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lelong·Ferrand
J.M. Arnaudiès
Cours de mathématiques
Tome4
Equations différentielles,
intégrales multiples
2e édition
DUNOD
Table des matières
CHAPITRE I. Equations différentielles. Généralités, cas linéaire ............ 1
§ 1
Systèmes différentiels. Forme normale . . ........ . .............. 2
§ 2
Equations différentielles vectorielles ; problème de Cauchy ........ 5
§ 3
Equations différentielles linéaires. Généralités ......... . ......... 7
§ 4
Théorème de Cauchy (cas des équations linéaires)................ 11
§ 5
Equations différentielles scalaires linéaires du premier ordre. Etude
directe ........ . . ........................................... 15
§ 6 Equations et systèmes homogènes ............................. 22
§ 7 Méthode de variation des constantes ........................... 27
§ 8 Equations différentielles linéaires du second ordre ............... 30
§ 9 Equations scalaires d'ordre quelconque ...... . . . ............... 38
§ 10 Intégration par développement en série ................... . ..... 43
§ 11 Equations du type de Fuchs .. . .................. . ......... . .. 48
CHAPITRE VII. Masses, centres et moments d'inertie des systèmes matériels.. 321
§ 1 Notion de mesure positive sur un compact...................... 321
§ 2 Systèmes matériels. Masse . .... ............................. 324
§ 3 Centres de gravité (ou d'inertie) ........................... 326
§ 4 Propriétés des centres d'inertie ................ . ............... 329
§ 5 Théorèmes de Guldin ..................... . .................. 334
Table des matières IX
ÉQUATIONS
DIFFÉRENTIELLES.
GÉNÉRALITÉS, CAS LINÉAIRE
Introduction
l'instant t, en un point (x, y, z) d\m corps conducteur homogène, soit u(x, y,::, t),
vérifie la relation :
(1)
utilement à un niveau élémentaire). Les inconnues seront donc toujours des fonctions
d'une seule variable numérique; dans les applications à la Mécanique cette variable
est appelée le temps, et ses valeurs sont appelées des instants.
Pour commencer nous allons préciser ce qu'est, à proprement parler, une équation
différentielle, et nous verrons comment on peut «normaliser» le problème de la réso-
lution des systèmes différentiels comportant autant d'équations que d'inconnues.
Nous nous attacherons ensuite au cas (extrêmement important en pratique) des équa-
tions différentielles linéaires, et au cas plus particulier des équations linéaires à coeffi-
cients constants (Chap. 11). Dans le chapitre III nous reviendrons au cas des systèmes
différentiels normaux quelconques, pour établir un théorème général d'existence
(théorème de Cauchy-Lipschitz), et pour donner divers exemples conduisant à une
intégration effective.
§ I .1 SYSTÈMES DIFFÉRENTIELS.
FORME NORMALE
• Pour éviter les répétitions, nous conviendrons, dans tout ce qui suit, de
choisir (1) un corps de base K qui sera indifféremment Rou C. Ce corps étant
fixé, les fonctions à valeurs dans K seront dites scalaires ; et les mots de « fonc-
tion vectorielle » désigneront une fonction à valeurs dans un K-espace vectoriel.
D'autre part, si y désigne une fonction scalaire ou vectorielle r fois dérivable
sur un intervalle de R, sa dérivée d'ordre r sera notée y<rl; pour r = O nous
conviendrons que y< 0 > = y; et les dérivées d'ordre 1, 2, 3 seront aussi désignées
respectivement par y', y", y"'.
(l) Firx.
\ , y 1,···, y P'. y't,···, y'p,. . y<r)
... , 1, ... , y<r))
p
_
-
o
si, pour tout x E /, le point
appartient à U et vérifie :
F(x, y 1 (x), ... , yp(x); y~ (x), ... , y~(x); ... ; y~'>(x), ... , y~'(x)) = 0 .
y'2 + 3 xy' = x2 yz
(2)
Fq (X,.}'
, 1, ... ,.y p,. y'1, ... , }''p,. ... ., ),t,·)
p, ... , y('))
p -- 0 ,.
le p-uple de fonctions (y 1 , ... , Yv) sera appelé une solution de (2) s'il vérifie
toutes les équations différentielles constituant le système (2).
Si le corps choisi K est R [resp. C] le système différentiel (2) est dit numé-
rique [resp. complexe].
En séparant les parties réelles et complexes des fonctions données F, et
des inconnues y,, on voit qu'un système différentiel complexe, à p inconnues
et q équations, se ramène à un système différentiel numérique, à 2 p inconnues
et 2 q équations.
Exemples
l. La fonction y = ex vérifie l'équation différentielle du premier ordre y'= y.
2. Les fonctions y = sin x et y = cos x vérifient l'équation différentielle
du second ordre y" + y = O.
3. Si f = a + ib est une fonction complexe donnée sur un intervalle de R,
l'équation différentielle complexe z' = f (t) z se ramène au système différen-
tiel numérique à deux inconnues :
x' = a(t) x - b(t) y ; y' = b(t) x + a(t) y
Considérons en effet le système (S) constitué par les équations (2); intro-
duisons les inconnues auxiliaires z,,J (i, j = 1, 2, ... , n ; j = l, 2, ... , r - l)
définies par z,,J = y\n. Il existe alors une bijection évidente de l'ensemble
des solutions de (S) sur l'ensemble des solutions du système (2:) constitué
par les q équations différentielles :
Fk(x; Y1, •··, Yp; Z1,1, ... , zp,1; ···; 2 1 . .--1, ···, 2 v,r-1;
où les y, désignent les inconnues, et les J; des fonctions scalaires données sur
un ouvert U de R x K" : le nombre des inconnues (soit n) est ici égal au nombre
des équations.
L'intérêt des systèmes normaux est de pouvoir s'écrire sous une forme très
simple, grâce à l'introduction de fonctions vectorielles à valeurs dans K".
Pour préciser, supposons les fonctions y, définies sur un intervalle / de R.
Désignons par y : / -+ K" la fonction vectorielle de composantes (y 1 , ••• , Yn)
et par f : U -+ K", (x, y) H f (x, y), la fonction vectorielle de compo-
santes (/1 , ... , fn). Le système des relations (4) équivaut alors à l'unique
équation vectorielle :
(5) y' = f (x, y) .
Cette forme condensée va nous faciliter l'étude théorique des systèmes diffé-
rentiels; elle nous permet aussi de généraliser le problème en considérant
des fonctions à valeurs dans un espace vectoriel normé quelconque (§ 2).
/.2 Equations différentie/les. Généralités, cas linéaire 5
Problème de normalisation
Nous dirons que ce système a été mis sous forme normale si on a pu trouver
un système normal de la forme (4) admettant les mêmes solutions que (6).
En pratique, la normalisation de (6) se ramène à la résolution du système (6)
par rapport aux variables y;, ... , y~ : c'est un problème de fonctions implicites,
qui a été étudié dans le tome 2 (§ VI. 3). Il conduit en général à des discussions
délicates dont nous donnerons quelques exemples dans le chapitre III.
(l) 1 y'=f(x,y) 1
(2) (1 ~ i ~ n) .
Avant d'aborder l'étude de(!) ou (2) nous ferons une remarque sur la régu-
larité des solutions.
1.2.1. Si f: V - E est de classe Ck (k ~ 0), toutes les solutions de (l)
Il sont de classe Ck + 1 .
Démonstration. Soit y une solution de (l ). Par définition la fonction y est
dérivable, donc continue, sur son intervalle de définition /; et elle vérifie
y'(x) = f[x, y(x)].
6 Chapitre I
Le problème de Cauchy
(3) y(x 0 ) = Yo •
Si E = Kn, la donnée du couple (x 0 , y 0 ) équivaut à celle d'un nombre
x 0 ER et de n scalaires y 01 , ... , Yon tels que le point (x 0 , y 01 , ..• , Yon) appar-
tienne à U; le problème de Cauchy, relatif au système (2) et à ces données,
consiste à chercher les solutions de (2) qui satisfont à
Les relations (3) ou (4) sont appelées parfois les conditions initiales.
Remarque. En Mécanique, les équations de la dynamique conduisent à
des systèmes différentiels de la forme
(5) (i = l, 2, ... , n) ,
Plan d'étude
Pour qu'un tel système puisse se ramener à la forme normale, il suffit qu'il
comporte autant d'équations que d'inconnues (soit n = p) et que le déterminant
8 Chapitre l
de la matrice [ Bk,(x)] ne s'annule pas. En résolvant (2) par rapport aux variables
y;, on obtient alors un système différentiel linéaire normal, soit
n
(3) y{ = L ak;(x) Y; + bk(x)
i= 1
Problème général
(VL
Il L(x) Il
E !E(E, E)) 11 L 11 = sup
XE E \ {0) Il X Il
(Si E est de dimension finie, il ne sera pas nécessaire de préciser la norme
choisie : toutes les normes sur E sont alors équivalentes; et les normes qui
s'en déduisent sur !E(E, E) sont aussi équivalentes, cf. tome 2, p. 110.)
Supposons données une application A : I -+ !E(E, E) et une applica-
tion B : I -+ E. Nous allons étudier l'équation différentielle vectorielle
linéaire (1) :
(1) Le changement de notations est destiné à éviter les confusions entre les variables vectorielles
et la variable numérique, notée désormais t.
1.3 Equations différentielles. Généralités, cas linéaire 9
Propriétés générales
Les propositions qui suivent sont presque immédiates mais très importantes;
• Pour les énoncer simplement, nous supposerons que toutes les « solutions »
considérées sont définies sur un même sous-intervalle fixé J de / (1 ).
d
dt [Xz(t) - X 1 (t)] = A(t).Xz(t) - A(t).Xi(t)
= A(t).[Xz(t) - X 1 (t)] .]
d
dt [ Â 1 X 1 (t) + ), 2 Xz(t)] = Â 1 A(t). X 1 (t) + Â 2 A(t). X 2 (t)
On en déduit :
1.3.3. Les solutions de l'équation différentielle linéaire (6) qui sont définies
sur J forment un sous-espace affine de l'espace vectoriel constitué
Il par les applications de J dans E.
( 1) En fait le théorème I.4.1 montrera qu'on peut se limiter à l'étude de solutions globales,
c'est-à-dire définies sur tout /. Cependant on .notera que les propositions qui suivent s'étendent
à des systèmes différentiels linéaires quelconques, non nécessairement normaux : dans ce cas
on peut avoir à considérer des solutions locales (i.e. définies sur des sous-intervalles de /).
Chapitre I
+ À2[A(t).Xz(t) + B(t)]
= A(t).[À 1 X 1(t) + À2 Xz(t)] + B(t).
En pratique, on utilisera principalement les propositions I. 3. 1, I. 3. 2 et
la proposition suivante (dont la démonstration est immédiate) :
I.3.4. Soient B 1, B 2, ... , BP des applications données de I dans E; et, pour
chaque k = 1, 2, ... , p, soit Xk une solution de l'équation différentielle
définie sur I.
Alors, quels que soient les scalaires ), 1, ... , ÀP la fonction
Règles pratiques
( 1 ) En fait, nous remplaçons la résolution de l'équation différentielle (1) par celle de l'équation
intégrale (2).
( 2 ) La méthode employée ici est un cas particulier de la méthode générale des « approxima-
tions successives >>. Pour résoudre, dans un espace topologique quelconque T, l'équation X= cp(X),
(où cp désigne une application continue de T dans T), on étudie la convergence de la suite (X,,)
définie, à partir d'un point X 0 de T, par les relations de récurrence X,,+ 1 = cp(X,.).
12 Chapitre I
a) Majorations préliminaires
La relation :
d'où :
0
[A(u).x 0 + B(u)] du Il ,,; (a 11x 0 11 + /3) 1 t - t0 1
a"I t - lo ln+!
(6) (Vt E /) Il X 11 + 1 (t) - X,/t) Il,,; (a Il X0 Il + /3) (n + l) !
En effet, si la relation (6) est vraie pour une valeur den, on a, d'après (4) :
soit :
cela montre que la relation (5) est vraie à l'ordre n+ 1. Etant vraie pour n=O d'après
(5), la relation (6) est vraie pour tout n E N.
1.4 Equations différentielles. Généralités, cas linéaire 13
rx" h"+ 1
(Vt E 1) Il X,,+ 1 (t) - X,,(t) Il :S: (rx Il x0 Il+ /3)(n + l) ! -
, . , . rx" h" •
La convergence de la sene numenque I- n.
-
1 entrame donc la convergence
normale de la série de fonctions I: [ Xn+ 1 (t) - X,Jt)].
L'espace E étant supposé complet, on en déduit que cette série est unifor-
mément convergente sur 1 (cf. tome 2, théorème VIII. 6. 2). La suite des fonc-
tions (X") est donc uniformément convergente sur 1; et, puisque les fonctions
X" sont évidemment continues, leur limite X : t 1----+ lim X"(t) est continue.
n--+ oo
Enfin, la convergence uniforme de X,Jt) vers X(t) entraîne la convergence
uniforme de A(t).X,Jt) vers A(t).X(t) (cette assertion résultant immédiate-
ment de l'inégalité :
J' lo
A(u).X(u)du = ,!~~J' lo
A(u).X,,(u)du:
et, par passage à la limite dans les relations (3), on voit que la fonction limite X
vérifie (2) : c'est donc une solution de (1) vérifiant X(f 0) = x 0 .
c) Unicité
Supposons qu'il existe deux fonctions X 1 , X 2 vérifiant (2). Alors leur diffé-
rence Y = X 2 - X 1 satisfait à
En effet l'inégalité (9) est vraie pour 11 = 0; et si clic est vraie pour une valeur
de n, on a :
'
lJill Il 1t - t Ü 1" _ 0
îL ' - .
n--+ + Cf__, n .
Les résultats déjà obtenus montrent que pour tout intervalle compact l,
contenu dans I et contenant t 0 , il existe une seule solution X 1 de (1) définie
sur J et vérifiant Xit 0 ) = x 0 .
De plus, si 1 1 , 1 2 sont deux tels intervalles, le théorème d'unicité, appliqué
à l'intervalle 1 1 n 1 2 , montre que l'on a X 11 (t) = X1z(t) pour tout t E 1 1 n 1 2 .
Pour chaque t E /, choisissons un intervalle compact l, contenu dans /,
et contenant les points t 0 , t. Le vecteur X 1 (t) ne dépendant pas du choix de 1,
notons-le X(t). Nous obtenons ainsi une application X : / --> E qui est évi-
demment une solution de (1) vérifiant X(t 0 ) = x 0 ; et on voit immédiatement
qu'une telle solution est unique.]
{l ~ Î ~ 11).
1.5 Equations différentielles. Généralités, cas linéaire 15
• Dans le cas d'une équation différentielle linéaire tel que (1) ( ou d'un système
différentiel linéaire tel que (10)) nous pouvons donc nous borner à considérer
des solutions définies sur tout l'intervalle/ : ces solutions seront dites globales;
et lorsque nous parlerons de «solutions» de (1) ou (10), il sera sous-entendu
qu'il s'agit de solutions globales.
pas; et, sur l'intervalle J, (1) équivaut à (2). Pour tout scalaire y 0 , le théo-
rème 1.4.1 montre alors qu'il existe une solution unique de (1) sur J, satis-
faisant à y(x 0 ) = Yo·
Nous allons retrouver ce résultat par un calcul direct; et noûs verrons que
la détermination effective de cette solution se ramène à des quadratures.
Pour cela nous commencerons par étudier le cas d'une équation homogène
(cas où C = 0); et le cas général sera traité ensuite par un procédé de« change-
ment d'inconnue ».
Dans l'étude théorique, nous supposerons que l'équation a été mise sous la
forme normale (2). Sur quelques exemples, nous verrons ce qui se passe en
un zéro de A.
c'est-à-dire à :
On en déduit :
I. 5 .1. Soit a une fonction numérique [ou complexe] continue sur un intervalle J
de R. Alors les solutions de l'équation linéaire et homogène
(3) y' = a(x) y
sont les fonctions de la forme y : x 1--> C e•<xi, où C désigne une
constante réelle ou complexe arbitraire et e>: une primitive de a sur J,
arbitrairement .fixée.
la valeur constante de y(x) doit être la même pour x > 0 et x < 0 (puisqu'égale
X
à y'(0)).
Bien que le coefficient de y' s'annule pour x = 0, l'équation (4) admet des
solutions définies sur tout R ; mais ces solutions s'annulent toutes au point
x = 0 : le théorème de Cauchy tombe en défaut en ce point.
3. Considérons l'équation différentielle
(kEZ, k f= 1).
Sur chacun des intervalles x > 0 et x < 0, ses solutions sont les fonctions
x f----+
Xl
C exp ( ; _ k
-k) , avec C = Cte.
Présentation pratique
y'
- = a(x), d'où Log I y(x) 1 = a(x) + Cte,
y
avec
a(x) = f a(x) dx, d'où y(x) = C e•<x>, avec C = Cte.
Cette présentation du calcul est justifiée par le fait que les solutions de (3)
autres que la fonction nulle gardent un signe constant sur I (puisqu'elles ne
prennent pas la valeur 0).
• Mais cette présentation n'est plus valable si a est complexe ou admet des
discontinuités.
équivaut alors à :
soit
d
-d [ y(x) e -,(x)] = b(x) e-o(xl .
X
1.5 Equations dijfirentie/les. Gineralitis, cas lineaire 19
Regie pratique
Designam par y : x 1--> C<p(x) (ou C designe une constante arbitraire) la solu
tion generale de (3), on cherche â determiner une fo11ctio11 derivable C te/le que
la fonction x 1--> C(x) (p(x) soit solution de (5). On ohtient alors une equation
differentielle, a l'inconnue C, de la forme
C'(x) = t/i(x)
et on est ramene a chercher Ies primitil'es de la fonction 1/1.
Ces solutions sont définies sur tout R bien que le coefficient de y' dans (7)
s'annule pour x = (2 k + 1) n/2 (k E Z) ; et ce sont les seules solutions
définies sur tout R.
3. Considérons l'équation différentielle
Ces solutions ne sont définies sur tout l'intervalle/ que si celui-ci ne contient
aucun zéro de cos x (ce qui concorde avec la théorie générale, puisque
cos x est le coefficient de y' dans l'équation proposée).
1.5 Equations différentielles. Généralités, cas linéaire 21
les fonctions A, B, C étant continues sur un intervalle /. Il faut bien prendre garde que
la méthode précédente ne s'applique que sur les intervalles de R où A ne prend pas la
valeur zéro. On devra donc, si A s'annule, étudier dans chaque cas comment se pro-
longent et se raccordent, en chaque zéro de A, les solutions locales ainsi obtenues : aucune
règle générale ne peut permettre de prévoir le résultat.
On trouvera plus loin (§ 10) un exemple plus élaboré : cet exemple nous montrera
que, dans certains cas, l'équation (!) peut n'avoir qu'une seule solution globale.
Yo - b
a=---,
Yo
§ 1.6 ÉQUATIONS ET SYSTÈMES HOlvlOGÈNES
dX
(1) dt= A(t).X,
(l ~ i ~ n) .
Chaque base de l'espace vectoriel des solutions de (l) est appelée un système
fondamental de solutions de (l).
( 1)Rappelons à ce propos que la réciproque d'une bijection linéaire d'un espace vectoriel
sur un autre est nécessairement linéaire: c'est donc un isomorphisme (cf. tome 1 Dd. 11.1.'Jh).
I.6 Equations différentielles. Généralités, cas linéaire 23
Théorème 1.6. 2. Pour que p solutions Xi, ... , XP de l'équàtion différentielle (1)
soient linéairement indépendantes, il faut et il suffit que leurs valeurs
en un point t0 de I soient des vecteurs linéairement indépendants
de E; et leurs valeurs en tout point de I sont alors des vecteurs linéaire-
ment indépendants.
1.6.3. Soient Xi, ... , XP des solutions de (!). Si, pour une valeur t 0 E /, il
p
existe des scalaires Àa (1 ~ a ~ p) vérifiant L Àa X,(t 0 ) = 0,
:l =1
alors on a :
p
(Vt E /) L À, X,(t) = 0 .
:X= 1
p
Démonstration. La fonction X= L À, X, est une solution de (!) qui
x=l
s'annule au point t 0 ; or l'unique solution de (1) qui s'annule en ce point est
la fonction nulle.]
n
(2) L aix)yj (i = 1, 2, ... , n)
j=l
en effet, cela revient à dire que les n fonctions vectorielles Y, sont linéairement
dépendantes.
Par application du théorème I. 6. 2, on a immédiatement :
Théorème 1.6.5. Si Y, = (y, 1 , ••. , y,.) (et = l, 2, ... , p) sont p solutions du
Il système (2), le rang de la matrice [y,,(x)] est indépendant du point x E /.
En effet, le rang de cette matrice est égal à la dimension de l'espace vectoriel
engendré par les vecteurs-lignes Y,(x); et d'après I. 6. 2, ce rang ne dépend
pas du choix du point x.]
En prenant p = n, on obtient
Théorème 1.6.6. Pour que n solutions Y, = (Y,1, ... , Y,n) (et = 1, 2, ... , n)
du système (2) forment un système fondamental, il faut et il suffit que,
pour une valeur x 0 E /, on ait : dét [Y,;(x 0 )] -f= O. On a alors :
(Vx E /)
Exemples
1. Considérons le système différentiel x' y, y' = x, où x, y désignent = -
deux fonctions scalaires inconnues de la variable t. Ce système admet les deux
solutions (x 1 = cos t, y 1 = sin t) et (x 2 = sin t, Yi = - cos t). Pour l = 0,
on a:
y 1 (0)
yi(O)
1 = 11
0 -1
01 = - 1.'
2. Le système différentiel
+ t 4 ) X - 2 12 y
, (1 , (} + 14 ) y - 2 12 X
X=------- y = t(l 4 I)
1(14 - 1) ' -
Y1(t) 1 = _!_ _ t2 = ~ ) -
Yilt) t2 12
À
X= -
l
+ µt Y = Àl + !!:.t '
avec À, µ = Ctes.
On notera que ces solutions admettent toutes un prolongement continu
aux points l = ± I, bien que les équations différentielles n'aient plus de
26 Chapitre I
sens pour ces valeurs de t. Par contre, la seule solution prolongeable au point
t = 0 est la solution nulle (obtenue pour }, = µ = 0).
L'étude générale des systèmes différentiels à coefficients constants fera
l'objet du chapitre II.
Remarques
1. Les notations étant celles du théorème posons L1(x) = dét [y.Jx)]. D'après la
règle de dérivation des déterminants (cf. tome 1, p. 122), on a :
(3) L1 '(x) = I
œ=l
Y~ 1 (x)
(le C(-ième terme de cette somme étant le déterminant obtenu en remplaçant les termes
de la C(-ième ligne par leurs dérivées). En utilisant le fait que chaque système (y, 1, ... , y ,n)
n
vérifie (2) on peut remplacer chaque terme Y~; par I a;i Y.i; et après simplification des
j=l
déterminants obtenus, on voit que le second membre de (3) se réduit à :
d'où
1 L1(x) = C el'(x), 1
(où x 0 E / est donné) est la solution nulle. Cette propriété est souvent utilisée pour
prouver que des fonctions sont nulles sur un intervalle de R : il suffit de prouver qu'elles
s'annulent en un point et qu'elles vérifient un système différentiel homogène de la
forme (2).
La fonction L1 est parfois appelée le wronskien des n solutions Y,, par exten-
sion d'une définition relative aux équations scalaires d'ordre n (voir§ 9).
1.7 Equations différentielles. Généralités, cas linéaire 27
(l'existence de tels systèmes ayant été établie dans le§ précédent). La méthode
de variation des constantes va consister à faire, dans (E), le changement d'incon-
n
nues défini par X= L }," X", les nouvelles inconnues }, 1 , ••• , Àn étant des
œ=l
fonctions scalaires. Pour justifier ce changement d'inconnues, nous utiliserons
le lemme suivant :
1. 7 .1. Soient X 1 , •.. , X" : / --+ E des fonctions vectorielles continues [resp.
dérivables] telles que, pour chaque t E /, les vecteurs X 1 (t), ... , X.(t)
forment une base de E.
Pour chaque fonction vectorielle continue [resp. dérivable] X : / --+ E,
il existe un système unique de fonctions scalaires À 1 , À 2 , ••• , Àn vérifiant
n
(4) (Vt E /) X(t) = L Àœ(t) Xœ(t)
œ=l
(7) (a = l, 2, ... , n) ;
soit solution de (1); et on obtient ainsi les valeurs des fonctions dérivées
(i = 1, 2, ... , n) .
A' cos t + µ' sin t = a(t) ; A' sin t - µ' cos t = b(t) ,
d'où
À(t) =f 1
[a(u) cos u + b(u) sin u] du + C1
lo
(to E /)
µ(t) =f 1
[a(u) sin u - b(u) cos u] du + C2 •
to
c'est-à-dire
32 Chapitre I
Y = Â.1 Y1 + Â.z Y2 ·
avec Â. 1, Â. 2 = Ctes.
Nous sommes ainsi amenés à poser la définition suivante
Définition I. 8 .1. On dit que deux solut ions y 1 , y 2 de (4) sont linéairement
indépendantes, sur l'intervalle J, ou qu'elles forment un système
fondamental s'il n'existe pas de constantes Â. 1, Â. 2 , non toutes deux
1 nulles, vérifiant :
avec Â. 1, Â. 2 = Ctes.
Supposons, en effet, que l'on ait y 1 (x) =I- 0 pour tout x E J; et cherchons
les conditions que doit vérifier une fonction z pour que la fonction y = y 1 z
soit solution de (4). On obtient :
y;(x) ]
(7) u' + [ 2 Yi(x) + a(x) u = 0.
u' y;
- 2- + a
u Y1
soit
ea(x)
u(x) = A-2- , avec A = Cte,
Y1(x)
en désignant par a une primitive fixée de a. (On notera que ce résultat reste
valable si K = C, mais il faut alors présenter le caicul autrement.)
Pour avoir les solutions z de (6) il suffit donc de connaître une primitive cp
de la fonction a/yf ; on a alors :
Exemple. L'équation
(x + 1) z" + (2 x + 1) z' = 0.
En intégrant, on obtient :
Soit
z'(x) = A(x + 1) e-zx, avec A= Cte
et
avec B = Cte.
Remarque. A priori, ces calculs ne sont valables que sur chacun des inter-
valles x > - 1 et x < - I ; mais on verra facilement que les solutions glo-
bales (i.e. définies sur tout R) de (8) s'obtiennent en donnant à chacune des
constantes B, C la même valeur sur ces deux intervalles.
1.8 Equations dijférentieiles. Généralités, cas linéaire 35
Exemples
1. Soit à intégrer l'équation non homogène
y2 = (2x + 3)e-x.
Achevons les calculs pour c(x) = (x + 1)2. Dans ce cas on obtient les
solutions de (11) sur chacun des intervalles x > - 1 et x < - 1, soit :
Avec ce choix de c, on établit facilement que les solutions glo baies de (11)
sur R s'obtiennent en donnant à chacune des constantes C 1 , C2 , la même valeur
sur tout intervalle.
2. Considérons l'équation différentielle du second ordre
y(x) = x Log I x 1- 2 +
X
CXX + :;:f3 , avec ex, f3 = Ctes .
y~ + ay~ + by 1 = 0.
on en déduit
d'où
z'(x)= A e- 2 x(x + 1) - e- 2 x,
A 1
z(x) = - -(2x + 3)e- 2 x + -e- 2 x + B (B = Cte) ;
4 2
et finalement :
On voit d'ailleurs directement que y = ½e-x est une solution de (11) lorsque
c(x) = e-x
On notera que cette méthode est, en fait, plus rapide que la méthode « de
variation des constantes » appliquée au système fondamental
(voir p. 36) .
Soit A 0 (x) y<n> + A 1 (x) y<n- l) + ·.. + A,.(x) y = B(x) une équation diffé-
rentielle linéaire d'ordre n, où les A, (i = 0, 1, ... , n) et B sont des fonctions
scalaires données (numériques ou vectorielles) continues sur un intervalle
de R, et où y est une fonction scalaire inconnue.
Nous nous placerons toujours sur un intervalle J sur lequel la fonction A 0
ne s'annule pas. Après division par A 0 , nous sommes ramenés à une équation
de la forme
(3)
A chaque solution y de (3) nous associerons la solution Y= (y, y', ... , y<n- 1 >)
de (4).
On voit alors immédiatement que l'indépendance linéaire de p solutions
Yt-
Y0 = (y 0 , y~, ... , 1 >) de (4) (ex= 1, 2, ... ,p) équivaut à l'indépendance
(5) L1(x) =
La fonction ,1 : x f-4 L1(x) définie par (5) est appelée wronskien (1) du
système (Y1, Yz, ... , Yn)-
L 'existence de systèmes fondamentaux de solutions résulte des théorèmes
généraux. En particulier, le théorème I. 9. 1 entraîne l'existence de n solutions
y 1 , ... , Yn telles que la matrice
Yn(x)
Ll'(x) =
y\n-2l(x) Y~n-2l(x)
yy•>(x) y~•>(x)
On a donc
avec C = Cte;
on retrouve le fait que la fonction LI ne peut s'annuler en un point que si elle est partout
nulle (ce calcul est un cas particulier de celui qui a été fait au 6). s
Méthode de variation des constantes
(2) [<Yn-1
= Y1,
= -
Y~ = Y2, ... , = Y:,-2 = Y11-1,
a,(x)Yn-1 - az(x)Yn-2 - ··· - a.(x)y + b(x).
k donnée par :
n
y<k) = I Î., y~k) .
:x.= 1
Pour k = n - 1, on a donc :
n
Y (n-1) = , ~
Î. ),(11-
",: '.X
I)
•
a=l
Il
Pour que y soit solution de (1) il est donc nécessaire et suffisant que les fonc-
tions },, vérifient
n n n-1 n
L A~ y~-1) + L A, y~n) + L ak L A, y~k) =b
s=I ,=1 k=I ,=!
où ,1. 1 , ,1. 2 , ... , J. désignent des fonctions scalaires dont les dérivées
11
1.10 Equations différentielles. Généralités, cas linéaire 43
des fonctions y, ne s'annule pas. Les relations (8) constituent donc, pour
chaque valeur de x, un système de Cramer aux inconnues ,1.~(x). Les valeurs
des dérivées A~ étant ainsi déterminées, leurs primitives A, sont déterminées,
à des constantes additives près, par intégration.
Ces résultats généralisent ceux qui ont été donnés pour n = 2.
Dans bien des cas on peut intégrer les équations différentielles linéaires
(et même non linéaires) en cherchant les solutions sous forme de séries entières.
On a en effet le résultat suivant, que nous admettrons (1), en nous bornant à
le vérifier sur chaque cas particulier.
1.10 .1. Soit
n
(1) y; = I aJx) y 1 + b,(x) (i = 1, 2, ... , n)
;=1
On en déduit le corollaire suivant, que nous n'utiliserons pas ici, mais qui a une
grande importance théorique et pratique :
Corollaire. Si les fonctions aij, b; sont analytiques sur un intervalle I de R il en est de
Il même des solutions de (1) définies sur I.
Revenons au cas où les fonctions a;;, b,- sont développables en série entière
sur l'intervalle ]- R, + R[ (0 ,::; R ,::; + oo ). On obtient alors toutes les
(1) Ce résultat est lié à la théorie des systèmes différentiels holomorphes (cf. [!] ou [9]).
44 Chapitre I
Exemples
1. Considérons l'équation différentielle
00
(n + 1) (n + 2) c 11 -t 2 + ne,, + en = 0,
soit
en+ 2 = - 11 + 2 c,, .
On en déduit
(- l)P (- l)P
C2p = 2.4.6 ..... 2 p Co et C2p+I = 1 •.•...•
3 5 (2 p + !)cl
Y = Co Yo + C1 Y1 ,
1.10 Equations différentielles. Généralités, cas linéaire 45
avec
~ ( - J)P 2p -x2/2
Yo (x ) = L. x = e
p=O 2.4.6 ..... 2 p
J)P
Y1(x) = LCO (
- x2p+1
P=0 1 . 3. 5 ..... (2 p + 1) '
Extension
Sur chaque intervalle où x(x - 1) #- 0, les solutions réelles de (5) sont les
fonctions de la forme
1s1x2-x1112
y(x) = C(x) 1 x2 - x 1- 112 , avec C(x) = K- 2 x(x _ !) dx,
(K = Cte).
J I x2 - x
x(x - !)
1112 dx = - f dx
Jx - x 2
=
fJ¼ - dx
(x - ½)2
= - Arc sin (2 x - 1) + Cte ,
et les solutions
JJ(x-½)2-½dx 1
Log x--+Jx1 --1
2 -x ,
2
et les solutions
(7) yz(x) =
Jx
1
2 - X
[K2 - ~Logl x -
2 2
~ + Jx 2 - xi]
(K 2 = Cte).
c) Soit S(x) = L a" x" une série entière de rayon de convergence > 0,
solution de (5) au voisinage de O. Par identification, on obtient :
d) Utilisons le résultat duc) pour déterminer les solutions de (5) sur]- oo, 1[.
Une telle solution, soit y, doit nécessairement coïncider avec l'une des fonc-
tions y 2 sur ] - oo, O[, et avec l'une des fonctions y 1 sur ]O, 1[. Or, la seule
valeur de K 1 telle que y 1 ait une limite.finie à l'origine est K 1 = n/4; et la seule
valeur de K 2 telle que y 2 ait une limite finie à l'origine est :
( <p(x) =
Jx 2
I
- x
1- ~ Log 2 - ~ Log Ix - ~ + J
L2 2 2
X2 - xi]
SI X E ] - 00 , 0[
<p(x) = _ 1_ _
Jx - x 2
[?::. + ! Arc sin (2 x
4 2
- 1)] si XE]O, ![
\ <p(O) = S(O) = 1
2 t(t + 1) Y' + (2 t + !) Y+ 1 = 0 ;
D'autre part, la seule valeur de K 1 telle que y 1 ait une limite finie pour x --+ 1
est K 1 = - n/4; et la seule valeur de K 2 telle que y 2 ait une limite finie pour
x --+ 1 ( x > 1) est
En raisonnant comme dans d), on en déduit que la fonction 1/J définie sur
]O, + oo[ par :
48 Chapitre I
t/J(x) = -~~-=
Jx - x
I
2
t~ +; Arc sin (2 x - 1) ] SI XE]O, ![
t/1 (x) =
Jx 2
I
-----===
- X
[- ; Log 2 - i Log IX - i + ✓x 2 - X \]
si X > 1
t/J(l) = T(O) = - I
En d'autres termes : il existe au moins une série entière z(x) = I"" en xn, autre
n= 0
que la série nulle. dont le rayon de convergence est > 0, et un nombre  E C
tels que la fonction y : x ~ xi· z(x) vérifie (1) pour x > 0 : si une telle série
existe, on se ramène au cas où c 0 = z(0) est # 0 en ajoutant à Â un entier
convenable.
En pratique, les coefficients c et le nombre}, s'obtiennent par identification;
11
avec
00 00
a(x) = I an xn , b(x) = I bn xn .
n=O n=O
En mettant x' en facteur, on voit facilement que l'on peut dériver cette série terme
à terme; et, en écrivant que le coefficient du terme en xi· dans le premier membre de (2)
est nul, on obtient tout d'abord la relation
50 Chapitre I
où, pour chaque ne N*, P. désigne un polynôme des variables c0 , ... , c., dont les coef-
ficients dépendent de a0 , a 1 , ... , a. et h0 , h 1 , ... , h•.
Le coefficient c0 étant supposé non nul, la relation (3) montre que À. doit être une
racine de l'équation du second degré
(5) À(À. - 1) + a0 À. + h0 = 0.
Le nombre À., vérifiant (5), étant fixé, ainsi que le nombre c0 # 0, les relations (4)
déterminent les coefficients c. de manière unique, par récurrence, pourvu qu'on ait :
En d'autres termes, on pourra déterminer une suite (c.), wtisfaisant aux conditions
voulues, pourvu que À. + n ne soit jamais racine de (5), quel que soit ne N*.
Or il est toujours possible de choisir une racine À. de (5) vérifiant cette condition :
• Si (5) admet deux racines distinctes À. 1 , À. 2 dont la différence n'est pas un entier,
on peut prendre pour À., indifféremment, l'une ou l'autre de ces racines, et on obtient
alors deux solutions de la forme voulue. On voit facilement que ces deux solutions
sont linéairement indépendantes, et on obtient ainsi la solution générale de (2) comme
combinaison linéaire de ces deux solutions particulières.
• Si (5) admet une racine double À. 1 , cette méthode donne une solution de (2) (définie
au facteur c0 près).
• Si l'équation (5) admet deux racines À. 1 , À. 2 telles que À. 2 - À. 1 EN*, le calcul des
coefficients c. sera possible en prenant À. = À. 2 , car cette valeur de À. vérifie (6). Mais
si on prend À. = À. 1 , la condition (6) n'est pas vérifiée oour la valeur den = À. 2 - À. 1 .
Dans ce cas, le calcul des coefficients c. conduit, en général, à une impossibilité.
Dans tous les cas, on obtient au moins une série formelle l: c. x" répondant aux condi-
tions voulues ; et on peut prouver que l'une au moins de ces séries formelles a un rayon
de convergence > 0 : nous le vérifierons dans chaque cas.
Signalons qu'une équation différentielle qui n'est pas exactement du type de Fuchs
peut admettre des « solutions formelles » constituées par des séries formelles de rayon
de convergence nul. En pratique, il faut donc toujours étudier le rayon de convergence
des séries entières obtenues.
Ayant obtenu ainsi au moins une solution y 2 de (2), on pourra achever l'intégration
de (2) en faisant le changement d'inconnue y = y 2 z (voir § 8).
Exemples
1. Soit à intégrer l'équation différentielle
(en multipliant son premier membre par x, on voit que (7) est du type de
Fuchs).
1.11 Equations différentie/les. Généralités, cas linéaire 51
Posons
oc
y(x) = I a11 x"+;..
n=O
D'autre part, les termes d'exposant minimum dans le premier meml. ~ de (7)
sont des termes en x;_- 1 . En écrivant que la somme de leurs coefficients est
nulle, on obtient la condition
(8) 4 ,1.(,1. - 1) + 2 Î, = 0
'l. ( - 1)" Il
Y1(x) = I
11=0
-(2)'x .
11 -
- a ao
d'où a" = ( - 1)" (2 +
a"+ 1 = (2 11 + 2) (; n + 3) ' 11 1) !
Yi(X) = x112 Î (-
11=0
I)"
(211+!)!
x" (x > 0).
Posant
CG
et la condition
(11) À(À - 1) - À + I = 0.
L'équation (11) admet pour racine double À = 1. Pour cette valeur de À,
la relation de récurrence (10) se réduit à a,,=an- i; d'où, si a 0 = 1, la solution :
oo X
y(x) = x L x"
n= o
= --
1- X
(1 x 1 < I).
Le calcul précédent n'est valable que pour I x 1 < I ; mais un calcul direct
montre immédiatement que y(x) = -1 x est solution de (9) sur tout inter-
- x
valle ne contenant pas le point x = 1. On achève alors l'intégration de (9)
en faisant le changement d'inconnue défini par y(x) = -1 x z(x), et on
-x
obtient ainsi la solution générale de (9) sous la forme :
( ) x B x Log I x
= A-
1
yx -
x-1
+ x-1
(A,B = Ctes; x =/. 0, x =f. 1).
On établira facilement que les seules solutions définies sur tout l'intervalle
x < I sont les fonctions x 1--+ Ax 1, avec A = Cte; et que les seules solutions
X-
définies sur tout l'intervalle x > 0 sont les fonctions x 1--+ B x Logt avec
x-
B = Cte (prolongées par continuité au point x = 1). Il en résulte que l'équa-
tion (9) n'admet aucune solution définie sur tout R.
1.11 Equations différentie/les. Généralités, cas linéaire 53
3. Equation de Bessel.
Désignant par v une constante réelle positive, considérons l'équation,
dite de Bessel :
{À 2 - v2 )a 0 = 0, d'où Î, = ±V;
[(À + 1) 2 - v2 ] a 1 = 0,
n(n + 2À)a,. + a
11 _ 2 = O.
(- l)P
a2p = z (p ;:;,: 1) ;
2 r p ! (), + 1) ... (À + p) ao
et pour n impair, on a nécessairement a = 0, sauf si 11 À = - 1/2 (cas qui sera
examiné plus loin).
Dans tous les cas les deux séries entières paires
elles permettent de donner des développements en série des fonctions harmoniques de trois
variables (cf. exercice 1. 45).
54 Chapitre I
Yv : X 1---+ XV Sv(x) et
S(x) = I + )'
,._, a 2p+ 1 x P+
2 1
p=l
telle que y(x) = x- 112 S(x) soit solution de (Bv); mais on vérifie facilement que
l'on a S(x) = x S 112 (x), de sorte que y se réduit à la solution déjà obtenue
Deuxième cas : v = O.
Dans ce cas l'équation (Bv) se réduit, sur R!, à :
(B 0 ) xy" + y' + xy = 0.
La méthode générale ne nous donne ici qu'une solution (à un facteur près) corres-
pondant à la valeur À = 0, soit :
() f (-l)P x2v .
Yo x = v~o 2zv(p !)z
On notera que la fonction y 0 , ainsi définie sur R, est une solution de (B 0 ) sur tout R.
ro
Cherchons maintenant une série entière T(x) = I b" x" telle que la fonction
n=O
( 1)Pour des raisons de commodité, on utilise non pas les fonctions Yv, y -v, mais leurs multiples
J,, J -, définis par :
1
l;_ = 2 ,I'(). + l)Yic (À = ± v),
où I' désigne la fonction gamma définie dans le tome 2 (p. 519) (cf. [14], p. 258).
<1) On notera que ce cas est celui où la différence des deux valeurs de À est un entier (voir
discussion p. 50).
1.11 Equations dijj'érentie/les. Généralités, cas linéaire 55
(p ;?, 1)'
T (x) -
0 - /;;:l
°"oo(-l)P+1s
22P(p !)2
P x 2P
'
a un rayon de convergence infini (cela se déduit facilement du fait que lim sv+ 1 = 1
p-~ro sp
et la fonction z : x H y 0 (x) Log x + T 0 (x) est solution de (B 0 ) sur Rf Cette solution
est linéairement indépendante de y 0 puisqu'on a
Remarque. Si v est un entier > 0, l'équation (Bv) admet encore une solu-
tion développable en série entière de rayon infini, soit
yv(x) -
-
v .x
' v [
I + I oo l)P x2v ] ,.
(-
2
v= 1 2 Pp ! (v + p) !
mais les autres solutions n'ont pas une expression aussi simple.
ÉQUATIONS
DIFFÉRENTIELLES LINÉAIRES
A COEFFICIENTS CONSTANTS
Extension
( 1)La notion d'exponentielle d'un endomorphisme figure au programme de MP, mais non
dans celui des Classes Préparatoires. A l'intention de ces classes, nous ferons, dans le § 5, une
étude élémentaire directe des systèmes différentiels à coefficients constants (homogènes ou non).
Cette étude donnera des résultats moins précis que les méthodes fondées sur l'exponentielle,
mais ces résultats peuvent être considérés comme suffisants en pratique.
58 Chapitre l
Rappels
oo u"
e" = I -,
n ·
n=O
,
avec la convention u 0 = idE. Dans ce qui suit, l'application identique idE sera
notée J.
Si u = À.J, où À. E K désigne un scalaire, on a
A -
e -
fL, A"
'.
n=O n ·
d
(7) dt (e1") = u o e1" = e'" ou .
En particulier, si v = - u, on a
Intégration théorique
= e-ta.[a.X(t) - X'(t)] = 0.
X(t) = e<r-to)a.Xo.
de sorte que la fonction X: t 1-> e'a .x0 se réduit à une fonction polynôme,
de degré ,,,; n - 1, à coefficients dans E.
Dans le cas où E est de dimension finie, cette remarque va nous permettre
de donner une expression élémentaire des solutions de (5). Auparavant, nous
établirons le lemme général suivant :
• Pour étudier le cas général, nous supposerons que E est un espace vectoriel
sur le corps C, de dimension n ; dans ce cas, le polynôme caractéristique de
l'endomorphisme a se factorise en
p
Pa(X) = TI (À; - xy• ,
i=I
le polynôme minimal de a.
62 Chapitre Il
On a donc :
p p
X(t) = e'a.x 0 = L e'a.çi = L e).;t P;(t),
i= 1 i =1
avec
Remarque pratique
Remarque importante
Si les coefficients aij sont tous réels, et si la matrice A = [a;J n'a que des
valeurs propres réelles, la théorie précédente reste valable si l'on reste dans
le domaine réel (c'est-à-dire en ne considérant que des espaces vectoriels
sur R); et on obtient ainsi les solutions réelles de (6).
Par contre, si les valeurs propres de A ne sont pas toutes réelles, la théorie
précédente nous oblige (même si les coefficients aij sont tous réels) à nous
placer dans le domaine complexe. Cependant, si les coefficients aij sont tous
réels, on notera que les parties réelle et imaginaire d'une solution de (6) sont
encore des solutions de (6) ; cela nous donne le moyen de construire les solu-
tions réelles de (6).
On peut même remarquer qu'on obtient toutes les solutions réelles de (6)
en prenant les parties réelles de ses solutions relatives au corps C.
1. Considérons le système
À2 = 1 + i,
Si on cherche les solutions de la forme
Les solutions réelles de (3) sont données, sous forme vectorielle, par
2ï1.-/3+2v=0 2 x0 - Yo + 2 z0 = îl.
10 ï1. - 5 /3 + 7 î' = 0 10 x 0 - 5 y0 + 7 z 0 = /3
4ï1.-2/3+2v=0 4 x0 - 2 y0 + 2 z0 = y .
x(t) = A e- 1 + Bt +C
y(t) = - A e-• + B(2 t + 1) + 2 C (A, B, C = Ctes)
z(t) = - 2 A e- 1 + B.
66 Chapitre Il
où A désigne une matrice carrée d'ordre n admettant une seule valeur propre À.
D'après le théorème II. 1 . 1, la solution générale de (5) est donnée par
n-1 k
X(t) = e;u k~o ; ! (A - )J)k .X0
A [-~ -1 -:]
-2 -1
Elle admet À. = - 2 pour valeur propre triple, et vérifie donc (A+ 2 /) 3 = O.
On a, par un calcul facile
A +21= [
-2
1
0
0
-1]
-1 .
-2 0 -1
Conseils pratiques
• Pour abréger les calculs, on a intérêt. chaque fois que cela est possible.
à simplifier le système proposé par un changement d'inconnues facile à réa-
liser ; et, à défaut, on pourra chercher des combinaisons linéaires des inconnues
vérifiant une équation différentielle facile à intégrer. En voici deux exemples :
5. Considérons le système différentiel scalaire, aux 4 inconnues x, y, u, v :
x'=x+y-u-v y'=2x+y-u-v
(8)
u'=x+2y-u-2v p' =X+ y - V.
On a d'abord :
W)=A cos t+B sin t; 17(t)=A sin t-B cos t (A, B=Ctes)
et enfin
u(t) = A (sin t - 2 cos t) - B(2 sin t + cos t) + C,
v(t) = - A (2 cos t + sin t) - B(2 sin t - cos t) + Ct + D.
étudiant la matrice
1
2
-1
-1
-1
-lj
-1
-2 .
0 -1
(9)
x; = X1 + ··· + ÂX; + ···+X,,
A- 1;
l1
J 1 ...
_:l
ÂJ
Son polynôme caractéristique est
ets1À=l:
e"t
X-= A.- avec A;= Cte.
' ' n
(1) Le problème ainsi posé n'est pas artificiel : il se rencontre dans l'étude des oscillations
amorties ou entretenues (voir cours de Physique et de Mécanique).
(2) On pourrait, bien entendu, appliquer ici la méthode générale de variation des constantes
(cf. § I. 7) ; mais les calculs seraient, en général, plus longs.
11.4 Equations différentielles linéaires à coefficients constants 71
Démonstration (')
a) Supposons d'abord que À ne soit pas une valeur propre de l'endomor-
phisme a ; et soit R un polynôme quelconque à coefficients dans E.
Posant X(t) = eÀ1 R(t), on a :
Pour que la fonction X : t 1--+ eÂ' R (t) soit solution de (3), il est donc néces-
saire et suffisant que le polynôme R vérifie
J.R + R' = a. R + Q,
soit, en posant b = À - a :
(4) R'+b.R=Q.
Posons :
(5)
(1) On notera que la partie a) de la dém01~stration n'utilise pas le théorème II .4. 1, et se fonde
sur des calculs élémentaires. La partie b) (démonstration de l'assertion (ii) pourra être laissée de
côté par les élèves des Classes Préparatoires. Ils se reporteront alors à l'étude élémentaire donnée
dans le § 5.
72 Chapitre II
b) Supposons que À soit une valeur propre de a, soit ), = À;. Désignons par E; le
sous-espace caractéristique de a relatif à },;, et par Fla somme directe des sous-espaces
caractéristiques relatifs aux autres valeurs propres. L'espace E étant la somme directe
de E; et de F, nous pouvons décomposer Q en Q = Q 0 + Q 1 , le polynôme Q 0 ayant
ses coefficients dans E;, et le polynôme Q, ayant ses coefficients dans F; de plus, Q 0
et Q 1 sont de degré ,,; deg (Q).
La restriction à F de l'opérateur b = À; :i - a étant inversible, le calcul précédent
s'applique encore au polynôme Q 1 : l'équation différentielle
La proposition II .4.1 nous montre que cette équation admet pour solution parti-
culière la fonction X 0 définie par :
soit, en posant b = À; .1 - a :
Posant k 0 = deg (Q 0 ), on voit ainsi que la fonction e(u-r)b. Q 0 (u) est un polynôme
(à coefficients dans E;) de degré ,,; /3; + k 0 - 1 de !_'ensemble des variables t, u. Par
intégration, on en déduit que la fonction R 0 (t) = e-.i,, Xo(t) est un polynôme de
degré ,,; /3; + k 0 de la variable t.
Au total la fonction
est une solution de (3) ; et la fonction R = R 0 + R, est un polynôme de degré ,,; /3; + k,
avec k = deg (Q) ; d'où le résultat.]
Les solutions cherchées sont les parties réelles des solutions du système
différentiel
(7) X' - aY = ei"'', Y'+ aX = 0;
et nous savons que le système homogène associé à (7) admet pour valeurs
propres les nombres ± ia.
a) Si I w 1 =I- 1a 1, le système (7) admet une solution particulière de la
forme X(l) = A ei"", Y(l) = B eiw, ; on trouve, par identification
-IW a
A= 2 2' B = w 2 - a 2,
w - a
a
x(l) = w 2 sin wt , y( l) = 2 2 cos wt ,
w2 - a w - a
et la solution générale :
Xo + iyo = - 2a '
Dans ce cas, les solutions de (6) ne sont plus bornées : nous voyons apparaître
ici un phénomène de résonance.
De façon générale, considérons un système différentiel homogène réel dont
les valeurs propres soient toutes simples et imaginaires (système dit oscillant) :
il est facile de voir que ses solutions sont bornées ; et cette propriété reste
vraie si nous imposons à ce système un second membre de la
forme A cos (wt + <p), pourvu que iw ne soit pas une valeur propre. Mais
si iw est une valeur propre du système initial, nous sommes dans le cas (ii)
du théorème II. 4. 2, et les solutions du système non homogène ainsi obtenu
ne sont plus nécessairement bornées. Le phénomène de résonance se produit
donc lorsqu'on impose au système oscillant une « oscillation entretenue»
(représentée par le second membre) dont la période est égale à l'une des
périodes de vibration propres du système.
Exemple 2. Considérons le système différentiel
x' + 2 x - 2 y - 2 z = el 1 + i)r
(8) y' + 1Ü X - 6y - 8 Z = Ü
z' - 3X + y + 2Z = Ü.
Les équations de gauche expriment que (IX, {J, y) est un vecteur propre
relatif à la valeur propre À = 1 + i : le calcul a été fait au § 3 et nous donne :
D'autre part, si IX, {J, y sont connus, les équations de droite ne déterminent
le vecteur (x 0 , y 0 , z 0 ) qu'à l'addition près d'un vecteur propre ; nous pouvons
donc chercher des solutions telles que l'un des nombres x 0 , y 0 , z 0 soit nul.
En imposant la condition z 0 = 0, on obtient un système de Cramer déter-
minant C, x 0 , y 0 , soit :
2 +3i 4i -
Xo = 2 C = -"C'.""2- Yo = 1 + 4i ;
II.5 Equations différentielles linéaires à coefficients constants 75
x' = 2X - y +2Z + J
y' 10 X - 5y + 7Z
z' = 4X - 2y + 2Z •
Le système homogène correspondant a été intégré p. 65 ; et nous savons
qu'il admet À = 0 pour valeur propre double. Nous sommes donc amenés
à chercher des solutions dont les composantes soient des polynômes de
degré ~ 2. Le calcul d'identification serait assez long.
En utilisant le changement d'inconnue donné plus loin (p. 76) on obtient
la solution particulière :
• Pour terminer, notons que dans le cas (ii), le théorème II. 4. 2 ne us donne
seulement une majoration du degré du polynôme R.
Par exemple, le système différentiel
x' = 2X - y + 2 Z - 4
y' = JQ X - 5y + 7 Z - J7
z' =4x-2y+2z-6
à celle du système
u' = - u + 2f(t) - g(t) + h(t)
v' = u + 2f(t) - g(t) + 2 h(t)
w' = v - 3 f(t) + 2 g(t) - 3 h(t) .
s' + (À - b) s = q.
78 Chapitre II
et
On notera que, si À.= b, toutes les solutions de (6) sont de la forme y(t) = e'-t s(t).
Par contre, si À. =/= b, on n'obtient ainsi qu'une solution particulière de (6).
Revenons alors au système (5). La première de ces équations est de la
forme (6) et admet donc une solution particulière de la forme
avec
sont de la forme
p
x;(t) = I rJt) e'-;t (1 ~ i ~ n)
j=I
Il suffit en effet d'établir ce résultat dans le cas où la matrice [aii] est trian-
gulaire inférieure ; dans ce cas l'intégration « en cascade » des équations (7)
conduit à des équations linéaires de la forme
p
y' = by + L e.i..r qa(t) ,
œ=l
0
(8) A
0
rn
chacune des matrices Ai ayant une seule valeur propre (1 ).
Commençons par le cas où A n'admet qu'une valeur propre ; et utilisons
des notations vectorielles.
( 1)Cette méthode est celle que proposent les Commentaires du programme des Classes
Préparatoires.
80 Chapitre II
sont de la forme
p
X(t) = L e"'1 Plt)
i= 1
d'autre part, les sous-espaces Ei sont stables par a. Si donc nous désignons
par ai la restriction de a à Ei, l'équation (12) équivaut au système de p équa-
tions vectorielles
À 1 0 0
0 À 0
M= (üC).
),
0 ........ 0 ),
2
0
(n - 2) !
0 0
0 0
(1)
82 Chapitre Il
0 0 0
0 0 0
A
0 0
-a,, .......... -al
Cette matrice a été étudiée (au changement de notations près) dans l'exer-
cice XI. 20 du tome 1 : on montre que le polynôme minimal de A est
Notations
c'est-à-dire :
P(D).y = aoy<n> + al y<n-1) + ... +an-! y'+ ally.
II.6 Equations différentielles linéaires à coefficients constants 83
(définie pour p ~ n) est linéaire. L'opérateur linéaire P(D) ainsi défini est
appelé le polynôme de dérivation associé au polynôme P.
Pour simplifier l'écriture, nous conviendrons de désigner simplement
par P(D).y(t) la valeur de la fonction P(D).y au point t.
Avec ces notations, l'équation différentielle ( 1) s'écrit sous la forme sym-
bolique
P(D).y = b, avec
Ce symbolisme en facilitera l'étude. Dans ce qui suit, nous nous limiterons
au cas où f( = C, de façon à pouvoir factoriser P en facteurs du premier
degré. Mais les résultats qui ne font pas intervenir cette factorisation restent
valables en prenant K = R.
Remarque. Si la fonction y est elle-même un polynôme de degré q, la fonc-
tion Dny est un polynôme de degré q - n sin ~ q, et le polynôme nul si n > q.
Cette remarque entraîne immédiatement la proposition suivante :
11.6.1. Soit y E C[X] un polynôme de degré q, et soit P E C[X] un polynôme
quelconque.
a) Si P(0) #- 0, alors P(D) .y est un polynôme de degré q.
b) Plus généralement, si P est de valuation k (i.e. de la forme
P(D).y = z,
et ce polynôme est de même degré que z.
84 Chapitre Il
Lemmes préliminaires
11.6.3. Pour toute fonction nfois dérivable y, et pour tout polynôme P E C[X],
de degré ~ n, on a :
avec
soit
(2 ~a~ p).
Démonstration
a) L'équation (7) s'écrit sous forme symbolique
P(D).y = 0.
Or, puisque À; est racine d'ordre et.; de P, la valuation du polynôme P(X + À;)
est et.i. Si donc on a deg (QJ < et.;, la proposition II. 6 .1 montre que P(D + À;). Q;
est le polynôme nul.
Toutes les fonctions y de la forme (8), avec deg (Q;) :,;; et.; - 1, sont donc
des solutions de (7).
b) Il reste à montrer que l'on a bien ainsi obtenu toutes les solutions de (7).
Pour cela, considérons les fonctions :
Démonstration. Pour que la fonction t f-4 eÂ' R (t) soit solution de (9)
il faut et il suffit que l'on ait :
(Vt E R) P(D).[eÀ' R(t)] = e;., Q(t);
p(D).(D"R) = Q.
Par récurrence sur l'entier p, en supposant que la fonction y est p fois déri-
vable, on obtient une relation de la forme :
(2)
En effet, la relation (2) est vraie pour p= l avec IX 1 , 1 = I et pour p=2 avec IX 2 . 1 = -1
et IX 2 , 2 = 1. Si une telle relation est vraie à l'ordre p, on a, par dérivation et multipli-
cation par x :
k
xp+l y<p+IJ(x) + pxP y<Pl(x) = L 1Xi,k z<k+ 1 l(Log x);
k=l
et
X~ y(x) = XÎ.
II.7 Equations différentiel/es linéaires à coefficients constants 89
À(À - !) (À - 2) + 6 = 0.
y = i
X
+ Bxz+i Vî + Cx2-iJ/2 (A, B, C = Ctes) ;
y=~+x 2 [b cos (fi Log x) +c sin (fi Log x)] (a, b, c ER) .
X
( 1) Ce calcul permet de montrer que les coefficients ap.k sont déterminés par l'identité :
p
(VÀER) À(À - !) ... (À - p + l) = L IXp.k Jck.
k=l
90 Chapitre Il
Nous allons donner ici une méthode pratique pour intégrer les équations
différentielles de la forme
Notations
CX)
Soit S(X) = L a" X" une série formelle quelconque à coefficients dans C.
n=O
Pour tout polynôme Q, de degré q, nous définirons le polynôme S(D). Q
par:
q
(2) S(D).Q = L an D"Q.
n=O
(1) La formule de Taylor permet de montrer que cet homomorphisme est injectif.
ll.8 Equations dijférentiel/es li11éaires à coefficients co11stants 91
S(X).[T(X).Q] = Q.
Or l'inverse d'une série formelle S(X) = a 0 + a 1 X+ ·· · + a" X" existe
si, et seulement si, S est de valuation nulle, i.e. si a 0 #- O. Si S est une telle
série, l'opérateur S(D) a donc un inverse, que nous noterons S - i (D) ou
[S(D)J- 1 : c'est l'opérateur associé à la série formelle 1/S.
P(D + 2).R = Q;
R = S,i(D). Q .
En pratique, on obtient la série formelle S;_ en décomposant en éléments
simples la fraction rationnelle P(X 1+ À) , et en développant chaque élément
en série entière (cf. tome 2, p. 368). Mais, d'après la formule (2), la déter-
mination du polynôme S,.(D).Q n'exige que la connaissance des termes
d'exposant ~ deg (Q) dans S;.. En d'autres termes, il nous suffit d'avoir
1
Ie développement limité à l'ordre q = deg (Q) de S;JX) = P(X + À) au
voisinage de l'origine ; d'où la règle :
92 Chapitre II
P(X + À) = xa p;.(X) ,
où P;. désigne un polynôme tel que p;.(O) i= O. L'équation (3) s'écrit alors
(par contre, on n'a pas nécessairement J" D"f = f: en d'autres termes, J" n'est
qu'un inverse à droite de D 11 ) .
Avec ces notations, on a :
Exemples
1. Intégrer l'équation
y= A ex + B e2 x (A, B = Ctes) ;
P(X) = (X - 1) (X - 2).
Or on a
-------
P(X + 1 + i) (X + i) (X +i- 1) X+i- X+i
et :
X, 00
1~ 1 - _ L _1 )P + 1 ei<v+IJit/4XP;
00
(
On obtient ainsi :
PI,.(X) = P(Xx2+ À) = X + 2.
avec
(D+2)-1=2
1(1+2D)- =p~O(-l)P2p+l'
DP 1 if,
et
d'où
y(x) = ex f (- l)P
p=O 2v+ 1
n(n - 1) ... (n - p + 3)x 11 -v+ 2 .
4. Intégrer l'équation
Or
(D - 1)-n = (- l)" I (11 + p - 1) DP
v=o n - 1
96 Chapitre li
ÉQUATIONS
DIFFÉRENTIELLES
NON LINÉAIRES
EXEMPLES ET APPLICATIONS
Plan
to
f[u, X(u)] du.
to
(f[u, Xn(u)] - f[u, Xn- i (u)]) du
111.1 Exemples et applications. Equations différentielles non linéaires 99
Démonstration
a) Montrons d'abord qu'il existe un intervalle [1 0 - h. 10 + h], avec h > 0, sur
lequel les relations de récurrence (3) définissent une suite (X,,) de fonctions continues.
Tout d'abord, la continuité de/ au point (1 0 , x 0 ) de U entraîne l'existence d'un voi-
sinage de ce point sur lequel la fonction f soit bornée. L'ensemble U étant supposé
ouvert, il existe donc trois nombres réels a > 0, fi > 0 et M tels que les relations :
lt - t 0 1:::; a et Il x - x 0 Il :::; /3 impliquent (1, x) EU et Il /(1, x) Il :::; M.
Posons h = inf (a, /3/ M). Nous allons montrer qu'il existe une suite (X,,) de fonc-
tions continues sur l'intervalle J = [t O - h, t O + h], vérifiant les relations (3), et
dont les graphes G,, soient contenus dans le «cylindre» C de R x E défini par :
lt - t 0 1,:;; h et Il X - Xo Il ,:;; fi :
ce «cylindre» est parfois appeié un « tonneau de sécurité» pour l'équation (1) au
point (1 0 , x 0 ) (voir Fig. 1, relative au cas où E = R, auquel cas C est un rectangle).
Raisonnons par récurrence sur l'entier 11, et supposons qu'on ait pu définir une
fonction X,,, continue sur J, dont le graphe G,, soit contenu dans C, i.e. telle que :
(';// E J) Il X,.(t) - x 0 11 :::; fi .
Alors, pour tout u E J, le point (u, X,.(u)) appartient à U ; et nous pouvons définir
une fonction X,.+ 1 sur J en posant :
lo
j [ u, X,.(u)] du.
100 Chapitre III
t0 - h t0 + h
Figure 1.
Cette fonction X,,+ 1 est continue sur J, et l'inégalité Il f[u, X,,(u)] JI <( M (qui résulte
des hypothèses) implique :
Posant toujours J = [t 0 - h, t 0 + h], avec h = inf (cc, /3/ M), on a alors facilement,
pour n ~ 1 et t E J :
Il Un(t) Il = IIL (f[u, Xn(u)] - f[u, X,._ 1 (u)]) du Il<( k 1( Il U11 _ 1(u) Il du/
et, pour n = 0 :
Cette majoration montre que la série L U,.(t) est normalement convergente, donc uni-
formément convergente, sur J. Il en résulte que la suite (X,,) converge uniformément
sur J vers une fonction continue X dont le graphe est contenu dans C. Du fait que
f vérifie la relation (6), on en déduit que la suite des fonctions u f--t f [ u, X,,(u)] converge
uniformément sur J vers la fonction u f--t f [ u, X(u)]. Par passage à la limite dans (5),
III.1 Exemples et applications. Equations différentielles non linéaires 101
C'est donc une solution du problème posé. Enfin l'unicité de cette solution résultera
de ia proposition générale suivante, que nous allons établir :
Du fait que les fonctions X 1 , X 2 sont continues sur/, on déduit que l'ensemble F
est un fermé re/at(f de /. Nous allons maintenant prouver que Fest un ouvert
relat(f de / : l'ensemble complémentaire I"'-.F sera donc un fermé relatif de/;
puisque / est connexe et que Fest supposé non vide, il en résultera que F = I
(cf. tome 2, pp. I 05-106).
Soit donc t 0 un point quelconque de F. et soit x 0 =X1 (t 0 )=Xz(t 0 ). Du
fait que f est lipschitzienne par rapport à la seconde variable, il existe trois
nombres oc, /3, k avec oc > 0 et /3 > 0, tels que les relations I t - t O 1~ oc,
Il x - x 0 Il ::::; /3 et Il y - Yo li ::::; /3 impliquent (t, x) E U, (t, y) E U et
Il f(t, Y) - f (t, x) Il ::::; k Il Y - x Il •
D'autre part, la continuité des fonctions X 1 , X 2 implique l'existence d'un
nombre y > 0 tel que, pour I t - t 0 1 ::::; 1', (t E /), on ait :
et Il Xi(t) - Xo Il ::::; /3 ·
Pour tout t E / n [t 0 - y, t 0 + 1•], la fonction Y = X 2 - X1 vérifie donc
l'inégalité :
1 Y(t) Il= J 1
ta
(f[u, Xi(u)]-f [u, X 1 (u)]) du :::;; k f I
lo
Il Y(u) Il du .
Or, il est facile de voir que l'on peut toujours supposer y assez petit pour
que l'intervalle K =In [t 0 - y, t 0 + y] soit compact (il y a deux cas à consi-
dérer, selon que t 0 est, ou non, une extrémité de /). Désignons alors par B
un majorant de la fonction continue t f--+ Il Y(t) Il sur ce compact K. Par
récurrence sur l'entier n, on obtient facilement les relations :
(Vn E N, Vt E K)
102 Chapitre III
et, en faisant tendre n vers + oo, on voit que l'on a Y(t) = 0 pour tout t E K
Remarques importantes
[resp. ]t 1 , t 0 ] x V],
Solutions maximales
Définition III .1. 2. Une solution X de ( 1), définie sur un intervalle J de R, est
~ appelée une solution maximale si elle n'admet pas de prolongement
~ à un intervalle contenant strictement J.
Exemples
1. L'équation y' = y 2 admet pour solutions maximales les fonctions
X 1-+ (x > a)
a-x
et les fonctions
(1) Lorsque nous parlerons de« solution locale unique» ou du« nombre des solutions locales»
définies au voisinage de t 0 et vérifiant une condition donnée. il sera sous-entendu que deux solu-
tions locales sont considérées comme équivalentes si elles coïncident sur un voisinage de t 0 . Pour
que les énoncés correspondants deviennent parfaitement corrects, il suffirait de remplacer les
mots de« solution locale définie au voisinage de 10 » par ceux de« germe de solution au point 10 »
en convenant qu'un germe de solution est une classe de solutions locales équivalentes au voisinage
de t 0 (cf. exercice III.19).
104 Chapitre III
Il f (t, y) - f(t, x) Il ~ k Il Y - x Il
pourvu que t, x, y vérifient (t, x) E V et (t, y) E V; d'où le résultat.]
Si E = Rn, on a (en changeant de notations) :
Pourqu'uneapplicationf: U -+ Rn, (x, y 1 , ••• , Yn) 1--+ f(x, y 1 , ... , y,.), définie
sur un ouvert U de Rn+ 1 = R x Rn, soit localement lipschitzienne par rapport
à la variable vectorielle y = (y 1 , ••• , y,.), il suffit que les n dérivées partielles
ôf (i = I, 2, ... , n) existent et soient continues sur U (cf. tome 2, Th. V. 7. 3).
ÔY;
IJI.2.2. Soit_(; : (x, y 1, ... , Yn) 1--+ f;(X, Yi, ... , Yn), (i = 1. 2, ... , n) un sys-
11 tème de n fonctions numériques continues sur un ouvert U de Rn+ 1 ,
1· lNous n'énonçons ici que les résultats relatifs aux systèmes numériques, car, dans le cas
non linéaire, nous n'aurons pas ici à considérer de systèmes complexes.
II/.1 Exemples et applications. Equations différentielles non linéaires 105
af (1 ~ i ~ n)
ayi
Il peut être utile de savoir ce qui se passe pour une équation différentielle vecto-
rielle X' = f(t, X) lorsque la fonction donnée./ est seulement supposée continue (et
non plus nécessairement lipschitzienne en X). Dans ce but nous énoncerons, sans la
démontrer, la proposition suivante :
111.2.4 Théorème de Cauchy-Arzela. Soit E u11 e.v.11. de dimension finie, U un ouvert
de R x E, et f: (1, x) r-> .f (t, x) une application continue de U dans E.
Pour tout point (t 0 , x 0 ) de U, il existe au moins une solution de l'équation dif
férentiel!e
(k = O. 1, ... , p - 1).
y' = t Iy 1
113
ôF
ôz (x 0 , Yo, zJ =I= 0 (ex = l, 2, ... , p).
(2) y'2 = 1 - y2 ;
et soient x 0 , y 0 ER tels que I y 0 1 =/= 1. On montre facilement que (2) admet
deux solutions Yi, y 2 , définies sur tout R et vérifiant y(x 0 ) = y 0 , à savoir
et il existe un voisinage de x 0 sur lequel il n'en existe pas d'autre. (En effet
les solutions de (2) dont la dérivée ne s'annule pas vérifient l'équation du
second ordre y" + y = O.)
2. Considérons l'équation différentielle
yz(x) = m 2 x - m~ ,
Figure 2.
111.3 Exemples et applications. Equations différentielles non linéaires 109
Solutions singulières
Intégrales premières
Dans ce §, nous allons étudier quelques cas très simples d'équations diffé-
rentielles numériques du premier ordre ; et, sur chacun de ces exemples,
nous vérifierons le théorème de Cauchy-Lipschitz.
Pour qu'il en soit ainsi, il faut et il suffit que y soit dérivable sur / et que
sa dérivée vérifie :
f [ x, y(x)] = Cte .
( 1) Cette définition n'est qu'un cas particulier d'une notion plus générale (cf. [9]).
112 Chapitre Ill
(4) y2 - x2 + 2 xyy' = 0 .
et J;: = 2 xy;
xy 2 - ½x 3 = C = Cte ,
soit :
y(x) = ± ✓x
~3 T A •
2 xy + (x 2 - y 2 ) y' = 0
x2 y - ½y 3 = C = Cte .
Facteurs intégrants
Définition III. 4. 2. Revenons aux notations de la définition III .4. 1. On dit qu'une
~ fonction numérique À, définie sur U, est un facteur intégrant de l'équation (1),
~ s'il existe une fonction numérique .f, différentiable sur U, vérifiant J; = ÀP
et J; = },Q.
111.4 Exemples et applications. Equations différentielles non linéaires 113
Nous ne ferons pas ici la théorie des facteurs intégrants, qui sort du cadre de notre
programme (1) ; et nous nous bornerons à la remarque suivante :
Si À est un facteur intégrant de (1), ne s'annulant pas sur U, les solutions de (1) sont
définies implicitement par f (x, y) = Cte, où f désigne l'une des fonctions numériques
vérifiant
df = ),(P dx + Q dy) .
(5) y2 - x2 - 2 xyy' = 0
n'est pas du type (3), car il n'existe pas de fonction numérique f vérifiant
J;'. = - 2 xy.
Par contre, on a :
- 2 xy Ô ( X )
(x2 + y2)2 = ôy x2 + y2 ·
A'(x) dx + B'(y) dy = 0.
Elle est évidemment du type (3) (cf. p. 111), avec f(x, y) = A (x) + B(y).
B = f Q(y) dy.
1 1
2 +2 = Cte = C, soit y=±
y X
Cas particulier
Parmi les équations à variables séparées, il faut mentionner le cas particulier
des équations différentielles de la forme
(7) y' = f(y)
où f désigne une fonction numérique continue sur un _intervalle / de R.
Si f ne s'annule pas sur/, l'équation (7) se met sous la forme
dy
f(y) = dx;
si donc G désigne une primitive de 1/l sur /, les solutions de (7) sont données
implicitement par :
Dans ce qui suit, nous allons passer en revue quelques équations différen-
tielles du second ordre dont l'intégration se ramène à celle d'une équation
du premier ordre, éventuellement suivie· d'une quadrature.
b) Equation de la forme
<p ,, = - 3
<p, . r( 1 ) '
y, <.p'
( iy
G x, , y" , ... y<•>)-
y y
- 0
et introduisons l'inconnue auxiliaire u = y' /y. Par récurrence, on démontre que, pour
chaque entier p = 2, 3, ... , n, lequotienty<P>/y s'exprime au moyen de u, u', u", ... , u<p-1).
On est donc ramené à une équation différentielle d'ordre n - l à l'inconnue u.
c'est-à-dire
x - Xo = e f dy
J2 F(y) + C'
avec x 0 = Cte
(voir § 4).
L'intégration locale de (1) se ramène donc à deux quadratures : la première,
pour avoir une primitive de f, et la seconde pour avoir une primitive de
J2F+ C
(4) et
Yo
f (u) du.
y'(x) J <p[y(x)]
= s1 y'(x) ~ 0
Deuxième cas : y~ #- 0
Yo~·
du
1/1 : Y ~ Xo + fJ
Yo
r du
<p(aj .
i/J(y) = Xo + fJ y
Yo
-==
du
<p(u)
Discussion
et, par construction, y(x) tend vers /3 [resp. a] lorsque x tend vers b [resp. a].
Nous étudierons d'abord le comportement de y au voisinage de b.
a) Si f3 est une extrémité de J, alors /3 $ J (puisque J est supposé ouvert) ;
la solution y n'est donc pas prolongeable au point b.
b) Si f3 E J, alors nécessairement <p(/3) = 0 (sinon, ]a, /3[ ne serait pas le
plus grand sous-intervalle de J, contenant y 0 , sur lequel on ait <p(y) =I= 0).
Etudions donc la convergence au point /3 de l'intégrale définissant i/J.
• Supposons d'abord <p'(/3) = 2f(/3) = O. Alors, du fait que f est locale-
ment lipschitzienne, on a, au voisinage de /3 :
et l'intégrale f fi
y <p(u)
Yo
~
est divergente. Donc i/J(y) tend vers + ro quand y
• Si on a <p'(/3) = 2f(/3) =I= 0, le rapport <p(y)/3 a une limite finie non nulle
y-
lorsque y tend vers /3. Dans ce cas, l'intégraleifi du est convergente, et
Yo J <p(u)
on a
b = Xo + fJ
fi
Yo
du
<p(u) .
y y
ex ex
0 X 0 x0 b 2 b - x0 X
y
y
! a
0 2 a - x0 a x 2a-b 2a-x 0 a O x0 b 2b-x 0 2b-a x
Figure 3c. Figure 3d.
De plus, on a :
Iim y(x) =
x--+b
f3 ; lim y'(x) = lim
x-b x-b
J cp[y(x)] = lim cp(y) =
y--+p
0.
La fonction y ainsi prolongée est donc une solution de (1) sur tout l'inter-
valle ]a, 2 b - a[ ; et elle vérifie
y(2 x 0 - x) = y(x) ,
t/; :y f---+ Xo + iy
Yo
du
~-
V <p(u)
122 Chapitre III
admette deux zéros simples distincts et, f3 vérifiant et ~ y 0 ~ {3, tels que <p
n'admette pas d'autre zéro sur [et, {3]. La plus petite période de cette solution
est alors égale à
Interprétation mécanique
T=2fp dy =~-
-p Jy'i + w2(y2 - Y6) w
"
(9) y = -m2, (w > 0, y> 0)
y-
<p(y) = y'2
0
+ w2(! __!_)
Y Yo
(Yo > 0) -
La fonction <p a un zéro simple si y~2 < w 2 /y 0 . Si Y'i ~ w 2/y 0 elle n'a pas
de zéro sur Rt. Pour simplifier, nous n'étudierons la solution y, vérifiant
y(x 0) = y 0 et y'(x 0) = y~, que pour les valeurs de x ~ x 0 (c'est le cas inté-
ressant en Mécanique); et nous laissons au lecteur le soin de vérifier les
résultats suivants :
a) Si y~ ~ w/Jy 0, la fonction y croît de y 0 à + oo quand x croît de x 0
à + 00. 2
b) S1. on a 0 < y ,0 < w /J-
y 0, 1a fonction
. y croit
, de y 0 a, y 1 = 2
Yo w ,
2
w - YoYo
' d e x 0 a' x 1 = x 0
1orsque x croit + J Y! dy
Ci:-. E nsmte
. y d'ecro1t
' d e y 1 a' 0
o v <p(y)
quand x croît de x 1 à x 2 = x 1 Y +
✓ <p(y)
I Y1 d
; et elle n'est pas prolongeable
0
au-delà de x 2 , car sa dérivée tend vers - oo en ce point.
c) Si on a y~ ~ 0, la fonction y décroît de y 0 à O lorsque x croît de x 0 à
Xo + f yo
0
dy
J<p(y).
Figure 4.
On pourra noter que les graphes des solutions tournent leur concavité
vers le bas (puisqu'on a y" < 0). Le mouvement est accéléré lorsque y' < 0,
il est retardé si y' > O.
3. Considérons l'équation différentielle du pendule simple, soit :
T = 2 f +p
-p Jy~2 +
dy
2 w 2 (cos y - l)
.
De façon précise, si y est une solution strictement positive de (!) sur un intervalle J
de R, alors z = y 1 -• est une solution de (2) sur J. Réciproquement, si z est une solu-
tion strictement positive de (2) sur un intervalle J, alors y = z 11<1 -•> est une solution
de (1) sur J.
Pour certaines valeurs de et,, on pourra étendre ces résultats au cas où y [resp. z]
serait une solution quelconque de (!) [resp. (2)]. Mais une discussion s'impose dans
chaque cas : il faut en effet, prendre garde que les fonctions y, z liées par z = y 1 -a,
n'ont pas nécessairement le même ensemble de définition, et que, même aux points
où elles sont toutes deux définies, elles ne sont pas toujours simultanément dérivables.
Notons d'autre part que :
(i) Si et, > 1, toute solution de (1) qui prend la valeur O en un point, est partout
nulle : en effet, dans ce cas le second membre de ( 1) est une fonction localement
lipschitzienne de y.
(ii) Si O < et, < l, la fonction nulle est encore solution de (1), mais ce n'est pas
nécessairement la seule solution qui prenne la valeur O en un point donné x 0 de J :
en effet, dans ce cas, le second membre de (1) n'est plus une fonction localement
lipschitzienne de y; et l'équation y' = y 113 (déjà étudiée p. !06) nous fournit l'exemple
d'une équation de Bernoulli admettant deux solutions distinctes vérifiant y(O) = O.
Cas et,= 2
Nous allons achever la discussion dans le cas de l'équation (correspondant à la
valeur et, = 2) :
(3) y' = A (x) y 2 + B(x) y .
ait z(x) #- O. Alors la fonction y = 1/z est une solution de (3), définie sur / 0 ,
vérifiant y(x 0 ) = y 0 . Montrons que cette solution est maximale.
Soit en effet a une extrémité de / 0 .
Si a E /, la solution y ne peut être prolongée en a (puisque les fonctions A, B ne
sont pas définies en ce point).
Si a rf= /, on a nécessairement z(a) = 0 (sinon, on aurait z(x) #- 0 sur un voisi-
nage de a, ce qui contredirait la définition de / 0 ). On a donc
1
lim I y(x) 1 = lim = + 00
X--+U,XElo X-ta,XElo 1 z(x) 1
Exemple
Considérons l'équation différentielle
(6) x 2 z' - z - 1= 0.
. . 1
Onax 1 <x 0 s1y 0 >0etx 1 >x 0 s1y 0 < -l/xo
e
La solution maximale cherchée est donc définie sur JO, + oo [ si on a
elle est définie sur ]x 1 , + oo [ si y 0 > 0, et sur JO, x 1 [ si Yo < e-l/x~ 1 . Son expres-
sion, dans tous les cas est
el/x
y(x) = C - el/x,
Iim y(x) + 1 = 0 ;
x➔ O X
Yo = 0 X
Yo E )- 1, 0[
Yo = - 1
Figure 5.
Sur la figure 5 nous avons représenté les graphes des solutions correspondant aux
diverses valeurs de y 0 (x 0 étant fixé). Le graphe de la solution correspondant à la
valeur C = 1 a été précisé à l'aide de son développement asymptotique au voisinage
de l'infini, soit
y(x) = - x - !2 - _I_
J2x
+ o (~) .
X
IIl.6 Exemples et applications. Equations différentiel/es non linéaires 129
Equation de Riccati
L'équation (7) est une équation de Bernoulli, qui se ramène à une équation linéaire
par le changement d'inconnue z = l/u, soit :
D'après l'étude faite au § I. 5 on sait que les solutions de (8) sont de la forme
où z 0 , z 1 sont deux fonctions fixées, et C une constante arbitraire. Les solutions de (6)
sont donc de la forme
1 y 0 z0 + 1 + Cy 0 z 1
y= J'o + -o
- + C--1 =o + Cz1
(9)
où <p désigne une solution de (1), définie sur un intervalle de R. Un tel arc
est évidemment simple et régulier ; et il est entièrement déterminé par la
donnée de son support, puisque son support est un graphe.
Ce point de vue géométrique est donc équivalent au point de vue ensem-
bliste ; mais il fournit souvent des méthodes nouvelles d'intégration. En
effet, l'intégration de (l) équivaut à la recherche de ses courbes intégrales ;
et, pour avoir une courbe intégrale, il suffit d'en connaître une paramétrisa-
tion admissible particulière (non nécessairement de la forme (2)).
Notons que, dans ce cas, le problème de Cauchy relatif aux données ini-
tiales x 0 , y 0 revient à chercher les courbes intégrales passant par le point (x 0 , y 0 ).
Soit donc t 1--+ [ X(t), Y(t)], t E /, une paramétrisation d'un arc dérivable y
de R 2 . Pour que cet arc soit une courbe intégrale de (1), il faut d'abord que
la première coordonnée x soit un paramètre admissible pour y : en d'autres
termes, il faut que l'on ait X'(t) f:- 0 pour tout t E /. La fonction X admet
alors une réciproque, soit x- 1 , définie et dérivable sur l'intervalle J =X(/);
et l'arc y admet la paramétrisation
t H [X(t), Y(t)] (t E /)
Intégrales singulières
u = U(t), V = V(t) (t E I) .
Pour que l'arc e- 1 (y) soit une courbe intégrale de (1), il faut et il suffit
que les fonctions :
vérifient (3) ainsi que X'(t) =/= O. En utilisant la formule de dérivation des
fonctions composées, on voit que les fonctions U, V doivent vérifier l'équa-
tion différentielle
(6)
'U'
F [ x(u, v), y(u, v), ~: U'
+ '
+ ::
V'] =
V' 0,
et que la fonction x~(U, V) U' + x~(U, V) V' ne s'annule pas. L'équation (6)
est appelée la transformée de (1) par le difféomorphisme 0.
F (x, y,!~)= 0,
x dx +y dy = r dr et x dy - y dx = r 2 d0.
(x dy - y dx) 2 = (x 2 + y 2) (x dx + y dy) 2 •
r 4 d0 2 = r 4 dr 2 ;
134 Chapitre Ill
ou r= -0+C ( C = Cte, 0 E /)
Etude de l'équation
( 1)Les équations de ce type, où l'une des variables ne figure pas, sont souvent dites incomplètes
ou à lacunes.
11/.8 Exemples et applications. Equations différentielles non linéaires 135
chaque y 0 E R, l'équation (3) admet donc une courbe intégrale locale unique
passant par le point (x 0 , y 0 ) et tangente en ce point à la droite de pente z 0
cette courbe y est définie par :
x E / et y = y0 + f x
XQ
<p(t) dt .
Pour obtenir cette courbe intégrale y sans avoir à expliciter la fonction <p,
désignons paru ~ [X(u), Z(u)] (u E J) une paramétrisation admissible quel-
conque de l'arc C n V; et soit u 0 E J tel que X(u 0 ) = x 0 et Z(u 0 ) = z 0 . Du
fait que l'on a J;(x, z) =/= 0 sur C n V, on déduit que l'on a X'(u) =/= 0 sur J
(sinon, les fonctions X' et Z' s'annuleraient en un même point de J, et la
paramétrisation choisie ne serait pas régulière). La relation x = X(u) définit
donc un changement de paramètre admissible sur la courbe intégrale y. La
paramétrisation correspondante u ~ [ X(u), Y(u)] de y s'obtient en cher-
chant une fonction Y, dérivable sur /, vérifiant Y(u 0 ) = y 0 et dY = Z dX,
d'où
En conclusion :
Désignons par x = X(u), z = Z(u) (u E J) les équations paramétriques
d'un arc de la courbe d'équation f(x, z) = 0, vérifiant (Vu E J) X'(u) =/= 0;
et soit x 0 = X(u 0 ), z 0 = Z(u 0 ) un point de cet arc tel que J;(x 0 , z 0 ) =/= O.
Pour chaque y 0 ER, l'équation (3) admet une courbe intégrale locale unique y
tangente au point (x 0 , y 0 ) à la droite de pente z 0 ; et, au voisinage de ce point,
l'arc y est d~fini par la paramétrisation :
x = X(u), y = y0 + f u
UQ
Z(t) X'(t) dt.
z4 - x2 z - x3 = 0
x = u 3 + u4 z = u2 + u3 (u ER).
Les courbes intégrales non singulières de (4) sont définies localement par
x = u3 + u4 , dy = (u 2 + u 3 ) dx ,
soit :
dy = (u 2 + u 3 ) (3 u 2 + 4 u 3 ) du = (3 u4 + 7 u5 + 4 u 6 ) du .
136 Chapitre Ill
On obtient :
On peut montrer d'autre part que l'équation (4) n'admet pas d'intégrale
singulière. Les courbes intégrales maximales de (4) passant par un point (x 0 , y 0 )
donné sont donc les plus grands arcs de la courbe définie par la paramétri-
sation (5), passant par le point (x 0 , y 0 ), et n'admettant aucune tangente
parallèle à l'axe des y.
Remarquons que la résolution de (4) par rapport à y' est théoriquement
possible (puisqu'il s'agit d'une équation de degré 4). Mais la détermination
d'une primitive de la fonction y' = <p(x) ainsi obtenue eût conduit à des
calculs inextricables. En fait, si on désire les solutions de (4), il suffit de résoudre
par rapport à u l'équation u 3 + u4 = x, et de reporter dans l'expression de y
la fonction u(x) ainsi obtenue.
Etude de l'équation
(7) yEl et x = Xo + f
y
Yo
du
<p(u)
Pour obtenir l'arc y sans avoir à expliciter la fonction <p, supposons connue
une paramétrisation admissible quelconque de l'arc C n V, soit :
X(u) = x0 + f"
uo
Y'(t)
Z(t) dt.
En conclusion :
Désignons par y = Y(u), z = Z(u) (u E J) les équations paramétriques d'un
arc de la courbe d'équationf(y, z) = 0 sur lequel on ait :
et z=/=-0;
f"
la paramétrisation :
Y'(t)
x = x +0 Z(t) dt, y = Y(u) (u E J).
Uo
3u
Y(u) = - -3 , Z(u)=~ (u E R, u =/= - 1) .
I+u 1 + u3
soit
f
---3
l
3u
+ u
du.
x(u) = - ul + Log I l l
+ u 1- 2 Log (l - u + u2 )
2u - l
- J3 Arc tg +k (k = Cte),
3u
y(u) = l + u2 (u E R, u =f. - l, u =f. 0) .
l
Yk : x ~ k y(kx)
Pour étudier une équation homogène de la forme (1), nous supposerons x =/= 0;
et nous chercherons directement, dans chaque cas, si les solutions obtenues
se prolongent au point x = O.
Pour x =/= 0, l'équation (1) est équivalente à l'équation :
(3)
x du = [ cp(u) - u] dx .
140 Chapitre Ill
a) Si la fonction u 1----> <p(u) - u n'a pas de zéro sur /, l'équation (5) est
équivalente à l'équation à variables séparées :
dx du
(6)
X <p(u) - u ·
L og ( -
X0
x) -
-
I du
<p(u) - u
(x 0 = Cte) ;
(7) y= ux et x = x 0 exp [J .
cp(u~u- u]
(u E /)
(1e symbole J
cp(u~u- u désignant une primitive arbitraire de la fonc-
.
tion u 1---->
1
( )
) •
<pu - u
• En fait, les relations (7) déterminent une paramétrisation des courbes
intégrales de (4) au moyen du paramètre u = y/x (u E /).
b) Supposons que la fonction u 1----> cp(u) - u admette des zéros sur /.
Alors la théorie précédente s'applique à chaque sous-intervalle de I sur lequel
cette fonction ne s'annule pas ; et nous obtenons des courbes intégrales au
moyen de paramétrisations définies sur ces intervalles.
A chaque racine u0 de l'équation cp(u) - u = 0 correspond d'autre part
une solution constante de (5), définie par u = u 0 • La solution correspondante
de (4) est la fonction linéaire y = u 0 x ; la courbe intégrale associée est une
droite.
Nous obtenons ainsi deux sortes de solutions ; et si la fonction <p est lipschit-
zienne, il est possible de montrer qu'il n'y en a pas d'autre.
Conseil pratique
1(~, y) = o,
sans qu'il soit nécessaire d'exprimer y' en fonction de y/x (cf. exemple 2).
Exemples
1. Considérons l'équation différentielle homogène
(8) y'(y - x) +y = 0.
X=
C -
-e 1/u (C = Cte).
u '
(9) (C = Cte).
Sous cette forme, on voit que les solutions de (8) sont prolongeables au
point x = 0 (obtenu pour t = 0 et pour t = + oo ). Les courbes intégrales
de (8) sont les arcs, définis par (9), sur lesquels on a x'(t) =I= 0 : en d'autres
termes, ce sont les sous-arcs des courbes (9) correspondant aux inter-
valles ]- oo, + 1[ et ] 1, + oo[ (les premiers étant complétés par l'addition
du point 0). Sur la figure 6 nous avons représenté les arcs correspondant
à la valeur C = 1. Les autres courbes intégrales s'en déduisent par homo-
thétie.
2. Considérons l'équation
Figure 6.
Siy est une solution de ( I 0), on voit immédiatement que la fonction x ~ y( -x)
en est aussi une solution. Cette remarque nous permet de nous limiter au
cas x > O. Le changement de variable x = e' et le changement d'inconnue
u = y/x nous ramènent, par des calculs simples, à l'équation
(!~)2 = I + u2
C I
(11) y(x) = 2x
2
- 2 C' avec C = ± e- 10 = Cte .
Figure 7.
IIl.9 Exemples et applications. Equations différentielles non linéaires 143
tion (10) n'a pas d'autres solutions ; en particulier, elle n'admet pas de solu-
tion linéaire (ni de solution singulière).
Les courbes intégrales de (10) sont des paraboles. Si on munit R 2 de la
structure euclidienne canonique, ce sont toutes les paraboles de foyer 0
et d'axe Oy (voir Fig. 7). Par chaque point de IR 2 " ' { 0 } il passe deux courbes
intégrales, orthogonales entre elles.
u = U(t), V = V(t) (t E /) .
dX dU
X V- U'
144 Chapitre Ill
soit :
Remarques
l. Si on peut résoudre la relation f(y/x, y') = 0 par rapport à la
variable u = y/x, on obtient une équation différentielle de la forme y=x<p(y'):
une telle équation est un cas particulier de l'équation de Lagrange (voir§ 10).
La méthode de Lagrange consisterait à chercher une paramétrisation des
courbes intégrales au moyen du paramètre v = y' : c'est la méthode à laquelle
nous conduit l'étude précédente.
2. Si on veut étudier l'équation différentielle homogène générale
(!) F(x, y, y') = 0 au voisinage du point x = 0, on peut (en suppo-
sant y -f= 0) se ramener à une équation de la forme g(x/y, y') = O. On cherche
alors une paramétrisation des courbes intégrales au moyen du para-
mètre u = x/y.
Exemple. Considérons l'équation différentielle
I t
U=--- v=--- (t E R, t -f= - 1) .
!3 + I, t3 + 1
du = - 3 t2 dt
dy = v dx = u dx +x du,
(t3 + 1)2
d'où:
dx 3 t 2 dt
X ( 1 - t) (t 3 + 1) .
3 t 2 dt 3 1
- - Log I I - t 1 +- Log I I + t 1
- t)(t 3 + I) 2 2
I
+ 2 Log (t 2 - t + 1) - J3- Arc tg (2 tfi- l) ;
III.9 Exemples et applications. Equations différentiel/es non linéail"es 145
d'où:
et
x(t)
y(t) = ux(t) = - 3- - ( C = Cte, C #- 0) .
t + 1
Figure 8.
146 Chapitre Ill
dx du
X
Zo E / , et
D'après les théorèmes généraux, il existe alors une solution unique y de (1) définie
sur un voisinage de x 0 , et vérifiant y(x 0 ) = y 0 , y'(x 0 ) = z 0 . De plus, cette solution
est de classe C 2 . En effet, la fonction y vérifie une équation différentielle de la
forme y' = f (x, y), où f désigne la fonction définie implicitement, au voisinage
de (x 0 , y 0 ), par les conditions :
et cette fonction f est de classe C 1 (puisque cp, i/t sont supposées de classe C 1 ).
Mais, en général, il serait maladroit de chercher à résoudre l'équation (1) par rap-
port à y' pour se ramener à une équation normale : il est plus indiqué de chercher les
courbes intégrales de (1) ou (2) sous forme paramétrique ; et la forme de ces équations
nous invite à prendre y' = u pour paramètre. Mais y' n'est un paramètre admissible
sur une courbe intégrale que si la dérivée y"(x) ne prend pas la valeur O.
Nous commencerons donc par chercher les solutions de (1) ou (2) dont la dérivée
seconde est partout nulle : en d'autres termes, nou, cherchons les solutions affines
de(]) ou (2). Nous chercherons ensuite les solutions dont la dérivée seconde ne s'annule
pas.
Solutions affines
Pour que la fonction affine
soit une solution de (1) sur un intervalle J de R, il faut et il suffit que l'on ait
x<p'[y'(x)] + 1/J'[y'(x)] = 0 .
X+ 1/J'(m) = 0.
(3) X + 1/J'[y'(x)] = 0 .
(1) Bien entendu, le mot de« singulier» ne s'oppose pas à« régulier» : une solution non singu-
lière n'est pas nécessairement régulière.
lll.10 Exemples et applications. Equations différentielles non linéaires 149
Les relations (2) et (3) montrent que les courbes intégrales singulières de (2) (s'il en
existe) ont leur support contenu dans celui de l'arc C.
Réciproquement, nous allons voir que chaque sous-arc dérivable et régulier de C
est une courbe intégrale, nécessairement singulière, de (2).
En effet un tel sous-arc est défini par la restriction des fonctions
à un sous-intervalle J de / sur lequel la dérivée t/1" existe et ne s'annule pas. Sur cet
intervalle, on a :
dy Y'(m) - mt/1"(111)
m,
dx X'(m) - t/l"(m)
d'où
où ljJ désigne une fonction deux fois dérivable sur un intervalle I de R, ven-
fiant t/J"(m) # 0 pour tout m E /. Alors l'équation (2) admet une seule courbe
intégrale singulière et maximale C, définie par la paramétrisation
Remarque. Si on a t/J"(m) = 0 pour tout 111 E /, la fonction t/1 est affine, et l'équa-
tion (2) est de la forme :
y= 2 -
3
(x)3;2 [resp. y= - 2 } ( x)3;2] (x > 0).
Figure 9.
Les courbes intégrales régulières de (6) sont toutes les tangentes à C, y compris la
tangente de rebroussement x = O.
Ill.JO Exemples et applications. Equations différentielles non linéaires 151
Les solutions de classe C 1 de (8) sont les solutions des équations différentielles
- r;y' r;
X=-======, y= -- (y' ER).
Ji + y'2 Ji + y'2
xz + yz = l , y> 0 SI r; = + 1;
xz + yz = 1, y<O si r; = l .
0 X
"igure 10.
Cette condition (L) pourra s'exprimer en disant que (1) n'est jamais« de Clairaut»,
ou que (1) est « strictement de Lagrange ».
(Si la condition (L) n'était pas vérifiée, on serait ramené à l'intégration d'une équa-
tion de Clairaut sur certains intervalles, et à une équation vérifiant la condition (L)
sur d'autres intervalles.)
Les solutions affines de (1) étant déjà déterminées, cherchons maintenant les solu-
tions deux fois dérivables de (1) dont la dérivée seconde ne s'annule pas. D'après
une remarque faite au début de ce §, u = y' est un paramètre admissible sur les courbes
intégrales correspondantes. Cherchons donc à déterminer les paramétrisa-
tions u 1-+ [ X(u), Y(u)] définissant des courbes intégrales de(!) et vérifiant d Y= u dX.
On obtient les conditions
Si elle est de classe C 2 sur J, on peut dériver la seconde des relations (12); par compa-
raison avec la première, on obtient :
<p[y'(x)] = y'(x) .
Or, puisque y n'est pas affine, il existe au moins un point x 0 de J tel que y"(x 0 ) # 0;
il existe donc un voisinage J 0 de x 0 sur lequel on a y"(x) # 0 ; et l'image de J 0 par la
fonction y' est un voisinage du point y'(x 0 ), sur lequel on a <p(y') = y'. Mais, d'après
l'hypothèse (L), il n'existe aucun intervalle ouvert non vide sur lequel on ait <p(m) = m :
on aboutit donc à une contradiction.
Si lafonctio1 1 <p vérifie l'hypothèse (L), l'équation (1) n'admet pas de solution singulière
non affine de classe C 2 .
Exemples
1. Considérons l'équation différentielle
Y= xy'z +y'.
Ses solutions affines sont les fonctions y = 0 et y = x + 1. Aucune d'elles n'est sin-
gulière.
Cherchons sous forme paramétrique les solutions non affines de classe C 2 dont
la dérivée seconde ne s'annule pas; en posant
y= xu 2 + u, dy = u dx;
on obtient :
y'(u) = ux'(u) = 2 ux + u 2 x'(u) + 1.
(13) (u 2 - u) x' + 2 ux + 1 = 0.
C
u f-> - - ~ (C = Cte).
(u - 1) 2
La solution définie par (15) est singulière si, et seulement si, le nombre y' = kn vérifie
à la fois 1 - cos y' = 0 et sin (y' /2) = 0, c'est-à-dire, si l'entier k est pair.
Les solutions affines se partagent donc en deux classes :
• les fonctions y = 2 knx + 2( - It (k E Z) sont des solutions singulières,
• les fonctions y = (2 k + 1) nx sont des solutions régulières.
b) Cherchons les solutions non affines de (14) sous forme paramétrique, en posant
(16) . u dx
sm - = x
(! - cos u) - sm
. u
-2 ;
du
-
paramétrés t ~ M(t) de E tels que, pour toute valeur du paramètre t, le
vecteur tangent M'(t) soit colinéaire au vecteur V[M(t)]; nous étudierons
ensuite les arcs géométriques admettant de telles paramétrisations.
-+
En fait, nous allons voir que, si le champ donné V est localement lipschitzien,
nous n'aurons à considérer que des arcs simples et réguliers : cela résultera
d'une étude préalable de l'équation différentielle vectorielle dd~ = V[ M(t)]
-+
associée à un champ de vecteurs V.
-+
A chaque champ de vecteurs V (régulier ou non), défini sur un ouvert U
de l'e.v.n. E, nous associons l'équation différentielle vectorielle
(1) dM = V(M)
dt
admet une solution maximale unique f vérifiant f(t 0 ) = M 0 . L'inter-
valle de définition de f est ouvert ; et l'application f est injective ou
périodique. Enfin f est constante si, et seulement si, on a V(M 0 ) = O.
Démonstration. La première et la dernière assertions étant des applica-
tions immédiates du théorème de Cauchy-Lipschitz, désignons par f: / --> E
la solution maximale de (1) vérifiant f(fo) = M 0 . Si son intervalle de défi-
nition I n'était pas ouvert, il contiendrait au moins l'une de ses extrémités,
soit t 1 • Posant f (t 1 ) = M 1 , le théorème de Cauchy-Lipschitz entraînerait
156 Chapitre Ill
-
soit f: / -> R" ~ne paramétrisation régulière de classe C 1 telle que
pour chaque t E /, les vecteurs f'(t) et V[f (t)] soient colinéaires.
Il existe alors une solution g de l'équation différentielle
dM -+
(1) dt= V(M)
lll.11 Exemples et applications. Equations d(flérentielles 11011 linéaires 157
, f'(t)
(Vt E./) g [0(t)] = À(t) ;
soit
-> ->
g'[G(t)] = V[f(t)] = V[g[0(t)]].
->
On a donc g'(u) = V[g(u)] pour tout u E J ; d'où le résultat.]
->
Supposons maintenant que le champ V soit localement lipschitzien. Alors
toute solution maximale de (!) est (d'après 111.11.1) injective ou périodique.
Si elle est injective, elle définit un arc simple de classe C 1 ouvert à ses extré-
mités (puisque, d'après III. 11 . 1, son intervalle de définition est ouvert).
-+
Si elle est périodique, elle est non constante (puisque le champ V ne s'annule
pas). Désignons par r sa plus petite période > 0 : alors la restriction de g
à un intervalle compact quelconque de la forme [a, a + r] définit un arc
simple fermé de classe C 1 . Pour abréger, cet arc simple et fermé sera appelé
« l'arc simple fermé défini par la paramétrisation périodique g ». (Cette
convention revient, par exemple, à dire que la circonférence-unité de R 2 est
définie par la paramétrisation périodique t 1-+ eii).
Cela étant, nous pouvons, sans introduire de restriction superflue, poser
la définition suivante.
->
Définition 111.11. 2. Soit V un champ de vecteurs régulier défini sur un
ouvert U de R". On appelle trajectoire, ou : ligne de force, du champ V
tout arc simple et régulier y de classe C 1 dont le support est contenu
->
dans U, et qui, en chaque point M de son support, admet V(M) pour
vecteur tangent.
La trajectoire y sera dite maximale s'il n'existe aucune trajectoire
dont y soit un sous-arc propre.
Les résultats déjà obtenus nous permettent alors d'énoncer :
158 Chapitre III
-
Théorème 111.11. 3. Soit V un champ de vecteurs régulier et localement
lipschitzien sur un ouvert U de R".
Par chaque point M 0 de U, il passe une trajectoire maximale unique y
--->
du champ V, qui est un arc ouvert à ses extrémités, ou un arc fermé ;
➔
et toute trajectoire de V, passant par M 0 , est un sous-arc de y.
La trajectoire maximale qui passe par le point M O est définie par la solu-
tion maximale de (1) qui vérifief(0) = M 0 .
Remarque. Plus précisément, on peut montrer que les trajectoires d'un champ
régulier et localement lipschitzien V sont des arcs (ouverts ou fermés) de classe ci
plongés dans E (cf. tome 3, § V. 3); et on sait qu'un tel arc est entièrement déterminé
par la donnée de son support.On peut donc, sans inconvénient, appeler« trajectoires»
d'un champ régulier les supports des arcs réguliers précédemment appelés trajectoires.
En fait, les trajectoires d'un champ régulier V sont les sous-variétés de dimension 1
de l'ouvert U, tangentes au champ V en chacun de leurs points. C'est ce dernier point
de vue qui permet de généraliser de manière efficace la notion de trajectoire.
Par ailleurs, la considération de champs non réguliers n'introduirait pas d'autre
difficulté que l'existence de trajectoires réduites à des points (cf. III 11 .1).
-
En utilisant des coordonnées, on obtient le résultat pratique suivant
111.11.4. Soit V un champ de vecteurs régulier de classe ci sur un ouvert U
de R", et s<!Jfnt Xi, X 2 , ••• , X" ses composantes. Alors les trajectoires
du champ V sont définies par les paramétrisations de la forme
(3)
Ill.11 Exemples et applications. Equations différentielles non linéaires 159
dx.
di = X;(x) 0(t) . (i= 1,2, ... ,n).
y2 + 22 z2 + x2 x2 + y2
(4) x'(t) = y'(t) = z'(t) =
X ' y z
En fait, dans la recherche des trajectoires d'un champ de vecteurs V, seule intervient
la direction du vecteur V(M) en chaque point M; on peut donc imaginer que l'on
s'est donné uniquement un « champ de directions » ô sur un ouvert U, et chercher
à déterminer les arcs simples et réguliers dont la tangente, en chaque point M, a la
direction b(M).
La donnée d'un point M de R" et d'une direction de droite ô constitue ce qu'on
appelle un élément de contact (sous-entendu : de dimension 1) de R".
Si l'on s'était donné un champ de direction d'axes, il serait facile de se ramener à
un champ de vecteurs : il suffirait de munir R" d'une norme euclidienne, et d'associer,
à chaque direction d'axe, le vecteur unitaire de même direction et de même sens. Mais
la simple donnée d'un champ d'éléments de contact soulève des difficultés que nous
nous bornerons à signaler. '
160 Chapitre Ill
Désignons en effet par f?& l'ensemble des directions de droites de R", et par d l'appli-
cation de R" \ { 0 } dans f?& qui, à chaque vecteur non nul V, associe sa direction.
Il est facile de définir sur f?& une métrique telle que l'application d soit continue
(la distance construite dans l'exercice III. 40 du tome 2 répond à cette condition) :
à tout champ de vecteurs continu et régulier V correspond alors le champ continu
de directions : M 1--+ d[ V(M)]. Mais si i5 : M 1--+ i5(M) est un champ continu de
directions sur un ouvert U de R", il n'est pas toujours possible de lui associer un champ
continu de vecteurs V tel que l'on ait, pour tout ME U : 6(M) = d[V(M)] ; un
tel champ V existe localement (i.e. au voisinage de chaque point de U), mais pas tou-
jours globalement.
On peut cependant prouver que le théorème III. 11. 3 reste vrai si on remplace les
termes « champ de vecteurs régulier localement lipschitzien » par ceux de « champ
de directions localement lipschitzien ». Ce n'est qu'un cas particulier de la théorie
des champs involutifs d'éléments de ,contact de dimension p sur une variété de dimen-
sion n (cf. [3]); mais ces extensions dépassent le cadre de notre étude.
/
Groupe engendré par un c~amp ~e vecteurs
Revenons au cas d'un champ de vecteurs localement lipschitzien, mais non néces-
sairement régulier, défini sur un ouvert U de l'e.v.n. complet E ; et supposons que
les solutions maximales de l'équation différentielle
(1) dM = ÎÎ:M(t)]
dt
t 1--+ <fJ,+,,(M) (t E R) ,
est la solution maximale de (!) qui vérifie f(M) = <p,,(M); en conséquence, cette
fonction est égale à la fonction
En d'autres termes, la famille des applications cp, : U --> U vérifie <fJ,+,, = <p, o cp,,
pour tous u, t E R.
L'application t 1--+ cp,, de R dans le groupe des permutations de U, est donc un
homomorphisme de groupes ; et l'ensemble des applications cp, (t ER) constitue un
sous-groupe du groupe des permutations de U.
Le groupe G est appelé le groupe de transfor111atiom de U engendré par le champ V.
Si les solutions maximales de (1) ne sont pas toutes définies sur tout R, l'appli-
cation (t, M) 1--+ <p,(M) n'est définie que sur une partie de R x U. Mais la relation (6)
reste vraie chaque fois que ses deux membres sont définis : dans cc cas, on dit que le
champ V engendre un groupe local de transformations de U.
lll.12 Exemples et applications. Equations différentie/les non linéaires 161
Remarques
1. Si le champ V s'annule en un point M O de U, la fonction constante f (t) = M 0
est une solution de (1) : on a donc <p,( M 0 ) = M O pour tout t E R. Un tel point M 0
est appelé un point fixe du groupe G (ou du champ V).
2. Si le champ V est régulier (c'est-à-dire sans point fixe), les orbites du groupe G
ne sont autres que les trajectoires du champ V
Si le champ V est non régulier, ses points fixes peuvent être considérés comme des
trajectoires réduites à un point.
Exemples
1. Dans R2, considérons le champ V de composantes X(x, y) = - y, Y(x, y) = x.
Le système différentiel associé à ce champ s'écrit :
L'application <p, est donc ici la rotation de centre O et d'angle t : le groupe engendré
par V est le groupe des rotations de centre O. Le point O est un point fixe de ce groupe.
--+
2. Dans un espace vectoriel normé quelconque E, considérons le champ V défini
par V(M) = OM. L'équation différentielle associée à ce champ s'écrit:
(8)
Elle admet pour solutions les fonctions vectorielles t c-> e' C: où C désigne un
vecteur fixe quelconque ; et le théorème de Cauchy-Lipschitz montre qu'elle: n'en
admet pas d'autres. On a donc ici
le champ Vengendre un groupe qui n'est autre que le groupe des homothéties vectorielles
de E. Ici aussi, le point O est un point fixe.
sur R 2 " ' { 0, 0}. Nous allons chercher la forme de ses trajectoires au voisi-
nage du point fixe O (1 ).
Le système différentiel associé à ce champ est :
Posant z(t) = x(t) + iy(t), le système (2) équivaut dans ce cas à l'équation
complexe z'(t) = Î.z(t). Les trajectoires sont définies par les paramétrisations
complexes
(z 0 = x0 + iy 0 , t ER).
(1) L'intérêt de cet exercice est de donner l'allure des courbes intégrales d'un champ de vecteurs
différentiable plan au voisinage de l'un de ses zéros. Si le champ V= (P, Q) admet O pour zéro
isolé, et si sa différentielle en ce point est de rang 2, on montre en effet que les trajectoires de V
ont la même allure, au voisinage de 0, que les trajectoires du champ défini par (1), avec
X X
}, = fi
Figure 11.
Figure '12.
164 Chapitre Ill
Figure 13.
de la forme A = [;, o]
p
. , avec
/.
p =1- O. Les trajectoires sont définies par
les paramétrisations
Z(t) = e'A Z 0 ,
Lignes de niveau
P(x, y) = y2 - x , Q (x, y) = y - x2 .
x3 + y3 - 3 xy = k (k = Cte).
Figure 14.
166 Chapitre Ill
sont les sous-arcs des courbes Ck n'admettant aucune tangente parallèle à Oy.
--
2. Considérons le champ V de composantes
(1 X i< J, i Y i < J) .
y'(t) = Ji - y2.
- 1 X
- 1
Figure 15.
1//.13 Exemples et applications. Equations différentielles non linéaires 167
On en déduit que les trajectoires du champ V sont les sous-arcs des ellipses
définies par les équations (5) dont la tangente a une pente > O. On pourra
noter que les ellipses (5) sont tangentes aux quatre côtés du carré défini par
les inégalités I x 1 :::;; 1, 1 y 1 :::;; 1 (voir Fig. 15).
Les courbes intégrales de l'équation différentielle
(1 - x2) y'2 = 1 - y2
sont les arcs de ces ellipses n'admettant pas de tangente parallèle à Oy.
-
teur gradf(M) : dans ce cas, les trajectoires orthogonales de la famille (S.)
ne sont autres que les trajectoires du champ de vecteurs grad (f). Si on rapporte
l'espace E" à un repère orthonormal, ces trajectoires sont définies par le
système différentiel
dx 1 dx 2 dx,,
···=-
ôf -w ôl
(cf. p. 158).
ôx, ÔX 2 ôxn
168 Chapitre Ill
Exemples
1. Soit U l'ouvert de R3 défini par les inégalités x > 0, y > 0, z > 0 ; et
soit (Sk) la famille des surfaces d'équation xyz = k (k E R) contenues dans U.
Qn a ici: f(x, y, z) = xyz, d'où gradf = (yz, zx, xy). Les trajectoires ortho-
gonales de la famille (S,) sont définies par le système différentiel
dx dy dz
(x > 0, y > 0, z > 0) .
yz zx xy
Ce système équivaut à :
dx dy
(x =1- 0, y =1- 0) .
X y
Figure 16.
lll.13 Exemples et applications. Equations différentielles 11011 linéaires 169
X2 + y2 = IXX x2 + y2 = /fr
(voir Fig. I 7).
y
Figure 17.
Interprétation géométrique
Dans R 3 considérons la surface S d'équation :: = f (x, y), où f désigne une
fonction numérique de classe C 1 sur un ouvert U de R 2 . Les lignes de niveau
de la surface S sont les courbes sections de S par les plans z = Cte : elles se
projettent sur le plan xOy suivant les « lignes de niveau » de la fonction J:
Les courbes, tracées sur S, dont la tangente en chaque point est orthogonale
à la ligne de niveau passant par ce point, sont appelées les lignes de pente
de S : leurs projections sur le plan xOy sont les trajectoires orthogonales
des lignes de niveau de J:
L'étude précédente nous permet donc de déterminer les lignes de pente
de S ; le problème se ramène à l'intégration de l'équation différentielle numé-
rique
dy/ ., .y
dx .l~
170 Chapitre Ill
b) Cas d'une famille de courhes plane.\ d~finie par une Jquation différentielle
Considérons une équation différentielle de la forme
(1) y' = f(x, y)
où f désigne une fonction numérique de classe C I sur un ouvert V de R 2 .
Nous savons que, par chaque point de V, il passe une courbe intégrale unique
de (1 ). Les trajectoires orthogonales des courbes intégrales de (1) sont les
trajectoires du champ régulier de composantes ( - l ,f) : elles sont définies
par le système différentiel
dx
--= - dv
f(x, y) ..
Mais il faut, bien entendu, discuter dans chaque cas l'existence de ces tra-
jectoires.
On notera que l'équation (3) se déduit simplement de (2) par le changement
de y' en - 1/y'.
D'autres méthodes de recherche sous forme paramétrique seront données
dans les exercices III. 33 à III. 36.
APPENDICE
Le point (t 0 , x 0 ) E V étant fixé, nous pouvons, pour chaque À.EL, appliquer à (!)
le théorème de Cauchy-Lipschitz : il existe donc un intervalle /À de R, de longueur
non nulle et contenant le point ta, sur lequel (!) admet une solution unique,
soit t H <p(t, À.).
En reprenant la démonstration générale du théorème de Cauchy-Lipschitz III. 1. 2,
on peut établir :
Théorème. Pour chaque point (1 0 , x 0 ) de V et chaque À. 0 EL, il existe un voisinage V
de À. 0 dans Let un nombre h > 0 tels que, pour tout À. E V, l'équation (1) admette
une solution unique X : t H <p(t, },) définie sur l'intervalle [1 0 - h, t 0 + h]
et satisfaisant à
*Indications
On démontre d'abord qu'il existe un voisinage V de À. 0 et un nombre h > 0 tels
que l'intervalle J = [t 0 - h, t 0 + h] vérifie toutes les conditions imposées au cours
de la démonstration du théorème III. 1. 2 (les constantes ix, P, M et k étant indépen-
dantes de À.). On considère alors la suite des fonctions X11 : t H <p,,U, Â) définies par
les relations de récurrence :
<fJn+1(t, À.)= Xo + f
lo
J[u, <p.(u, À.), À] du.
On voit facilement que les fonctions <p. sont continues sur J x L, et qu'elles convergent
uniformément vers <p ; d'où le résultat.
On peut aussi établir ce théorème au moyen de majoration convenables de la dif-
férence <p(t, À.) - <p(t, À. 0 ) (cf. [9] ou [13]).]
Dans le cas où Lest une partie ouverte d'un e.v.n., et où/ est de classe Ck sur Ux L,
on peut préciser ce résultat en prouvant que <p est de classe Ck sur JxL (cf. [9]).
Enfin, si l'on fait varier le point (f 0, x 0 ) dans V on peut aussi prouver que la solution
du problème de Cauchy relative à (1) et à ce point, est une fonction continue [resp.
de classe Ck] de l'ensemble des variables (t, À., ta, x 0 ) selon que/ est supposée continue
[resp. de classe Ck]_
Les résultats ainsi obtenus sont très importants et donnent des outils puissants
pour diverses théories. Même sur des exemples simples, on pourra se rendre compte
de la difficulté que l'on a à les établir directement, d'après l'expression des solutions
(cf. exercices II. 19 et Il. 20).
Chapitre IV
INTÉGRALES MULTIPLES
DÉFINITIONS·
PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES
Introduction ( ')
Pour ne pas brûler les étapes, nous nous sommes bornés, dans le tome 2, à la théorie
de l'intégrale simple (intégrale d'une fonction définie sur un intervalle de R). En fait
nous allons voir que cette théorie s'étend, sans grande difficulté, aux fonctions définies
sur un pavé de R" : pour n ;;;, 2, l'intégrale ainsi obtenue sera dite multiple, afin de
rappeler qu'il s'agit de fonctions de plusieurs variables numériques.
Par la suite, nous verrons qu'il est nécessaire d'étendre la théorie de l'intégration à
des fonctions définies sur des parties de R" plus générales que les «pavés». Nous
commencerons par le cas de fonctions bornées définies sur des parties bornées de R".
Le cas des fonctions non bornées ou définies sur des ensembles non bornés conduit à
une notion d'« intégrale généralisée» analogue à celle que nous avons rencontrée
dans la théorie des intégrales simples.
Un point important de la théorie des intégrales multiples consiste à montrer qu'une
telle intégrale se ramène à des intégrales simples superposées : ce résultat permet des
calculs effectifs, et fera l'objet du chapitre V.
Au cours de cet exposé, nous n'oublierons pas que l'intégration est étroitement liée
à la notion de mesure d'un ensemble : en fait, nous commencerons par définir la mesure
d'une classe élémentaire de parties de R" appelées pavés, et généralisant les intervalles
de R : cela nous permettra de définir l'intégrale des fonctions dites en escalier. Nous
définirons ensuite l'intégrale d'une classe de fonctions beaucoup plus générales, dites
intégrables au sens de Riemann, en les approchant par des fonctions en escalier; et nous
reviendrons enfin à la notion de mesure d'un ensemble : nous pourrons alors donner
une définition correcte de l'aire de certains ensembles plans, et du volume de certaines
parties de R 3 .
( 1) La théorie des intégrales multiples ne figure pas explicitement au programme des Classes
Préparatoires ; et ces intégrales n'y sont introduites que dans un but essentiellement pratique,
visant à des calculs effectifs.
Il nous a paru cependant difficile de nous borner ici à des « recettes ». D'autre part, ils nous
paraît indispensable que les futurs enseignants sachent comment on peut établir rigoureusement
les règles de calcul des aires et volumes usuels sans faire appel à l'intégrale de Lebesgue.
Enfin l'intégrale de Riemann, bien qu'insuffisante sur le plan théorique, fournit cependant les
outils dont les utilisateurs ont besoin.
IV.1 Intégrales multiples. Définitions. Propriétés générales 173
Pour terminer, nous montrerons que les intégrales multiples sont (comme les inté-
grales simples) des limites de sommes de Riemann. Comme dans le cas des intégrales
simples, on verra que la théorie (relativement difficile) des sommes de Riemann n'est
nullement nécessaire pour un exposé correct de l'intégration.
§ IV .1 FONCTIONS EN ESCALIER
SUR UN PAVÉ DE R11
(1) (i = 1, 2, ... , n)
où les a; et b; désignent des nombres réels donnés vérifiant a; ,( b;
pour tout i = 1, 2, ... , n .
Pour n = I, on a un intervalle compact de R; pour n = 2, un rectangle;
et, pour n = 3, un parallélépipède, les arêtes de ce rectangle ou parallélépipède
étant parallèles aux axes.
L'intérieur du pavé fermé défini par les inégalités (1) est le pavé ouvert
défini par les inégalités strictes a; < X; < b; (I ,( i ,( n).
Tout pavé fermé est évidemment compact.
Définition IV. 1. 2. Soit P le pavé de Rn défini par les inégalités (1 ). Les n
nombres positifs b; - a; sont les longueurs des arêtes de P; et leur
produit
n
m(P) = fl (b; - aJ
i= 1
Subdivisions
Définition IV .1.3. Soit P le pavé défini par les inégalités (1). Une subdivision
~ [J de P est définie par la donnée, pour chaque i = 1, 2, ... , n, d'une
~ subdivision ô; de l'intervalle [a;, bJ
Figure 1.
IV. 1.1. Si <J est une subdivision du pavé P en N cellules P 1 , P 2 , ... , PN• on a :
N
n Pt- 1 n
TI L (ci,k;+, - ci,k,) = TI (b; - aJ = m(P).
i= 1 kt= 0 i= 1
!
Définition IV .1.4. Soient <J et b' deux subdivisions d'un même pavé fermé P.
On dit que la subdivision b' est plus fine que <J, ou qu'elle est consé-
cutive à <J, si pour chaque i = 1, 2, ... , n, la projection <J; de b' est
plus fine que la projection <Ji de <J.
IV.2 l11tégrales multiples. Définitions. Propriétés générales 175
(Pour les définitions relatives aux subdivisions d'un intervalle, voir tome 2,
p. 398.)
On voit facilement que la subdivision ô' est plus fine que ô si (et seulement si)
chaque cellule de ô' est contenue dans une cellule de ô. S'il en est ainsi, la subdi-
vision ô' détermine une subdivision de chacune des cellules de ô.
Fonctions en escalier
l
Définition IV .1. 5. Soit f une fonction vectorielle (1) définie sur un pavé fermé
P de R", d'intérieur non vide. On dit que f est en escalier sur Psi elle
est bornée et s'il existe une subdivision ô de P telle que f soit constante
à l'intérieur de chaque cellule de cette subdivision.
Si Pest un pavé d'intérieur vide, toute fonction bornée sur P sera considérée
comme étant en escalier sur P.
Remarque. C'est pour la commodité de l'exposé que, dans la défini-
tion IV. 1. 5, nous avons imposé aux fonctions en escalier d'être bornées.
En fait, les seules valeurs de f qui seront utilisées sont les valeurs constantes
prises par f à l'intérieur des cellules de ô (valeurs en nombre fini). Les valeurs
de f sur les cloisons de ô n'interviendront jamais et pourraient être supposées
absolument quelconques.
Pour n = 1 les cloisons de ô se réduisent à un nombre fini de points; et
toute fonction constante à l'intérieur de chaque intervalle de ô est automati-
quement bornée : nous retrouvons donc la définition du tome 2 (p. 399).
Exemples
1. Soit P le pavé fermé de R2 défini par les inégalités O ,,;; x ,,;; 1, 0 ,,;; y ,,;; 1.
On obtient une fonction!, en escalier sur P, en posant f(x, y) =0 si O,,;; x ,,;; 1/2
ou O ,,;; y <1/2, et f(x, y) = 1 dans le cas contraire.
2. Soit P le pavé de R" défini par les inégalités O < X; ,,;; 10 (i = I, 2, ... , n).
On obtient une fonction f en escalier sur Pen posant f(x) = sup [xJ(où [x;]
1 ~i~n
désigne la partie entière de x;).
Soit P un pavé fermé de R", et soit f une fonction en escalier sur P. Nous
remarquerons d'abord qu'il existe une infinité de subdivisions de P telles que f
soit constante à l'intérieur de chaque cellule de P; car si ô est l'une d'elles, il
( 1 ) Dans tout ce chapitre, nous parlerons de fonctions vectorielles pour désigner les fonctions
à valeurs dans un e.v.n. sur R ou C; ce terme englobe évidemment les fonctions numériques ou
complexes.
176 Chapitre IV
en est de même pour toute subdivision plus fine que b. Comme dans le § X. l
du tome 2, nous allons pouvoir cependant associer à fun vecteur indépendant
du choix de b, qui définira l'intégrale de f sur P.
IV .2.1. Soit f une fonction vectorielle, en escalier sur un pavé P de R" d'inté-
rieur non vide; et soit b une subdivision de P telle que f soit constante
à l'intérieur de chaque cellule de b. Désignons par P 1 , P 2 • ...• P~-
les cellules de b et par JŒ (a = l, 2, ... , N) la valeur constante de f
sur le pavé ouvert PŒ. Alors le vecteur
N
l(f, b) = L m(PŒ) JŒ
ex:= 1
lf(x)dx = 0
Propriétés de l'intégrale
IV. 2. 2. Soit f une fonction en escalier sur le pavé P, et soit c5 une subdivision
de P en N cellules P 1 , P 2 , ... , P N· A lors f est en escalier sur chacun
des pavés Pa (1 ~ a ~ N) et on a :
(1) Comme dans le cas des intégrales simples, la lettre x ne figure dans ce symbole que pour
indiquer une opération. On pourrait la remplacer par n'importe quelle autre. Nous verrons plus
loin(§ IV .1) une autre façon de noter les intégrales multiples.
(2) Nous n'emploierons cette notation simplifiée que dans les questions d'ordre théorique.
178 Chapitre IV
nous pouvons construire, une subdivision [/' plus fine que J et que J'. Les
fonctions f et g sont toutes deux constantes à l'intérieur de chaque cellule
de J", et le résultat annoncé en découle facilement.]
La même construction permet de prouver que le produit de fonctions (numé-
riques ou complexes) en escalier est une fonction en escalier.
Croissance
I f (x) dx ~ I g(x) dx .
Majoration
IV. 2. 5. Soit f une fonction en escalier sur le pavé P, à valeurs dans un espace
vectoriel normé E. Alors la fonction F : x H Il f (x) Il est en escalier
sur P, et on a :
Il t f (x) dx Il ~ M m(P) .
Interprétation géométrique
• Convenons de dire qu'une partie X de R" est pavable si elle est la réunion
d'une famille finie (P,), EA de pavés fermés. On voit que l'intersection de deux
pavés est un pavé (éventuellement vide); d'autre part, si Pet Q ont des points
0
intérieurs communs, P"'--Q est une réunion de pavés fermés sans point intérieur
commun. Nous pouvons donc nous ramener au cas où les pavés Pa sont
deux à deux sans point intérieur commun. Dans ce cas, la proposition IV. 1 . 1
montre facilement que la somme I
m(Pa) ne dépend que de l'ensemble X.
aeA
Par définition le nombre m(P) = I m(Pa) sera appelé la mesure de l'ensemble
aeA
pavable X.
IV.3 Intégrales multiples. Définitions. Propriétés générales 179
On a facilement
IV. 2. 5. Toute réunion finie d'ensembles pavables est pavable.
Toute intersection finie d'ensembles pavab/es est pavable.
Si A et B sont pavables. l'ensemble A\ B (formé des points de A qui
ne sont intérieurs à aucun des pavés constituant B) est pavable.
Enfin, si A, B sont pavables, on a :
Cela étant, soit f une fonction numérique positive en escalier sur un pavé P
de R" ; et soit X l'ensemble des points (x 1 , x 2 , ... , xn + 1 ) de R" + 1 vérifiant les
relations
On voit facilement que X est un ensemble pavable de R"+ 1 (voir Fig. 2 pour
le cas où n = 1) et que sa mesure (n + 1)-dimensionnelle est :
0
Figure 2.
( 1)Si E est de dimension finie, cette définition équivaut aux définitions classiques de l'inté-
grabilité au sens de Riemann. Si E est de dimension infinie, nous devons signaler qu'il existe plu-
sieurs extensions possibles de l'intégrale de Riemann. Celle que nous présentons ici semble la
plus simple, mais il en existe d'autres. Faute de pouvoir consulter Riemann (décédé en 1866)
sur cette question de terminologie, nous conseillons une certaine prudence aux candidats à l' Agré-
gation; pour éviter les confusions, nous leur suggérons d'appeler cette intégrale « l'intégrale de
Riemann normalisée ».
180 Chapitre IV
I = lim
p ➔ 00
fp
cpp(x) dx est appelé l'intégrale de f sur P et noté (1)
I f (x) dx ou if.
Si f est en escalier, on retrouve évidemment l'intégrale précédemment défi-
nie. En particulier si/ est constante sur P, on a I f (x) dx = m(P) k, où k
désigne la valeur de f.
Nous allons maintenant donner des exemples de fonctions intégrables.
Fonctions_ réglées
Il revient au même de dire que les fonctions réglées sont les limites uni-
formes de fonctions en escalier.
( 1) Nous avons noté de la même manière la norme dans R" et la norme dans E; il n'y a, en
effet, pas de confusion possible entre les deux.
182 Chapitre IV
IV. 3 .4. Soit P un pavé fermé de R", et soit b une subdivision de P en N pavés
fermés P, (1 ~ a ~ N).
Pour qu'une fonction vectorielle f : P -+ E soit intégrable sur P,
il faut et il suffit que sa restriction à chacun des pavés P, (a= l, 2, ... , N)
soit intégrable, et on a alors
Théorème IV .3.5. Soit f une fonction numérique bornée sur le pavé P de R";
et soit tff + (f) [resp. tff _(f)] l'ensemble des fonctions numériques <p,
en escalier sur P, vérifiant
Posons
I+U)= inf
<p E ,S + (f)
f p
<p(x) dx; L(f)= sup
<p E {, - (f)
f
p
<p(x)dx.
Pour que f soit intégrable sur P, il faut et il suffit que l'on ait
I +U) = J_(f), et on a alors
Lorsque f n'est pas supposée intégrable, les nombres I + (f) et L (f) sont
appelés respectivement l'intégrale supérieure et l'intégrale inférieure de .f
Si f est bornée, ils sont tous deux finis.
IV.4 Intégrales multiples. Définitions. Propriétés générales 183
Jusqu'ici, nous n'avons considéré que des fonctions définies sur des pavés
de R" : pour n = I (car des intégrales simples) cette restriction n'était pas
gênante, car les fonctions usuelles d'une variable numérique sont le plus
souvent définies sur des intervalles de R. Mais, dans R" (n ~ 2) les domaines
de définition des fonctions étudiées sont rarement des pavés : même en restant
dans un cadre très élémentaire, on rencontre souvent des fonctions définies
sur des disques de R 2 ou des boules de R 3 . Il est donc utile de définir l'intégrale
de fonctions dont le domaine de définition n'est pas un pavé. Nous commen-
cerons par le cas où ce domaine de définition est un ensemble borné de R";
le cas d'ensembles non bornés conduit à une notion d'intégrale généralisée
qui sera étudiée au § IV. 7. Les considérations qui suivent s'appliquent, bien
entendu, au cas où n = I.
Nous établirons d'abord un lemme :
IV. 4 .1. Soit f une fonction définie sur une partie bornée X de R", à valeurs
dans un e.v.n. complet E. A chaque pavé fermé P contenant X, asso-
cions la fonction fp : P -+ E égale à f sur X et à O sur P'-... X.
L
Si, pour un choix du pavé P, la fonction f~ est intégrable, il en est de
pas du choix de P.
1
1
1
1
-
1
------P---
~--
i1
1
Figure 3.
f p
f~(x) dx = fp ("\ Q
j~(x) dx = f p ("\ Q
fQ(x) dx = f fQ(x) dx
JQ
d'où le résultat.]
LELONG~fERRAND et ARNAUDIÈS. - 4. Equmwns d{/Jérenuelle~;. intégra/es mu/up!es
184 Chapitre IV
1
Nous dirons que la fonction f est ~-intégrable (ou, simplement :
ment f X
f
X = {x E TI f (x) # 0 } .
f R"
f(x) dx ou
<1) Toute fonction .slf-intégrable est intégrable au sens de Lebesgue; et son « intégrale de
Lebesgue» est égale à l'intégrale que nous venons de définir. S'il y a une ambiguïté possible sur
le terme d'« intégrable» il n'y en a pas sur la valeur de l'intégrale !
(2) D'autres notations de l'intégrale, utiles pour les calculs pratiques, seront introduites dans
le§ V .1.
IV.5 Intégrales multiples. Définitions. Propriétés générales 185
Les résultats précédents montrent en effet que cette définition est indépen-
dante du choix du pavé P.
m(A) = i.
R"
XA(x) <l.r = f
A
dx
~ il existe une famille finie (1) de pavés fermés (Q.) recouvrant A, dont
~ la somme des mesures soit inférieure à e.
En d'autres termes : une partie A de R" est f7/-négligeable si elle est contenue
dans un ensemble pavable de mesure arbitrairement petite.
Nous verrons plus loin (§ 7) que les ensembles f7/-négligeables ne sont autres
que les ensembles quarrables de mesure nulle.
Pour le moment, nous pouvons noter que les pavés fermés d'intérieur vide
sont f7/-négligeables. On en déduit que la frontière d'un ensemble pavable
quelconque est f7/-négligeable.
Le résultat suivant est fondamental.
IV. 5 .1. Soit f : R" ➔ E une fonction à support compact dans R", à valeurs
dans un e. v.n. complet E. Pour que f soit intégrable, il suffit qu'elle
soit bornée, et que l'ensemble A de ses points de discontinuité soit
f7/-négligeable.
R = P\Q
p Q
Figure 4.
négligeables au sens de Lebesgue, qui est beaucoup plus vaste. Par exemple, tout ensemble dénom-
brable est négligeable au sens de Lebesgue, alors qu'aucun ensemble dense sur un ouvert de R"
n'est al-négligeable. Un ensemble dénombrable et partout dense (tel que l'ensemble des points
de R" à coordonnées rationnelles) est donc négligeable au sens de Lebesgue, mais non au sens
de Riemann.
On montre facilement (cf. exercice IV. 4) que les ensembles al-négligeables sont les ensembles
bornés dont l'adhérence est négligeable au sens de Lebesgue. Pour un ensemble compact les deux
notions d'ensemble négligeable coïncident donc.
IV.5 Intégrales multiples. Définitions. Propriétés générales 187
L'ensemble fermé R = P"-,Q est pavable, car c'est l'intersection des ensembles
pavables P"-Q. (voir Fig. 4, où Q est l'ensemble hachuré).
Nous pouvons donc poser P"-Q = U R;., où (R 1) 1 o . @ désigne une famille
l~J.~N
finie de pavés fermés, deux à deux sans point intérieur commun.
La restriction de f à chacun des pavés R 2 est continue (puisque, par construction,
LI ne rencontre pas R 1J Pour chaque À = 1, 2, ... , N, il existe donc une fonction en
escalier sur R;_, soit (f);. : R;. -> E, vérifiant
• (fJ(x) = f (x) si x est un point de R = P"- Q qui ne soit intérieur à aucun des
pavés R;_.
On démontre facilement que (fJ est e1i escalier sur P (car il existe une subdivision de P
dont les pavés R;. soient des cellules). Si M désigne un majorant de Il f (x) Il sur P,
on a d'autre part :
0
Il f (x) - (fJ(x) Il ,s; M si x E Q; Il f(x) - (f)(X) Il ,S:: i; si x E P"-Q .
0 0 .
Si on pose 0(x) = M pour x E Q et 0(x) = e pour x E P"-Q, on voit de même que la
fonction numérique 0, ainsi définie sur P, est en escalier; et on a :
avec
Le nombre e > 0 étant arbitraire, il en résulte que f est intégrable sur P.]
Linéarité
IV. 6 .1. Soient f, g deux fonctions intégrables sur le même ensemble X de R",
à valeurs dans le même e. v.n. complet E sur R [resp. sur C]. Alors,
pour tous À, µ E R [resp. À, 11 E C] la fonction )J + pg est intégrable
sur X, et on a :
sur X u Y, et on a :
(1) f Xur
f (x) dx = f X
f (x) dx + 1f (y) dy.
Jr
Démonstration. Désignons respectivement par j~, fr, f~ u r, fx n r les
quatre applications de R" dans E, respectivement égales à f sur X, Y, X u Y,
X n Y, et à O sur l'ensemble complémentaire. On a évidemment
f Xu r = f~ + fr - f X n r ·
f Xur
f = fXur
fx u r = f Xur
j~ + r
JXur
fr - f
Xur
fx n r
c'est-à-dire (1).]
Application
L f (x) dx = m(X) k .
Plus généralement, soit f une fonction vectorielle définie sur une partie
bornée de R" ne prenant qu'un nombre fini de valeurs f 1 , f~, ... , fv• Si chacun
des ensembles Xk = { x EX I f(x) = fk} (k = l, 2, ... , p) est quarrable,
alors f est intégrable sur X, et on a :
Cette formule généralise celle qui donne l'intégrale des fonctions en esca-
lier (§ 2).
t f (x) dx ~ 1 g(x) dx .
La démonstration est la même que pour les intégrales simples (cf. tome 2).
Corollaire. Si f est une fonction intégrable sur un ensemble X de R", et si Y
est un ensemble quarrable de R", la restriction g de f à X n Y est
Ilintégrable.
Démonstration. Désignons par f; g les prolongements de f; g à R" obtenus
en posant/"= 0 sur R""'-X, g = 0 sur R"'"(X n Y). Si Xr désigne la fonction
caractéristique de Y, on a g = Xr j, d'où le résultat, puisque let Xr sont
intégrables.]
Majoration
Il t ./ (x) dx Il ~ L Il f(x) Il dx .
IV.6 Intégrales multiples. Définitions. Propriétés générales 191
Il Jx f(x) dx Il ~ Mm(X)
(Mêmes démonstrations que pour les intégrales simples).
sont intégrables.
Limite uniforme
f X
f (x) dx = lim
p-oo
f X
fp(x) dx .
Nous allons prouver que l'on a / +(xA) = 111 +CA). On établirait de même l'égalité
Désignons par P un pavé fermé quelconque contenant A, et par if!+ l'ensemble des
fonctions numériques, en escalier sur P, majorant XA· On a par définition
D'autre part, pour évaluer 111 +CA), nous pouvons nous borner à ne considérer que
des ensembles pavables contenant A et contenus dans P. Si Q est un tel ensemble, sa
fonction caractéristique XQ appartient à if!+· On a donc :
Il est facile de voir que i/J : x f-+ i/J(x) est une fonction en escalier sur P, ne prenant
que les valeurs O et 1. C'est donc la fonction caractéristique d'un ensemble pavable Q,
contenu dans P; et, puisqu'on a i/J = 1 sur A, cet ensemble pavable Q contient A. On
a donc :
m+(A),;;; m(Q) = f l'
i/J(x) dx,;;; fp
(f)(X) dx;
IV.7 Intégrales multiples. Dé.finitions. Propriétés générales 193
m(Q) - m(Q') ~ e.
Théorème IV. 7 .3. Pour qu'une partie bornée A de R" soit quarrable, il faut
Il
et il suffit que sa frontière soit ~-négligeable.
Démonstration
a) Si la frontière de A est ~-négligeable, il résulte du théorème IV. 5. 1
que la fonction caractéristique de A est intégrable. Donc A est quarrable.
b) Réciproquement, supposons A quarrable et désignons par Q, Q' deux
ensembles pavables vérifiant Q' c Ac Q et m(Q) - m(Q') ~ e (voir
Fig. 5).
Par hypothèse, Q est une réunion de pavés fermés, donc un ensemble fermé;
et puisque Q contient A, la frontière de A est contenue dans Q. D'autre part,
puisque A contient Q ', aucun point frontière de A ne peut être intérieur à Q '.
194 Chapitre IV
F
A
Q'
Figure 5.
0
La frontière de A est donc contenue dans l'ensemble F = Q"'-Q', dont la
mesure vérifie
m(F) = m(Q)-m(Q') ~ s
(car l'intérieur d'un ensemble pavable a même mesure que cet ensemble).
L'ensemble F étant pavable, et le nombres > 0 arbitraire, cela montre que
la frontière de A est ~-négligeable.]
Plus généralement, on a :
0
Démonstration. D'après ce qui précède, A est quarrable; le corollaire de
0
la proposition IV. 6. 4 montre ensuite que la restriction de f à A est intégrable ;
( 1) On prendra garde que les frontières de A et A ne sont pas nécessairement égales à celles
de A, et on pourra former des exemples d'ensembles plans pour lesquels ces frontières soient
distinctes.
IV.8 Intégrales multiples. Définitions. Propriétés générales 195
• Les intégrales prises sur des ensembles quarrables peuvent donc toujours se
ramener à des intégrales prises sur des ensembles ouverts quarrables.
Si[désigne le prolongement de/obtenu en posant_{= 0 sur R""-A, on voit
de même que J est intégrable sur A, et on a
t-.f(x) dx = L f (x) dx .
• Les intégrales prises sur des ensembles bornés quarrables se ramènent donc
aussi à des intégrales prises sur des compacts quarrables.
Par comparaison du théorème IV. 7. 3 et du corollaire de IV. 5. 1, on a
enfin:
Théorème IV. 7 .5. Toute fonction vectorielle continue et bornée sur une
Il partie quarrable de R", et à valeurs dans une. v.n. complet, est intégrable.
C'est le résultat auquel nous nous référerons le plus souvent par la suite.
entraîne (l).]
0
Figure 6.
IV.8 Intégrales multiples. Définitions. Propriétés générales 197
Applications
Autre critère
On en déduit facilement :
Démonstration. Supposons que <p soit k-lipschitzienne, et soit (B,) 1 ,,;,@ une famille
N
finie de boules recouvrant A, dont les rayons r, vérifient L r: ~ i:", avec s ~ 1. Pour
a=l
chaque ex = 1, 2, ... , N, l'ensemble <p(A n B,) est contenu dans une boule B;, de rayon
r~ ~ 2 kr,. Les boules B; recouvrent <p(A ), et leurs rayons vérifient
N N N
L r? ~ (2 k)P L r~ ~ (2 k)P L r:
a=l a=l a=l
Applications
Résultats pratiques
Remarque importante
L'image d'un pavé [resp. d'un ensemble pavable] de Rn par une translation
quelconque, est un pavé [resp. un ensemble pavable] de même mesure. Par
application de IV. 7. I il en résulte immédiatement que la mesure d'un ensemble
de R" reste invariante si on fait subir à cet ensemble une translation quelconque.
On voit de même que, dans une homothétie de rapport k, la mesure d'un
ensemble de Rn est multipliée par I k ln (puisqu'il en est ainsi pour un pavé).
Théorème IV .8.4. Soit <p : R" --+ R" une isométrie, et soit f : X --+ E une
fonction intégrable sur une partie X de R". Alors la fonction
f q,(X)
g =f X
f.
La notion de mesure que nous venons de définir, est donc une notion de
géométrie euclidienne (i.e. invariante dans toute isométrie euclidienne, ou,
ce qui revient au même, dans tout changement de repère orthonormé); et,
dans les cas élémentaires, elle coïncide avec ia notion d'aire (si n = 2) ou de
volume (si n = 3).
L'intégrale de Riemann permet donc de donner une théorie satisfaisante
des aires et volumes, valable pour un espace euclidien de dimension quel-
conque.
f-x
f n'en dépend pas non plus.
( 1)Ce § a pour seul but de faire le lien avec certaines présentations classiques de l'intégrale
de Riemann, donnant lieu à une interprétation intuitive de cette intégrale. Le théorème IV. 9. 1
ne sera jamais utilisé par la suite, et pourra donc être laissé de côté sans inconvénient.
200 Chapitre IV
Cela étant, nous allons voir que l'intégrale de f sur X est la « limite » de
su; <J, ,) lorsque le pas b(Œ) de la subdivision <J tend vers zéro (2). Cela revient
à établir la proposition suivante :
Théorème IV. 9 .1. Soit f une fonction intégrable sur un ensemble quarrable X.
Quel que soit le nombre e > 0, il existe un nombre 1J > 0 tel que,
pour toute subdivision régulière <J de X, de pas inférieur à 1J , et tout
choix de la suite , associée, on ait :
<1) L'hypothèse que les ensembles X; sont connexes n'est pas essentielle.
( 2) Pour préciser cette notion de limite, il faudrait définir un filtre sur l'ensemble des subdivisions
de X.
IV.9 Intégrales multiples. Définitions. Propriétés générales 201
et si i E J, on a :
H;.
Figure 7.
Si on désigne par J;_ l'ensemble des indices i pour lesquels X; rencontre H ;_, on a
donc :
2
L m(X;) ,s; - b(o-) m(P) ;
d'où ieh a
p ?p
L m(X;) = L L m(X;) ,s; ::._ b(o-) m(P) .
ieJ i.=1 ieJ,1. a
Au total, on a :
b) Cas général
Soit e > 0 donné; la fonction f~ étant intégrable, il existe deux fonctions en escalier
<p : P --> E et 0 : P --> R vérifiant :
D'après la partie a) appliquée aux fonctions <p, 0, il existe un nombre h > 0 tel que
pour tout subdivision régulière CJ = (X;), de pas inférieur à h, on ait à la fois :
Or on a
et
Il J m(X;) (/(/;;) - <p(/;;)) Il~ 1 m(X;) 0(ç;) ~ e+ L 0(x) dx ~ 2e;
d'où
une suite de subdivisions régulières de X dont les pas tendent vers zéro ; et,
pour chaque ex EN soit,, = (ç,, 1 , ... , l;,,N.) une suite.finie quelconque de points
de X vérifiant /;,,;EX,,; pour tout i = 1, 2, ... , N,. On a alors :
Les résultats obtenus justifient le procédé intuitif qui consiste à découper le domaine
de définition de f en « morceaux infiniment petits » et à considérer f comme approxi-
mativement constante sur chacun d'eux.
IV.JO Intégrales multiples. Définitions. Propriétés générales 203
Pour terminer, nous établirons la proposition suivante, que l'on prend souvent pour
définition de l'intégrale simple ou multiple (1) d'une fonction numérique :
Théorème IV .10 .1. Soit f une fonction numérique bornée définie sur un pavé P de R" ;
et, pour chaque subdivision u = (P.) de P, désignons par m., M. les bornes
inférieure et supérieure de f sur P•. Posons (2) :
Pour que f soit intégrable sur P, il faut et il suffit que la borne inférieure des
sommes S+(u, f) soit égale à la borne supérieure des sommes S _(u, f); et
ces deux bornes sont alors égales à
L f(x) dx.
I+U),;;;; f.
p
<p(x) dx =LM. m(P.) = S+(u, f)
•
"
b) Inversement, soit <p E ,ff +U), et soit (Q;.) une subdivision de P telle que <p prenne
une valeur constante </J;. à l'intérieur de chaque pavé Q;., Le nombre e > 0 étant donné,
on peut facilement construire une subdivision u = (P.), plus fine que (Q;.), telle que la
somme des mesures des pavés fermés P. qui ne sont intérieurs à aucun pavé Q;., soit
inférieure à e : il suffit de rajouter des cloisons parallèles aux cloisons de la subdivision
(Q;.) et suffisamment voisines de celles-ci (voir Fig. 8, relative au cas n = 2 : les cloisons
supplémentaires ont été tracées en pointillé; et la mesure de l'ensemble hachuré doit
être ,;;;; e).
(1) Cette proposition complète l'étude de l'intégrale simple donnée dans le tome 2. Elle ne
sera pas utilisée dans ce qui suit.
<2) Les sommes S+(u,f) et S_(u,f) sont appelées les sommes de Darboux.
204 Chapitre IV
Figure 8.
soit :
S+(CJ, f),,; f p
rp(x) dx + ëM.
On en déduit
CALCUL DES
INTÉGRALES MULTIPLES
Dans ce chapitre nous allons étudier les procédés de calcul des intégrales
multiples (intégrales simples superposées, changements de variables); et
nous appliquerons les résultats obtenus au calcul pratique des aires et des
volumes. Nous terminerons par quelques exemples d'intégrales multiples
généralisées ou dépendant d'un paramètre.
Lorsque nous parlerons de fonction « vectorielle» ou « intégrable », il
sera sous-entendu qu'il s'agit d'une fonction à valeurs dans un e.v.n. complet.
Ce théorème est la version élémentaire d'un résultat plus général, relatif à l'intégrale de
( 1)
Lebesgue, et appelé théorème de Fubini.
206 Chapitre V
F(x) = f Q
fx(y) dy = L m(Q;_) J°,;_ .
A
0
La fonction Fest ainsi définie sur U P,; et elle prend une valeur constante sur chaque
0
pavé ouvert P,. En la prolongeant de façon quelconque en une fonction bornée sur P,
on obtient une fonction en escalier, que nous noterons encore F, et qui vérifie :
fp
F(x) dx = L m(P,) L m(Q;_) f,.;.
Cl À
= L m(P,
J:,À
x Q;_) fr,)_ .
fP
F(x) dx = f PxQ
f.
Notons que l'ensemble des points x E P, tels que fx ne soit pas intégrable, est contenu
0
dans P"U P,, donc &l?-négligeable dans P.
b) Cas général. Le nombres > 0 étant donné, il existe deux fonctions en escalier
sur P x Q, soit <p (vectorielle) et 0 (numérique) vérifiant :
D'après les hypothèses, et compte tenu de la fin du a), il existe une partie &l?-négli-
geable E de P telle que, pour tout x E P"'-E, les trois fonctions j~ : y H f (x, y),
</Jx : y H <p(x, y) et 0x : y H 0(x, y) soient intégrables sur Q (l'ensemble E est la
réunion des trois ensembles &l?-négligeables respectivement formés des points x E P
tels que l'une des fonctions fx, </Jx, 0x ne soit pas intégrable).
Pour tout x E P" E, posons
F(x)
•
= f Q
f (x, y) dy, <P(x) = t <p(x, y) dy, E>(x) = L 0(x, y) dy .
V.l Calcul des intégrales multiples 207
On a:
(2) Il F(x) - <P(x) Il ,,:; B(x) ;
(3) f P
B(x) dx = 1
JPxQ
0 ,,; e .
f P
<P(x) dx =
JPxQ
1 <p •
On en déduit :
sur Q, et on a :
Cas particulier
Notations. Pour éviter les parenthèses, les second membres de (1) et (4)
seront notés respectivement :
f PxQ
f = If PxQ
f (x, y) dx dy
Extension
pourvu que les intégrales.figurant dans (6) aient un sens; soit, en d'autres
termes : pourvu que les fonctions intermédiaires figurant dans cette
formule soient intégrables C).
Pour éviter les parenthèses superposées, on écrit le second membre de (6)
sous la forme :
Notations
Soit f : (x 1 , ..• , x.) ~ f (xi, ... , x.) une fonction intégrable sur un ensemble
A de R". Il est souvent commode de noter son intégrale sur A par
§ V.2 APPLICATIONS
Nous allons montrer comment le théorème V. 1 .1 permet de calculer
l'intégrale d'une fonction continue sur certains ensembles simples.
Théorème V. 2 .1. Soit D une partie quarrable de R", et soit Ll l'ensemble
des points (x 1 , ... , x.+ 1 ) de R"+ 1 vérifiant les relations:
( 1)On notera que cette formule peut cesser d'être valable si certaines des intégrales figurant
au second membre sont des intégrales généralisées semi-convergentes.
210 Chapitre V
(I) f J
f(x1, .. , x.+d dx1 ... dx.+ 1 = fD
F(x 1 , ••• , x.) dx 1 ... dx.
avec
1
1
,~,,,.--------t. . .
------ D -- 1
1
··>-------X2-
Figure 1.
est continue par morceaux sur [a, b], donc intégrable (1 ). Par application du
théorème V . 1 . 1 on a :
f Ll.
1=r
JPx[11.b].
1=rF
Jp '
avec
C'est la relation (1) compte tenu du fait que l'on a F = 0 sur P~D, et J= f
sur L1.]
En prenant pour fla constante 1, on obtient l'expression de la mesure de Ll
Corollaire. Soient cpi, cp 2 , deux fonctions numériques continues et borntes
sur un ensemble quarrable D de R11 , vérifiant cp 2 ~ cp 1 sur D ; et soit L1
l'ensemble des points (x 1 , ••• , x 11 +i> de R11 + 1 vérifiant les relations :
On notera que la mesure de l'ensemble~ défini par les relations (2) ne change
pas si on y remplace le signe ~ par le signe < (puisque la mesure de L1
est égale à la mesure de tout ensemble X vérifiant ,1 c X c Ll ).
Pour n = 1, ce résultat justifie la définition de l'aire donnée dans le tome 2
(p. 408).
(1) Rappelons qu'une fonction f, définie sur un intervalle [a, b] de R, est dite continue par
morceaux s'il existe une subdivision (t 0 = a, li, ... , tP = b) de [a, b] telle que la restriction de/
à chacun des intervalles ]t,_ 1, 1,[ soit continue, et que/admette une limite à droite et à gauche
en chacun des points t, (0 .;; i .;; p).
212 Chapitre V
1
J f(x, y) dx dy = f~ F(x) dx.
Exemples
1. Soit P le pavé de R 2 défini par O ,( x ,s; 1, 0 ,s; y ,s; 1. On a :
fi P
-- dv
dx- - -2
(x+y+l)
f 0
1
[ - -- -
x+y+l
1 ] Y=
y=O
1
dx= f 1
O
( -1- - -1- ) dx=Log-.
x+l x+2
4
3
J: J: 12 12
sin (x + y) dx dy = 2 J: 12
sin x dx J: 12
cos y dy = 2.
cp 1 (x) ,( y ,( cp 2 (x) ,
(1) fK
f (x, y) dx dy = f [f
b
a
<Pi(x)
tp1(x)
f (x, y) dy] dx .
Exemples (1)
1. Soit T le triangle défini par O ,s; x ,s; 1, 0 ,s; y ,s; x. Le moment d'inertie
de ce triangle par rapport à l'origine (voir § VII. 6) est : ·
10 = fL (x 2 + y 2 ) dx dy = L J:
dx (x 2 + y 2 ) dy = ; J: x 3 dx = i.
( 1)Dans les exemples qui suivent les espaces R 2 et R 3 seront souvent supposés munis de la
structure euclidienne canonique, sans que nous le rappelions chaque fois.
V.3 Calcul des intégrales multiples 213
lx= fI
D
y 2 dx dy= J -R
+R
y2
f~
-JR 2 -y 2
dx=2
f
-R
+R ~
y 2 JR 2 - y 2 dy=n
R4
4 .
ff+a
-u
+b
-b
f (x, y) dx dy = 2 f"
O
f+b f (x, y) dx dy
-b
f T
f = Î
Jr
g.
ij
T
= Î f = ½ f.
JT' Q
J
Cette remarque s'applique à l'exemple 1 ci-dessus
Extension
(2)
où <p 1 , <pz désignent deux fonctions numériques continues sur [a, b], vérifiant
<pz ~ <p 1 (voir Fig. 2).
214 Chapitre V
y
y d
y = cp,(x)
K'
0
0
Figure 2. Figure 3.
(3)
où ljJ 1 , 1/1 2 désignent deux fonctions numériques continues sur [c, d], vérifiant
1/1 2 ~ 1/1 1 (voir Fig. 3). Dans ce cas, on a :
(4) JJrK
'f(x, y) dx dy = Jd [ r
C J
'f'z(Y)
'f'1(Y)
f(x, y) dx] dy'
y y
d ------------·_::-;,;:-..---.
0 a X 0 X
Figure 4. Figure 5.
A = 2b f+aF
-a
1- :
2
2 dx = nab .
Bien entendu, le calcul des aires peut être simplifié par des considérations
géométriques : par exemple, pour calculer l'aire d'une couronne circulaire,
on n'a pas à utiliser la décomposition représentée sur la figure 5, et on la
considérera simplement comme différence de deux disques.
11 = f f I
b, dx b2 dy b3 f(x, y, z) dz I
=_ b1[fb2ff
1
L
b,
f(x, y, z) dz] dy] dx,
fI fIJL
ai a2 a3 a1 a2 a3
f J J (x+y+z+l)
0
1 1
0 0
1
dx dy dz - - - - - - = -J
3 2
Jf
0
1 1
0
[ - -_-1- + - -1- -]
(x+y+2)2 (x+y+1)2
dxdy
1
=-
2
f 1
0
( -2
x+2
1 1 )
--+--+--
\"+ 1 x+3
5
dx=-Log
2
2--3 Log 3.
2
Nous ne traiterons que deux cas particuliers, comme applications des théo-
rèmes V. 1 . l et V. 2. 1. Dans les cas plus généraux qui pourront se présenter,
on cherchera à décomposer le domaine d'intégratiqn en compacts rentrant
dans l'une ou l'autre des catégories étudiées ci-dessous
1° Par application de V. 2. 1, on a immédiatement :
:t . ~
,·~
1 -------- - - - - - - - - '
0 y
X r
X
Figure 6. Figure 7.
sur R, et on a :
Ici le compact K est le disque plan défini par x 2 + y 2 ,:;; R 2 - z 2 , qui n'est
2
V = f If
+R
-R
dz
L
dx d y = f+R
-R
n( R 2 - z 2 ) dz
R3 ,
= 4--;--
lxy = f+R
-R
z 2 dz fi Kz
dx dy = f +R
-R
nz 2 (R 2 - z 2 ) dz = 1~ nR 5 = -i VR 2 .
V.5 Calcul des intégrales multiples 219
V= r a
S(z) dz,
de K:
V= J -Adz=-
h
h2
0
hA
z2
3 .
Le volume d'un cône est donc égal au tiers du produit de l'aire de sa base par sa
hauteur. Cette formule est valable, en particulier, pour les pyramides (cônes
dont la base est un polygone).
le jacobien de ce difféomorphisme.
(1) Dès qu'on essaie d'approfondir la théorie des intégrales multiples, on se heurte à des diffi-
cultés que l'on ne peut résoudre élégamment que par recours à l'intégrale de Lebesgue. Nous
rencontrerons les mêmes difficultés dans la théorie des intégrales généralisées (§ 8).
(2) Nous ne précisons pas ici que les ouverts U, V sont bornés car ce théorème s'étend aux
intégrales généralisées qui seront définies au § 9.
220 Chapitre V
(1) fV
f(y) dy = i U
J[<p(x)] 1 J(f)(x) 1 dx.
Remarque importante
l,i,[<p(x)].l(f)(x) = 1,
f f = I(fo<p)Jrp ou
selon que <p conserve l'orientation de l'espace (cas où J(f) > 0) ou change cette
orientation (cas où J(f) < 0).
( ') On trouvera une démonstration de la formule(]) sous des hypothèses un peu plus restric-
tives dans [7]).
V.5 Calcul des intégrales multiples 221
Cas particulier
Si <p est une application affine, son jacobien est une constante. En effet,
dans ce cas, les composantes de <p sont de la forme
n
<p;(x) = L aii xj + bj (i = 1, 2, ... , n)
j= 1
les aij et bj étant des constantes; et on a Jq,(x) = dét' (a;) : le jacobien d'une
application affine <p est égal au déterminant de sa partie linéaire, et sera noté
dét (<p).
Etant donnée l'importance de ce cas particulier, nous allons donner une
démonstration du théorème V. 5. 1 relative à ce cas (1) ; nous pourrons ainsi
établir rigoureusement l'invariance de la mesure dans une isométrie euclidienne
(cf. § IV. 8) : la théorie des aires et des volumes est donc fondée sur ce cas parti-
culier.
(d'après l'étude faite au§ IV. 8, nous savons d~jà que V est quarrable).
Remarque. Si <p est une application affine non inversible, l'ensemble
borné V= <p(U) est contenu dans un hyperplan, donc ~-négligeable; et
on a dét (<p) = 0 : la formule (3) reste donc vraie dans ce cas. Il en est de
même de (2) si l'on suppose g intégrable sur U.
Démonstration. Si (fJ n'est pas inversible, les remarques précédentes montrent que
la proposition est vraie avec k((fJ) = O. Nous supposerons donc (fJ inversible.
Soit alors P le pavé unité de R" (défini par les inégalités O ,:;; X; ,:;; 1, i = 1, 2, ... , n).
Tout pavé cubique Q de R" se déduit de P par une dilatation (1) homogène '5, de rapport
p = [m(Q)]1in; et l'ensemble <p(Q) se déduit de <p(P) par l'application affine <p6<p- 1 ,
qui est une dilatation homogène de même rapport p. On a donc (voir§ IV. 8)
A, C u C B, et m(B,) - m(A,) ~ s
Lemme 2. Si <p, 1/J sont deux applications affines de R" dans lui-même, on a :
( 1) Précisons qu'une dilatation homogène de rapport k est une translation si k = 1, une homo-
thétie de rapport k si k # 1. La relation (5) découle donc des remarques précédant le théo-
rème IV.8.4 (p. 198) sans faire appel à ce théorème, comme il se doit (puisque ce théorème n'a
pas encore été démontré !).
V.5 Calcul des intégrales multiples 223
Démonstration. D'après une étude faite dans le tome 3 (§ I. 2) on sait que toute
application affine de R" dans lui-même est le produit d'un nombre fini de transforma-
tions affines particulières appelées dilatations. D'après le lemme 2 il nous suffit donc
d'établir (6) lorsque cp est une dilatation. Or, dans ce cas, il existe un repère affine de R"
dans lequel cp est de la forme :
En d'autres termes : il existe une application affine inversible 0 de R" dans R" telle
que l'application 1/J = 0- 1 o cp o 0 soit de la forme (7) dans le repère cai;iqnique; et
on a, d'après (5) : ·
Or, si 1/J : R" ➔ R" est l'application définie par (7), l'image 1/J(P) d'un pavé de R"
est un pavé de R", dont la mesure est évidemment égale à I À I m(P). On a donc
k(cp) = k(t/i) = 1 À 1- D'autre part, on a dét (cp) = dét (1/J) =À; d'où la relation (6).]
rf =
Jv
k( cp_) f
"'-'!Vl
f o cp .
(9)
224 Chapitre V
(10)
En approchant les fonctions t/1 o <p et 0 o <p par des fonctions en escalier, et en utili-
sant les relations (10), on voit facilement que f o <p est intégrable sur cp-1(P), donc
sur V ( cf. exercice IV. 3). On a alors :
c'est-à-dire
Le nombres> 0 étant arbitraire, on en déduit la relation (2) (compte tenu du lemme 3).]
(1) f q,(K)
f(y) dy = f
K
f[<p(x)] 1 J,p(x) 1 dx,
0
On notera que l'ensemble <p(K) n'est pas égal à la couronne ouverte qui constitue
0 0
l'intérieur L1 de L1 = <p(K) : l'ensemble <p(K) est la « couronne fendue» constituée
0
par les points de L1 qui n'appartiennent pas au demi-axe réel positif Ox (voir Fig. 8).
La formule (2) pourrait se déduire du théorème V. 5 .1, appliqué à l'ouvert K, en
remarquant que les ensembles oK, o<p(K) et <p(oK) sont .'Jl?-négligeables.
y
,,
<p(K)
2n
0
Figure 8.
ff D(xo.Yo,R)
f (x, y) dx dy = IR f
0 0
2
" J(x 0 + r cos 0, Yo + r sin 0) r dr d0
Exemples
1. Si D est le disque unité de centre 0, on a :
II J
D x2
dx dy
+ y2 +1
- fi
0
f2"
0 Jr
r dr d0 - 2
2 +1
nf1
o
r dr
Jr 2 + l
= 2 n(fi - 1).
Le calcul direct de cette intégrale (par application du théorème V. 3. 2)
eût été beaucoup plus long.
2. Si DR est un disque homogène de centre O et de rayon R, le moment
d'inertie de ce disque par rapport à son centre est :
I = p fr 2
" R4IR f
R2
JDR (xz + y2) dx dy = p o o ,-3 dr d0 = np2 = m 2 ,
/1 ___ _
/ 1
y
/ 1
,,,.,, - - - 1 _____ _
1
1
1
1
1
Figure 9.
228 Chapitre V
1: = <p(K), on a
Iff 1: f (x, y, z) dx dy dz f f f
z2 g(z) 2,r
= z, 0 J(r cos 0, r sin 0, z) r dz dr d0 .
0
m(l:) = III I
dx dy dz = J z2Jg(z)J2rr
Zl O O
r dz dr d0 =
Jz2
Z1
ng 2 (z) dz.
= -p
n f+R (R 2 -
8n 2
z 2 ) 2 dz = -pR 5 = -mR 2
2 -R
15 5 '
Soit K le compact de R 3 défini par les inégalités r 1 ::;: r ::;; r2 (r 1 ;?: 0),
0 ::;: 0 ::;; n, 0 ::;: <p ::;; 2 n. Son image <P(K) est la « couronne sphérique» L1
de R3 définie par ri ,;;; x 2 + y 2 + z 2 ::;: r~ (cette couronne se réduisant à
une boule si r 1 = 0) ; et la restriction de <P à K est une bijection de K sur <P(K),
dont le jacobien ne s'annule pas : c'est donc un difféomorphisme, et l'appli-
cation <P vérifie les hypothèses de V. 6. 1.
V.7 Calcul des intégrales multiples 229
ffL(x, f y, z) dx dy dz =
f f" Jo
ri
r, 0
[2.f(r sin 0 cos <p, r sin 0 sin <p, r cos 0) x r2 sin 0 dr d0 d<p .
U(0 0
, 'p
)= III BR
dx dy dz
[x2+yz+(z-p)2]112
IRof"oJo[2" [r2+p2-2
r2 sin 0 dr d0 d<p
pr cos 0p12
=2 TC IR (p+r)-(p-r)
0 p
r dr= 4 nR3 =!!!_.
3p p
L'attraction créée par cette boule est donc la même que si toute la masse était
concentrée en son centre.
Figure 10.
230 C!,apitre V
If dx dy = 1
02 fJ<m
r d0 dr =
l
2
102 f 2 (0) d0 .
01 0 0,
0 X
Figure 11.
A = -I
2
f h/4 (2 cos 2 0 - l )2
- - - - - d0
cos 2 0
=
1
-[sin 2 0 - 2 0
2
+ tg 0]+"144
-7[/
=
TC
2 - - .
2
-1t/4
Soit K le compact formé des points (r, 0, (f)) de R3 vérifiant 0 :::;; r ::,;; R,
0 :::;; 0 ::,;; 2 TC, 0 ::,;; (fJ ::,;; 2 TC; et soit <P l'application
(r, 0, (f)) ~ [(a + r cos 0) cos (f), (a + r cos 0) sin (fJ, r sin 0J
Figure 12.
V= IRJ2" f2"
0 0 0
r(a + r cos 0) dr d0 d<p = 2 n 2 aR 2 •
est un difféomorphisme.
232 Chapitre V
Figure 13.
A ces données, nous associons le « tas de sable » J; constitué par l'image de K x [Il(, /J]
dans l'application :
<J> : K X [Il(, /3] -> R3 , (u, v, z) -> (a(u, u) z + p(u, v), b(u, v) z + q(Tï;'v), z)
(les hypothèses faites entraînant que J; est quarrable).
(Lorsque le point (u, v) E K est fixé, z variant, le point <P(u, v, z) décrit un segment
de droite.)
Pour chaque z E [Il(, /J], la section de J; par le plan de cote z est l'ensemble <fJz(K),
qui est quarrable. Par application de V. 4 .4 le volume de J; est
V= r S(z) dz,
S(z) = ff K
I J(u, v. z) 1 du dv ,
ou, J( u, v, z ) = D(az + p, bz
D(u, u) + q) d'es1gne
. le Jaco
· b.1en d e <fJz· on · 1mme
v01t · 'd'iatement
que
J(u v z) = 1
(/~ z + p~ b> + q~ 1
' · a~z + p~ b~z + q;,
est un polynôme de degré ,,;; 2 en z (dont les coefficients dépendent de u, v). II en est
de même de I J(u, v, z) 1 (puisque J(u, v, z) garde un signe constant lorsque (u, v) par-
court l'ensemble connexe D); et, après intégration, on voit que S(z) est un polynôme
de degré ,,;; 2 en z, soit :
-
N(u, v) = f~(u, v) /\ fJu, v)
-
le nombre a(S) est appelé l'aire de cette surface.
Remarque. La définition du vecteur normal N = f~' /\ fv' suppose que
l'on a orienté <ff. Mais la norme H de ce vecteur ne dépend pas du choix de cette
orientation : l'aire d'une nappe (ou d'une surface) ne dépend donc pas du choix
d'une orientation possible de <ff. Nous allons montrer maintenant qu'elle ne
dépend pas du choix de la paramétrisation.
(1) A strictement parler, le vecteur N(u, v) ne peut être dit normal à S que s'il est non nul. La
définition V. 8. l reste cependant valable pour une nappe non régulière.
234 Chapitre V
On a donc :
on a
dA = R 2 sinududv 1·
X= U, y= V' z = 0 (u, v) E V.
les nouveaux paramètres étant les coordonnées de la projection p(M) du point ME/ ( V)
sur le plan tangent à S en M 0 . Avec une paramétrisation de cette forme, on a :
d'où
H(x, y) = [! + q;/ + q;/] 1 12 et H(O, 0) = 1
/
Figure 14.
236 Chapitre V
(puisque le plan tangent au point M O = (0, 0, 0) est le plan z = 0). Désignant par W
la projection de f(V) sur P, on a
Expression de l'aire
On a donc H = (A 2 + B2 + C 2 ) 112 _
Si
E = Il f,,' Il 2 = x: + Y/ + z/ ,
2
F = f,,'. fv' = x: x: + Y: Y; + z: z: ,
G = 11 fv' 11
2 = X~ 2 + Y~ 2 + Z~ 2
sont les coefficients de la première forme fondamentale de S (cf. tome 3);
on a aussi: H = JEG - F 2 , d'où
Extension
IL H(u, v) du dv.
a(S) = R2 f"f2"
0 0
sinududv = 4nR 2 •
(u, v) 1--> (X(u) cos v, X(u) sin v, Z(u)) (a < u < /3, 0 < v < 2 n) .
1
1
1
1 S
----:----------
y
X Figure 15.
d'où
a(S) = f pf2rr
Œ
O
X(u) jX' 2 (u) + Z' 2 (u) du dv.
a(S) = 2 n J: X(s) ds .
Exemples
1. Soit y le segment de droite du plan xOz défini par la paramétrisation
x = u sin °', z = u cos°' (0 ,s; u ,;;; a); et soit S le cône de révolution engendré
par la rotation de y autour de l'axe Oz (voir Fig. 16). On a ici
Ce cône ayant pour base un cercle de rayon R = a sin°', cette formule peut
s'écrire
l
a(S) = naR = 2 aL,
V.8 Calcul des intégrales multiples 239
Figure 16.
a(T) = 2 nR J2n
O
(a + R cos u) du = 4 n 2 aR .
Angle solide
le point (u, v) parcourant un ensemble plan donné LI, contenu dans le rec-
240 Chapitre V
Exemples
1. Soit l: le cône de sommet O formé des demi-droites faisant avec l'axe Oz,
un angle ~ rx (0 ~ rx ~ n) (cône plein de révolution d'axe Oz et d'ouverture
2 rx) (voir Fig. 17). La section l: 1 de l: par la sphère de centre O et de rayon 1
est définie par les relations (4), avec 0 ~ u ~ °', 0 ~ v ~ 2 n. On a donc
z z
y y
X
Figure 17. X
Figure 18.
a(l:'1 ) = J: J:
12 12
sin u du du= n/2.
(1) Pour une démonstration de cette formule et une étude élémentaire de la géométrie sphérique
(cf. [8]. p. 218).
V.9 Calcul des intégrales multiples 241
Nous n'avons défini jusqu'ici que des intégrales multiples de fonctions bornées sur
des ensembles bornés. Par un passage à la limite on peut, comme pour les intégrales
simples, définir dans certains cas l'intégrale d'une fonction f; non nécessairement
bornée, sur un ensemble X, non nécessairement borné : il suffira de considérer X comme
la «limite» d'une suite croissante d'ensembles bornés sur lesquels f soit bornée et
intégrable.
Or, dans le cas des intégrales simples, il est clair qu'un intervalle ouvert ]a, b[ est
la «limite» de l'intervalle compact [x, y] lorsque x tend vers a par valeurs supérieures,
et y tend vers b par valeurs inférieures. Mais pour n > l la notion de «limite» d'une
suite d'ensembles de R" a besoin d'être précisée, et nous commencerons par en donner
une définition appropriée.
Définition V. 9 .1. Soit X une partie de R"; nous dirons qu'une suite croissante (Xp)p e N
< de parties de X épuise X si, pour tout compact K c X, il existe un entier p tel
~ que K soit contenu dans XP.
Pour éviter des difficultés supplémentaires, nous nous limiterons ici à des fonctions
numériques (éventuellement, des fonctions complexes ou à valeurs dans un e.v.n. de
dimension finie) et nous poserons les définitions suivantes.
Définition V .9.2. Une fonction numérique, définie sur une partie X de R" sera dite
~ localement intégrable sur X, s'il existe une suite croissante de compacts (Kp),
~ épuisant X, sur lesquels f soit intégrable.
Cette condition sera vérifiée en particulier si f est continue sur X et s'il existe une
suite de compacts quarrables épuisant X.
Définition V. 9. 3. Soit f une fonction numérique localement intégrable sur une partie X
de R" (n ;?: 2). Nous dirons que l'intégrale de f sur X est convergente si, pour
toute suite croissante de compacts (Kp), épuisant X, sur lesquels f soit intégrable,
la suite
IP = f
Kp
f(x) dx
a une limite.
( 1) Les intégrales généralisées ne figurent pas au programme des Classes Préparatoires; mais
elles sont indispensables à beaucoup d'utilisateurs des Mathématiques; et même pour le mathé-
maticien qui dispose des théories modernes de l'intégration, il est souvent utile de pouvoir calculer
effectivement des intégrales multiples. Nous avons donc jugé utile de donner ici quelques indi-
cations pratiques sur ces calculs. Bien entendu, les énoncés que nous donnons ici ne sont pas
les meilleurs possibles (puisque nous ne disposons pas de l'intégrale de Lebesgue !).
(2) Il est assez facile de montrer que la condition énoncée est suffisante. Pour prouver qu'elle
est nécessaire, on construit une suite convenable de compacts, en faisant passer en priorité les
points oùf est positive (mais en veillant à n'introduire que des compacts sur lesquels! soit inté-
grable !) : le procédé est analogue à celui qui permet de prouver qu'une série commutativement
convergente est convergente (cf. tome 2, p. 282).
242 Chapitre V
Théorème V. 9 .1. Soit f une fonction numérique localement intégrable sur une partie X
de R". Pour que l'intégrale de f sur X soit convergente, il faut et il suffit qu'il
existe une suite croissante de compacts (Kp), épuisant X, sur lesquels f soit
intégrable, et tels que la suite
JP = f If
Kp
(x) 1dx soit majorée .
S'il en est ainsi, et si (HP) est une suite quelconque de compacts épuisant X,
sur lesquels f soit intégrable, le nombre
I = lim
p ➔ 00
iHv
f (x) dx
Par définition, ce nombre / sera appelé l'intégrale généralisée de/ sur X, et noté
Lf(x)dx ou LI•
Cette définition est justifiée par le fait que si / est intégrable sur X, on retrouve la
valeur de son intégrale sur X.
t 1 / (x) I dx. En d'autres termes : la convergence d'une intégrale multiple ne peut être
qu'absolue (1).
Pour n = I, on notera que la définition V. 9. 3 est plus restrictive que celle que nous
avions posée dans le tome 2 (Chap. XI).
Règles pratiques
En pratique, nous utiliserons la règle suivante, qui découle de V. 9. l :
• Soit X une partie de R" (n ~ 2) telle qu'il existe une suite croissante (KP)
de compacts quarrables épuisant X; et soit f une fonction numérique continue
sur X.
Pour que l'intégrale de f sur X soit convergente, il faut et il suffit que la suite
JP = f[ Kp
f (x) [ dx soit majorée ;
f f(x) dx =
JX
lim
p-oo
fKv
f (x) dx ;
(1) On notera l'analogie de ce résultat avec celui relatif à la convergence des séries doubles
(cf. tome 2, p. 303).
V.9 Calcul des intégrales multiples 243
Changement de variables
En vue du calcul pratique, nous admettrons le résultat suivant (') qui complète le
théorème V. 1 . l :
V. 9 .4. Soit f une fonction numérique définie sur le produit X x Y d'une partie X
de RP par une partie Y de Rq telle que :
(i) Pour chaque x E X, l'intégrale
F(x) = J y
f (x, y) dy
convergente.
f XxY
f = lX
F(x) dx = l l
X
dx
Y
f (x, y) dy.
Ces résultats étant admis, nous allons donner quelques exemples usuels d'intégrales
généralisées.
Jn = ft I f (x, y) 1 dx dy
Jn = fn fn/2
0 0
1 F(r, 0) 1 r dr d0 ;
I f = 1~m fn
r dr
fn/2
F(r, 0) d0 =
ff
oo n/2
F(r, 0) r dr d0 .
X n 00 O O O 0
(1) On étudierait de la même manière l'intégrale généralisée d'une fonction définie sur un
secteur plan quelconque, ou sur le plan tout entier.
V.JO Calcul des intégrales multiples 245
Exemples
1. L'intégrale
I = ff X
e-<x 2 +Y 2 > dx dy = limf "f"
n➔ 00 0 0
12
e_,, r dr dB
I
n
=2 f 0
oo
e-
,,
r dr
n
= 4 f oo
0
u
e - du =
n
4.
If dx dy
X (x2 + Yi + l)a =
f00f "
0 0
12 r dr dB
(r2 + 1 r
soit convergente, il faut et il suffit que l'on ait et > 1.
Par application de la proposition V. 9. 2, on déduit, de l'exemple 2, la règle
suivante :
V .10 .1. • S'il existe un nombre et > 1 et un nombre k tels que l'on ait, au
voisinage de l'infini :
00
• Si pour chaque x E R+ l'intégrale cp(x) ={ 1 f (x, y) 1 dy est convergente,
et si l'intégrale f 0
00
cp(x) dx est convergente, alors l'intégrale de f sur X est
convergente, et on a :
Exemples
3. Posons
l
f(x, y) = ( (a E R; X ); 0, y ); 0) .
X +Y+ l)a
4. Soient g, h deux fonctions numériques continues sur R+, telles que les
intégrales
et
est majorée .
If e -x 2 -y 2 d x d y= ( I:x; e -x 2 dx) 2
X 0
Dans le tome 2 nous avons établi des liens entre la convergence des inté-
grales simples et celle des séries (§ XI. 6). Nous allons montrer ici que l'étude
de certaines intégrales doubles se ramène à celle de séries doubles.
On a tout d'abord :
V .10 .2. Soit f une fonction numérique positive continue sur l'ensemble plan X
défini par x ~ 0, y ~ O. Alors la convergence de l'intégrale
f1 f (x, y) dx dy
p+lf <J+I
upq f
= P q f (x, y) dx dy .
In = fi K
f (x, y) dx dy =
n-1 n-1
L L upq
p=Oq=O
soit convergente.
Or, si les nombres upq sont positifs, la convergence de la suite ([11 ) équivaut
à celle de la série double I
upq (cf. tome 2, p. 305); d'où le résultat.]
i,jeN
Dans le cas où f (x, y) est une fonction décroissante de chacune des variables
x, y, on a le résultat plus précis suivant :
LELONG·FERRAND et ARJ\;AlJlJIÈS. - 4. Equations d1fférent1el/e.'l. lntégroln 111ulnple.\
248 Chapitre V
ftf(x,y)dxdy;
p+lf q+I
f(p + 1, q + 1) ~ f P q f(x, y) dx dy ~ f(p, q).
CO 00 00 CO
p+IJq+I
upq =J f (x, y) dx dy ;
p q
00 00
Exemples
1
1. En prenant pour fonction f la fonction j~ : (x, y) H ---- ou la
(x2 + y2)'
fonction g. : (x, y) H 2 \ (rx E R), on obtient :
(x +y + 1)"
0000 1 0000 1
V .10 .4. Les séries L L 2 2 et L L 2 2 sont conver-
p=lq=1(P +q)" p=Oq=o(P +q +I)"
11
gentes pour rx > 1 et divergentes pour rx ~ 1.
(Pour éviter la difficulté due au fait que fix, y) tend vers l'infini à l'origine,
on peut remplacer j~ par la fonction <p, : (x, y) H inf [1, (x 2 + y 2 )-'] qui
prend mêmes valeurs que f pour x ~ 1 ou y ~ 1. On peut aussi commencer
oo oo I
par étudier la série I I 2 2 et montrer qu'elle est de même
p=0q=0 (p + q + I)"
00 00 1
nature que I I 2 2 ,·
p= 1 q= 1 (p + q )
Rappelons que la série :r:r (p 2 + q 2 )-, a été étudiée par une méthode
directe dans le tome 2, p. 307.
rx > 1, divergente si rx ~ I.
Démonstration. Posons
-V = 0
u
r eio -f/:Z
n
On a:
1 pu + qv 12 = 1 u 12 (p 2 + q 2 r2 + 2 pqr cos 0) ;
R -+ R, t H J + r2 t2 + 2 rt COS 0,
250 Chapitre V
on voit qu'il existe deux réels À > 0 et µ ;,, À tels que, pour tous p, q E R, on ait :
00 00 00 00
Soit D le disque plan ouvert défini par x 2 + y 2 < l. Cet ouvert est la réu-
nion des compacts 75,. = { (x, y) E R 2 x 2 + y 2 ~ r 2 } ; et, à chaque suite de
1
réels (r,,) tendant vers I par valeurs inférieures, correspond une suite crois-
sante (D, ) de compacts épuisant D.
Pour que l'intégrale d'une fonction numérique f, continue sur D, soit
convergente, il est donc nécessaire et suffisant que les intégrales
Jf_ [f(x, y) [ dx dy
D,
ffD
f(x, y) dx dy = lim
r-1,r< 1
ffJDr f(x, y) dx dy.
ff D,
dx dy
(l _ x2 _ y2y -
_fr
0
i
0
2
" r dr d0 _ ~ [(l _ , 2 ) 1
(l _ r2)a - 1 _ et
-a _ l] .
et on a alors
~
ff
%
f (x, y) dx dy = !~~ ff ~
f(x, y) dx dy .
Exemple. Soit C( E R. On a :
SI C( # 1 I J2~
r
R
0
r dr dO = n R2~2, - r2~2,;
r2, 1 - r:J.
SI a = 1 II K,
dxdy =Infin!drd0=nLog~
x2 + y2 r o r r
Généralisation
qui viennent d'être étudiées, on obtient, par application de (V. 9. 2), les règles
suivantes :
III Bo
dx dy dz
(xz + y2 + 2 zy
(IX réel)
Figure 19.
JI X
f(x, y) dx dy = lim
G--i>Ü
J'fJKF. f(x, y) dx dy.
Exemple. Soit P le pavé défini par O ,;;; x ,;;; 1, 0 ,;;; y ,;;; 1, et soit
dxdy d d
1y - x I"
xy=
Ji
o
d
X
(x - y)'
fx-, - -dy- + f1 d fy-,
o o , o (y - xY
V ---
dx
- 2
-
I0
l
x
1-,
- 8
1 - et
1-a 2
dx - - - - - - - - 2-8- -
- (I - et) (2 - et)
1-a
1 - et .
IJx -I dx- -dyx -I' converge si, et seulement si, a < 1, sa valeur étant alors
y -
2
(1 - et) (2 - a)
S'il existe un nombre ix ;;,, I et un nombre k > 0, tels que l'on ait
U(a, b, c) =
fIl [(x - a) 2 +
dx dy dz
(y - b)2 + (z - c)2]112 .
U(O, 0, p) = hm
. fff
e -->O K
[X 2 + y dx dy dz
2 + (
Z - p
)2 ] 112
+ lim
,__,o p+,
f f" f
R
0 0
2
" r 2 sin (J dr d0 dço
- 2- - - - - - - ' - - -
(r + p 2 - 2 pr cos 0) 112
V.12 Calcul des intégrales multiples 255
U(o , O, p ) = 2 n
f
P
0,
I +-
-r- p
- -r-
--P
r d r+ 2 n
1 -
p
1 I f R
p
I +-
-r- P
- -r-
--
1 -
p
P
r dr
1 I
m
U(a, b, c) = - SI p;:;: R;
p
U(a b c)
''
= -
m
R
(- - - -,, )
..:,,.,
2
p-
2R 2
SI p < R.
Une étude analogue à celle du tome 2 pour les intégrales simples (§ XI. 7) permet
d'établir facilement les résultats suivants :
Théorème V .12 .1. U désignant un espace topologique et K un compact quarrable
de Rn, soit f : (x, u) ~ f(x, u) une application continue de K x U dans un
e. v.n. complet E. Alors la fonction :
est continue.
F:I - E, t ~ fK
f (x, t) dx
Ces deux théorèmes s'étendent au cas où K n'est plus nécessairement compact, moyen-
nant une hypothèse supplémentaire s'exprimant en termes de« convergence normale».
Définition V.12.1. Soit f: X x U--> E une fonction vectorielle définie sur le pro-
duit d'une partie X de R" par un ensemble quelconque U, telle que, pour chaque
u E U, la fonction .f~ : x f--> f (x, u) soit localement intégrable sur X.
On dit que l'intégrale fX
f (x, u) dx (qui dépend du paramètre u) est normalement
Par une étude analogue à celle du § XI. 8 du tome 2, on peut alors établir les résultats
suivants.
Pour que le théorème V. 12 .1 reste vrai lorsque K désigne une partie quelconque
de R", il suffit que l'intégrale de f sur K soit normalement convergente.
Pour que le théorème V.12.2 reste vrai lorsque K désigne une partie quelconque
de R", il suffit que l'intégrale de .f/ sur K soit normalement convergente.
Exemple. Considérons une répartition de masse de densité continue p sur un
compact quarrable K de R 3 (voir § VI. I ). Le potentiel newtonien créé par cette répar-
tition de masse est la fonction numérique U définie sur R 3 par :
U(P) = HL ~p p(M) dM
(1) U(u 1:
, '
w) = f (f1 K [(x - u)2 +
p(x, y, .:-)
(y - 1·)2 + (z - w)2]112
dx dy dz
.
La fonction f : (M, P) f--> Pif~) est continue sur K x (R 3'---,K) (car elle n'est pas
définie si M = P). De plus, pour chaque ME K, la fonction P f--> p~) est de classe
C sur R3 "-._{ M }.
0
(2) a
au U(u, v, w)
- = fIf K
[
(X - U
)2 (x - u) p(x. z)
+ ( J' - V) 2 + ( Z
y.
- w)
2 ] 312 dx dy dz etc ..
LlU(u, v, w)
a2 u (u,
=- v, w) + -éJ2U2 (u, v, w) + -a u2 (u,
2
v, w)
2
au av aw
LIU= 4np.
Chapitre VI
FORMES DIFFÉRENTIELLES
INTÉGRAL,ES CURVILIGNES
INTÉGRALES DE SURFACE
Conventions
Soit E un espace vectoriel normé et A une partie de E.
Si E = R et si A est un intervalle (non nécessairement ouvert) nous avons
déjà précisé ce que signifie l'expression : une fonction de classe Ck (ou : une
fonction k fois dérivable) sur A (cf. tome 2, pp. 119-120).
D'autre part, une fonction de classe C 0 sur A n'est pas autre chose qu'une
fonction continue sur A.
Par contre, si E est de dimension ;;,, 2, et si k est un entier ;;,, 1, nous n'avons
encore défini que la notion de fonction de classe Ck sur un ouvert de E (car la
différentielle d'une fonction vectorielle f n'est définie en un point a que si f
est définie sur un voisinage de a) (cf. tome 2, Chap. V).
(1) Les formes différentielles de degré > 1 ne figurant pas explicitement au programme, les
étudiants de Classes Préparatoires n'auront pas à en approfondir l'étude: et il leur suffira (après
l'étude des~ 1 à 3 de ce chapitre) de se reporter aux résultats pratiques des~ 8. 9. 1O. C'est pour
cette raison que la formule de Riemann-Green a été établie et énoncée avant l'introduction des
formes différentielles de degré 2 (voir~ 3).
VI.I Formes différentielles. Intégrales curvilignes. Intégrales de surface 259
Définition VI.1. 1. Soit E un e. v.n. réel, et A une partie de E. Une forme dif-
férentielle numérique de degré un sur A est une application a de A
dans le dual topologique E' = !l'(E, R) de E (espace des formes
linéaires continues sur E); et la forme a est dite de classe Ck [resp.
kfois différentiable] sur A si l'application a : A - E' est de classe Ck
[resp. k fois différentiable] (0 ~ k ~ oo ).
En particulier, si X est un ouvert de E, et si f est une fonction numérique
k fois différentiable sur X [ resp. de classe Ck sur A J sa différentielle est une
forme différentielle (k - I) fois différentiable sur A [resp. de classe ck-l sur A],
notée df : une telle forme différentielle est dite exacte.
Une forme différentielle a, de degré un, est dite exacte s'il existe une fonction
numérique différentiable f telle que df = a.
Les formes différentielles numériques de classe Ck sur un ensemble A consti-
tuent de manière évidente, un R-espace vectoriel. Elles constituent aussi un
module sur l'anneau des Jonctions numériques de classe Ck sur A (le produit
de la forme ix par la fonction f étant la forme fa : x 1-+ J(x) ix(x)).
(1) Comme nous l'avons déjà noté dans le tome 2, la structure affine ne présente pas grand
intérêt pour l'analyste, et son introduction systématique complique le langage : il suffit, en pratique,
de partir d'un espace vectoriel et d'en considérer, si besoin est, les sous-espaces affines. C'est en
géométrie que la structure affine prend son véritable intérêt, par la considération du groupe
affine (cf. tome 3).
260 Chapitre VI
Si E est de dimension finie, toute forme linéaire sur E est continue (cf. tome 2,
Théorème III. 12. 6); et le dual topologique de E se confond avec son dual
algébrique E* (voir tome 2, p. 113 ).
Soit alors (e;) 1 ,s;;c;n une base de E, et soit (X;) 1 ,s;;c;n la base duale de E*.
Si A est une partie de E, la donnée d'une application a : A ➔ E* équivaut
à la donnée de ses composantes dans la base (X;). Ces composantes sont des
fonctions numériques sur A, appelées coefficients de la forme différentielle a
dans la base (e;). La valeur au point x de la forme différentielle a, de coeffi-
cients (a;), est donc la forme linéaire
n
(1) a(x) = L a;(.x-) X;.
i= 1
Pour que la forme ry_ soit de classe C\ il faut et il suffit que ses coefficients a;,
dans une base quelconque de E, soient de classe Ck.
Si E = R", la base duale de la base canonique est notée (dx;), en accord
avec les notations de la théorie des différentielles (cf. tome 2, p. 189) : la forme
différentielle constante, partout égale à dx;, est la différentielle de la fonction
coordonnée X;.
• Une forme différentielle de degré un et de classe Ck sur une partie A de R"
s'écrit donc
(2) C(
Transposition
!
tion différentiable d'un ouvert A de E dans une partie B de F.
Si a est une forme différentielle de degré I sur B, la transposée (1)
par <p de la forme a est la forme <p* CJ. définie sur A par :
( 1) La forme <p* !;( est aussi appelée /'i111age rJciproque de la forme ê( par ,p.
VI. I Formes dijfél"entiel/es. Intégrales curvilignes. Intégrales de surface 261
<p*(fà)=(fo<p) cp*et.
Enfin, si et = df est une différentielle exacte, <p* C((X) est la forme linéaire :
En d'autres termes, on a :
1 <p*(dl) = d(fo<p) 1-
Règle pratique
Si E = R", et si on pose
p
(4) et(y) =
j=I
I a/y) dyi (y E Y)
n p acp.
<p* et(x) = I I
i=l j=l
aJ <p(x)] ~ (x) dx;
OX;
(xE X)
soit :
p
(5) <p* et = I (ai o <p) d<pi.
j=I
0* ix(x) = ix[ 0(x)] o 0'(x) = !Y.[ tf; o <p(x)] o tf;'[ <p(x)] o <p'(x)
c'est-à-dire (6).]
Notons en passant que si id A est l'application identique de A dans lui-même,
on a, pour toute forme î/. de degré I sur A
id~ IX = !Y. .
Rappels
Cela étant, nous allons commencer par définir l'intégrale d'une forme diffé-
rentielle sur un chemin. Nous verrons ensuite que la valeur de cette intégrale
ne change pas lorsqu'on remplace le chemin considéré par un chemin positi-
vement équivalent. Nous pourrons alors définir l'intégrale (dite curviligne)
d'une forme différentielle sur un arc géométrique orienté.
r <p*a = f a[<p(t)].<p'(t) dt
n
<p* a = I a;[<p(t)] <p;(r) dt,
i=l
d'où
Î
Jq,
a = f .t
b
" 1-l
a;[ <p(t)] <p;(l) dt .
r r <p* C( = ~* C(
ou
fa
b
<p* a =
f b
a
A [0(t)] 0'(t) dt =
f
8(a)
O(b)
A(u) du,
J: ld = d)
r
d'où <p* a = ~* a si 0 est croissant (puisqu'alors 0(a) = cet 0(b)
l'arc y, et notée f y
a.
tC(=-LIX-
En particulier, si l'arc orienté y est égal à son opposé, on a l IX = 0 pour
toute forme différentielle a continue et de degré un sur le support de y.
C'est le cas de l'arc plan y défini par la paramétrisation x = cos 2 t, y = sin t,
0 :,;; t :,;; n, puisque le changement de paramètre décroissant f,,;1--+ n - t
laisse cette paramétrisation invariante (cet arc y est un arc de parabole décrit
deux fois en sens inverse).
Vl.2 Formes différentielles. Intégrales curvilignes. Intégrales de surface 265
Interprétation vectorielle
n
car le symbole I a;(x) dx; peut être considéré comme le produit scalaire du
i= 1
vecteur a(x) par le vecteur symbolique dx (si <p : [a, b] -+ En désigne une
paramétrisation de y, on a en effet :
f fJ a =
L n
a;[ <p(s)] <p;(s) ds =
f/, a[ <p(s)]. <p'(s) ds
y O ,-1 0
1 I ~f a l Il a[<p(s)] Il ds,
et enfin
et on obtient :
f c+
a = Jî
a
2
"
a2 +
R2
b2 +
+ R(a cos t + b sin t)
R 2 + 2 R(a cos t + b sin t)
dt .
f fc+
a =
2
_ 10
"-
10
R 2 +Rccost
---------dt
c 2 + R 2 + 2 cR cos t
= n [ 1 + -R--c
2
I
2
- -]
R2 - c2 1 '
soit
f C+
a=O si a 2 +b 2 > R 2 et J IY.=2 n
C+
si a 2 +b 2 < R 2 .
Plus généralement, si y est un arc simple fermé, parcouru dans le sens direct et ne
passant pas par l'origine, on a :
f1
x dy - y dx
x2 + y2
= 0 ou f ,,
_x_d~y_-~y_d_x = 2 n
x2 + y2
2. Soit y l'arc plan orienté défini par y = <p(x), a ,,;; x ,,;; b, où <p désigne
une fonction numérique de classe C 1 sur [a, b]; et soient (x, y) 1---+ P(x, y),
(x, y) 1---+ Q(x, y) deux fonctions numériques continues sur le graphe de <p.
Posant IY. = P dx + Q dy, on a :
f.,
Q(x, y) dy = 0 .
r P(x, y) dx = 0.
peut être définie en supposant seulement que cp est une fonction numenque
continue (non nécessairement de classe C 1 ) sur [a, b]. Cette remarque sera
utilisée au § 3.
Si la forme a est une différentielle exacte, nous allons voir que son intégrale
sur un arc y ne dépend que des extrémités de cet arc.
ra = f(B) - f (A)
En particulier, si ï est un arc fermé (i.e. tel que cp(a) = cp(b)), on ara= O.
J (l)(y)
IX = J (<l>
a
b 0 <p)* /'1 = f b
a
<p*(<l>* IX) = f 7
<l>* /'1.
Nous énoncerons :
VI. 2. 3. Soit y un arc de classe C 1, et soit <l>('1) son image par une application
<l> de classe C 1 . Si a est une forme différentielle continue sur le sup-
port de <l>(y), on a :
Remarque. Désignons par <a, b) l'arc constitué par le segment [a, b],
parcourudeaversb(définiparlaparamétrisation[O, 1) ➔ R,t 1---+ a+t(b-a)).
L'arc défini par la paramétrisation <p : [a, b] ➔ E peut alors être considéré
comme l'image de l'arc <a, b) par l'application <p. Si a est une forme diffé-
rentielle continue sur le support de y, la formule
f fay
r:J, = b <p* IX = r
la b)
<p* r:J,
Dans ce qui suit nous aurons à parler de courbes « composées d'un nombre
fini d'arcs orientés de classe C 1 »; dans la pratique, il n'y aura pas d'ambiguïté
sur le sens à attribuer à une telle expression, et nous ne chercherons pas à
donner une définition générale de la « somme » de deux arcs ou de deux che-
mins. Par définition, si C est « la courbe constituée par les arcs orientés
Y1, Y2 , ... , Yn » nous poserons
pour toute forme différentielle a, de degré un, définie et continue sur la réunion
des supports des arcs Y;; et nous admettrons que le nombre ainsi obtenu est
indépendant de la décomposition choisie de C.
En particulier, on pourra prendre pour C un arc de classe C 1 par morceaux
(cf. tome 3).
Soit alors K un compact plan, dont la frontière se compose d'un nombre
fini d'arcs réguliers de classe C 1 ; et soit a une forme différentielle de degré
un et de classe C 1 sur K (voir conventions p. 259). Nous allons voir qu'en
orientant convenablement les arcs composant la frontière de K, on peut
transformer l'intégrale curviligne de a sur cette frontière orientée, en une
intégrale double étendue à K.
• Pour cela, nous orienterons le plan, et nous le rapporterons à un repère
affine direct (0; x, y). Pour pouvoir employer un langage intuitif, nous
conviendrons que le demi-plan positif défini par y ?, 0 est à gauche de 0x.
Si on choisit une structure euclidienne telle que le rep~re (0; x, y) soit ortho-
normal, il revient au même de dire que 0y se déduit de 0x par une rotation
d'angle + n/2; et le sens positif de rotation est alors celui qui va« de la droite
vers la gauche ».
Nous commencerons par l'étude de cas élémentaires.
a) Soit K le compact plan défini par les inégalités
où <p 1 , <pz désignent deux fonctions numériques continues sur l'intervalle [a, b],
vérifiant <p 1 < <pz sur ]a, b[; et soit P une fonction numérique de classe C 1
sur K (voir convention p. 259). Par application rl11 théorème V.3.2, on a
f,
q,,(x)
" li
270 Chapitre VI
Désignons par C 1 l'arc défini par x E [a, b] et y = <p 1 (x), parcouru dans le
sens des x croissants; et par C2 l'arc défini par x E [a, b] et y = <p 2 (x), parcouru
dans le sens des x décroissants. En revenant à l'exemple 2 du § précédent,
on voit que le dernier membre de (2) est égal à :
-f C1
P(x, y) dx - f
C2
P(x, y) dx.
x=a et
f
S1
P(x, y) dx = f S2
P(x, y) dx = 0.
(3) fK P(x, y) dx =f c,
P(x, y) dx+ f P(x, y) dx = - ff P;(x, y) dx dy.
Jc2 JJK
y y
S2
d
s,
s,
C
s,
0 a b X 0 X
Figure 1. Figure 2.
VI.3 Formes différentiel/es. Intégrales curvilignes. Intégrales de surface 271
(4)
les fonctions t/1 1 et t/1 2 étant continues sur [cd] et vérifiant tf; 1 < tf; 2 sur Je, d[.
Sur la frontière de K, choisissons, pour sens de parcours, celui d'un mobile
ayant toujours K à sa gauche. La courbe orientée aK ainsi obtenue sera encore
appelée le bord orienté de K. Elle se compose :
• de l'arc C 1 défini par y E [c, d] et x = tf; 1 (y), parcouru dans le sens des y
décroissants ;
• de l'arc C 2 , défini par y E [c, d] et x = tf;z(y), parcouru dans le sens des y
croissants ;
• du segment S 1 , défini par y= cet tf; 1 (c) ~ x ~ tf; 2 (c), parcouru dans
le sens des x croissants ;
• du segment S2 , défini par y= d et tf; 1(d) :( x ~ tf; 2 (cl) parcouru dans le
sens des x décroissants (voir Fig. 2).
Si Q désigne une fonction numérique de classe C 1 sur K on a alors, par un
calcul analogue au précédent :
= fC2
Q(x, y) dy + f
C1
Q(x, y) dy = fôK
Q(x, y) dy .
- J Rz - x2 ~ y ~ J Rz - xz
_ ✓R 2 _ y2 ~ X ~ ✓ R 2 _ y2 .
272 Chapitre VI
-------4
1
1
1
1
______ _j ____ _
1
1
X 0 X
Figure 3. Figure 4.
(1) Lorsque la frontière de K est de classe C 1• on peut définir ce sens de parcours de façon plus
mathématique. en se ramenant localement. au moyen d·un difféomorphisme. au cas où K est un
demi-disque : on démontre que chaque point M de ?K admet un voisinage U tel qu'il existe un
difféomorphisme O. de jacohien pmitiL de K n (! sur un demi-di~que de centre O(M); on oriente
le diamètre de ce den11-d1s4ue de manière 4ue le demi-disque se trouve dans le demi-plan positif,
et on oriente la frontière de K. au voisinage de M. dans le sens correspondant.
VI.3 Formes différentielles. Intégrales curvilignes. Intégrales de surface 273
parcourue deux fois, en sens inverse, selon qu'on la considère comme appar-
tenant au bord de Ki ou de Ki. Les intégrales de la forme a, correspondant à
ces deux orientations de a, se détruisent donc ; et il reste au total
d'où
Résultats à retenir
(7) iôK
oc = Î
JÔK
P(x, y) dx + Q(x, y) dy
Nous verrons plus loin (p. 285, exemple l) une manière plus synthétique
d'écrire la formule (7).
Notons que tout compact plan dont la frontière est formée d'une ou plusieurs
lignes polygonales fermées est un compact simple : en effet un tel compact se
décompose en un nombre fini de triangles, qui sont des compacts élémentaires.
Il est possible de montrer que la formule (7) est vraie aussi pour tout compact
plan K dont la frontière se compose d'un nombre fini d'arcs réguliers y 1 , .•. , Yn
de classe C 1 • Nous nous bornerons à le constater dans le cas où chacun des
arcs Yi n'admet qu'un nombre fini de tangentes parallèles à l'un des axes de
coordonnées : car le tracé de ces tangentes permet alors de décomposer Ken
un nombre fini de compacts élémentaires, de sorte que K est un compact simple
(voir Fig. 4 ou 6). Par exemple, un compact du plan euclidien limité par un
nombre fini de circonférences est un compact simple.
Dans les exemples suivants, R 2 sera muni de sa structure euclidienne cano-
nique.
274 Chapitre VI
Exemples
l. Posons a = x dy ou a = y dx. Pour tout compact simple K, on a
et
A = r
JaK
X dy = -I ôK
y dx = ~J ÔK
X dy - y dx.
iK a = JI [~ (
K 8x X2
x
+ y2
) + ! (X
oy
2 y 2) ] dx dy
+ y
JI [
K
y2 _ x2
(x2 + y2)2
+ ---
x2 _ y2 ]
(x2 + y2)2
dx dy = 0.
Figure 5.
f y
a=-2n, d'où f cK
a= 2 n.
VI.4 Formes différentielles. Intégrales curvilignes. Intégrales de surface 275
X
Figure 6.
Au cours des §§ précédents, nous n'avons utilisé que des propriétés élémentaires de
l'intégrale simple et de l'intégrale double; en particulier, nous n'avons utilisé que la
formule de changement de variable relative aux intégrales simples; et la formule de
Riemann (VI. 3. I) a été établie sans faire appel à la formule générale de changement
de variables dans les intégrales multiples (§ V. 5). Nous pouvons donc, sans tomber
dans un cercle vicieux, utiliser la formule de Riemann pour démontrer la formule de
changement de variable relative aux intégrales doubles. On a ainsi :
Théorème VI.4.1. Soient H, K deux compacts plans simples limités par des arcs de
classe C 1 par morceaux, et soit <p : H -+ K une application bijective de classe C 1 ,
définissant un homéomorphisme de H sur K, telle que ôK soit l'image par <p
de ôH (voir p. 263).
Alors, pour toute fonction numérique f, de classe C 1 sur K, on a (1) :
(1) On peut démontrer que les hypothèses faites entraînent J., ;,, 0 : la formule obtenue est
donc la même que dans le théorème V. 5. 1. Mais on notera qu'ici, on n'a pas nécessairement
J.,(u, v)-# 0: les hypothèses diffèrent de celles du théorème V.5.1.
276 Chapitre VI
Démonstration
a) Supposons d'abord K défini par des inégalités de la forme
(2)
où <p 1 , <p 2 désignent deux fonctions numériques continues sur [a, b] et de classe C 1
sur ]a, b[.
Il est alors facile de construire une fonction P, de classe C 1 sur K, telle que P; = f :
on peut, par exemple, prendre pour P la fonction définie par
P(x, y) = r <P1(x)
f(x, t) dt
(le fait que Pest de classe C 1 résulte des règles de dérivation sous le signe J; cf. tome 2,
§ XI. 7).
Par application de la formule de Riemann (VI. 3. 1) à K, on a alors :
f f
ÔK
ex =
ÔH
<p* ex = f OH
P [ X(u, r), Y(u, 1:)] dX(u, v)
_
I =
an
P[X(u, v), Y(u, v)] [X:,(u, v) du + X;:(u, v) di·].
tK IL a
(X=
8u(P[X(u, v), Y(u, v)] x;(u, v))du dv
f If
ÔK
ex =
H
P;[X(u, v), Y(u, v)] [X,:(u, r) Y:,(u, v) - x,;(u, v) Y:(u, v)] du dv.
(1) La théorie des différentiel/es extérieures (voir *6) permet de simplifier ce calcul, car on a
I i'1H
cp* et = ff H
d(cp* et) ,
avec
d(cp* et)= cp* det = cp*(dP /\ dx) = dP[X(u, l"), Y(u. 1")] A dX(u, r)
= P;,[ X(u, 1·), Y(u, r)] d Y(u, l") /\ dX(u, l") .
VI. 5 Formes différentiel/es. Intégrales curvilignes. Intégrales de surface 277
On a donc finalement :
Soit E un espace vectoriel sur R. Une forme p-linéaire q> sur E est dite
alternée si, pour tout système de p vecteurs X 1 , X 2 , ... , XP non tous distincts,
on a:
Pour p = l toute forme linéaire sur E doit être considérée comme alternée.
Les formes p-linéaires alternées sur E forment un espace vectoriel noté AP E*.
(Pour p = 1, on retrouve le dual algébrique E* de E.)
Comme corollaire du théorème X. l . 1 du tome 1, on a :
VI. 5 .1. Pour qu'une forme p-linéaire q> sur le R-espace vectoriel E soit
alternée, il faut et il suffit que, pour tout système de p vecteurs
X 1 , X 2 , ••• , Xp, et toute permutation a de { 1, 2, ... , p }, on ait
Antisymétrisation
La proposition VI. 5. 1 nous permet de construire des formes alternées à
partir de formes multilinéaires quelconques.
VI. 5. 2. Soit q> une forme p-linéaire quelconque sur le R-espace vectoriel E.
On obtient une forme p-linéaire alternée qS sur E en posant, pour tout
système de p vecteurs X 1 , ••• , XP :
d'où, en posant 0 = w :
(<p (8) i/1) (X 1 , ••• , Xp+q) = <p(X1 , ••• , XP) i/J(Xp+I, ... , Xp+q).
a(l) < a(2) < .. · < a(p) et a(p + 1) < a(p + 2) < .. · < a(p + q) .
On voit que tout éléments E 6p+q s'écrit de manière unique sous la forme
S=aoao/3,
avec : a E fi' p,q• a E ,1 p,q et /3 E I' p,q·
Etablissons maintenant un lemme
VI. 5. 3. Soit <p une forme p-linéaire et t/J une forme q-linéaire alternées sur
E(p?, 1, q ?, 1). Pour tous vecteurs Xi, X 2 , ... , Xp+q de E, on a :
1
-,-, L a(s) <p(Xs(l), ... , xs(p)) t/J(Xs(p+l)• ... , xs(p+q))
p,q,SESp+q
_ (p +q) ! ~
- p!q! <px'!',
(X,, ... , Xp+q) ~ L a(a) <p(Xu(l), ... , xu(p)) t/J(Xu(p+l), ... , xu(p+q))
aeYp,q
est alternée.
Démonstration
Soit X 1 , ... , XP +q des éléments de E. D'après les considérations qui précèdent
VI. 5. 3, le nombre
vérifie
S=
(1 E Yp,q,a E
I Ap,q,/3 Er p,q
a(aa/3) <p(Xua/J(I), ... , Xua/J(p)) t/J(X<1a/J(p+l), ... , Xua/J(p+q))
L a(a) I
ae.dp,q /JeI'p,q
Or, si f3 E rp,q on a /3(1) = 1, ... , f3(p) = p, et f3 permute entre eux les entiers
p + 1, ... ,p + q. La forme 1/J étant alternée, on a donc :
ae!/p,q a:e.1p,q
Définition Vl.5.3. Soit <p une forme p-linéaire et 1/1 une forme q-linéaire
alternées sur E(p ~ 1, q ~ 1). On appelle produit extérieur de <p et 1/1,
et on note <p A 1/1, la forme (p + q)-linéaire alternée sur E définie par
On a donc aussi :
1. L'application
est R-bilinéaire.
Cela résulte du fait que l'application (<p, 1/1) ~ <p ® ljJ est bilinéaire et que
l'application 0 ~ 0 est linéaire.
VI. 5 Formes différentielles. Intégrales curvilignes. Intégrales de surface 281
(on utilise :
(4)
(pl + P2 + ··· + Pm) ! -------
<f>1 A <P2 A •.. A <Pm= Pt !p2 ! ···Pm! <P1 (8) <P2 (8) ... (8) <Pm.
Rappelons d'abord que, dans ce cas, toute forme p-linéaire alternée telle
que p > n est nulle. Pour p = n, les formes n-linéaires alternées sont les
formes
où detB (X1 , ••• , X,.) désigne le déterminant des vecteurs X 1 , X 2, .•. , Xn dans
une base fixée B de E.
• Désignons alors par (e;) (i = 1, 2, ... , n) une base de E, et par w; sa base
duale dans E* (définie par w;(e) = ôii pour i,j = 1, 2, ... , n).
n
Si <P E A:(E), on a, pour tous vecteurs X 11 = L X111 e; de E (oc = 1, 2, ... , p),
i=l
par p-linéarité de <P :
<P(X1 , X 2, •.• , XP) = L wit(X1 ), ••. , W;p(Xp) <P(e;,, ••• , e;p),
1 ~ it ~n, ... ,1 ~ ip~n
est l'antisymétrisée de la forme p-linéaire w;, (8) wii ® ··· ® Cù;p• C'est donc,
d'après (4), la forme pl! (w;, /\ w; 2 /\ ··· /\ w;)•
On en déduit :
Réciproquement, si les (f);, ... ip (i 1 , i2 , ... , iP = 1, 2, ... , n; i 1 < i2 < ··· < ip)
désignent des réels quelconques, la forme
<p = I
i1 <fi< ... < ip
<pi,i2 ... ip(w;, /\ w;, /\ ··· /\ w;)
est p-linéaire alternée (car c'est une combinaison linéaire de formes p-linéaires
alternées); et elle vérifie (pour tous entiers i 1 , i 2 , • •• , iP tels que i 1 < i2 < ··· < ip):
Théorème VI.5.4. Lorsque (ii, i2 , ••. , ip) parcourt l'ensemble des suites
strictement croissantes de p entiers compris entre 1 et n, les ( ;)
1
formes w;, /\ Cù; 2 /\ · · · /\ Cù;p forment une base du IR-espace vec-
toriel A:(E); (cette base sera dite associée à la base (e;)).
Remarque. La forme p-linéaire alternée wii /\ · · · /\ Cù;p est caractérisée
par la propriété suivante : quels que soient les vecteurs X 1 , X 2 , .•. , XP de E,
on a:
(w;A /\ Cù; 2 /\ ··· /\ Cù;) (Xi, ... , XP) = det (Xa,i,) (a, k = 1, 2, ... , p),
en désignant par (Xa) les coordonnées du vecteur X" dans la base (e;).
284 Chapitre VI
• Dans ce qui suit, nous ne considérerons que des e.v.n. de dimension finie.
l
Définition VI. 6.1. Soit E un e. v.n. de dimension finie n; et soit A une partie
de E (ou d'un espace affine sur E). Une forme différentielle de degré p
et de classe Ck sur A est une application de classe Ck de A dans l'espace
vectoriel AP E* des formes p-linéaires alternées sur E.
En particulier, le produit d'une forme différentielle <p par une fonction numé-
rique f est la forme différentielle (de même degré que <p) :
f<p : x 1----+ f (x) <p(x) .
(1) cp =
Exemples
1. Toute forme différentielle de degré 2 et de classe Ck sur une partie A
de R2 s'écrit
<p = f dx A dy,
où f : (x, y) f-> f(x, y) est une fonction de classe Ck sur A.
En particulier, si./, g sont deux fonctions numériques différentiables sur A
le produit df A dçJ de leurs différentielles est la forme :
soit
(2) d/ . d D(f; g) d d
. I\ g = -D() X I\ y .
x,y
3. De façon générale, toute forme de degré n sur une partie A de R" s'écrit :
<p = .f dx 1 A dx 2 A ··· A dx" ,
où f est une fonction numérique sur A ; et si ./ 1, ./ 2 , ... , ./11 sont n fonctions
numériques différentiables sur un ouvert de R", on a :
Dérivation extérieure
A chaque fonction numérique f; différentiable sur un ouvert V de R", l'opé-
ration de différentiation fait correspondre une forme de degré un notée dl
Le résultat suivant permet d'étendre l'opérateur d à l'ensemble des formes
différentielles de classe C 1 sur V.
286 Chapitre VI
Choisissons une base (e;) de E, et soit (dx;) la base duale. Les formes de
base dx; étant les différentielles des fonctions coordonnées X; (voir§ 1), on a,
par application de (3) et de (4) :
(6)
Si donc <p =
est une forme de degré p sur A, on a, par application de (3) et de (6), et compte
tenu de la linéarité de d :
(7) d<p =
La forme d<p est ainsi déterminée de manière unique par (7) (si elle existe)
Cela prouve l'unicité de l'application d.
Vl.6 Formes différentielles. Intégrales curvilignes. Intégrales de surface 287
1 x,
1=
°f_
d(df) = d(_Ï 0 dx;) =
,= 1
d(0
x,
_Î °f_) /\ dxi
Propriétés
1. Si <p est une forme de degré p et de classe C\ la forme d<p est de degré
p + 1 et de classe Ck - 1 •
2. Pour toute forme <p de classe C 2 , on a : d( d<p) = O.
Cela résulte de la relation (7) et du fait que l'on a, d'après (4)
d(d<p;, ___ ;.) = 0.
En d'autres termes : la ditlërentielle extérieure d'une forme exacte est
nulle; soit encore : toute forme exacte est fermée.
Remarque. On peut adopter la relation (7) comme une définition de la
forme d<p; mais il faut alors établir que l'opérateur d, ainsi défini, ne dépend
pas de la base choisie : en fait, cette présentation conduit à des calculs plus
longs que la démonstration de VI. 6. 2.
Exemple~
+ Q dy une forme différentielle de degré un et de classe
1. Soit 1rx. = P dx
C 1 sur un compact K de R 2 . On a :
drx. = dP /\ dx + dQ /\ dy = (P~ dx + P; dy) /\ dx
+(Q~ dx + Q; dy) /\
dy,
soit, après simplifications (puisque dx /\ dx = O. d.v /\ dv = 0 et
dy /\ dx = - dx /\ dy) :
1 t f,:
da~ 1
288 Chapitre VI
(') Les notations utilisées ici reviennent à désigner par :x.(X, • ... , X,.) l'image du r-uple
(X 1 , .•. , X,.) par une forme r-linéaire :x.
VI.6 Formes différentielles. Intégrales curvilignes. Intégrales de surface 289
1 <p* f = f O <p ]-
Expression de la transposée
Si donc
(1. =
soit, en explicitant :
(14)' <p*rx.(x) =
La règle obtenue est la même que pour les formes de degré un (voir p. 261).
La relation (14) ou (14)' pourrait servir à définir la transposée <p* rx. de la
forme rx.; mais il faudrait alors prouver que l'opération <p*, ainsi définie, est
indépendante du choix de la base (e;).
290 Chapitre VI
Propriété fondamentale
îJ. =
On a alors :
drJ. =
i1 <i1<···<ir
et enfin
cp*(dî1.) =
Exemples (1)
1. Passage en coordonnées polaires
Soit <p l'application R 2 -> R 2 , (r, 0) 1-> (r cos 0, r sin 0).
. x dy - y dx
• S1 on pose îJ. = 2 on a cp* îJ. = d0 et drJ. = 0, d(cp* îl.) = O.
X + y2
(1) Ces exemples sont très importants pour les applications.
VI. 7 Formes différentielles. Intégrales curvilignes. Intégrales de surface 291
On notera que cette forme a est fermée mais non exacte (cf. p. 268).
• Si on pose a = dx A dy, on a <p* a = r dr A dO.
2. Passage en coordonnées semi-polaires
Soit <p l'application : R3 ---> R3 , (r, 0, z) f---t (r cos U, r sin U, z).
• Si on pose a = z dx A dy on a, en utilisant les calculs de l'exemple 1
• Si on pose a = z (x dy - y dx), on a :
• Si on pose a = x dy -- y dx, on a
if,* f3 = r cos 0 if,*(dx A dy) = r 2 sin 2 0 cos O dr A d<p + r 3 sin O cos 2 0 d(} A d<p ,
if,*( dx A dy A dz) = if,*(d/3) = d( t/1* /J)
d'où: = r 2 (2 sin O cos 2 0 - sin 3 0) dO A dr A d<p
+ 3 r 2 sin (} cos 2 0 dr A dO A d<p .
Définition VI. 7 .2. Soit X une partie quarrable de RP, et soit <p : X --+ E
un morceau de nappe paramétrée de classe C 1 et de dimension p.
Soit d'autre part IX une forme différentielle continue et bornée de
degré p sur <p(X) ; et soit :
L <p* IX ou L IX •
• Si <p est l'injection canonique de X dans RP, cette définition revient à poser :
(l) f X
A(x) dx 1 /\ ••• /\ dxP = i X
A(x) dx 1 .•• dxP
pour toute fonction f telle que les intégrales écrites aient un sens.
Inversement, la formule (1) constituent un moyen mnémotechnique pour
retrouver la formule de changement de variables, et elle peut être utilisée dans
les calculs.
Effet d'un changement de paramètre
Le théorème suivant est une généralisation de VI. 2. 1
294 Chapitre VI
Théorème VI. 7. 1. X, Y étant des parties quarrables de RP, soit <p : X ---+ E
et 1/J : Y ---+ E deux paramétrisations d'un même morceau de
nappe géométrique I:; et soit IX une forme différentielle continue et
bornée de degré p sur le support <p(X) = 1/J( Y) de I:. Soit enfin 0 un
changement de paramètre admissible tel que <p = 1/J o 0. Si 0 conserve
l'orientation, on a : f f
1/1
IX =
"'
IX ; et si 0 change l'orientation, on a
tlX = llX-
Démonstration. Posons 1/1* IX= A(x) dx 1 /\ ... Â dx P; et soient t) 1, t) 2, ... , 0 /1
les composantes de &. Par application de la propriété 5 des transpositions
(p. 289) on a :
<p* IX= 0*(1/J* IX)= A[0(x)] d0 1 /\ d0 2 /\ ••• /\ d0J>,
soit :
D(0 1, ... , 0 )
<p* IX= Ao0 P dx 1 /\ ··· /\ dx" =Ao() l 9 dx 1 /\ ··· /\ dxp,
D(x 1 , •.. , xp)
ou
~ IX sur I: et notée I
du choix de la paramétrisation <p) <pest appelée l'intégrale de la forme
IX.
Vl.8 Formes différentielles. Intégrales curvilignes. Intégrales de surface 295
Si E est identifié à R 3 par le choix d'un repère affine quelconque (0; i,j, k)
d'origine 0, une telle nappe est définie par la donnée d'une application de
classe C 1 ~
où D désigne un domaine de R2 ,
Soit alors a une forme différentielle continue de degré 2 sur le support <p(D)
➔ ➔ 7
de cette nappe. Dans la base (i, j, k) cette forme s'écrit :
a = P dy /\ dz + Q dz /\ dx + R dx /\ dy ,
f f
.!:+
a =
D
tp* a = fI D
r O (f)
D(Y,Z)
D(u, v) +
Q
0
D(Z,X)
'P D(u, v)
+ R o tp
D(X,
D(u, v)
Y)] du dr .
(1) En principe, il vaudrait mieux réserver le terme de « surface » pour les sous-variétés de
dimension 2 de E, qui seront définies plus loin. Mais le terme de «surface» est plus intuitif que
celui de « nappe ».
296 Chapitre VI
Cette formule s'étend, bien entendu, au cas d'un morceau de nappe défini par
la restriction de <p à une partie quarrable de D.
Cas particuliers
1. Désignant toujours par D un domaine plan, soit J; + la nappe orientée
de R 3 définie par la paramétrisation
<p : D --+ R3 , (x, y) f--+ [x, y, f(x, y)],
où f désigne une fonction numérique de classe C 1 sur D.
Le support de cette nappe est la surface d'équation z = f(x, y), où le point
(x, y) parcourt D.
On a ici :
<p*(dy /\ dz) = dy /\ df = - J; dx /\ dy,
<p*(dz /\ dx) = df /\ dx = - J; dx /\ dy
et
<p*(dx /\ dy) = dx /\ dy .
Soit alors a = P dy /\ dz + Q dz /\ dx + R dx /\ dy une forme diffé-
rentielle continue et bornée de degré un sur <p(D). On a
<p* a = (R - PJ; - Qf;) dx /\ dy ;
d'où:
f 2" +
î1. = ff
D
[R(x, y) - P(x, y) J;(x, y) - Q(x, y) J;(x, y)] dx dy.
(3) t R(x, y, z) dx /\ dy = 0.
Interprétation géométrique
---+----+---+ ----+----+---+
(où [X, Y, Z] désigne le produit mixte des trois vecteurs X, Y, Z); et la rela-
-"-➔ - -
L fi C( = V[<p(u, v)].N(u, v) du dv
fL V.h dA
-
et appelé le flux du champ de vecteurs V à travers la nappe X.
L'intégrale d'une forme différentielle C( sur une nappe
'->
orientée I:, simple et
régulière, est donc égale au flux du champ de vecteurs V, associé à C(, à travers
la nappe I:.
(x, y) ED et z = f(x, y)
-
et qu'une telle paramétrisation est injective et régulière; en effet le vecteur
normal N(x, y) associé au point cp(x, y) est le vecteur de composantes
(- _r;, - f,:, 1) : il n'est donc jamais nul.
Pour détmir l'imt:gralt: d une forme différentielle de degré 2 sur l'élément
de surface défini par (5) il suffit donc de préciser l'orientation choisie : si on
prend pour direction de normale celle du vecteur ( - /;, - f;, 1), celle-ci
sera dite dirigée dans le sens des z croissants (ou vers le haut). Si on choisit le
sens opposé, on dira que la normale est orientée dans le sens des z décroissants
(ou vers le bas). Le calcul fait dans le cas I (p. 294) correspond à une orienta-
tion de la normale dans le sens des z croissants.
Pour définir l'intégrale d'une forme sur une swjàce S, il faut d'abord sup-
poser que l'on a pu orienter cette surface :
poserons alors :
fS
Cl.= IrJai
l
Cl.
et nous admettrons que le nombre 1 et., ainsi défini, ne dépend pas de la décom-
x2 + y2 < R2 et z = - JR 2 - x2 - y2 .
1
1
1
1
1
', : Sl
,,,,.,,,.
---~7-t------
', : -.... ,
o'},;---------------
, ' y
,, ' '
Figure 7.
= 2 nR 3 J: sin u cos 2 v du = ~ nR 3 •
i X dy /\ d:: = {
2
" f R 2 cos ed(sin 0) /\ dz
= f2"Jh
0 0
R 2 cos 2 0 d0 dz = 2 nR 2 h
Il est facile de voir que cette orientation ne dépend pas, en fait, du choix de
la structure euclidienne de E : on pourrait d'ailleurs la définir directement,
à l'aide de classes de paramétrisations, mais ce mode de définition serait moins
intuitif et moins commode.
Pour toute forme différentielle rx
continue et de degré 2 sur la frontière
de K, nous poserons ( en admettant que le résultat obtenu est indépendant
de la décomposition choisie)
i rx=~l
ê'K I S;
(X.
Figure 8.
(4) f rx = [ drx .
Jax Jx
VI.9 Formes différentielles. Intégrales curvilignes. Intégrales de surface 303
Remarque préliminaire
(5) fLK P dy A dz + Q dz A dx + R dx A dy
ü
Désignons par S la surface définie par (x, y) E K 1 et z = 1/J 1 (x, y), orientée
de manière que sa normale soit dirigée vers l'extérieur de K, c'est-à-dire dans
304 Chapitre VI
le sens des z croissants (voir Fig. 9). Désignons de même par S' la surface
0
définie par (x, y) E K 1 et z = <p 1(x. y), orientée de manière que sa normale
0 y
,,,.------ .............,,
X
Figure 9.
ff S
R(x, y, z) dx /\ dy = If K1
R[x, y, I/J 1 (x, y)] dx dy,
d'où
JL dx /\
R dy + fL R dx /\ dy = ffJ R; dx dy dz .
et
et, quelle que soit l'orientation de I:, on a, d'après une remarque antérieure
(formule (3), p, 295) :
Jl R dx /\ dy = 0 ,
Au total on a bien :
flK R dx /\ dy = fi R dx /\ dy + fL R dx /\ dy
On établirait de manière analogue que si K est défini par (2) [resp. par (3)],
on a:
Par addition, si K est défini indifféremment par (1), (2), ou (3), on obtient
la formule (5).]
Extension
Appelons compact simple de E tout compact K de E formé par la réunion
d'un nombre fini de compacts élémentaires K 1 , K 2 , ... , Kn, deux à deux sans
point intérieur commun. Comme dans le cas du plan, on montre que, pour
toute forme différentielle IX, continue et de degré 2 sur K, on a
2. Posons
x dy A dz +y dz A dx + ::: dx A dy
a = - ~ - -(x2- ~
+ y2- -+-z2)312
-----~
On a:
da = 3 dx A dy A dz
(x2 + y2 + 7 2)3!2
l'origine.
Si K est un compact contenant l'origine à son intérieur, et si Best une boule
compacte de centre O intérieure à B, on démontre facilement que l'on a :
r a=
JaK
1 3B
a
(La méthode est analogue à celle qui nous a servi dans l'exemple 2, p. 274 et
consiste à appliquer le résultat précédent au comp: et K', formé des points
de K non intérieurs à B, en notant que l'on a :
r
JaK'
a= ra-
JaK
f a)
aB
Or si Best la boule de centre O et de rayon r, on a :
r a = ~ JôBr
JèB r
X dy /\ dz + y dz A dx + z dx A dy ;
f JB
a = 31
r
1B
3 dx dy dz = -4 nr
r
3-
3
= 4n.
Interprétation géométrique
Supposons désormais que E soit un espace euclidien orienté de dimension 3.
-
A chaque forme différentielle a de degré 2 sur une partie X de E on peut alors
associer un champ de vecteurs V sur X vérifiant la condition suivante :
VI. 9 Formes différentielles. Intégrales curvilignes. l11tégra/es de surface 307
-
alors les composantes de V dans ce même repère sont les fonctions P, Q, R.
On sait (voir tome 3) que la fonction numérique P; + Q; + R; est indé-
-
champ de vecteurs V et on la note div . V. -
pendante du choix du repère orthonormal; on l'appelle la divergence du
Nous énoncerons :
VI. 9. 2. Le flux d'un champ de vecteurs sortant d'une surface fermée S = ôK
est égal à l'intégrale de la divergence de ce champ sur le compact K
Il limité par S.
Remarque. Le fait que la fonction P; + Q;, + R; est indépendante du
choix du repère résulte aussi de la formule :
X y
P(x, Y, z) =( 2 2 2)312 ' Q(x, Y, z) = (x2 + y2 + 2 2)3/2 '
X +y + Z
z
R(x, Y, z) = (x2 + y2 + 2 2)312 '
x dy A dz + y dz A dx + z dx A dy
rx=----------~----·
(x2 + y2 + 2 2)3'2 ,
-
et nous avons établi; dans l'exemple 2 ci-dessus, que l'on a : drx = 0 (ce qui
équivaut à : div V = 0). En utilisant les résultats obtenus dans cet exemple,
308 Chapitre VI
---
base choisie). En d'autres termes : les relations ---> V= - rot- (W)
- et w = da sont
équivalentes; et la relation : div (rot ( W)) = 0, qui a été établie dans le
tome 3, ne fait que traduire la relation d(da) = O.
Un champ de vecteurs dont la divergence est nulle est appelé un potentiel
--->
vecteur; et nous avons établi, dans le tome 3, qu'un tel champ V est localement
le rotationnel d'un champ -W. De façon précise, si ---> V est un champ de vecteurs
de classe C sur X, vérifiant div V= 0, chaque point de X admet un voisinage
1
-----+ ....:.+ ----+ ---+
dans lequel il existe un champ W vérifiant V= rot (W) (cf. tome 3, §IV. 5).
Or, les champs de vecteurs de divergence nulle ne sont autres que les champs
associés à des formes différentielles fermées de degré 2; et les champs de
rotationnels sont les champs associés à des formes exactes de degré 2. Le
résultat, relatif aux champs de vecteurs, que nous venons de rappeler, peut
donc se traduire de la manière suivante :
Si a est une forme différentielle fermée de degré 2 et de classe C 1 sur une
partie X de E, chaque point de X admet un voisinage sur lequel il existe une
forme a de degré un vérifiant w = da ; soit, en termes condensés : toute forme
fermée de degré 2 est localement exacte. '
degré un, prise sur le bord d'une surface S, en une intégrale double sur cette
surface. '
Nous commencerons par l'établir dans le cas d'un morceau d'élément de
surface; le cas général sera traité par décomposition de la surface en morceaux.
Nous désignons d'abord par E un espace vectoriel de dimension 3.
Notations
au
;~
~~
1 1
1
1
1
1 1
1 1
,,,,cm~--
o,,>-----t--r-----t---;'----,',__+-_____.--
• 1 1 j y
1 4---- - --1-- ..t ..
X aK
Figure 10.
On peut démontrer que cette définition ne dépend pas du choix des axes.
On a alors facilement :
310 Chapitre VI
i i
3a
a =
3K
<p* rx .
Extension
Soit Sun morceau compact quelconque d'une surface orientée de classe C 1
de E. Nous dirons que S est «simple» s'il est possible de décomposer S en
un nombre fini de morceaux d'éléments de surface Œ1 , Œz, ... , Œ,., au moyen
d'un nombre fini d'arcs de classe (C 1 (voir Fig. 11) (').
Les arcs ayant servi à définir cette subdivision sont des parties de frontière
communes à deux morceaux Œ;, Œi, et ils sont parcourus en des sens opposés
selon qu'on les considère comme faisant partie du bord orienté de Œ; ou de Œi
(voir Fig. 11). Pour toute forme rx, continue et de degré un sur S, la somme
J l";
1
rx se réduit donc à la somme des intégrales de a sur les arcs qui n'appar-
Figure 11.
(1) Il est possible de définir une notion de « variété à bord» sans considérer cette variété comme
un « morceau de surface ». Mais la notion de « variété à bord » dépasse évidemment le cadre de
notre étude !
VI.JO Formes différentielles. lntégrales curvilignes. lntégrales de surface 311
tiennent qu'à la frontière d'un seul morceau a;, La réunion de ces arcs constitue
le bord orienté de S, noté êJS (voir Fig. 11) ; et par addition, si ('J_ est de classe C 1
sur S, on a :
Nous énoncerons :
La for mule de Stokes (3) reste valable si a désigne un morceau compact de
surface orienté et êJa son bord.
Remarque. Si on change l'orientation de la s11rface en son opposée, l'orien-
tation de son bord est aussi changée en son opposée.
Cas d'une surface fermée
Une surface est dite fermée si son bord se réduit à l'ensemble vide : par
exemple le bord orienté d'un compact simple de E est formé d'un nombre fini
de surfaces fermées. Pour toute surface fermée orientée S de classe C 1 , et
pour toute forme ('J_ de degré un et de classe C 1 sur S, on a, par application de
la formule de Stokes :
(4) fl d('J_ = 0.
Exemples
1. Soit S la sphère de R3 définie par x 2 z 2 = R 2 , orientée de + y2 +
manière que ses normales soient dirigées vers l'extérieur. Il est facile de la
décomposer en huit triangles sphériques égaux, constituant des « morceaux
d'éléments de surface» (voir Fig. 12); et, en appliquant la formule de Stokes
à chacun de ces triangles sphériques, on retrouve (4) par addition.
2. Soit S le morceau de cylindre de R 3 défini par les relations x 2 + y 2 = R 2
et O ~ z ~ h (voir Fig. 13). Il est facile de le décomposer en « morceaux
z
\
\
' 1
1
1
,.,,,.--
-- -----+-- 1 - - ........
,_ 1
1
X
Figure 12. Figure 13.
on a d'une part :
i f f, f f
as
ix =
YI
ix +
Yi
ix =
O
2
"
d0 -
2
0
" R2d0
R2 + h2
2 nh2
R2 + hz '
d'autre part :
dix=ff _2_z~(z_d_x_A_d~y_+_x--'dy'---A_d_z_+---=-y_d_z_A_dx~)
fi 8 (x2 + y2 + 2 2)2
_ff
-
2 z(x dy - y dx) A dz .
(x2 + y2 + 2 2)2 ,
s
If -f "f
s
dix
-
2
o
h 2 zR 2 d0 dz _
o (R z +
2 nh 2
z2)2 - R z + h2 .
Interprétation vectorielle
Supposons maintenant que E soit un espace euclidien orienté ; et rapportons
E à un repère orthonormal (0; x, y, z).
Désignant par ix une forme différentielle de degré un sur une partie de E,
posons ix = P dx + Q dy + R dz; d'où :
-
---+
sion 3 ; soit as son bord orienté; et soit V un champ de vecteurs de
classe C 1 sur S. Alors la circulation du champ V sur as est égal à
son flux à travers S.
is a= 0
(r = 1, 2, ... , n - p)
(5) f f
ÔE
a =
E
da.
La formule (5), dont nous n'avons pu donner ici qu'une idée approximative, est
appelée la formule générale de Stokes. Les formules de Riemann-Green et d'Ostro-
gradski en sont des cas particuliers correspondant respectivement à n = 2, p = 1
et n = 3, p = 2. La « formule de Stokes » établie au début de ce paragraphe corres-
pond au cas n = 3, p = 1.
Pour établir - et même, simplement, pour énoncer correctement - la formule
générale de Stokes il serait nécessaire de posséder des éléments de la théorie des variétés.
Disons seulement que cette formule (dont nous n'avons vu ici que les cas particuliers
utilisés en physique) est à la base de la théorie des courants (cf. [11]).
314 Chapitre VI
ôai ôai
(i = 1, 2, ... , n).
ôxi ôxi
Notations
C
B
u
b
Figure 14.
Définition VI. 11. 3. Une partie X d'un espace vectoriel (ou affine) E est dite
~ étoilée par rapport à un point a, si pour tout x EX, le segment [a, x]
~ est contenu dans X.
Une partie convexe de E est étoilée par rapport à chacun de ses points.
a) Montrons d'abord (1) que, pour tout triangle T(a, b, c) contenu dans V,
on a
f q,(ÔK)
rx = f
ÔK
<p* rx ;
f(x) = f (a,x)
rx
soit
admet, au point t = x 1 , une dérivée égale à ai(x 1 , •.• , x,,). En d'autres termes,
la fonction f admet, en tout point, une dérivée partielle ôf/ôx 1 égale à a 1 .
On établirait de même que, pout tout i = 2, 3, ... , n, on a : i)f/ôx; = a; sur U.
La fonction f est donc pourvue de dérivées partielles continues : on en déduit
qu'elle est différentiable, et que sa différentielle est
n ôf n
df = L- dx; = L a; dx; = rx
i=IOX; i=I
(cf. tome 2, p. 185). Donc f est bien une primitive de la forme rx.]
Remarque. La forme rx ayant été supposée de classe C 1 , la fonction f
est de classe C 2 .
Corollaire. Toute forme différentielle fermée sur un ouvert U de R" admet
li localement une primitive.
Le théorème d'homotopie
En fait, le théorème VI. 11. 3 n'est pas le meilleur résultat possible, et il existe des
domaines plus généraux que les domaines étoilés sur lesquels toute forme fermée de
degré un admet une primitive. Mais, pour les caractériser, il faut introduire la notion
de chemins homotopes.
Pour simplifier, nous ne considérerons que des chemins de la forme <p : [O, !] -+ E
(le cas d'un chemin défini sur un intervalle compact quelconque [a, b] se ramène à celui-là
318 Chapitre VI
y
,,
1
0 1
-
~
X
Figure 15.
Démonstration. Soit <p une application continue vérifiant les conditions (i) et (ii)
de la définition VI. 11 . 4. L'ensemble <p(Q) est un compact de E; et, par hypothèse,
chaque point de <p(Q) admet un voisinage sur lequel la forme a admet une primitive.
Choisissons sur E une norme quelconque, et montrons qu'il existe alors un nombre
r > 0 tel que, sur toute boule de rayon r centrée sur <p(Q ), la forme a admette une pri-
mitive.
Il existe en effet un recouvrement fini de <p(Q) par des boules ouvertes B(x;, r;) (de
centres X; et de rayons r) telles que, pour chaque valeur de i, la forme a admette une
primitive sur la boule de rayon double B(x;, 2 r;). On voit alors facilement que le
nombre r = inf r; répond aux conditions voulues.
i
Cela étant,soitn E r'.1* tel que les inégalités I t'-t 1,,;; 1/net I u/-u 1,;;; 1/n impliquent
11 <p(t', u') - <p(t, u) JI < r; et divisons Q en n 2 carrés de côté 1/n au moyen de paral-
lèles aux axes (voir Fig. 15).
VI.li Formes différentielles. Intégrales curvilignes. Intégrales de surface 319
= ~(~,
mpq !) .
Pour chaque q = 0, 1, ... , n désignons par Yq la ligne polygonale fermée et orientée
de E de sommets m 0 ,q, m 1 ,q, ... , mn,q = m 0 ,q (voir Fig. 16). Enfin pour chaque
p = l, 2, ... , n, notons (mp-t,o, mp,o) l'arc défini par la restriction de ~ 0 à l'intervalle
[p: 1, ~l Par construction, le support de l'arc (mp-t,o mp,o) est contenu dans la
boule de centre mp,o et de rayon r, sur lequel la forme a admet une primitive. Le segment
[mp-t,o, mp,ol étant aussi contenu dans cette boule, on a (avec les notations intro-
duites p. 314):
Figure 16.
f f
(/) 1 ~• n
Pour établir le résultat annoncé, il reste à établir l'égalité a = a; et, pour cela,
f
î'O )'n
A cet effet, désignons par Ypq l'arc fermé et orienté de E constitué par le quadrilatère
de sommets mp-t,q-t, mp,q-t, mp,q• mp-t,q parcouru dans l'ordre indiqué. Par cons-
truction, ce quadrilatère est contenu dans la boule de centre mp,q et de rayon r, sur lequel
la forme a admet une primitive. On a donc :
+ f Cl,
(mp-1,qmp-t,q-1)
O=±f a=ff
p::::1 Î'pq p=l (mp,q-lmp,q-1)
a
comme annoncé.]
320 Chapitre VI
Remarque. Si, dans cette démonstration, nous avons utilisé les intégrales de IX
sur des lignes polygonales Yq, au lieu des intégrales de IX sur les chemins
yu : t t----> <p(t, u) ,
c'est parce que les chemins Y. n'ont pas été supposés de classe C 1 . Nous avons ainsi
traité le cas le plus général (cas où la fonction <p, définissant l'homotopie, est seulement
supposée continue).
Existence globale de primitives
Pour simplifier, un chemin <p est dit homotope à un point s'il est homotope à une
application constante. On pose alors :
Définition VI.11. 5. Un domaine D de E est dit simplement connexe si tout chemin
~ fermé dont le support est contenu dans D, est homotope dans D à un point de D.
On démontre facilement que tout domaine étoilé (donc, en particulier, tout domaine
convexe) est simplement connexe (cf. exercice VI.30). Le théorème suivant est donc
une généralisation de VI. Il. 3 :
Théorème VI. 11. 5. Soit IX une forme différentielle continue de degré un, sur un domaine
Il
simplement connexe D de E, et admettant localement une primitive. Alors IX
admet une primitive définie sur tout E.
Démonstration. Le point x 0 E D étant fixé, nous savons que chaque point x de D
peut être joint à x 0 par une ligne polygonale contenue dans D (cf. tome 2, démonstra-
tion de la proposition III. 11 . 6).
Soient alors y 0 , y1 deux lignes polygonales contenues dans D et joignant x 0 à un
même point x. On obtient une ligne polygonale y, fermée et orientée, en parcourant
y0 de x 0 vers x, puis y 1 de x vers x 0 • Puisque l'arc fermé y est homotope à un point,
on a:
1 (y) - f(x) = f
(x,y)
C( ;
MASSES, CENTRES ET
MOMENTS D'INERTIE
DES SYSTÈMES MATÉRIELS
Dans ce bref chapitre, nous allons montrer comment le calcul intégral sous toutes
ses formes permet de déterminer les masses, centres d'inertie et moments d'inertie
des systèmes matériels utilisés en Mécanique.
Pour ne pas avoir à répéter plusieurs fois les mêmes définitions, il nous faudra faire
auparavant une synthèse de toutes les intégrales que nous avons déjà définies (intégrales
simples et multiples; intégrales curvilignes; intégrales de surface). Nous obtiendrons
ainsi la notion générale de mesure qui joue un rôle important dans beaucoup de théories
mathématiques. Grâce à cette notion nous pourrons donner un sens mathématique
aux mots de « système matériel » et de « répartition de masse ». Ensuite nous mon-
trerons comment on peut calculer les masses, centres d'inertie et moments d'inertie
des systèmes usuels (ensembles de points matériels, barres ou tiges, plaques, solides
pleins ou creux).
Pour alléger le langage, l'expression « espace affine normé» désignera un espace
affine réel associé à un espace vectoriel normé, et muni de la distance définie par cette
norme.
ou L f (x) dµ(x) .
µ(f) = kµ(I).
Le nombre positif µ(1) est appelé la masse totale de la mesure µ.
Exemples
1. Le compact K étant quelconque, choisissons n points a 1 , a 2, ... , an de K
et n nombres positifs m 1 , m 2, ... , mn. On obtient une mesure positive sur K
en posant :
n
(Vf E lft(K)) µ(f) = L m; f (a;) .
i=l
Une telle mesure µ est dite définie par les masses m 1 , m 2 , ••• , mm placées
aux points a1, a2, ... , an.
Pour abréger, on peut dire aussi queµ est constituée par les n points pondérés
(a;, m;) (i = 1, 2, ... , n).
n
La masse totale de cette mesure µ est m = L m;.
i=I
En particulier, la masse unité placée en un point O de K est appelée la
mesure de Dirac relative au point O.
2. Soit K un compact quarrable de Rn (n ~ l ). L'application linéaire
µ : <ft(K) -+ R,
µ(1) = I
est une mesure positive sur K, appelée la mesure de Lebesgue. La masse totale
dx est égale à la mesure n-dimensionnelle de K.
Propriétés
1. Siµ est une mesure positive sur K, l'inégalité f ~g (f, g E lft(K)) implique
g - f ~ 0, donc
VII .1.1. Soit <t'(K) l'espace des fonctions numenques continues sur un
compact K, muni de la norme de la convergence uniforme
f 1--> Il f Il = sup
xEK
If (x) 1.
Siµ est une mesure positive sur K, l'application linéaireµ : <t'(K) 1--> R,
f 1--> µ(f) est continue, de norme µ(!) égale à sa masse totale.
1 µ(f) 1 ~ k Il f Il .
La proposition VII. 1 . 1 montre que les mesures positives sont bien des mesures
de Radon.
Réciproquement, on peut montrer que toute mesure sur K est la différence de deux
mesures positives sur K (Théorème de Riesz). Ce résultat permet de ramener l'étude
des mesures de Radon à celle des mesures positives. Dans ce qui suit, nous ne consi-
dèrerons que des mesures positives.
Désignons par (J1.) 1 ,a,.. les composantes de f dans une base quelconque
( ek) de E, et soit :
Prolongements
Si µ est une mesure sur un compact K, il est possible de prolonger µ à des espaces
de fonctions numériques plus grands que (6'(K) : par exemple, si K est un compact
de R", la mesure de Lebesgue se prolonge à toutes les fonctions numériques intégrables
au sens de Riemann, et, plus généralement aux fonctions intégrables au sens de Lebesgue.
La mesure µ(X) d'une partie X de K est alors définie comme étant l'intégrale de la fonc-
tion caractéristique de X.
D'autre part, l'application linéaire µ peut s'étendre aussi aux fonctions vectorielles
continues sur K, à valeurs dans un e.v.n. complet quelconque.
Ces extensions dépassent le cadre de notre étude.
m = µ(I) = L dµ.
m = L p(x) dx.
Nous obtenons ainsi une mesure positive sur y. Le système matériel ainsi
défini (tige courbe) sera dit constitué par la répartition de masse de densité
linéaire p sur l'arc y. Sa masse est
m = I: p[<p(s)] ds.
Nous dirons que la mesureµ ainsi définie sur S est constituée par la répartition
de masse de densité superficielle p sur la surface S. La masse du système maté-
riel ainsi défini est :
m = t p(x) dA(x) .
(l) t GMdµ(M) = 0;
( 1) Si, dans un énoncé d'exercice, on ne précise pas la densité, c'est que celle-ci est supposée
constante et égale à 1. D'autre part, la lettre m désignera toujours la masse sauf indication contraire.
( 2 ) Ce théorème s'étend immédiatement au cas d'une mesure quelconque µ dont la masse
(2) - IJ--
AG = ;;:; K AM dµ(M)
1 mesureµ.
Lorsque tf est un espace euclidien, le point G est aussi appelé le centre
d'inertie (1) du système matériel défini par le couple (K, µ).
Supposons tf de dimension finie n, et soit (0; e 1 , ... , eJ un repère affine
quelconque de tf. Si on désigne par xlM) les coordonnées d'un point quel-
conque ME K dans ce repère, les coordonnées çi du point G dans ce même
repère sont données par
Même en Mécanique, où l'on n'a affaire qu'à des systèmes matériels d'un
espace euclidien, il est utile de se rappeler que la notion de centre d'inertie
est une notion affine.
Exemples
1. Dans un espace affine quelconque tf, considérons un ensemble fini de
points M 1 , M 2 , ... , Mk, respectivement affectés de masses positives
mi, m 2 , ••• , mk. A ce système nous avons déjà associé la mesure µ définie
pour toute fonction f définie sur { Mi, M 2 , ... , Mk } par :
k
µ(f) = I mJ(MJ .
i= 1
Le centre de gravité de cette mesure n'est autre que le barycentre des points
pondérés (Mi, m;) (cf. tome 3).
Ç; = -1
111
f
L
0
((J;(s) p [ cp(s)] ds (] :c:; i :c:; n)
1J = .!_
111
ff d
Y(u, v) p[cp(u, i-)] H(u, i-) du du
Ç= .!_ ff
111
Z(u, i-) p[cp(u, v)] H(u, v) du di,,
d
fI
avec
m = p[cp(u, v)] H(u, v) du du.
Vl/.4 Masses, centres et moments d'inertie des systèmes matériels 329
ou f ;;
Ka
la valeur de l'application linéaire l'a pour la restriction de f à Ka.
(Vf E <€(K))
Cette mesure µ sera simplement appelée la somme des mesures µa, et notée
P = La Pa·
Sa masse totale est évidemment
p
m = Jl(l ) = I Jla(I) .
a=l
des points Gi, ... , Gp, respectivement affectés des masses mi, ... , mP.
/1
Démonstration. Désignons par m = I ma la masse totale de la mesure µ,
a=I
et par A un point quelconque de C.
Les points G et Ga sont respectivement définis par les relations
On a donc
ce qui prouve que G est le barycentre des points pondérés (Gœ, mœ).]
Dans le cas des systèmes matériels, nous n'aurons à considérer que des
compacts disjoints, ou, du moins, sans point intérieur commun.
On notera que la relation (1) peut aussi être utilisée pour déterminer le
centre de gravité de l'un des systèmes (KŒ, Jtœ) connaissant les autres, et connais-
sant G.
Exemple. Soit S le système matériel de rff 3 formé par une boule B 1 percée
d'une cavité sphérique B 0 , et portant une répartition de masse de densité
constante p (voir Fig. I ).
Figure 1.
soit
La détermination des centres d'inertie est souvent simplifiée par des consi-
dérations de symétrie.
Nous nous placerons dans une situation plus générale en considérant un
système restant invariant par une transformation affine.
Principe général
Dans un espace affine normé tf, supposons donnée une mesure positive
µ sur un compact K; et soit <p une application affine de tf dans tf. On obtient
évidemment une mesure positive µ' sur le compact K' = <p(K) en posant,
pour toute fonction f E l(J(K)
Cette mesureµ' sera appelée l'image deµ par <pet notée <p(µ). Sa masse totale
est évidemment égale à la masse m de la mesure µ.
Soit alors G le centre de gravité de la mesure Jt, défini par :
(VA E tf) - 1-
mAG = K AM dp(M) .
- J-
mBG' = K B<p(M) dµ(M) .
Cela montre que le point G' = <p(G) est le centre de gravité de K' pour la
mesure µ' = <pp.
Dans les applications, nous prendrons pour tf un espace affine euclidien
de dimension n, noté tr., et nous poserons la définition suivante :
l
Définition VII .4.1. Soit S == (K, p) un système matériel défini par la donnée
d'une. répartition de masse dp sur un compact K de l'espace affine
euclidien tr.; et soit <p une application affine de i&". dans tr•. Nous
dirons que le système S est invariant par <p si on a <p(K) = K. <p(p) = p.
On a alors immédiatement :
VII. 4. 2. Si le système matériel S reste invariant par une transformation
affine <p, son centre d'inertie G reste aussi invariant par <p (i.e. vérifie
Il <p(G) = G).
332 Chapitre VII
Ç= _!_
m
fff. z dx dy dz = _!_
m
fR zn(R 2
K O
17 = -1 ff. y dx dy = - 1 fR (R 2 -
4 R3
x 2 ) dx = - -
m 2m 6m
K -R
1J = -l
m
f" R 2 sin 0 d0, avec m = nR,
0
334 Chapitre VII
J; : xz + y2 + z2 = R2 , z ~ 0,
de densité superficielle 1.
Le centre d'inertie de S est sur l'axe de révolution Oz, donc déterminé par
sa cote Ç. En utilisant la paramétrisation
x = R sin 0 cos <p , y = R sin (} sin <p , z = R cos 0
(0 ~ <p ~ 2n , 0 ~ 0 ~ n/2)
on obtient :
Ç = -1
m
= iI
z dA = -I
111
f" f"
O
12
0
R cos 0 R 2 sin 0 d0 d<p = n -R3 ,
m
I:
de S est
ç = I1 ILO X(s) ds .
z
0 X
Figure 2.
Vl/.5 Masses, centres et moments d'inertie des systèmes matériels 335
On a donc
Nous énoncerons
L'aire d'une surface de révolution est le produit de la longueur
d'un demi-méridien y par la longueur de la circonférence décrite
par le centre d'inertie de y.
X
Figure 3.
v(LI) = f f
(r.z) E"fl'. 0
2
" r dr dz d0 = 2 n ff
K
x dx dz.
On a donc :
(2) v(LI) = 2 nçA .
Nous énoncerons :
Le volume du solide engendré par la rotation du compact K est
égal au produit del' aire de K par la longueur de la circonférence décrite
par le centre d'inertie de K.
336 Chapitre VII
Exemples
1. Soit S le tore (surface) engendré par la circonférence
X
0
Figure 4.
v(LI) = 2 na.nR 2 = 4 n 2 aR 2 .
jours des systèmes matériels (K, µ) définis par une répartition de masse dµ
sur un compact K de l'espace affine euclidien g,..
Définition VII.6.1. Soit X un sous-espace affine quelconque de g" (éventuel-
lement réduit à un point mais non vide); et, pour tout point M de g"'
notons dx(M) la distance de M à X.
Si S est le système matériel de g" défini par une répartition de masse dµ
sur un compact K, le moment d'inertie de S par rapport à X est le
nombre positif
lx = f K
d;(M) d11(M) .
lx = p L d;(M) dM.
lx = L mi d;(M;) .
i= 1
10 = p I -1
+I
x dx
2 /3 m/3
= 2 p 3 = - 3- ,
lA = p f -1
+I
(l - x) dx
2 4 m/3
= - 3- .
lxoy = P
r
Jx z 2 dA = p
ff "12
O
z"
O
R 2 cos 2 0 R 2 sin 0 d0 d<p = TR
2 4
R2
= m3 .
z y
X
Figure 5. Figure 6.
/ 0Y = p II K x dx dy = 2 p
2 f f a\13/2
O
dy
O
a/2-y/v'J
x 2 dx
(car le compact K est défini par les inégalités O~y~ a fi /2, 1 x 1 ~ a/2 - y/ fi),
d'où
(On a ici m = p fL dx dy = p a
2
/
3.)
VII.7 Masses, centres et moments d'inertie des systèmes matériels 339
Supposons que le système matériel S reste invariant par une isométrie <p
de en (cf. ?éfi~itio~ VII.4.1). On a alors évidemment /q,(X> = lx.
En partlcuher, s1 S est un système de tff 3 admettant un axe de révolution L1,
~es moments d'inertie de S par rapport à tous les plans passant par L1, sont
egaux.
Nous commencerons par établir une relation générale entre les moments
d'inertie d'un même système matériel par rapport à deux sous-variétés affines
perpendiculaires de en (cf. tome 3, § II.2).
(1) IXnY = lx + ly •
Démonstration. Pour tout point M de En, de coordonnées (xJ, on a
p q
d;(M) = L xf, d~(M) = L xf,
i=l i=p+l
q
d;ny(M) = L xf,
i= 1
d'où
c'est-à-dire (1 ). ]
(') Ces conditions peuvent se traduire de la manière suivante : si on désigne par x1- et y1- les
supplémentaires orthogonaux des directions de X et Y, les espaces X 1- et Y 1- sont complètement
orthogonaux (dans le repère choisi x1- est engendré par les vecteurs ei, ... , eP et y1- par les vec-
teurs ep+I• ... , e.).
340 Chapitre VII
Cas particuliers
Corollaires
2. Dans R3 désignons par lxy, lyz, Izx les moments d'inertie d'un système
matériel S par rapport aux plans Oxy, Oyz, Ozx, par lx, IY et Iz ses moments
d'inertie par rapport aux axes de coordonnées Ox, Oy et Oz; et par 10 son
moment d'inertie par rapport à O. On a :
et
Exemples
1. Soit S le système plan constitué par le disque plein de centre O et de
rayon R, de densité superficielle constante p. En passant en coordonnées
polaires on voit que son moment d'inertie par rapport au point O est
10 = p If
R
O
2"
O
r 3 dr d0 = np
R4
2 = m
R2
T .
Son moment d'inertie par rapport à une droite quelconque passant par 0
l mR 2
est donc 2 I O -
4 -.
Vl/.8 Masses, centres et moments d'inertie des systèmes matériels 341
10 = p f fn fin r
O
R
O O
4 sin 0 dr d0 d<p = 4 np
R5
5 =
R2
3m5 .
où d désigne la distance de G à X.
_f
1= 1
f. xf
K
dµ,
d'où
L xi dµ = 0
Cas particulier
n "
Q(ëd) = li ëi.) 12 /"' = L L IijPiPj'
i=lj=l
avec :
(2) I;j = - IX; xj dµ(M) si i #- j,
L'opérateur d'inertie
Pour n = 3, nous verrons plus loin que le vecteur d = :i (l'D) a une inter-
prétation cinétique.
On sait (voir tome 1) que tout endomorphisme symétrique de En est diago-
nalisable, et que ses sous-espaces propres sont deux à deux orthogonaux
(cf. tome 1, Théorème XIII. 7 .1). Il existe donc au moins une base orthonor-
male (ê;) de En, formée de vecteurs propres de J . Si (1;} est une telle base, le
repère (0 ; 1i , ... , 1n) est appelé un repère principal d'inertie de S au point O.
Dans une telle base (1;), la forme quadratique Q s'écrit sous la forme réduite :
A = 111 = L (y 2 + z 2) dµ , B = 122 = L (z 2 + x 2) dµ ,
➔➔ ➔
La matrice d'inertie dans la base (i, j, k) est donc :
-F
M = [-~ B
-E -D
➔➔ ➔
Si le repère (0; i, j, k) est un repère principal d'inertie, on a simplement
Q(pi + qj + rk) = Ap 2 + Bq 2 + Cr 2 ;
➔➔ ➔
Quadrique d'inertie
Hormis ce cas, Y' est une quadrique, éventuellement dégénérée; et les axes
d'inertie de S en O ne sont autres que les axes principaux de cette quadrique
(cf. tome 1, p. 413). Tout trièdre trirectangle formé d'axes principaux est
appelé un trièdre principal d'inertie.
Pour préciser la nature de cette quadrique, rapportons l'espace à un repère
principal d'inertie. Avec les notations utilisées ci-dessus, l'équation de Y'
est alors :
Ax 2 + By 2 + Cz 2 = l .
Si les nombres A, B, C (appelés moments principaux d'inertie) sont tous non
nuls, Y' est un ellipsoïde.
Si les nombres A, B, C sont distincts, le système proposé n'admet pas
d'autre trièdre principal d'inertie que le trièdre (0; x, y, z) choisi.
Si A = B, avec A # C, les trièdres principaux d'inertie se déduisent les
uns des autres par une rotation arbitraire d'axe Oz.
Si A = B = C, l'ellipsoïde d'inertie est une sphère; et toute droite passant
par O est un axe d'inertie.
Cherchons maintenant à quelle condition l'un des coefficients, soit C pour
fixer les idées, est nul : en utilisant l'expression de C, on voit immédiatement
que si C = 0, le système se réduit à une répartition de masse sur l'axe Oz.
En pratique, cela ne peut se produire que si S se réduit à une tige portée par
l'axe Oz; et on a alors :
A= B = i z 2 dµ.
On pourra noter que si S reste invariant par une rotation d'axe Oz, dont
l'angle rx ne soit pas un multiple de n:, la quadrique d'inertie en O est encore
de révolution autour de Oz (puisqu'elle doit rester invariante dans la même
rotation).
Notons aussi que si le plan z = 0 est un plan de symétrie pour le système S,
on a D = E = 0 (puisque ce plan doit aussi être un plan de symétrie pour
la quadrique d'inertie).
Interprétation cinétique
(l = i-
K Olv/ /\ ➔VM dµ(M)
et d= J(m) 1·
Il tM 11 2 = Il~ 11 2 di(lv/)
(1) Pour les définitions relatives au mouvement d'un système voir tome 3 (mouvement d'un
solide) ou un cours de Mécanique.
348 Chapitre VII
est une forme bilinéaire symétrique. Par intégration, compte tenu de la linéarité
de l'intégrale, on en déduit que la fonction B : (cd, y) H &.y est encore une
forme bilinéaire symétrique sur En ; et si y = cd, on a :
= Q(~ = 2 T.
FONCTIONS HOLOMORPHES
CALCUL DES RÉSIDUS
f'(z 0 ) = lim
z ➔ zo,z-:1=-zo Z - Zo
(1) Ces applications figurent au programme de MP2, mais non au programme des Classes
Préparatoires.
350 Chapitre VIII
• Par extension, une fonction complexe définie sur un ensemble plan quelconque
A sera dite holomorphe sur A si c'est la restriction à A d'une fonction holo-
morphe sur un ouvert, contenant A. En particulier, nous dirons qu'une fonction
complexe f, définie sur le disque compact I z - z 0 1 < R, est holomorphe,
si elle admet un prolongement holomorphe à un disque ouvert I z - z O 1 < R ',
avec R' > R.
Le plus souvent, nous considèrerons des fonctions holomorphes définies
sur des domaines plans (c'est-à-dire sur des ouverts connexes). En effet, la
donnée d'une fonction holomorphe sur un ouvert quelconque U équivaut à
la donnée d'une fonction holomorphe sur chacune des « composantes
connexes» (1) de U.
Exemples
1. Pour tout n E N, la fonction z H z" est holomorphe sur tout C. On a
en effet :
. z" - Zo
11 m--- lim (zn-1 + Zo zn-2 +- + Zo-2 z + Zo-1) = nzo-l.
z--+zo z - z_Q z--+zo
1
2. La fonction z H - est holomorphe sur C* = C"'-{ 0 }, et sa dérivée
z
Par une extension facile des propriétés des fonctions dérivables d'une
variable numérique (cf. tome 2, § IV. 1), on a sans peine :
a) Si f est holomorphe sur U et si g est holomorphe sur V, la somme f +g
et le produit fg sont holomorphes sur U n V, et on a :
(f + g)' = f' + g' (fg)' = f'g + fg'.
b) Si f est holomorphe sur U, si g est holomorphe sur V, et si f(U) c V,
la fonction composée h = g of est holomorphe sur U, et on a, pour tout z E U :
f' g - fg'
g2
VIIl. 1. 1. La somme d'une série entière, soit f(z) = L an :t'est une fonction
k=O
holomorphe sur son disque de convergence ; et sa dérivée s'obtient par
dérivation terme à terme, soit
<Xl
§ VIII. 2 DIFFÉRENTIABILITÉ.
FORMULES DE CAUCHY
et, pour éviter les confusions nous dirons qu'une application L : C -+ C est
C-linéaire si elle est de la forme :
z H kz (k E C).
au + bv + i( eu + dv) = k( u + iv) ,
VIII.2 Fonctions holomorphes. Calcul des résidus 353
ce qui exige
a+ ic =k et b+id=ik,
(2) a=d et b= - C.
VIII. 2.1. Soit U un ouvert du plan complexe C. Pour qu'une fonction complexe
f = P + iQ, définie sur U, soit holomorphe, il faut et il suffit qu'elle
soit différentiable sur U et que sa différentielle en chaque point de U
soit C-linéaire.
Démonstration
a) La condition est nécessaire. Supposons f holomorphe sur U, et soit
z 0 E U. Désignons par L l'application C-linéaire u + iv 1-+ f'(z 0 ) (u + iv).
Par définition, on a
lim
f (z 0 + u + i~) - f (zo) _ f'(z )
U + IV o = 0'
(u,v)-(0,0)
ce qui équivaut à
lim f (z_
_ 0 _ _-_f_
+ u_+_iv) (z..:...._
0) _ - L(u
__ +_
iv) = 0
(u,v)-(0,0) 1 U 1 + 1 V 1 .
f (z 0 + u + iv) - f (z 0 )
lim . = k,
(u,v)-(0,0) U + lU
Conditions de Cauchy
(4)
Pour que cette application L soit C-linéaire, il faut et il suffit qu'elle vérifie
les conditions (2), avec a = Px'(x, y), b = P;(x, y), c = Q;(x, y), d = Q;(x, y),
soit :
VIIl.2 Fonctions holomorphes. Calcul des résidus 355
u + iv H- k(u + iv) ,
avec
Représentation conforme
(1) Pour la notion d'image d'un arc par une application différentiable, cf. § VI.2.
356 Chapitre VIII
Fonctions harmoniques
Soit f = P + iQ une fonction holomorphe sur un ouvert plan U. Si f
est de classe C 2 , les fonctions P, Q vérifient la relation de Schwarz (cf. tome 2,
p. 213), et on a :
(5)
On traduit les relations (5) en disant que les fonctions P, Q sont harmoniques
sur U.
Réciproquement, soit P une fonction harmonique sur un ouvert plan U,
c'est-à-dire une fonction numérique de classe C 2 sur U vérifiant P;2 + P;2 = O.
On voit immédiatement que la forme différentielle rx. = P; dy - dx P;
satisfait à drx. = (P;2 + P;2) dx A dy = 0 : en d'autres termes, la forme rx.
est fermée (cf. § VI . 6) ; elle admet donc localement une primitive Q
(Prop. VI. 11 . 3) et chaque primitive locale Q de rx. vérifie les conditions de
Cauchy (4), ce qui montre que la fonction complexe f = P + iQ est holo-
morphe sur son domaine de définition.
En fait, il est possible de prouver que toute fonction holomorphe est de
classe C En admettant ce résultat, nous pourrons énoncer.
00
•
Exemples
dQ = P'xY
d - P' d = x dy - y dx
yx 2+2
X y
VIII.3 Fonctions holomorphes. Calcul des résidus 357
Théorème VIII. 3 .1. Soit K un compact plan limité par un nombre fini d'arcs
de classe Ci ; soit f une fonction holomorphe sur K (i.e. holomorphe
sur un ouvert contenant K) ; et soit ôK le bord orienté de K.
On a alors (première formule de Cauchy)
I /(z) dz = 0.
JôK
Wi = Pdx - Q dy et w2 = Q dx + P dy ,
358 Chapitre VIII
lK w 1 = - IL (Q~ + P;)dxdy = 0,
lK w 2 = Il (P~ - Q;) dx dy = 0
d'où i iJK
w = O.]
Notations
Soit y un arc plan orienté de classe C 1 défini par une paramétrisation
<p : (0, 2n ] -+ C,
sur y, on a :
et J f (z)
l' z - Zo
dz = i Jz,, f (R ë) d0 .
0
Lemme de majoration
et
d'où le résultat.]
Lemmes de Jordan
VIII.4.2. Soit f une fonction complexe continue sur le secteur plan S défini
par les inégalités O < 1 z - z 0 1 ~ R et 0 0 ~ Arg z ~ 0 0 + a (voir
Fig. 1); et, pour chaque r E ]O, R], soit y, l'arc de cercle (orienté dans
le sens direct) défini par z = z 0 + r ern(0 0 ~ 0 ~ 0 0 + a). Si la limite
existe, on a :
lim
r--+O
f
Yr
f (z) dz = ietA.
f Yr
f(z) dz = f'Yr
_!lJ:2_ dz
Z - Zo
= i I Oo+a
60
g(r ei 8) d0
d'où
f 'Yr
f(z) dz - ietA = i I 80
Oo+"
[g(z 0 + r ei8 ) - A] d0.
Le nombre e > 0 étant fixé, on peut choisir un nombre r, > 0 assez petit
pour que les relations I z - z 0 1 ~ r, et z ES entraînent : 1 g(z) - A 1 ~ e.
Pour r < r,, on a alors :
Zo X
Figure J. Figure 2.
On établirait de même :
VIll.4.3. Soit f une fonction complexe continue sur le secteur plan S défini
par les inégalités I z - z 0 1 ?: R et 0 0 ~ Arg z ~ 0 0 + et (voir
Fig. 2) ; et, pour chaque r ?= R, soit y, l'arc de cercle (orienté dans
le sens direct) défini par z = r ei 8 , 0 0 ~ 0 ~ 0 0 + et. Si la limite
A = lim zf(z)
z-t- OC ,z ES
VIII.5 Fonctions holomorphes. Calcul des résidus 361
existe, on a :
Iim
,-oo
f
Yr
f (z) dz = ÏIXA •
(1)
.I
hm
,- + 00
zn-l
P(z)
2 in
--dz = -
an
Yr
(2) f ~(~;
Yr
dz = 0 .
Il existe donc un nombre R tel que, pour I z 1 ? R, on ait I P(z) 1 > 1 P(0) 1 (inégalité
.stricte). Désignons par K le disque compact I z 1 ,;;; R : la restriction à K de la fonction
numérique continue z 1----+ 1 P(z) 1 atteint son minimum m en un point (au moins) z 0
de K; et d'après le choix de R, on a I z 0 1 < R (puisqu'on am ,;;; 1 P(0) 1 et que, sur la
circonférence I z 1 = R, on a I P(z) 1 > 1P(0) 1)- Le point z 0 étant intérieur à K, il
existe un nombre r 0 > 0 tel que le disque I z - z 0 1 < r 0 soit contenu dans K; et sur
ce disque, on a I P(z) 1 ~ 111 = 1 P(z 0 ) 1- Il nous reste à étudier la fonction z 1----+ 1 P(z) 1
au voisinage de z 0 , et à prouver que l'on a P(z 0 ) = O.
Si p désigne la valuation du polynôme P(z 0 + u) - P(z 0 ), nous pouvons poser :
n
P(z 0 + u) = b 0 + L bk uk , avec
k=p
On a alors, au voisinage de r = 0 :
Choisissons alors un nombre réel 0 tel que cos (p0 - P) < 0 (par exemple 0 = p; n).
Si on avait m = 1 b0 1 # 0, il serait possible de choisir r assez petit pour avoir l'inégalité
stricte :
(1) f(z 0 ) = ~
1
l7t
1 f (z)
--dz.
8K z - Zo
Vl//.6 Fonctions holomorphes. Calcul des résidus 363
Î f(z) dz = 0.
JaKr z - Zo
Figure 3.
lim
,-o
fYr
z -
f (z) dz = 2 in/ (z 0 )
Zo
.
i
i)K
f(z) dz = 0.
z - Z1
f (z) = L an Zn ;
n=O
(l) a
n
= _I_
2 nrn
f2" f(r ew) e-,,w dO = _l_
0
2 in
i7r
f(z) dz
zn+I
(n EN)
f (u) = _I__
2 ln
f
i)Kr Z -
f (z) dz =
U
_l
2 11:
f
O
z,, f~ ern) ,. ern d0.
r e - U
avec la majoration :
f(u) = -1 Lao un
n f2" e-nio f(r eiO) d0
2 7t n=O r O
soit
Cl()
(3) f (u) = L an un ,
n=O
.
1lm
z-rr/2,lzl <rr/2 COS Z
-I- = s(n)- .
2
Primitives
Pour que g soit une primitive de f, il faut et il suffit que l'on ait
(Vn EN)
D'autre part, le corollaire du théorème VIII. 2. 2 montre que deux primitives d'une
même fonction holomorphe, définie sur un domaine plan, ne diffèrent que par une
constante.
On notera que les« fonctions logarithmes» (déterminations continues du logarithme
de z) sont des « primitives locales » de la fonction lz (définie sur C"' {0 }).
Plus généralement, si f est une fonction holomorphe sur un domaine plan D, ne
prenant pas la valeur 0, les primitives locales de j sont, à des constantes près, des
déterminations continues du logarithme de f; et, par application de VIII. 7. 3 on a :
VIII. 7.4. Si f est une fonction holomorphe sur un domaine simplement connexe D,
et si f ne prend pas la valeur Odans D, il existe une fonction holomorphe dans D,
partout égale à une détermination du logarithme de f (z).
Inégalités de Cauchy
Les notations étant celles du théorème VIII. 7 .1, supposons qu'il existe
un nombre M tel que, pour I z 1 < R, on ait 1 / (z) 1 ::( M.
Pour tout r E ]O, R[, on a alors :
1 an 1 = -1- 1
2 nrn
J f(r e
lrr
0
16
. ) e-mo. d(J
2nM
1 ::(--=-,
2 nrn
M
rn
M
(4) 1 an 1 ::( Rn (n EN)
En d'autres termes : la série entière Lan zn, qui représente f, admet pour
série majorante la série
I ~zn
n=oR
= M
1-z/R
Fonctions entières
infini, telle que, pour tout z E C, on ait f (z) = I an zn. Une telle fonction f
n=O
est appelée une fonction entière.
368 Chapitre VIII
Théorème de Liouville
('v'z E C) 1 /(z) 1 ~ M ;
OC•
et soit f (z) = I an~ son développement en série entière. Les inégalités (4)
n= 0
sont alors valables pour tout n E N et tout réel R > 0; d'où, en faisant tendre
R vers + oo : an = 0 pour n ~ I. On a donc/ (z) = a0 = Cte.]
Le théorème de Liouville permet de donner une démonstration rapide du
théorème de d'Alembert.
Soit, en effet, P un polynôme de degré n ~ I. Si P n'avait pas de zéro, la
fonction f = _PI serait entière; du fait que l'on a lim I P(z) 1 = + oo, on
z-oo
déduirait que f est bornée dans C, donc constante, ce qui est absurde.
Signalons d'autre part une généralisation du théorème de Liouville qui
découle, par le même procédé, des inégalités de Cauchy :
Si / est une fonction entière vérifiant, pour I z I assez grand
(6) a
"
= _1_
2 nr"
f
0
2n
f(r ew) e-ni9 d0 = _1_
2 in
f
Îr
f(z) dz
z"+ 1
(n E Z)
i I f
f (u)
Or si I z 1 = r2 , on a I u 1 < 1 z 1, donc :
et si I z 1 = r 1 , on a I u 1 > 1 z 1, donc
- CO Un
z - u u 1 - z/u L
n= -1
zn+l.
Par une intégration terme à terme (que nous laissons au lecteur le soin de justifier)
on a:
I î,,
z -
f (z) dz
U
= f
n=O
a. u" et f(z) dz
z-u
=
-
n= -1
L
00
an u"
avec
an = f îr 2
f (z) dz
zn+l
si n ;;,,, 0 et a
n
= f
îr 1
f (z) dz
z"+ 1
s1 n < 0.
+ 00
Définition VIII. 7 .1. Une série (doublement infinie) de la forme L a. z" est appelée
i une série de Laurent. "= - 00
Précisions
a) En dérivant n fois terme à terme la relation (4) on obtient, pour z = z 0 ,
les relations :
(n E N).
La série figurant au second membre de (!) n'est donc autre que la série de
Taylor de f au point z 0 • Cela prouve l'unicité de la suite (an) vérifiant (I ).
b) Désignons par d(z 0 ) la distance de z 0 à la frontière de U (i.e. la borne
inférieure des distances de z 0 aux points frontières de U). Alors le raisonne-
ment précédent est valable avec R = d(z 0 ).
VIII.8 Fonctions holomorphes. Calcul des résidus 371
=-If
2 in y,(zo)
f(z)
t
(z - z 0 + 1
dz.
(3) JCn>(zo) = ~
2in
i ôK
f (z)
(z-z)n+J
0
dz.
0 = i ÔKr
f (z)
(z - z O)" + 1
dz = iÔK
J(z) d
(z - z )n + 1 z -
O
i 1'r(Zo)
J(z)
0
d
(z - z )" + 1 z
00
On en déduit :
VIII.8.2. Soit f une fonction holomorphe sur un ouvert U, admettant le
point z 0 de U pour zéro d'ordre ~ p. Il existe alors une fonction <p,
holomorphe dans U telle que
La fonction <p ainsi définie, est holomorphe sur U'°"' {z 0 } ; et, pour z assez
voisin de z 0 , on a :
00
est holomorphe sur chacun des ouverts U1 , U2 , alors <p est holomorphe
sur U1 u U2 .)
Pour énoncer plus rapidement ce résultat, il est commode d'utiliser la défi-
nition générale suivante :
V//1.9 Fonctions holomorphes. Calcul des résidus 373
!
Définition VIII.8.2. Soit U un voisinage du point z 0 dans C, et r/1 une fonc-
tion holomorphe sur U'-.__ { z 0 }. On dit que r/J admet un prolongement
holomorphe au point z 0 s'il existe unefonctwn <p, holomorphe dans U,
et prolongeant r/J.
Notons que, si un tel prolongement existe, il est unique; car c'est un pro-
longement par continuité (cf. tome 2, p. 86).
On peut alors énoncer VIII. 8. 2 en disant : si f est holomorphe sur un
voisinage de z 0 et admet z 0 pour zéro d'ordre ;?: p, alors la fonction
sin z - cos z ff - 1
Z H--, ZH Z H ---,
z z2 z
§ VIII. 9 RÉSIDUS
Définition VIII. 9 .1. Soit f une fonction holomorphe, définie sur un ensemble
de la forme V". { z 0 }, où V désigne un voisinage de z 0 .
On dit que le point z 0 est un pôle d'ordre p (p EN*) pour f s'il existe
une fonction <p, holomorphe dans V, vérifiant <p(z 0 ) #- 0, et telle que,
pour z #- z 0 , on ait :
En conséquence : p est le plus petit entier tel que la fonction (z - z 0)P f (z)
admette un prolongement holomorphe au point z 0 •
Désignons par
<p(z 0 + u) = b 0 + b 1 u + ··· + b,. u" + ···
le développement en série entière de la fonction u H <p(z 0 + u) au voisinage
de l'origine. Pour z assez voisin de z 0 et différent de z 0 , on a alors :
(1)
Exemples
p
1. Soit f(z) = - 2- - (p, q EN). Ses pôles sont les q points zk = e< 2 k-lJirr/q
1+ ~
LELONG-FERRAND et ARNAUDIÈS. - 4. Equations dijfàentie/les. Intégrales multiples 13
376 Chapitre VIII
3. Soit f(z) = (1 +
Cette fonction admet pour pôles doubles les
z 3 )- 2 .
trois points - 1, - j, - j2. Pour calculer son résidu au point - j, posons
z = - j + t. On a
1
= -9 . 2 [I + 2j2 t + O(t 2 )]
Jt
Res (
(1 +1z3)2 '
- -2 )
./
= ~9 .J-2 .
Res ( 1
(l+z)
3 2 , - 1) = ~9 .
4. Soit f (z) = +.
sm z
Cette fonction admet pour pôles triples les points
z = kn (k E Z).
Au voisinage de z = 0, on a :
z3 f(z) = (5i: z t3
VII/.9 Fonctions holomorphes. Calcul des résidus 377
d'où
Res(+,kn) (k E Z).
sm z
Remarques pratiques
1. Si f est une fraction rationnelle à coefficients réels, ses pôles non réels
sont deux à deux imaginaires conjugués ; et les résidus relatifs à deux pôles
imaginaires conjugués sont imaginaires conjugués : cette remarque a été
utilisée dans l'exemple 3.
2. Si f est une fonction paire, admettant l'origine pour pôle, son résidu en
ce point est nécessairement nul. En effet le développement de Laurent de f
au voisinage de l'origine ne contient que des puissances paires (d'exposant
positif ou négatif) de z; il ne peut contenir de terme en l/z.
On a ainsi, sans calcul :
Res ( + ,
sm z
o) = o, Res ( 2
z (z
/
+ l)
, o) = o.
Développements de Laurent et notion générale de résidu
et les relations (6) du théorème VIII. 7 .4 montrent qu'un tel développemeHt est unique.
On l'appelle le développement de Laurent de f au voisinage de z 0 ; si le point z 0 est un
pôle d'ordre p, on retrouve le développement précédemment défini (et, dans ce cas,
on a a. = 0 pour n < - p).
Dans le cas général les coefficients a. sont donnés par les relations :
a =
"2in
_l_f f(z)
(z-z 0 )"+ 1
dz (n E Z)
Yr
S'il existe une infinité de coefficients an non nuls d'indice n < 0, on dit que le point z 0
est un point singulier essentiel de f : c'est le cas, par exemple, de la fonction
1 00 1
z f--+ exp - =
Z
I: -, -n .
n=O n . Z
S'il n'existe qu'un nombre fini de coefficients an non nuls d'indice n < 0, désignons
par p le plus petit entier tel que l'on ait an = 0 pour n < - p. On a alors, au voisinage
de z 0 :
+ 00
(0 < r < R)
fy,
f (z) dz = 2 in Res u; Zo)
en désignant par y, la circonfërence I z - z0 1 = r, parcourue dans
le sens direct.
Démonstration. D'après les définitions posées au § 9, il existe un entier p
et une fonction <p, holomorphe dans le disque I z - z 0 1 < R, vérifiant :
b p- 1
= _I_
2.
ln
I
Yr
(
<p(z)
Z - z0
)P
d'7 =
~
_l_f
2.
ln
.
"
1·(z) d'7 .
- '
(1) l
ôK
f(z) dz = 2 in ±
k= 1
Res (f, zk).
~ !
~ K, oK
Figure 4.
0 = ff
ôK,
(z) dz = I
J
ÔK
f (z) dz - tf
k- I Yk
f (z) dz ;
380 Chapitre VIII
I Yk
f (z) dz = 2 in Res (f, zd ;
d'où le résultat.]
Extension
On peut montrer que la formule (1) est valable pour toute fonction holomorphe
sur K""-..F, les points z 1 , z 2 , ... , z. pouvant être des pôles ou des points singuliers essen-
tiels pour f (cf. p. 378). Si f admet un prolongement holomorphe au point zk, il suffira
de poser Res (f, zk) = O.
Avant de passer aux applications pratiques, nous allons donner une appli-
cation théorique de la formule des résidus.
VIII .10. 3. Soit f une fonction holomorphe sur un compact K, ne prenant pas
la valeur O sur la frontière de K; et soit N(f, K) le nombre total de
zéros de f sur K (chaque zéro étant compté un nombre de fois égal
à son ordre de multiplicité). On a alors :
1 f
f'(z)
N(f, K) = 2 in JaK f(z) dz.
f'(z) _ _ P_ + g'(z) .
f (z) - z - a g(z) '
Si nous désignons par z 1 , z 2 , ••• , z" les zéros de f et par p 1 , p 2 , ••• , Pn leurs
ordres de multiplicité respectifs, on a donc
Il
LPk,
k=O
n
d'où le résultat, puisque N(f, K) = L A-]
k=I
défini par I z 1 .ç r, en choisissant r assez grand pour que l'inégalité I z 1 ;,, r entraîne
f (z) i= 0 (ce qui est possible, puisque lim 1 / (z) 1 = + oo ). Comme nous l'avons
z ➔ oo
déjà vu, on a ici :
. f'(z)
hm z f() = n,
z ➔ oo Z
d'où .
11m J f'(z) d 2 .
f ( ) z = n 11t .
r--+oo {JJ,. Z
I = I
21t
0
R(cos 0, sin 0) d0,
Par hypothèse cette fraction rationnelle n'a pas de pôle sur le cercle I z 1 1.
Si on désigne par z 1 , z 2 , ••• , z. les pôles de S contenus dans le disque I z 1 < 1,
n
on a donc J = 2 n L Res (S, zk) .
k=I
382 Chapitre V/li
Exemples
1. Soit à calculer l'intégrale
lir) = f 2n
0
l
+ r2
eni8
- 2 r cos 0
d0 (nEN, rEC, lrl =I= 1).
• Si I r 1 > l on a :
2n
r"(r 2 - 1)
f2"
0 l +
cos n0
r 2 - 2 r cos 0
dO = 2 nrn
l - r2
(pour I r 1 < l) .
f _ r"(z 2 + lt
_....;__ _-'----dz.
c z"(rz - l) (r - z)
Le calcul de cette intégrale eût été plus long, car la fonction sous le signe J
présente à l'origine un pôle d'ordre n.
2. Par la même inéthode, on obtient :
J. = J
0
2
"
cos" 0 d0 = J T f ( + z -;- .
c 2-• z 1) n dz
tion z 1----+ z-• - i (z 1 + I )". Ce résidu est égal au coefficient de z" dans le déve-
J Zp = 2
2
n 2 - P( p
2 p) = 2n x
1. 3. 5 ..... (2 p- 1)
2.4. 6 •.... (2 p)
Cette intégrale a déjà été calculée par d'autres moyens (cf. tome 2, p. 441).
I = I-
+ oo
00
P(x) d
Q(x) X
grand pour que les zéros de Q soient tous contenus dans le disque I z 1 < R,
et si on désigne par z 1 , z 2 , ... , zq les zéros de Q contenus dans le demi-plan
supérieur lm z > 0, on a :
f P(z)
àKR Q(z) dz = 2 in k~I Res
. q (p )
Q' zk .
-R 0 X
Figure 5.
384 Chapitre VIII
On a donc
f +R
-R
P(x)
Q(x) dx +
f P(z) . q
rn Q(z) dz = 2 m k;I Res
(pQ' )
zk .
Or l'hypothèse deg (Q) ;?: deg (P) +2 entraîne!~~, z;(~j = O. Par applica-
tion du lemme de Jordan VIII . 4. 3, on a donc
R-+oo
.I
hm
YR
P(z)
Q( ) dz
z
= 0,
d'où, à la limite :
(1) f 00
-oo
P(x)
Q(x) dx
. q
= 2 m k;I Res Q' zk
(p )
On obtient ainsi la valeur de l'intégrale / sans avoir à chercher de primi-
. d p
tlve e çj·
Remarque importante
Désignons par z~, z~, ... , z~ les zéros de Q situés dans le demi-plan infé-
rieur lm z < 0 ; et soit K; le compact plan défini par les inégalités I z 1 ~ R
et y = lm z ~ 0 (voir Fig. 6). En intégrant sur le bord de K; la fonction
p, et en faisant tendre R vers + oo, on obtiendrait de même la relation :
Q
(2) f +oo
-oo
P(x)
Q(x) dx
. r
= - 2 m k;1 Res Q'
(p ')
zk
(le signe - provenant du fait que, dans le bord orienté de K~, le segment
[ - R, + R] est parcouru dans le sens des x décroissants).
Figure 6.
VIII.11 Fonctions holomorphes. Calcul des résidus 385
fl'r
P(z)
Q(z) dz = 2 111:A .
.
.
l1m
r-+oo
fl'r
P(z) d
Q(Z ) z =
2 . 1·
111: z-+oo
P(z)
1m z Q(Z )
d'où le résultat.]
Exemple. On a
z 1 = exp(in/4) et z 2 = exp(3in/4).
Res (-4- 1- ,
z + l
z;) 4 zt
d'où
f + co dx
---=--e
-cox 4 +l
2 in ( in/4
4
+e
3;,,14) n n
=ncos-=-.
4 .j2
386 Chapitre VIII
On a aussi
I +oo
-oox4+1
dx
- 2 in IRes ( -1- , e-iir/ 4 )
l'.
z4 + 1
+ Res ( -1- , e- 3 iir/ 4) ]
z4 + I
.
/,(t) = f
-
+ oo eit P(x) dx
<Xl
Q(x) ,
a) Cast > 0
Désignons par z1, z 2 , •.. , zq les zéros de Q appartenant au demi-plan supé-
rieur lm z > 0, et choisissons le nombre R > 0 assez grand pour que ces zéros
soient dans le disque I z 1 < R.
En désignant toujours par KR le compact défini par I z 1 :,;; R et y= lm z ~ 0,
et en intégrant sur 8KR la fonction z r-+ eitz ~~~, on obtient, avec les notations
du§ 2:
itz P(z) 0
lim z e Q(z) = ,
z---t oo,lm z;?:0
• Si on suppose seulement que deg (Q) ;;:,: deg (P) + 1, il faut une majora-
tion plus précise. Pour cela nous choisirons la paramétrisation de YR définie
par z = R ew (0 ~ 0 ~ n); et nous utiliserons le fait que, pour R = 1 z 1
assez grand, la fonction z H z ~~:; est bornée : nous pouvons donc supposer
qu'il existe deux nombres R0 et M tels que pour R ;;,,, R0 , on ait :
f,
0
IT(
~ M O I eitRe•• 1 d0 = M O e-1Rsin0 d0.
Or on a
f T(
0 e - tRsinO d0 = 2
f0
"/2
e - tRsinO d0 ;
f n/2
e - tRsinO d0 :<.
"
frr/2
e - 2tR0/rr d0 :<.
"'
f oo
e - 21R0/1t d0 = __!!_
2 tR.
0 0 0
Au total, on a :
(2) I -oo
+oo
e
itx P( X )
Q(x) dx
·
= 2 m k~l Res e
q ( itz P()
Z
Q(z)' zk
)
b) Cast < 0
z 1-+
. __
ellz P(z)
Q(z)
(3) I -
+
00
00
eirx P(x) dx = - 2 in
Q(x) k= 1
± Res (eirz P(z),
Q(z)
z{).
(On intègre la fonction z 1-+ eirz ~~~ sur le bord du compact K~ défini par
les inégalités I z 1 ~ R, y = lm z ~ 0, et on fait tendre R vers + oo .)
Exemples
1. Soit à calculer l'intégrale
/(t) = f 0
oo cos tx dx =
1 + x2 2
If+
- 00
oo ~ dx.
1 + x2
itz
La fonction f : z 1-+ _e_ 2 admet pour pôles i et - i.
1 + z
• Si t > 0, on a donc :
2 in (eirz) e- 1
I(t) = 2 Res (f, i) = in 2 z z=i = n T.
• Si t < 0, on a :
Dans tous les cas, on a : /(t) = ~ e-ltl_ On aurait pu éviter le calcul de /(t)'
pour t < 0 en remarquant que /(t) est une fonction paire de t.
2. La méthode précédente ne s'applique pas immédiatement au calcul de
f0
00 si: x dx car l'intégrale f
+
-oo
00
e~x dx est divergente. Nous adapterons cette
Ensuite, nous ferons tendre e vers zéro et R vers + oo. Si on désigne par Y,)
la demi-circonférence I z 1 = e, y > 0 parcourue dans le sens rétrograde,
et par CR) la demi-circonférence I z 1 = R, y / 0 parcourue dans le sens
direct (voir Fig. 7), on a :
-R - e 0 E R X
Figure 7.
Or quand e --+ 0, le lemme VIII. 4. 2 nous montre quel e~z dz tend vers - in
(puisque eiz tend vers I à l'origine) ; et quand R --+ oo le'Ùcalcul fait précédem-
ment nous montre que
Cette intégrale a été calculée dans le tome 2 (p. 518) par une autre méthode.
Yo ~Y~ Yo + kn (k = 1 ou 2).
/(a) = f
-
+ 00
00
ax
_e_ dx ,
1 + ex
où a désigne un nombre réel ou complexe tel que O < Re (a) < 1 (cette condi-
tion assurant la convergence absolue de l'intégrale considérée).
Désignons par KR le compact plan défini par les inégalités I x 1 ~ R,
0 ~ y ~ 2 n (voir Fig. 8). Le seul pôle de la fonction f: z H ~
1 + ez
qui
appartienne à KR est le point z = in, et on a
eia1t
Res (f, in) = -.- = - eia",
e"'
d'où
+ if O
f(- R + iy) dy = - 2 in eian.
21t
et
Les intégrales
f 21'
0
f(R + iy) dy et
On obtient ams1
f + oo
_
00
1
eax
+e dx = sin arc .
TC
J 0
oo ~-1
--dt= - -
1+ t sin arc
TC
(0 < Re (a) < 1)
f 00
O
~ dx
sh X
= f +cc
_ 00
X
e - e- x
dx.
392 Chapitre VIII
y y
!~
- R + 2 in 2 in R + 2in in - R in - e in+ e in+ R
- in
K,,R
-R 0 R -R 0 R X
Figure 8. Figure 9.
0= i
ôKc,R
f(z)dz=f+R f(x)dx+if" f(R+iy)dy
-R 0
O
+if f(-R+iy) dy+f' f(x+in) dx+f-R f(x+in) dx+J f(z) dz
1t R - ' l'';)
lim
,-o
fYc)
f(z) dz = - in Res (f, in) = - 2
n2 •
D'autre part, par des majorations analogues à celles qui ont été faites dans
l'exemple 1, on établit facilement les relations :
lim
R-+oo
f" f(R + iy) dy = lim
R ➔ +oo
f O
f(- R + iy) dy = 0.
0 "
f + oo
_
00
f (x) dx -
f oo
0
[f (x + in) + f ( - x + in)] dx - ;
2
= O.
VIII.14 Fonctions holomorphes. Calcul des résidus 393
J+oo
-oc,
f (x) dx =
Joo
0
s: x dx =
2
~ .
Nous n'entreprendrons pas de préciser ici ce qu'est une fonction « non uni-
forme », dont le logarithme est un exemple ; et nous nous bornerons à montrer
comment on peut calculer certaines intégrales où figurent des logarithmes.
Bien entendu nous n'appliquerons le théorème des résidus à de telles intégrales
que pour des compacts sur lesquels le logarithme admet une détermination
holomorphe ; et nous préciserons chaque fois cette détermination.
pEN
où S = P/Q désigne une fraction rationnelle paire (i.e. telle que S(x) = S( - x).
Pour assurer la convergence de cette intégrale, nous supposerons que S n'a
pas de zéro réel et vérifie deg (Q) ~ deg (P) + 2. (Nous laissons au lecteur
le soin d'étudier le cas où S admettrait z = I pour pôle d'ordre ~ p.)
Nous savons qu'il existe une détermination du logarithme, que nous noterons
Log z, qui est continue, donc holomorphe, dans le demi-plan supérieur
lm z ~ 0, et qui se réduit à la détermination réelle pour z E Rt (cf.
Pro p. VIII. 1. 3). Cette détermination vérifie O ~ lm (Log z) ~ n ; et pour
z ER!, on a Log z = Log I z 1 + in.
Cela étant posons :
choisissons les nombres e > 0 et R > 0 de telle sorte que les pôles de S soient
tous contenus dans la couronne définie par e < 1 z 1 < R; et désignons par
z 1 , •.. , z, ceux de ces pôles qui sont dans le demi-plan supérieur lm z > O.
En appliquant le théorème des résidus au compact
K ,,R = {z E C I e ~ 1 z 1 ~ R et lm z ~ 0 }
394 Chapitre VIII
+ fCR)
.f (z) dz = 2 in I Res (.f,
k=1
zk)
lim
e➔ O
f Yc
f(z) dz = lim
R ➔ +oo
f CR
f (z) dz = 0.
I~ 00
.f(x) dx + {'° f(x) dx = I"" (Log x + in)P S(x) dx
Dans le cas général, la relation (2) détermine la suite (JP) par récurrence sur
l'entier p.
1
Exemple. En posant S(x) = ---
4 et p = 1 on obtient
I+x
2 f 00 Log
- - -4 dx
I+x
X
+ •
in
f 00 dx
1+x
4
0 0
VIII.14 Fonctions holomorphes. Calcul des résidus 395
in
2- [·1-e 2i - 1 2
n i1t/ 4 +3-ine 3 i"/ 4 ] = ----n
=- '
4 4 4 4j2
f 00
o
Log X d - n2
1 +x4 X=8~
et
JP = f0
00 P
(Log x) Q(x) dx,
P(x)
où ~ désigne une fraction rationnelle quelconque sans pôle réel positif, et telle
que deg (Q) ? deg (P) + 2.
Désignons par D le domaine plan constitué par le complémentaire du demi-
axe réel positif Ox (défini par Re z ? 0 et lm z = 0); et notons log z la déter-
mination du logarithme qui est définie dans D par les conditions
(3) lim log (x + iy) = Log x lim log (x + iy) = Log x + 2 in.
y-++O,x>O y-+-0,x>O
L'origine n'étant pas un pôle de P/Q, il est possible de choisir les nombres
e > 0 et R > 0 de manière que tous les pôles de P/Q soient dans la couronne
circulaire définie par e < 1 z 1 < R. De plus, puisque P/Q n'admet pas de
pôle réel positif, on peut choisir rx E JO, e[ de manière qu'aucun pôle de P/Q
n'appartienne au rectangle défini par I y 1 ,( rx et O ,( x ,( e.
Désignons alors par K(e, rx, R) le compact plan défini par les inégalités
e ,( 1 z 1 ,( R et (1 y 1 ? rx ou x ,( 0) (voir Fig. 10). Tous les pôles de P/Q
sont intérieurs à ce compact.
Posant f (z) = (log z)P ~~;~, on a, par application du théorème des résidus
au compact K(e, rx, R) :
(4) i aK(t,o,R)
f(z) dz = 2 in t
k- 1
Res(/, zk)
2 0(
X
-R
Figure 10.
Si cc tend vers zéro, e et R restant fixes, les relations (3) montrent que le pre-
mier membre de (4) tend vers :
+ f1,)
f (z) dz + fCRj
f (z) dz
limf
z➔O
f(z) dz = 0, lim
R ➔ +oo
J,CRj f (z) dz = 0
1,
{"° (Log x)P ~~:~ dx - L"° (Log x + 2 in)P ~i:~ dx = 2 in kt Res (f, zk).
p-1
r=O
L (p) (2 in)P-;.
À
l;. = - 2 in
k=l
L
q [ P(z)
Res (log z)P Q( ) , zk
Z
]
.
Vlll.14 Fonctions holomorphes. Calcul des résidus 397
Cette relation de récurrence permet de calculer Jp-! connaissant la, 1 1, ... , JP_ 2
(si p ?!: 2). Pour p = 1, elle se réduit à :
la = f 00 P(x)
a Q(x) dx =
q
k~l Res
[P(z)
Q(z) log z, zk
]
.
Pour p = 2, on obtient :
. J
- 4m 1 + 4 z
rc la = 2.1re k:-'l
~,
Res [P(z) 1 z
Q(z) og z, zk
]
P(x) 1 .
Exemple. En posant p = 1 et - - = - - -3 on obtient :
Q(x) 1+ X
- 2 ircJoo
a
~
1 + X
= 2 ire ±
k= 1
Res [ logz3, e<2k-1Ji,r/3]
1+Z
soit
f() = ~- P(z)
1
~-1 = e<a-l)logz,
z Q(z) .
398 Chapitre VIII
On a ici
lim f(x+iy)=x"-i P(x) et · ))- 2iira x"-l P(x)
(f( x+1y
lim -e Q(x) .
y-+ O,x> 0 Q(x) y-+ -0,x>0
I R Xa-1 P(x)
Q(x) dx +
f f(z) dz +
f e e2iira Xa-1 P(x)
Q(x) dx
e ~ R
+ fY,)
f (z) dz = 2 in t
k- 1
Res(/, zk)
limf f(z) dz = 0,
,-o 0
lim
R-+oo
f c~
f(z) dz = 0 ;
(1 - e 21 "")
. f0 oo x"-1 P(x)
Q(x) dx = 2 in k;l Res (f, zk) .
q
Exemple. On a :
(1 - e2iira)foo xa-1 dx
l+x
= 2inRes (z"-1
l+z'
- 1)
0
= 2 in eiir(a- l) = - 2 in ei,ra
d'où
f oo x"-1
--dx=--
o 1 + x
n
sin na
(0 < Re (a) < 1).
f ·z H z"-1 P(z)
. Q(z)
sur le bord du compact K,,R défini par c ,( 1 z 1 ,( R et lm z ? 0 (Fig. 7) ;
et à la limite on a :
(1 + ei"") 1 00
xa~(~(x) dx = 2 in ktl Res (f, zk)
CHAPITRE I
a) (x 3 - 1) y' + xy = x.
b) (1 - x 2 ) y' - xy = I. Montrer qu'il existe des solutions continues pour x = ± I.
(G.E.)
c) xy' + 2 y = ~- Montrer qu'il existe une solution définie sur R.
1+ X
(Ecole polytechnique.)
d) (x 2 - 1) y' - xy + 2x = O. Existe-t-il des courbes intégrales algébriques ?
fi+7 (Ecole polytechnique.)
dz = (eY + z) dx + z dy .
xy" + (x - 2) y' - 2 y = 0
6. Déterminer les solutions des équations suivantes dont l'intervalle de définition est
le plus grand possible (solutions maximales) :
] - COS X
y' + y(cotg x + 3 cotg 3 x) = . .
sm x sm 3 x[cos x
.
+ sm x -
I] ,
2 XY ' +JI=--
1
] + X'
2 x(x + 1) y' + (2 x + 1) y + 1 = 0
(Ecole polytechnique)
(pour la dernière équation, on cherchera les solutions développables en série entière).
7. Intégrer l'équation différentielle
(x 2 + l) y" - y' - x 2 y = 0
2 zz" - z' 2 - - 8- z 2 = l .
cos 2 x
(G.E.)
x 2 (Log x) y" +y = 0
sachant que l'équation homogène associée admet une solution particulière de la forme
y(x) = x".
15. a) Intégrer l'équation différentielle
(!) xy" - (x· + a) y' + y = 0,
a) Montrer que (1) admet une solution polynôme unique de degré n, soit Pn, dont le
aaj'~
Ï) 1 ~
terme de degré n est 2"(n 2 ; et montrer qu'on a P.(x) = 2" 11 ! dx" [(x 2 - l)"].
b) Montrer qu'on a, pour tout n ;;, 3
En déduire, à l'aide de b), que (2) admet une solution polynôme, et exprimer cette
solution à l'aide des polynômes Pk (0 ~ k ~ n). En déduire une expression de toutes
les solutions de (1) au moyen de fonctions usuelles.
Comparer le résultat avec celui qu'on obtiendrait en cherchant directement les séries
entières solutions de (1 ).
b) Soit <p la fonction x r-> Il Z.,Jx) 11 2 sur R. Montrer que <p est dérivable et qu'on a,
pour tout x ER :
En déduire qu'il existe des valeurs de À pour lesquelles lim Zix) = 0, et des valeurs
x--+ + oo
Chapitre I 403
de À. pour lesquelles lim 11 Z;.(x) Il + oo. Montrer que ces deux ensembles de valeurs
x ➔ +oo
19. On désigne par M.(K) l'espace vectoriel des matrices carrées à coefficients dans
le corps K = (R ou C), par J un intervalle de R, et par A : x f--+ A(x) une application
continue de J dans M.(K). Enfin on note I. la matrice-unité d'ordre n; et on considère
l'équation différentielle
(1) Y' = A(x) Y,
où l'inconnue Y est à valeurs dans M.(K).
a) Montrer que, pour chaque x 0 E J, l'équation (1) admet une solution unique Y véri-
fiant Y(x 0 ) = I •. Dans la suite, on désignera cette solution par x f--+ R(x, x 0 ).
b) Montrer que la solution de (1) qui vérifie Y(x 0 ) = C (CE M.(K)) est donnée par
Y(x) = R(x, x 0 ) C.
Montrer que la solution de (2) qui vérifie Y;(x 0 ) = h; (i = 1, 2, ... , n) est donnée par
(i.e. vérifie À(x) + A(x) = 0, avec À(x) = 1 A(x)); et on désigne par Y une solution de (l)
dont la valeur en un point x 0 de / est une matrice unitaire. Montrer que, pour tout x E /,
la matrice Y(x) est unitaire.
n/Q ~ b - a ~ n/w .
*4° a) Q désigne ici une fonction numérique continue sur R. On note y une solution
non nulle de l'équation y" + Q(x) y = O. Soient u et v (u < v) deux zéros consécutifs
de y. On suppose seulement que l'inégalité (l) est vraie pour x E [u, v].
Déduire du 3° qu'on a :
n/Q ~ v - u ~ n/w .
Chapitre I 405
Xn ~ 2 Log (nn/2).
y = Co + C1 X + ... + c. x• + •••
vérifiant formellement (1) et déterminer son rayon de convergence.
c) Pour quelles valeurs de À l'équation (1) admet-elle un polynôme comme solution
particulière ?
23. Déterminer une série entière dont la somme soit une solution de
24. Déterminer les solutions des équations différentielles suivantes qui soient déve-
loppables en série entière :
25. Déterminer les solutions des équations suivantes qui sont développables en série
entière; et en déduire, dans chaque cas, les autres solutions (à l'aide de quadratures si
nécessaire) :
a) Chercher les solutions développables en série entière. Montrer que l'une d'elles est
un polynôme, qu'on notera P.
406 Exercices
où Q est un polynôme.
(Ecole polytechnique.)
27. Soit a un réel non nul. On donne l'équation
Sachant que la fonction x f--+ u(x) = e•Arcsinx est une solution, trouver toutes les autres
solutions sur chaque intervalle]- oo, - l[, ]- l, l[, ]l, + oo[; y a-t-il des solutions
définies sur des intervalles plus grands ? ; des solutions développables en série entière ?
(Ecole polytechnique.)
28. On considère l'équation différentielle
(l + x 2) y" - xy' + my = 0.
a) Déterminer un polynôme P(x) tel que, si y est solution de (l), z = yP soit solution de
(2) x(x + l) z" - (2 x + l) z' +2z = 0;
et intégrer l'équation (2) (on cherchera ses solutions sous forme de série entière).
b) Montrer qu'il existe un changement de variable ramenant l'équation (1) à une équa-
tion d'Euler (cf.§ II. 7); et retrouver les résultats précédents.
30. Montrer que l'équation différentielle
, .
et d etermmer le d'eve1oppement 1·1m1te
. ' d' or d re 2 d e x -
y;(x) . .
( ) au v01smage d e l' ongme.
..
Yi X
Chapitre I 407
où (an) et (bn) désignent deux suites de nombres réels que l'on déterminera.
Déterminer les rayons de convergence des séries entières La,. x" et Lan b,. xn (on étu-
diera lim bn).
34. Développer en série entière les fonctions suivantes, en cherchant pour chacune
d'elles, une équation linéaire du second ordre homogène qu'elle vérifie.
a) f.(x) = (1 + x 2 )"12 cos (rx Arc tg x) (rx r/; N)
b) f(x) = (x + Jf+?i (p ER)
1 1
c) f (x) = tn + f', avec x = t +t (t ER!, n entier ;?: !) .
Tf(O) = 0.
LELONG-FERRAND et ARNAUDIÈS. - 4. Equations différenlielles. inlégra/es multiples 14
408 Exercices
b) Montrer que Tf admet une dérivée seconde continue sur JO, l] qui vérifie
sachant qu'elle admet une solution développable en série entière au voisinage de l'origine.
39. On considère l'équation différentielle
c) Déterminer À etµ de façon que y(x) =- 1- soit solution de (1) et intégrer complè-
x - a
tement l'équation dans ce cas.
d) Les nombres À, µ ayant les valeurs trouvées au c), déterminer toutes les solutions
de l'équation
où y 1 désigne la solution de (1) obtenue au b), et 1/1 une fonction développable en série
entière.
43. Déterminer toutes les solutions de l'équation différentielle
a) Montrer que pour v= 1/2, il existe une constante C0 (que l'on déterminera) telle que
b) Soit k un entier ), l ; montrer qu'il existe une constante Ck (que l'on calculera)
telle que, si v = k + 1/2, on ait
c) Dans chacun des cas a) et b) exprimer toutes les solutions de l'équation de Bessel
à l'aide de fonctions usuelles.
45. Soit u : (x, y, z) H u(x, y, z) une fonction de classe C 2 sur un ouvert U de R".
Passant en coordonnées semi-polaires, on pose
a) A quelle équation aux dérivées partielles (E) doit satisfaire la fonction f sur son
ensemble de définition pour que u soit harmonique sur U, i.e. vérifie
b) Les nombres h, k étant donnés, à quelle équation différentielle (F) doit satisfaire
la fonction cp(r) (définie sur un intervalle de R) pour que la fonction f définie par
CHAPITRE II
y" +y =-2-.
cos 3 x
(Ecole polytechnique.)
7. Les nombres a, b, IX, P étant donnés, déterminer les solutions de l'équation diffé-
rentielle
y" + ay' + by = 0
y" + y' + e - Zx y = 3 ch x + sh x .
(Ecole polytechnique.)
(1 + x 2 ) y" + xy' - ¼y = 0
x"=3x+4y, y"=-x-y
Intégrer les systèmes différentiels suivants : (x, y, z désignent des fonctions incon-
15.
nues de la variable t)
x'n = x. + cos t.
Chapitre II 413
22. A quelles conditions doivent satisfaire les zéros de son polynôme caractéristique
pour que l'équation différentielle
(a;= Cte)
ait toutes ses solutions bornées sur la demi-droite x > 0 [resp. x < O].
*23. Soit A = (a;) une matrice carrée d'ordre n à coefficients réels ou complexes.
a) Etablir la proposition suivante :
Pour que le système différentiel
n
O) y;= I aijyj
j= 1
n'admette que des solutions bornées sur tout R, il faut et il suffit que A soit diagonalisable
dans C" et n'admette que des valeurs propres de partie réelle nulle.
(On établira d'abord que la condition énoncée est suffisante. Pour montrer qu'elle
est nécessaire, on pourra utiliser la réduction de Jordan de A.)
b) Par comparaison avec l'exercice I. 5, en déduire une propriété des matrices anti-
symétriques à coefficients réels.
Etendre ces résultats aux matrices complexes A vérifiant 'A+A=O. (On peut retrouver
ces résultats par voie algébrique, cf. exercice suivant.)
414 Exercices
c) Quelles conditions doit vérifier A pour que les solutions de (1) soient bornées sur R+ ?
(On étudiera d'abord les valeurs propres de partie réelle non nulle, puis celles de partie
réelle nulle; et, pour ces dernières, on procédera comme dans a).)
Applications
1° On considère le système différentiel
n
(!) y;= L ll;j Yi (1 ..; i ..; n)
i=l
(i,j = 1, 2, ... , n) ;
et on munit C" de la structure hermitienne canonique. Montrer qu'il existe une base
orthonormale (ek) de C" et des constantes réelles 2 1 , ... , 2. telles que les fonctions vec-
torielles t 1-+ e ;,,.. êk forment un système fondamental de solutions vectorielles de (1).
En déduire la forme générale des solutions réelles de (1) lorsque les a;i sont des cons-
tantes réelles vérifiant au + ai; = 0 (i, j = 1, 2, ... , n).
2° On suppose toujours la matrice [aii] réelle et antisymétrique; on désigne par a
l'endomorphi~e de R" de matrice [a;i] dans la base canonique, et on munit R" de la
structure euclidienne canonique. Montrer qu'il existe une base orthonormale de R" dans
laquelle la matrice de a est de la forme
0 À1 0 ............. 0 0 À1 0 ........ 0
-À.1 0 -À.1 0
0
ou
0
0 0 Àp
0 ...................... 0 0 ........ 0 -Àp 0
selon que O est. ou non, une valeur propre de a ; et retrouver ainsi la forme des solutions
réelles de (1 ).
3° Les hypothèses restant celles du 2°, quelle est la forme générale des solutions du
Chapitre Il 415
système différentiel
n
(2) y;= Iaiiyi+bi
j= 1
et on dit qu'une solution y de (1) est« génératrice» si les fonctions y, y', ... , y<n- lJ forment
un système fondamental de solutions de (1 ).
a) Etablir la proposition suivante : pour qu'une solution y de (1) soit génératrice, il
faut et il suffit que y ne soit solution d'aucune équation différentielle à coefficients constants
d'ordre < n.
b) On désigne par À. 1 , À. 2 , ••. , À.P les racines distinctes de l'équation caractéristique
de (!), et par <X 1 , <X 2 , ••• , <XP leurs ordres de multiplicité respectifs. Montrer que les solu-
tions génératrices de (1) sont les fonctions de la forme
y(x) =
i
f P;(x)
=1
e-';x
On suppose que y vérifie ~.(x) = 0 et ~.- 1(x) =f O pour tout x E /. Montrer que y
vérifie une équation différentielle d'ordre n à coefficients constants, et ne vérifie aucune
équation différentielle à coefficients constants d'ordre < n.
*27. On pose
()_f'°
ux -
0
e-, sin (tx) d
✓
t
t, ()_f'°
VX-
o
e-, cos (tx) d
!+
vt
t.
Montrer que le système (u, v) est solution d'un système différentiel linéaire et homogène.
Intégrer ce système et en déduire les valeurs de u(x) et v(x).
2° On prend pour E l'espace R[X] des polynômes à coefficients réels, et pour u l'endo-
morphisme P H - P". Montrer que l'équation différentielle
où f est un polynôme donné, admet une solution g, et une seule, qui soit un polynôme ;
et expliciter cette solution g au moyen de f et de ses dérivées successives.
Montrer que, si le polynôme f est à coefficients entiers, il en est de même de g. Si, en
outre, le polynôme f (x) est divisible par .x", montrer que l'entier g(O) est divisible par n !
3° En utilisant la méthode de variation des constantes, montrer que toute solution
(polynomiale ou non) de l'équation (1) satisfait à
4° On suppose maintenant que f est un polynôme tel que f(n - x) = f(x); montrer
que l'unique solution polynomiale g de l'équation (1) satisfait à g(n - x) = g(x), et que
l'on a
5° On prend en particulier
f (x) = (x(n - x))".
Montrer que g(O) #- O.
Application. Montrer que n est irrationnel, en raisonnant par l'absurde : supposer
n = p/q (pet q entiers), en déduire que q", g(O) est un entier #- 0; utiliser la majoration (2)
n.
pour aboutir à une contradiction lorsque n tend vers l'infini.
(D'après un examen partiel, licence, Paris, 1966.)
CHAPITRE III
(X + 2 y) y' + y + 2 X = 0,
2. Intégrer l'équation
eY - 1
---y'
eY - 2 X
Conditions pour qu'il existe une courbe intégrale passant par deux points donnés du
plan.
(G.E.)
3. Intégrer les équations :
y' = (x + y)2' (x + y) y' = 1.
5. Ecrire une équation différentielle vérifiée par toutes les fonctions y(x) satisfaisant
à une relation de la forme
x2 = A sh 2 y 2 + B ch 2 y 2 (A, B = Ctes) .
6. Intégrer les équations différentielles
yy" + !2 y'2 y2
yy" + y'2 + 2 y2 = 0
y = xy'2 + y'3 .
(Cf. § 10.)
16. a) Soit y" + a(x) y' + b(x) y = 0 une équation linéaire du second ordre. Montrer
que le changement d'inconnue u = y'/y ramène son intégration à celle d'une équation
de Riccati.
b) Applications. Intégrer les équations de Riccati :
y' sh 2 x + y2 - 1 = 0.
a) Montrer que les solutions sont de la forme
(x) = sh x + À ch x
Y sh x - À ch x ·
Chapitre III 419
a) Pour quelles valeurs de k l'équation (!) admet-elle une solution singulière ? Dési-
gnant cette solution singulière par <p, intégrer l'équation (!) dans ce cas, en faisant le
changement d'inconnue défini par y = <p + z.
Quel est l'ordre de contact de la courbe intégrale singulière avec une courbe intégrale
non singulière en un de leurs points communs.
b) Déterminer tous les polynômes solutions de (!). Discuter leur nombre selon les
valeurs de k.
c) En prenant y' = z pour inconnue auxiliaire, montrer que l'intégration de (1) se
ramène à celle d'une équation homogène du premier ordre. Achever les calculs lorsque
k = 9 n ~ 1, avec n EN*; et montrer que, dans ce cas, les courbes intégrales de(!) sont
2
4n
unicursales.
d) Montrer que les courbes intégrales de (1) se déduisent de l'une d'entre elles par une
transformation simple du plan; et trouver un changement de variable qui ramène l'inté-
gration de(!) à celle d'une équation de Lagrange.
19. Soit t 0 un point de R, et E un e.v.n. On désigne par ff l'ensemble des applications
de la forme/:/ -+ E, où I désigne un intervalle de R contenant t 0 à son intérieur.
a) Désignant par f: I -+ E et g : J E deux éléments de ff, on pose f = g s'il
->
existe un sous-intervalle de In J, contenant t 0 à son intérieur, sur lequel/ et g coïncident.
Montrer qu'on obtient ainsi une relation d'équivalence sur ff.
b) On désigne par x' = f(t, x) une équation différentielle vérifiant les hypothèses du
théorème de Cauchy-Lipschitz III. 1 . 2. Montrer que les solutions locales de cette équation
qui vérifient x(t 0 ) = x 0 forment une classe d'équivalence (cette classe est appelée un
germe de solution au point t 0 ).
y y'
y' y"
(!) = o.
y{"+ 1)
a) Montrer qu'elle admet pour solutions toutes les fonctions complexes de la forme
p
(2) y(x) = I P;(x) el;x ,
i= 1
(On montrera que (1) admet pour solutions toutes les solutions d'équations linéaires
à coefficients constants d'ordre ~ n cf. exercice II. 25.)
b) Montrer que la solution y définie par (2) est singulière si on a
p
et dans chacun des cas déterminer l'intervalle maximal contenant l'origine sur lequel le
système considéré admette une solution.
22. Intégrer l'équation différentielle
en prenant y' = t pour paramètre ; étudier le comportement des solutions quand x tend
vers ± 1, et chercher la forme des courbes intégrales.
23. On considère l'équation différentielle y' = y 2 + x 2 (qu'on ne cherchera pas à
intégrer). Montrer que x + 1/y est une fonction décroissante; en déduire que y ne peut
être défini pour toutes les valeurs de x, et discuter la forme de la courbe intégrale pas-
sant par le point (x 0 , y 0 ) selon le signe de y 0 (chacune de ces courbes admet au moins une
asymptote parallèle à Oy ; et ces courbes sont deux à deux symétriques par rapport à
l'origine).
24. Déterminer les trajectoires du champ de vecteurs de R3 défini par ses compo-
santes X, Y, Z au point (x, y, z) dans chacun des cas suivants :
1° X=y/2, y= y2 + z, Z = xy;
2° X = y(z - x) , y= 1 + y2, Z=z-x;
3° X = yz(y 2 - z 2 ) , Y = zx(z 2 - x 2 ) , Z = xy(x 2 - y 2 ) ;
4° X = y + z + ax 2 , Y= Z +X+ ay 2 , Z = x +y+ az 2 .
(On cherchera le plus grand ouvert sur lequel le champ donné est régulier; on écrira
le système associé sous la forme
dx dy dz
X(x, y, z) Y(x, y, z) = Z(x, y, z) ;
Trajectoires orthogonales
26. Dans le plan euclidien, déterminer les trajectoires orthogonales des familles de
courbes suivantes (dépendant du paramètre réel À.) :
x2 + y2 - 2 À.X)! = 0 , x2 + y2 - À.2 Log ,1:'.
X
= 0.
a, b, R étant des fonctions numériques de classe et vérifiant R().) > 0 (cas d'une famille
de cercles).
Montrer que le changement d'inconnue tg t/2 = u ramène le problème à une équation
de Riccati (on précisera le domaine de validité de ce changement).
36. Utiliser cette méthode pour déterminer les trajectoires orthogonales des familles
suivantes de cercles de R 2 :
a) les cercles (x - À) 2 + y 2 = R2 (R = Cte);
b) les cercles déduits d'un cercle donné r par des homothéties arbitraires de centre 0
(dans le cas où O n'est pas le centre de I');
c) les cercles bitangents à la parabole d'équation y 2 - 2 px = 0;
d) les cercles centrés sur la parabole y 2 - 2 px = 0, et tangents à l'axe Oy.
Dans chacun de ces cas, on cherchera l'allure des courbes obtenues. Dans le cas a)
on montrera que ce sont des tractrices (cf. tome 3). Dans le cas d) on montrera que le
cercle surosculateur au sommet de la parabole est une trajectoire orthogonale particulière.
On en déduira une intégrale particulière, puis l'intégrale générale de l'équation de Riccati
obtenue. On montrera enfin que le problème d) se ramène au problème a) en effectuant
une inversion de pôle convenablement choisi.
37. Déterminer les trajectoires orthogonales de la famille de cycloïdes définies par
les paramétrisations
38. Soit <ff un espace affine euclidien orienté de dimension 3 ; et soit V le champ de
vecteurs défini par :
--+ ➔ ~ ➔
(VM E <ff) V(M) = a A AM + b
---->
b) Vérifier que le champ V engendre un groupe de déplacements de ,ff (voir exercice
suivant).
39. Soit ,ff un espace affine euclidien de dimension quelconque n ~ 2 ; et soit V un
champ de vecteurs localement lipschitzien sur <ff. Pour chaque point P de <ff, on note
t 1-> <p(t, P) la solution maximale de l'équation différentielle dd~ = V(M) qui vérifie
---->
M(O) =
P; et on dit que le champ V engendre un groupe d'isométries de ,ff si, pour chaque
valeur de t, l'application <p, : P 1-> <p(t, P) est une isométrie de <ff.
a) S'il en est ainsi. montrer que les applications <p, sont des déplacements de <ff.
b) Etablir la proposition : pour que le champ V engendre un groupe d'isométries,
il faut et il suffit qu'il soit équiprojectif, i.e. qu'il vérifie
----> ~ ----+
[V(Q) - v(P)].PQ = 0.
Applications géométriques
(Dans les exercices qui suivent, le plan euclidien est rapporté à un repère orthonor-
mal Oxy.)
40. Soit y un arc plan régulier de classe C 2 • La normale en M à y rencontre Ox en N.
Soit H la projection orthogonale de N sur la droite O M.
a) Déterminer y de manière que la longueur MH soit constante.
b) Soit P le point de la droite OM qui se projette orthogonalement en N sur MN, et
soit Q le point de la droite MN qui se projette orthogonalement en P sur OM. Déterminer y
de manière que, pour tout M, Q soit le centre de courbure de y en M (voir tome 3). (On
pourra introduire les coordonnées polaires r, e de Met poser <p = 1/r.)
41. Soit y un arc plan régulier de classe C 2 sans point d'inflexion. On désigne par (r, 0)
les coordonnées polaires d'un point M de y, et par R le rayon de courbure de y en M.
Déterminer y de manière que, pour tout point M de y, on ait : R 2 = k 2 r 2 (k étant une
constante). Montrer que, parmi les arcs obtenus, on trouve des spirales logarithmiques.
(Ecole polytechnique.)
42. Soit y un arc plan régulier sans point d'inflexion; et soit Mun point de y. On note H
la projection orthogonale de M sur Ox. La tangente à y en M rencontre Ox au point T;
la perpendiculaire en Tà MT rencontre MH en K. La perpendiculaire en K à TK rencontre
en C la normale en M à y.
Déterminer y de manière que, pour tout point M, le point C soit le centre de courbure
dey en M.
(Ecole polytechnique.)
43. Soit y un arc plan simple et régulier de classe C 1 tangent en O à Ox. Soit T le
point d'intersection avec Ox de la tangente en M à y, et soit G le centre de gravité de
l'arc OM. Déterminer y de manière que, pour tout point M, le point T soit la projection
orthogonale de G sur Ox.
(Ecole polytechnique.)
424 Exercices
44. Soit y un arc plan régulier de classe C 1 sans point d'inflexion. On désigne par J
le centre de courbure de y en M, et par H la projection orthogonale de O sur la tangente
en M à y. Les droites parallèles OH et IM étant orientées dans le même sens, déterminer y
de manière que, pour tout point M, on ait OH= ÀMI (}. = Cte). Cas particulier où
À1 = 1/64.
(Ecole polytechnique.)
45. Soit y un arc plan régulier contenu dans l'ouvert défini par x 1 + y 1 > a 1 (a > O
donné). A chaque point M de y on associe les points de contact P, Q des tangentes au
cercle x 1 + y 1 = a 1 , et on désigne par T le point de rencontre de la tangente en M à y
avec la droite PQ. Déterminer y de manière à avoir, pour tout point
M: TP = kTQ (k = Cte).
CHAPITRE IV
d) En déduire que, pour n ;::: 2, tout arc rectifiable de R" est 9P-négligeable.
2. Soit X une partie quarrable de R", telle que l'adhérence de X soit égale à l'adhérence
de son intérieur; et soit f une fonction numérique continue et positive sur X.
Montrer que l'intégrale de f sur X ne peut être nulle que si cette fonction est partout
nulle sur X.
3. Soit X une partie bornée de R" et f: X -> E une fonction vectorielle (E étant
complet). On suppose que, pour chaque e > 0, il existe une fonction numérique 0 : X -> R
et une fonction vectorielle <p : X -> E, toutes deux intégrables sur X, vérifiant
*4. On dit qu'une partie X de R" est négligeable au sens de Lebesgue, ou 2-négligeable,
si, pour tout e > 0, il existe un recouvrénfent (non nécessairement fini) de X par des pavés
ouverts dont la somme des mesures soit inférieure à e.
a) Montrer que tout ensemble el-négligeable est aussi 2-négligeable.
b) Montrer que toute partie compacte de R", qui est 2-négligeable, est aussi el-négli-
geable.
c) Montrer que tout ensemble dénombrable est 2-négligeable.
d) Montrer qu'il existe des ensembles dénombrables qui ne sont pas el-négligeables.
CHAPITRE V
Dans tous les exercices qui suivent où il sera question de distances, il sera sous-entendu
que l'espace R" considéré est muni de la norme euclidienne canonique.
Intégrales doubles
1 J82 2
(2) 2 p (0) d0 .
81
(Désignant par K le compact formé des points (r, 0) de R 2 vérifiant (1), on utilisera le fait
que L1 est l'image de K par l'application (r, 0) f--> (r cos 0, r sin 0) et on appliquera la
proposition V. 6 .1 ; on obtiendra ainsi une intégrale double sur K, qui se ramène à (2).)
Donner une interprétation intuitive de ce résultat en découpant L1 en « petits secteurs
angulaires ».
Applications
1. Calculer l'aire intérieure à la boucle (1) de strophoïde d'équation
(a > 0).
r
numérique continue sur R. Montrer qu'on a :
fI .f (x 2 + y2) dx dy = ½ 2
f [p 2 (0)] p 2 (0) d0 .
(1) Si C est une courbe ayant un seul point double, on appelle «boucle» le sous-arc de C dont
l'origine et l'extrémité sont confondues avec ce point double. D'autre part on dit, pour abréger,« l'aire
intérieure à une courbe C » pour désigner l'aire de l'ensemble plan limité par une courbe fermée C.
On dit aussi parfois« l'aire Iiliiitée par C ». Rappelons à ce propos que, dans le langage courant, le mot
«aire» désigne tantôt un ensemble plan, tantôt sa mesure (cf. la signalisation des autoroutes).
426 Exercices
ft J x1 + y1 + a1 dx dy '
3. Soit D le domaine plan défini par les inégalités x > 0, y > 0 et 0 < x 1 + y 1 < 1.
Calculer
fL xy Jx 1 + 4 y 1 dx dy.
(G.E.)
4. Soit L1 le compact plan défini par les inégalités x ~ 0, y ~ 0, x +y ,;;; 1. Calculer
l'intégrale
(G.E.)
If .,1
(x + y) 1 dx dy .
x1 + Y1 + 2
a) Calculer l'intégrale ff Q
(1
+
d2x dy
X )
2 et en déduire la valeur de
(J + y )
J = f0
x/4
Log 2 cos 0) d0 _
( 2
2 cos 2 0
*c) On pose
I = fi
0
Log t dt
1- (2
et K = f x/4
0
( .
2 cos 2 0
2
Log 2 sm 0) d0 _
M,(f) = --4
nr
ff D,
f (x, y) dx dy .
11. Calculer f: f: f:
12 12 12
sin (x + y + z) dx dy dz.
(Ecole polytechnique.)
428 Exercices
14. Soit k 1 , k 2 , ••• , k. des entiers positifs non nuls; et soit LI le compact de R" défini
par les inégalités x 1 ~ 0, x 2 ~ 0, ... , x. ~ 0, x 1 + x 2 + ··· + x. ,,;; 1. Calculer l'intégrale
(Ecole polytechnique.)
15. Calculer le volume du compact de R3 défini par les inégalités
y~ 0,
(G.E.)
(a > 0 donné).
(G.E.)
17. Déterminer un plan qui coupe une boule donnée en deux domaines dont l'un a
un volume double de l'autre.
(G.E.)
18. On donne une sphère S centrée sur l'axe Oz, et un paraboloïde de révolution P
d'équation x 2 + y 2 - 2 pz = O. On suppose que l'ensemble S n P se compose de deux
cercles distincts. Calculer le volume intérieur à Set extérieur à P. Vérifier que ce volume
est égal au volume d'une sphère tangente aux plans des deux cercles.
(G.E.)
(a > 0 donné).
Chapitre V 429
(On pourra faire le changement de variables défini par x = r cos 0 cos <p, y = r sin 0 cos <p,
z = r sin <p.)
23. Calculer le volume du morceau de tore décrit par le point de coordonnées
x = (a + r cos 0) cos <p , y = (a + r cos 0) sin <p , z = r cos 0
Aires de surfaces
24. Soit S la sphère de R3 d'équation x 2 + y 2 + z 2 = 1, et soit J; le cylindre de révo-
lution d'équation x 2 + y 2 - x = O. Calculer l'aire de la partie de S intérieure à J:.
25. Soit S la sphère de R3 d'équation x 2 + y2 + z 2 = a 2 • Calculer l'aire de la partie
de S intérieure au cylindre d'équation
x2 y2
a2 + b2 = (b < a) .
kOM
OM'=---
11 OM[[ 2
(l) fK
J(x) dx 1 .•• dx. = 1k [" f.
q,(K)
f[ <p(x)] ( .t
•- 1
xf)-• dx 1 ••• dx• .
ff s (x2
k2
+ y2 + 2 2)2
dA
·
(On utilisera la question b) de l'exercice précédent pour évaluer l'élément d'aire de S'.)
Application. Calculer l'aire de la surface d'équation
35. Soit f une fonction numérique de classe C 2 sur un ouvert U de R3, et soit
son laplacien. Le point P E U étant fixé, on choisit r assez petit pour que la boule fermée
B(P, r), de centre Pet de rayon r, soit contenue dans U; on désigne par S(P, r) la sphère
de centre Pet de rayon r, par dA son élément d'aire, et on pose :
M 1(P) = ~
4 n,
fJff B(P,r)
f (x, y, z) dx dy dz,
m'j-(P) 1-
= -4 nr 2 ffS(P,r)
f (M) dA .
Chapitre V 431
w.+ 1 = w. f +!
-1
(l - u 2 )"12 du .
n+l
(On considérera la boule de R•+ 1 définie par L xt , ; l, et on ramènera le calcul de sa
i=l
mesure à une intégrale simple, en notant que sa section par l'hyperplan x.+ 1 = u est une
boule de R" de rayon .jt=u2, si - l :::;; u ,,;; l .)
En déduire que l'on a, selon la parité den :
w. = I'(n/2 + 1) ·
*37. L'espace R" étant muni de la norme euclidienne canonique, on définit une fonc-
tion numérique <p sur R" en posant :
l
<p(x) = exp Il x 112 - l s1 Il x Il < l ; <p(x) = 0 si Il x 11 ~ l.
Montrer que <p est de classe C 00 (on utilisera l'exemple 6, p. 126 du tome 2 pour prouver
que <p est la composée de fonctions de classe C 00 ).
b) Pour tout x ER", on pose
l
i/J(x) = k <p(x) , avec k = f <p(x) dx ;
jR•
et, pour tout réel h > 0, on pose i/Jix) = h-• i/J(x/h).
432 Exercices
Soit alors f une fonction numérique continue à support compact dans R". Pour tout
h > 0, on définit une fonction fh par :
fh(x) = f R"
f (t) 1/Jh - t) dt
fh) = f Rn
.f (x - t) 1/Jh(t) dt ;
et montrer que pour chaque s > 0, il existe un nombre a > 0 tel que l'inégalité h ,;;; a
implique Il Nx) - f(x) Il ,;;; s pour tout x ER".
(On utilisera la continuité uniforme de f)
On a ainsi obtenu le résultat suivant : toute fonction numérique continue et à support
compact sur R" est la limite d'une suite uniformément convergente de fonctions de classe C 00 •
On établirait de même : toute fonction numérique continue sur un ouvert U de R" peut
être approchée uniformément, sur chaque compact K contenu dans U, par des fonctions de
classe C 00 •
Intégrales généralisées
38. Soit ,1 le domaine plan défini par l'inégalité y 2 ,;;; 2 x. Calculer l'intégrale
If ,1
dx dy
(x2 + y2 + 1)2 ·
39. Soit ,1 le « quart de plan » défini par les inégalités x ? 0, y ? O. Calculer l'inté-
grale
I = fL exp( - x 2 - 2 xy cos a - y 2 ) dx dy
où a désigne une constante réelle telle que O<a< n ( Réponse : I = 2 sfn a).
Etudier la convergence de I pour a = 0 et a = n; et déterminer sa valeur pour a = 0
au moyen du changement de variables défini paru = x, v = x + y.
40. Soit toujours ,1 l'ensemble plan défini par x ? 0 y ? 0; et soit n un entier ? 3.
Calculer l'intégrale
I" = ff ( + y: +
,1 X
2
y I)"
dx dy .
41. Soit toujours ,1 l'ensemble plan défini par x ;;,, 0, y ;;,, O. Calculer de deux manières
l'intégrale
ff ,1
e-xysinxdxdy
42. Soit L1 le triangle plan défini par les inégalités x > 0, y > 0, x + y < 1. Calculer
l'intégrale
ff .1
(
X
dxdy
,
+ J)- - y 2
, sac h an t que f 1
O
Log(]+ u)d u -_ n 2 .
U ]2
x2
a2 + y2 + z2
__b_2_ -
1= 0
(a > b > 0) ;
soit K le compact limité par E; et soit F l'un des foyers de l'ellipse d'équations
x2 y2
z = 0, -
a2
+ - -1=0.
b2
*44. Soit U un ouvert borné de R 2 . Pour chaque p E N*, on désigne par Kv l'ensemble
pavable formé par la réunion des pavés fermés contenus dans U et définis par des inégalités
de la forme
a) Montrer que la suite (Kv) est croissante (faire un schéma relatif au cas n = 2).
b) Pour chaque x EU montrer qu'il existe un entier p(x) et un pavé cubique ouvert Px
contenant x tels que, pour tout p > p(x), on ait Px c Kv.
c) Montrer que la suite (Kp) est une suite de compacts épuisant U (pour montrer que
chaque compact K est contenu dans Kv pour p assez grand, on pourra utiliser un recou-
vrement fini de K par des pavés PJ.
*45. Soit U un ouvert borné quelconque de R" ; et soit f une fonction numérique
continue et bornée sur U.
On désigne par (Kv) une suite de compacts quarrables épuisant U (l'exercice précédent
montrant l'existence d'une telle suite). Montrer que la suite croissante
*46. Soit U un ouvert quelconque de R". Pour chaque entier p E N*, on désigne par Uv
l'ensemble des points x = (x 1 , ... , xn) de U vérifiant I xi 1 :::; p pour tout i = 1, 2, ... , p ;
et on note Kv l'ensemble pavable formé par la réunion des pavés fermés, contenus dans Uv,
434 Exercices
Par extension des résultats de l'exercice 44, montrer que (Kp) est une suite croissante de
compacts épuisant U.
CHAPITRE VI
(Dans les exercices qui suivent, les espaces R 2 et R 3 seront implicitement supposés
munis, lorsque besoin est, de la structure euclidienne canonique.)
Intégrales curvilignes
1. Calculer
L y dx + z dy + x dz ,
x2 + y2 + z2 - 2 ay = 0, x2 + y2 - 2 by = 0, z > 0,
I = f C
(ex cos y + xy 2 ) dx - (e sin y + x 2 y) dy
--->
4. Dans R3 , soit V le champ de vecteurs dont les composantes au point M = (x, y, z)
sont : P = y + z, Q ~ z + x, R = x + y. .
Calculer le flux de V à travers (1) le huitième de sphère x 2 + y 2 + z 2 - 1 = 0, x ;;,, 0,
y;;,, 0, z;;,, o.
(1) Sauf mention contraire, les normales à une surface fermée (ou à un morceau de surface fermée)
seront toujours supposées dirigées vers !'extérieur du compact limité par cette surface.
Chapitre VI 435
et soit VIe champ de vecteurs défini sur R3 par V(M) = "oMill DMII- Exprimer par une
intégrale le flux du vecteur V sortant de S.
➔
6. Soit Sune nappe orientée de R3 et h = (et, {3, y) le vecteur unitaire normal orienté
à S.
a) Mettre
et J Lx dy A dz,
I(S) = ff s
(x dy - y dx) A dz
x2 + y2 + z2
11. a) Soit S une nappe conique quelconque de sommet O dans R3, et soit K une
partie quarrable quelconque de S. Montrer qu'on a :
et en déduire que S est une réunion de nappes coniques de sommet O (on se ramènera
au cas d'une équation de la forme z - cp(x, y) = 0 et on utilisera l'identité d'Euler;
cf. tome 2, Prop. VI. 2. 1).
12. Soit S un morceau de nappe de R3, limité par une courbe fermée y. Montrer qu'il
existe une forme ex = P dx + Q dy + R dz, indépendante de S, telle que l'on ait :
Jt x 2 dy A dz + y 2 dz A dx - (2 z + a) (x + y) dx A dy = { P dx + Q dy + R dz.
ydx
et soit ex = 2 2•
X +y
a) Calculer I(r) = j ex.
JL
Yr
15.Soit H un compact pll!,n simple, et soit <p une application de classe C 1 de H dans R 2 .
On suppose qu'il existe un compact plan simple K dont le bord orienté iJK soit l'image
de iJH par cp. Montrer que l'aire de K est égale à fL J .,,(x, y) dx dy, où J,,, désigne le
jacobien de cp.
(L'application <p n'est pas supposée injective et J,,, ne garde pas nécessairement un signe
constant. Désignant par P, Q les composantes de cp, on utilisera le fait que l'aire de K est
égale à fôH
P dQ, et on utilisera la formule de Riemann-Green.)
16. Soit U l'ouvert de R3 défini par xyz # O. Sur U on donne la forme différentielle
ro = dx + dy + dz .
yz zx xy
Chercher une fonction f de classe C 1 sur U telle que la forme fw soit fermée.
17. Sur R3 on donne la forme différentielle
Déterminer une fonction numérique f de classe C 1 sur R* telle que la forme cp= f(y-z)w
soit fermée ; et déterminer les primitives locales de cp.
18. Déterminer les primitives locales de la forme
ro = (x 2 + y 2 - a 2) dx - 2 axy dy (a = Cte).
Chercher une fonction numérique f, ne dépendant que de la variable x, telle que la forme
<p = fw soit fermée ; et déterminer les primitives locales de <p.
20. Soit f une fonction numérique de classe C I sur R telle que f (1) = 1.
a) Déterminer f de manière que la forme
ro =x dy A dz - yf(y) dx A dz - 2 zf (y) dx A dy
x2 + y2 + z2 = 1' z ~ J2/2.
21. On désigne par/ un intervalle de R, par U un ouvert de R 2 , et par
ro = P dx + Q dy + R dz
(1) Le calcul extérieur et la théorie des formes différentielles donnent lieu à de nombreux exercices
d'application. Ces questions ne figurant pas explicitement au programme, nous n'en donnons ici
qu'un très petit nombre. On en trouvera dans [8] et [10].
438 Exercices
)'2
A quelle condition doit satisfalre A pour qu'il existe un nombre }, > 0 vérifiant
f * w = ). dy A d.:- ?
a) A quelle relation doivent satisfaire ces coefficients pour que l'on ait w A w =0?
(Réponse : a 12 a 34 + a 23 a 14 + a 31 a 24 = O.)
4
b) Cette condition étant réalisée, on pose IX = I au dx;, Montrer qu'il existe une
i=l
forme f3 de degré un telle que w = IX A /J (on pourra utiliser un changement de base).
c) En déduire la proposition suivante : pour que w soit le produit de deux formes de
degré un, il faut et il suffit que w A w = O.
29. Dans R4 déterminer toutes les formes de degré 2 à coefficients constants antisy-
métriques
4 4
w = L L aii <lx;
j= 1 i= 1
A dxi
montrer qu'on aboutit à une contradiction. (On pourra commencer par les cas n = 2,
n = 3 ; et on verra ensuite comment, pour n quelconque, Ise transforme en une intégrale
étendue à B.)
LELONG-FERRAND et ARNAUDIÈS. - 4. Equations différentielles. Intégrales multiples 15
440 Exercices
(l'existence de h résultant de l'exercice V. 37, par régularisation de g). Montrer que l'on
a h(B) c B et que h n'a pas de point fixe.
(L'exercice précédent montre alors que l'on aboutit à une contradiction.) On a ainsi
établi : toute application continue de B dans B a au moins un point fixe.
Pour n = 1, ce résultat découle de considérations élémentaires (cf. tome 2, exercice II .12).
CHAPITRE VII
Dans tous les exercices qui suivent, l'espace R" sera implicitement supposé muni de la
structure euclidienne canonique.
1.Déterminer les centres d'inertie des systèmes matériels suivants de R 2 , supposés
homogènes:
a) le compact limité par la boucle de lemniscate définie en coordonnées polaires par
- n/4 ~ 0 ~ n/4 ,
7. Soient a et R des réels tels que O < R < a. Déterminer l'opérateur d'inertie au
point O du tore plein décrit par le' point x = (a + r cos 0) cos <p, y = (a + r cos 0) sin <p,
z = r sin 0 (0 ~ r ~ R, 0 ~ 0 ~ 2 n, 0 ~ <p ~ 2 n).
8. Soit S le système homogène de R 3 constitué par l'intérieur d'un tétraèdre régulier T.
Calculer le moment d'inertie de S par rapport à une arête de T.
9. Soit S le système matériel homogène défini par les inégalités
x2 + y2 - 2 ax ~ 0 , x2 + y2 - k2 z2 ~ 0 .
y~ 0, jz(x + y) 3 - 3z < 0.
y(a 2 - z 2) - 2 axz ~ 0, 1z 1 ~ h.
12. Soit S le système matériel de R 3 formé par la réunion a) d'un disque plein homo-
gène D, de rayon R et de masse M; b) d'une barre homogène B de longueur 2 L, portée
par l'axe de D, dont l'une des extrémités est le centre de D, et de masse M (faire la figure).
442 Exercices
CHAPITRE VIII
1. Soient f, g deux fonctions holomorphes sur un même domaine plan ayant même
partie réelle P. Montrer que leur différence se réduit à une constante.
4. Soit a E C, tel que I a 1 < 1. Montrer que le disque-unité I z 1 ,,;; 1 est l'ensemble
des points z satisfaisant à I t ~ 2; l ,s; 1. En déduire que l'application z H t~ 2;
5. Montrer que le demi-plan droit x ;,,, 0 est l'ensemble des points z satisfaisant à
z - l 1 ,s; 1.
z+l E n d'd . que l' app 1·1cat10n
e mre . z H zz -+ 1l represente
' ,. '
colllormement ce
1
- 1+ z
œ < Arg 1 - z < /1 (- n < œ< fJ < n) ?
Chapitre VIII 443
1 - Z = ( ~ )2
l+Z l+z
Montrer que f représente conformément le disque I z 1 < 1 sur le plan privé des demi-
droites x ~ 1 et x ,:;; - 1 de l'axe réel.
c) Soit de même g l'application qui, à chaque z e C, fait correspondre Z défini par
1- Z =
l+Z
i(~)
l+z
2
Montrer queg représente conformément le demi-disque (1 z 1< 1, y>0) surie disque I z 1< 1.
8. Soit (x, y) [P(x, y), Q(x, y)] l'application de R2 dans R2 associée à une fonc-
H
tion holomorphe f = P + iQ.
1° Montrer que son jacobien au point z = x + iy est égal à j f'(z) j2 •
2° On suppose que/ réalise une bijection du domaine D sur un domaine LI (/'(z) étant
continue dans D). Montrer que l'aire A de LI est égale à
A =; l'"
1
l
I-8D
f (z) f'(z) dz
*11. Soit f(z) = P(x, y) + iQ(x, y) une fonction de la variable complexez = x + iy,
holomorphe dans un voisinage du point z 0 = x 0 + iy 0 , telle que f'(z 0 ) =I O.
a) Montrer que la relation P(x, y) = P(x 0 , y 0 ) détermine un arc régulier A passant
par le point (x 0 , y 0 ).
b) Exprimer la courbure p de A au point (x 0 , y 0 ) au moyen des nombres <X = f'(z 0 ),
p = f"(z 0 ), et de leurs imaginaires conjugués; et montrer que p s'exprime au moyen des
nombres 1 <XI et Re (œ 2 //J).
444 Exercices
c) Quelles sont les fonctions f telles que les arcs d'équation f (x, y) = Cte soient des
segments de droite ?
12. Montrer que les seuls polynômes homogènes de degré n à deux variables x, y,
qui soient des fonctions harmoniques de (x, y), sont de la forme :
16. On désigne par D le domaine plan défini par I x 1 < n/2 et on pose f(z) = cos z.
Montrer que f(D) est le demi-plan x > 0 (on partira de la formule
I
/ :z 1--+ ch z + cos z ·
(On pourra se ramener à une équation de la forme cos z = cos (À.z + µ), en désignant
par À., µ des constantes convenables) ; et montrer que ces pôles sont simples.
b) Déterminer le rayon de convergence de la série entière représentant f au voisinage
de l'origine.
z
z 1--+ sinz + shz' z 1--+ sinz - shz' z 1--+ ch z - cos z
19. Soit C l'arc orienté (ellipse) défini par x = a cos t, y = b sin t (0 :s;; t ,s;; 2 n).
Chapitre VIII 445
f 2n ~--=---_d_t~2 - =2 -
J0
a2 cos 2 t+b sin t.
quelles relations obtient-on en séparant dans (1) les parties réelle et imaginaire ?
22. Soit KR le compact plan défini par les inégalités I z 1 ,s: R, 0 ,,; Arg z ,,; n/4.
En intégrant la fonction z H exp( - z 2 ) sur 8KR, et en faisant tendre R vers + oo, montrer
qu'on obtient la valeur des intégrales, dites de Fresnel
et
(On prendra garde que le lemme de Jordan ne s'applique pas ici, et on cherchera une
majoration convenable de exp(- z 2 ) sur l'arc défini par I z 1 = R et O ,s: Arg z ,,; n/4.
23. a) Le nombre réel a > 0 étant fixé, on désigne par KR le compact plan défini
par les inégalités x ,S: R et O ,S: y ,,; a. En intégrant la fonction z H e-• 2 sur le bord
I 1
de KR, et en faisant tendre R vers + oo, montrer qu'on obtient la valeur de l'intégrale
b) Par une dérivation sous le signe f, que l'on justifiera, en déduire la valeur des intégrales
(p EN)
(On intégrera la fonction z H zs-l e-• sur le bord du compact plan défini par I z 1 ,;;; R
et - n/2 ,;;; Arg z ,;;; 0, puis on fera tendre R vers + co.)
25. Soit f une fonction holomorphe sur un voisinage de a, et admettant a pour zéro
simple.
Exprimer le résidu de [/ (z)J- 2 au point a au moyen de f'(a) et de f"(a).
Application. Déterminer les résidus de (z 3 + 1)- 2 et (z 4 + 1)- 2 en leurs divers pôles.
z"(z 2 - !)
I
et _!_
z"
(~)2z - 1
f Zn
0
• 0
smn de
sin 0
et
f2n sin
J
O
2 (n0 /2) de
sin 2 (0/2) ·
27. Quels sont les résidus de la fonction - 2- 1- . relatifs aux pôles situés dans le demi-
z + 1
28.
,
M emes . 1 . 2 in
quest10ns pour - 3- - . , avec J = exp-3-, et
f
+ 00
dx
x3 + J..
z +J -~
J b _
(a, ) -
f -
+ <X)
00
(x2 +
dx
a2) (x2 + b2) ,
l( a) = f-
+oo
<X)
(x2
dx
+a)
2 2 ,
l= J-
+oo
00
x3
dx
+ ia 3
J= J -
+oo
00
X
x 3 + ia 3
dx
(a > 0) ;
31. Calculer, par la méthode des résidus, les intégrales suivantes (où a désigne un
réel > 0).
f 00
o (1 +
x 2 dx
x4) (a2 + x2)
f 0
00 x 2 dx
(x2 + a2)3
J 0
00
cos ax dx
1 + x4
f 0
00 x sin x dx
a2 + x2
J ~--~dx
x sin x
00
(a2 + x2)2
o
3
J oo
,0
(a2
COS X
+
d
x2)2 x
J -
+oo
00
x2 +
e
iax
x +I
d
x
J 0
oo cos 2 X d
a2 + x2 x.
32. Discuter, selon les valeurs du nombre réel m, et du nombre complexe (non réel)
z0 = x 0 + iy 0 , la valeur de l'intégrale
I + OO
- oo X -
eimx
---dx
Zo
(m =fa 0) .
I n
0
1 - r COS X
- - - - - - - cos mx dx
1 + r 2 - 2 r COS X
(m EN, r;?, 0).
I 0
ln
cos nx d
ch a+ cos x x
par la méthode des résidus. Retrouver la valeur de cette intégrale en cherchant directement
1
le développement en série trigonométrique de la fonction x f---> h . (On posera
c a+cos x
z = eix et on se ramènera au développement en série entière de fractions rationnelles.)
*35. Soit KR le compact plan défini par les inégalités I x 1 ,s; n, 0 ,s; y ,s; R. Déter-
miner la limite, quand R tend vers + oo, de l'intégrale :
I 3KR
z _. dz,
a - e iz
448 Exercices
/1( )
a =
f 0
n
I + a2 -
X sin X d
2 a cos x x '
/(a, m) = f 00 cos mx
o -(x_2_+_l_)_(_x_2_+_a-2) dx et f oo
smmx
•
f 0
00
x 2 - a 2 sin x
~-~--dx
x 2 + a2 x
et f
00
0
J - COS X d
x2(x2 + a2) x
(a·réel > 0) .
I -
" -
f+n
-n
ei•• dt
I - sin ex cos t '
Montrer que f. admet l'origine pour seule singularité véritable, et calculer, par la
méthode des résidus, les intégrales L f.(z) dz, où C désigne la circonférence I z 1 = I
parcourue dans le sens direct. En déduire la valeur des intégrales
b = -
" n
J f +n
sinnxtg~dx
2 '
-n
puis, par une intégration par parties, calculer les coefficients de Fourier de la fonction
paire (non bornée) Log (cos x/2).
Chapitre VIII 449
f 0
00 sin mx dx
sh x
(m réel > 0).
(On pourra intégrer la fonction z f---> ehimz sur le bord du compact défini par I x 1 ,c;; R,
s z
0 ,c;; y ,c;; n, 1 z 1 ~ e et I in - z 1 ~ e, puis faire tendre e vers zéro et R vers + co.)
41. Les nombres m > 0 et q E N* sont donnés. Pour chaque réel r > 0, on désigne
par y, le demi-cercle décrit par le point z = r ei 9 lorsque 0 varie de O à n, et on pose
I(r) =
eimz
--;_;i'"dz. fYr
I(r) = , 1 -q L a. r".
,i=O
I(r) = Jr
oc, eimx + (- l)q e-imx
---'---'--- dx .
~
f oo
0
sin 2 X d
X
2 x, J
oo
0
sin 3
- -3
X
X
-dx.
_
(Maîtrise, Paris.)
42. Calculer les intégrales
f 0
00 1 - cos x dx
x2 et f 00
0
sin 3 x - 3 sin x d
X
3 X,
.
f 0
oo sin2 x dx
x2 et f 0
00 sin 3
X
3
X d
x.
IP = foo
0
~dx
chx
2p
et JP = f0C:2
oo 2p
X dx .
*45. On désigne par K(e, R) le compact plan défini par les inégalités I x 1 ~ R,
itz
0 ~ y ~ n, 1 z 1 ~ e, 1 z - in 1 ~ e (O < e < n < R). En intégrant la fonction z .!._h 1-+
s z
sur aK(e, R), puis en faisant tendre e vers Oet R vers + oo, montrer qu'on obtient la valeur
de
f sin tx d _ :: th nt
00
0
shx x-2 2·
0
--dx
sh x
{p EN).
46. a) Pour chaque n N*, on désigne par K. le compact plan (carré) défini par les
E
inégalités I x 1 ~ n+ 1/2, 1 y 1 ~ n+ l/2. Montrer que pour tout z E aK., on a I sin nz 1 ~ l.
(On utilisera la relation I sin (u + iv) 12 = sin 2 u + sh 2 v.) En déduire que
hm .i
n ➔ oo oKn
(l- - -l -) -.--=0
Z
dz
Z - W Slnnz
l
z 1-+ - . - - et ZI-+( z
z sm nz - x ) sm
. nz
~ = ! + f (- l)"~.
sm nz z .f-1 z2 - n2
*47. Par une méthode analogue à celle de l'exercice précédent, montrer qu'on a
_n__ !+ f ~ n2 + oo l
tg nz - z •~ 1 z 2 - n2 ' sin 2 nz = •=~ 00 (z - n)2 ·
Chapitre V/Il 451
et vérifier que /(a) tend vers J quand a (réel) tend vers zéro. (On intégrera e 2 -
z
2iz
+a
!et e 2iz
z
;
le long de contours convenables.) Pouvait-on le prévoir a priori ?
49. Calculer les intégrales
foo
o x3
Log
+
X
1
dx
,
f
oo
0
Log2
(X2 +
X
J)2
d
X,
fo
oo Log X d
(I + x)3 x, f 0
oo Log2
(1
X
+ x)2
d
X.
Bibliographie
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variables complexes. Hermann.
[2] H. CARTAN, Formes différentielles. Hermann, 1967.
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[5] J. DIEUDONNÉ, Eléments d'analyse, Gauthier-Villars.
[6] J. DIXMIER, Cours de Mathématiques, 1. Intégration. C.D.U., Paris.
[7] S. LANG, Analysis, tome 1. Addison-Wesley, New York.
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[9] J. LELONG, Equations différentielles. C.D.U., Paris.
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Index Alphabétique
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Code 002606
ISBN 2 04 002606 1 E D I T E U t