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LES POSTULATS DE LA
MÉCANIQUE QUANTIQUE
I- Introduction
En mécanique classique l’état d’une particule à un instant donné est complétement défini lorsqu’on connaît son vecteur
position 𝑟Ԧ et son vecteur quantité de mouvement 𝑃. De plus comme toutes les grandeurs physiques associées à cette
particule s’expriment en fonction de 𝑟Ԧ et 𝑃, on peut les mesurer avec toute la précision nécessaire sans perturber le
mouvement de la particule. Enfin si l’on connaît les forces qui s’exercent sur la particule en chaque point de l’espace, on
peut, en résolvant les équations de Newton prédire sa position et sa vitesse à tout instant ultérieur. Il en est de même pour
état d’un système matériel qui est complètement déterminé si l’on connaît en fonction du temps la position et la vitesse de
chacun de ses points.
A l’échelle quantique nous avons vu qu’on ne peut mesurer simultanément la position et la vitesse de la particule et ce fait
ne provient pas de la précision limitée des instruments de mesure mais des propriétés de la nature elle-même, exprimées par
les relations d’incertitude de Heisenberg. La position et la quantité de mouvement d’une particule ne caractérisent plus son
état puisqu’on ne peut plus les mesurer simultanément et définir ainsi une trajectoire.
A la description classique en termes de position et d’impulsion il faut donc substituer une description quantique en termes
d’autres données représentatives de l’état du système et des grandeurs physiques qui lui sont associées. Ces données ont
déjà été introduites de façon qualitative et partielle dans les trois premiers chapitres : ce sont la fonction d’onde et les
opérateurs que nous allons maintenant préciser dans le cadre du formalisme mathématique développé au chapitre 4.
Cette nouvelle vision, différente de notre manière de pensée classique est construite à partir des postulats de la
mécanique quantique qui vont nous permettre de décrire :
• L’état d’un système physique à un instant donné
• Les grandeurs physiques associées au système et la prédiction du résultat de leur mesure.
• L’évolution du système au cours du temps.
• Les règles de quantification des grandeurs physiques.
Il faut remarquer que la validité de ces postulats et par conséquent celle de la théorie quantique est plus que largement
confortée par toutes les expériences effectuées dans les différents domaines de la physique microscopique.
On commencera par énoncer les postulats et on analysera ensuite leur contenu physique et leurs conséquences.
Postulat 2 : Toute grandeur physique mesurable A est associé a un opérateur A agissant dans l’espace des états E.
Cet opérateur est une observable.
Le fait que A est une observable A est hermitique, l’ensemble des vecteur propre forme une base de
l’espace des état E.
Exemple :
la position (grandeur physique) est représenter par l’observable X
l’impulsion(p= mv grandeur physique) est représenter par l’observable P.
l’énergie total (grandeur physique) est représenter par l’observable H.
Contre exemple:
𝑑
la dérivé n’est pas une grandeur physique donc n’est une observable
𝑑𝑥
Postulat 3 : La mesure d’une grandeur physique A ne peut donner comme résultat que l’une des valeurs propres de
l’observable A correspondante.
Soit |𝜑𝑛𝑖 ൿ la base, orthonormé, de vecteur propre de A associé aux valeurs propres an. La mesure de A ne donne
que l’une des valeurs propre an. (les an sont réels)
Postulat 4: Lorsqu’on mesure la grandeur physique A sur un système dans l’état |𝝍ۧ la probabilité 𝒫 𝑎𝑛 d’obtenir comme
résultat de mesure la valeur propre non dégénérée an de l’observable A est:
𝜑𝑛 𝜓 2
𝒫 𝑎𝑛 =
𝜓𝜓
Ou |𝜑𝑛 ۧ est le vecteur propre normé de A associé à la valeur propre an.
Si la valeur propre an est dégénérée et gn est le degré de dégénérescence de an.
2
σ𝑔𝑖=1
𝑛
𝜑𝑛𝑖 𝜓
𝒫 𝑎𝑛 =
𝜓𝜓
Si est la valeur propre d’un spectre continue qui correspond au vecteur propre |𝑣𝛼 ۧ. La probabilité 𝑑𝒫 𝛼
d’obtenir un résultat compris entre et + d vaut :
𝑣𝛼 𝜓 2
𝑑𝒫 𝛼 = 𝑑𝛼
𝜓𝜓
Postulat 5 : Si la mesure de A dans le système |𝜓ۧ donne le résultat an, l’état du système immédiatement après la mesure est la
𝑃𝑛 |𝜓ۧ
projection normée, |𝜙ۧ = de |𝜓ۧ sur le sur le sous espace propre associé à an.
𝜓 𝑃𝑛 𝜓
𝑔
Ou 𝑃𝑛 = σ𝑖=1|𝜑𝑛𝑖 ൿ ൻ𝜑𝑛𝑖 | : opérateur projection.
L’état du système aussitôt après la mesure est donc toujours un vecteur propre de A de valeur propre an.
Conséquence du Postulat 5 :
→ Après la mesure on est toujours dans un état propre associé à la valeur propre an avec certitude
(réduction du paquet d’onde)
Postulat 6 : L’évolution dans le temps du vecteur d’état |𝜓(𝑡)ۧ est régie par l’équation de Schrödinger :
𝑑 |𝜓 𝑡 ۧ
𝑖ℏ = 𝐻 𝑡 |𝜓 𝑡 ۧ
𝑑𝑡
H(t) hamiltonien, observable énergie total du système
III. VALEUR MOYENNE D'UNE GRANDEUR PHYSIQUE
Définition
La valeur moyenne d’une grandeur physique A, représenté par l’observable A dans l’état |𝜓ۧ, est donné par:
𝜓𝐴𝜓
𝐴 =
𝜓𝜓
Supposons que le spectre de A est discret et notons par |𝑢𝑛 ۧ le vecteur propre de A associé à la valeur propre an.
En insérant la relation de fermeture, on a :
2
𝜓 𝐴𝕀 𝜓 𝜓 𝐴 𝑢𝑛𝑖 𝑢𝑛𝑖 𝜓 𝑎𝑛 σ𝑖 𝑢𝑛𝑖 𝜓
𝐴 = = =
𝜓𝜓 𝜓𝜓 𝜓𝜓
𝑛,𝑖 𝑛
2
σ𝑖 𝑢𝑛𝑖 𝜓
𝐴 = 𝑎𝑛 = 𝑎𝑛 𝒫 𝑎𝑛
𝜓𝜓
𝑛 𝑛
𝒫 𝑎𝑛
La valeur moyenne de l’observable A est définie comme la moyenne statistique des résultats obtenus en effectuant un
grand nombre de mesures de cette observable sur le système dans le même état |𝜓ۧ
2
𝐴 = 𝑎𝑛 𝒫 𝑎𝑛 = 𝑎𝑛 𝑢𝑛 𝜓 = 𝜓 𝑢𝑛 𝑎𝑛 𝑢𝑛 𝜓 = 𝜓 𝐴 𝑢𝑛 𝑢𝑛 𝜓
𝑛 𝑛 𝑛 𝑛
L’hermiticité de l’opérateur hamiltonien H(t) entraine que le carré de la norme du vecteur d’état, 𝜓 𝑡 𝜓 𝑡 , ne dépend pas
du temps.
𝑑 1 𝑑 1
L’équation de Schrödinger et son conjuguais : 𝑑𝑡 |𝜓 𝑡 ۧ = 𝑖ℏ 𝐻 𝑡 |𝜓 𝑡 ۧ 𝜓ۦ 𝑡 | = − 𝑖ℏ 𝑡 𝐻| 𝑡 𝜓ۦ
𝑑𝑡
𝑑 𝑑 | 𝑡 𝜓ۦ 𝑑
𝜓 𝑡 𝜓 𝑡 = |𝜓 𝑡 ۧ + ۧ 𝑡 𝜓| | 𝑡 𝜓ۦ
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑑 1 1
𝜓 𝑡 𝜓 𝑡 =− 𝜓 𝑡 𝐻𝜓 𝑡 + 𝜓 𝑡 𝐻𝜓 𝑡 =0
𝑑𝑡 𝑖ℏ 𝑖ℏ
Donc 𝜓 𝑡 𝜓 𝑡 = 𝑐𝑠𝑡𝑒 = 𝜓 𝑡0 𝜓 𝑡0
𝑡−𝑡0 Τ𝑖ℏ
|𝜓(𝑡)ۧ = 𝑐𝑛,𝑖 𝑡 |𝑢𝑛,𝑖 ൿ = 𝑐𝑛,𝑖 𝑡0 𝑒 𝐸𝑛 |𝑢𝑛,𝑖 ൿ
𝑛,𝑖 𝑛,𝑖
Les deux états sont relié par l’opérateur linéaire 𝑈 𝑡, 𝑡0 tels que :
Les états propres de H sont appelés pour cette raison états stationnaires. Ils constituent les seuls états stationnaires pour le
système.
𝐴|𝑢𝑛 ۧ = 𝑎𝑛 |𝑢𝑛 ۧ
ቊ
𝐵|𝑢𝑛 ۧ = 𝑏𝑛 |𝑢𝑛 ۧ
Soit un système physique dans un état |𝜓ۧ = σ𝑛, 𝑐𝑛, |𝑢𝑛 ۧ
Effectuons une mesure de A suivie d’une mesure B
Le système est dans l’état |𝝍ۧ
Mesure de A : On trouve par exemple an. (c’est un résultat probable) 𝒫 𝑎𝑛 ≠ 1
Le système après la mesure dans l’état |𝒖𝒏 ۧ
Mesure de B : on trouve bn (c’est un résultat certain). 𝒫 𝑏𝑛 = 1
Mesure de A pour la deuxième fois : on trouve exactement an. (c’est un résultat certain) 𝒫 𝑎𝑛 = 1
Le système après la mesure dans l’état |𝒖𝒏 ۧ.
Donc si [A, B] = 0, on peut mesurer simultanément A et B. Le résultat de la mesure est indépendant de l’ordre
dans lequel la mesure est effectuée. On dit que A et B sont compatibles.
b) A et B ne commutent pas
Si [A, B] 0, Un état propre de l’un n’est pas généralement état propre de l’autre
Le système est dans l’état |𝝍ۧ
Mesure de A : On trouve par exemple ai. (c’est un résultat probable)
𝓟 𝒂𝒊 = 𝒖𝒊 𝝍 𝟐
Le système après la mesure dans l’état |𝒖𝒊 ۧ
Mesure de B : on trouve bk (c’est un résultat probable).
𝓟 𝒃𝒌 = 𝒗𝒌 𝒖𝒊 𝟐
Le système se trouve après la mesure dans l’état |𝒗𝒌 ۧ
Mesure de A pour la deuxième fois : on trouve an. (c’est un résultat probable).
𝓟 𝒂𝒏 = 𝒖𝒏 𝒗𝒌 𝟐
Le système après la mesure dans l’état |𝒖𝒏 ۧ.
𝑑 𝑑 | 𝑡 𝜓ۦ 𝑑 𝜕𝐴
𝐴 𝑡 = 𝐴|𝜓 𝑡 ۧ + ۧ 𝑡 𝜓| 𝐴| 𝑡 𝜓ۦ+ 𝜓 𝑡 𝜓 𝑡
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝜕𝑡
𝑑 1 𝜕𝐴
𝐴 𝑡 = 𝜓 𝑡 𝐴𝐻 − 𝐻𝐴 𝜓 𝑡 +
𝑑𝑡 𝑖ℏ 𝜕𝑡
𝑑 1 𝜕𝐴
𝐴 𝑡 = 𝐴, 𝐻 𝑡 +
𝑑𝑡 𝑖ℏ 𝜕𝑡
𝑃2
𝐻= +𝑉 𝑅
2𝑚
𝑑 1 1 𝑃2 𝑃
𝑅 = 𝑅, 𝐻 = 𝑅, =
𝑑𝑡 𝑖ℏ 𝑖ℏ 2𝑚 𝑚
𝑑 𝑃
𝑅 = est la définition de la vitesse en mécanique classique
𝑑𝑡 𝑚
𝑑 1 1
𝑃 = 𝑃, 𝐻 = 𝑃, 𝑉 𝑅 = −𝛻𝑉 𝑅
𝑑𝑡 𝑖ℏ 𝑖ℏ
−𝛻𝑉 𝑅 = −𝑔𝑟𝑎𝑑𝑉 𝑅 = 𝐹Ԧ est la définition de la force qui dérive d’une énergie potentiel
𝑑
𝑃 = 𝐹 C’est le principe fondamental de la mécanique classique.
𝑑𝑡