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Chapter 15
Espaces vectoriels
K désigne toujours R ou C
I Généralités
1 Structure d'espace vectoriel
� Définition 1 : Loi de composition interne
� Exemple
1. L'addition (+), la multiplication (×) dans les ensembles N, Z, Q, R, C.
2. sur R2 , on peut définir une loi interne définie par
∀(a, b); (c, d) ∈ R2 (a, b) + (c, d) = (a + c, b + d)
� Exemple
Sur R2 , on peut définir une loi externe définie par
∀(a, b) ∈ R2 et ∀λ ∈ R λ · (c, d) = λc, λd)
5. 1 · u = u (pour tout u ∈ E )
6. λ · (µ · u) = (λµ) · u (pour tous λ, µ ∈ K, u ∈ E )
7. λ · (u + v) = λ · u + λ · v (pour tous λ ∈ K, u, v ∈ E )
8. (λ + µ) · u = λ · u + µ · u (pour tous λ, µ ∈ K, u ∈ E )
�
� Notation
On note (E, +, ·) Pour désigner l'espace vectoriel de loi interne + et de loi externe ·
� Les éléments de E sont appelé des vecteurs
� Les éléments de K sont appelés des scalaires
� Exercice
Justifier que les ensembles suivants ne sont pas des espaces vectoriels sur R:
1. Z, Q
2. (x, y) ∈ R2 | xy = 0
3. (x, y) ∈ R2 | x = 1}
λ · (x1 , . . . , xn ) = (λ · x1 , . . . , λ · xn )
� Exemple
R2 × F(R, R) est l'espace vectoriel produit des deux espaces R2 et F(R, R)
3 Règles de calculs
� Proposition 1
� Remarque
L'opération qui à (u, v) associe u + (−v) s'appelle la soustraction. Le vecteur u + (−v)
est noté u−v. Les propriétés suivantes sont satisfaites : λ(u−v) = λu−λv et (λ−µ)u =
λu − µu.
4 Sous-espace vectoriel
� Définition 4
� Exemple
1. L'ensemble F = (x, y) ∈ R2 | x + y = 0 est un sous-espace vectoriel de R2 .
� Théorème 2
� Exemple
1. L'ensemble des fonctions continues sur R est un espace vectoriel sur puisque c'est
un sous espace vectoriel de F(R, R)
2. Kn [X] est un espace vectoriel sur K
Soit n > 1 un entier, soient v1 , v2 , . . . , vn , n vecteurs d'un espace vectoriel E. Tout vecteur
de la forme
u = λ1 v1 + λ2 v2 + · · · + λn vn
(où λ1 , λ2 , . . . , λn sont des éléments de K ) est appelé combinaison linéaire des vecteurs
v1 , v2 , . . . , vn . Les scalaires λ1 , λ2 , . . . , λn sont appelés coefficients de la combinaison
linéaire.
�
� Remarque
Si n = 1, alors u = λ1 v1 et on dit que u est colinéaire à v1 .
� Exemple
1. Sur R3 , (3, 3, 1) est combinaison linéaire des vecteurs (1, 1, 0) et (1, 1, 1).
2. SurR2 , le vecteur u = (2, 1) n'est pas colinéaire au vecteur v1 = (1, 1).
3. Soit E = F(R, R) l'espace vectoriel des fonctions réelles. Soient f0 , f1 , f2 et f3 les
fonctions définies par :
∀x ∈ R f0 (x) = 1, f1 (x) = x, f2 (x) = x2 , f3 (x) = x3 .
Alors la fonction f définie par
∀x ∈ R f (x) = x3 − 2x2 − 7x − 4
est combinaison linéaire des fonctions f0 , f1 , f2 , f3 .
� Exercice
1 6 9
Soient u = 2 et v = 4 deux vecteurs de R3 . Montrer que w = 2 est combinaison
−1 2 7
linéaire de u et v.
Soient E un K-espace vectoriel et F une partie non vide de E.F est un sous-espace
vectoriel de E si et seulement si
� Démonstration
à titre d'exercice.
� Exemple
1. Soit P = {f ∈ F (R, R) | ∀x ∈ R, f (−x) = f (x)}, alors c'est un espace vectoriel puisque
c'est un sous espace vectoriel de F(R, R)
2. L'ensemble des fonctions de classe C n sur I est espace vectoriel sur R, car c'est un
sous espace vectoriel de F(I, R)
� Démonstration
Il suffit de vérifier les 3 axiomes
� Exemple
Le sous-ensemble de R3 défini par :
D = (x, y, z) ∈ R3 | x + 3y + z = 0 et x − y + 2z = 0 .
est un sous espace vectoriel de R3 ,car c'est l'intersection de deux sous espaces vectoriels
de R3
� Remarque
La réunion de deux sous-espaces vectoriels de E n'est pas en général un sous-espace vectoriel
de E. Prenons par exemple E = R2 . Considérons les sous-espaces vectoriels F = {(x, y) |
x = 0} et G = {(x, y) | y = 0}.
� Proposition 3
� Remarque
Le deuxième point de la proposition indique F ⊂, G ⊂ F +G et si H est un sous espace
vectoriel contenant F et G alors F + G ⊂ H
� Exercice
Déterminer F +G dans le cas où F et G sont les sous-espaces vectoriels de R3 suivants
:
F = (x, y, z) ∈ R3 | y = z = 0 et G = (x, y, z) ∈ R3 | x = z = 0 .
réponse : F + G = (x, y, z) ∈ R3 | z = 0
� Proposition 4
� Remarque
� On dit aussi que F est un sous-espace supplémentaire de G (ou que G est un sous-espace
supplémentaire de F ).
� Il n'y a pas unicité du supplémentaire d'un sous-espace vectoriel donné (voir un exemple
ci-dessous).
� Exemple
1. Soient F = (x, 0) ∈ R2 | x ∈ R et G = (0, y) ∈ R2 | y ∈ R . Alors
F ⊕ G = R2
� Exercice
Est-ce que les sous-espaces vectoriels F et G de R3 définis par
F = (x, y, z) ∈ R3 | x − y − z = 0 et G = (x, y, z) ∈ R3 | y = z = 0
Étant donné des éléments v1 , v2 , . . . , vm d'un K-espace vectoriel E. L'ensemble de toutes les
combinaisons linéaires de v1 , v2 , . . . , vm est un sous-espace vectoriel de E appelé sous-espace
vectoriel engendré par la famille {x1 , x2 , . . . , xm }, on le note V ect ({x1 , x2 , . . . , xm }). Ainsi :
� Proposition 5
Vect (v1 , . . . , vn ) est le plus petit sous-espace vectoriel de E (au sens de l'inclusion)
contenant les vecteurs v1 , . . . , vn .
�
� Exemple
1. Soit E un K-espace vectoriel et x un vecteur de E, non nul.
3. Dans l'espace vectoriel F(I, f), le sous-espace vectoriel engendré par x → e−2x et
x → e3x est l'ensemble x −→ ae−2x + be3x : (a, b) ∈ R2
4. On a :
C = x + iy/(x, y) ∈ R2
= Vect({1, i})
donc C est considéré comme un espace vectoriel engendré par 1 et i.
� Exercice
1. Trouver des sous-espaces vectoriels distincts F et G de R3 tels que
(a) F + G = R3 et F ∩ G 6= {0};
(b) F + G 6= R3 et F ∩ G = {0};
(c) F + G = R3 et F ∩ G = {0};
2. Soient F = (x, y, z) ∈ R3 | x + y + z = 0 et G = Vect{(1, 1, 1)} ⊂ R3 .
(a) Montrer que F est un espace vectoriel. Trouver deux vecteurs u, v tels que F =
Vect(u, v).
(b) Calculer F ∩ G et montrer que F + G = R3 . Que conclure?
λ1 v1 + λ2 v2 + · · · + λp vp = 0 ⇒ λ1 = . . . = λp = 0
� Remarque
� Dire qu'une famille {v1 , v2 , . . . , vp } est liée veut dire que l'un au moins des vecteurs
s'écrit comme combinaison linéaire des autres
� La famille {v} est libre si et seulement si v 6= 0
Méthode :Pour des vecteurs de Rn , décider si une famille {v1 , . . . , vp } est libre ou liée revient à
résoudre un système linéaire.
� Exercice
Dans le R-espace vectoriel R3 , considérons la famille
1 4 2
2 , 5 , 1
3 6 0
� Exemple
2 1 7
−1
et v3 = −1 . Alors {v1 , v2 , v3 } forme une famille
2
1. Soient v1 =
0 , v2 = 5
5
3 −1 8
liée, car
3v1 + v2 − v3 = 0.
2. Les polynômes P1 (X) = 1 − X, P2 (X) = 5 + 3X − 2X 2 et P3 (X) = 1 + 3X − X 2 forment une
famille liée dans l'espace vectoriel R[X], car
3P1 (X) − P2 (X) + 2P3 (X) = 0
3. Dans le R-espace vectoriel F(R, R) des fonctions de R dans R, la famille {cos, sin}
est libre
� Proposition 6
Toute famille (P1 , . . . , Pn ) de polynômes non nuls de K[X] pour laquelle deg (P1 ) < . . . < deg (Pn )
est libre, on dit qu'une telle famille est échelonnée en degré.
�
2 Famille génératrice
� Définition 9
� Exemple
1 0 0
1. Considérons par exemple les vecteurs v1 = 0 , v2 = 1 et v3 = 0 de E =
0 0 1
R3 . La famille {v1 , v2 , v3 } est génératrice
1 1
2. Soient v1 = 1 , v2 = 2 de E = R3 . Les vecteurs {v1 , v2 } ne forment pas une
1 3
0
famille génératrice de R3 . Par exemple, le vecteur v = 1 n'est pas dans Vect (v1 , v2 ).
0
3. Sur Rn [X], les polynômes {1, X, . . . , X n } forment une famille génératrice. Par contre,
l'espace vectoriel R[X] ne possède pas de famille finie génératrice.
� Proposition 7
Si (e1 , . . . , ek , ek+1 , . . . , en ) est une famille libre d'un K-espace vectoriel E alors
Vect (e1 , . . . , ek ) et Vect (ek+1 , . . . , en ) sont en somme directe.
�
3 Base
� Définition 10
Soit E un K-espace vectoriel. Une famille B = (v1 , v2 , . . . , vn ) de vecteurs de E est une base
de E si B est une famille libre et génératrice.
�
� Théorème 5
v = λ 1 v1 + λ 2 v2 + · · · + λ n vn .
�
� Remarque
(λ1 , . . . , λn ) s'appellent les coordonnées du vecteur v dans la base B.
� Exemple
1 0
1. Soient les vecteurs e1 = et e2 = . Alors (e1 , e2 ) est une base de R2 , appelée
0 1
base canonique de R2 .
3 1
2. Soient les vecteurs v1 = et v2 = . Alors (v1 , v2 ) forment aussi une base
1 2
de R2 .
3. En général, Les vecteurs de Kn :
1 0 0
.
.
0 1
en = .
e1 = . e2 = . ...
.
. .
.
0
0 0 1
forment une base de Kn , appelée la base canonique de Kn .
4. 1. La base canonique de Rn [X] est B = 1, X, X 2 , . . . , X n . Attention, il y a n+1 vecteurs!
Soit E un K-espace vectoriel. On dit que E est de dimension finie s'il possède une partie
génératrice fine.
�
� Exemple
Les espaces vectoriels Kn pour n ∈ N∗ et Kn [X] pour n ∈ N sont de dimension finie.
� Exemple
1. Sur R2 , la famille {(1, 1)} est libre , on peut le complété en une base de R2 en ajoutant
un vecteur non colinéaire avec (1, 1), par exemple on choisi le vecteur (0, 1)
2. On considère F = Vect((1, −5, 7), (2, 6, 8), (3, 1, 15), (1, 11, 1)).
Soit E un K-espace vectoriel de dimension finie. Les bases de E sont toutes finies de
même cardinal. Ce cardinal unique est appelé la dimension de E et notée dim E.
Si dim E = 1, on dit que E est une droite (vectorielle), et si dim E = 2, que E est un plan
(vectoriel).
�
� Remarque
Par convention, on pose dim{0} = 0
� Exemple
dim Kn = n dim Kn [X] = n + 1
Dans un K-espace vectoriel de dimension finie n, toute partie libre possède au plus n
éléments et toute partie génératrice en possède au moins n.
� Proposition 9
� Exemple
Sur R2 , la famille {(1, 2), (2, 3), (3, 2)} n'est pas libre, car elle contient plus de 2=dimR2
élément.
Dans un K-espace vectoriel de dimension finie n, une famille de n vecteurs est une base si
et seulement si elle est libre, ou bien si et seulement si elle est génératrice.
� Exemple
La famille ((0, 1, 2), (1, 2, 0), (2, 0, 1)) est une base de R3 . puisque elle contient 3 vecteurs et
le fait qu'elle est libre
Il est toujours vrai que rg (x1 , . . . , xn ) 6 n, avec égalité si et seulement si (x1 , . . . , xn ) est
libre.
�
� Proposition 11
� Exemple
rg 1, X, X 2 , X 3 = 4, et
rg(X, 2X, 3X) = 1, rg((1, 1, 0), (0, 0, 1)) = 2 rg((1, 1, 0), (0, 0, 1), (1, 1, 1)) = 2.
� Exemple
Le sous espace vectoriel {(x, y, z) ∈ R3 , |x + y + z = 0} de R2 est de dimension 2
� Lemme 1
Soient F et G deux sous espaces vectoriels d'un espace vectoriel E de dimension finie.
Soient BF une base de F, BG une base de G. Alors on a :
1. E = F + G ⇔ BF ∪ BG est génératrice de E,
−
→
2. F ∩ G = { 0 } ⇔ BF ∪ BG est libre.
�
� Démonstration
def −
→
On a E = F ⊕ G ⇔ E = F + G et F ∩ G = { 0 }
⇔ BF ∪ BG base de E
dim E = dim F + dim G
⇔
BF ∪ BG libre ou génératrice
dim E = dim F + dim G
⇔ −
→
F ∩G={0}
� Exemple
−
→
1. Dans R3 : une droite D et un plan P sont en somme directe ssi P ∩ D = { 0 }.
−
→
2. Dans R4 : deux plans P1 et P2 sont en somme directe ssi P1 ∩P2 = { 0 }. Par exemple,
si on note ~v = (x, y, z, t) ∈ R ,
4
P1 = Vect (−
→
e1 , −
→
e2 ) = {z = t = 0} et P2 = Vect (−
→
e3 , −
→
e4 ) = {x = y = 0}
� Démonstration
Soit V un supplémentaireLde F ∩ G dans G ⇔ G = (F ∩ G) ⊕ V.
On montre que F + G = F V.
⇒F +G=F +V
On a donc F + G = F ⊕ V