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Chapter 15
Espaces vectoriels

K désigne toujours R ou C

I Généralités
1 Structure d'espace vectoriel
� Définition 1 : Loi de composition interne

Soit E est un ensemble, on appelle loi de composition interne toute application f : E ×


E → E. Toutefois, en général, au lieu de noter l'image par f (a, b), on préfère souvent une
notation du type a ∗ b, ou a + b.

� Exemple
1. L'addition (+), la multiplication (×) dans les ensembles N, Z, Q, R, C.
2. sur R2 , on peut définir une loi interne définie par
∀(a, b); (c, d) ∈ R2 (a, b) + (c, d) = (a + c, b + d)

� Définition 2 : Loi de composition externe

Soit E et X deux ensembles , on appelle loi de composition externe sur E toute


application f : X × E → E. Toutefois, en général, au lieu de noter l'image par f (a, b),
on préfère souvent une notation du type a · b.

� Exemple
Sur R2 , on peut définir une loi externe définie par
∀(a, b) ∈ R2 et ∀λ ∈ R λ · (c, d) = λc, λd)

� Définition 3 : Espaces vectoriel

Un K-espace vectoriel est un ensemble non vide E muni :


� d'une loi de composition interne +
� d'une loi de composition externe ·
qui vérifient les propriétés suivantes :
1. u + v = v + u (pour tous u, v ∈ E )
2. u + (v + w) = (u + v) + w (pour tous u, v, w ∈ E )
3. Il existe un élément neutre 0E ∈ E tel que u + 0E = u (pour tout u ∈ E )
4. Tout u ∈ E admet un symétrique u tel que u + u = 0E . Cet élément u0 est noté −u.
0 0

5. 1 · u = u (pour tout u ∈ E )
6. λ · (µ · u) = (λµ) · u (pour tous λ, µ ∈ K, u ∈ E )
7. λ · (u + v) = λ · u + λ · v (pour tous λ ∈ K, u, v ∈ E )
8. (λ + µ) · u = λ · u + µ · u (pour tous λ, µ ∈ K, u ∈ E )

prof : A. Ben haddou 1 Année scolaire 2021/2022


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� Notation
On note (E, +, ·) Pour désigner l'espace vectoriel de loi interne + et de loi externe ·
� Les éléments de E sont appelé des vecteurs
� Les éléments de K sont appelés des scalaires

2 Exemples classique d'espace vectoriel


� R, R2 en général Rn sont des espaces vectoriels sur R
� L'ensemble des fonctions de I dans R i.e F(I, R) est un espace vectoriel sur R
� L'ensemble des suites réelles est un R-espace vectoriel
� L'espace vectoriel K[X]

� Exercice
Justifier que les ensembles suivants ne sont pas des espaces vectoriels sur R:
1. Z, Q
2. (x, y) ∈ R2 | xy = 0


3. (x, y) ∈ R2 | x = 1}


4. (x, y) ∈ R2 | x > 0 et y > 0}




� Théorème 1 : Espace vectoriel produit

Soient E1 , . . . , En des K-espaces vectoriels. Le produit E1 × . . . × En est K-espace vectoriel


pour la loi + définie pour tous (x1 , . . . , xn ) , (y1 , . . . , yn ) ∈ E1 × . . . × En par :

(x1 , . . . , xn ) + (y1 , . . . , yn ) = (x1 + y1 , . . . , xn + yn ) .

et pour la loi externe · définie pour tous λ ∈ K et (x1 , . . . , xn ) ∈ E1 × . . . × En par :

λ · (x1 , . . . , xn ) = (λ · x1 , . . . , λ · xn )

Ici : 0E1 ×...×En = (0E1 , . . . , 0En )


� Exemple
R2 × F(R, R) est l'espace vectoriel produit des deux espaces R2 et F(R, R)

3 Règles de calculs
� Proposition 1

oit E un espace vectoriel sur K. Soient u ∈ E et λ ∈ K. Alors on a :


1. 0 · u = 0E
2. λ · 0E = 0E
3. (−1) · u = −u
4. λ · u = 0E ⇐⇒ λ = 0 ou u = 0E

� Remarque
L'opération qui à (u, v) associe u + (−v) s'appelle la soustraction. Le vecteur u + (−v)
est noté u−v. Les propriétés suivantes sont satisfaites : λ(u−v) = λu−λv et (λ−µ)u =
λu − µu.

prof : A. Ben haddou Année scolaire 2021/2022


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4 Sous-espace vectoriel
� Définition 4

Soit E un K-espace vectoriel. Une partie F de E est appelée un sous-espace vectoriel si :


1. 0E ∈ F ,
2. u + v ∈ F pour tous u, v ∈ F ,
3. λ · u ∈ F pour tout λ ∈ K et tout u ∈ F .

� Exemple
1. L'ensemble F = (x, y) ∈ R2 | x + y = 0 est un sous-espace vectoriel de R2 .


2. R∗ n'est pas un sous espace vectoriel de R


3. L'ensemble des fonctions continues sur R est un sous-espace vectoriel de l'espace vectoriel
des fonctions de R dans R.
4. L'ensemble des suites réelles convergentes est un sous-espace vectoriel de l'espace
vectoriel des suites réelles.
5. Soit n ∈ N, Kn [X] est un sous espace vectoriel de K[X]

� Théorème 2

Soient E un K-espace vectoriel et F un sous-espace vectoriel de E. Alors F est lui-même


un K-espace vectoriel pour les lois induites par E.

� Exemple
1. L'ensemble des fonctions continues sur R est un espace vectoriel sur puisque c'est
un sous espace vectoriel de F(R, R)
2. Kn [X] est un espace vectoriel sur K

II Opération sur les espaces vectoriels


� Définition 5

Soit n > 1 un entier, soient v1 , v2 , . . . , vn , n vecteurs d'un espace vectoriel E. Tout vecteur
de la forme
u = λ1 v1 + λ2 v2 + · · · + λn vn
(où λ1 , λ2 , . . . , λn sont des éléments de K ) est appelé combinaison linéaire des vecteurs
v1 , v2 , . . . , vn . Les scalaires λ1 , λ2 , . . . , λn sont appelés coefficients de la combinaison
linéaire.

� Remarque
Si n = 1, alors u = λ1 v1 et on dit que u est colinéaire à v1 .

� Exemple
1. Sur R3 , (3, 3, 1) est combinaison linéaire des vecteurs (1, 1, 0) et (1, 1, 1).
2. SurR2 , le vecteur u = (2, 1) n'est pas colinéaire au vecteur v1 = (1, 1).
3. Soit E = F(R, R) l'espace vectoriel des fonctions réelles. Soient f0 , f1 , f2 et f3 les
fonctions définies par :
∀x ∈ R f0 (x) = 1, f1 (x) = x, f2 (x) = x2 , f3 (x) = x3 .
Alors la fonction f définie par
∀x ∈ R f (x) = x3 − 2x2 − 7x − 4
est combinaison linéaire des fonctions f0 , f1 , f2 , f3 .

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� Exercice      
1 6 9
Soient u =  2  et v =  4  deux vecteurs de R3 . Montrer que w =  2  est combinaison
−1 2 7
linéaire de u et v.

1 Caractérisation d'un sous-espace vectoriel


� Théorème 3 Caractérisation d'un sous-espace par la notion de combinaison linéaire

Soient E un K-espace vectoriel et F une partie non vide de E.F est un sous-espace
vectoriel de E si et seulement si

λu + µv ∈ F pour tous u, v ∈ F et tous λ, µ ∈ K.

Autrement dit si et seulement si toute combinaison linéaire de deux éléments de F


appartient à F .

� Démonstration
à titre d'exercice.

� Exemple
1. Soit P = {f ∈ F (R, R) | ∀x ∈ R, f (−x) = f (x)}, alors c'est un espace vectoriel puisque
c'est un sous espace vectoriel de F(R, R)
2. L'ensemble des fonctions de classe C n sur I est espace vectoriel sur R, car c'est un
sous espace vectoriel de F(I, R)

2 Intersection de deux sous-espaces vectoriels


� Proposition 2 Intersection de deux sous-espaces

Soient F, G deux sous-espaces vectoriels d'un K-espace vectoriel E. L'intersection F ∩ G


est un sous-espace vectoriel de E.

On démontrerait de même que l'intersection F1 ∩ F2 ∩ F3 ∩ · · · ∩ Fn d'une famille quelconque de


sous-espaces vectoriels de E est un sous-espace vectoriel de E.

� Démonstration
Il suffit de vérifier les 3 axiomes

� Exemple
Le sous-ensemble de R3 défini par :

D = (x, y, z) ∈ R3 | x + 3y + z = 0 et x − y + 2z = 0 .


est un sous espace vectoriel de R3 ,car c'est l'intersection de deux sous espaces vectoriels
de R3

� Remarque
La réunion de deux sous-espaces vectoriels de E n'est pas en général un sous-espace vectoriel
de E. Prenons par exemple E = R2 . Considérons les sous-espaces vectoriels F = {(x, y) |
x = 0} et G = {(x, y) | y = 0}.

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3 Somme de deux sous espaces vectoriels


� Définition 6

Soient F et G deux sous-espaces vectoriels d'un K-espace vectoriel E. L'ensemble défini


par
F + G = {u + v | u ∈ F, v ∈ G}.
est appelé somme des sous-espaces vectoriels F et G.

� Proposition 3

Soient F et G deux sous-espaces vectoriels du K-espace vectoriel E.


� F + G est un sous-espace vectoriel de E.
� F + G est le plus petit sous-espace vectoriel contenant à la fois F et G.

� Remarque
Le deuxième point de la proposition indique F ⊂, G ⊂ F +G et si H est un sous espace
vectoriel contenant F et G alors F + G ⊂ H

� Exercice
Déterminer F +G dans le cas où F et G sont les sous-espaces vectoriels de R3 suivants
:
F = (x, y, z) ∈ R3 | y = z = 0 et G = (x, y, z) ∈ R3 | x = z = 0 .
 

réponse : F + G = (x, y, z) ∈ R3 | z = 0


4 Sous espaces vectoriels supplémentaires


� Définition 7

Soient F et G deux sous-espaces vectoriels de E.F et G sont en somme directe dans E si


� F ∩ G = {0E },
� F + G = E.
On note alors F ⊕ G = E.

Si F et G sont en somme directe, on dit que F et G sont des sous-espaces vectoriels


supplémentaires dans E.

� Proposition 4

F et G sont supplémentaires dans E si et seulement si tout élément de E s'écrit d'une


manière unique comme la somme d'un élément de F et d'un élément de G. c-à-d:

si w = u + v avec u ∈ F, v ∈ G et w = u0 + v 0 avec u0 ∈ F, v 0 ∈ G alors u = u0 et v = v 0 .


� Remarque
� On dit aussi que F est un sous-espace supplémentaire de G (ou que G est un sous-espace
supplémentaire de F ).
� Il n'y a pas unicité du supplémentaire d'un sous-espace vectoriel donné (voir un exemple
ci-dessous).

� Exemple
1. Soient F = (x, 0) ∈ R2 | x ∈ R et G = (0, y) ∈ R2 | y ∈ R . Alors
 

F ⊕ G = R2

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2. Gardons F et notons G0 = (x, x) ∈ R2 | x ∈ R . On a aussi F ⊕ G0 = R2 :




3. Dans le R-espace vectoriel F(R, R) des fonctions de R dans R, on considère le sous-


espace vectoriel des fonctions paires P et le sous-espace vectoriel des fonctions impaires
I. Alors
P ⊕ I = F(R, R)

� Exercice
Est-ce que les sous-espaces vectoriels F et G de R3 définis par

F = (x, y, z) ∈ R3 | x − y − z = 0 et G = (x, y, z) ∈ R3 | y = z = 0
 

sont supplémentaires dans R3 ?

5 Sous espace engendré


� Théorème 4

Étant donné des éléments v1 , v2 , . . . , vm d'un K-espace vectoriel E. L'ensemble de toutes les
combinaisons linéaires de v1 , v2 , . . . , vm est un sous-espace vectoriel de E appelé sous-espace
vectoriel engendré par la famille {x1 , x2 , . . . , xm }, on le note V ect ({x1 , x2 , . . . , xm }). Ainsi :

u ∈ Vect (v1 , . . . , vn ) ⇐⇒ il existe λ1 , . . . , λn ∈ K tels que u = λ1 v1 + · · · + λn vn


� Proposition 5

Vect (v1 , . . . , vn ) est le plus petit sous-espace vectoriel de E (au sens de l'inclusion)
contenant les vecteurs v1 , . . . , vn .

� Exemple
1. Soit E un K-espace vectoriel et x un vecteur de E, non nul.

Vect(x) = {λx/λ ∈ K}.

C0 est la droite vectorielle engendrée par x.


2. Dans l'espace vectoriel R3 Soit a = (1, −2, 3), b = (0, 3, −1)

V ect{a, b} = λa + µb/(λ, µ) ∈ R2 = (λ, −2λ + 3µ, 3λ − µ)/(λ, µ) ∈ R2


 

3. Dans l'espace vectoriel F(I, f), le sous-espace vectoriel engendré par x → e−2x et
x → e3x est l'ensemble x −→ ae−2x + be3x : (a, b) ∈ R2
4. On a :
C = x + iy/(x, y) ∈ R2


= Vect({1, i})
donc C est considéré comme un espace vectoriel engendré par 1 et i.

� Exercice
1. Trouver des sous-espaces vectoriels distincts F et G de R3 tels que
(a) F + G = R3 et F ∩ G 6= {0};
(b) F + G 6= R3 et F ∩ G = {0};
(c) F + G = R3 et F ∩ G = {0};
2. Soient F = (x, y, z) ∈ R3 | x + y + z = 0 et G = Vect{(1, 1, 1)} ⊂ R3 .


(a) Montrer que F est un espace vectoriel. Trouver deux vecteurs u, v tels que F =
Vect(u, v).
(b) Calculer F ∩ G et montrer que F + G = R3 . Que conclure?

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III Dimension finie


1 Famille libre
� Définition 8

Une famille {v1 , v2 , . . . , vp } de E est une famille libre ou linéairement indépendante si


l'implication suivant a lieu

λ1 v1 + λ2 v2 + · · · + λp vp = 0 ⇒ λ1 = . . . = λp = 0

Dans le cas contraire, on dit que la famille est liée


� Remarque
� Dire qu'une famille {v1 , v2 , . . . , vp } est liée veut dire que l'un au moins des vecteurs
s'écrit comme combinaison linéaire des autres
� La famille {v} est libre si et seulement si v 6= 0

Méthode :Pour des vecteurs de Rn , décider si une famille {v1 , . . . , vp } est libre ou liée revient à
résoudre un système linéaire.

� Exercice
Dans le R-espace vectoriel R3 , considérons la famille
     
 1 4 2 
 2 , 5 , 1 
3 6 0
 

déterminer si elle est libre ou liée?

� Exemple
     
2 1 7
 −1 
 et v3 =  −1 . Alors {v1 , v2 , v3 } forme une famille
 2
1. Soient v1 = 
  
 0  , v2 =  5
 
  5 
3 −1 8
liée, car
3v1 + v2 − v3 = 0.
2. Les polynômes P1 (X) = 1 − X, P2 (X) = 5 + 3X − 2X 2 et P3 (X) = 1 + 3X − X 2 forment une
famille liée dans l'espace vectoriel R[X], car
3P1 (X) − P2 (X) + 2P3 (X) = 0
3. Dans le R-espace vectoriel F(R, R) des fonctions de R dans R, la famille {cos, sin}
est libre

� Proposition 6

Toute famille (P1 , . . . , Pn ) de polynômes non nuls de K[X] pour laquelle deg (P1 ) < . . . < deg (Pn )
est libre, on dit qu'une telle famille est échelonnée en degré.

2 Famille génératrice
� Définition 9

Soient v1 , . . . , vp des vecteurs de E. La famille {v1 , . . . , vp } est une famille génératrice


de l'espace vectoriel E si tout vecteur de E est une combinaison linéaire des vecteurs
v1 , . . . , vp . c-à-dire:
E = Vect{v1 , . . . , vp }
On dit aussi que la famille {v1 , . . . , vp } engendre l'espace vectoriel E.

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8

� Exemple
     
1 0 0
1. Considérons par exemple les vecteurs v1 =  0  , v2 =  1  et v3 =  0  de E =
0 0 1
R3 . La famille {v1 , v2 , v3 } est génératrice
   
1 1
2. Soient v1 =  1  , v2 =  2  de E = R3 . Les vecteurs {v1 , v2 } ne forment pas une
1 3
 
0
famille génératrice de R3 . Par exemple, le vecteur v =  1  n'est pas dans Vect (v1 , v2 ).
0
3. Sur Rn [X], les polynômes {1, X, . . . , X n } forment une famille génératrice. Par contre,
l'espace vectoriel R[X] ne possède pas de famille finie génératrice.

� Proposition 7

Si (e1 , . . . , ek , ek+1 , . . . , en ) est une famille libre d'un K-espace vectoriel E alors
Vect (e1 , . . . , ek ) et Vect (ek+1 , . . . , en ) sont en somme directe.

3 Base
� Définition 10

Soit E un K-espace vectoriel. Une famille B = (v1 , v2 , . . . , vn ) de vecteurs de E est une base
de E si B est une famille libre et génératrice.

� Théorème 5

Soit B = (v1 , v2 , . . . , vn ) une base de l'espace vectoriel E. Tout vecteur v ∈ E s'exprime de


façon unique comme combinaison linéaire d'éléments de B.

Autrement dit, il existe des scalaires λ1 , . . . , λn ∈ K uniques tels que :

v = λ 1 v1 + λ 2 v2 + · · · + λ n vn .

� Remarque
(λ1 , . . . , λn ) s'appellent les coordonnées du vecteur v dans la base B.

� Exemple
   
1 0
1. Soient les vecteurs e1 = et e2 = . Alors (e1 , e2 ) est une base de R2 , appelée
0 1
base canonique de R2 .
   
3 1
2. Soient les vecteurs v1 = et v2 = . Alors (v1 , v2 ) forment aussi une base
1 2
de R2 .
3. En général, Les vecteurs de Kn :
     
1 0 0
 .
 . 
 0   1
en =  . 
 
e1 =  .  e2 =  . ...
   
 .
.  .
.

   0 
0 0 1
forment une base de Kn , appelée la base canonique de Kn .
4. 1. La base canonique de Rn [X] est B = 1, X, X 2 , . . . , X n . Attention, il y a n+1 vecteurs!


5. Voici une autre base de Rn [X] : 1, 1 + X, 1 + X + X 2 , . . . , 1 + X + X 2 + · · · + X n .




On admet les théorèmes suivants

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4 Dimension d'un espace vectoriel


� Définition 11 : Espace vectoriel de dimension finie

Soit E un K-espace vectoriel. On dit que E est de dimension finie s'il possède une partie
génératrice fine.

� Exemple
Les espaces vectoriels Kn pour n ∈ N∗ et Kn [X] pour n ∈ N sont de dimension finie.

� Théorème 6 de la base incomplète/extraite et existence de bases finies

Soit E un K-espace vectoriel de dimension finie.


1. Théorème de la base incomplète : Toute famille libre de E peut être complétée en une
base finie de E.
2. Théorème de la base extraite : De toute famille génératrice de E on peut extraire une
base finie de E. En particulier, E possède une base finie.

� Exemple
1. Sur R2 , la famille {(1, 1)} est libre , on peut le complété en une base de R2 en ajoutant
un vecteur non colinéaire avec (1, 1), par exemple on choisi le vecteur (0, 1)
2. On considère F = Vect((1, −5, 7), (2, 6, 8), (3, 1, 15), (1, 11, 1)).

On va utiliser mécaniquement l'algorithme de la base incomplète pour extraire une base


� La famille ((1, −5, 7)) est libre car le vecteur (1, −5, 7) est non nul.
� Et la famille ((1, −5, 7), (2, 6, 8)) ? Soient λ, µ ∈ R des réels pour lesquels λ(1, −5, 7)+
µ(2, 6, 8) = (0, 0, 0). Aussitôt λ + 2µ = 0 et −5λ + 6µ = 0, donc assez vite λ = µ = 0.
La famille est libre.
� Et la famille ((1, −5, 7), (2, 6, 8), (3, 1, 15)) ? Elle est liée car (3, 1, 15) = (1, −5, 7) +
(2, 6, 8).
� Et la famille ((1, −5, 7), (2, 6, 8), (1, 11, 1)) ? Elle est liée car (1, 11, 1) = (2, 6, 8)−(1, −5, 7).
ainsi, la famille ((1, −5, 7), (2, 6, 8)) est une base de F .

� Définition 12 Dimension d'un espace vectoriel

Soit E un K-espace vectoriel de dimension finie. Les bases de E sont toutes finies de
même cardinal. Ce cardinal unique est appelé la dimension de E et notée dim E.

Si dim E = 1, on dit que E est une droite (vectorielle), et si dim E = 2, que E est un plan
(vectoriel).

� Remarque
Par convention, on pose dim{0} = 0

� Exemple
dim Kn = n dim Kn [X] = n + 1

� Proposition 8 Dimension et cardinal d'une partie libre/génératrice

Dans un K-espace vectoriel de dimension finie n, toute partie libre possède au plus n
éléments et toute partie génératrice en possède au moins n.

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10

� Proposition 9

Dans un K-espace vectoriel de dimension n, toute famille de n + 1 vecteurs est liée.


� Exemple
Sur R2 , la famille {(1, 2), (2, 3), (3, 2)} n'est pas libre, car elle contient plus de 2=dimR2
élément.

� Proposition 10 Caractérisation des bases en dimension finie

Dans un K-espace vectoriel de dimension finie n, une famille de n vecteurs est une base si
et seulement si elle est libre, ou bien si et seulement si elle est génératrice.

� Exemple
La famille ((0, 1, 2), (1, 2, 0), (2, 0, 1)) est une base de R3 . puisque elle contient 3 vecteurs et
le fait qu'elle est libre

� Définition 13 Rang d'une famille finie de vecteurs

Soient E un K-espace vectoriel et x1 , . . . , xn ∈ E. On appelle rang de la famille (x1 , . . . , xn ),


noté rg (x1 , . . . , xn ), la dimension (finie) de Vect (x1 , . . . , xn ).

Il est toujours vrai que rg (x1 , . . . , xn ) 6 n, avec égalité si et seulement si (x1 , . . . , xn ) est
libre.

� Proposition 11

Soient F une famille de vecteurs.


1. On a toujours rang(F) ≤ card(F).
2. Cas d'égalité : on a rang(F) = card(F) si et seulement si F est libre.

� Exemple

rg 1, X, X 2 , X 3 = 4, et

rg(X, 2X, 3X) = 1, rg((1, 1, 0), (0, 0, 1)) = 2 rg((1, 1, 0), (0, 0, 1), (1, 1, 1)) = 2.

� Théorème 7 Dimension d'un sous-espace vectoriel

Soient E un K-espace vectoriel de dimension finie et F un sous-espace vectoriel de E.


Alors F est de dimension finie et dim F 6 dim E, avec égalité si et seulement si F = E.

� Exemple
Le sous espace vectoriel {(x, y, z) ∈ R3 , |x + y + z = 0} de R2 est de dimension 2

� Lemme 1

Soient F et G deux sous espaces vectoriels d'un espace vectoriel E de dimension finie.
Soient BF une base de F, BG une base de G. Alors on a :
1. E = F + G ⇔ BF ∪ BG est génératrice de E,


2. F ∩ G = { 0 } ⇔ BF ∪ BG est libre.

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11

� Théorème 8 critère de somme directe

Soit E un espace vectoriel de dimension finie, F et G deux sous espaces vectoriels de E.


Alors  −

F ∩G={0}
E =F ⊕G⇔
dim F + dim G = dim E

� Démonstration
def −

On a E = F ⊕ G ⇔ E = F + G et F ∩ G = { 0 }
⇔ BF ∪ BG base de E

dim E = dim F + dim G

BF ∪ BG libre ou génératrice

dim E = dim F + dim G
⇔ −

F ∩G={0}

� Exemple


1. Dans R3 : une droite D et un plan P sont en somme directe ssi P ∩ D = { 0 }.


2. Dans R4 : deux plans P1 et P2 sont en somme directe ssi P1 ∩P2 = { 0 }. Par exemple,
si on note ~v = (x, y, z, t) ∈ R ,
4

P1 = Vect (−

e1 , −

e2 ) = {z = t = 0} et P2 = Vect (−

e3 , −

e4 ) = {x = y = 0}

sont supplémentaires dans R4 .

� Théorème 9 Formule de Grassmann

Soient F et G deux sous espaces vectoriels de E de dimension finie. Alors on a :

dim(F + G) = dim F + dim G − dim(F ∩ G)




ainsi, : si dim F + dim G > dim E alors F ∩ G 6= { 0 }

� Démonstration
Soit V un supplémentaireLde F ∩ G dans G ⇔ G = (F ∩ G) ⊕ V.
On montre que F + G = F V.

� Soit ~u ∈ F + G. Alors ~u = f~ + ~g avec f~ ∈ F et ~g ∈ G. Comme G = (F ∩ G) ⊕ V , on peut



→ −
→ −
→ −
→ −

décomposer ~g = f 0 +~v avec f 0 ∈ F ∩ G et ~v ∈ V D'où ~u = f~ + f 0 +~v = f 00 +~v avec f 00 ∈ F

⇒F +G=F +V

� Soit ~v ∈ F ∩ V . Alors ~v ∈ F ∩ G car V ⊂ G.



→ −

⇒ ~v = 0 car V ∈ (F ∩ G) ∩ V = { 0 }

On a donc F + G = F ⊕ V

⇒ dim(F + G) = dim F + dim V et dim G = dim(F ∩ G) + dim V


⇒ dim(F + G) = dim F + dim G − dim(F ∩ G)

prof : A. Ben haddou Année scolaire 2021/2022

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