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CHAPITRE 2

LES OUTILS MATHEMATIQUES DE LA MECANIQUE QUANTIQUE

Introduction

Dans les chapitres précédents, nous avons montré l’existence de la dualité onde-corpuscule, aussi
bien pour le rayonnement que pour les particules. Pour ces dernières nous avons pu dégager quatre
exigences essentielles :

- L’existence d’une fonction d’onde dont le carré de l’amplitude représente la probabilité de


présence de la particule en chaque point de l’espace.
- L’existence d’une sorte de “Principe fondamental de la mécanique quantique” qui est l’équation de
Schrödinger dont les solutions sont justement les fonctions d’onde de la particule.
- L’existence d’une incertitude sur la mesure des grandeurs physiques qui est régie par le principe
d’incertitude de Heisenberg.
- Enfin la quantification d’un certain nombre de grandeurs physiques telles que l’énergie, dont le
spectre peut être discret.
Ces considérations montrent l’importance jouée par la fonction d’onde en physique quantique et il
est donc nécessaire d’étudier les propriétés mathématiques de l’espace des fonctions d’onde et des
opérateurs agissant sur ces fonctions sur cet espace.
Pour simplifier davantage le formalisme, on se limitera à un espace à une dimension, les résultats
obtenus pourront être généralisés dans l’espace à 3 dimensions.

Espace des fonctions d’onde d’une particule

Les fonctions d’onde d’une particule 𝜙(𝑥) appartiennent à l’espace vectoriel des fonctions de carré
sommable, c’est-à-dire des fonctions pour lesquelles :

∫ |𝜙(𝑥)|2 𝑑𝑥 𝑐𝑜𝑛𝑣𝑒𝑟𝑔𝑒.

Cet espace vectoriel, noté 𝕃2 , est bâti sur le corps des nombres complexes ℂ.
Du point de vue physique, l’espace vectoriel 𝕃2 est trop vaste : étant donné la signification attribuée
à |𝜙(𝑥)|2 , ce ne sont pas toutes les fonctions qui vont nous intéresser. Les seules fonctions d’onde
effectivement utilisées possèdent certaines propriétés de régularité : elles sont partout définies,
continues, et même indéfiniment dérivables et sont nulles à l’infini. L’ensemble de ces fonctions
constitue un sous espace vectoriel de 𝕃2 que nous appellerons ℱ.

Produit scalaire

Définition

A tout couple d’éléments de ℱ , 𝜑 et 𝜓 pris dans cet ordre, on associe un nombre complexe, noté
(𝜑, 𝜓) tel que :

(𝜑, 𝜓) = ∫ 𝜑∗ (𝑥)𝜓(𝑥)𝑑𝑥
(𝜑, 𝜓) est le produit scalaire de 𝜓(𝑥) par 𝜑(𝑥).

Propriétés

Le produit scalaire satisfait aux axiomes suivants :

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1/- (𝜑, 𝜓) = (𝜓, 𝜑)∗
2- (𝜑, 𝜆1 𝜓1 + 𝜆2 𝜓2 ) = 𝜆1 (𝜑, 𝜓1 ) + 𝜆2 (𝜑, 𝜓2 )
3/- (𝜆1 𝜑1 + 𝜆2 𝜑2 , 𝜓) = 𝜆1∗ (𝜑1 , 𝜓) + 𝜆∗2 (𝜑2 , 𝜓)
Le produit scalaire est anti linéaire par rapport à la première fonction du couple, linéaire par rapport
à la deuxième. Si (𝜑, 𝜓) = 0, on dit que les fonctions 𝜑(𝑥) et 𝜓(𝑥) sont orthogonales.
4/-
(𝜓, 𝜓) = ∫ 𝜓 ∗ (𝑥)𝜓(𝑥)𝑑𝑥 = ∫|𝜓(𝑥)|2 𝑑𝑥
(𝜓, 𝜓) 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛 𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑟é𝑒𝑙, 𝑝𝑜𝑠𝑖𝑡𝑖𝑓, 𝑞𝑢𝑖 𝑒𝑠𝑡 𝑛𝑢𝑙 𝑠𝑖 𝑒𝑡 𝑠𝑒𝑢𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑠𝑖 𝜓(𝑥) ≡ 0
√(𝜓, 𝜓) 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑎 𝑛𝑜𝑟𝑚𝑒 𝑑𝑒 𝜓(𝑥)
5/-
|(𝜓1 , 𝜓2 )| ≤ √(𝜓1 , 𝜓1 )√(𝜓2 , 𝜓2 ) cette inégalité est réalisée si et seulement si les deux fonctions
𝜓1 et 𝜓2 sont proportionnelles.

Signification physique du produit scalaire

Le produit scalaire peut être interprété de deux manières.

Premièrement, par analogie avec le produit scalaire de vecteurs ordinaires dans l'espace euclidien,
où 𝐴⃗. 𝐵 ⃗⃗ sur 𝐴⃗, le produit scalaire (𝜑, 𝜓) représente également la
⃗⃗ représente la projection de 𝐵
projection de 𝜓 sur 𝜑.
Deuxièmement, dans le cas d'états normalisés et selon l'interprétation probabiliste de Born, la
quantité (𝜑, 𝜓) représente l'amplitude de probabilité qu’aura l'état du système 𝜓, après qu'une
mesure soit effectuée sur le système, de sorte qu’il se trouve dans un autre état 𝜑.

Opérateurs linéaires

Définition

Un opérateur linéaire 𝐴 est, par définition, un être mathématique qui, à toute fonction 𝜓(𝑥) ∈ ℱ,
fait correspondre une autre fonction 𝜓′(𝑥) ∈ ℱ telle que :

𝜓′(𝑥) = 𝐴𝜓(𝑥)
𝐴[𝜆1 𝜓1 (𝑥) + 𝜆2 𝜓2 (𝑥)] = 𝜆1 𝐴𝜓1 (𝑥) + 𝜆2 𝐴𝜓2 (𝑥)
Produit d’opérateurs

Soient deux opérateurs linéaires 𝐴 et 𝐵. Le produit 𝐴𝐵 est défini par :

(𝐴𝐵)𝜓(𝑥) = 𝐴[𝐵𝜓(𝑥)]
On fait d’abord agir 𝐵 sur 𝜓(𝑥), ce qui donne 𝜑(𝑥) = 𝐵𝜓(𝑥), puis ensuite 𝐴 sur la fonction 𝜑(𝑥)
ainsi obtenue.
En général 𝐴𝐵 ≠ 𝐵𝐴.

Bases orthonormées discrètes dans 𝓕 :{𝒆𝒊 }

Soit un ensemble dénombrable de fonctions de 𝓕, repérées par un indice discret 𝒊 (𝑖 =


1, 2, … , 𝑛, … ): 𝑒1 ∈ ℱ, 𝑒2 ∈ ℱ, …, 𝑒𝑖 ∈ ℱ,…

- L’ensemble {𝒆𝒊 } est orthonormé si :


1 𝑠𝑖 𝑖 = 𝑗
(𝑒𝑖 , 𝑒𝑗 ) = ∫ 𝑒𝑖∗ (𝑥)𝑒𝑗 (𝑥)𝑑𝑥 = 𝛿𝑖𝑗 𝑜ù 𝛿𝑖𝑗 = {
0 𝑠𝑖 𝑖 ≠ 𝑗
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𝛿𝑖𝑗 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑒 𝑠𝑦𝑚𝑏𝑜𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝐾𝑟𝑜𝑛𝑒𝑐𝑘𝑒𝑟
- L’ensemble {𝒆𝒊 } constitue une base si toute fonction 𝜓(𝑥) ∈ ℱ peut se développer d’une
façon et d’une seule sur les 𝑒𝑖 :
𝜓(𝑥) = ∑ 𝑐𝑖 𝑒𝑖 (𝑥) 𝑜𝑢 𝜓 = ∑ 𝑐𝑖 𝑒𝑖
𝑖 𝑖

𝑐𝑖 = (𝑒𝑖 , 𝜓) = ∫ 𝑒𝑖∗ (𝑥)𝜓(𝑥)𝑑𝑥


𝑐1
𝑐2
Sur cette base, 𝜓 est représenté par une matrice unicolore :𝜓 = ( :. )
𝑐𝑛

Expression du produit scalaire en fonction des composantes

Soient 𝜑(𝑥) et 𝜓(𝑥) deux fonctions d’onde dont les développements s’écrivent :

𝜑(𝑥) = ∑ 𝑏𝑖 𝑒𝑖 (𝑥)
𝑖

𝜓(𝑥) = ∑ 𝑐𝑗 𝑒𝑗 (𝑥)
𝑗

(𝜑, 𝜓) = (∑ 𝑏𝑖 𝑒𝑖 (𝑥), ∑ 𝑐𝑗 𝑒𝑗 (𝑥)) = ∑ 𝑏𝑖∗ 𝑐𝑗 (𝑒𝑖 , 𝑒𝑗 )


𝑖 𝑗 𝑖

(𝜑, 𝜓) = ∑ 𝑏𝑖∗ 𝑐𝑗 𝛿𝑖𝑗


𝑖

(𝜑, 𝜓) = ∑ 𝑏𝑖∗ 𝑐𝑖
𝑖
Si 𝜑 = 𝜓 alors
(𝜓, 𝜓) = ∑|𝑐𝑖 |2
𝑖

Relation de fermeture
𝜓(𝑥) = ∑ 𝑐𝑖 𝑒𝑖 (𝑥) = ∑(𝑒𝑖 , 𝜓)𝑒𝑖 (𝑥)
𝑖 𝑖

𝜓(𝑥) = ∑ [∫ 𝑒𝑖∗ (𝑥 ′ )𝜓(𝑥′)𝑑𝑥′] 𝑒𝑖 (𝑥)


𝑖

𝜓(𝑥) = ∫ 𝜓(𝑥′)𝑑𝑥′ [∑ 𝑒𝑖 (𝑥)𝑒𝑖∗ (𝑥 ′ )]


𝑖

∑ 𝑒𝑖 (𝑥)𝑒𝑖∗ (𝑥 ′ ) 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛𝑒 𝑓𝑜𝑛𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑥 𝑒𝑡 𝑥 ′ 𝑡𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑞𝑢𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑡𝑜𝑢𝑡𝑒 𝑓𝑜𝑛𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝜓(𝑥), 𝑜𝑛 𝑎𝑖𝑡:
𝑖

𝜓(𝑥) = ∫ 𝜓(𝑥 ′ ) 𝐹(𝑥, 𝑥 ′ )𝑑𝑥 ′ (1)


L’équation (1) ci-dessus est caractéristique de la fonction de Dirac 𝛿(𝑥 − 𝑥 ′ ). On en déduit :
∑ 𝑒𝑖 (𝑥)𝑒𝑖∗ (𝑥 ′ ) = 𝛿(𝑥 − 𝑥 ′ ) (2)
𝑖
Réciproquement, si un ensemble orthonormé {𝒆𝒊 } vérifie la relation de fermeture (2), il
constitue une base. En effet, on peut écrire une fonction 𝜓(𝑥) quelconque sous la forme :
𝜓(𝑥) = ∫ 𝜓(𝑥 ′ ) 𝛿(𝑥 − 𝑥 ′ )𝑑𝑥 ′

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Notation de Dirac

A toute fonction d’onde de carré sommable, Dirac associe un vecteur d’état noté |𝜓〉 et appelé
vecteur-ket 𝜓 ou simplement ket 𝜓 :

∀ 𝜓 ∈ ℱ ⇔ |𝜓〉 ∈ ℰ (ℰ est l’espace des états). Donc, sur une base de ℰ, |𝜓〉 peut être représenté
par une matrice unicolonne constituée de ses composantes 𝑐𝑖 définies sur cette base :
𝑐1
𝑐2
|𝜓〉 = ( )

𝑐𝑛
Espace dual ℰ ∗ de ℰ

Définition

Une fonctionnelle linéaire 𝜒 est une opération linéaire qui, à tout ket |𝜓〉 de ℰ, associe un nombre
complexe :
𝜒
|𝜓〉 ∈ ℰ → 𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝜒(|𝜓〉)

𝜒(𝜆1 |𝜓1 〉 + 𝜆2 |𝜓2 〉) = 𝜆1 𝜒(|𝜓1 〉) + 𝜆2 𝜒(|𝜓2 〉)


L’ensemble des fonctionnelles linéaires définies sur les kets |𝜓〉 de ℰ constitue un espace vectoriel,
que l’on appelle espace dual de ℰ et que l’on note ℰ ∗.

Remarque

Il ne faudrait pas confondre fonctionnelle linéaire et opérateur linéaire. Dans les deux cas, il s’agit
d’opérations linéaires, mais à tout ket la première associe un nombre complexe, alors que la
deuxième associe un autre ket.

Notation des éléments de ℰ ∗

Un élément ou vecteur de l’espace ℰ ∗ est appelé vecteur-bra ou simplement bra. On le note par le
symbole 〈𝜓|.

Le bra 𝜓 se note 〈𝜓| et désigne la fonctionnelle linéaire de𝜒. On utilisera dorénavant la notation
⟨𝜒|𝜓⟩ pour désigner le nombre obtenu en faisant agir la fonctionnelle linéaire 〈𝜒| ∈ ℰ ∗ sur le
ket |𝜓〉 ∈ ℰ.

𝜒(|𝜓〉) = ⟨𝜒|𝜓⟩

Correspondance entre kets et bras

A tout ket correspond un bra

L’existence du produit scalaire dans l’espace des états ℰ permet de montrer qu’à tout ket |𝜙〉 ∈ ℰ, on
associe un élément de ℰ ∗, c’est-à-dire un bra, noté 〈𝜙|.

Le ket |𝜙〉 permet donc de définir une fonctionnelle linéaire : celle qui, à tout ket |𝜓〉 ∈ ℰ, fait
correspondre de manière linéaire un nombre complexe égal au produit scalaire (|𝜙〉, |𝜓〉) de |𝜓〉 par
|𝜙〉. Soit 〈𝜙| cette fonctionnelle linéaire :
⟨𝜙|𝜓⟩ = (|𝜙〉, |𝜓〉)

Dans l’espace des états ℰ, le produit scalaire est antilinéaire par rapport au premier vecteur :
(𝜆1 |𝜓1 〉 + 𝜆2 |𝜓2 〉,|𝜙〉) = 𝜆∗1 (|𝜓1 〉, |𝜙〉) + 𝜆∗2 (|𝜓2 〉, |𝜙〉)
= 𝜆∗1 ⟨𝜓1|𝜙⟩ + 𝜆∗2 ⟨𝜓2 |𝜙⟩
= (𝜆∗1 〈𝜓1 | + 𝜆∗2 〈𝜓2 |)|𝜙〉

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Il ressort de l’équation ci-dessus que le bra associé au ket 𝜆1 |𝜓1 〉 + 𝜆2 |𝜓2 〉 est le bra
𝜆∗1 〈𝜓1 | + 𝜆∗2 〈𝜓2 | :
𝜆1 |𝜓1 〉 + 𝜆2 |𝜓2 〉 ⟶ 𝜆∗1 〈𝜓1 | + 𝜆∗2 〈𝜓2 |
Remarque

Si 𝜆 est un nombre complexe et |𝜓〉 un ket de ℰ, 𝜆|𝜓〉 (ou |𝜆𝜓) est aussi un ket ℰ.

𝜆|𝜓〉 = |𝜆𝜓〉
〈𝜆𝜓| = 𝜆∗ 〈𝜓|

Pour deux états |𝜓〉 𝑒𝑡 |𝜙〉 de l’espace des états ℰ, on peut montrer que :

|⟨𝜓|𝜙⟩|2 ≤ ⟨𝜓|𝜓⟩⟨𝜙|𝜙⟩ 𝑖𝑛é𝑔𝑎𝑙𝑖𝑡é 𝑑𝑒 𝑆𝑐ℎ𝑤𝑎𝑟𝑧

√⟨𝜓 + 𝜙|𝜓 + 𝜙⟩ ≤ √⟨𝜓|𝜓⟩ + √⟨𝜙|𝜙⟩ 𝑖𝑛é𝑔𝑎𝑙𝑖𝑡é 𝑡𝑟𝑖𝑎𝑛𝑔𝑢𝑙𝑎𝑖𝑟𝑒

Notation de Dirac pour le produit scalaire

⟨𝜙|𝜓⟩ = ⟨𝜓|𝜙⟩∗
⟨𝜙|𝜆1 𝜓1 + 𝜆2 𝜓2⟩ = 𝜆1 ⟨𝜙|𝜓1⟩ + 𝜆2 ⟨𝜙|𝜓2 ⟩
⟨𝜆1 𝜓1 + 𝜆2 𝜓2|𝜙⟩ = 𝜆⟨𝜓1 |𝜙⟩ + 𝜆∗2 ⟨𝜓2|𝜙⟩
⟨𝜓|𝜓⟩ est réel, positif ; nul si et seulement si |𝜓〉 = 0

Opérateurs linéaires

Définition

Un opérateur linéaire 𝐴 fait correspondre à tout ket |𝜓〉 ∈ ℰ un autre ket |𝜓′〉 ∈ ℰ, la
correspondance étant linéaire :

|𝜓′〉 = 𝐴|𝜓〉 ∈ ℰ

𝐴(𝜆1 |𝜓1 〉 + 𝜆2 |𝜓1 〉) = 𝜆1 𝐴|𝜓1 〉 + 𝜆2 𝐴|𝜓1 〉

Le produit de deux opérateurs 𝐴 et 𝐵, note 𝐴𝐵, est défini de la manière suivante :

(𝐴𝐵)|𝜓〉 = 𝐴(𝐵|𝜓〉)

L’opérateur 𝐵 agit d’abord sur |𝜓〉 pour donner le ket 𝐵|𝜓〉 ; l’opérateur 𝐴 agit ensuite sur le ket
𝐵|𝜓〉.

De façon générale, 𝐴𝐵 ≠ 𝐵𝐴.

Remarque

Le nombre complexe que le bra 〈𝜙| associe à un ket quelconque |𝜓〉 s’écrit en juxtaposant les
symboles 〈𝜙| et |𝜓〉: ⟨𝜙|𝜓⟩ ; c’est le produit scalaire du ket |𝜓〉 par le ket |𝜙〉 correspondant à 〈𝜙|.

Supposons que nous écrivions 〈𝜙| et |𝜓〉 dans l’ordre inverse : |𝜙〉〈𝜓|
Si on s’en tient à la règle de juxtaposition des symboles, l’expression |𝜓〉〈𝜙| représente un opérateur.
En effet, prenons un ket |𝜒〉 et considérons l’expression ci-après :
|𝜓〉⟨𝜙|𝜒⟩

⟨𝜙|𝜒⟩ est un nombre complexe par conséquent, l’expression |𝜓〉⟨𝜙|𝜒⟩ est un ket, obtenu en
multipliant |𝜓〉 par le scalaire ⟨𝜙|𝜒⟩.
|𝜓〉〈𝜙|, appliqué à un ket quelconque donne un ket : c’est donc un opérateur.

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On voit que l’ordre dans lequel se succèdent les symboles a une importance capitale. Il n’y a que les
nombres complexes dont on peut changer la place sans dommage, du fait de la linéarité de l’espace
ℰ et des opérateurs.

- |𝜓〉𝜆 = 𝜆|𝜓〉
- 〈𝜓|𝜆 = 𝜆〈𝜓|
- 𝜆𝐴|𝜓〉 = 𝜆𝐴|𝜓〉 avec 𝐴 un opérateur linéaire.
- ⟨𝜙|𝜆|𝜓⟩ = 𝜆⟨𝜙|𝜓⟩ = ⟨𝜙|𝜓⟩𝜆

Opérateur adjoint 𝑨 d’un opérateur linéaire 𝑨

La correspondance entre kets et bras permet d’associer, à tout opérateur linéaire 𝐴, un autre
opérateur linéaire 𝐴+ , appelé adjoint (ou conjugué hermitique) de 𝐴.

Soit |𝜓〉 ∈ ℰ. L’opérateur 𝐴 lui associe un autre ket |𝜓′〉 = 𝐴|𝜓〉 de ℰ.


Au ket |𝜓〉 ↔ 〈𝜓| ; de même, à|𝜓′〉 ↔ 〈𝜓′|.
La correspondance entre kets et bras permet de définir l’action de l’opérateur 𝐴+ sur les bras : au
bra 〈𝜓| correspondant le ket |𝜓〉, l’opérateur 𝐴+ associe le bra 〈𝜓′| correspondant au ket |𝜓′〉 =
𝐴|𝜓〉 ; on note 〈𝜓′| = 〈𝜓| 𝐴+

𝐴
|𝜓〉 ⇒ |𝜓′〉 = 𝐴|𝜓〉
↕ ↕ ↕
𝐴+
〈𝜓| ⇒ 〈𝜓′| = 〈𝜓| 𝐴+

|𝜓′〉 = 𝐴|𝜓〉 ⇔ 〈𝜓′| = 〈𝜓| 𝐴+


+
L’opérateur adjoint 𝐴 est l’opérateur qui n’agit que sur le vecteur bra.
On sait que : ⟨𝜓′|𝜙⟩ = ⟨𝜙|𝜓′⟩∗
or 〈𝜓′| = 〈𝜓| 𝐴+ et |𝜓′〉 = 𝐴|𝜓〉
⇒ ⟨𝜓|𝐴+ |𝜙⟩ = ⟨𝜙|𝐴|𝜓⟩∗
Ainsi, deux opérateurs 𝐴 et 𝐴+ sont dits adjoints l’un de l’autre si la relation suivante est vérifiée :
∀ |𝜓〉 et |𝜙〉 ∈ ℰ, ⟨𝜓|𝐴+ |𝜙⟩ = (⟨𝜙|𝐴|𝜓⟩)∗

Propriétés de correspondance entre un opérateur et son adjoint

- (𝐴+ )+ = 𝐴
- (𝜆𝐴)+ = 𝜆∗ 𝐴+
- (𝐴 + 𝐵)+ = 𝐴+ + 𝐵+
- (𝐴𝐵)+ = 𝐵+ 𝐴+
- (𝐴𝐵𝐶𝐷)+ = 𝐷 + 𝐶 + 𝐵+ 𝐴+
- (𝐴𝑛 )+ = (𝐴+ )𝑛
- [𝑓(𝐴)]+ = 𝑓 ∗ (𝐴+ )

Conjugaison hermitique dans la notation de Dirac

∀ |𝜓〉 et |𝜙〉 ∈ ℰ,

(|𝜓〉〈𝜙|)+ = |𝜙〉〈𝜓|
Règle :
Pour obtenir le conjugué hermitique (ou l’adjoint) d’une expression quelconque comportant des
constantes, des kets, des bras, des opérateurs, il faut :
∗∗ 𝑙𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒𝑠 𝑝𝑎𝑟 𝑙𝑒𝑢𝑟𝑠 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑙𝑒𝑥𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑗𝑢𝑔𝑢é𝑠
∗∗ 𝑙𝑒𝑠 𝑘𝑒𝑡𝑠 𝑝𝑎𝑟 𝑙𝑒𝑠 𝑏𝑟𝑎𝑠 𝑎𝑠𝑠𝑜𝑐𝑖é𝑠
- remplacer{
∗∗ 𝑙𝑒𝑠 𝑏𝑟𝑎𝑠 𝑝𝑎𝑟 𝑙𝑒𝑠 𝑘𝑒𝑡𝑠 𝑎𝑠𝑠𝑜𝑐𝑖é𝑠
∗∗ 𝑙𝑒𝑠 𝑜𝑝é𝑟𝑎𝑡𝑒𝑢𝑟𝑠 𝑝𝑎𝑟 𝑙𝑒𝑢𝑟𝑠 𝑎𝑑𝑗𝑜𝑖𝑛𝑡𝑠

- inverser l’ordre des facteurs (la place des constantes n’a pas d’importance).
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Exemple : trouvons le conjugué hermitique de 𝜆⟨𝜙|𝐴|𝜓⟩|𝑤〉〈𝑣|

[𝜆⟨𝜙|𝐴|𝜓⟩|𝑤〉〈𝑣|]+ = 𝜆∗ ⟨𝜓|𝐴+ |𝜙⟩|𝑣〉〈𝑤|

Représentation d’un opérateur par une matrice carrée

Considérons une base {|𝑒𝑖 〉} et un opérateur A.


|𝑒𝑗′ 〉 = 𝐴|𝑒𝑗 〉
⟨𝑒𝑖 |𝑒𝑗′ ⟩ = ⟨𝑒𝑖 |𝐴|𝑒𝑗 ⟩ = 𝐴𝑖𝑗
𝐴𝑖𝑗 est un scalaire, et est appelé élément de matrice de l’opérateur A entre les vecteurs 〈𝑒𝑖 | et |𝑒𝑗 〉. Si
la base {|𝑒𝑖 〉} est de dimension n, la matrice associée à l’opérateur A s’écrit :
𝐴11 𝐴12 … 𝐴1𝑛
( ⋮ ⋮ ⋮ ) 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝐴11 = ⟨𝑒1 |𝐴|𝑒1 ⟩, 𝐴12 = ⟨𝑒1 |𝐴|𝑒2 ⟩, …
𝐴𝑛1 𝐴𝑛2 𝐴𝑛𝑛

Dans une base {|𝑒𝑖 〉}, on a :


⟨𝑒𝑖 |𝐴+ |𝑒𝑗 ⟩ = (⟨𝑒𝑗 |𝐴|𝑒𝑖 ⟩)∗ ⇒ 𝐴+ ∗
𝑖𝑗 = 𝐴𝑗𝑖
La matrice associée à l’opérateur 𝐴+ est la transposée et conjuguée de la matrice associée à 𝐴. Pour
passer d’une matrice à l’autre, il faut :
- calculer les conjugués des différents éléments de la matrice,
- faire la symétrie des éléments par rapport à la diagonale principale.

Opérateurs hermitiques

Définition

𝐴 est un opérateur hermitique s’il est égal à son adjoint : 𝐴+ = 𝐴.

D’où ∀ |𝜓〉 et |𝜙〉 ∈ ℰ, ⟨𝜓|𝐴+ |𝜙⟩ = (⟨𝜙|𝐴|𝜓⟩)∗ = ⟨𝜓|𝐴|𝜙⟩


Il s’ensuit que les éléments de matrice de 𝐴 dans une représentation {|𝑒𝑖 〉} donnée sont tels que
𝐴+ ∗
𝑖𝑗 = 𝐴𝑗𝑖 = 𝐴𝑖𝑗

Remarque

Si 𝐵+ = −𝐵 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠, 𝑙 ′ 𝑜𝑝é𝑟𝑎𝑡𝑒𝑢𝑟𝐵 𝑒𝑠𝑡 𝑎𝑛𝑡𝑖 ℎ𝑒𝑟𝑚𝑖𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒.

Algèbre des opérateurs linéaires

Somme de deux opérateurs

A + B = B + A (commutativité)
A + B + C = A + (B + C) = (A + B) + C (associativité)

Produits de deux opérateurs

Soient deux opérateurs A et B et un vecteur |𝜓〉 de ℰ. On a :

|𝜓′〉 = 𝐴 |𝜓〉
|𝜓′′〉 = 𝐵 |𝜓′〉 = 𝐵(𝐴|𝜓〉 = (𝐵𝐴)|𝜓〉
S’il existe un opérateur C tel que |𝜓′′〉 = 𝐶 |𝜓〉, alors C = BA est le produit des opérateurs B et A. En
général, 𝐴𝐵 ≠ 𝐵𝐴. La notion d’ordre est importante dans le produit d’opérateurs.

Inverse d’un opérateur

Considérons deux opérateurs A et B et deux vecteurs |𝜓〉 et |𝜙〉 de ℰ. On a :

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|𝜓〉 = 𝐴|𝜙〉
} ⇒ |𝜙〉 = 𝐵𝐴|𝜙〉 𝑜𝑢 |𝜓〉 = 𝐴𝐵|𝜓〉 ⇒ 𝐵𝐴 = 𝐴𝐵 = 𝐼
|𝜙〉 = 𝐵|𝜓〉
𝑜ù 𝐼 𝑒𝑠𝑡 𝑙 ′ 𝑜𝑝é𝑟𝑎𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑢𝑛𝑖𝑡é
Donc 𝐵 = 𝐴−1 est appelé inverse de 𝐴.

Opérateur unitaire

Un opérateur 𝑈 est dit unitaire si son inverse est égal à son adjoint :

𝑈 + = 𝑈 −1 𝑜𝑢 𝑈 + 𝑈 = 𝑈𝑈 + = 𝐼

Notion de commutateurs

Définition

On appelle commutateur de 𝐴 et 𝐵, noté [𝐴, 𝐵], la relation : [𝐴, 𝐵] = 𝐴𝐵 – 𝐵𝐴.

En général, le produit 𝐴𝐵 est différent du produit 𝐵𝐴.


Lorsque 𝐴𝐵 – 𝐵𝐴 = 0, on dit que 𝐴 et 𝐵 commutent.

Propriétés des commutateurs

De ce qui précède, on établit les relations suivantes :

[𝐴, 𝐵] = – [𝐵, 𝐴]
[𝐴, (𝐵 + 𝐶)] = [𝐴, 𝐵] + [𝐴, 𝐶]
[𝐴, 𝜆𝐵] = [𝜆𝐴, 𝐵] = 𝜆[𝐴, 𝐵], 𝜆 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛 𝑠𝑐𝑎𝑙𝑎𝑖𝑟𝑒
[𝐴, 𝐵𝐶] = 𝐵[𝐴, 𝐶] + [𝐴, 𝐵]𝐶
[𝐴𝐵, 𝐶] = 𝐴[𝐵, 𝐶] + [𝐴, 𝐶]𝐵
[𝐴, [𝐵, 𝐶]] + [𝐵, [𝐶, 𝐴]] + [𝐶, [𝐴, 𝐵]] = 0
[𝐴, 𝐵]+ = [𝐵+ , 𝐴+ ]
[𝐴, 𝐹(𝐴)] = 0; [𝐴𝑛 , 𝐹(𝐴)] = 0 ; [𝐹(𝐴), 𝐺(𝐴)] = 0
𝑠𝑖 [𝐴, 𝐵] = 0 ⟹ [𝐵, 𝐹(𝐴)] = 0

Vecteurs propres et valeurs propres

Définition

Le ket |𝜙𝑛 〉 est un vecteur propre ou ket propre de l’opérateur 𝐴 associé à la valeur propre 𝑎𝑛 s’il
vérifie l’équation aux valeurs propres :

𝐴|𝜙𝑛 〉 = 𝑎𝑛 |𝜙𝑛 〉

Remarque

Multiplions le ket |𝜙𝑛 〉 par un scalaire 𝜆, on a:

|𝜓𝑛 〉 = 𝜆|𝜙𝑛 〉 = |𝜆𝜙𝑛 〉


𝐴|𝜓𝑛 〉 = 𝐴(|𝜆𝜙𝑛 〉) = 𝜆(𝐴|𝜙𝑛 〉) car 𝐴 est un opérateur linéaire.
𝐴|𝜓𝑛 〉 = 𝜆(𝐴|𝜙𝑛 〉) = 𝜆(𝑎𝑛 |𝜙𝑛 〉) =𝑎𝑛 (𝜆|𝜙𝑛 〉) = 𝑎𝑛 |𝜆𝜙𝑛 〉
Le vecteur |𝜆𝜙𝑛 〉 est aussi ket propre de 𝐴, associé à la même valeur propre 𝑎𝑛 . Pour fixer la valeur
de la constante 𝜆 et donc la longueur du vecteur, on norme les vecteurs propres à l’unité, c’est-à-
dire :
⟨𝜓𝑛 |𝜓𝑛 ⟩ = 𝜆2 ⟨𝜙𝑛 |𝜙𝑛 ⟩ = 1
La phase n’est toutefois pas fixée car si, |𝜓𝑛 〉 = 𝑒 𝑖𝜃 |𝜙𝑛 〉 ⇒ ⟨𝜓𝑛 |𝜓𝑛 ⟩ = ⟨𝜙𝑛 |𝜙𝑛 ⟩, on dit que les
vecteurs propres |𝜙𝑛 〉 sont connus à une phase globale près.

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Valeurs propres d’un opérateur hermitique

Soit |𝜙𝑛 〉 le vecteur propre de l’opérateur 𝐴 associé à la valeur propre 𝑎𝑛 :

𝐴|𝜙𝑛 〉 = 𝑎𝑛 |𝜙𝑛 〉 (1)

Multiplions la relation (1) par le bra 〈𝜙𝑛 |


〈𝜙𝑛 |x(1) ⇒ ⟨𝜙𝑛 |𝐴|𝜙𝑛 ⟩ = 𝑎𝑛 ⟨𝜙𝑛 |𝜙𝑛 ⟩ (2)
Prenons le conjugué de l’équation (2)
⟨𝜙𝑛 |𝐴|𝜙𝑛 ⟩∗ = 𝑎𝑛∗ ⟨𝜙𝑛 |𝜙𝑛 ⟩ = ⟨𝜙𝑛 |𝐴+ |𝜙𝑛 ⟩ (3) (d’après la définition de l’opérateur adjoint).
Et comme 𝐴+ = 𝐴 ⇒ ⟨𝜙𝑛 |𝐴+ |𝜙𝑛 ⟩ = ⟨𝜙𝑛 |𝐴|𝜙𝑛 ⟩
(3) = (2) ⇒ 𝑎𝑛∗ ⟨𝜙𝑛 |𝜙𝑛 ⟩ = 𝑎𝑛 ⟨𝜙𝑛 |𝜙𝑛 ⟩
Par identification, on en déduit que : 𝑎𝑛∗ = 𝑎𝑛 .
Conclusion : les valeurs propres d’un opérateur hermitique sont réelles.

Vecteurs propres d’un opérateur hermitique

Soient |𝜙1 〉 et |𝜙2 〉 deux vecteurs propres associés aux valeurs propres distinctes 𝑎1 et 𝑎2 de
l’opérateur hermitique 𝐴. On a :

𝐴|𝜙1 〉 = 𝑎1 |𝜙1 〉 (1)

𝐴|𝜙2 〉 = 𝑎2 |𝜙2 〉 (2) ⇒ 〈𝜙2 |𝐴+ = 〈𝜙2 |𝐴 = 〈𝜙2 |𝑎2 = 𝑎2 〈𝜙2 | (3)

Multiplions la relation (1) par le vecteur bra 〈𝜙2 | et (3) par le vecteur ket |𝜙1 〉, on a :

〈𝜙2 |x(1) ⇒ ⟨𝜙2 |𝐴|𝜙1 ⟩ = 𝑎1 ⟨𝜙2 |𝜙1 ⟩ (4)

(3)x|𝜙1 〉 ⇒ ⟨𝜙2 |𝐴|𝜙1 ⟩ = 𝑎2 ⟨𝜙2 |𝜙1⟩ (5)

(4) − (5) ⇒ (𝑎1 − 𝑎2 )⟨𝜙2 |𝜙1 ⟩ = 0

Comme 𝑎1 ≠ 𝑎2 ⇒ ⟨𝜙2 |𝜙1 ⟩ = 0

Conclusion : les vecteurs propres d’un opérateur hermitique, associés à des valeurs propres
distinctes sont orthogonaux.

Observable

Une observable est un opérateur linéaire et hermitique dont les vecteurs propres, orthonormés
obéissent à la relation de fermeture :

∑|𝜙𝑖 〉〈𝜙𝑖 | = 1
𝑖
En d’autres termes, les vecteurs propres d’une observables constituent une base orthonormée. On
dit aussi que les vecteurs propres d’une observable forment un ensemble complet.

a- |𝜓′〉 = 𝐴|𝜓〉
⟨𝜙|𝜓′⟩ = ⟨𝜙|𝐴|𝜓⟩ (1)
Prenons le conjugué de (1)
⟨𝜙|𝜓′⟩∗ = (⟨𝜙|𝐴|𝜓⟩)∗ = ⟨𝜓|𝐴+ |𝜙⟩ = ⟨𝜓′|𝜙⟩ (d’après la condition d’hermiticité)
Par identification, on en déduit : 〈𝜓′| = 〈𝜓|𝐴+
On note ainsi que l’opérateur adjoint 𝐴+ est l’opérateur qui n’agit que sur le vecteur bra.

Remarque sur les notations


On a :
|𝐴𝜓〉 = 𝐴|𝜓〉 , a ce vecteur |𝐴𝜓〉, on associe le vecteur conjugué 〈𝐴𝜓| tel que :
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〈𝐴𝜓| = 〈𝜓|𝐴+ .
Lorsqu’on fait sortir un opérateur linéaire du bra, il faut le remplacer par son adjoint 𝐴+ et la
faire sortir à droite.
b- Dans une base {|𝑒𝑖 〉}, on a :
⟨𝑒𝑖 |𝐴+ |𝑒𝑗 ⟩ = (⟨𝑒𝑗 |𝐴|𝑒𝑖 ⟩)∗ ⇒ 𝐴+ ∗
𝑖𝑗 = 𝐴𝑗𝑖
La matrice de 𝐴+ est la transposée et conjuguée de 𝐴. On passe d’une matrice à l’autre en
faisant :
- Le conjugué des différents éléments de la matrice,
- La symétrie des éléments par rapport à la diagonale principale.

Exercices d’application

Exercice 1

On considère les kets |𝜓〉 𝑒𝑡 |𝜙〉 tels que :


−3𝑖 2
|𝜓〉 = (2 + 𝑖 ) ; |𝜙〉 = ( −𝑖 )
4 2 − 3𝑖
a- Déterminer le bra 〈𝜙|
b- Calculer le produit scalaire ⟨𝜙|𝜓⟩

Solution

a- Le bra 〈𝜙| est le complexe conjugué de la transposée du ket |𝜙〉


〈𝜙| = (2 𝑖 2 + 3𝑖 )
b- Calcul du produit scalaire ⟨𝜙|𝜓⟩
−3𝑖
⟨𝜙|𝜓⟩ = (2 𝑖 2 + 3𝑖 ) (2 + 𝑖 )
4
⟨𝜙|𝜓⟩ = 2 × (−3𝑖) + 𝑖 × (2 + 𝑖) + (2 + 3𝑖) × 4
⟨𝜙|𝜓⟩ = 7 + 8𝑖
Exercice 2

On considère les états |𝜓〉 = 3𝑖 |𝜙1 〉 − 7𝑖|𝜙2 〉 𝑒𝑡 |𝜒〉 = −|𝜙1 〉 + 2𝑖|𝜙2 〉 𝑜ù |𝜙1 〉 𝑒𝑡 |𝜙2 〉 sont
orthonormés.

a- Calculer |𝜓 + 𝜒〉 et 〈𝜓 + 𝜒|.
b- Calculer les produits scalaires ⟨𝜓|𝜒⟩ det ⟨𝜒|𝜓⟩. Sont-ils égaux ?
c- Montrer que les états |𝜓〉 𝑒𝑡 |𝜒〉 satisfont l’inégalité de Schwarz.
d- Montrer que les états |𝜓〉 𝑒𝑡 |𝜒〉 satisfont l’inégalité de triangulaire.

Solution
a- Calcul de |𝜓 + 𝜒〉

|𝜓 + 𝜒〉 = |𝜓〉 + |𝜒〉 = (3𝑖 |𝜙1 〉 − 7𝑖|𝜙2 〉) + (−|𝜙1 〉 + 2𝑖|𝜙2 〉 )


|𝜓 + 𝜒〉 = (−1 + 3𝑖) |𝜙1 〉 − 5𝑖|𝜙2 〉

Calcul de 〈𝜓 + 𝜒|
〈𝜓 + 𝜒| = (−1 + 3𝑖)∗ 〈𝜙1 | + (−5𝑖)∗ 〈𝜙2 |
〈𝜓 + 𝜒| = (−1 − 3𝑖)〈𝜙1 | + 5𝑖〈𝜙2 |

b- Calcul des produits scalaires

〈𝜓| = −3𝑖〈𝜙1 | + 7𝑖〈𝜙2 | 𝑒𝑡 〈𝜒| = −〈𝜙1 | − 2𝑖〈𝜙2 |

⟨𝜓|𝜒⟩ = (−3𝑖〈𝜙1 | + 7𝑖〈𝜙2 |)(−|𝜙1 〉 + 2𝑖|𝜙2 〉 )


⟨𝜓|𝜒⟩ = (−3𝑖)(−1)⟨𝜙1 |𝜙1 ⟩ + (−3𝑖)(2𝑖)⟨𝜙1 |𝜙2 ⟩ + (7𝑖)(−1)⟨𝜙2 |𝜙1⟩ + (7𝑖)(2𝑖)⟨𝜙2 |𝜙2 ⟩

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|𝜙1 〉 𝑒𝑡 |𝜙2 〉 étant orthonormés alors :
⟨𝜙1 |𝜙1 ⟩ = ⟨𝜙2 |𝜙2 ⟩ = 1 𝑒𝑡 ⟨𝜙1 |𝜙2 ⟩ = ⟨𝜙2 |𝜙1 ⟩ = 0
⟨𝜓|𝜒⟩ = −14 + 3𝑖
En procédant de la même manière, on trouve :
⟨𝜒|𝜓⟩ = −14 − 3𝑖
Le produit scalaire ⟨𝜓|𝜒⟩ 𝑒𝑠𝑡 é𝑔𝑎𝑙 𝑎𝑢 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑙𝑒𝑥𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑗𝑢𝑔𝑢é 𝑑𝑢 𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑖𝑡 𝑠𝑐𝑎𝑙𝑎𝑖𝑟𝑒 ⟨𝜒|𝜓⟩

c- Montrons que les états |𝜓〉 𝑒𝑡 |𝜒〉 satisfont l’inégalité de Schwarz

⟨𝜓|𝜓⟩ = 58 𝑒𝑡 ⟨𝜒|𝜒⟩ = 5
⟨𝜓|𝜒⟩ = −14 + 3𝑖 ⟹ |⟨𝜓|𝜒⟩|2 = 205
𝑜𝑛 𝑣𝑜𝑖𝑡 𝑏𝑖𝑒𝑛 𝑞𝑢𝑒 205 < (58)(5) ⟹ |⟨𝜓|𝜒⟩|2 < ⟨𝜓|𝜓⟩⟨𝜒|𝜒⟩
d- Montrons que les états |𝜓〉 𝑒𝑡 |𝜒〉 satisfont l’inégalité triangulaire
⟨𝜓 + 𝜒|𝜓 + 𝜒⟩ = 35 ; ⟨𝜓|𝜓⟩ = 58 𝑒𝑡 ⟨𝜒|𝜒⟩ = 5
√35 < √58 + √5 ⟹ √⟨𝜓 + 𝜒|𝜓 + 𝜒⟩ < √⟨𝜓|𝜓⟩ + √⟨𝜒|𝜒⟩

Exercice 3

a- Parmi les opérateurs (𝐴 + 𝐴+ ) ; 𝑖(𝐴 + 𝐴+ ) et 𝑖(𝐴 − 𝐴+ ), lequel est hermitique ?


b- Déterminer l'adjoint hermitien de 𝑓(𝐴) = (1 + 𝑖𝐴 + 3𝐴2 )(1 − 2𝑖𝐴 − 9𝐴2 )/(5 + 7𝐴).
c- Montrer que le commutateur de deux opérateurs hermitiques est anti hermitique

Solution

a- Posons 𝐾 = 𝐴 + 𝐴+
𝐾 + = (𝐴 + 𝐴+ )+

𝐾 + = 𝐴+ + (𝐴+ )+
𝐾 = 𝐴 + 𝐴 = 𝐾 ⟹ 𝑙 ′ 𝑜𝑝é𝑟𝑎𝑡𝑒𝑢𝑟 (𝐴 + 𝐴+ ) 𝑒𝑠𝑡 ℎ𝑒𝑟𝑚𝑖𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒
+ +

Posons 𝑃 = 𝑖(𝐴 + 𝐴+ )

𝑃+ = [𝑖(𝐴 + 𝐴+ )]+ = −𝑖(𝐴 + 𝐴+ )+


+ +)
𝑃 = −𝑖(𝐴 + 𝐴 = −𝑃 ⟹ 𝑙 ′ 𝑜𝑝é𝑟𝑎𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑖(𝐴 + 𝐴+ ) 𝑒𝑠𝑡 𝑎𝑛𝑡𝑖 ℎ𝑒𝑟𝑚𝑖𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒

Posons 𝑄 = 𝑖(𝐴 − 𝐴+ )

𝑄 + = [𝑖(𝐴 − 𝐴+ )]+ = −𝑖(𝐴 − 𝐴+ )+


𝑄 + = −𝑖[𝐴+ − (𝐴+ )+ ]
𝑄 = −𝑖[𝐴 − 𝐴] = 𝑖(𝐴 − 𝐴+ ) = 𝑄 ⟹ 𝑙 ′ 𝑜𝑝é𝑟𝑎𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑖(𝐴 − 𝐴+ ) 𝑒𝑠𝑡 ℎ𝑒𝑟𝑚𝑖𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒
+ +

b- Déterminons l’adjoint hermitien de 𝑓(𝐴)

𝑓 + (𝐴) = 𝑓 ∗ (𝐴+ )
+ 2 2
(1 + 𝑖𝐴 + 3𝐴2 )(1 − 2𝑖𝐴 − 9𝐴2 ) (1 + 2𝑖𝐴+ − 9𝐴+ )(1 − 𝑖𝐴+ + 3𝐴+ )
+ (𝐴)
𝑓 =( ) =
5 + 7𝐴 5 + 7𝐴+

c- Soient 𝐴 𝑒𝑡 𝐵 deux opérateurs hermitiques


[𝐴, 𝐵]+ = (𝐴𝐵 − 𝐵𝐴)+ = (𝐴𝐵)+ − (𝐵𝐴)+
[𝐴, 𝐵]+ = 𝐵+ 𝐴+ − 𝐴+ 𝐵+
[𝐴, 𝐵] = 𝐵𝐴 − 𝐴𝐵 𝑐𝑎𝑟 𝐴+ = 𝐴 𝑒𝑡 𝐵+ = 𝐵
+

[𝐴, 𝐵]+ = [𝐵, 𝐴]


[𝐴, 𝐵]+ = −[𝐴, 𝐵]

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Exercice 4

On considère une matrice représentant l’opérateur 𝐴, un ket |𝜓〉 et un bra 〈𝜒| :

5 3 + 2𝑖 3𝑖 −1 + 𝑖
𝐴 = ( −𝑖 3𝑖 8 ) |𝜓〉 = ( 3 ) 〈𝜒| = (6 −𝑖 5)
1−𝑖 1 4 2 + 3𝑖
a- Calculer les quantités 𝐴|𝜓〉 , 〈𝜒|𝐴, ⟨𝜒|𝐴|𝜓⟩ et |𝜓〉〈𝜒|
b- Déterminer le complexe conjugué, la transposée et le conjugué hermitique de 𝐴, |𝜓〉 bra 〈𝜒| .
c- Calculer ⟨𝜒|𝜓⟩ et ⟨𝜓|𝜒⟩ ; sont-ils égaux ? faire un commentaire sur les différences entre le
complexe conjugué, le conjugué hermitique et la transposée des kets et bras

Solution

a-

5 3 + 2𝑖 3𝑖 −1 + 𝑖 −5 + 17𝑖
𝐴|𝜓〉 = ( −𝑖 3𝑖 8 ) ( 3 ) = ( 17 + 34𝑖 )
1−𝑖 1 4 2 + 3𝑖 11 + 14𝑖

5 3 + 2𝑖 3𝑖
〈𝜒|𝐴 = (6 −𝑖 5) ( −𝑖 3𝑖 8 ) = (34 − 5𝑖 26 + 12𝑖 20 + 10𝑖 )
1−𝑖 1 4

5 3 + 2𝑖 3𝑖 −1 + 𝑖
⟨𝜒|𝐴|𝜓⟩ = (6 −𝑖 5) ( −𝑖 3𝑖 8 ) ( 3 ) = 59 + 155𝑖
1−𝑖 1 4 2 + 3𝑖

−1 + 𝑖 −6 + 6𝑖 1+𝑖 −5 + 5𝑖
|𝜓〉〈𝜒| = ( 3 ) (6 −𝑖 5) = ( 18 −3𝑖 15 )
2 + 3𝑖 12 + 18𝑖 3 − 2𝑖 10 + 15𝑖

b- Complexes conjugués

5 3 − 2𝑖 −3𝑖 −1 − 𝑖
𝐴∗ = ( 𝑖 −3𝑖 8 ) |𝜓〉∗ = ( 3 ) 〈𝜒|∗ = (6 𝑖 5)
1+𝑖 1 4 2 − 3𝑖
Transposée

5 −𝑖 1−𝑖 6
𝐴𝑡 = (3 + 2𝑖 3𝑖 1 ) |𝜓〉𝑡 = (−1 + 𝑖 3 2 + 3𝑖 ) 〈𝜒|𝑡 = (−𝑖 )
3𝑖 8 4 5

Le conjugué hermitique égal au complexe conjugué de la transposée

+ 𝑡 ∗+ 𝑡 ∗
𝐴+ = (𝐴𝑡 )∗ ; |𝜓〉 = (|𝜓〉 ) = 〈𝜓| 𝑒𝑡 〈𝜒| = (〈𝜒| ) = |𝜒〉

5 𝑖 1+𝑖 6
𝐴+ = (3 − 2𝑖 −3𝑖 1 ) 〈𝜓| = (−1 − 𝑖 3 2 − 3𝑖 ) |𝜒〉 = ( 𝑖 )
−3𝑖 8 4 5

c- Calcul de ⟨𝜒|𝜓⟩ et ⟨𝜓|𝜒⟩


−1 + 𝑖
⟨𝜒|𝜓⟩ = (6 −𝑖
5) ( 3 ) = 4 + 18𝑖
2 + 3𝑖
6
⟨𝜓|𝜒⟩ = (−1 − 𝑖 3 2 − 3𝑖 ) ( 𝑖 ) = 4 − 18𝑖
5
On voit bien que ⟨𝜒|𝜓⟩ ≠ ⟨𝜓|𝜒⟩; 𝑖𝑙𝑠 𝑠𝑜𝑛𝑡 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑙𝑒𝑥𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑗𝑢𝑔𝑢é𝑠 𝑙 ′ 𝑢𝑛 𝑑𝑒 𝑙′𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒.

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∗ 𝑡 + ∗ 𝑡 +
Il y a des différences importantes entre |𝜓〉 , |𝜓〉 𝑒𝑡 |𝜓〉 . |𝜓〉 est ket tandis que , |𝜓〉 𝑒𝑡 |𝜓〉
∗ 𝑡 +
sont des bras. Par ailleurs, 〈𝜒| est un bra par contre 〈𝜒| 𝑒𝑡 〈𝜒| sont des kets.

Exercice 5
𝑑 2 𝜓(𝑥)
1- Montrer que l’opérateur 𝐾 défini tel que : 𝐾𝜓(𝑥) = 𝑑𝑥 2
est linéaire
3 𝑑𝜓(𝑥)
2- Soient 𝐴𝜓(𝑥) = 𝑥 𝜓(𝑥) 𝑒𝑡 𝐵𝜓(𝑥) = 𝑥 𝑑𝑥 , calculer [𝐴, 𝐵]

Solution
1- Montrons que 𝐾 est linéaire
𝑑2
𝐾(𝜆1 𝜓1 (𝑥) + 𝜆2 𝜓2 (𝑥)) = (𝜆 𝜓 (𝑥) + 𝜆2 𝜓2 (𝑥))
𝑑𝑥 2 1 1
𝑑 2 𝜓1 (𝑥) 𝑑2 𝜓2 (𝑥)
𝐾(𝜆1 𝜓1 (𝑥) + 𝜆2 𝜓2 (𝑥)) = (𝜆1 + 𝜆 2 )
𝑑𝑥 2 𝑑𝑥 2
𝐾(𝜆1 𝜓1 (𝑥) + 𝜆2 𝜓2 (𝑥)) = 𝜆1 𝐾𝜓1 (𝑥) + 𝜆2 𝐾𝜓2 (𝑥)

𝐾 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑖𝑛é𝑎𝑖𝑟𝑒
2- Calcul de [𝐴, 𝐵]
[𝐴, 𝐵]𝜓(𝑥) = 𝐴𝐵𝜓(𝑥) − 𝐵𝐴𝜓(𝑥)
𝑑𝜓(𝑥)
[𝐴, 𝐵]𝜓(𝑥) = 𝐴 (𝑥 ) − 𝐵(𝑥 3 𝜓(𝑥))
𝑑𝑥
𝑑𝜓(𝑥) 𝑑 3
[𝐴, 𝐵]𝜓(𝑥) = 𝑥 3 (𝑥 )−𝑥 (𝑥 𝜓(𝑥))
𝑑𝑥 𝑑𝑥
𝑑𝜓(𝑥) 𝑑𝜓(𝑥)
[𝐴, 𝐵]𝜓(𝑥) = 𝑥 4 − 3𝑥 3 𝜓(𝑥) − 𝑥 4
𝑑𝑥 𝑑𝑥
[𝐴, 𝐵]𝜓(𝑥) = −3𝑥 3 𝜓(𝑥) ⟹ [𝐴, 𝐵] = −3𝑥 3

Exercice non corrigé


1- L’opérateur 𝐴 défini tel que : 𝐴𝜓(𝑥) = sin(𝜓(𝑥)) est-il linéaire ?
𝜕 𝜕𝑛 𝜕
2- Calculer les commutateurs [𝜕𝑥 , 𝜕𝑥 𝑛 ] 𝑒𝑡 [𝜕𝑥 , 𝑥 𝑛 ]
𝑑
3- On considère deux opérateurs 𝑉 𝑒𝑡 𝑊 tels que : 𝑉 = 𝑑𝑥 𝑒𝑡 𝑊 = 𝑥 2 .
a- L’opérateur 𝑉 est-il linéaire ? l’opérateur 𝑊 est-il hermitique ?
b- Calculer [𝑉, 𝑊]
𝑑
c- Trouver le carré de l’opérateur 𝑍 = 𝑑𝑥 + 𝑥 2 .
4- On considère deux opérateurs hermitiques 𝑃 𝑒𝑡 𝑄 tels que : [𝑃, 𝑄] = 𝑖𝑅. Montrer que
l’opérateur 𝑅 est hermitique.
5- Soit {|𝑒𝑛 〉} l’ensemble des vecteurs propres de 𝑃 de valeurs propres 𝑎𝑛 . Exprimer les
éléments de matrice de 𝑄 dans la base propre de 𝑃 en fonction des valeurs propres 𝑎𝑛 et des
éléments de matrice de 𝑅

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