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SMP5 (2020/2021)
(Ahmed Kassou-Ou-Ali)
Chapitre 1
Postulats de la mécanique quantique
Introduction
a) Description classique
Exemple d’une particule (point matériel) soumise à une force 𝐹⃗ dérivant d’un potentiel V
(𝐹⃗ = −∇
⃗⃗𝑉 )
Etat de la particule
L’état de la particule à un instant t0 fixé est défini par la donnée de sa position 𝑟⃗(𝑡0 ) =
(𝑥(𝑡0 ), 𝑦(𝑡0 ), 𝑧(𝑡0 )) et de sa vitesse 𝑣⃗(𝑡0 ) = (𝑥̇ (𝑡0 ), 𝑦̇ (𝑡0 ), 𝑧̇ (𝑡0 )) (ou de son impulsion
𝑝⃗=m𝑣⃗)
Connaissant l’état de la particule à un instant 𝑡0 , la valeur à cet instant des diverses grandeurs
physiques (son énergie, son moment cinétique …) est parfaitement déterminée. On peut donc
prédire de manière certaine, le résultat d’une mesure quelconque effectuée à cet instant.
b) Description quantique
Objectif du chapitre 1
L’objectif du chapitre 1 est l’étude des postulats généraux sur lesquels est fondée la
description quantique des systèmes physiques. Ces postulats vont permettre de savoir
comment décrire, de manière plus générale que par une fonction d’onde, l’état d’un système
quantique ; comment décrire les grandeurs physiques et comment prévoir les résultats de
leurs mesures et finalement comment décrire l’évolution de l’état du système au cours du
temps.
1er Postulat : A un instant 𝑡0 fixé, l’état d’un système physique isolé est défini par la donnée
d’un ket |Ψ(𝑡0 )⟩ appartenant à l’espace des états ℰ.
La connaissance de l’état d’un système à un instant donné 𝑡0 , est complétement contenue
dans un vecteur appelé vecteur d’état. L’espace vectoriel auquel appartient ce vecteur est
appelé espace des états.
Remarques
Le corps sur lequel est défini l’espace vectoriel des états est celui des nombres
complexes : les combinaisons linéaires des vecteurs de l’espace des états se fait avec
des coefficients complexes.
En Mécanique quantique, on adopte en générale les notations de Dirac. Dans ces
natations, un vecteur n’est pas noté par une lettre sur laquelle on met une flèche (u par
exemple), mais plutôt par une lettre à l’intérieur du symbole | ⟩ (appelé ket). L’état
d’un système à un instant t0 est donc noté comme |Ψ(𝑡0 )⟩.
Comme ℰ est un espace vectoriel, ce premier postulat implique un principe de
superposition : une combinaison linéaire de vecteurs d’état est un vecteur d’état.
Cette propriété constitue une différence fondamentale avec la mécanique classique ;
elle a pour conséquences, par exemple, les phénomènes d’interférences et
d’intrication.
2) Description des grandeurs physiques
2ème Postulat : Toute grandeur physique mesurable 𝒜 est décrite par un opérateur A
agissant dans ℰ ; cet opérateur est une observable.
Rappelons qu’un opérateur est une observable lorsqu’il est hermitique et que l’ensemble de
ses vecteurs propres constitue une base de l’espace des états.
Notons bien la différence fondamentale entre les descriptions classique et quantique de l’état
et des grandeurs physiques. En mécanique quantique, un état est représenté par un vecteur,
une grandeur physique par un opérateur.
3ème Postulat : La mesure d’une grandeur physique 𝒜 ne peut donner comme résultat
qu’une des valeurs propres de l’observable A correspondante.
Remarques
Une mesure de A donnera toujours une valeur réelle, puisque A est par définition
hermitique.
Si l’ensemble des valeurs propres de A est discret (≠continu), les résultats que l’on
peut obtenir en mesurant A sont quantifiés.
⟨Ψ|Ψ⟩ = 1
Soit 𝒜 une grandeur physique du système, à laquelle est associée l’observable A. Connaissant
l’état du système, peut-on prédire, comme en mécanique classique, le résultat de la mesure
de 𝒜? En mécanique quantique, la réponse générale est non (sauf dans des cas particuliers) ;
le résultat de la mesure est aléatoire et tout ce que la mécanique quantique peut fournir sont
les probabilités des divers résultats. C’est l’objet du quatrième postulat.
A étant une observable, l’ensemble de ses vecteurs propres {|𝑢𝑛𝑖 ⟩} forment une base de
l’espace des états ; on peut donc exprimer |Ψ⟩ dans cette base
𝑔𝑛
𝑐𝑛𝑖 est la composante de |Ψ⟩ suivant le vecteur de base|𝑢𝑛𝑖 ⟩. On a 𝑐𝑛𝑖 = ⟨𝑢𝑛𝑖 |Ψ⟩
4éme Postulat (cas d’un spectre discret) : Lorsqu’on mesure la grandeur physique 𝒜 sur un
système dans l’état |Ψ⟩ normé, la probabilité 𝒫 (𝑎𝑛 ) d’obtenir comme résultat la valeur
propre 𝑎𝑛 de l’observable A correspondante
vaut :
𝑔𝑛 𝑔𝑛
2 2
𝒫 ( 𝑎𝑛 ) = ∑|𝑐𝑛𝑖 | = ∑|⟨𝑢𝑛𝑖 |Ψ⟩|
𝑖=1 𝑖=1
vecteurs formant une base dans le sous-espace propre ℰ𝑛 associé à la valeur propre 𝑎𝑛 de A
Remarques
Si la valeur propre 𝑎𝑛 n’est pas dégénérée, la probabilité 𝒫 (𝑎𝑛 ) est réduite à un seul
terme
Si |Ψ⟩ n’est pas normé, l’expression de la probabilité ci-dessus doit être remplacée par
𝑔𝑛
1 2
𝒫 ( 𝑎𝑛 ) = ∑|𝑐𝑛𝑖 |
⟨Ψ|Ψ⟩
𝑖=1
On a 𝑃𝑛2 = 𝑃𝑛 (qui exprime que 𝑃𝑛 est un projecteur) et 𝑃𝑛+ = 𝑃𝑛 . Cet opérateur est
indépendant de la base choisie |𝑢𝑛𝑖 ⟩ à l’aide de laquelle il est exprimé. On montre que la
probabilité 𝒫 (𝑎𝑛 ) s’exprime à l’aide de 𝑃𝑛 comme
(|Ψ⟩ étant supposé normé à 1). Ceci montre que 𝒫 (𝑎𝑛 ) est indépendant du choix de la base
de ℰ𝑛 .
𝐴|𝑣𝛼 ⟩ = 𝛼|𝑣𝛼 ⟩
forme une base continue dans ℰ, sur laquelle on peut décomposer |Ψ⟩ (la sommation
discrète doit être remplacée par une intégrale sur la variable continue α)
|Ψ⟩ = ∫ 𝑑𝛼 𝑐(𝛼)|𝑣𝛼 ⟩
Les résultats possibles d’une mesure de A formant un ensemble continu, on doit définir une
densité de probabilité: la probabilité 𝑑𝒫 (𝛼 ) pour obtenir une valeur comprise entre α et α +
dα est donnée par :
𝑑𝒫 (𝛼 ) = 𝜌(𝛼 )𝑑𝛼
Avec
4ème Postulat (cas d’un spectre continu et non dégénéré) : Lorsqu’on mesure la grandeur
physique 𝒜 sur un système dans l’état |Ψ⟩ normé, la probabilité 𝑑𝒫 (𝛼 ) d’obtenir un résultat
compris entre 𝛼 et 𝛼 + 𝑑𝛼 vaut :
𝑑𝒫 (𝛼 ) = |⟨𝑣𝛼 |Ψ⟩|2 𝑑𝛼
Remarques
Comme dans le cas du spectre discret, si |Ψ⟩ n’est pas normé à 1, on doit diviser
l’expression ci-dessus de la probabilité par ⟨Ψ|Ψ⟩ le carré de la norme de |Ψ⟩
La probabilité de trouver la valeur propre dans un intervalle Δ donné est (|Ψ⟩ étant
normé à 1)
∫Δ |⟨𝑣𝛼 |Ψ⟩|2 𝑑 𝛼
Le système étant dans l’état représenté par |Ψ⟩, la probabilité de trouver une valeur
propre 𝑎𝑛 de A est
2
𝒫 (𝑎𝑛 ) = ∑𝑖 |⟨𝑢𝑛𝑖 |Ψ⟩| .
1 2
𝒫 ′ (𝑎𝑛 ) = ′|
′ ∑|⟨𝑢𝑛𝑖 |Ψ ′ ⟩|
⟨Ψ Ψ ⟩
𝑖
2 2
Or ⟨𝑢𝑛𝑖 |Ψ ′ ⟩ = 𝜆⟨𝑢𝑛𝑖 |Ψ⟩ ⇒ |⟨𝑢𝑛𝑖 |Ψ ′ ⟩| = |𝜆|2 |⟨𝑢𝑛𝑖 |Ψ⟩|
et ⟨Ψ ′ | Ψ ′ ⟩ = | 𝜆 | 2
Les probabilités prédites, pour une mesure quelconque, à partir de |Ψ⟩ ou de |Ψ ′ ⟩sont les
mêmes. On conclut donc que deux vecteurs d’état proportionnels représentent le même état
physique.
Il faut bien faire attention dans l’application de cette propriété. Considérons par exemple le
vecteur d’état
les vecteurs |𝜓1 ⟩ et |𝜓1′ ⟩ = 𝑒 𝑖𝜃1 |𝜓1 ⟩ décrivent le même état physique, de même que |𝜓2 ⟩
et |𝜓2′ ⟩ = 𝑒 𝑖𝜃2 |𝜓2 ⟩ ; mais en général le vecteur
ne décrit pas le même état que |Ψ⟩. En effet ces deux vecteurs ne sont en général pas
proportionnels sauf dans le cas particulier θ2 = θ1 (ou θ2 = θ1 + 2𝑛𝜋, 𝑛 entier) où
|Ψ ′ ⟩ = 𝑒 𝑖𝜃1 (𝜆1 |𝜓1 ⟩ + 𝜆2 |𝜓2 ⟩) = 𝑒 𝑖𝜃1 |Ψ⟩
Un facteur de phase global n’affecte pas les prédictions physiques, mais les phases relatives
des coefficients d’un développement sont significatives.
Etant donné un système quantique dans un état décrit par un vecteur |Ψ⟩. On ne peut pas
prédire le résultat de la mesure d’une grandeur physique 𝒜 du système ; seules les
probabilités des différents résultats peuvent être calculées. Quand on effectue la mesure, on
trouve, aléatoirement, une des valeurs propres de l’observable A associée à 𝒜. Juste après la
mesure, le système se trouve, donc, dans un état où la valeur de la grandeur mesurée est
effectivement la valeur propre trouvée. L’acte de mesure a fait passer le système d’un état où
la valeur de 𝒜 est indéterminée, à un autre, différent, où cette valeur est parfaitement
déterminée. On dit que la mesure perturbe l’état du système : elle le change. Le 5ème postulat
permet de calculer l’expression de l’état juste après la mesure, en fonction de l’état juste
avant la mesure et en fonction de la valeur propre trouvée.
Supposons d’abord que la valeur propre 𝑎𝑛 trouvée est non dégénérée. On postule alors que
l’état du système immédiatement après cette mesure est le vecteur propre |𝑢𝑛 ⟩ associé à
𝑎𝑛 :
|Ψ⟩ ⇒ |𝑢𝑛 ⟩
Lorsque la valeur propre 𝑎𝑛 trouvée dans la mesure est dégénérée, ce postulat se généralise
de la façon suivante. Si le développement de l’état |Ψ⟩ immédiatement avant la mesure
𝑔
𝑛
s’écrit |Ψ⟩ = ∑𝑛 ∑𝑖=1 𝑐𝑛𝑖 |𝑢𝑛𝑖 ⟩, le vecteur d’état juste après la mesure s’écrit alors
𝑔𝑛
|Ψ ′ ⟩ = 𝒩 ∑ 𝑐𝑛𝑖 |𝑢𝑛𝑖 ⟩
𝑖=1
1
𝒩 est un facteur de normalisation choisi pour que |Ψ ′ ⟩ soit normé à 1 : 𝒩 = 2
.
√∑𝑔𝑛 |𝑐𝑛
𝑖|
𝑖=1
𝑔
𝑛
Notons que le vecteur ∑𝑖=1 𝑐𝑛𝑖 |𝑢𝑛𝑖 ⟩ n’est autre que la projection de |Ψ⟩ sur le sous-espace
propre correspondant à la valeur propre trouvée 𝑎𝑛 : 𝑃𝑛 étant le projecteur sur ce sous
𝑔 𝑔
𝑛
espace : ∑𝑖=1 𝑐𝑛𝑖 |𝑢𝑛𝑖 ⟩ = 𝑃𝑛 |Ψ⟩ 𝑛
(𝑃𝑛 = ∑𝑖=1|𝑢𝑛𝑖 ⟩< 𝑢𝑛𝑖 |).
5ème Postulat : Si la mesure de la grandeur physique 𝒜 sur le système dans l’éta |Ψ⟩t donne
le résultat 𝑎𝑛 , l’état du système immédiatement après la mesure est la projection normée
1
|Ψ ′ ⟩ = ∑𝑔𝑖=1
𝑛
𝑐𝑛𝑖 |𝑢𝑛𝑖 ⟩ de |Ψ⟩ sur le sous-espace propre associé à 𝑎𝑛 .
𝑖 |2
√∑𝑔𝑛 |𝑐𝑛
𝑖=1
6ème postulat : L’évolution dans le temps de l’état | ψ(t) > est régie par l’équation de
d|Ψ(t)⟩
Schrödinger iℏ = H(t)|Ψ(t)⟩
dt
Ces règles permettent de construire à partir d’une grandeur physique définie classiquement,
l’opérateur correspondant en mécanique quantique.
Tous les autres commutateurs sont nuls (par exemple [𝑋, 𝑌] = [𝑋, 𝑃𝑦 ] = [𝑌, 𝑃𝑦 ] = 0).
A une grandeur classique 𝒜(𝑟⃗, 𝑝⃗, 𝑡) dépendant des variables dynamiques 𝑟⃗(𝑡), 𝑝⃗(𝑡) et du
temps t, on fait associer l’opérateur 𝐴(𝑡) = 𝒜(𝑅⃗⃗ , 𝑃⃗⃗, 𝑡) où on remplace dans l’expression de
Prenons comme exemple une particule classique qui se déplace sur un axe x et soumise à une
1
force de rappel 𝐹 = −𝑘𝑥. Cette force dérive du potentiel 𝑉 (𝑥 ) = 2 𝑘𝑥 2. Son énergie totale
𝑝2 1
est ℰ = 2m + 2 𝑘𝑥 2 . L’opérateur représentant l’énergie de cette particule traitée en tant que
𝑃2 1
système quantique est l’Hamiltonien 𝐻 = 2m + 2 𝑘𝑋 2 , où dans cette dernière expression 𝑋
sachant que la particule est dans l’état |Ψ⟩. Or ⟨𝑥|Ψ⟩ = Ψ(𝑥) est la fonction d’onde de la
particule; on retrouve donc bien que le carré du module de la fonction d’onde est la densité
de probabilité de présence.
Le 3ème postulat permet de prédire les valeurs possibles des grandeurs physiques en
résolvant leurs équations aux valeurs propres. Il permet en particulier d’expliquer la
quantification que l’on observe pour certaines grandeurs, comme l’énergie des atomes, dont
le spectre des valeurs propres est discret. Mais il n’implique pas que toutes les grandeurs sont
quantifiées, puisqu’il existe des observables dont le spectre est continu.
Considérons un système quantique dans un état représenté par le vecteur normé |Ψ⟩, et une
observable A de ce système. La valeur moyenne de A dans l’état |Ψ⟩ est définie comme la
moyenne des résultats obtenus en effectuant un grand nombre 𝒩 de mesures de cette
observable sur des systèmes tous préparés dans l’état |Ψ⟩. Cette valeur moyenne peut être
déterminée expérimentalement et peut aussi être prédite par le 4ème postulat ; elle fournit
donc un moyen de comparaison entre la théorie et l’expérience. Il s’agit ici d’exprimer cette
valeur moyenne en fonction de A et de |Ψ⟩. Supposons que le spectre de A est discret et non
dégénéré, pour simplifier :
𝐴 | 𝑢 𝑛 ⟩ = 𝑎𝑛 | 𝑢 𝑛 ⟩
Une mesure de A fourni une des valeurs propres de A. Sur 𝒩 mesures de A (le système étant
chaque fois dans l’état |Ψ⟩), on obtiendra 𝒩(𝑎𝑛 ) fois la valeur propre 𝑎𝑛 (on a 𝒩 =
1
∑𝑛 𝒩(𝑎𝑛 )). La valeur moyenne 〈𝐴〉Ψ de ces résultats est ∑𝑛 𝑎𝑛 𝒩(𝑎𝑛 ). Pour un très grand
𝒩
1 𝒩(𝑎𝑛 )
〈𝐴〉Ψ = lim ( ∑𝑛 𝑎𝑛 𝒩(𝑎𝑛 )) = lim ∑𝑛 𝑎𝑛 = ∑𝑛 𝑎𝑛 𝒫(𝑎𝑛 ).
𝒩
𝒩⟶∞ 𝒩⟶∞ 𝒩
Or 𝒫 (𝑎𝑛 ) = |⟨𝑢𝑛 |Ψ⟩|2 = ⟨Ψ|𝑢𝑛 ⟩⟨𝑢𝑛 |Ψ⟩, l’expression de la valeur moyenne devient
〈𝐴〉Ψ = ∑ 𝑎𝑛 ⟨Ψ|𝑢𝑛 ⟩⟨𝑢𝑛 |Ψ⟩ = ⟨Ψ| ∑𝑛 𝑎𝑛 |𝑢𝑛 ⟩⟨𝑢𝑛 |Ψ⟩ = ⟨Ψ| ∑𝑛 𝐴|𝑢𝑛 ⟩⟨𝑢𝑛 |Ψ⟩
𝑛
⇒ 〈𝐴〉Ψ = ⟨Ψ|𝐴|Ψ⟩
L’expression ci-dessus de la valeur moyenne est générale, elle reste valable dans les cas où
l’observable A a un spectre dégénéré ou continue.
Remarque
⟨Ψ|𝐴|Ψ⟩
〈𝐴 〉Ψ ≡ 〈 𝐴 〉 =
⟨Ψ|Ψ⟩
A l’aide de cette notion d’écart quadratique moyen, on peut exprimer les relations
d’incertitude de Heisenberg. Pour deux observables quelconques A et B, on montre que (voir
TD)
1
∆𝐴. ∆𝐵 ≥ 2 |〈[𝐴, 𝐵]〉|.
Appliquant cette relation aux observables de position et d’impulsion, tenant compte de leurs
relations de commutation ([𝑋, 𝑃𝑥 ] = 𝑖ℏ ….), on a
ℏ ℏ ℏ
∆𝑋. ∆𝑃𝑥 ≥ 2 ∆𝑌. ∆𝑃𝑦 ≥ 2 ∆𝑍. ∆𝑃𝑧 ≥ 2.
B.Equation de Schrödinger
〈𝐴〉(𝑡) = ⟨Ψ(t)|𝐴|Ψ(t)⟩.
Cette quantité dépend du temps par l’intermédiaire de |Ψ(t)⟩ et, éventuellement, par une
dépendance explicite de A en t. Pour trouver l’équation d’évolution de 〈𝐴〉(𝑡) , commençons
par calculer sa dérivée par rapport au temps :
𝑑 𝑑
〈𝐴〉(𝑡) = (⟨Ψ(t)|𝐴|Ψ(t)⟩)
𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑑 𝜕 𝑑
= [ < Ψ(t)|] 𝐴|Ψ(t)⟩ + ⟨Ψ(t)| [𝜕𝑡 𝐴(𝑡)] |Ψ(t)⟩ + < Ψ(t)|𝐴 [ |Ψ(t)⟩]
𝑑𝑡 𝑑𝑡
d|Ψ(t)⟩
iℏ = H(t)|Ψ(t)⟩
dt
on déduit
d|Ψ(t)⟩ 1
= iℏ H(t)|Ψ(t)⟩.
dt
𝑑 1
< Ψ(t)| = − iℏ < Ψ(t)|𝐻.
𝑑𝑡
𝑑 1 𝜕
〈𝐴〉(𝑡) = 〈[𝐴, 𝐻(𝑡)]〉 + 〈 𝐴(𝑡)〉
𝑑𝑡 iℏ 𝜕𝑡
Dans ce qui suit, nous appliquons cette formule générale aux observables 𝑅⃗⃗ et 𝑃⃗⃗ relatives à
𝑃⃗⃗ 2
une particule dans un potentiel 𝑉(𝑅⃗⃗) et d’Hamiltonien 𝐻 = 2m + 𝑉(𝑅⃗⃗).
𝑑 1 1 𝑃⃗⃗ 2
〈𝑃⃗⃗ 〉(𝑡) = 〈[𝑃⃗⃗ , 𝐻]〉 = 〈[ 𝑃⃗⃗, 𝑉(𝑅⃗⃗)]〉 (𝑃⃗⃗ commute avec )
𝑑𝑡 iℏ iℏ 2m
On a
𝑃⃗⃗ 2
iℏ
[𝑅⃗⃗ , ] = 𝑃⃗⃗ et [𝑃⃗⃗ , V(𝑅⃗⃗ )] = −iℏ∇
⃗⃗𝑉(𝑅⃗⃗) ⃗⃗𝑉(𝑅⃗⃗ ) est le gradient de 𝑉(𝑅⃗⃗)).
(∇
2m 𝑚
Les équations d’évolution des valeurs moyennes de 𝑅⃗⃗ et 𝑃⃗⃗ s’écrivent finalement
𝑑 1 𝑑
〈𝑅⃗⃗ 〉(𝑡) = 〈𝑃⃗⃗〉 et 〈𝑃⃗⃗ 〉(𝑡) = −〈∇
⃗⃗𝑉(𝑅⃗⃗)〉
𝑑𝑡 m 𝑑𝑡
Ces deux équations sont l’expression du théorème d’Ehrenfest. Elles ont une forme
qui rappelle les équations classiques
𝑑 𝑝⃗(𝑡) 𝑑
𝑟⃗(𝑡) = et ⃗⃗𝑉(𝑟⃗) = 𝐹⃗ (𝐹⃗ est la force dont dérive le potentiel 𝑉(𝑟⃗)).
𝑝⃗(𝑡) = −∇
𝑑𝑡 m 𝑑𝑡
Remarques
𝑑2
𝑚 𝑑𝑡 2 〈𝑅⃗⃗ 〉(𝑡) = −〈∇
⃗⃗𝑉(𝑅⃗⃗)〉
⃗⃗𝑉(𝑅⃗⃗ )〉 = [−∇
−〈∇ ⃗⃗𝑉 (𝑟⃗)] = 𝐹⃗ (ici 𝐹⃗ est la force classique agissant sur le centre du
⃗⃗ 〉(𝑡)
𝑟⃗=〈𝑅
paquet d’onde 〈𝑅⃗⃗ 〉(𝑡)). Le centre du paquet d’onde obéit alors à l’équation d’évolution
𝑑 2
classique 𝑚 𝑑𝑡 2 〈𝑅⃗⃗ 〉(𝑡) = 𝐹⃗. On conclue que dans ces situations, la particule suit, en
⃗⃗𝑉(𝑅⃗⃗ )〉 ≠ [−∇
Cependant, en général, on a −〈∇ ⃗⃗𝑉 (𝑟⃗)] , et donc la particule ne suit pas
⃗⃗ 〉(𝑡)
𝑟⃗=〈𝑅
[𝑋 , F(𝑃𝑥 )] = iℏ𝐹 ′ (𝑃𝑥 ) où F(𝑃𝑥 ) est une fonction quelconque de 𝑃𝑥 et 𝐹 ′ (𝑃𝑥 ) sa dérivée
par rapport à 𝑃𝑥 . On a aussi
[𝑃𝑥 , G(𝑋)] = −iℏ𝐺 ′ (𝑋) où G(𝑋) est une fonction quelconque de 𝑋 et 𝐺 ′ (𝑋) sa dérivée
par rapport à X.
3. Systèmes conservatifs
3.1. Résolution de l’équation de Schrödinger
Un système physique est dit conservatif lorsque son Hamiltonien H ne dépend pas
explicitement du temps. Supposons connaitre pour un tel système l’ensemble des valeurs et
vecteurs propres de H (qu’on suppose pour simplifier de spectre {𝐸𝑛 } discret) :
L’équation de Schrödinger peut dans ce cas être résolue simplement et donc on peut
déterminer l’état du système |Ψ(t)⟩ à tout instant t connaissant son état |Ψ(𝑡0 )⟩ à un
instant initial 𝑡0 donné.
|Ψ(t)⟩ = ∑𝑛 ∑𝑔𝑖=1
𝑛
𝑐𝑛𝑖 (𝑡) |𝑢𝑛𝑖 ⟩
𝑑 𝑑 𝑑
𝑖ℏ 𝑑𝑡 𝑐𝑛𝑖 (𝑡) = 𝑖ℏ 𝑑𝑡 ⟨𝑢𝑛𝑖 |Ψ(t)⟩ = ⟨𝑢𝑛𝑖 |𝑖ℏ 𝑑𝑡 Ψ(t)⟩ = ⟨𝑢𝑛𝑖 |𝐻|Ψ(t)⟩.
𝑖
La solution de cette équation est 𝑐𝑛𝑖 (𝑡) = 𝑐𝑛𝑖 (𝑡0 )𝑒 −ℏ𝐸𝑛(𝑡−𝑡0 ) .
𝑖
|Ψ(t)⟩ = ∑𝑛 ∑𝑔𝑖=1
𝑛
𝑐𝑛𝑖 (𝑡0 )𝑒 −ℏ𝐸𝑛 (𝑡−𝑡0 ) |𝑢𝑛𝑖 ⟩
𝑔𝑛 𝑖
|Ψ(𝑡0 )⟩ = ∑𝑛 ∑𝑖=1 𝑐𝑛 (𝑡0 ) |𝑢𝑛𝑖 ⟩, le vecteur d’état à un instant ultérieur t, est simplement
obtenu en multipliant les coefficients du développement de |Ψ(𝑡0 )⟩ dans la base des vecteurs
𝑖
propres de H, par les facteurs 𝑒 −ℏ𝐸𝑛 (𝑡−𝑡0 ) :
𝑖
𝑐𝑛𝑖 (𝑡0 ) ⇒ 𝑐𝑛𝑖 (𝑡) = 𝑐𝑛𝑖 (𝑡0 )𝑒 −ℏ𝐸𝑛 (𝑡−𝑡0 )
𝑖 𝑖 𝑖
|Ψ(t)⟩ = ∑𝑖 𝑐𝑛𝑖 (𝑡0 )𝑒 −ℏ𝐸𝑛 (𝑡−𝑡0 ) |𝑢𝑛𝑖 ⟩ = 𝑒 −ℏ𝐸𝑛 (𝑡−𝑡0 ) ∑𝑖 𝑐𝑛𝑖 (𝑡0 ) |𝑢𝑛𝑖 ⟩ = 𝑒 −ℏ𝐸𝑛 (𝑡−𝑡0 ) |Ψ(𝑡0 )
𝑖
Les vecteurs |Ψ(t)⟩ et |Ψ(𝑡0 )⟩ ne différant que par le facteur de phase 𝑒 −ℏ𝐸𝑛 (𝑡−𝑡0 ), ils
représentent le même état quantique. On conclue qu’un état stationnaire d’un système
conservatif, n’évolue pas au cours du temps.
𝑑 1 𝜕
〈𝐴〉(𝑡) = 〈[𝐴, 𝐻(𝑡)]〉 + 〈 𝐴(𝑡)〉 ,
𝑑𝑡 iℏ 𝜕𝑡
Si A est une constante du mouvement, les deux membres de gauche sont nuls, et donc on a
𝑑
〈𝐴〉(𝑡) = 0, 〈𝐴〉(𝑡) est alors une constante : la valeur moyenne d’une constante du
𝑑𝑡
Une autre propriété des constantes du mouvement est que les probabilités des résultats de
leurs mesures sont indépendantes du temps. En effet, [𝐴 , H] = 0 implique qu’on peut
trouver une base de l’espace des états formée de vecteurs propres communs à H et A :
𝑖 ⟩ 𝑖 ⟩ 𝑖 ⟩ 𝑖 ⟩
𝐻|𝜑𝑛,𝑝 = 𝐸𝑛 |𝜑𝑛,𝑝 et 𝐴|𝜑𝑛,𝑝 = 𝑎𝑝 |𝜑𝑛,𝑝
𝑖 ( ) |𝑢 𝑖 ⟩
|Ψ(𝑡0 )⟩ = ∑𝑛,𝑝,𝑖 𝑐𝑛,𝑝 𝑡0 𝑛,𝑝
|Ψ(𝑡0 )⟩ étant développé sur une base de vecteurs propres de H, on peut en déduire |Ψ(𝑡)⟩
par la recette démontrée ci-dessus
𝑖
𝑖 ( ) −ℏ𝐸𝑛 (𝑡−𝑡0 ) |𝑢 𝑖 ⟩
|Ψ(𝑡)⟩ = ∑𝑛,𝑝,𝑖 𝑐𝑛,𝑝 𝑡0 𝑒 𝑛,𝑝
Les probabilités de trouver une valeur propre 𝑎𝑝 aux instants 𝑡0 et t sont respectivement
𝑖 ( )| 2
𝒫(𝑎𝑝 , 𝑡0 ) = ∑𝑛,𝑖 |𝑐𝑛,𝑝 𝑡0 ,
𝑖 2 𝑖
𝑖 ( ) −ℏ𝐸𝑛 (𝑡−𝑡0 ) 2
𝒫(𝑎𝑝 , 𝑡) = ∑𝑛,𝑖 |𝑐𝑛,𝑝 𝑡0 𝑒 𝑖 ( )|
| = ∑𝑛,𝑖|𝑐𝑛,𝑝 𝑡0 (car |𝑒 −ℏ𝐸𝑛 (𝑡−𝑡0 ) | = 1 )
𝑖 ⟩
Supposons maintenant que l’état initial est l’un des vecteurs propres |𝑢𝑛,𝑝 communs à A et
H (associés aux valeurs propres 𝑎𝑝 et 𝐸𝑛 respectivement) ; cet état, étant stationnaire,
n’évolue pas au cours du temps et reste donc vecteur propre de A avec la même valeur
propre 𝑎𝑝 . La mesure de A, à tout instant t, ne peut donner que 𝑎𝑝 . Les valeurs propres des
constantes du mouvement sont, de ce fait, appelées de bons nombres quantiques.
Chapitre 2
1. Principe de l’expérience
Un jet d’atomes d’argent (Ag) électriquement neutres, de vitesse 𝑣⃗ assez bien définie, est
envoyé dans une région où règne un champ magnétique très inhomogène dirigé
principalement suivant un axe perpendiculaire à 𝑣⃗ (qu’on prend comme axe Oz).
L’expérience consiste à mesurer la déviation des atomes en regardant leur impact sur un
écran orthogonal à 𝑣⃗ (voir fig. 1).
Figure 1 – Schéma de l’expérience de Stern et Gerlach. Sur la figure a, on a représenté la trajectoire d’un atome
d’argent issu de l’enceinte de haute température E ; cet atome est dévié par le gradient de champ magnétique
créé par l’électro-aimant A, et vient ensuite se condenser en N sur la plaque P. La figure b montre une coupe dans
le plan xOz de l’électro-aimant A ; les lignes de force du champ magnétique sont représentées en tirés.
Les atomes Ag, étant neutres, ne subissent pas de force magnétique de Laplace (𝐹⃗ =
⃗⃗ , 𝑞 = 0 ⟶ 𝐹⃗ = 0
𝑞𝑣⃗⋀𝐵 ⃗⃗ ). Leur déviation est due au moment magnétique qu’ils portent. En
⃗⃗⃗⃗ . 𝐵
énergie magnétique 𝑊 = −ℳ ⃗⃗ . La force magnétique qui en résulte est 𝐹⃗ = −∇
⃗⃗𝑊 . Dans
les conditions de cette expérience, le calcul permet de montrer que cette force peut être
𝜕𝐵
convenablement approchée par 𝐹⃗ = 𝐹𝑧 𝑒⃗𝑧 avec 𝐹𝑧 = ℳ𝑧 𝜕𝑧𝑧 , où ℳ𝑧 est la composante de
⃗⃗⃗⃗ suivant l’axe 𝑒⃗𝑧 . La force subie par les atomes (dirigée suivant 𝑒⃗𝑧 ) étant proportionnelle à
ℳ
ℳ𝑧 , il en résulte que la déviation qu’elle produit, et par conséquent la distance HN de
l’impact des atomes sur l’écran, est proportionnelle à ℳ𝑧 . La mesure de HN est donc aussi
une mesure de ℳ𝑧 .
A la sortie du four, les atomes Ag portent des moments magnétiques qui pointent dans des
directions aléatoires ; leurs projections sur l’axe 𝑒⃗𝑧 peuvent donc prendre toutes les valeurs
⃗⃗⃗⃗ ∥ (correspondant à un atome avec ℳ
comprises entre ∥ ℳ ⃗⃗⃗⃗ suivant 𝑒⃗𝑧 ) et −∥ ℳ
⃗⃗⃗⃗ ∥
⃗⃗⃗⃗ dirigé suivant le sens contraire de 𝑒⃗𝑧 ) : −∥ ℳ
(correspondant à ℳ ⃗⃗⃗⃗ ∥≤ ℳ𝑧 ≤∥ ℳ
⃗⃗⃗⃗ ∥. On
s’attendra alors à ce que l’ensemble des atomes arrivant sur l’écran, forment un segment
parallèle à l’axe 𝑒⃗𝑧 (fig. 2).
Résultat expérimental
dans toutes les directions de l’espace, la mécanique classique prévoit qu’une mesure
de ℳ𝑧 peut donner avec une égale probabilité toutes les valeurs comprises entre
−∥ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
ℳ ∥ et +∥ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
ℳ ∥; on devrait donc observer une seule tache (traits en tirés de la figure).
En réalité, le résultat de l’expérience est tout autre : on observe deux taches, centrées
en N1 et N2, ce qui signifie qu’une mesure de 𝜇𝑧 ne peut donner que deux résultats
Les résultats de l’expérience de Stern et Gerlach sont expliqués en supposant que l’atome
d’argent porte un moment cinétique intrinsèque 𝑆⃗ (qui n’est pas relié à son mouvement
spatial et qu’on appelle aussi moment cinétique de spin). A ce spin correspond un moment
⃗⃗⃗ = 𝛾𝑆⃗ (le facteur de
magnétique qui lui est proportionnel représenté par l’observable 𝑀
proportionnalité 𝛾 est appelé le rapport gyromagnétique). Avec cette hypothèse, l’expérience
de Stern et Gerlach montre que la projection 𝑀𝑧 du moment magnétique de l’atome Ag sur
l’axe des z (ainsi donc que 𝑆𝑧 ) est quantifiée et ne peut prendre en fait, que deux valeurs. La
théorie générale du moment cinétique (voir chapitre 4) nous montrera que les deux valeurs
ℏ ℏ
possibles de 𝑆𝑧 sont et − 2 . Nous verrons aussi que ces deux valeurs propres de 𝑆𝑧 sont
2
non dégénérées. Nous noterons les vecteurs propres correspondants par |+⟩ et |−⟩
respectivement. Nous avons alors
ℏ ℏ
𝑆𝑧 |+⟩ = 2 |+⟩ et 𝑆𝑧 |−⟩ = − 2 |−⟩
L’atome Ag, porte le moment cinétique intrinsèque 𝑆⃗ et se déplace dans l’espace ; son espace
des états est le produit tensoriel ℇ𝑟 ⨂ℇ𝑠 . ℇ𝑟 est l’espace associé aux degrés de liberté de
translation (c.à.d. relatifs au mouvement spatial de l’atome) ; ℇ𝑠 est l’espace associé aux
degrés de liberté correspondant au moment cinétique de spin de l’atome.
Les états |+⟩ et |−⟩ forment une base de ℇ𝑠 , et tout état de spin est décrit par un vecteur
|Ψ⟩ = 𝛼 |+⟩ + 𝛽 |−⟩ de cet espace. Dans cette base 𝑆𝑧 est représenté par la matrice
diagonale
ℏ 1 0
𝑆𝑧 = ( )
2 0 −1
Nous verrons (chapitre 4) que les deux autres composantes 𝑆𝑥 et 𝑆𝑦 de 𝑆⃗ sont représentées
par les matrices
ℏ 0 1 ℏ 0 −𝑖
𝑆𝑥 = ( ) et 𝑆𝑦 = 2 ( )
2 1 0 𝑖 0
Une composante quelconque de 𝑆⃗ suivant un vecteur unitaire 𝑛⃗⃗ caractérisé par les angles
polaires 𝜃 et 𝜑: 𝑛⃗⃗ = sin 𝜃 cos 𝜑 𝑒⃗𝑥 + sin 𝜃 sin 𝜑 𝑒⃗𝑦 + cos 𝜃𝑒⃗𝑧, est donnée par
𝑆𝑛 = 𝑆⃗. 𝑛⃗⃗ = sin 𝜃 cos 𝜑 𝑆𝑥 + sin 𝜃 sin 𝜑 𝑆𝑦 + cos 𝜃 𝑆𝑧
ℏ cos 𝜃 𝑒 −𝑖𝜑 )
𝑆𝑛 = (
2 𝑒 𝑖𝜑 −cos 𝜃
ℏ ℏ
On montre facilement que les valeurs propres de 𝑆𝑥 , 𝑆𝑦 et 𝑆𝑛 sont 2 et − 2 ; les vecteurs
ℏ 1
Pour 𝑆𝑥 : ⇒ |+⟩𝑥 = (|+⟩ + |−⟩)
2 √2
ℏ 1
− 2 ⇒ |−⟩𝑥 = (|+⟩ − |−⟩)
√2
ℏ 1
Pour 𝑆𝑦 : ⇒ |+⟩𝑦 = (|+⟩ + 𝑖 |−⟩)
2 √2
ℏ 1
− 2 ⇒ |−⟩𝑦 = (|+⟩ − 𝑖 |−⟩)
√2
ℏ 𝜃 𝜃
Pour 𝑆𝑛 : ⇒ |+⟩𝑛 = cos 2 𝑒 −𝑖𝜑/2 |+⟩ + sin 2 𝑒 𝑖𝜑/2 |−⟩
2
ℏ 𝜃 𝜃
− 2 ⇒ |−⟩𝑛 = − sin 2 𝑒 −𝑖𝜑/2 |+⟩ + cos 2 𝑒 𝑖𝜑/2 |−⟩
On démontre aussi qu’un vecteur d’état normé quelconque |Ψ⟩ = 𝛼 |+⟩ + 𝛽 |−⟩, est vecteur
Pour pouvoir effectuer des prédictions sur le résultat d’une mesure, il est nécessaire de
connaitre l’état du système immédiatement avant cette mesure. Dans la suite de ce
paragraphe, on va montrer comment préparer effectivement un jet d’atomes Ag qui soient
tous dans un état de spin donné.
trou à l’emplacement de la tache formant les atomes déviés vers le haut (fig. 3), tous ces
atomes se trouvent, d’après le cinquième postulat de la mécanique quantique, dans l’état
ℏ
propre |+⟩ correspondant à la valeur propre .
2
Le dispositif de Stern et Gerlach fournit dans ce cas un jet d’atomes qui sont tous préparés
dans l’état |+⟩ .
Figure 3 – Lorsqu’on perce un trou dans la plaque P à l’emplacement de la tache N1, les atomes qui passent par
ce trou sont tous dans l’état de spin |+⟩; l’appareil de Stern et Gerlach fonctionne alors comme un polariseur.
Pour préparer le spin dans un état quelconque caractérisé par un vecteur unitaire 𝑛⃗⃗, il suffit
de disposer l’appareil de Stern et Gerlach de façon à ce que le champ magnétique soit dirigé
suivant 𝑛⃗⃗ et de percer l’écran à l’emplacement de la tache des atomes Ag déviés vers le haut
(c.à.d. pour une abscisse positive sur l’axe 𝑛⃗⃗).
(Si on veut préparer le spin dans l’état |−⟩𝑛 , il faut percer un trou à l’emplacement de la tache
des atomes Ag déviés vers le bas).
2. Mesures du spin
Pour faire des mesures des observables de spin, on utilise deux appareils de Stern et Gerlach
(voir fig. 4) ; le premier sert à préparer les atomes dans un état donné, le deuxième est
destiné à faire des mesures de spin sur ces atomes. On traitera dans la suite un seul exemple ;
la méthode est la même dans toute autre situation. On considère la situation où on prépare
les atomes dans un état de spin |+⟩𝑛 et on fait ensuite une mesure de 𝑆𝑧 .
Le premier appareil de Stern et Gerlach doit donc être orienté suivant le vecteur 𝑛⃗⃗ (càd que
son champ magnétique doit être dirigé suivant 𝑛⃗⃗) ; ceci veut dire qu’on fait une mesure de la
composante 𝑆𝑛 de 𝑆⃗. On prépare les atomes dans l’état |+⟩𝑛 en ne laissant passer que les
atomes déviés vers le haut (dans la direction de 𝑛⃗⃗). Prenant pour simplifier 𝜑 = 0, les atomes
𝜃 𝜃
sont donc préparés dans l’état |Ψ⟩ = |+⟩𝑛 = cos 2 |+⟩ + sin 2 |−⟩
On fait passer ensuite les atomes préparés dans cet état |+⟩𝑛 dans un deuxième appareil de
Stern et Gerlach dirigé suivant 𝑒⃗𝑧 ; il s’agit ici d’une mesure de 𝑆𝑧 sachant que l’état juste
avant la mesure est |+⟩𝑛 . Qu’observe-t-on dans cette mesure ? On trouve que les atomes,
arrivant aléatoirement sur la plaque d’observation, certains se condensent en haut (suivant
𝑒⃗𝑧 ) alors que certains autres se condensent en bas, et ce, malgré que tous ces atomes sont
préparés dans le même état |+⟩𝑛 : lors de la mesure, il y a indéterminisme dans le
comportement de chacun des atomes pris individuellement. La mécanique quantique ne
permet pas de prédire qu’un atome est dévié en haut ou en bas (c.à.d. quelle valeur propre
de 𝑆𝑧 va être trouvée), elle ne permet de prédire que les probabilités correspondantes. Ces
probabilités sont, respectivement,
ℏ 𝜃
𝒫𝑛 (2) = |⟨+|Ψ⟩|2 = cos 2 2 et
ℏ 𝜃
𝒫𝑛 (− 2) = |⟨−|Ψ⟩|2 sin2 2 .
Valeurs moyennes
Lorsque l’expérience est effectivement réalisée comme dans l’exemple ci-dessus, on trouve
que sur un très grand nombre 𝒩 d’atomes passant dans le deuxième appareil de Stern et
𝜃 𝜃
Gerlach, il y a 𝒩+ = 𝒩cos 2 2 atomes qui sont déviés vers le haut et 𝒩− = 𝒩sin2 2 qui sont
ℏ ℏ
déviés vers le bas. La mesure de 𝑆𝑧 donne donc 2 pour chacun des premiers et − 2 pour
chacun des deuxièmes. La valeur moyenne de ces résultats est par conséquent
1 ℏ ℏ 1 ℏ 𝜃 ℏ 𝜃 ℏ
〈𝑆𝑧 〉 = (𝒩+ − 𝒩− ) = ( 𝒩cos 2 − 𝒩sin2 ) = 𝑐𝑜𝑠𝜃
𝒩 2 2 𝒩 2 2 2 2 2
Cette valeur moyenne peut être retrouvée en utilisant l’expression démontrée au chapitre 1 :
𝜃
𝜃 𝜃 ℏ 1 0 cos 2
〈𝑆𝑧 〉 = ⟨𝜓|𝑆𝑧 |𝜓⟩ = (cos sin ) ( )( )
2 2 2 0 −1 sin 𝜃
2
𝜃
ℏ 𝜃 𝜃 cos
2
= (cos sin ) ( 𝜃 )
2 2 2 − sin
2
ℏ
= 2 𝑐𝑜𝑠𝜃
3. Evolution d’un spin 1/2 dans un champ magnétique uniforme
3.1. Mouvement d’un moment cinétique classique dans un champ magnétique uniforme
On considère une particule classique chargée de moment cinétique ℒ⃗ et de moment
⃗⃗⃗⃗ = 𝛾ℒ⃗ , placée dans un champ magnétique uniforme 𝐵
magnétique ℳ ⃗⃗ dirigé suivant l’axe
𝑒⃗𝑧 . La force que ce champ exerce sur la particule est nulle (𝐹⃗ = −∇
⃗⃗𝑊 = ∇
⃗⃗(ℳ
⃗⃗⃗⃗ . 𝐵
⃗⃗) =
⃗⃗⃗⃗ . (∇
ℳ ⃗⃗. 𝐵
⃗⃗)=0) ; néanmoins, il exerce un couple Γ⃗ = ℳ
⃗⃗⃗⃗ ⋀𝐵
⃗⃗. Le théorème du moment
cinétique s’écrit
𝑑ℒ⃗ ⃗⃗⃗⃗
𝑑ℳ
= Γ⃗ = ℳ
⃗⃗⃗⃗ ⋀𝐵
⃗⃗, soit ⃗⃗⃗⃗ ⋀𝐵
= 𝛾ℳ ⃗⃗ = −𝛾𝐵
⃗⃗ ⋀ℳ
⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑡 𝑑𝑡
⃗⃗⃗⃗ et par 𝐵
En multipliant scalairement cette équation par ℳ ⃗⃗ (ℳ
⃗⃗⃗⃗ et 𝐵
⃗⃗ sont
⃗⃗⃗⃗ ⋀𝐵
perpendiculaires à ℳ ⃗⃗), on obtient respectivement
2
⃗⃗⃗⃗
𝑑ℳ ⃗⃗⃗⃗ |
𝑑|ℳ
⃗⃗⃗⃗ = 0 ⟶
.ℳ ⃗⃗⃗⃗ reste inchangée,
= 0 ⟶ la norme de ℳ
𝑑𝑡 𝑑𝑡
et
⃗⃗⃗⃗
𝑑ℳ 𝑑
⃗⃗ = 0
.𝐵 ⟶ ⃗⃗⃗⃗ . 𝐵
(ℳ ⃗⃗) = 0 ⟶ l’angle entre ℳ
⃗⃗⃗⃗ et 𝐵
⃗⃗ reste constant.
𝑑𝑡 𝑑𝑡
Figure 5 – L’effet d’un champ magnétique uniforme B est de faire tourner le moment magnétique autour de B
avec une vitesse angulaire constante (précession de Larmor)
3.2. Spin ½ dans un champ magnétique uniforme
adoptée pour l’Hamiltonien d’un moment magnétique quantique placé dans ce champ :
⃗⃗⃗. 𝐵
𝐻 = −𝑀 ⃗⃗. Pour une particule de spin ½ de moment magnétique 𝑀
⃗⃗⃗ placée dans un champ
ℏ𝜔0
𝐻 |+⟩ = 𝜔0 𝑆𝑧 |+⟩ = |+⟩,
2
ℏ𝜔0
𝐻 |−⟩ = 𝜔0 𝑆𝑧 |−⟩ = − |−⟩ .
2
ℏ𝜔0 ℏ𝜔0
Il y a donc deux niveaux d’énergie, 𝐸+ = et 𝐸− = − (fig. 6).
2 2
Figure 6 – Niveaux d’énergie d’un spin ½ placé dans un champ magnétique B parallèle à Oz
𝜃 𝜃
|ψ(0)⟩ = cos 𝑒 −𝑖𝜑/2 |+⟩ + sin 𝑒 𝑖𝜑/2 |−⟩,
2 2
ℏ
|ψ(0)⟩ est le vecteur propre, correspondant à la valeur propre , de la composante 𝑆𝑛 = 𝑛⃗⃗. 𝑆⃗
2
Calculons les valeurs moyennes des observables 𝑆𝑥 , 𝑆𝑦 , et 𝑆𝑧 . Nous avons par exemple pour la
composante 𝑆𝑧
𝜃
𝜃 𝜃 ℏ 1 0 cos 𝑒 −𝑖(𝜑+𝜔0 𝑡)/2
⟨𝜓(𝑡)|𝑆𝑧 |𝜓(𝑡)⟩ = (cos 𝑒 𝑖(𝜑+𝜔0 𝑡)/2 −𝑖(𝜑+𝜔0 𝑡)/2
sin 2 𝑒 )2( ) ( 2𝜃 𝑖(𝜑+𝜔 𝑡)/2 )
2 0 −1 sin 𝑒
2
0
𝜃
ℏ 𝜃 𝜃 cos 𝑒 −𝑖(𝜑+𝜔0𝑡)/2
𝑖(𝜑+𝜔0 𝑡)/2 −𝑖(𝜑+𝜔0 𝑡)/2 2
= 2 (cos 2 𝑒 sin 2 𝑒 )( 𝜃 )
−sin 𝑒 𝑖(𝜑+𝜔0 𝑡)/2
2
ℏ 𝜃 𝜃 ℏ
= 2 (cos 2 2 − sin2 2 ) = 2 𝑐𝑜𝑠𝜃
On trouve de même :
ℏ
⟨𝜓(𝑡)|𝑆𝑥 |𝜓(𝑡)⟩ = 𝑠𝑖𝑛𝜃 cos(𝜑 + 𝜔0 𝑡),
2
ℏ
⟨𝜓(𝑡)|𝑆𝑦 |𝜓(𝑡)⟩ = 𝑠𝑖𝑛𝜃 sin(𝜑 + 𝜔0 𝑡).
2
Remarquons que 〈𝑆𝑥 〉 et 〈𝑆𝑦 〉 dépendent du temps alors que 〈𝑆𝑧 〉 n’en dépend pas. Ceci
reflète le fait que 𝑆𝑧 est une constante du mouvement, alors que 𝑆𝑥 et 𝑆𝑦 ne le sont pas. En
effet, ces observables ne dépendent pas du temps, mais, alors que 𝑆𝑧 commute avec
l’Hamiltonien H, 𝑆𝑥 et 𝑆𝑦 ne commutent pas avec cette observable.
ℏ
⟨𝜓(𝑡)|𝑆⃗|𝜓(𝑡)⟩ = 𝑛⃗⃗(𝑡)
2
gardant l’angle 𝜃 constant ; la valeur moyenne de 𝑆⃗ effectue donc une précession de Larmor
ℏ
comme le ferait un vecteur moment cinétique classique de module 2.
Chapitre 3
I. Introduction
Cette force dérive du potentiel 𝑉(𝑥) = 1/2 𝑘𝑥² . La solution générale de son équation
𝑘
d’évolution 𝑑²𝑥/𝑑𝑡² = −𝑘𝑥 est 𝑥 = 𝑥𝑀 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 + 𝜑) (𝜔 = √𝑚 ). La particule est donc
O F=-kx (k>0) x
Fig.1 Oscillateur harmonique linéaire classique. F est une force de rappel vers le point d’équilibre O.
L’oscillateur harmonique (O.H.) est l’un des rares systèmes quantiques qu’on peut
étudier exactement (sans avoir besoin d’approximations), et malgré sa simplicité particulière,
il est d’une grande importance en physique quantique. On le rencontre par exemple dans
l’étude des vibrations des atomes et des molécules autour de leurs positions d’équilibre, des
oscillations des atomes ou des ions d’un réseau cristallin, dans la quantification du champ
électromagnétique …
De plus, l’étude de l’OH fournit une très bonne illustration des principes généraux et
du formalisme de la théorie quantique.
1. Position du problème
𝑃2 1
𝐻|𝜑𝜈𝑖 〉 = 𝐸𝜐 |𝜑𝜈𝑖 〉 → ( + 𝑚𝜔2 𝑋 2 ) |𝜑𝜈𝑖 〉 = 𝐸𝜈 |𝜑𝜈𝑖 〉
2𝑚 2
𝑃2 1
→ 〈𝑥 | + 𝑚𝜔2 𝑋 2 |𝜑𝜐𝑖 〉 = 𝐸𝜈 〈𝑥|𝜑𝜈𝑖 〉
2𝑚 2
ℏ 𝑑
et l’opérateur de position X est réduit à une multiplication par x. On a donc
𝑖 𝑑𝑥
𝑃2 𝑖 ℏ2 𝑑 2 𝑖
〈𝑥 | |𝜑𝜈 〉 = − 𝜑 (𝑥 )
2𝑚 2𝑚 𝑑𝑥 2 𝜈
1 1
〈𝑥 | 𝑚𝜔2 𝑋 2 |𝜑𝜈𝑖 〉 = 𝑚𝜔2 𝑥 2 𝜑𝜈𝑖 (𝑥 )
2 2
ℏ2 𝑑 2 1
(− + 𝑚𝜔2 𝑥 2 ) 𝜑𝜈𝑖 (𝑥 ) = 𝐸𝜈 𝜑𝜈𝑖 (𝑥)
2𝑚 𝑑𝑥 2 2
Sous cette forme, cette équation peut effectivement être résolue et on peut déterminer les
valeurs propres 𝐸𝜈 et fonctions propres 𝜑𝜈𝑖 (𝑥 ).
On peut néanmoins utiliser une méthode de résolution algébrique sans se placer dans une
représentation particulière. C’est cette méthode qui va être présentée dans la suite.
a. Opérateurs 𝒂 et 𝑎+
1 𝑚𝜔 𝑖
𝑎= (√ 𝑋+ 𝑃)
√2 ℏ √𝑚ℏ𝜔
1 𝑚𝜔 𝑖
𝑎+ = (√ 𝑋− 𝑃)
√2 ℏ √𝑚ℏ𝜔
On a réciproquement
ℏ
𝑋 = √𝑚𝜔 (𝑎+ + 𝑎)
𝑖
𝑃= (𝑎 + − 𝑎 )
√2ℏ𝜔
[𝑎, 𝑎+ ] = 1.
En effet, on a
1 𝑚𝜔 𝑖 1 𝑚𝜔 𝑖
[𝑎, 𝑎+ ] = [ (√ 𝑋+ 𝑃) , (√ 𝑋− 𝑃)]
√ 2 ℏ √𝑚ℏ𝜔 √ 2 ℏ √𝑚ℏ𝜔
1 𝑚𝜔 𝑖 𝑖 𝑚𝜔
= − 2 [√ 𝑋, 𝑃] + [ 𝑃, √ 𝑋]
ℏ √𝑚ℏ𝜔 √𝑚ℏ𝜔 ℏ
1 𝑚𝜔 𝑖 𝑚𝜔 𝑖
= 2√ [ 𝑋, 𝑃] + √ [ 𝑃, 𝑋]
ℏ √𝑚ℏ𝜔 ℏ √𝑚ℏ𝜔
1𝑖 1𝑖
= − 2 ℏ 𝑖ℏ − 2 ℏ 𝑖ℏ = 1
𝑁 = 𝑎+ 𝑎
On a donc
1 𝑚𝜔 𝑖 1 𝑚𝜔 𝑖
𝑁 = 𝑎+ 𝑎 = (√ 𝑋− 𝑃) (√ 𝑋+ 𝑃)
√2 ℏ √𝑚ℏ𝜔 √2 ℏ √𝑚ℏ𝜔
1 𝑚𝜔 2 1 𝑖 1 𝑚𝜔 2 1
⟹𝑁= ( 𝑋 + 𝑃2 + [𝑋, 𝑃]) = ( 𝑋 + 𝑃2 − 1)
2 ℏ 𝑚ℏ𝜔 ℏ 2 ℏ 𝑚ℏ𝜔
1 1 2 2
𝑃2 ℏ𝜔 1 ℏ𝜔
= ( 𝑚𝜔 𝑋 + − )= (𝐻 − )
ℏ𝜔 2 2𝑚 2 ℏ𝜔 2
ℏ𝜔
𝐻− = ℏ𝜔𝑁
2
ℏ𝜔
⇒ 𝐻 = ℏ𝜔𝑁 + 2
1
⇒ 𝐻 = (𝑁 + 2) ℏ𝜔
𝑁+ = 𝑁 ,
[𝑁, 𝑎] = −𝑎
[𝑁, 𝑎+ ] = 𝑎 +
On a
1
𝐻|𝜑𝜈𝑖 〉 = 𝐸𝜈 |𝜑𝜈𝑖 〉 ⇔ (𝑁 + 2) ℏ𝜔|𝜑𝜈𝑖 〉 = 𝐸𝜈 |𝜑𝜈𝑖 〉
𝐸𝜈 1
⇒ 𝑁|𝜑𝜈𝑖 〉 = ( − ) |𝜑𝜈𝑖 〉
ℏ𝜔 2
On voit que 𝑁 et 𝐻 ont les mêmes vecteurs propres |𝜑𝜈𝑖 〉. Notant par 𝜈 les valeurs propres de
𝑁 : 𝑁|𝜑𝜈𝑖 〉 = 𝜈|𝜑𝜈𝑖 〉
1
On voit que 𝐸𝜈 = (𝜈 + 2) ℏ𝜔
Résumé et objectif
L’étude de l’oscillateur harmonique linéaire peut être parfaitement réalisée en résolvant
l’équation aux valeurs propres de H
𝐻|𝜑𝜈𝑖 〉 = 𝐸𝜈 |𝜑𝜈𝑖 〉
𝑝2 1
où 𝐻 = 2𝑚 + 2 𝑚𝜔2 𝑋 2 et [𝑋, 𝑃] = 𝑖ℏ
Cette équation aux valeurs propres est équivalente à l’équation aux valeurs propres de N :
𝑁|𝜑𝜈𝑖 〉 = 𝜈|𝜑𝜈𝑖 〉. La résolution de cette équation qui se base sur l’utilisation de 𝑎, 𝑎+ 𝑒𝑡 𝑁,
permet la détermination des vecteurs propres de 𝐻 (les vecteurs |𝜑𝜈𝑖 〉) ainsi que ses valeurs
1
propres 𝐸𝜈 (𝐸𝜈 = (𝜈 + 2) ℏ𝜔).
b. Détermination du spectre de N
Pour déterminer les valeurs propres 𝜈 de N, on démontre d’abord les propriétés suivantes.
Démonstrations
2
i) La norme du vecteur 𝑎|𝜑𝜈𝑖 〉 est un nombre positif ou nul ‖𝑎|𝜑𝜈𝑖 〉‖ ≥ 0
2
Or ‖𝑎|𝜑𝜈𝑖 〉‖ = ⟨𝜑𝜈𝑖 |𝑎+ a |𝜑𝜈𝑖 ⟩ = ⟨𝜑𝜈𝑖 |𝑁|𝜑𝜈𝑖 ⟩ = 𝜈⟨𝜑𝜈𝑖 |𝜑𝜈𝑖 ⟩ = 𝜈
⇒ 𝜈≥0
2
ii) 𝜈 = 0 ⇒ ‖𝑎|𝜑𝜈𝑖 〉‖ = 0 ⇒ 𝑎|𝜑𝜈𝑖 〉 = 0 (un vecteur de norme nulle, est lui-même
nul)
2
iii) 𝜈>0 ⇒ ‖𝑎|𝜑𝜈𝑖 〉‖ > 0 ⇒ 𝑎|𝜑𝜈𝑖 〉 ≠ 0
De plus
𝑁(𝑎|𝜑𝜈𝑖 〉) = 𝑎+ 𝑎(𝑎|𝜑𝜈𝑖 〉)
= (𝑎𝑎+ − 1)(𝑎|𝜑𝜈𝑖 〉)
= (𝑎𝑎+ − 1)(𝑎|𝜑𝜈𝑖 〉)
= 𝑎𝑎+ (𝑎|𝜑𝜈𝑖 〉) − 𝑎|𝜑𝜈𝑖 〉
= 𝑎(𝑎+ 𝑎|𝜑𝜈𝑖 〉) − 𝑎|𝜑𝜈𝑖 〉
= 𝑎(𝑁|𝜑𝜈𝑖 〉) − 𝑎|𝜑𝜈𝑖 〉
= 𝜈𝑎|𝜑𝜈𝑖 〉 − 𝑎|𝜑𝜈𝑖 〉
= (𝜈 − 1)𝑎|𝜑𝜈𝑖 〉
2
iv) ‖𝑎 + |𝜑𝜈𝑖 〉‖ = 𝜈 + 1 > 0 quel que soit 𝜈 (donc 𝑎+ |𝜑𝜈𝑖 〉 n’est jamais nul) et
c. Spectre de N
Théorème : le spectre de N est formé par tous les entiers positifs 𝑛 = 0,1,2,3,4 ….
On déduit par suite les valeurs propres de H (caractérisées maintenant par l’indice 𝑛 au lieu
de 𝜈)
1
𝐸𝑛 = (𝑛 + 2) ℏ𝜔 où n = 0,1,2,3,4 ….
1 1
𝐸0 = (0 + 2) ℏ𝜔 = 2 ℏ𝜔
1 3
𝐸1 = (1 + 2) ℏ𝜔 = 2 ℏ𝜔
1 5
𝐸2 = (2 + ) ℏ𝜔 = ℏ𝜔 ………………
2 2
Nous voyons que l’énergie de l’oscillateur harmonique linéaire est quantifiée. L’énergie
1
minimale de cet oscillateur est 𝐸0 = 2 ℏ𝜔 ; elle est non nulle (alors que pour l’oscillateur
1 2
harmonique classique, l’énergie est continue ( 2 𝑚𝜔2 𝑥𝑀 où 𝑥𝑀 est un réel quelconque) et sa
valeur minimale est égale à zéro (correspondant à une amplitude 𝑥𝑀 nulle correspondant à
un oscillateur harmonique immobile en sa position d’équilibre).
1 1
𝐸 = 𝑚𝜔² 𝑥𝑀
² 𝐸𝑛 = (𝑛 + ) ℏ𝜔
2 2
9
ℏ𝜔
2
7
ℏ𝜔
2
1
𝐸𝑚𝑖𝑛 = 0 ℏ𝜔 = 𝐸𝑚𝑖𝑛 5
2 ℏ𝜔
2
0 3
ℏ𝜔
2
Fig.2 Comparaison des spectres d’énergie des oscillateurs classique et quantique
Remarque On a
1
𝑁|𝜑𝑛𝑖 〉 = 𝑛|𝜑𝑛𝑖 〉 𝑒𝑡 𝐻|𝜑𝑛𝑖 〉 = 𝐸𝑛 |𝜑𝑛𝑖 〉 où 𝐸𝑛 = (𝑛 + ) ℏ𝜔 ;
2
L’action de 𝑎 sur un vecteur propre de H, fait diminuer la valeur de l’énergie d’un quantum
égale à (ℏ𝜔). L’action de 𝑎+ sur un vecteur propre de H, fait augmenter la valeur de l’énergie
d’un quantum égale à (ℏ𝜔). Pour cela, 𝑎 est appelé l’opérateur d’annihilation (ou de
destruction) et 𝑎+ l’opérateur de création.
ℏ𝜔
Le niveau fondamentale est le niveau d’énergie minimale ; il correspond à 𝑛 = 0 (𝐸0 = ). Soit
2
ℏ𝜔
𝐻|𝜑0𝑖 〉 = |𝜑0𝑖 〉.
2
|𝜑0𝑖 〉 est vecteur propre de N de valeur propre 𝑛 = 0. On a alors
𝑎|𝜑0𝑖 〉 = 0
1 𝑚𝜔 𝑖
[√ 𝑋 + 𝑃] |𝜑0𝑖 〉 = 0.
√2 ℏ √𝑚ℏ𝜔
1 𝑚𝜔 ℏ 𝑑 𝑚𝜔 𝑑
[√ 𝑥 +√ ] 𝜑0𝑖 (𝑥 ) = 0 ⇒ ( 𝑥 + ) 𝜑 𝑖 (𝑥 ) = 0
√2 ℏ 𝑚𝜔 𝑑𝑥 ℏ 𝑑𝑥 0
1𝑚𝜔 2
La solution générale de cette équation différentielle est 𝜑0𝑖 (𝑥) = ci 𝑒 −2 ℏ
𝑥
où ci est une
constante d’intégration.
On voit donc que toutes les solutions sont proportionnelles entre elles (elles ne différent que
par des facteurs multiplicatifs ci ) ; elles correspondent toutes, par conséquent, à un vecteur
ket unique |𝜑0 〉 qui vérifie 𝑎|𝜑0 〉 = 0. Le niveau fondamental est donc non dégénéré.
La démonstration peut être faite par récurrence : on suppose que 𝐸𝑛 est non dégénéré et on
démontre que 𝐸𝑛+1 est par suite non dégénéré.
Supposons donc qu’il existe un vecteur |𝜑𝑛 〉 unique qui est vecteur propre de 𝑁 de valeur
propre 𝑛 (ce qui revient à dire que |𝜑𝑛 〉 est le seul vecteur propre de 𝐻 de valeur propre En ).
𝑖 𝑖
〉 un vecteur propre de 𝑁 de valeur propre (n + 1) ; 𝑎|𝜑𝑛+1 〉 est par suite un
Soit |𝜑𝑛+1
vecteur propre de 𝑁 de valeur propre (n + 1) − 1 = n ; cette valeur propre étant par
𝑖 〉 est proportionnel à |𝜑𝑛 〉 :
hypothèse non dégénérée, le vecteur 𝑎|𝜑𝑛+1
𝑖 〉 = 𝑐𝑖 |𝜑𝑛 〉
𝑎|𝜑𝑛+1
𝑖 𝑖
𝑎+ 𝑎|𝜑𝑛+1 〉 = 𝑐𝑖 𝑎+ |𝜑𝑛 〉 ⟹ 𝑁|𝜑𝑛+1 〉 = 𝑐𝑖 𝑎+ |𝜑𝑛 〉
𝑖 𝑖 𝑐𝑖
⟹ (n + 1)|𝜑𝑛+1 〉 = 𝑐𝑖 𝑎 + |𝜑𝑛 〉 ⟹ |𝜑𝑛+1 〉= [𝑎+ |𝜑𝑛 〉]
𝑛+1
𝑖 〉 sont proportionnels au vecteur [𝑎+ |𝜑𝑛 〉]. Ceci veut
On voit que tous les vecteurs |𝜑𝑛+1
dire que la valeur propre (n + 1) de N (ou, ce qui revient au même, la valeur propre En+1 de
) est non dégénérée.
ℏ𝜔
Finalement, 𝐸0 = étant non dégénéré, tous les niveaux sont, par récurrence, non
2
L’état fondamental |φ0 〉 a été déterminé par l’intermédiaire de sa fonction d’onde φ0 (x) ; il
obéit à l’équation 𝑎|φ0 〉 = 0 . |φ0 〉 sera choisi de norme égale à 1 : 〈φ0 |φ0 〉 = 1.
𝑎+ |φ0 〉 est vecteur propre de H de valeur propre 0+1=1 ; le vecteur propre de H de valeur
propre E1 , noté |𝜑1 〉 est proportionnel à 𝑎+ |𝜑0 〉 :
|φ1 〉 = 𝑐1 𝑎+ |𝜑0 〉.
|φ1 〉 = 𝑎+ |𝜑0 〉
|φ2 〉 est vecteur propre de H de valeur propre 𝐸2 (n=2), |φ2 〉 est proportionnel à 𝑎+ |𝜑1 〉 (car
𝑎+ |𝜑1 〉 est vect.p. de H de valeur propre 𝐸2 qui est non dégénéré) :
|φ2 〉 = 𝑐2 𝑎 + |𝜑1 〉
La normalisation de |φ2 〉 :
1
→ |𝑐2 |2 〈𝜑1 | 𝑎+ 𝑎 + 1|𝜑1 〉 = 1 → |𝑐2 |2 (1 + 1) = 1 → |𝑐2 | =
√2
1
En choisissant 𝑐2 = on obtient
√2
2
𝑎+ 𝑎+
| φ2 〉 = |𝜑1 〉 = |𝜑0 〉
√2 √2
Pour |φn 〉 en générale, on a |φn 〉 = 𝑐𝑛 𝑎+ |𝜑𝑛−1 〉 (où |𝜑𝑛−1 〉 est déterminé à partir des
vecteurs ‘’qui le précèdent ‘’). La condition de normalisation de |φn 〉 :
1
⇒ |𝑐𝑛 |2 ((𝑛 − 1) + 1) = 1 ⟶ |𝑐𝑛 |2 𝑛 = 1 ⟶ |𝑐𝑛 | = ;
√n
1
En choisissant 𝑐𝑛 = on a
√n
𝑎+
| φn 〉 = |𝜑𝑛−1 〉.
√n
𝑎+ 𝑎+ 𝑎+ 𝑎+ 𝑎+ 𝑎+ 𝑎+
On a ainsi |φn 〉 = |𝜑𝑛−1 〉 = |𝜑𝑛−2 〉 = ⋯ = . . . | 𝜑0 〉
√n √n √n−1 √n √ n−1 √2 √1
et donc
(𝑎+ )𝑛
| φn 〉 = |𝜑0 〉
√n!
|φn 〉 est déterminé par une action répétée (n fois) sur |φ0 〉.
Les vecteurs {|φn 〉} constituent une base de l’espace des états ; ils ont les propriétés
suivantes :
𝑎 |𝜑0 〉 = 0
Pour n>0 on a 𝑎|𝜑𝑛 〉 = √𝑛|𝜑𝑛−1 〉
𝑎+ 𝑎 𝑎+ 𝑎 + 𝑎+1
En effet on a |𝜑n 〉 = |𝜑𝑛−1 〉 ⇒ 𝑎|𝜑n 〉 = |𝜑𝑛−1 〉 = |𝜑𝑛−1 〉 =
√n √n √n
𝑁+1 𝑛
|𝜑𝑛−1 〉 = |𝜑𝑛−1 〉 = √n |𝜑𝑛−1 〉
√n √n
ℏ ℏ
𝑋|𝜑𝑛 〉 = √2𝑚𝜔 ( 𝑎+ + 𝑎)|𝜑𝑛 〉 = √2𝑚𝜔 (√𝑛 + 1|𝜑𝑛+1 〉 + √𝑛|𝜑𝑛−1 〉 )
𝑚ℏ𝜔 𝑚ℏ𝜔
𝑃|𝜑𝑛 〉 = 𝑖√ 2
( 𝑎+ − 𝑎)|𝜑𝑛 〉 = 𝑖√
2
(√𝑛 + 1|𝜑𝑛+1 〉 − √𝑛|𝜑𝑛−1 〉 )
b. Fonctions d’ondes associées aux états stationnaires |𝛗𝐧 〉
1 𝑚𝜔 2
𝜑0 (𝑥 ) = 〈𝑥 |φ0 〉 = 𝒩𝑒 −2 ℏ
𝑥
1⁄
𝑚𝜔 4
𝒩 étant une constante de normalisation qu’on calcule facilement : 𝒩 = ( ) . Nous
𝜋ℏ
avons donc
1 𝑚𝜔 2
𝜑0 (𝑥 ) = 〈𝑥 |φ0 〉 = 𝒩𝑒 −2 ℏ
𝑥
.
1
→ 𝜑𝑛 (𝑥 ) = 〈𝑥 |φn 〉 = 〈𝑥 |(𝑎+ )𝑛 |φ0 〉.
√n!
1 𝑚𝜔 𝑖
𝑎+ = (√ 𝑋 − 𝑃),
√2 ℏ √𝑚ℏ𝜔
et on utilise la correspondance
ℏ 𝑑
𝑋⇒𝑥 et 𝑃⇒ .
𝑖 𝑑𝑥
On obtient
𝑛
1 1
𝑚𝜔 ℏ 𝑑 𝑚𝜔 1⁄4 −1 𝑚𝜔 𝑥2
𝜑𝑛 (𝑥) = [√ 𝑥 −√ ] [( ) 𝑒 2 ℏ ]
√n! √2n ℏ 𝑚𝜔 𝑑𝑥 𝜋ℏ
1 ℏ 𝑛 𝑚𝜔 𝑑 𝑛 𝑚𝜔 1⁄4 −1 𝑚𝜔 𝑥 2
⟹ 𝜑𝑛 (𝑥 ) = √( ) [ 𝑥 − ] [( ) 𝑒 2 ℏ ]
√ 2n n! 𝑚𝜔 ℏ 𝑑𝑥 𝜋ℏ
1⁄
1 ℏ 𝑛 2 𝑚𝜔 1⁄4 𝑚𝜔 𝑑 𝑛 −1 𝑚𝜔 𝑥 2
⟹ 𝜑𝑛 (𝑥) = [ n ( ) ] ( ) [ 𝑥 − ] 𝑒 2 ℏ
2 n! 𝑚𝜔 𝜋ℏ ℏ 𝑑𝑥
1⁄ 1 𝑚𝜔 2
𝑚𝜔 4 2𝑚𝜔
𝜑2 (𝑥 ) = (4𝜋ℏ) [ 𝑥 2 − 1] 𝑒 −2 ℏ
𝑥
ℏ
Remarques
i) Quand n augmente (donc l’énergie 𝐸𝑛 augmente), la région où 𝜑𝑛 (𝑥) prend
des valeurs notables augmente (voir figures ci-dessous) ; ceci est à rapprocher
du comportement classique où l’amplitude du mouvement de la particule
augmente avec son énergie.
Fig.3 Fonctions d’onde associées aux trois premiers niveaux de l’oscillateur harmonique.
Fig.4 – Densités de probabilité associées aux trois premiers niveaux de l’oscillateur harmonique
Fig.5 – Allure de la fonction d’onde (fig. a) et
de la densité de probabilité (fig. b) pour le
niveau excité n = 10 de l’oscillateur
harmonique.
ii) Quand n est grand (voir figure 3.b), | 𝜑𝑛 (𝑥)|2 est grand au voisinage de ± 𝑥𝑀 , où
𝑥𝑀 est l’amplitude du mouvement classique d’énergie 𝐸𝑛 (c.-à-d. 𝑥𝑀 est défini par
1 2 2 1 ℏ
𝐸𝑐𝑙 = 2 𝑚𝜔2 𝑥𝑀 = 𝐸𝑛 → 𝑥𝑀 = 2 (𝑛 + 2) 𝑚𝜔 ) .
Les calculs des diverses quantités physiques pour l’oscillateur harmonique sont en général
effectués en introduisant les opérateurs de création et d’annihilation 𝑎 et 𝑎 +
ℏ
〈𝑋〉𝑛 ≡ 〈𝜑n | 𝑋 |𝜑n 〉 = 〈𝜑n | √ (𝑎+ + 𝑎) |𝜑n 〉
𝑚𝜔
ℏ
= √𝑚𝜔 (〈𝜑n | 𝑎 |𝜑n 〉 + 〈𝜑n | 𝑎+ |𝜑n 〉 = 0)
ℏ
= √𝑚𝜔 (〈𝜑n | √𝑛|𝜑n−1 〉 + 〈𝜑n | √𝑛 + 1 |𝜑n+1 〉) = 0
ℏ
= √𝑚𝜔 ( √𝑛〈φn |𝜑n−1 〉 + √𝑛 + 1〈φn |𝜑n+1 〉) = 0
〈𝑋 〉𝑛 = 0
On démontre de même que 〈𝑃 〉 𝑛 = 0
ℏ 1 ℏ
⟹ 〈𝜑n | 𝑋 2 |𝜑n 〉 = (2𝑛 + 1) ⟹ (∆𝑋)2𝑛 = (𝑛 + )
2𝑚𝜔 2 𝑚𝜔
1
De même on a pour (∆P)2n : (∆P)2n = (𝑛 + ) 𝑚ℏ𝜔
2
1 ℏ
On en déduit (∆X)n (∆P)n = (𝑛 + 2) ℏ ≥ 2
Remarques
1
Si 𝑥𝑀 est l’amplitude du mouvement classique d’énergie 𝐸𝑛 = (𝑛 + 2) ℏ𝜔 :
1 2 1
𝐸𝑐𝑙𝑎𝑠𝑠 = 2 𝑚𝜔2 𝑥𝑀 = (𝑛 + 2) ℏ𝜔,
ou encore
2 1 ℏ
𝑥𝑀 = 2 (𝑛 + 2) 𝑚𝜔 ,
Alors
2
𝑥𝑀 𝑥𝑀
(∆X)2n = ⟹ (∆X)n =
2 √2
Et, de même,
𝑃2 1 (∆P)2n 1 1 En
〈 〉 = 〈𝑃 2 〉𝑛 = = 2 (𝑛 + 2) ℏ𝜔 =
2𝑚 𝑛 2𝑚 2𝑚 2
Les valeurs moyennes, dans un état stationnaire |𝜑n 〉 , des énergies potentielles et
En
cinétique sont égales et valent chacune .
2
Comparons à présent les états de plus basse énergie des oscillateurs classique et
quantique.
En mécanique classique, l’énergie la plus basse de l’oscillateur harmonique est
obtenue lorsque la particule est immobile à l’origine des abscisses x = 0 (𝐸𝑐𝑙𝑎𝑠𝑠 =
1 2
𝑚𝜔2 𝑥𝑀 est minimale pour 𝑥𝑀 = 0 ⟹ 𝑥 = 𝑥𝑀 cos(𝜔𝑡 + 𝜑) = 0 ∀𝑡). Dans cet état,
2
Supposons que l’état de l’oscillateur à l’instant initial t=0 est représenté par le vecteur
|ψ(0)〉 = ∑n cn |𝜑n 〉 supposé normé à l’unité 〈ψ(0)|ψ(0)〉 = 1.
L’oscillateur étant un système conservatif et |ψ(0)〉 étant exprimé en fonction des
vecteurs propres de 𝐻 on a
∞
𝑖 𝑖
|ψ(t)〉 = 𝑒 −ℏ𝐻𝑡 |ψ(0)〉 = ∑ cn e−ℏEn 𝑡 |𝜑n 〉
n=0
𝑖 1 1
− (𝑛+ )ℏ𝜔𝑡 −i(𝑛+ )𝜔𝑡
= ∑∞
n=0 cn e
ℏ 2 |𝜑n 〉 = ∑∞
n=0 cn e
2 |𝜑n 〉
L’évolution des valeurs moyennes de X et P sont données par (voir chap. 1)
𝑑 1 𝜕𝑋
o 〈𝑋〉(𝑡) = 〈[𝑋, 𝐻]〉 + 〈 〉
𝑑𝑡 𝑖ℏ 𝜕𝑡
𝑃2 1 𝑃2 1 1 ℏ
On a [𝑋, 𝐻] = [𝑋, + 𝑚𝜔2 𝑋 2 ] = [𝑋, ]= [𝑋, 𝑃2 ] = 2𝑖ℏ = 𝑖
2𝑚 2 2𝑚 2𝑚 2𝑚 𝑚
𝑑 〈𝑃〉
⟹ 𝑑𝑡 〈𝑋〉(𝑡) = 𝑚
𝑑 1 𝜕𝑃
o 〈𝑃〉(𝑡) = 〈[𝑃, 𝐻]〉 + 〈 〉
𝑑𝑡 𝑖ℏ 𝜕𝑡
⟹ 𝑑
〈𝑃 〉(𝑡) = −𝑚𝜔2 〈𝑋〉
𝑑𝑡
e−H⁄kT
ρ= Z
ℏ𝜔 ℏ𝜔
〈𝐻 〉 = + −ℏ𝜔⁄kT
2 e −1
ℏ𝜔
A 𝑇 = 0 on a 〈𝐻〉 = . Au zéro absolu (𝑇 = 0), l’oscillateur est dans l’état fondamental |𝜑0 〉
2
ℏ𝜔
d’énergie 𝐸0 = (il n’est pas dans un état mélange). Quant à l’oscillateur classique, il est
2
immobile (p = 0) dans sa position d’équilibre stable (x = 0), et son énergie est nulle : 〈ℋ 〉 = 0.
A basses températures (caractérisées par 𝑘𝑇 ≪ ℏ𝜔) on a eℏ𝜔⁄kT − 1 ≈ eℏ𝜔⁄kT et donc
ℏ𝜔 ℏ𝜔
〈𝐻 〉 ≈ + ℏ𝜔 e−ℏ𝜔⁄kT ≈ tant que 𝑘𝑇 ≪ ℏ𝜔.
2 2
ℏ𝜔 ℏ𝜔
〈𝐻 〉 = + 𝑘𝑇 (1 − 2kT + ⋯ )
2
On voit donc que les deux oscillateurs quantique et classique ont même énergie moyenne, 𝑘𝑇
aux températures élevées (𝑘𝑇 ≫ ℏ𝜔). Des différences marquantes apparaissent aux basses
températures (𝑘𝑇 ≪ ℏ𝜔) : on ne peut plus ignorer la quantification de l’énergie de
l’oscillateur dès que l’énergie 𝑘𝑇 caractéristique du thermostat est de l’ordre de la différence
d’énergie ℏ𝜔 séparant deux niveaux consécutifs de l’oscillateur.
Soit 𝑈 (𝜈)𝑑𝜈 l’énergie électromagnétique par unité de volume de le cavité, contenue dans la
bande de fréquence 𝜈, 𝜈 + 𝑑𝜈 à l’équilibre thermodynamique à la température T
8𝜋𝜈2
𝑈𝐶𝑙 (𝜈) = 𝑇
𝑐3
8𝜋𝜈2 1
𝑈𝑄 (𝜈) = .
𝑐3 e−ℏ𝜈⁄kT −1
Cette formule coincide parfaitement avec le résultat expérimental (pour toutes les
températures)
On voit que 𝑈𝑄 (𝜈) se réduit à 𝑈𝐶𝑙 (𝜈) dans la limite des hautes températures (ou des faibles
fréquences) (𝑘𝑇 ≫ ℎ𝜈). Le rayonnement du corps noir nous fournit un exemple clair où, à
basses températures, les effets quantiques doivent être pris en compte.
Le modèle d’Einstein pour un solide est un modèle simple où l’on considère qu’un solide est
constitué de 𝒩 atomes vibrant indépendamment les uns des autres autour de leurs positions
d’équilibre, avec la même pulsation 𝜔𝐸 .
L’énergie interne U du solide à la température T est donc égale à la somme des énergies
moyennes des N oscillateurs isotropes à trois dimensions en équilibre thermodynamique à
cette température.
𝑈 = 3𝒩 < 𝐻 >
où < H > est l’énergie moyenne d’un oscillateur harmonique à une dimension de pulsation
ωE . La chaleur spécifique à volume constant cv du solide est la dérivée de l’énergie interne U
par rapport à la température :
𝑑𝑈 𝑑<𝐻>
𝐶𝑣 = 𝑑𝑇 = 3 𝒩 𝑑𝑇
ℎ𝜔
( 𝑘𝑇𝐸 ) ² ℎ𝜔𝐸
𝐶𝑣 = 3 𝒩 𝑘 ℎ𝜔𝐸 𝑒 𝑘𝑇
(𝑒 𝑘𝑇 − 1)²
classique
quantique
𝐶𝑣 → 𝐶𝑣 𝑐𝑙 = 3𝒩𝑘
A hautes températures, le caractère quantique des vibrations ne se manifeste pas ; pour le
calcul de la chaleur spécifique, un traitement classique des vibrations est suffisant.
A basses températures les deux expressions pour 𝐶𝑣 sont différentes ; c’est le résultat
quantique qui est plus proche aux données expérimentales et le caractère quantique des
vibrations doit nécessairement être pris en compte.
Chapitre 4
Propriétés générales des moments cinétiques
En mécanique quantique
𝑥 𝑝𝑥
⃗
ℒ = 𝑟⃗ ∧ 𝑝⃗ = {𝑦 ∧ {𝑝𝑦
𝑧 𝑝𝑧
ℒ 𝑥 = 𝑦𝑝𝑧 − 𝑧𝑝𝑦
{ ℒ 𝑦 = 𝑧𝑝𝑥 − 𝑥𝑝𝑧
ℒ 𝑧 = 𝑥𝑝𝑦 − 𝑦𝑝𝑥
Le moment cinétique orbital quantique correspondant est obtenu par les règles de
correspondance énoncées au chapitre 1 :
Les composantes de l’opérateur moment cinétique orbitale 𝐿⃗⃗ sont donc définies par
𝐿𝑥 = 𝑌𝑃𝑧 − 𝑍𝑃𝑦
{𝐿𝑦 = 𝑍𝑃𝑥 − 𝑋𝑃𝑧
𝐿𝑧 = 𝑋𝑃𝑦 − 𝑌𝑃𝑥
On a par exemple
= −𝑖ℏY𝑃𝑥 + 𝑖ℏX𝑃𝑦
= 𝑖ℏ𝐿𝑧
[𝐿𝑥 , 𝐿𝑦 ] = 𝑖ℏ𝐿𝑧
[𝐿𝑦 , 𝐿𝑧 ] = 𝑖ℏ𝐿𝑥
[𝐿𝑧 , 𝐿𝑥 ] = 𝑖ℏ𝐿𝑦
[𝐽𝑥 , 𝐽𝑦 ] = 𝑖ℏ𝐽𝑧
[𝐽𝑦 , 𝐽𝑧 ] = 𝑖ℏ𝐽𝑥
[𝐽𝑧 , 𝐽𝑥 ] = 𝑖ℏ𝐽𝑦
Introduisons l’opérateur
J 2 = 𝐽𝑥2 + 𝐽𝑦2 + 𝐽𝑧2
= [ 𝐽𝑦2 + 𝐽𝑧2 , 𝐽𝑥 ]
= [ 𝐽𝑦2 , 𝐽𝑥 ] + [ 𝐽𝑧2 , 𝐽𝑥 ]
= 𝐽𝑦 [ 𝐽𝑦 , 𝐽𝑥 ] + [ 𝐽𝑦 , 𝐽𝑥 ]𝐽𝑦 + 𝐽𝑧 [ 𝐽𝑧 , 𝐽𝑥 ] + [ 𝐽𝑧 , 𝐽𝑥 ]𝐽𝑧
=0
Les différentes composantes du moment cinétique ne commutent pas entre elles ; on ne peut
pas les diagonaliser en même temps. Cependant, le carré du moment cinétique commute
avec ces composantes. Il s’agit dans la suite de diagonaliser simultanément J 2 et l’une des
composantes qu’on peut choisir arbitrairement. On considère d’habitude J 2 et 𝐽𝑧 .
𝐽+ = 𝐽𝑥 + 𝑖 𝐽𝑦
𝐽− = 𝐽𝑥 − 𝑖 𝐽𝑦
La logique qui sera adoptée est très proche de celle qui a permis au chapitre 3 de trouver le
spectre de l'oscillateur harmonique ; ces deux opérateurs joueront des rôles similaires aux
opérateurs de création et d’annihilation. Nous avons les relations de commutations
suivantes :
𝐽+ + = 𝐽− et 𝐽− + = 𝐽+
[𝐽𝑧 , 𝐽+ ] = ℏ 𝐽+
[𝐽𝑧 , 𝐽− ] = −ℏ 𝐽−
[𝐽+ , 𝐽− ] = 2ℏ 𝐽𝑧
[ J 2 , 𝐽+ ] = [ J 2 , 𝐽− ] = [ J 2 , 𝐽𝑧 ] = 0
Ces relations peuvent être facilement démontrées à partir des relations de commutation
caractéristiques de 𝐽𝑥 , 𝐽𝑦 et 𝐽𝑧 , et du fait que ces opérateurs commutent avec J 2 . On a par
exemple
= 𝑖ℏ 𝐽𝑦 + 𝑖(−𝑖ℏ 𝐽𝑥 ) = ℏ( 𝐽𝑥 + 𝑖 𝐽𝑦 ) = ℏ 𝐽+
On déduit deux relations qui vont être utilisées à plusieurs reprises par la suite :
𝐽+ 𝐽− = J 2 − 𝐽𝑧2 + ℏ 𝐽𝑧
𝐽− 𝐽+ = J 2 − 𝐽𝑧2 − ℏ 𝐽𝑧
𝐽+ 𝐽− = ( 𝐽𝑥 + 𝑖 𝐽𝑦 )( 𝐽𝑥 − 𝑖 𝐽𝑦 )
= 𝐽𝑥2 + 𝐽𝑦2 + ℏ 𝐽𝑧
= J 2 − 𝐽𝑧2 + ℏ 𝐽𝑧
De ces deux relations on déduit une expression de J 2 qui sera aussi utile dans la suite
1
J 2 = 2 (𝐽+ 𝐽− + 𝐽− 𝐽+ ) + 𝐽𝑧2
Notons d’ores et déjà que, J 2 étant la somme des carrés d’opérateurs hermétiques, ses
valeurs propres sont positives ou nulles. En effet, on a pour un vecteur ket quelconque |𝜓⟩,
2
= ‖𝐽𝑥 |𝜓〉‖2 + ‖𝐽𝑦 |𝜓〉‖ + ‖𝐽𝑧 |𝜓〉‖2 ≥ 0
alors
〈𝜓 | J 2 | 𝜓 〉 ≥ 0 〈𝜓|𝜆|𝜓〉 ≥ 0 𝜆⟨𝜓|𝜓⟩ ≥ 0 𝜆 ≥ 0
Il est commode dans la suite de noter les valeurs propres de J 2 par 𝜆 = 𝑗(𝑗 + 1)ℏ2 où
𝑗 ≥ 0. Les valeurs propre de 𝐽𝑧 seront notées 𝑚ℏ . Les nombres 𝑚 et 𝑗 sont sans dimensions
(puisque 𝐽𝑧 a la dimension de ℏ et J 2 celle de ℏ2 ).
On notera dans toute la suite par |𝑗, 𝑚⟩ un vecteur propre commun aux opérateurs J 2 et 𝐽𝑧
correspondant aux valeurs propres 𝑗(𝑗 + 1)ℏ2 et 𝑚ℏ :
𝐽𝑧 |𝑗, 𝑚⟩ = 𝑚ℏ|𝑗, 𝑚⟩
Propriété 1
Si 𝑗(𝑗 + 1)ℏ2 et 𝑚ℏ sont les valeurs propres de J 2 et 𝐽𝑧 , associées au même vecteur propre
|𝑗, 𝑚⟩, alors on a
−𝑗 ≤ 𝑚 ≤ 𝑗
= (𝑗 − 𝑚)(𝑗 + 𝑚 + 1)ℏ2
On a donc
(𝑗 − 𝑚)(𝑗 + 𝑚 + 1) ≥ 0,
ce qui implique
−(𝑗 + 1) ≤ 𝑚 ≤ 𝑗
D’autre part, exploitant que la norme du vecteur 𝐽− |𝑗, 𝑚⟩ est positive, on déduit la
condition :
−𝑗 ≤ 𝑚 ≤ 𝑗 + 1
−𝑗 ≤ 𝑚 ≤ 𝑗
Propriété 2
Soit |𝑗, 𝑚⟩ un vecteur propre de J 2 et 𝐽𝑧 avec les valeurs propres 𝑗(𝑗 + 1)ℏ2 et 𝑚ℏ.
Démonstration
On a
Supposons maintenant que 𝑚 > −𝑗. La norme du vecteur 𝐽− |𝑗, 𝑚⟩ est alors non nulle ce qui
montre que ce vecteur est non nul.
Montrons à présent que le vecteur 𝐽− |𝑗, 𝑚⟩ est un vecteur propre non nul de J 2 et 𝐽𝑧 avec les
valeurs propres 𝑗(𝑗 + 1)ℏ2 et (𝑚 − 1)ℏ.
i) On a
ii) On a de même
Propriété 3
Soit |𝑗, 𝑚⟩ un vecteur propre de J 2 et 𝐽𝑧 assoicié aux valeurs propres 𝑗(𝑗 + 1)ℏ2 et 𝑚ℏ.
La démonstration de cette propriété suit le même raisonnement que celui utilisé pour
démontrer la propriété 2. On montre que la norme du vecteur 𝐽+ |𝑗, 𝑗⟩ est nulle et on utilise,
pour montrer ii), les relations de commutation de J 2 et 𝐽+ d’une part et de 𝐽𝑧 avec 𝐽+ d’autre
part.
Soit |𝑗, 𝑚⟩ un vecteur propre de J 2 et 𝐽𝑧 avec les valeurs propres 𝑗(𝑗 + 1)ℏ2 et 𝑚ℏ. D’après
la proposition 1, on a −𝑗 ≤ 𝑚 ≤ 𝑗. Il existe donc un entier positif ou nul p tel que :
−𝑗 ≤ 𝑚 − 𝑝 < −𝑗 + 1
D’après la proposition 2, chacun des vecteurs (𝐽− )𝑛 |𝑗, 𝑚⟩ de cette suite (𝑛 = 1,2, … . , 𝑝) est
un vecteur propre non nul de J 2 et 𝐽𝑧 avec les valeurs propres 𝑗(𝑗 + 1)ℏ2 et (𝑚 − 𝑛)ℏ.
Considérons à présent le vecteur 𝐽− [(𝐽− )𝑝 |𝑗, 𝑚⟩] :
On vient donc de montrer qu’il existe nécessairement un entier p tel que 𝑚 − 𝑝 = −𝑗. On
montre de même, en considérant la suite de vecteurs
|𝑗, 𝑚⟩, 𝐽+ |𝑗, 𝑚⟩, (𝐽+ )2 |𝑗, 𝑚⟩ …….. (𝐽+ )𝑞 |𝑗, 𝑚⟩, où 𝑞 est un nombre entier tel que
𝑗 − 1 < 𝑚 + 𝑞 ≤ 𝑗,
𝑝−𝑗 =𝑗−𝑞
𝑝+𝑞
⇒𝑗 = 2
1 3
𝑗 = 0, , 1, , 2 … … ..
2 2
Remarques
a) Etats de base
𝐻 |𝑛, 𝑗, 𝑚⟩ = 𝐸𝑛 |𝑛, 𝑗, 𝑚⟩
𝐽𝑧 |𝑛, 𝑗, 𝑚⟩ = 𝑚ℏ|𝑛, 𝑗, 𝑚⟩
|𝑛, 𝑗, 𝑚⟩ , 𝑛 = 1,2,3 … ∞
Ces vecteurs constituent les vecteurs de la base cherchée correspondant aux valeurs j et m
réalisées et fixées au départ. On construit ensuite, à partir de ces vecteurs, les vecteurs de
base correspondant aux valeurs 𝑗 et (𝑚 + 1) par application de 𝐽+ . En effet les vecteurs
𝐽+ |𝑛, 𝑗, 𝑚⟩ (𝑛 = 1,2,3 … ∞) sont des vecteurs propres communs à J 2 et 𝐽𝑧 avec les valeurs
propres respectives 𝑗(𝑗 + 1)ℏ2 et (𝑚 + 1)ℏ .Les vecteurs de base correspondant aux valeurs
𝑗 et (𝑚 + 1) sont donc ces vecteurs (après leur normalisation)
1 1
|𝑛, 𝑗, 𝑚 + 1⟩ = 𝐽+ |𝑛, 𝑗, 𝑚⟩ = 𝐽 |𝑛, 𝑗, 𝑚⟩
‖𝐽+ |𝑛,𝑗,𝑚⟩‖ ℏ√𝑗(𝑗+1)ℏ2 −𝑚(𝑚+1) +
En appliquant 𝐽+ sur ces nouveaux vecteurs de base, on construit les vecteurs de base
correspondant aux valeurs 𝑗 et (𝑚 + 2) et, par application répétée de 𝐽+ , on construit les
vecteurs de base correspondant à la valeur 𝑗 et les autres valeurs (𝑚 + 3), (𝑚 + 4), … , 𝑗.
Quant aux vecteurs de base correspondants aux valeurs 𝑗 et (𝑚 − 1), (𝑚 − 2), … , −𝑗, ils sont
construits par application répétée de 𝐽− sur les vecteurs |𝑛, 𝑗, 𝑚⟩, 𝑛 = 1,2,3 … ∞ . On a
1 1
|𝑛, 𝑗, 𝑚 − 1⟩ = 𝐽− |𝑛, 𝑗, 𝑚⟩ = 𝐽 |𝑛, 𝑗, 𝑚⟩.
‖𝐽− |𝑛,𝑗,𝑚⟩‖ ℏ√𝑗(𝑗+1)ℏ2 −𝑚(𝑚−1) −
Cette procédure est répétée pour toutes les autres valeurs possibles de 𝑗. On obtient
finalement une base de vecteurs propres communs à J 2 et 𝐽𝑧 appelée base standard de
l’espace des états du système physique considéré.
En résumé, une base standard est une base formée de vecteurs propres communs à J 2 et 𝐽𝑧
(et à d’autres observables qui constituent avec J 2 et 𝐽𝑧 un ECOC); entre ces vecteurs de base
on a les relations suivantes
∑𝑛,𝑗,𝑚|𝑛, 𝑗, 𝑚〉〈𝑛, 𝑗, 𝑚| = 𝕝
Pour avoir une représentation matricielle simple des opérateurs du moment cinétique, on va
considérer un ordre particulier des vecteurs de la base standard. On fixe un couple de valeurs
de 𝑛 et 𝑗 et on considère tous les vecteurs de base pour lesquels ces deux valeurs sont fixées :
ce sont les vecteurs |𝑛, 𝑗, 𝑚⟩ avec 𝑚 = −𝑗, −𝑗 + 1, … , 𝑗 − 1, 𝑗.
On notera par ℰ𝑛,𝑗 le sous espace engendré par ces vecteurs. L’intérêt de ces sous espaces
réside dans les points suivants :
i) Pour 𝑗 donné (quelque soit 𝑛), ces sous espaces ont tous la même dimension
(2𝑗 + 1).
ii) Si |𝑛, 𝑗, 𝑚⟩ est un vecteur quelconque appartenant à ℰ𝑛,𝑗 , alors 𝐽+ |𝑛, 𝑗, 𝑚⟩ et
𝐽− |𝑛, 𝑗, 𝑚⟩ appartiennent aussi à ℰ𝑛,𝑗 (le premier est proportionnel à |𝑛, 𝑗, 𝑚 + 1⟩
et le deuxième à |𝑛, 𝑗, 𝑚 − 1⟩, qui, tous deux, appartiennent à ℰ𝑛,𝑗 ) ; il s’en suit
de manière plus générale, que pour toute fonction 𝐹(𝐽⃗), le vecteur 𝐹(𝐽⃗)|𝑛, 𝑗, 𝑚⟩
appartient à ℰ𝑛,𝑗 . Les sous espaces ℰ𝑛,𝑗 sont donc globalement invariants sous
ℰ (𝑛, 𝑗) ℰ (𝑛 ′ , 𝑗 ) ℰ (𝑛 ′ , 𝑗 ′ )
…
ℰ (𝑛, 𝑗) matrice 0 0 0
(2𝑗 + 1) × (2𝑗 + 1)
ℰ (𝑛 ′ , 𝑗 ) 0 matrice 0 0
(2𝑗 + 1) × (2𝑗 + 1)
ℰ (𝑛 ′ , 𝑗 ′ ) 0 0 matrice 0
(2𝑗 ′ + 1) × (2𝑗 ′ + 1)
… 0 0 0 0
Il suffit alors de calculer les matrices de dimension finie qui représentent l’opérateur
considéré à l’intérieur de chacun des sous-espaces ℰ𝑛,𝑗 .
𝐽𝑧 |𝑘, 𝑗, 𝑚〉 = 𝑚ℏ |𝑘, 𝑗, 𝑚〉
ce qui montre bien que les éléments des matrices qui représentent les composantes de 𝐽⃗ ne
dépendent que de 𝑗 et de 𝑚, et non de 𝑛. La matrice représentant un opérateur du moment
cinétique est la même dans les sous espaces ℰ𝑛,𝑗 pour toutes les valeurs de 𝑛.
c) Exemples
1
𝑗=2
1 1
Les sous-espaces ℰ𝑛,𝑗=1 sont à deux dimensions (𝑚 = 2 ou 𝑚 = − 2). On prend les vecteurs
2
1 1
de base dans cet ordre (𝑚 = 2 , 𝑚 = − 2). La matrice 𝐽𝑧 est diagonale dans cette base :
ℏ 1 0
𝐽𝑧 = ( )
2 0 −1
1 1
𝐽+ |𝑛, 𝑗 = 2 , 𝑚 = + 2〉 = 0
1 1 1 1 1 1 1 1
𝐽+ |𝑛, 𝑗 = 2 , 𝑚 = − 2〉 = ℏ√2 (2 + 1) + 2 (− 2 + 1) |𝑛, 𝑗 = 2 , 𝑚 = − 2 + 1〉
1 1
= ℏ |𝑛, 𝑗 = 2 , 𝑚 = 2〉
0 1
𝐽+ = ℏ ( )
0 0
Pour 𝐽− on a
1 1 1 1 1 1 1 1
𝐽− |𝑛, 𝑗 = 2 , 𝑚 = + 2〉 = ℏ√2 (2 + 1) − 2 (2 − 1) |𝑛, 𝑗 = 2 , 𝑚 = 2 − 1〉
1 1
= ℏ |𝑛, 𝑗 = 2 , 𝑚 = − 2〉
1 1
𝐽− |𝑛, 𝑗 = 2 , 𝑚 = − 2〉 = 0
0 0
𝐽− = ℏ ( )
1 0
1
𝐽𝑥 = 2 (𝐽+ + 𝐽− )
𝑖
𝐽𝑦 = 2 (𝐽− − 𝐽+ )
On a donc
ℏ 0 1 ℏ 0 −𝑖
𝐽𝑥 = ( ) , 𝐽𝑦 = ( )
2 1 0 2 𝑖 0
Remarque. La matrice représentant 𝐽− peut, plus simplement, être obtenue à partir de celle
représentant 𝐽+ du fait que 𝐽− = (𝐽+ )+ .
𝑗=1
Les sous-espaces ℰ𝑛,𝑗=1 sont à trois dimensions (𝑚 = 1, 0, −1). On prend les vecteurs de base
dans cet ordre (𝑚 = 1, 0, −1), on a
1 0 0
(𝐽𝑧 )(1) = ℏ (0 0 0)
0 0 −1
0 √2 0 0 0 0
(𝐽+ )(1) = ℏ (0 0 √2 ) , ( 𝐽− ) (1)
= ℏ ( √2 0 0) ,
0 0 0 0 √2 0
et donc
ℏ 0 1 0 (1) ℏ 0 −𝑖 0
(𝐽𝑥 )(1) = (1 0 1) (𝐽𝑦 ) = (−𝑖 0 −𝑖 )
√2 0 1 0 √2 0 −𝑖 0
On a aussi :
1 0 0
(J 2 )(1) = 2ℏ2 (0 1 0) .
0 0 1
D’une manière générale (pour J quelconque), dans chaque sous espace ℰ𝑛,𝑗 la matrice
représentant J 2 est diagonale (en fait elle est proportionnelle à la matrice identité, le facteur
de proportionnalité étant 𝑗(𝑗 + 1)ℏ2 ), la matrice représentant 𝐽𝑧 est aussi diagonale, les
éléments de sa diagonale étant ses valeurs propres (𝑚ℏ avec 𝑚 = −𝑗, −𝑗 + 1, … , 𝑗 − 1, 𝑗) ;
pour 𝐽𝑥 et 𝐽𝑦 , on commence par déterminer les matrices représentant 𝐽+ et 𝐽− en faisant agir
ces opérateurs sur les vecteurs de base et l’on déduit 𝐽𝑥 et 𝐽𝑦 par les relations
1 𝑖
𝐽𝑥 = 2 (𝐽+ + 𝐽− ) , 𝐽𝑦 = 2 (𝐽− − 𝐽+ )
au moment cinétique orbital 𝐿⃗⃗ = 𝑅⃗⃗ ∧ 𝑃⃗⃗ d’une particule sans spin. On utilisera la
représentation de position {|𝑟⃗〉} et on montrera que les valeurs propres de l’opérateur 𝐿2
sont les nombres 𝑙(𝑙 + 1)ℏ2 correspondant à tous les entiers positifs ou nuls 𝑙: parmi les
valeurs possibles qu’on a trouvées pour, seules sont donc réalisées dans ce cas les valeurs
entières, et elles le sont toutes. On indiquera ensuite quelles sont les fonctions propres
communes à 𝐿2 et 𝐿𝑧 et leurs principales propriétés.
ℏ 𝜕 𝜕
𝐿𝑦 = 𝑖 (𝑧 𝜕𝑥 − 𝑥 𝜕𝑧 )
ℏ 𝜕 𝜕
𝐿𝑧 = 𝑖 (𝑥 𝜕𝑦 − 𝑦 𝜕𝑥)
𝜕 sin 𝜑 𝜕
𝐿𝑦 = 𝑖ℏ (− cos 𝜑 + )
𝜕𝜃 𝑡𝑔𝜃 𝜕𝜑
ℏ 𝜕
𝐿𝑧 = 𝑖 𝜕𝜑
𝜕 𝜕
𝐿+ = ℏ𝑒 𝑖𝜑 (𝜕𝜃 + 𝑖 𝑐𝑜𝑡𝑔𝜃 )
𝜕𝜑
𝜕 𝜕
𝐿− = ℏ𝑒 −𝑖𝜑 (− 𝜕𝜃 + 𝑖 𝑐𝑜𝑡𝑔𝜃 )
𝜕𝜑
𝜕2 1 𝜕 1 𝜕2
⇔ −ℏ2 ( + + ) 𝑌𝑙𝑚 (𝜃, 𝜑) = 𝑙(𝑙 + 1)ℏ2 𝑌𝑙𝑚 (𝜃, 𝜑)
𝜕𝜃2 𝑡𝑔𝜃 𝜕𝜃 sin2 𝜃 𝜕𝜑2
ℏ 𝜕
𝐿𝑧 𝑌𝑙𝑚 (𝜃, 𝜑) = 𝑚ℏ𝑌𝑙𝑚 (𝜃, 𝜑) ⇔ 𝑌 𝑚 (𝜃, 𝜑) = 𝑚ℏ𝑌𝑙𝑚 (𝜃, 𝜑).
𝑖 𝜕𝜑 𝑙
2𝜋 𝜋
∫0 𝑑𝜑 ∫0 𝑠𝑖𝑛𝜃 𝑑𝜃 |𝑌𝑙𝑚 (𝜃, 𝜑)|2 = 1
∞
∫0 𝑟 2 𝑑𝑟|𝑓 (𝑟)|2 = 1
∞ 2
∫0 𝑑 3 𝑟⃗|𝜓𝑙,𝑚 (𝑟, 𝜃, 𝜑)| = 1
1.b. Valeurs de l et m
Sa solution est
𝑌𝑙𝑚 (𝜃, 𝜑) = 𝐹𝑙𝑚 (𝜃)𝑒 𝑖𝑚𝜑
Les angles 𝜑 et (𝜑 + 2𝜋) définissent le même point dans l’espace, on doit avoir
𝑌𝑙𝑚 (𝜃, 𝜑 + 2𝜋) = 𝑌𝑙𝑚 (𝜃, 𝜑) (𝑌𝑙𝑚 (𝜃, 𝜑) ne peut avoir deux valeurs distinctes en un même
point)
⇒ 𝑒 𝑖𝑚(𝜑+2𝜋) = 𝑒 𝑖𝑚𝜑 ⇒ 𝑒 𝑖𝑚2𝜋 = 1
⇒ 𝑚 doit être entier.
Or 𝑙 et 𝑚 sont tous les deux entiers ou tous les deux demi-entiers, on en déduit que 𝑙 doit
donc aussi être entier.
b) Toutes les valeurs entières (positives ou nulles) de 𝒍 sont réalisées
Soit 𝑙 une valeur entière, on veut montrer qu’il existe au moins une fonction propre 𝑌𝑙𝑙 (𝜃, 𝜑)
commune à L2 et 𝐿𝑧 correspondant à cette valeur. Si cette fonction existe elle est de la forme
𝐹𝑙𝑙 (𝜃)𝑒 𝑖𝑙𝜑 (pour qu’elle soit fonction propre 𝐿𝑧 ) et doit obéir à l’équation
𝐿+ 𝑌𝑙𝑙 (𝜃, 𝜑) = 0
En remplaçant 𝐿+ par son expression en fonction des coordonnées polaires, on a
𝜕 𝜕
ℏ𝑒 𝑖𝜑 (𝜕𝜃 + 𝑖 𝑐𝑜𝑡𝑔𝜃 ) 𝐹𝑙𝑙 (𝜃)𝑒 𝑖𝑙𝜑 = 0
𝜕𝜑
𝑑
⇒ (𝑑𝜃 − 𝑙 𝑐𝑜𝑡𝑔𝜃 )𝐹𝑙𝑙 (𝜃) = 0
𝑑𝐹𝑙𝑙 (𝜃) 𝑑 𝑠𝑖𝑛𝜃
⇒ = 𝑙 𝑐𝑜𝑡𝑔𝜃𝑑𝜃 = 𝑙
𝐹𝑙𝑙(𝜃) 𝑑𝜃
Relations de récurrence
Des relations générales
Or
𝜕 𝜕
𝑌 𝑚 (𝜃, 𝜑) = 𝜕𝜑 (𝐹𝑙𝑚 (𝜃)𝑒 𝑖𝑚𝜑 ) = 𝑖𝑚(𝐹𝑙𝑚 (𝜃)𝑒 𝑖𝑚𝜑 ) = 𝑖𝑚𝑌𝑙𝑚 (𝜃, 𝜑)
𝜕𝜑 𝑙
On en déduit
𝜕
𝐿+ 𝑌𝑙𝑚 (𝜃, 𝜑) = ℏ𝑒 𝑖𝜑 (𝜕𝜃 − 𝑚𝑐𝑜𝑡𝑔𝜃 ) 𝑌𝑙𝑚 (𝜃, 𝜑),
d’où
𝜕
ℏ𝑒 𝑖𝜑 (𝜕𝜃 − 𝑚𝑐𝑜𝑡𝑔𝜃 ) 𝑌𝑙𝑚 (𝜃, 𝜑) = ℏ√𝑙 (𝑙 + 1)ℏ2 − 𝑚(𝑚 + 1)𝑌𝑙𝑚+1 (𝜃, 𝜑)
et donc
𝜕
𝑒 𝑖𝜑 (𝜕𝜃 − 𝑚 𝑐𝑜𝑡𝑔𝜃) 𝑌𝑙𝑚 (𝜃, 𝜑) = √𝑙 (𝑙 + 1)ℏ2 − 𝑚(𝑚 + 1)𝑌𝑙𝑚+1 (𝜃, 𝜑)
𝑚 ∗ ′
∑∞ 𝑙 𝑚 ′ ′
𝑙=0 ∑𝑚=−𝑙 𝑌𝑙 (𝜃, 𝜑 )𝑌𝑙′ (𝜃, 𝜑 ) = 𝛿(𝑐𝑜𝑠𝜃 − 𝑐𝑜𝑠𝜃 )𝛿(𝜑 − 𝜑 )