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Brahim SADIK
Définition 1.1 On appelle corps des nombres complexes, que l’on note C, l’ensemble R2 muni
des opérations + et ×, définies de la manière suivante :
Notation 1.1 1. On veut que le corps des nombres complexes C contienne le corps des
nombres réels. Pour cela, pour tout réel a ∈ R, on identifie le nombre complexe (a, 0)
avec a. On note alors a le nombre complexe (a, 0).
2. On note i le nombre complexe (0, 1).
Notation 1.2
Démonstration.
Remarque 1.1 Dans la suite, on convient de noter zz 0 le nombre complexe obtenu par la mul-
tiplication de deux nombres complexes z et z 0 .
1
Notation 1.3 On note a + ib le nombre complexe z = (a, b). Cette écriture s’appelle la forme
algébrique de z. Lorsque a = 0 on dit que z est un imaginaire pur et on écrit z ∈ iR.
Avec les conventions précédentes, l’addition et la multiplication deviennent pour les nombres
complexes :
∀z = a + ib, z 0 = a0 + ib0 ∈ C
– Opération d’addition + : z + z 0 = (a + a0 ) + i(b + b0 ),
– Opération de multiplication × : zz 0 = (aa0 − bb0 ) + i(ab0 + a0 b).
Les formules suivantes sont d’une importance majeure dans la suite. Soit z1 , z2 ∈ C et soit n ∈ N.
1. Formule du binôme :
n
X
(z1 + z2 ) = n
Cnk z1n−k z2k .
k=0
2. Formule de factorisation :
n−1
!
X
z1n − z2n = (z1 − z2 ) z1n−1−k z2k .
k=0
3. Si z1 6= 1 alors
n
X 1 − z1n+1
z1k = .
1 − z1
k=0
2
1. z = z 0 si, et seulement si, Re(z) = Re(z 0 ) et Im(z) = Im(z 0 ).
2. z ∈ R si, et seulement si, Im(z) = 0.
3. z ∈ iR si, et seulement si, Re(z) = 0.
Exercice 2.1 1. Soit z = a + ib un nombre complexe non nul. Donner la forme algébrique
de z1 .
2. Donner les formes algébriques des nombres complexes suivants :
3 + 4i 1+i
z1 = , z2 = .
1 + 3i 1−i
Solution :
1. On a zz = a2 + b2 . Donc
1 z a b
= 2 2
= 2 2
−i 2 .
z a +b a +b a + b2
2. On a
–
3 + 4i (3 + 4i)(1 − 3i) 15 − 5i 3 1
z1 = = = = − i.
1 + 3i (1 + 3i)(1 − 3i) 10 2 2
–
1+i (1 + i)2 2i
z2 = = = = i.
1−i (1 − i)(1 + i) 2
3
3. |Re(z)| ≤ |z| et |Im(z)| ≤ |z|.
Démonstration.
1.
|z| = 0 ⇐⇒ a2 + b2 = 0 ⇐⇒ a = b = 0 ⇐⇒ z = 0.
|z| = 1 ⇐⇒ a2 + b2 = 1 ⇐⇒ z z̄ = 1.
√
2. On a |z| = a2 + b2 = |z̄|.
√ √
3. Ces inégalités découlent du fait que |a| ≤ a2 + b2 et |b| ≤ a2 + b2 .
= a + b a02 + b02
2 2
= |z||z 0 |.
4 Exponentielle imaginaire
Définition 4.1 Soit θ ∈ R. On appelle exponentielle imaginaire de θ, que l’on note eiθ , le nombre
complexe défini par :
eiθ = cos(θ) + isin(θ).
Démonstration.
p
1. On a |eiθ | = cos(θ)2 + sin(θ)2 = 1.
4
2. Soit z = a + ib. L’identité |z| = 1 implique a2 + b2 = 1 et par suite −1 ≤ a ≤ 1. Soit
θ ∈ R tel que cos(θ) = a donc a = cos(θ) et b2 = 1 − a2 = sin(θ)2 . Il s’ensuit que
(a = cos(θ), b = sin(θ)) ou (a = cos(−θ), b = sin(−θ)). Ceci montre que z = eiθ ou
z = e−iθ .
Le r’esultat suivant est très important :
Proposition 4.2 Soit θ, θ0 ∈ R. Alors
1.
0 0
ei(θ+θ ) = eiθ eiθ .
2.
0
eiθ = eiθ ⇐⇒ ∃k ∈ Z : θ = θ0 + 2kπ.
Les formules suivantes sont importantes en analyse. L’une de leurs applications est la linéarisation
des expressions trigonométriques.
Proposition 4.3 Soit θ ∈ R et n ∈ Z.
1. Formules d’Euler :
eiθ + e−iθ eiθ − e−iθ
cos(θ) = sin(θ) = .
2 2i
2. Formule de Moivre :
(eiθ )n = einθ .
Exemple 4.1 Linéarisons les expressions suivantes : sin3 (x), cos4 (x).
On utilise les formules d’Euler, la formule du binôme puis la formule de Moivre.
eix −e−ix
1. On a sin(x) = 2i . Alors :
ix −ix 3
e −e
sin(x)3 = 2i
1
(eix )3 − 3(eix )2 e−ix + 3eix (e−ix )2 − (e−ix )3
= 8i3
= i 3ix
8 (e − 3eix + 3e−ix − e−3ix )
i
= 8 (2isin(3x) − 6isin(x))
1
= 4 (3sin(x) − sin(3x)).
5
eix +e−ix
2. On a cos(x) = 2 . Alors :
4
eix +e−ix
cos(x)4 = 2
1
(eix )4 + 4(eix )3 e−ix + 6(eix )2 (e−ix )2 + 4eix (e−ix )3 + (e−ix )4
= 16
= 1
16 (e
4ix + 4e2ix + 6 + 4e−2ix + e−4ix )
1
= 16 (2cos(4x) + 8cos(2x) + 6)
1
= 8 (cos(4x) + 4cos(2x) + 3).
Proposition 5.1 Soit z un nombre complexe non nul. Alors il existe θ ∈ R : z = |z|eiθ .
Démonstration.
z z
Puisque |z| = 1 il existe θ ∈ R : |z| = eiθ . Donc z = |z|eiθ . ♣
Remarques 5.1 1. Soit z un nombre complexe non nul. Si θ est un argument de z alors pour
tout entier k ∈ Z, θ + 2kπ est aussi un argument de z. On écrit arg(z) = θ [2π].
2. Sur l’intervalle ] − π, π], il existe un unique réel vérifiant θ = arg(z). On l’appelle argument
principal de z.
6
π
3. L’argument principal de i est 2.
Définition 6.1 Soit z un nombre complexe non nul. On appelle racine n-ème de z tout nombre
complexe w vérifiant wn = z.
Remarques 6.1
Lorsque n = 2 (respectivement n = 3) on parle de racine carrée (respectivement racine cubique).
Notre but est de déterminer toutes les racines n-èmes d’un nombre complexe donné. On com-
mence par déterminer les racines n-èmes du complexe z = 1 et ensuite on montre comment
déterminer celles d’un complexe quelconque. Une racine n-ème de 1 est dite une racine n-ème de
l’unité.
Remarques 6.2 1. Si n est pair alors 1 et −1 sont des racines n-èmes de l’unité.
2. Si w est une racine n-ème de l’unité alors |w| = 1. En effet wn = 1 implique |w|n = 1 et
par suite |w| = 1.
Proposition 6.1 IL existe exactement n racines n-èmes de l’unité. Elles sont de la forme
2ikπ
wk = e n , k = 0, 1, . . . , n − 1.
7
Démonstration.
2ikπ
Il est clair que pour tout entier 0 ≤ k ≤ n − 1, le complexe e n est une racine n-ème de l’unité.
Réciproquement, soit w une racine n-ème de l’unité. Puisque |w| = 1 il existe θ ∈ [0, 2π[ tel que
w = eiθ . En utilisant la formule de Moivre il vient (eiθ )n = einθ = 1. Alors il existe k ∈ Z tel que
nθ = 2kπ, soit θ = 2kπn . Comme θ ∈ [0, 2π[ on a nécessairement 0 ≤ k ≤ n − 1.
8
7 Equations du second degré
7.1 Racines carrées d’un nombre complexe
D’après la section précédente tout nombre complexe non nul z admet deux racines carrées
opposées l’une à l’autre. Si on se donne z sous sa forme polaire z = ρeiθ alors ces deux racines
carrées sont données par
√ iθ
Z1 = ρe 2 , Z2 = −Z1 .
√ √
Remarques 7.1 1. Si x ∈ R+ alors les racines carrées de x sont x et − x.
p p
2. Si x ∈ R− alors les racines carrées de x sont i |x| et −i |x|.
Dans le cas où le nombre complexe z = a + ib est donné sous sa forme algébrique on suit la
méthode suivante. Soit Z = x + iy une racine carrée de z. Puisque Z 2 = z et |Z|2 = |z| on a
2 √
x + y2 = a2 + b2
2 2
x −y = a
2xy = b
On obtient alors √
2 2 +a
x2
= √a +b2
a2 +b2 −a
y2 =
2xy = b 2
On utilise les deux premières équations pour déterminer les valeurs possibles de x et y et on
utilise la troisième relation pour choisir les valeurs convenables.
Exemple 7.1 Déterminons les racines carrées de z = 8 − 6i. Posons Z = x + iy une racine
carrée de z. Alors on a 2
x + y2 = 10
x2 − y 2 = 8
2xy = −6
Donc
2
x = 9
y2 = 1
xy = −3
Il vient Z1 = 3 − i et Z2 = −3 + i.
(E) az 2 + bz + c = 0.
9
1. Si ∆ = 0 l’équation (E) admet une solution double
−b
z0 = .
2a
−b − δ −b + δ
Z1 = Z2 = ,
2a 2a
où δ est une racine carrée de ∆.
8 Exercices
Exercice 1
Soit les nombres complexes
√ ! √
√ √ 1 3 −1 + i 3
z1 = ( 6 + i 2) +i et z2 = √ .
4 4 1
+ i 3
2 2
Exercice 2
Soit θ ∈] − π, π].
1. Déterminer le module et un argument de eiθ + 1 et eiθ − 1.
10
2. En déduire le module et un argument de
cos(θ) + isin(θ) + 1
, θ ∈] − π, π[.
cos(θ) + isin(θ) − 1
Exercice 3
Pour θ un réel et n un entier naturel on considère le complexe z = (1 − sin(θ) + icos(θ))n .
Déterminer les réels θ tels que Re(z) = 0.
Exercice 4
Exercice 5
Exercice 6
Linéariser les expressions suivantes :
1. sin2 x 2. sin4 x 3. cos x sin2 x 4. cos x cos y
5. cos4 x 6. sin5 x 7. cos2 x sin3 x.
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