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FST-UCAD

Topologie Générale
Laila Mesmoudi.

01/01/2021
Chapitre I- Espaces Métriques et Espaces topologiques

I- Espaces Métriques et Espaces vectoriels normés


1- Distances.
1-1- Définition et propriétés.
1-2- Sous espace métrique
1-3- Produit fini d’espaces métriques.
1-4- Distance entre deux parties et diamètre.

2- Norme sur un ℝ-espace vectoriel.


2-1- Définition et propriétés.
2-2- Normes provenant d’un produit scalaire.
3- Boules.
3-1- Les boules ouvertes et fermées.
3-2- Partie bornée dans un espace métrique.

4- Equivalence de normes et de distances

II- Espace topologique.


1- Ouverts.
1-1- Définition.
1-2- Topologie des espaces métriques.

2- Fermés.
2-1- Définition et exemples.
2-2- Caractérisation d’une topologie par les fermés.

3- Voisinages.
3-1- Définition.
3-2- Caractérisation d’un ouvert.
3-3- Système fondamental de voisinages.

4- Sous espace topologique.


5- Intérieur, Adhérence et densité.
6- Base d’une topologie.
7- Topologie produit
8- Topologie engendrée.
Chapitre I- Espaces Métriques et Espaces topologiques.

I- Espaces Métriques et Espaces vectoriels normés


1- Distances.

1.1 Définition.
On appelle distance (ou métrique) sur un ensemble non vide 𝑋, toute application d de 𝑋 × 𝑋
dans ℝ vérifiant pour tous 𝑥, 𝑦 et 𝑧 dans 𝑋:
i- 𝑑(𝑥, 𝑦) = 0 si et seulement si 𝑥 = 𝑦,
ii- 𝑑(𝑥, 𝑦) = 𝑑(𝑦, 𝑥 ),
iii- 𝑑(𝑥, 𝑧 ) ≤ 𝑑 (𝑥, 𝑦) + 𝑑 (𝑦, 𝑧 ) (Inégalité triangulaire).

Exemples.
a- Pour 𝑋 = ℝ, on définit la distance usuelle sur 𝑋, qu’on note 𝑑𝑢 par :
𝑑𝑢 (𝑥, 𝑦) = |𝑥 − 𝑦|.
b- Soit 𝑋 un ensemble non vide. L’application suivante :
𝑑 ∶ 𝑋×𝑋 → ℝ
0 si 𝑥 = 𝑦
(𝑥, 𝑦) ↦ 𝑑(𝑥, 𝑦) = {
1 si 𝑥 ≠ 𝑦
est une distance sur 𝑋 appelée distance discrète.
1.2 Définition.
On appelle espace métrique tout couple (𝑋, 𝑑) où 𝑋 est un ensemble non vide et 𝑑 est une
distance sur 𝑋.

1.3 Proposition.
Soit (𝑋, 𝑑) un espace métrique. Alors on a :
i- ∀𝑥, 𝑦 ∈ 𝑋 ; 𝑑 (𝑥, 𝑦) ≥ 0.
ii- ∀𝑥, 𝑦, 𝑧 ∈ 𝑋; |𝑑 (𝑥, 𝑦) − 𝑑 (𝑦, 𝑧 )| ≤ 𝑑 (𝑥, 𝑧 )
Preuve:
Soit𝑥, 𝑦, 𝑧 ∈ 𝑋.
i- On a: 0 = 𝑑 (𝑥, 𝑥 ) ≤ 𝑑(𝑥, 𝑦) + 𝑑(𝑦, 𝑥 ) = 2𝑑 (𝑥, 𝑦). Donc 𝑑 (𝑥, 𝑦) ≥ 0.
ii- On a:
𝑑 (𝑥, 𝑦) ≤ 𝑑 (𝑥, 𝑧 ) + 𝑑(𝑧, 𝑦) 𝑑 (𝑥, 𝑦) − 𝑑(𝑧, 𝑦) ≤ 𝑑 (𝑥, 𝑧 )
{ ⟹ {
𝑑 (𝑦, 𝑧 ) ≤ 𝑑(𝑦, 𝑥 ) + 𝑑 (𝑥, 𝑧 ) 𝑑 (𝑦, 𝑧 ) − 𝑑 (𝑦, 𝑥 ) ≤ 𝑑 (𝑥, 𝑧 )
𝑑 (𝑥, 𝑦) − 𝑑(𝑦, 𝑧) ≤ 𝑑 (𝑥, 𝑧 )
⟹{ ⟹ |𝑑 (𝑥, 𝑦) − 𝑑(𝑦, 𝑧 )| ≤ 𝑑(𝑥, 𝑧 ) ∎
𝑑 (𝑦, 𝑧 ) − 𝑑 (𝑥, 𝑦) ≤ 𝑑 (𝑥, 𝑧 )
1.4 Sous espace métrique.

Soit (𝑋, 𝑑) un espace métrique et A une partie non vide de 𝑋. La restriction 𝑑 à 𝐴 × 𝐴 :


𝑑𝐴 ∶ 𝐴 × 𝐴 → ℝ
(𝑥, 𝑦) ↦ 𝑑𝐴 (𝑥, 𝑦) = 𝑑(𝑥, 𝑦)
est une distance sur A. Le couple (𝐴, 𝑑𝐴 ) est appelé sous espace métrique de (𝑋, 𝑑) et 𝒅𝑨 la
distance induite de 𝒅 sur 𝑨.

1.5 Produit fini d’espaces métriques.


a- Proposition et définition.
Soient (𝑋1 , 𝑑1 ), … . , (𝑋𝑠 , 𝑑𝑠 ) des espaces métriques et 𝑋 = 𝑋1 × … × 𝑋𝑠 . Alors l’application :
𝒅𝒎𝒂𝒙 ∶ 𝑿 × 𝑿 → ℝ
(𝒙, 𝒚) ↦ 𝒅𝒎𝒂𝒙 (𝒙, 𝒚) = 𝐦𝐚𝐱 𝒅𝒊 (𝒙𝒊 , 𝒚𝒊 ) avec 𝑥 = (𝑥𝑖 )1≤𝑖≤𝑠 et 𝑦 = (𝑦𝑖 )1≤𝑖≤𝑠
1≤𝑖≤𝑠

est une distance sur 𝑋 et (𝑿, 𝒅𝒎𝒂𝒙 ) est appelé espace métrique produit.

Exemple.
Soit ℝ l’espace métrique muni de la distance usuelle 𝑑𝑢 et 𝐴 = {0,1} l’espace métrique muni
de la distance discrète 𝑑. Alors 𝐸 = ℝ × 𝐴 est l’espace métrique produit muni de la distance :
𝑑𝑚𝑎𝑥 ((𝑥, 𝑎) , (𝑦, 𝑏 )) = max (𝑑𝑢 (𝑥, 𝑦), 𝑑(𝑎, 𝑏))
𝑑 (𝑥, 𝑦) 𝑠𝑖 𝑎 = 𝑏
={ 𝑢
max (𝑑𝑢 (𝑥, 𝑦), 1) 𝑠𝑖 𝑎 ≠ 𝑏
∀ (𝑥, 𝑎), (𝑦, 𝑏 ) ∈ 𝐸.

1.6 Distance entre deux parties et diamètre.

Soient 𝐴 et 𝐵 des parties non vides d’un espace métrique (𝑋, 𝑑) et 𝑥 ∈ 𝑋. On définit :
i. La distance de 𝑥 à 𝐴 par 𝒅(𝒙, 𝑨) = 𝐢𝐧𝐟 𝒅(𝒙, 𝒚)
𝒚∈𝑨
ii. La distance entre 𝐴 et 𝐵 par 𝒅(𝑨, 𝑩) = 𝐢𝐧𝐟 𝒅(𝒚, 𝑨)
𝒚∈𝑩
iii. Le diamètre de A par le nombre 𝜹(𝑨) = 𝐬𝐮𝐩 𝒅(𝒙, 𝒚)
(𝒙,𝒚)∈𝑨𝟐
Exemple :
1- Considérons l’espace métrique (ℝ, 𝑑𝑢 ) et les parties non vides 𝐴 = {0} et 𝐵 =
1
{ / 𝑛 ∈ ℕ∗ }. Alors 𝑑(𝐴, 𝐵 ) = 0, 𝛿 (𝐴) = 0 𝑒𝑡 𝛿 (𝐵 ) = 1.
𝑛
1 1 1
2- En considérant ℝ∗ muni de la distance 𝑑(𝑥, 𝑦) = | − | et les parties 𝐴 = { } et 𝐵 =
𝑥 𝑦 √2
1
{ / 𝑛 ∈ ℕ∗ }, on obtient : 𝑑(𝐴, 𝐵 ) = √2 − 1, 𝛿 (𝐴) = 0 𝑒𝑡 𝛿 (𝐵 ) = +∞.
𝑛

2- Norme sur un ℝ-espace vectoriel.


2.1. Définition.

Soit 𝐸 un espace vectoriel réel. On appelle norme sur E, toute application 𝑁 de 𝐸 dans ℝ
vérifiant les trois propriétés suivantes :
i- ∀𝑥 ∈ 𝐸 ; 𝑁(𝑥 ) = 0 ⟺ 𝑥 = 0,
ii- ∀(𝛼, 𝑥 ) ∈ ℝ × 𝐸; 𝑁(𝛼𝑥 ) = |𝛼 |𝑁(𝑥 ),
iii- ∀(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐸 2 ; 𝑁 (𝑥 + 𝑦 ) ≤ 𝑁 (𝑥 ) + 𝑁 (𝑦 ).

Une norme est notée généralement ‖ ‖ et le couple(𝑬, ‖ ‖ ) est appelé espace vectoriel
normé

2.2. Proposition.

Soit (𝐸, ‖ ‖) un espace vectoriel normé. Alors les propriétés suivantes sont satisfaites:
i- ∀𝑥 ∈ 𝐸 ; ‖𝑥 ‖ ≥ 0.
ii- ∀𝑥, 𝑦 ∈ 𝐸; |‖𝑥 ‖ − ‖𝑦 ‖| ≤ ‖𝑥 − 𝑦‖

Preuve.
Soit 𝑥, 𝑦 ∈ 𝐸. On a :
i- 0 = ‖𝑥 + (−𝑥)‖ ≤ ‖𝑥 ‖ + ‖−𝑥 ‖ = ‖𝑥 ‖ + |−1|‖𝑥 ‖ = 2‖𝑥 ‖. Donc ‖𝑥 ‖ ≥ 0.
ii- On a :
‖𝑥 ‖ = ‖𝑥 − 𝑦 + 𝑦‖ ≤ ‖𝑥 − 𝑦‖ + ‖𝑦‖ ‖𝑥 ‖ − ‖𝑦 ‖ ≤ ‖𝑥 − 𝑦‖
{ ⟹{
‖𝑦 ‖ = ‖𝑦 − 𝑥 + 𝑥 ‖ ≤ ‖𝑦 − 𝑥 ‖ + ‖𝑥 ‖ ‖𝑦‖ − ‖𝑥 ‖ ≤ ‖𝑦 − 𝑥 ‖

Or ‖𝑦 − 𝑥 ‖ = ‖−1(𝑥 − 𝑦)‖=|−1|‖𝑥 − 𝑦‖ = ‖𝑥 − 𝑦‖. D’où |‖𝑥 ‖ − ‖𝑦‖| ≤ ‖𝑥 − 𝑦‖ ∎


2.3. Proposition.

Soit (𝐸, ‖ . ‖) un espace vectoriel normé. On définit une structure d’espace métrique sur E en
le munissant de la distance d(x, y)= ‖𝑥 − 𝑦‖.

Exemples.
1- Sur 𝐄 = ℝ𝐧 .
a- L’application :
‖ . ‖𝟏 : ℝ𝐧 → ℝ
est une norme sur ℝn .
(𝒙𝟏, … , 𝒙𝒏 ) ↦ ∑𝒏𝒊=𝟏|𝒙𝒊 |
La distance associée est :
𝒅𝟏 : ℝn × ℝ𝑛 → ℝ
𝑛

((𝑥𝑖 )1≤𝑖≤𝑛 , (𝑦𝑖 )1≤𝑖≤𝑛 ) ↦ ∑ |𝑥𝑖 − 𝑦𝑖 |


𝑖=1
b- L’application :
‖ . ‖𝒎𝒂𝒙 : ℝ𝐧 → ℝ
n
(𝒙𝟏, … , 𝒙𝒏 ) ↦ 𝐦𝐚𝐱 |𝒙𝒊 | est une norme sur ℝ .
𝟏≤𝒊≤𝒏
La distance associée est :
𝒅𝒎𝒂𝒙 : ℝn × ℝ𝑛 → ℝ
((𝑥𝑖 )1≤𝑖≤𝑛 , (𝑦𝑖 )1≤𝑖≤𝑛 ) ↦ max |𝑥𝑖 − 𝑦𝑖 |
1≤𝑖≤𝑛

2- Sur 𝓵𝟏 = { (𝒙𝒏 ) ∈ ℝℕ / ∑|𝒙𝒏 | converge } on peut définir la norme suivante :


‖ (𝒙𝒏 )‖𝟏 = ∑∞
𝒏=𝟎|𝒙𝒏 |.

3- Sur 𝓵∞ = { (𝒙𝒏 ) ∈ ℝℕ / la suite (𝒙𝒏) est bornée } on peut définir la norme suivante :
‖ (𝒙𝒏 )‖∞ = 𝐬𝐮𝐩|𝒙𝒏 |.
𝒏∈ℕ

4- Sur l’espace vectoriel ∁𝟎(𝑰, ℝ) formé des applications continues sur l’intervalle fermé et
borné I=[a,b] et à valeurs dans ℝ, on peut définir les deux normes suivantes :
𝒃
a- ‖𝒇‖𝟏 = ∫𝒂 |𝒇(𝒕)|𝒅𝒕 .
b- ‖ 𝒇‖∞ = 𝐬𝐮𝐩 |𝒇(𝒕)| appelée la norme de la convergence uniforme sur ∁𝟎 (𝑰, ℝ)
𝒕∈[𝒂,𝒃]

2.4. Normes provenant d’un produit scalaire.


Rappelons qu’un produit scalaire sur un ℝ-espace vectoriel E est une forme bilinéaire
symétrique sur E définie positive.
2.4.1 Proposition.

Soit 𝐸 un ℝ-espace vectoriel et ⟨ . / . ⟩ un produit scalaire sur 𝐸.


En Posant ‖𝑥 ‖ = √⟨𝑥/𝑥 ⟩ on a les propriétés suivantes :
- Inégalité de Cauchy-Schwarz :
∀𝒙, 𝒚 ∈ 𝑬; |⟨𝒙/𝒚⟩| ≤ ‖𝒙‖‖𝒚‖.
- Inégalité de Minkowski :
∀𝒙, 𝒚 ∈ 𝑬; ‖𝒙 + 𝒚‖ ≤ ‖𝒙‖ + ‖𝒚‖.
Ainsi (E, ‖ ‖ ) est un espace vectoriel normé.
2.4.2 Exemples.
1- L’application :
‖ . ‖𝟐 : ℝ𝐧 → ℝ
𝒏

(𝒙𝟏, … , 𝒙𝒏 ) ↦ √∑|𝒙𝒊 |𝟐
𝒊=𝟏

est une norme sur ℝn qui provient du produit scalaire :


⟨ . / . ⟩: ℝn × ℝ𝑛 → ℝ
𝑛

((𝑥𝑖 )1≤𝑖≤𝑛 , (𝑦𝑖 )1≤𝑖≤𝑛 ) ↦ ∑ 𝑥𝑖 𝑦𝑖


𝑖=1
La norme ‖ . ‖𝟐 est appelée norme euclidienne sur ℝn .

2- Sur l’espace vectoriel 𝓵𝟐 = { (𝒙𝒏 ) ∈ ℝℕ / ∑|𝒙𝒏 |𝟐 converge } on peut définir la


norme suivante : ‖ (𝒙𝒏 )‖𝟐 = √∑∞ 𝟐 2
𝒏=𝟎|𝒙𝒏 | qui provient du produit scalaire sur ℓ :

〈 (𝒙𝒊 ) / (𝒚𝒊 ) 〉 = ∑ 𝒙𝒊 𝒚𝒊
𝒊=𝟏
𝒃
3- Sur l’espace vectoriel ∁𝟎 ([𝒂, 𝒃], ℝ) on définit la norme ‖𝒇‖𝟐 = √∫𝒂 |𝒇(𝒕)|𝟐 𝒅𝒕 qui
provient du produit scalaire sur ∁𝟎 ([𝒂, 𝒃], ℝ) par :
𝒃
〈 𝒇 / 𝒈 〉 = ∫ 𝒇(𝒕)𝒈(𝒕)𝒅𝒕.
𝒂
3- Les boules.
3.1. Définition.

Soient (𝑋, 𝑑) un espace métrique, 𝑎 ∈ 𝑋 et 𝑟 > 0.


1. On appelle boule ouverte de centre 𝑎 et de rayon 𝑟 l’ensemble :
𝑩𝑿 (𝒂, 𝒓) = {𝒙 ∈ 𝑿 ; 𝒅(𝒂, 𝒙) < 𝒓} .
2. On appelle boule fermée de centre 𝑎 et de rayon 𝑟 l’ensemble :
𝑩’𝑿 (𝒂, 𝒓) = {𝒙 ∈ 𝑿 ; 𝒅(𝒂, 𝒙) ≤ 𝒓} .
3. On appelle sphère de centre 𝑎 et de rayon 𝑟 l’ensemble :
𝑺𝑿 (𝒂, 𝒓) = {𝒙 ∈ 𝑿 ; 𝒅(𝒂, 𝒙) = 𝒓} .
S’il n’y a pas d’ambigüité, on peut noter tout simplement 𝐵 (𝑎, 𝑟 ), 𝐵′(𝑎, 𝑟 ) et 𝑆(𝑎, 𝑟 )

Remarque.
Pour 0 < 𝑟 < 𝑟′, les inclusions suivantes sont évidentes :
𝐵 (𝑎, 𝑟 ) ⊂ 𝐵′(𝑎, 𝑟 ) ⊂ 𝐵 (𝑎, 𝑟 ′ ).
Par contre ces inclusions peuvent ne pas être strictes. En effet :
Dans ℤ muni de la distance 𝑑(𝑥, 𝑦) = |𝑥 − 𝑦| on a bien :
1 1
𝐵 (0, ) = 𝐵′ (0, ) = 𝐵 (0,1) = {0}.
3 3
On remarque bien qu’une boule peut être à la fois ouverte et fermée.

Exemples.
• Dans ℝ muni de la distance usuelle, tout segment est une boule fermée et tout intervalle
ouvert borné est une boule ouverte. En effet soient 𝑎, 𝑏 ∈ ℝ où b> 𝑎 et 𝑟 > 0 ; on a :
i- 𝐵ℝ (𝑎, 𝑟) =]𝑎 − 𝑟, 𝑎 + 𝑟[ , 𝐵′ℝ (𝑎, 𝑟) = [𝑎 − 𝑟, 𝑎 + 𝑟] et 𝑆ℝ (𝑎, 𝑟) = {𝑎 −
𝑟, 𝑎 + 𝑟}.
𝑎+𝑏 𝑏−𝑎 𝑎+𝑏 𝑏−𝑎
ii- [𝑎, 𝑏 ] = 𝐵ℝ ′ ( , ) et ]𝑎, 𝑏 [ = 𝐵ℝ ( , ).
2 2 2 2

• Dans ℂ muni de la distance euclidienne, pour tout 𝑎 ∈ ℂ et 𝑟 > 0 𝑜𝑛 𝑎:


- La boule ouverte de centre 𝑎 et de rayon r est le disque ouvert de centre a et de rayon r.
- La boule fermée de centre a et de rayon r est le disque fermé de centre a et de rayon r.
- La sphère de centre a et de rayon r est le cercle de centre a et de rayon r.

• Soient (𝑋1 , 𝑑1 ), … . , (𝑋𝑠 , 𝑑𝑠 ) des espaces métriques et 𝑋 = 𝑋1 × … × 𝑋𝑠 l’espace métrique


produit. Soit 𝑥 = (𝑥1 , … 𝑥𝑠 ) ∈ 𝑋 et 𝑟 > 0. Alors :
𝑩𝑿 (𝒙, 𝒓) = 𝑩 𝑿𝟏 (𝒙𝟏, 𝒓) × … × 𝑩𝑿𝒔 (𝒙𝒔, 𝒓).
Exercice.
Dans ℝ2 , déterminer la boule unité suivant les normes ‖ ‖1 , ‖ ‖ 2 et ‖ ‖ 𝑚𝑎𝑥 .
3.2. Partie bornée dans un espace métrique.
Une partie 𝐴 d’un espace métrique (𝑋 , 𝑑) est dite bornée s’il existe 𝑎 ∈ 𝑋 et 𝑟 > 0 tels que 𝐴
soit incluse dans la boule fermée 𝐵’(𝑎, 𝑟).
Exemple :
1- Dans ℝ2 muni de la distance 𝑑𝑚𝑎𝑥 la partie 𝐴 =] − 1,2[× [1,5] est bornée.
En effet : 𝐴 ⊂ 𝐵’(𝑎, 𝑟) où 𝑎 = (0,0) et 𝑟 = 6.
1 1
2- En munissant ℝ∗ de la distance 𝑑(𝑥, 𝑦) = | − |, on peut vérifier que [1 , +∞[ est une
𝑥 𝑦
1
partie bornée pour (ℝ∗ , 𝑑). Car [1 , +∞[⊂ [ , +∞[= 𝐵 ′ (1,1).
2

4- Equivalence de normes et de distances.


4.1. Normes équivalentes.

Deux normes 𝑁1 et 𝑁2 sur un ℝ–espace vectoriel 𝐸 sont dites équivalentes si et seulement si


il existe 𝛼, 𝛽 > 0 tels que :
𝛼𝑁1 (𝑥) ≤ 𝑁2 (𝑥) ≤ 𝛽𝑁1 (x) ∀𝑥 ∈ 𝐸.

4.2. Distances équivalentes.

Deux distances 𝑑 et 𝑑′ sur un ensemble non vide 𝑋 sont dites équivalentes si et seulement si
il existe 𝛼, 𝛽 > 0 tels que :
𝛼 𝑑(𝑥, 𝑦) ≤ 𝑑′ (𝑥, 𝑦) ≤ 𝛽𝑑 (𝑥, 𝑦) ∀𝑥, 𝑦 ∈ 𝑋.
Exemple.
1- Sur ℝ𝑛 , on peut vérifier que les normes ‖ ‖1 , ‖ ‖ 2 et ‖ ‖𝑚𝑎𝑥 sont équivalentes à
l'aide des inégalités suivantes :
‖𝑥 ‖𝑚𝑎𝑥 ≤ ‖𝑥 ‖2 ≤ ‖𝑥 ‖1 ≤ 𝑛‖𝑥 ‖𝑚𝑎𝑥 .

(On vérifiera plus tard que les normes sur un ℝ-espace vectoriel de dimension finie sont
équivalentes).
Par contre sur ∁0 ([0, 1], ℝ) les normes ‖ ‖1 et ‖ ‖∞ ne sont pas équivalentes. Il suffit de
considérer la suite de fonctions (𝑓𝑛 ) définie par 𝑓𝑛 (𝑡) = 𝑡 𝑛 pour tout 𝑡 ∈ [0,1].
2- Soient (𝑋1 , 𝑑1 ), … . , (𝑋𝑠 , 𝑑𝑠 ) des espaces métriques et 𝑋 = 𝑋1 × … × 𝑋𝑠 l’espace
métrique produit muni de la distance 𝑑𝑚𝑎𝑥 .
On définit sur 𝑋 deux autres distances 𝐷1 et 𝐷2 par :
𝐷1 (𝑥, 𝑦) = ∑𝑖=𝑠
𝑖=1 𝑑𝑖 (𝑥𝑖 , 𝑦𝑖 ) et 𝐷2 (𝑥, 𝑦) = √∑𝑖=𝑠 2
𝑖=1 𝑑𝑖 (𝑥𝑖 , 𝑦𝑖 ) .

Avec 𝑥 = (𝑥𝑖 )1≤𝑖≤𝑠 et 𝑦 = (𝑦𝑖 )1≤𝑖≤𝑠


On peut montrer facilement que 𝑑𝑚𝑎𝑥 , 𝐷1 et 𝐷2 sont équivalentes.

II- Espace topologique.


1. Généralités sur les espaces topologique
1.1. Ouverts.
Définition.

Soit 𝑋 un ensemble. On appelle topologie sur 𝑿 toute famille 𝜏 de parties de 𝑋 vérifiant :


i- ∅ ∈ 𝜏 et 𝑋 ∈ 𝜏.
ii- Toute réunion d’éléments de 𝜏 est un élément de 𝜏.
iii- Toute intersection finie d’éléments de 𝜏 est un élément de 𝜏.
L’ensemble 𝑋 muni de la topologie 𝜏 est appelé espace topologique et les éléments de 𝜏 sont
appelés des ouverts.
Exemples.
1- Soit 𝑋 un ensemble.
a. 𝜏1 = {∅, 𝑋} est une topologie sur 𝑋 appelée topologie grossière. On la note 𝜏𝐺 .
b. 𝜏2 = 𝒫(𝑋) est une topologie sur 𝑋 appelée topologie discrète.

2- Soit 𝑋 = {𝑎, 𝑏, 𝑐}. On vérifie facilement que :


a. 𝜏 = {∅, {𝑎}, 𝑋} est une topologie sur 𝑋.
b. 𝜏 ′ = {∅, {𝑎, 𝑏 }, {𝑎, 𝑐}, 𝑋} n’est pas une topologie sur 𝑋.

3- L’ensemble des intervalles ouverts dans ℝ ne définit pas une topologie sur ℝ.

1.2. Fermés.
1.2.1 Définition.
Soit (𝑋, 𝜏) un espace topologique et 𝐹 une partie dans 𝑋. On dit que F est un fermé dans 𝑋 si
et seulement si son complémentaire est un ouvert dans (𝑋, 𝜏).

Remarque
Dans un espace topologique (𝑋, 𝜏) :
• Une partie peut être à la fois fermée et ouverte (exemple : ∅ et 𝑋).
• Une partie peut n’être ni ouverte ni fermée.
Exemple : Pour 𝑋 = {𝑎, 𝑏, 𝑐} muni de la topologie 𝜏 = {∅, {𝑎}, {𝑏, 𝑐}, 𝑋} on a :
o {𝑎} et {𝑏, 𝑐} sont à la fois des parties ouvertes et fermées dans X.
o {𝑐} et {a,c} sont des parties non ouvertes et non fermés.
1.2.2 Proposition.
Soit (𝑋, 𝜏) un espace topologique. Les propriétés suivantes sont satisfaites :
P1. ∅ et 𝑋 sont des fermés.
P2. Une intersection quelconque de fermés est une partie fermée dans 𝑋.
P3. Une réunion finie de fermés est une partie fermée dans 𝑋.
Remarque.
Une topologie sur un ensemble 𝑋 peut être définie par ses fermés.
En effet, si on vérifie qu’une partie ℱ de 𝒫(𝑋) satisfait les propriétés P1, P2 et P3 de la
dernière proposition alors l’ensemble des complémentaires des éléments de ℱ est une
topologie sur 𝑋.

1.3. Topologie des espaces métriques.


1.3.1. Proposition et Définition.

Soit (𝐸, 𝑑) un espace métrique. La famille :


𝜏 = { 𝑈 ∈ 𝒫(𝐸 ) / ∀𝑥 ∈ 𝑈, ∃𝑟 > 0 𝑡𝑞 𝐵(𝑥, 𝑟) ⊂ 𝑈 }
définit une topologie sur E appelée topologie associée à 𝒅 et notée 𝝉𝒅 .

Preuve.
1- ∅ ∈ 𝜏 et 𝐸 ∈ 𝜏.
2- Soit {𝑈𝑖 }𝑖∈𝐼 une famille d’éléments de 𝜏. Montrons que ⋃𝑖∈𝐼 𝑈𝑖 ∈ 𝜏.
Soit 𝑥 ∈ ⋃𝑖∈𝐼 𝑈𝑖 .
Il existe 𝑖0 ∈ 𝐼 tel que 𝑥 ∈ 𝑈𝑖0 . Mais 𝑈𝑖0 ∈ 𝜏 donc il existe 𝑟 > 0 𝑡𝑞 𝐵(𝑥, 𝑟) ⊂ 𝑈𝑖0 . Par suite
𝐵(𝑥, 𝑟) ⊂ ⋃𝑖∈𝐼 𝑈𝑖 . On conclut alors que ⋃𝑖∈𝐼 𝑈𝑖 ∈ 𝜏.
3- Soit 𝑈1 et 𝑈2 deux éléments de 𝜏. Montrons que 𝑈1 ∩ 𝑈2 ∈ 𝜏.
Soit 𝑥 ∈ 𝑈1 ∩ 𝑈2 .
𝑥 ∈ 𝑈1 ∃𝑟1 > 0 𝑡𝑞 𝐵(𝑥, 𝑟1 ) ⊂ 𝑈1
𝑥 ∈ 𝑈1 ∩ 𝑈2 ⟺ { ⟹ { .
𝑥 ∈ 𝑈2 ∃𝑟2 > 0 𝑡𝑞 𝐵(𝑥, 𝑟2 ) ⊂ 𝑈2
Soit 𝑟 = min( 𝑟1 , 𝑟2 ). On a bien 𝐵(𝑥, 𝑟) ⊂ 𝐵(𝑥, 𝑟1 ) ⊂ 𝑈1 et 𝐵(𝑥, 𝑟) ⊂ 𝐵(𝑥, 𝑟2 ) ⊂ 𝑈2 . Donc
𝐵 (𝑥, 𝑟 ) ⊂ 𝑈1 ∩ 𝑈2 . On conclut donc que 𝑈1 ∩ 𝑈2 ∈ 𝜏.
Donc 𝜏 est une topologie sur 𝐸. ∎
1.3.2.Proposition.
Soit (𝐸, 𝑑) un espace métrique, 𝑥 un élément de 𝐸 et 𝑟 > 0. Dans l’espace topologique
(𝐸, 𝜏𝑑 ):
• La boule ouverte 𝐵(𝑥, 𝑟) est un ouvert.
• La boule fermée 𝐵′(𝑥, 𝑟) et la sphère 𝑆(𝑥, 𝑟) sont des fermées.

Preuve. Soit 𝑥 un élément de 𝐸 et 𝑟 > 0.

• Montrons que la boule ouverte 𝐵(𝑥, 𝑟) appartient à 𝜏𝑑 .


Soit 𝑦 ∈ 𝐵(𝑥, 𝑟). Soit 𝑟0 = 𝑟 − 𝑑 (𝑥, 𝑦). Montrons que 𝐵 (𝑦, 𝑟0 ) ⊂ 𝐵 (𝑥, 𝑟 ).
Soit 𝑧 ∈ 𝐵 (𝑦, 𝑟0 ). On a 𝑑(𝑧, 𝑥 ) ≤ 𝑑 (𝑧, 𝑦) + 𝑑 (𝑦, 𝑥 ) < 𝑟0 + 𝑑 (𝑦, 𝑥 ) = 𝑟. Donc 𝑧 ∈ 𝐵(𝑥, 𝑟 ).
Par suite 𝐵 (𝑦, 𝑟0 ) ⊂ 𝐵 (𝑥, 𝑟 ). D’où 𝐵(𝑥, 𝑟) appartient à 𝜏𝑑 .
• Montrons que la boule fermée 𝐵′(𝑥, 𝑟) et la sphère 𝑆(𝑥, 𝑟) sont des fermées
- Posons 𝑈 = 𝐵′(𝑥, 𝑟) 𝐶 et montrons que 𝑈 appartient à 𝜏𝑑 .
Soit 𝑦 ∈ 𝑈 𝑒𝑡 𝑟0 = 𝑑(𝑥, 𝑦) − 𝑟. Montrons que 𝐵 (𝑦, 𝑟0 ) ⊂ 𝑈.
Soit 𝑧 ∈ 𝐵 (𝑦, 𝑟0 ). On a 𝑑(𝑧, 𝑥 ) ≥ 𝑑 (𝑥, 𝑦) − 𝑑(𝑦, 𝑧 ) > 𝑑 (𝑥, 𝑦) − 𝑟0 = 𝑟. Donc 𝑧 ∈
𝐵 ′ (𝑥, 𝑟 )𝐶 = 𝑈. D’où 𝐵 (𝑦, 𝑟0 ) ⊂ 𝑈. Ainsi 𝑈 appartient à 𝜏𝑑 et donc 𝐵 ′ (𝑥, 𝑟 ) = U𝐶 est un
fermé.
- On a 𝑆(𝑥, 𝑟 ) = 𝐵′(𝑥, 𝑟) ∩ 𝐵(𝑥, 𝑟)𝐶 est une intersection de deux fermés donc 𝑆(𝑥, 𝑟 ) est
un fermé. ∎
Notation : la topologie associée à la distance usuelle sur ℝ sera notée 𝜏𝑢 .
Exemple. Dans (ℝ, 𝜏𝑢 ) :
1- ]𝑎, 𝑏[ est un ouvert pour 𝜏𝑢 .
𝑎+𝑏 𝑏−𝑎 𝑎+𝑏 𝑏−𝑎 𝑎+𝑏 𝑎−𝑏
En effet ]𝑎, 𝑏 [=] − , − [= 𝐵ℝ ( , ).
2 2 2 2 2 2

2- ]𝑎, +∞[= ⋃𝑛∈ℕ]𝑎, 𝑎 + 𝑛[ est une réunion d’ouverts pour 𝜏𝑢 donc un ouvert pour la
topologie usuelle sur ℝ. De même ]- ∞, 𝑎[ est un ouvert pour 𝜏𝑢 .
3- [𝑎, 𝑏 ] = (] − ∞, 𝑎[ ∪]𝑏, +∞[)𝐶 est un fermé.
4- ]- ∞, 𝑎] = (]𝑎, +∞[)𝐶 et [𝑎, +∞[ = ( ] − ∞, 𝑎 [ )𝐶 sont des fermés.

1.4. Voisinages.
1.4.1. Définition.

Soit 𝑋 un espace topologique et 𝒙 ∈ 𝑿. Une partie 𝑉 de 𝑋 est dite voisinage de 𝒙 si et


seulement s’il existe un ouvert 𝑈 de 𝑥 vérifiant : 𝑥 ∈ 𝑈 et 𝑈 ⊂ 𝑉.
On note 𝑉𝑋 (𝑥) l’ensemble des voisinages de 𝑥 dans 𝑋.

Propriétés.
o ∀ 𝑉1 , 𝑉2 ∈ 𝒱𝑋 (𝑥 ) on a : 𝑉1 ∩ 𝑉2 ∈ 𝒱𝑋 (𝑥 ).
o ∀ 𝑉 ∈ 𝒱𝑋 (𝑥 ) et ∀ 𝑈 ⊂ 𝑋, si 𝑉 ⊂ 𝑈 alors 𝑈 ∈ 𝒱𝑋 (𝑥 ).
o Dans le cas d’un espace métrique, 𝑉 est un voisinage de 𝑥 si et seulement si il
existe 𝑟 > 0 tel que 𝐵 (𝑥, 𝑟 ) ⊂ 𝑉.

1.4.2. Proposition.
Soit 𝑋 un espace topologique et U une partie non vide de X. Alors les propriétés
suivantes sont équivalentes :
i- U est un ouvert dans X.
ii- U est voisinage de chacun de ses points.
Preuve. Montrons que 𝑖𝑖 ⟹ 𝑖.
On Suppose que 𝑈 ∈ 𝒱𝑋 (𝑥 ) pour tout 𝑥 dans 𝑈. Montrons que U est un ouvert.
Soit 𝑥 ∈ 𝑈. Puisque 𝑈 ∈ 𝒱𝑋 (𝑥 ) Il existe donc un ouvert 𝑂𝑥 tel que 𝑥 ∈ 𝑂𝑥 et 𝑂𝑥 ⊂ 𝑈.
Ainsi 𝑈 = ⋃𝑥 ∈𝑈{𝑥 } ⊂ ⋃𝑥 ∈𝑈 𝑂𝑥 ⊂ 𝑈. Par suite 𝑈 = ⋃𝑥 ∈𝑈 𝑂𝑥 . Donc U est un ouvert puisqu’il
est réunion d’ouverts.∎
1.4.3. Système fondamentale de voisinages (Base de voisinages).
a- Définition.
Soit 𝐸 un espace topologique et 𝒙 ∈ 𝑬. Soit ℱ𝒙 = {𝑉𝜆 }𝜆∈Γ une famille de voisinages de 𝑥
dans 𝐸.
La famille ℱ𝑥 est dite système fondamental de voisinages de 𝒙, si et seulement si, pour
tout voisinage 𝑉 de 𝑥 il existe 𝜆 ∈ Γ tel que 𝑉𝜆 ⊂ 𝑉.

b- Proposition.
1
Dans un espace métrique E, la famille ℱ = { 𝐵 (𝑥, ) } est un système fondamental
𝑛 𝑛∈ℕ∗
de voisinage de 𝑥.
Preuve. Soit 𝑉 un voisinage de 𝑥 dans E. Donc il existe 𝑟 > 0 tel que 𝐵 (𝑥, 𝑟 ) ⊂ 𝑉. On a 𝑟 > 0
1 1
donc il existe 𝑛 ∈ ℕ∗ tel que < 𝑟 puisque ℝ est archimédien. Par suite 𝐵 (𝑥, ) ⊂
𝑛 𝑛
𝐵 (𝑥, 𝑟 ) ⊂ 𝑉. ∎

1.5. Sous espaces topologiques.


1.5.1. Proposition et définition.

Soit (𝑋, 𝜏) un espace topologique et 𝐴 une partie non vide de 𝑋. Alors 𝜏𝐴 = {𝑈 ∩ 𝐴 / 𝑈 ∈ 𝜏}


est une topologie sur A. On l’appelle la topologie induite par 𝝉 sur 𝑨. Le couple (𝐴, 𝜏𝐴 ) est
appelé sous espace topologique de (𝑋, 𝜏).

1.5.2. Proposition.

Soit (𝑋, 𝜏) un espace topologique et 𝐴 une partie non vide de 𝑋.


1- Soit 𝐹 une partie de 𝐴. On a :
𝐹 est un fermé de 𝐴 si et seulement s’il existe 𝐹′ un fermé de 𝑋 tel que 𝐹 = 𝐹′ ∩ 𝐴.
2- Soit 𝑥 ∈ 𝐴 et 𝑉 une partie de A. On a :
𝑉 ∈ 𝒱𝐴 (𝑥) ⇔ ∃𝑉′ ∈ 𝒱𝑋 (𝑥) tel que : 𝑉 = 𝑉 ′ ∩ 𝐴.
Preuve.
1- Soit 𝐹 est un fermé de 𝐴. Posons 𝑈 le complémentaire dans 𝐴 de 𝐹.
𝑈 est un ouvert dans 𝐴. Donc il existe 𝑈’ un ouvert de 𝑋 tel que 𝑈 = 𝐴 ∩ 𝑈′. Ainsi
𝐹 = 𝐴 ∩ 𝑈 𝐶 = 𝐴 ∩ (𝐴 ∩ 𝑈 ′ )𝐶 = 𝐴 ∩ (𝐴𝐶 ∪ 𝑈 ′ 𝐶 ) = (𝐴 ∩ 𝐴𝐶 ) ∪ (𝐴 ∩ 𝑈 ′𝐶 ) = ∅ ∪ (𝐴 ∩ 𝑈 ′ 𝐶 ).
Donc 𝐹 = 𝐴 ∩ 𝑈 ′𝐶 . Posons 𝐹′ = 𝑈 ′ 𝐶 . On a 𝑈’ un ouvert de 𝑋 donc 𝐹′ est un fermé de X et on
a bien : 𝐹 = 𝐴 ∩ 𝐹′ .
2- Soit 𝑥 ∈ 𝐴 et 𝑉 une partie de A.
𝑉 ∈ 𝒱𝐴 (𝑥 ) ⇔ ∃𝑂 ∈ 𝜏𝐴 tel que 𝑥 ∈ 𝑂 et 𝑂 ⊂ 𝑉.
𝑂 ∈ 𝜏𝐴 ⟹ ∃ 𝑈 ∈ 𝜏 tel que 𝑂 = 𝑈 ∩ 𝐴.
On remarque bien que 𝑥 ∈ 𝑈 et en posant 𝑉 ′ = 𝑉 ∪ 𝑈. On a bien 𝑉′ ∈ 𝒱𝑋 (𝑥) et 𝑉 ′ ∩ 𝐴 =
(𝑉 ∪ 𝑈 ) ∩ 𝐴 = (𝑉 ∩ 𝐴) ∪ (𝑈 ∩ 𝐴) = 𝑉 ∪ 𝑂 = 𝑉. ∎
Exemple. En considérant (ℝ, 𝜏𝑢 ), on a :
Sur ℝ∗ , l’intervalle ]0, +∞[=]0, +∞[∩ ℝ∗ = [0, +∞[∩ ℝ∗ est à la fois un ouvert et un fermé
pour la topologie induite par la topologie 𝜏𝑢 sur ℝ∗ .
1 1 1 1
Sur ℤ, le singleton {𝑛 } =]𝑛 − , 𝑛 + [∩ ℤ = [𝑛 − , 𝑛 + ] ∩ ℤ est à la fois ouvert et fermé
2 2 2 2
pour la topologie induite par la topologie 𝜏𝑢 sur ℤ.

2. Intérieur, adhérence et densité.


2.1 Définition.
Soit 𝑋 un espace topologique, 𝐴 une partie de 𝑋 et 𝑥 un élément de X.
1- On dit que 𝑥 est un point intérieur à 𝑨 si et seulement s’il existe un ouvert 𝑈 tel que 𝑥 ∈
𝑈 et 𝑈 ⊂ 𝐴. (i.e. 𝐴 ∈ 𝒱𝑋 (𝑥) ).
L’ensemble des points intérieurs à 𝐴 est appelé l’intérieur de 𝑨. On le note 𝑨∘.

2- On dit que 𝑥 est un point adhérent à 𝑨 si et seulement si tout voisinage de 𝑥 rencontre 𝐴.


L’ensemble des points adhérents à A est appelé l’adhérence de A . On le note 𝑨̅.
Si 𝐴̅ = 𝑋, on dit que 𝐴 est dense dans 𝑿.

3- On dit que 𝑥 est un point d’accumulation de 𝐴 si 𝑥 est un point adhérent à 𝐴 ∖ {𝑥 }.


On note par 𝑨’ l’ensemble des points d’accumulation.

4- On dit que 𝑥 est un point isolé de 𝑨 s’il existe un voisinage 𝑉 de 𝑥 tel que 𝑉⋂𝐴 = {𝑥 }.

5- On appelle frontière de 𝐴 qu’on note 𝑭𝒓(𝑨), l’ensemble défini par : 𝐹𝑟 (𝐴) = 𝐴̅ ∖𝐴∘.

2.1. Proposition.

Soit (𝑋, 𝜏) un espace topologique et 𝐴 et B des parties de 𝑋. Alors les propriétés suivantes
sont satisfaites :

est la réunion de tous les ouverts inclus dans A.
1- { 𝐴∘
𝐴 est le plus grand ouvert inclus dans A

2- ∀ 𝑈 ∈ 𝜏, on a : 𝑈 ∩ 𝐴̅ ≠ ∅ ⟺ U ∩ A ≠ ∅.

⏞𝐶 .
3- 𝐴̅ 𝐶 = 𝐴

𝐴̅ est l′ intersection de tous les fermés contenant A


4- { ̅
𝐴 est le plus petit fermé contenant A.

𝐴 ⊂ 𝐵 ⟹ 𝐴̅ ⊂ 𝐵̅
5- { ̅̅̅̅̅̅̅
𝐴 ∪ 𝐵 = 𝐴̅ ∪ 𝐵̅
̅̅̅̅̅̅̅
𝐴 ∩ 𝐵 ⊂ 𝐴̅ ∩ 𝐵̅
∘ ∘
𝐴⊂𝐵⟹ 𝐴⊂ 𝐵
°
6- ⏞∪ 𝐵 ⊃
𝐴 ∘
𝐴 ∪ 𝐵∘

{𝐴⏞∩ 𝐵 = 𝐴∘ ∩ 𝐵∘
Preuve.
1- Montrons que ⋃ 𝑈∈𝜏 𝑈 = 𝐴∘
𝑈⊂𝐴
Soit 𝑈 un ouvert inclus dans 𝐴. Montrons que 𝑈 ⊂ 𝐴∘ .
Soit 𝑥 ∈ 𝑈. Comme 𝑈 est un ouvert inclus dans 𝐴 donc 𝑥 ∈ 𝐴∘ . D’où 𝑈 ⊂ 𝐴∘ . On peut donc
conclure ⋃ 𝑈∈𝜏 𝑈 ⊂ 𝐴∘ .
𝑈⊂𝐴
D’autre part, pour 𝑥 ∈ 𝐴∘ il existe 𝑈 un ouvert inclus dans 𝐴 tel que 𝑥 ∈ 𝑈. Par suite 𝐴∘ ⊂
⋃ 𝑈∈𝜏 𝑈 . Par suite ⋃ 𝑈∈𝜏 𝑈 = 𝐴∘ et donc le plus grand ouvert inclus dans 𝐴.
𝑈⊂𝐴 𝑈⊂𝐴

2- 𝑈 un ouvert tel que : 𝑈 ∩ 𝐴̅ ≠ ∅. Soit 𝑥 ∈ 𝑈 ∩ 𝐴̅. On a 𝑥 ∈ 𝑈 et U est un ouvert donc


𝑈 ∈ 𝒱𝑋 (𝑥 ). Mais 𝑥 ∈ 𝐴̅ donc U ∩ A ≠ ∅.
3- Soit 𝑥 ∈ 𝑋.
𝑥 ∈ 𝐴̅ 𝐶 ⟺ 𝑥 ∉ 𝐴̅ ⟺ ∃𝑉 ∈ 𝒱𝑋 (𝑥 ) tel que V ∩ A = ∅.
⟺ ∃ 𝑈 un ouvert tel que 𝑥 ∈ 𝑈 et U ∩ A = ∅.
⟺ ∃ 𝑈 un ouvert tel que 𝑥 ∈ 𝑈 et U ⊂ A𝐶 .

⏞𝐶 .
⟺ 𝑥∈𝐴

⏞𝐶 .
On conclut donc que 𝐴 = 𝐴 ̅𝐶

4- Posons 𝐻 = {𝐴 ⊂ 𝐹 /𝐹 est un fermé dans 𝑋}. Montrons que ⋂𝐹∈𝐻 𝐹=𝐴̅ .


On a (⋂𝐹∈𝐻 𝐹 )𝐶 = ⋃𝐹∈𝐻 𝐹𝐶 .
En remarquant que
𝐹 ∈ 𝐻 ⟺ (𝐴 ⊂ 𝐹) 𝑒𝑡 𝐹 est un fermé dans 𝑋 ⟺ (𝐹𝐶 ⊂ 𝐴𝐶 ) et 𝐹𝐶 est un ouvert dans X.

On peut écrire (⋂𝐹∈𝐻 𝐹 )𝐶 sous la forme (⋂𝐹∈𝐻 𝐹 )𝐶 =⋃𝑈∈𝜏
⏞𝐶 = 𝐴̅ 𝐶 .
𝑈=𝐴
𝑈⊂𝐴𝐶

Ainsi ⋂𝐹∈𝐻 𝐹 = 𝐴̅. D’où 𝐴̅ est l’intersection de tous les fermés contenant 𝐴. Par suite 𝐴̅ est le
plus petit fermé contenant 𝐴.
Exemple.
Dans ℝ muni de la topologie usuelle, calculer l’adhérence, l’intérieur et les points
d’accumulation et les points isolés des ensembles suivants :
1- [𝑎, 𝑏], [𝑎, 𝑏[, ]𝑎, 𝑏] 𝑒𝑡 ]𝑎, 𝑏[ où 𝑎 < 𝑏
2- [𝑎, +∞[ et ] − ∞, 𝑎[.
3- ℤ et ℚ.
4- ] − ∞, 1[⋃]1, 2] ⋃{3}.

Exercice. Soit 𝑌 un sous-ensemble de l’espace topologique 𝑋, muni de la topologie induite.


1- Soit 𝐴 ⊂ 𝑌 . On note 𝐴𝑌̅ l’adhérence de 𝐴 dans 𝑌. Montrer que 𝐴𝑌̅ = 𝑌 ∩ 𝐴̅.
2- Soit 𝑋 = ℝ muni de la topologie usuelle et 𝑌 = [0,1] ∪ {2} muni de la topologie induite.
1
Soit 𝐴 = [ , 1] ∪ {2}. Calculer l’intérieur de 𝐴 dans 𝑌. Conclure.
2

3. Base dune topologie.


3.1. Définition.

Soit (𝑋, 𝜏) un espace topologique. Une partie non vide ℬ de 𝜏 est dite base de la topologie 𝜏
si et seulement si, tout élément de 𝜏 s’écrit comme réunion d’éléments de ℬ.

Exemple. Soit 𝐸 = {𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑} muni de la topologie :


𝜏 = {∅, 𝐸, {𝑎, 𝑏 }, {𝑐, 𝑑}, {𝑎}, {𝑎, 𝑐, 𝑑} , {𝑏 }, {𝑏, 𝑐, 𝑑}}.
Alors ℬ = {∅, {𝑐, 𝑑} , {𝑎}, {𝑎, 𝑐, 𝑑}, {𝑏 }} est une base de 𝜏. Par contre ℬ′ = {∅, {𝑎}, {𝑏, 𝑐, 𝑑}}
n’est pas une base de 𝜏.
3.2. Proposition.

Dans un espace métrique (𝐸, 𝑑) l’ensemble des boules ouvertes est une base de la
topologie 𝜏𝑑

Preuve. Soit 𝑈 ∈ 𝜏𝑑 et 𝑥 ∈ 𝑈.
On a 𝑈 est un ouvert dans 𝐸 donc il existe alors 𝑟𝑥 > 0 tel que 𝐵 (𝑥, 𝑟𝑥 ) ⊂ 𝑈.
Par suite 𝑈 = ⋃𝑥 ∈𝑈{𝑥 } ⊂ ⋃𝑥 ∈𝑈 𝐵 (𝑥, 𝑟𝑥 ) ⊂ 𝑈. Donc 𝑈 = ⋃𝑥 ∈𝑈 𝐵 (𝑥, 𝑟𝑥 ). Par suite l’ensemble
des boules ouvertes est une base de la topologie 𝜏𝑑 . ∎

Exemple. Sur (ℝ, 𝜏𝑢 ) l’ensemble des intervalle ouvert est une base de topologie de 𝜏𝑢 .
3.3. Proposition.

Soit (𝑋, 𝜏) un espace topologique et ℬ une base de la topologie 𝜏. Les propriétés suivantes
sont satisfaites :
1- ∅ ∈ ℬ et 𝑋 = ⋃𝐵∈ℬ 𝐵.
2- ∀ 𝐵1 , 𝐵2 ∈ ℬ on a : 𝐵1 ∩ 𝐵2 est une réunion d’éléments de ℬ.

Preuve.
1- Soit ℬ une base de la topologie 𝜏.
• On a ∅ ∈ 𝜏 donc ∅ ∈ ℬ.
• 𝑋 ∈ 𝜏 donc il existe une famille {𝐵𝑖 }𝑖∈𝐼 dans ℬ telle que 𝑋 = ⋃𝑖 ∈𝐼 𝐵𝑖 . Or ⋃𝑖 ∈𝐼 𝐵𝑖 ⊂
⋃𝐵∈ℬ 𝐵 ⊂ 𝑋. Donc 𝑋 = ⋃𝐵∈ℬ 𝐵.
2- Soit 𝐵1 , 𝐵2 ∈ ℬ donc 𝐵1 , 𝐵2 ∈ 𝜏. Par suite 𝐵1 ∩ 𝐵2 ∈ 𝜏. Or ℬ une base de la topologie 𝜏
donc 𝐵1 ∩ 𝐵2 est une réunion d’éléments de ℬ. ∎

3.4. Proposition. (Caractérisation d’une base d’une topologie).


Soit X un ensemble non vide et ℬ une partie de 𝒫 (𝑋) vérifiant les propriétés suivantes :
C1- ∅ ∈ ℬ et 𝑋 = ⋃𝐵∈ℬ 𝐵.
C2- ∀ 𝐵1 , 𝐵2 ∈ ℬ on a : 𝐵1 ∩ 𝐵2 est une réunion d’éléments de ℬ.
Alors il existe une et une seule topologie 𝜏 de base ℬ. Cette topologie est définie par :
𝜏 = {𝑈 ∈ 𝒫 (𝑋) / 𝑈 est une réunion d'éléments de ℬ }.

Preuve.
Montrons que 𝝉 est une topologie sur 𝑿.
1- D’après la propriété C1) vérifiée par ℬ on a : ∅ ∈ ℬ et 𝑋 ∈ ℬ.
2- Soit {𝑈𝑖 }𝑖∈𝐼 dans 𝜏, montrons que ⋃𝑖∈𝐼 𝑈𝑖 ∈ 𝜏.
Pour tout 𝑖 ∈ 𝐼, on a 𝑈𝑖 ∈ 𝜏. Donc 𝑈𝑖 est une réunion d’éléments de ℬ par suite
⋃𝑖∈𝐼 𝑈𝑖 reste une réunion d’éléments de ℬ. D’où ⋃𝑖∈𝐼 𝑈𝑖 ∈ 𝜏.
3- Soit 𝑈1 , 𝑈2 ∈ 𝜏. Montrons que 𝑈1 ∩ 𝑈2 ∈ 𝜏.
On a : 𝑈1 , 𝑈2 ∈ 𝜏 donc il existe {𝐵𝑖 }𝑖∈𝐼 et {𝐵𝑗 ′}𝑗∈𝐽 deux familles dans ℬ tels que 𝑈1 =
⋃𝑖∈𝐼 𝐵𝑖 et 𝑈2 = ⋃𝑗∈𝐽 𝐵𝑗 ′ . Par suite :
𝑈1 ∩ 𝑈2 = (⋃ 𝐵𝑖 ) ∩ (⋃ 𝐵𝑗 ′ ) = ⋃ (𝐵𝑖 ∩ 𝐵𝑗 ′) .
𝑖∈𝐼 𝑗∈𝐽 (𝑖,𝑗)∈𝐼×𝐽
Or d’après la propriété C2) vérifiée par ℬ on a : 𝐵𝑖 ∩ 𝐵𝑗 ′ est une réunion d’éléments de ℬ
pour tout (𝑖, 𝑗) ∈ 𝐼 × 𝐽. Donc 𝑈1 ∩ 𝑈2 sera donc une réunion d’éléments de ℬ.
Ainsi on a vérifié que 𝜏 est une topologie sur 𝑋.

Vérifions l’unicité.
Soit 𝜏1 et 𝜏2 deux topologies de base ℬ. Montrons que 𝜏1 = 𝜏2 .
Soit 𝑈 ∈ 𝜏1 . On a :

𝑈 ∈ 𝜏1
{ ⇒ ∃{𝐵𝑖 }𝑖∈𝐼 ⊂ ℬ tel que 𝑈 = ⋃𝑖∈𝐼 𝐵𝑖 .
ℬ est une base de 𝜏

Or 𝜏2 est une topologie de base ℬ, donc ℬ ⊂ 𝜏2 . Par suite {𝐵𝑖 }𝑖∈𝐼 ⊂ 𝜏2 et donc 𝑈 = ⋃𝑖∈𝐼 𝐵𝑖 ∈
𝜏2 .
Ainsi on a démontré que 𝜏1 ⊂ 𝜏2 . On peut démontrer de même que 𝜏2 ⊂ 𝜏1 . On conclut que
𝜏1 = 𝜏2 . ∎

4. Topologie produit.
4.1. Proposition.
Soient (𝑋1 , 𝜏1 ) et (𝑋2 , 𝜏2 ) deux espaces topologiques. Alors la famille de parties de
𝑋1 × 𝑋2 notée 𝜏1 × 𝜏2 et définie par :
𝜏1 × 𝜏2 = { 𝑈 × 𝑉 / 𝑈 ∈ 𝜏1 𝑒𝑡 𝑉 ∈ 𝜏2 } .
Vérifie les propriétés caractéristique C1 et C2 d’une base de topologie.
Preuve.
Propriété C1.
• ∅ = ∅ × ∅ ∈ 𝜏1 × 𝜏2 .
• 𝑋1 ∈ 𝜏1 et 𝑋2 ∈ 𝜏2 donc 𝑋1 × 𝑋2 ∈ 𝜏1 × 𝜏2 . Par suite 𝑋1 × 𝑋2 = ⋃𝑈×𝑉 ∈𝜏1×𝜏2 𝑈 × 𝑉 .
Propriété C2.
Soit 𝐵1 , 𝐵2 ∈ 𝜏1 × 𝜏2 . Montrons que 𝐵1 ∩ 𝐵2 est une réunion d’éléments de 𝜏1 × 𝜏2 .
On a : 𝐵1 , 𝐵2 ∈ 𝜏1 × 𝜏2 donc il existe 𝑈, 𝑈 ′ ∈ 𝜏1 et 𝑉, 𝑉′ ∈ 𝜏1 tels que : 𝐵1 = 𝑈 × 𝑉 et 𝐵2 =
𝑈 ′ × 𝑉 ′ . Par suite : 𝐵1 ∩ 𝐵2 = (𝑈 × 𝑉 ) ∩ (𝑈 ′ × 𝑉 ′ ) = (𝑈 ∩ 𝑈 ′) × (𝑉 ∩ 𝑉 ′ ).
On a 𝑈, 𝑈 ′ ∈ 𝜏1 donc 𝑈 ∩ 𝑈 ′ ∈ 𝜏1 . De même 𝑉 ∩ 𝑉 ′ ∈ 𝜏2 . Donc 𝐵1 ∩ 𝐵2 ∈ 𝜏1 × 𝜏2 .
Donc 𝜏1 × 𝜏2 vérifie les propriétés caractéristique C1 et C2 d’une base de topologie.∎
4.2. Définition.
Soient (𝑋1 , 𝜏1 ) et (𝑋2 , 𝜏2 ) deux espaces topologiques. La topologie produit sur 𝑋1 × 𝑋2 est
l’unique topologie ayant pour base 𝜏1 × 𝜏2 . Elle est notée 𝝉𝟏⨂𝝉𝟐 .
Les éléments de 𝜏1 × 𝜏2 sont appelés les ouverts élémentaires de la topologie produit 𝜏1 ⨂𝜏2 .
𝜏1 ⨂𝜏2 = { 𝑈 ∈ 𝒫 (𝑋1 × 𝑋2 ) / 𝑈 est une réunion d'éléments de 𝜏1 × 𝜏2 }
Exercice.
Soient 𝐴 et 𝐵 deux parties non vides des espaces topologiques respectifs 𝑋 et 𝑌. Montrer que

dans l’espace topologique produit 𝑋 × 𝑌, on a : ⏞
𝐴 × 𝐵 = 𝐴° × 𝐵° 𝑒𝑡 ̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝐴 × 𝐵 = 𝐴̅ × 𝐵̅ .
5. Topologie Engendrée.
5.1. Proposition et définition.
Soit 𝒜 une partie non vide de 𝒫(𝑋). L’intersection de toutes les topologies sur 𝑋 contenant
𝒜 est une topologie sur 𝑋, notée 𝝉𝓐 et appelée topologie engendrée par 𝓐.
Preuve.
Soit 𝐻 l’ensemble de toutes les topologies sur 𝑋 contenant 𝒜. On a bien 𝐻 est non vide
puisqu’il contient la topologie grossière et discrète. Montrons que ⋂𝜏∈𝐻 𝜏 est une topologie
sur 𝑋.
1- Toute topologie sur 𝑋 contient ∅ et 𝑋. Donc ∅ et 𝑋 appartiennent à ⋂𝜏∈𝐻 𝜏.
2- Soit {𝑈𝑖 }𝑖∈𝐼 une famille d’éléments de ⋂𝜏∈𝐻 𝜏.
Soit 𝜏 ∈ 𝐻. On a : 𝑈𝑖 ∈ 𝜏 pour tout 𝑖 ∈ 𝐼 donc ⋃𝑖∈𝐼 𝑈𝑖 ∈ 𝜏. Ainsi ⋃𝑖∈𝐼 𝑈𝑖 ∈ 𝜏 pour tout 𝜏 ∈
𝐻. Donc ⋃𝑖∈𝐼 𝑈𝑖 ∈ ⋂𝜏∈𝐻 𝜏.
3- Soit 𝑈1 et 𝑈2 deux éléments de ⋂𝜏∈𝐻 𝜏.
Soit 𝜏 ∈ 𝐻. On a : 𝑈1 , 𝑈2 ∈ 𝜏 donc 𝑈1 ∩ 𝑈2 ∈ 𝜏. Ainsi 𝑈1 ∩ 𝑈2 ∈ 𝜏 pour tout 𝜏 ∈ 𝐻. Donc
𝑈1 ∩ 𝑈2 ∈ ⋂𝜏∈𝐻 𝜏.
On conclut donc que ⋂𝜏∈𝐻 𝜏 est une topologie sur 𝑋.∎
5.2. Proposition.

Soient 𝒜 une partie non vide de 𝒫(𝑋) et 𝒜1 l’ensemble des intersections finies d’éléments de
𝒜. Alors 𝔓 = {𝑋, ∅} ∪ 𝒜1 est une base de la topologie engendrée par 𝒜.

Preuve.
Par définition 𝔓 vérifie les conditions C1 et C2 de la proposition 3.4. Donc 𝔓 est une base de
la topologie définie par 𝜏 = {𝑈 ∈ 𝒫(𝑋) / 𝑈 est une réunion des éléments de 𝔓 }.
Montrons que 𝜏 = 𝜏𝓐 .
On a 𝒜 ⊂ 𝒜1 donc 𝒜 ⊂ 𝜏.
On a 𝜏𝓐 est une topologie qui contient 𝒜 donc elle contient toutes les intersections finies
d’éléments de 𝒜. Par suite 𝜏𝓐 contient 𝔓 et donc contient 𝜏. On aboutit donc à 𝜏 ⊂ 𝜏𝓐 et
𝒜 ⊂ 𝜏. Or 𝜏𝓐 est la plus petite topologie contenant 𝒜 donc 𝜏 = 𝜏𝓐 ∎

Exemple.
Soit 𝐸 = { 𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑 } et 𝒜 = {{𝑎, 𝑏 }, {𝑏, 𝑐, 𝑑}, {𝑐}}.
Alors : 𝔓 = {∅, 𝐸, {𝑎, 𝑏 }, {𝑏, 𝑐, 𝑑}, {𝑏 }, {𝑐}} est une base de la topologie engendrée par 𝒜.
Avec 𝜏𝓐 = {∅, 𝐸, {𝑎, 𝑏 }, {𝑏, 𝑐, 𝑑}, {𝑏 }, {𝑐}, {𝑎, 𝑏, 𝑐} , {𝑏, 𝑐}}.
Université Cheikh Anta Diop de Dakar 2019-2020
Faculté des Sciences et Techniques
Département de Mathématiques et Informatique
L3Maths / TOPOLOGIE
Laila Mesmoudi Mbaye.

TD1.
Exercice1. Soit (𝑋,d) un espace métrique.
1- Soit 𝑓 une application injective de 𝑋 dans 𝑋. Montrer que l’application 𝑑1 de 𝑋×𝑋 dans ℝ
définie par 𝑑1 (𝑥, 𝑦) = 𝑑(𝑓(𝑥), 𝑓(𝑦)) est une distance sur 𝑋.

2- Montrer que 𝑑2 = min(1, 𝑑) est une distance sur 𝑋 et que 𝑋 est un espace métrique borné pour
la distance 𝑑2 .

Exercice2.
Soit 𝐸 = 𝐶1 ([0,1], ℝ) l’ensemble des fonctions continûment dérivables.
1 2
On pose pour 𝑥 ∈ 𝐸, 𝑁(𝑥) = √𝑥(0)2 + ∫0 |𝑥′(𝑡)| 𝑑𝑡
1- Montrer que 𝑁 est une norme sur 𝐸.
2- Soit (𝑥𝑛 )𝑛∈ℕ la suite d’éléments de 𝐸 définies par :
𝑥𝑛 : [0,1] ⟶ ℝ
𝑡 ⟼ 𝑡𝑛

a- Soit 𝑛 ∈ ℕ. Calculer ‖𝒙𝒏 ‖∞ et 𝑵(𝒙𝒏 ).

b- Montrer que ‖ ‖ ∞et 𝑁 ne sont pas équivalentes.

Exercice 3.
Soit (𝐸, 𝑑) un espace métrique, 𝐴 une parties non vide de 𝐸.
1- Soit (𝑥, 𝑦) ∈ 𝐸 2 montrer que |𝑑(𝑥, 𝐴) − 𝑑(𝑦, 𝐴)| ≤ 𝑑(𝑥, 𝑦).

2-
a- Pour 𝑋 = ℝ muni de la distance usuelle. Calculer le diamètre de 𝐴 dans les cas suivants :
𝐴 = [𝑎, 𝑏], 𝐴 = [𝑎, 𝑏[ et 𝐴 = [𝑎, +∞[.

b- Pour 𝑋 = ℝ2 muni de la distance euclidienne.


i. Calculer le diamètre du disque fermé de centre O et de rayon r > 0.
ii. Démontrer que 𝐴 est bornée si et seulement si 𝛿(𝐴) < +∞.
Exercice 4.
a) Le couple (ℤ, 𝜏 ) où 𝜏 = {∅, {1,2}, {1,2,3}, {2,3, −4}, {1,2,3, −4}, ℤ} est-il un espace
topologique ?

b) Même question avec 𝜏 = {∅} ∪ {𝑛 ℤ }n∈ℕ∗ .

Exercice5.
Soient 𝜏 et 𝜏′ deux topologies sur un ensemble non vide X. On dit que 𝜏 est moins fine que 𝜏′
si 𝜏 ⊂ 𝜏′. On dit que 𝜏 et 𝜏′ sont comparables si 𝜏 ⊂ 𝜏’ ou 𝜏′ ⊂ 𝜏.
Soient 𝑑1 et 𝑑2 deux distances sur un ensemble non vide 𝐸. Soient 𝜏1 et 𝜏2 les topologies
respectives définies sur 𝐸 par les distances 𝑑1 et 𝑑2 .

1- Supposons que 𝑑1 et 𝑑2 vérifient la propriété suivante :

∃𝑘 > 0 tel que ∀(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐸 2 ; 𝑑1 (𝑥, 𝑦) ≤ 𝑘𝑑2 (𝑥, 𝑦).


Montrer que 𝜏1 et 𝜏2 sont comparables.

2- Que peut-on déduire si 𝑑1 et 𝑑2 sont deux distances équivalentes.

Exercice 6.
Soit 𝐸 un espace vectoriel normé, 𝐴 et 𝐵 deux parties de 𝐸. On définit par 𝐴 + 𝐵 l’ensemble :
𝐴 + 𝐵 = {𝑧 ∈ 𝐸 / ∃𝑥 ∈ 𝐴, ∃𝑦 ∈ 𝐵, 𝑧 = 𝑥 + 𝑦}
Montrons que si 𝐴 est ouvert, alors 𝐴+𝐵 est ouvert.

Exercice 7.
Soit 𝐸 un espace vectoriel normé et 𝐹 un sous-espace vectoriel de 𝐸 non nul.
1- On supposons que 𝐹 est un ouvert. Montrons que 𝐹 = 𝐸.
2- Montrer que si 𝐹° ≠ ∅ alors 𝐹° est un sous espace vectoriel de 𝐸.
3- Déduire 𝐹°.

Exercice8. (Base d’une topologie).

Soient (𝑋, 𝜏) un espace topologique et B ⊂ 𝜏. Montrons que les propriétés suivantes sont
équivalentes.
(i) B est une base d’ouverts de 𝑋.
(ii) Pour tout 𝑈 ∈ 𝜏 et tout 𝑥 ∈ 𝑈, il existe 𝐵 ∈ B tel que 𝑥 ∈ 𝐵 ⊂ 𝑈.

Exercice 9 (Topologie engendrée)


Soit 𝛴 une famille de parties sur un ensemble 𝑋. On suppose que cette famille est presque
stable par intersection (c.à.d. ∀𝐴, 𝐵 ∈ 𝛴, ∀𝑥 ∈ 𝐴 ∩ 𝐵, ∃𝐶 ∈ 𝛴, 𝑥 ∈ 𝐶 ⊂ 𝐴 ∩ 𝐵).
Montrer que la topologie engendrée par 𝛴 est l’ensemble des réunions d’éléments de 𝛴,
auquel on ajoute {𝑋, ∅ }.

Exercice 10. (Topologie Produit)


Soient 𝐴 et 𝐵 deux parties non vides des espaces topologiques respectifs 𝑋 et 𝑌. Montrer que
dans

l’espace topologique produit 𝑋 × 𝑌, on a : ⏞
𝐴 × 𝐵 = 𝐴° × 𝐵° 𝑒𝑡 ̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝐴 × 𝐵 = 𝐴̅ × 𝐵̅ .

Exercice 11. (Topologie induite)


Soit 𝑌 un sous-ensemble de l’espace topologique 𝑋, muni de la topologie induite.
1- Soit 𝐴 ⊂ 𝑌 . On note 𝐴𝑌̅ l’adhérence de 𝐴 dans 𝑌.
Montrer que 𝐴𝑌̅ = 𝑌 ∩ 𝐴̅.
2- Soit 𝑋 = ℝ muni de la topologie usuelle et 𝑌 = [0,1] ∪ {2} muni de la topologie induite.
1
Soit 𝐴 = [ , 1] ∪ {2}. Calculer l’intérieur de 𝐴 dans 𝑌. Conclure.
2
Université Cheikh Anta Diop de Dakar 2019-2020
Faculté des Sciences et Techniques
Département de Mathématiques et Informatique
L3Maths / TOPOLOGIE
Laila Mesmoudi Mbaye.

TD1 Corrigé.
Exercice1. Soit (𝑋,d) un espace métrique.
1- Soit 𝑓 une application injective de 𝑋 dans 𝑋. Montrons que l’application 𝒅𝟏 de
𝑋×𝑋 dans ℝ définie par 𝒅𝟏(𝒙, 𝒚) = 𝒅(𝒇(𝒙), 𝒇(𝒚)) est une distance sur 𝑋.
Soit 𝑥, 𝑦 et 𝑧 dans 𝑋.
(𝑑 𝑢𝑛𝑒 𝑑𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒) (𝑖𝑛𝑗𝑒𝑐𝑡𝑖𝑣𝑖𝑡é 𝑑𝑒 𝑓)
• 𝑑1 (𝑥, 𝑦) = 0 ⟺ 𝑑(𝑓(𝑥 ), 𝑓(𝑦)) = 0 ⇔ 𝑓 (𝑥 ) = 𝑓 (𝑦 ) ⇔ 𝑥 = 𝑦.
• 𝑑1 (𝑥, 𝑦) = 𝑑(𝑓 (𝑥 ), 𝑓(𝑦)) = 𝑑(𝑓(𝑦), 𝑓 (𝑥 )) = 𝑑1 (𝑦, 𝑥 ).
• 𝑑1 (𝑥, 𝑦) = 𝑑(𝑓 (𝑥 ), 𝑓(𝑦)) ≤ 𝑑(𝑓(𝑥 ), 𝑓(𝑧 )) + 𝑑(𝑓 (𝑧 ), 𝑓 (𝑦)) ≤ 𝑑1 (𝑥, 𝑧 ) + 𝑑1 (𝑧, 𝑦).
Par suite 𝑑1 est une distance sur 𝑋

2-
❖ Montrons que 𝒅𝟐 = 𝐦𝐢𝐧(𝟏, 𝒅) est une distance sur 𝑋.
Soit 𝑥, 𝑦 et 𝑧 dans 𝑋.
• 𝑑2 (𝑥, 𝑦) = 0 ⟺ min(1, 𝑑(𝑥, 𝑦)) = 0 ⟺ min(1, 𝑑(𝑥, 𝑦)) = 𝑑(𝑥, 𝑦) = 0 ⟺ 𝑥 = 𝑦.
• 𝑑2 (𝑥, 𝑦) = min(1, 𝑑 (𝑥, 𝑦)) = min(1, 𝑑 (𝑦, 𝑥 )) = 𝑑2 (𝑦, 𝑥 ).
• Les valeurs possibles pour 𝑑2 (𝑥, 𝑧 ) + 𝑑2 (𝑧, 𝑦) sont représentées par le tableau ci-
dessous :

𝑑 (𝑥, 𝑦) ≤ 𝑑 (𝑥, 𝑧 ) + 𝑑(𝑧, 𝑥 )


1 ≤ 𝑑(𝑥, 𝑧 ) + 1
On a : { donc min(1, 𝑑(𝑥, 𝑦)) ≤ 𝑑2 (𝑥, 𝑧 ) + 𝑑2 (𝑧, 𝑦).
1 ≤ 1 + 𝑑(𝑧, 𝑦)
1≤2
Par suite 𝑑2 (𝑥, 𝑧 ) ≤ 𝑑2 (𝑥, 𝑧 ) + 𝑑2 (𝑧, 𝑦).
Ainsi 𝑑2 est une distance sur 𝑋.
❖ Montrons que 𝑋 est un espace métrique borné pour la distance 𝒅𝟐 .
Soit 𝑥0 ∈ 𝑋. Pour tout élément 𝑥 de 𝑋, on a 𝑑2 (𝑥, 𝑥0 ) ≤ 1. Donc 𝑋 ⊂ 𝐵′ (𝑥0 , 1). Par suite X est
bornée pour 𝑑2 .

Exercice2.
Soit 𝐸 = 𝐶1 ([0,1], ℝ) l’ensemble des fonctions continûment dérivables.
1 2
On pose pour 𝑥 ∈ 𝐸, 𝑁(𝑥) = √𝑥(0)2 + ∫0 |𝑥′(𝑡)| 𝑑𝑡
1- Montrons que 𝑵 est une norme sur 𝑬.
Il suffit de vérifier que l’application
𝜑: 𝐸 × 𝐸 ⟶ ℝ
1
(𝑥, 𝑦) ⟼ 𝑥(0)𝑦(0) + ∫ 𝑥′(𝑡)𝑦′(𝑡))𝑑𝑡
0
est un produit scalaire.
Soient 𝑥 , 𝑦 et 𝑧 dans 𝐸 et 𝛼 un réel.
1 1
• 𝜑(𝑥, 𝑦) = 𝑥 (0)𝑦(0) + ∫0 𝑥′(𝑡)𝑦′(𝑡))𝑑𝑡 = 𝑦(0)𝑥(0) + ∫0 𝑦′(𝑡)𝑥′(𝑡))𝑑𝑡 = 𝜑 (𝑦, 𝑥 ). Donc
𝜑 est symétrique.
1
• 𝜑(𝛼𝑥 + 𝑦, 𝑧 ) = (𝛼𝑥 + 𝑦)(0) 𝑧(0) + ∫0 (𝛼𝑥 + 𝑦)′(𝑡)𝑧′(𝑡))𝑑𝑡
1 1
= 𝛼 (𝑥(0)𝑧(0) + ∫ 𝑥′(𝑡)𝑧′(𝑡))𝑑𝑡) + 𝑦 (0)𝑧(0) + ∫ 𝑦′(𝑡)𝑧′(𝑡))𝑑𝑡
0 0
= 𝛼 𝜑 (𝑥, 𝑧 ) + 𝜑(𝑦, 𝑧 ).
Ainsi 𝜑 est une forme bilinéaire symétrique. Montrons qu’elle est définie positive.
1 2
• 𝜑(𝑥, 𝑥 ) = 𝑥(0)2 + ∫0 |𝑥′(𝑡)| 𝑑𝑡 ≥ 0.
𝑥(0)2 = 0 𝑥(0) = 0 𝑥(0) = 0
• 𝜑 𝑥, 𝑥 = 0 ⇔ { 1
( ) 2 ⇔{ 2 ⇔{
∫0 |𝑥′(𝑡)| 𝑑𝑡 |𝑥′(𝑡)| = 0 sur [0,1] 𝑥′(𝑡) = 0 sur [0,1]
𝑥(0) = 0
⇔{ ⇔𝑥=0
𝑥 est constante sur [0,1]
Ainsi 𝜑 est un produit scalaire sur 𝐸. On conclut donc que 𝑁(𝑥 ) = √𝜑(𝑥, 𝑥) est une norme
sur 𝐸.
2- Soit (𝑥𝑛 )𝑛∈ℕ la suite d’éléments de 𝐸 définies par :
𝑥𝑛 : [0,1] ⟶ ℝ
𝑡 ⟼ 𝑡𝑛

a- Soit 𝑛 ∈ ℕ.
‖𝒙𝒏 ‖∞ = 𝐬𝐮𝐩 |𝒙𝒏 (𝒕)| = 𝟏.
𝒕∈[𝟎,𝟏]
1 2
𝑁(𝑥𝑛 ) = √𝑥𝑛 (0)2 + ∫0 |𝑥𝑛 ′(𝑡)| 𝑑𝑡.
Si 𝑛 = 0 alors 𝑥0 (𝑡) = 1 sur [0, 1]. Par suite 𝑵(𝒙𝟎) = 𝟏.
Si 𝑛 ≠ 0 alors
1 2 1 2 1
𝑁(𝑥𝑛 ) = √𝑥𝑛 (0)2 + ∫0 |𝑥𝑛 ′(𝑡)| 𝑑𝑡= √∫0 |𝑛𝑡𝑛−1| 𝑑𝑡 = 𝑛√∫0 𝑡2𝑛−2 𝑑𝑡
𝒏
𝑵(𝒙𝒏 ) = .
√𝟐𝒏−𝟏
b- Montrons que ‖ ‖∞et 𝑁 ne sont pas équivalentes. Si on suppose qu’elles sont
équivalentes alors il existe 𝛼, 𝛽 > 0 tels que pour tout n dans ℕ on a :
𝛼 ‖𝑥𝑛 ‖∞ ≤ 𝑵(𝑥𝑛 ) ≤ 𝛽 ‖𝑥𝑛 ‖∞ .
∗ 𝒏
Donc pour tout n dans ℕ on a : 𝛼 ≤ ≤ 𝛽. Absurde il suffit de faire tendre n
√𝟐𝒏−𝟏
vers l’infini.
Donc ‖ ‖∞ et 𝑁 ne sont pas équivalentes.

Exercice 3.
Soit (𝐸, 𝑑) un espace métrique, 𝐴 une parties non vide de 𝐸.
1- Soit (𝒙, 𝒚) ∈ 𝑬𝟐 montrons que |𝒅(𝒙, 𝑨) − 𝒅(𝒚, 𝑨)| ≤ 𝒅(𝒙, 𝒚).
Soit 𝑧 ∈ 𝐴 on a :
𝑑(𝑥, 𝑧 ) ≤ 𝑑(𝑥, 𝑦) + 𝑑 (𝑦, 𝑧 )
{ 𝑑(𝑥, 𝐴) = inf 𝑑 (𝑥, 𝑎).
𝑎∈𝐴
⟹ 𝑑(𝑥, 𝐴) ≤ 𝑑(𝑥, 𝑧 ) ≤ 𝑑 (𝑥, 𝑦) + 𝑑 (𝑦, 𝑧 )
⟹ 𝑑 (𝑥, 𝐴) ≤ 𝑑 (𝑥, 𝑦) + 𝑑 (𝑦, 𝑧 ) ∀𝑧 ∈ 𝐴.
⟹ 𝑑(𝑥, 𝐴) ≤ inf (𝑑(𝑥, 𝑦) + 𝑑(𝑦, 𝑧 ))
𝑧∈𝐴
⟹ 𝑑(𝑥, 𝐴) ≤ 𝑑(𝑥, 𝑦) + 𝑑(𝑦, 𝐴)
⟹ 𝑑(𝑥, 𝐴) − 𝑑(𝑦, 𝐴) ≤ 𝑑 (𝑥, 𝑦)
Comme 𝑥 et 𝑦 sont quelconques dans 𝐸 donc on aura aussi 𝑑 (𝑦, 𝐴) − 𝑑 (𝑥, 𝐴) ≤ 𝑑 (𝑦, 𝑥 ) =
𝑑(𝑥, 𝑦). Par suite on a l’inégalité |𝒅(𝒙, 𝑨) − 𝒅(𝒚, 𝑨)| ≤ 𝒅(𝒙, 𝒚)

2-
a- Pour 𝑿 = ℝ muni de la distance usuelle. Calculons le diamètre de 𝑨 dans les cas
suivants : 𝑨 = [𝒂, 𝒃], 𝑨 = [𝒂, 𝒃[ et 𝑨 = [𝒂, +∞[.
i- 𝑨 = [𝒂, 𝒃]
Soit 𝑥 et 𝑦 dans 𝐴. Donc
𝑎≤𝑥≤𝑏 𝑎≤𝑥≤𝑏
{ ⟹{
𝑎≤𝑦≤𝑏 −𝑏 ≤ −𝑦 ≤ −𝑎
⟹ 𝑎−𝑏 ≤𝑥−𝑦 ≤𝑏−𝑎

⟹ |𝑥 − 𝑦| ≤ 𝑏 − 𝑎 ⟹ ∀𝑥, 𝑦 ∈ 𝐴 𝑑(𝑥, 𝑦) ≤ 𝑏 − 𝑎 ⟹ sup 𝑑(𝑥, 𝑦) ≤ 𝑏 − 𝑎


𝑥,𝑦∈𝐴
⟹ 𝛿 (𝐴) ≤ 𝑏 − 𝑎.
De plus 𝑎 et 𝑏 appartiennent à 𝐴 donc 𝑏 − 𝑎 = 𝑑(𝑎, 𝑏) ≤ 𝛿 (𝐴). Ainsi 𝜹(𝑨) = 𝒃 − 𝒂.

ii- A=[𝒂, 𝒃[
𝑏−𝑎
On a pour tout entier n≥ 2 ; [𝑎, 𝑏 − ] ⊂ [𝑎, 𝑏[⊂ [𝑎, 𝑏 ].
𝑛
𝑏−𝑎
Donc 𝜹 ([𝑎, 𝑏 − ]) ≤ 𝛿([𝑎, 𝑏[ ) ≤ 𝛿([𝑎, 𝑏 ]).
𝑛
𝑏−𝑎 𝑏−𝑎 (𝑛−1)
D’après i) on a : 𝛿 ([𝑎, 𝑏 − ]) = 𝑏 − −𝑎 = (𝑏 − 𝑎) et 𝛿 ([𝑎, 𝑏 ]) = 𝑏 − 𝑎. Par
𝑛 𝑛 𝑛
(𝑛−1)
suite pour tout entier n≥ 2 on a : (𝑏 − 𝑎) ≤ 𝛿([𝑎, 𝑏[ ) ≤ 𝑏 − 𝑎.
𝑛
(𝑛−1)
D’où lim (𝑏 − 𝑎) ≤ 𝛿([𝑎, 𝑏[ ) ≤ 𝑏 − 𝑎. Ainsi 𝜹([𝒂, 𝒃[ ) = 𝒃 − 𝒂.
𝑛→∞ 𝑛

iii- 𝑨 = [𝒂, +∞[.


On a pour tout entier n≥ 2 ∶ [𝑎, 𝑛] ⊂ [𝑎, +∞[. Donc 𝛿([𝑎, 𝑛] ) ≤ 𝛿([𝑎, +∞[). Par suite pour
tout entier n≥ 𝑎 on a :( 𝑛 − 𝑎) ≤ 𝛿([𝑎, +∞[). D’où lim (𝑛 − 𝑎) ≤ 𝛿([𝑎, +∞[ ). Ainsi
𝑛→∞
𝛿([𝑎, +∞[ ) = +∞.

b- Pour 𝑿 = ℝ𝟐 muni de la distance euclidienne.

i- Calculons le diamètre du disque fermé de centre O et de rayon r > 0.


Soit 𝐷 le disque fermé de centre 𝑂 = (0,0) et de rayon r > 0. Soient 𝑥 et 𝑦 deux éléments
de 𝐷. On a : 𝑥 ∈ 𝐷 et 𝑦 ∈ 𝐷 donc 𝑑 (𝑥, 𝑂) ≤ 𝑟 et 𝑑 (𝑦, 𝑂) ≤ 𝑟. Par suite 𝑑(𝑥, 𝑦) ≤
𝑑(𝑥, 0) + 𝑑 (0, 𝑦) ≤ 2𝑟. Ainsi 𝛿 (𝐷 ) ≤ 2𝑟. De plus = (0, 𝑟) , 𝑏 = (0, −𝑟) appartiennent
à 𝐷 et 𝑑 (𝑎, 𝑏 ) = √0 + (𝑟 − (−𝑟))2 = √4𝑟 2 = 2𝑟.
Donc 2𝑟 = 𝑑(𝑎, 𝑏 ) ≤ 𝛿 (𝐷 ). On conclut donc que 𝜹(𝑫) = 𝟐𝒓.
iii- Démontrer que 𝑨 est bornée si et seulement si 𝜹(𝑨) < +∞.
On peut le vérifier de manière générale pour tout espace métrique E.
- Supposons que A est bornée.
A est bornée donc il existe 𝑥0 ∈ 𝐸 et 𝑟 > 0 tels que 𝐴 ⊂ 𝐵 ′ (𝑥0, 𝑟 ). Ainsi 𝛿 (𝐴) ≤
𝛿(𝐵 ′ (𝑥0 , 𝑟 )). On peut vérifier comme dans i- que 𝛿(𝐵 ′ (𝑥0, 𝑟 )) ≤ 2𝑟. Par suite
𝛿 (𝐴) ≤ 2𝑟.
- Supposons que 𝛿 (𝐴) = 𝛿 < +∞. On a deux cas :
o 𝐴 = ∅ donc A est bornée.
o 𝐴 ≠ ∅ . Soit 𝑥0 ∈ 𝐴 pour tout 𝑥 ∈ 𝐴 on a 𝑑(𝑥, 𝑥0 ) ≤ 𝜹(𝑨) = 𝜹. Par suite
𝑥 ∈ 𝐵′(𝑥0, 𝛿) pour tout 𝑥 ∈ 𝐴. Ainsi 𝐴 ⊂ 𝐵 ′ (𝑥0, 𝛿 ) et donc 𝐴 est bornée.

Exercice 4.
a- Le couple (ℤ, 𝝉 ) où 𝝉 = {∅, {𝟏, 𝟐}, {𝟏, 𝟐, 𝟑}, {𝟐, 𝟑, −𝟒}, {𝟏, 𝟐, 𝟑, −𝟒}, ℤ} est-il un
espace topologique ?
𝜏 n’est pas une topologie sur ℤ car {1,2} ∩ {2,3, −4} = {2} ∉ 𝜏.
b- Même question avec 𝜏 = {∅} ∪ {𝒏 ℤ }𝐧∈ℕ∗ .
𝜏 n’est pas une topologie sur ℤ car 𝟐ℤ ∪ 𝟑ℤ ∉ 𝜏.

Exercice5.
Soient 𝒅𝟏 et 𝒅𝟐 deux distances sur un ensemble non vide 𝐸. Soient 𝝉𝟏 et 𝝉𝟐 les topologies
respectives définies sur 𝐸 par les distances 𝒅𝟏 et 𝒅𝟐 .

1- Supposons que 𝒅𝟏 et 𝒅𝟐 vérifient la propriété suivante :

∃𝒌 > 𝟎 tel que ∀(𝒙, 𝒚) ∈ 𝑬𝟐 ; 𝒅𝟏 (𝒙, 𝒚) ≤ 𝒌𝒅𝟐 (𝒙, 𝒚).


Montrons que 𝝉𝟏 et 𝝉𝟐 sont comparables.
Soit 𝑼 ∈ 𝝉𝟏 montrons que 𝑼 ∈ 𝝉𝟐 .

Pour ceci on doit vérifier que pour tout 𝒙 ∈ 𝑼 il existe une boule ouverte 𝑩𝝉𝟐 (𝒙, 𝒓) de
centre 𝒙 et de rayon 𝒓 pour la topologie 𝝉𝟐 telle que 𝑩𝝉𝟐 (𝒙, 𝒓) ⊂ 𝑼.
(Rappelons que dans un espace métrique une partie U est ouverte si et seulement si ∀ 𝑥 ∈ 𝑈 il
existe 𝑟 > 0 tel que 𝐵 (𝑥, 𝑟 ) ⊂ 𝑈).
Soit 𝑥 ∈ 𝑈. Puisque 𝑈 ∈ 𝜏1 , il existe donc 𝜌 > 0 tel que la boule ouverte 𝐵𝝉𝟏 (𝑥, 𝜌) de centre
𝑥 et de rayon 𝜌 pour la topologie 𝜏1 est incluse dans 𝑈.
𝜌
Posons 𝑟 = et montrons que 𝐵𝜏2 (𝑥, 𝑟 ) ⊂ 𝑈.
𝑘
En effet, soit 𝑦 ∈ 𝐵𝜏2 (𝑥, 𝑟 ). Donc 𝑑2 (𝑥, 𝑦) < 𝑟. Or 𝑑1 (𝑥, 𝑦) ≤ 𝑘𝑑2 (𝑥, 𝑦). Donc 𝑑1 (𝑥, 𝑦) <
𝑘𝑟 = 𝜌.
Par suite 𝑦 ∈ 𝐵𝜏1 (𝑥, 𝑟 ). Mais 𝐵𝜏1 (𝑥, 𝜌) ⊂ 𝑈. Donc 𝑦 ∈ 𝑈.
Ainsi 𝐵𝝉𝟏 (𝑥, 𝑟 ) ⊂ 𝑈. Par suite U est un ouvert pour la topologie 𝜏2 et donc 𝑈 ∈ 𝜏2 . On conclut
donc que 𝜏1 ⊂ 𝜏2 et donc 𝜏2 est plus fine que 𝜏1

2- Si 𝒅𝟏 et 𝒅𝟐 sont deux distances équivalentes alors 𝝉𝟏 = 𝝉𝟐 (deux distances


équivalentes définissent la même topologie).

Exercice 6.
Soit 𝐸 un espace vectoriel normé, 𝐴 et 𝐵 deux parties de 𝐸. On définit par 𝐴 + 𝐵 l’ensemble :
𝐴 + 𝐵 = {𝑧 ∈ 𝐸 / ∃𝑥 ∈ 𝐴, ∃𝑦 ∈ 𝐵, 𝑧 = 𝑥 + 𝑦}
Montrons que si 𝐴 est ouvert, alors 𝐴+𝐵 est ouvert.
(Rappelons qu’un espace normé est un espace métrique dont la distance est donnée par
𝒅(𝒙, 𝒚) = ‖𝒙 − 𝒚‖)

Soit 𝑧 ∈ 𝐴 + 𝐵. Donc il existe 𝑥 ∈ 𝐴 et 𝑦 ∈ 𝐵 tels que 𝑧 = 𝑥 + 𝑦.


On a 𝐴 est un ouvert et 𝑥 ∈ 𝐴 donc il existe 𝑟 > 0 tel que 𝐵 (𝑥, 𝑟 ) ⊂ 𝐴.
Montrons que 𝑩(𝒛, 𝒓) ⊂ 𝑨 + 𝑩.
Soit 𝒗 ∈ 𝑩(𝒛, 𝒓).
𝑣 ∈ 𝐵 (𝑧, 𝑟 ) donc ‖𝑣 − 𝑧 ‖ < 𝑟. Or 𝑧 = 𝑥 + 𝑦, donc ‖(𝑣 − 𝑦) − 𝑥 ‖ < 𝑟. Par suite (𝑣 − 𝑦) ∈
𝐵 (𝑥, 𝑟 ) ⊂ 𝐴. D’où 𝑣 − 𝑦 ∈ 𝐴. Puisque 𝑦 ∈ 𝐵 donc 𝒗 ∈ 𝑨 + 𝑩. Par suite 𝑩(𝒛, 𝒓) ⊂ 𝑨 + 𝑩.
Ainsi on conclut que 𝐴 + 𝐵 est un ouvert.

Exercice 7.
Soit 𝐸 un espace vectoriel normé et 𝐹 un sous-espace vectoriel de 𝐸 non nul.
1- On supposons que 𝐹 est un ouvert et démontrons que 𝐹 = 𝐸.
𝐹 est un sous-espace vectoriel de 𝐸 donc 0𝐸 ∈ 𝐹. Puisque F est un ouvert donc il existe 𝑟 >
0 tel que 𝐵 (0𝐸 , 𝑟 ) ⊂ 𝐹.
𝑟 𝑟
Soit 𝒙 ∈ 𝑬. Si 𝑥 = 0𝐸 alors 𝒙 ∈ 𝑭. Si non posons 𝛼 = ‖ ‖. Alors ‖𝛼𝑥‖ = < 𝑟. Par suite 𝛼𝑥 ∈
2 𝑥 2
𝟏
𝐵(0𝐸 , 𝑟) ⊂ 𝐹. Donc 𝛼𝑥 ∈ 𝐹. Mais F est un espace vectoriel donc 𝒙 = 𝜶 𝜶𝒙 ∈ 𝑭. D’où 𝐸 ⊂ 𝐹. Par
suite 𝑬 = 𝑭.
2- Montrons que si 𝑭° ≠ ∅ alors 𝑭° est un sous espace vectoriel de 𝑬.
Soit 𝑥, 𝑦 ∈ 𝐹° et 𝛼 ∈ ℝ. Montrons que 𝛼 𝑥 + 𝑦 ∈ 𝐹°.
Remarquons que puisque F est un sous espace vectoriel de E et que 𝐹° ⊂ 𝐹, alors {𝛼 𝑥 } +
𝐹° ⊂ 𝐹 . Mais 𝐹° est un ouvert donc {𝛼 𝑥 } + 𝐹° est un ouvert d’après l’exercice
précédent. Sachant que 𝐹° est la réunion de tous les ouverts inclus dans F donc {𝛼 𝑥 } +
𝐹° ⊂ 𝐹°. Ainsi 𝛼 𝑥 + 𝑦 ∈ 𝐹°. Ainsi 𝑭° est un sous espace vectoriel de 𝑬
3- Déduire 𝐹°.
Si 𝐹 ≠ 𝐸 alors 𝐹° = ∅.

Exercice8. (Base d’une topologie).

Soient (𝑋,𝜏) un espace topologique et B ⊂ 𝜏. Montrons que les propriétés suivantes sont
équivalentes.
(i) B est une base d’ouverts de 𝑋.
(ii) Pour tout 𝑼 ∈ 𝝉 et tout 𝒙 ∈ 𝑼, il existe 𝑩 ∈ B tel que 𝒙 ∈ 𝑩 ⊂ 𝑼.

Supposons que B est une base d’ouverts de 𝑋.


Soit 𝑈 ∈ 𝜏 . Comme B est une base d’ouverts de 𝑋 donc il existe une famille {𝐵𝑖 }𝑖∈𝐼
d’éléments de B, telle que 𝑈 = ⋃𝑖∈𝐼 𝐵𝑖 .
Soit 𝑥 ∈ 𝑈. Puisque 𝑈 = ⋃𝑖∈𝐼 𝐵𝑖 donc il existe 𝑖 ∈ 𝐼 tel que 𝑥 ∈ 𝐵𝑖 . Ainsi on a 𝐵𝑖 ∈ B et 𝑥 ∈
𝐵𝑖 ⊂ 𝑈.

Supposons que pour tout 𝑼 ∈ 𝝉 et tout 𝒙 ∈ 𝑼, il existe 𝑩 ∈ B tel que 𝒙 ∈ 𝑩 ⊂ 𝑼.


Soit 𝑈 ∈ 𝜏 et 𝑥 ∈ 𝑈. Il existe donc 𝐵𝑥 ∈ B tel que 𝑥 ∈ 𝐵𝑥 ⊂ 𝑈. On a bien que 𝑈 =
⋃𝑥∈𝑈 𝐵𝑥 .
Ainsi B est une base pour 𝜏

Exercice 9 (Topologie engendrée)


Soit 𝜮 une famille de parties sur un ensemble 𝑿. On suppose que cette famille est
presque stable par intersection (c.à.d. ∀𝑨, 𝑩 ∈ 𝜮, ∀𝒙 ∈ 𝑨 ∩ 𝑩, ∃𝑪 ∈ 𝜮, 𝒙 ∈ 𝑪 ⊂ 𝑨 ∩ 𝑩).
Montrer que la topologie engendrée par 𝜮 est l’ensemble des réunions d’éléments de 𝜮,
auquel on ajoute {𝑿, ∅ }.

R1 : Rappelons que 𝜏𝛴 la topologie engendrée par 𝛴 est la plus petite topologie sur X contenant 𝛴. Il
est évident donc qu'elle contienne l’ensemble des réunions des éléments de 𝛴⋃{𝑋, ∅ }.

Notons par 𝝅 l’ensemble des réunions d’éléments de 𝜮⋃{𝑿, ∅ } . Donc 𝛴 ⊂ 𝜋 ⊂ 𝜏𝛴 .


Si on démontre que 𝜋 est une topologie sur 𝑋 alors 𝜋 = 𝜏𝛴 .

Posons 𝕭 = 𝜮⋃{𝑿, ∅ }.

R2 : Je rappelle que si 𝔅 est une base d’une topologie 𝜏 alors 𝜏 est l’ensemble des réunions des
éléments de 𝔅.

Dans notre cas 𝜏 sera égale à 𝜋 et donc 𝜋 sera une topologie.

Il suffit donc de montrer que 𝔅 = 𝛴⋃{𝑋, ∅ } vérifie les propriétés caractéristiques d’une base. C.à.d.
i- ∅ ∈ 𝔅 et 𝑋 = ⋃𝐵∈𝔅 𝐵.
ii- ∀𝐵1 , 𝐵2 ∈ 𝔅 on a 𝐵1 ∩ 𝐵2 est réunion d’éléments de 𝔅.
Dans ce cas il existera une et une seule topologie sur 𝑋 de base 𝔅

La propriété i) est vérifiée puisque 𝑋et ∅ appartiennent à 𝔅.


Pour ii- Soit 𝐵1 , 𝐵2 ∈ 𝔅 montrons que 𝐵1 ∩ 𝐵2 est réunion d’éléments de 𝔅.
On a deux cas
- 𝐵1 ou 𝐵2 appartient à {𝑋, ∅ } alors 𝐵1 ∩ 𝐵2 ∈ 𝔅.
- 𝐵1 , 𝐵2 ∈ 𝛴 donc , ∀𝑥 ∈ 𝐵1 ∩ 𝐵2 , ∃𝐶𝑥 ∈ 𝛴 tel que 𝑥 ∈ 𝐶𝑥 ⊂ 𝐵1 ∩ 𝐵2.
Ainsi on a : 𝐵1 ∩ 𝐵2 = ⋃𝑥∈𝐵1∩𝐵2{𝑥 } ⊂ ⋃𝑥∈𝐵1∩𝐵2 𝐶𝑥 ⊂ 𝐵1 ∩ 𝐵2 .
Par suite ⋃𝑥∈𝐵1∩𝐵2 𝐶𝑥 = 𝐵1 ∩ 𝐵2. On conclut donc que 𝐵1 ∩ 𝐵2 est une réunion d’éléments
de 𝛴.
La famille 𝔅 vérifie donc les propriétés caractéristiques d’une base. Ainsi il existe une et une
seule topologie de base 𝔅. Cette topologie sera évidemment égale à 𝜋 d’après R2 . Ainsi 𝜋 est
une topologie donc 𝜋 = 𝜏𝛴 d' après R1 .

Exercice 10. (Topologie Produit)


Soient 𝑨 et 𝑩 deux parties non vides des espaces topologiques respectifs 𝑿 et 𝒀.
Montrons que dans

l’espace topologique produit 𝑿 × 𝒀, on a : ⏞ ̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝑨 × 𝑩 = 𝑨° × 𝑩° 𝑒𝑡 𝑨 × 𝑩= 𝑨 ̅×𝑩
̅.

Rappelons que la topologie produit sur 𝑋 × 𝑌 admet pour base l’ensemble produit 𝜏𝑋 × 𝜏𝑌 .
Où 𝜏𝑋 est la topologie sur X et 𝜏𝑌 est la topologie sur Y.
Ceci s’exprime de la façon simple suivante :
𝑊est un ouvert dans 𝑋 × 𝑌 si et seulement si il existe une famille {𝑈𝑖 }𝑖∈𝐼 d’ouverts dans 𝑋 et
une famille {𝑉𝑖 }𝑖∈𝐼 d’ouverts dans 𝑌 tels que 𝑊 = ⋃𝑖∈𝐼 𝑈𝑖 × 𝑉𝑖

- Montrons que ⏞
𝑨 × 𝑩 = 𝑨° × 𝑩°.
On a :
𝐴° est un ouvert et 𝐴° ⊂ 𝐴
{ donc 𝐴° × 𝐵° est un ouvert et 𝐴° × 𝐵° ⊂ 𝐴 × 𝐵. Par suite
𝐵° est un ouvert et 𝐵° ⊂ 𝐵

𝑨° × 𝑩° ⊂ ⏞
𝑨 × 𝑩.


𝐴 × 𝐵 est un ouvert donc il existe une famille {𝑈𝑖 }𝑖∈𝐼 d’ouverts dans 𝑋 et une famille {𝑉𝑖 }𝑖∈𝐼

d’ouverts dans 𝑌 tels que ⏞
𝐴 × 𝐵 = ⋃𝑖∈𝐼 𝑈𝑖 × 𝑉𝑖 .
Posons 𝑊1 = ⋃𝑖∈𝐼 𝑈𝑖 𝑒𝑡 𝑊2 = ⋃𝑖∈𝐼 𝑉𝑖 . On a ⋃𝑖∈𝐼 𝑈𝑖 × 𝑉𝑖 ⊂ 𝐴 × 𝐵 donc 𝑊1 ⊂ 𝐴 et 𝑊2 ⊂ 𝐵. Or
𝑊1 et 𝑊2 sont des ouverts donc 𝑊1 ⊂ 𝐴° et 𝑊2 ⊂ 𝐵°.

Or ⏞
𝐴 × 𝐵 = ⋃𝑖∈𝐼 𝑈𝑖 × 𝑉𝑖 ⊂ 𝑊1 × 𝑊2 ⊂ 𝐴° × 𝐵°.

Ainsi 𝑨° × 𝑩° ⊂ ⏞
𝑨 × 𝑩.

On conclut donc que 𝑨° × 𝑩° = ⏞
𝑨 × 𝑩

- Montrons que ̅̅̅̅̅̅̅̅̅


𝑨 × 𝑩= 𝑨 ̅×𝑩 ̅.
On a : (𝐴 × 𝐵 ) = (𝐴 × 𝑌 ) ∪ (𝑋 × 𝐵̅ 𝐶 ) un ouvert donc 𝐴̅ × 𝐵̅ est un fermé.
̅ ̅ 𝐶 ̅ 𝐶

Puisque 𝐴 × 𝐵 ⊂ 𝐴̅ × 𝐵̅ , donc 𝑨
̅̅̅̅̅̅̅̅̅
× 𝑩⊂ 𝑨 ̅×𝑩 ̅.

- ̅×𝑩
Soit (𝑥, 𝑦) ∈ 𝑨 ̅ . Montrons que (𝑥, 𝑦) ∈ ̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝑨 × 𝑩.

Il suffit de vérifier que l’intersection de tout ouvert contenant (𝑥, 𝑦) avec 𝐴 × 𝐵 est non vide.
Mais puisque tout ouvert dans 𝑋 × 𝑌 est une réunion d’ouverts élémentaires de 𝑋 × 𝑌, il suffit
donc de vérifier que l’intersection de tout ouvert élémentaire de 𝑋 × 𝑌 contenant (𝑥, 𝑦) avec
𝐴 × 𝐵 est non vide.

Soit 𝑊 = 𝑈𝑥 × 𝑉𝑦 un ouvert élémentaire dans 𝑋 × 𝑌 contenant (𝑥, 𝑦). Donc :


𝑥 ∈ 𝑈𝑥 et 𝑈𝑥 est un ouvert
{
𝑦 ∈ 𝑉𝑦 et 𝑉𝑦 est un ouvert
̅ ̅
Or 𝑥 ∈ 𝐴 et 𝑦 ∈ 𝐵 . Donc 𝑈𝑥 ∩ 𝐴 ≠ ∅ et 𝑉𝑦 ∩ 𝐵 ≠ ∅. Par suite 𝑈𝑥 × 𝑉𝑦 ∩ 𝐴 × 𝐵 ≠ ∅. Ainsi
on a démontré que l’intersection de tout ouvert élémentaire de 𝑋 × 𝑌 contenant (𝑥, 𝑦) avec
𝐴 × 𝐵 est non vide.
D’où 𝑨̅×𝑩̅ ⊂ ̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝑨 × 𝑩.
On conclut donc que 𝑨 ̅×𝑩 ̅ = ̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝑨 × 𝑩.

Exercice 11. (Topologie induite)


Soit 𝑌 un sous-ensemble de l’espace topologique 𝑋, muni de la topologie induite.
1- Soit 𝑨 ⊂ 𝒀 . On note 𝑨̅ 𝒀 l’adhérence de 𝑨 dans 𝒀.

Montrons que 𝑨 ̅𝒀 = 𝒀 ∩ 𝑨 ̅.
On sait qu’une partie 𝐹 est un fermé de 𝑌 si et seulement si ; il existe un ferme 𝐹’ dans 𝑋 tel
que 𝐹 = 𝐹′ ∩ 𝑌.

Donc 𝑌 ∩ 𝐴̅ est un fermé dans 𝑌. Or 𝐴 ⊂ 𝑌 ∩ 𝐴̅, donc 𝑨


̅𝒀 ⊂ 𝒀 ∩ 𝑨
̅.

Il reste à montrer que 𝒀 ∩ 𝑨 ̅⊂𝑨 ̅ 𝒀.


Soit 𝑥 ∈ 𝑌 ∩ 𝐴̅ et soit 𝑉 un voisinage de 𝑥 dans 𝑌.
Rappelons qu’une partie 𝑉est un voisinage de 𝑥 dans 𝑌 si et seulement s’il existe un voisinage
𝑉’ de 𝑥 dans 𝑋 tel que 𝑉 = 𝑉 ′ ∩ 𝑌.

𝑉 un voisinage de 𝑥 dans 𝑌, il existe donc un voisinage 𝑉’ de 𝑥 dans 𝑋 tel que 𝑉 = 𝑉 ′ ∩ 𝑌.


On a 𝑥 ∈ 𝐴̅ et 𝑉’ est un voisinage de 𝑥 dans X, donc 𝑉 ′ ∩ 𝐴 ≠ ∅.
Or A⊂ 𝑌. Donc 𝑉 ′ ∩ 𝐴 = 𝑉 ′ ∩ 𝑌 ∩ 𝐴 = 𝑉 ∩ 𝐴. Par suite 𝑉 ∩ 𝐴 ≠ ∅ pour tout voisinage 𝑉
de 𝑥 dans 𝑌 d’où 𝑥 ∈ 𝐴𝑌̅ . Par suite 𝒀 ∩ 𝑨
̅⊂𝑨 ̅𝒀 .
On conclut donc que 𝒀 ∩ 𝑨 ̅⊂𝑨 ̅ .
𝒀

2- Soit 𝑿 = ℝ muni de la topologie usuelle et 𝒀 = [𝟎, 𝟏] ∪ {𝟐} muni de la topologie


𝟏
induite. Soit 𝑨 = [ , 𝟏] ∪ {𝟐}.
𝟐
Calculer l’intérieur de 𝑨 dans 𝒀. Conclure.
Rappelons qu’une partie 𝑈est un ouvert dans 𝑌 si et seulement s’il existe un ouvert 𝑈′ dans
𝑋 tel que 𝑈 = 𝑈 ′ ∩ 𝑌.
1 1 1
On a : ] , 1] ∪ {2} =] , 3[ ∩ 𝑌. Donc ] , 1] ∪ {2} est un ouvert dans 𝑌 inclus dans 𝐴. Par
2 2 2
suite
1 𝑌 1
] , 1] ∪ {2} ⊂ 𝐴° . Par contre l’intersection de 𝑌 avec tout intervalle ouvert contenant ne
2 2
1 𝑌 𝒀 𝟏
sera pas inclus dans A. Donc ∉ 𝐴° et 𝑨° =] , 𝟏] ∪ {𝟐}.
2 𝟐
On conclut que 𝑨 °𝒀 ≠ 𝑨° ∩ 𝒀.

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