou sur [a, +[ nous donne des fonctions decroissantes dont la
borne superieure
2
sup{| hn (x) | /x R, | x |> a} =| hn (a) |= naena
tend vers zero quand lentier n tend +. Donc, la suite de fonctions hn (x) converge uniformement vers la fonction nulle sur tous les intervalles de la forme ] , a] et [a, +[.
Exercice 32. Soit f : R R une fonction deux fois derivables et dont la derivee seconde
est bornee. Montrer que la suite de fonctions gn : R R definie par
x R,
gn (x) = n(f (x +
1
) f (x))
n
converge uniformement vers la fonction derivee f .

Exercice 33. Sur le segment [0, 1] on definit deux suites de fonctions par les expressions,
fn (x) = (x(1 x))n + x
et
gn (x) = (1 x)n + x
a) Determiner la limite simple de la suite de fonctions fn (resp. gn ) sur le segment [0, 1].
b) Montrer que la suite de fonctions fn converge uniformement sur le segment [0, 1].
c) Montrer que pour tout reel a ]0, 1[ la suite de fonctions gn converge uniformement sur le
segment [a, 1].
d) La suite de fonctions gn converge-t-elle uniformement sur [0, 1] ?
A. Bouarich
36
Suites de fonctions
Exercice 34. Chercher la nature de convergence des suites de fonctions suivantes,

x2n
,
n + x2n
Arctg(nx),
cos(nx)
,
x2 + n 2
kn (x) = (cos(x))n sin(x)
1
Exercice 35. Soit f : [a, b] R une
Z xfonction de classe C . Pour tout entier n N et pour
tout reel x [a, b] on pose, fn (x) =
f (t) cos(nt)dt.
a
` laide dune integration par partie, montrer que la suite de fonctions fn converge uniforeA
ment vers la fonction nulle.
Exercice 36. Soit n (x) une suite de fonctions continues sur [0, 1] qui converge simplement
vers une fonction (x) sur [0, 1], et soit fn (x) une suite de fonctions definies sur [0, 1] par
les expressions,
(
n (x)(sin( x ))2 , si x [ n1 , 1],
fn (x) =
0
si x [0, n1 ].
1) Montrer que la suite de fonctions fn (x) converge simplement vers une fonction f (x) que
lon explicitera en fonction de (x).
2nx2
2) Pour tout entier n > 1 on pose : n (x) =
, x [0, 1].
2nx + 1
a) Determiner les fonctions (x) et f (x). Sont-elles continues ?
b) La suite de fonctions n converge-t-elle uniformement vers (x) ?
c) Montrer que la suite de fonctions fn converge unifomrement vers f (x).
nx + n
3) Pour tout entier n > 1 on pose : n (x) =
, x [0, 1].
nx + n + 1
a) Determiner la fonction (x) et dire est-ce que la suite de fonctions n (x) converge uniformement vers (x) ?
b) La limite simple de la suite de fonctions fn (x) est-elle continue sur [0, 1] ?
c) La suite de fonctions fn (x) converge-elle uniformement vers f sur [0, 1] ?
4) Rafaire les questions a, b et c de la question 3 pour la suite de fonctions n (x) definie sur
n
[0, 1] par n (x) =
.
nx + n + 1
5) Si la suite de fonctions n (x) est quelconque et converge uniformement sur [0, 1] vers une
fonction (x) telle que (0) = 0 est-ce que la suite de fonctions fn (x) converge uniformement
vers f (x) sur [0, 1] ?
2.3
2.3.1
Th
eor`
emes fondamentaux sur la convergence uniforme
Th
eor`
eme de la continuit
e
Th
eor`
eme 11. Si fn : [a, b] R est une suite de fonctions continues qui converge uniformement vers une fonction f : [a, b] R, alors f est continue sur le segment [a, b].
Demonstration. Supposons que la suite de fonctions continues fn : [a, b] R converge uniformement vers une fonction f : [a, b] R et montrons que f est continue en tout point
x0 [a, b].
A. Bouarich
Theorèmes fondamentaux sur la convergence uniforme
37
Puisque la suite de fonctions fn converge uniformement vers la fonction f donc pour un reel
donne > 0 on peut trouver un entier n0 N tel que pour tout entier n > n0 et pour tout
reel x [a, b] on obtient linegalite,
| fn (x) f (x) |6 sup{| fn (x) f (x) | ; x [a, b]} < /3.
Notons que pour le meme reel > 0 si on applique la continuite de la fonction fn0 au point
x0 [a, b] on pourra trouver un reel > 0 tel que,
x [a, b],
| x x0 |<
| fn0 (x) fn0 (x0 ) |< /3.
Ainsi, si on coinsidère les reels x [a, b] qui verifient la condition | x x0 |< on obtient
gr
ace `
a linegalite triangulaire
| f (x) f (x0 ) | 6 | f (x) fn0 (x) | + | fn0 (x) fn0 (x0 ) | + | fn0 (x0 ) f (x0 ) |
< /3 + /3 + /3 =
Donc, la fonction f (x) est continue au point x0 .
Corollaire 7. Si une suite de fonctions continues fn : [a, b] R converge uniformement
alors pour tout reel x0 [a, b] on a la formule de la limite double :
lim ( lim fn (x)) = lim ( lim fn (x)))
xx0 n+
n+ xx0
Exemple 17. Rappelons que dans lexemple 15 (cf. 2) nous avons demontre que la suite de
fonctions continues gn (x) = xn + (1 x)n converge simplement sur le segment [0, 1] vers la
fonction g : [0, 1] R qui est definie par les expressions suinvantes :
x=0
1 si
g(x) =
0 si 0 < x < 1
1 si
x=1
Ainsi, puisque la limite simple g(x) nest pas continue aux points 0 et 1 [0, 1] le theorème
de continuite implique que la suite de fonctions gn (x) ne converge pas uniformement sur le
segment [0, 1].
Exercice 37. Pour tout entier n > 0 on pose :
fn (x) =
n(x3 + x)ex
,
nx + 1
x [0, 1]
1) Montrer que la suite de fonctions fn (x) converge simplement sur [0, 1] vers une fonction
f que lon determinera.
2) Montrer que pour tout entier n > 0 on a linegalite
| fn (x) f (x) |6
2
,
nx + 1
x [0, 1]
3) En deduire que pour tout reel, a ]0, 1[, la suite de fonctions fn converge uniformement
sur le segment [a, 1].
4) La convergence de fn vers f est-elle uniforme sur [0, 1] ?
A. Bouarich
38
2.3.2
Suites de fonctions
Th
eor`
eme de lintegration
Th
eor`
eme 12. Soit fn : [a, b] R une suite de fonctions continues qui converge uniformement vers une fonction f : [a, b] R. Alors, la suite de fonctions primitives
Z x
Fn (x) =
fn (t)dt,
x [a, b]
a
converge uniformement sur le segment [a, b] vers la fonction primitive F(x) =

pour tout reel x [a, b] on a la formule
Z x
Z
lim
fn (t)dt =
n+
f (t)dt ; et
x

lim fn (t) dt
n+
Demonstration. Puisque la suite de fonctions fn converge uniformement sur le segment [a, b]

vers la fonction f , donc si on fixe un reel > 0 on peut trouver un entier n0 > 0 tel que pour
tout entier n > n0 ,
t [a, b],
| fn (t) f (t) |6 sup{| fn (t) f (t) | /t [a, b]} 6
.
ba
Ainsi, si pour tout entier n > n0 on intègre la dernière inegalite sur le segment [a, x] [a, b]
on obtient linegalite suivante
Z x
Z x
Z x
xa

x [a, b],
fn (t)dt
f (t)dt 6
| fn (t) f (t) | dt 6
6
ba
a
a
a
Z x
fn (t)dt converge uniformement sur le segqui montre que la suite de fonctions Fn (x) =
a
Z x
ment [a, b] vers la fonction F(x) =
f (t)dt.
a
Exemple 18. Rappelons que dans lexemple 16 (cf 3) nous avons demontre que la suite de
fonctions hn : R R qui est definie par lexpression
x R,
hn (x) = nxenx
converge simplement vers la fonction nulle h(x) = 0, x R. Montrons alors que pour tout
reel a > 0 la suite de fonctions hn (x) ne converge pas uniformement sur le segment [0, a].
En effet, si dans lintegrale simple definie
Z a
Z a
h 1
i
1
2
2 a
2
hn (x)dx =
nxenx dx =
enx
= (1 ena )
2
2
0
0
0
on fait tendre lentier n vers linfini on voit que
Z a
Z a
1
lim
hn (x)dx = 6=
lim hn (x)dx = 0
n+ 0
2
0 n+
Donc, daprès le theorème de lintegrabilite la suite de fonctions hn ne peut pas converger
uniformement sur le segment [0, a].
A. Bouarich
39
Mise en garde : Le theorème de lintegrabilite nest pas valable pour les suites de fonctions
definies et integrables sur un intervalle non borne. Pour prouver ce fait considerons la suite
de fonctions fn : R R definies par les expressions suivantes :
0,
si
x 6 n2 n
n2 (x n2 ) + n1 ,
si n2 n 6 x 6 n2
fn (x) =
n2 (x n2 ) + n1 , si n2 6 x 6 n2 + n
0,
si
x > n2 + n
et o`
u le graphe du terme general fn est represente dans la figure suivante :
1
n
-
n2 n n2
n2 + n
Figure 2.4 Graphe de la fonction fn : R R
Notons que selon le graphe de la fonction fn (x) on voit que la borne superieure de fn sur son
domaine de definition R est egale `
a
sup{| fn (x) | /x R} =
1
n
Donc, la suite de fonctions fn converge uniformement sur R vers la fonction nulle f (x) =
0, x R.
Dautre part, observons que pour tout entier n N et pour tout reel a R tel que n2 n > a
lintegrale simple generalisee
Z +
Z n2 n
Z n2 +n
Z +
fn (x)dx =
fn (x) dx +
fn (x)dx +
fn (x) dx
a
n2 n
n2
n2 n
(n2 (x n2 ) + n1 )dx +
n2 +n
n2 +n
n2
(n2 (x n2 ) + n1 )dx = 1.
Donc, dans lexpression precedente, si on fait tendre lentier naturel n vers linfini on voit que
Z +
Z +
lim
fn (x)dx = 1 6=
lim fn (x)dx = 0.
n+ a
n+
Ainsi, en consequence de ce calcul, on conclut que le theorème de lintegrabilite ne sapplique

pas aux suites de fonctions qui convergent uniformement sur un intervalle I R non borne.
Exercice 38. Sur le segment [0, /2] on definit une suite de fonctions fn par lexpression
fn (x) = n(cosn (x)) sin(x)
A. Bouarich
40
Suites de fonctions
1) Pour tout entier n N, calculer lintegrale simple definie,
/2
fn (x)dx.
0
2) La suite de fonctions fn converge-t-elle uniformement sur le segment [0, /2] ?

Exercice 39. Soit f : R R une fonction continue. Pour tout entier n 6= 0 on definit une
fonction continue sur R par lexpression
fn (x) = f (x +
1
)
n
a) Calculer la limite simple de la suite de fonctions fn (x).

Z b
1
b) Pour tout couple de nombres reels a < b on pose un =
f (x + )dx. Calculer la limite
n
a
de la suite numerique un .
c) Que peut-on dire a
` propos de la convergence uniforme de la suite de fonctions fn sur un
segment [a, b] R ?
d) Etudier
la nature de convergence de la suite de fonctions fn lorsque la fonction derivee f
est bornee sur R.
e) Meme question si on suppose que la fonction f est de classe C 1 non necessairement bornee.
Exercice 40. Pour tout entier n > 0 on definit une fonction par lexpression
x [0, 1],
fn (x) = 3n (x2 x2
n
n+1
1) Etudier
la convergence simple de la suite de fonctions fn (x).
2) Pour tout reel x [0, 1] comparer les deux limites suivantes,
lim
n+ 0
fn (t)dt
et
lim fn (t)dt
0 n+
3) Conclure.
Exercice 41.
Etant
donnee une fonction continue, f : R+ R+ , dont lintegrale simple
Z +
generalisee
f (t)dt converge et telle que f (0) = 0 on lui associe pour tout entier n > 1
0
deux fonctions definies par les expressions suivantes :

x > 0,
fn (x) = f (nx)
et
x
gn (x) = f ( )
n
1) Montrer que la limite lim f (x) = 0.

x+
2) Montrer que les deux suites de fonctions fn et gn convergent simplement sur R+ vers la
fonction nulle.
3) Montrer que pour tout reel a > 0 la suite de fonctions fn converge unifomrement sur
lintervalle [a, +[ et que la suite de fonctions gn converge unifomrement sur [0, a].
4) En deduire que la suite de fonctions fn gn (produit) converge unifomrement sur R+ .
A. Bouarich
2.3.3
41
Th
eor`
eme de la d
erivation
Th
eor`
eme 13. Soit fn : [a, b] R une suite de fonctions continues et derivables sur lintervalle ]a, b[ telles que la suite des fonctions derivees fn :]a, b[ R converge uniformement
vers une fonction g :]a, b[ R. Sil existe un point x0 ]a, b[ tel que la suite numerique fn (x0 )
converge, alors la suite de fonctions fn : [a, b] R converge uniformement vers une fonction
continue f : [a, b] R qui est derivable sur lintervalle ]a, b[ et dont la fonction derivee est
donnee par lexpression,
f (x) =
x ]a, b[,
d
dfn
( lim fn (x)) = lim
(x) = g(x)
n+ dx
dx n+
Demonstration. On va develpper la preuve du theorme

` en etapes elementaires :
Etape
1 : Sous les hypothèses du theorème demontrons que la suite de fonctions fn est
uniformement de Cauchy.
En effet, puisque la fonction fn fm : [a, b[ R est continue sur le segment [a, b], donc si
on fixe un couple de nombres reels x0 et x [a, b] le theorème des accroissements finis nous
permet de trouver un reel c compris entre x et x0 tel que

fn (x) fm (x) fn (x0 ) fm (x0 ) = (x x0 ) fn (c) fm

(c)
(x) | ; x ]a, b[} on en d

Ainsi, puisque le reel | fn (c) fm (c) |6 sup{| fn (x) fm
eduit que
pour tout reel x [a, b],
| fn (x) fm (x) | 6 | fn (x0 ) fm (x0 ) | + | x x0 | sup{| fn (x) fm

(x) | ; x ]a, b[}
6 | fn (x0 ) fm (x0 ) | + | b a | sup{| fn (x) fm

(x) | ; x ]a, b[}.
Dautre part, puisque la suite des fonctions derivees fn est uniformement de Cauchy et la
suite numerique fn (x0 ) converge, donc pour tout reel > 0 on peut trouver un entier n0 N
tel que pour tout couple dentiers m > n > n0 on a les inegalites suivantes :
sup{| fn (x) fm
(x) | ; x ]a, b[} 6
2(b a)
et
| fn (x0 ) fm (x0 ) |6
qui, gr
ace à ce qui precède, nous permettent de deduire que
x [a, b], n > m > n0
| fn (x) fm (x) |6
Autrement dit, on a limplication suivante

n > m > n0
sup{| fn (x) fm (x) | ; x [a, b]} 6
qui montre que la suite de fonctions fn : [a, b] R est uniformement de Cauchy.
Etape
2 : Pour tout y ]a, b[ fixe montrons que la suite de fonctions continues, n :]a, b[ R,
definies par les expressions suivantes
fn (x) fn (y) , si x 6= y
xy
n (x) =
fn (y),
si x = y
A. Bouarich
42
Suites de fonctions
est uniformement de Cauchy sur son domaine de definition.

Notons dabord que la suite de fonctions n :]a, b[ R converge uniformement sur lintervalle
]a, b[ parce que, comme dans letape precedente, si on applique le theorème des accroissements
finis `
a la fonction fn fm on peut trouver un reel c compris entre les nombres reels x 6= y et
qui permet decrire lexpression suivante
(fn (x) fm (x)) (fn (y) fm (y))
(x y)(fn (c) fm
(c)),
(c),
= n (x) m (x) = fn (c) fm
Ainsi, puisque pour x = y on a par definition n (y) = fn (y) on voit que si on majore le reel
(c) par la borne sup
fn (c) fm
erieure de la fonction fn fm sur ]a, b[ on obtient linegalite
suivante
(x) | ; x ]a, b[}

| n (x) m (x) |6 sup{| fn (x) fm
x ]a, b[,
et qui implique la suivante,
sup{| n (x) m (x) | ; x ]a, b[} 6 sup{| fn (x) fm

(x) | ; x ]a, b[}
Par consequent, puisque la suite des fonctions derivees fn est uniformement de Cauchy sur
lintervalle ]a, b[ on en deduit que la suite de fonctions n est uniformement de Cauchy sur
lintervalle ]a, b[.
Etape
3 : Designons par f : [a, b] R la limite uniforme de la suite de fonctions fn et
observons que si on applique la formule de la limite double `
a suite de fonctions continues n
on obtient pour tout y ]a, b[,
lim
xy
x6=y
f (x) f (y)
xy
=
=
fn (x) fn (y)
n+
xy
x6=y

lim
lim
(x)
n
xy
lim
xy
x6=y
=
=
lim
n+
lim
n+
(x)
lim
n
xy
x6=y
lim f (y)
n+ n
Par consequent, la limite uniforme f de la suite de fonctions fn est derivable sur lintervalle
]a, b[ et sa derivee est donnee par lexpression :
y ]a, b[,
f (y) = lim fn (y)

n+
d
d
( lim fn ) = lim
(fn ).
n+ dx
dx n+
Mise en garde : Dans ce paragraphe, nous allons discuter deux questions qui se posent `
a
propos des suites de fonctions derivables uniformement convergentes.
1) La convergence uniforme dune suite de fonctions derivables fn : [a, b] R nimplique pas
que la suite des fonctions derivees fn : [a, b] R converge simplement.
A. Bouarich
43
cos(nx)
Pour voir ceci considèrons la suite de fonctions derivables fn (x) =
qui converge
n
uniformement vers la fonction nulle ; par contre la suite des fonctions derivees fn (x) = sin(nx)
na pas de limite.
2) La limite uniforme dune suite de fonctions derivables peut etre non derivable.
Pour comprendre ce phenomène considerons la suite de fonctions derivables
r
1
x [1, 1],
fn (x) = x2 + 2
n
et montrons que la suite de fonctions fn (x) converge uniformement sur le segment [1, 1] vers
la fonction, f (x) =| x | .
En effet, puisque pour tout reel x [1, 1] on a linegalite
r
r
1
1
1
1
2
0 6 x2 + 2 | x |6
| x |6 x + 2 6| x | +
n
n
n
n
on en deduit que la borne superieure

sup{| fn (x) f (x) | ; x [1, 1]} 6
1
n
Donc, la suite de fonctions fn converge uniformement sur le segment [1, 1] vers la fonction
f (x) =| x | qui est non derivable au point x = 0.
r
1
Il faut noter que lexemple de la suite de fonctions derivables fn (x) = x2 + 2 ne contredit
n
pas le resultat du theorème de la derivabilite parce que la suite des fonctions derivees
fn (x) = r
x
x2
1
+ 2
n
, x [1, 1]
converge simplement vers la fonction
1,
g(x) = lim fn (x) =

0,
n+
1,
si 1 6 x < 0
si x = 0
si 0 < x 6 1
qui est discontinue ; et donc la suite de fonctions fn (x) ne converge pas uniformement sur
] 1, 1[. Autrement dit, la suite de fonctions derivables fn ne remplit pas toutes conditions
du theorème de la derivabilite.
2
Exercice 42. On considère la suite de fonctions fn (x) = xenx o`

u x R.
1) Montrer que la suite de fonctions fn converge uniformement sur R.
2) Etudier
la convergence uniforme de la suite de fonctions derivees fn (x).
d
dfn
3) Pour tout x R, comparer les quantites
( lim fn (x)) et lim
(x). Que peut-on
n+ dx
dx n+
conclure ?
Exercice 43. Soit fn : R+ R le terme general dune suite de fonctions definies par les
expressions suivantes :
(
x
sin( ), si 0 6 x 6 n,
n
fn (x) =
0,
si
x > n.
A. Bouarich
44
Suites de fonctions
a) Calculer la limite simple de suite de fonctions fn sur R+ .

b) Determiner lexpression de la suite de fonctions derivees fn et etudier sa convergence
uniforme sur R+ .
c) La suite de fonctions fn converge-t-elle uniformement ?
Exercice 44. Dans cet exercice on se propose de montrer que la fonction f (x) = x est une
limite uniforme dune suite de fonctions polyn
omiales definies sur le segment [0, 1].
Sur le segment [0, 1] on definit une suite de fonctions polyn
omiales Pn (x) par la relation de
recurrence,
(
P0 (x) = 0
x [0, 1],
Pn+1 (x) = Pn (x) + 12 (x P2n (x)), n N
1) Par recurrence, montrer que pour tout reel x [0, 1],
0 6 Pn (x)
x6
x(1
1 n
x) .
2
x
2) Verifier que la suite de fonctions, fn (x) = x(1 )n , converge uniformement sur le segment
2
[0, 1] vers la fonction nulle.
3) En deduire que la suite de fonctions polyn
omiales Pn (x) converge uniformement sur le
segment [0, 1] vers la fonction f (x) = x.

4) Determiner la limite uniforme sur le segment [0, 1] de la suite de polyn
omes Pn (x2 ).
A. Bouarich
Chapitre Trois
Les s
eries de fonctions
3.1
D
efinitions et propri
et
es
Soient I R un intervalle et fn : I R une suite de fonctions.

1. Pour tout entier naturel n > 0 on definit la somme partielle des (n + 1)-premiers termes
de la suite fn par lexpression,
x I,
Sn (x) = f0 (x) + f1 (x) + + fn (x)
2. Le couple des suites de fonctions (fn , Sn ) sappelle serie de fonctions de termes general
fn et le sous-ensemble
J = {x I ; Sn (x) converge }
sappelle domaine de convergence simple de la serie de fonctions (fn , Sn ).
3. Si le domaine de convergence simple J I de la suite de fonctions de terme general Sn
est non vide on definit une fonction S : J R par lexpression,
X
S(x) = lim Sn (x) =
fn (x),
x J
n+
n>0
quon appellera limite simple de la serie de fonctions de terme general fn .

4. En plus, si la suite de fonctions Sn converge uniformement vers la fonction S(x) sur le
domaine J I on dira que la serie de fonctions de terme general fn converge uniformement vers la fonction S : J R.
X
Exercice 45. Si une serie de fonctions,
fn (x), converge simplement (resp. uniformement)
sur un sous-ensemble non vide J R, son terme general fn (x) converge simplement (resp.
uniformement) sur J vers la fonction nulle.
X
Exercice 46. Pour quune serie de fonctions,
fn (x), converge simplement (resp. uniformement) sur un sous-ensemble non vide J R il faut et il suffit que la suite des restes
X
Rn (x) =
fn (x),
x J
k>n+1
converge simplement (resp. uniformement) sur J vers la fonction nulle.

A. Bouarich
46
Les series de fonctions
Dans la suite de ce chapitre, afin dalleger les notations pour toute fonction bornee f : I R
nous poserons
kf k := sup{| f (x) | ; x I}
Exercice 47. Soit I R est un intervalle non vide. On designe par B(I, R) lespace vectoriel
reel des fonctions bornees sur lintervalle I.
1) Montrer que lapplication k k : B(I, R) R+ est une norme.
2) Montrer que lespace vectoriel norme (B(I, R), kk ) est complet. Cest-`
a-dire, montrer que
toute suite de Cauchy delements de lespace norme (B(I, R), k k ) converge dans B(I, R).
3) Montrer que le sous-espace vectoriel reel, C(I, R), des fonctions continues sur lintervalle
I est ferme dans lespace norme (B(I, R), k k ).
D
efinition 9. On dira que la serie de fonctions bornees, fn : I R, converge normalement
X
kfn k est convergente.
(ie. en normes) si la serie numerique
n>0
Th
eor`
eme 14. Une serie de fonctions bornees qui converge normalement sur un intervalle
non vide I R converge uniformement sur I.
Demonstration. Supposons que la serie de fonctions de terme general fn : I R converge
normalement sur I. Donc, pour tout reel > 0 on peut trouver un entier n0 tel que
n, m N,
n > m > n0
kfm k + + kfn k <
Ainsi, en appliquant linegalite triangulaire pour la norme k k on voit que

=
n > m > n0
Donc, la serie de fonctions
kfm + + fn k 6 kfm k + + kfn k <
fn converge uniformement sur lintervalle I.
n>0
Le theorème suivant qui est très efficace pour prouver quune serie de fonctions bornees
converge normalement (resp. uniformement).
Th
eor`
eme 15 (Weierstrass). Soient an > 0 une suite et fn : I R une suite de fonctions
X
bornees telles que pour tout x I, | fn (x) |6 an . Si la serie numerique
an converge alors
n>0
la serie de fonctions
fn (x) converge normalement sur I.
n>0
Demonstration. En effet, puisque pour tout reel x I on a linegalite | fn (x) |6 an cela

implique que la norme de convergence uniforme kfn k 6 an . Ainsi, comme la serie numerique
X
X
an converge il sensuit que la serie numerique
kfn k converge. Donc, la serie de fonctions
n>0
bornees
n>0
fn (x) convergence normalement sur I.
n>0
En general, pour etudier la nature de convergence dune serie de fonctions bornees de terme
general fn : I R on suit les etapes suivantes :
A. Bouarich
Definitions et proprietes
47
Etape 1 : On cherche le domaine de convergence simple.

Pour un reel fixe x0 I on etudie la nature de convergence de la serie numerique
X
fn (x0 )
n>0
en lui appliquant les critères et les règles de convergences etudies dans le chapitre 1 consacre
aux series numeriques.
Cette etape nous permet donc didentifier le domaine de convergence simple de la serie de
fonctions fn : I R i.e.
X
J = {x I/ fn (x0 ) ; converge}
n>0
Il y aura deux cas possibles :
Si le domaine de converge simple de la serie de fonctions fn est vide (i.e. J = ) on arrete

letude et on declare que la serie de fonctions fn ne converge pas.
Si le domaine de convergence simple de la serie de fonctions fn est non vide (i.e. J 6= )
on passe alors `
a letape suivante.
Etape 2 : On cherche le domaine de convergence uniforme.
Pour etudier la convergence uniforme de la serie de fonctions fn sur le sous domaine de
convergence simple J I il ny a pas de methodes generales. Toutefois, `
a chaque cas particulier
de series de fonctions il y a sa methode specifique qui permet davoir des renseignements sur
la convergence uniforme.
Les methodes et techniques quon applique le plus souvent pour trouver la nature de convergence uniforme peuvent etre resumes dans les points suivants :
1. On etudie la nature de convergence uniforme de la suite des sommes partielles
x J,
Sn = f0 + f1 + + fn
Cette etude nous invite donc `

a appliquer `
a la suite de fonctions Sn toutes les methodes
etudiees dans le chapitre 2 consacre `
a letude des suites de fonctions.
2. Pour chaque entier n > 0 on calcule (ou on majore) la norme de la convergence uniforme
du terme general de la serie de fonctions i.e. :
kfn k = sup{| fn (x) | ; x J}
X
et ainsi si la serie numerique
kfn k converge le theorème de Weierstrass nous permet
n>0
de conclure que la serie de fonctions
fn converge normalement sur J, et par suite la
n>0
serie converge uniformement sur J.
Exemple 19. 1) Cherchons la nature de convergence de la serie de fonctions dont le terme

general est defini sur le segment [0, 1] par,
un (x) = xn ,
x [0, 1]
Notons que puisque un (x) est le terme general dune suite geometrique de raison x on deduit
que la somme partielle
k=n
n+1
si x = 1
X
n+1
Sn (x) =
uk (x) =
1
si x 6= 1
k=0
1x
A. Bouarich
48
Donc, la serie de fonctions un (x) converge simplement sur lintervalle [0, 1[ vers la fonction
S(x) =
1
,
1x
x [0, 1[
Notons que puisque le reste dordre n > 1

Sn (x) S(x) =
xn+1
1x
nest pas borne sur lintervalle [0, 1[ on en deduit que la serie de fonctions
xn ne converge
n>0
pas uniformement sur lintervalle [0, 1[. Cependant, si pour tout reel a ]0, 1[ on restreint les
fonctions un (x) sur le segment [0, a] [0, 1[ on voit que la borne superieure
kun k = sup{un (x)/0 6 x 6 a < 1} = an
X
et ainsi on en deduit que la serie de fonctions,
xn , converge normalement sur le segment
n>0
1
[0, a] vers la fonction S(x) =
.
1x
2) Cherchons la nature de convergence de la serie de fonctions fn definies sur R par,
fn (x) =
x R,
n2
1
+ x2
Observons que puisque pour tout x R on a linegalite

n N ,
0 < fn (x) 6
Donc, puisque la serie de Riemann
1
n2
n N ,
kfn k 6
1
n2
X 1
converge le theorème de Weierstrass implique que
n2
n>1
1
converge normalement sur R.
la serie de fonctions
2 + x2
n
n>1
X
3) Cherchons la nature de convergence de la serie de fonctions gn definies sur R par,

x R,
gn (x) =
1
1 + n 2 x2
1
1
a) Notons que puisque pour x0 =
6 0 le terme general
6 2
et la serie
1 + n2 (x0 )2
n (x0 )2
X 1
X
1
converge
on
en
d
e
duit
que
la
s
e
rie
de
fonctions
converge
de Riemann
2
n
1 + n 2 x2
n>1
n>0
simplement sur R .
b) Notons aussi que puisque la borne superieure,
sup{| gn (x) | ; x R } = 1
on en deduit que la serie de fonctions
X
n>0
1
ne converge pas normalement sur R .
1 + n 2 x2
Toutefois, si pour tout reel a > 0 on restreint la suite de fonctions gn (x) sur le sous-ensemble
{x R ; | x |> a} on voit que la borne superieure
kgn k = sup{| gn (x) | / | x |> a} =
A. Bouarich
1
1 + n2 a2
Theorèmes fondamentaux de la convergence uniforme
ce qui implique que la serie de fonctions
X
n>0
49
1
converge normalement sur tous les
1 + n 2 x2
sous-ensembles {x R ; | x |> a} avec a > 0.
Exercice 48. Trouver le domaine et la nature de convergence des series de fonctions suivantes :
X
X x4n
X
1
(Log(x))n ,
,
.
1.
n 2 x2
1 + x2n
n>1
n>1
n>0
X sin(nx) X
X sin(nx)
x
.
2.
,
sin(
),
n2
3n
n
n>1
n>1
n>1
Exercice 49. Sur le segment [0, 1] on definit une suite de fonctions par les expressions :
un (x) =
xn+1 Log(x)
0
si
si
0<x61
x=0
1) Determiner le maximum absolu de la fonction un (x) sur le segment [0, 1].

X
X
(1)n un (x) et
un (x) convergent simplement sur
2) Montrer que les series de fonctions
n>0
n>0
le segment [0, 1] et calculer leurs sommes respectives.

X
X
3) Determiner pour chacune des series de fonctions
(1)n un (x) et
un (x) son domaine
n>0
n>0
de convergence uniforme ?
Exercice 50. Soient a > 0 et b R des reels fixes. On definit sur R deux suites de fonctions
par les expressions suivantes :
(
(
1
si n = 0
0
si n = 0
un (x) =
et vn (x) =
na
na
cos(nbx) si n 6= 0
sin(nbx) si n 6= 0
e
e
Montrer que les series de fonctons de termes generaux un (x) et vn (x) convergent normalement
X
X
sur R et calculer leurs sommes U(x) =
un (x) et V(x) =
vn (x).
n>0
n>0

X
Indication : Considerer la serie de fonctions
un (x) + ivn (x) o`
u (i)2 = 1.
n>0
3.2
Th
eor`
emes fondamentaux de la convergence uniforme
On rappelle que la nature de convergence dune serie de fonctions
fn (x) sobtient en
n>0
etudiant la nature de convergence de la suite de fonctions des sommes partielles associee

p=n
X
Sn (x) =
fn (x). Par exemple, si on veut etudier la continuite, la derivabilite ou chercher
p=0
une primitive de la fonction S(x) =
fn (x) sur le domaine de convergence simple de la
n>0
suite de fonction Sn (x) il suffit quon lui applique respectivement les theorèmes de continuite,
de derivabilite ou dintegrabilite et qui senoncent comme suit.
A. Bouarich
50
Th
eor`
eme 16 (Continuite). Soit fn : [a, b] R une suite de fonctions continues. Si la suite
de fonctions des sommes partielles, Sn (x) = f0 (x)+f1 (x)+ +fn (x), converge uniformement
sur le segment [a, b] alors la fonction
S(x) =
X
fn (x)
n>0
est continue sur le segment [a, b].

Th
eor`
eme 17 (Integrabilite). Soit fn : [a, b] R une suite de fonctions continues. Si
la suite de fonctions des sommes partielles, Sn (x) = f0 (x) + f1 (x) + + fn (x), converge
uniformemen sur le segment [a, b] alors pour tout x [a, b] on a la formule
Z x
Z x
Z x X

XZ x
lim Sn (t)dt = lim
Sn (t)dt
fn (t) dt =
fn (t)dt
a n+
n+ a
n>0
n>0 a
Th
eor`
eme 18 ( Derivabilite ). Soit fn : [a, b] R une suite de fonctions continues, derivables sur lintervalle ]a, b[ et telles que la suite des sommes partielles des fonctions derivees,
Sn (x) = f0 (x) + f1 (x) + + fn (x), converge uniformement sur ]a, b[.
X
Sil existe un x0 ]a, b[ tel que la serie numerique
fn (x0 ) converge alors la fonction,
n>0
S(x) =
X
fn (x)
n>0
est continue sur le segment [a, b] et est derivable sur lintervalle ouvert ]a, b[. De plus, pour
tout x ]a, b[ on a la formule de derivation,
S (x) =
X
d X
fn (x) =
fn (x)
dx n>0
n>0
Dans lexemple suivant on va expliquer comme on e applique les theorèmes precedents pour
examiner la continuite et la derivabilite des fonctions definies au moyen dune serie de fonctions.
X
1
Exemple 20. Montrons que la serie de fonctions, F(x) =
, definit une fonction
2
x + n2
n>1
derivable sur R.
a) Continuit
e de la fonction x 7 F(x) sur R
1
Pour tout entier n > 1 posons fn (x) = 2
et notons que la norme de convergence
x + n2
X 1
1
uniforme, kfn k = sup{| fn (x) | ; x R} = 2 . Ainsi, puisque la serie de Riemann
n
n2
n>1
X
converge le theorème de Weierstrass implqiue que la serie de fonctions
fn (x) convergence
n>1
normalement (donc uniformement) sur R. Par consequent, comme le terme general fn (x) est
continu sur R il sensuit que la fonction F(x) est continue sur R.
b) D
erivabilit
e de la fonction x 7 F(x) sur R
A. Bouarich
51
Daprès le theorème de derivabilite pour montrer que la fonction F(x) =

rivable su R il suffit quon demontre que la serie des fonctions derivees
fn (x) est de-
n>1
X
fn (x) converge
n>1
uniformement sur R.
En effet, puisque la fonction derivee, fn (x) =
2(3x2 n2 )
(x2 + n2 )3
fn(2) (x) =
et donc le tableau des variations de fn (x) =
x
(2)
fn (x)
2x
est donne par :
+ n2 )2
(x2
n3
n
3
fn (x)
2x
, on en deduit que la derivee seconde
+ n2 )2
(x2
3 3
8n3
@
@
R
@
+
+
0
38n33
Par consequent, puisque la norme de convergence uniforme,

kfn k
= sup{|
fn (x)
3 3
| ; x R} =
8n3
X 1
et la serie de Riemann
converge le theorème de Weiestrass implique que la serie
X n3
des fonctions derivees
fn converge normalement (donc uniformement) sur R, donc le
n>1
theorème de la derivation implique que la fonction F(x) est derivable sur R et que sa fonction
derivee est donnee en tout point x R par,
F (x) =
X
n>1
2x
(x2 + n2 )2
Pour finir ce chapitre nous allons demontrer le theorème dAbel pour les series de fonctions
et nous lappliquerons `
a certains exemples de series de fonctions.
Th
eor`
eme 19 (Abel). Soient an et fn : [a, b] R deux suites de fonctions. Pour que la
X
serie de fonctions
an (x)fn (x) converge uniformement sur le segment [a, b] il suffit quon
n>0
a les conditions suivantes :
1. Il existe un reel M > tel que pour tout entier n N,

k
2. La serie de fonctions
k=n
X
k=0
i=n
X

an k = sup{ ai (x) ; x [a, b]} < M
i=0

X

f
(x)
f
(x)
converge uniformement sur [a, b].
n+1
n
n>0
A. Bouarich
52

3. La suite de fonctions fn converge sur le segment [a, b] uniformement vers la fonction
nulle.
Demonstration. Dans cette preuve, sous les hypothèses du theorème, nous allons verifier que
X
la somme partielle de la serie de fonctions
an (x)fn (x) est une suite uniformement de de
n>0
Cauchy. Pour cela pour tout entier n > 0 posons

i=n
X
ai (x)fi (x)
Sn (x) =
et
An (x) =
i=0
i=n
X
ai (x)
i=1
et pour tout couple dentiers 0 6 m < n developpons la difference Sn (x) Sm (x) comme
suit :
Sn (x) Sm (x) =
=
i=n
X
i=n
X
i=m+1
i=n
X
i=m+1
ai (x)fi (x)
i=m+1
i=n
X
i=m+1
(Ai (x) Ai1 (x))fi (x)

Ai (x)fi (x)
Ai (x)fi (x)
= An (x)fn (x) +
i=n
X
Ai1 (x)fi (x)
i=m+1
i=n1
X
i=n1
X
Ai (x)fi+1 (x)
i=m
i=m+1
Ai (x)(fi (x) fi+1 (x)) Am (x)fm+1 (x).
Maintenant, si on remarque que la suite de fonctions An (x) est uniformement bornee (i.e
conditions 1) et que la suite de fonctions fn (x) converge uniformement (i.e condition 3) vers
la fonction nulle on deduit donc que les deux suites de fonctions An (x)fn (x) et Am (x)fm+1 (x)
convergent uniformement sur le segement [a, b] vers la fonction nulle.
Dautre part, si on applique la condition 1) on obtient la majoration suivante :
x [a, b], |
i=n1
X
Ai (x)(fi (x) fi+1 (x)) |6 M
i=m+1
i=n1
X
i=m+1
| fi (x) fi+1 (x) | .
Enfin, puisque 2) implique que la suite des sommes partielles
i=n
X
i=0
| fi (x) fi+1 (x) | est
uniformement de Cauchy sur le segement [a, b], linegalite precedente permet de conclure
i=n
X
que la suite des sommes partielles Sn (x) =
ai (x)fi (x) est uniformement de Cauchy sur
i=0
X
le segment [a, b]. Donc, la serie de fonctions
an (x)fn (x) converge uniformement sur le
n>0
segment [a, b].
Le theorème dAbel quon vient de demontrer admet deux enonces particuliers quon rencontre
le plus souvent en pratique. Nous les enoncerons sous forme de deux corollaires.
A. Bouarich
53
Corollaire 8. Soient an et fn : [a, b] R deux suite de fonctions. Pour que la serie de

X
an (x)fn (x) converge uniformement sur le segment [a, b] il suffit quon ait les
fonctions
n>0
conditions suivantes :
1. Il existe un reel M > 0 tel que pour tout n N,

k
k=n
X
k=0
i=n
X

an k = sup{ ai (x) ; x [a, b]} < M
i=0
2. La suite de fonctions fn est decroissante (i.e. fn+1 (x) 6 fn (x)) et converge uniformement sur [a, b] vers la fonction nulle.
Demonstration. Remarquer que la condition fn+1 (x) 6 fn (x) permet de deduire que la suite
des sommes partielles,
i=n
X
i=0
| fi (x) fi+1 (x) |= f0 (x) fn+1 (x)
converge uniformement et puis appliquer le theorème de Abel.

Corollaire 9 ( Leibniz ). Soit fn : [a, b] R une suite de fonctions. Si la suite de fonctions
fn est decroissante (i.e fn+1 (x) 6 fn (x)) et converge uniformement sur le segment [a, b] vers
X
la fonction nulle, alors la serie de fonctions
(1)n fn (x) converge uniformement sur le
n>0
segment [a, b].
Demonstration. Remarquer que si pour tout entier n > 0 et tout reel x [a, b] on pose
i=n
X
an (x) = (1)n on verifie que la somme partille, |
ai (x) |= 1 ou 0, donc uniformement
i=0
bornee.
Exemple 21. Cherchons la nature de convergence des series de fonctions,

X sin(nx)
n
n>1
et
X cos(nx)
n>1
Rappelons que la somme partielle de la suite geometrique de raison, eix C, est donnee par
lexpression :
En (x) =
p=n
X
eipx =
i=0
1 ei(n+1)x
1 eix
ei(n+1)x/2 ei(n+1)x/2 inx/2
e
eix/2 eix/2
et que pour tout reel x 6 2Z le module de la somme partielle En (x) est egale `
a
A. Bouarich
sin((n + 1)x/2)

| En (x) |=

sin(x/2)
54
Ainsi, comme la partie reelle (resp. imaginaire) du nombre complexe En (x) est egale `
a lexpression
p=n
p=n
X
X
cos(px)
resp.
Im(En (x)) =
sin(px)
(En (x)) =
p=0
p=0
on deduit quon a les deux inegalites suivantes

p=n

X

sin(px)

6
1
| sin(x/2) |
p=n

X

sin(px) 6

1
| sin(/2) |
p=0
et
p=n

X

cos(px)

6
1
| sin(x/2) |
p=n

X

cos(px) 6

1
| sin(/2) |
p=0
Enfin, observons que si on fixe un reel ]0, [ on voit que pour tout x [, 2 ] on a
p=0
et
p=0
Par consequent, si on se donne une suite decroissante de fonctions continues fn : [, 2]

R (i.e. fn+1 6 fn ) et qui converge uniformement vers la fonction nulle, le theorème dAbel
implique que les deux series de fonctions suivantes :
f (x) =
fn (x) sin(nx)
et
n>0
g(x) =
fn (x) cos(nx)
n>0
convergent uniformement, donc elle definissent deux fonctions continues sur [, 2 ].

Par exemple, pour tout reel ]0, [ les deux series de fonctions
f (x) =
X sin(nx)
et
n>1
g(x) =
X cos(nx)
n>1
sont continues sur le segment [, 2 ].

Exercice 51. Calculer la somme des series de fonctions suivantes :
X enx
n>1
nxenx
n>0
et
X1
(cos(x))n sin(nx).
n
n>1
Exercice 52. Montrer que pour tout reel > 2 la serie de fonctions,
X cos(nx)
n>1
une fonction de classe C 1 sur R.
, definit
Exercice 53. Soit a R un paramètre. Sur R on definit une suite de fonctions par,
n N,
fn (x) = na x2 enx
1) Montrer que la suite de fonctions fn converge uniformement sur R si et seulement, si le

paramètre a < 1.
2) Montrer que la serie de fonctions fn converge normalement si et seulement, si le paramètre
a < 0.
k=n
X
2
3) On suppose a = 1. Calculer la derivee de la fonction,
ekx , et en deduire
k=1
A. Bouarich
lexpression de la somme partielle Sn (x) =
k=n
X
55
fn (x) ;
k=1
la somme S(x) = lim Sn (x) ;

n+
la serie de fonctions fn ne converge pas uniformement.
Exercice 54. Sur le segment [1, 1] on definit une suite de fonctions par lexpresssion
n N ,
X
1) Montrer que la serie de fonctions
fn (x) =
xn sin(nx)
n
fn converge simplement sur le segment [1, 1] vers
n>1
une fonction quon notera f .
2) Montrer que la limite simple de la serie de fonctions
n>1
] 1, 1[.
3) En derivant la serie de fonctions,
X
n>1
fn est de classe C 1 sur lintervalle
fn , montrer que pour tout x [1, 1],
f (x) = arctg
x sin(x)
1 x cos(x)
Applications : Calculer la somme des series suivantes :

X sin(n)
n>1
(1)n
n>1
sin(n)
n
et
X sin(2n)
n>1
Exercice 55. a) Trouver le domaine de convergence simple de la serie de fonctions de terme

1 x + 1 n
general, un (x) =
.
n 2x 1
X
b) Montrer que la serie de fonctions
un (x) converge normalement sur ] , 1].
n>1
c) Montrer que la serie de fonctions derivees
n>1
En deduire que la serie
n>1
un (x) converge uniformement sur ], 1].
un (x) definit une fonction de classe C 1 sur ] , 1].
Exercice 56. Pour tout reel x on pose f (x) =
X 1
arcos(cos(nx)).
n!
n>1
1) Montrer que f est bien definie sur R, periodique et paire.

2) Montrer que f est continue sur R.
3) Est-ce que f est derivable sur R ?
Exercice
57. Dans cette exercice on se propose de montrer que lintegrale simple generalisee
Z +
cos(tx)
I(x) =
dt definit une fonction de classe C sur R.
t+1
e
0
X (1)n1 n
I) Pour tout reel x on pose : f (x) =
.
n 2 + x2
n>1
a) Determiner le domaine de definition de la fonction f .
b) Montrer que la fonction f est de classe C sur son domaine de definition.

A. Bouarich
56
II) Pour tout entier n N on pose : In (x) =
ent cos(tx)dt.
a) Montrer que pour tout reel x R les integrales generalisee I(x) et In (x) convergent.
b) Montrer que pour tout entier n > 1 et pour tout reel x 6= 0 on a,
I(x)
c) En montrant que lim
p=n1
X
(1) Ip (x) = (1)
p=0
n+ 0
ent cos(tx)
dt.
et + 1
est une fonction de classe C
ent cos(tx)
dt = 0 ; deduire que lintegrale generalisee I(x)
et + 1
sur R.
Exercice 58. Dans cet exercice on se propose de calculer lintegrale generalisee,

Z 1
xLog(x)
I=
dx
x1
0
au moyen dune serie numerique convergente.
1) Soit fn : [0, 1] R le terme general dune suite de fonctions continues definies pour tout
entier n > 1 par les expressions,
0
si
x = 0,
n
x Log(x)
fn (x) =
si 0 < x < 1,
x1
1
si
x = 1.
a) Calculer la limite simple de la suite de fonctions fn .
b) Calculer la norme de convergence uniforme kfn k .
c) Est-ce que la suite de fonctions fn converge uniformement sur le segment [0, 1] ?

X
fn (x).
d) Calculer la limite simple de la serie de fonctions
n>1
2) a) Montrer que pour tout entier n > 1 lintegrale simple generalisee

Z 1
In =
fn (x)dx
0
converge et la calculer.
b) Montrer que pour tout entier n > 1, I +
p=n
X
Ip =
p=1
c) Montrer que la fonction f : [0, 1] R definie
xLog(x)
f (x) =
x1
0
1
0
xn+1 Log(x)
dx.
x1
par les expressions,

si
x=0
si
x ]0, 1[
si
x=1
est continue.
d) En deduire que lintegrale generalisee I converge vers une serie numerique de Riemann
convergente que lon determinera.
A. Bouarich
Exercice 59. Montrer que les deux fonctions de Riemann

classe C sur lintervalle ]1, +[.
Exercice 60. Pout tout reel x ] 1, 1[ on pose f (x) =
fonction f est de classe C sur lintervalle ] 1, 1[.
57
X (1)n1
n>1
nx
X (1)n1
n>1
n+x
et
X 1
sont de
nx
n>1
. Demontrer que la
X1
x
Arctg( ) converge normalement sur
n
n
n>1
tout intervalle bonre et que sa somme est une fonction derivable sur R.
Exercice 61. Montrer que la serie de fonctions
A. Bouarich
Chapitre Quatre
Les s
eries enti`
eres
4.1
4.1.1
Propri
et
es du domaine de convergence
D
efinitions et exemples
D
efinition 10. Soit an C une suite de nombres complexes.
1. On appelle serie entière toute serie de fonctions de la forme
X
an (z z0 )n
o`
u
z, z0 C
n>0
2. Le sous-ensemble D C des nombres complexes z qui induisent une serie entière

X
convergente
an (z z0 )n sappelle domaine de convergence.
n>0
Les series entières sont un cas particulièr des series de fonctions dont le terme general est
un mon
ome de type, un (z) = an (z z0 )n . Theoriquement pour chercher leurs domaines
de convergence simple ou uniforme on pourra leurs appliquer les resultats du chapitre 3.
X
Notamment, si les elements an , z et z0 C pour prouver que la somme
an (z z0 )n
n>0
definit une fonction continue, integrable ou derivable on peut lui appliquer les theroèmes
fondamentaux sur la convergence uniforme des series de fonctions etudies au chapitres 2 et 3.
Notons que si on effectue le changement de variable u = z z0 on deduit que letude de

X
la convergence des series entières de la forme
an (z z0 )n se ramèrne `
a letude des series
n>0
centrees `
a lorigine
X
n>0
an z . En consequence, si on designe par D C le domaine de conver-
gence simple de la serie entière
an z n donc le sous-ensemble translate D + z0 est egal au
n>0
domaine de convergence simple de la serie entière
X
n>0
an (z z0 )n .
Suite `
a cette remarque on conclut que letude des series entières peut etre developpee que
pour les series entières centree `
a lorigine sans perdre la generalites.
Exemple 22. 1) Soit a 6= 0 un nombre complexe. Cherchons le domaine de convergence de
X
la serie entière
an z n et calculons sa somme.
n>0
A. Bouarich
Proprietes du domaine de convergence
59
Puisque tout tout nombre complexe z0 6= 0 la serie numerique
an z0n est une serie geome-
n>0
trique, elle converge si et seulement si le module | a || z0 |< 1. Autrement dit, la serie entière
X
1
an z n converge simplement sur le disque ouvert centre `
a lorigine et de rayon
et sa
|a|
n>0
somme est egale `
a la fonction
X
1
1
an z n =
,
z C,
| z |<
S(z) =
1 az
|a|
n>0
2) La serie entière
X
n>0
n!z n converge seulement au point z = 0 parce que si z 6= 0 la règle de
dAlembert implique que

| (n + 1)!z n+1 |
= lim (n + 1) | z |= +
n+
n+
| n!z n |
lim
Donc, la serie diverge en tout point element de louvert C .

X zn
3) Pour tout nombre complexe z C la serie entière,
, converge parce que daprès la
nn
n>1
règle de Cauchy on a pour tout nobre complexe z C,
r
n
|z|
n z
lim
=0<1
n = lim
n+
n+
n
n
4.1.2
Rayon de convergence
Dans ce paragraphe, nous allons demontrer quelques resultats qui nous permettent de decrire
X
le domaine de convergence simple, uniforme ou normal des series entières
an (z z0 )n .
n>0
On rappelle que dans le plan complexe C le disque ouvert (resp. ferme) centre `
a lorigine et
de rayon R est defini par,
D(0, | z0 |) = {z C ; | z |< R}
resp.
D(0, | z0 |) = {z C ; | z |6 R}
X
Th
eor`
eme 20 (Abel). Soit z0 C tel que la serie numerique
an z0n converge. Alors, les
n>0
propositions suivantes sont vraies :
1. Le disque ouvert centre `

a lorigine et de rayon | z0 | ( i.e. D(0, | z0 |)) est contenu dans
X
le domaine de la convergence simple de la serie entière
an z n .
n>0
2. Pour tout reel 0 < r <| z0 | la serie entière
an z
converge normalement sur le
n>0
disque ferme centre `

a lorigine et de rayon r (i.e. D(0, | z0 |)).
X
Demonstration. 1) Supposons que la serie numerique
an z0n converge dans C.
n>0
Observons que puisque la suite des sommes partielles An =
i=n
X
an z0n converge, elle est donc
i=0
z
bornee. Ainsi, comme pour tout nombre complexe z C tel que |
|< 1 la serie numerique
z0
X z
X z
z n
z
n+1
(
)
(
) =|
1|
(|
|)n

z0
z0
z0
z0
n>0
A. Bouarich
n>0
60
Les series entières
z
= 0 le theorème dAbel sur les series numeriques produits (cf. theon+ z0
rème 9) implique que la suite des sommes partielles
converge et lim
k=n
X
Sn (z) =
ak z =
k=0
k=n
X
(ak z0k )(
k=0
z k
)
z0
converge, et donc tout nombre complexe z C de module | z |<| z0 | appartient au domaine

X
de convergence de la serie entière
an z n .
n>0
2) Notons dabord si on pose un (z) = an z n on voit que la norme de convergence uniforme sur
le disque ferme D(0, r) est donnee par lexpression
kun k = sup{| un (z) | ; z D(0, r)} =| an | r n
Montrons donc que pour tout reel 0 < r <| z0 | la serie entière
sur le disque ferme D(0, r).
an z n converge normalement
n>0
En effet, puisque lassertion 1) du theorème implique que pour tout reel tel que r < <| z0 |
X
la serie numerique
an n converge on en deduit que lim | an | n = 0. Donc, il existe
n+
n>0
un entier n0 N tel que pour tout n N qui verifie n > n0 implique que | an | n < 1. Par
consequent, comme pour tout entier n > n0 la somme partielle
k=n
X
k=n0
| ak | r
k=n
X
k=n0
k=n
X
k=n0
on deduit que la serie numerique
X
n>0
| ak | k
r k
r k
r n0 k=nn
X 0 r k
k=0
| an | r n converge car le reel 0 <
le theorème de Weierstrass (cf. theoreème 15) la serie entière
r
< 1. Donc, daprès
n>0
sur le disque ferme centre `

a lorigine et de rayon 0 < r <| z0 |.
Il est evident que le theorème dAbel nous ne donne pas une description complète du domaine
X
de convergence simple dune serie entière
an z n . Toutefois, il nous permet de deduire que
n>0
si le domaine de convergence simple dune serie entière
an z n contient un seul point non
n>0
nul, z0 6= 0, alors il contient aussi le disque ouvert centre `

a lorigine et de rayon r =| z0 |.
X
Corollaire 10. Pour toute serie entière
an z n le sous-ensemble non vide
n>0
C = {r R+ ;
A. Bouarich
X
n>0
an r n converge }
61
est un intervalle de R+ . Cest-`

a-dire, soit que C = {0} ou soit quil existe un reel r0 R+
tel que C = [0, r0 [.
X
D
efinition 11. Soit
an (z z0 )n une serie entière.
n>0
1. La borne superiere, R R+ , de lensemble non vide {r R+ ;

sappelle rayon de convergence de la serie entière
X
n>0
an (z z0 ) .
X
n>0
an r n converge }
2. Le disque (resp. le cercle) de centre z0 et de rayon R sappelle disque (resp. cercle) de

X
an (z z0 )n .
convergence de la serie entière
n>0
Lemme 1. Soit
an z n une serie entière. Alors, les sous-ensembles non vides,
n>0
{r R+ ;
X
n>0
| an | r n converge } {r R+ ;
n>0
an r n converge }
possèdent la meme borne superieure dans R+ .

Demonstration. Il est clair que linclusion de la proposition implique que,
X
X
R0 = sup{r R+ ;
| an | r n converge } 6 R1 = sup{r R+ ;
an r n converge }
n>0
n>0
Supposons quil existe un reel R0 < R < R1 . Ainsi, puisque la serie
an Rn converge le
n>0
theorème dAbel implique que pour tout reel 0 < r < R et que la la serie
X
n>0
| an | r n
connverge. Donc, r 6 R0 ce qui est absurde. Par consequent, R0 = R1 .

X
Corollaire 11. Sil existe un reel R > 0 tel que la serie
an Rn soit semi-convergente alors
n>0
le rayon de convergence Ra de la serie entière,
an z , est egal `
a R ie. : R = Ra .
n>0
Demonstration. Notons que puisque R {r R+ ;
X
n>0
an r n converge } on en deduit que
R 6 Ra . En effet, si on suppose R < Ra on pourra trouver un reel R < r0 < Ra , et ainsi

X
X
comme r0 {r R+ ;
an r n converge } le theorème dAbel implique que la serie
an Rn
n>0
n>0
converge absolument, ce qui est absurde. Do`

u , R = Ra .
Corollaire 12. Soient an et bn C des suites telles pour n N assez grand, | an |6| bn |.
X
Alors, le rayon de convergence Ra de la serie entière
an z n est superieur ou egal au rayon
n>0
de convergence Rb de la serie entière
bn z ie. : Rb 6 Ra .
n>0
Demonstration. Observer que linegalite | an |6| bn | implique linclusion des sous-ensembles,

X
X
{r R+ ;
| bn | r n converge } {r R+ ;
| an | r n converge }.
n>0
A. Bouarich
n>0
62
Exemple 23. 1) Daprès le corollaire 11, puisque la serie entière
X (1)n1
n>1
point z = 1 et la serie numerique
X (1)n1
n
n>1
de la serie entière
X (1)n1
n>1
z n converge au
est semi-convergente, le rayon de convergence
z n est egal `
a un.
2) Notons que puisque pour tout entier n N, | cos(n) |6 1 le corollaire 12 implique que le
X
rayon de convergence de la serie entière
cos(n)z n est superieur ou egal `
a un. En effet,
n>1
puisque le terme general de la serie

de convergence de la serie entière
cos(n) ne tend pas vers zero on en deduit que le rayon
n>1
X
cos(n)z n est egale `
a un.
n>1
Dans le prochain paragraphe on demontrera la formule de Hadamard qui nous permet de

calculer la valeur exacte du rayon de convergence dune serie entière reelle ou complexe.
4.1.3
Formule de Hadamard
Pour enoncer la formule de Hadamard qui permet de calculer le rayon de converrgence dune
serie entière on aura besoin de la notion de la limite superieure dune suite de nombres reels ;
cest ce que nous rappelerons maintenant.
Soit an R une suite. Pour tout entier n > 0 on pose,
mn = inf{ap ; p N, p > n}
et
Mn = sup{ap ; p N, p > n}
Notons que puisque pour tout entier n > 0 on a linclusion

{ap ; p N, p > n + 1} {ap ; p N, p > n}
on en deduit les inegalites suivantes,
m0 6 m1 6 m2 6 6 mn 6 an 6 Mn 6 6 M2 6 M1 6 M0
Il est clair que si la suite an nest pas majoree (resp. minoree) il sensuite que la suite Mn
(resp. mn ) ne prend que des valeurs infinies.
Dans la suite on suppose que la suite an est bornee pour assurer que les suites mn et Mn
soient bornees.
Notons maintenant que puisque la suite mn est croissante majoree et la suite Mn est decroissante minoree donc elles convergent dans R et leurs limites verifient linegalite,
lim mn = sup{mn ; n N} 6 lim Mn = inf{mn ; n N}
n+
n+
Le nombre reel lim mn (resp. lim Mn ) sappelle limite inf

erieure (resp. limite sup
en+
n+
rieure) de la suite bornee an et se note

Lim-inf an
n+
A. Bouarich
resp.
Lim-sup an
n+
63
La proposition suivante se demontre en utilisant la caracterisation de la borne superieure et

de la borne inferieure dune suite de nombres reels.
Lemme 2 (Caracterisation de Lim-inf et Lim-sup ). Soit an R une suite bornee.
n+
n+
1. Le nombre reel = Lim-inf an si et seulement si pour tout reel > 0 il existe un entier
n+
n0 > 0 tel que

(a) an > pour tout entier n > n0 ;
(b) lesnemble des termes {an < + ; n > n0 } est infini.
2. Le nombre reel = Lim-sup an si et seulement si pour tout reel > 0 il existe un entier
n+
n0 > 0 tel que

(a) an < + pour tout entier n > n0 ;
(b) lesnemble des termes {an > ; ; n > n0 } est infini.
3. La suite an converge dans R si et seulement si Lim-inf an = Lim-sup an .
n+
n+
4. Si le terme an est non nul alors,

a

a

p
p
n+1
n+1
Lim-inf
6 Lim-inf n | an | 6 Lim-sup n | an | 6 Lim-sup

an
an
n+
n+
n+
n+

a
p
n+1
En consequence, si la suite
converge alors la suite n | an | converge aussi et elles
an
possèdent la meme limite.
Le theorème suivant de Hadamard nous propose une formule qui nous permet de calculer le
X
rayon de convergence dune serie entière
an z n .
n>0
Th
eor`
eme 21 (Formule de Hadamard). Le rayon de convergence dune serie entière,
an z n ,
n>0
est donne par la formule

sup{r R+ ;
X
n>0
an r n converge } =
1
Lim-sup
n+
p
n
| an |
p
En particulier, si la suite numerique n | an | converge alors le rayon de convergence de la
X
1
p
serie entière
an z n est egal `
a
.
lim n | an |
n>0
n+
Demonstration. Soit {r R+ ;
existe un entier n0 > 0 tel que
n N, n > n0
X
n>0
an r n converge }. Donc, puisque
| an | n < 1
1
Lim-sup
n+
A. Bouarich
lim an n = 0 il
n+
p
n
| an |
64
Par consequent, sup{r R+ ;
an r n
converge } 6
n>0
1
Lim-sup
n+
Inversement, supposons quil existe un reel r0 R+ tel que

sup{r R+ ;
Donc, puisque la serie
an r n
converge } < r0 <
n>0
p
n
| an |
1
Lim-sup
n+
p
n
| an |
an r0n diverge la règle de Cauchy implique que la limite
n>0
Lim-sup
n+
q
n
| an r0n | > 1
Lim-sup
n+
p
n
| an |
6 r0 <
1
Lim-sup
n+
Ceci est absurde. Par consequent, le rayon de convergence de la serie entière
p
n
| an |
an z n est egal
n>0
a
`
1
Lim-sup
n+
p
n
| an |
La description complète du domaine de convergence simple (resp. uniforme) dune serie entière
X
an z n sera donnee par le theorème suivant.
n>0
| an+1 |
converge vers R R+ alors la suite numeNotons dabord que si la suite numerique
|
a
|
n
p
rique n | an | converge aussi vers R. Rappelons aussi que daprès le critère de Cauchy (resp.
de DAlembert) si pour un nombre complexe fixe z 6= 0 on a linegalite suivante :
lim
n+
resp.
p
n
| an z n | =| z |
lim
n+
p
n

| an | < 1
a

a

n+1 z n+1
n+1
lim
=|
z
|
lim

<1
n+
n+
an z n
an
alors la serie numerique
| z |< lim
n+
1
p
n
| an |
a
n
| z |< lim

n+ an+1
X
an z n converge absolument.
n>0
a
+
n
Th
eor`
eme 22 (Hadamard). Soit an C une suite telle que R = lim
R . Alors,
n+ an+1
lune des trois propositions suivantes est vraie :
X
1. Si R R+ alors pour tout reel 0 < r < R la serie entière
n>0
sur le disque ferme centre `

a lorigine et de rayon r.
X
2. Si R = + alors la serie entière
an z n converge normalement sur tous les disques
n>0
fermes centres `
a lorigine.
X
3. Si R = 0 la serie entière
an z n converge seulement au point z = 0.
n>0
A. Bouarich
65
Demonstration. 1) Supposons que le reel R R+ . Donc, pour tout reel 0 < r < R la serie
X
an r n converge absolument parce que la limite du rapport de DAlembert
numerique
n>0

| an+1 r n+1 |
| an+1 |
r
=
r
lim
=
<1
n+
n+ | an |
| an r n |
R
lim
Ainsi, puisque la serie numerique

3) implique que la serie entière
| an | r n converge le theorème de Weierstrass (cf. ch.
Xn>0
an z n converge normalement sur le disque fermee centre à
n>0
lorigine et de rayon r.
2) Supposons que R = +. Dans ce cas pour tout reel r > 0 la limite

| an+1 r n+1 |
=
n+
| an r n |
lim
Donc, puisque la serie numerique
X
n>0
que la serie entière
r
| an |
lim
n+ | an+1 |
=0
| an | r n converge le theorème de Weierstrass implique
an z converge normalement sur le disque ferme centre `

a lorigine et
n>0
de rayon r > 0.
3) Supposons que R = 0. Notons que si pour un nombre complexe z0 la serie numerique

X
an z0n converge il sensuit que lim an z0n = 0. Donc, il existe un entier n0 > 0 tel que
n+
n>0
pour tout entier n N qui verifie n > n0 implique que | an z0n |< 1. Ainsi, comme le module
1
| z0 |< p
le passage `
a la limite sur n implique que z0 = 0.
n
| an |
Le theorème de Hadamard quon vient de demontrer nous montre que si la serie entière,
X
an (z z0 )n , a un rayon de convergence non nul R 6= 0 alors le domaine de convergence
n>0
simple D de cette serie contient le disque ouvert D(z0 , R) et il est contenu dans le disque
ferme D(z0 , R). Cest-`
a-dire on a
D(z0 , R) D D(z0 , R)
Plus precisement, dans le cas dune serie entière complexe on aura
R = +
R=0
D=C
D = {z0 }
R R+
D(z0 , R) D D(z0 , R)
et dans le cas dune serie entière reelle on aura
A. Bouarich
R = +
R=0
D=R
D = {x0 }
R R+
] R + x0 , R + x0 [ D [R + x0 , R + x0 ]
66
Exemple 24. 1) Determinons le domaine de convergence de la serie entière
X
n2 z n .
n>1
a) Posons an = n2 . Donc, daprès la formule de Hadamard le rayon de convergence de la

X
serie entière complexe
n2 z n est egal `
a
n>
an
n2
= lim
=1
n+ an+1
n+ (n + 1)2
R = lim
Par consequent, on designe par D le domaine de convergence simple de la serie entière

X
n2 z n on deduit que
n>1
D(0, 1) D D(0, 1)
b) Observons que pour tout nombre complexe unitaire, ei D(0, 1), le terme general de la
X
X
serie numerique
n2 ein ne tend pas vers zero, donc la serie entière
n2 z n diverge en
n>0
n>0
chaque point qui appartient au cercle centre `

a lorigine et de rayon un.
Ainsi, en consequence de ce qui precède on conclut que le domaine de convergence simple de

X
la serie entière
n2 z n est egal au disque ouvert
n>0
D = D(0, 1) = {z C ; | z |< 1}
X
n2 z n converge normalement sur le disque
et que pour tout reel 0 < r < 1 la serie entière
n>0
ferme D(0, r) D.
2) Determinons le domaine de convergence de la serie entière
X
n>1
zn
.
Log(n + 1)
a) Posons bn = Log(n + 1). Daprès la formule de Hadamard le rayon de convergence de la

X
zn
serie entière
est egal a
`
Log(n + 1)
n>1
Log(n + 2)
=1
Log(n + 1)
X
zn
Le domaine de convergence simple de la serie entière complexe
continent donc
Log(n + 1)
n>1
le disque centre `
R = lim
bn
n+ bn+1
= lim
n+
b) Cherchons les nombres complexes elements du cercle {ei ; [0, 2]} qui appartiennent
X
zn
au domaine de convergence simple de la serie entière
.
Log(n + 1)
n>1
Rappelons que pour tout entier n > 1 la somme partielle de la suite geometrique de raison
ei est donnee par lexpression :
Sn =
p=n
X
eip =
p=0
i(n+1)/2 ei(n+1)/2
1 ei(n+1)
in/2 e
=
e
1 ei
ei/2 ei/2
Donc, si le reel 6 {0, 2} on voit que le module de la somme partielle Sn peut etre majoree
comme suit,
p=n

1
X ip sin((n + 1)/2)
e
=
.

6
sin(/2)
| sin(/2) |
p=0
A. Bouarich
67
1
est decroissante et tend vers zero le theorème
Log(n + 1)
X
ein
dAbel sur les series numeriques produits implique que la serie numerique
Log(n + 1)
Ainsi, puisque la suite numerique
n>1
converge si 6 {0, 2}. Mais, si le reel {0, 2} on obtient la serie de Bertrand divergente
X
X
zn
1
=
.
Log(n + 1)
Log(n + 1)
n>1
n>1
X
zn
Donc, le domaine de convergence simple de la serie entière
est egal `
a
Log(n + 1)
n>1
D = {z C/ | z |6 1} {1}
et que pour tout reel 0 < r < 1 la serie entière
X
n>1
disque ferme D(0, r).
zn
converge normalemnet sur le
Log(n + 1)
3) Soit R un reel fixe. Detrminons le domaine de convergence simple de la serie entière

X zn
n
n>1
1
a) Si on pose cn = la formule de Hadamard implique que le rayon de convergence de la
X zn n
serie entière
est egal `
a
n
n>1
lim
cn
n+ cn+1
(n + 1)
1
= lim (1 + ) = 1
n+
n+
n
n
= lim
et donc le domaine de convergence simple de la serie

`
X zn
contient le disque ouvert centre
n
n>1
b) Cherchons les points du cercle {ei C ; [0, 2]} qui appartiennent au domine de
X zn
convergence simple de la serie
.
n
n>1
ein
tend vers zero si et
n
1
seulement, si le reel > 0. Ainsi, comme pour tout reel > 0 la suite est decroissante
n
p=n
X
et tend vers zero et la suite des sommes partielles An =
eip est bornee lorsque le reel
Observons que pour un nombre complexe ei la suite numerique
p=1
6 {0, }, le theorème dAbel pour les series produits implique que la serie numerique
converge. Enfin, notons que la serie numerique
X ein
n>1
seulement si le reel > 1.
X ein
n>1
converge lorsque {0, } si et
Dans le tableau suivant on resume les discussions developpees ci-dessus `

a propos du domaine
X zn
de convergence simple de la serie entière complexe
.
n
n>1
A. Bouarich
68
4.1.4
Paramètre
60
0<61
>1
Domaine
{z C/ | z |< 1}
{z C/ | z |6 1} {1}
{z C/ | z |6 1}
Op
erations sur les s
eries enti`
eres
A) La somme de deux s
eries enti`
eres
Soient
an z n et
n>0
bn z n deux series entières de rayon de convergence respectifs Ra et Rb .
Xn>0
La serie entière
(an + bn )z n sappelle somme des series entières de coefficeints an et bn ,
n>0
son rayon de convergence sera note Ra+b .
Proposition 13. inf(Ra , Rb ) 6 Ra+b . En particulier, si Ra < Rb alors Ra+b = Ra .
Demonstration. 1) Pour fixer les idees supposons que Ra = inf(Ra , Rb ) 6 Rb . Notons que
puisque pour tout nombre reel non nul r tel que 0 < r < Ra les deux series numeriques
X
X
X
| an | r n et
| bn | r n convergent il en resulte que la serie numerique
(| an | + | bn |)r n
n>0
n>0
n>0
converge. Ainsi, puisque pour tout entier n, | an + bn |6| an | + | bn |, on en deduit que la

X
serie numerique
(| an + bn |)r n converge, et donc puisque le sous-ensemble
n>0
{r R ;
X
n>0
an r n converge} {r R ;
X
(an + bn )r n converge}
Ra 6 Ra+b
n>0
De la meme facon si on suppose que Rb = inf(Ra , Rb ) on en deduit quon a linclusion

{r R ;
n>0
bn r n converge} {r R ;
X
(an + bn )r n converge}
Rb 6 Ra+b
n>0
Par consequent, le rayon de convergence Ra+b de la sierie entière
X
(an + bn )z n est superieur
n>0
ou egal `
a inf(Ra , Rb ).
2) Supposons par exemple que Ra < Rb . Donc, pour tout reel non nul tel que Ra < r < Rb on
X
X
voit que la serie numerique
an r n diverge tandis que la serie numerique
bn r n converge.
n>0
n>0
X
n
Ainsi, comme la serie somme
(an + bn )r diverge aussi on en deduit que le rayon de
n>0
converge Ra+b < Rb .
Enfin, observons que si on suppose quil existe un reel r > 0 tel que Ra < r 6 Ra+b on en
X
X
X
deduit que les deux series
(an + bn )r n et
bn r n convergent, et donc la serie
an r n
n>0
n>0
n>0
converge aussi. Ceci contredit le fait que Ra < r < Ra+b . Donc, Ra = Ra+b .
A. Bouarich
69
B) Le produit de Cauchy de deux s

eries enti`
eres
X
X
an z n et
bn z n deux series entières de rayon de convergence respectifs Ra et Rb .
Soient
n>0
n>0
Si pour tout entier n > 0 on pose,
cn =
k=n
X
ak bnk
k=0
on pourra definir la serie entière
cn z n que lon appelle serie entière produit des deux series
n>0
entières de coefficients an et bn , son rayon de convergence sera note Rab .

Proposition 14. inf(Ra , Rb ) 6 Rab .
Demonstration. Soit r > 0 un reel tel que r < Ra et r < Rb . Pour tout entier n N posons
k=n
k=n
X
X
A
(r)
=
|
a
|
r
p
=
| ak bnk |
n
n
n
k=0
k=0
et
k=n
k=n
X
X
P
B
(r)
=
|
b
|
r
(r)
=
pk r k
n
n
n
k=0
k=0
Avec ces notations on voit que pour tout entier n > 0 et pour tout reel r > 0 on a la double
inegalite,
Pn (r) 6 An (r)Bn (r) 6 P2n (r)
Notons que puisque les sommes partielles An (r) et Bn (r) convergent il sensuit que la suite
produit An (r)Bn (r) converge, donc elle est majoree dans R+ . Ainsi, comme la suite Pn (r) est
croissante elle converge dans R+ .
k=n
X
ak bnk on en deduit que
Dautre part, notons que si pour tout entier on pose cn =
k=0
| cn |6 pn et que par consequent la serie numerique

ce qui precède demontre que le sous-ensemble
n>0
{r R+ ; r < inf(Ra , Rb )} {r R+ ;
| cn | r n converge dans R+ . En effet,
n>0
| cn | r n
converge}
Par consequent, si sur cette inclusion on passe `

a la borne superiere la proposition 1 implique
que : inf(Ra , Rb ) 6 Rab .
C) Composition de deux s
eries enti`
eres
X
X
Soient A(z) =
an z n et B(z) =
bn z n deux series entières de rayon de convergence
n>0
n>0
respectifs Ra et Rb .
Supposons que B(0) = b0 = 0. Donc, pour tout reel r > 0 on pourra alors trouver un reel
> 0 tel que pour tout z C de module | z |< min(, Rb ) on aura | B(z) |< r. Ainsi, si
en particulier on suppose que le reel 0 < r < Ra il sensuit que le nombre complexe B(z)
A. Bouarich
70
appartient au domaine de convergence de la serie entière A(z) et que lexpression composee

A B(z) a un sens.
Notons que puisque lexpression A B(z) est egale `
a la somme de la serie composee
n
X
A B(z) =
an B(z)
n>0
n
on voit que si on developpe les puisances B(z) on obtient la serie entière suivante centree
a lorigine
`

A B(z) = a0 + a1 b1 z + (a1 b2 + a2 b21 )z 2 + (a1 b3 + 2a2 b1 b2 + a3 b31 )z 3 +

X
Exercice 62. Soit
an z n une serie entière de rayon de convergence R > 0. Calculer le
n>0
rayon de convergence des series entières
(an )k z n et
n>0
X
n>0
an z kn o`
u k N .
an
Exercice 63. Soient an et bn deux suites numeriques equivalentes (i.e. lim
= 1).
n+ bn
X
X
an z n et
bn z n ont le meme rayon de convergence.
Montrer que les series entières
n>0
n>0
Exercice 64. Trouver le rayon et le domaine de convergence simple des series entières suivantes :
X zn
X
X Log(n)z n
2
1.
,
,
(Log(n))n z n .
n
n2
n
n>1
n>1
n>1
n n
X (in 1)z n
X (1)n n
X
n
n C 2n z
2.
,
(z
+
1)
,
(1)
.
n
n2 + 1
2n 1
n>1
3.
n>1
4.
n>1
X (n!)2 z n
X
n>1
(2n)!
X n!z n
zn
a2n + 1
nn
n>1
X n
n>1
n>0
X (a nb)n z n
n>1
z ,
an
n!
o`
u a et b R.
X
(a + n )z n o`
u a et R.
n>1
Exercice 65. Trouver le domaine de convergence simple et la somme de la serie entière,

X
x2n+2
f (x) =
n(n + 1)(2n + 1)
n>1
1
, en elements simples.
n(n + 1)(2n + 1)
Exercice 66. Soient a et b C et un le terme general dune suite de nombres reels definit
par la relation de recurrence un+2 + aun+1 + bun = 0 avec u0 et u1 sont donnes.
X
Determiner le domaine de convergence simple de la serie entière,
un z n , et montrer que
Indication : Decomposer la fraction rationnnelle,
n>0
(u1 + au0 )z + u0
sa somme est egale `
a la fraction rationnelle
.
bz 2 + az + 1
Exercice 67. Calculer le rayon de convergence et la somme de chacune des series entières,
n
X
X
(3 + (1)n )z n
et
cos
zn
3
n>0
n>0
Indication : On rappelle que pour tout z C tel que | z |< 1 la somme

A. Bouarich
X
n>0
zn =
1
.
1z
Fonctions dune variable reelle developpables en serie entière
4.2
71
Fonctions dune variable r

eelle d
eveloppables en s
erie enti`
ere
Dans ce paragraphe, on va sinteresser aux fonctions reelles dune seule variable reelle qui
concident avec la somme dune serie entière `
a coefficients reelles ie.
X
an (x x0 )n
o`
u
an , x, x0 R
f (x) =
n>0
4.2.1
D
efinition et propri
et
es
Th
eor`
eme 23. Soit
X
n>0
an (x x0 )n une serie entiere `

a coefficients reels dont le rayon de
convergence R > 0. Alors, la fonction f :] R + x0 , x0 + R[ R definit par la serie entière,

X
an (x x0 )n , est de classe C et ses fonctions derivees dordre m N sont donnees par
les series entières suivantes :
X
f (m) (x) =
(n + m)(n + m 1) (n + 1)an+m (x x0 )n
n>0
En consequence, pour tout entier n N le coefficient reel, an =

tel que | x x0 |< R
X f (n) (x0 )
f (x) =
(x x0 )n
n!
f (n) (x0 )
, et pour tout reel x
n!
n>0
Demonstration. Notons que puisque le rayon de convergence R > 0 donc pour tout reel
X
0 < r < R la serie entière
an (x x0 )n converge uniformement sur le segment [r, r], et
n>0
par suite la fonction f (x) =
X
n>0
an (x x0 )n est continue sur lintervalle ] R + x0 , R + x0 [.
Dautre part, observons que si on derive m-fois les termes de la serie entière qui definie f (x)
on obtient la serie entière suivante,
X
(n + m)(n + m 1) (n + 1)an+m (x x0 )n
n>0
dont le rayon de convergence egal `

a,
Lim-sup
n+
| (n + m)(n + m 1) (n + 1)an+m |
n+1
| an+m |
= Lim-sup
=R
| (n + m + 1)(n + m) (n + 2)an+m+1 |
n+ n + m + 1 | an+m+1 |
Ainsi, puisque pour tout reel 0 < r < R la serie des derivees dordres m N associee `
a f (x)
converge uniformement sur le segment [x0 r, x0 + r] le theorème de la derivation dune serie
de fonctions implique que la fonction f possède une fonction derivee dordre m N qui est
continue sur lintervalle ]x R0 , x0 + R[ et elle est donnee par lexpression,
X
f (m) (x) =
(n + m)(n + m 1) (n + 1)nan+m (x x0 )n
n>0
Donc, la fonction f (x) est de classe C sur lintervalle ]x0 R, x0 + R[ et pour tout entier
m > 0 la derivee f (m) (x0 ) = m!am .
A. Bouarich
72
Le resultat du theorème precedent nous permet de deduire que les coifficients dune serie
entière sont uniques. Plus precesement on a le,
Corollaire 13. Soient an et bn deux suites de nombres reels telles que les reries entières
X
X
an (x x0 )n et
bn (x x0 )n ont un rayon de convergence non nul. Sil existe un reel
n>0
n>0
r > 0 tel que pour tout reel x ]x0 r, x0 + r[,

X
n>0
an (x x0 )n =
X
n>0
bn (x x0 )n
alors pour tout entier n N, an = bn .

Inversement, notons que si on se donne une fonction f :]R x0 , R + x0 [ R est de classe C
on peut lui associer une serie entière de Taylor reelle centree au point x0
X f (n) (x0 )
n>0
n!
(x x0 )n
et ainsi deux questions naturelles se posent :

1. La serie de Taylor associee `
a f (x) au point x0 a-t-elle un rayon de convergence non nul ?
X f (n) (x0 )
2. La serie de Taylor
(x x0 )n converge-t-elle vers f (x) ?
n!
n>0
Ci-dessous nous allons caracteriser les fonctions de classe C dont la serie de Taylor associee
possède un rayon de convergence non nul.
D
efinition 12. On dira quune fonction f de classe C est developpable en serie entière (ou
analytique) au voisinage dun point x0 R sil existe un reel R > 0 et une suite de nombres
reels an telle que pour tout reel x ]x0 R, x0 + R[,
f (x) =
X
n>0
an (x x0 )n
` titre dexercice on verifie facilement que les fonctions developpables en series entières au
A
voisinage de x0 sont stables par les operations algebriques suivantes :
1. Si f et g sont developpables en series entières au voisinage de x0 alors leurs somme f + g
est aussi developpable en serie entière au voisinage de x0 .
2. Si f et g sont developpables en series entières au voisinage de x0 alors leurs produit
f g est aussi developpable en serie entière au voisinage de x0 .
3. Si f est developpable en serie entière au voisinage de x0 et f (x0 ) 6= 0 alors la fonction
1
est aussi developpable en serie entière au voisinage de x0 .
f
4. Si f est developpable en serie entière au voisinage de x0 et g est developpable en serie
entière au voisinage de f (x0 ) = y0 alors la fonction composee g f est developpable en
serie entière au voisinage de x0 .
A. Bouarich
73
Notons que daprès le theorème 3 on deduit que si une fonction f (x) est developpable en serie
entière au voisinage dun point x0 il existe un reel R > 0 tel que
x ]x0 + R, x0 + R[,
f (x) =
X f (n) (x0 )
n!
n>0
(x x0 )n
Autrement dit, une fonction developpable en serie entière au voisinage dun point x0 concide
avec sa serie entière de Taylor sur un voisinage de x0 .
Le theorème suivant nous donnera les conditions necessaires et suffiantes pour que la serie
entière de Taylor associee `
a une fonction f (x) de classe C ait un rayon de convergence non
nul.
Th
eor`
eme 24. Pour quune fonction reelle f (x) soit developpable en serie entière au voisinage dun point x0 il faut et il suffit quelle verifie les conditions suivantes :
1. Il existe un reel R > 0 tel que la fonction f (x) soit de classe C sur lintervalle ouvert
] R + x0 , x0 + R[.
2. La suite des restes dordre n > 1 du developpement limite de Taylor associee `
a la
fonction f au voisinage de x0 ,
Rn (x) = f (x)
p=n
X
p=0
f (p) (x0 )
(x x0 )p
p!
converge simplement sur lintervalle ] R + x0 , x0 + R[ vers la fonction nulle.

Demonstration. 1) Supposons que sur un voisinage de x0 , f (x) =
X
n>0
an (x x0 )n .
Donc, daprès le theorème 3 la fonction f (x) est de classe

sur un voisinage de x0 et que
X f (n) (x0 )
pour les reels x proches de x0 la serie entière de Taylor,
(x x0 )n = f (x). Ainsi,
n!
n>1
comme la serie de Taylor associee `

a la fonction f (x) converge simplement sur un voisinage
p=n
X f (p) (x0 )
de x0 on en deduit que la suite des restes Rn (x) = f (x)
(x x0 )p converge
p!
p=0
simplement sur un voisinage de x0 vers la fonction nulle.
2) Inversement, supposons quil existe un reel R > 0 et que la fonction f (x) verifie les deux
conditions du theorème sur lintervalle ]x0 R, x0 + R[. Montrons alors que la fonction f (x)
est developpable en serie entière au voisinage de x0 .
p=n
X f (p) (x0 )
En effet, puisque la suite de fonctions Rn (x) = f (x)
(x x0 )p converge simplep!
p=0
ment sur lintervale ] R + x0 , x0 + R[ vers la fonction nulle il sensuit que

f (x) =
X f (n) (x0 )
n>0
n!
(x x0 )n ,
x ] R + x0 , x0 + R[
Par consequent, comme le rayon de convergence de la serie entière de Taylor de f (x) au point
x0 est non nul (au moins egal `
a R) il sensuit que la fonction f est developpable en serie
entière au voisinage de x0 .
A. Bouarich
74
Corollaire 14. Pour quune fonction reelle de classe C soit developpable en serie entière
au voisinage dun point x0 il suffit que toutes ses fonctions derivees dordre superieure soient
bornees sur un voisinage de x0 .
Demonstration. Supposons quil existe deux reels > 0 et M > 0 tels que pour tout entier
n N et pour tout reel x ]x0 , x0 + [, | f (n) (x) |< M.
Rappelons que pour tout entier n > 0 et pour tout reel x ] + x0 , x0 + [ il existe un reel
]0, 1[ tel que le reste du developpement de Taylor de f `
a lordre n au point x0 est donne
par lexpression
Rn (x) = f (x)
p=n
X
p=0
f (n+1) (x0 + (x x0 ))
f p (x0 )
(x x0 )p =
(x x0 )n+1
p!
(n + 1)!
Donc, pour tout reel x element de lintervalle ]x0 , x0 + [ on obtient la majoration,

p=n

X f p (x0 )
(2)n+1

(x x0 )p < M
f (x)
p!
(n + 1)!
p=0
(2)n
est le terme general dune serie numerique convergente on en
n!
X f (n) (x0 )
deduit que la serie entière de Taylor
(x x0 )n converge uniformement sur linn!
Ainsi, comme la suite
n>0
tervalle ] + x0 , x0 + [ vers la fonction f (x). Donc, la fonction f (x) est developpable en

serie entière sur un voisinage du point x0 .
4.2.2
Exemples de fonctions d
eveloppables en s
erie enti`
ere
1) La fonction exponentielle, x 7 ex
Notons que si pour un reel a > 0 on applique la formule de Mac-Laurain `
a la fonction
x
f (x) = e sur le segment [a, a] on deduit que pour tout reel x [a, a] il existe un reel
x ]0, 1[ tel que,
ex
p=n
X
p=0
xp
xn+1 x x
=
e
p!
(n + 1)!
Observons aussi que puisque la serie numerique
| ex
X an
n>0
n!
p=n
X
p=0
xp
an+1 a
|6
e .
p!
(n + 1)!
converge il en resulte que la suite
X xn
an
tend vers zero quand lentier n tend vers linfini, et donc la serie entière
converge
n!
n!
uniformement sur le segment [a, a] vers la fonction exponentielle ex i.e. :

x R,
ex =
n>0
X xn
n>0
n!
Le developpement en serie entière de la fonction exponentielle nous permet de deduire le

developpement entière des fonctions cosinus et sinus hyperboliques.
A. Bouarich
75
Observons que si on remplace x R par x dans le developpement en serie entière de

lexponentielle, ex , on obtient le serie entière
ex =
x R,
X (1)n
n!
n>0
xn
Ainsi, comme les fonctions cosinus et sinus hyperboliques sont definies par
x R,
Ch(x) =
ex + ex
2
et
Sh(x) =
ex ex
2
on voit donc que leurs developpement en series entières sont donnees sur R par,
Ch(x) =
X x2n
(2n)!
n>0
Sh(x) =
X x2n+1
(2n + 1)!
n>0
Notons aussi que les series entières reelles ci-dessus nous permettent de calculer la valeur
exacte des series numeriques convergentes suivantes :
X
X
1
1
=
e
= Ch(1)
n!
(2n)!
n>0
n>0
et
X
X (1)n
1
1
= Sh(1)
=
(2n
+ 1)!
n!
e
n>0
n>0
2) La fonction, x 7 (1 + x)
Fixons un reel 6= 0 et pour tout reel x > 1 posons f (x) = (1 + x) . Lapplication

f :] 1, +[ R+ est donc de classe C et ses fonctions derivees dordre n > 1 sont
donnees par,
x > 1,
f(n) (x) = ( 1) ( n + 1)(1 + x)n
Notons que la serie de Taylor associee `

a la fonction f au point x = 0 a pour expression
1+
X ( 1) ( n + 1)
n!
n>1
xn
et que son rayon de convergence est egal `

a un. Par consequent, si pour tout reel x ] 1, 1[
on pose,
X ( 1) ( n + 1)
g (x) = 1 +
xn
n!
n>1
on obtient une fonction qui est de classe C sur ] 1, 1[.
Notons enfin que puisque les fonctions f et g sont des solutions particulières de lequation
diffrentielle ordinaire
(1 + x)y (x) = y(x)
A. Bouarich
et
y(0) = 1
76
la theorie des equations differentielles ordinaires implique quen effet pour tout x ] 1, 1[ la
u le developpement en serie entières,
fonction f = g . Do`
(1 + x) = 1 +
x ] 1, 1[,
X ( 1) ( n + 1)
n!
n>1
xn
Le developpement en series entières au voisinage de zero de la fonction (1 + x) nous permet

de retrouver le developpement en serie entière des fonctions suivantes sur ] 1, 1[,
1
1+x
1
1x
1
1 + x2
X
(1)n xn
n>0
xn
n>0
X
=
(1)n x2n
n>0
Notons que si pour toutZx ] 1, 1[ on integre terme `

a terme les series precedentes entre
x
0 et x (i.e. on applique
dx) on obtient le developpement en serie entière des fonctions
0
suivantes sur ] 1, 1[,
Log(1 + x) =
(1)n1
n>1
Log(1 x) =
Arctg(x) =
X xn
n>1
(1)n
n>0
xn
n
x2n+1
2n + 1
Notons que puisque le developpement en series entière de Log(1 + x) et Arctg(x) convergent

au point x = 1 on en deduit la somme des series numeriques suivantes,
X (1)n1
n
n>1
3) Les fonctions, x 7
= Log(2)
et
X (1)n
=
2n + 1
4
n>0
1
1 + x et x 7
1+x
1
Dans le developpement en serie entière de la fonction (1 + x) si on prend = on en deduit
2
que
et si on prend =
1+x=1+
1
on obtient,
2
A. Bouarich
x X
1.3.5 (2n 3) n
+
(1)n1
x
2 n>2
2.4.6 (2n)
X
1
1.3.5 (2n 1) n
=1+
(1)n
x
2.4.6 (2n)
1+x
n>1
77
4) La fonction, x 7 Arg sh(x)

Rappelons que la fonction Sh est inversible sur R et que sa fonction inverse est de classe C ,
elle se note Arg sh : R R. En derivant la relation Arg sh Sh(x) = x on en deduit que la
fonction derivee de Arg sh est egale à,

1
Arg sh (x) =
1 + x2
Donc, si dans le developpement en serie entière de la fonction (1 + x) on remplace x par x2
1
et on prend = on obtient une serie entière dont lintegration terme `
a terme nous donne
2
Arg sh(x) = x +
X
1.3.5 (2n 1) x2n+1
(1)n
2.4.6 (2n) 2n + 1
n>1
5) Les fonctions circulaires sin(x) et cos(x) et leurs fonctions inverses

Rappelons que les fonctions trigonometriques cos(x) et sin(x) sont de classe C et que pour
tout entier n > 0 les fonctions derivees dordre n > 0
cos(n) (x) = cos(x +
n
)
2
sin(n) (x) = sin(x +
et
n
)
2
sont bornees sur R. Donc, daprès le corollaire 2 leurs series de Taylor calculees au point x = 0
convergent simplement sur R telles que pour tout x R,
cos(x) =
X (1)n
n>0
(2n)!
x2n
X (1)n
sin(x) =
x2n+1
(2n
+
1)!
n>0

Rappelons aussi que la fonction sin est inversible sur lintervalle ] , [ et sa fonction inverse
2 2
se note Arc sin :] 1, 1[ R. En effet, puisque la fonction sin est de classe C son inverse
Arc sin est de classe C et sa première fonction derivee est donnee par

1
Arc sin (x) =
1 x2
Ainsi, comme le developpement en serie entière au voisinage de zero de la fonction
est donne par
1
1 x2
X 1.3.5 (2n 1)
1
=1+
x2n
2.4.6
(2n)
1 x2
n>1
donc en lintegrant entre 0 et x on trouve le developpement en serie entière de Arc sin au

voisinage de zero i.e. :
Arc sin(x) = x +
X 1.3.5 (2n 1) x2n+1

2.4.6 (2n) 2n + 1
n>1
A. Bouarich
78
Enfin, notons que puisque la fonction cos est inversible sur lintervalle ]0, [ et sa fonction
inverse Arc cos :] 1, 1[]0, [ est liee avec la fonction Arc sin par lequation
x ] 1, 1[,
Arc cos(x) =
Arc sin(x)
2
on conclut donc le developpement en serie entière de la fonction Arc cos est donnee au voisinage de zero par,
Arc cos(x) =
X 1.3.5 (2n 1) x2n+1
x
2
2.4.6 (2n) 2n + 1
n>1
Exercice 68. Developper en serie entière les fonctions suivantes au voisinage de zero :
1
1
x
1.
,
,
.
2
2
1 2 cos()x + x
1 ex
1+x+x
Log(1 x)
1+x
), Log(1 2x cos(a) + x2 ),
.
2. Log(
1x
1x
1 x2
x sin(a)
3. Arctg
,
Arctg
.
1 + x2
1 x cos(a)
4. (x tg(x)) cos(x), sin(Log(1 + x)).
Exercice 69. Pour tout reel a R touver le domaine de convergence simple et la somme
des series entières reelles,
ga (x) =
cos(na)xn
et
h (x) =
n>0
sin(na)xn
n>0
Exercice 70. Dans cet exercice on fixe deux reels positifs a, b > 0 avec a 6= b.
1) Calculer les coefficients cn du developpement en serie entière de la fraction rationnelle,

1
f (x) =
, au voisinage de zero.
(1 ax)(1 bx)
X
2) Calculer la somme de la serie entière,
(cn )2 xn .
n>0
Exercice 71. On definit sur R une fonction par lexpression, f (x) =
2
ex
2
1) Donner le developpement en serie entière de la fonction g(x) = ex .
et dt.
2) En deduire le developpement en serie entière de la fonction f (x).

3) Montrer quon a, f (x) = 2xf (x) + 1, x R.
4) Retrouver une ecriture simple du developpement en serie entière de la fonction f (x).

Exercice 72. Pour tout reel x on pose f (x) =
xn+2
.
(n + 1)(n + 2)
n>0
1) Calculer la somme de la derivee seconde, f (x).
2) En deduire lexpression explicite de la fonction derivee f (x), et puis celle de f (x).

.
Exercice 73. Dans cet exercice on se propose de calculer lintegrale generalisee
A. Bouarich
Log(x)
dx.
x2 1

1) En utilisant la serie entière,
79
x2n , montrer que lintegrale generalisee
n>0
X
Log(x)
1
dx
=
.
2
x 1
(2n + 1)2
n>0
Z /2
2) Pour tout entier n > 0 calculer les integrales simples definies In =
(sin(x))n dx.
0
Z /2
2
arcsin(sin(x))dx =
3) En remarquant que lintegrale definie
; deduire que
8
0
Z 1
X 1
Log(x)
2
2
dx
=
et
que
=
2
8
n2
6
0 x 1
n>0
1
) et (0) = 0.
x2
au point x = 0.
Exercice 74. Pour tout reel x 6= 0 on pose (x) = exp(

1) Montrer que la fonction (x) est de classe C
2) Est-ce que la fonction (x) est developpable en serie entière au voisinage de zero ?
Exercice 75. Soit R. Pour tout reel x on pose
X
f (x) =
en cos(n x)
n>0
1) Montrer que les fonctions f est de classe C sur R et que pour tout entier k > 0 la
fonction derivee,
X
f(k) (x) =
en nk cos(n x + k)
n>0
2) On suppose que le reel 6 1. Montrer que pour tout reel x R et pour tout entier k > 0
on a
k=n
X f(k) (0)xk X
en |x|n

6
k!
k=0
n>0
En deduire que la fonction f est developpable en serie entière au voisinage de zero.

k=n
X f(k) (0)xk
3) On suppose que le reel > 1 et que la serie entière de Taylor,
, a un rayon
k!
k=0
de convergence R 6= 0. Montrer que pour tout reel x R tel que | x |< R on a
X f(k) (0)xk X
en |x|n

>
k!
k>0
n>0
En deduire que la fonction f nest pas developpable en serie entière au voisinage de zero.
Exercice 76. 1) Calculer le rayon de convergence R de la serie entière,
X x3n
.
(3n)!
n>0
X x3n
. Montrer que la fonction S(x) est solu(3n)!
n>0
tion dune equation differentielle du second ordre quon determinera. En deduire lexpression
explicite de la fonction S(x).
2) Pour tout reel x ]R, R[ on pose, S(x) =
A. Bouarich
80
4.3
Equations
diff
erentielles lin
eaires et les s
eries enti`
eres
Dans cette section, on se propose de trouver des solutions developpables en serie entière pour
les equations differentielles ordinaires lineaires reelles de degre deux de type :
p(x)y(x) + q(x)y (x) + r(x)y(x) = 0
o`
u les coefficients p(x), q(x) et r(x) sont des fonctions donnees developpables en serie entière
et y(x) est la fonction inconue.
4.3.1
Cas dune
equation diff
erentielle r
eguli`
ere
Dans ce paragraphe, on sinteresse au equations differentielles ordinaires lineaires reelles de

degre deux,
p(x)y(x) + q(x)y (x) + r(x)y(x) = 0
telles que au voisinage de x0 R on a p(x0 ) 6= 0 et r(x0 ) 6= 0. Ces dequations differentielles
sont dites r
eguli`
eres au point x0 .
Th
eor`
eme 25. Une equation differentielle lineaire de degre deux regulière au point x0 ,
p(x)y(x) + q(x)y (x) + r(x)y(x) = 0
possède une solution y(x) developpable en serie entière au voisinage de x0 qui ne dependant
que des conditions initiales y(x0 ) et y (x0 ).
Demonstration. Dabord notons que puisque la fonction p(x) est continue telle que p(x0 ) 6= 0
elle reste donc non nulle sur un voisinage de x0 . Ainsi, dans cette preuve on pose pour x
proche de x0 ,
q(x)
r(x)
et
v(x) =
u(x) =
p(x)
p(x)
et on se propose de chercher les solutions developpables en serie entière au voisinage de x0
pour lequation differentielle normalis
ee :
y(x) = u(x)y (x) + v(x)y(x)
Supposons que lequation differentielle normalisee, y(x) = u(x)y (x) + v(x)y(x), possède une
X
solution developpable en serie entière y(x) =
an (x x0 )n dont le rayon de convergence est
n>0
non nul. Donc, la solution y(x) est de classe C et ses deux premières derivees sont donnees
par,
X
X
y (x) =
nan (x x0 )n1 et y(x) =
n(n 1)an (x x0 )n2 .
n>1
n>2
Notons aussi que puisque les fonctions p(x), q(x) et r(x) sont developpable en serie entières
au voisinage du point x0 , donc les fonctions u(x) et v(x) sont developpable en serie entières
au voisinage du point x0 . Posons pour tout reel x proche de x0 ,
X
X
u(x) =
un (x x0 )n et v(x) =
vn (x x0 )n .
n>0
A. Bouarich
n>0

Equations
differentielles lineaires et les series entières
81
Puis, observons que si on porte les series entières ci-dessus dans lequation differentielle normalisee y(x) = u(x)y (x) + v(x)y(x) on obtient le système suivant :
2a2
=
a1 u0 + a0 v0
6a3
=
2a2 u0 + a1 u1 + a1 v0 + a0 v1
...
=
...
n(n 1)an = (n 1)an1 u0 + (n 2)an2 u1 + + a1 un2
+
an2 v0 + + a1 vn2 .
Maintenant, gr
ace `
a ce système on voit que puisque les valeurs u0 = u(x0 ) et v0 = v(x0 )
son connues il en resulte que la donnee des valeurs a0 = y(x0 ) et a1 = y (x0 ) determinent
complètement tous les coefficients an pour n > 2.
En pratique pour chercher une solution de lequation differentielle regulère

p(x)y(x) + q(x)y (x) + r(x)y(x) = 0
qui soit developpable en serie entière au voisinage de x0 on procède comme suit :
1. Pour determiner les coefficients an du developpement en serie entière de la solution y(x)
de lequation differentielle p(x)y(x) + q(x)y (x) + r(x)y(x) = 0 on procède comme dans
la preuve du theorème precedente.
a
p
n
2. Ensuite, on doit calculer lune des deux limites lim
ou lim n | an | afin de
n+ an+1
Xn+
determiner le rayon de convergence de la serie entière y(x) =
an (x x0 )n solution
n>0
de lequation differentielle donnee.
Exemple 25. Cherchons une solution developable en series entière au voisinage de zero pour
lequation differentielle regulière normalisee,
y xy y = 0
Portons la serie entière y(x) =
an xn et ses deux premières derivees
n>0
y (x)
nan xn1
X
(n + 1)an+1 xn
X n>1
X n>0
n2
y(x) =
n(n 1)an x
=
(n + 2)(n + 1)an+2 xn
n>2
n>0
dans lequation differentielle y xy y = 0.

X
X
X
(n + 2)(n + 1)an+2 xn x
(n + 1)an+1 xn
an xn = 0
n>0
n>0
n>0
X
X
X
(n + 2)(n + 1)an+2 xn
nan xn
an xn = 0
n>0
n>1
n>0
X
(2a2 a0 ) +
((n + 2)(n + 1)an+2 nan an )xn = 0
n>1
(2a2 a0 ) +
A. Bouarich
X
n>1
(n + 1)((n + 2)an+2 an )xn = 0

82
Donc, si on compare les deux membres de la dernière ligne on obtient le système suivant :
a0
= y(0),
a1
= y (0),
(n + 2)an+2 = an , n > 0
qui definit les an par une relation de recurrence gr
ace `
a laquelle on obtient,
a1
a2n1 =
(2n 1)(2n 3) 5.3
a0
a2n =
(2n)(2n 2) 4.2
Donc, la solution de lequation differentielle yxy y = 0 possède une solution developpable

en serie entière au voisinage de zero, y(x) = a0 y1 (x) + a1 y2 (x), o`
u
X
x2n
y
(x)
=
1
(2n)(2n 2) 4.2
n>0
X
x2n1
y2 (x) =
(2n 1)(2n 3) 5.3
n>1
sont des series entières dont le rayon de convergence est infini.
Exercice 77. Montrer que chacune des equations differentielles suivantes admet une solution
developpable en serie entière au voisinage de zero :
1. y xy = 0 ;
2. y 2xy + 2ny = 0 avec nN ;
3. y x2 y y = 0 ;
4. (x2 + 1)y xy y = 0 ;
5. (1 x2 )y xy + a2 y = 0.
Exercice 78. Pour tout reel on se propose de calculer la somme de la serie entière
X sin(n)
n>1
n!
xn
1) Determiner le rayon de convergence de la serie entière
X sin(n)
n!
n>1
2) Montrer que la fonction y(x) qui concide avec la serie entière
xn .
X sin(n)
n>1
domaine de convergence est solution de lequation differentielle

y 2 cos()y + y = 0
avec
y(0) = 0
et
n!
xn sur son
y (0) = sin()
3) Determiner lexpression explicite de la fonction y(x).

Exercice 79. Soit R. Dans R on considère lequation differentielle ordinaire E ,
(1 + x2 )y(x) + xy (x) 2 y(x) = 0
A. Bouarich

Equations
83
1) Montrer que lequation differentielle E possède une solution developpable en serie entière
au voisinage de zero dont le rayon de convergence est non nul.

2) Verifier que la fonction, f (x) = x + 1 + x2 , est solution de lequation differentielle

E .
3) En deduire que la fonction f est developpable en serie entière au voisinage de zero.
4.3.2
Cas dune
equation diff
erntielle singuli`
ere
D
efinition 13. On dira que lequation differentielle ordinaire de degre deux,
p(x)y + q(x)y (x) + r(x)y(x) = 0
presente une singularit
e dordre m N au point x0 R si
q(x0 ) 6= 0,
r(x0 ) 6= 0,
p(x0 ) = p (x0 ) = = p(m) (x0 ) = 0 et
p(m+1) (x0 ) 6= 0.
Le theorème suivant nous donnera une methode pratique qui permet de trouver les solutions
de lequation differentielle singulaire, p(x)y+q(x)y (x)+r(x)y(x) = 0, qui sont developpables
en series entières au voisinage dune singularite x0 .
Th
eor`
eme 26. Soient p(x), q(x) et r(x) des fonctions developpables en serie entière au
voisinage de x0 R. Si lequation differentielle lineaire de degre deux,
p(x)y(x) + q(x)y (x) + r(x)y(x) = 0
presente une singularite dordre m > 0 au point x0 alors elle possède une solution developpable
en serie entière au voisinage de x0 qui est de la forme,
X
y(x) = x
an (x x0 )n , o`
u R
n>0
Demonstration. On procède de la meme facon que dans le cas dune equation differentielle
regulière.
Le reste de ce paragraphe sera consacre `
a la cherche des solutions developpables en series
entières de lequation differentielle de Bessel dindice a R,
x2 y(x) + xy (x) + (x2 a2 )y(x) = 0.
Notons que lequation differentielle de Bessel dindce, a R, presente une singularite dordre
m = 2 au point x0 = 0. Donc, daprès le theorème 6, pour chercher une solution de lequation
diffirentielle de Bessel qui soit developpable serie entière il suffit quon porte la fonction
X
y(x) = x
an xn
telle que
y(0) = a0 6= 0
n>0
et ses deux premières derivees,

X
y (x) =
(n + )an xn+1
n>0
A. Bouarich
et
y(x) =
X
n>0
(n + )(n + 1)an xn+2

84
dans lequation differentielle de Bessel x2 y(x) + xy (x) + (x2 a2 )y(x) = 0.

X
X
X
X
(n + )(n + 1)an xn+ +
(n + )an xn+ +
an xn++2 a2
an xn+ = 0
n>0
n>0
n>0
n>0
X
X
X
X
(n + )(n + 1)an xn+ +
(n + )an xn+ +
an2 xn+ a2
an xn+ = 0
n>0
n>0
n>2
( a )a0 x + ((1 + ) a )a1 x
+1
n>0
X
+
(((n + )2 a2 )an + an2 )xn+ = 0
n>2
Ainsi, en comparant les deux membre de la dernière
( 2 a2 )a0
(( + 1)2 a2 )a1
(( + n)2 a2 )an + an2
ligne on obtient le système suivant :

=
0
=
0
= 0, n > 2
Notons que puisque le coefficient a0 6= 0 il sensuit que le nombre reel inconnu = a et que
a1 = 0. Ainsi, si le paramètre inconnu = a 6 N la relation recurrente
((+n)2 a2 )an = an2
an =
an2
( + a + n)( a + n)
an =
an2
n(n 2a)
nous permet de voir que pour tout entier n > 0,

a2n+1 = 0
a2n = (1)n
et
22n n!(a
a0
+ 1)(a + 2) (a + n)
Par contre si le paramètre inconnu = a 6 N on aura pour tout entier n,

an =
an2
( + a + n)( a + n)
et donc
a2n+1 = 0
a2n = (1)n
et
22n n!(a
an2 =
an2
n(n + 2a)
a0
.
+ 1)(a + 2) (a + n)
Donc, consequence de ce qui precède, on conclut que si le reel a 6 N alors lequation differentielle de Bessel, x2 y + xy + (x2 a2 )y = 0, admet deux solutions developpables en serie
entière au voisinage de x0 = 0 qui sont independantes et sont donnees par les expressions :
Ja (x) = xa
(1)n
n>0
Ja (x) = xa
x2n
,
22n n!(a + 1)(a + 2) (a + n)
X
(1)n
n>0
x2n
.
22n n!(a + 1)(a + 2) (a + n)
Si a 6 Z on demontre que le couple de fonctions Ja (x) et Ja (x) est un système fondamental de

solutions de lequation differentielle de Bessel. Cest-`
a-dire, toute solution J(x) de lequation
de Bessel secrit sous la forme
J(x) = Ja (x) + Ja (x)
A. Bouarich
avec
, R

Equations
85
Si lindice a = m N, en procedant comme ci-dessus, on voit que lequation de Bessel admet

une seule solution developpable en serie entière donnee par lexpression,
Jm (x) = xm
X
n>0
(1)n
X
x2n
m!
=
x2n+m .
2n
2n
2 n!(m + 1)(m + 2) (m + n)
2 n!(n + m)!
n>0
Enfin, notons que les fonctions Ja (x) et Ja (x) solution de lequation de Bessel avec a 6 N
sappellent fonctions de Bessel dindice non entier, tandis que la fonction Jm (x) sappelle
fonction de Bessel dindice entier m N. Lorsque lindice a = m avec m N on demontre
que lequation de Bessel possède une solution Jm (x) = (1)m Jm (x).
X
Exercice 80. On suppose que la fonction f (x) =
an xn est solution de lequation diffen>0
rentielle 4xy + 2y + y = 0 avec la condition initiale y(0) = 1.

1) Trouver lexpression du terme general an .
2) Determiner le rayon de convergence de la serie f (x) =
an xn et calculer sa somme au
n>0
moyen des fonctions elementaires.
Exercice 81. Etudier lexistence dune solution developpable en serie entière au voisinage
de x0 = 1 (resp. x0 = 1) de lequation differentielle (1 x2 )y xy + a2 y = 0 avec a R
est un paramètre.
de x0 = 0 de lequation differentielle xy + y + xy = 0.
de x0 = 0 de lequation differentielle xy + (1 x)y + ay = 0 o`
u a R .
A. Bouarich
Chapitre Cinq
Les s
eries de Fourier
5.1
5.1.1
S
eries trigonom
etriques
D
efinition et propri
et
es
D
efinition 14. Soient an et bn deux suites de nombres reels et R+ . La serie de fonctions
de terme general, un (x) = an cos(nx) + bn sin(nx), sappelle serie trigonometrique reelle.
Les series trigonometriques reelles sont donc une forme particulière des series de fonctions
dont letude complète est dej`
a developpee dans le chapitre 3. Par exemple, gr
ace au theorème
de Weierstrass (cf. chp. 3) on deduit quon a la proposition suivante,
serie trigonometrique
| an | et
| bn | convergent, alors la
n>0
n>0
X
(an cos(nx) + bn sin(nx)) converge uniformement sur R vers une
n>0
fonction qui est continue et
2
-periodique.
De meme, gr
ace au theorème dAbel pour les series de fonctions (cf. chp. 3) on deduit quon
a la proposition suivante,
X
n>0
alors la serie trigonometrique
| an an+1 | et
X
n>0
| bn bn+1 | convergent,
X
(an cos(nx)+bn sin(nx)) converge uniformement sur tout
n>0
intervalle de type [,
] avec ]0, [.
Corollaire 15. Si les suites an et bn sont positives et tendent vers zero en decroissant,
X
alors la serie trigonometrique
(an cos(nx) + bn sin(nx)) converge uniformement sur les
n>0
intervalles de type [,
] avec ]0, [.
Exemple 26. 1) Soit ]0, [. Rappelons que pour tout reel x element du segment [, 2
k=n
X
1
] la suite des sommes partielles, |
sin(kx) |6
, est bornee. Donc, comme la
sin(/2)
k=1
A. Bouarich
Series trigonometriques
87
1
tend vers zero en decroissant le theorème dAbel implique que la serie
n
X sin(nx)
trigonometrique
converge uniformement sur le segment [, 2 ].
n
n>1
X cos(nx)
2) Pour tout reel la serie trigonometrique
converge normalement (donc
n2 + n + 1
suite numerqiue
n>0
cos(nx)
1
|6 2 , et on sait que la
uniformement) sur R parce que pour tout entier n > 1, | 2
n +n+1
n
X 1
serie numerique de Riemann
est convergente.
n2
n>1
5.1.2
Coefficients de Fourier dune s

erie trigonom
etrique
Dans ce paragraphe on suppose que la serie trigonometrique

a0 X
x R,
f (x) =
+
(an cos(nx) + bn sin(nx))
2
n>1
converge uniformement sur R, donc sa somme definit sur R une fonction continue et T2
.
periodique avec T =
2
Lemme 3. Si T =
alors pour tous les entiers n et m N on a les formules suivantes,
Z
T
1.
cos(nt) sin(nt)dt = 0 ;
Z T
Z T
T
2.
cos(nt) cos(nt)dt =
sin(nt) sin(nt)dt = ;
2
Z0 T
Z0 T
Z T
3.
cos(nt) sin(mt)dt =
sin(nt) sin(mt)dt =
cos(nt) cos(mt)dt = 0.
0
Notons que puisque la serie trigonometrique de somme f (x) converge uniformement sur la
periode [0, T], le theorème dintegration nous permet decrire que pour tout entier naturel
m>0:
Z T
Z
X Z T
a0 T
f (t) cos(mt)dt =
cos(mx)dx +
an
cos(nt) cos(mt)dt
2 0
0
0
n>1
X Z T
+
bn
sin(nt) cos(mt)dt
0
n>1
et que
f (t) sin(mt)dt =
a0
2
sin(mx)dx +
X
n>1
bn
X
n>1
an
cos(nt) sin(mt)dt
0
sin(nt) sin(mt)dt]
0
Ainsi, gr
ace aux formules du lemme precedent on conclut que pour tout entier n > 0 les
coefficients de la serie trigonometrique de somme f (x) sont donnes par les expressions :
Z
2 T
an =
f (t) cos(nt)dt
T 0
Z
2 T
bn =
f (t) sin(nt)dt
T 0
A. Bouarich
88
Les series de Fourier
Exemple 27. Soit f (z) =
X
an z n la somme dune serie entière dont le rayon de convergence
n>0
R > 0. Notons que pour tout reel r < R la restriction de la fonction f (z) sur un cercle centre a
`
lorigine et de le rayon r < R induit des series trigonometriques qui convergent uniformement
sur [0, 2].
En effet, si pour tout entier n > 0 on pose an = n + in on voit que pour tout reel 0 < r < R
X
an r n ein converge absolument. Donc, en tant
et pour reel [0, 2] la serie numerique
n>0
que fonctions de , les parties reelle et imaginaire

X
(f (rei )) =
(n cos(n) n sin(n))r n
n>0
X
(f (rei )) =
(n sin(n) + n cos(n))r n
n>0
convergent normalement sur le segment [0, 2] vers des fonctions continues et 2-periodiques.
Ainsi, par exemple, si on considère la serie entière dont la somme
X
1+z
zn
= 1+2
1z
n>1
on en deduit que pour tout reel, 0 < r < 1, les series trigonometriques
fr () =
1 r2
1 2r cos() + r 2
gr () =
r sin()
1 2r cos() + r 2
= 1+2
r n cos(n)
n>1
r n sin(n)
n>1
convergent uniformement.
Les coifficients de Fourier de fr () et gr () sont donc donnes par les expressions suivantes,
(
(
an (fr ) = 2r n
an (gr ) = 0
et
bn (fr ) = 0
bn (gr ) = r n
5.2
S
erie de Fourier associ
ee `
a une fonction p
eriodique
Dans cette section, etant donnee une fonction f : R R qui est T-periodique et integrable
au sens de Riemann sur le segment [0, T] nous allons lui associer une serie trigonometrqiue
reelle que lon appelle serie de Fourier et dont la convergence sera etudiee dans la prochaine
section.
5.2.1
Coefficients de Fourier dune fonction p

eriodique
D
efinition 15. Soit f : R R une fonction T-periodique. Si f est integrable sur le segment
[0, T] on definit les coefficients de Fourier de f par les formules suivantes,
Z
2 T
an =
f (t) cos(nt)dt, n > 0
(5.1)
T 0
Z
2 T
bn =
f (t) sin(nt)dt, n > 1
(5.2)
T 0
A. Bouarich

a une fonction periodique
89
La serie trigonometrique definit par lexpression suivante

a0 X
(an cos(nx) + bn sin(nx))
+
2
n>1
(5.3)
sappelle serie de Fourier associee `

a la fonction periodique f .
Proposition 17. Si f : R R est une fonction T-periodique paire (resp. impaire) et integrable sur [0, T] alors ses coefficients de Fourier bn = 0 (resp. an = 0).
Dans la section 3, nous allons etudier la question de convergence de la serie de Fourier
associee `
a une fonction periodique et nous demontrerons le theorème Dirichlet qui donnera
les conditions suffisantes pour que la serie de Fourier converge.
Notons que les coifficients de Fourier de la fonction f peuvent etre exprimes par les nombres
complexes en posant,
c0 =
a0
,
2
cn =
an ibn
2
et
cn =
an + ibn
2
n N
En utilisant les expressions integrales des coefficients de Fourier reels on deduit que les coifficinets de Fourie complexes peuvent etre calcules par lintegrale simple complexe suivante
1
cn =
T
T
0
f (x)einx dx, n Z.
(5.4)
Notons que la somme partielle de la serie de Fourier peut etre exprimee en fonction des
coeffients de Fourier complexes comme suit,
Sn (x) =
k=n
k=n
X
a0 X
(ak cos(kx) + bk sin(kx)) =
ck eikx .
+
2
k=1
k=n
on en deduit donc que la serie de Fourier associee `

a la fonction T-periodique f prend la forme
suivante,
n=+
X
a0 X
+
(an cos(nx) + bn sin(nx)) =
cn einx .
2
n=
n>1
(5.5)
Nous avons introduit les coefficients de Fourier complexes parce que ils se calculent plus
rapidement que les coefficients reels dans certaines situations particulières comme nous allons
le voir ci-dessous sur certaines fonctions T-periodiques.
5.2.2
Exemples classiques de s
eries de Fourier
a) Prolongement dune fonction par p

eriod
ecit
e
Soit T > 0 un reel fixe. Etant

donnee une fonctions f : [0, T] R on pourra la prolonger sur
R en une fonction T-periodique en posant,
F(x) = f (x nT),
A. Bouarich
n Z,
x [nT, (n + 1)T]
90
Figure 5.1 Le graphe de la fonction 1-periodique qui prolonge x2 sur R
Donc, si la fonction f est integrable sur [0, T] son prologement F sur R est donc integrable
sur tous les segments de R de longueur T, et donc on peut lui associer une serie de Fourier.
De meme, si on se donne une fonction f : [0, T/2] R sur R en une fonction T-periodique
et qui soit paire ; pour cela il suffit quon pose
Fp (x) = Fp (x) = f (x nT)
1
x [nT, (n + )T], n Z
2
Figure 5.2 Le graphe de la fonction 2-periodique paire qui prolonge x2 sur R
Notons que puisque le prolognement Fp de f sur R est paire ses coifficients de Fourier bn
seront nuls et sa serie de Fourier ne contient que des termes en cosinus i.e. :
Z
a0 X
2nx
4 T/2
2nx
+
an cos(
)
o`
u
an =
f (x) cos(
)dx
2
T
T
T
0
n>1
Dans ce cas on dira que la fonction f : [0, T/2] R est developpee en serie de Fourier de
cosinus.
Enfin, notons quune fonction f : [0, T/2] R peut etre prolongee sur R en une fonction qui
soit T-periodique et impaire ; pour cela il suffit quon pose
Fi (x) = Fi (x) = f (x nT)
1
x [nT, (n + )T], n Z
2
Puisque le prolognement Fip de f sur R est impaire ses coifficients de Fourier an seront nuls
et sa serie de Fourier ne contient que des termes en sinus i.e. :
Z
X
2nx
4 T/2
2nx
bn sin(
)
o`
u
bn =
f (x) sin(
)dx
T
T 0
T
n>1
A. Bouarich

91
Figure 5.3 Le graphe de la fonction 2-periodique impaire qui prolonge x2 sur R

Dans ce cas on dira que la fonction f : [0, T/2] R est developpee en serie de Fourier de
sinus.
b) Coiffecients de Fourier de la fonction 2-p
eriodique x 7 eax
Soit a R est un reel fixe. Calculons les coefficients de Fourier de la fonction 2-periodique
f : R R qui prend sur la periode [0, 2] la valeur f (x) = eax .
Figure 5.4 Le graphe de la fonction 2-periodique ex/2
Pour calculer les coefficients de Fourier an et bn de la fonction f nous allons calculer ses
coefficients de Fourier complexes qui sont donnes par lintegrale simple complexe,
Z 2
Z 2
1
1
cn =
f (x)einx dx =
eaxinx dx
2 0
2 0
h 1 e(ain)x i2
=
2 a in 0
1 e2a
1
1 (e2a 1)(a + in)
an ibn
=
(
)=
=
.
2
2
2 a in a in
2
a +n
2
En consequence de ce calcul, on voit que les coefficients de Fourier reels de la fonction f sont
e2a 1
donnes par a0 =
et si n > 1
a
an =
a(e2a 1)
(a2 + n2 )
et
bn =
n(e2a 1)
.
(a2 + n2 )
La serie de Fourier associee `

a la fonction eax est donc donnee par la somme
(e2a 1)
1 X (e2a 1)
+
(a cos(nx) n sin(nx))
2a
a2 + n2
n>1
A. Bouarich
92
b) Coiffecients de Fourier de la fonction x 7 cos(x)

Soit 6 Z est un reel fixe. Calculons les coefficients de Fourier de la fonction 2-periodique
qui concide avec la fonction g(x) = cos(x) sur [0, 2].
Figure 5.5 Le graphe de la fonction 2-periodique cos(0.75x)
Pour calculer les coefficients de Fourier de la fonction g nous allons calculer ses coefficients
de Fourier complexes en procedant par integration par partie.
cn =
=
=
=
Z 2
Z 2
1
1
inx
g(x)e
dx =
cos(x)einx dx
2 0
2 0
Z 2
i2
h sin(x)
1
in sin(x) inx
einx
e
dx
2
2 0
0
Z 2
sin(2)
in h cos(x) inx i2
in cos(x inx
+
e
e
dx
2
2
0
0
sin(2)
in
n2
+
(1
cos(2)
+
cn
2
22
2
De la dernière linge de ce calcul on deduit que a0 =

cn =
sin(2)
et que pour tout entier n > 1,
2
sin(2)
in
an ibn
(
+
(1 cos(2)) =
2
2
2
n
2
2
2
Donc, les coefficients de Fourier de la fonction 2-periodique definit sur [0, 2] par cos(x)
sont donnes par,
an =
sin(2)
(2 n2 )
et
bn =
n(1 cos(2))
(2 n2 )
La serie de Fourier associee `

a la fonction 2-periodique cos(x) a pour expression :
sin(2) X sin(2) cos(nx) n(1 cos(2)) sin(nx)
+
2
(2 n2 )
n>1
c) Coiffecients de Fourier dune fonction constante par morceaux
Calculons les coefficients de Fourier de la fonction impaire T-periodique qui concide avec la
fonction h(x) = 1 sur lintervalle ]0, T/2].
A. Bouarich

93
Figure 5.6 Le graphe dune fonction impaire 2-periodique et constante
Puisque la fonction h(x) est impaire on deduit que pour tout entier n N, an = 0. Tandis
que les coefficients bn se calculent par integration par partie comme suit :
bn =
2
T
2
T
h(x) sin(
0
2nx
)dx
T
Z
2nx
4 T/2
2nx
h(x) sin(
)dx =
h(x) sin(
)dx
T
T 0
T
T/2
Z
4 T/2
2nx
4 h T
2nx iT/2
2 1 (1)n
sin(
)dx =
cos(
)
= (
).
T 0
T
T 2n
T
n
n
0
Z
T/2
Les coefficients de Fourier de la fonction h(x) sont finalement donnes par les expressions :
n N, an = 0,
n > 1, b2n = 0 et
n > 0, b2n+1 =
4
.
(2n + 1)
Ainsi, en consequence du calcul precedent on conclut que la serie de Fourier associee `

a la
fonction 2-periodique impaire egale `
a un sur [0, ] est donnee par lexpression
4 X sin((2n + 1)x)
n>0
2n + 1
Exercice 84. Donner le developpement en serie de Fourier en sinus (resp. cosinus) des
fonctions 2-periodiques suivantes :
f (x) = x, g(x) = x2 , h(x) = x, k(x) = x( x),
x [0, ].
Exercice 85. 1) Donner le developpement en serie de Fourier en cosinus de la fonction

2-periodique
f (x) = sin(x),
x [0, ]
2) Donner le developpement en serie de Fourier en sinus de la fonction 2-periodique
g(x) = cos(x),
x [0, ]
Exercice 86. Soit T > 0. Pour tout couple de nombres reels a et b on definit une fonction
F : R R T-periodique par les expressions,
0 si
T/2 6 x < T/4
1 si
T/4 < x < T/4
F(x) =
a si
T/4 < x < T/2
b si x = T/4 ou x = T/4.
A. Bouarich
94
1) Tracer le graphe de la fonction F.

2) Calculer les coefficients de Fourier de la fonction T-periodique F.
Exercice 87. Calculer les coefficients de Fourier de la fonction f : R R 2-periodique
definie par,
(
0
si < x < 0
f (x) =
2
x
si
0 < x < .
5.3
Probl`
eme de convergence des s
eries de Fourier
Rappelons que dans la section precedente `

a la donnee dune fonction T-periodique f : R R
nous lui avons associe la serie de Fourier suivante
n=+
X
a0 X
+
(an cos(nx) + bn sin(nx)) =
cn einx
2
n=
n>1
sans sinteresser `
a sa convergence. En effet, cest dans cette section quon se propose detudier
la convergence dune serie de Fourier et calculera aussi sa limite simple.
Pour regler ces qusetions nous allons suivre la methode de Dirichlet qui permet decrire la
somme partielle dune serie de Fourier sous la fomre dune integrale simple definie qui depend
de la fonction periodique donnee et dune fonction remarquable appelee noyau de Dirichlet.
Ensuit, cest gr
ace au noyau de Dirichlet que nous degagerons les conditions suffantes qui
assureront la convergence de la serie de Fourier vers la fonction periodique donnee au depart.
5.3.1
Convergence des coefficients de Fourier
Lemme 4 (Lebesgue). Soit f : [a, b] R une fonction bornee et integrable au sens de

Riemann. Alors les fonctions definient par les integrales suivantes,
C() =
f (t) cos(t)dt
et
S() =
f (t) sin(t)dt
tendent vers zero quand le reel tend vers linfini.

Demonstration. Admise.
Corollaire 16. Si f : R R est une fonction T-periodique integrable sur [0, T] alors ses
coefficients de Fourier an et bn tendent vers zero `
a linfini i.e. :
T
2
lim an = lim
n+
n+ T
2
lim bn = lim
n+
n+ T
f (t) cos(nt)dt = 0
0
et
f (t) sin(nt)dt = 0
0
Exercice 88. Soit f : R R une fonction 2-periodique et de classe C k sur ]0, 2[ avec
k > 1.
A. Bouarich
Problème de convergence des series de Fourier
95
1) Demontrer que pour tout entier n > 1 le module des coefficients de Fourier complexes de
f est donne par,
Z 2
| cn (f (k) ) |
1
| cn (f ) |=
et
que
|
c
(f
)
|6
| f (k) (t) | dt
n
nk
2nk 0
2) En deduire que les coefficients de Fourier de la fonction f tendent vers zero plus rapidement
1
que la suite numerique k .
n
3) Demontrer que si f est de classe C 2 alors la serie de Fourier de f converge normalement.
5.3.2
Th
eor`
eme de convergence de Dirichlet
Soit f une fonction T-periodique. Notons que si dans la somme partielle dordre n > 0 de la
serie de Fourier associee `
a f on remplace les coefficients de Fourier conplexes ck de la fonction
f par leurs expressions integrale on obtient,
Sn (x) =
k=n
X
ck eikx
k=n
k=n
X
1 Z
T
k=n
1
T
T
0

f (t)eikt dt eikx
k=n

X
f (t)
eik(xt) dt.
k=n
Dans la suite pour tout entier n N et pour tout reel t 6

Dn (t) :=
k=n
X
eikt = eint
k=n
2
Z posons
1 ei(2n+1)t
1 eit
1
1
)t
i(n+ )t
2
2
e
e
it
it
e 2 e 2
1
sin((n + )t)
2
t
sin( )
2
i(n+
Ainsi, avec ces notations on deduit que la somme partielle Sn (x) de la serie de Fourier de
f (x) prend la forme integrale suivante,
Z
Z
1 T
1 T
Sn (x) =
f (t)Dn (x t)dt =
f (x + t)Dn (t)dt.
(5.6)
T 0
T 0
D
efinition 16. Pour tout entier n N la fonction periodique definit par lexpression suivante
Dn (t) =
k=n
X
k=n
eikt
1
sin((n + )t)
2
=
t
sin( )
2
sappelle nième noyau de Dirichlet.

A. Bouarich
96
La suite Dn (t) des noyaux de Dirichet possède des proprietes remarquables que nous resumerons dans la proposition suivante.
Proposition 18. Le noyau de dirichlet Dn (x) verifie les proprietes suivantes :
Z
1 T
1. Lintegrale simple,
Dn (t)dt = 1.
T 0
2. Si f est une fonction T-periodique alors la somme partielle dordre n > 0 de sa serie
de Fourier est donnee par lintegrale simple
Sn (x) =
1
T
T/2
(f (x + t) + f (x t))Dn (t)dt
Z
Demonstration. 1) Observer que puisque pour tout entier k 6= 0 lintegrale definie

ekit dt
0
Z
1 T
Dn (t)dt = 1.
est nulle il sensuit que
T 0
2) Observer aussi que si on ecrit la somme partielle Sn (x) en utilisant lexpression integrale
donnee par (5.6) la periodicite de la fonction f (x) et du noyau Dn (x) nous permet dexprimer
Sn (x) par une integrale simple etendue que sur [0, T/2] :
Sn (x) =
=
=
=
1
T
1
T
1
T
1
T
1
f (x + t)Dn (t)dt =
T
T/2
f (x + t)Dn (t)dt +
0
T/2
f (x + t)Dn (t)dt +
T/2
T/2
f (x + t)Dn (t)dt
1
T
T/2
Z 0
f (x + t)Dn (t)dx
1
T
f (x t)Dn (t)dx
T/2
T/2
(f (x + t) + f (x t))Dn (t)dt.
Th
eor`
eme 27 (Theorème de Dirichlet). Soit f : R R une fonction T-periodique integrable
sur le segment [0, T] et qui verifie en plus les conditions suivantes dites de Dirichlet :
1. sur lintervalle [0, T] la fonction f (x) est discontinue seulement sur un ensemble fini de
points 0 6 x1 < x2 < < xn 6 T ;
2. la fonction f (x) est derivable sur les intervalles ouvert ]xi , xi+1 [ [0, T] ;
3. la fonction f (x) admet des derivees `
a gauche et `
a droite en chaque point xi .
Alors, la serie de Fourier de la fonction f (x) converge simplement vers la fonction
x R,
f (x+ ) + f (x )
a0 X
=
+
(an cos(nx) + bn sin(nx)),
2
2
n>1
o`
u f (x+ ) (resp. f (x )) designe la limite `
a droite (resp. la limite `
a gauche) de la fonction
f (x) au point x R.
A. Bouarich
97
Demonstration. Pour calculer la somme de la serie de Fourier associee `

a une fonction f qui
est T-periodique et verifiants les conditions de Dirichlet nous allons etudier la limite simple
de la suite de fonctions
f (x+ ) + f (x )
Sn (x)
2
tout en utilisant lexpression integrale de la somme pertielle (cf (5))
1
Sn (x) =
T
T/2
(f (x + t) + f (x t))Dn (t)dt
Notons que puisque le noyau de Dirichlet Dn (x) est T-periodique et paire son integrale sur
Z
1 T/2
1
la moitie de la periode est egale `
a
Dn (t)dt = . Ainsi, on voit que pour toute entier
T 0
2
n on peut ecrire :
Z
f (x+ ) + f (x )
1 T/2
Sn (x)
=
(f (x + t) f (x+ ))Dn (t)dt
2
T 0
Z
1 T/2
+
(f (x t) f (x ))Dn (t)dt
T 0
esignent les fonctions definies respectivement par

Observons que si F+
x et Fx : [0, T/2] R d
les expressions suivantes :
F+
x (t) =
t
f (x + t) f (x+ )
t
t
sin( )
2
F
x (t) =
et
t
f (x t) f (x )
t
t
sin( )
2
on voit que la difference

f (x+ ) + f (x )
Sn (x)
2
1
T
1
T
T/2
T/2
F+
x (t) sin(
(2n + 1)t
)dt
2
F
x (t) sin(
(2n + 1)t
)dt
2
Ainsi, puisque les fonctions F+

ees et integrables sur le segments [0, T/2] le
x et Fx sont born
lemme de Lebesgue (ou son corollaire 4) implique que
1
n+ T
T/2
1
lim
n+ T
T/2
lim
et
0
F+
x (t) sin(
(2n + 1)t
)dt = 0
2
F
x (t) sin(
(2n + 1)t
)dt = 0
2
Par consequent, pour tout x R la serie de Fourier associee `

a la fonction T-periodique f (x)
f (x+ ) + f (x )
a0 X
converge vers lim Sn (x) =
(an cos(nx) + bn sin(nx)).
=
+
n+
2
2
n>1
Corollaire 17. Si f : R R est une fonction T-periodique continue et derivable par morceaux sur [0, T] alors pour tout reel x R,
a0 X
f (x) =
+
(an cos(nx) + bn sin(nx)).
2
n>1
A. Bouarich
98
Le theorème de Dirichlet nous permet de calculer la somme de toutes les series de Fourier
que nous avons etudie dans le paragraphe 2.2.
Exemple 28. 1) Rappelons quau paragraphe 2.2.1, pour tout reel a 6= 0 nous avons determine la serie de Fourier associee `
a la fonction 2-periodique qui concide avec eax sur ]0, 2[,
si on lui applique le theorème de Dirichlet on conclut que
eax =
(e2a 1) 1 X (e2a 1)
(a cos(nx) n sin(nx)),
+
2a
n>1 a2 + n2
x ]0, 2[
(5.7)
Notons que si on porte x = 0 dans cette serie de Fourier on deduit la somme suivante
e2a 1 a X e2a 1
1 + e2a
+
=
,
2a
n>1 a2 + n2
2
a R
a partir de laquelle on deduit aussi que pour tout reel a 6= 0,

`
acoth(a) = 1 + 2a2
X
n>1
1
n2 + a2
(5.8)
Observons aussi que si dans la serie de Fourier de eax on porte x = on obtient la somme
suivante
ea
1
a X (1)n
=
+
e2a 1
2a
n2 + a2
n>1

a lexpression suivante,
X (1)n
a
= 1 + 2a2
Sh(a)
n2 + a2
(5.9)
n>1
2) Si on applique le theorème de Dirichlet `

a la serie de Fouriee assocee `
a la fonction 2periodique qui concide avec la fonction cos(x) sur [0, 2] (cf. 2.2.2) on obtient pour tout
reel x ]0, 2[,
cos(x) =
sin(2) X sin(2) cos(nx) n(1 cos()) sin(nx)

+
2
(2 n2 )
n>1
Pour x = 0 le theorème de Dirichlet nous permet de deduire que la somme

1 + cos(2)
sin(2) sin(2) X
1
=
+
2
2
2
n2
n>1
qui nous permet de voir que pour tout reel 6 Z on a la somme
cotg() = 1 + 22
X
n>1
1
.
n2
(5.10)
De meme, si dans la serie de Fourier de cos(x) on porte x = on obtient la somme,

cos() =
A. Bouarich
sin(2) X sin(2)(1)n
+
2
(2 n2 )
n>1
99

a la somme suivante
X (1)n
= 1 + 22
sin()
2 n2
n>1
(5.11)
3) La serie de Fourier associee `

a la fonction 2-periodique impaire qui concide avec la fonction h(x) = 1 sur [0, ] converge simplement vers la somme :
4 X sin((2n + 1)x)
= 1,
2n + 1
x ]0, [
n>1
(5.12)
Observons que puisque lexpression quon vient detablir est equivalente `

a la suivante
X sin((2n + 1)x)
n>1
on voit que si on prend x =
2n + 1
,
4
x ]0, [
cette somme implique que la serie numerique alternee

2
X (1)n
=
2n + 1
4
n>0
La figure 7 ci-dessous represente le graphe de la somme partielle

Sn (x) =
k=n
4 X sin((2k + 1)x)
2k + 1
k=0
de la serie de Fourier quon vient de determinier pour les valeurs n = 17 et n = 22. Sur
cette figure on voit que le graphe de la somme partielle Sn (x) oscille autour du graphe 6 de
la fonction h(x) tout en cherchant `
a converger vers lui. Il faut noter que lorsque la variable
x sapproche de la discontinuite dela fonction h(x) le graphe de la somme partielle Sn (x)
seloigne legèrement du graphe de h(x). Ce phenomème sexplique par le fait quau voisinage
dune discontinuite de la fonction periodique h(x) sa somme partielle de Fourier ne converge
pas unifomement.
2
1
7
1
1
2
3
Figure 5.7 Le graphe bleu est celui de S17 (x) et le rouge est celui se S22 (x)
A. Bouarich
100
Exercice 89. Soient a < b deux reels et f : R R une fonction 2-periodique definie par,
(
a si < x < 0
f (x) =
b
si 0 < x < .
1) Calculer les coefficients de Fourier de la fonction f .
2) En deduire que pour tout reel x ]0, [ on a la somme
X sin((2n 1)x)
=
.
4
2n
1
n>1
Exercice 90. Soit f la fonction 2-periodiques sur R telle que f (x) =| x | si | x |6 .
1) Calculer les coefficients de Fourier de la fonction f .
4 X cos((2n + 1)x)
2) Montrer que | x |=
.
2
(2n + 1)2
n>1
3) En deduire la somme des series numeriques convergentes
X 1
1
et
.
(2n + 1)2
n2
n>1
n>1
Exercice 91. Soit 6 Z. En considèrant la fonction 2-periodique qui concide sur lintervalle ] , [ avec la fonction sin(x) montrer que pour tout reel | x |< ,
X
2n sin(nx)
sin(x)
(1)n
=
2
2
( n )
sin()
n>1
Exercice 92. Etudier la convergence de la serie de Fourier associee `

a la fonction 1-periodique
definie sur R par g(x) = x [x] o`
u [x] la partie entière du reel x.
Z
Exercice 93. Pour tout k N calculer lintegrale simple
( x) sin(kx)dx. En deduire
0
X sin(kx)
la somme de la serie trigonometrique,
, x R.
k
k>1
Exercice 94. En calculant les coefficients de Fourier de la fonction 2-periodique definie sur
[, ] par | sin(x) | montrer que pour tout reel x R,
| sin(x) | =
=
X cos(2nx) i
2h
12
4n2 1
n>1
8 X (sin(nx))2
4n2 1
n>1
Exercice 95. Refaire les questions de lexercice precedent pour la fonction 2-periodique
definie sur le segment [, ] par | cos(x) |.
Exercice 96. Developper en serie de Fourier la fonction 2-periodique, | sin3 (x) |.
Exercice 97. Demontrer que pour tout reel x [0, ] on a la somme
x( x) =
2 X cos(2nx)
6
n2
n>1
et en deduire la somme des series numeriques convergentes
X 1
X (1)n1
et
.
2
n
n2
n>0
A. Bouarich
n>0
101
Exercice 98. Demontrer que pour tout reel x [0, ] on a la somme

8 X sin((2n + 1)x)
(2n + 1)3
x( x) =
n>0
et en deduire que la somme de la serie numerique convergente
X
n>0
5.3.3
(1)n
3
.
=
(2n + 1)3
32
Th
eor`
eme de la convergence quadratique
Soit f : R R une fonction T-periodique bornee et integrable sur le segment [0, T]. Rappelons
que sous ces hypothèses on pourra associer `
a la fonction f (x) une serie de Fourier dont la
somme partielle dordre n > 0 est donnee par
k=n
Sn (x) =
a0 X
(ak cos(kx) + bk sin(kx))
+
2
k=1
Notons aussi que puisque la fonction f (x) est bornee on pourra trouver un reel M > 0 tel que
pour tout reel x [0, T],
| f (x) |2 6 M | f (x) |
T
0
| f (x) |2 dx 6 M
T
0
| f (x) | dx < +
Ainsi, le but de ca paragraphe est de calculer lintegrale simple definie
| f (x) |2 dx en
fonction des coefficients de Fourier de la fonction f (x).

Z T
| f (x) |2 dx nous allons considerer la suite reelle
Pour calcuer lintegrale simple definie
0
2
n (f ) =
T
| f (x) Sn (x) |2 dx
dont le terme general sappelle lecart quadratique dordre n > 0 de la fonction f . Le nombre
reel n (f ) est fini et il mesure lerreur quon comit lorsque la valeur de la fonction f (x) est
approchee par la nième somme partielle de la serie de Fourier associee `
a f (x).
Lemme 5. Pour tout entier 0 6 k 6 n on a les formules suivantes
Z T
1.
(f (x) Sn (x)) cos(kx)dx = 0 ;
0
2.
(f (x) Sn (x)) sin(kx)dx = 0.
En consequence, pour tout entier n > 0 on a
T
0
(f (x) Sn (x))Sn (x)dx = 0.
Les formules du lemme impliquent la proposition suivante :
A. Bouarich
102
Proposition 19. Soit f : R R une fonction T-periodique et integrable sur [0, T]. Alors,
pour tout entier n > 0 lecart quadratique dordre n > 0 de la fonction f (x) est egale `
a
2
n (f ) =
T
T
0
| f (x) |2 dx
h (a )2 k=n
i
X
0
+
((ak )2 + (bk )2 )
2
k=1
Demonstration. En effet, gr
ace aux resultats du lemme on pouura developer lecart quadratique n (f ) comme suit :
n (f ) =
=
=
=
Z
2 T
| f (x) Sn (x) |2 dx
T 0
Z
Z
2 T
2 T
(f (x) Sn (x))f (x)dx
(f (x) Sn (x))Sn (x)dx
T 0
T 0
Z
Z
2 T
2 T
| f (x) |2 dx
f (x)Sn (x)dx
T 0
T 0
Z
k=n
(a0 )2 X
2 T
| f (x) |2 dx [
((ak )2 + (bk )2 )]
+
T 0
2
k=1
Corollaire 18 (Inegalite de Bessel). Soit f : R R une fonction T-periodique et integrable

sur [0, T]. Alors, les coefficients de Fourier de la fonction f verifient linegalite de Bessel,
Z
(a0 )2 X
2 T
+
((an )2 + (bn )2 ) 6
| f (x) |2 dx.
(5.13)
2
T
0
n>1
Demonstration. Obserer que la propostion 19 implique que lecart quadratique dordre n > 0,
n (f ) > 0. Donc,
k=n
n > 0,
(a0 )2 X
2
+
((ak )2 + (bk )2 ) 6
2
T
k=1
T
0
| f (x) |2 dx
Par consequent, si on fait tendreZ lentier n > 0 vers linfini on obtient linegalite de Bessel :
(a0 )2 X
2 T
+
((ak )2 + (bk )2 ) 6
| f (x) |2 dx.
2
T 0
k>1
De linegalite de Bessel on deduit que pour toute fonction f (x) qui est T-periodique, bornee
et integrable sur le segment [0, T] alors si an et bn designent les coefficient de Fourier de f (x)
X
X
les series numeriques
| an |2 et
| bn |2 convergent. Ceci confirme donc le resultat du
n>0
n>0
lemme de Lebesgue qui affirme que les coefficients de Fourier de la fonction f tendent vers
zero i.e. :
lim an = 0
et
lim bn = 0
n+
n+
Notons que gr
ace `
a cette remarque on deduit que les series trigonometriques,
f (x) =
A. Bouarich
X sin(nx)
n
n>0
et
g(x) =
sin(nx)
Log(n + 1)
n>0
103
converge simplement sur R vers des fonctions 2-periodique mais ne sont pas integrables sur
le segment [0, 2]. Ainsi, on conclut que ces deux series trigonometriques ne sont pas des
series de Fourier.
Le theorème suivant prouve par Parseval montre quen effet linegalite de Bessel est une varie
egalite.
Th
eor`
eme 28 (Identite de Parseval). Soit f : R R une fonction T-periodique et integrable
sur [0, T]. Alors, on a la formule suivante qui sappelle identit
e de Parseval :
2
T
(f (x))2 dx =
(a0 )2 X 2
+
(an + b2n ).
2
(5.14)
n>1
Demonstration. On donnera quune preuve lorsque la serie de Fourier de f converge uniformement, le cas general sera admis.
a f (x) converEn effet, si la suite des sommes partielles Sn (x) de la serie de Fourier associee `
gence uniformement sur [0, T] vers la fonction f (x) alors en faisant tendre lentier n > 0 vers
linfini dans la suite numerique,
n (f ) =
=
2
on en deduit que
T
2
T
2
T
T
0
T
0
| f (x) Sn (x) |2 dx
k=n
(a0 )2 X
| f (x) | dx [
+
((ak )2 + (bk )2 )],
2
| f (x) |2 dx =
k=1
(a0 )2 X 2
+
(an + b2n ).
2
n>1
Ci-dessous, nous appliquerons la formule de Parseval pour calculer la somme de certaines

series numeriques remarquables.
Exemple 29. 1) Dans cet exemple nous allons calculer la somme des deux series numeriques,
X 1
n2
et
n>1
X
n>1
1
(2n + 1)2
Pour cela considerons la fonction 2-periodique qui concide sur la periode [, ] avec la
fonction impaire f (x) = x. Donc, les coefficient de Fourier an de f (x) sont nuls tandis que
ses coefficients de Fourier bn se calculent par lintegrale definie,
Z
Z
1
2
bn =
x sin(nx)dx =
x sin(nx)dx

0
Z
2
cos(nx)
cos(nx)
(1)n1
=
[x
dx] = 2
+
n
n
n
0
0
Notons que daprès le theorème de Dirichlet on obtient la somme suivante
x ] , [,
A. Bouarich
x=
X (1)n1
n>1
sin(nx)
104
Notons aussi que si on applique la formule de Parseval `

a la fonction f (x) sur lintervalle
[, ] on trouve que
1
x2 dx =
X
(bn )2
X 1
2 2
=4
3
n2
n>1
Donc, la serie de Riemann
n>1
X 1
2
=
2
n
6
n>1
Dautre part, observons que la serie de Riemann
X 1
peut secrire sous la forme
n2
n>1
X 1
X
1
1 2 X
1
2 X 1
=
=
+
=
+
2
2
2
6
n
(2n)
(2n + 1)
4 6
(2n + 1)2
n>1
n>0
n>1
n>1
Par consequent, la serie de Riemann

X
n>1
1
2
=
(2n + 1)2
8
2) Dans cette exemple, nous allons calculer la somme des deux series de Riemann
X (1)n1
et
n2
n>1
X 1
n4
n>1
en utilisant la serie de Fourier de la fonction 2-periodique qui concide sur la periode [, ]

avec la fonction g(x) = x2 .
Notons que puisque la fonction g(x) est paire ses coefficients de Fourier bn sont nuls tandis
que les coefficients an se calculent par integration par parties comme suit :
2
a0 =
et pour tout entier n > 1,

an =
=
=
=
x2 dx =
2 2
3
Z
Z
1 2
2 2
x cos(nx)dx =
x cos(nx)dx

0
Z
2 h x2 sin(nx) i
2x sin(nx)
dx
n
n
0
0
Z

2 h 2x cos(nx) i
2
cos(nx)dx
2
n2
0
0 n
(1)n
4 2
n
Ainsi, daprès le theorème de Dirichlet, puisque la fonction g : R R est continue donc sa

serie de Fourier converge en tout point x [, ] vers
x2 =
A. Bouarich
X (1)n
2
+4
cos(nx).
3
n2
n>1
105
Donc, si on porte x = 0 dans la serie de Fourier precedente on obtient la somme

X (1)n1
n2
n>1
2
12
Enfin, observons que si on applique la formule de Parseval `

a la fonction g(x) et `
a ses coefficients de Fourier on obtient :
Z
1 4
(a0 )2 X
+
x dx =
(an )2

2
n>1
2 4
5
2 4 X 16
+
9
n4
n>1
Ainsi, après simplification on conclut que la serie de Riemann

X 1
4
=
n4
90
n>1
Exercice 99. Soit ]0, [ un reel fixe. On definit sur R une fonction 2-periodique
(
2
f (x) =
0
si
x [, ]
si
x ], 2 [
1) Calculer les coefficients de Fourier de la fonction f (x).

2) La serie de Fourier converge-t-elle sur R ?
3) Determiner en fonction de la somme de chacune des series numeriques,
X sin(n)
n>1
et
X sin2 (n)
n>1
n2
Exercice 100. Soit f : R R la fonction 2-periodique definie pour tout reel x [, ]

par f (x) = x3 2 x.
1) Calculer les coefficients de Fourier de f (x).
2) Determiner la somme de la serie de Fourier de f (x).

X
3) En deduire la somme des deux series numeriques
X 1
(1)n
et
.
(2n + 1)3
n6
n>0
n>1
Exercice 101. Soit f : R R une fonction de classe C 2 , 2-periodique et telle que

Z 2
f (t)dt = 0
0
On designe respectivement par cn (f ), cn (f ) et cn (f ) les coefficients de Fourier complexes

de f (x), de sa fonction derivee première f (x) et de sa derivee seconde f (x).
1) Calculer les coefficients de Fourier cn (f ) et cn (f ) en fonction de cn (f ).
2) A laide du theorème de Parseval montrer que si pour tout reel
t [0, 2],
A. Bouarich
| f (t) |6| f (t) |

106
alors les coefficients de Fourier cn (f ) = 0, n > 2. En deduire quil existe [0, 2] et

a R+ tels que f (x) = a cos(t + ), t [0, 2].
Z 2
Z 2
3) A laide du theorème de Parseval montrer que
| f (t) | dt 6
| f (t) |2 dt.
0
4) Dans quel cas legalite a-t-elle lieu ?
A. Bouarich
Index
Cercle de convergence, 60
Coefficients de Fourier, 86
Coefficients de Fourier complexes, 88
Comparaison dune serie avec une integrale
simple generalisee, 11
Composition de deux series entières, 68
Conditions de Diriochlet, 95
Convergence normale, 45
Convergence quadratique, 100
Convergence simple, 28
Convergence uniforme, 30
Critère dequivalence des series, 10
Critère de convergence dAbel, 23
Critères de comparaison des series, 8
Limiet inferieure, 62
Limite simple, 28, 44
Limite superieure, 62
Disque de convergence, 60
Domaine de convergence, 28
Second critère de comparaison des series, 9

Serie absolument convergente, 20
Serie alternee, 22
Serie convergente, 4
Serie de Bertrand, 14
Serie de Fourier complexe, 88
Serie de Fourier dune fonction periodique, 87
Serie de Riemann, 12
Serie entière, 57
Serie entière de Taylor, 71
Serie harmonique, 6
Serie numerique, 4
Serie semi-convergente, 20
Series geometriques, 7
Series trigonometriques, 85
Somme de deux series entières, 67
Somme partielle, 4
Suite de fonctions, 28
Ecart
quadratique, 100
Equation
differentielle, 79
Equation
differentielle de Bessel, 82
Equation
differentielle ordianire, 79
Equation
differentielle singulière, 82
Fonction analytique, 71
Fonction de Bessel dindice entier, 84
Fonction de Bessel dindice non entier, 84
Fonction developpable en serie entière, 71
Formule de Hadamard, 62
Formule de Stirling, 26
Formule du double limites, 36
Identite de Parseval, 102
Inegalite de Bessel, 101
A. Bouarich
Noyau de Dirichlet, 94
Premier critère de comparaison des series, 8
Produit de Cauchy de deux series entières, 68
Rayon de convergence, 58, 60
Règle de Cauchy, 16
Règle de DAlembert, 17
Règle de Duhamel, 19
Règle de Gauss, 19
Reste dordre n dune serie, 4
108
INDEX
Theorème dHadamard, 63
Theorème dintegrabilite, 37
Theorème de continuite de la convergence uniforme, 35
Theorème de derivabilite, 40
Theorème dAbel, 50, 58
Theorème dintegrabilite, 49
Theorème de continuite, 49
Theorème de derivabilite, 49
Theorème de Dirichlet, 95
Theorème de Liebniz, 22, 52
Theorème de Weierstrass, 45
Uniformement de Cauchy, 30
A. Bouarich

Poly Suites Series Fonct

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Universit

e Sultan Moulay Slimane

Suites et series de fonctions

Table des mati`

Proprietes des series numeriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Comparaison dune serie avec une integrale simple generalisee . . . . .

R`egles de Cauchy et de DAlembert . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Series absolument convergentes

Convergence simple dune suite de fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Convergence uniforme dune suite de fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . .

Theor`emes fondamentaux sur la convergence uniforme . . . . . . . . . . . . .

Theor`emes fondamentaux de la convergence uniforme . . . . . . . . . . . . .

Proprietes du domaine de convergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Operations sur les series enti`eres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Fonctions dune variable reelle developpables en serie enti`ere . . . . . . . . . .

4.2.2 Exemples de fonctions developpables en serie enti`ere . . . . . . . . . .

Cas dune equation differentielle reguli`ere . . . . . . . . . . . . . . . .

Cas dune equation differntielle singuli`ere . . . . . . . . . . . . . . . .

Coefficients de Fourier dune serie trigonometrique . . . . . . . . . . .

Serie de Fourier associee `

Coefficients de Fourier dune fonction periodique . . . . . . . . . . . .

Exemples classiques de series de Fourier . . . . . . . . . . . . . . . . .

Probl`eme de convergence des series de Fourier . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Convergence des coefficients de Fourier . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Theor`eme de convergence de Dirichlet . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Theor`eme de la convergence quadratique . . . . . . . . . . . . . . . . . 101

3. Si la serie numerique (un , Sn ) converge vers S R (resp. S C) on lui associe la suite

qui sappelle reste dordre n N de la serie numerique (un , Sn ).

Ci-dessous, on donnera quelques conditions necessaires a` la convergence dune serie numerique

Demonstration. Utiliser le fait que le reste dordre n > 0, Rn = S Sn .

Suites et series de fonctions

Les series numeriques

Proposition 2. Pour que la serie numerique de terme general un converge il faut et il

Demonstration. Remarquer que si la suite des sommes partielles Sn =

quune suite croissante converge si et seulement si elle est majoree.

Proposition 4. Si les series numeriques

vn convergent alors pour tous les reels

et la serie de terme general, un + vn , converge.

Exemple 1. 1) Cherchons la nature de convergence de la serie de terme general

Observons que puisque pour tout entier n > 1 le terme general

on en deduit que la somme partielle des n-premiers termes,

somme est egale `

Proprietes des series numeriques

Notons aussi que le reste dordre n > 1 de la serie

Notons que la serie harmonique

3) En deduire que la serie de terme general un (p) converge et calculer sa somme.

Exercice 3. Soient a et b deux nombres complexes fixes tels que a + b 1 6= 0. On consid`ere

Un+2 = aUn+1 + bUn

Suites et series de fonctions

Les series numeriques

2) En deduire que la serie

Un converge si et seulement si la suite recurente Un converge

3) Application : Calculer la somme de la serie

Un quand le terme general Un est defini

par la relation recurente Un+2 = Un+1 + Un avec U0 et U1 C.

Exercice 4. Soient a, b et c des nombres reels tels que a + b + c = 0. Etant

2) Application : Calculer la somme des series numeriques suivantes :

i) Verifier que la somme partielle

ii) En deduire que les deux series

Rn poss`edent la meme nature de convergence.

sappelle serie geometrique de raison q.