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2. ESPACES COMPACTS
UN
HO
Prof. Léonard TODJIHOUNDE
I
DJ
Définition 2.1.1.1
DE
Un espace topologique X est dit compact si :
i) X est séparé
UN
ii) De tout recouvrement ouvert de X on peut extraire un recouvrement fini
de XS; c’est-à-dire, pour toute famille quelconque
S (Oi )i∈I d’ouverts de X telle
HO
que Oi = X, il existe J ⊂ I, J fini, tel que Oi = X.
I
i∈I i∈J
DJ
Proposition 2.1.1.1
ar
i) X est compact
Le
T
ii) Pour toute famille (Fi )i∈I de fermées de X telle que Fi = ø, il existe
T i∈I
J ⊂ I, J fini, tel que Fi = ø.
i∈J T
iii) Pour toute famille (Fi )i∈I de fermées de X telle que Fi 6= ø, ∀J ⊂ I,
i∈J
J fini (on ditTalors que la famille (Fi )i∈I possède la propriété d’intersections
finies), on a Fi 6= ø.
i∈I
Preuve
Montrons que (i) ⇔ (ii).
Supposons X compact et soit (Fi )i∈I une famille de fermées de X telle que
Fi = ø. Posons Wi = Fic .
T
i∈I
Alors la famille (Wi )i∈I constitue un recouvrement ouvert de X.
1
S
Puisque X est compact, il existe une partie finie J ⊂ I telle que X = Wi .
T i∈J
Soit : Fi = ø.
i∈J
Réciproquement supposons
T (ii), et soit (Ui )i∈I un recouvrement ouvert de X.
c
Posons Fi = Ui . Alors Fi = ø, et d’après (ii), il existe une partie finie
T i∈I S
J ⊂ I, telle que Fi = ø. Soit : Ui = X. D’où X est compact.
i∈J i∈J
Corollaire 2.1.1.1
Soient X un espace topologique compact
T et (Fn )n≥1 une suite décroissante
de fermés non vides de X. Alors Fn 6= ø.
DE
n≥1
Preuve
J une partie finie de N∗ et p = max J.
Soient T
On a UN
Fn = Fp 6= ø. Il en résulte que la suite (Fn )n≥1 possède la propriété
HO
n∈J T
d’intersections finies. Puisque X est compact, on a Fn 6= ø d’après la
I
DJ
n≥1
propriété (iii) de Proposition 2.1.1.1.
TO
est compact.
On a la caractérisation suivante :
Proposition 2.1.2.1
Les assertions suivantes sont équivalentes :
i) Le sous-ensemble A est compact dans X.
ii) De tout recouvrement de A par des ouverts de X, on peut extraire un
sous-recouvrement fini de A.
Preuve
Montrons que (i) implique (ii).
Supposons A compact et soit (Oi )i∈I une famille d’ouverts de X qui recouvre
A ; c’est-à-dire telle que
2
S S S
A⊂ Oi . On a alors A = ( Oi ) ∩ A = (Oi ∩ A).
i∈I i∈I i∈I
Par conséquent la famille (Oi ∩ A)i∈I est un recouvrement ouvert de A.
Puisque A est compact, il existe une partie finie J ⊂ I telle que la famille
S
finie (Oi ∩ A)i∈J recouvre encore A. Il en résulte alors l’inclusion A ⊂ Oi .
i∈J
Réciproquement supposons (ii) et soit (Wi )i∈I un recouvrement ouvert du
sous-espace topologique A.
S i ∈ I, il existe un ouvert Oi de
Alors, pour tout S X tel que Wi = Oi ∩ A.
Puisque A = Oi ∩ A, il en résulte que A ⊂ Oi .
i∈I i∈I
Par conséquent, la famille (Oi )i∈I est un recouvrement Sde A par des ouverts
de X. D’après (ii), il existe J ⊂ I, J fini, tel que A ⊂ Oi .
S S i∈J
On a alors A = Oi ∩ A = Wi . Ce qui prouve que le sous-espace
DE
i∈J i∈J
topologique A est compact.
Proposition 2.1.2.2
1 - Toute partie compacte d’un espace séparé est fermée.
2 - Si X est un espace topologique compact, alors toute partie fermée de X
est compacte.
Preuve
1 - Soient A une partie compacte de X séparé et y ∈ Ac .
Pour tout x ∈ A, il existe des ouverts disjoints Wx et Wx0 tels que x ∈ Wx et
y ∈ Wx0 , car X est séparé.
3
S
A ⊂ Wx et puisque A est compacte, il existe J ⊂ A, J fini, tel que
x∈A T 0
Wx est un ouvert contenant y et contenu dans Ac .
S
A⊂ Wx . Alors
x∈J x∈J
Par conséquent Ac est un voisinage de chacun de ses points et est donc ou-
vert ; c’est-à-dire que A est fermée.
DE
On dira qu’une partie A d’un espace topologique X est relativement com-
pacte si son adhérence Ā est compacte.
Proposition 2.1.2.3
DJ
Preuve
on
i) Soit (Ai )i∈I une famille de parties compactes d’un espace topologique
Le
4
2.1.3 - Compacité et continuité
Le résultat suivant montre que les applications continues préservent la com-
pacité.
Théorème 2.1.3.1
Soient X et Y deux espaces topologiques séparés, et
f : X −→ Y une application continue.
L’image par f de toute partie compacte de X est une partie compacte de Y .
Preuve
Soient A une partie compacte de X et (Wi )i∈I un recouvrement de f (A) par
des ouverts de Y .
DE
Puisque f est continue, la famille (f −1 (Wi ))i∈I est un recouvrement
Souvert de
−1
A. A étant compacte, il existe une partie finie J ⊂ I telle que A ⊂ f (Wi ).
UN
S i∈J
Par suite, on a f (A) ⊂ Wi .
HO
i∈J
Corollaire 2.1.3.1
I
DJ
Preuve
d
ar
5
Preuve
Puisque la suite (fn )n≥1 est croissante, on a pour tout n ≥ 1 et tout x ∈ X,
fn (x) ≤ f (x).
Soit ε > 0. Posons : Fn = {x ∈ X / |fn (x) − f (x)| = f (x) − fn (x) ≥ ε}.
Alors (Fn )n≥1 est une suite décroissante de fermées d’intersection vide (à
cause de la convergence simple). Il existe donc un rang n0 tel que, pour tout
n ≥ n0 , Fn = ø. Ce qui implique que, pour tout n ≥ n0 et tout x ∈ X,
|f (x) − fn (x)| < ε. Il s’ensuit que, pour tout n ≥ n0 , sup|f (x) − fn (x)| < ε.
x∈X
Soit : d∞ (fn , f ) < ε, ∀ n ≥ n0 . D’où la suite (fn )n≥1 converge uniformément
vers f .
DE
Théorème 2.1.4.1
UN
Le produit fini d’espaces topologiques compacts est un espace topologique
compact.
I HO
Preuve
DJ
6
Par suite x ∈ J et a ∈ Ux × Vx ⊂ Wix .
Remarque 2.1.4.1
1 - En utilisant l’axiome de choix ou lemme de Zorn, on montre que le résultat
ci-dessus se généralise à un produit quelconque d’espaces compacts.
DE
2.2.1 - Précompacité
UN
Un espace métrique (X, d) est dit précompact si, pour tout réel ε > 0, il
HO
existe un nombre fini de boules de rayon ε recouvrant X ; c’est-à-dire si,
n
I
S
∀ ε > 0 , ∃ x1 , · · · , xn ∈ X / X = B(xi , ε).
DJ
i=1
Le sous-ensemble fini R = {x1 , · · · , xn } s’appelle alors un ε-réseau de X.
TO
Exemple 2.2.1.1
L’intervalle ]0 , 1[ de R est précompact.
En effet, pour tout ε > 0, les boules B( nk , ε), k = 1, · · · , n − 1 avec n > 1ε ,
recouvrent ]0 , 1[.
Proposition 2.2.1.1
i) Toute partie d’un espace métrique précompact est précompacte.
Preuve
7
Les assertions (i) et (ii) sont immédiates.
DE
la compacité. Plus précisément :
Preuve
ar
Soit (X, d) un espace métrique compact et (an )n≥1 une suite dans X. Posons
Le
Fn = {an , an+1 , · · · }.
La famille (Fn )n≥1 est une suite décroissante T de fermés non vides de X. L’es-
pace métrique X étant compact, on a donc Fn 6= ø.
n≥1
T
Soit l ∈ Fn . Alors l ∈ {a1 , a2 , · · · , an , · · · }.
n≥1
Choisissons un rang n1 tel que d(l, an1 ) < 1.
On a aussi l ∈ {an1 +1 , an1 +2 , · · · }. Il existe donc n2 > n1 tel que d(l, an2 ) < 21 .
Par récurrence, il existe nk > nk−1 tel que d(l, ank ) < k1 .
La suite extraite (ank )k converge par construction vers l.
8
Alors il existe un réel ε > 0 tel que X ne soit pas recouvert par un nombre
fini de boules de rayon ε.
Soit x1 ∈ X. Alors X 6= B(x1 , ε). Il existe donc x2 ∈ X tel que d(x1 , x2 ) > ε.
Aussi X 6= B(x1 , ε) ∪ B(x2 , ε). Il existe donc x3 ∈ X tel que d(x1 , x3 ) > ε et
d(x2 , x3 ) > ε. On obtient ainsi par récurrence une suite (xn )n telle que
d(xi , xj ) > ε , ∀ i 6= j.
Il en résulte que la suite (xn )n ainsi construite n’a aucune sous-suite conver-
gente. Ce qui contredit (ii).
La complétude vient du fait que si (an )n est une suite de Cauchy, elle admet
d’après (ii) une sous-suite convergente, et donc converge elle-même.
DE
Supposons X précompact et complet, et soit (Oi )i∈I un recouvrement ouvert
UN
de X. S
Supposons que, pour tout J ⊂ I, J fini, on ait X 6= Oi .
HO
i∈J
n
B(xi , 21 ),
S
L’espace X étant précompact, il existe x1 , · · · , xn ∈ X tels que X =
I
DJ
i=1
et l’une au moins des boules B(xi , 21 ), soit par exemple B(x1 , 12 ), n’est pas
TO
boules de rayons 41 , et l’une au moins de ces boules, soit par exemple B(x2 , 14 ),
ar
La suite (xn )n ainsi obtenue est de Cauchy (à cause de l’inégalité triangulaire
et de la convergence de la série de terme général 21n ).
Puisque X est complet, cette suite converge donc vers un élément l ∈ X.
Soit j ∈ I tel que l ∈ Oj et soit r > 0 tel que B(l, r) ⊂ Oj .
Alors, pour n assez grand B(xn , 21n ) ⊂ B(l, r).
En effet, soit n0 tel que, ∀ n ≥ n0 , d(xn , l) ≤ 2r et 21n ≤ 2r .
Alors, pour tout x ∈ B(xn , 21n ), on a d(x, l) ≤ d(x, xn )+d(xn , l) ≤ 21n + 2r ≤ r.
Mais ceci est impossible, car on à la fois B(xn , 21n ) ⊂ Oj et B(xn , 21n ) non
recouverte par un nombre fini des ouverts Oi .
9
2.2.2 - Parties compactes de R
Nous savons d’après le cours d’Analyse I, que toute suite bornée dans R,
on peut extraire une sous-suite convergente. Il résulte alors du théorème de
Bolzano-Weierstrass ci-dessus que tout segment de R, muni de sa distance
usuelle, est une partie compacte dans R. Le résultat ci-après montre que les
seules parties compactes de R sont les parties fermées et bornées dans R.
Proposition 2.2.2.1
i) Une partie A de R est compacte si et seulement si elle est fermée et bornée
dans R.
DE
A est borné dans R.
Preuve
i) Soit A une partie compacte UN
S de R. Alors A est fermée.
HO
D’autre part, on a A ⊂ ]a − 1 , a + 1[. Il existe alors une partie finie
I
S a∈A
DJ
Corollaire 2.2.2.1
Soient X un espace topologique compact et f : X −→ R une fonction con-
tinue. Alors f est bornée et atteint ses bornes.
Preuve
D’après le Théorème 2.1.3.1, f (X) est compacte dans R, et est donc fermée
et bornée dans R.
10
Corollaire 2.2.2.2
Soient X un espace topologique, A une partie compacte de X et f : A −→ R
une fonction continue sur A.
On suppose que, pour tout x ∈ A, f (x) > 0.
Alors il existe un réel m > 0 tel que f (x) ≥ m, ∀ x ∈ A.
Preuve
Posons m = inf f (A). Puisque A est compact et f continue sur A, f (A) est
compacte ; donc fermée et bornée dans R
Alors m ∈ f (A). Par conséquent m > 0, et pour tout x ∈ A, f (x) ≥ m.
DE
Théorème 2.2.3.1
Une partie de Rn est compacte si et seulement si elle est fermée et bornée
dans Rn . UN
HO
Preuve
I
DJ
Nous donnons ici pour ce cas une démonstration différente de celle donnée
précédemment.
d
ar
11
2.2.4 - Compacité et continuité uniforme
Proposition 2.2.4.1 (théorème de Heine)
Soient (X, d) un espace métrique compact et (Y, d0 ) un espace métrique.
Toute application continue de X dans Y est uniformément continue.
Preuve
Soit ε > 0. Puisque f est continue sur X, pour tout x ∈ X, il existe un réel
0 ε
S ∀ y ∈ X, d(x, y) < 2ηx ⇒ d (f (x), f (y)) < 2 (∗).
ηx > 0 tel que
On a X = B(x, ηx ) et X étant compact, il existe x1 , · · · , xn ∈ X tels que
x∈X
n
S
X= B(xi , ηxi ). Posons η = inf ηxi . On a η > 0.
i=1 1≤i≤n
Soient x, y ∈ X tels que d(x, y) < η. Il existe i0 tel que x ∈ B(xi0 , ηi0 ).
DE
d(y, xi0 ) ≤ d(x, y) + d(x, xi0 ) < η + d(x, xi0 ) < 2ηi0 .
On a donc d’après (∗), d0 (f (x), f (xi0 )) < 2ε .
Par suite UN
HO
d0 (f (x), f (y)) ≤ d0 (f (x), f (xi0 )) + d0 (f (xi0 ), f (y))
I
ε ε
DJ
< + =ε.
2 2
TO
12
Série d’exercices sur le chapitre 2.
Exercice 1
Soit f : (E, d) −→ (E 0 , d0 ) une application dont la restriction à toute partie
compacte de E est continue. Montrer que f est continue.
Exercice 2
Soit f : (E, d) −→ (E 0 , d0 ) une application injective telle que l’image de toute
partie compacte de E est une partie compacte de E 0 .
1. Montrer que f est continue.
2. Donner un contre-exemple dans le cas où f n’est pas injective.
DE
Exercice 3
UN
Soit (E, d) un espace métrique compact et d1 une autre distance sur E.
HO
On suppose qu’il existe un réel k > 0 tel que :
∀ (x, y) ∈ E 2 ; d1 (x, y) ≤ kd(x, y).
I
DJ
Exercice 4
d
ar
(x,y)∈A×B
1. Prouver que η(A, B) = η(A, B̄) = η(Ā, B̄).
2. Montrer que si A est compacte, B fermée et A ∩ B = ø, alors η(A, B) > 0.
3. Donner un contre-exemple si A est seulement fermée.
Exercice 5
Soient (E1 , d1 ) et (E2 , d2 ) deux espaces métriques.
On munit E = E1 × E2 de la distance d = sup(d1 , d2 ).
Montrer que E est compact si et seulement si, E1 et E2 sont compacts.
13
Exercice 6
Soit (E, d) un espace métrique compact et soit f : E −→ E une application
telle que : ∀ (x, y) ∈ E 2 , avec x 6= y, d(f (x), f (y)) < d(x, y).
Montrer que f possède un point fixe unique. (on pourra considérer l’applica-
tion : x ∈ E 7−→ d(x, f (x))).
Exercice 7
Soient E un espace métrique compact, F un espace métrique et f une fonction
continue et bijective de E dans F .
Montrer que la fonction f est un homéomorphisme de E dans F .
DE
Exercice 8
UN
Soient X un espace métrique, Y un espace métrique compact et
f : X × Y −→ R une fonction continue. On pose
HO
M (x) = supf (x, y) et m(x) = inf f (x, y).
y∈Y y∈Y
I
DJ
Exercice 9
d
1. Montrer que pour tout n ∈ N∗ , X contient une partie finie Rn telle que
on
Exercice 10
Soient X un espace métrique compact et f : X −→ X une application
expansive ; c’est-à-dire telle que : d(f (x), f (y)) ≥ d(x, y) , ∀ x, y ∈ X.
On pose f n = f ◦ f ◦ . . . ◦ f (n fois).
1. Soient x, y ∈ X. Montrer qu’il existe une suite strictement croissante (nk )k
d’entiers naturels non nuls telle que les suites (f nk (x))k et (f nk (y))k soient
de Cauchy.
2. En déduire que : i) ∀ ε > 0, ∃ p ∈ N∗ ; d(x, f p (x)) ≤ ε et d(x, f p (y)) ≤ ε.
ii) f est une isométrie de X dans X.
3. Montrer que f est une isométrie de X sur X.
14
Exercice 11
Soient X un espace métrique compact et f : X −→ X une application
surjective et contractive ; c’est-à-dire telle que :
d(f (x), f (y)) ≤ d(x, y) , ∀ x, y ∈ X.
1. Montrer qu’il existe une application g : X −→ X expansive telle que
f ◦ g = IdX .
2. Montrer que f est une isométrie de X sur X.
DE
Exercice 13 UN
HO
Soient X un espace métrique compact, (fn )n une suite de fonctions continues
de X dans R et f : X −→ R une fonction.
I
DJ
2. On suppose que (fn (xn )) converge vers f (x) pour toute suite (xn )n con-
ar
vergeant vers x.
on
i) Montrer que la suite (fλn (xn )) converge vers f (x) pour toute suite stricte-
Le
15