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Etats Stationnaires : Modèle de la particule libre dans une boite

Nous allons utiliser l’équation de Schrödinger stationnaire (indépendante du temps) pour


trouver les états stationnaires d’une particule libre de masse m confinée dans une boite de
potentiel. Ce genre de puits de potentiel peut décrire le comportement des électrons de matière
permettant d’accéder aux propriétés physico-chimiques de bon nombre de systèmes physiques
comme les gaz parfaits et les matériaux..etc.

1-Boite de potentiel unidimensionnel

Considérons une particule de masse m confinée dans une boite, soumise à un potentiel dont la
infini dans les régions -]−∞, 0 [ , ]𝐿, +∞ [ et nul dans [0, L], représenté sur la figure 1.

𝑉(𝑥) = 0 𝑝𝑜𝑢𝑟 0 < 𝑥 < 𝐿


{
𝑉= ∞ 𝑎𝑖𝑙𝑙𝑒𝑢𝑟𝑠

V(x)

0 L x

Figure 1 Forme du potentiel d’une boite unidimensionnelle

La particule à l’intérieure du puits de potentiel ne pourra jamais sortir parce que le potentiel
est infini, c'est-à-dire qu’il est infiniment profond. Ceci veut dire que la probabilité de trouver
la particule en dehors de l’intervalle ]0 L[ est nulle. On peut ainsi définir les conditions aux
limites sur la fonction d’onde 𝜓(𝑥 ) :

𝜓(0) = 0 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑥 ≤ 0
{
𝜓(𝐿) = 0 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑥 ≥ 0

Donc, pour trouver les états stationnaires ( fonctions d’onde), on doit résoudre l’équation de
Schrödinger qu’à l’intérieur du puits potentiel

ђ2 ∂2
(− 2𝑚 (∂x2 ) + 𝑉 (𝑥 )) 𝜓(𝑥 ) = 𝐸𝜓 (𝑥) (1)

En remplaçant le potentiel, nous pouvons écrire

ђ2 ∂2 𝜓(𝑥)
− 2𝑚 ( ∂x2
) = 𝐸𝜓(𝑥 ) (2)

1
L’équation de Schrödinger (2), qui décrit le mouvement d’une particule libre le long de la
direction x, entre deux murs de potentiel situés en x=0 et x= L, représente une équation
différentielle de second ordre dont l’équation caractéristique

ђ2
− 2𝑚 𝛼 2 = 𝐸 ==⇒ 𝛼 2 = −𝑘 2 (3)

2𝑚
D’où 𝛼1 = 𝑖𝑘 𝑒𝑡 𝛼2 = −𝑖𝑘 avec 𝐸 = 𝑘2
ђ2

Donc la solution générale de l’équation (2) est donnée par :

𝜓(𝑥 ) = 𝐴𝑒 𝑖𝑘𝑥 + 𝐵𝑒 −𝑖𝑘𝑥 (4)

A et B sont des constantes qui peuvent être calculées en utilisant les conditions aux limites
𝜓(0) = 0, 𝜓(𝐿) = 0 et la condition de normalisation. A l’aide de la formule d’Euler

𝑒 𝑖𝑘𝑥 = cos(𝑘𝑥) + 𝑖 sin(𝑘𝑥), on écrit

𝐴+ 𝐵 =0 𝐵 = −𝐴
{ ==⇒ { (5)
𝑖𝑘𝐿
𝐴𝑒 + 𝐵𝑒 −𝑖𝑘𝐿
=0 2𝑖𝐴𝑠𝑖𝑛(𝑘𝐿) = 𝐶𝑠𝑖𝑛(𝑘𝐿) = 0

On a 𝐵 = −𝐴 , donc la fonction d’onde a la forme suivante :

𝜓(𝑥 ) = 2𝑖𝐴𝑠𝑖𝑛(𝑘𝑥) = 𝐶𝑠𝑖𝑛(𝑘𝑥) (6)

A partir de l’équation (6), on peut calculer l’énergie E

𝐶≠0
𝐶𝑠𝑖𝑛(𝑖𝑘𝐿) = 0 ==⇒ { (7)
𝑠𝑖𝑛(𝑘𝐿) = 0

D’où

n2 𝜋 2 ђ 2
𝑘𝐿 = 𝑛𝜋 ==⇒ 𝐸= (8)
2𝑚𝐿2

𝑛 : est un nombre entier, appelé nombre quantique, qui prend les valeurs 𝑛 = 1, 2, 3, …

Remarque : On constate que l’énergie est fonction du nombre entier n, on dit alors que
l’énergie est quantifiée. Elle ne peut prendre que certaines valeurs discrètes. Cette
quantification est liée aux conditions aux limites, appelée aussi conditions aux bords. C’est un
principe général de la mécanique quantique.

Donc, on écrit
n2 𝜋 2 ђ 2
𝐸 = 𝐸𝑛 = (9)
2𝑚𝐿2

𝐿
Quant aux fonctions d’onde, à l’aide de la condition de normalisation∫0 𝜓(𝑥 )𝜓 ∗ (𝑥) 𝑑𝑥 = 1,
2
on peut montrer facilement que 𝐶 = √𝐿 .

2
Les états propre 𝜓(𝑥 ) sont écrites dorénavant 𝜓𝑛 (𝑥 ) car l’énergie est fonction du nombre
quantique n , c'est-à-dire quantifiée

2 𝑛𝜋 n2 𝜋 2 ђ 2
𝜓𝑛 (𝑥 ) = √𝐿 𝑠𝑖𝑛 ( 𝑥) 𝐸𝑛 = 𝑛 ∈ 𝑁∗ (9)
𝐿 2𝑚𝐿2

Remarques

1- La valeur 𝑛 = 0 est à exclure parce qu’elle conduit à 𝜓𝑛 (𝑥 ) = 0 et par conséquent la


+∞
probabilité de présence, ∫−∞ 𝜓𝑛 (𝑥 )𝜓𝑛∗ (𝑥) 𝑑𝑥 , de trouver la particule à l’intérieur et à
l’extérieur de la boite est nulle.

2- L’état d’énergie le plus bas, i.e. l’état fondamental, est obtenu pour la valeur n=1 dont la
fonction d’onde et l’énergie :

2 𝜋 𝜋 2 ђ2
𝜓1 (𝑥 ) = √𝐿 𝑠𝑖𝑛 ( 𝑥) 𝐸1 =
𝐿 2𝑚𝐿2

3- Le premier état excité ainsi que son énergie sont donnés en remplaçant n par 2 dans (9)

2 2𝜋 2𝜋2 ђ2
𝜓2 (𝑥 ) = √ 𝑠𝑖𝑛 ( 𝑥) 𝐸2 = = 4𝐸1 =
𝐿 𝐿 𝑚𝐿2

4-Dans ce cas, boite unidimensionnel, les niveaux d’énergie ne sont pas dégénérés c'est-à-dire
pour chaque niveau, il correspond une seule fonction d’onde (un seul état).

9𝜋2 ђ2
𝐸3 = 2𝑚𝐿2
= 9𝐸1 ----------- |3〉

2𝜋2 ђ2
𝐸2 = 𝑚𝐿2
= 4𝐸1 ----------- |2〉

𝜋 2 ђ2
𝐸1 =
2𝑚𝐿2
---------- |1〉

Figure. 2 Niveau d’énergie dans une boite unidimensionnelle. Les états sont notés en utilisant
la notation de Dirac par |𝑛〉

4- On peut montrer facilement que ces états sont orthogonaux ⟨𝑛|𝑚⟩ = 0

3
2 𝑛𝜋
5- Les fonctions d’onde, 𝜓𝑛 (𝑥 ) = √𝐿 𝑠𝑖𝑛 ( 𝑥), et les densités de probabilité,
𝐿
2 𝑛𝜋
𝜓𝑛 (𝑥 )𝜓𝑛∗ (𝑥) = |𝜓𝑛 (𝑥 )|2 = 𝐿 𝑠𝑖𝑛2 ( 𝑥), sont représentées sur la figure 3.
𝐿

𝑛=

|𝜓𝑛 (𝑥)|2
𝜓𝑛 (𝑥 )

𝑛=

𝑛=

𝑛=

Figure 3 Allures des fonctions d’onde et des densités de probabilité

L’allure des fonctions d’onde et des densités de probabilité présente des points pour lesquels
les deux fonctions sont nulles. Ces points s’appellent points nodaux (point nodal). En ces
points la particule ne peut pas exister. Plus le nombre quantique n est grand, plus le nombre de
nœuds est important. On note aussi que la fonction d’onde de l’état fondamental n’a pas de
point nodal.

2-Boite de potentiel cubique

Nous allons résoudre l’équation de Schrödinger stationnaire (indépendante du temps) pour


trouver les états stationnaires d’une particule libre de masse m confinée dans une boite de coté
L, voir la figure 4.

4
z
L

y
L

L
x
Figure.4 Boite cubique

Dans cette boite la particule est soumise à un potentiel constant et infini sur les parois de la
boite. Donc, le potentiel a la forme suivante :

𝑉(𝑥, 𝑦, 𝑧) = 0 𝑝𝑜𝑢𝑟 0 < 𝑥, 𝑦, 𝑧 < 𝐿


{
𝑉= ∞ 𝑎𝑖𝑙𝑙𝑒𝑢𝑟𝑠
Cette forme de potentiel indique que sur les parois de la boite ont un potentiel est infini. Ceci
dit que la particule ne peut pas sortir de la boite et par conséquent la fonction d’onde
𝜓(𝑥, 𝑦, 𝑧) est nulle pour x, y, z = 0, L et à l’extérieur de la boite, soit :

𝜓(0, 𝑦, 𝑧) = 𝜓(𝑥, 0, 𝑧) = 𝜓(𝑥, 𝑦, 0) = 0


{ 𝜓(𝐿, 𝑦, 𝑧) = 𝜓(𝑥, 𝐿, 𝑧) = 𝜓(𝑥, 𝑦, 𝐿) = 0 (10)
𝜓(𝑥, 𝑦, 𝑧) = 0 à 𝑙′𝑒𝑥𝑡𝑒𝑟𝑖𝑒𝑢𝑟

Pour déterminer les états stationnaires ainsi que leurs énergies correspondantes, on doit
résoudre l’équation de Schrödinger indépendante du temps

ђ2 ∂2 ∂2 ∂2
(− 2𝑚 (∂x2 + + ∂z2 ) + 𝑉 (𝑥, 𝑦, 𝑧)) 𝜓(𝑥, 𝑦, 𝑧) = 𝐸𝜓(𝑥, 𝑦, 𝑧) (11)
∂y2

Comme le potentiel est constant (ne dépend pas de x, y et z), le hamiltonien total du système
peut être décomposé en une somme de trois observables :

̂=𝐻
𝐻 ̂𝑥 + 𝐻
̂𝑦 + 𝐻
̂𝑧 (12)
2 2
̂𝑥 = (− ђ ) ∂ 2
𝐻 (13)
2𝑚 ∂x

5
2 2
̂𝑦 = (− ђ ) ∂ 2
𝐻 (14)
2𝑚 ∂y

ђ2 ∂2
̂𝑧 = (−
𝐻 ) (15)
2𝑚 ∂z2

Comme les variables x, y et z sont indépendantes, c'est-à-dire le mouvement décrit par ces
variables est indépendant, ce qui permet d’écrire la fonction d’onde totale comme étant le
produit de trois fonctions d’onde.

𝜓(𝑥, 𝑦, 𝑧) = 𝜓(𝑥 )𝜓(𝑦)𝜓(𝑧) (16)

Substituant (16) dans (11)

ђ2 ∂2 𝜓(𝑥) ∂2 𝜓(𝑦) ∂2 𝜓(𝑧)


− 2𝑚 (𝜓(𝑦)𝜓(𝑧) + 𝜓(𝑥 )𝜓(𝑧) + 𝜓(𝑥)𝜓(𝑦) ) (17)
∂x2 ∂y2 ∂z2

= 𝐸𝜓(𝑥 )𝜓(𝑦)𝜓(𝑧)

En divisant les deux membres de l’équation (17) par 𝜓(𝑥 )𝜓(𝑦)𝜓(𝑧)

ђ2 ∂2𝜓(𝑥) ∂2 𝜓(𝑦) ∂2𝜓(𝑧)


− 2𝑚 (𝜓(𝑥) ∂x2 + + 𝜓(𝑧) ∂z2 ) = 𝐸 (18)
𝜓(𝑦) ∂y2

L’équation (18) est une somme, de trois termes, égale à une constante E. Pour que la somme
soit vérifiée, il faut que chaque terme soit égal à une constante. Nous écrivons donc :

ђ2 ∂2𝜓(𝑥) ђ2 ∂2 𝜓(𝑥)
− 2𝑚 (𝜓(𝑥) ∂x2 ) = 𝐸𝑥 ==⇒ − 2𝑚 ( ) = 𝐸𝑥 𝜓(𝑥 ) (19)
∂x2

ђ2 ∂2 𝜓(𝑦) ђ2 ∂2 𝜓(𝑦)
− 2𝑚 (𝜓(𝑦) ∂y2 ) = 𝐸𝑦 ==⇒ − 2𝑚 ( ) = 𝐸𝑦 𝜓(𝑦) (20)
∂y2

ђ2 ∂2 𝜓(𝑧) ђ2 ∂2 𝜓(𝑧)
− 2𝑚 (𝜓(𝑧) ∂z2 ) = 𝐸𝑧 ==⇒ − 2𝑚 ( ) = 𝐸𝑧 𝜓(𝑧) (21)
∂z2

𝐸 = 𝐸𝑥 + 𝐸𝑦 + 𝐸𝑧 (22)

Le système de la particule dans une boite à trois dimensions est ainsi ramené à trois systèmes
différents à une dimension. Les équations (19-21) sont identiques, inutile de les résoudre
toutes, il serait commode d’en résoudre une et d’en déduire les solutions des autres équations.
L’équation de Schrödinger (19), qui décrit le mouvement d’une particule libre le long de la
direction x, entre deux murs de potentiel situés en x=0 et x= L, similaire à l’équation que nous
avons qui a déjà été traitée dans la section précédente dont on utilisera directement les
résultats.

2 𝑛𝑥 𝜋 n2x 𝜋2 ђ2
𝜓𝑛𝑥 (𝑥 ) = √𝐿 𝑠𝑖𝑛( x) 𝐸𝑛𝑥 = 𝑛𝑥 ∈ 𝑁 ∗ (21)
𝐿 2𝑚𝐿2

2 𝑛𝑦 𝜋 n2y 𝜋2 ђ2
𝜓𝑛𝑦 (𝑥 ) = √𝐿 𝑠𝑖𝑛 ( 𝑦) 𝐸𝑛𝑦 = 𝑛𝑦 ∈ 𝑁 ∗ (22)
𝐿 2𝑚𝐿2

6
2 𝑛𝑧 𝜋 n2z 𝜋2 ђ2
𝜓𝑛𝑧 (𝑥 ) = √𝐿 𝑠𝑖𝑛 ( 𝑧) 𝐸𝑛𝑧 = 𝑛𝑧 ∈ 𝑁 ∗ (23)
𝐿 2𝑚𝐿2

Les fonctions d’onde (états stationnaires) d’une particule confinée dans une boite
tridimensionnelle, solution de l’équation de Schrödinger (11 ou 17) sont données par :

8 𝑛𝑥 𝜋 𝑛 𝜋 𝑛 𝜋
𝜓𝑛𝑥 𝑛𝑦 𝑛𝑧 (𝑥, 𝑦, 𝑧) = 𝜓𝑛𝑥 (𝑥)𝜓𝑛𝑦 (𝑦)𝜓𝑛𝑧 (𝑧) = √𝐿3 𝑠𝑖𝑛( 𝐿
x)𝑠𝑖𝑛( 𝑦𝐿 y)𝑠𝑖𝑛( 𝐿𝑧 z) (24)

Les énergies associées à ces fonctions d’onde sont :

𝜋 2 ђ2
𝐸𝑛𝑥 𝑛𝑦 𝑛𝑧 = (n2x + n2y + n2z ) (25)
2𝑚𝐿2

Remarques

1- On constate que l’énergie est fonction de trois nombres quantiques 𝑛𝑥 , 𝑛𝑦 𝑒𝑡 𝑛𝑧 , donc on a


besoin de ces trois nombres pour décrire l’état de la particule, cet état est donné en notation de
Dirac par |𝑛𝑥 𝑛𝑦 𝑛𝑧 〉.

2- L’état fondamental correspond aux nombres quantiques 𝑛𝑥 = 𝑛𝑦 = 𝑛𝑧 = 1 ; en notation de


Dirac cet état est donné |1 1 1〉. Le passage en représentation position se fait par la relation :

8 𝜋 𝜋 𝜋
⟨𝑟| 111⟩ = 𝜓111 (𝑥, 𝑦, 𝑧) = √ 3 𝑠𝑖𝑛( x)𝑠𝑖𝑛( y)𝑠𝑖𝑛( z)
𝐿 𝐿 𝐿 𝐿

3𝜋 2 ђ2 3𝜋 2 ђ2
L’énergie de cet état est donnée : 𝐸111 = = 3𝐸0 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝐸0 =
2𝑚𝐿2 2𝑚𝐿2

6𝜋 2 ђ2
3-Le premier niveau excité : 𝐸112 = 𝐸121 = 𝐸112 = = 6𝐸0 est triplement
2𝑚𝐿2
dégénérés, c'est-à-dire pour ce niveau il correspond trois états à savoir :
|1 1 2〉, |1 2 1〉 𝑒𝑡 |2 1 1〉

9𝜋2 ђ2
Deuxième niveau excité : 𝐸221 = 2𝑚𝐿2
= 9𝐸0 -- -- -- |1 2 2〉, |2 1 2〉, |2 2 1〉

6𝜋2 ђ2
Premier niveau excité: 𝐸211 = 2𝑚𝐿2
= 6𝐸0 -- -- -- |1 1 2〉, |1 2 1〉, |2 1 1〉

𝜋 2 ђ2
Niveau fondamental : 𝐸111 = 3
2𝑚𝐿2
=3𝐸0 -- |1 1 1〉

A noter, pour un niveau 𝐸𝑛𝑥 𝑛𝑦 𝑛𝑧 donné avec 𝑛𝑥 ≠ 𝑛𝑦 ≠ 𝑛𝑧 , il est six fois dégénéré.
Les états sont obtenus en faisant des permutations des nombres 𝑛𝑥 , 𝑛𝑦 , 𝑛𝑧 . Ce qui donne les
états suivant:

|𝑛𝑥 𝑛𝑦 𝑛𝑧 〉, |𝑛𝑥 𝑛𝑧 𝑛𝑦 〉, |𝑛𝑦 𝑛𝑥 𝑛𝑧 〉, |𝑛𝑧 𝑛𝑥 𝑛𝑦 〉, |𝑛𝑧 𝑛𝑦 𝑛𝑥 〉 𝑒𝑡 |𝑛𝑦 𝑛𝑧 𝑛𝑥 〉

7
Exercice : Montrer dans le cas d’une boite de potentiel bidimensionnelle carrée, où le
potentiel est nul pour 0 ≤ 𝑥, 𝑦 ≤ 𝐿 et infini ailleurs, les fonctions d’onde ont les formes
2 𝑛 𝜋 𝑛 𝜋
suivantes : 𝜓𝑛𝑥 𝑛𝑦 (𝑥, 𝑦) = 𝜓𝑛𝑥 (𝑥)𝜓𝑛𝑦 (𝑦) = 𝐿 𝑠𝑖𝑛( 𝐿𝑥 x)𝑠𝑖𝑛( 𝑦𝐿 y)

𝜋 2 ђ2
Avec les énergies 𝐸𝑛𝑥 𝑛𝑦 = (n2x + n2y ).
2𝑚𝐿2

3- Puits (Boite) de potentiel fini : Effet Tunnel

Considérons une particule (électron) qui vient de l’infini, au point x=0 voit un potentiel de
hauteur V0 et de largeur L dont la forme analytique est :

0 𝑥<0 ( 𝐼)
𝐿
𝑉 (𝑥 ) = {−𝑉0 < 0 ≤𝑥 ≤2 (𝐼𝐼 )
0 𝐿<𝑥 (𝐼𝐼𝐼)

Ce puits est défini sur trois régions de l’espace en fonction de la variable x le long de la
direction (ox). Mais il ne présente pas, comme dans les cas des sections traitées plus haut, des
régions interdites à la particule où le potentiel est infini. Un électron d’énergie E supérieure à
V0 peut traverser les trois régions sans qu’il soit piégé dans une région. La forme du puits de
potentiel est représentée sur la figure 5.

V(x)

-V0

III
I
II

L
0 x

Figure 5 Puits carré fini

En procédant de la même manière que dans les sections précédente, mais cette fois-ci le
potentiel est défini sur trois régions, donc l’équation de Schrödinger stationnaire sera définie
sur les trois régions. Notons que l’énergie de la particule est 0 < 𝐸 ≤ V0
ђ2 ∂2
− 2𝑚 ∂x2 𝜓𝐼 (𝑥 ) = 𝐸𝜓𝐼 (𝑥) 𝑥<0 ( 𝐼)
ђ2 ∂ 2 𝐿
(− 2𝑚 ∂x2 − 𝑉0 ) 𝜓𝐼𝐼 (𝑥 ) = 𝐸𝜓𝐼𝐼 (𝑥) 0≤𝑥≤2 (𝐼𝐼 ) (25)
ђ2 ∂2
{ − 2𝑚 ∂x2 𝜓𝐼𝐼𝐼 (𝑥 ) = 𝐸𝜓𝐼𝐼𝐼 (𝑥 ) 𝐿<𝑥 (𝐼𝐼𝐼)

8
On peut écrire les équations données par (25) sous une la forme suivante :
2𝑚𝐸
𝜓𝐼′′ (𝑥 ) + 𝜓𝐼 (𝑥 ) = 0 𝑥<0 ( 𝐼)
ђ2
′′ ( ) 2𝑚(𝑉0 −𝐸)
𝜓𝐼𝐼 𝑥 − 𝜓𝐼𝐼 (𝑥 ) = 0 0≤𝑥≤𝐿 (𝐼𝐼 ) (26)
ђ2
′′ 2𝑚𝐸
{ 𝜓𝐼𝐼𝐼 (𝑥 ) + ђ2
𝜓𝐼𝐼𝐼 (𝑥 ) = 0 𝐿<𝑥 (𝐼𝐼𝐼)

∂2 𝜓(𝑥) 2
Avec 𝜓 ′′ (𝑥 ) = et 0 < 𝐸 ≤ ђ .
∂x2

En écrivant les équations caractéristiques pour chaque équation, nous trouvons que les
solutions générales de ces trois équations, définies par (26), ont les formes suivantes :

𝜓𝐼 (𝑥 ) = 𝐴1𝑒 𝑖𝑘𝑥 + 𝐵1 𝑒 −𝑖𝑘𝑥 𝑥<0 ( 𝐼)


{𝜓𝐼𝐼 (𝑥 ) = 𝐴2 𝑒 𝐾𝑥 + 𝐵2 𝑒 −𝐾𝑥 0≤𝑥≤𝐿 (𝐼𝐼 ) (26)
𝜓𝐼𝐼𝐼 (𝑥 ) = 𝐴3 𝑒 𝑖𝑘𝑥 + 𝐵3 𝑒 −𝑖𝑘𝑥 𝐿<𝑥 (𝐼𝐼𝐼)
2𝑚𝐸 2𝑚(𝑉0−𝐸)
Avec 𝑘 = √ 2 et 𝐾 = √
ђ ђ2

Le sens physique des termes présent dans la solution peut être interpréter pour x<0 et L< x, la
fonction d’onde est une combinaison d’une onde plane venant de gauche à droite et d’une
onde plane venant de droite à gauche.

*𝐴1 𝑒 𝑖𝑘𝑥 correspond à l’onde plane associe à la particule incidente venant de la gauche (-∞)

*𝐵1 𝑒 −𝑖𝑘𝑥 représente l’onde plane associe à la particule réfléchie par le mur de potentiel.

*𝐴3 𝑒 𝑖𝑘𝑥 c’est une onde plane associée à la particule transmise (qui a traversée le mur en
x=L) allant vers l’infini.

*𝐵3 𝑒 −𝑖𝑘𝑥 c’est onde plane qui vient de la droite vers la gauche.

Pour calculer les constantes présentes dans la solution, on utilise les conditions suivantes :

1- continuité de la fonction d’onde aux bords du puits de potentiel, c'est-à-dire en x=0 et x=L

2- continuité de la dérivée de la fonction d’onde.

La constante B3=0 parce que la fonction d’onde qui vient de la droite vers la gauche n’existe
pas dans notre système car il n’y a pas de barrière à l’infini (+∞) pour que la particule soit
réfléchie.

Aux bords du puits de potentiel x=0 et x=L, la condition de continuité de la fonction d’onde et
sa dérivée fait ressortir le système d’équations suivant :

9
𝐴1 + 𝐵1 = 𝐴2 + 𝐵2 (𝐼)
𝑖𝑘(𝐴1 − 𝐵1 ) = 𝐾(𝐴2 − 𝐵2 ) (𝐼𝐼)
(27)
𝐴2 𝑒 𝐾𝐿 + 𝐵2 𝑒 −𝐾𝐿 = 𝐴3 𝑒 𝑖𝑘𝐿 (𝐼𝐼𝐼)
𝐾𝐿 −𝐾𝐿
{𝐾(𝐴2 𝑒 − 𝐵2 𝑒 ) = 𝑖𝑘𝐴3 𝑒 𝑖𝑘𝐿 (𝐼𝑉)

On a un système de quatre équations avec cinq inconnus. On peut donc exprimer ces inconnus
en fonction de l’amplitude 𝐴1 .

On trouve

2𝑖𝑘𝐴1 = (𝑖𝑘 + 𝐾 )𝐴2 + (𝑖𝑘 − 𝐾 )𝐵2 (𝐼 )


2𝑖𝑘𝐵1 = (𝑖𝑘 − 𝐾 )𝐴2 + (𝑖𝑘 + 𝐾 )𝐵2 (𝐼𝐼)
(28)
2𝐾𝐴2 𝑒 𝐾𝐿 = (𝑖𝑘 + 𝐾) 𝐴3 𝑒 𝑖𝑘𝐿 (𝐼𝐼𝐼)
−𝐾𝐿
{ 2𝐾 𝐵2 𝑒 = −(𝑖𝑘 − 𝐾)𝐴3 𝑒 𝑖𝑘𝐿 (𝐼𝑉)

Nous allons maintenant définir un courant de probabilité pour chaque région associé au
faisceau de particules, plus particulièrement dans les régions (I) et (III). Les particules ont un
seul degré de liberté x, donc le courant est donné par :
𝑖ђ 𝑑 𝑑
𝑗(𝑥 ) = − 2𝑚 (𝜓 ∗ (𝑥 ) 𝑑𝑥 𝜓(𝑥 ) − 𝜓(𝑥 ) 𝑑𝑥 𝜓 ∗ (𝑥 )) (29)

Dans la région (I)


ђ𝑘
𝑗𝐼 (𝑥 ) = ( |𝐴1 |2 − |𝐵1 |2 ) = 𝜙𝑖 (𝑥 ) − 𝜙𝑅 (𝑥 ) (30)
𝑚

Dans la région (II)


𝑖ђ𝐾
𝑗𝐼𝐼 (𝑥 ) = − (𝐴2 𝐴∗3 + 𝐴3 𝐴∗2 ) (31)
𝑚

Dans la région (III)


ђ𝑘
𝑗𝐼𝐼𝐼 (𝑥 ) = |𝐴3 |2 = 𝜙𝑡 (𝑥 ) (32)
𝑚

Nous pouvons aussi définir le courant de probabilité en utilisant la notion du flux.

Le flux incident :
ђ𝑘
𝜙𝑖 (𝑥 ) = |𝐴1 |2 (33)
𝑚

Le flux réfléchi :
ђ𝑘
𝜙𝑅 (𝑥 ) = |𝐵1 |2 (34)
𝑚

Le flux transmis :
ђ𝑘
𝜙 𝑇 (𝑥 ) = |𝐴 3 |2 (35)
𝑚

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Nous cherchons maintenant la proportion de particules, venant de droite (région (I)), qui ont
pu passer à travers la barrière de potentiel pour se retrouver dans la région (III). Pour ce faire,
nous calculons le coefficient de transmission qui est défini comme étant le rapport du flux
transmis à celui du flux incident.

𝜙𝑇 |𝐴3 |2
𝑇= =| (36)
𝜙𝑖 𝐴1 |2

En utilisant le système d’équation défini dans l’équation (28), nous retrouvons,


𝐴3 4𝑖𝑘𝐾
= −𝐾𝐿 𝐾𝐿 𝑒−𝑖𝑘𝐿 (37)
𝐴1 (𝑖𝑘+𝐾)2 𝑒 − (𝑖𝑘−𝐾)2 𝑒

Cette équation peut être simplifiée en les parties réelle et imaginaire dans le dénominateur

(𝑖𝑘 + 𝐾 )2 𝑒 −𝐾𝐿 − (𝑖𝑘 − 𝐾 )2 𝑒 𝐾𝐿 = 2(𝑘 2 + 𝐾 2 )𝑠ℎ(𝐾𝐿) + 4𝑖𝑘𝐾𝑐ℎ(𝐾𝐿)


𝐾
Posons 𝛼 = le coefficient de transmission devient :
𝑘

4𝛼2
𝑇= (38)
(1−𝛼2 )2 𝑠ℎ2 (𝐾𝐿)+ 4𝛼2 𝑐ℎ2 (𝐾𝐿)

Comme 𝑐ℎ2 (𝐾𝐿) = 𝑠ℎ2 (𝐾𝐿) + 1

4𝛼2
𝑇= (39)
(1+𝛼2 )2 𝑠ℎ2 (𝐾𝐿)+ 4𝛼2

En remplaçant k et K par leurs valeurs,


𝑉0 −𝐸 𝑉0
𝛼2 = =========> 1 + 𝛼2 =
𝐸 𝐸

Le coefficient T devient :
1
𝑇(𝐸) = 1𝑉 1 (40)
1+4 𝐸0 𝐸 𝑠ℎ2 (𝐾𝐿)
1 −
𝑉0

Discussion

1-Du point de vue classique, une particule d’énergie E<V0 peut se déplacer librement dans
région gauche. Une fois arrivée sur le puits de potentiel, elle est réfléchie. Elle ne peut pas
passer aux régions (II) et (III). Donc la mécanique classique ne prévoit pas le passage de
particules à travers une barrière potentiel dont la hauteur est supérieure à l’énergie de
particule.

2-Du point de vue quantique, le coefficient de transmission, donné par l’équation (40), n’est
pas nul en région (III). Les particules ont pu franchir la barrière de potentiel pour arriver en
région (III). Elles sont donc passé de la région (I) à la région (III) malgré que leurs énergies
sont inférieures à la barrière V0. C’est l’effet tunnel, phénomène purement quantique.

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Si la barrière est assez large, on a
𝑒 𝐾𝐿
𝐾𝐿 ≫ 1 ========> 𝑠ℎ(𝐾𝐿) ≅ 2

L’expression du coefficient de transmission devient :


1 1 𝐸 𝐸
𝑇 (𝐸 ) ≈ 1 𝑉0 1 ≈ (1 − ) 𝑒 −2𝐾𝐿 (40)
1+ 𝑒 2𝐾𝐿 16 𝑉0 𝑉0
16 𝐸 1 − 𝐸
𝑉0

2𝑚(𝑉0 −𝐸)
Avec 𝐾 = √ 2
ђ

On voit, plus la largeur de barrière 𝐿 est importante, plus la probabilité de passer à travers la
barrière est petite. On note aussi que le coefficient de transmission a une forme exponentielle
décroissante fonction de √2𝑚 . Donc l’effet tunnel dépend de la largeur de la barrière et de
la taille de particule (la masse).

Si, de surcroit, la barrière 𝑉0 est grande par rapport à l’énergie de la particule E :


𝑉0 𝐸
≫1 ======> 1 − ≅1
𝐸 𝑉0

D’où
1 𝐸
𝑇 (𝐸 ) ≈ 𝑒 −2𝐾𝐿 (41)
16 𝑉0

La hauteur de la barrière joue un rôle important sur l’effet tunnel, plus la barrière est grande,
plus probabilité de passer la barrière est faible, mais pas nulle.

Remarque : Une application de l’effet tunnel est le microscope à effet tunnel (STM). Il est
utilisé pour étudier les surfaces des matériaux. Il permet d’avoir la structure des surfaces à
l’échelle atomique.

Le microscope à effet tunnel (STM) a valu à ses auteurs G. Binnig et H. Rohrer, le prix Nobel
en 1986.

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