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N OMBRES COMPLEXES
Mohamed TARQI
2 Module d’un nombre complexe. Argument d’un nombre complexe non nul 3
2.1 Module d’un nombre complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.2 Argument d’un nombre complexe non nul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1 Rappels
1.1 Corps des nombres complexes
R désigne l’ensemble des nombres réels, C désigne l’ensemble des nombres complexes, c’est à dire
l’ensemble des nombres de la forme z = x + i y, avec x et y des nombres réels et i 2 = −1.
C = { z = a + ib/(a, b) ∈ R2 }
On a R ⊂ C.
C est muni d’une addition et d’une multiplication qui prolongent celles de R, elles sont définies
par :
1
C HAPITRE 2 N OMBRES COMPLEXES
et
½
C −→−E −→
a + ib −→ M ( où OM = a~i + b~j )
Propriétés
• Image de deux nombres complexes opposés : Elles sont symétriques par rapport
à l’origine O.
• Image de deux nombres complexes conjugués : Elles sont symétriques par rapport
à l’axe des abscisses. −−→
• Si A et B ont pour affixes respectives z A et zB , le vecteur AB a pour affixe zB − z A
et le milieu I de [A, B] a pour affixe z I = z A +2 zB .
Exercice : Déterminer l’ensemble des points M d’affixe z tels que les images des nombres 1, z, z0 = 1 + z2
soient alignées.
d’où :
y(x2 + y2 − 2x) = 0
L’ensemble cherché est donc constitué par la droite d’équation y = 0, c’est à dire l’axe des x et par
le cercle de centre A et de rayon 1.
(x + i y)2 = a + ib ⇐⇒ x2 + y2 + 2ix y = a + ib
n 2 2 x2 + (− y2 ) = a
⇐⇒ x − y = a ⇐⇒ 2 2 − b2
2x y = b x (− y ) = 4
x yb ≥ 0
2
u2 − au − b4 = 0 ;
cette équation a une racine positive x2 et une racine négative (− y2 ), donc nécessairement :
p p
2 a2 + b 2 + a a2 + b 2 − a
2
x = , y =
2 2
sp sp
a2 + b 2 + a a2 + b 2 − a
x=± , y=±
2 2
d’où les solutions :
qp qp
a2 + b2 +a 0 a2 + b2 −a
z1 = ε 2 + i ε 2 et z2 = − z1
Remarques :
1. Si M est l’image de z ( dans un repère orthonormé ) et ~v le vecteur-image de z, on a : | z| =
OM = k~ vk .
2. Si A et B sont deux points du plans alors AB = | zB − z A | .
Propriétés • | z| = |− z| = | z̄|
• Si z 6= 0, z−1 = 1z = | zz̄|2
¯ ¯
• ¯ z0 ¯ = | z0| si z0 6= 0
z |z |
• | I m(z)| ≤ | z| et |R e(z)| ≤ | z| avec égalité si et seulement si z ∈ R.
Démonstration :
1. C’est clair.
2. ∀(z, z0 ) ∈ C2
¯ 0 ¯2
¯ zz ¯ = zz0 zz0
= z z̄.z0 z0
¯ ¯2
= | z|2 ¯ z0 ¯ .
3. ∀(z, z0 ) ∈ C2
¯ ¯
¯ z + z0 ¯ = (z + z0 )(z + z0 )
= (z + z0 )( z̄ + z0 )
¯ ¯2
= | z|2 + ¯ z0 ¯ + zz0 + z0 z̄
¯ ¯2
= | z|2 + ¯ z0 ¯ + 2R e(zz0)
¯ ¯2 ¯ ¯ ¯ ¯
¯ ¯
≤ | z|2 + ¯ z0 ¯ + 2 ¯ zz0 ¯ = (| z| + ¯ z0 ¯)2 .
u
t
Remarques :
1. L’égalité a lieu si et seulement si R e(Z) = | Z | .(Z = zz0) c’est à dire R e(Z) ∈ R+ .
Si z0 = 0,cette condition est remplie, sinon compte tenu de z = Z
| z 0 |2
z, cette condition s’écrit z
z0 ∈ R+ .
¯ ¯ ¯¯ ¯ ¯
2. De même on a : ¯| z| − ¯ z0 ¯¯ ≤ ¯ z − z0 ¯ .
3. On démontre par récurrence que :
Remarques :
1. Soit z un nombre complexe non nul, le module de z| z|−1 est 1, donc tout nombre complexe
non nul peut s’écrire d’une manière unique sous la forme z = | z| u, u étant un nombre com-
plexe de module 1.
2. Cherchons le sous-groupe engendré par i . On a :
i 2 = −1, i 3 = − i , et i 4 = 1
Plus généralement pour tout entier n
i 4n = 1, i 4n+1 = i , i 4n+2 = −1 et i 4n+3 = − i
Donc i engendre un sous-groupe multiplicatif d’ordre 4 de U, c’est-à-dire
(i) = { i n /n ∈ Z} = {1, −1, i, − i }
Proposition 2.2. L’application θ −→ e iθ est un morphisme de groupes de (R+ , +) sur (U, ×). Son noyau
est 2πZ.
0 0
Démonstration : Il s’agit d’un morphisme puisque e iθ e iθ = e i(θ+θ ) pour tous nombres réels θ et θ0 .
e iθ = 1 ⇐⇒ ∃k ∈ Z : θ = 2kπ, donc le noyau est 2πZ. u
t
0
Démonstration : Preuve
0
de 5. Posons
0
z = re iθ et z0 = r0 e iθ
0 0 iθ iθ 0 i ( θ +θ )
• zz = rr e e = rr e
d’où arg( zz0 ) = θ + θ0 = arg( z) + arg( z0 )
r iθ − iθ 0 0 0
• z
z0 = r0 e e = rr0 e iθ e i(−θ ) = rr0 e i(θ −θ )
d’oùz
arg( z0 ) = θ − θ0 = arg( z) − arg( z0 ). u
t
0 0
Propriétés • ∀( z, z0 ) ∈ C2 , e z+ z = e z e z
• Dérivation de la fonction x −→ e mx à variable réelle ( m ∈ C)
∀ x ∈ R, ( e imx )0 = me imx
(1) ⇐⇒ [r0 (cos θ0 + i sin θ0 )]n = r0n (cos nθ0 + i sin nθ0 ) = r(cos θ + i sin θ)
p p θ +2 k π
zk = n
n(cos θ +n2 kπ + i sin θ +n2 kπ ) = n
re n i
, 0 ≤ k ≤ n−1 .
On a donc :
| z k+1 | = | z k | et ar gz k+1 = ar gz k + 2nπ
2π
on passe donc de l’image M k à celle de M k+1 par une rotation de centre O et d’angle n , donc :
Proposition 3.1. Les images des n racines n i èmes d’un nombre complexe non nul pour n > 2, sont les
sommets d’un polygone régulier de n côtés centré en O.
z0n = Z 0n = z
c’est-à-dire :
0
( Zz0 )n = 1, Z 0 = z0 wk
Proposition 3.2. On obtient les racines n i èmes d’un nombre complexe non nul en multipliant l’une
d’entre elles par les n racines n i è mes l’unité.
1 1
y 0.5 y 0.5
–0.5 –0.5
–1 –1
F IGURE 1 – Les racines quatrième de l’unité F IGURE 2 – Les racines cinquième de l’unité
2kπ 2k0 π
1 est une racine n i ème de l’unité et si wk = e n et w0k = e n sont deux racines n i èmes de l’unite, alors
2(k−k0 )π
wk (wk )−1 = wk w0k = e n
2π
Remarque : w1 = e n est toujours racine primitive n i è me de l’unité et pour n premier toute racine n i ème
distincte de w0 = 1 est primitive. Par exemple pour n = 6, w1 , w5 sont primitives mais pas w0 , w2 , w3 , w4 .
cos(nθ) = cosn (θ) − Ù2n cosn−2 (θ) sin2 (θ) + Ù4n cosn−4 (θ) sin4 (θ) − ...
sin(nθ) = Ù1n cosn−1 (θ) sin(θ) − Ù3n cosn−3 (θ) sin3 (θ) + ...
Exemples
· cos(2θ) = cos2 (θ) − sin2 (θ) = 2 cos2 (θ) − 1
· cos(3θ) = 4 cos3 (θ) − cos(θ)
· sin(2θ) = 2 sin(θ) cos(θ)
· sin(3θ) = 3 sin(θ) − 4 sin3 (θ)
e ix − e− ix 3 e ix + e− ix 2
sin3 x cos2 x = ( ) ( )
2i 2
1
= − 5 ( e3 ix − 3 e ix + 3 e− ix − e−3 ix )( e2 ix + 2 + e−2 ix )
2 i
1
= − 5 ( e5 ix − e3 ix − 2 e ix + 2 e− ix + e−3 ix − e−5 ix )
2 i
1
= − 4 (sin(5 x) − sin(3 x) − 2 sin( x))
2
Remarques :
1. On peut ramener le calcul des primitives de sinn (θ) et de cosn (θ) à celui de primitives de fonctions de
la forme cos( pθ) et sin( pθ).
2. On linéariserait de même un produit de type sinn (θ) cos m (θ).
Remarques :
1. On utilisera cette transformation pour résoudre des équations du type :
a cos( x) + b sin( x) = c
2. On a :
p
r = |a + ib| = a2 + b2 , cos(α) = p a et sin(α) = p b
a2 + b2 a2 + b2
4.2.1 La trasformation z0 = az + b
Étant donné le nombre complexe a = ke iα ( k réel strictement positif ), interprétons géométriquement la
transformation
(1) z −→ z0 = az
0
Soit M et M 0 les images respectives de z et z0 , posons z = re iθ et z0 = r0 e iθ , nous aurons :
n
0
r0 e iθ = ke iθ re iθ ⇐⇒ r = r0 k
θ0 ≡ θ + α[2π]
d’où ½
OM 0 = kOM
á −−−→0 á −−→
(Ox, OM ) ≡ (Ox, OM ) + α[2π]
Donc (1) représente la similitude S (O, k, α).
z 0 = e iα z
définit la rotation de centre O et d’angle α.
Si α = 0 ou α = π, k réel non nul, nous retrouvons l’homothétie de centre O et de rapport k, défini par z0 = kz.
→
− → −
Soit M0 un point d’affixe z0 , Considérons le repère ( M0 , i , j ). Soit Z 0 l’image de Z par la similitude S ( M0 , k, α),
alors on a :
(2) Z 0 = ke iα Z ⇐⇒ z0 − z0 = ke iα ( z − z0
la formule (2) est de la forme
(3) z0 = az + b
On considère maintenant la formule (3) ou a et b sont des nombres complexes quelconques.
1. Si a = 0, la transformation (3) correspond à l’application constante.
2. Si a = 1, la transformation (3) est la translation de vecteur d’affixe b.
3. Supposons a 6= 0 et a 6= 1, dans ce cas il existe z0 tel que z0 = az0 + b et
(3) ⇐⇒ z0 − z0 = a( z − z0 )
z0 = az + b (a 6= 0)
est bijective.
Si a = ke iα 6= 1, (k > 0) c’est une similitude de rapport k et d’angle α ; elle se réduit a une rotation pour
k = 1 et à une homothétie pour α ≡ 0[π].
Si a = 1 c’est une translation.
z −a
4.2.2 Module et argument de z−b
Soient A (a) et B(b) deux points distincts du plan (a 6= b) et k un réel strictement positif. Cherchons l’ensemble
−a 0 0
des points M ( z) 6= B(b) tel que | zz− b | = k. On a, en posant a = α + i α , b = β + i β et z = x + i y :
z−a
| |=k ⇐⇒ | z − a|2 = k| z − b|2
z−b
⇐⇒ (1 − k2 )( x2 + y2 ) − 2(α + k2 β) x − 2(α0 + k2 β0 ) y + α2 + α02 − k2 (β2 + β02 ) = 0
−−→ −−→
á −á
−→ −−→
( AC, BC) ≡ ( AD, BD )[π]
ou encore
c−a d−a
arg( ) ≡ arg( )[π]
c−b d−b
• • • • • • • • ••