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C HAPITRE 1
E SPACES VECTORIELS
Sommaire
4.1 Structure d’espace vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
4.2 Sous-espaces vectoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
4.3 Familles de vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
4.4 Familles libres, familles génératrices, bases . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
+:E×E →E
(x, y) 7→ x + y
·:K×E →E
(α, x) 7→ α · x
1
CHAPITRE 4. ESPACES VECTORIELS
SECTION 4.1. STRUCTURE D’ESPACE VECTORIEL Cours algèbre 1
5) λ · (x + y) = (λ · x) + (λ · y) pour tous λ ∈ K, x, y ∈ E,
6) (λ + µ) · x = λ · x + µ · x pour tous λ, µ ∈ K, x ∈ E,
7) (λ × µ) · x = λ · (µ · x) pour tous λ, µ ∈ K, x ∈ E,
8) 1 · x = x pour tout x ∈ E.
Terminologie et notations
• L’élément neutre 0E s’appelle aussi le vecteur nul. Il ne doit pas être confondu avec l’élément
0 de K. Lorsqu’il n’y aura pas de risque de confusion, 0E sera aussi noté 0.
• La multiplication du vecteur x par le scalaire λ sera souvent notée simplement λx, au lieu de
λ · x.
Exemples.
Proposition 4.1.1.
Soit E un espace vectoriel sur K. Soient x ∈ E et α ∈ K . Alors on a :
1) 0 · x = 0E ,
2) α · 0E = 0E ,
3) (−1) · x = −x,
4) α · x = 0E ⇔ α = 0 ou x = 0E .
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CHAPITRE 4. ESPACES VECTORIELS
SECTION 4.2. SOUS-ESPACES VECTORIELS Cours algèbre 1
On peut remarquer que l’on peut condenser les deux dernières propriétés :
1) F 6= ∅,
2) pour tous λ ∈ K, u, v ∈ F on a αu + v ∈ F .
Exemples.
• (0, 0) ∈ F2 donc F2 6= ∅.
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CHAPITRE 4. ESPACES VECTORIELS
SECTION 4.2. SOUS-ESPACES VECTORIELS Cours algèbre 1
Proposition 4.2.2. Tout sous-espace vectoriel d’un K-espace vectoriel E, muni des opérations de
E, est un K-espace vectoriel.
Démonstration. Exercice.
Remarque 4.2.1. Une partie d’un espace vectoriel n’est pas nécessairement un espace vectoriel.
Considérons en effet l’ensemble E = {(x + 1, x) : x ∈ R}. C’est une partie du R-esapce vectoriel
R2 . Pourtant E n’est pas un espace vectoriel : il n’est pas stable par addition.
A ∩ B = {x ∈ E | x ∈ A et x ∈ B}.
Proposition 4.2.3.
Toute intersection de sous-espaces vectoriels est un sous-espace vectoriel.
Démonstration. Soient E un K-espace vectoriel et (Fi )i∈I une famille de sous-espaces vectoriels
T
de E. Montrons que F = Fi est un sous-espace vectoriel de E.
i∈I
• F 6= ∅ car 0 ∈ F puisque 0 ∈ Fi pour tout i ∈ I.
• Soient x, y ∈ F et α ∈ K.
On a x, y ∈ Fi pour tout i ∈ I, donc αx + y ∈ Fi pour tout i ∈ I. Par suite αx + y ∈ F .
Exemple. On peut remarquer que quels que soient les réels a, b et c, l’ensemble
F = {(x, y, z) ∈ R3 | ax + by + cz = 0} est un sous-espace vectoriel de R3 .
Donc l’ensemble A = {(x, y, z) ∈ R3 | x + y + z = 0 et 2x − y + 3z = 0} est un sous-espace
vectoriel de R3 . Car A = F1 ∩ F2
où F1 = {(x, y, z) ∈ R3 | x + y + z = 0} et F2 = {(x, y, z) ∈ R3 | 2x − y + 3z = 0}.
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CHAPITRE 4. ESPACES VECTORIELS
SECTION 4.2. SOUS-ESPACES VECTORIELS Cours algèbre 1
Remarque 4.2.2.
Par contre, la réunion de deux sous-espaces vectoriels d’un espace vectoriel E n’est pas en général
un sous-espace vectoriel de E.
Contre-exemple :
Considérons par exemple les deux sous-espaces vectoriels A et B de R3 définis par
A = {(x, y, z) ∈ R3 : x = 0} et B = {(x, y, z) ∈ R3 : y = 0}
Théorème 4.2.1.
Si F et G sont deux sous-espaces vectoriels d’un espace vectoriel E alors F +G est un sous-espace
vectoriel de E
Démonstration. Exercice.
F = {(x, y, z) ∈ R3 : x = y = 0} et G = {(x, y, z) ∈ R3 : y = z = 0}
Tout élément de F est de la forme (0, 0, z) et tout élément de G est de la forme (x, 0, 0) avec
x, z ∈ R.
Les sommes d’un élément de F et d’un élément de G sont toutes de la forme (x, 0, 0) + (0, 0, z) =
(x, 0, z).
Réciproquement, tout vecteur (x, 0, z) s’écrit (x, 0, z) = (x, 0, 0) + (0, 0, z). Le vecteur (x, 0, 0) est
dans F et le vecteur (0, 0, z) est dans G. On a donc
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CHAPITRE 4. ESPACES VECTORIELS
SECTION 4.2. SOUS-ESPACES VECTORIELS Cours algèbre 1
Exemple. Pour E = R3 , les sous espaces vectoriels F1 = R × {0} × {0} et F2 = {0} × R × {0}
sont en somme directe.
F1 + F2 = E et F1 ∩ F2 = {0E }
On note alors E = F1 ⊕ F2 .
Solution :. • Comme I et P sont deux sous espaces vectoriels F (R, R), alors 0 ∈ I ∩ P. Par suite
{0} ⊂ I ∩ P.
Maintenant, si f ∈ I ∩ P alors f est paire et impaire, donc, pour tout x ∈ R, f (x) = −f (x),
d’où f = 0. Par suite I ∩ P ⊂ {0}. Ainsi
I ∩ P = {0}.
Exercice. Soient E un K-espace vectoriel et F, G deux sous espaces vectoriels de E tels que
F ∪ G = E. Montrer que : F = E ou G = E.
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CHAPITRE 4. ESPACES VECTORIELS
SECTION 4.3. FAMILLES DE VECTEURS Cours algèbre 1
Exemple.
Dans R4 , posons u1 = (1, 2, 0, 1), u2 = (2, 1, 3, −1), u3 = (3, 3, 3, 0) et u = (5, 4, 6, −1).
1 3 1
Le vecteur u est combinaison linéaire de {u1 , u2 , u3 } puisque u = u1 + u2 + u3 .
2 2 2
Remarquons que cette combinaison linéaire égale à u n’est pas la seule,
par exemple u = u1 + 2u2 = u2 + u3 .
L’ ensemble Vect ((xi )16i6n ) est, au sens de l’inclusion, le plus petit sous-espace vectoriel de E
contenant tous les xi , 1 6 i 6 n.
Exemples.
1) Vect(1) = {λ · 1 | λ ∈ R} = R.
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CHAPITRE 4. ESPACES VECTORIELS
SECTION 4.4. FAMILLES LIBRES, FAMILLES GÉNÉRATRICES, BASES Cours algèbre 1
• A ⊂ B =⇒ Vect(A) ⊂ Vect(B).
• A est un sous-espace vectoriel de E si et seulement si Vect(A) = A.
• Vect(Vect(A)) = Vect(A).
• Vect(A ∪ B) = Vect(A) + Vect(B).
0 1 3
λ + 3λ =0
1 2
P = aX 2 + bX + c = a × X 2 + b × X + c × 1.
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CHAPITRE 4. ESPACES VECTORIELS
SECTION 4.4. FAMILLES LIBRES, FAMILLES GÉNÉRATRICES, BASES Cours algèbre 1
Exemples.
⇔ cX 2 + (b − 2c)X + 2a + b = 0
c=0
⇔ b − 2c = 0 ⇔a=b=c=0
2a + b = 0
3) La famille H = {u = (−1, 1), v = (1, 1), w = (0, −2)} est liée (n’est pas libre). Car u =
(−1, 1) = −(1, 1) − (0, −2) = −v − w.
On rappelle que, pour tout entier naturel n, l’ensemble des polynômes de degré inférieur ou
égal à n et à coefficients dans K se note Kn [X].
Proposition 4.4.1.
• La famille {e1 = (1, 0, · · · , 0), e2 = (0, 1, 0, · · · , 0), . . . , en = (0, 0, · · · , 1)} est une base de Rn ,
appelée base canonique de Rn .
• La famille {1, X, X 2 , · · · , X n } est une base de Kn [X], appelée base canonique de Kn [X].
Démonstration. Exercice.
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CHAPITRE 4. ESPACES VECTORIELS
SECTION 4.4. FAMILLES LIBRES, FAMILLES GÉNÉRATRICES, BASES Cours algèbre 1
Exemples.
Théorème 4.4.1. Soit E un espace vectoriel sur K. Si E admet une base de n vecteurs B =
{v1 , . . . , vn }, alors toute autre base de E a nécessairement aussi n vecteurs.
L’entier n est appelé la dimension de E et on note : dim(E) = n.
Exemples.
1) dim(Rn ) = n.
2) dim(Rn [X]) = n + 1
Proposition 4.4.2. Soit E un K-espace vectoriel de dimension n > 1 et F et G sont deux sous
espaces vectoriels de E. Alors les propriétés suivantes sont équivalentes :
i) E = F ⊕ G
E = F + G
ii)
dim(E) = dim(F ) + dim(G)
F ∩ G = {0E }
iii)
dim(E) = dim(F ) + dim(G)
Théorème 4.4.2.
Soit E un espace vectoriel de dimension n et (e1 , . . . , en ) une base de E. Pour tout x ∈ E, il existe
un unique n-uplet de réels (x1 , . . . , xn ) tel que
n
X
x= xi ei
i=1
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CHAPITRE 4. ESPACES VECTORIELS
SECTION 4.4. FAMILLES LIBRES, FAMILLES GÉNÉRATRICES, BASES Cours algèbre 1
Solution :. On résout l’équation vectorielle αe1 + βe2 + γe3 + δe4 = 0R4 . Ceci revient à résoudre
le système suivant
α + γ + 2δ = 0 (1)
α + γ + 2δ = 0
(1)
−3
(2) + (4) ⇒ α = 2
γ
α + β + δ = 0
(2)
⇔ (3) ⇒ β = 7 γ
4
α + 2β − 2γ = 0 (3)
(1) ⇒ δ = 1 γ
4
α − β + 3γ − δ = 0
(4).
(4) ⇒ γ = 0
On trouve que la seule solution possible est α = β = γ = δ = 0. Donc la famille {e1 , e2 , e3 , e4 } est
libre, et puisque son cardinal est égal à la dimension de R4 , c’est une base de R4 .
Solution :. Soit (α, β, γ) ∈ R3 tel que αP1 + βP2 + γP3 = 0. Montrons que α = β = γ = 0.
⇔ (α + β + γ)X 2 + (β + γ)X + α − β = 0
α−β =0
⇔ β+γ =0
α + β + γ = 0
α=β
⇔ γ = −β ⇔ α = β = γ = 0
α = 0
La famille {P1 , P2 , P3 } est libre, de plus Card(P1 , P2 , P3 ) = 3 = dim(R2 [X]), donc c’est une base
de R2 [X].
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