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CHAPITRE 3

LES POSTULATS DE LA MECANIQUE QUANTIQUE

Introduction

Ce chapitre est consacré à l’étude des postulats ou lois opérationnelles sur lesquels est basée la
description quantique des systèmes physiques.

Ces postulats servent de règles dans l’interprétation physique des phénomènes. Ils fournissent une
réponse aux questions ci-après :
- Comment décrire mathématiquement l’état d’un système quantique à un instant
donné ?
- Comment prévoir à partir d’un état donné, les résultats de mesure des diverses
grandeurs physiques ?
- Comment trouver l’état du système à un instant 𝑡 quelconque lorsqu’on connaît son
état à l’instant 𝑡0 ?

Enoncé des postulats

Description de l’état d’un système

1er Postulat : A un instant 𝑡0 fixé, l’état d’un système physique est défini par la donnée d’un ket
|𝜓(𝑡0 )〉 appartenant à l’espace des états ℰ.

Description des grandeurs physiques

2ème Postulat : Toute grandeur physique mesurable A est décrite par un opérateur 𝐴 agissant dans ℰ ;
cet opérateur est une observable.

Grandeur physique Observable correspondant


Position 𝑥 x

Impulsion 𝑑
−𝑖ℏ
𝑃 = 𝑚v 𝑑𝑥
Energie cinétique 𝑃2 ℏ2 𝑑2

2𝑚 2𝑚 𝑑𝑥 2
Energie totale 𝑃2 ℏ 𝑑2
2
+ 𝑉(𝑥) − + 𝑉(𝑥)
2𝑚 2𝑚 𝑑𝑥 2

Mesure des grandeurs physiques

3ème Postulat : La mesure d’une grandeur physique A ne peut donner comme résultat qu’une des
valeurs propres de l’observable 𝐴 correspondante.

4ème Postulat :
i- cas d’un spectre discret non-dégénéré :
Lorsqu’on mesure la grandeur physique A sur un système dans l’état |𝜓〉 normé, la
probabilité 𝑃(𝑎𝑛 ) d’obtenir comme résultat la valeur propre non-dégénérée 𝑎𝑛 de
l’observable 𝐴 correspondante est :
𝑃(𝑎𝑛 ) = |⟨𝑢𝑛 |𝜓⟩|2
où |𝑢𝑛 〉 est un vecteur normé de 𝐴 associé à la valeur propre 𝑎𝑛 .

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ii- cas d’un spectre discret :
Lorsqu’on mesure la grandeur physique A sur un système dans l’état |𝜓〉 normé, la
probabilité 𝑃(𝑎𝑛 ) d’obtenir comme résultat la valeur propre 𝑎𝑛 de l’observable 𝐴
correspondante vaut :
𝑔𝑛
2
𝑃(𝑎𝑛 ) = ∑|⟨𝑢𝑛𝑖 |𝜓⟩|
𝑖=1
où 𝑔𝑛 est le degré de dégénérescence de 𝑎𝑛 , et {|𝑢𝑛𝑖 〉} (𝑖 = 1, 2, … , 𝑔𝑛 ) un système
orthonormé de vecteurs formant une base dans le sous-espace propre ℰ𝑛 associé à la
valeur propre 𝑎𝑛 de 𝐴.

iii- cas s’un spectre continu et non-dégénéré :


Lorsqu’on mesure la grandeur physique A sur un système dans l’état |𝜓〉 normé, la
probabilité 𝑑𝑃(𝛼) d’obtenir un résultat compris entre 𝛼 et 𝛼 + 𝑑𝛼 vaut :
𝑑𝑃(𝛼) = |⟨𝑢𝛼 |𝜓⟩|2 𝑑𝛼

où |𝑢𝛼 〉 est le vecteur propre correspondant à la valeur propre 𝛼 de l’observable de 𝐴


associé à la grandeur physique A.

5ème Postulat : Si la mesure de la grandeur physique A sur le système dans l’état |𝜓〉 donne le
résultat 𝑎𝑛 , l’état du système immédiatement après la mesure est la projection normée,

𝑃𝑛 |𝜓〉
, 𝑑𝑒|𝜓〉 𝑠𝑢𝑟 𝑙𝑒 𝑠𝑜𝑢𝑠 − 𝑒𝑠𝑝𝑎𝑐𝑒 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒 𝑎𝑠𝑠𝑜𝑐𝑖é à 𝑎𝑛 .
√⟨𝜓|𝑃𝑛 |𝜓⟩

𝑃𝑛 : 𝑜𝑝é𝑟𝑎𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑝𝑟𝑜𝑗𝑒𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑑é𝑣𝑒𝑙𝑜𝑝𝑝é 𝑠𝑢𝑟 𝑙𝑒 𝑠𝑜𝑢𝑠 − 𝑒𝑠𝑝𝑎𝑐𝑒 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒 𝑎𝑠𝑠𝑜𝑐𝑖é à 𝑎𝑛 .

Evolution des systèmes dans le temps

6ème Postulat : L’évolution dans le temps du vecteur d’état |𝜓〉 est régie par l’équation de
Schrödinger :

𝑑
𝑖ℏ |𝜓(𝑡)〉 = 𝐻(𝑡)|𝜓(𝑡)〉
𝑑𝑡

où 𝐻(𝑡) est l’observable associée à l’énergie totale du système.

Cas des systèmes conservatifs

Un système conservatif est un système dont l’hamiltonien 𝐻 ne dépend pas explicitement du temps.
L’énergie totale d’un tel système se conserve au cours du temps.
Soit |𝜙𝑛 〉 le vecteur propre de 𝐻 associé à la valeur propre 𝐸𝑛 . On a :

𝐻|𝜙𝑛 〉 = 𝐸𝑛 |𝜙𝑛 〉

Les vecteurs propres de 𝐻 forment une base complète sur ℰ𝑛 c.-à.-d. :

∑|𝜙𝑛 〉〈𝜙𝑛 | = 1
𝑛

Quelle est alors l’expression du vecteur d’état du système |𝜓(𝑡)〉 à un instant 𝑡.

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Le vecteur ket |𝜓(𝑡)〉 peut être développé de façon unique sur la base des vecteurs propres |𝜙𝑛 〉 de
𝐻:

|𝜓(𝑡)〉 = ∑|𝜙𝑛 〉⟨𝜙𝑛 |𝜓(𝑡)⟩


𝑛

|𝜓(𝑡)〉 = ∑ 𝑐𝑛 (𝑡)|𝜙𝑛 〉 (1)


𝑛

𝑜ù 𝑐𝑛 (𝑡) = ⟨𝜙𝑛 |𝜓(𝑡)⟩

Comme 𝐻 est indépendant du temps, alors les vecteurs |𝜙𝑛 〉 sont aussi indépendants du temps. La
dépendance en temps du vecteur d’état |𝜓(𝑡)〉 se trouve dans 𝑐𝑛 (𝑡).

Le vecteur d’état |𝜓(𝑡)〉 vérifie l’équation de Schrödinger :

𝑑
𝑖ℏ |𝜓(𝑡)〉 = 𝐻|𝜓(𝑡)〉 (2)
𝑑𝑡

Multiplions l’équation (2) par le vecteur bra 〈𝜙𝑛 |, on trouve :

𝑑
𝑖ℏ ⟨𝜙 |𝜓(𝑡)⟩ = ⟨𝜙𝑛 |𝐻|𝜓(𝑡)⟩ (3)
𝑑𝑡 𝑛

Or 〈𝜙𝑛 |𝐻 = 𝐸𝑛 〈𝜙𝑛 | car 𝐻 est une observable,

𝑑
(3) ⇒ 𝑖ℏ ⟨𝜙 |𝜓(𝑡)⟩ = 𝐸𝑛 ⟨𝜙𝑛 |𝜓(𝑡)⟩ (4)
𝑑𝑡 𝑛

Par ailleurs, 𝑐𝑛 (𝑡) = ⟨𝜙𝑛 |𝜓(𝑡)⟩

𝑑
(4) ⇒ 𝑖ℏ 𝑐 (𝑡) = 𝐸𝑛 𝑐𝑛 (𝑡)
𝑑𝑡 𝑛
𝑑 𝑐𝑛 (𝑡) 𝑖
= − 𝐸𝑛 𝑑𝑡
𝑐𝑛 (𝑡) ℏ
𝑡 𝑡
𝑑 𝑐𝑛 (𝑡) 𝑖 𝑖
∫ = − 𝐸𝑛 ∫ 𝑑𝑡 ⇒ 𝑐𝑛 (𝑡) = 𝑐𝑛 (𝑡0 )𝑒 −ℏ𝐸𝑛 (𝑡−𝑡0 )
𝑐𝑛 (𝑡) ℏ
𝑡0 𝑡0

Ainsi, à l’instant 𝑡, le système sera dans l’état |𝜓(𝑡)〉 tel que :

𝑖
|𝜓(𝑡)〉 = ∑ 𝑐𝑛 (𝑡0 )𝑒 −ℏ𝐸𝑛 (𝑡−𝑡0 ) |𝜙𝑛 〉
𝑛

A l’instant initial 𝑡0 ,

|𝜓(𝑡0 )〉 = ∑ 𝑐𝑛 (𝑡0 )|𝜙𝑛 〉


𝑛

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Remarque

Pour trouver l’expression de |𝜓(𝑡)〉 à partir de |𝜓(𝑡0 )〉 :

- on développe |𝜓(𝑡0 )〉 sur la base des kets propres |𝜙𝑛 〉 de 𝐻,


|𝜓(𝑡0 )〉 = ∑ 𝑐𝑛 (𝑡0 )|𝜙𝑛 〉
𝑛
- on obtient ensuite le vecteur |𝜓(𝑡)〉 en multipliant chaque coefficient 𝑐𝑛 (𝑡0 ) par le
𝑖
facteur 𝑒 −ℏ𝐸𝑛 (𝑡−𝑡0 ) .

Mesure en mécanique quantique

Les postulats relatifs aux mesures précisent ce que l’on peut trouver lors d’une mesure d’une
grandeur physique en mécanique quantique et font apparaître le caractère probabiliste et
irréductible de la mesure.

Valeur moyenne d’une observable 𝐴 dans un état |𝜓〉 donné

En statistique classique, on définit la valeur moyenne des mesures par :

𝐸(𝐴) = 〈𝐴〉 = ∑ 𝑃(𝑎𝑛 ) 𝑎𝑛

La signification de cette équation en mécanique quantique est :

𝑎𝑛 : est la valeur propre de 𝐴 correspondant au vecteur propre |𝑢𝑛 〉

Comme 𝑃(𝑎𝑛 ) = |⟨𝑢𝑛 |𝜓⟩|2 , on obtient :


〈𝐴〉𝜓 = 〈𝐴〉 = ∑|⟨𝑢𝑛 |𝜓⟩|2 𝑎𝑛 = ∑⟨𝜓|𝑢𝑛 ⟩⟨𝑢𝑛 |𝜓⟩𝑎𝑛
𝑛 𝑛

〈𝐴〉 = ∑⟨𝜓|𝑎𝑛 |𝑢𝑛 ⟩⟨𝑢𝑛 |𝜓⟩ 𝑜𝑟 𝐴|𝑢𝑛 〉 = 𝑎𝑛 |𝑢𝑛 〉


𝑛

〈𝐴〉 = ∑⟨𝜓|𝐴|𝑢𝑛 ⟩⟨𝑢𝑛 |𝜓⟩


𝑛

〈𝐴〉 = ⟨𝜓|𝐴 ∑𝑛|𝑢𝑛 〉 〈𝑢𝑛 ||𝜓⟩

〈𝐴〉 = ⟨𝜓|𝐴|𝜓⟩ 𝑐𝑎𝑟 ∑|𝑢𝑛 〉 〈𝑢𝑛 | = 1


𝑛

Ecart quadratique moyen

La valeur moyenne 〈𝐴〉 indique l’ordre de grandeur des valeurs de l’observable 𝐴 lorsque le système
est dans l’état |𝜓〉. Cependant, cette valeur moyenne ne donne aucune idée sur la dispersion des
résultats que l’on peut s’attendre à obtenir dans une mesure de 𝐴.

Cette dispersion est caractérisée par l’écart type ou Ecart quadratique moyen noté Δ𝐴.
(Δ𝐴)2 = 〈(𝐴 − 〈𝐴〉)2 〉
Δ𝐴 = √〈(𝐴 − 〈𝐴〉)2 〉
Cette relation peut être écrite d’une autre manière sous une forme légèrement différente :

〈(𝐴 − 〈𝐴〉)2 〉 = 〈(𝐴2 − 2〈𝐴〉𝐴 + 〈𝐴〉2 )〉

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= 〈𝐴2 〉 − 2〈𝐴〉2 + 〈𝐴〉2

= 〈𝐴2 〉 − 〈𝐴〉2

Finalement l’écart quadratique moyen est : Δ𝐴 = √〈𝐴2 〉 − 〈𝐴〉2

Mesure simultanée de deux grandeurs physiques

En mécanique classique, la mesure précise et simultanée de deux grandeurs physiques ne pose pas
véritablement de problème. En effet, l’observation de la trajectoire d’un projectile permet d’avoir à
la fois sa vitesse et sa position.

En mécanique quantique, cela n’est possible que si les deux opérateurs satisfont certaines
conditions.
La mesure simultanée de deux grandeurs physiques A et B, associées respectivement aux
observables 𝐴 et 𝐵, n’est possible que si le système est dans un état propre |𝜙𝑛 〉 à la fois de 𝐴 et 𝐵.
En effet, quelles que soient 𝑎𝑛 et 𝑏𝑛 les valeurs propres associées à 𝐴 et 𝐵, il existe au moins un
vecteur propre |𝜙𝑛 〉 pour lequel :
- Une mesure de 𝐴 donnera à coup sûr 𝑎𝑛 ;
- Une mesure de 𝐵 donnera à coup sûr 𝑏𝑛 .

Quelle est la particularité de A et B ?

Supposons que l’on veuille mesurer simultanément les deux grandeurs physiques A et B dont les
opérateurs sont 𝐴 et 𝐵. D’après les postulats, une telle mesure ne peut se faire exactement que si le
système se trouve dans un état propre à la fois de 𝐴 et 𝐵. Supposons donc que 𝐴 et 𝐵 possedent en
commun un système complet de vecteurs propres {|𝜙𝑛 〉} alors :

𝐴|𝜙𝑛 〉 = 𝑎𝑛 |𝜙𝑛 〉
𝐵|𝜙𝑛 〉 = 𝑏𝑛 |𝜙𝑛 〉

𝐴𝐵|𝜙𝑛 〉 = 𝑏𝑛 𝐴|𝜙𝑛 〉 = 𝑏𝑛 𝑎𝑛 |𝜙𝑛 〉


𝐵𝐴|𝜙𝑛 〉 = 𝑎𝑛 𝐵|𝜙𝑛 〉 = 𝑎𝑛 𝑏𝑛 |𝜙𝑛 〉

(𝐴𝐵 − 𝐵𝐴)|𝜙𝑛 〉 = (𝑏𝑛 𝑎𝑛 − 𝑎𝑛 𝑏𝑛 )|𝜙𝑛 〉


(𝐴𝐵 − 𝐵𝐴)|𝜙𝑛 〉 = 0 ; 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒 |𝜙𝑛 〉 ≠ 0
Alors 𝐴𝐵 − 𝐵𝐴 = 0 soit [𝐴, 𝐵] = 0
En d’autres termes, les observables A et B commutent. On dit aussi qu’elles sont compatibles.
Réciproquement si 𝐴 et 𝐵 commutent, alors ils possèdent en commun un système complet de
vecteurs propres.

Conclusion : Pour mesurer simultanément deux observables sur un système, il faut qu’elles
commutent c’est-à-dire qu’elles possèdent un ensemble complet de vecteurs propres communs

Relation d’incertitude d’Heisenberg

Considérons deux observables 𝐴 et 𝐵 qui ne commutent pas c’est-à-dire [𝐴, 𝐵] ≠ 0.


Posons [𝐴, 𝐵] = 𝑖𝑐 où 𝑐 ∈ ℝ∗.
Introduisons les observables suivantes : 𝐴̂ = 𝐴 − 〈𝐴〉 et 𝐵̂ = 𝐵 − 〈𝐵〉
[𝐴̂, 𝐵̂] = 𝑖𝑐
Les écarts quadratiques moyens sont :
(Δ𝐴)2 = 〈𝐴2 〉 − 〈𝐴〉2 = 〈𝐴̂2 〉
(Δ𝐵)2 = 〈𝐵2 〉 − 〈𝐵〉2 = 〈𝐵̂2 〉
Considérons les vecteurs |𝜓〉 et |𝜙〉 tels que : |𝜓〉 = 𝐴̂|𝑢〉 et |𝜙〉 = 𝐵̂|𝑢〉.
Appliquons l’inégalité de Schwarz |⟨𝜓|𝜙⟩|2 ≤ ⟨𝜓|𝜓⟩⟨𝜙|𝜙⟩
2
|⟨𝑢|𝐴̂𝐵̂|𝑢⟩| ≤ ⟨𝑢|𝐴̂2 |𝑢⟩⟨𝑢|𝐵̂2 |𝑢⟩
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2
|〈𝐴̂𝐵̂〉| ≤ 〈𝐴̂2 〉〈𝐵̂2 〉
𝐴̂𝐵̂ + 𝐵̂𝐴̂ 𝐴̂𝐵̂ − 𝐵̂𝐴̂
𝑜𝑟 𝐴̂𝐵̂ = +
2 2
𝐴̂𝐵̂ + 𝐵̂𝐴̂ [𝐴̂, 𝐵̂] 𝐴̂𝐵̂ + 𝐵̂𝐴̂ 𝑖𝑐
𝐴̂𝐵̂ = + = +
2 2 2 2
2
𝐴̂𝐵̂ + 𝐵̂𝐴̂ 𝑖𝑐
|〈 + 〉| ≤ 〈𝐴̂2 〉〈𝐵̂2 〉
2 2
2
̂ ̂
𝐴𝐵 + 𝐵 𝐴̂ ̂ 𝑐2
|〈 〉| + ≤ 〈𝐴̂2 〉〈𝐵̂2 〉
2 4
2
̂
𝐴𝐵̂ + 𝐵̂𝐴 ̂ 𝑐 2
|〈 〉| + ≤ (Δ𝐴)2 (Δ𝐵)2
2 4
Et a fortiori
𝑐2
(Δ𝐴)2 (Δ𝐵)2 ≥
4
𝑐
Δ𝐴. Δ𝐵 ≥ (∗∗)
2
L’inégalité (∗∗) ci-dessus constitue le principe d’incertitude de Heisenberg. Il traduit la limitation
fondamentale à la précision avec laquelle il est possible de mesurer simultanément les valeurs de
deux observables non compatibles.

Généralisation

Les précisions de mesure de deux observables quelconques A et B sont liées par la relation :
1
Δ𝐴. Δ𝐵 ≥ |〈[𝐴, 𝐵]〉|
2
Evolution dans le temps de la valeur moyenne d’une observable : Théorème d’Ehrenfest

Considérons 𝐴 une observable et |𝜓〉 l’état du système. La valeur moyenne de l’observable 𝐴 à


l’instant 𝑡 est :

〈𝐴〉|𝜓(𝑡)〉 = 〈𝐴〉(𝑡) = ⟨𝜓(𝑡)|𝐴|𝜓(𝑡)⟩

La dépendance en temps provient de :

- |𝜓(𝑡)〉, qui évolue au cours du temps conformément à l’équation de Schrödinger ;


- 𝐴, qui peut dépendre explicitement du temps, ce qui introduirait une cause
supplémentaire de variation de 𝐴 avec 𝑡.

〈𝐴〉(𝑡) = ⟨𝜓(𝑡)|𝐴|𝜓(𝑡)⟩

𝑑 𝑑
〈𝐴〉 = (⟨𝜓(𝑡)|𝐴|𝜓(𝑡)⟩)
𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑑 𝜕𝐴 𝑑
= [〈𝜓(𝑡)|]𝐴|𝜓(𝑡)〉 + ⟨𝜓(𝑡)| |𝜓(𝑡)⟩ + 〈𝜓(𝑡)|𝐴 [|𝜓(𝑡)〉]
𝑑𝑡 𝜕𝑡 𝑑𝑡
𝑑|𝜓(𝑡)〉 𝑑〈𝜓(𝑡)|
or 𝑖ℏ 𝑑𝑡
= 𝐻|𝜓(𝑡)〉 𝑒𝑡 − 𝑖ℏ 𝑑𝑡
= 〈𝜓(𝑡)|𝐻

𝑑 1 𝜕𝐴 1
〈𝐴〉 = − ⟨𝜓(𝑡)|𝐻𝐴|𝜓(𝑡)⟩ + ⟨𝜓(𝑡)| |𝜓(𝑡)⟩ + ⟨𝜓(𝑡)|𝐴𝐻|𝜓(𝑡)⟩
𝑑𝑡 𝑖ℏ 𝜕𝑡 𝑖ℏ
𝑑 1 𝜕𝐴
〈𝐴〉 = ⟨𝜓(𝑡)|(𝐴𝐻 − 𝐻𝐴)|𝜓(𝑡)⟩ + ⟨𝜓(𝑡)|
𝑑𝑡 𝑖ℏ 𝜕𝑡 |𝜓(𝑡)⟩
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𝑑 1 𝜕𝐴
〈𝐴〉 = ⟨𝜓(𝑡)|[𝐴, 𝐻]|𝜓(𝑡)⟩ + ⟨𝜓(𝑡)|
𝑑𝑡 𝑖ℏ 𝜕𝑡 |𝜓(𝑡)⟩

𝑑 1 𝜕𝐴
〈𝐴〉 = 〈[𝐴, 𝐻]〉 + 〈 〉
𝑑𝑡 𝑖ℏ 𝜕𝑡
𝜕𝐴 𝑑 1
Si l’observable 𝐴 ne dépend pas explicitement du temps, alors : 𝜕𝑡 = 0 ⇒ 𝑑𝑡 〈𝐴〉 = 𝑖ℏ 〈[𝐴, 𝐻]〉

Application du Théorème d’Ehrenfest aux observables x et p

Considérons une particule sans spin plongée dans un potentiel scalaire et stationnaire (indépendant
px 2
du temps) V(x). On a alors : H = 2m
+ V(x)

Si A = x (x ∶ Opérateur position)

𝑑 1
〈x〉 = 〈[x, H]〉
𝑑𝑡 𝑖ℏ
px 2 px 2
[x, H] = [x, + V(x)] = [x, ] + [x, V(x)]
2m 2m

𝒐𝒏 𝒔𝒂𝒊𝒕 𝒒𝒖𝒆 [A, F(A)] = 0 ⇒ [x, V(x)] = 0

px 2 1
[x, H] = [x, ]= [x, px 2 ]
2m 2𝑚

1 1
[x, H] = [x, px . px ] = (p [x, px ] + [x, px ]px ); 𝑜𝑟 [x, px ] = 𝑖ℏ
2𝑚 2𝑚 x
𝑖ℏ
[x, H] = p
𝑚 x
Remarque

[x, 𝑓(px )] = 𝑖ℏ𝑓 ′ (px )

Finalement on trouve :

𝑑 1
〈x〉 = 〈px 〉
𝑑𝑡 𝑚
𝑑
𝑚 〈x〉 = 〈px 〉 (I)
𝑑𝑡
On retrouve la relation classique de la quantité de mouvement :𝑝 = 𝑚𝑣

Si A = px (px ∶ Opérateur quantité de mouvement, indépendant du temps)

𝑑 1
〈px 〉 = 〈[px , H]〉
𝑑𝑡 𝑖ℏ
px 2 x p 2 p 2
x
[px , H] = [px , + V(x)] = [px , 2m ] + [px , V(x)] = [px , V(x)] car [px , 2m ]=0
2m

Calculons [px , V(x)].

Appliquons le commutateur [px , V(x)] à la fonction 𝑓(x).

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𝑑
[px , V(x)]𝑓(x) = px V(x)𝑓(x) − V(x)px 𝑓(x) 𝑜𝑟 px = −𝑖ℏ
𝑑x
𝑑 𝑑
[px , V(x)]𝑓(x) = −𝑖ℏ (V(x)𝑓(x)) + 𝑖ℏV(x) 𝑓(x)
𝑑x 𝑑x
𝑑V(x) 𝑑𝑓(x) 𝑑𝑓(x)
[px , V(x)]𝑓(x) = −𝑖ℏ ( 𝑓(x) + V(x) ) + 𝑖ℏV(x)
𝑑x 𝑑x 𝑑x

𝑑V(x)
[px , V(x)]𝑓(x) = −𝑖ℏ 𝑓(x)
𝑑x
𝑑V(x)
On en déduit que : [px , V(x)] = −𝑖ℏ 𝑑x

Remarque

𝑑g
[px , g(x)] = −𝑖ℏ
𝑑x
Finalement, on trouve :

𝑑 𝑑V(x)
〈px 〉 = − 〈 〉 (II)
𝑑𝑡 𝑑x
Les relations (I) et (II) sont appelées théorème d’Erhenfest. Elles font le lien entre la mécanique
quantique et la mécanique classique. En effet, la mécanique quantique redonne les lois de la
mécanique classique quand on ne considère que les valeurs moyennes, c’est-à-dire quand on ignore
les détails du comportement microscopique du système étudié.

Constante du mouvement

Lorsque l’observable A ne dépend pas explicitement du temps et commute avec l’hamiltonien H, on


𝜕𝐴
a : = 0 et [𝐴, 𝐻] = 0
𝜕𝑡

𝑑 𝑑
⇒ 〈𝐴〉 = (⟨𝜓(𝑡)|𝐴|𝜓(𝑡)⟩) = 0
𝑑𝑡 𝑑𝑡
Dans ce cas, quel que soit l’état |𝜓(𝑡)〉 du système physique, la valeur moyenne de 𝐴 n’évolue pas au
cours du temps : on dit que 𝐴 est une constante de mouvement.

Exercices d’application

Exercice 1

Une particule de masse 𝑚 qui se déplace librement dans un puits de potentiel infini de largeur 𝑎, a
une fonction d’onde à l’instant 𝑡 = 0 :

𝐴 𝜋𝑥 3 3𝜋𝑥 1 5𝜋𝑥
𝜓(𝑥, 0) = sin ( ) + √ sin ( )+ sin ( ) 𝑜ù 𝐴 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛 𝑟é𝑒𝑙 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡
√𝑎 𝑎 5𝑎 𝑎 √5𝑎 𝑎

a- Calculer 𝐴 de sorte que la fonction 𝜓(𝑥, 0) soit normalisée.


b- On effectue les mesures d’énergie, quelles valeurs peut-on trouver et avec quelles
probabilités. Calculer la valeur moyenne de l’énergie.
c- Déterminer la fonction d’onde 𝜓(𝑥, 𝑡) à l’instant 𝑡 > 0.
d- Déterminer la probabilité de trouver le système à un instant 𝑡 dans l’état
2 5𝜋𝑥 𝐸 𝑡
𝜑(𝑥, 𝑡) = √𝑎 sin ( 𝑎
) exp (−𝑖 ℏ5 ) ainsi que dans l’état

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2 2𝜋𝑥 𝐸 𝑡
𝜒(𝑥, 𝑡) = √ sin ( ) exp (−𝑖 2 )
𝑎 𝑎 ℏ

Solution

Les états propres et les valeurs propres de l’hamiltonien 𝐻 d’une particule libre dans un puits de
potentiel infini de largeur 𝑎 sont :

2 𝑛𝜋𝑥 𝑛2 𝜋 2 ℏ2
𝜙𝑛 (𝑥) = √ sin ( ) 𝑒𝑡 𝐸𝑛 =
𝑎 𝑎 2𝑚𝑎2

Les fonctions 𝜙𝑛 (𝑥) sont orthonormées


𝑎 𝑎
2 𝑛𝜋𝑥 𝑚𝜋𝑥
⟨𝜙𝑛 |𝜙𝑚 ⟩ = ∫ 𝜙𝑛∗ (𝑥)𝜙𝑚 (𝑥)𝑑𝑥 = ∫ sin ( ) sin ( ) 𝑑𝑥 = 𝛿𝑛𝑚
𝑎 𝑎 𝑎
0 0

On peut donc écrire la fonction d’onde 𝜓(𝑥, 0) à l’instant 𝑡 = 0 en fonction des états propres de 𝐻

𝐴 𝜋𝑥 3 3𝜋𝑥 1 5𝜋𝑥
𝜓(𝑥, 0) = sin ( ) + √ sin ( )+ sin ( )
√𝑎 𝑎 5𝑎 𝑎 √5𝑎 𝑎

𝐴 3 1
𝜓(𝑥, 0) = 𝜙1 (𝑥) + √ 𝜙3 (𝑥) + 𝜙5 (𝑥)
√2 10 √10

a- Calcul de 𝐴

En utilisant la condition de normalisation de la fonction 𝜓(𝑥, 0), on trouve :

𝐴2 3 1
⟨𝜓|𝜓⟩ = 1 ⟹ + + =1
2 10 10

6
𝐴=√
5

3 3 1
⟹ 𝜓(𝑥, 0) = √ 𝜙1 (𝑥) + √ 𝜙3 (𝑥) + 𝜙5 (𝑥)
5 10 √10

b- Si l’on mesure l’énergie du système, on obtiendra les valeurs propres de 𝐻

𝑛2 𝜋 2 ℏ2
𝐸𝑛 = 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑢𝑛𝑒 𝑝𝑟𝑜𝑏𝑎𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡é 𝑑𝑒 𝑃(𝐸𝑛 ) = |⟨𝜙𝑛 |𝜓(𝑥, 0)⟩|2
2𝑚𝑎2
Puisque la fonction d’onde initiale 𝜓(𝑥, 0) est une combinaison linéaire de seulement trois états
propres de 𝐻 à savoir 𝜙1 (𝑥), 𝜙3 (𝑥) et 𝜙5 (𝑥), les résultats des mesures de l’énergie et leurs
probabilités associées seront :

𝜋 2 ℏ2 3
𝐸1 = 𝑃(𝐸1 ) = |⟨𝜙1 |𝜓(𝑥, 0)⟩|2 =
2𝑚𝑎2 5
9𝜋 2 ℏ2 3
𝐸3 = 𝑃(𝐸3 ) = |⟨𝜙3 |𝜓(𝑥, 0)⟩|2 =
2𝑚𝑎2 10
25𝜋 2 ℏ2 1
𝐸5 = 𝑃(𝐸5 ) = |⟨𝜙5 |𝜓(𝑥, 0)⟩|2 =
2𝑚𝑎2 10

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La valeur moyenne de l’énergie est :

3 3 1 29𝜋 2 ℏ2
〈𝐸〉 = ∑ 𝑃( 𝐸𝑛 )𝐸𝑛 = 𝐸1 + 𝐸3 + 𝐸5 =
5 10 10 10𝑚𝑎2
𝑛

c- Fonction d’onde 𝜓(𝑥, 𝑡) à l’instant 𝑡


|𝜓(𝑡0 )〉 = ∑ 𝑐𝑛 (𝑡0 )|𝜙𝑛 〉 é𝑡𝑎𝑡 𝑑𝑢 𝑠𝑦𝑠𝑡è𝑚𝑒 à 𝑙′𝑖𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡 𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙 𝑡0
𝑛

𝑖
à 𝑙 ′ 𝑖𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡 𝑡, |𝜓(𝑥, 𝑡)〉 = ∑ 𝑐𝑛 (𝑡0 )𝑒 −ℏ𝐸𝑛 (𝑡−𝑡0 ) |𝜙𝑛 〉
𝑛

3 𝐸1 𝑡 3 𝐸3 𝑡 1 𝐸5 𝑡
𝜓(𝑥, 𝑡) = √ 𝜙1 (𝑥)𝑒 −𝑖 ℏ + √ 𝜙3 (𝑥)𝑒 −𝑖 ℏ + 𝜙5 (𝑥)𝑒 −𝑖 ℏ
5 10 √10
d- Probabilité de trouver le système à l’instant 𝑡 dans l’état 𝜑(𝑥, 𝑡)

Exprimons la fonction 𝜑(𝑥, 𝑡) en fonction des états propres de 𝐻


𝐸5 𝑡
On trouve : 𝜑(𝑥, 𝑡) = 𝜙5 (𝑥)𝑒 −𝑖 ℏ

La probabilité de trouver le système à l’instant 𝑡 dans l’état 𝜑(𝑥, 𝑡) est :


𝑎 2 𝑎 2
1 1
𝑃 = |⟨𝜑(𝑥, 𝑡)|𝜓(𝑥, 𝑡)⟩|2 = |∫ 𝜑∗ (𝑥, 𝑡)𝜓(𝑥, 𝑡)𝑑𝑥 | = |∫ 𝜙5∗ (𝑥)𝜙5 (𝑥)𝑑𝑥 | =
10 10
0 0

1 1
Car ⟨𝜑(𝑥, 𝑡)|𝜙1 (𝑥)⟩ = ⟨𝜑(𝑥, 𝑡)|𝜙3 (𝑥)⟩ = 0 𝑒𝑡 ⟨𝜑(𝑥, 𝑡)|𝜙5 (𝑥)⟩ = ⟨𝜙5 (𝑥)|𝜙5 (𝑥)⟩ =
√10 √10

Calcul de la probabilité à l’instant 𝑡 dans l’état 𝜒(𝑥, 𝑡)

2 2𝜋𝑥 𝐸2 𝑡 𝐸2 𝑡
𝜒(𝑥, 𝑡) = √ sin ( ) exp (−𝑖 ) = 𝜙2 (𝑥)𝑒 −𝑖 ℏ
𝑎 𝑎 ℏ

𝑎 2

𝑃 = |⟨𝜒(𝑥, 𝑡)|𝜓(𝑥, 𝑡)⟩|2 = |∫ 𝜒 ∗ (𝑥, 𝑡)𝜓(𝑥, 𝑡)𝑑𝑥 | = 0


0

Car ⟨𝜒(𝑥, 𝑡)|𝜙1 (𝑥)⟩ = ⟨𝜒(𝑥, 𝑡)|𝜙3 (𝑥)⟩ = ⟨𝜒(𝑥, 𝑡)|𝜙5 (𝑥)⟩ = 0

Exercice 2

Un système est initialement dans l’état |𝜓(0)〉 tel que :

(√2|𝜙1 〉 + √3|𝜙2 〉 + |𝜙3 〉 + |𝜙4 〉)


|𝜓(0)〉 = 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝐻|𝜙𝑛 〉 = 𝑛2 ℇ0 |𝜙𝑛 〉
√7
a- On mesure l’énergie, quelles valeurs peut-on obtenir et avec quelles probabilités ?
b- Soit un opérateur 𝐴 dont l'action sur |𝜙𝑛 〉 est définie par 𝐴|𝜙𝑛 〉 = (𝑛 + 1)𝑎0 |𝜙𝑛 〉. Si l’on
effectue une mesure de 𝐴, quelles valeurs peut-on trouver et avec quelles probabilités ?
c- On Suppose qu'une mesure de l'énergie donne 4ℇ0 . Si on mesure A immédiatement après,
quelle valeur obtiendra-t-on ?

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Solution

a- Une mesure de l’énergie donne les valeurs propres de l’hamiltonien 𝐸𝑛 = ⟨𝜙𝑛 |𝐻|𝜙𝑛 ⟩ =
𝑛2 ℇ0

Le système étant dans l’état normé |𝜓(0)〉 qui est une combinaison linéaire des états propres de 𝐻 à
savoir |𝜙1 〉, |𝜙2 〉, |𝜙3 〉 𝑒𝑡 |𝜙4 〉, les résultats de la mesure de l’énergie avec les probabilités associées
sont :
2
𝐸1 = ℇ0 𝑃(𝐸1 ) = |⟨𝜙1 |𝜓(0)⟩|2 =
7
3
𝐸2 = 4ℇ0 𝑃(𝐸2 ) = |⟨𝜙2 |𝜓(0)⟩|2 =
7
1
𝐸3 = 9ℇ0 𝑃(𝐸3 ) = |⟨𝜙3 |𝜓(0)⟩|2 =
7
1
𝐸4 = 16ℇ0 𝑃(𝐸4 ) = |⟨𝜙4 |𝜓(0)⟩|2 =
7
b- Une mesure de l’observable 𝐴 donne ses valeurs propres 𝑎𝑛
𝑎𝑛 = ⟨𝜙𝑛 |𝐴|𝜙𝑛 ⟩ = (𝑛 + 1)𝑎0

Puisque l’état du système |𝜓(0)〉 qui est une combinaison linéaire des états propres de 𝐴 à savoir
|𝜙1 〉, |𝜙2 〉, |𝜙3 〉 𝑒𝑡 |𝜙4 〉, les résultats de la mesure de 𝐴 avec les probabilités associées sont :

2
𝑎1 = 2𝑎0 𝑃(𝑎1 ) = |⟨𝜙1 |𝜓(0)⟩|2 =
7
3
𝑎2 = 3𝑎0 𝑃(𝑎2 ) = |⟨𝜙2 |𝜓(0)⟩|2 =
7
1
𝑎3 = 4𝑎0 𝑃(𝑎3 ) = |⟨𝜙3 |𝜓(0)⟩|2 =
7
1
𝑎4 = 5𝑎0 𝑃(𝑎4 ) = |⟨𝜙4 |𝜓(0)⟩|2 =
7
c- Si une mesure de l’énergie donne 4ℇ0 , alors, le système se trouve dans l’état |𝜙2 〉 qui est
l’état propre de l’hamiltonien associé à la valeur propre 𝐸2 = 4ℇ0 .

Une mesure de l’observable 𝐴 immédiatement après donnera la valeur propre de 𝐴 associée à


l’état |𝜙2 〉

𝐴|𝜙2 〉 = 𝑎2 |𝜙2 〉

𝑎2 = 3𝑎0

Exercice 3

On considère un système dont l’hamiltonien 𝐻 et un opérateur 𝐴 sont donnés par les matrices dans
la base {|𝑒𝑖 〉}
1 −1 0 0 4 0
𝐻 = ℇ0 (−1 1 0 ) 𝑒𝑡 𝐴 = 𝑎 (4 0 1)
0 0 −1 0 1 0
𝑜ù ℇ0 𝑎 𝑙𝑎 𝑑𝑖𝑚𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑑′ 𝑢𝑛𝑒 é𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒

a- Si on mesure l’énergie, quelles valeurs peut-on trouver ?

Cours de Mécanique Quantique L2 MI (ch. 3) 87


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b- On suppose que la mesure de l’énergie donne la valeur −ℇ0 . Immédiatement après, on
mesure 𝐴. Quelles valeurs obtiendra-t-on et quelles sont les probabilités correspondant à
chaque valeur ?
c- Calculer l’incertitude Δ𝐴.

Solution

a- Les valeurs possibles de l’énergie sont les valeurs propres de 𝐻. Celles-ci sont obtenues en
diagonalisant 𝐻.
ℇ0 − 𝜆 −ℇ0 0
det( 𝐻 − 𝜆𝐼) = 0 ⟺ | −ℇ 0 ℇ0 − 𝜆 0 |=0
0 0 −ℇ0 − 𝜆
On trouve trois valeurs propres non dégénérées : 𝐸1 = 0, 𝐸2 = −ℇ0 et 𝐸3 = 2ℇ0
Les états propres respectifs sont :
1 1
𝑝𝑜𝑢𝑟 𝐸1 = 0, 𝐻|𝜙1 〉 = 𝐸1 |𝜙1 〉 ⟹ |𝜙1 〉 = (1)
√2 0
0
𝑝𝑜𝑢𝑟 𝐸2 = −ℇ0 , 𝐻|𝜙2 〉 = 𝐸2 |𝜙2 〉 ⟹ |𝜙2 〉 = (0)
1
1 −1
𝑝𝑜𝑢𝑟 𝐸3 = 2ℇ0 , 𝐻|𝜙3 〉 = 𝐸3 |𝜙3 〉 ⟹ |𝜙3 〉 = (1)
√2 0
b- Si une mesure de l’énergie donne −ℇ0 , cela signifie que le système se trouve dans l’état |𝜙2 〉.
Quand on mesure l’observable 𝐴, le système est dans l’état |𝜙2 〉. Les résultats possibles lors
de la mesure de 𝐴 sont ses valeurs propres. Une diagonalisation de 𝐴 donne les trois valeurs
propres de 𝐴 non dégénérées : 𝑎1 = −√17𝑎, 𝑎2 = 0 et 𝑎3 = √17𝑎 associées
respectivement aux vecteurs propres |𝜑1 〉 , |𝜑2 〉 𝑒𝑡 |𝜑3 〉

1 4 1 1 1 4
|𝜑1 〉 = (−√17) , |𝜑2 〉 = ( 0 ) , |𝜑3 〉 = (√17)
√34 1 √17 −4 √34 1

Ainsi, en mesurant 𝐴 sur un système qui est dans l’état |𝜙2 〉, les probabilités de trouver 𝑎1 ,
𝑎2 et 𝑎3 sont données par :
1 0 2 1
2
𝑃(𝑎1 ) = |⟨𝜑1 |𝜙2 ⟩| = | (4 −√17 1) (0)| =
√34 34
1
2
1 0 16
𝑃(𝑎2 ) = |⟨𝜑2 |𝜙2 ⟩|2 = | (1 0 −4) (0)| =
√17 17
1
2
1 0 1
𝑃(𝑎3 ) = |⟨𝜑3 |𝜙2 ⟩|2 = | (4 √17 1) (0)| =
√34 34
1
|𝜙
c- Comme le système se trouve dans l’état 2 〉 pendant la mesure de 𝐴, alors l’incertitude Δ𝐴
est donnée par la relation :

Δ𝐴 = √⟨𝜙2 |𝐴2 |𝜙2 ⟩ − ⟨𝜙2 |𝐴|𝜙2 ⟩2

0 4 0 0
⟨𝜙2 |𝐴|𝜙2 ⟩ = 𝑎(0 0 1) (4 0 1) (0) = 0
0 1 0 1
0 4 0 0 4 0 0
⟨𝜙2 |𝐴2 |𝜙2 ⟩ = 𝑎2 (0 0 1) (4 0 1) (4 0 1) (0) = 𝑎2
0 1 0 0 1 0 1
Δ𝐴 = 𝑎

Cours de Mécanique Quantique L2 MI (ch. 3) 88


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Exercices non corrigés

Exercice 1

On définit dans la base {|𝑒𝑖 〉} l’état initial |𝜑(0)〉 et l’hamiltonien d’un système par :

1 3 3 0 0
|𝜑(0)〉 = (0) 𝐻 = ℏ𝜔 (0 0 5)
5
4 0 5 0
a- Si on effectue une mesure de l’énergie, quelles valeurs peut-on obtenir et avec quelles
probabilités ?
b- Déterminer l’état du système à l’instant 𝑡.
c- Déterminer l’énergie totale du système à l’instant 𝑡 = 0 ainsi que à 𝑡 > 0. Ces valeurs sont-
elles différentes ?

Exercice 2

On considère un système physique dont l’espace des états à trois dimensions est rapporté à
la base orthonormée {|𝑒1 〉, |𝑒2 〉, |𝑒3 〉}. L’hamiltonien du système est donné par la relation

𝐻 = 𝜀0 (𝐽2 + 𝐾 2 ) où les opérateurs 𝐽 𝑒𝑡 𝐾 sont tels que :

𝐽|𝑒1 〉 = |𝑒1 〉 𝐾|𝑒1 〉 = |𝑒2 〉


{ 𝐽|𝑒2 〉 = 0 et {𝐾|𝑒2 〉 = −|𝑒1 〉 + |𝑒3 〉 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝜀0 ∈ ℝ+
𝐽|𝑒3 〉 = −|𝑒3 〉 𝐾|𝑒3 〉 = −|𝑒2 〉

A-
a- Déterminer la matrice associée à l’opérateur 𝐻
b- En déduire l’action de l’opérateur 𝐻 sur les vecteurs de la base {|𝑒𝑖 〉}𝑖=1,2,3
c- Déterminer les valeurs propres {𝐸𝑖 } et les états propres normés {|𝜓𝑖 〉} de 𝐻.
(𝐸𝑖 < 𝐸𝑖+1 )
B-
On considère à présent l’opérateur 𝐵 représenté dans la base {|𝑒𝑖 〉} par la matrice suivante :
0 1 0
𝐵 = (1 0 1)
0 1 0
a- Déterminer la matrice associée à l’opérateur 𝐵 dans la base de ses vecteurs propres
que l’on notera {|Λ 𝑖 〉}𝑖=1,2,3 associés respectivement aux valeurs propres {𝜆𝑖 }𝑖=1,2,3
(λ𝑖 < λ𝑖+1 ).
b- Montrer que l’opérateur 𝐵 est une observable.
c- On suppose qu’à l’instant 𝑡 = 0, le système se trouve dans l’état normé |𝜙(0)〉 tel
que :
|𝜙(0)〉 = 1⁄√2 ( |e1 〉 − |𝑒3 〉)

On mesure à cet instant la grandeur physique ℬ représentée par l’opérateur 𝐵. Quels


résultats peut-on trouver et avec quelles probabilités. Sans effectuer de calculs, déterminer
par simple raisonnement l’état du système immédiatement après la masure.

d- Quel est l’état |𝜙(𝑡)〉 système à un instant ultérieur 𝑡 > 0 ? Les états |𝜙(𝑡)〉 et
|𝜙(0)〉 décrivent-ils des états physiquement indiscernables ? justifier votre réponse.

Cours de Mécanique Quantique L2 MI (ch. 3) 89


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e- Calculer les probabilités des différents résultats de mesure de la grandeur physique ℬ
à l’instant 𝑡 > 0 .
Calculer la valeur moyenne de l’opérateur 𝐵 à l’instant 𝑡 > 0

Exercice 3

On considère un système physique dont l’espace bidimensionnel des états est rapporté dans la
base {|𝑢1 〉, |𝑢2 〉}. Dans cet espace, les vecteurs propres de l’hamiltonien 𝐻 sont :
1 1
|𝜙1 〉 = (|𝑢1 〉 + 2|𝑢2 〉) et |𝜙2 〉 = (−2|𝑢1 〉 + |𝑢2 〉)
√5 √5

Ces vecteurs propres sont respectivement associés aux valeurs propres 𝐸1 = 𝑎 𝑒𝑡 𝐸2 = 𝑏 ( 𝑎 < 𝑏)
1- Déterminer la matrice de 𝐻 dans la base de ses vecteurs propres {|𝜙1 〉, |𝜙2 〉 }.
2- Trouver la matrice de 𝐻 dans la base {|𝑢1 〉, |𝑢2 〉}.
3- Pour ce système, on définit une observable 𝐹 telle que : 𝐹 = |𝑢1 〉〈𝑢1 | + ε|𝑢2 〉〈𝑢2 |.
a- Exprimer les vecteurs 𝐹|𝑢1 〉 et 𝐹|𝑢2 〉 en fonction des vecteurs de base |𝑢1 〉 et |𝑢2 〉.
b- Donner la matrice de 𝐹, puis déterminer ses valeurs propres et vecteurs propres associés.
4) On mesure l’observable 𝐹 et on obtient la valeur ε.
a- Dans quel état se trouve le système immédiatement après la mesure? Justifier la réponse.
b- On mesure ensuite l’énergie. Quelles valeurs peut-on obtenir et avec quelles probabilités ?
5) A présent, on mesure d’abord l’énergie et on obtient la valeur la plus élevée. Immédiatement
après, on mesure la grandeur physique associée à l’observable 𝐹.
a- Quelles sont les résultats possibles?
b- Calculer les probabilités associées à chacun de ces résultats?

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