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Algèbre - TD9 : Espaces vectoriels et applications linéaires

Exercice 1
Montrer que les vecteurs u1 = (0, 1, 1), u2 = (1, 0, 1) et u3 = (1, 1, 0) forment une base de IR3 .
Trouver dans cette base les coordonnées du vecteur u = (1, 1, 1). ~

 Solution 1
Puisque (u1 , u2 , u3 ) est une famille de trois vecteurs dans un espace de dimension 3, à savoir IR3 , il
suffit de prouver qu’elle est libre. L’équation au1 + bu2 + cu3 = 0 est équivalente successivement aux
systèmes :  
 b+c = 0  b+c = 0
a + c = 0 ⇐⇒ a+c = 0
a+b = 0 a − c = 0 (L3) − (L1) → (L3)
 

 b+c = 0

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⇐⇒ a+c = 0 ⇐⇒ a = b = c = 0.
2a = 0 (L3) + (L2) → (L3)

La famille est libre. Pour trouver les coordonnées du vecteur (1, 1, 1), on doit maintenant résoudre
l’équation (1, 1, 1) = au1 + bu2 + cu3 , qui est successivement équivalente à
 
 b+c = 1  b+c = 1
a + c = 1 ⇐⇒ a+c = 1
a+b = 1 a − c = 0 (L3) − (L1) → (L3)
 


 b+c = 1
⇐⇒ a+c = 1 ⇐⇒ a = b = c = 1/2.
2a = 1 (L3) + (L2) → (L3)

On a donc (1, 1, 1) = 1/2u1 + 1/2u2 + 1/2u3 

Exercice 2
Soit Ek = {(x, y, z) ∈ IR3 /x + y − 2z = k} pour k ∈ IR.
1. Déterminer les réels k pour que Ek soit un sous espace vectoriel de IR3
2. Donner une base de E0 .
3. Soit F = {(x, y, z) ∈ IR3 /x + y − 3z = 0}. Montrer que F est un sous espace vectoriel de IR3 .
Donner une base de F.
4. Déterminer E0 ∩ F.
~

 Solution 2
1. Un sous-espace vectoriel de IR3 contient nécessairement le vecteur nul (0, 0, 0). Ici, on vérifie
facilement que (0, 0, 0) appartient à Ek si et seulement si k = 0. Il reste alors à vérifier que E0

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est bel et bien un sous-espace vectoriel de IR3 .
•Soient u(x, y, z), et v = (x0 , y0 , z0 ) ∈ E0 , c’est à dire x + y − 2z = 0 et x0 + y0 − 2z0 = 0.
Montrons que la somme u + v = (x, y, z) + (x0 , y0 , z0 ) = (x + x0 , y + y0 , z + z0 ) est encore dans
E0 .

(x + x0 ) + (y + y0 ) − 2(z + z0 ) = (x + y − 2z) + (x0 + y0 − 2z0 ) (1)


=0

•Soient u = (x, y, z) ∈ E0 et λ ∈ IR. Montrons que λu = λ(x, y, z) = (λx, λy, λz) est encore
dans E0

(λx) + (λy) − 2(λz) = λ(x + y − 2z) (2)


=0

Conclusion E0 n’est pas vide, est stable par addition et multiplication scalaire, donc c’est un
s.e.v de IR3 .
2. E0 6= IR3 donc c’est un sous espace de dimension 1 ou 2. Soit u = (x, y, z) un vecteur de E0
donc x + y − 2z = 0 donc x = −y + 2z, ainsi
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u = (−y + 2z, y, z) = (−y, y, 0) + (2z, 0, z) = y(−1, 1, 0) + z(2, 0, 1)

Ainsi {(−1, 1, 0), (2, 0, 1)} est une famille génératrice de E0 , il est facile de vérifier qu’il est
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libre donc c’est une base de E0 et dim(E0 ) = 2.


3. Similaire à Question 1.
4. u = (x, y, z) ∈ E0 ∩ F implique x + y − 2z = 0 et x + y − 3z = 0 donc z = 0 et x = −y ainsi

u = (x, −x, 0) = x(1, −1, 0)

Donc
u ∈ Vect{(1, −1, 0)}
ainsi
E0 ∩ F ⊂ Vect{(1, −1, 0)}
et on a
(1, −1, 0) ∈ E0 ∩ F
Donc
Vect{(1, −1, 0)} ⊂ E0 ∩ F
Conclusion E0 ∩ F = Vect{(1, −1, 0)}. et

dim(E0 ∩ F) = 1

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Exercice 3
F = {(x, y, z) ∈ IR3 tel que x + y + z = 0}
1. Montrer que F est un espace vectoriel.
2. Déterminer une base de F.
3. Trouver un supplémentaire de F
4. Mêmes questions avec F = {P ∈ IR3 [X] tel que P0 (0) = P(0) = 0}
~

 Solution 3
1. (a) (0, 0, 0) ∈ F car 0 + 0 + 0 = 0, donc F est non vide.
(b) Si u = (x, y, z) et v = (a, b, c) sont deux éléments de F et λ, β ∈ IR. Montrons que
λu + βv = (λx + βa, λy + βb, λz + βc) ∈ F on a :

(λx + βa) + (λy + βb) + (λz + βc) = λ(x + y + z) + β(a + b + c) = 0.

D’où

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λu + βv = (λx + βa, λy + βb, λz + βc) ∈ F

2. Cherchons une base de F. On a :

(∗) u = (x, y, z) ∈ F ⇐⇒ u = (x, y, −x − y) = x(1, 0, −1) + y(0, 1, −1).

Il découle de la formule précédente (∗) que (v, w) est une base de F, avec v = (1, 0, −1) et
w = (0, 1, −1).
Pour convaincre : De (∗) on (v, w) est génératrice. De plus si xv + yw = 0, de (∗) on a
(x, y, z) = xv + yw = 0R3 . D’où x = y = 0
3. Puisque F est de dimension 2 et IR3 est dimension 3. Donc tout sous espace supplémentaire G
de F est de dimension 1. Il suffit de chercher un vecteur u 6∈ F, par exemple u = (1, 1, 1). D’où
G = Vect(u) = IRu vérifie G ∩ F = {0}. Ainsi G ⊕ F = IR3 .
4. Remarquons d’abord que pour tout P = a + bX + cX2 + dX3 ∈ IR3 [X], on a : P(0) = a et
P0 (0) = b. Donc
F = {cX2 + dX3 / c, d ∈ IR} = Vect(X2 , X3 ).
Donc F est un sous espace vectoriel de IR3 [X] possédant (X2 , X3 ) comme base. Donc son
supplémentaire est Vect(1, X).


Exercice 4      
1 2 3
Montrer que F1 ⊕ F2 = IR3 avec F1 = Vect(3 , 1) et F2 = Vect(2)
2 3 1
~

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 Solution 4     
1 2 3
Posons a =  3  , b =  1  et c =  2 
2 3 1
On a (a, b) est une base de F1 . Car elle est génératrice par définition de F1 et il est claire que a
et b ne sont pas colinéaires.
Puisque c 6= 0 donc c est une base de F2 .
Donc il suffit de montrer que (a, b, c) est une base de IR3 pour conclure que F1 ⊕ F2 = IR3 .
Puisque (a, b, c) contient trois élément et la dimension de IR3 égale à 3, il suffit de montrer que
(a, b, c) est libre. En effet :
       
1 2 3 0
x 3
  +y 1
  +z 2
  =  0 
2 3 1 0

 x + 2y + 3z = 0 L1 ,
⇐⇒ 3x + y + 2z = 0 L2
2x + 3y + z = 0 L3

A.EL GHAZI


 x + 2y + 3z = 0 L1
⇐⇒ −5y − 7z = 0 L2 : L2 − 3L1
−y − 5z = 0 L3 : L3 − 2L1

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 x + 2y + 3z = 0 L1
⇐⇒ −y − 7z = 0 L2
18z = 0 L3 : 5L3 − L2

Donc z = 0, y = 0 et x = 0. D’où (a, b, c) est libre donc c’est une base de IR3 , ainsi F1 ⊕F2 = IR3 .


Exercice 5 — QCM. Parmi les parties suivantes de IR3 , lesquelles sont des sous-espaces vectoriel
de IR3
1. F1 = {(x, y, z) ∈ IR3 : x − 3y + 2z = 0}
2. F2 = {(a, 3b, a + 3b) : a, b ∈ IR}
3. F3 = {(x, y, z) ∈ IR3 : x − y = 0 et x − z = 0}
4. F4 = {(x, y, z) ∈ IR3 : x ≥ 0 et y ≥ 0}
5. F5 = {(x, y, z) ∈ IR3 : x2 − y2 − z2 = 0}
6. F6 = {(x, y, z) ∈ IR3 : x − y = 0 ou x − z = 0}
~

 Solution 5
1. Vrai : les mêmes étapes de la démonstration de l’exercice 3.
2. Vrai : F2 = vect{(1, 0, 1); (0, 3, 3)}
3. Vrai : F3 = vect{(1, 1, 1)}

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4. Faux : car si u ∈ F4 alors −u ∈ / F4 .
5. Faux : car u = (1, 1, 0) ∈ F5 et v = (1, 0, 1) ∈ F5 mais u+v = (2, 1, 1) ∈/ F5 car 22 −11 −11 =
2 6= 0.
6. Faux : car u = (1, 1, 0) ∈ F6 et v = (1, 0, 1) ∈ F6 mais u + v = (2, 1, 1) ∈
/ F6 car x − y 6= 0 et
x − z 6= 0.


Exercice 6
Dire si les applications suivantes sont des applications linéaires :
1. f : IR2 → IR3 , (x, y) 7→ (x + y, x − 2y, 0) ;
2. f : IR2 → IR3 , (x, y) 7→ (x + y, x − 2y, 1) ;
3. f : IR2 → IR, (x, y) 7→ x2 − y2 ;
~

 Solution 6

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1. f est une application linéaire. Prenons u = (x, y) et v = (x0 , y0 ) dans IR2 , et λ ∈ IR. Alors :

f(u + v) = (x + x0 ) + (y + y0 ), (x + x0 ) − 2(y + y0 ), 0) (3)


0 0 0
= x + y, x − 2y, 0) + (x + y , x − 2y , 0) 0
(4)
= f(u) + f(v).

De même,

f(λu) = (λx + λy, λx − 2λy, 0) (5)


= λ(x + y, x − 2y, 0) (6)
= λf(u).

2. f n’est pas une application linéaire car f (0, 0) 6= (0, 0, 0).




3. f n’est pas une application linéaire. En effet,


    
f (1, 0) = 1, f (−1, 0) = 1 et f (0, 0) = 0 6= f (1, 0) + f (−1, 0) .

Exercice 7
On considère l’application linéaire f de IR3 dans IR4 définie par

f(x, y, z) = (x + z, y − x, z + y, x + y + 2z).

1. Déterminer une base de Im(f).


2. Déterminer une base de ker(f).

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3. L’application f est-elle injective ? surjective ?
~

 Solution 7
1. Utilisant la définition de f, on a :

f(e1 ) = (1, −1, 0, 1)


f(e2 ) = (0, 1, 1, 1)
f(e3 ) = (1, 0, 1, 2)

On sait que la famille (f(e1 ), f(e2 ), f(e3 )) est une famille génératrice de Im(f).
Or f(e3 ) = f(e1 ) + f(e2 ) et donc f(e3 ) est combinaison linéaire de (f(e1 ), f(e2 )). Ainsi, la famille
(f(e1 ), f(e2 )) est déjà génératrice de Im(f). De plus, elle est libre car les deux vecteurs sont
non-nuls et ne sont pas proportionnels. On en déduit que (f(e1 ), f(e2 )) est une base de Im(f).
2. On a :  

 x + z = 0 
 x+z = 0
−x + y = 0 y+z = 0
 
(x, y, z) ∈ ker(f) ⇐⇒ ⇐⇒
 y+z = 0  y+z = 0
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 
x + y + 2z = 0 y+z = 0
 

 x = −z
⇐⇒ y = −z
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z = z

On en déduit que le vecteur (−1, −1, 1) engendre ker(f). Comme il est non-nul, c’est une
base de ker(f). En particulier, on trouve que ker(f) est de dimension 1, ce que l’on peut aussi
obtenir en utilisant le théorème du rang.
3. f n’est pas injective, car son noyau n’est pas réduit à {0}. f n’est pas surjective, car son image
n’est pas IR4 tout entier. En effet, la dimension de Im(f) est 2, et non 4.


Exercice 8
Soit E = IR3 . On note B = {e1 , e2 , e3 } la base canonique de E et u l’endomorphisme de IR3
défini par la donnée des images des vecteurs de la base :

u(e1 ) = −2e1 + 2e3 , u(e2 ) = 3e2 , u(e3 ) = −4e1 + 4e3 .

1. Déterminer une base de ker(u). u est-il injectif ? peut-il être surjectif ? Pourquoi ?
2. Déterminer une base de Im(u). Quel est le rang de u ?
3. Montrer que E = ker(u) Im(u).
L
~

 Solution 8

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1. On commence par calculer u(x, y, z). On a

u(x, y, z) = u(xe1 + ye2 + ze3 ) = xu(e1 ) + yu(e2 ) + zu(e3 )

soit
u(x, y, z) = (−2x − 4z, 3y, 2x + 4z).
On a donc
 
 −2x − 4z = 0  x = −2z
(x, y, z) ∈ ker(u) ⇐⇒ 3y = 0 ⇐⇒ y = 0
2x + 4z = 0 z = z
 

On a donc ker(u) = vect(−2, 0, 1) et le vecteur (−2, 0, 1) est une base de ker(u).


ker(u) n’est pas réduit à {0}, et donc l’endomorphisme u n’est pas injectif. Comme u est un
endomorphisme de l’espace vectoriel de dimension finie IR3 , il n’est pas non plus surjectif, car
on a alors

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u injectif ⇐⇒ u surjectif ⇐⇒ u bijectif.

2. On sait, d’après le théorème du rang, que Im(u) est de dimension 2. On sait aussi que
{u(e1 ), u(e2 ), u(e3 )} est une famille génératrice de Im(u). Il suffit donc d’en extraire une famille
libre à deux éléments. Mais on vérifie immédiatement que {u(e1 ), u(e2 )} est une telle famille.
C’est donc une base de Im(u) qui est de rang 2.
3. Il suffit de montrer que la réunion d’une base de ker(u) et d’une base de Im(u) est une base
de IR3 . Autrement dit, avec les calculs réalisés précédemment, il suffit de voir que la famille
{(−2, 0, 1), (−2, 0, 2), (0, 3, 0)} est une famille libre.


Exercice 9
On considère l’application linéaire f : IR3 → IR3 définie par

f(x, y, z) = (2x − 2z, y, x − z)

1. f est-elle une symétrie ? une projection ?


2. Déterminer une base de ses éléments caractéristiques.
~

 Solution 9
1. On vérifie facilement que

f ◦ f(x, y, z) = (2(2x − 2z) − 2(x − z), y, 2x − 2z − x + z) = (2x − 2z, y, x − z) = f(x, y, z).

On a donc f ◦ f = f et f est une projection, sur ker(f) et parallèlement à Im(f).

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2. Déterminons une base de ker(f). On a
 
 2x − 2z = 0  x = z
f(x, y, z) = 0 ⇐⇒ y = 0 ⇐⇒ y = 0
x−z = 0 z = z
 

Une base de ker(f) est donc donnée par le vecteur u = (1, 0, 1).
Déterminons ensuite une base de Im(f). On sait que (f(e1 ), f(e2 ), f(e3 )) est une famille géné-
ratrice de Im(f). Ce n’est pas une base, puisque f(e3 ) = (−2, 0, −1) = −f(e1 ). Posons ensuite
v = (2, 0, 1) = f(e1 ) et w = (0, 1, 0) = f(e2 ). Alors (v, w) est une famille génératrice de Im(f)
et c’est aussi une famille libre : (v, w) est une base de Im(f).

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