Notations
Soit E un espace vectoriel sur K.
• Les éléments de E sont appelés des vecteurs et ceux de K sont appelés scalaires, notés en
général avec des lettres grecques α, β, γ..... Le corps K est appelé le corps des scalaires.
• Le neutre 0E de (E, +) est appelé vecteur nul.
• L’espace vectoriel E est parfois noté (E, +, ·) pour rappeler les deux lois.
• Pour le symbole ” + ” : dans l’égalité (α + β) · x = α · x + α · x, le ” + ” du premier
membre de l’égalité désigne l’addition dans le corps K, celui du deuxième désigne la loi
interne de E. (pour ne pas confondre )
• Par soucis de clarté, le symbole ” ·” de la loi de composition externe sera désormais omis.
Ainsi, l’élément λ · x sera désormais désigné par λx
1
1.1. ESPACES VECTORIELS,
CHAPITRE 1.
ALG
ESPACES
ÈBRES VECTORIELS, APPLICATIONS LINÉAIRES
Remarque 1 Si E est un espace vectoriel sur K, c’en est également un espace vectoriel sur
tout sous-corps K 0 de K.
Par exemple un C-espace vectoriel est aussi un R-espace vectoriel. Si K 6= K 0 , ces deux
espaces vectoriels doivent être considérés comme diférents.
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CHAPITRE 1. ESPACES VECTORIELS,
1.2. SOUS-ESPACES
APPLICATIONS
VECTORIELS
LINÉAIRES
ET SOUS-ALGÈBRES
Exemple 2 .
– (R, +, ×, ×) est un R-algèbre.
– (RR , +, ×, ×) est un R-algèbre.
Une droite du plan R2 passant par l’origine. Un plan de l’espace R3 contenant l’origine.
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1.2. SOUS-ESPACES
CHAPITRE
VECTORIELS
1. ESPACES
ET SOUS-ALG
VECTORIELS,
ÈBRES APPLICATIONS LINÉAIRES
Remarque 2 – Tout sous espace vectoriel est un espace vectoriel. Une façon plus rapide de
montrer qu’un ensemble F est un espace vectoriel est de montrer qu’il est un sous-espace
vectoriel d’un espace vectoriel E.
– {0E } et E sont deux sous-espaces vectoriels de E, appelés sous-espaces triviaux, les
autres étant dit propres.
– Pour montrer que F 6= ∅, on vérifie en général que OE ∈ F En effet, tous les sous-espaces
vectoriels de E contiennent au moins OE
– Soit F un sous-espace vectoriel de E .
– Pour toute famille {u1 , ...,
Pup } de vecteurs de F , et pour toute famille {λ1 , ..., λp } de K
la combinaison linéaire p1 λi ui est encore un élément de F . On exprime cette propriété
en disant que F est stable par combinaisons linéeaires.
– Si F est un sous-espace vectoriel de E et si G est un sous-espace vectoriel de F , alors
G est un sous-espace vectoriel de E .
– le K-espace vectoriel K ne possède pas d’autres sev que les sev triviaux.
Exercice 1 . Dans R3 considéré comme R-espace vectoriel, les parties suivantes sont elles des
sous sous espaces vextoriels ?
1. E1 = {(x, y, z) ∈ R3 ; x + y = O};
2. E1 = {(x, y, z) ∈ R3 ; xy = O};
C)Intersections de sous-espaces vectoriels
Proposition 1.2.2 . T
Soit (Fi )i∈I une famille quelconque de sous-espaces vectoriels de E . Alors F = i∈I Fi est un
sous-espace vectoriel de E.
Remarque 3 .
Si F et G sont deux sous-espaces de E, leur réunion H = F ∪ G n’est un sous-espace de E que
si F ⊂ G ou G ⊂ F .
En géenéral une réunion de sous-espaces de E n’est donc pas un sous-espace de E .
D) Sous algèbre
Définition 6 . Soit (E, +, ×, ·) une algèbre sur K. Soit F une partie de E . On dit que F est
une sous-algèbre de E si :
– (F, +, ·) est un sous-espace vectoriel de (E, +, ·).
– (F, +, ×) est un sous-anneau de (E, +, ×).
Muni des lois induites, F est donc efectivement une algèbre sur K.
Proposition 1.2.3 (Caractérisation)
Soient E une algèbre sur K, de neutre multiplicatif 1E , et F une partie de E. F est une sous-
algèebre de E si et seulement si :
1E ∈ F (donc F 6= ∅.)
∀(u, v) ∈ F 2 , ∀(λ, α) ∈ K 2 , λ · u + α · v ∈ F.
∀(u, v) ∈ F 2 , u × v ∈ F.
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CHAPITRE 1. ESPACES VECTORIELS,
1.2. SOUS-ESPACES
APPLICATIONS
VECTORIELS
LINÉAIRES
ET SOUS-ALGÈBRES
Exemple 4 .
– C = vectR ({1, i})
– C = vectC ({1})
– Soit E un Kev et a 6= 0E . Alors vect({a})= vect(a)=Ka droite vectoriel.
Remarque 4 .
– Soit A une partie non vide d’un K-espace vectoriel E. Le sous-espace Vect(A ) est le plus
petit (au sens de l’inclusion) des sous-espaces vectoriels de E qui contiennent A. C’est
l’intersection de tous les sous-espaces vectoriels de E qui contiennent A .
– Par convention, le sous-espace vectoriel engendre par une famille vide est le sous-espace
reduit a {0E } :
vect ∅ = {0E }
F + G = {z tq ∃x ∈ F, ∃y ∈ G, z = x + y}.
F + G est le sous espace vectoriel engendré par la partie F ∪ G. C’est le plus petit sous
espace vectoriel contenant F et G.
Remarque 5 .
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1.2. SOUS-ESPACES
CHAPITRE
VECTORIELS
1. ESPACES
ET SOUS-ALG
VECTORIELS,
ÈBRES APPLICATIONS LINÉAIRES
Remarques et exemple
Exercice 2 .
1. Dans R2 comme Rev, montrez que F1 = {0} × R et F2 = R × {0} sont deux sev
supplimentaires de R2 .
2. Dans RR comme Rev montrez que F1 = {f ∈ RR , f (x) = f (−x)} et F2 = {f ∈
RR , f (x) = −f (−x)} sont supplimentaires.
Remarques
– Un même sous espace F de E possède en général plusieurs supplémentaires dans E.
– Il y a cependant deux cas d’unicité :
– Si F = E, le seul supplémentaire de F dans E est {0E }
– Si F = {0E }, le seul supplémentaire de F dans E est lui-même.
– On ne confondra pas supplémentaire et complémentaire !
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CHAPITRE 1. ESPACES VECTORIELS, APPLICATIONS
1.3.LIN
APPLICATIONS
ÉAIRES LINÉAIRES
Ou encore
∀(x, y) ∈ E 2 , λ ∈ K, f (λx + y) = λf (x) + f (y).
Notation
Soit E et F deux K-espaces vectoriels.
– Une application linéaire de E dans F est aussi appelée homomorphisme ou morphisme
d’espace vectoriel.
– On note L(E, F ) ou LK (E, F ) l’ensemble des applications linéaires de E dans F .
– Un endomorphisme de E est une application linéaire de E dans lui-même.
– On note L(E) ou LK (E) l’ensemble des endomorphismes de E.
– Un isomorphisme est une application linéaire bijective.
– Un automorphisme de E est un isomorphisme de E dans lui-même.
– On note GL(E) l’ensemble des automorphismes de E .
– Une forme linéaire sur E est une application linéaire de E dans K.
Exemples d’application linéaire
Soient E et F deux espaces vectoriels sur K.
– L’application nulle de E dans F est linéaire.
– L’application identité idE est un automorphisme de E .
– Homothétie
Pour tout scalaire λ 6= 0, l’application hλ : u → λu est un automorphisme de E. On
dit que hλ est l’homothétie de rapport λ . Les applications hλ commutent avec tous les
endomorphismes de E.
– Soit E = C([a, b], K) l’espace vectoriel des applications continues de [a, b] dans K. L’ap-
plication
ϕ: E→K
Rb
f → a f (t)dt
est une forme linéaire sur E.
Remarque 6 .
– Si f est linéaire de E dans F , alors f (0E ) = 0F . D’où si f (0E ) 6= f (0E ) on peut conclure
que f n’est pas linéaire,
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1.3. APPLICATIONS
CHAPITRE
LINÉAIRES
1. ESPACES VECTORIELS, APPLICATIONS LINÉAIRES
Exercice 3 .
Soient P2 l’espace vectoriel des fonctions polynômes de degré inférieur ou égal à 2, et f l’ap-
plication de P2 dans R2 , définie par :
f : P2 → R2
P → (P (0), P (1))
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CHAPITRE 1. ESPACES VECTORIELS,
1.4. PROJECTIONS
APPLICATIONS
ET LIN
SYMÉAIRES
ÉTRIES VECTORIELLES
– Le noyau de f , noté Ker(f ) , est l’ensemble des éléments de E dont l’image est 0F :
Ker(f ) = f (E) = {x ∈ E/f (x) = 0F }.
Remarque 7 .
– Im(f ) est un sous espace vectoriel de F .
– Ker(f ) est un sous espace vectoriel de E.
– Si f est nulle alors Ker(f )=E.
– On peut parfois montrer qu’une partie d’un espace vectoriel en est un sous-espace vec-
toriel en l’interprétant comme le noyau ou l’image d’une application linéaire.
– Soit f un endomorphisme de l’espace vectoriel E , et soit λ un scalaire.
Notons Eλ l’ensemble des vecteurs u de E tels que f (u) = λu.
On constate que f (u) = λu ⇔ (f − λid)(u) = 0E ⇔ u ∈ Ker(f − λid). On en déduit
que Eλ = Ker(f − λid) est un sous-espace vectoriel de E. C’est le cas en particulier
pour Inv(f ) =E1 (vecteurs invariants) et pour Opp(f ) = E−1 .
Theorem 1 Soient E et F deux espaces vectoriels sur K. Soit f un morphisme de E dans F .
1. f est injective si, et seulement si Ker(f ) ={0E }.
2. f est surjective si, et seulement si Im(f ) =F .
9 Jellali-zlitni.D
1.4. PROJECTIONS
CHAPITRE
ET SYMÉTRIES
1. ESPACES
VECTORIELLES
VECTORIELS, APPLICATIONS LINÉAIRES
1.4.2 Symétries
Définition 13 .
Soient F et G deux sous-espaces vectoriels supplémentaires dans E. Pour tout vecteur u de E :
∃!v ∈ F, ∃!w ∈ G tels que u = v + w. L’unicité de la décomposition précédente permet de
définir :
– L’application s : u → s(u) = v − w est appelée symétrie par rapport à F , parallèlement
à G.
F est appellé axe de s et G est appellé direction de s.
Exemple.
On considère l’application :
s : R2 → R2
.
(x, y) → (x, −y)
s est la symétrie d’axe R × {0} et de direction {0} × R.
Proposition 1.4.2 Soit s une symétrie d’axe F , et de direction G. Alors on a les propriétés
suivantes :
1. Ker (idE − s)=G et Ker (idE + s)=F .
2. s est un automorphisme de E, et s ◦ s = idE ( s est involutif ) : s−1 = s
Remarque 8 .
Soient p une projection sur F , parallèlement à G et s une symétrie par rapport à F , pa-
rallèlement à G. Alors on a la relation suivante
– s = 2p − id, qui s’écrit encore p = 21 (s + id).
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