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Pr. A. BELBOUKHARI Physique Atomique


2) Moment magnétique du spin
A partir de la valeur expérimentale de la séparation ∆𝑧 entre les deux taches, on montre que le
moment magnétique de spin µ ⃗ 𝑠 est relieé au moment cinétique du spin 𝑆 par :
⃗ 𝑠 = −𝑔𝑠 𝜇𝐵 𝑆
µ
𝑔𝑠 est appelé facteur de magnétisme de spin électronique. La mesure de 𝑔𝑠 a été affinée à l’aide
d’autres expériences. On admet actuellement la valeur suivante :
𝑔𝑠 = 2×1,001159657
Par la suite, on pourra prendre :
𝑔𝑠 ≈ 2

3) Espaces des états et opérateurs du Spin


Les déflexions mesurées conduisent à la détermination de deux valeurs de µz :
𝑆𝑧 ℎ 𝑆𝑧 1
µ𝑧 = −𝑔𝑠 µ𝐵 avec 𝑆𝑧 = ± 2 𝑜𝑢 = ± 2 et gs=2
ℎ ℎ
Les valeurs des moments magnétiques du spin µ𝑧 de l'électron sont plus ou moins un magnéton
de Bohr. On dit que l’électron est une particule à spin ½.
En présence d’un gradient du champ magnétique dans la direction z, l’appareil de Stern-Gerlach
mesure la composante du spin S dans la direction z. Pour rationaliser nos images, nous
désignerons une telle machine par une boîte avec une étiquette 𝑧̂ , comme dans la figure 5. Si
nous plaçons un détecteur à droite, le faisceau supérieur sera attribué aux atomes avec Sz=+h/2
et le faisceau inférieur aux atomes avec Sz=-h/2.

Fig. 5 : Machine de Sterne et Gerlach mesurant Sz

Considérons maintenant des expériences dans lesquelles nous mettons en série quelques
machines de Sterne et Gerlach :

Expérience 1 : Configuration de deux machines SG successives type 𝑧̂

Fig.6 : Configuration de deux machines SG successives type 𝑧̂

Dans cette première expérience de la configuration illustrée dans la figure 6 : la première boite,

dans laquelle nous bloquons le faisceau de sortie 𝑆𝑧 = − 2 et ne laissons que le faisceau 𝑆𝑧 =

+ , est de type 𝑧̂ . Puis, la deuxième boite SG est également une machine de type 𝑧̂ . Puisque
2

toutes les particules entrantes sont de type 𝑆𝑧 = + 2, la deuxième boite les laisse sortir par le

haut, et rien ne sort par le bas. Le résultat quantique tiré de cette expérience est que l’état + 2

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n’a pas de composante (ou amplitude de probabilité de présence) selon l’état − 2. Les états spin
ℎ ℎ
haut + 2 et spin bas − 2 sont donc orthogonaux :
⟨𝒛, −|𝒛, +⟩ = ⟨𝒛, +|𝒛, −⟩ = 𝟎
⟨𝒛, +|𝒛, +⟩ = ⟨𝒛, −|𝒛, −⟩ = 𝟏
Avec |𝑧, +⟩ et |𝑧, −⟩ sont successivement les états de spin électronique haut et bas, tel que :
𝒉
̂𝒛 |𝒛, +⟩ = + |𝒛, +⟩
𝑺
𝟐
𝒉
̂𝒛 |𝒛, −⟩ = − |𝒛, −⟩
𝑺
𝟐
Ces dernières équations aux valeurs propres informent que |𝑧, +⟩ et |𝑧, −⟩, deux états d’une
base orthogonale d’un espace vectoriel complexe bidimensionnel, sont des vecteurs propres de
𝒉 𝒉
l’opérateur ̂
𝑺𝒛 associés successivement aux valeurs propres + et − :
𝟐 𝟐
𝒉
̂ 𝒛 = (𝟏 𝟎 )
𝑺
𝟐 𝟎 −𝟏
Chaque vecteur de cet espace vectoriel représente un état possible du spin électronique. Notez
que nous ne discutons pas d'autres degrés de liberté de l'électron, tels que sa position, son
impulsion ou son énergie, mais simplement le spin.

Exercice : Dans un espace vectoriel à deux dimensions, un vecteur est explicitement représenté
sous la forme d’une colonne à deux composantes :
|𝒛, +⟩ = |𝟏⟩ = (𝟏)
𝟎
|𝒛, −⟩ = |𝟐⟩ = (𝟎)
𝟏
Vérifier la validité de l’expression matricielle de l’opérateur du spin électronique ̂
𝑺𝒛 .

Remarque 1 : Principe de décomposition spectrale


Le vecteur général dans l'espace à deux dimensions est une combinaison linéaire arbitraire des
états de base (ou des vecteurs de base) et prend ainsi la forme :
|ѱ𝑠 ⟩ = 𝒄𝟏 |𝒛, +⟩ + 𝒄𝟐 |𝒛, −⟩ avec 𝒄𝟏 𝒆𝒕 𝒄𝟐 ∈ ∁
En utilisant ces options, l'état du spin électronique prend la forme :
𝒄
|ѱ𝑠 ⟩ = 𝒄𝟏 |𝒛, +⟩ + 𝒄𝟐 |𝒛, −⟩ = 𝒄𝟏 (𝟏) + 𝒄𝟐 (𝟎) = (𝒄𝟏 )
𝟎 𝟏 𝟐

Remarque 2: Il n'y a rien de particulier à propos de l'axe z. Nous pouvons refaire la même
expérience de la configuration (a) qui mesure le spin le long de l'axe x et dans ce cas nous serons
conduits à l’expression de 𝑺̂𝒙 dans sa base propre {|𝒙, ±⟩}. Aussi, si nous avions utilisé l'axe
̂𝒚 dans sa base propre {|𝒚, ±⟩}.
y, nous aurions été conduits à l'opérateur 𝑺

̂
Expérience 2 : Configuration de deux machines SG successives types 𝒛̂ 𝒑𝒖𝒊𝒔 𝒙

̂
Fig.7 : Configuration de deux machines SG successives types 𝒛̂ 𝒑𝒖𝒊𝒔 𝒙

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Dans la deuxième expérience de la figure 7, le faisceau sortant de la première boite 𝑆𝑧 = + 2
entre dans une boite de type 𝑥̂. On trouve à la sortie de la deuxième boite deux faisceaux de
ℎ ℎ
types 𝑆𝑥 = + 2 et 𝑆𝑥 = − 2. Classiquement, un vecteur dont la direction est selon l'axe z n'a pas
de composante selon l'axe x, ce sont des directions orthogonales. Mais le résultat de l'expérience

indique que ce n'est pas vrai pour les spins quantiques. Environ la moitié des atomes 𝑆𝑧 = + 2
ℎ ℎ
sortent selon le faisceau 𝑆𝑥 = + 2 et l'autre moitié le faisceau 𝑆𝑥 = − 2 . La leçon quantique
tirée de ce résultat est q’un état |𝑧, ±⟩ avec une valeur définie de Sz a une amplitude le long de
l'état |𝑥, +⟩ ainsi qu'une amplitude le long de l'état |𝑥, −⟩. On cherche alors ces amplitudes.
Le spin représente le moment cinétique (bien que de type intrinsèque), il devrait comporter trois
composantes. Tout comme le moment cinétique orbital, ayant trois composantes 𝑳̂𝒙 , 𝑳̂𝒚 et 𝑳̂𝒛 ,
nous devons avoir un triplet d'opérateurs ̂ 𝑺𝒙 , ̂
𝑺𝒚 et ̂
𝑺𝒛 qui satisfont l'algèbre du moment
cinétique :
̂𝒊 , 𝑺
[𝑺 ̂𝒋 ] = 𝑖ℎ 𝜀𝑖𝑗𝑘 𝑺̂𝒌
Explicitement :
̂𝒙 , 𝑺
[𝑺 ̂𝒚 ] = 𝑖ℎ𝑺
̂𝒛
̂𝒛 , ̂
[𝑺 ̂𝒚
𝑺𝒙 ] = 𝑖ℎ𝑺
̂𝒚 , 𝑺
[𝑺 ̂𝒛 ] = 𝑖ℎ𝑺
̂𝒙
Ces relations informent que les trois composantes du moment cinétique du spin n’ont pas une
base propre commune. Mais, ça n’empêche pas de trouver l’expression de 𝑆̂𝑥 𝑒𝑡 𝑆̂𝑦 dans la base
propre de 𝑆̂𝑧 .

Exercice : 𝑆̂𝑥 𝑒𝑡 𝑆̂𝑦 Sont des grandeurs physiques. Ils doivent être hermétiques. Ils sont
solutions des relations de commutations précédentes.
On suppose que leurs expressions dans la base orthogonale {|𝒛, ±⟩} sont:
ℎ 0 1 ℎ 0 −𝑖
𝑆̂𝑥 = 2 ( ) et 𝑆̂𝑦 = 2 ( )
1 0 𝑖 0
1) Vérifier la validité des deux expressions
2) Est-ce que cette solution est unique.
3) Trouver les vecteurs propres des deux opérateurs dans la base {|𝒛, ±⟩}

Remarque : les expressions proposées de 𝑆̂𝑥 𝑒𝑡 𝑆̂𝑦 dans l’exercice précédente sont utilisées par
tous les physiciens. Cette solution permet de définir les matrices de Pauli σi avec i=1,2 et 3, tel
que :
𝒉
̂𝒊 = 𝝈𝒊
𝑺
𝟐
Nous avons alors les matrices de Pauli :
0 1 0 −𝑖 𝟏 𝟎
𝝈𝟏 = ( ) ; 𝝈𝟐 = ( ) 𝑒𝑡 𝝈𝟑 = ( )
1 0 𝑖 0 𝟎 −𝟏

Expérience 3 :

Dans la troisième et la dernière configuration de la figure 8, le faisceau 𝑆𝑧 = + 2 de la première

machine pénètre dans la machine de type 𝑥̂. Puis, la sortie 𝑆𝑥 = + 2 est bloquée, de sorte que

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nous ne laissons que la sortie 𝑆𝑥 = − 2. Enfin, ce dernière faisceau est introduit dans une
machine de type 𝑧̂ . On pourrait supposer que le faisceau entrant dans la troisième machine a à
ℎ ℎ
la fois 𝑆𝑥 = − 2 et 𝑆𝑧 = + 2, car il est composé d'atomes d'argent ayant traversé les deux
machines 𝑥̂ 𝑒𝑡 𝑧̂ . Si c'était le cas, la troisième machine laisserait tous les atomes sortir selon

𝑆𝑧 = + 2.

̂ 𝒑𝒖𝒊𝒔 𝒛̂
Fig.8 : Configuration de trois machines SG successives types 𝒛̂, 𝒙

Nous trouvons que la moitié des particules sortantes de la troisième machine est selon 𝑆𝑧 = + 2

et l'autre moitié avec 𝑆𝑧 = − 2. La mesure selon 𝑥̂ fait perdre l’information sur l’état de système.

4) Magnétisme global :
a) Généralisation des expressions du moment magnétique
A partir des expressions du moment magnétique orbitale :
𝜇𝑙 = −𝜇𝐵 𝐿
⃗⃗⃗ ⃗
Et du moment magnétique du spin :
𝜇𝑠 = −𝑔𝑠 𝜇𝐵 𝑆
⃗⃗⃗
On définit le moment magnétique globale
𝜇𝑗 = ⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ 𝜇𝑙 + ⃗⃗⃗𝜇𝑠 = −𝑔𝜇𝐵 𝐽
Avec :
𝐽: le moment cinétique totale
g: le facteur de LANDE :
g=1 pour 𝐽 = 𝐿⃗
g=gs pour 𝐽 = 𝑆
b) Expression du facteur de LANDE :
En utilisant les expressions précédentes, on démontre simplement que :
3 𝑙(𝑙 + 1) − 𝑠(𝑠 + 1)
𝑔= −
2 2𝑗(𝑗 + 1)

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