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Les nombres complexes

mon ancien prof de TS


08 juin 2016

1 Introduction
Au XV Ième siècle, les algébristes italiens apprennent à résoudre les équations du troisième degré. Ils les
ramènent à une autre équation plus simple du second degré dont la résolution est connue depuis le IXème
siècle grâce aux mathématiciens arabes.

1.1 La méthode de Tartaglia-Cardan


Résoudre x3 = 6x + 20(1)
1. On pose x = u + v.

(a) Que devient alors l’équation (1) ?


(b) Quelle valeur suffit-il de donner au produit uv pour que (1) s’écrive :

u3 + v 3 = 20

(c) Que vaut dans ce cas le produit u3 v 3


2. On pose U = u3 et V = v 3 . Former et résoudre dans R une équation du second degré ayant pour
solutions U et V .

3. En déduire que :
√ √
q q
3 3
10 + 2 23 + 10 − 2 23
est une solution de l’équation (1) dans R

1.2 L’anachronisme de M Kormann : Preuve de l’unicité de la solution dans R


On considère la fonction Φ définie sur R par

Φ(x) = x3 − 6x − 20

1. Calculer Φ0 (x), pour tout réel x.


2. Etudier le signe de Φ0 (x).

3. En déduire les variations de Φ


4. Déterminer les extrema locaux, et en déduire l’unicité de la solution trouvée dans la partie précédente.

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1.3 Pour aller plus loin : l’exemple de Bombelli
Résoudre x3 = 15x + 4(2)

1. On pose x = u + v.
(a) Que devient alors l’équation (2) ?
(b) Quelle valeur suffit-il de donner au produit uv pour que (2) s’écrive :

u3 + v 3 = 4

(c) Que vaut dans ce cas le produit u3 v 3


2. On pose U = u3 et V = v 3 .
(a) Vérifier que, si U et V existent, ils sont solutions de l’équation :

(X − 2)2 + 121 = 0

Cette équation a-t-elle des solutions dans R ?


(b) Montrer pourtant que 4 est solution de l’équation (2) et trouver les deux autres solutions après
avoir factorisé x3 − 15x − 4 par (x − 4).

3. Devant ce paradoxe,
√ Bombelli décide
√ de faire comme si −121 était le carré d’un nombre imaginaire
qui s’écrirait 11 −1, appelant −1 “piu di meno”, qui sera noté i plus tard par Euler. Grâce à ce
stratagème, il retrouve la solution réelle 4 suivant la méthode ci-après.
(a) Résoudre l’équation trouvée à la question 2)a) dont U et V sont solutions en utilisant le nombre
i.
(b) Calculer (2 + i)(2 − i) ; (2 + i)3 ; (2 − i)3 en tenant compte que i2 = −1. En déduire que
(2 + i) + (2 − i) est solution de l’équation (2).

2 L’ensemble des nombres complexes C


2.1 Premières definitions
Definition : Un nombre complexe est un nombre de la forme x + iy où x et y sont 2 réels et i un nombre
imaginaire tel que
i2 = −1
L’ensemble de ces nombres est noté C
Remarque : Un nombre de la forme x + 0i = x est un réel : R ⊂ C.
Remarque : C peut être vu comme l’ensemble des couples de deux réels (x; y)
Definition : Un nombre de la forme 0 + yi = yi est dit imaginaire pur.
Remarque : 0 est à la fois réel et imaginaire pur.

2.2 Représentation
• A tout point M (x; y), on lui associe le nombre complexe zM = x + iy appelé affixe (désué ? )
• Inversement, à tout nombre complexe z = x + yi on lui associe le point M (x; y) dans un repère
orthnormé direct (0; ~u; ~v )

Exercice : Illustrer par un schéma. Identifier l’axe des réels” et l’axe des imaginaires purs.

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2.3 Forme algébrique
Théorème : Tout nombre complexe admet une écriture unique sous la forme x + iy, où x et y sont réels,
qui est appelée forme algébrique.
Propriété : Un nombre complexe est nul ssi sa partie réelle x et sa partie imaginaire y sont nulles.

z = 0 ⇔ x = 0y = 0

Propriété : Deux nombres complexes sont égaux ssi ils ont la même partie réelle et la même partie
imaginaire.
z = z 0 ⇔ Re(z) = Re(z 0 )Im(z) = Im(z 0 )
Exercice : Démontrer cette propriété à l’aide de la précédente.

2.4 Conjugé
Definition : Soit z = x + yi un nombre complexe ; on appelle conjugé de z, noté z, le nombre x − yi.
Exercice : Représenter graphiquement cette définition.
Propriété :

• Re(z) = Re(z)
• Im(z) = −Im(z)
• M (z) et M (z) sont symétriques par rapport à l’axe réel.

3 Opérations dans C
On ajoute aux règles de calcul déjà connues dans R la règle

i2 = −1

On définit dans C une addition et une multiplication qui prolongent l’addition et la multiplication de R

3.1 Somme et produit


Definition : Soit z = x + yi et z 0 = x0 + y 0 i deux nombres complexes.

• La somme de z et z 0 est le complexe (x + x0 ) + (y + y 0 )i.


• Le produit de z et z 0 est le complexe (xx0 − yy 0 ) + (xy 0 + x0 y)i
Reconnaissez-vous les formules de duplication du cos et du sin ?
Exemple : z = 3 − 2i et z 0 = −4 + i.
Remarque : (interprétation géométrique) Soient M et M 0 deux points d’affixe z et z 0 . Le point S
d’affixe z + z 0 est tel que
−→ −−→ −−−→0
OS = OM + OM
Le point H d’affixe kz est tel que
−−→ −−→
OH = k OM
H est l’image de M par l’homotétie de centre O et de rapport k.

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3.2 Formule des affixes
Propriété : Soient A et B deux points d’affixe zA et zB . Le milieu I du segment [AB] a pour affixe
zA + zB
zI =
2
Démonstration :
−→ −→ −→
2OI = OI + OI
−→ − → −−→ −→
= OA + AI + OB + BI
−→ −−→
= OA + OB
−→ −→ −→
2OI = OI + OI
−−→
Propriété : Le vecteur AB a pour affixe zB − zA .

3.3 Inverse
1
Definition : Soit z un nombre complexe non nul, il existe un nombre, noté , inverse de z.
z
1 z z
Propriété : = = 2
z z×z x + y2
Démonstration :

z × z = (x + iy)(x − iy)
= x2 + iyx − iyx = y 2
= x2 + y 2

3.4 Quotient
Definition : Soit z un nombre complexe et z 0 un nombre complexe non nul. On définit le quotient de z par
z0
z 1
=z× 0
z0 z
z0
=z×
z0 × z0
La deuxième égalité est pratique, et donne une méthode pour faire apparaitre facilement la forme
algébrique d’un quotient.
3+i 17 1
Exemple : = i+
2 − 5i 29 29

3.5 Conjugaison et opérations


Propriété : Pour tout complexe z = x + iy :
• z = z (la conjugaison est involutive)
• z + z = 2x
• z − z = 2yi = 2Im(z)i
• zz = x2 + y 2
Propriété : (caractérisation en fait ! Environnement à définir)
• z est réel ssi z = z

4
• z est imaginaire pur ssi −z = z
Propriété : Pour tous nombres complexes z et z 0 :
• z + z0 = z + z0

• z × z0 = z × z0
z z
• si z 0 6= 0, = 0
z0 z
• pour tout n ∈ Z,

• zn = zn

4 Equations du second degré


Soient a, b et c trois réels. L’équation az 2 + bz + c = 0 admet toujours 1 ou 2 solutions dans C. C est
algébriquement clos.
Soit ∆ = b2 − 4ac le discriminant de l’équation.

• si ∆ ≥ 0, voir le cas réel.


• si ∆ < 0, alors
b 2 ∆
az 2 + bz + c = a[(z + ) − 2]
2a √4a √
b i −∆ b i −∆
= a(z + − )(z + + )
2a 2a 2a 2a
D’où l’équation a deux solutions
√ √
−b + i −∆ −b − i −∆
z1 = et z2 =
2a 2a
où z1 et z2 sont conjugés.

5 Module et argument
Schéma
Definition :

z = r = OM
−−→
Arg(z) = θ = (~u; OM )

Remarque :

• le module de z et l’argument de z sont donc les coordonnées polaires de M


• Si z est un réel, le module de z est aussi la valeur absolue de z. De plus, Arg(z) = 0 ou π[2π]
π π
• Si z est un imaginaire pur, alors Arg(z) = ou − [2π]
2 2
• 0 n’a pas d’argument, mais 0 = 0

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