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ECOLE NORMALE SUPERIEURE (ENS)

COURS D’ANALYSE 2
CAP-CEG MPC2 et MSVT2

Année 2022-2023

Pr Ousséni SO,

Professeur Titulaire de Mathématiques Appliquées,

Spécialiste en Analyse Numérique, Simulations Numériques et Biomathématique,

Ecole Normale Supérieure (ENS)

Date de mise à jour : 12/01/2023


Analyse 2

Table des matières

1 Calcul intégral et applications 3


1.1 Calcul de primitives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Les intégrales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.1 Le problème de l’aire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.2 L’intégrale dé…nie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2.3 Quelques règles d’intégration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.4 L’intégration approchée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.5 Les intégrales impropres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.6 La valeur moyenne d’une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3 Quelques techniques de recherche de primitive . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3.1 Primitives de fractions rationnelles : . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3.2 Primitives se ramenant à des primitives de fractions rationnelles : 13

2 Equations di¤érentielles 16
2.1 Introduction, dé…nitions générales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.2 Équations di¤érentielles du 1er ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.2.1 Équations à variables séparées . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.2.2 Détermination de la constante d’intégration . . . . . . . . . . . 17
2.3 Équations di¤érentielles linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.3.1 Équations di¤érentielles linéaires du 1er ordre . . . . . . . . . . 18
2.3.2 Structure de l’ensemble des solutions . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.3.3 Résolution de l’équation homogène associée . . . . . . . . . . . 19
2.3.4 Recherche de solution particulière par variation de la constante 19
2.3.5 Cas particuliers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.3.6 Equations di¤érentielles se ramenant à des équations di¤éren-
tielles linéaires du 1er ordre : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.4 Équations di¤érentielles linéaires du 2nd ordre à coe¢ cients constants : 22
2.4.1 Dé…nitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.4.2 Résolution de l’équation homogène associée (EH) : . . . . . . . 22
2.4.3 Recherche de solution particulière : . . . . . . . . . . . . . . . . 23

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Objectifs
Objectifs généraux
- Maitriser le calcul intégral ;
- Maîtriser les équations di¤érentielles du 1er ordre et ceux du 2nd ordre à coe¢ -
cients constants.

Objectifs spéci…ques
A l’issu de ce module, les apprenants devront être capable de :
- Dé…nir l’intégration d’une application continue par morceau sur un segment ;
- Etudier l’application qui a une fonction f associe son intégrale sur un segment
fermé borné [a, b] ;
- Etablir le lien entre intégration et dérivation ;
- Utiliser les deux outils du calcul intégral (changement de variable et intégra-
tion par parties) ;
- Calculer les primitives de certaines fonctions particulières ;
- Dé…nir les notions d’équation di¤érentielle du 1er ordre, d’équation di¤éren-
tielle linéaire du 2nd ordre à coe¢ cients constants ;
- Résoudre une équation di¤érentielle du 1er ordre ;
- Résoudre une équation di¤érentielle du 2nd ordre à coe¢ cients constants.

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Bibliographie

[Bal] Stéphane Balac, Frédéric Sturn : Algèbre et analyse, cours de mathématiques de


première année avec exercices corrigés. Presses polytechniques et universitaires
romandes.2003 ;
[Cot] F. Cottet-Emard et Marie-Claude David : Cours de mathématiques, premier
cycle universitaire, Ed. Paris Onze édition, 2002 ;
[Lir] F. Liret, D. Martinais : Analyse 1ère année, Dunod, juin 2003 ;
[Bay] F. Bayen, J.Yebbou : Analyse 2, Vuibert, 1995 ;
[Psi] Analyse PC PSI PT 2ème année : cours et 800 exercices corrigés (MONIER J.
Marie) Dunod, 2004.
[Sed] Analyse deug sciences 2e année, Belin 2000 (SEDOGBO G.A)
[Col] Jean-Jacques COLIN : Nombres réels, suites : exercices avec rappels de cours
L1, L2, L3, classes prépas, CEPAD 2001.

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Chapitre 1

Calcul intégral et applications

1.1 Calcul de primitives


Dé…nition 1.1 Soit f une fonction dé…nie sur un intervalle I. Une primitive de f sur
I est une fonction F dérivable sur I et telle que, pour tout réel x de I; F 0 (x) = f (x).

Théorème 1.1 Toute fonction continue sur un intervalle I admet des primitives sur
I, deux d’entre elles di¤ érant d’une constante.

1.2 Les intégrales


1.2.1 Le problème de l’aire
Déterminer l’aire de la région S située sous la courbe y = f (x) depuis x = a
jusqu’à x = b:

Figure 1 : Le probl eme de l 0 aire

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Pour des solides ayant une forme régulière, nous disposons de formules permettant
de calculer l’aire.
A…n d’appliquer ces formules, nous allons découper la surface S en de petites
surfaces ayant des formes régulières et dont les aires sont sensiblement proches des
aires des portions concernées de S:
Nous subdivisons alors le segment [a; b] en n petits segments de longueurs x =
b a
dont les noeuds sont xi = a + i x; i = 0; :::; n. L’aire total de ces petites surfaces
n
nP1
est Sn = xf (xi ).
i=0
Sn est une approximation de l’aire S de la région située sous la courbe.

Proposition 1.1 La suite Sn tend vers la mesure de l’aire sous la courbe lim Sn =
n !+1
S.

1.2.2 L’intégrale dé…nie


Etant donné une fonction continue f sur un intervalle [a; b] fermé borné, on subdi-
vise [a; b] en n sous-intervalles d’égales longeurs x = (b a) =n: On appelle xo (= a) ; x1 ; x2 ; :::;
xn (= b) les extrémités de ces sous intervalles et on …xe arbitrairement des points
x1 ; x2 ; :::; xn dans ces sous intervalles de sortes que xi 2 [xi ; xi+1 ] pour i = 0; :::; n 1.
Z b
Dé…nition 1.2 On appelle intégrale dé…nie de f depuis a jusqu’à b et on note f (x) dx,
a
Z b n
X1
le réel f (x) dx = lim f (xi ) x.
a n !+1
i=0

Z 3
Exemple 1.1 Calculer ex dx en utilisant la dé…nition.
1

2 2i
Posons f (x) = ex ; a = 1 ; b = 3 ; x=
; xi = 1 + ; xi = xi :On a alors :
Z 3 n n
nP1 2 nP1 1+2i=n
ex dx = lim f (xi ) x = lim e :
1 n !+1 i=0 n !+1 n i=0
n
nP1
1+2i=n
nP1
2=n i 1 e2=n 1 e2
e =e e =e = e .
i=0 1 e2=n 1 e2=n
Z 3 i=0
2 1 e2 1
On a donc ex dx = lim e 2=n
= 2e 1 e2 lim
1 n !+1 n 1 e n !+1 n 1 e2=n

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1 1 1
lim = lim = lim = 1=2:
n !+1 n 1 e2=n n !+1 n [1 (1 + 2=n)] n !+1 n(2=n)
Z 3
D’où ex dx = 2e 1 e2 ( 1=2) = e3 e:
1

Proposition 1.2 Supposons f et g deux fonctions continues sur [a; b] et c une constante
quelconque. Alors :
Z b Z a Z b Z a
1. c dx = c (b a) ; 2. f (x) dx = f (x) dx ; 3. f (x) dx = 0 ; 4. Si
a Z b b a a

f (x) 0 8x 2 [a; b], alors f (x) dx 0 ;


a Z b Z b
5.Si f (x) g(x) 8x 2 [a; b], alors f (x) dx g (x) dx ; 6. Si m f (x)
Z b a a Z b
M 8x 2 [a; b], alors m(b a) f (x) dx M (b a) ; 7. [f (x) + g (x)] dx =
Z b Z b Z b a Z b a

f (x) dx + g (x) dx ; 8. cf (x) dx = c f (x) dx ;


a Z b a Za b Z ba Z c Z b
9. [f (x) g (x)] dx = f (x) dx g (x) dx ; 10. f (x) dx + f (x) dx =
Z b a a a a c

f (x) dx:
a

Théorème 1.2 (Théorème fondamental du calculZ di¤ érentiel et intégral) Soit f une
x
fonction continue sur l’intervalle [a; b] et g(x) = f (t) dt 8x 2 [a; b]. Alors g 0 (x) =
a
f (x) 8x 2 [a; b].

Remarque 1.1 1) Cette relation signi…e que lorsqu’on intègre puis on dérive une
fonction, on retombe sur la même fonction. Cela prouve que l’intégration et la dériva-
tion sont deux opérations inverses l’une de l’autre. Z
2) Si f est une fonction continue sur I, on note F (x) = f (x) dx sa primitive
sur I ; cet intégrale est appelée intégrale indé…nie.

Théorème 1.3 (Théorème des variations totales) L’intégrale d’un taux de variation
Z b
est la variation totale : F 0 (x) dx = F (b) F (a):
a
Z t2
Exemple 1.2 1. Si f0 est le taux d’accroissement d’une population, alors f 0 (t) dt =
t1
f (t2 ) f (t1 ) est l’accroissement total de la population sur la période qui va de t1 à
t2 .
2. Si c (x)
Z xest le coût de production de x unités d’un bien, alors c0 (x) est le coût
2
marginal et c0 (x) dx = c (x2 ) c (x1 ) est le coût supplémentaire total qu’entraîne
x1
le passage du niveau de production x1 au niveau de production x2 .

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1.2.3 Quelques règles d’intégration


La règle de substitution

Soit u = g (x) une fonction de classe C 1 sur [a;Z b] telle que son ensemble
Z image
0
soit un intervalle I . Si f est continue sur I, alors f (g (x)) g (x) dx = f (u) du et
Z b Z g(b)
f (g (x)) g 0 (x) dx = f (u) du:
a g(a)
Z
Exemple 1.3 a) Calculer x3 cos x4 + 2 dx:
1ere méthode :On pose f (x) = cos x et u = g(x) = x4 + 2: On a g 0 (x) = 4x3 =)
1
x3 = g 0 (x)
Z4 Z Z
3 4 1 0 1
x cos x + 2 dx = f (g(x)) g (x) dx = f (g(x))g 0 (x)dx
Z Z 4 4
1 1 1 1
= f (u)du = cos udu = sin u + c = sin x4 + 2 + c.
4 4 4 4
du
2eme méthode :On pose u = x4 + 2 alors du = 4x3 dx, d’où x3 dx =
Z Z Z Z 4
3 4 4 3 du 1
x cos x + 2 dx = cos x + 2 x dx = cos u = cos udu =
4 4
1 1
sin u + c = sin x4 + 2 + c.
4 Z 4e
ln(x) dx
b) Calculer dx: On pose u = ln(x) donc du =
1 x x
Z e Z ln(e) Z 1 2 1
ln(x) u 1
dx = udu = udu = = :
1 x ln(1) 0 2 0 2

La règle d’intégration par parties


Z
Soient u et v deux fonctions dérivables sur [a,b]. Alors u (x) v 0 (x) dx = u (x) v (x)
Z Z b Z b
0 0 b
u (x) v (x) dx et u (x) v (x) dx = [u (x) v (x)]a u0 (x) v (x) dx:
a a
R
Exemple 1.4 Calculer x sin xdx. On prend u (x) = x et v 0 (x) = sin x ; on a u0 (x) =
1 et v (x) = cos x.
Z Z Z
x sin xdx = u (x) v (x) u0 (x) v (x) = x ( cos x) ( cos x) dx = x cos x+
Z
cos xdx = x cos x + sin x + c:

Proposition 1.3 (Les intégrales des fonctions symétriques ) On suppose que f est
continue sur [ a; a] :

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Z a Z a
a) Si f est paire, alors f (x) dx = 2 f (x) dx.
Z a
a 0

b) Si f est impaire, alors f (x) dx = 0:


a

Remarque 1.2 Grâce aux tables d’intégration ou aux logiciels de calcul symbolique
(Maple, mathematica. . . ), le calcul des intégrales devient très aisé. Mais il y a des
situations dans lesquelles il est impossible de calculer la valeur exacte d’une intégrale
dé…nie (primitive di¢ cile, voire impossible à trouver, fonction connue seulement en
quelques points,...). Dans ce cas, l’on est obligé de se contenter de la valeur approchée
de l’intégrale.

1.2.4 L’intégration approchée


b a
Il existe plusieurs méthodes d’intégration approchées : posons x= et xi =
n
a + i x pour i = 0; :::; n:
b Z nP1
Méthode d’approximation à gauche : f (x) dx = x f (xi ) :
i=0
Z ab nP1
Méthode d’approximation à droite : f (x) dx = x f (xi+1 ) :
a i=0
Z b nP1 xi + xi+1
Méthode du point médian : f (x) dx = x f (xi ) où xi =
a i=0 2
point milieu de [xi ; xi+1 ] pour i = 0; :::; n 1:
Z b
x
Méthode des trapèzes : f (x) dx = [f (x0 ) + 2f (x1 ) + 2f (x2 ) + ::: + 2f (xn 1) + f (xn )] :
a 2
Bornes d’erreur :
On appelle erreur la di¤érence entre la valeur exacte de l’intégrale et sa valeur
approchée.
Désignons par ET l’erreur pour la méthode des trapèzes et par EM celle de la
méthode du point médian.
K (b a)3
Si f est une fonction véri…ant f 00 (x) K pour a x b alors jET j
12n2
3
K (b a)
et jEM j .
24n2
Ceci prouve que l’erreur diminue très rapidement avec le nombre de subdivisions
et que la méthode du point médian est meilleure à la méthode des trapèzes.

1.2.5 Les intégrales impropres


Z t Z +1
Dé…nition 1.3 a) Si f (x) dx existe pour tout t a; alors on dé…nit f (x) dx =
Z t a a

lim f (x) dx à condition que cette limite existe et soit …nie.


t !+1 a

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Z b Z b Z b
b) Si f (x) dx existe pour tout t b; alors on dé…nit f (x) = lim f (x) dx
t 1 t ! 1 t
à condition que cette limite existe et soit …nie.
Z +1 Z b
Les intégrales impropres f (x) dx et f (x) dx sont dites convergentes si la
a 1
limite qui les dé…nitZexiste et divergentes
Z a dans le cas contraire.
+1
c) Si à la fois f (x) dx et f (x) dx sont convergentes, alors on dé…nit
Z +1 Z a a Z +1 1
f (x) dx = f (x) dx + f (x) dx.
1 1 a

Z +1 +1 Z
1 1
Exemple 1.5 Calculer dx dx et
x2 x
Z +1 Z t1 1
1 1 1 t
dx = lim dx = lim = lim 1 1t = 1:
1 x2 t!+1 1 x2 t!+1 x 1 t!+1
Z +1 Z t
1 1
dx = lim dx = lim [ln x]t1 = lim [ln t ln 1] = +1:
1 xZ t!+1 1 x t!+1
Z +1
t!+1
+1
1 1
Donc dx converge et dx diverge.
1 x2 1 x
Z +1
1
Remarque 1.3 Plus généralement, les intégrales de type dx avec a; > 0
a x
sont appélées intégrales de Riemann et convergent ssi > 1.
Z b
a) Si f est une fonction continue sur [a; b[ et discontinue en b, alors f (x) dx =
Z t a

lim f (x) dx à condition que cette limite existe et est …nie.


t!b a Z b Z b
b) Si f est continue sur ]a; b] et discontinue en a, alors f (x) dx = lim f (x) dx
a t!a+ t
à condition que cette limite existe et est …nie.
Z b
L’intégrale impropre f (x) dx est dite convergente si la limite qui la dé…nit existe
a
et est …nie et divergente dans le cas contraire.
Z c Z b
c) Si f a une discontinuité en c, où a < c < b et si à la fois f (x) dx et f (x) dx
Z b Z c aZ c
b
sont convergentes, alors on dé…nit f (x) dx = f (x) dx + f (x) dx.
a a c

Z 5 Z 3
dx
Exemple 1.6 Calculer p 1 dx et
x 2 x 1
2 0
Z 5 Z 5
dx dx p 5 p p
1) p = lim p = lim 2 x 2 t
= lim 2 3 t 2 =
p 2 x 2 t!2+ t x 2 t!2 + t!2+
2 3.

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Z 5
dx
Donc l’intégrale p converge.
Z 3 2 x 2
dx 1
2) Pour , comme il ya discontinuité de au point 1 2]0; 3[, alors va
0 x 1 Z 1 Z 3 x 1
dx dx
étudier les intégrales et :
Z 1 0 x 1
Z t 1 x 1
dx dx
On a : = lim = lim [ln jx 1j]t0 = lim [ln jt 1j ln 1] =
0 x 1 t!1 0 x 1 t!1 t!1
1. Z 3
dx
Donc l’intégrale diverge.
0 x 1

1 Z
dx
Remarque 1.4 Si l’on n’avait pas remarqué que la deuxième intégrale
Z 3 0 x 1
dx
était une intégrale impropre (discontinuité en 1), on aboutissait à : = [ln jx 1j]30 =
0 x 1
ln 2 ln 1 = ln 2; ce qui est faux !

Théorème 1.4 (Théorème de comparaison) :On suppose que f et g sont des


fonctions continues sur R telles que Zf (x) g (x) 0 pour x
Z +1 a.
+1
a) f (x) dx converge, alors g (x) dx converge.
aZ Z +1
a
+1
b) Si g (x) dx diverge, alors f (x)dx diverge.
a a

Théorème 1.5 (Théorème des équivalences) :On suppose que Z f et g sont des
+1
fonctions positives et continues sur [a; +1[ telles que f g. Alors f (x) dx et
+1
Z +1 a

g (x) dx sont de même nature.


a
Z +1
Dé…nition 1.4 Soit f une fonction continue sur [a; +1[. On dit que f (x) dx
Z +1 a

est absolument convergente si jf (x)j dx est convergente.


a

Théorème 1.6 (Critère de Dirichlet) Soient f , g, g 0 trois fonctions continues sur


[a; +1[. Si de plus :
i) lim g(t) = 0;
t!+1
Z +1
ii) jg 0 (t)j dt est convergente ;
a Z r
iii) F (r) = f (t) dt est bornée pour tout r a;
Z +1 a
alors f (t) g(t)dt converge.
a

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Analyse 2

Corollaire 1.1 (Critère d’Abel) Soient f , g, g 0 trois fonctions continues sur [a; +1[.
Si f satisfait iii) du théorème ci-dessus et g décroissante et tend vers 0 à l’in…ni, alors
Z +1
f (t) g(t)dt converge.
a
Z+1
sin(t)
Exemple 1.7 Etudions la convergence et la convergence absolue de dt et
Z +1 1 t
cos(t)
dt.
1 t
1 1
Posons f (t) = sin(t) et g(t) = . On g 0 (t) = . On a f , g, g 0 sont continues
t t2
sur [1; +1[ etZ r:
*F (r) = sin (t) dt = cos(1) cos(r) ; jF (r)j 2, 8r 1;
1
*g est décroissante et lim g(t) = 0:
t!+1
Z +1 Z +1
sin(t) cos(t)
Alors d’après le critère d’Abel dt converge. De même converge.
1 t 1 t
Mais ces deux intégrales ne sont pas absolument convergentes. En e¤ et,
1 cos(2t)
jsin (t)j sin2 (t) = ,
Z r Z r 2 Z r Z r
jsin(t)j 1 1 cos(2t) 1 cos(2t)
dt dt dt = ln(r) ! +1, d’où
Z +11 t 2 1 t 1 2t 2 1 2t r!+1
jsin(t)j
dt = +1:
1 t

1.2.6 La valeur moyenne d’une fonction


y1 + y2 + ::: + yn
La valeur moyenne de n réels y1 ; y2 ; :::; yn est : ymoy = :
n
Dé…nition 1.5 Dans le cas d’une fonction, on dé…nit sa valeur moyenne sur un in-
Z b
1
tervalle [a; b] par fmoy = f (x) dx:
b a a
Théorème 1.7 (Théorème de la valeur moyenne pour intégrale) : Si f est
une fonction continue sur [a; b], alors il existe c 2 [a; b] tel que fmoy = f (c) ou encore
Z b
f (x)dx = f (c) (b a) :
a

Exemple 1.8 Soit la fonction f (x) = 1 + x2 : La valeur moyenne de f sur [ 1; 2] est


Z 2
1 2 1 x3 1 8 1
fmoy = 1 + x2 dx = x+ = 2+ +1+ = 2:
3 1 3 3 1 3 3 3
D’après le théorème de la valeur moyenne, il existe c 2 [ 1; 2] tel que fmoy = f (c)
c’est à dire f (c) = 2 `a 1 + c2 = 2 `a c = 1.
Géométriquement, le théorème de la valeur moyenne dit que l’aire sous la courbe
y = f (x) ; x 2 [ 1; 2] est égale à l’aire du rectangle harchuré sur la …gure. En e¤ et,
Z 2
l’aire sous la courbe est 1 + x2 dx = 6 et l’aire du rectangle est 2 3 = 6.
1

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Analyse 2

Exemple 1.9

Figure 2 : Interpr etation geometrique du theor eme de la valeur moyenne

1.3 Quelques techniques de recherche de primitive


1.3.1 Primitives de fractions rationnelles :
Les fractions rationnelles en x (quotidiens de deux polynômes) sont des fonctions
dont on peut toujours calculer une primitive (en théorie du moins). L’outil fondamental
est la décomposition d’une fraction rationnelle en éléments simples, qui permet d’écrire
une fraction rationnelle comme somme d’un polynôme, d’éléments simples de première
x+
espèce et d’éléments simples de deuxième espèce n avec b 6= 0:
(x a)n (x a)2 + b2
Les primitives de polynômes sont faciles
Z à calculer. De même pour les primitives
1
d’éléments simples de première espèce : n dx = si n 6= 1;
Z (x a) 1 n (x a)n 1
et dx = ln jx aj :
(x a)
Pour les éléments simples de deuxième espèce, on écrit d’abord
Z Z Z dx
x+ 2 (x a) a+ b
n dx = n dx + 2n 1 n:
2
(x a) + b 2 2 2
(x a) + b 2 b x a 2
+1 b
La première primitive se calcule facilement car 2 (x a) est la dérivée de (x a)2 +
b2 :

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Z Z
2 (x a) 1 1 2 (x a)
n dx = n 1 si n 6= 1; et dx =
(x a)2 + b2 1 n
(x a)2 + b2 (x a)2 + b2

ln (x a)2 + b2 .
La deuxième primitive se ramène,
Z par le changement de variable t = (x a) =b;
dt
dt = dx=b; au calcul de In (t) = :
(1 + t2 )n
On a I1 (t) = arctan(t), et In (t) se calcule par récurrence sur n en utilisant une
intégration par
Z partie : Z
dt t 2nt2
In (t) = = dt =
(1 + t2 )n (1 + t2 )n (1 + t 2 )n+1
Z
t 1 1 t
n + 2n n dt = + 2nIn 2nIn+1 ;
2
(1 + t ) 2
(1 + t ) (1 + t2 )n+1 (1 + t2 )n
1 t
d’où In+1 = (2n 1) In + :
2n (1 + t2 )n
Ainsi, en théorie, on sait calculer la primitive de n’importe quelle fraction ration-
nelle en x, en suivant le chemin ci-dessus. Mais ATTENTION : il faut éviter de se lancer
sans ré‡échir dans une décomposition en éléments simples. Avant, il vaut mieux voir
s’il n’y a pas plus simple, par exemple grâce à un changement de variables.

Z
xdx
Exemple 1.10 Le calcul de risque d’être très pénible à e¤ ectuer
1) (x2 + 1)3
(x2
en décomposant en éléments simples. Par contre en posant u = x2 ; du = 2xdx, on
1R du
se ramène à calculer qui est beaucoup plus agréable. On pose la
2 (u 1) (u + 1)3
1 A B C
décomposition en éléments simples 3 = u + 3 + +
(u 1) (u + 1) 1 (u + 1) (u + 1)2
D
:
u+1

En multipliant par u 1 et en faisant u = 1 on obtient A = 1=8: En multipliant


3
par (u + 1) et en faisant u = 1 on obtient B = 1=2: En multipliant par u et en
faisant tendre u vers +1 on obtient D = 1=8:En faisant u = 0 on trouve C = 1=4:
Ainsi
Z
du 1 1 1 1
3 = 8 ln ju 1j + 2 + 4 (u + 1) 8
ln ju + 1j
(u 1) (u + 1) 4 (u + 1)
u+2 1 u 1 R xdx x2 + 2 1 x2 1
= + ln ;et = + ln :
4 (u + 1)2 8 u+1 (x2 1) (x2 + 1)2 8 (x2 + 1)2 16 x2 + 1

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Analyse 2

1.3.2 Primitives se ramenant à des primitives de fractions ration-


nelles :
Fonctions polynômiales en cos x et sin x

Le calcul de primitives de telles fonctions se ramène à celui de primitives de la


R
forme cosn x sinm xdx:
* Si n (respectivement m) est impair, on fait le changement de variable u = sin x
(respectivement u = cos x).
R R p R p
On a alors cos2p+1 x sinm xdx = cos2 x cos x sinm xdx = 1 u2 um du ;
* Si m et n sont pairs, on linéarise l’expression en utilisant les formules de Euler
eix + e ix eix e ix
cos x = et sin x =
2 2i

Fractions rationnelles en cos x et sin x

Ce sont les fonctions construites à partir de cos x et sin x et des constantes en utili-
sant les ”quatre opérations”+; ; ; =. Autrement dit, ce sont les fractions rationnelles
en deux Z
variables R (u; v) dans lesquelles on remplace u par cos x et v par sin x. Pour
calculer R (cos x; sin x) dx, il y a un changement de variable qui marche toujours :
1 t2
c’est (pour x 2 ] ; [), t = tan (x=2) ; soit x = 2 arctan t. On a alors : cos x = ;
1 + t2
2t 2
sin x = 2
; dx = dt;et on est amené à calculer
Z 1+t 2 1 + t2
1 t 2t 2
R 2
; 2
dt;qui est la primitive d’une fraction rationnelle en t,
1+t 1+t 1 + t2
pas très agréable en général. On a intérêt à rechercher si d’autres changements de
variable plus économiques veulent bien marcher. Par exemple les règles de Bioche.

Proposition 1.4 (Règles de Bioche) Soit à intégrer la fonction f (x) = R (cos x; sin x)
.
1) Si f ( x) = f (x), faire le changement de variable u = cos x:
2) Si f ( x) = f (x) ; faire le changement de variables u = sin x:
3) Si f ( + x) = f (x) ; faire le changement de variables u = tan x:

Exemple 1.11 Calculer une primitive de f (x) = (1 + sin x) tan x pour x 2 ] =2; =2[ :C’est
une fraction rationnelle en cos x et sin x. Comme f ( x) = f (x) ; on pose u =
sin x;
Z du = cos xdx; etZ on a à calculer : Z
u (1 + u) 1
du = 1 du = u ln j1 uj ;d’où (1 + sin x) tan xdx =
1 u2 1 u
sin x ln (1 sin x).

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Analyse 2

Z
2t 2t 2dt
Par contre, avec t = tan (x=2) ;on aurait eu à calculer 1+ =
Z 1 + t2 1 t2 1 + t2
4t (1 + t)
dt:
(1 + t2 )2 (1 t)

Fractions rationnelles en ex , chx et shx


1 1
On pose u = ex , ce qui fait dx = du=u; chx = 2 (u + 1=u) et shx = 2 (u 1=u) :
On est alors ramené au calcul d’une primitive de fraction rationnelle en u.

r
m
ax + b
Fractions rationnelles en x et en :
cx + f
Z r
ax+b
1=m ax + b
m
On veut R x; cx+f dx:On pose u = ; d’où l’on tire x =
cx + f
( b + f um ) = (a cum ) ; et dx est égal à une fraction rationnelle en u fois du. On
se retrouve à intégrer une fraction rationnelle en u.

Z r r
x 1 dx x 1
Exemple 1.12 Calculer pour x > 1 ou x < 1. On pose u =
x+1 x Z x+1
1 + u2 4u 1 u2 4u
d’où l’on tire x = et dx = 2 du. On est amené à calculer u du =
1 u 2
(1 u 2 ) 1 + u (1 u2 )2
2
Z Z
4u2 2du R 2du 1+u
2 2
du = 2 2
= ln 2 arctan u;
(1 + u ) (1 u ) 1 uq 1+u 1 u
Z r 1 + xx+11 q q
x 1 dx p
donc = ln q 2 arctan xx+11 = ln x + x2 1 2 arctan xx+11 :
x+1 x 1 x 1
x+1

p
Fractions rationnelles en x et en ax2 + bx + c:

On met le polynôme ax2 +bx+c sous forme canonique et en faisant un changement


de variable de type x = t + , on se ramène à un polynôme du type k t2 1 .
Il y a donc trois cas à considérer :
p
1) Fraction rationnelle en t et 1 t2 : on pose t = sin u (u 2 [ =2; =2]) ; alors
p
1 t2 = cos u; dt = cos udu et u = arcsin t. On obtient ainsi une fraction rationnelle
en sin u et cos u qu’on sait intégrer.
p p
2) Fraction rationnelle en t et 1 + t2 : on pose t = shu (u 2 R) ; alors 1 + t2 =
p
chu; dt = chudu et u = argsht = ln t + 1 + t2 : On obtient ainsi une fraction
rationnelle en shu et chu qu’on sait intégrer.
p
3) Fraction rationnelle en t et t2 1 :

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Analyse 2

p
* si t 1; on pose t = chu (u 2 [0; +1[) ; alors t2 1 = sh u; dt = shudu et
p
u = argcht = ln t + t2 1 .
p
* si t 1; on pose d’abord s = t et on remarque que ln s + s2 1 =
p p
p t + t2 1 t + t2 1 p
ln t + t2 1 = ln p = ln t t2 1 :
t + t2 1
On obtient ainsi à nouveau une fraction rationnelle en shu et chu:

Rp
Exemple 1.13 Calculer x2 2x + 3dx
2 x 1
On a x2 2x + 3 = (x 1)2 + 2 = 2 xp 1
2
+ 1 : Posons t = p : Alors
Z Z 2
p p p
dx = 2dt et on obtient x2 2x + 3dx = 2 1 + t2 dt: On pose ensuite t =
Z Z
p p
2
shu; alors dt = chudu; 1 + t = chu et on obtient 2 1 + t dt = 2 ch2 udu =
2
Z
sh (2u)
(ch (2u) + 1) du = + u = shuchu + u:
2 Z
p x 1p 2
En revenant à la variable d’origine, on a donc x2 2x + 3dx = x 2x + 3+
2
p p
ln 22 x 1 + x2 2x + 3 .

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Analyse 2

Chapitre 2

Equations di¤érentielles

2.1 Introduction, dé…nitions générales


Une équation di¤érentielle (ED) d’ordre n est une équation faisant intervenir une
fonction y ainsi que ses dérivées y (k) jusqu’à l’ordre n.

Exemple 2.1 a) y 0 (t) = 2y(t) b) y = 12 x2 y 00 5x

Remarque 2.1 1) Dans l’exemple b) il est sous entendu que y est fonction de x.
2) Les égalités dans les équations sont des égalités entre fonctions.
3) L’équation di¤ érentielle d’ordre n la plus générale peut toujours s’écrire sous la
forme F x; y; y 0 :::; y (n) = 0 où F est une fonction de n + 2 variables.
4) On appelle solution de l’équation di¤ érentielle (pour x 2 I R), une fonction
y2 C n (I; R) telle 8x 2 I on ait F (x; y(x); y 0 (x); :::; y (n) (x)) = 0:
5) On dit aussi intégrer l’équation di¤ érentielle au lieu de trouver les solutions.

2.2 Équations di¤érentielles du 1er ordre


Dé…nition 2.1 Une équation di¤ érentielle est du 1er ordre si elle ne fait intervenir
que la 1ere dérivée y 0 : F (x; y; y 0 (x)) = 0:

2.2.1 Équations à variables séparées


Dé…nition 2.2 Une équation di¤ érentielle de 1er ordre est dite à variables séparées
(ou séparables) si elle peut s’écrire sous la forme f (y):y 0 = g(x) (V S):

Proposition 2.1 (Solution) : La solution d’une telle équation est : y = F 1 (G (x) + C)


où F et G sont des primitives de f et g respectivement.

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Analyse 2

dy
Preuve Une telle équation s’intègre facilement. En e¤et, on écrit y 0 = ; puis
Z Z dx
symboliquement, (V S) () f (y)dy = g(x)dx () f (y)dy = g(x)dx () F (y) =
G(x) + C () y = F 1 (G(x) + C). C’est pour cette raison que l’on dit aussi ”intégrer”
pour résoudre une équation di¤érentielle. [

Exemple 2.2 Résoudre sur I = ]1; +1[ l’équation di¤ érentielle xy 0 ln x = (3 ln x + 1) y:


* Pour y 6= 0; on peutZséparer Zles variables x et y en divisant
Z par yxlnx. Donc
y0 3 ln x + 1 dy 3 ln x + 1 3 1
on a = () = dx () ln jyj = + dx =
y x ln x y x ln x x x ln x
3 ln jxj + ln jln xj + C = ln x3 ln x + C
() jyj = ec x3 ln x = K x3 ln x où K = ec 2 R+ ,
() y = K x3 ln x :
* Pour y = 0 , y est solution.
* Finalement la solution est y = K x3 ln x où K 2 R:

2.2.2 Détermination de la constante d’intégration


La constante d’intégration C est …xée lorsqu’on demande qu’on ait une valeur
donnée y(x0 ) = y0 pour une valeur …xée x0 .
On parle d’un problème aux valeurs initiales ou problème de Cauchy. On arrive
au même résultat en travaillant dès l’intégration de l’équation di¤érentielle avec des
intégrales
( dé…nies.
Z y Z x
f (y)y 0 = g(x)
() f (u)du = g (v) dv () F (y) F (y0 ) = G(x)
y(x0 ) = y0 y0 x0
G(x0 ) () y = F 1 (G(x) G(x0 ) + F (y0 )) .

2.3 Équations di¤érentielles linéaires


Dé…nition 2.3 Une équation di¤ érentielle d’ordre n est dite linéaire si et seulement
si elle est de la forme L(y) = f (x) (E:D:L) avec L(y) = a0 (x)y + a1 (x)y 0 + a2 (x)y 00 +
Pn
::: + an (x)y (n) = ai (x) y (i) où ai ; i = 0; ::; n sont des fonctions continues sur un
i=0
intervalle I R.

Proposition 2.2 L’application L : C n (R) ! C 0 (R) qui a la fonction y associe la


nouvelle fonction L (y) est une application linéaire.

Preuve En e¤et :
P
n P
n P
n
* L (y + z) = ai (x) (y + z)(i) = ai (x) y (i) + ai (x) z (i) = L (y) + L (z) :
i=0 i=0 i=0
P
n
(i) P
n
* 8 2 R; L ( y) = ai (x) ( y) = ai (x) y (i) = L (y) : [
i=0 i=0

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Analyse 2

Dé…nition 2.4 L’équation di¤ érentielle L (y) = 0 (E:H) s’appelle équation homogène
associée (E:D:L) :

Proposition 2.3 L’ensemble S0 des solutions de (E:H) est le noyau de l’application


linéaire L, c’est donc un sous espace vectoriel de C n (R). L’ensemble S des solutions
de (E:D:L) est donnée par S = fyp g + So = fyp + yh ; yh 2 S0 g avec L (yp ) = f (x).
Autrement dit les solutions de (E:D:L) sont de la forme y = yp +yh où yp est une solu-
tion particulière de (E:D:L) et yh parcourt toutes les solutions de l’équation homogène
(E:H).

Preuve La 1ere partie est évidente So = Ker(L).


En ce qui concerne la 2ème partie, d’une part toute fonction de la forme yp + yh
est solution de (E:D:L) : en e¤et, L (yp + yh ) = L(yp ) + L(yh ) = f (x) + 0 = f (x).
D’autre part, soient y1 et y2 solutions de (E:D:L) alors on peut voir y1 comme la
solution particulière yp et toute autre solution y2 véri…e L (y2 y1 ) = L (y2 ) L (y1 ) =
f (x) f (x) = 0; donc la di¤érence yh = y2 y1 est bien une solution de (E:H), donc
un élément de S0 .
Ainsi toute solution est de la forme y2 = yh + yp [

Proposition 2.4 (Principe de superposition) Soit l’équation di¤ érentielle L(y) =


f1 (x) + f2 (x), une solution particulière est donnée par y = y1 + y2 où yi est une
solution de L(yi ) = fi (x) pour i = 1; 2.

Preuve C’est une conséquence directe (voire la dé…nition) de la linéarité de l’opé-


rateur L. En e¤et, L (y1 + y2 ) = L (y1 ) + L (y2 ) = f1 (x) + f2 (x) = f (x): [
Ce principe est très important (voire fondamental notamment en ce qui concerne
les lois de la nature). Nous y reviendrons dans les cas particuliers des équations di¤é-
rentielles linéaires du 1er et du second ordre.

2.3.1 Équations di¤érentielles linéaires du 1er ordre


Dé…nition 2.5 Une équation di¤ érentielle linéaire (EDL) du 1er ordre est une équa-
tion di¤ érentielle qui peut s’écrire sous la forme a(x)y 0 + b(x)y = C(x) (E) où
a; b; c sont des fonctions continues sur un intervalle I R =8x 2 I; a(x) 6= 0.
L”équation homogène associée est a(x)y 0 + b(x)y = 0 (E0 ).

2.3.2 Structure de l’ensemble des solutions


Proposition 2.5 L’ensemble de solution S0 de (E0 ) est un R e:v des fonctions C 1 (I).
L’ensemble des solutions S de (E) est obtenu en ajoutant à toutes les solutions de (E0 )
une solution particulière quelconque de (E).

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Analyse 2

Preuve C’est un particulier de la proposition 2.3. [

2.3.3 Résolution de l’équation homogène associée


Proposition 2.6 L’ensemble des solutions de l’équation homogène est de la forme
R b(x)
y = KeF (x) ; K 2 R où F (x) = a(x) dx:

Preuve (E:H) est une équation à variables séparables, on a donc pour y 6= 0,


y0 b(x) R b(x)
a(x)y 0 + b(x)y = 0 () = () ln jyj = dx = F (x) + C ()
y a(x) a(x)
y = eC eF (x) = KeF (x) ; K = eC 2 R : Comme y = 0 est solution, on a donc
y = KeF (x) ; K 2 R. [

2.3.4 Recherche de solution particulière par variation de la constante


On recherche la solution particulière sous la forme y = K(x)eF (x) avec K une
fonction à déterminer. On a alors y 0 = K 0 (x)eF (x) + K(x)F 0 (x)eF (x) . Ce qui donne
a(x)y 0 + b(x)y = c(x)
() a(x) [K 0 (x) + K(x)F 0 (x)] eF (x) + b(x)K(x)eF (x) = c(x)
() K(x) a(x)F 0 (x)eF (x) + b(x)eF (x) + a(x)K 0 (x)eF (x) = c(x)
() K(x) b(x)eF (x) + b(x)eF (x) + a(x)K 0 (x)eF (x) = c(x)
c(x) F (x) R c(x)
() a(x)K 0 (x)eF (x) = c(x) () K 0 (x) = e () K(x) = e F (x) dx.
a(x)Z a(x)
c(x) F (x)
Une solution particulière est donc y = eF (x) e dx.
a(x)

Exemple 2.3 Résoudre sur I = ]0; =2[ l’équation di¤ érentielle (sin x) y 0 (cos x) y =
x (E).

y0 cos x
Solution 2.1 * (EH) : (sin x) y 0 (cos x)y = 0 () = (pour y 6= 0) ()
y sin x
ln jyj = ln jsin xj + k ; (k 2 R) () y = K sin x; K 2 R K = ek :Comme y = 0 est
solution, on a donc S0 = fyh = K sin x; K 2 Rg.
* Solution particulière : On cherche la solution particulière sous la forme y =
K(x) sin x; K 2 C 1 (I) à déterminer.
On a :(sin x) y 0 (cos x)y = x () (sin x) (K 0 (x) sin x + K(x) cos x) (cos x) K(x) sin x =
x
() (sin x) (K 0 (x) sin x) = x () Z sin2 x K 0 (x) = x
x x
() K 0 (x) = 2 () K(x) = dx:
sin x sin2 x
1
On intègre par parties en posant u (x) = x; v 0 (x) = ; ce qui donne u0 (x) =
sin2 x
1
1; v(x) = .
tgx

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Analyse 2

Z
x R 1 x cos x x
On a K(x) = dx = + dx = + ln jsin xj + C.
tgx tgx tgx sin x tgx
Sur I, sin x > 0 et en prenant C = 0, on obtient la solution particulière yp =
x
+ ln(sin x) sin x = x cos x + (sin x) ln(sin x):
tgx
* Solution générale :y = yh + yp = x cos x + (K + ln(sin x)) sin x; K 2 R.

Remarque 2.2 Si y1 et y2 sont deux solutions particulières d’une équation linéaire


(E:D:L) alors y1 y2 est solution de l’équation homogène associée et la solution gé-
nérale de l’E:D:L est y = y1 + C (y1 y2 ) ; C 2 R.

2.3.5 Cas particuliers


Soit l’équation di¤érentielle linaire du 1er ordre y 0 + ay = f (x), a 2 R.

Cas 2.1 (1er cas) : Si f (x) = P (x) avec P 2 Rn [X], on a deux possibilités :
* Si a = 0 alors yp 2 Rn+1 [X];
* Si a 6= 0 alors yp 2 Rn [X]:

Cas 2.2 (2e cas) : Si f (x) = P (x)e x avec P 2 Rn [X] et 2C


On pose yp = z(x)e x où z est solution de z0 + (a + )z = P (x). On revient alors
au cas 1.

Cas 2.3 (3e cas) : Si f (x) = P (x) sin(mx) ou f (x) = P (x) cos(mx), m 2 R
Dans ce cas yp est la partie immaginaire (resp réelle) de la solution de l’équation
y0 + ay = P (x)eimx . On se ramène alors au cas 2.
Cas particuliers : f (x) = b sin( x) ou f (x) = b cos( x), b; 2 R : pour a 6= 0, on
a yp = A cos( x) + B sin( x)

2.3.6 Equations di¤érentielles se ramenant à des équations di¤éren-


tielles linéaires du 1er ordre :
Equation de Bernouilli

C’est une équation de la forme y 0 = a(x)y + b(x)y (EB) où a(x); b(x) sont des
fonctions continues sur I; 2 R; 6= 1.
y0
Pour y 6= 0 . On a : (EB) () = a(x)y 1 + b(x).
y
Ensuite, on fait le changement de variable u = y 1 , u0 = (1 )y y 0 ; qui donne
1
u0 = a(x)u + b (x) qui est une équation di¤érentielle linéaire de 1er ordre.
1

Exemple 2.4 Résoudre sur ] =2; =2[ ; y 0 cos x + y sin x + y 3 = 0 (E) :

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Analyse 2

1 y0
Solution 2.2 On pose u = =) u0 = 2
y2 y3
y 0 1 u0
(E) () 3 cos x + 2 sin x + 1 = 0 () cos x + u sin x + 1 = 0
y y 2
2
() u0 2utgx = (E 0 ) qui est une équation linéaire du 1er ordre.
cos x
Exercice 2.1 Résoudre l’équation (E) ci-dessus.

Équation de Riccati

C’est une équation de la forme y 0 = a(x)y 2 +b(x)y+c(x) (ER) où a(x); b(x); c(x)
sont des fonctions continues sur un intervalle I. Supposons connue une solution parti-
1
culière y1 de (ER). On pose y = y1 + : On a alors
u
0 u0 1 2 1
(ER) () y1 2
= a(x) y1 + + b(x) y1 + + c(x)
u u u
0 u0 y1 1 1
() y1 = a(x) y12 + 2 + 2 + b(x) y1 + + c(x)
u2 u u u
u 0 y1 1 b(x)
0
() y1 2
= a(x)y12 + b(x)y1 + c(x) + a(x) 2 + 2 + :
u u u u
0
Comme y1 est solution de ER, on a y1 = a(x)y12 + b(x)y1 + c(x):
u0 2y1 1 b(x)
D’où (ER) () = a(x) + 2 +
u2 u u u
0
() u = (2y1 a(x) + b(x))u + a(x) qui est une équation linéaire du
1er ordre.

Exemple 2.5 Résoudre y 0 = (y 1) (xy y x) (E 0 ) en remarquant que y = 1 est


une solution particulière.

1 u0
=) y 0 =
Résolution : on pose y = 1 + :
u u2
u 0 1 1 1
On a donc 2
= x 1+ 1+ x
u u u u
() u0 = xu + x 1 u xu () u0 = u x + 1:

Exercice 2.2 Résoudre l’équation (E 0 ) ci-dessus.

Remarque 2.3 On peut aussi transformer l’équation de Riccati en une équation de


Bernouilli en posant y = y1 + ' où y1 en est une solution particulière. En e¤ et :

y 0 = a(x)y 2 + b(x)y + c(x) () (y1 + ')0 = a(x) (y1 + ')2 + b(x) (y1 + ') + c(x)
0
() y1 + '0 = a(x) y12 + 2y1 ' + '2 + b(x)(y1 + ') + c(x)
() '0 = (2y1 a(x) + b(x)) ' + a(x)'2 :
Qui est une équation de Bernouilli.

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Analyse 2

2.4 Équations di¤érentielles linéaires du 2nd ordre à co-


e¢ cients constants :
2.4.1 Dé…nitions
Dé…nition 2.6 Une équation di¤ érentielle linéaire (EDL) du 2nd ordre à coe¢ cients
constants est une équation di¤ érentielle de la forme ay 00 + by 0 + cy = f (x); (E) où
a; b; c 2 R (a 6= 0) et f 2 C o (I) (I ouvert de R) : L’équation homogène (EH) ou
sans 2nd membre associé est ay 00 + by 0 + cy = 0 (EH).

D’après les résultats généraux (proposition 1.3.2) on sait que l’ensemble des solu-
tions de (EH) est e.v et que la solution générale de (E) est de la forme y = yp + yh
où yp est une solution particulière et yh solution de (EH).
Nous admettons les résultats supplémentaires suivants :

Proposition 2.7 1. 8x0 2 I et ( ; ) 2 R2 ; (E) admet une unique solution y telle que
y(x0 ) = et y 0 (x0 ) = :
2. Les solutions de (EH) sur I forment un espace vectoriel de dimension 2 (sur
R) noté S2 (I):
3. Si y1 , y2 sont deux solutions indépendantes de (EH) c’est-à-direfy1 ; y2 g libre
dans S2 (I) alors fy1 ; y2 g est une base de S2 (I). Autrement dit S2 (I) = f y1 + y2 ; ; 2 Rg.
4. Pour y1 ; y2 2 S2 (I), on dé…nit le wronskien w : I ! R, x 7 ! ! (x) =
y1 (x) y2 (x) 0 0
0 0 = y1 (x)y2 (x) y1 (x)y2 (x): Si ! (x0 ) 6= 0 pour x0 2 I; alors ! (x) 6= 0
y1 (x) y2 (x)
pour tout x 2 I et c’est une condition nécessaire et su¢ sante pour que fy1 ; y2 g soit
libre et donc une base de S2 (I):

2.4.2 Résolution de l’équation homogène associée (EH) :


On cherche la solution sous la forme y = erx ; r 2 R: On a donc y 0 = ry et y 00 = r2 y:
Ainsi (EH) () y ar2 + br + c = 0:

Dé…nition 2.7 L’équation ar2 + br + c = 0 (EC) se nomme équation caractéristique


de (EH).

Proposition 2.8 Suivant le signe = b2 4ac, on a les résultats suivants

By Pr SO Ousséni Page: 22
Analyse 2

Signe de Racines de (EC) Solutions de (EH)


2 racines réelles distinctes
>0 b
p
b+
p y(x) = Aer1 x + Ber2 x ; A; B 2 R
r1 = 2a ; r2 = 2a
=0 1 racine réelle double r = b=2a y(x) = (Ax + B)erx ; A; B 2 R
2 racines complexes conjuguées x (A cos
<0 p y(x) = e x + B sin x) A; B 2 R
b
= + i et ; = 2a ; = 2a

Preuve * > 0 : On pose y1 = er1 x et y2 = er2 x . Il est clair que y1 et y2 sont


er1 x er2 x
solutions de (EH):Leur woronskien est = (r2 r1 ) e(r1 +r2 )x 6= 0.
r1 er1 x r2 er2 x
Donc fy1 ; y2 g est une base de S2 (I) et alors fy(x) = Aer1 x + Ber2 x ; A; B 2 Rg est
l’ensemble des solutions de (EH).
* = 0 : il est évident que y1 (x) = erx est une solution de (EH). Soit y2 (x) =
0 00
xerx . On a y2 (x) = (rx + 1) erx et y2 (x) = r2 x + 2r erx . D’où ay 00 (x) + by 0 (x) +
cy(x) = erx ar2 + br + c x + (2ar + b) = 0: En e¤et, r est solution de (EC) et r =
erx xerx
b=2a =) 2ar+b = 0: Donc y2 solution de (EH). Le wronskien est : =
rerx (rx + 1) erx
(rx + 1 rx) e2rx = e2rx 6= 0. Donc fy1 ; y2 g est une base de S2 (I) et alors S2 (I) =
fy(x) = (Ax + B) erx ; A; B 2 Rg.
x cos x sin 0
* < 0 : On pose y1 (x) = e x et y2 (x) = e x. On a : y1 (x) =
x( 00 x 2 cos 2 00
e cos x sin x) ; y1 (x) = e x 2 sin x cos x et donc ay1 (x)+
0 x 2 2
by1 (x) + cy1 (x) = e a( p
+ b + c) cos x (2a + b ) sin x = 0.
b 4ac b2
En e¤et, = 2a et = 2a :
2 2 b2 4ac b2 b2
Donc : a( )+b +c = a 4a2 4a2 2a +c = 0 ; 2a +b = (2a + b) =
b
2a + b = 0: D’où y1 est solution de (EH). De même on montre que y2 est
2a
e x cos x e x sin x
aussi solution de (EH). Le wronskien est : =
e x ( cos x sin x) e x ( sin x + cos x)
e2 x cos2 + sin2 = e2 x 6= 0. Donc fy1 ; y2 g est une base de S2 (I) et alors l’en-
semble des solutions de (EH) est S2 (I) = fy(x) = e x (A cos x+ sin x) ; A; B 2 Rg :
[

2.4.3 Recherche de solution particulière :


a) Méthode de variation des constantes :

Supposons connues y1 et y2 deux solutions indépendantes de (EH). On cherche


une solution particulière de (E) sous la forme y = Ay1 + By2 où A et B sont des
fonctions véri…ant A0 y1 + B 0 y2 = 0 ( ).
0 0 0 0
On a donc y 0 = A0 y1 + Ay1 + B 0 y2 + By2 = Ay1 + By2 d’après ( ) et y 00 =
0 00 0 00
A0 y1 + Ay1 + B 0 y2 + By2 .

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Analyse 2

D’où ay 00 + by 0 + cy = f
0 00 0 00 0 0
() a A0 y1 + Ay1 + B 0 y2 + By2 + b Ay1 + By2 + c (Ay1 + By2 ) = f
00 0 00 0 0 0
() A ay1 + by1 + cy1 + B ay2 + by2 + cy2 + a A0 y1 + B 0 y2 = f:
00 0 00 0
Comme y1 et y2 sont solutions de E:H., on a ay1 +by1 +cy1 = 0 et ay2 +by2 +cy2 = 0
d’où(…nalement A0 et B0 véri…ent(le système
0
A0 y1 + B 0 y2 = 0 A0 y 1 + B y 2 = 0
0 () 0 0 ( )
a(A0 y10 + B 0 y2 ) = f A0 y1 + B 0 y2 = f =a
On résoud ce système par la méthode de Craner :
y1 y 2 0 y2 y1 0 D1
D = 0 0 = !(x) 6= 0 ; D1 = 0 ; D2 = 0 ; A0 = D et
y1 y 2 f =a y2 y1 f =a
B 0 = DD2 :
Ensuite on calcule A et B et en…n y = Ay1 + By2 :

1
Exemple 2.6 Résoudre y 00 + y = 3 .
sin x
* L’équation homogène est y 00 + y = 0. L’équation caractéristique est : (EC) :
r2 + 1 = 0. = 4, donc l’EC admet 2 racines complexes conjuguées = i et = i.
La solution de (EH) est yh = A cos x + B sin x; A; B 2 R (cf proposition 2.8, = 0,
= 1).
* Solution particulière : y1 = cos x et y2 = sin x sont deux solutions indépendantes
cos x sin x
de (EH). En e¤ et !(x) = = 1.
sin x cos x
Cherchons une solution sous la forme yp = A(x) cos x + B(x) sin x avec A0 y1 +
B 0 y2 = 0. (
A0 cos x + B 0 sin x = 0
* D’après ( ) A0 et B 0 sont alors solution de 1
,
A0 sin x + B 0 cos x = sin3 x
0 sin x 1 cos x 0 cos x
d’ où A0 = 1
= sin2 x
; B0 = avec les pri-
1
= sin3 x
sin3 x
cos x sin x sin3 x
cos x 1
mitives A(x) = et B(x) = . On a donc la solution particulière
sin x 2 sin2 x
cos x 1 2
cos x 1 2 cos2 x 1 cos 2x
yp = cos x 2 sin x = = = et la
sin x 2 sin x sin x 2 sin x 2 sin x 2 sin x
cos 2x
solution générale y = yh + yp = A cos x + B sin x + , A; B 2 R.
2 sin x

b) Cas où f a une forme particulière dans l’équation ay 00 + by 0 + cy = f

*1er cas : f (x) = e x P (x) où 2 C et P 2 C [X] : On recherche une solution


particulière sous la forme y = e x Q(x) où Q est un polynôme dont le degré véri…e :
- si n’est pas racine de (EC), alors deg(Q) = deg(P ) ;
- si est racine simple de (EC), alors deg(Q) = deg(P ) + 1. Dans ce cas,
Q(x) = xQ1 (x) où deg(Q1 ) = deg(P ) ;

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Analyse 2

- si est racine double de (EC), alors deg(Q) = deg(P ) + 2: Dans ce cas,


Q(x) = x2 Q1 (x) où deg(Q1 ) = deg(P ).

Remarque 2.4 Cette méthode s’applique en particulier pour = 0, c’est-à-dire f (x) =


P (x) ou pour P = 1 c’est-à-dire f (x) = e x.

*2ème cas : f (x) = erx cos(sx)P (x) ou f (x) = erx sin(sx)P (x) où P est un po-
lynôme : On peut se ramener au cas précédent en constatant qu’on a dans la 1ere
forme la partie réelle de e(r+is)x P (x) et dans la seconde forme sa partie imaginaire.
On procède alors comme dans le 1er cas en prenant = r + is:

*3ème cas : f (x) = cos( x) ou f (x) = sin( x) : Pour ces deux formes, la solution
particulière s’écrit : y = A cos( x) + B sin( x), A; B 2 R.

Exemple 2.7 Résoudre y" 2y 0 + 2y = ex cos x (E):Le second membre est la partie
réelle de f (x) = e(1+i)x : Posons = 1 + i et resolvons l’équation (E 0 ) : y 00 2y 0 + 2y =
e x. (
r1 = 1 + i
(EC) : r2 2r + 2 = 0; 0 =1 2= 1 =)
. est donc racine
r2 = 1 i
simple de (EC), on cherche alors une solution particulière sous la forme axe x ; a 2
R car P (x) = 1. On a : y = axe x; y 0 = ae x (1 + x) ; y" = ae x 2 + 2x .
En remplaçant dans (E 0 ), on trouve : ae x 2 + 2x 2 (1 + x) + 2x = e x ()
a 2 2 + 2 x + (2 2) = 1 ( ): Comme est solution de (EC), on a 2 2 +
2 = 0 d’où ( ) () 2a ( 1) = 1 () 2ai = 1 () a = i=2. La solution particulière
ix (1+i)x 1
de (E 0 )
est donc Sa partie réelle xex sin x est solution particulière de (E).
2e .
2
Donc la solution générale de (E) est y = ex (A cos x + B sin x) + 21 xex sin x =
A; B 2 R.

c) Principe de superposition :

Soit ay 00 +by 0 +cy = f1 +f2 (E) où f1 et f2 sont l’un ou l’autre des second membres
des cas précédents.
00 0
Une solution particulière est y = y1 + y2 où yi est solution de ayi + byi + cyi = fi ;
i = 1; 2:
(voir proposition 2.4.).

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