Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
COURS D’ANALYSE 2
CAP-CEG MPC2 et MSVT2
Année 2022-2023
Pr Ousséni SO,
2 Equations di¤érentielles 16
2.1 Introduction, dé…nitions générales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.2 Équations di¤érentielles du 1er ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.2.1 Équations à variables séparées . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.2.2 Détermination de la constante d’intégration . . . . . . . . . . . 17
2.3 Équations di¤érentielles linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.3.1 Équations di¤érentielles linéaires du 1er ordre . . . . . . . . . . 18
2.3.2 Structure de l’ensemble des solutions . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.3.3 Résolution de l’équation homogène associée . . . . . . . . . . . 19
2.3.4 Recherche de solution particulière par variation de la constante 19
2.3.5 Cas particuliers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.3.6 Equations di¤érentielles se ramenant à des équations di¤éren-
tielles linéaires du 1er ordre : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.4 Équations di¤érentielles linéaires du 2nd ordre à coe¢ cients constants : 22
2.4.1 Dé…nitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.4.2 Résolution de l’équation homogène associée (EH) : . . . . . . . 22
2.4.3 Recherche de solution particulière : . . . . . . . . . . . . . . . . 23
By Pr SO Ousséni Page: i
Analyse 2
Objectifs
Objectifs généraux
- Maitriser le calcul intégral ;
- Maîtriser les équations di¤érentielles du 1er ordre et ceux du 2nd ordre à coe¢ -
cients constants.
Objectifs spéci…ques
A l’issu de ce module, les apprenants devront être capable de :
- Dé…nir l’intégration d’une application continue par morceau sur un segment ;
- Etudier l’application qui a une fonction f associe son intégrale sur un segment
fermé borné [a, b] ;
- Etablir le lien entre intégration et dérivation ;
- Utiliser les deux outils du calcul intégral (changement de variable et intégra-
tion par parties) ;
- Calculer les primitives de certaines fonctions particulières ;
- Dé…nir les notions d’équation di¤érentielle du 1er ordre, d’équation di¤éren-
tielle linéaire du 2nd ordre à coe¢ cients constants ;
- Résoudre une équation di¤érentielle du 1er ordre ;
- Résoudre une équation di¤érentielle du 2nd ordre à coe¢ cients constants.
By Pr SO Ousséni Page: 1
Analyse 2
Bibliographie
By Pr SO Ousséni Page: 2
Analyse 2
Chapitre 1
Théorème 1.1 Toute fonction continue sur un intervalle I admet des primitives sur
I, deux d’entre elles di¤ érant d’une constante.
By Pr SO Ousséni Page: 3
Analyse 2
Pour des solides ayant une forme régulière, nous disposons de formules permettant
de calculer l’aire.
A…n d’appliquer ces formules, nous allons découper la surface S en de petites
surfaces ayant des formes régulières et dont les aires sont sensiblement proches des
aires des portions concernées de S:
Nous subdivisons alors le segment [a; b] en n petits segments de longueurs x =
b a
dont les noeuds sont xi = a + i x; i = 0; :::; n. L’aire total de ces petites surfaces
n
nP1
est Sn = xf (xi ).
i=0
Sn est une approximation de l’aire S de la région située sous la courbe.
Proposition 1.1 La suite Sn tend vers la mesure de l’aire sous la courbe lim Sn =
n !+1
S.
Z 3
Exemple 1.1 Calculer ex dx en utilisant la dé…nition.
1
2 2i
Posons f (x) = ex ; a = 1 ; b = 3 ; x=
; xi = 1 + ; xi = xi :On a alors :
Z 3 n n
nP1 2 nP1 1+2i=n
ex dx = lim f (xi ) x = lim e :
1 n !+1 i=0 n !+1 n i=0
n
nP1
1+2i=n
nP1
2=n i 1 e2=n 1 e2
e =e e =e = e .
i=0 1 e2=n 1 e2=n
Z 3 i=0
2 1 e2 1
On a donc ex dx = lim e 2=n
= 2e 1 e2 lim
1 n !+1 n 1 e n !+1 n 1 e2=n
By Pr SO Ousséni Page: 4
Analyse 2
1 1 1
lim = lim = lim = 1=2:
n !+1 n 1 e2=n n !+1 n [1 (1 + 2=n)] n !+1 n(2=n)
Z 3
D’où ex dx = 2e 1 e2 ( 1=2) = e3 e:
1
Proposition 1.2 Supposons f et g deux fonctions continues sur [a; b] et c une constante
quelconque. Alors :
Z b Z a Z b Z a
1. c dx = c (b a) ; 2. f (x) dx = f (x) dx ; 3. f (x) dx = 0 ; 4. Si
a Z b b a a
f (x) dx:
a
Théorème 1.2 (Théorème fondamental du calculZ di¤ érentiel et intégral) Soit f une
x
fonction continue sur l’intervalle [a; b] et g(x) = f (t) dt 8x 2 [a; b]. Alors g 0 (x) =
a
f (x) 8x 2 [a; b].
Remarque 1.1 1) Cette relation signi…e que lorsqu’on intègre puis on dérive une
fonction, on retombe sur la même fonction. Cela prouve que l’intégration et la dériva-
tion sont deux opérations inverses l’une de l’autre. Z
2) Si f est une fonction continue sur I, on note F (x) = f (x) dx sa primitive
sur I ; cet intégrale est appelée intégrale indé…nie.
Théorème 1.3 (Théorème des variations totales) L’intégrale d’un taux de variation
Z b
est la variation totale : F 0 (x) dx = F (b) F (a):
a
Z t2
Exemple 1.2 1. Si f0 est le taux d’accroissement d’une population, alors f 0 (t) dt =
t1
f (t2 ) f (t1 ) est l’accroissement total de la population sur la période qui va de t1 à
t2 .
2. Si c (x)
Z xest le coût de production de x unités d’un bien, alors c0 (x) est le coût
2
marginal et c0 (x) dx = c (x2 ) c (x1 ) est le coût supplémentaire total qu’entraîne
x1
le passage du niveau de production x1 au niveau de production x2 .
By Pr SO Ousséni Page: 5
Analyse 2
Soit u = g (x) une fonction de classe C 1 sur [a;Z b] telle que son ensemble
Z image
0
soit un intervalle I . Si f est continue sur I, alors f (g (x)) g (x) dx = f (u) du et
Z b Z g(b)
f (g (x)) g 0 (x) dx = f (u) du:
a g(a)
Z
Exemple 1.3 a) Calculer x3 cos x4 + 2 dx:
1ere méthode :On pose f (x) = cos x et u = g(x) = x4 + 2: On a g 0 (x) = 4x3 =)
1
x3 = g 0 (x)
Z4 Z Z
3 4 1 0 1
x cos x + 2 dx = f (g(x)) g (x) dx = f (g(x))g 0 (x)dx
Z Z 4 4
1 1 1 1
= f (u)du = cos udu = sin u + c = sin x4 + 2 + c.
4 4 4 4
du
2eme méthode :On pose u = x4 + 2 alors du = 4x3 dx, d’où x3 dx =
Z Z Z Z 4
3 4 4 3 du 1
x cos x + 2 dx = cos x + 2 x dx = cos u = cos udu =
4 4
1 1
sin u + c = sin x4 + 2 + c.
4 Z 4e
ln(x) dx
b) Calculer dx: On pose u = ln(x) donc du =
1 x x
Z e Z ln(e) Z 1 2 1
ln(x) u 1
dx = udu = udu = = :
1 x ln(1) 0 2 0 2
Proposition 1.3 (Les intégrales des fonctions symétriques ) On suppose que f est
continue sur [ a; a] :
By Pr SO Ousséni Page: 6
Analyse 2
Z a Z a
a) Si f est paire, alors f (x) dx = 2 f (x) dx.
Z a
a 0
Remarque 1.2 Grâce aux tables d’intégration ou aux logiciels de calcul symbolique
(Maple, mathematica. . . ), le calcul des intégrales devient très aisé. Mais il y a des
situations dans lesquelles il est impossible de calculer la valeur exacte d’une intégrale
dé…nie (primitive di¢ cile, voire impossible à trouver, fonction connue seulement en
quelques points,...). Dans ce cas, l’on est obligé de se contenter de la valeur approchée
de l’intégrale.
By Pr SO Ousséni Page: 7
Analyse 2
Z b Z b Z b
b) Si f (x) dx existe pour tout t b; alors on dé…nit f (x) = lim f (x) dx
t 1 t ! 1 t
à condition que cette limite existe et soit …nie.
Z +1 Z b
Les intégrales impropres f (x) dx et f (x) dx sont dites convergentes si la
a 1
limite qui les dé…nitZexiste et divergentes
Z a dans le cas contraire.
+1
c) Si à la fois f (x) dx et f (x) dx sont convergentes, alors on dé…nit
Z +1 Z a a Z +1 1
f (x) dx = f (x) dx + f (x) dx.
1 1 a
Z +1 +1 Z
1 1
Exemple 1.5 Calculer dx dx et
x2 x
Z +1 Z t1 1
1 1 1 t
dx = lim dx = lim = lim 1 1t = 1:
1 x2 t!+1 1 x2 t!+1 x 1 t!+1
Z +1 Z t
1 1
dx = lim dx = lim [ln x]t1 = lim [ln t ln 1] = +1:
1 xZ t!+1 1 x t!+1
Z +1
t!+1
+1
1 1
Donc dx converge et dx diverge.
1 x2 1 x
Z +1
1
Remarque 1.3 Plus généralement, les intégrales de type dx avec a; > 0
a x
sont appélées intégrales de Riemann et convergent ssi > 1.
Z b
a) Si f est une fonction continue sur [a; b[ et discontinue en b, alors f (x) dx =
Z t a
Z 5 Z 3
dx
Exemple 1.6 Calculer p 1 dx et
x 2 x 1
2 0
Z 5 Z 5
dx dx p 5 p p
1) p = lim p = lim 2 x 2 t
= lim 2 3 t 2 =
p 2 x 2 t!2+ t x 2 t!2 + t!2+
2 3.
By Pr SO Ousséni Page: 8
Analyse 2
Z 5
dx
Donc l’intégrale p converge.
Z 3 2 x 2
dx 1
2) Pour , comme il ya discontinuité de au point 1 2]0; 3[, alors va
0 x 1 Z 1 Z 3 x 1
dx dx
étudier les intégrales et :
Z 1 0 x 1
Z t 1 x 1
dx dx
On a : = lim = lim [ln jx 1j]t0 = lim [ln jt 1j ln 1] =
0 x 1 t!1 0 x 1 t!1 t!1
1. Z 3
dx
Donc l’intégrale diverge.
0 x 1
1 Z
dx
Remarque 1.4 Si l’on n’avait pas remarqué que la deuxième intégrale
Z 3 0 x 1
dx
était une intégrale impropre (discontinuité en 1), on aboutissait à : = [ln jx 1j]30 =
0 x 1
ln 2 ln 1 = ln 2; ce qui est faux !
Théorème 1.5 (Théorème des équivalences) :On suppose que Z f et g sont des
+1
fonctions positives et continues sur [a; +1[ telles que f g. Alors f (x) dx et
+1
Z +1 a
By Pr SO Ousséni Page: 9
Analyse 2
Corollaire 1.1 (Critère d’Abel) Soient f , g, g 0 trois fonctions continues sur [a; +1[.
Si f satisfait iii) du théorème ci-dessus et g décroissante et tend vers 0 à l’in…ni, alors
Z +1
f (t) g(t)dt converge.
a
Z+1
sin(t)
Exemple 1.7 Etudions la convergence et la convergence absolue de dt et
Z +1 1 t
cos(t)
dt.
1 t
1 1
Posons f (t) = sin(t) et g(t) = . On g 0 (t) = . On a f , g, g 0 sont continues
t t2
sur [1; +1[ etZ r:
*F (r) = sin (t) dt = cos(1) cos(r) ; jF (r)j 2, 8r 1;
1
*g est décroissante et lim g(t) = 0:
t!+1
Z +1 Z +1
sin(t) cos(t)
Alors d’après le critère d’Abel dt converge. De même converge.
1 t 1 t
Mais ces deux intégrales ne sont pas absolument convergentes. En e¤ et,
1 cos(2t)
jsin (t)j sin2 (t) = ,
Z r Z r 2 Z r Z r
jsin(t)j 1 1 cos(2t) 1 cos(2t)
dt dt dt = ln(r) ! +1, d’où
Z +11 t 2 1 t 1 2t 2 1 2t r!+1
jsin(t)j
dt = +1:
1 t
By Pr SO Ousséni Page: 10
Analyse 2
Exemple 1.9
By Pr SO Ousséni Page: 11
Analyse 2
Z Z
2 (x a) 1 1 2 (x a)
n dx = n 1 si n 6= 1; et dx =
(x a)2 + b2 1 n
(x a)2 + b2 (x a)2 + b2
ln (x a)2 + b2 .
La deuxième primitive se ramène,
Z par le changement de variable t = (x a) =b;
dt
dt = dx=b; au calcul de In (t) = :
(1 + t2 )n
On a I1 (t) = arctan(t), et In (t) se calcule par récurrence sur n en utilisant une
intégration par
Z partie : Z
dt t 2nt2
In (t) = = dt =
(1 + t2 )n (1 + t2 )n (1 + t 2 )n+1
Z
t 1 1 t
n + 2n n dt = + 2nIn 2nIn+1 ;
2
(1 + t ) 2
(1 + t ) (1 + t2 )n+1 (1 + t2 )n
1 t
d’où In+1 = (2n 1) In + :
2n (1 + t2 )n
Ainsi, en théorie, on sait calculer la primitive de n’importe quelle fraction ration-
nelle en x, en suivant le chemin ci-dessus. Mais ATTENTION : il faut éviter de se lancer
sans ré‡échir dans une décomposition en éléments simples. Avant, il vaut mieux voir
s’il n’y a pas plus simple, par exemple grâce à un changement de variables.
Z
xdx
Exemple 1.10 Le calcul de risque d’être très pénible à e¤ ectuer
1) (x2 + 1)3
(x2
en décomposant en éléments simples. Par contre en posant u = x2 ; du = 2xdx, on
1R du
se ramène à calculer qui est beaucoup plus agréable. On pose la
2 (u 1) (u + 1)3
1 A B C
décomposition en éléments simples 3 = u + 3 + +
(u 1) (u + 1) 1 (u + 1) (u + 1)2
D
:
u+1
By Pr SO Ousséni Page: 12
Analyse 2
Ce sont les fonctions construites à partir de cos x et sin x et des constantes en utili-
sant les ”quatre opérations”+; ; ; =. Autrement dit, ce sont les fractions rationnelles
en deux Z
variables R (u; v) dans lesquelles on remplace u par cos x et v par sin x. Pour
calculer R (cos x; sin x) dx, il y a un changement de variable qui marche toujours :
1 t2
c’est (pour x 2 ] ; [), t = tan (x=2) ; soit x = 2 arctan t. On a alors : cos x = ;
1 + t2
2t 2
sin x = 2
; dx = dt;et on est amené à calculer
Z 1+t 2 1 + t2
1 t 2t 2
R 2
; 2
dt;qui est la primitive d’une fraction rationnelle en t,
1+t 1+t 1 + t2
pas très agréable en général. On a intérêt à rechercher si d’autres changements de
variable plus économiques veulent bien marcher. Par exemple les règles de Bioche.
Proposition 1.4 (Règles de Bioche) Soit à intégrer la fonction f (x) = R (cos x; sin x)
.
1) Si f ( x) = f (x), faire le changement de variable u = cos x:
2) Si f ( x) = f (x) ; faire le changement de variables u = sin x:
3) Si f ( + x) = f (x) ; faire le changement de variables u = tan x:
Exemple 1.11 Calculer une primitive de f (x) = (1 + sin x) tan x pour x 2 ] =2; =2[ :C’est
une fraction rationnelle en cos x et sin x. Comme f ( x) = f (x) ; on pose u =
sin x;
Z du = cos xdx; etZ on a à calculer : Z
u (1 + u) 1
du = 1 du = u ln j1 uj ;d’où (1 + sin x) tan xdx =
1 u2 1 u
sin x ln (1 sin x).
By Pr SO Ousséni Page: 13
Analyse 2
Z
2t 2t 2dt
Par contre, avec t = tan (x=2) ;on aurait eu à calculer 1+ =
Z 1 + t2 1 t2 1 + t2
4t (1 + t)
dt:
(1 + t2 )2 (1 t)
r
m
ax + b
Fractions rationnelles en x et en :
cx + f
Z r
ax+b
1=m ax + b
m
On veut R x; cx+f dx:On pose u = ; d’où l’on tire x =
cx + f
( b + f um ) = (a cum ) ; et dx est égal à une fraction rationnelle en u fois du. On
se retrouve à intégrer une fraction rationnelle en u.
Z r r
x 1 dx x 1
Exemple 1.12 Calculer pour x > 1 ou x < 1. On pose u =
x+1 x Z x+1
1 + u2 4u 1 u2 4u
d’où l’on tire x = et dx = 2 du. On est amené à calculer u du =
1 u 2
(1 u 2 ) 1 + u (1 u2 )2
2
Z Z
4u2 2du R 2du 1+u
2 2
du = 2 2
= ln 2 arctan u;
(1 + u ) (1 u ) 1 uq 1+u 1 u
Z r 1 + xx+11 q q
x 1 dx p
donc = ln q 2 arctan xx+11 = ln x + x2 1 2 arctan xx+11 :
x+1 x 1 x 1
x+1
p
Fractions rationnelles en x et en ax2 + bx + c:
By Pr SO Ousséni Page: 14
Analyse 2
p
* si t 1; on pose t = chu (u 2 [0; +1[) ; alors t2 1 = sh u; dt = shudu et
p
u = argcht = ln t + t2 1 .
p
* si t 1; on pose d’abord s = t et on remarque que ln s + s2 1 =
p p
p t + t2 1 t + t2 1 p
ln t + t2 1 = ln p = ln t t2 1 :
t + t2 1
On obtient ainsi à nouveau une fraction rationnelle en shu et chu:
Rp
Exemple 1.13 Calculer x2 2x + 3dx
2 x 1
On a x2 2x + 3 = (x 1)2 + 2 = 2 xp 1
2
+ 1 : Posons t = p : Alors
Z Z 2
p p p
dx = 2dt et on obtient x2 2x + 3dx = 2 1 + t2 dt: On pose ensuite t =
Z Z
p p
2
shu; alors dt = chudu; 1 + t = chu et on obtient 2 1 + t dt = 2 ch2 udu =
2
Z
sh (2u)
(ch (2u) + 1) du = + u = shuchu + u:
2 Z
p x 1p 2
En revenant à la variable d’origine, on a donc x2 2x + 3dx = x 2x + 3+
2
p p
ln 22 x 1 + x2 2x + 3 .
By Pr SO Ousséni Page: 15
Analyse 2
Chapitre 2
Equations di¤érentielles
Remarque 2.1 1) Dans l’exemple b) il est sous entendu que y est fonction de x.
2) Les égalités dans les équations sont des égalités entre fonctions.
3) L’équation di¤ érentielle d’ordre n la plus générale peut toujours s’écrire sous la
forme F x; y; y 0 :::; y (n) = 0 où F est une fonction de n + 2 variables.
4) On appelle solution de l’équation di¤ érentielle (pour x 2 I R), une fonction
y2 C n (I; R) telle 8x 2 I on ait F (x; y(x); y 0 (x); :::; y (n) (x)) = 0:
5) On dit aussi intégrer l’équation di¤ érentielle au lieu de trouver les solutions.
By Pr SO Ousséni Page: 16
Analyse 2
dy
Preuve Une telle équation s’intègre facilement. En e¤et, on écrit y 0 = ; puis
Z Z dx
symboliquement, (V S) () f (y)dy = g(x)dx () f (y)dy = g(x)dx () F (y) =
G(x) + C () y = F 1 (G(x) + C). C’est pour cette raison que l’on dit aussi ”intégrer”
pour résoudre une équation di¤érentielle. [
Preuve En e¤et :
P
n P
n P
n
* L (y + z) = ai (x) (y + z)(i) = ai (x) y (i) + ai (x) z (i) = L (y) + L (z) :
i=0 i=0 i=0
P
n
(i) P
n
* 8 2 R; L ( y) = ai (x) ( y) = ai (x) y (i) = L (y) : [
i=0 i=0
By Pr SO Ousséni Page: 17
Analyse 2
Dé…nition 2.4 L’équation di¤ érentielle L (y) = 0 (E:H) s’appelle équation homogène
associée (E:D:L) :
By Pr SO Ousséni Page: 18
Analyse 2
Exemple 2.3 Résoudre sur I = ]0; =2[ l’équation di¤ érentielle (sin x) y 0 (cos x) y =
x (E).
y0 cos x
Solution 2.1 * (EH) : (sin x) y 0 (cos x)y = 0 () = (pour y 6= 0) ()
y sin x
ln jyj = ln jsin xj + k ; (k 2 R) () y = K sin x; K 2 R K = ek :Comme y = 0 est
solution, on a donc S0 = fyh = K sin x; K 2 Rg.
* Solution particulière : On cherche la solution particulière sous la forme y =
K(x) sin x; K 2 C 1 (I) à déterminer.
On a :(sin x) y 0 (cos x)y = x () (sin x) (K 0 (x) sin x + K(x) cos x) (cos x) K(x) sin x =
x
() (sin x) (K 0 (x) sin x) = x () Z sin2 x K 0 (x) = x
x x
() K 0 (x) = 2 () K(x) = dx:
sin x sin2 x
1
On intègre par parties en posant u (x) = x; v 0 (x) = ; ce qui donne u0 (x) =
sin2 x
1
1; v(x) = .
tgx
By Pr SO Ousséni Page: 19
Analyse 2
Z
x R 1 x cos x x
On a K(x) = dx = + dx = + ln jsin xj + C.
tgx tgx tgx sin x tgx
Sur I, sin x > 0 et en prenant C = 0, on obtient la solution particulière yp =
x
+ ln(sin x) sin x = x cos x + (sin x) ln(sin x):
tgx
* Solution générale :y = yh + yp = x cos x + (K + ln(sin x)) sin x; K 2 R.
Cas 2.1 (1er cas) : Si f (x) = P (x) avec P 2 Rn [X], on a deux possibilités :
* Si a = 0 alors yp 2 Rn+1 [X];
* Si a 6= 0 alors yp 2 Rn [X]:
Cas 2.3 (3e cas) : Si f (x) = P (x) sin(mx) ou f (x) = P (x) cos(mx), m 2 R
Dans ce cas yp est la partie immaginaire (resp réelle) de la solution de l’équation
y0 + ay = P (x)eimx . On se ramène alors au cas 2.
Cas particuliers : f (x) = b sin( x) ou f (x) = b cos( x), b; 2 R : pour a 6= 0, on
a yp = A cos( x) + B sin( x)
C’est une équation de la forme y 0 = a(x)y + b(x)y (EB) où a(x); b(x) sont des
fonctions continues sur I; 2 R; 6= 1.
y0
Pour y 6= 0 . On a : (EB) () = a(x)y 1 + b(x).
y
Ensuite, on fait le changement de variable u = y 1 , u0 = (1 )y y 0 ; qui donne
1
u0 = a(x)u + b (x) qui est une équation di¤érentielle linéaire de 1er ordre.
1
By Pr SO Ousséni Page: 20
Analyse 2
1 y0
Solution 2.2 On pose u = =) u0 = 2
y2 y3
y 0 1 u0
(E) () 3 cos x + 2 sin x + 1 = 0 () cos x + u sin x + 1 = 0
y y 2
2
() u0 2utgx = (E 0 ) qui est une équation linéaire du 1er ordre.
cos x
Exercice 2.1 Résoudre l’équation (E) ci-dessus.
Équation de Riccati
C’est une équation de la forme y 0 = a(x)y 2 +b(x)y+c(x) (ER) où a(x); b(x); c(x)
sont des fonctions continues sur un intervalle I. Supposons connue une solution parti-
1
culière y1 de (ER). On pose y = y1 + : On a alors
u
0 u0 1 2 1
(ER) () y1 2
= a(x) y1 + + b(x) y1 + + c(x)
u u u
0 u0 y1 1 1
() y1 = a(x) y12 + 2 + 2 + b(x) y1 + + c(x)
u2 u u u
u 0 y1 1 b(x)
0
() y1 2
= a(x)y12 + b(x)y1 + c(x) + a(x) 2 + 2 + :
u u u u
0
Comme y1 est solution de ER, on a y1 = a(x)y12 + b(x)y1 + c(x):
u0 2y1 1 b(x)
D’où (ER) () = a(x) + 2 +
u2 u u u
0
() u = (2y1 a(x) + b(x))u + a(x) qui est une équation linéaire du
1er ordre.
1 u0
=) y 0 =
Résolution : on pose y = 1 + :
u u2
u 0 1 1 1
On a donc 2
= x 1+ 1+ x
u u u u
() u0 = xu + x 1 u xu () u0 = u x + 1:
y 0 = a(x)y 2 + b(x)y + c(x) () (y1 + ')0 = a(x) (y1 + ')2 + b(x) (y1 + ') + c(x)
0
() y1 + '0 = a(x) y12 + 2y1 ' + '2 + b(x)(y1 + ') + c(x)
() '0 = (2y1 a(x) + b(x)) ' + a(x)'2 :
Qui est une équation de Bernouilli.
By Pr SO Ousséni Page: 21
Analyse 2
D’après les résultats généraux (proposition 1.3.2) on sait que l’ensemble des solu-
tions de (EH) est e.v et que la solution générale de (E) est de la forme y = yp + yh
où yp est une solution particulière et yh solution de (EH).
Nous admettons les résultats supplémentaires suivants :
Proposition 2.7 1. 8x0 2 I et ( ; ) 2 R2 ; (E) admet une unique solution y telle que
y(x0 ) = et y 0 (x0 ) = :
2. Les solutions de (EH) sur I forment un espace vectoriel de dimension 2 (sur
R) noté S2 (I):
3. Si y1 , y2 sont deux solutions indépendantes de (EH) c’est-à-direfy1 ; y2 g libre
dans S2 (I) alors fy1 ; y2 g est une base de S2 (I). Autrement dit S2 (I) = f y1 + y2 ; ; 2 Rg.
4. Pour y1 ; y2 2 S2 (I), on dé…nit le wronskien w : I ! R, x 7 ! ! (x) =
y1 (x) y2 (x) 0 0
0 0 = y1 (x)y2 (x) y1 (x)y2 (x): Si ! (x0 ) 6= 0 pour x0 2 I; alors ! (x) 6= 0
y1 (x) y2 (x)
pour tout x 2 I et c’est une condition nécessaire et su¢ sante pour que fy1 ; y2 g soit
libre et donc une base de S2 (I):
By Pr SO Ousséni Page: 22
Analyse 2
By Pr SO Ousséni Page: 23
Analyse 2
D’où ay 00 + by 0 + cy = f
0 00 0 00 0 0
() a A0 y1 + Ay1 + B 0 y2 + By2 + b Ay1 + By2 + c (Ay1 + By2 ) = f
00 0 00 0 0 0
() A ay1 + by1 + cy1 + B ay2 + by2 + cy2 + a A0 y1 + B 0 y2 = f:
00 0 00 0
Comme y1 et y2 sont solutions de E:H., on a ay1 +by1 +cy1 = 0 et ay2 +by2 +cy2 = 0
d’où(…nalement A0 et B0 véri…ent(le système
0
A0 y1 + B 0 y2 = 0 A0 y 1 + B y 2 = 0
0 () 0 0 ( )
a(A0 y10 + B 0 y2 ) = f A0 y1 + B 0 y2 = f =a
On résoud ce système par la méthode de Craner :
y1 y 2 0 y2 y1 0 D1
D = 0 0 = !(x) 6= 0 ; D1 = 0 ; D2 = 0 ; A0 = D et
y1 y 2 f =a y2 y1 f =a
B 0 = DD2 :
Ensuite on calcule A et B et en…n y = Ay1 + By2 :
1
Exemple 2.6 Résoudre y 00 + y = 3 .
sin x
* L’équation homogène est y 00 + y = 0. L’équation caractéristique est : (EC) :
r2 + 1 = 0. = 4, donc l’EC admet 2 racines complexes conjuguées = i et = i.
La solution de (EH) est yh = A cos x + B sin x; A; B 2 R (cf proposition 2.8, = 0,
= 1).
* Solution particulière : y1 = cos x et y2 = sin x sont deux solutions indépendantes
cos x sin x
de (EH). En e¤ et !(x) = = 1.
sin x cos x
Cherchons une solution sous la forme yp = A(x) cos x + B(x) sin x avec A0 y1 +
B 0 y2 = 0. (
A0 cos x + B 0 sin x = 0
* D’après ( ) A0 et B 0 sont alors solution de 1
,
A0 sin x + B 0 cos x = sin3 x
0 sin x 1 cos x 0 cos x
d’ où A0 = 1
= sin2 x
; B0 = avec les pri-
1
= sin3 x
sin3 x
cos x sin x sin3 x
cos x 1
mitives A(x) = et B(x) = . On a donc la solution particulière
sin x 2 sin2 x
cos x 1 2
cos x 1 2 cos2 x 1 cos 2x
yp = cos x 2 sin x = = = et la
sin x 2 sin x sin x 2 sin x 2 sin x 2 sin x
cos 2x
solution générale y = yh + yp = A cos x + B sin x + , A; B 2 R.
2 sin x
By Pr SO Ousséni Page: 24
Analyse 2
*2ème cas : f (x) = erx cos(sx)P (x) ou f (x) = erx sin(sx)P (x) où P est un po-
lynôme : On peut se ramener au cas précédent en constatant qu’on a dans la 1ere
forme la partie réelle de e(r+is)x P (x) et dans la seconde forme sa partie imaginaire.
On procède alors comme dans le 1er cas en prenant = r + is:
*3ème cas : f (x) = cos( x) ou f (x) = sin( x) : Pour ces deux formes, la solution
particulière s’écrit : y = A cos( x) + B sin( x), A; B 2 R.
Exemple 2.7 Résoudre y" 2y 0 + 2y = ex cos x (E):Le second membre est la partie
réelle de f (x) = e(1+i)x : Posons = 1 + i et resolvons l’équation (E 0 ) : y 00 2y 0 + 2y =
e x. (
r1 = 1 + i
(EC) : r2 2r + 2 = 0; 0 =1 2= 1 =)
. est donc racine
r2 = 1 i
simple de (EC), on cherche alors une solution particulière sous la forme axe x ; a 2
R car P (x) = 1. On a : y = axe x; y 0 = ae x (1 + x) ; y" = ae x 2 + 2x .
En remplaçant dans (E 0 ), on trouve : ae x 2 + 2x 2 (1 + x) + 2x = e x ()
a 2 2 + 2 x + (2 2) = 1 ( ): Comme est solution de (EC), on a 2 2 +
2 = 0 d’où ( ) () 2a ( 1) = 1 () 2ai = 1 () a = i=2. La solution particulière
ix (1+i)x 1
de (E 0 )
est donc Sa partie réelle xex sin x est solution particulière de (E).
2e .
2
Donc la solution générale de (E) est y = ex (A cos x + B sin x) + 21 xex sin x =
A; B 2 R.
c) Principe de superposition :
Soit ay 00 +by 0 +cy = f1 +f2 (E) où f1 et f2 sont l’un ou l’autre des second membres
des cas précédents.
00 0
Une solution particulière est y = y1 + y2 où yi est solution de ayi + byi + cyi = fi ;
i = 1; 2:
(voir proposition 2.4.).
By Pr SO Ousséni Page: 25