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Ecole Supérieur de Technologie - Casablanca AU : 2020/2021

Département Génie Informatique

TD N°4 : Espaces Euclidiens et Applications linéaires

Exercice 1 – (Inégalité de Cauchy-Schwarz)


Soient u et v deux vecteur de ℝ𝑛 alors on a : |𝑢 ∙ 𝑣| ≤ ‖𝑢‖‖𝑣‖
Montrer que pour tout (𝑢1 , 𝑢2 , … , 𝑢𝑛 ), (𝑣1 , 𝑣2 , … , 𝑣𝑛 ) ∈ ℝ𝑛 ). Alors :
1⁄ 1⁄
𝑛 𝑛 2 𝑛 2
∑|𝑢𝑘 𝑣𝑘 | ≤ (∑|𝑢𝑘 |2 ) (∑|𝑣𝑘 |2 )
𝑘=1 𝑘=1 𝑘=1
(Indication : considérer le polynôme 𝑃(𝜆) = ∑𝑛𝑘=1 (|𝑢𝑘 | + 𝜆|𝑣𝑘 |)2 )
On considère :
𝑃(𝜆) = ∑𝑛𝑘=1 (|𝑢𝑘 | + 𝜆|𝑣𝑘 |)2 = = ∑𝑛𝑘=1|𝑢𝑘 |2 + 2𝜆 ∑𝑛𝑘=1|𝑢𝑘 ||𝑣𝑘 | + 𝜆2 ∑𝑛𝑘=1|𝑣𝑘 |2
𝑃 est donc un polynôme en 𝜆, de degré inférieur ou égal à 2, toujours positif ou nul. Son
discriminant réduit est donc négatif ou nul, ce qui donne l'inégalité recherchée.
𝑛 2 𝑛 𝑛

∆ = (∑|𝑢𝑘 ||𝑣𝑘 |) − ∑|𝑣𝑘 |2 ∑|𝑢𝑘 |2 ≤ 0


𝑘=1 𝑘=1 𝑘=1
𝑛 2 𝑛 𝑛

(∑|𝑢𝑘 ||𝑣𝑘 |) ≤ ∑|𝑣𝑘 |2 ∑|𝑢𝑘 |2


𝑘=1 𝑘=1 𝑘=1

Exercice 2 – Dire si les applications suivantes sont des applications linéaires :


1. 𝑓: ℝ2 → ℝ3 , (𝑥, 𝑦) ↦ (𝑥 + 𝑦, 𝑥 − 2𝑦, 0) ;
Tout d’abord on a : 𝑓(0,0) = (0,0,0) , soient 𝑢 = (𝑥, 𝑦) et 𝑣 = (𝑧, 𝑡) et 𝛼 ∈ ℝ
Calculons 𝑓(𝑢 + 𝑣) et (𝛼𝑢) ,
Après calcul on aura 𝑓(𝑢 + 𝑣) = 𝑓(𝑢) + 𝑓(𝑣) et 𝑓(𝛼𝑢) = 𝛼 𝑓(𝑢)
Par suite, f est une application linéaire.
2. 𝑓: ℝ2 → ℝ3 , (𝑥, 𝑦) ↦ (𝑥 + 𝑦, 𝑥 − 2𝑦, 1) ;
On a 𝑓(0,0) ≠ (0,0,0) , alors f n’est pas une application linéaire
3. 𝑓: ℝ2 → ℝ, (𝑥, 𝑦) ↦ 𝑥 2 − 𝑦 2 ;
𝑢 = (1,0) et 𝑣 = (−1,0) ; 𝑢 + 𝑣 = (0,0)
𝑓(𝑢 + 𝑣) = 𝑓(0,0)= 0 ≠ 𝑓(𝑢) + 𝑓(𝑣)= 1+1=2, alors f n’est pas une application
linéaire
4. 𝑓: ℝ[𝑋] → ℝ2 , 𝑃 ↦ (𝑃(0), 𝑃′(1))
Soient 𝑃, 𝑄 ∈ ℝ[𝑋] et 𝛼 ∈ ℝ et Calculons 𝑓(𝑃 + 𝑄) et 𝑓(𝛼𝑃)
𝑓(𝑃 + 𝑄) = ((𝑃 + 𝑄)(0), (𝑃 + 𝑄)′ (1)) = (𝑃(0) + 𝑄(0), 𝑃′ (1) + 𝑄′(1))
= (𝑃(0), 𝑃′ (1)) + (𝑄(0), 𝑄′(1))
= 𝑓(𝑃) + 𝑓(𝑄)
De même 𝑓(𝛼𝑃) = 𝛼𝑓(𝑃)
Par suite f est une application linéaire

Exercice 3 –
Soit 𝑓: ℝ2 → ℝ3 l'application linéaire définie par : 𝑓(𝑥, 𝑦) = (𝑥 + 𝑦, 𝑥 − 𝑦, 𝑥 + 𝑦) et
soient 𝐾𝑒𝑟(𝑓) = {(𝑥, 𝑦) ∈ ℝ2 ; 𝑓(𝑥, 𝑦) = (0,0,0) } et 𝐼𝑚(𝑓) = {(𝑢, 𝑣, 𝑤) ∈ ℝ3 ; ∃ (𝑥, 𝑦) ∈
ℝ2 , 𝑓(𝑥, 𝑦) = (𝑢, 𝑣, 𝑤)
Déterminer 𝐾𝑒𝑟(𝑓) et 𝐼𝑚(𝑓). 𝑓 est-elle injective ? Surjective ?

Commençons par déterminer le noyau de f.


(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐾𝑒𝑟(𝑓) si et seulement si 𝑓(𝑥, 𝑦) = (0,0,0)
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𝑥+𝑦 =0
𝑥+𝑦 =0
si et seulement si {𝑥 − 𝑦 = 0 ⟺ {
2𝑥 = 0
𝑥+𝑦 =0
On en déduit que 𝐾𝑒𝑟(𝑓) = {(0,0)} et par suite f est injective.
Déterminons maintenant l'image de f.
Un vecteur (𝑢, 𝑣, 𝑤) ∈ 𝐼𝑚(𝑓) si et seulement si ∃(𝑥, 𝑦) ∈ ℝ2 / 𝑓(𝑥, 𝑦) = (𝑢, 𝑣, 𝑤)
𝑢+𝑣
𝑢 =𝑥+𝑦 𝑥= 2
⟺ ∃(𝑥, 𝑦) ∈ ℝ2 , { 𝑣 = 𝑥 − 𝑦 ⟺ ∃(𝑥, 𝑦) ∈ ℝ2 , { 𝑦 = 𝑢−𝑣 (Apres calcul)
𝑤 =𝑥+𝑦 2
𝑤−𝑢 =0

On en déduit que : 𝐼𝑚(𝑓) = {(𝑢, 𝑣, 𝑤) ∈ ℝ3 ; 𝑢 = 𝑤}


(𝑢, 𝑣, 𝑤) Avec w ≠ 𝑢 n’appartient pas à Im(f) (exemple (1, 1,0)) donc f n’est pas surjective

Base de l’Im(f) :
b1 = (0,1,0) ∈ 𝐼𝑚(𝑓) et b2 = (1,0,1) ∈ 𝐼𝑚(𝑓) et se sont linéairement indépendantes donc
(b1, b2) est une base de Im(f)

(u,v,w) ∈ 𝐼𝑚(𝑓)  u=w ; alors (u,v,w) = (u,v,u)= v b1+ u b2 ; donc (b1, b2) est une famille
génératrice de l’ Im(f)
𝛼 b1+ 𝛽 b2 =(0,0,0) (𝛽, 𝛼, 𝛽 ) = (0,0,0)  𝛼 = 𝛽 = 0 , donc (b1, b2) est une famille libre

Exercice 4 -
1. On considère l'application linéaire 𝑓: ℝ3 → ℝ3 , (𝑥, 𝑦, 𝑧) ↦ (2𝑥 − 2𝑧, 𝑦, 𝑥 − 𝑧)
𝑓 est-elle une symétrie ? Une projection ? Déterminer une base de ses éléments caractéristiques.

𝑓𝑜𝑓(𝑥, 𝑦, 𝑧) = 𝑓(2𝑥 − 2𝑧, 𝑦, 𝑥 − 𝑧) = (2(2𝑥 − 2𝑧) − 2(𝑥 − 𝑧), 𝑦, 2𝑥 − 2𝑧 − (𝑥 − 𝑧))


= (2𝑥 − 2𝑧, 𝑦, 𝑥 − 𝑧) = 𝑓(𝑥, 𝑦, 𝑧)
𝑓 est une projection sur 𝐼𝑚(𝑓) parallèlement à 𝐾𝑒𝑟(𝑓)
2𝑥 − 2𝑧 = 0 𝑥=𝑧 𝑥=𝑡
𝑓(𝑥, 𝑦, 𝑧) = (0,0,0) ⟺ { 𝑦 = 0 ⟺ { 𝑦 = 0 ⟺ {𝑦 = 0 , 𝑡 ∈ ℝ
𝑥−𝑧 =0 𝑧=𝑡
Une base de 𝐾𝑒𝑟(𝑓) est donnée, par exemple, par le vecteur (1,0,1)
Déterminons ensuite une base de Im(f). On sait que (f(e1), f(e2), f(e3) ) est une famille
géneratrice de Im(f). Ce n’est pas une base puisque f(e3)=- f(e1) ; alors on pose :
f(e1) =b1 et f(e2) =b2 ; et par suite (b1, b2) est une base de Im(f) (ca d. elle est génératrice et
libre)

2. Soit 𝑓: ℝ3 → ℝ3 l'application linéaire définie par :


𝑓(𝑥, 𝑦, 𝑧) = (−𝑥 − 2𝑦, −2𝑥 − 𝑦, 2𝑥 + 2𝑦 + 𝑧).
Démontrer que 𝑓 est une affinité dont on précisera les éléments caractéristiques.

Cherchons les valeurs 𝛼 / 𝑓(𝑥, 𝑦, 𝑧) = 𝛼(𝑥, 𝑦, 𝑧)


−𝑥 − 2𝑦 = 𝛼𝑥 (−1 − 𝛼)𝑥 − 2𝑦 = 0
𝑓(𝑥, 𝑦, 𝑧) = 𝛼(𝑥, 𝑦, 𝑧) ⟺ { −2𝑥 − 𝑦 = 𝛼𝑦 ⟺ { −2𝑥 + (−1 − 𝛼)𝑦 = 0
2𝑥 + 2𝑦 + 𝑧 = 𝛼𝑧 2𝑥 + 2𝑦 + (1 − 𝛼)𝑧 = 0
Si 𝛼 = 1, alors le système se réduit à une seule équation x+y=0 ,
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On a donc, 𝐾𝑒𝑟(𝑓 − 𝐼𝑑) = {(𝑥, 𝑦, 𝑧); 𝑥 + 𝑦 = 0} est un sous espace vectoriel de dimension
2. d1=(0,0,1) ; d2= (1,-1,0) est une base de 𝐾𝑒𝑟(𝑓 − 𝐼𝑑)
Supposons maintenant que 𝛼 ≠ 1, les deux premières équations vont donner x=y=0 sauf si
es deux équations sont proportionnelles, c'est-à-dire sauf si (−1 − 𝛼)2 − 4 = 0 (ici, on
prend 𝑥 = −1 − 𝛼 𝑒𝑡 𝑦 = 2 ou vice-versa). Cette équation donne 𝛼 = 1 (cas déjà traité)
et 𝛼 = −3. Donc si 𝛼 = −3, le système devient :
𝑥−𝑦 =0 𝑥=𝑦 𝑥=𝑡
{ 𝑥−𝑦 =0 ⟺ { ⟺ { 𝑦 = 𝑡 , 𝑡 ∈ ℝ (Une droite du vecteur directeur (1, 1,-1))
𝑥 + 𝑦 + 2𝑧 = 0 𝑧 = −𝑦 𝑧 = −𝑡
Une base de ker(f+3Id) est donc donnée par d3=(1,1,−1).

Une symétrie : est un automorphisme involutif, c'est-à-dire que fof=Id. Réciproquement,


tout endomorphisme de E vérifiant fof=Id est une symétrie. C'est la symétrie par rapport à
Ker(f-IdE) parallèlement à Ker(f+IdE).
Une projection : Soient F et G deux sous-espaces supplémentaires d'un espace vectoriel E.
Alors on appelle projection sur F parallèlement à G l'application qui à tout x de E associe
l'unique y de F tel que x=y+z avec z élément de G.
Une telle application est aussi appelée projecteur.
Un élément p de L(E) est un projecteur si et seulement si pop=p.
Dans ce cas, Im(p) et Ker(p) sont supplémentaires, et p est la projection sur Im(p)
parallèlement à Ker(p).
Une affinité : f(u) = 𝛼 u ; avec 𝑢 ≠ 0 (f= 𝛼 Id)

Exercice 5 - Nous avons étudié la notion d’application linéaire 𝑓: ℝ𝑛 → ℝ𝑚 . Cette notion se


généralise à des espaces vectoriels quelconques.
Définition -Soient 𝑉 et 𝑊 des espaces vectoriels. On dit qu’une application 𝑓: 𝑉 → 𝑊 est une
application linéaire si et seulement si les deux propriétés suivantes sont vérifiées :
(a) 𝑓(𝑢 + 𝑣) = 𝑓(𝑢) + 𝑓(𝑣), pour tout 𝑢, 𝑣 ∈ 𝑉 ;
(b) 𝑓(𝜆𝑢) = 𝜆𝑓(𝑢), pour tout 𝑢 ∈ 𝑉, 𝜆 ∈ ℝ

 Le noyau de f, noté 𝐾𝑒𝑟(𝑓), est par définition l’ensemble des 𝑣 ∈ 𝑉 tels que 𝑓(𝑣) = 0
 L’image de f, notée 𝐼𝑚(𝑓), est par définition l’ensemble des 𝑤 ∈ 𝑊 tel qu’il existe 𝑣 ∈ 𝑉
avec 𝑓(𝑣) = 𝑤.

Soient 𝑉 et 𝑊 des espaces vectoriels, et 𝑓: 𝑉 → 𝑊 est une application linéaire. Montrer


que :
1. 𝑓(0) = 0, 𝑓(−𝑣) = −𝑓(𝑣), 𝑓(𝑢 − 𝑣) = 𝑓(𝑢) − 𝑓(𝑣) pour tout 𝑢, 𝑣 ∈ 𝑉
2. 𝐾𝑒𝑟(𝑓) est un sous espace vectoriel de 𝑉 et 𝐼𝑚(𝑓) est un sous espace vectoriel de 𝑊.
3. 𝑓 est injective si et seulement si 𝐾𝑒𝑟(𝑓) = {0}
4. 𝑓 est surjective si et seulement si 𝐼𝑚(𝑓) = W
5. Théorème du rang : dim(𝐾𝑒𝑟(𝑓)) + dim(Im(f)) = dim 𝑉

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