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"Suite"
Preuve :
Soient S = {x1 , . . . , xn } un système générateur de E et {y1 , . . . , ym } un
système libre dans E. On peut écrire :
y1 = α1 x1 + . . . + αn xn
y2 = β1 y1 + β2 x2 + . . . + βn xn
20
Corollaire 5.2.
Dans un espace vectoriel de dimension finie, toutes les bases ont le
même nombre d’élément.
Preuve :
Soient n et n0 respectivement les nombres d’éléments de deux bases de E.
On a n ≤ n0 et n ≤ n0 , donc n = n0 .
Définition 5.3.
Soit E un K espace vectoriel de dimension finie. Le nombre d’élé-
ments de toute base de E s’appelle la dimension de l’espace vectoriel
E, on le note dimK E ou dim E.
Un espace vectoriel qui ne possède pas de base finie est dit de dimen-
sion infinie. On note dim E = ∞
Proposition 5.4.
Soient E un K espace vectoriel de dimension n et S une famille de
E de cardinal n. Alors on a :
S libre si, et seulement si, S génératrice de E si, et seulement si, S
base de E
Preuve :
Supposons que S est libre. D’après le théorème de la base incomplète il
existe une famille S 0 de E tel que S ∪ S 0 soit une base de E. Or comme
card S = dim E = n alors card S 0 = 0 et S = ∅ c’est-à-dire que S est une
base de E donc génératrice en particulier. Supposons que S est génératrice
de E, on a vu qu’il existe une sous famille S 0 de S qui soit une base de E. Or
card S 0 = dim E = n = card S et par suite S = S 0 est une base de E .Pour
finir les équivalences, on sait que si S est une base de E alors il est libre.
[E1 ∪ E2 ] = E1 + E2
Preuve :
On vérifie facilement que E1 + E2 est un sous espace vectoriel de E contenant
E1 ∪ E2 et contenu dans tout sous espace vectoriel de E contenant E1 ∪ E2 .
22
Preuve :
Supposons que la décomposition de tout élément de F en somme d’un élément
de E1 et de E2 est unique et soit x ∈ E1 ∩ E2 alors comme on a 0 = 0 + 0 =
x + (−x), alors on a x = 0 et E1 ∩ E2 = {0}.
Inversement ; soit x = x1 + x2 = y1 + y2 deux décomposition de x où x1 , y1 ∈
E1 et x2 , y2 ∈ E2 . Alors on a x1 − y1 = −x2 + y2 ∈ E1 ∩ E2 = {0} et donc
x1 = y1 et x2 = y2 et la décomposition de x est unique.
23
Définition 6.4.
Soient E1 et E2 deux sous espaces vectoriels de E, on dit E1 et E2
sont supplémentaires dans E si E1 + E2 = E et E1 ∩ E2 = {0}
c’est-à-dire E1 ⊕ E2 = E.
Théorème 6.5.
Soient F et G deux sous espaces vectoriels de E.
F et G sont supplémentaires dans E si, et seulement si, ∀z ∈ E,
∃!(x, y) ∈ F × G tels que z = x + y.
Preuve :
(⇒) Si z ∈ E = F + G alors il existent x ∈ F et y ∈ G tels que z = x + y.
Si de plus z = x0 + y 0 avec x0 ∈ F et y 0 ∈ G, alors x − x0 = y 0 − y, d’une part
x − x0 ∈ F et d’autre part y 0 − y ∈ G, donc x − x0 = y 0 − y ∈ F ∩ G = {0},
d’où x = x0 et y = y 0 .
(⇐) la propriété d’existence implique que E = F + G. Soit x ∈ F ∩ G, on a
x = x + 0 = 0 + x et puisque l’écriture est unique alors x = 0.
Preuve :
Soit {a1 , . . . , ap } une base de E1 . D’après le théorème de la base incomplète, il
existe une famille libre {bp+1 , . . . , bn } de E telle que B = {a1 , . . . , ap , ap+1 , . . . , bn }
soit une base de E. Soit E2 = [bp+1 , . . . , bn ]. tout élément x de E s’écrit d’une
manière unique sous la forme x = λ1 a1 + . . . + λp ap + λp+1 ap+1 + . . . λn an car
B est une base de E. Donc x s’écrit d’une manière unique comme somme
d’un vecteur de E1 et d’un vecteur de E2 ; c’est-à-dire E = E1 ⊕ E2 .
On en déduit les corollaires suivants :
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Corollaire 6.7.
E = E1 ⊕ E2 si, et seulement si, la réunion de toute base de E1 avec
toute base de E2 forme une base de E.
Corollaire 6.8.
Soit E = E1 ⊕E2 de dimension finie. Alors dim E = dim E1 +dim E2 .
1.7 Exercices
Exercice 1 :
On munit R3 de l’addition composante par composante définie
par :
25
Solution:
1. Pour les deux lois définies dans 1), R3 n’est pas un R-espace vectoriel
car, par exemple, 1.(1, 1, 1)(= (1, 0, 0)) 6= (1, 1, 1).
2. a) Voir cours.
3
b) Q√ n’est pas un sous 3R-espace √ vectoriel de √ R3 car,
√ √ par exemple,
2 ∈ R, (1, 1, 1) ∈ Q , mais 2.(1, 1, 1) = ( 2, 2, 2) ∈ / Q3 .
c) L’ensemble E n’est pas un sous R-espace vectoriel de R3 car, par
exemple, (0, 0, 1) ∈ E et (1, 0, 0) ∈ E, mais (0, 0, 1) + (1, 0, 0) =
(1, 0, 1) ∈
/ E.
D’autre part, on a :
F = { (x, y, z) ∈ R3 / x + y = 0}
= { (x, −x, z) ∈ R3 / x, z ∈ R}
= { x(1, −1, 0) + z(0, 0, 1) / x, z ∈ R}
=< {e1 , e2 } >
qui est un sous R-espace vectoriel de R3 engendré par {e1 , e2 }, avec
e1 = (1, −1, 0) et e2 = (0, 0, 1).
On vérifie que {e1 , e2 } est un système libre, et comme on a
F =< {e1 , e2 } >, c’est à dire que {e1 , e2 } engendre F , alors c’est
une base de F . Ainsi, dim F = 2.
Exercice 2 :
Soit RR le R-espace vectoriel des applications de R vers R muni
des lois :
avec f, g ∈ RR et r ∈ R.
1. Montrer que Fp = { L’ensemble des applications paires de
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avec f, g ∈ RR et r ∈ R.
1. Soit Fp l’ensemble des applications paires de RR . C’est clair que si
f, g ∈ Fp et r ∈ R, alors on a f + g ∈ Fp et rf ∈ Fp . D’où, Fp est un
sous R-espace vectoriel de RR .
2. On montre de même que l’ensemble des applications impaires de RR
est un sous R-espace vectoriel de RR .
Montrons que Fp ⊕ Fi = RR . Pour cela, on doit montrer que Fp ∩ Fi =
{θ} et Fp + Fi = RR , où θ est l’application nulle.
Soit f ∈ Fp ∩ Fi et x ∈ R. On a f (−x) = −f (x) (car f ∈ Fi ) et
f (−x) = f (x) (car f ∈ Fp ) de sorte que f (x) = −f (x) et donc f = θ.
D’où Fp ∩ Fi = {θ}.
Reste à montrer que Fp + Fi = RR . C’est clair que Fp + Fi ⊆ RR .
Inversement, soit f ∈ RR . On a :
1 1
f (x) = f (x) + f (−x) + f (x) − f (−x)
2 2
1 1
et f (x)+f (−x) ∈ Fp et f (x)−f (−x) ∈ Fi . D’où Fp ⊕Fi = RR .
2 2
Exercice 3 :
Soit H = {ax2 +bx+c tel que a, b, c ∈ R}, où x est une indéterminée
sur R.
1. Vérifier que H est un R-espace vectoriel.
2. Soient f1 , f2 et f3 des fonctions de H définies par :
27
Solution:
1. On a H ⊆ RR qui est un R-espace vectoriel. De plus, H =< {1, x, x2 } >
est donc H est un sous-espace vectoriel de RR engendré par B =
{1, x, x2 }. On vérifie facilement que B est libre et donc B est une base
de H.
2. a) On a Card {f1 , f2 , f3 } = dim H (= 3). Ainsi, pour montrer que
S = {f1 , f2 , f3 } est une base de H, il suffit de montrer que S =
{f1 , f2 , f3 } est libre.
Soit alors a, b, c ∈ R tel que af1 + bf2 + cf3 = θ, c’est à dire que :
ax2 + b(x − 1)2 + c(x + 1)2 = θ et donc (a + b + c)x2 + 2(−b + c)x +
(b + c)1 = θ. Ainsi, et comme (x2 , x, 1) est libre, alors on a :
a + b + c
=0
−b + c = 0
b+c =0
de sorte que a = b = c = 0.
Ainsi, S = {f1 , f2 , f3 } est une base de H.
b) Cherchons les coordonnées (a, b, c) de la fonction g(x) = 12 dans
la base S = {f1 , f2 , f3 }. On a :
D’où le système :
a + b + c =0
2(−b + c) = 0
b+c = 12
c’est à dire que :
28
Exercice 4 :
Soient E un espace vectoriel et n un entier naturel non nul.
Montrer que toute partie de n + 1 vecteurs de E, combinaison
linéaire de n vecteurs, est liée.
(car Card (B) = n et B engendre < B >), absurde. Ainsi S est liée.
Exercice 5 :
Soient E un espace vectoriel sur R et a, b, c ∈ E. On pose :
u = b + c, v = a + c, w = a + b.
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Exercice 6 :
Soit E le R-espace vectoriel définie par E = {ax3 + bx2 + cx +
d tel que a, b, c, d ∈ R}, où x est une indéterminée sur R, et soient
F = {(x − 1)2 (ax + b) tel que a, b ∈ R} et G = {(x + 1)2 (ax +
b) tel que a, b ∈ R}.
1. Montrer que F et G sont deux sous-espaces vectoriels de
E.
2. Donner une base B1 de F et une base B2 de G.
3. En déduire que E = F ⊕ G.
30
ae1 + be2 + cf1 + df2 = ax(x − 1)2 + b(x − 1)2 + cx(x + 1)2 + d(x + 1)2
= (a + c)x3 + (−2a + b + 2c + d)x2 + (a − 2b + c + 2d)x + (b + d).
Dès lors, on a le système suivant :
a + c =0
a = −c
−2a + b + 2c + d
=0 b
= −d
a − 2b + c + 2d
ou encore
=0
4c = 0
b + d =0
4d = 0.
C’est à dire que a = b = c = d = 0.
Ainsi, B1 ∪ B2 est libre. De plus, Card (B1 ∪ B2 ) = 4 = dim E, donc
B1 ∪ B2 est une base de E, ce qui achève la preuve de l’exercice.
Exercice 7 :
Soit E le sous R-espace vectoriel de R3 engendré par
{(1, 2, 0), (0, 1, 1), (1, 0, −2)}. Déterminer une base de E et déduire
la dimension de E.
Applications linéaires
Définition 1.1.
Une application f : E → E 0 est dite linéaire si :
1. ∀x, y ∈ E ; f (x + y) = f (x) + f (y),
2. ∀α ∈ K, ∀x ∈ E ; f (αx) = αf (x).
Exemples :
1. L’application f : R3 → R, définie par f (x, y, z) = x + y + 2z est
linéaire.
2. Soit E l’espace vectoriel des application de R vers R, l’application
f : E → R définie par f (g) = g(1) est linéaire.
Propriétés 1.2.
Soit f : E → E 0 une application linéaire, alors :
1. f (0) = 0,
2. f (x − y) = f (x) − f (y).
Preuve :
Proposition 1.3.
Soit f : E → E 0 une application , on a équivalence entre :
1. f est linéaire,
2. f (x + αy) = f (x) + αf (y).
Preuve :
1. ⇒ 2. Si f est linéaire, alors f (x + αy) = f (x) + f (αy) = f (x) + αf (y).
2. ⇒ 1. f (x + y) = f (x + 1.y) = f (x) + 1.f (y) = f (x) + f (y), et f (αx) =
f (0+αx) = f (0)+αf (x) = αf (x) (car f (0) = 0, en effet ; f (0) = f (0+1.0) =
f (0) + 1f (0) = 2f (0), donc f (0) = 0). u
t
n
X n
X
Remarque : si f : E → E 0 est linéaires alors f ( α i xi ) = αi f (xi ).
i=1 i=1
Définition 1.4.
L’ensemble des applications linéaires de E dans E 0 se note L(E, E 0 ).
Soit f ∈ L(E, E 0 ), f est dite :
1. isomorphisme si f est bijective, leurs ensemble se note
Isom(E, E 0 ),
2. Endomorphisme de E, si E = E 0 entant que espace vectoriel,
leurs ensemble se note L(E).
3. Automorphisme de E si f est un endomorphisme de E et bi-
jective, leurs ensemble se note Aut(E),
4. Forme linéaire si E 0 = K, leurs ensembles se note L(E, K) où
E ∗ appelé duale de E.
38
Preuve :
Proposition 2.2.
Soit f ∈ L(E, E 0 )
1. f est surjective si, et seulement si, Im(f ) = E 0 ,
2. f est injective si, et seulement si, ker(f ) = {0}.
39
Preuve :
Théorème 2.3.
Tout espace vectoriel E de dimension n est isomorphe à Kn , moyen-
nant le choix d’une base de E
Preuve :
Soit B = {x1 , . . . , xn } une base de E. Tout vecteur x de E s’écrit d’une
façon unique : x = λ1 x1 + . . . + λn xn où les λi ∈ K. Soit ϕ : E → Kn tel que
ϕ(x) = (λ1 , . . . , λn ), où x = λ1 x1 + . . . + λn xn . Cette application est bujective
et l’on vérifie facilement que c’est un homomorphisme. u
t
Corollaire 2.4.
Deux espaces vectoriels de dimension finie sur le même corps K sont
isomorphes si, et seulement si, ils ont même dimension sur K.
40
Preuve :
La correspondance Ψ surjective par construction. Elle est aussi injective,
puisqu’on a :
f (x) = f (x0 ) ⇔ f (x − x0 ) = 0 ⇔ x − x0 ∈ ker f ⇔ x = x0 .
De plus Ψ est linéaire car :
Ψ(λx + uy) = Ψ(λx + uy) = f (λx + uy) = λf (x) + uf (y) = λΨ(x) + uΨ(y).
u
t
On en déduit la proposition suivante :
Proposition 2.6.
Soient E1 et E2 deux sous espaces vectoriels de E tels que E1 ∩ E2 =
{0}, alors
(E1 ⊕ E2 )/E1 ∼
= E2 et (E1 ⊕ E2 )/E2 ∼
= E1
Preuve :
Soit Ψ : E1 ⊕ E2 → E2 telle que Ψ(x1 + x2 ) = x2 . On a Im Ψ = E2 et
ker Ψ = E1 . D’où la proposition puisque Ψ est linéaire. u
t
Preuve :
C’est une conséquence du corollaire précédent et du fait que E/ ker f ∼
= Im f .
Attention : Ne pas en déduire que E est somme directe de ker f et Im f !.
Par exemple, soit E = R2 et f : E → E telle que f (x, y) = (0, x). Dans ce
cas on a : ker f = Im f = {(0, x) | x ∈ R}. u
t
Théorème 3.2.
Soient E, F deux espaces vectoriels de même dimension finie sur le
même corps K et f : E → F une application linéaire. Alors on a :
f injective ⇔ f surjective ⇔ f bijective.
Preuve :
Si f est injective c’est-à-dire ker f = {0}, alors dim ker f = 0, et donc d’après
le théorème de la dimension : dim E = dim Im f +dim ker f ; on a dim Im f =
dim F = n et par suite Im f = F et f est surjective.
Si f est surjective c’est-à-dire Im f = F ,c’est-à-dire dim Im f = dim F = n,
alors le même théorème de la dimension montre que dim ker f = 0 et ker f =
{0} ; c’est-à-dire f est injective. D’où f est bijective.
Enfin trivialement on a si f est bijective, alors f est injective. u
t
Définition 3.3.
Soit f : E → F une application linéaire. On appellle rang de f et on
note rg f ou rang(f ) la dimension de Im f : rg f = dim Im f .
Preuve :
⇒) Trivial.
m
X m
X m
X
⇐) Soit x ∈ E, alors x = xi gi , donc f (x) = f ( xi gi ) = xi f (gi ) =
i=1 i=1 i=1
m m
u
X X
xi g(gi ) = g( xi gi ) = g(x). t
i=1 i=1
Théorème 5.2.
Soit (ei )1≤i≤n une base de E et (ui )1≤i≤n une famille d’éléments de
E 0.
Alors il existe une unique application linéaire f : E → E 0 tel que pour
tout 1 ≤ i ≤ n, f (ei ) = ui
Preuve : n
X
Pour x ∈ E, x s’écrit d’une manière unique sous la forme x = xi ei ,
i=1
n
u
X
l’application f définie par f (x) = xi ui convienne. t
i=1
46
Proposition 5.3.
Soient f ∈ L(E, E 0 ) et F = (ui )1≤i≤n une famille d’éléments de E,
on note f (F) = (f (ui ))1≤i≤n alors :
1. Si f (F) est libre alors F est libre,
2. Si F est liée alors f (F) est liée.
Preuve :
n
X n
X
1. Soient λ1 , . . . , λn ∈ K, tels que λi ui = 0, donc λi f (ui ) =
i=1 i=1
n
X
f( λi ui ) = f (0) = 0, puisque f (F) est libre, λ1 = . . . = λn = 0.
i=1
2. D’après 1.
Proposition 5.4. u
t
Soient f ∈ L(E, E 0 ) et F = (ui )1≤i≤n une famille d’éléments de E,
si F est libre et f injective alors f (F) est libre.
Preuve : n n
X X
Soient λ1 , . . . , λn ∈ K tels que λi f (ui ) = 0, alors f ( λi ui ) = 0, puisque
i=1 i=1
n
u
X
f est injective, λi ui = 0, comme F est libre, on a λ1 = . . . = λn = 0. t
i=1
Proposition 5.5.
Soient f ∈ L(E, E 0 ) et F = (u1 , . . . , un ) une famille d’éléments de
E. Alors
f (Vect(F)) = Vect(f (F))
En particulier si F est génératrice de E alors Im f = Vect(f (ui )i ).
Preuve :
Soit y ∈ f (Vect(F)), il existe x ∈ Vect(F) tel que y = f (x), puisque x ∈
n
X n
X
Vect(F), il existe α1 , . . . , αn ∈ K tels que x = αi ui , donc y = f ( αi ui ) =
47 i=1 i=1
Proposition 5.6.
Soient f ∈ L(E, E 0 ) et G = (ui )1≤i≤n une famille génératrice de E.
Alors
f est surjective si, et seulement si, f (G) est une famille génératrice
de E 0 .
Preuve :
f surjective si, et seulement si, f (E) = E 0 si, et seulement si, f (Vect(G)) = E 0
si, et seulement si, Vect(f (G)) = E 0 si, et seulement si, f (G) est une famille
génératrice de E 0 . u
t
Proposition 5.7.
Soient f ∈ L(E, E 0 ) et B = (ei )1≤i≤n une base de E. Alors
f est un isomorphisme si, et seulement si, f (B) est une base de E 0 .
Preuve :
Si f est un isomorphisme, alors f est surjective, donc f (B) est génératrice de
E 0 , comme f injective et B libre, f (B) est libre, on en déduit que f (B) est
une base de E 0 .
Réciproquement, on suppose que f (B) est une base de E 0 , en particulier f
transforme une famille génératrice en une famille génératrice, et donc elle est
surjective. Soit x ∈ ker f , comme B est une base de E, il existe x1 , . . . , xn ∈ K
n
X n
X
tels que x = xi ei , donc 0 = f (x) = xi f (ei ), puisque f (B) est libre,
i=1 i=1
x1 = . . . = xn = 0, d’où x = 0. u
t
En d’autre terme, une application linéaire est un isomorphisme si, et seule-
ment si, il transforme une base en 48
une base.
Définition 7.1.
Soient F et G deux sous espaces vectoriels supplémentaires dans E
(E = F ⊕ G).
L’application E = F ⊕ G → E, x = xF + xG 7→ xF (xF ∈ F et
xG ∈ G) est appelé la projection sur F parallèlement à G, on le note
pF,G .
F et G sont appelés les éléments caractéristiques de pF,G .
Propriétés 7.2.
Soit p = pF,G alors
1. p ∈ L(E) et p2 = p,
2. ker p = G et Im p = F ,
3. ∀x, y ∈ E, y = p(x) si, et seulement si, y ∈ F et y − x ∈ G.
4. F = ker(p − IdE )
Preuve :
1. Soit x, y ∈ E et α ∈ K, alors x = xF + xG et y = yF + yG avec
xF , yF ∈ F et xG , yG ∈ G. On a donc p(x + αy) = p((xF + αyF ) +
(xG + αyG )) = xF + αxG = p(x) + p(y). D’où pF,G est linéaire. De plus
p2 (x) = p(p(x)) = p(xF ) = p(xF + 0) = xF = p(x).
2. Si x ∈ G, alors x = 0 + x, donc p(x) = 0, d’où x ∈ ker p. Réciproque-
ment, si x = xF + xG ∈ ker p, alors 0 = p(x) = xF , d’où x = xG ∈ G.
il vient alors que ker p = G.
On a p(x) = xF ∈ F , donc Im p ⊆ F . Réciproquement, si x ∈ F (dans
ce cas x = xF ), alors x = x + 0, et donc p(x) = x, par suite x ∈ Im p.
3. ⇒) Notons x = xF + xG avec xF ∈ F et xG ∈ G, la condition y = p(x)
est équivalent à y = xF , d’où y = xF ∈ F et y − x = xF − x = −xG ∈
G.
⇐) Si y ∈ F et y − x ∈ G, alors x = y + (x − y), donc p(x) = y.
|{z} | {z }
∈F ∈G
4. x ∈ F si, et seulement si, p(x) =
51x si, et seulement si, p(x) − x = 0 si,
et seulement si, (p − IdE )(x) = 0 si, et seulement si, x ∈ ker(p − IdE ).
u
t
Définition 7.3.
Soit L(E).
p est dit projecteur si p2 = p
Théorème 7.4.
Soit p un projecteur de E. Alors E = ker p ⊕ Im p.
p est la projection sur Im p parallèlement à ker p.
Preuve :
Soit x ∈ ker p ∩ Im p, alors il existe x0 ∈ E tel que x = p(x0 ) et p(x) = 0, d’où
x = p(x0 ) = p2 (x0 ) = p(p(x0 )) = p(x) = 0.
Soit x ∈ E, on a x = p(x) + (x − p(x)), et p(x) ∈ Im p , x − p(x) ∈ ker p (car
p(x − p(x)) = p(x) − p(p(x)) = p(x) − p(x) = 0). u
t
2.7.2 Symétrie
Définition 7.5.
Soient F et G deux sous espaces vectoriels supplémentaires de E (E =
F ⊕ G).
L’application E = F ⊕ G → E, x = xF + xG 7→ xF − xG est appelé
la symétrie par rapport à F parallèlement à G, on le note sF,G .
F et G sont appelés les éléments caractéristiques de sF,G .
Proposition 7.6.
Soit s = sF,G alors
1. s ∈ L(E) et s2 = IdE ,
2. ker(s − IdE ) = F et ker(s + IdE ) = G,
3. ∀x, y ∈ E, y = s(x) si, et seulement si, x + y ∈ F et x − y ∈
G.(la réciproque sous la condition que la caractéristique de K
est différente de 2)
52
Preuve :
Définition 7.7.
Soit s ∈ L(E)
On dit que s est une symétrie si s2 = IdE
Théorème 7.8.
Soit s une symétrie de E. (K de caractéristique différente de 2).
Alors E = ker(s − IdE ) ⊕ ker(s + IdE )
s est symétrie de E par rapport à ker(s − IdE ) et parallèlement à
ker(s + IdE )
Preuve :
Soit x ∈ ker(s − IdE ) ∩ ker(s + IdE ), alors s(x) = −x et s(x) = x, donc
x = −x, d’où x = 0.
1 1 1
Soit x ∈ E, on a x = (x + s(x)) + (x − s(x)), avec (s − IdE )(x1 ) = (s −
|2 {z } |2 {z } 2
x1 x2
IdE )(x − s(x)) = ((s − IdE )(s + IdE ))(x) = (s2 − IdE )(x) = 0, par suite
x1 ∈ ker(s − IdE ). Par un même raisonnement, on a x2 ∈ ker(s + IdE ). u
t
53
Remarque : Soit p, s ∈ L(E) tels que s = 2p−IdE . alors s est une symétrie
si, et seulement si, p est un projecteur.
2.8 Exercices
Exercice 1 :
On considère les applications :
f : R3 −→ R2 définie par f (x, y, z) = (x + y, x − z)
g : R2 −→ R3 définie par g(x, y) = (x + 2y, 3x − y, x + y)
1. Déterminer une base de Ker(f ) et une base de Im(f ).
2. Déterminer une base de Ker(g) et une base de Im(g).
Solution:
1. • Ker(f ) :
On a Ker(f ) = {(x, y, z) ∈ R3 / f (x, y, z) = (0, 0)}
ainsi
(x, y, z) ∈ Ker(f ) ⇐⇒ (x + y, x − z) = (0, 0)
(
x = −y
⇐⇒
x=z
Ainsi on a :
Ker(f ) = {(x, −x, x) ∈ R3 / x ∈ R}
= {x (1, −1, 1) / x ∈ R}
= < (1, −1, 1) > .
Puisque (1, −1, 1) 6= 0 alors le système {(1, −1, 1)} est libre et ainsi
c’est une base de Ker(f ).
• Im(f ) :
On a dim Im(f ) = dim R3 − dim Ker(f ) = 3 − 1 = 2. Aussi, on
sait que {f (1, 0, 0), f (0, 1, 0), f (0, 0, 1)} est un système générateur
de Im(f ), avec
Il suffit de choisir deux vecteurs libres du système {(1, 1), (1, 0), (0, −1)},
soit {(1, 0), (0, −1)}. En effet, pour tous α, β ∈ R, si α(1, 0) +
β(0, −1) = (0, 0) alors α = β = 0.
2. • Ker(g) :
On a Ker(g) = {(x, y) ∈ R2 / g(x, y) = (0, 0, 0)}
ainsi
(x, y) ∈ Ker(g) ⇐⇒ (x + 2y, 3x − y, x + y) = (0, 0, 0)
x + 2y = 0
⇐⇒ 3x − y = 0
x+y =0
x = −2y
⇐⇒ −7y = 0
x = −y
(
x=0
⇐⇒
y=0
Exercice 2 :
Soit E = C3 [X] = {P ∈ C[X] : deg(P ) ≤ 3}. Soit f l’application de
E dans E définie par f (P ) = P (X + α) − P (X + β), α et β étant
deux complexes distincts.
1. Montrer que f est un endomorphisme de E.
2. Déterminer Ker(f ) et Im(f ).
55
Solution:
1. Il est clair que pour tout P ∈ E on a f (P ) ∈ E. En outre, soit η ∈ C
et soient P, Q ∈ E ; alors
f (P + Q) = (P + Q) (X + α) − (P + Q) (X + β)
= P (X + α) + P (X + α) − P (X + β) − Q (X + β)
= f (P ) + f (Q)
et
f (ηP ) = (ηP ) (X + α) − (ηP ) (X + β)
= ηP (X + α) − ηP (X + β)
= ηf (P )
2. • Ker(f ) :
On a Ker(f ) = {P (X) = a + bX + cX 2 + dX 3 ∈ E / f (P ) = 0}, ainsi
P ∈ Ker(f ) ⇐⇒ P (X + α) − P (X + β) = 0
h i
⇐⇒ a + b (X + α) + c (X + α)2 + d (X + α)3
h i
− a + b (X + β) + c (X + β)2 + d (X + β)3 = 0
h i
⇐⇒ a + bα + cα2 + dα3 + b + 2cα + 3dα2 X + (c + 3dα) X 2 + dX 3
h i
− a + bβ + cβ 2 + dβ 3 + b + 2cβ + 3dβ 2 X + (c + 3dβ) X 2 + dX 3
c (α2 − β 2 ) + d (α3 − β 3 ) = 0
b (α − β) +
⇐⇒ 2c (α − β) + 3d (α2 − β 2 ) = 0
3d (α − β) = 0
c (α2 − β 2 ) = 0
(α6=β)
b (α − β) +
⇐⇒ 2c (α − β) = 0
d =0
b (α − β) = 0
⇐⇒ c =0
d =0
b=0
⇐⇒ c=0
d=0
56
Par conséquent,
l=0
m=0
n = 0.
D’où {f (X), f (X 2 ), f (X 3 )} est libre, et ainsi c’est une base de Im(f ).