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Terminale générale
Année 2020-2021
"Good mathematics is not about how many answers you know... It’s how you behave when you don’t know." - Auteur
inconnu -
2 Intégration et primitives 3
1
³ → − → −´
Dans tout le chapitre, le plan est muni d’un repère orthogonal O, ı , .
−→ → − −→ → − −−→ →
− → −
En posant OI = ı , O J = et OK = ı + , l’aire du rectangle OI K J définit l’unité d’aire.
Définition 1 :
Soit f une³ fonction´ continue et positive sur un intervalle [a ; b] et C sa courbe représentative dans
→− →−
le repère O, ı , .
Zb
L’intégrale de a à b de f , notée f (x) dx, est égale à l’aire, exprimée en unités d’aire, du domaine
a
D délimité par C , l’axe des abscisses et les droites d’équations x = a et x = b.
On parle aussi d’aire sous la courbe C sur [a ; b].
Remarques :
Zb
— f (x) dx se lit aussi "somme de a à b de f (x) dx.
a
— x est une variable muette, elle n’intervient pas dans le résultat :
Zb Zb Zb
f (x) dx = f (t ) dt = f (u) du.
a a Z a
a
— Pour tout réel a, f (x) dx = 0
a
Afin d’approcher l’aire sous la courbe d’une fonction continue, positive et monotone sur un intervalle
b−a
[a ; b], on peut partager l’intervalle [a ; b] en n intervalles de même amplitude h = . On parle de sub-
n
division de l’intervalle.
Sur chaque sous-intervalle [xk ; xk+1 ], l’aire sous
µ la courbe¶peut être approchée par l’aire du rectangle de
b−a b−a b−a
hauteur f (xk ), soit par Ak = f (xk ) = f a +k × .
n n n
0.8
0.6
0.4
0.2
−0.8 −0.6 −0.4 −0.2 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2 1.4 1.6
−0.2
−0.8
def rectangles(a, b, n) :
x=a
h = (b − a)/n
somme = 0
for k in range(n) :
somme = somme + h ∗ f (x)
x = x +h
return somme
Remarques :
— on peut encadrer l’intégrale par la somme des aires des rectangles définis ci-dessus et ceux de même
base et de hauteur f (xk+1 ). On obtient ainsi un encadrement de l’intégrale par deux suites : l’une crois-
sante, l’autre décroissante, dont la différence des termes tend vers 0 (on parle de suites adjacentes). Ces
deux suites ont pour limite commune l’aire sous la courbe.
— cette méthode, dite des rectangles, converge relativement lentement vers l’intégrale. Plusieurs méthodes
d’approximation sont plus efficaces : on peut utiliser des trapèzes rectangles sur chaque subdivision
(méthode des trapèzes) ou bien y interpoler l’arc de courbe par un polynôme de degré 2 (méthode de
Simpson).
Définition 2 :
La valeur moyenne d’une fonction f continue et positive sur un intervalle [a ; b] est le réel :
Zb
1
µ= f (x) dx
b−a a
Elle correspond à la hauteur du rectangle de base b − a dont l’aire est égale à l’aire sous la courbe de C sur
[a ; b].
Propriété 1 :
Pour tout réel c de [a ; b], on a :
Zb Zc Zb
f (x) dx = f (x) dx + f (x) dx
a a c
L’aire sous la courbe de C sur [a ; b] est égale à la somme de celles sur [a ; c] et [c ; b].
2 Intégration et primitives
Théorème 1 :
Soit f une fonction continue et positive sur un intervalle [a ; b].
La fonction F définie sur [a ; b] par :
Zx
F (x) = f (t ) dt
a
Démonstration :
Cas où f est croissante sur [a ; b]
Pour tout x de [a ; b], F (x) est l’aire sous la courbe C entre a et x.
On fixe x0 dans [a ; b] et h 6= 0 tel que x0 + h ∈ [a ; b], et on cherche à encadrer le taux d’accroissement
F (x0 + h) − F (x0 )
τ(h) = :
h
• si h > 0, F (x0 + h) − F (x0 ) correspond à l’aire sous la courbe C entre x0 et x0 + h, et est compris entre les
aires des rectangles de base h et de hauteurs f (x0 ) et f (x0 + h). On a donc :
F (x0 + h) − F (x0 )
f (x0 ) 6 6 f (x0 + h)
h
.
• si h < 0, de la même façon on a :
F (x0 + h) − F (x0 )
f (x0 + h) 6 6 f (x0 )
h
.
Dans les deux cas, la fonction f étant continue en x0 , le théorème des gendarmes permet de conclure que
.
x0 étant un réel quelconque de I , F est dérivable sur I et F ′ = f .
Enfin, on remarque que F (a) = 0, F est bien la primitive de f s’annulant en a.
Théorème 2 :
Soit f une fonction continue et positive sur un intervalle [a ; b].
Alors, pour toute primitive F de f sur [a ; b], on a :
Zb
f (x) dx = F (b) − F (a)
a
.
Zx
F (x) = f (t ) dt + C
a
.
Za Zb
Ainsi F (a) = f (t ) dt + C = C , et donc F (b) = f (t ) dt + F (a).
a a
Zb Zb
On en déduit que : F (b) − F (a) = f (t ) dt = f (x) dx.
a a
Théorème 3 :
Toute fonction continue sur un intervalle y admet des primitives.
Démonstration :
Cas où f est définie sur I = [a ; b]
On admet que dans ce cas f admet un minimum m sur [a ; b].
La fonction g définie par g (x) = f (x) − m est continue et positive sur [a ; b]. Elle admet donc une primitive
G sur [a ; b].
On a donc pour tout réel x de [a ; b], G ′ (x) = f (x) − m
La fonction F définie sur [a ; b] par F (x) = G(x)+mx est donc dérivable sur [a ; b] et F ′ (x) = G ′ (x)+m = f (x).
C’est donc une primitive de f sur [a ; b].
3.1 Définition
Théorème 4 - Définition 3 :
Soit une fonction f continue sur un intervalle I et une primitive F de f sur I .
Pour tous réels a et b de I , la différence F (b) − F (a) ne dépend pas de la primitive F choisie.
On définit alors l’intégrale de a à b de f par :
Zb
f (x) dx = F (b) − F (a)
a
.
Remarque : en pratique, on détermine d’abord une primitive F de f sur [a ; b], et on écrit :
Zb
f (x) dx = [F (x)]ba = F (b) − F (a)
a
.
Démonstration :
Soit G une autre primitive de f sur I . Il existe alors un réel k tel que G = F + k.
On a alors, pour tous réels a et b de I :
Soit f une fonction continue de signe quelconque sur I et a, b deux éléments de I . On a alors les résultats
suivants :
Za Zb
• f (x) dx = − f (x) dx.
b Za a Zb
En effet, f (x) dx = F (a) − F (b) = −(F (a) − F (b)) = − f (x) dx.
b Zb a
1
• la valeur moyenne de f sur [a ; b] est µ = f (x) dx (généralisation de la définition 2).
Z b−a ax
• la fonction F définie sur I par F (x) = f (t ) dt est la primitive de f sur I qui s’annule en a (générali-
a
sation du théorème 1).
Zb Zb
aire(D) = − f (x) dx = [−F (x)]ba = −F (b) + F (a) = − f (x) dx
a a
.
Si f est de signe quelconque sur [a ; b] :
L’intégrale correspond à la somme des aires sous les arcs de courbes correspondant aux intervalles sur
lesquels f est positive, à laquelle on soustrait la somme des aires "sur" les arcs de courbes sur lesquels f est
négative (calculées comme précédemment).
Propriété 1 généralisée :
Soit f une fonction continue sur I . Pour tous réels a, b et c de I , on a :
Zc Zb Zc
f (x) dx = f (x) dx + f (x) dx
a a b
Démonstration :
Si F est une primitive de f sur I ,
Zb Zc Zc
f (x) dx + f (x) dx = ✟ ✟ − F (a) + F (c) −✟
F (b) ✟ = F (c) − F (a) =
F (b) f (x) dx.
a b a
4.1.2 Linéarité
Propriété 3 :
Soient f et g deux fonctions continues sur I et λ, µ des réels. Pour tous réels a et b de I , on a :
Zb Zb Zb
¡ ¢
λf + µg (x) dx = λ f (x) dx + µ g (x) dx
a a a
Démonstration :
Si F et G sont des primitives respectives de f et g sur I , λF + µG est une primitive de λf + µg .
Il suffit ensuite d’utiliser la définition 3.
4.2.1 Positivité
Propriété 4 :
Soit f une fonction continue sur [a ; b].
Zb
Si, pour tout x de [a ; b], on a : f (x) > 0, alors f (x) dx > 0.
a
Démonstration :
Elle découle directement de la définition de l’intégrale d’une fonction continue et positive sur [a ; b].
4.2.2 Croissance
Propriété 5 :
Soient f et g deux fonctions continues sur [a ; b].
Zb Zb
Si, pour tout x de [a ; b], on a : f (x) 6 g (x), alors f (x) dx 6 g (x) dx.
a a
Démonstration :
Si, pour tout réel x de [a ; b], f (x) 6 g (x), alors g (x) − f (x) > 0.
Zb
On peut alors appliquer la positivité de l’intégrale (propriété 4), et on a : g (x) − f (x) dx > 0.
a
Zb Zb Zb Zb
Par linéarité (propriété 3), on en déduit que g (x) dx − f (x) dx > 0, puis f (x) dx 6 g (x) dx.
a a a a
Propriété 5 :
Soient u et v deux fonctions dérivables sur [a ; b], dont les dérivées u ′ et v ′ sont continues sur [a ; b].
On a alors : Z b Z b
u(x)v ′ (x) dx = [u(x)v(x)]ba − u ′ (x)v(x) dx
a a
Démonstration :
u et v étant dérivables, on a (uv)′ = u ′ v + uv ′ . Or les fonctions u, u ′ , v et v ′ sont continues, on peut donc
intégrer chaque membre :
Zb Zb
(uv)′ (x) dx = (u ′ (x)v(x) + u(x)v ′ (x) dx
a a
Zb Zb
= u ′ (x)v(x) dx + u(x)v ′ (x) dx par linéarité de l’intégrale.
a a
Zb Zb
[u(x)v(x)]ba = u ′ (x)v(x) dx + u(x)v ′ (x) dx
a a
et finalement :
Zb Zb
u(x)v ′ (x) dx = [u(x)v(x)]ba − u ′ (x)v(x) dx
a a
Remarque : l’intégration par parties permet donc de modifier l’intégrale d’un produit en une autre inté-
grale de produit, qu’on espère plus simple à calculer. Le choix du facteur à dériver et de celui à intégrer doit
donc se faire judicieusement. Généralement, pour le choix de la fonction à dériver, on favorisera les fonctions
logarithmes, puis les fonctions polynômes. En ce qui concerne les fonctions exponentielles, puis plus tard les
fonctions sinus et cosinus, elles peuvent être intégrées facilement.
Z1
Exemple 1 : calculer l’intégrale x ex dx.
0