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DE

2. ESPACES COMPACTS
UN
HO
Prof. Léonard TODJIHOUNDE
I
DJ

Institut de Mathématiques et de Sciences Physiques


TO

Département de Mathématiques - Faculté des Sciences et Techniques


Université d’Abomey-Calavi - Rép. du Bénin.
d
ar
on
Le
2.1 - Espaces topologiques compacts
2.1.1 - Généralités
La compacité est une notion qui, tout comme la complétude, permet d’assurer
l’existence de certains objets mathématiques comme la limite d’une suite ou
les extréma d’une fonction numérique. Elle permet également d’étudier une
situation présentant un caractère infini avec des outils aux propriétés ”finies”
et donc plus appréhendables.
Les espaces compacts sont une généralisation aux espaces topologiques de la
notion d’intervalle ”fermé et borné” dans R.

Définition 2.1.1.1

DE
Un espace topologique X est dit compact si :
i) X est séparé

UN
ii) De tout recouvrement ouvert de X on peut extraire un recouvrement fini
de XS; c’est-à-dire, pour toute famille quelconque
S (Oi )i∈I d’ouverts de X telle
HO
que Oi = X, il existe J ⊂ I, J fini, tel que Oi = X.
I

i∈I i∈J
DJ

Nous supposerons de façon implicite dans tout ce chapitre que l’espace


TO

topologique X est séparé.


d

Proposition 2.1.1.1
ar

Les assertions suivantes sont équivalentes :


on

i) X est compact
Le

T
ii) Pour toute famille (Fi )i∈I de fermées de X telle que Fi = ø, il existe
T i∈I
J ⊂ I, J fini, tel que Fi = ø.
i∈J T
iii) Pour toute famille (Fi )i∈I de fermées de X telle que Fi 6= ø, ∀J ⊂ I,
i∈J
J fini (on ditTalors que la famille (Fi )i∈I possède la propriété d’intersections
finies), on a Fi 6= ø.
i∈I

Preuve
Montrons que (i) ⇔ (ii).
Supposons X compact et soit (Fi )i∈I une famille de fermées de X telle que
Fi = ø. Posons Wi = Fic .
T
i∈I
Alors la famille (Wi )i∈I constitue un recouvrement ouvert de X.

1
S
Puisque X est compact, il existe une partie finie J ⊂ I telle que X = Wi .
T i∈J
Soit : Fi = ø.
i∈J
Réciproquement supposons
T (ii), et soit (Ui )i∈I un recouvrement ouvert de X.
c
Posons Fi = Ui . Alors Fi = ø, et d’après (ii), il existe une partie finie
T i∈I S
J ⊂ I, telle que Fi = ø. Soit : Ui = X. D’où X est compact.
i∈J i∈J

La propriété (iii) est la contraposée de (ii). 

Corollaire 2.1.1.1
Soient X un espace topologique compact
T et (Fn )n≥1 une suite décroissante
de fermés non vides de X. Alors Fn 6= ø.

DE
n≥1

Preuve
J une partie finie de N∗ et p = max J.
Soient T
On a UN
Fn = Fp 6= ø. Il en résulte que la suite (Fn )n≥1 possède la propriété
HO
n∈J T
d’intersections finies. Puisque X est compact, on a Fn 6= ø d’après la
I
DJ

n≥1
propriété (iii) de Proposition 2.1.1.1. 
TO

2.1.2 - Parties compactes


d
ar

Soient X un espace topologique et A ⊂ X.


on

On dira que A est une partie compacte de X si le sous-espace topologique A


Le

est compact.
On a la caractérisation suivante :

Proposition 2.1.2.1
Les assertions suivantes sont équivalentes :
i) Le sous-ensemble A est compact dans X.
ii) De tout recouvrement de A par des ouverts de X, on peut extraire un
sous-recouvrement fini de A.

Preuve
Montrons que (i) implique (ii).
Supposons A compact et soit (Oi )i∈I une famille d’ouverts de X qui recouvre
A ; c’est-à-dire telle que

2
S S S
A⊂ Oi . On a alors A = ( Oi ) ∩ A = (Oi ∩ A).
i∈I i∈I i∈I
Par conséquent la famille (Oi ∩ A)i∈I est un recouvrement ouvert de A.
Puisque A est compact, il existe une partie finie J ⊂ I telle que la famille
S
finie (Oi ∩ A)i∈J recouvre encore A. Il en résulte alors l’inclusion A ⊂ Oi .
i∈J
Réciproquement supposons (ii) et soit (Wi )i∈I un recouvrement ouvert du
sous-espace topologique A.
S i ∈ I, il existe un ouvert Oi de
Alors, pour tout S X tel que Wi = Oi ∩ A.
Puisque A = Oi ∩ A, il en résulte que A ⊂ Oi .
i∈I i∈I
Par conséquent, la famille (Oi )i∈I est un recouvrement Sde A par des ouverts
de X. D’après (ii), il existe J ⊂ I, J fini, tel que A ⊂ Oi .
S S i∈J
On a alors A = Oi ∩ A = Wi . Ce qui prouve que le sous-espace

DE
i∈J i∈J
topologique A est compact. 

Exemples - Contre-exemples 2.1.2.1 UN


HO
1-
I

a) Toute partie finie d’un espace topologique est compacte.


DJ
TO

b) Soient (xn )n≥1 une suite convergente dans un espace topologique X et


l ∈ X sa limite. Alors le sous-ensemble A = {xn / n ≥ 1} ∪ {l} est compact.
d
ar

c) Tout segment de R est compact.


on
Le

2 - L’intervalle ouvert ]0 , 1[ de R n’est pas compact, car par exemple la


famille (] n1 , 1 − n1 [)n≥3 est un recouvrement ouvert de ]0 , 1[ dont aucune
sous-famille finie ne recouvre ]0 , 1[.

Proposition 2.1.2.2
1 - Toute partie compacte d’un espace séparé est fermée.
2 - Si X est un espace topologique compact, alors toute partie fermée de X
est compacte.

Preuve
1 - Soient A une partie compacte de X séparé et y ∈ Ac .
Pour tout x ∈ A, il existe des ouverts disjoints Wx et Wx0 tels que x ∈ Wx et
y ∈ Wx0 , car X est séparé.

3
S
A ⊂ Wx et puisque A est compacte, il existe J ⊂ A, J fini, tel que
x∈A T 0
Wx est un ouvert contenant y et contenu dans Ac .
S
A⊂ Wx . Alors
x∈J x∈J
Par conséquent Ac est un voisinage de chacun de ses points et est donc ou-
vert ; c’est-à-dire que A est fermée.

2 - On suppose X compact et A fermée dans X.


Soit (Oi )i∈I un recouvrement de A par des ouverts de X.
La famille (Oi ∪ Ac )i∈I est alors un recouvrementS ouvert de X. S
Puisque X
est compact, il existe J ⊂ I, J fini, tel que X = (Oi ∪ Ac ) = ( Oi ) ∪ Ac .
S i∈J i∈J
Il en résulte que A ⊂ Oi . D’où A est compacte. 
i∈J

DE
On dira qu’une partie A d’un espace topologique X est relativement com-
pacte si son adhérence Ā est compacte.

Intersections et réunions de parties compactes UN


I HO

Proposition 2.1.2.3
DJ

i) Toute intersection de parties compactes est compacte.


TO

ii) Toute réunion finie de parties compactes est compacte.


d
ar

Preuve
on

i) Soit (Ai )i∈I une famille de parties compactes d’un espace topologique
Le

T i ∈ I, Ai est fermée car compacte. T


séparé X. Pour tout
Par conséquent Ai est fermée. Or pour k ∈ I fixé, on a Ai ⊂ Ak .
T i∈I i∈I
Par suite Ai est compacte, car fermée dans Ak compacte.
i∈I

ii) Soient A1 et A2 deux parties compactes de X.


Alors A1 ∪ A2 est séparé.
Soit (Oi )i∈I un recouvrement ouvert de A1 ∪ A2 .
Alors la famille (Oi )i∈I recouvre A1 et recouvre A2 . S
Il existe alors des parties finies J1 et J2 de I telles que A1 ⊂ Oi et
S S i∈J 1
A2 ⊂ Oi . Par suite A1 ∪ A2 ⊂ Oi , avec J = J1 ∪ J2 fini.
i∈J2 i∈J
D’où A1 ∪ A2 est compacte. 

4
2.1.3 - Compacité et continuité
Le résultat suivant montre que les applications continues préservent la com-
pacité.

Théorème 2.1.3.1
Soient X et Y deux espaces topologiques séparés, et
f : X −→ Y une application continue.
L’image par f de toute partie compacte de X est une partie compacte de Y .

Preuve
Soient A une partie compacte de X et (Wi )i∈I un recouvrement de f (A) par
des ouverts de Y .

DE
Puisque f est continue, la famille (f −1 (Wi ))i∈I est un recouvrement
Souvert de
−1
A. A étant compacte, il existe une partie finie J ⊂ I telle que A ⊂ f (Wi ).

UN
S i∈J
Par suite, on a f (A) ⊂ Wi . 
HO
i∈J

Corollaire 2.1.3.1
I
DJ

Soient X un espace topologique compact et Y un espace topologique séparé.


Toute bijection continue de X dans Y est un homéomorphisme.
TO

Preuve
d
ar

D’après le Théorème 2.1.3.1 toute application continue f sur X est fermée.


on

En effet, toute partie fermée F de X est compacte, car X est compact. Et


Le

alors f (F ) est compacte, donc fermée dans Y .


Si de plus f est bijective, alors sa réciproque f −1 est continue sur Y car f
est fermée. D’où f est un homéomorphisme. 

Proposition 2.1.3.1 (théorème de Dini)


Soient X un espace topologique compact, f : X −→ R une fonction continue
et (fn )n≥1 une suite croissante de fonctions continues de X dans R.
On suppose que la suite (fn )n≥1 converge simplement vers f ; c’est-à-dire
que, pour tout x ∈ X, la suite de nombres réels (fn (x))n≥1 converge vers
f (x) dans R. Alors la suite (fn )n≥1 converge uniformément vers f .

5
Preuve
Puisque la suite (fn )n≥1 est croissante, on a pour tout n ≥ 1 et tout x ∈ X,
fn (x) ≤ f (x).
Soit ε > 0. Posons : Fn = {x ∈ X / |fn (x) − f (x)| = f (x) − fn (x) ≥ ε}.
Alors (Fn )n≥1 est une suite décroissante de fermées d’intersection vide (à
cause de la convergence simple). Il existe donc un rang n0 tel que, pour tout
n ≥ n0 , Fn = ø. Ce qui implique que, pour tout n ≥ n0 et tout x ∈ X,
|f (x) − fn (x)| < ε. Il s’ensuit que, pour tout n ≥ n0 , sup|f (x) − fn (x)| < ε.
x∈X
Soit : d∞ (fn , f ) < ε, ∀ n ≥ n0 . D’où la suite (fn )n≥1 converge uniformément
vers f . 

2.1.4 - Produit d’espaces compacts

DE
Théorème 2.1.4.1

UN
Le produit fini d’espaces topologiques compacts est un espace topologique
compact.
I HO

Preuve
DJ

Soient X1 et X2 deux espaces topologiques compacts, et X = X1 × X2 l’es-


TO

pace topologique produit de X1 et X2 .


Alors X1 × X2 est séparé car X1 et X2 le sont.
d

Soit (Wi )i∈I un recouvrement ouvert de X.


ar

Pour tout x = (x1 , x2 ) ∈ X, il existe ix ∈ I tel que x ∈ Wix , et donc des


on

ouverts Ux et Vx de x1 et x2 respectivement tels que Ux × Vx ⊂ Wix .


Le

Fixons x2 ∈ X2 . Soit Y = X1 × {x2 }. Alors la famille (Ux )x∈Y recouvre X1 .


Il existe donc une partie finie Jx2 ⊂T Y telle que la famille finie (Ux )x∈Jx2
recouvre encore X1 . Posons Ax2 = Wix .
x∈Jx2
Alors Ax2 est un ouvert contenant (x1 , x2 ) , ∀x1 ∈ X1 . Faisons varier main-
tenant x2 .
La famille (p2 (Ax2 ))x2 ∈X2 recouvre X2 , où p2 est la projectionn canonique
S de
X1 ×X2 sur X2 . Il existe donc une partie finie K ⊂ X2 telle que X2 = Ax2 .
S x 2 ∈K
Posons J = Jx2 .
Sx2 ∈K S
On a X = (Ux × Vx ) = Wix .
x∈J x∈J
En effet, si a = (a1 , a2 ) ∈ X1 × X2 , il existe x2 ∈ K tel que a2 ∈ Ax2 , puis il
existe x ∈ Jx2 tel que a1 ∈ Ux .

6
Par suite x ∈ J et a ∈ Ux × Vx ⊂ Wix . 

Remarque 2.1.4.1
1 - En utilisant l’axiome de choix ou lemme de Zorn, on montre que le résultat
ci-dessus se généralise à un produit quelconque d’espaces compacts.

2 - La réciproque du théorème ci-dessus est aussi vraie ; c’est-à-dire que si


l’espace produit est compact, alors chacun des espaces topologiques com-
posants ou facteurs est compact comme étant l’image de l’espace produit par
l’application projection correspondante qui est continue.

2.2 - Espaces métriques compacts

DE
2.2.1 - Précompacité
UN
Un espace métrique (X, d) est dit précompact si, pour tout réel ε > 0, il
HO
existe un nombre fini de boules de rayon ε recouvrant X ; c’est-à-dire si,
n
I

S
∀ ε > 0 , ∃ x1 , · · · , xn ∈ X / X = B(xi , ε).
DJ

i=1
Le sous-ensemble fini R = {x1 , · · · , xn } s’appelle alors un ε-réseau de X.
TO

Une partie A d’un espace métrique est dite précompacte si le sous-espace


d
ar

métrique A est un espace métrique précompact.


on
Le

Exemple 2.2.1.1
L’intervalle ]0 , 1[ de R est précompact.
En effet, pour tout ε > 0, les boules B( nk , ε), k = 1, · · · , n − 1 avec n > 1ε ,
recouvrent ]0 , 1[.

Proposition 2.2.1.1
i) Toute partie d’un espace métrique précompact est précompacte.

ii) L’adhérence d’une partie précompacte est précompacte.

iii) Les applications uniformément continues préservent la précompacité ;


c’est-à-dire que l’image d’un espace métrique précompact par une application
uniformément continue est aussi précompacte.

Preuve
7
Les assertions (i) et (ii) sont immédiates.

(iii) Soient X un espace métrique précompact, Y un espace métrique et


f : X −→ Y une application uniformément continue sur X.
Soit ε > 0. L’application f étant uniformément continue sur X, il existe un
réel δ > 0 tel que ∀ x, y ∈ X , d(x, y) ≤ δ ⇒ d(f (x), f (y)) ≤ ε (∗).
n
S
Aussi il existe x1 , · · · , xn ∈ X / X = B(xi , δ), car X est précompact.
i=1
n
S n
S
On a alors f (X) = f (B(xi , δ)) ⊂ B(f (xi ), ε), d’après (∗).
i=1 i=1
D’où f (X) est précompacte. 

L’intérêt de la précompacité est que combinée à la complétude, elle redonne

DE
la compacité. Plus précisément :

Proposition 2.2.1.2 (théorème de Bolzano-Weierstrass)


UN
HO
Soit (X, d) un espace métrique. Les assertions suivantes sont équivalentes :
i) X est compact
I
DJ

ii) De toute suite d’éléments de X, on peut extraire une sous-suite conver-


gente dans X.
TO

iii) X est précompact et complet.


d

Preuve
ar

Montrons que (i) implique (ii).


on

Soit (X, d) un espace métrique compact et (an )n≥1 une suite dans X. Posons
Le

Fn = {an , an+1 , · · · }.
La famille (Fn )n≥1 est une suite décroissante T de fermés non vides de X. L’es-
pace métrique X étant compact, on a donc Fn 6= ø.
n≥1
T
Soit l ∈ Fn . Alors l ∈ {a1 , a2 , · · · , an , · · · }.
n≥1
Choisissons un rang n1 tel que d(l, an1 ) < 1.
On a aussi l ∈ {an1 +1 , an1 +2 , · · · }. Il existe donc n2 > n1 tel que d(l, an2 ) < 21 .
Par récurrence, il existe nk > nk−1 tel que d(l, ank ) < k1 .
La suite extraite (ank )k converge par construction vers l.

Montrons que (ii) implique (iii).


Supposons (ii) et par l’absurde que X n’est pas précompact.

8
Alors il existe un réel ε > 0 tel que X ne soit pas recouvert par un nombre
fini de boules de rayon ε.
Soit x1 ∈ X. Alors X 6= B(x1 , ε). Il existe donc x2 ∈ X tel que d(x1 , x2 ) > ε.
Aussi X 6= B(x1 , ε) ∪ B(x2 , ε). Il existe donc x3 ∈ X tel que d(x1 , x3 ) > ε et
d(x2 , x3 ) > ε. On obtient ainsi par récurrence une suite (xn )n telle que
d(xi , xj ) > ε , ∀ i 6= j.
Il en résulte que la suite (xn )n ainsi construite n’a aucune sous-suite conver-
gente. Ce qui contredit (ii).

La complétude vient du fait que si (an )n est une suite de Cauchy, elle admet
d’après (ii) une sous-suite convergente, et donc converge elle-même.

Montrons que (iii) implique (i).

DE
Supposons X précompact et complet, et soit (Oi )i∈I un recouvrement ouvert

UN
de X. S
Supposons que, pour tout J ⊂ I, J fini, on ait X 6= Oi .
HO
i∈J
n
B(xi , 21 ),
S
L’espace X étant précompact, il existe x1 , · · · , xn ∈ X tels que X =
I
DJ

i=1
et l’une au moins des boules B(xi , 21 ), soit par exemple B(x1 , 12 ), n’est pas
TO

recouverte par un nombre fini des ouverts Oi .


La boule B(x1 , 12 ) étant précompacte est recouverte par un nombre fini de
d

boules de rayons 41 , et l’une au moins de ces boules, soit par exemple B(x2 , 14 ),
ar

n’est pas recouverte par un nombre fini des ouverts (Oi ).


on

On continue ainsi de proche en proche.


Le

La suite (xn )n ainsi obtenue est de Cauchy (à cause de l’inégalité triangulaire
et de la convergence de la série de terme général 21n ).
Puisque X est complet, cette suite converge donc vers un élément l ∈ X.
Soit j ∈ I tel que l ∈ Oj et soit r > 0 tel que B(l, r) ⊂ Oj .
Alors, pour n assez grand B(xn , 21n ) ⊂ B(l, r).
En effet, soit n0 tel que, ∀ n ≥ n0 , d(xn , l) ≤ 2r et 21n ≤ 2r .
Alors, pour tout x ∈ B(xn , 21n ), on a d(x, l) ≤ d(x, xn )+d(xn , l) ≤ 21n + 2r ≤ r.
Mais ceci est impossible, car on à la fois B(xn , 21n ) ⊂ Oj et B(xn , 21n ) non
recouverte par un nombre fini des ouverts Oi . 

9
2.2.2 - Parties compactes de R
Nous savons d’après le cours d’Analyse I, que toute suite bornée dans R,
on peut extraire une sous-suite convergente. Il résulte alors du théorème de
Bolzano-Weierstrass ci-dessus que tout segment de R, muni de sa distance
usuelle, est une partie compacte dans R. Le résultat ci-après montre que les
seules parties compactes de R sont les parties fermées et bornées dans R.

Proposition 2.2.2.1
i) Une partie A de R est compacte si et seulement si elle est fermée et bornée
dans R.

ii) Un sous-ensemble A de R est relativement compact si et seulement si

DE
A est borné dans R.

Preuve
i) Soit A une partie compacte UN
S de R. Alors A est fermée.
HO
D’autre part, on a A ⊂ ]a − 1 , a + 1[. Il existe alors une partie finie
I

S a∈A
DJ

B ⊂ A telle que A ⊂ ]a − 1 , a + 1[.


a∈B
TO

Il en résulte que A est bornée, comme réunion de parties bornées.


Réciproquement soit A une partie fermée et bornée dans R. Alors il existe
d

des réels α et β tels que A ⊂ [α , β].


ar

Il s’ensuit que A est compacte, car fermée dans un compact.


on
Le

ii) Soit A ⊂ R avec Ā compact.


Alors Ā est borné, et par suite A est borné.
Réciproquement si A est borné, alors Ā est borné et est donc compact, car
fermé. 

Corollaire 2.2.2.1
Soient X un espace topologique compact et f : X −→ R une fonction con-
tinue. Alors f est bornée et atteint ses bornes.

Preuve
D’après le Théorème 2.1.3.1, f (X) est compacte dans R, et est donc fermée
et bornée dans R. 

10
Corollaire 2.2.2.2
Soient X un espace topologique, A une partie compacte de X et f : A −→ R
une fonction continue sur A.
On suppose que, pour tout x ∈ A, f (x) > 0.
Alors il existe un réel m > 0 tel que f (x) ≥ m, ∀ x ∈ A.

Preuve
Posons m = inf f (A). Puisque A est compact et f continue sur A, f (A) est
compacte ; donc fermée et bornée dans R
Alors m ∈ f (A). Par conséquent m > 0, et pour tout x ∈ A, f (x) ≥ m. 

2.2.3 - Parties compactes de Rn

DE
Théorème 2.2.3.1
Une partie de Rn est compacte si et seulement si elle est fermée et bornée
dans Rn . UN
HO
Preuve
I
DJ

On sait déjà que toute partie compacte est fermée et bornée.


Pour n = 1, on sait aussi que les parties compactes de R sont les segments.
TO

Nous donnons ici pour ce cas une démonstration différente de celle donnée
précédemment.
d
ar

Soit A une partie fermée et bornée de R.


on

A étant bornée, il existe un intervalle I de R de longueur l tel que A ⊂ I.


Pour tout ε > 0, I peut être recouvert par m sous-intervalles de longueur ml
Le

avec ml < ε ; et chaque sous-intervalle de longueur ml est contenu dans une


boule de rayon ε. Par conséquent A peut être recouvert par un nombre fini
de boules de rayon ε, et est donc précompact.
D’autre part A est complète, car fermée dans un espace complet.
Par suite A est compacte, car complète et précompacte.

Cas général : Soit A une partie fermée et bornée de Rn .


A étant bornée, il existe n intervalles fermés et bornés I1 , · · · , In de R tels
que A ⊂ I1 × I2 × · · · × In .
Les intervalles I1 , · · · , In étant compacts dans R, le produit I1 × I2 × · · · × In
est compact dans Rn .
Il s’ensuit que A est compacte, car fermée dans un compact. 

11
2.2.4 - Compacité et continuité uniforme
Proposition 2.2.4.1 (théorème de Heine)
Soient (X, d) un espace métrique compact et (Y, d0 ) un espace métrique.
Toute application continue de X dans Y est uniformément continue.

Preuve
Soit ε > 0. Puisque f est continue sur X, pour tout x ∈ X, il existe un réel
0 ε
S ∀ y ∈ X, d(x, y) < 2ηx ⇒ d (f (x), f (y)) < 2 (∗).
ηx > 0 tel que
On a X = B(x, ηx ) et X étant compact, il existe x1 , · · · , xn ∈ X tels que
x∈X
n
S
X= B(xi , ηxi ). Posons η = inf ηxi . On a η > 0.
i=1 1≤i≤n
Soient x, y ∈ X tels que d(x, y) < η. Il existe i0 tel que x ∈ B(xi0 , ηi0 ).

DE
d(y, xi0 ) ≤ d(x, y) + d(x, xi0 ) < η + d(x, xi0 ) < 2ηi0 .
On a donc d’après (∗), d0 (f (x), f (xi0 )) < 2ε .
Par suite UN
HO
d0 (f (x), f (y)) ≤ d0 (f (x), f (xi0 )) + d0 (f (xi0 ), f (y))
I

ε ε
DJ

< + =ε.
2 2
TO

Par conséquent f est uniformément continue sur X. 


d
ar
on
Le

12
Série d’exercices sur le chapitre 2.
Exercice 1
Soit f : (E, d) −→ (E 0 , d0 ) une application dont la restriction à toute partie
compacte de E est continue. Montrer que f est continue.

Exercice 2
Soit f : (E, d) −→ (E 0 , d0 ) une application injective telle que l’image de toute
partie compacte de E est une partie compacte de E 0 .
1. Montrer que f est continue.
2. Donner un contre-exemple dans le cas où f n’est pas injective.

DE
Exercice 3
UN
Soit (E, d) un espace métrique compact et d1 une autre distance sur E.
HO
On suppose qu’il existe un réel k > 0 tel que :
∀ (x, y) ∈ E 2 ; d1 (x, y) ≤ kd(x, y).
I
DJ

Montrer que (E, d1 ) est un espace métrique compact.


TO

Exercice 4
d
ar

Soient A et B deux parties d’un espace métrique (E, d).


on

On note η(A, B) = inf d(x, y).


Le

(x,y)∈A×B
1. Prouver que η(A, B) = η(A, B̄) = η(Ā, B̄).
2. Montrer que si A est compacte, B fermée et A ∩ B = ø, alors η(A, B) > 0.
3. Donner un contre-exemple si A est seulement fermée.

Exercice 5
Soient (E1 , d1 ) et (E2 , d2 ) deux espaces métriques.
On munit E = E1 × E2 de la distance d = sup(d1 , d2 ).
Montrer que E est compact si et seulement si, E1 et E2 sont compacts.

13
Exercice 6
Soit (E, d) un espace métrique compact et soit f : E −→ E une application
telle que : ∀ (x, y) ∈ E 2 , avec x 6= y, d(f (x), f (y)) < d(x, y).
Montrer que f possède un point fixe unique. (on pourra considérer l’applica-
tion : x ∈ E 7−→ d(x, f (x))).

Exercice 7
Soient E un espace métrique compact, F un espace métrique et f une fonction
continue et bijective de E dans F .
Montrer que la fonction f est un homéomorphisme de E dans F .

DE
Exercice 8

UN
Soient X un espace métrique, Y un espace métrique compact et
f : X × Y −→ R une fonction continue. On pose
HO
M (x) = supf (x, y) et m(x) = inf f (x, y).
y∈Y y∈Y
I
DJ

Montrer que les fonctions M et m ainsi définies sont continues sur X.


TO

Exercice 9
d

Soit (X, d) un espace métrique précompact.


ar

1. Montrer que pour tout n ∈ N∗ , X contient une partie finie Rn telle que
on

d(x, Rn ) ≤ n1 pour tout x ∈ X.


Le

2. Montrer que X est séparable.

Exercice 10
Soient X un espace métrique compact et f : X −→ X une application
expansive ; c’est-à-dire telle que : d(f (x), f (y)) ≥ d(x, y) , ∀ x, y ∈ X.
On pose f n = f ◦ f ◦ . . . ◦ f (n fois).
1. Soient x, y ∈ X. Montrer qu’il existe une suite strictement croissante (nk )k
d’entiers naturels non nuls telle que les suites (f nk (x))k et (f nk (y))k soient
de Cauchy.
2. En déduire que : i) ∀ ε > 0, ∃ p ∈ N∗ ; d(x, f p (x)) ≤ ε et d(x, f p (y)) ≤ ε.
ii) f est une isométrie de X dans X.
3. Montrer que f est une isométrie de X sur X.

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Exercice 11
Soient X un espace métrique compact et f : X −→ X une application
surjective et contractive ; c’est-à-dire telle que :
d(f (x), f (y)) ≤ d(x, y) , ∀ x, y ∈ X.
1. Montrer qu’il existe une application g : X −→ X expansive telle que
f ◦ g = IdX .
2. Montrer que f est une isométrie de X sur X.

Exercice 12 (forme forte du théorème de Heine)


Soient X et Y des espaces métriques, f : X −→ Y une application continue
et K une partie compacte de X. Montrer que :
∀ ε > 0, ∃ δ > 0 / ∀ x ∈ K , ∀ x0 ∈ X, d(x, x0 ) ≤ δ ⇒ d(f (x), f (x0 )) ≤ ε.

DE
Exercice 13 UN
HO
Soient X un espace métrique compact, (fn )n une suite de fonctions continues
de X dans R et f : X −→ R une fonction.
I
DJ

1. On suppose que la suite (fn )n converge uniformément vers f .


TO

Montrer que si une suite (xn )n de X converge vers un élément x ∈ X, alors


la suite (fn (xn )) converge vers f (x).
d

2. On suppose que (fn (xn )) converge vers f (x) pour toute suite (xn )n con-
ar

vergeant vers x.
on

i) Montrer que la suite (fλn (xn )) converge vers f (x) pour toute suite stricte-
Le

ment croissante (λn )n d’entiers naturels.


ii) Montrer que f est continue et que la suite (fn )n converge uniformément
vers f .

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